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l'enfanteuse
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Message non lu par l'enfanteuse »

Cette fanfic se situe durant la saison deux (à la suite eventuelle de mes autres fics). Je l'ai écrite dans un style étrange peut être, mais que je découvre finalement en même temps que je l'écris. J'ai longtemps hésité avant de vous la soumêtre, mais finalement comme j'ai quelques adeptes ici qui ne sont pas partis en courrant à la lecture de "autres"...je tente cette nouvelle aventure.
Cette fanfic n'a pas de chapitre donc je ferai un post pour chaque partie, bien que certaine soit courte. Cela évitera de se perdre et permettra d'y revenir plus facilement...merci de votre compréhension et bonne lecture.





Autres regards



J’avance lentement. La végétation ne me gène pas.
Pour tout dire, il n’y a pas grand chose qui me gène. Je suis ainsi, en symbiose avec le monde qui m’entoure. Avec toutes les plantes et tous les animaux qui s’enfuient à mon approche.
Il y a pourtant bien des choses qui me rebutent et en premier lieu…moi-même.
Je ne devrais pas penser ainsi et il est de plus en plus difficile de cacher cet état de fait à mes collègues. Nous sommes une armée et en tant que telle nous ne devrions pas avoir d’état d’âme.
Puis-je réellement parler d’état d’âme ?
Franchement je l’ignore. Ce que je sais en revanche c’est que cette guerre ouverte me fatigue, m’épuise moralement. Mais ce qui me détruit à petit feu, c’est de devoir le cacher aux autres, aux miens. C’est si contraignant ! Cela nécessite tant d’énergie.

Mon prisonnier se traîne derrière moi. Il couine, il geint, il ne fait que se plaindre. Il est de chair et d’os, tout comme moi et pourtant il n’est rien pour moi. Une chose insignifiante que je pourrais écraser du pied. Mais voila, il détient des informations dont j’ai besoin. Je le garde donc en vie, encore un peu.
Son manque d’entrain pour avancer vers la mort est compréhensible, mais m’agace.
Qu’ils sont ennuyeux ces êtres à lutter pour vivre, à résister à une fin inéluctable.
Je m’arrête un instant pour le laisser récupérer. J’ai envie de le tracter, de le traîner dans la terre poussiéreuse de cette planète, mais je sens son souffle qui s’amenuise. Je le sens qui faibli et pourtant il continue de lutter. Quelle étonnante race quand on y pense.

Penser, voilà bien ce qu’il faut que j’évite de faire. Quand je pense, je me noie dans mes réflexions. Cet arrêt est salutaire pour mon prisonnier mais il donne du temps à mon esprit pour s’évader et là est mon danger, là est ma perte.

Il me regarde. Son regard est si vide par rapport à ceux de mes compagnons. Je n’arrive pas à y lire ses pensées et ses doutes. Pourtant son corps parle en ce sens. Il se tortille et se trémousse comme un poisson sorti de l’eau. Je devrais peut être desserrer un peu ses liens.
Oui, c’est ce que je vais faire.
Voilà qui est fait !
-« Merci ! »

Je ne m’attendais pas à cela. Il me parle comme si nous étions égaux. Mais pour qui se prend il ? Je suis choqué mais plus encore troublé. Mes sentiments les plus profonds cherchent à forcer ma nature militaire. C’est un être vivant et c’est la nature des choses qui fait de nous des ennemis, pas des ressentiments personnels.
Je le regarde fixement. Il en fait autant.
Je vois la sueur qui perle sur ses tempes. Que ces petits êtres sont fragiles tout de même. Une des questions qui me taraude tant est de comprendre pourquoi ils craignent tant pour leur vie alors que celle-ci est si courte et si souvent empreinte de douleur.
Nos regards ne se sont pas quitter. Sa peau est terne. Et quelle vilaine couleur !
Je le dévisage avec appétit. Je suis avide de connaissance de l’autre.
Il se méprend sur mon attitude.
Quoique !
Voila qu’il s’agite de nouveau.
Bon, il se fait tard et mon armée est loin. Suis-je donc si insouciant pour m’isoler ainsi de mes amis. Mon haut commandement m’en tiendra rigueur, c’est certain.
Bien, chaque chose en son temps.
D’abord laisser le prisonnier se reposer un peu puis lui extorquer les précieuses informations. Je suis doué pour cela. En fait j’ignore pourquoi je me traîne ce boulet. J’aurai aussi bien pu lui arracher les renseignements tant voulus puis le tuer.
Oui, mais je suis seul avec lui. Un tête-à-tête qui ne se représentera pas de si tôt. L’occasion unique d’étudier ce spécimen si spécial.
Il est vraiment très spécial celui-là. Très différent des autres.
Je le sens et…
Non, je ne préfère pas y penser !
Je sens qu’il me perçoit également comme différent.
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And I don't really care
What happens next.
La voix éraillée de Dylan tourne en boucle dans sa tête. Spencer aussi voudrait refermer le livre, négliger le futur et laisser le temps en construction l’effleurer sans jamais l’atteindre.
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Re: [fanfic] Autres regards

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***

J’ai mal, vraiment mal.
Les liens me serrent et m’empêchent de respirer. Je sens mon souffle laborieux qui racle ma gorge emportant avec lui mon oxygène si précieux. Je me sens chavirer. Cela fait des heures que je déambule ainsi, comme un pantin sans bras, claudiquant d’un pied sur l’autre. Et toutes ces ronces qui me labourent la peau.
J’en est marre, je n’en peux plus.
Et lui, là devant qui marche comme si de rien n’était. Je le hais, Dieu comme je le hais !

Pourquoi moi ? Comment ai-je fais pour me mettre dans une telle situation. J’ai peur, j’ai mal et j’ai faim ! J’en ai marre de râler et j’en ai marre de marcher. Je voudrais en finir. J’ai peur de mourir. Bon, si je ne lui dis rien, il ne me tuera pas…Oui, mais il me torturera ! Oh je n’en peux plus, je n’arrive même plus à penser.
Marcher. Se concentrer sur marcher ! Non je ne peux pas, j’ai tellement soif, tellement mal, mais surtout tellement faim !
Bon, je vais le lui dire.
Non ! T’es fou ? Ne fais pas ça!
Je vais devenir cinglé. Je commence déjà à m’engueuler avec moi-même.
Bon, essaye de retrouver ton mal. Respires, respires…

Aï ! Non c’est fini, faut que cela cesse, je vais tout lui dire et qu’on en termine.
Je perds pied. Je ne sais plus que faire. Il me tire avec rage et détermination. Il me fait souffrir et je suis certain que c’est jubilatoire pour lui. Je le hais, lui et la mort qu’il va m’infliger.

J’en est marre. Je le vois qui doit se gausser de ma souffrance. Je geints comme un enfant mais c’est plus fort que moi. Mes pensées sont si incohérentes depuis quelques heures. Il faut qu’il s’arrête. Je perds mon souffle.
Non, calmes-toi, ne t’affoles pas ! Je ne peux faire autrement. Je sens ma respiration qui s’accélère mais devient également plus superficielle.
Nous y voilà. La crise de panique me gagne.
Finalement, c’est moi qui vais gagner. Je vais mourir bêtement et lui, là, devra se contenter de me regarder disparaître avec mes secrets.
Je sais que c’est l’hypoxie qui me fait délirer, mais cela me fait du bien.
Allez, courage, encore quelques minutes et tu seras mort. Enfin, Je serai mort !

Qu’est-ce qu’il se passe ? Il s’arrête !
Il a du percevoir ma mort prochaine et veut prendre les devants. Ils sont pires que les charognards ! Même pas capable d’attendre que je meure tranquillement dans mon coin, il faut qu’il participe à ma perte.
Il s’approche. Comme si ma gêne respiratoire ne suffisait pas, voilà maintenant mon cœur qui s’affole ! Bien fait ! Je vais faire un arrêt cardiaque, na !
Je sens les palpitations anarchiques de mon organe vital préféré…heu, à moins que ce ne soit mon cerveau ? Je ne sais pas, faudrait y réfléchir un peu plus sérieusement en fait ? Hum ? Mais qu’est-ce que je raconte là ?!
Oulala ! Les palpitations s’accentuent…il se rapproche. Je vais mourir !
Je ferme les yeux, je ne veux pas voir ça. Je vais le sentir, c’est déjà bien suffisant.
J’entrouvre un œil. C’est plus fort que moi.
Sa main se rapproche dangereusement. Il va me tuer c’est certain.

Ma cage thoracique se libère. Ma respiration s’amplifie.
J’ouvre grands les yeux.
Il a relâché mes liens. Mes mains sont toujours attachées dans mon dos, mais mes bras sont plus mobiles.
Je reprends mon souffle et regarde mon bourreau.
L’espace d’un instant j’ai cru voir quelque chose d’étrange dans son regard. C’est la première fois que je le regarde vraiment…autrement.
-« Merci. »
Les mots m’ont échappées. Ils expriment parfaitement ma pensée, mais j’avoue que de le remercier lui, me dégoûte. Rien que le fait de lui parler me donne la nausée.
Voila, je me sens de nouveau bizarre.

Tiens, lui aussi à l’air de se sentir bizarre. Il se tourne et me regarde fixement. J’en fais autant. Pourquoi est-ce que cela l’étonne tant que je dise merci ? Je ne suis pas un animal, je parle moi !

Son regard m’hypnotise. Je pensais y lire de la colère ou de la haine. C’était d’ailleurs le cas lorsque nos regards se sont télescopés, mais maintenant…
Maintenant je ne sais plus.
Je crois que finalement vivre risque d’être plus douloureux que de mourir. Il n’est pas comme les autres. Je le sens. Il y a en lui quelque chose de différent et j’ai l’impression que…NON, cette idée est saugrenue !
Ces yeux, cette intensité, ce questionnement… Nous sommes semblables.
J’ai peur de nouveau. Tiens curieuse réflexion ! N’avais-je donc plus peur ?
Il me regarde comme s’il allait me dévorer. Dévorer mon âme !
Je me sens mal, je crois que je vais faire un malaise.
Je sens ma peur suinter par tous mes pores. Il le voit aussi et cela le dégoûte, je le sens.
Il se retourne.

