[Fanfic] Moments (SGA)

Répondre
mara
Avatar de l’utilisateur
Premier Lieutenant
Premier Lieutenant
Messages : 385
Inscrit : 28 oct. 2005, 18:57
Pays : france
Lieu : Mon coin au milieu de nulle part
Contact :

[Fanfic] Moments (SGA)

Message non lu par mara »

SGA : Moments
Bon, alors je me suis lancée dans l'écriture de Fanfics. Seulement les miennes seront assez particulières. Elles ne mettront pas en scène un scénario entier, mais seront plutôt des sortes de « vignettes », de scènes manquantes que j'aurais voulu voir, qui détaillent le quotidien de notre équipe sur Atlantis, et qui, bien sûr, mettent en scène les personnages sous en jour nouveau.

Je ne mettrais sans doute pas en scène tous les personnages, j'arrive à saisir la voix de certains (Liz!), mais avec d'autres, j'ai juste peur que ça sonne tarte (Rodney...).

Cette fic est la première que j'ai écrite. Tout d'abord, je me suis dit qu'il serait bien de voir Elizabeth et Ronon se parler avec une vraie conversation...
De plus, j'ai toujours senti que Ronon n'était pas qu'une épaisse brute, ou tout du moins c'est comme ça que je vois le personnage. J'ai donc également ajouté cet élément à la fic...
Et autre point : une interview de Torri Higginson m'a donné quelques idées... Que j'ai transposées sur le personnage de Weir, car je trouvais qu'elles lui correspondaient bien.
Elle prend place après l'épisode The Long Goodbye (ici, il est considéré comme le 2,16 de la saison, ce petit détail a son importance).
Ah, oui, et cette fic n'a pas de titre... Car je n'ai pas réussi à en trouver un... :rolleyes: :lol:


Et donc... Voilà la fic :

- Carson, vous lui avez bien dit que Phoebus avait disparu n'est ce pas?
- Oui, Elizabeth, répondit le docteur en levant les yeux au ciel, allez, arrêtez de vous faire du mouron.

Ça n'était pas dans les habitudes d'Elizabeth de stresser. Mais elle se sentait tout de même assez mal à l'aise devant ce qu'elle s'apprêtait à faire. Elle savait qu'elle avait le prétexte ultime, possession par une entité alien, pour justifier son acte, mais elle restait tout de même rongée par la culpabilité. Après tout, c'est quand même, techniquement parlant, son corps qui avait blessé Ronon... Et vu qu'elle ne savait pas grand chose à propos du guerrier, elle se demandait encore comment il allait réagir.
Et puis, comme avait dit John, certaines personnes étaient encore peu disposées à croire qu'ils étaient redevenus eux-mêmes. Elle espérait juste que Ronon n'était pas de ceux-là, et aussi que Carson était assez convaincant.

- Elizabeth?

La voix de Carson la tira de ses pensées. Elle lui sourit, prit son courage à deux mains, et entra dans la chambre qu'on avait mis à la disposition de Ronon le temps qu'il soit remis sur pied.

- Bonsoir Ronon.
- Docteur Weir.
- Alors... Comment ça va?
- Ça peut aller.

D'accord... se dit-elle... Il ne va pas essayer de me faciliter les choses... Elle inspira un grand coup, et dit assez brusquement :

- Ronon, écoutez, je suis vraiment désolée pour ce qui vous est arrivé... Pour vous avoir tiré dessus... Je m'en veux, vraiment...
- C'était pas vot' faute. C'était cette femme en vous.
- Oui... mais il n'empêche que c'est tout de même ma main qui a tiré...

Silence. Elizabeth avait rarement été aussi mal à l'aise. Depuis que John l'avait ramené de cette planète, Ronon était resté une énigme pour elle. Mis à part quelques échanges un peu maladroits, elle n'avait jamais eu l'occasion de vraiment lui parler.

- Encore une fois...
- C'est pas à vous que j'en veux le plus pour la blessure.
- Co... comment?
- Vous savez comment vous avez réussi à me tirer dessus? Thalan m'a manipulé, il m'a fait croire qu'il était Sheppard, et m'a littéralement balancé face à vous. Tout ce qu'il voulait, c'était se débarrasser de moi.

Elizabeth eut un sourire gêné.

- Oui, je crois me souvenir qu'à un moment, lorsque Thalan parlait à Phoebus à travers la radio, il avait dit que la seule personne qu'il craignait vraiment, c'était vous.
- Je dois prendre ça comme un compliment?
- En... Quelque sorte...

Ronon sourit. Cela rassura un peu Elizabeth. Au moins, il ne lui en voulait pas tant que ça... Mais elle se battait toujours pour trouver ses mots. Elle regarda Ronon se réinstaller dans son lit, puis regarder au plafond, et chercha désespérément quelque chose à dire.
- J'dois avouer que je m'attendais pas du tout à être mis à terre par vous.

