Et la visite continue (cf. réplique issue de
Stargate SG-1 4x16 "2010")
un long chapitre, ça vous dit? je n'en dis pas plus...bonne lecture!
Chapitre 6 : Trahison.
Enfin !!! Le temps est venu de commencer à distiller le poison qui provoquera la perte de ces impies. Il est temps que j’accomplisse le plan de mon maître. Il est temps que sonne l’heure de la TRAHISON.
Le samedi 29 mars, 10h18, salle de contrôle , base du SGC.
«
Activation non programmée de la porte ». L’alarme bien connue des occupants de la base se mit soudainement à retentir de manière impromptue. Immédiatement les membres de SG-1 se ruèrent tous à la salle de contrôle : Sam délaissa ses recherches infructueuses sur le boitier noir ; Cameron posa ses gants de boxe et quitta précipitamment la salle d’entrainement; Daniel remit ses lunettes sur son nez et sortit en courant de son bureau.
Quand ils arrivèrent tous les trois, le Général Landry se tenait déjà aux côtés de Walter qui dit alors :
«
Je reçois un signal d’identification Monsieur…celui de la Tok ‘ra.
- Ouvrez l’iris, ordonna Landry.
-
Eh bien, ce n’est pas trop tôt, ajouta Mitchell qui était occupé à enfiler sa veste d’uniforme par-dessus son maillot blanc plein de sueur.
On va peut-être en apprendre un peu plus. »
Tous les quatre descendirent dans la salle d’embarquement tandis que le vortex s’ouvrait, sous le regard concentré des militaires en armes, prêts à tirer.
Un homme d’une cinquantaine d’années, accompagné de deux plus jeunes, franchit la porte, vêtu d’une longue tunique marron, typique des conseillers Tok’ra.
Daniel, Sam et Cameron le reconnurent immédiatement : c’était l’homme qui avait conduit la cérémonie d’extraction de Ba’al et avait fini par jeter le flacon contenant la larve, détruisant ainsi à jamais le tristement célèbre Goaul’d.
Les Tok’ra s’avancèrent vers le général qui les salua.
«
Soyez les bienvenus, amis Tok’ra.
- Vous devez être le Général Landry, rétorqua l’invité de sa voix quasi métallique, indiquant que c’était le symbiote, et non son hôte, qui s’adressait à eux.
Je me nomme Larkesch.
- Enchanté, et voici SG-1.
- Je connais vos hommes, Général, l’interrompit assez sèchement le Tok’ra.
Ils étaient à la cérémonie d’extraction du traître Ba’al et je me souviens en particulier qu’ils étaient accompagnés d’un individu assez impoli et à l’attitude peu respectueuse qui répondait au nom de O’Neill. »
Le Général Landry leva les yeux au ciel, se demandant ce que son ami de longue date avait pu encore faire comme gaffe. Il se retourna vers SG-1 et ce fut Sam qui répondit à sa question silencieuse, d’un air un peu contrit :
«
Le général O’Neill a trouvé un peu longues les trois heures pendant lesquelles ont été énumérés sous forme de litanies les crimes de Ba’al … ».
Landry acquiesça d’un signe de tête, ne prêtant pas attention au regard approbateur de Mitchell, qui visiblement ne gardait pas non plus un très bon souvenir de cette célébration.
Larkesch arborait un air suffisant et sévère qui n’aurait guère invité quiconque à être très chaleureux avec lui. Néanmoins le Général Landry fit de son mieux pour faire bonne figure devant cet « allié » à l’allure si peu engageante. Le Tok’ra, qui avait les bras croisés comme les moines, s’adressa de nouveau à Landry de sa voix rocailleuse.
«
Je suppose que vous connaissez l’objet de ma visite.
- Nous nous doutons que cela est lié au massacre inexplicable qui a eu lieu sur Mista. L’un de nos membres se trouvait là-bas.
- Oh oui, nous ne le savons que trop. »
Daniel fronça alors les sourcils et échangea un regard inquiet avec Cameron tandis que Larkesch poursuivait implacablement son propos.