Que fait-il ?
Il examine le sol. Pourquoi est-ce qu’il s’intéresse soudain à la flore locale ?
Qu’est-ce qu’il fait avec cette herbe ? Quelle horreur, il la mâche et la recrache dans sa main. C’est dégoûtant ! Dire qu’il y a deux secondes il me voyait comme un être répugnant !
Voila qu’il recommence avec cette fleure jaune.
Il est vraiment étrange. Maintenant il mélange sa curieuse mixture.
Je voudrais profiter de son inattention pour agir mais je ne sais que faire. Et pour dire la vérité, il me captive. Que fait-il encore ? Il se lève.
Vas-t-il chercher une autre plante ?
Non, il s’approche de moi. J’ai peur. De nouveau mon cœur s’emballe.
Qu’ai-je donc été sot pour me laisser aller à le regarder ainsi, à oublier ce qu’il est.
Je vais en payer le prix fort.
Que fait-il ?
-« Non ! »


***
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***


Je m’approche de lui et le voila encore qui panique. Je l’ai observé du coin de l’œil alors que je préparais ma décoction. Il était stupéfait, étonné de me voir réagir en interaction avec mon environnement.
Il me voit comme un parasite, comme une aberration de la nature.
Je le vois comme une imperfection.
Il est le prototype inachevé de ce que je suis. En ce sens, je lui suis infiniment supérieur, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Pourtant, il a en lui des choses qui m’attirent comme des aimants. Je ne saurais dire de quoi il s’agit, du moins pas avec précisions, mais son imperfection m’a envoûté. Je suis fasciné qu’une telle mécanique organique ait pu survivre tant de siècles.
Il me dirait qu’il est intelligences et réflexions et que cela fait la différence.
Je lui rétorquerais qu’à mon échelle de valeur, il n’est pas différent des animaux qui se recroquevillent à notre approche.
J’imagine cet échange avec intérêt et une certaine délectation, il faut l’avouer.
Je crains pourtant que ce moment ne soit gâché par son stupide sentiment de supériorité et son envie de vivre. Espoir illusoire, évidemment.
Sa mort est la finalité de notre marche. Je le sais et lui également.

Je suis si près de lui maintenant que je ressens sa peur comme si elle était mienne. Voila bien une chose qui ne m’a jamais apporté de jouissance.
La peur.
Un sentiment répugnant qui exprime le manque cruel de force intérieur. Je hais cet être inférieur pour ces sentiments si primaires. Encore un signe d’imperfection !

Je le touche. Son cœur s’emballe.
-« Non ! »
Un frisson de plaisir me parcourre. Sa frayeur me dégoûte mais le contact chaud, moite, presque sensuel de son corps avive ma faim.
Quelle souffrance que cette faim qui me tenaille. Je me sens pris en étau entre l’envie d’assouvir mon désir charnel et celui de contenter ma soif de connaissance.
Je le désire lui, plus que tout autre chose auparavant.
Je sublime ce moment où ma main se posera sur son cœur.

Mes doigts glissent sur sa combinaison. Je sens son torse battre au rythme de l’organe qu’il renferme.
Je le regarde sans pour autant cesser de caresser l’enveloppe qui renferme son âme.
Il est figé dans cette étrange attitude que je connais si bien. Mélange de surprise et de résignation.
Je lis dans ses yeux comme j’ai lu dans son corps avant cette halte improvisée. Il veut en finir vite, mais en lui une particule de résistance perdure. Sans aucun doute ce qu’il nomme l’espoir.
Et bien, pour une fois, cet espoir ne sera pas vain… du moins pour le moment.
Cela m’amuse de le faire languir, de le faire douter…de moi, de lui !
Non que je me délecte de sa crainte de la mort. Non, vraiment, tout ces sentiments primitifs m’écoeurent !
Je me délecte de voir en lui une complexité d’esprit qui sera bientôt ma possession. Disséquer sa pensée, lui arracher tout les liens qui forment ses raisonnements. Comprendre enfin, ce que sont ces maillons de notre chaîne alimentaire, ces maillons de notre histoire.

Je quitte son regard.
Il reprend une grande inspiration comme si mes yeux l’avaient maintenu en apnée.
J’en profite et je glisse ma mixture dans sa bouche.
Il cherche à la recracher mais mes doigts glissent le long de son torse pour se poser délicatement, tendrement sur sa bouche. Il se fige et avale ma potion. Je le vois qui dégluti avec difficulté. Ses yeux se sont remplis de larmes. L’une coule sur sa joue. Je la suis des yeux.
Mon prisonnier ne bouge plus. Ma médication est particulièrement rapide sur ces humains.
Il tombe au sol avec quelques tremblements incontrôlables. Je lis dans ces yeux la douleur. Elle est légère et ne durera pas. Je le sais. Il l’ignore.
L’ignorance est la pire des tortures. Cela aussi je le sais…et lui aussi !

Là, doucement, il se calme et ferme les yeux. Il dort. Son repos ne restera pas tranquille bien longtemps. Des rêves viendront le perturber. Ces étranges histoires oniriques qui se jouent sur la scène de l’esprit me sont inconnues. Encore une chose que j’aimerai captée et faire mienne.
Je te suis supérieur, petite créature. Je suis ton maître et pourtant…
Pourtant je suis esclave de ce que tu me donneras. Sans toi, je ne suis rien.
Je te hais. Je me déteste.
Je te désire.

Ta respiration est douce et fluide. L’air coure dans tes poumons comme le sang dans tes veines. Cette essence de vie qui te parcoure et qui finira bientôt en moi.
Je caresse tes cheveux. Ils sont si courts, si fins, si insignifiants. Ton corps est si simple et si dénué de toutes fibres artistiques.
Et pourtant cet écrin ridicule renferme un joyau.
J’ai fait mien tant de pierre de pacotille, tant de bijoux fantaisistes…
Et maintenant tu es là, entre mes mains.

Je te regarde avec passion. Mon corps te réclame. Un peu de patience. L’attente est douloureuse, mais la récompense n’en sera que meilleure.

Je te prends sur mes épaules. Je vais te conduire chez moi, dans ce laboratoire qui est mon antre, mon refuge.
Je vais t’arracher de force les renseignements tant désirés, puis je te prendrais le reste. Ton âme, ta conscience, ta connaissance des tiens.

Je hume ton effluve. Je m’emballe. J’ai mal.


***
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***


J’ai un mal de crâne terrible.
Je n’arrive pas à ouvrir les yeux mais ce n’est pas nécessaire. Je le sais tout près de moi. Il fait un boucan pas possible. J’entends du verre et du métal. Curieux, je ne pensais pas entendre ce genre de sons. Je m’imaginais entouré de trucs gluants et organiques.
La curiosité me domine. J’ouvre enfin les yeux et…ça alors ?!
Je ne m’attendais pas à ça !
Je suis dans un laboratoire, exactement comme celui où nous avions pénétré avec Teyla. Un laboratoire wraith.
Je le regarde qui travaille avec ardeur.
Entre les flacons et divers tubes, sont disposer des plantes issues de cette planète, je les reconnais, ainsi que d’autres qui me sont inconnues.
Je sens encore le goût acre de sa potion. Ma bouche est pâteuse. Je le regarde agir et je comprends enfin.
Voila ce qu’est donc mon bourreau. Un botaniste, un scientifique.
Il se tourne vers moi en un mouvement rapide. Ses cheveux semblent danser autour de sa tête. Il me fixe. Je sens la peur remonter le long de ma colonne.
Non, je dois me contrôler.
Elle diminue, se planque dans un coin, prête à exploser à la moindre occasion. Je la garde au chaud.

Il hume l’air avec ce mouvement si caractéristique des wraiths puis sourit.
Retenir la peur, ne pas la laisser revenir.
-« Où suis-je ? Pourquoi m’avoir emmené ici ?
-Pourquoi, comment ! Vous voulez toujours tout comprendre n’est-ce pas ? »

Je lis la haine qu’il éprouve pour moi. Oui, c’est vrai j’aimerai comprendre.
Pourquoi ne m’a-t-il pas tué. Pourquoi suis-je dans ce laboratoire que je devine secret et interdit ?
Il tourne autour de moi comme un chien autour de son os. Oulala, mauvaise image ça…pas rassurante du tout !
Bon calmes-toi, ça va aller !

Je me tais. J’attends.
-« Si je ne vous ai pas (encore) pris vos forces vitales c’est que j’aimerais moi aussi comprendre. »
Bon alors là, moi, je ne pige plus rien.
D’abord ce wraith et ses attitudes si bizarres. Ensuite…oh, rien que l’idée me donne des frissons… ensuite le fait qu’il soit un scientifique ! Je n’avais encore jamais réfléchit à leurs différents statuts au sein de la ruche. Pour moi, il n’y avait que les méchants et les très méchants. Ah, j’oubliais ! Et la reine des méchants !
Je souris intérieurement à cette image.
-« Cela te fais rire ? »
Oups, je crois que mon sourire n’était pas si intérieur que cela finalement.

Il se place devant moi, touche ma joue de sa main.
Beurk, c’est répugnant !
Bizarrement c’est cette réflexion naissant en moi à cet instant, qui me fait enfin réaliser que la situation est plus qu’inhabituelle.
Petit un, la mort ne me semble plus la finalité immédiate de ma capture. Ben oui, réfléchit voyons, tu es dégoûté par son contact alors que tu devrais faire une syncope, comme d’hab. Heu, bon c’est vrai je suis plutôt fragile émotionnellement, m’enfin quand même ! Et puis je préfère dire que je fais un malaise. Bon, je ne vais pas discuter sémantique avec moi-même. Et…Tiens, c’est vrai ça, je n’ai plus peur qu’il me touche. Enfin, ça me débecte, mais je sens bien qu’il ne veut pas me dévorer…enfin pas encore. C’est bon ça, très bon !
Et c’est quoi le petit deux ?
Le petit deux, c’est que ce wraith est vraiment différent des autres et que s’il nous a…enfin, s’il m’a emmené ici plutôt que sur une ruche, c’est qu’il a un projet différent du simple repas communautaire.
Ha, ha, ha! Idiot ! Ce qu’il veut, ce sont les coordonnées de la Terre ou le moyen de les avoir.
Mouai, mais non, je sens qu’il y a autre chose.
Qu’est-ce qu’il fait maintenant ?
Bon là j’avoue, il s’est glissé derrière moi alors j’ai du mal à garder ma petite peur bien au chaud dans sa cachette. Et si je la laissais venir quelques secondes ?