Cette phrase brusquement prononcée la surprit un peu. Parce que, en réalité, c'était la première fois qu'elle avait un début de vraie conversation avec Ronon.

- Ah? Fut tout ce qu'elle réussit à répondre.
- J'vous ai jamais vue avec un flingue. Vous êtes, comment dire... Comme le leader qui reste en arrière et qui ne sait rien de la vraie guerre.
- Ronon, je...
- J'ai pas dit ça contre vous, hein. C'est peut-être une bonne chose que vous ayez jamais touché un flingue de votre vie avant ça. Ça donne un autre point de vue...

Elizabeth était surprise par cette dernière phrase. Ronon était pour elle l'exemple même de l'impulsivité, de l'action à l'instinct. Un vrai guerrier, en somme. Elle aurait pensé que pour lui, toute personne incapable de se battre présentait une faiblesse. Elle commençait à réaliser qu'elle s'était peut-être trompée, ce qui la rassura un peu.

- Je n'ai jamais aimé l'usage des armes. Quand j'étais sur Terre, j'étais une activiste, qui n'était jamais d'accord avec l'armée, car je pensais qu'utiliser un approche militaire à tout va était une erreur.
- Vous parlez au passé.
- En fait... Je ne sais plus trop quoi penser maintenant. Ça va bientôt faire deux ans que nous sommes en guerre contre les Wraith, un ennemi comme je n'en n'avais jamais vu... J'ai pris des décisions dans l'urgence, d'autres dans un contexte de guerre, souvent en allant même contre mes propres principes... Et aujourd'hui, ajouta-t-elle en grimaçant un peu, j'étais littéralement dans la tête d'une femme qui avait passé une grande partie de sa vie à sa battre, à utiliser des armes, à ne montrer aucune pitié... C'était assez... étrange, et...inhabituel...
- Vous avez peur qu'un jour vous deveniez comme elle...

Une fois de plus, Ronon la surprit avec cette phrase si simple, mais si déconcertante. Il était bien plus qu'un simple guerrier qui fonce dans le tas... Bien plus que ça...

- Non! Je veux dire... Jamais je n'aurais fait ce qu'elle a fait, menacé tant de vies, pour un conflit qui n'avait plus vraiment de sens... J'avoue que j'ai encore du mal à comprendre pourquoi elle a fait tout ça... Je n'ai eu qu'un aperçu de ce qu'elle pensait, je n'ai pas vraiment vu pourquoi elle haïssait tant Thalan... En fait, ce qui me fait le plus peur, c'est qu'elle prenait un tel plaisir à faire ce qu'elle faisait... Je dois avouer même, que ça me terrifie.
- Pourquoi, vous avez éprouvé du plaisir, vous?
- Non! Répondit encore Elizabeth, en secouant la tête. C'est juste que... A une époque, je faisais tout pour empêcher l'usage d'armes. Maintenant en temps de guerre, tout est différent. Cependant... J'avais réussi à éviter d'en utiliser... elle s'arrêta un moment et soupira. Disons juste que maintenant, je comprends pourquoi certains aiment tant leurs armes. Cette sensation de toute puissance, de sécurité extrême, c'était déconcertant... Enfin, je ne sais pas si je devrais vous dire ça, je n'ai jamais été sur un champ de bataille, je suis peut-être...
- La guerre, les épreuves, ça change une personne.

Ronon ne dit rien de plus. Elizabeth n'en était pas sûre, mais elle aurait juré qu'il faisait allusion à sa vie d'avant qui était sans doute tombée en pièces après l'attaque de son monde et les sept années qu'il avait passées en tant que Runner ensuite.
Quoiqu'il en soit, il avait raison. C'était affolant de voir à quel point la guerre et les épreuves pouvaient changer quelqu'un. Elle-même en avait fait l'expérience. Comme elle l'avait dit à Ronon, elle ne savait plus trop quoi penser d'elle-même. L'ordre de torture sur Kavanagh, puis sur Caldwell... Elle était allée beaucoup plus loin qu'elle n'aurait jamais pensé aller. Et le pire, c'est qu'elle sentait que ça n'allait pas s'arranger.

Elle se contenta de hocher la tête avec un petit sourire, puis dit doucement :
- Bon, je vais vous laisser... Merci... De ne pas m'en vouloir, et... Bonne nuit Ronon.
Elle ne reçut pas de réponse, mais Ronon se contenta de lui adresser un petit sourire et de hocher la tête.