«
Je suis ici pour vous demander de nous livrer la coupable Vala Maldoran.
- La « coupable » ? répéta Landry sur un ton d’incompréhension
-
Mais coupable de quoi ? » demanda à son tour Daniel, de plus en plus inquiet par le tour que semblaient prendre les évènements.
Larkesch dévisagea alors l’archéologue et lui lança un regard noir, trahissant ainsi une profonde colère que le Tok’ra s’efforçait de contenir. Ce dernier finit alors par dire
«
Vala Maldoran est accusée de haute trahison et de meurtres à répétition ».
Le samedi 29 mars, 10h32, salle de débriefing , base du SGC.
L’annonce qu’avait faite Larkesch dans la salle de débarquement avait plongé notre équipe favorite dans le plus profond questionnement. Le Général Landry avait donc invité Larkesch à se rendre avec lui en salle de débriefing pour que le Tok’ra expose un peu plus clairement la situation.
Aussi Landry, Sam, Daniel, Cameron et les trois Tok’ra étaient ils maintenant assis autour de la grande table. Tous écoutaient attentivement le récit de Larkesch.
«
Comme vous le savez, commença ce dernier,
depuis la chute des Goau’lds, la Tok’ra s’efforce de faire le point sur l’ensemble de ses forces, réparties dans toute la galaxie. Je me trouvais donc en compagnie de Garshaw sur l’une de nos planètes secondaires lorsque je reçus il y a de cela quatre jours, un message des plus intrigants de la part du chef Tok’ra basé à Mista.
- Quel genre de message ? lui demanda Sam.
-
Il m’annonçait que d’étranges phénomènes se produisaient depuis peu dans la cité, répondit Larkesch.
Les habitants se plaignaient entre autre de vols de matériau et d’objets précieux ; des armements ainsi que des dispositifs d’invisibilité disparaissaient sans raison et les voleurs ne laissaient aucune trace. En outre certains de nos locaux les plus sécurisés avaient subi plusieurs tentatives d’intrusion.
- Mais vous disposez pourtant d’une technologie très avancée. Vous n’avez pas de système de surveillance ? demanda cette fois le Général.
-
Bien évidemment, que croyez-vous ! » rétorqua dédaigneusementLarkesch.
Le ton adopté par le Tok’ra commençait sérieusement à énerver Mitchell, qui avait du mal à dissimuler son impatience. Le Général Landry, qui avait lui aussi toutes les peines du monde à ne pas moucher son « invité », restait cependant maître de ses propos et conservait son calme olympien.
«
Tout ceci est fort regrettable, mais je ne vois pas le rapport avec vos graves accusations à l’encontre de Vala
- Je vais y venir Général, dit Larkesch.
Quoique forts malmenés par le ou les voleurs, nos équipements de surveillance, munis de capteurs magnétiques ultra-sensibles, ont néanmoins pu nous communiquer quelques relevés. Les intrusions ont toutes été commises par un individu de corpulence féminine.
- C’est plutôt vague ça, marmonna Mitchell.
-
Les quelques images captées lors des vols laissent apparaitre une femme mince aux longs cheveux bruns.
- C’est tout aussi vague, répéta Mitchell.
-
Et tous ces ennuis ont commencé il y a à peine dix jours, soit le temps que votre « amie » était encore sur notre planète » continua implacablement Larkesch.
Mitchell s’apprêtait à répliquer de nouveau mais le Général Landry le coupa.
«
Colonel ! », dit-il sur un ton calme mais ferme.
L’impétueux officier soupira discrètement et se tourna vers Daniel qui, lui, n’avait pas encore dit un mot et semblait réfléchir en silence. Cette attitude surprit grandement Mitchell. Ce dernier se souvint comment l’archéologue s’était énervé contre lui, tantôt sur Mista, lorsqu’il avait eu le malheur de souligner le fait étrange que Vala s’intéresse à des diamants. Cameron avait pu mesurer combien Daniel était prêt à défendre l’ex-voleuse. Et là, il resté planté, silencieux, pensif, la laissant se faire accuser des pires choses. Décidemment, Mitchell ne comprendrait jamais comment fonctionne un homme qui est mort aussi souvent sans jamais l’être vraiment !