Inutile.
Il m’a détaché.
-« Pourquoi ? »
Il rit.
-« Encore une question ! Parce qu’ici, il n’y a pas de sortie, aucune échappatoire, rien que toi et moi.
-Cela ne répond pas à ma question.
-Précis hein ? Pour voir et pour comprendre. Pour voir ce que tu vas faire et pour comprendre pourquoi tu l’as fait. »


Je ne bouge pas.
Il veut voir ce que je vais faire. Et bien, il sera servit, je ne vais rien faire du tout ! Na, na et re-na !


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Message non lu par tyrsia »

...
Whaou ... encore mieux que ta première fanfic.
Elle est vraiment géniale, j'adore le changement de narrateur. On a vraiment l'impression d'être dans la peau euh la tête du personnage. Mais ce que j'ai préféré c'est que tu donne la parole à un wraith ou tout du moins son point de vue sur la situation.
Par contre petit passage un peu (beaucoup) dégueut le coup avec la fleur jaune. Mais c'était quand même marrant.
Sinon petite question, le prisonnier : McKay ? Beckett ? un autre ?
Bon ben j'attnd la suite avec impatience.
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par l'enfanteuse »

Merci tyrsia.
Dis donc, ça faisait un bail... Quand tu parles de ma première fic, tu parles de quoi? "aux extrémité de la vie"? Parce qu'il me semble que tu a lu aussi "la tombe" non? Sinin, jete un oeil sur "autres" c'est marrant aussi.
Je poste rapidement la suite, j'espère qu'elle te plaira autant.
ciao bella
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par l'enfanteuse »

***


Il s’est réveillé. Il était temps.
Je commençais à craindre mettre trompé dans mes posologies. Je fais semblant de rien et continue de vaquer à mes occupations. J’aimerai voir ses réactions.
Hum…bien sur, il fait le mort, comme tous les animaux pris dans un piège. Faire le mort pour mieux se sauver ensuite. Piètre ruse. Bon, il doit être encore un peu vaseux.
Je le sens qui examine la pièce. Il doit être stupéfait. Cet endroit est si différent de la ruche.
Je regarde mon laboratoire avec des yeux tout neufs, comme si j’étais l’humain.
Il est petit mais fonctionnel. Il est le vestige d’un temps du passé, témoignage oublié des expériences interdites que pratiquaient certains permis les nôtres. Je me souviens de cette époque, avant l’hibernation, bien avant.

Avec d’autres scientifiques nous faisions des expériences sur les humains. Moi, ma spécialité était la médication. Nos reines avaient renié nos objectifs, pourtant ils étaient logiques. Nous ne sommes pas malade et bien nourri, nous sommes immortels. Oui, mais la nourriture est rare et sensible aux germes et aux bactéries qui pullulent sur ces planètes primitives.
Depuis mon éveil, il y a peu, j’ai repris mes recherches.
Je me tourne brutalement vers l’humain.
J’ai repris mes recherches et j’ai enfin un sujet d’étude.

Je m’approche de lui avec suffisamment de lenteur pour ne pas perdre une miette de ses réactions. Il tremble. Je le sens qui lutte contre la peur qui cherche sournoisement à l’envahir. Il est fort, plus fort qu’il ne le pense lui-même.
Je m’approche encore et je hume ses émanations. La peur, l’angoisse, la culpabilité, le mensonge, tout sentiment à un parfum qui lui est propre.
Je respire les effluves de son corps comme je sonderai l’esprit d’un des miens. Le corps à un vocabulaire qui est propre à chaque individu et celui-ci est richement pourvu. C’est un régal pour les sens.
Je pense à ce que je vais apprendre de lui. Je pense au plaisir que j’aurai à lui prendre toute cette culture sensorielle.
Hum… je souris de plaisir.
Il le voit et cela le perturbe.
Ses odeurs n’en sont que plus suaves. La peur est acre, mais le courage est sucré et l’un n’est rien sans l’autre.

-« Où suis-je ? Pourquoi m’avoir emmené ici ?
-Pourquoi, comment ! Vous voulez toujours tout comprendre n’est-ce pas ? »

Ma réponse me plait bien. Pas à lui sans doute. Je jubile de le sentir si désorienté. Ses neurones travaillent à un rythme endiablé pour essayer de donner un sens à ce qui, évidement, n’en a pas !
Je l’examine sous tous les angles, mon petit animal de compagnie.
Chaque parcelle de son corps exprime ses doutes. Les humains sont si fades et si peu créatifs avec leur corps. Pourtant leur visage exprime tant de choses en ce genre de circonstance. Celui-ci n’échappe pas à la règle
-« Si je ne vous ai pas (encore) pris vos forces vitales c’est que j’aimerais moi aussi comprendre. »

Voila, c’est dit !
Sa réaction me surprend. Il me regarde comme si c’était la première fois. Toutes crainte a disparu. On dirai qu’il découvre que je peux parler, penser, que je suis également un être doté de réflexions et…d’interrogations.
Sa réaction me surprend mais m’amuse. Lui aussi visiblement !
-« Cela te fais rire ? »
Maintenant c’est lui qui est surpris.
Je me mets à genoux. Je suis face à face avec mon prisonnier.
Ses traits expriment la surprise, l’interrogation mais plus du tout la peur. Je suis étonné, intrigué.
Je touche sa peau pâle et râpeuse.
Il a un mouvement de recul. Son regard semble soudain s’opacifier. Il n’est plus avec moi. Je le sens en grande réflexion avec lui-même.
J’aime ça.
Le laboratoire s’emplie d’odeurs nouvelles que mon cerveau analyse instantanément comme autant de renseignement sur le comportement humain.

Je le laisse ainsi quelques secondes, pas plus.
Inutile de le laisser se perdre dans ses pensées.
Inutile de me laisser envahir par les miennes. Quoiqu’en cet instant sublime, je sois ce que j’ai toujours aimé être. Je suis un scientifique en pleine observation et non un prédateur en quête de nourriture.
Je me place derrière lui et libère les liens qui le retenaient. J’ignorais que j’allais faire cela, mais maintenant je prends conscience qu’il ne pouvait en être autrement.
Quoi de mieux que d’étudier l’humain dans cet environnement clos et stressant, reproduction à mon échelle d’une planète sous le feu des darts ?

-« Pourquoi ? »
Je ris de sa question.
Quelle curiosité, quel besoin maladif de rester maître des évènements. Voila une chose que je découvre ce jour. Cette nécessité pour l’Homme de ne pas rester spectateur de son environnement.
Comprendre pour mieux interagir, comprendre pour mieux dominer.
Suis-je si différents ?
Oui, je vis avec la nature qui m’entoure comme si elle faisait partie de moi. Ce qui m’importe c’est de vivre et de survivre. Surtout maintenant que nous sommes si nombreux. Qu’importe le monde qui m’entoure. Il n’est qu’éphémère pour moi.
Je recommence à me noyer dans mes pensées et j’en oublie l’humain.
Je vais satisfaire sa curiosité.
-« Encore une question ! Parce qu’ici, il n’y a pas de sortie, aucune échappatoire, rien que toi et moi.
-Cela ne répond pas à ma question.
-Précis hein ? Pour voir et pour comprendre. Pour voir ce que tu vas faire et pour comprendre pourquoi tu l’as fait. »

Combien de temps lui faudra-t-il pour comprendre qu’il n’est que l’instrument de mes expérimentations ?
Combien de temps faudra-t-il avant que j’accepte qu’il ne soit pas que cela ?

Il ne bouge pas. Moi non plus. Mes états d’âme sont revenus aux pas de course.


***
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l'enfanteuse
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***


Lui non plus, ne bouge pas. Nous sommes là, immobile à nous regardez fixement.
Je me redresse. C’est incroyable, mais je me sens terriblement courageux d’un coup.
Oui, c’est une sensation étrange. Je dirais bien nouvelle, mais bon, je ne suis pas si poltron que cela non plus, faut pas exagérer !
Je sais qu’il a l’intention de me tuer. Il ne le cache pas et ce serait bien inutile. Je ne suis pas stupide au point de penser que je pourrais lui faire changer d’avis.
J’aimerai comprendre ses motivations. Je le sens qui lutte contre son désir physique de se nourrir, alors pourquoi ? Pourquoi veut-il faire durer son supplice…et le mien par la même occasion ?

Hé, ho ! Tu ne vas pas t’en plaindre quand même ? Non, non, non, t’inquiètes pas, je suis très satisfait de sa décision, mais elle m’effraie un peu. Que va-t-il faire de moi ?
Ben demandes le lui. Hum… mouai, tu as raison enfin, j’ai raison.
-« Qu’allez-vous faire de moi maintenant ?
-Je ne sais pas. Vous tuer bien sur, mais je voudrai vous disséquer avant. »


Hein ? Quoi ? J’ai bien entendu ? Oulala, dites-moi que je rêve, dites-moi que j’ai rien compris !
Bon, voila, maintenant, c’est certain, je panique.
Ma peur a resurgit d’un bond hors de sa cachette. Ma respiration s’accélère. J’essaie de la freiner, mais je n’y arrive pas.
Je cherche du regard une sortie, mais je n’en vois pas.
Je cherche…je ne sais pas quoi, mais je cherche !

Je sens la transpiration qui coule le long de mon dos. Elle est fraîche et me procure un frisson unique mais violent. Toute ma peau se hérisse de terreur !
Chaque poils, du plus fin duvet au plus épais cheveux (si, quand même il m’en reste !) se dresse sur sa base épidermique. Cela me fait prendre conscience de ce que je suis. Je sens mon être dans toute sa complexité. Mon enveloppe charnelle et mon âme, tristement unies dans le désespoir et la peur.

Me disséquer !
Ma tête tourne. Ma vue se trouble. Je titube, perds pied puis me raccroche désespérément à une paillasse métallique qui s’offre devant moi. Sa froideur lisse et neutre me glace le sang et me projette dans une image encore plus lugubre. Si, si, c’est possible !
Je me vois allongé sur cette table médicale. Je suis si pâle ! Carson est auprès de moi. On peut toujours compter sur les copains en cas de coup dur. Enfin, ça c’est ce que je crois de prime abord ! Car ce cher docteur Beckett se saisit d’instruments argentés, pointus, tranchants, froids et…douloureux !
Haaa…Je sors brutalement de mon rêve éveillé.
Mon bourreau est toujours là, drapé dans sa cape de vampire.
Son regard fixe ne m’a pas quitté un instant. Je ne vois que ça, ses yeux, toujours ses yeux et un peu aussi ses dents, un peu, mais c’est déjà trop.
Le cauchemar était-il si terrible au fond ? Il avait le mérite d’avoir le goût de l’irréel.