Ronon commença à s'enfoncer dans son lit, et Elizabeth se retourna après un dernier regard. Elle quitta la pièce, rejoignit Carson à l'extérieur, lui adressa un sourire, puis leva les yeux au ciel lorsque le docteur lui jeta son regard : « Je vous l'avez bien dit, fallait pas vous inquiéter... »



Voilà, c'était mon premier essai de fanfic.
Enfin, pour finir je voudrais remercier Dolphen qui a eu la gentillesse de lire ma fic, de m'avoir apporté son soutien et pour avoir corrigé mes quelques fautes...
Take my love, Take my land. Take me where I cannot stand
I don't care, I'm still free. You can't take the sky from me...
dolphen
Avatar de l’utilisateur
Capitaine
Capitaine
Messages : 499
Inscrit : 22 mars 2006, 17:34
Pays : France
Contact :

Re: [Fanfic] Moments (SGA)

Message non lu par dolphen »

Merci du fond du coeur de ta gentille dédicace, Mara ;)

Comme je te l'ai dit en la lisant, j'apprécie beaucoup ton texte, j'aime comment tu as mis en scène ces personnages si sympathiques mais que l'on voit si peu ensemble...

J'aime la justesse des émotions et le discernement de Ronon que l'on a tendance à oublier car on ne voit en lui qu'une brute... or, il est bien plus que ça...

Et tu as ajouté Beckett :rolleyes: merci pour ça aussi ;)

Bravo et vivement la suite ou une prochaine fanfic, j'ai beaucoup aimé celle-là :clap:
** - You see that one? That's that star right there... the bright one. That's my point of reference... my guide... and it always becomes the center of my chart. I always name it Aeryn
- You say it's your guide?
- It's my one constant. ** Farscape
Haiyken
Avatar de l'utilisateur
Colonel
Colonel
Messages : 862
Inscrit : 15 avr. 2005, 09:50
Pays : France

Re: [Fanfic] Moments (SGA)

Message non lu par Haiyken »

Moi aussi j'ai beaucoup aimé cette fanfiction. Comme tu le dis c'est plus court, mais la qualité est là. Mieux vaut une FF courte et bonne qu'une FF avec 20 chapitres en sms ! :)

J'ai beaucoup aimé l'histoire. On vois que tu tiens au personnage d'Elizabeth, et que tu essaye d'explorer ses attitudes et ses pensées. Je trouve ça super bien fait, et c'est très bien implanté dans l'histoire de la série.

Je ne peux que t'encourager a continuer dans cette voie. Bravo, j'ai passé un peuer bon moment a lire cette fanfiction.
Ienpk
Avatar de l'utilisateur
Colonel
Colonel
Messages : 885
Inscrit : 17 déc. 2005, 12:56
Pays : France

Re: [Fanfic] Moments (SGA)

Message non lu par Ienpk »

Je ne saurait peut etre pas en dire autant que Dolphen ou Haiyken pour te dire que c'est excellent: c'est excellent.

Tu reproduis très fidèlement Ronon et Weir. On croirait réellement les entendre.

J'approuve ce qui déjà été dit sur ta fic, en espérant de voir continuer.
Dernière modification par Ienpk le 17 août 2006, 21:17, modifié 1 fois.
Do you have any memories of Mars?
Mik
Avatar de l’utilisateur
Major
Major
Messages : 524
Inscrit : 01 juin 2005, 14:29
Pays : france

Re: [Fanfic] Moments (SGA)

Message non lu par Mik »

Franchement, excelent, surtout qu'Elisabeth est mon personnage préféré dans SGA. Je dois avouer que c'est vraiment intéressant de voir en profondeur certains personnages, et la façon dont tu le fait est stupéfiant, j'èspere seulement une chose ... Que tu vas continuer car c'est très bien et surtout très original.
Dernière modification par Mik le 17 août 2006, 21:47, modifié 1 fois.
dolphen
Avatar de l’utilisateur
Capitaine
Capitaine
Messages : 499
Inscrit : 22 mars 2006, 17:34
Pays : France
Contact :

Re: [Fanfic] Moments (SGA)

Message non lu par dolphen »

En relisant ta fanfic, mara, j'ai encore plus apprécié le fait que tu montres à quel point les derniers événements ont changé Weir et à quel point elle ne sait plus où elle en est...

Il est intéressant de la voir si travaillée par ce qu'elle a fait, par les décisions qu'elle a prise, par le fait qu'elle se rende compte qu'elle est passée d'idéaliste à femme d'action... sans l'avoir désiré et sans le maîtrisé totalement....

Non seulement cela donne envie de lire la suite de tes 'oeuvres' ;) mais en plus, ça augmente mon impatience face à la saison 3 et à l'évolution du personnage...