Le cours des pensées de Cameron fut interrompu par les paroles du Général, tout aussi surprenantes :
«
Bon admettons un instant que Vala soit responsable de ces vols…
- Mais mon Général…commença Sam, elle aussi surprise qu’on puisse condamner aussi vite celle en qui elle avait maintenant une entière confiance.
-
…et ce n’est qu’une hypothèse peu crédible, la coupa aussitôt Landry qui lança à la scientifique l’ordre silencieux de ne pas s’y mettre elle aussi.
Admettons donc ; entre des accusations de vol et celles de meurtres à répétition, il y a une marge, vous ne croyez pas ? D’autant plus que nous nous sommes nous-mêmes rendus sur Mista hier et que nous avons découvert qui est probablement à l’origine du massacre de votre peuple. »
Larkesch eut alors un bref instant de tristesse dans le regard à l’évocation de tous ses compagnons massacrés mais une fois encore il répondit à Landry d’une manière prompte et sèche.
«
Nous savons nous aussi que les Réplicateurs sont les responsables de ce malheur. Et nous n’avons pas eu besoin de nous rendre sur la planète pour le savoir. »
Cette fois Larkesch laissa tomber son fébrile masque de courtoisie et était fermement décidé à se faire comprendre.
«
Mais nous savons surtout qui a recréé ces monstres et commandité l’attaque ».
A ces mots, Larkesch sortit un petit médaillon translucide qui s’avéra être une sorte d’enregistreur audio sophistiqué.
«
Avant-hier, soit le jour de l’attaque, et avant que toutes les communications ne soient brouillées et détruites, notre commandant Tok’ra de Mista a pu nous faire parvenir un dernier message audio. A vous de juger ».
Larkesch appuya alors sur un bouton qui lança l’enregistrement.
-Voix du chef Tok’ra (paniqué) : ici base de Mista, ici base de Mista…répondez !
- Voix de Larkesch : ici Larkesch, que se passe-t-il ?
- chef Tok’ra : maître Larkesch, c’est le commandant Almir. Nous subissons une attaque surprise. La cité est envahie d’entités métalliques inconnues. Nous ne pouvons pas évacuer, nos anneaux de transports ne fonctionnent plus et nos vaisseaux semblent gravement endommagés.
- Larkesch: comment cela est-il possible ?
- Almir : apparemment cet ennemi a la capacité de se nourrir de nos réseaux électriques et électromagnétiques. La femme de la Tau’ri nous a appris que ces monstres, appelés les Réplicateurs, pouvaient être détruits à l’aide de simples armes à projectiles.
- Larkesch : comment le sait-elle ?
- Almir : les Tau’ri ont déjà eu à les combattre et ont pu les vaincre grâce à une arme spéciale que nous n’avons pas ici. Vala Maldoran nous a conseillé de défendre les derniers vaisseaux encore en état de marche et d’empêcher les Réplicateurs de les approcher pour avoir une chance d’évacuer quelques uns de nos frères.
- Larkesch : tenez-bon, nous envoyons des renforts.
- Almir : faites vite, nous ne pourrons pas tenir longtemps et…
- Voix féminine, derrière Almir : je dirai même que vous ne pourrez pas vous échapper.
- voix affolée d’Almir: mais vous êtes folle, qu’est-ce que vous faites Vala ?
-Voix féminine, démoniaque : je nourris mes enfants
Un immense cri se fait alors entendre du côté du chef de Mista et l’on peut écouter la voix de Larkesch qui ne cesse de crier : Almir, répondrez, répondez
-Voix de Vala : Almir ne peut plus vous répondre. Ni les autres d’ailleurs…
Et plus aucun bruit ne provint du côté de la planète Mista, prouvant ainsi que la communication avait été coupée.