Il me regarde et rit. Qui y a-t-il de si drôle ?
Je ne sais pas ce qui est le plus effrayant. Un wraith qui rit en me fixant intensément ou un wraith qui me fixe sans broncher ? Hum, je dirais que le plus effrayant, c’est le wraith lui-même. Sauf que celui-ci n’est pas qu’un simple vampire en quête de nourriture et je pense que c’est cela le plus angoissant.

Il se détourne de moi, m’abandonnant à mon désespoir. Que fait-il maintenant ? Il farfouille dans mon sac. Tiens je réalise juste à l’instant qu’il a gardé avec lui toutes mes affaires. Oh, non de non ! Mon ordinateur !
Je le dévisage avec anxiété. Je retiens mon souffle. Ouf, il se désintéresse de mon PC. Il examine ma radio et tourne les boutons. Un grésillement, puis une voix chaude qui me réchauffe instantanément le cœur.
-« …bon Dieu, répondez ! Où êtes-vous R… »
Le wraith a interrompu la transmission. Il garde la radio en main. Il semble songeur. Peut-être trouve-t-il cet objet bien primitif, lui qui utilise son esprit pour transmettre ses pensées.
Il se tourne vers moi. Toujours ce mouvement fluide, si gracieux et si saisissement !
-« On vous cherche.
-Evidement qu’on me cherche. Mes amis ne m’abandonneront jamais !
-Expliquez-moi. »

Que veut-il que je lui dise ? Les wraiths sont si nombreux, ils forment un ensemble compact qui bourdonne autour de la reine. Si l’une des abeilles manque, la ruche ne s’en porte pas mal pour autant. Que lui dire. Qu’il est insignifiant pour les siens, unité négligeable et sacrifiable ? Je préfère me taire que de lui expliquer un concept qui doit lui être totalement étranger. L’amitié.
-« Qu’est-ce que c’est ?
-Hein, heu…quoi donc ?
-L’amitié. »

Zut, et crotte de…de…bon, l’inspiration me manque ! Zut et re-zut, j’ai encore parlé à voix haute.
-« Et bien, c’est quand deux personnes s’apprécient au point que l’une d’elle mette sa vie en danger pour sauver l’autre des griffes d’un dangereux psychopathe affamé. »
Au fur et à mesure que j’entends les mots sortir de ma bouche, je me recroqueville intérieurement.
Le wraith ne semble pas comprendre la boutade. Son humour s’il existe, doit être bien différent. J’imagine…
Deux humains sont sur un bateau, le premier tombe à l’eau, que reste-t-il ? Hum…le wraith réfléchit…hum… un en-cas, un plateau froid?


***
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Message non lu par tyrsia »

M...O...R...T...E...L j'adore :wub: :wub: :wub:
Tu décris vachement bien les sentiments, les pensées, les sensations des personnages. Même si je ne suis que simple spectatrice, j'ai vraiment l'impression d'être dans la tête une fois du wraith une fois de McKay un peu comme si j'étais leurs consciences.
Sans paraître ridicule y'avais même des fois où j'en avais "des frissons".
Ben sinon pour tes autres fics je les ai toutes lues mais j'ai un peu décroché à celle des "Autres" car je ne l'ai pas tellement aimé. Mais si tu veux je peux te faire mon top3 de tes fics que voici :
1ère Autres regards
2nde Aux extrémités de la vie et La tombe sur un pied d'égalité
3ème Autres

Ben sinon vivement la suite
PS je sais à quoi me fait pensé ta fic, à Everworld, une trilogie dans chaque tome il y a 4 livres si je me souviens bien et à chaque livre le narrateur changé.
Dernière modification par tyrsia le 06 déc. 2006, 16:41, modifié 1 fois.
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par tit chaton »

Donc...je dois te dire tout d'abord que je n'ai lu aucunes de tes fics ( :unsure: ) donc je n'ai pas d'idées globales sur le genre que tu utilise mais je peux te dire que tu a la fibre littéraire ^_^ :

Quand j'ai lu cette fic (en entier et dans la même soirée) elle m'a rappellée les romans que je lisais et tu as le même style narratif,elle nous aide à mieux comprendre les sentiments de chacuns ,leurs pensées et les alternés de cette façon nous aide à nous plonger dans chaque personne,créer la surprise chez le lecteurs et fait avancer l'histoire à mesure que les interrogations de l'un sont approuvées par l'autre, elle change notre perception des personnages tout au long des chapitres et tu nous invite à ressentir ce que chacun ressent en son fort interieur à un moment vraiment pénible et insupportable (pour le wraith et pour R...).

Donc tout ça pour te dire que tu m'a donnée l'envie de lire la suite et peut être même de lire tes autres fictions :) .

Bravo au passage...
Dernière modification par tit chaton le 06 déc. 2006, 21:43, modifié 1 fois.
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***


La douleur est violente. Mon corps le réclame. La faim se fait plus menaçante, plus pressante. Si je veux étudier mon spécimen, il va falloir le bousculer un peu.
Regardes-toi, Humain ! Tu es là, avachi comme une marionnette d’enfant.
Tiens, à croire qu’il m’a entendu, le voilà qui se lève. Les humains seraient-ils un peu télépathes ? Non, le fruit du hasard, sans aucun doute.
Il me semble soudain plus serein, plus maître de lui-même. J’ignore à quoi je dois ce revirement mais il arrange bien mes affaires. Quoi de plus déstabilisant que de chuter de haut. Soit confiant, mon petit animal domestique, soit rassuré et profites-en bien, cela ne durera que peu de temps.
-« Qu’allez-vous faire de moi maintenant ? »

Ha ! Cela durera encore moins longtemps que prévu ! Tu te poses des questions n’est-ce pas ? Encore et toujours des questions ! Comme j’aimerais pouvoir devenir une onde électrique dans ton cerveau. Ce doit être tellement actif là-haut !
Je ne vais pas te laisser dans le doute plus longtemps. Je vais te donner matière à réfléchir. Ton petit cerveau ridicule va fumer et moi je vais me délecter des tourments de ton esprit.
-« Je ne sais pas. Vous tuer bien sur, mais je voudrai vous disséquer avant. »

Touché ! Le voila qui s’effondre. Son assurance n’a pas résister bien longtemps.
Intéressant.
Je parlais de son esprit, mais bien entendu ce n’est pas ainsi qu’il a interprété mes propos. Ils sont si facilement manipulables.
Le moindre espoir et ils s’enflamment, le moindre doute et ils se consument.
L’humain est décidément un bijou de paradoxes, de force et de faiblesse.

Je le vois se dégradé à vue d’œil. Il n’est plus avec moi. Il est évident qu’il est en grande discussion avec lui-même.
Etrange.
Etrange aussi le fait qu’un tel comportement me trouble. Que suis-je donc en train de faire, si ce n’est parler avec moi-même. Je réalise que cette expérience me permet autant d’analyser les comportements des humains que de découvrir mes propres réactions.
Nous sommes immortels et nous nous connaissons si peu.

Son teint ridiculement pâle commence à virer au gris. La palette de couleur de cet être est vraiment triste et sans vie. Seul ses yeux sont intéressants au regard de l’art. Je les garderai peut être dans mon laboratoire.
De pire en pire. Sa peau commence à suinter. Le voila qui me dégoûte de nouveau. Il y a quelques minutes, il était digne et appétissant et le voila maintenant repoussant, mou, sans aucune force de caractère.
Je me suis donc trompé. Cet homme n’est pas différent des autres. Son attitude faussement provocante lors de sa capture, n’était en rien de reflet de sa personnalité.
Pourtant il incarne à lui seul la complexité de l’humain. Il n’est que contradiction !
Je vais le laisser mijoter un peu puis je lui arracherai ses années, une à une jusqu’à connaître la moindre de ses pensées, jusqu’à connaître le plus petit de ses secrets.
Cette pensée me réjouit et j’en ris franchement tout en m’éloignant de mon prisonnier.

Tiens, son sac, je l’avais oublié. Que peut donc transporter un humain ?
De la nourriture… évidement, de ce côté au moins, ils ont un avantage sur nous.
Un ordinateur… archaïque. Que peut-on tirer d’une telle machine. De ce point de vue, notre technologie leur est bien supérieure. Machine, avec eux, tout n’est que machine.
Tiens, encore un appareil non organique. Une radio évidement.
Voyons…

-« …bon Dieu, répondez ! Où êtes-vous R… »
J’arrête aussitôt la transmission. Je reconnais cette voix. C’est celle de l’humain qui accompagnait mon prisonnier. Je me souviens de lui…
Ils étaient tous les deux en train de travailler sur des ruines laissées par des Lantiens. Mon prisonnier s’énervait tous seul en gesticulant dans tous les sens. L’homme de la voix, lui, semblait plutôt rire de la situation. Il paraissait s’impatienter également, mais cela ne l’empêchait pas d’asticoter mon pauvre spécimen. C’est là que j’ai eu envie de comprendre. Ils travaillent ensemble, forme une équipe au sein de leur armée, et pourtant ils donnaient l’impression de se mettre des bâtons dans les roues, de jouer de la situation et de s’en amuser.
Y a-t-il des dissensions au sein de leur propre ruche ?
Jusqu’à présent j’avais plutôt observé les humains alors qu’ils fuyaient, essayant vainement de sauver leur peau.
Etrange aussi de découvrir son bétail, hors du pâturage, occuper à nous nuire et non à se cacher. Car tel était bien leur but. Trouver dans ces ruines des armes, des solutions pour lutter contre nous.
Ces terriens sont vraiment différents des autres humains. Peut être simplement parce qu’ils ne nous connaissent pas encore assez.
Quoiqu’il en soit les relations entres ces hommes sont vraiment surprenantes et contraires aux réflexes primaires de survie que l’on attend de la proie face à son prédateur.