Continues comme ça, bravo !! :clap: ^_^
** - You see that one? That's that star right there... the bright one. That's my point of reference... my guide... and it always becomes the center of my chart. I always name it Aeryn
- You say it's your guide?
- It's my one constant. ** Farscape
mara
Avatar de l’utilisateur
Premier Lieutenant
Premier Lieutenant
Messages : 385
Inscrit : 28 oct. 2005, 18:57
Pays : france
Lieu : Mon coin au milieu de nulle part
Contact :

Re: [Fanfic] Moments (SGA)

Message non lu par mara »

Merci, merci, merci pour vos commentaires ^_^
Ca me fait super plaisir, surtout que j'y tenais à cette fic

Bon, alors j'en ai une autre à poster, sauf que........

Si vous n'avez pas vu la saison 3 et que vous ne voulez pas être spoilé, ne lisez pas plus loin.

Je vous aurai prévenus............









Hier soir, dans un éclair, une idée m'a traversé la tête et ne m'a pas lâchée jusqu'à ce que je la mette "sur papier". J'ai écrit cette histoire à la va-vite, et je l'ai corrigée ce matin.

C'est encore une mini-fic, qui suit encore(!) le personnage d'Elizabeth.
L'épisode auquel c'est relié cette fois est Common ground, et il y a une référence à The Real world dedans.

Et cette fois..... J'ai un titre! :D
Bon, je vous laisse découvrir la fic...



Tired out

Elizabeth était épuisée.

Cela faisait plus d'une demie heure qu'elle était sous sa douche. Et elle ne voulait pas en sortir.
D'habitude, une douche chaude la décrispait et l'aidait à oublier ses journées, mais ce soir, ça ne marchait pas. Ses mains étaient placées contre les parois de sa douche, pour empêcher qu'elle ne s'effondre, tant la tension de la journée avait eu raison de ses muscles. Elle plaça à nouveau sa tête sous le jet d'eau chaude, et laissa les larmes qu'elle ne pouvait plus retenir couler avec le jet.
Psychologiquement, cette journée l'avait presque détruite. Si elle n'était pas le leader de cette cité elle aurait tout lâché depuis bien longtemps. Elle ne voulait plus prendre ce genre de décision. Elle ne pouvait plus.

Elle inspira doucement, mais ne put contenir un nouveau sanglot. Ce qu'elle avait vu aujourd'hui, ce qu'elle avait fait aujourd'hui... Plus que d'aller contre sa morale, ce qu'elle avait fait allait contre son essence même.
Elle s'était forcée à rester forte, à ne pas flancher. Alors que le Wraith aspirait doucement la vie de John devant ses yeux, elle avait tout fait pour rester de marbre. Parce qu'elle le devait. Parce qu'elle était le leader. Pas parce qu'elle ne ressentait rien.
Les autres ne devaient pas savoir qu'elle était en train de hurler, frapper, pleurer à l'intérieur. Parce que si elle abandonnait sa force, alors il n'y aurait plus d'espoir.

La tension dans la journée avait été extrême. Tout le monde était à cran, et c'était sur elle que tous comptaient. Ladon avait compté sur les rapports diplomatiques entre les Terriens et les Genii. Mais l'équipe de John comptait sur elle pour le ramener, pour négocier, pour faire quelque chose.
Ils n'avaient pas approuvé ses choix. Elle le savait, elle l'avait senti. La seule personne qui lui avait paru comprendre était Teyla. Ronon et Rodney lui avaient fait comprendre à leur manière qu'à sa place, ils n'auraient jamais laissé arriver ce qui était arrivé.

Mais que pouvait-elle dire? Elle s'était dégoûtée elle-même. Comme elle l'avait bien fait comprendre à Ladon, si ça ne tenait à qu'à elle, rien de tout cela ne serait arrivé. Mais elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas sacrifier une alliance au prix d'une vie, aussi importante soit-elle. Parce que c'était contraire à la politique de son pays. Parce que c'était contraire à tout ce en quoi elle avait cru jusqu'ici.
Ça l'avait presque tuée. Pendant les quelques heures où John se faisait torturer, elle était presque morte. Pas parce qu'elle prenait une décision qui allait à l'encontre de sa morale, non, parce que cette fois, elle était personnellement impliquée. Parce qu'on lui avait demandé de sacrifier une personne à qui elle tenait. Parce que, lui, l'avait demandé.

Comment avait-il osé lui ordonner ça? Il avait eu confiance en elle, en sa force. Elle ne devait pas le décevoir. Et elle ne l'avait pas fait. Mais, savait-il au moins ce que ça lui avait coûté? C'était quand même de John qu'il s'agissait. De son commandant militaire, de son meilleur ami, de son support. Son repère. Après tout, c'était grâce à lui qu'elle revenue sur Atlantis lorsqu'elle était prisonnière des nanites. Il s'était mis en danger, il avait fait quelque chose de stupide pour elle.
Et elle, elle ne pouvait même pas faire la même chose. On attendait toujours d'elle d'être infaillible, de prendre les bonnes décisions. Mais les gens ont tendance à oublier que vous êtes toujours un être humain... Elizabeth haïssait le Docteur Weir. Elle haïssait cette femme qui pouvait aller plus loin qu'Elizabeth ne l'aurait imaginé. Elle haïssait celle qui l'avait forcée à regarder d'un air impassible John se faire lentement tuer.