Larkesch appuya de nouveau sur son boitier enregistreur et mit fin à l’écoute à laquelle avaient assisté, contrits, l’équipe SG-1 et son général. Tous avaient bien reconnu la voix de leur amie, quoique le ton qu’elle avait adopté ne lui fût pas coutumier.
Larkesch reprit alors la parole.
«
Quand nous sommes arrivés sur Mista, le plus vite que nous ayons pu, nous n’avons découvert que ruine et désolation…mais il n’y avait plus aucune trace des Réplicateurs, ni de Vala Maldoran. L’un des rares survivants que nous avons trouvés nous a affirmé avoir vu cette traitresse mener l’attaque des Réplicateurs, les commander et tuer de ses mains plusieurs de nos frères.
«
C’est du n’importe quoi, s’exclama vivement Cameron,
votre Almir disait lui-même que Vala voulait les aider à combattre ces sales bêtes, elle luttait aux côtés de votre peuple.
- Comment expliquez-vous alors, Colonel Mitchell, la voix que nous entendons à la fin de l’enregistrement ? Elle est la preuve de la culpabilité du membre de votre équipe » cria alors Larkesch qui se leva de sa chaise et toisait à présent Mitchell.
Ce dernier se leva à son tour et répondit tout aussi violemment.
«
Je n’en sais fichtrement rien mais par contre je sais qu’aucun membre de mon équipe ne commanditerait un massacre !
- Colonel, ça suffit! » cria Landry.
Ce fut cette fois au Général de se lever, suivi de Sam (hiérarchie oblige). Mais Mitchell n’était pas prêt à croire à la culpabilité de son amie et se tourna vers son supérieur :
«
Pardonnez-moi mon Général, mais vous ne pouvez pas cautionner ce que cet énergumène raconte. Vala n’est pas un ange, c’est certain, mais jamais elle n’aurait pu faire cela.
- Taisez-vous Colonel Mitchell, c’est un ordre ! » répéta fermement Landry.
Daniel, qui était assis aux côtés de Mitchell, lui dit doucement :
«
Calmez-vous, cela ne sert à rien sauf peut-être à empirer les choses.
- Pourquoi ? Vous gardez suffisamment le silence pour deux non ? » lui répondit vivement le jeune colonel.
La réplique cinglante de Mitchell blessa profondément Daniel qui n’en fit cependant rien paraître. Ce dernier ne comprenait que trop bien le reproche implicite que lui lançait son ami : l’archéologue n’avait à aucun moment pris la défense de Vala et l’avait laissée accuser. Bien sûr qu’il ne la croyait pas capable de faire du mal à tout un peuple, bien sûr qu’il mettra tout en œuvre pour prouver son innocence ; mais il s’efforçait de rester concentré et objectif, de reléguer au second plan ses sentiments personnels qui lui avaient déjà fait commettre tant d’erreurs. Mitchell, lui, était un sanguin, brave et généreux, prêt à donner sa vie pour ses amis et à les défendre quoiqu’il en coûte. En ce sens, il ressemblait beaucoup à Jack. Daniel, quant à lui, avait appris à être plus diplomate. Sentant que cette histoire n’allait pas faciliter leur relation avec la Tok’ra, relation déjà plus que fragile depuis la mort de Selmac, il essayait de ne pas se mettre Larkesch davantage à dos afin de ne pas se fermer des portes essentielles pour prouver l’innocence de leur amie.
Aussi Mitchell détourna-t-il le regard de Daniel, et se tourna vers Landry, l’air toujours enflammé mais d’un ton plus calme.
«
Je vous prie de m’excuser, mon Général. »
Larkesch, qui lui aussi avait apaisé difficilement ses esprits, s’adressa à son tour à Landry.