Mon prisonnier est ragaillardi par la voix de son chef. L’espoir l’enflamme à nouveau !
-« On vous cherche.
-Evidement qu’on me cherche. Mes amis ne m’abandonneront jamais ! »

Voila bien une évidence qui n’en est pas une.
Pourquoi l’humain en revenant de son vaisseau Lantien et en découvrant la disparition de son second, ne s’est pas simplement enfuit ? Pourquoi cherche-t-il à le retrouver alors que précédemment il vociférait contre lui avec indifférence. Décidément je ne comprends rien à ces humains.
-« Expliquez-moi. »

Le voila de nouveau plongé au plus profond de son esprit. Indubitablement celui-ci doit être bien alambiqué. Qu’il est agaçant de ne pas pouvoir m’y glisser subrepticement !
-« L’amitié. »
Le mot tombe doucement entre ces lèvres comme s’il avait cherché à s’enfuir. Je le connais ce mot, je l’ai déjà entendu dans la bouche d’humains. Je le reconnais mais je n’en perçois pas le sens.
-« Qu’est-ce que c’est ?
-Hein, heu…quoi donc ? »

Il ne s’est pas rendu compte qu’il prononçait ces mots à haute voix. Je le sens gêné, perturbé. Qu’est-ce donc que cette amitié dont le secret lui semble si cher ? J’ignore ce que je viens de mettre à jour, mais aux vues des émotions qu’elle suscite chez mon cobaye, l’amitié doit être d’une grande valeur.

-« L’amitié. »
Sa gêne s’amplifie. Il répugne visiblement à me dévoiler son secret.
La faim qui me taraudait avec brutalité vient de laisser sa place à un autre appétit. Je veux savoir !
Il se lance. Je bois ces paroles avec avidité.
-« Et bien, c’est quand deux personnes s’apprécient au point que l’une d’elle mette sa vie en danger pour sauver l’autre des griffes d’un dangereux psychopathe affamé. »

Je ne comprends pas et il le sait. Nul besoin de lire dans son esprit pour sentir sa jubilation. Sa phrase n’a pas de sens, du moins pas explicitement. Un code, un message secret, j’ignore ce qu’il vient de me dévoiler, mais je sais que c’est un tournant dans ma petite expérience.
Il semble satisfait de lui-même comme jamais. Je perçois cette allégresse avec douleur.
L’excitation de la découverte à venir fait place à l’amertume de l’incompréhension.
J’explose.
Je me jette sur mon prisonnier, le saisi avec brutalité et le projette de l’autre côté de ma table d’examen. Qu’il est léger.
Pourtant il fait du bruit en s’écrasant contre la cloison de pierre. Un drôle de bruit, comme un bâton que l’on brise.


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***


Je suis dans un néant silencieux et sans vie. J’ai l’impression de flotter entre deux univers. Je me sens bien car je ne me sens pas. Je suis quelque chose mais j’ignore quoi et c’est tellement agréable de se laisser ainsi aller.
La douleur cherche à m’extraire de ce paradis onirique. Je lutte contre cette naissance inévitable et cela me projette dans mon âme, dans mon existence qui n’est plus que souffrance. Je suis si bien là dans mon inconscience. Pourquoi vouloir à tout prix me rattacher à un monde qui est si prompt à m’abandonner ?

La première chose que je perçois, c’est le froid. J’ai l’impression de quitter un bain de quiétude tiède et doux, pour une chambre froide. L’image est plus que saisissante quand on y pense. Mieux vaux donc ne pas y penser.
La seconde chose est le contact dur du sol contre ma joue. Je suis couché par terre. Cela me change peu à dire vrai.
La troisième perception que j’ai du réel est l’image du wraith achevant son mouvement avec colère. Ainsi donc il ne s’est passé que quelques fractions de seconde entre ma chute et mon éveil. Ma perte de connaissance si brève fut-elle m’a semblé durer une éternité. Cette révélation est à la fois réconfortante et inquiétante. Si le temps est élastique dans ses moments de shunt neuronal, pourvu qu’il ne le soit pas également dans la douleur.
Voila, le mot est dit.
Aussitôt, celle-ci prend naissance dans mon corps, comme si en la nommant je venais de lui donner l’autorisation de lancer l’attaque.

Ma souffrance est telle que je n’arrive pas à la localiser. Je me perds en elle. Impossible de crier. Je ne peux nommer la douleur car elle est multiple. L’impression qu’on m’arrache ma chair, que l’on me brise chaque petit fragment d’os.
J’essaye de me concentrer et d’apprivoiser ma douleur, mais celle-ci est sauvage et cours d’un membre à l’autre sans demander son reste.
Mon corps parle pour moi. Je me sens crispé, figé dans une position qui ne doit rien à ma souplesse légendaire.
Je n’ose pas bouger la tête. Je ne voudrai pas finir tétraplégique. Et puis après tout, quelle importance, tétra, para ou pas plégique du tout, c’est dans l’estomac du wraith que je finirai.

Justement le voila qui s’approche de moi.
Il me hume encore avec cette moue satisfaite qui me dégoûte tant. Comme j’aimerai lui dire ma façon de penser en ce moment. Je me demande ce qui me retient en fait.
C’est lui qui entame le dialogue.
-« Vous êtes pitoyable. »
Je cherche quoi répondre. Une phrase pertinente qui le clouerai au sol avec moi.
-« Et vous, vous êtes en colère. »
Et bien dans le genre phrase qui tue, elle se pose là. C’est vrai qu’il est entré dans une rage monstre sans que je ne vois venir le coup. J’ignore ce qui l’a mis dans cet état. Sans doute le qualificatif de psychopathe affamé qui ne lui a pas plu.
Il me redresse avec rapidité et aisance. Mon corps suit le mouvement tel un pantin désarticulé. Me voila assis par terre, adossé à la cloison de son laboratoire.
Le changement de position est transitoirement douloureux et me donne une sensation étrange de vertige. Ma vision se brouille comme si je voyais en négatif. Je vois ses lèvres formuler des mots qui ne parviennent pas jusqu’à moi.
-« Allo Huston ! J’ai un problème. J’ai perdu le son et l’image. »
Mes propres mots se noient dans un étrange brouhaha d’origine inconnu. Un son qui palpite au rythme de mon angoisse.
Un malaise vagal. Je suis bêtement en train de faire un malaise parce que ce lourdaud de wraith m’a redressé trop vite.
Je me laisse donc glissé le long du mur en espérant que le contact avec le sol sera doux.
Espoir déçu, mais qui a le mérite de me faire découvrir ma première blessure. Mon bras gauche doit être fracturé car il n’a pas du tout apprécié de toucher ainsi le sol rugueux de la caverne.

Mon bourreau me redresse de nouveau. A-t-il décidé de me torturer à grand renfort de malaises vagaux ?
-« Je veux savoir ce qu’est l’amitié ! »
Je ris.
Je ris de désespoir. Comment me sortir de cette situation ridicule. Je m’étais préparé à l’idée d’être torturé afin de me soustraire des informations sur la Terre et me voila soumis à la question pour connaître le sens de l’amitié. Dire que j’avais peur de craquer et d’en dire trop. Quelle ironie quand on y pense. Je vais mourir sous la torture parce qu’un idiot de monstre vert ne comprend pas que je lui dis la vérité.
En quoi la notion d’amitié l’intéresse-t-elle ?
Sans doute parce qu’il a perçu en elle, une force qui anime notre survie, une force qu’il ne connaîtra jamais.


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Re: [fanfic] Autres regards

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Je regarde ma proie se disloquer contre le mur de mon laboratoire. Le bruit de bâton est assez représentatif de celui que fait son corps en interrompant sa course sur la cloison, avant de glisser mollement sur le sol. Il ressemble à un pantin de bois dont on aurait brisé les cordes. Ce sont des jeux que l’on trouve souvent dans les villages humains.
Finalement cet humain est un peu mon jouet à moi. Je m’amuse à le bouger à ma guise et maintenant qu’il ne me fait plus rire, je coupe ses liens et l’abandonne à son destin.
Il est ma chose, il est mien. Dans quelques minutes il ne sera plus qu’une enveloppe asséchée.

Mon humain a le nez dans la poussière. Il reste un instant inerte, puis progressivement je le vois reprendre vie. Il grimace d’abord puis se crispe de tout son corps.
Qu’il est ridicule dans cette posture !
Je me sens presque gêné. Dire qu’il y a quelques heures je me comparais à lui. En un laps de temps si court, j’ai fais de l’humain, intelligent et savant, du moins autant qu’ils peuvent l’être, un déchet organique et recyclable.
Il ouvre enfin les yeux. Son regard brille sous le coup d’une douleur que je ne connais pas. Je me réjouis de cette souffrance, non pour ce qu’elle est, mais pour la vengeance qu’elle m’octroie.
Décidément, je déteste ce que je suis…et pourtant je me laisse guider par mon instinct avec délectation.
En tant qu’être intelligent…ha, comme ce mot est galvaudé dans la bouche des humains, je voudrais continuer à étudier mon spécimen.
En tant que wraith affamé et intimement bafoué, je voudrais lui arracher ses derniers secrets, douloureusement et rapidement…non, finalement, pas si rapidement que cela !
Je sens mon ambiguïté dans toute son ampleur, mais comment lutter contre la nature même de ce que je suis ?
J’attends qu’il fixe son regard sur moi. Voila, je l’ai attrapé. Plus que son corps, c’est son esprit qui est mon prisonnier.
-« Vous êtes pitoyable. »
Je lui crache au visage ce que m’inspire son état. J’imagine sa réaction primitive et bestiale. Une insulte qu’il me lancera pour décharger sa haine.
-« Et vous, vous êtes en colère. »
Je ne m’attendais pas à ce type de réponse. On dirait qu’il est déçu par ma réaction de violence. Cela me surprend mais plus ahurissant encore, je m’en sens soudainement coupable.
Cet étrange humain, en quelques mots, vient de me mettre face à mes propres doutes.
Je me demande subitement qui examine le comportement de l’autre.
Ma colère a disparu et mon envie de savoir colmate ma faim.

Curieusement, il me vient l’envie de parler avec l’humain. Face à face, presque d’égale à égale. Je le saisit d’une main ferme et le remet dans un sens plus naturel.
Mon cobaye change littéralement de couleur.
Son teint jaunâtre vire au gris. Ses lèvres se décolorent, ainsi que ses doigts et le pourtour de ses yeux. Il me donne l’impression de se vider de son âme. Je le vois qui cherche du regard quelque chose à accrocher, n’importe quoi pourvu que cela le maintienne en état de conscience.
Il bredouille quelques mots sans aucun sens, du moins je le présume, puis s’effondre de nouveau au sol.
Je le laisse ainsi quelques minutes, ridicule avec son bras qui part dans un axe étrange au niveau de l’épaule. Pas besoin d’être médecin pour comprendre que son articulation est déboîtée. Il doit en souffrir. A-t-il remarqué les autres blessures ? J’en doute car il ne semble pas y prêter la moindre attention.