Elle étouffait. Elle n'en pouvait plus d'être forte, d'être capable de faire des choix qui lui demanderaient encore et toujours plus de sacrifices. Aujourd'hui, c'était la vie de John qui était en jeu. Et si il était vraiment mort aujourd'hui? Et si, en refusant de négocier avec Kolya, elle avait réellement tué John?
Ses larmes continuaient à se mêler à l'eau de sa douche. Jusqu'où devait aller le Docteur Weir, leader de l'expédition d'Atlantis? Jusqu'où pourrait aller le Docteur Weir, sans totalement anéantir Elizabeth?
Elle ferma doucement les yeux. Commençant à étouffer également physiquement, elle sortit de sa douche, se sécha les cheveux, et se rhabilla rapidement.
Après avoir enfilé un large pantalon de velours noir et un gilet rose par dessus son débardeur de la même couleur, elle s'échappa de ses quartiers et commença à déambuler dans la cité.

Il était tard. Elle n'avait pas pensé à regardé l'heure, mais elle assumait qu'il devait être au moins deux heures du matin.
La cité était si calme. Si imposante, effrayante, mais en même temps... Si rassurante. Elle laissa son esprit se perdre dans la cité, pour tenter d'oublier cette journée.
Après une marche au hasard, elle se retrouva à quelques pas de la salle de contrôle. Elle décida de prendre un bol d'air frais sur le balcon ne lui ferait pas de mal.

Les quelques techniciens qui travaillaient de nuit levèrent la tête quand ils la virent passer en pyjama. Elle ne tenta même pas de paraître forte, ou plus réveillée qu'elle l'était, et se contenta de leur adresser un petit sourire fatigué.
Après avoir monté les escaliers, et franchi la porte qui se refermait derrière elle avec ce bruit si familier, elle se retrouva seule sur ce balcon.
Une brise fraîche y soufflait. Elle entendait l'océan, et sentait l'air marin. Elle leva la tête vers le ciel et scruta les étoiles.
Le vent soufflait de plus en plus fort, elle frissonna un peu. Elle croisa les bras autour de sa poitrine, essayant de lutter contre le froid.

Le froid. Cette sensation à ce moment physique avait été une constante psychologique dans cette journée. Elle s'était sentie glacée. Glacée de peur, tétanisée, enfermée dans ses devoirs, mais voulant en sortir à tout prix.
Le confort procuré par le décor familier fut de courte durée. Les images de la journée se remirent à défiler dans sa tête. Elle s'avança vers la rambarde et s'y agrippa de toutes ses forces, cherchant à tout prix quelque chose de solide.
Elle sentait son esprit se craquer à nouveau, et les larmes lui venir encore. Apparemment, le Docteur Weir ne s'était pas encore montrée assez vulnérable pour qu'Elizabeth la laisse tranquille.

Alors qu'elle tentait de contrôler sa respiration, et de lutter contre de nouveaux sanglots, elle entendit la porte derrière s'ouvrir derrière elle.
Se retournant immédiatement, elle aperçut une silhouette familière, dont le visage était légèrement caché dans le noir, qu'elle reconnut immédiatement.
Il était habillé en civil, portait un jean apparemment très usé et un gilet zippé noir.

« John ».. murmura-t-elle, sa voix trahissant un peu les émotions qu'elle tentait de contenir.
Il s'avança doucement, avant de s'arrêter à un mètre d'elle :
« Pouviez pas dormir non plus, alors...
- John, je... commença-t-elle.
- Ça va. »
Il l'avait coupée, en hochant délicatement la tête, un minuscule sourire au bord des lèvres.

Ils se regardèrent.

Après ce qui lui avait semblé des minutes, n'y tenant plus, elle s'avança vers lui et l'enlaça comme elle l'avait fait lorsqu'il était revenu de cette mission suicide, il y a plus d'un an.
Elle sentit ses bras l'entourer et enfouit sa tête dans son épaule, se servant du confort physique pour refouler ses sanglots.
Ils restèrent comme cela, silencieux pendant un laps de temps qu'elle n'aurait pas pu déterminer. Puis, elle le lâcha doucement, et recula d'un pas.