«
J’ai d’autres preuves à vous apporter : quelques jours avant l’attaque, elle et Jorlin, l’hôte humain de l’infâme Ba’al, ont demandé à avoir accès aux bases de données Tok’ra qui se trouvent dans la grande salle de recherche de notre cité »
Daniel tiqua alors à ce propos : la fameuse « bibliothèque » dont leur avait parlé Vala, celle où elle s’était précisément rendue avec Jorlin.
«
Bien sûr, poursuivit Larkesch sur le même ton monocorde,
notre chef a refusé car l’accès à ces données capitales est strictement réglementé. Pourtant les historiques de nos appareils, que nous avons eu du mal à refaire fonctionner, nous indiquent que quelqu'un, il y a trois jours, a consulté ces bases de données. Malheureusement, nous ne sommes pas encore parvenus à remonter aux documents précisément consultés. »
Sam ne savait plus que penser, d’un côté, les preuves qu’apportaient Larkesch étaient plus qu’accablantes pour Vala. De plus l’amnésie de la jeune femme brune n’arrangeait pas les choses. Mais d’un autre côté, le cœur de la scientifique la poussait à l’être de l’avis de Mitchell et à défendre Vala coûte que coûte.
Daniel sortit alors de son mutisme et demanda très posément à Larkesch :
«
J’ai néanmoins une question : pourquoi ne vous avons-nous pas trouvé sur Mista lorsque nous nous sommes rendus sur cette planète hier?
- Nous ne sommes restés que très peu de temps sur Mista. A notre arrivée quelques heures après avoir reçu le message d’Almir, nous avons tenté de réparer le Shapaï qui ne fonctionnait plus.
- Cela devait être au moment où nous n’arrivions pas à ouvrir la porte, mon Général, expliqua Sam à son supérieur.
Nous ne pouvions pas ouvrir le vortex car les Tok’ra utilisaient déjà la porte de Mista.
- Ou du moins « essayaient » de l’utiliser, Colonel, compléta Landry en regardant Sam qui acquiesça d’un signe de tête.
-
Pendant ce temps, le reste de nos troupes tenta de porter secours aux très rares survivants que nous trouvions. Puis nous avons décidé de repartir très vite, avant un retour éventuel de ces créatures de l’enfer. Nous avons dû abandonner les corps de milliers de nos frères que nous n’avions pas la place de rapatrier. Mais la survie des vivants prime sur les corps dénués de vie. »
Pour la première fois depuis le début de leur entretien avec le Tok’ra, les humains virent alors une once de regret dans les yeux de ce dernier. Ce qui n’empêcha pas Daniel d’intervenir de nouveau :
«
Mais alors…comment avez-vous su que Vala était revenue sur la Tau’ri ? Après tout si elle est vraiment la traitresse dont vous parlez et la « chef » des Réplicateurs, elle serait restée avec eux et ne serait pas revenue chez nous.
- A moins bien sûr que vous croyiez aussi que nous sommes nous-mêmes à l’origine de l’invasion des Réplicateurs et du massacre de votre peuple, sans quoi Vala serait revenue auprès de ses dirigeants » rétorqua ironiquement Mitchell, qui reçut de nouveau un regard glacial de la part du Général Landry.
Mais Larkesch ne se laissa pas impressionné.
«
Nous ne pensons pas un seul instant que la Tau’ri soit responsable, notre alliance avec vous depuis plusieurs années et la confiance que vous accordait Selmac sont la preuve de votre innocence.
- Trop aimable, se contenta de dire Mitchell.
-
En revanche, un témoin a vu Vala composer les coordonnées de votre planète et franchir la porte des étoiles. »
Daniel fronça alors les sourcils, signe d’incompréhension, et dit alors d’un ton faussement curieux.
«
Dans ce cas ce témoin a dû voir une Vala blessée, tentant désespérément de fuir et non une femme qui commandait l’armée ennemie, non ? »
Content de voir qu’il n’était plus le seul à batailler contre Larkesch, Mitchell tendit son bras vers Daniel, comme pour montrer que la question de l’archéologue constituait une preuve irréfutable de l’innocence de Vala.