Je le repositionne une fois de plus dans un sens plus convenable. Son teint est toujours cireux mais il paraît moins en souffrir.
-« Je veux savoir ce qu’est l’amitié ! »
Ma question n’a pas l’air de l’étonner outre mesure.
Il rit de ce rire chargé de larmes qu’ont souvent les hommes face à leurs sombres destins.
Je le regarde rire et pleurer à la fois. Je le sens qui se laisse aller, enfin.
Enfin il va être mien, entièrement, sans aucune retenue.

Je pose ma main sur sa poitrine et je déchire brutalement ce qu’il restait de sa combinaison. Son corps suit le mouvement de ma main comme si nous étions aimantés. D’une certaine façon, c’est le cas. Je me sens attiré par lui et lui doit se sentir repousser. Cette image m’amuse.

Je pose ma main sur sa peau. Je le sens qui frémit. Il ne lutte plus. J’en suis presque déçu.
Je perçois la tiédeur de sa peau et malgré la transpiration, la poussière et le sang, je n’ai plus de dégoût.
-« Réponds à ma question.
-Que voulez-vous entendre ?
-La vérité.
-Ma vérité n’est sûrement pas la votre. Je doute de ne pouvoir jamais vous faire, ne serai-ce que frôler, ce qu’est l’Amitié. »

Il m’agace avec son air de suffisance. Il m’agace car je pense qu’il a effectivement raison.
-« Essaye.
-L’amitié, c’est ne pas hésiter à donner sa vie pour ceux que l’on aime et qui nous sont chère.
-Une vie pour une vie ? Sans d’autres intérêts ?
-C’est cela. Sans aucun autre intérêt. »


Je suis troublé. Rien ne me semble plus illogique. Quelle vie peut prévaloir sur une autre ? Se sacrifier pour sa ruche, pour sa communauté ou sa reine, je peux le concevoir. Un individu pour la nécessité de tous, mais un individu pour un autre…
-« Quel sens y a t il à cela ?
-Aucun, c’est cela l’amitié. »


Je suis stupéfait par cette révélation qui me présente l’homme sous un jour nouveau. Stupide et fascinant à la fois.
Bien que captivé par mes réflexions, je devine une présence derrière moi.
Je me retourne brusquement, sans retirer ma main du torse de ma future victime.
C’est elle !
Je pensais bien l’avoir sentie venir.

Mon expérience prend un nouveau jour, surtout lorsqu’en se décalant légèrement, elle me permet de l’apercevoir, l’autre, celui par qui ma compréhension va enfin éclater.


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Re: [fanfic] Autres regards

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ouh...coléreux le wraith.
Ben toujours aussi bien. Les descriptions sont superbes, j'aime bien celle de la comparaison entre MacKay et les bâtons, les Hommes et les marionnettes.
Par contre il est un peu/beaucoup sadique le wraith, briser mentalement (et visiblement physiquement aussi) son futur repas avant de le tuer.
Sinon je suis pressé de savoir qui c'est qui vient d'arriver, j'aurais opté pour Sheppard ou un autre mais je vois pas comment il serait arrivé là. Sauf si on peut entrer dans le laboratoire du wraith comme dans un moulin.

je viens de relir toute l'histoire et je trouve que tu donne vraiment bien l'impression que pour le wraith, McKay=animal de compagnie.
Sinon la suite, la suite,...
Dernière modification par tyrsia le 09 déc. 2006, 00:56, modifié 1 fois.
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par l'enfanteuse »

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J’ai bien du mal à contrôler ma tension nerveuse qui s’échappe sous forme de gloussements ridicules et de larmes chaudes et humiliantes.
Il me regarde avec cet air de dégoût que je connais si bien maintenant. Tantôt je sens qu’il me sublime, tantôt je l’exècre. J’ignore quel est le moment que je préfère. Sans doute aucun !

Il n’a pas la réponse à sa question et cela le met visiblement en colère. En d’autres temps et d’autres lieux, j’aurais aimé comprendre le fonctionnement cérébral de cet étonnant wraith. Pour l’heure, sachant que le dit comportement me vaut d’avoir été traîné sur plusieurs kilomètres puis d’avoir été observé comme un rat en cage et pour finir jeté sur le mur… je crois que je préfère ignorer le pourquoi du comment. De toute façon la fin est proche, je le sens bien.
Oups, je ne croyais pas si bien dire. Maintenant qu’il approche sa main de mon cœur, je me rend compte que finalement j’aurai bien aimé quelques explications…pourvues qu’elles me donne du temps à vivre !
Je me sens particulièrement ambigu. J’aimerai en finir mais la peur me retient. La peur et la curiosité. En tout cas, je réalise que la seule chose qui ne titille pas mon insatiable curiosité, c’est la mort.
Haaa. Oulala, j’ai cru que mon cœur allait s’arrêter tout seul. Il a arraché ma chemise. Le contact de sa main est étrange. J’ai l’impression que mon cerveau fonctionne à cent mille volts alors que mon corps est déjà totalement sous sa domination. Je ne peux plus bouger. Non que je sois paralysé, mais la moindre tentative me déclenche de terribles douleurs.
Sa main est chaude et le contact n’est pas aussi désagréable que je le pensais. Je l’imaginais gluant et collant, limite aspirant comme une ventouse, mais il n’en est rien. C’est le simple contact d’une main sur un torse. Un peau à peau charnel avec son lot de frissons, de rejet et d’attirance.
Pouah ! Rien que de penser qu’il pourrait y avoir la plus infime parcelle de sexuelle dans ce contact et subitement la mort me semble douce.
Je m’interroge alors sur ce que doivent être les relations entre mâles et femelles wraiths. Existe-t-il des femelles autres que les reines ?
Soudainement la question de l’amitié ne me semble pas si anodine que cela. Que savent-ils ces monstres verts de ce que sont les relations entre les êtres vivants. Outre bien-sur la relation…hum tu sens bon, je crois que je vais te manger… Je devine déjà que l’amitié n’existe pas dans la ruche, mais l’amour, l’affection ?

-« Réponds à ma question. »
Son timbre de voix me paraît différent, plus doux et plus posé. Est-ce qu’il est capable de le moduler en fonction de ses désirs ? Sa question me ramène à mon débat intérieur.
-« Que voulez-vous entendre ?
-La vérité.
-Ma vérité n’est sûrement pas la votre. Je doute de ne pouvoir jamais vous faire, ne serai-ce que frôler, ce qu’est l’Amitié. »

Evidement ma réponse n’est pas celle qu’il voulait. Je pensais qu’il me torturerai jusqu’à obtenir une réponse qui lui convienne, mais maintenant je pense qu’il sait lui aussi, qu’aucun mot ne pourra lui expliquer l’amitié. Cela l’énerve, je le sens et je le vois. Il s’agite et sa main sur ma peau exerce une pression plus forte.
J’imaginais que les wraiths aspiraient la vie d’un simple toucher, d’une caresse. Cette pression m’étonne. Je me demande s’il ne cherche pas à canaliser sa faim et sa rage dans ce toucher. Mes réflexions sont de courtes durées.
-« Essaye.
-L’amitié, c’est ne pas hésiter à donner sa vie pour ceux que l’on aime et qui nous sont chers.
-Une vie pour une vie ? Sans d’autres intérêts ?
-C’est cela. Sans aucun autre intérêt. »

En même temps que je dis cela, j’essaye de me persuader de la véracité de mes propos. Qu’est-ce que l’amitié au fond ? Est-ce que ceux que je considère comme mes amis risqueraient leurs vies pour moi ? Est-ce que l’amitié est forcement réciproque. Suis-je l’ami de mes amis ?
Je retiens un fou rire. Jamais je n’aurais imaginé mourir en pleine réflexion métaphysique sur le bien, le mal, l’amitié et l’amour.
Mon bourreau est visiblement dans le même questionnement que moi. Sa main n’a pas relâché sa pression mais son regard semble perdu à des millions d’années lumières. Ha si son corps pouvait se téléporter et rejoindre son esprit là-bas !
Malheureusement, c’est tout l’inverse et son esprit revient vers son corps.
-« Quel sens y a t il à cela ?
-Aucun, c’est cela l’amitié. »


On dirait que je viens de lui faire la révélation du siècle. Il a l’air d’avoir vu la vierge, ce qui pour un wraith serait plus qu’un miracle

Brusquement j’ai comme un vertige. C’est moi qui ai des hallucinations. Devant moi se tient une femme. Je n’en vois que les contours. Elle est élancée et marche comme si elle flottait sur le sol.
Je m’interroge sur mon état mental et sur la possibilité que je vois la vierge en cet instant, moi le scientifique, le cartésien.
Subitement un détail trouble ma réflexion. Est-ce que la sainte vierge porterait à sa main un P90 ?
Mon wraith a ressenti sa présence lui aussi. Je le sens qui s’agrippe à moi avec violence.
Il se retourne brusquement, m’emportant dans son mouvement. La douleur brouille ma vue un instant. Quand la lumière revient, je distingue avec plus de netteté la silhouette féminine.
Teyla !
Jamais elle n’avait été aussi jolie, surtout avec son arme visant mon bourreau, surtout avec l’ombre qui se profile derrière elle.
Sheppard aussi est de la partie.
Je retiens encore un fou rire. Décidément, cela est vraiment pathologique de rire à ce point dans de telles circonstances. Et puis, finalement je ne le retiens pas, je le laisse éclater ce rire emprunt de douleurs, de tristesses et d’ironie. Dire que j’avais pris Teyla pour la sainte vierge me fait déjà beaucoup rire, mais l’idée que j’ai failli confondre Sheppard avec Jésus me fait littéralement exploser.