Elle tenta de remettre ses idées au clair, et chuchota d'un ton confus :
« Je suis désolée.
- Pourquoi? Demanda-t-il, surpris.
- De vous avoir laissé endurer ça, de... Sa voix se brisa et elle baissa la tête.
- Elizabeth, dit-il doucement, vous avez bien fait. Vous n'avez pas cédé... Vous... Vous avez fait quelque chose que je n'aurais peut-être pas pu faire... »
Elle releva la tête et le regarda. Il avait vraiment l'air sincère, il la regardait, comme si... Comme s'il était fier d'elle.
Fier de quoi? Fier qu'elle soit capable de sacrifier les personnes auxquelles elle tenait? Fier qu'elle puisse refouler ses sentiments humains pour oeuvrer dans le droit commun? Elle n'avait jamais demandé ça. Elle n'avait jamais voulu devenir ce genre de personne. Elle ne s'était jamais sentie assez forte pour faire de telles choses.
Si elle en avait eu le coeur, elle aurait eu un sourire ironique. Alors qu'elle se dégoûtait elle-même, lui ne lui en voulait même pas.

« Merci Elizabeth. »
Cette phrase la prit au dépourvu. Elle ne put que murmurer :
« Pourquoi?
- Pour avoir pris la bonne décision. »
Elle secoua doucement la tête, et releva les yeux vers lui. Elle le savait prêt à sacrifier à sa vie pour son devoir, pour ses amis. Mais elle, elle ne voulait pas qu'il se sacrifie.
Ils se regardèrent en silence pendant quelques instants. Une sorte de communication silencieuse passa entre eux, un mélange de compréhension, de respect, de d'amitié, et de confiance absolue.
John détourna le regard le premier, puis après un instant, il lui dit d'une voix douce :
« Vous devriez aller dormir. »
Elle secoua à nouveau la tête, et lui répondit avec un peu plus de force :
« Je crois... elle se tourna vers l'océan... que je vais rester encore un peu ici.
- D'accord, répondit-il en souriant. Je vais vous laisser... »
Elle réussit à lui rendre faiblement un sourire.

Elle se retourna alors vers la rambarde, et s'y agrippa à nouveau. Elle l'entendit s'éloigner, puis quand la porte s'ouvrit, elle lança en regardant l'océan :
« Merci à vous John. »
Elle l'entendit se retourner, puis sa réponse :
« Pourquoi? »
Elle expira, hésita à se retourner, mais continua de fixer l'océan :
« Pour être en vie. »

Il sembla attendre un instant, puis elle entendit ses pas franchir la porte, puis celle-ci se refermer.
Elle s'accouda alors sur la rambarde, et laissa la cité, l'océan et l'air frais la bercer et lui vider l'esprit.
Take my love, Take my land. Take me where I cannot stand
I don't care, I'm still free. You can't take the sky from me...
sg_flo
Avatar de l'utilisateur
Lieutenant Général
Lieutenant Général
Messages : 2293
Inscrit : 30 août 2005, 14:09
Pays : France
Contact :

Re: [Fanfic] Moments (SGA)

Message non lu par sg_flo »

On peut pas lire ta fic si on a pas vu la saison 3? :( j'aurais bien aimé mais voilà... :unsure: :huh:
"The Universe speaks in many languages, but only one voice.
The language is not Narn or Human or Centauri or Gaim or Minbari.

It speaks in the language of hope. It speaks in the language of trust.
It speaks in the language of strength, and the language of compassion.
It is the language of the heart and the language of the soul.
But always it is the same voice. "

G'Kar, Babylon 5
mara
Avatar de l’utilisateur
Premier Lieutenant
Premier Lieutenant
Messages : 385
Inscrit : 28 oct. 2005, 18:57
Pays : france
Lieu : Mon coin au milieu de nulle part
Contact :

Re: [Fanfic] Moments (SGA)

Message non lu par mara »

Ben...
Si j'ai mis un avertissement aussi énorme, c'est que le spoiler est vraiment énorme... :(

Sorry que tu puisses pas la lire, en plus j'aurais bien aimé.
Mais tu peux lire la première, et me donner ton avis si tu veux ;)
Take my love, Take my land. Take me where I cannot stand
I don't care, I'm still free. You can't take the sky from me...
Nobody girl
Avatar de l’utilisateur
Premier Lieutenant
Premier Lieutenant
Messages : 300
Inscrit : 01 avr. 2006, 14:53
Pays : France

Re: [Fanfic] Moments (SGA)

Message non lu par Nobody girl »

Superbe, Mara, elle est superbe. Tu es vraiment dans la tête de Weir. Je la vois exactement comme ça, deux femmes en une : la leader et la femme, chacune forçant l'autre à faire des choix.
Je te remercie d'avoir parlé de Weir comme ça et j'espère que tu en feras d'autres (d'ailleurs je viens de le lire la première et elle est trés bonne également).