Larkesch se pinça alors les lèvres, attendit quelques secondes avant de répondre, avec un air un peu moins assuré.
«
Ce dernier témoin n’a que des souvenirs imprécis, ce qui est bien normal vues les blessures qu’il a subies.
- Evidemment » conclut Daniel qui n’était pas dupe.
Le Tok’ra avait tenté de masquer la petite faiblesse de son propos qu’avait soulignée le jeune homme en remettant sur le devant de la scène le côté dramatique du massacre. Tactique habituelle de la rhétorique cicéronienne pour faire culpabiliser l’auditoire!
Une ambiance électrique semblait parcourir la salle de briefing. Tout le monde était debout depuis plusieurs minutes déjà et le silence était tombé sur la pièce l’espace de quelques secondes.
Larkesch reprit alors une dernière fois la parole.
«
Général Landry, ce n’est pas de gaieté de cœur que nous venons aujourd’hui accuser l’un de vos membres. La Tok’ra souhaite plus que tout au monde conserver de bonnes relations avec vous. Aussi par égard pour notre amitié jusqu’ici préservée, nous vous laissons quatre jours pour mener votre propre enquête et prouver, s’il y a lieu, que votre amie n’a rien avoir dans le massacre de Mista. Mais je dois vous dire ceci : si passé ce délais et faute de preuve prouvant son innocence, vous refusez de nous livrer Vala Maldoran afin qu’elle soit jugée par nos paires, nous devrons considérer que l’union entre la Tok’ra et la Tau’ri arrive à son terme. »
Le Général Landry se doutait bien que cette entrevue se terminerait pas une réplique de ce genre, voilà pourquoi il avait essayé de rester au maximum dans les bonnes grâces du Tok’ra et avait à plusieurs reprises contenu le caractère du bouillonnant Colonel Mitchell. Néanmoins le Général ne faillira jamais à sa réputation de supérieur sur lequel ses subalternes peuvent toujours compter.
«
Maître Larkesch, dit-il alors calmement mais avec fermeté, en fixant son interlocuteur droit dans les yeux,
vous m’en verrez navré si nous en arrivions à une telle extrémité. Mais à mon tour de vous dire quelque chose : la vie d’un de mes hommes passera toujours avant une alliance, aussi bénéfique soit-elle ».
Larkesch comprit très bien le message et se contenta de répéter :
«
Quatre jours, Général Landry. Pas un de plus.
-
oui Maître Larkesch… mais pas un de moins ! » rétorqua de nouveau Landry, du tac au tac, ce qui fit sourire discrètement Mitchell.
Le Tok’ra s’inclina rapidement et fit signe aux deux membres de son escorte qu’il était l’heure de repartir. Le Général Landry l’invita à le suivre dans la salle d’embarquement où il allait donner l’ordre d’activer la porte pour renvoyer l’émissaire chez lui.
Daniel, Sam et Cameron restèrent dans la salle de briefing quelques minutes, ne sachant pas trop quoi penser de ce qui venait d’être dit.
Ce fut Cameron qui rompit le silence (comme souvent d’ailleurs !) en s’adressant à Sam.
«
Vous savez Sam. Même si je n’ai jamais connu Selmac et votre père, quelque chose me dit qu’on va regretter de ne pas les avoir à nos côtés les jours à venir.
- Oui, soupira la jeune scientifique.
Surtout que nous ne disposons que de quatre jours pour résoudre tous ces problèmes si on veut avoir une chance d’innocenter Vala. »
En entendant ce dernier nom, tous trois se regardèrent et ils n’eurent pas besoin de parler pour savoir ce que chacun d’entre eux se disait à ce moment précis : quel rôle Vala avait-elle joué dans cette histoire ? Était-elle vraiment mêlée, même involontairement ou inconsciemment, à toutes ces horreurs ?
Ils allaient avoir bientôt d’autres raisons de douter de l’innocence de leur amie.