***
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***


Je le sens, ça y est.
Nous marchons sur sa trace depuis qu’il a enlevé Rodney. John est beaucoup plus inquiet qu’il ne le laisse paraître. J’avoue que je partage son sentiment. Pourquoi ce wraith a-t-il enlevé McKay au lieu de s’en nourrir immédiatement ?
John pense que le wraith doit être masochiste et qu’il se débarrassera de Rodney dès que celui-ci ouvrira la bouche. Sheppard exagère, mais c’est vrai que Rodney a l’art de s’attirer les foudres de ses interlocuteurs, alors un wraith…

Nous approchons du massif rocheux qui domine cette région du globe. Jusqu’à présent le wraith était hors de portée mais maintenant je le sens tout près. Sans doute a-t-il interrompu sa marche.
Les sensations que je perçois sont étranges. Elles ne sont pas comme celles de wraiths combattants au sein des ruches. Non, celles-ci sont plus colorées.
Cela peut paraître insolite de parler de couleurs pour des sensations, mais c’est ainsi que je le perçois. John me fait confiance mais je sens bien que mes interprétations lui sont totalement incompréhensibles. Pourtant nous avons partagé ce lien télépathique il y a peu. Peut être est-ce pour cela qu’il ne tiens pas tant à comprendre. Je sens sa réticence et son effroi.
La télépathie est mon héritage bien malgré moi. Il me fait parfois peur également. Mais je béni ce don qui m’a si souvent sauvé la vie. Ce don qui m’a permit de sortir Sheppard de sa transe hypnotique (cf. « la tombe ») et qui je l’espère nous permettra de sauver également McKay.

John me suit de près. Je le sens fatigué et anxieux.
Jusqu’à présent les wraith ont toujours agit de façon cohérente avec leurs espèces et leurs modes de vie. Pourquoi celui-ci a-t-il agit différemment ?
Nous sommes certains qu’il espionnait déjà le campement avant que John s’en éloigne, laissant Rodney tout seul. Pourquoi ne pas avoir attaqué à ce moment-là ? Un wraith contre deux humains, même deux terriens, ce n’est pas kamikaze, bien au contraire.
Chose plus étonnante encore, pourquoi était-il seul ? Une seule trace, outre celle bien reconnaissable de McKay.
Beaucoup de questions se bousculent dans mon esprit et les couleurs qui viennent s’y associer ne font qu’amplifier le mal être.

Ce wraith est différent de multiple façon.
Il agit contre son instinct et sa faim. Pourtant je le sens affamé. J’ai peur de cette faim qui signe la mort imminente de Rodney. J’ai peur de cette faim qui brûle en moi comme en mon ennemi. Nous sommes liés, et beaucoup plus intimement que je ne le voudrais. Cela me fait peur et je ne me l’explique pas. Bon, passons…

Un mur rocheux se dresse devant nous, comme un obstacle à toute progression. Sheppard me fait signe d’avancer. Il sait qu’il y a un passage. Parfois je me demande s’il ne serait pas un peu télépathe lui aussi. Il y a un lien qui l’uni avec tant de force aux gens qu’il aime…
Il ne l’avouera jamais mais je sais qu’il apprécie Rodney bien plus qu’il ne le montre.

Je me souviens de leur première vraie dispute, lors d’une expérience qui a mal tournée. Sheppard a eu bien du mal à refaire confiance à McKay et ce dernier n’a depuis de cesse de lui prouver sa valeur. Mais au fond, John est surtout furieux contre lui-même. Furieux de ne pas avoir su mettre de côté son amitié pour faire entendre sa voix de chef. Ils ont tout deux appris de cette erreur, mais ils en sont marqués au fer blanc. Aujourd’hui cette histoire est classée, rangée parmi les lourds dossiers d’Atlantis, mais elle a longtemps de ronger leur duo.
La patience et l’amitié les ont réuni de nouveau et maintenant John s’en veut d’avoir laissé seul son ami.
Agirait-il de même pour moi ? Je n’ai pas le moindre doute, et j’en ferai de même.
Atlantis nous a uni comme une famille.

John s’énerve. Il me sens perturbée et c’est vrai, je le suis.
Je parle de famille et je pense à mon père, Tagan et à son lien avec les wraiths. Ce lien qui m’uni maintenant avec cet ennemi que je préfèrerais oublier.

Une porte s’ouvre à mon approche.
Le souvenir de mon père n’était donc pas si innocent. Je devais instinctivement sentir la présence de ce laboratoire wraith.
La porte s’ouvre et l’aura du wraith m’enveloppe brutalement. Je perds pieds. Ma tête semble tourner sur son axe. Une main chaude et réconfortante se pose délicatement sur mon épaule. Une autre sur ma joue.
John.
-« Teyla, ça va ?
-Oui. Il est là. C’est un laboratoire, comme celui où mes ancêtres…
-Oui. Et McKay ?
-Je le sens également, mais si faible. Le lien est si fin, John. »


Sheppard pose un doigt sur mes lèvres et me fait son fameux sourire. Comme je l’aime dans ces moments-là. Son regard et son sourire me feraient parcourir des galaxies. Il fait partie de moi, de ma famille. John, Ronon, Elisabeth, Carson, tout mes amis d’Atlantis forment ce tout unique qui me donne des ailes. Même Rodney en fait partie et le savoir seul à la merci de cet étrange wraith… je n’ose imaginer.
John me fait signe d’entrer.
Ensemble nous pénétrons dans le sombre laboratoire. Tout ou presque y est identique à celui que nous avions déjà visité. Des brides de voix arrivent jusqu’à nous.
Le wraith d’abord, puis Rodney. Sa voix me saisi avec brutalité. Ma peau se hérisse de millions de petits boutons, comme autant de frissons. La voix habituellement sarcastique et dynamique de McKay n’est plus que l’ombre d’un murmure glissé entre deux mâchoires crispées de douleurs. Je sens la transpiration qui coule sur mes tempes. La souffrance de McKay se fait mienne et s’amplifie avec les couleurs qui émanent de son bourreau. Je sens que John aussi vacille. Nous baignons tout deux dans une sorte d’empathie qui nous paralyse. Je suis la première à sortir de cette torpeur.
-« Colonel Sheppard ! »
Il me regarde comme s’il sortait d’une transe. Je me demande soudain si je n’ai pas, à mon insu, émit des ondes avec tant de vigueur qu’elles en ont affecté son esprit et sa conscience.
Il est très pâle et son regard à bien du mal à accrocher le présent. John tourne doucement sa tête puis avec énergie, comme s’il chassait de mauvais rêve.
-« Allons-y Teyla. »
L’arme au poing, John s’avance. Doucement, sans bruit, je le rejoint puis le précède. Il ne se formalise pas de mon attitude.

La pièce est peu éclairée, mais même dans le noir le plus absolu, je l’aurai vu.
Il se tient à genou devant le corps de McKay. Ma première sensation est celle du dégoût et de la haine. Sa main est posée contre le torse de notre ami. Je sais ce que cela veut dire, pourtant cette posture m’affecte peu. Sans doute ai-je inconsciemment réalisé qu’il ne se nourrissait pas et ne comptait, a priori, pas le faire dans l’immédiat.

J’avance doucement vers lui. Je vois le regard de Rodney qui tombe sur moi. Il me regarde, mais je le perçois très loin de moi. J’ai l’impression qu’il me transperce et va bien au-delà. Jamais le regard du scientifique n’a été si vide de sens.

Je ne comprends pas très bien ce qui m’arrive. Je me sens bizarre, comme si je flottais au-dessus de cet étrange tableau.
Je me vois avançant avec lenteur et fluidité. Je le vois, lui, l’ennemi, qui me tourne le dos mais qui a très bien perçu ma présence.
Depuis quand ? Depuis combien de temps sait-il que je le suis et que j’arrive ?

Mes questions et mon état de transe cessent brutalement de me torturer quand le wraith se retourne en emportant violement McKay avec lui.
Je sors de ma torpeur et le regarde fixement. Il en fait autant. Derrière moi, je sens Sheppard qui pivote pour mieux agir.
Le wraith est dos au mur, Rodney dans se bras comme un bouclier humain.
Le wraith souri, exposant son horrible dentition à notre regard. Le wraith souri et McKay en fait autant. Il me regarde et me fait un sourire rendu horrible par la grimace de douleur qui l’accompagne. Ses yeux me quittent pour se fixer sur un point derrière moi.
John.
McKay s’agite légèrement puis se met à rire, nerveusement sans doute, je l’ignore. Ce que je perçois en revanche c’est toute l’incrédulité du wraith…qui n’a d’égale que la mienne et celle de Sheppard.


***
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par tyrsia »

Depuis hier soir je guette l'arrivée de la suite et je ne suis pas déçu du tout.
GENIAL c'est génial, j'adore (je sais je me répête).
Ahlàlà McKay, la vierge et Jésus euh non et le wraith du pur bonheur !!!
Maintenant que Teyla est de la partie je comprend beaucoup mieux l'arrivée de Sheppard.
Bon au risque de me répéter :LA SUITE LA SUITE ...
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par Eloa »

Je dois t'avouer que j'accroche moins que tes dernières fic mais je trouve que ce nouveau style, assez particulié, est quand même pas mal du tout.

J'ai quand même hâte de voir la suite car je trouve que ça m'interesse de plus en plus :D .
"Deux choses sont infinies: l'univers et la bêtise humaine,
mais en ce qui concerne l'univers
je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue."
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par l'enfanteuse »

CITATION (Eloa,Samedi 09 Décembre 2006 à 20h26) Je dois t'avouer que j'accroche moins que tes dernières fic
Comme quoi on ne peut pas contenter tout le monde. :) Tu as bien aimé "autres" et Tyrsia n'a pas accroché mais aime celle-ci...
Va comprendre? :P T'inquiète, je ne m'en formalise pas du tout et suis ok pour des remarques négatives. Comme je le disais au début, je teste ce style qui finalement me plais bien, mais ne peut pas être exploitée de la même façon que dans mes autres fics.


***


Bon Dieu ce que c’est rangeant ! D’abord Rodney qui trouve le moyen de se faire enlever par un wraith dès que j’ai le dos tourné et maintenant les traces qui se fondent dans la végétation. Si ce n’était pas McKay, je l’enverrais sur les roses…hum, en faite McKay j’ai surtout envie de lui botter les fesses !
Je lui avais dit que cela ne servait à rien d’insister. Ces vieilles ruines ne renferment sûrement pas la moindre technologie pouvant nous aider dans notre lutter contre les wraiths. Mais non, Monsieur voulait rester encore un peu, Monsieur pouvait se débrouiller seul et voulait que je le laisse tranquille car je dérangeais Monsieur. Et bien maintenant Monsieur doit avoir rudement chaud aux fesses et doit regretter ma taloche, dure mais plus agréable que la compagnie d’un suceur d’âme.
Et puis, il est agaçant, ce scientifique à toujours se mettre dans le pétrin. Si quelqu’un ici, doit se retrouver dans cette délicate situation c’est moi. Suis-je le chef d’expédition ou pas ! Aucun respect ces wraiths !
Bon sang Rodney, mais pourquoi diable êtes-vous resté au lieu de me suivre comme je vous l’avais demandé. Une vraie tête de mule. Une mule intelligente, il est vrai, mais butée comme pas deux.
Enfin… on fait une belle brochette d’emmerdeurs tous les deux. Quand ce n’est pas l’un qui se fait piéger, c’est l’autre.