Merci !
Dernière modification par Nobody girl le 02 sept. 2006, 13:50, modifié 1 fois.
Eloa
Avatar de l’utilisateur
Premier Lieutenant
Premier Lieutenant
Messages : 308
Inscrit : 07 juil. 2006, 18:51
Pays : France

Re: [Fanfic] Moments (SGA)

Message non lu par Eloa »

Je viens de lire tes deux fic d'affiler et je dois t'avouer que j'ai une petite préférence pour la deuxième.
Tout d'abord je tiens à te dire que tes deux fic sont très bien écrite !!!
J'ai vraiment adoré la deuxième. Ayant vu des extraits vidéo des 2 épisodes de la saisons 3 je dois te dire que tu as vraiment su te mettre à la place de Weir. C'est vraiment très touchant et je prend un réel plaisir à te lire :lol:

Franchement, continue comme ça car tu as vraiment du talent !!!!!!!
J'ai vraiment hâte de lire d'autres fancfictions !!!!

BRAVO !! :up: :up:
"Deux choses sont infinies: l'univers et la bêtise humaine,
mais en ce qui concerne l'univers
je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue."
(Albert Einstein)
Mik
Avatar de l’utilisateur
Major
Major
Messages : 524
Inscrit : 01 juin 2005, 14:29
Pays : france

Re: [Fanfic] Moments (SGA)

Message non lu par Mik »

Eh bien tu continues à me bluffer, c'est incroyable c'est si bien écris en plus. C'est si facil à lire en plus que c'est merveilleux, on rentre complètement dedans, jusqu'à presque ressentir toue l'emotion de se bref passage. Enocre un énorme bravo :clap: :clap: :clap: :clap:
Pour le moment je dois avouer que c'est ma fanfic préféré avec la mienne ^_^ ^_^
Non mais sans blague tu écris trop bien, continue comme ça et j'espere que tu en écrira d'autre sur weir !
mara
Avatar de l’utilisateur
Premier Lieutenant
Premier Lieutenant
Messages : 385
Inscrit : 28 oct. 2005, 18:57
Pays : france
Lieu : Mon coin au milieu de nulle part
Contact :

Re: [Fanfic] Moments (SGA)

Message non lu par mara »

Hop là! Mara redébarque avec une nouvelle fic :)

Mais tout d'abord, merci à vous tous pour vos commentaires. Ca me fait très plaisir, surtout que je fais ça vraiment parce j'aime le faire. Alors des commentaires positifs me comblent. ^_^

Pour cette fic : Dans la série des "idées qui ne veulent pas me lacher jusqu'à ce que je les mette sur papier", voilà la petite dernière ^_^
Pour une fois, je me suis moins focalisée sur un seul personnage.

Cependant... Une fois de plus...

ATTENTION!

Si vous n'avez pas vu la saison 3 et que vous ne voulez pas vous faire spoiler, n'allez pas plus loin. Surtout que là, ça concerne le 3.10, épisode qui perd toute sa saveur avec des spoilers...
Vous êtes prévenus








Cette fic possède une particularité, elle bénéficie d'une écriture assez "originale". Vous verrez ça en la lisant... ;)


Mémoires croisés

« Vous êtes bien chez Elizabeth Weir, je ne suis pas là pour l'instant, laissez-moi un message... »

« Elizabeth... C'est Rodney... Oui, enfin... Vous l'aurez remarqué. Comment ça va vous? Je voulais juste... vous savez... prendre de vos nouvelles... Vu qu'on vous a pas vu depuis que l'on a quitté le SGC... Enfin, bref. Rappelez moi. À bientôt j'espère... »

J'ai décidé, en écrivant ces mémoires, de vous faire partager l'expérience unique que j'ai eu l'incroyable occasion de vivre.
Je suis le Docteur Elizabeth Weir, et j'ai eu la chance de diriger pendant près de trois ans l'expédition la plus inimaginable de l'histoire de l'humanité.
Nous avons, en effet, grâce à un appareil extra-terrestre appelé Porte des étoiles, voyagé jusqu'à une autre galaxie, jusqu'à la cité mythique d'Atlantis, fondée par les Anciens, peuple qui a également créé les Portes.
Pendant ce court laps de temps, nous avons eu l'occasion de voir des choses plus.....