Teyla avance rapidement. Heureusement qu’elle renifle la charogne de loin. Cela la perturbe, je le sens bien. Je lui en demande beaucoup. S’immiscer ainsi dans l’esprit de nos ennemis ne doit pas être chose facile.
Teyla est vraiment une femme extraordinaire. Elle est posée et réfléchit. Je sais que je peux compter sur elle, et McKay le sait aussi.
J’espère qu’il va bien… pas de sentimentalisme, ce n’est pas le moment…oui, mais sans Rodney, je n’aurais plus personne à persécuter.
Courage Rodney, nous arrivons. Je suis certain qu’il est vivant. Je ne sais pas pourquoi mais je le sens en moi. Il est vivant. Il n’est pas mort, il n’en a pas le droit !

Bon, elles sont passées où ces empruntes de pas ? Ce serait bien la première fois que Rodney se ferait discret…
Bordel ! McKay où êtes-vous ?!
Teyla continue d’avancer. Je la suis de si près qu’il me semble l’entendre respirer. Je me sens si proche d’elle. Son âme et la mienne se sont mélangées… Teyla. Je ne supporterais pas de te perdre.
Et toi non plus, McKay, donc débrouilles-toi mais reste en vie. C’est un ordre !

La colline nous bloque le passage. Où sont-ils donc passés ? Et pourquoi ce wraith se ballade-t-il avec Rodney comme boulet ?
Faut vraiment être particulièrement stupide pour choisir un bavard imbuvable comme otage. Mouai…personne n’a jamais dit que les wraiths avaient bon goût, mais là quand même, ça relève d’une poisse pas possible. Espérons qu’il continuera avec la malchance et qu’on les retrouvera à temps.

Teyla s’approche de la paroi rocheuse. Surprise ! Une porte.
Tien tien, ça me rappelle quelque chose.
Teyla fait un pas dans le laboratoire secret. Qu’elle est pâle ! Oulala, je sens qu’elle va tomber dans les vapes, ce n’est pas le moment !
Je pose ma main sur son épaule et sens toute son énergie qui vient s’y canaliser. La présence du wraith la perturbe. Je perçois également cette étrange atmosphère, étouffante, emprunte de mysticisme… On se croirait dans un film de série B.

Pauvre Teyla. Ce que je lui demande est vraiment douloureux pour elle. J’espère qu’elle ne ressentirait pas la souffrance de McKay si jamais le wraith venait à s’en nourrir.
Je chasse cette pensée comme toutes celles qui cherchent à me distraire de ma tâche.

Depuis mon arrivée sur Atlantis, bien des choses ont changé en moi.
J’y ai trouvé une famille et petit à petit j’apprends à me faire confiance et à faire confiance aux autres.
Rodney ! Cela a été si difficile d’admettre qu’une amitié naissante m’a fait commettre une énorme erreur de jugement. Je t’en ai voulu, mais au fond, le fautif, c’était moi. J’aurai du savoir écouter et savoir dire non. Je m’en suis voulu et j’ai renié cette confiance que j’avais donnée un peu trop vite. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. L’amitié c’est aussi savoir contrarier l’autre…pour mieux le protégé. Je dois dire que depuis je me fais un malin plaisir de contrarier cet égocentrique scientifique imbu de lui-même. Oui, mais c’est mon ami. Nous avons tant de fois déjà risqué nos vie l’un pour l’autre. Tous pour un et un pour tous ! Tiens faudra que je raconte cette histoire à Ronon, ça va lui plaire…Ronon, encore quelqu’un qui est entrée dans ma vie.
Marrant comme en voulant quitter la Terre pour m’isoler et oublier, je me suis reconstruis…

Teyla semble revenir à elle, un peu de couleur colore ses joues. Juste une petite ombre rose. Je pose mon autre main contre son visage et j’en ressens toute la chaleur.
-« Teyla, ça va ?
-Oui. Il est là. C’est un laboratoire, comme celui où mes ancêtres… »

Je ne la laisse pas finir sa phrase. Je sais ce qu’il y a devant nous et je sais que cela ne peut qu’affecter encore plus Teyla.
Les souvenirs sont parfois comme la gangrène, ils rongent au plus profond de nous.
-« Oui. Et McKay ?
-Je le sens également, mais si faible. Le lien est si fin, John. »


Elle est si fragile notre Teyla, derrière sa façade de chef. Comme le fardeau a du être lourd à porter !
Je pose un doigt sur ses lèvres. Cela éveille en moi un tout autre genre de souvenir. Je souri.
Je la sens qui s’accroche à ce sourire comme à une bouée de secours. Allez vient, jolie Athosienne, allons jouer les chevaliers et tuer le méchant dragon wraith. L’image m’amuse bien. Je verrai bien Teyla avec une tenue à la Jeanne d’Arc et Rodney couinant en haut d’un balcon.
Bon, cessons ces divagations.
Je fais un signe à Teyla et nous entrons ensemble. Des voix parviennent du fond de la grotte. J’ai l’impression qu’à tout moment on va nous sauter dessus, mais Teyla semble avancer sereinement.
Subitement elle change de teinte. Ses couleurs ont encore disparu. Est-ce la présence si proche du wraith ou la voix torturée de McKay. J’avoue que je me sens mal à l’aise également. J’aimerai disparaître et faire celui qui ne sait pas, celui qui n’a rien vu… Rodney…mon esprit inventif m’emporte et je n’ose imaginer le tableau qui va s’offrir à moi.
Faites que McKay ne soit pas vieux et ridés, Dieu faites qu’il ne soit pas mourrant.
Des frissons me parcourent tout le corps.
Je réalise soudain que je préfère le savoir mort que de devoir abréger moi-même ses souffrances. Non, je ne pourrais pas ! Plus jamais. Pas lui, pas Rodney !
Je voudrais fuir ce lieu et c’est ce que je fais. Je me sens partir. Mon esprit vagabonde.
Adieu Rodney ! Non, je ne peux pas ! Sa souffrance me tient au corps comme une chaîne en métal lourd. Je voudrais tant disparaître.
-« Colonel Sheppard ! »
La voix de Teyla me ramène à la réalité.
Je réalise combien cette expérience m’a changé, combien l’empathie est à fleur de peau depuis que je suis sur Atlantis, depuis que j’y ai une famille. Je chasse ses rêveries d’une secousse. Rodney, tenez bon, nous arrivons !
-« Allons-y Teyla. »
J’avance, bien décidé à secourir McKay, quelque soit l’application du mot secourir. Teyla me rejoint puis me précède. Elle avance d’un pas décidé. Je la laisse prendre quelques mètres d’avance. Ici, c’est son terrain de chasse.

Teyla s’arrête brutalement puis avance très doucement. Elle a sa proie en ligne de mire et se met en position d’attaque. Je me décale pour mieux appréhender la situation.
McKay est au sol, couvert de sang. Le mien se glace en voyant cet horrible tableau.
Le wraith est à genoux devant lui. Il me tourne le dos mais je distingue nettement sa main sur le torse de Rodney.
On arrive trop tard.
McKay lève les yeux vers nous. Ce regard…encore un souvenir douloureux, de ceux que l’on chasse mais qui nous collent à la peau avec une rage terrible et un besoin vital de raviver la souffrance. Sumner…
McKay regarde à travers Teyla mais n’y fixe pas son regard. C’est sur moi qu’il se pose.
J’ai mal.

Ma douleur explose lorsque le wraith se retourne avec McKay. Je vois le visage rayonnant et ironique du bourreau. J’ai comme une envie brutale de meurtre. Je ressens le désir de tuer ce wraith non comme l’accomplissement d’un destin inéluctable, mais comme l’aboutissement d’une quête. Je découvre pour la première fois ce désir de vengeance que je ne connaissais pas, du moins pas vraiment.
Ce wraith, je le hais au plus profond de moi. Il est différent, je le sens bien, mais je m’en fiche. Il a entre ses mains ce que je convoite…la vie de mon ami. Si je n’obtiens pas la vie de McKay, celle de mon ennemi vaudra de l’or.
La vengeance est un plat qui se mange froid dit-on.
Moi je le sens qui brûle en moi, comme un brasier qui s’est allumé il y a longtemps, alors que mon doigt pressait une gâchette et ôtait la vie d’un homme. Ce wraith, là, maintenant, ravive en moi cette haine.

Je le regarde sourire et cela attise ma colère. Non, celui-là, tu ne me le prendras pas et tu ne m’obligeras pas à le tuer. Jamais !
Je regarde McKay, l’objet de toute mon attention et ma rage disparaît aussi brutalement qu’elle était apparue. Il est hilare.
La surprise me stupéfie et calme mes instincts meurtriers.
Un regard collégial d’incrédulité nous frappe. Teyla, le wraith et moi-même sommes assommés par la réaction inattendue de McKay.
Je réprime un fou rire. Qui à part Rodney est capable de rire dans cette situation. La tension explosive redescend et l’échange de regard se poursuit comme si chacun d’entre nous se demande ce qu’il convient de faire. En fait, je crois que c’est exactement cela.
J’hésite. Parler, rire, tirer, tuer, pleurer…que dois-je faire ?
Bon sang, Rodney, y’a vraiment que vous pour nous mettre dans des situations pareilles !



***
Dernière modification par l'enfanteuse le 10 déc. 2006, 00:03, modifié 1 fois.
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par tyrsia »

...
que du bonheur :lol:
Aller je vais me rerépéter encore une fois, mais j'adore et c'est génial.
Bon promis je vais essayer d' élargir mon vocabulaire pour la prochaine fois. B)
Je suis trop impatiente de connaître la suite, et pour décrire mon état actuel je dirais que je suis exxitée comme une puce.
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