Rodney soupira. C'était vraiment dommage qu'Elizabeth ne soit pas chez elle. Cela faisait déjà deux semaines qu'il n'avait eu aucune nouvelle d'elle. Il n'en était pas particulièrement inquiet, il était sûr qu'Elizabeth allait bien, mais il devait avouer qu'elle lui manquait. Elle était devenue un peu comme une grande soeur pour lui, quelqu'un sur qui il pouvait toujours compter, et une personne d'une grande fiabilité en cas de pépin.
En fait, ils lui manquaient tous. Sheppard, même si c'était l'une des personnes les plus agaçantes qu'il avait rencontré... Rodney éprouvait pour lui un respect beaucoup plus grand qu'il ne pouvait l'admettre. John était beaucoup plus malin qu'il ne le laissait paraître -et que Rodney ne voulait bien concéder-, et il était devenu au fil des années... Un peu comme... Un meilleur ami pour lui.
Carson... Il regrettait de s'être montré si odieux avec lui, et beaucoup trop souvent... Le médecin était une personne admirable, sensible, humaine, qui possédait bien des qualités que Rodney lui enviait.
Teyla, qui, Rodney devait bien l'admettre, était beaucoup plus intelligente, et comprenait beaucoup mieux ses explications technologiques qu'il ne voulait bien le faire entendre... Elle avait toujours fait preuve d'une patience exemplaire avec lui, et sa présence était rassurante et apaisante.
Et Ronon, aussi. Même s'ils n'avaient jamais eu l'occasion de partager une vraie conversation, Rodney regrettait tout de même la présence du grand guerrier. Après tout, ils avaient fait partie de la même équipe pendant plus d'un an, et, quoiqu'il arrive, c'était le genre d'expérience qui crée des liens...
Maintenant, même s'il pouvait choisir tout ce qu'il voulait comme projet, il ne ressentait plus aucune excitation... Un ennui intense, même...

Je dois l'avouer, la cité d'Atlantis est un véritable joyau. Non seulement un joyau technologique, c'est aussi le dernier vestige intact d'une civilisation grandiose.
Nous avons fait tant de découvertes en son sein. La cité a été un vraie source d'émerveillement pour les scientifiques de mon expédition, qui s'enthousiasmaient pour chaque nouvelle révélation.
Mais la cité nous a aussi enseigné l'humilité, à nous, humains. En effet, à l'aube de notre départ, nous n'avions même pas encore visité tous les recoins de la cité, et des sections entières dans lesquelles nous avions mis les pieds dépassaient notre compréhension...
Il y a bien des mystères que nous n'avons pas réussi à résoudre dans cette cité, et, je le pense, des mystères qui ne seront pas résolus avant longtemps, en attendant que l'humanité...


« Vous êtes bien chez Elizabeth Weir, je ne suis pas là pour l'instant, laissez-moi un message... »

« Elizabeth. C'est John. Ça fait... assez longtemps que je ne vous ai pas vue... Je me demandais si vous pouviez... passer à la base un jour, ou... si on pouvait se voir... prendre un café... discuter... Enfin... Bref, rappelez-moi. »

Avant tout, je pense que je devrais tout d'abord présenter certains membres de mon expédition, qui ne pourront pas ne pas être cités dans ces mémoires.
Tout d'abord, le Lieutenant colonel John Sheppard. Il est vrai qu'en y repensant, sa participation à mon expédition est une question de hasard et de timing. Il s'est révélé posséder le gène ATA, qui permet d'activer les technologies Anciennes. Je l'ai fait rejoindre mon expédition, et, une fois de plus au terme d'un concours de circonstances, assez dramatiques, je le concède, il s'est retrouvé Commandant du contingent militaire de l'expédition.
Je dois avouer que je n'aurais jamais pensé réussir à trouver un tel terrain d'entente avec un militaire. Mais John Sheppard s'est révélé être une personne extrêmement brillante, qui a su prendre les bons choix, même si... je ne vais pas le cacher, nous avons eu quelques désaccords.
Cependant ce n'est rien comparé à toutes les autres fois où nous avons pris nos décisions ensemble, dans un esprit de coopération et de confiance.
Je confierais ma vie sans hésiter à cet homme, qui a prouvé qu'il serait prêt à risquer sa vie pour des personnes qui ont gagné son respect. Il est prêt à faire n'importe quoi pour elles, prêt à prendre des décisions inconsidérées avec du recul, mais qui lui semblaient sur le coup justes. Pour ma part, je lui dois ma vie pour un acte stupide qu'il a commis pour me sauver.
Et, sans lui, cette expédition n'aurait jamais...


« Vous êtes bien chez Elizabeth Weir, je ne suis pas là pour l'instant, laissez-moi un message... »

« Elizabeth... C'est encore John. Je vous rappelle parce que... vous n'avez pas répondu à mon message... Vous êtes sûre que ça va? Elizabeth... s'il vous plaît, ça fait bientôt un mois... Rappelez-moi... »

Rodney McKay a été le chef scientifique de mon expédition. Je dois vous avouer que... rien que le fait de repenser à lui me fait sourire.
C'est quelqu'un d'extrêmement brillant, qui possède une connaissance assez avancée de la technologie de la Porte et des Anciens... selon nos humbles critères humains, bien sûr. Il a fait preuve de nombreuses fois d'une incroyable ingéniosité, nous permettant de nous sortir de situations très difficiles. À lui aussi, l'expédition doit sa vie.
La seule chose que nous pourrions reprocher au docteur McKay est sa trop grande arrogance, et sa confiance parfois excessive en lui-même. Parfois, je me suis trouvée obligée de le protéger de ses propres excès. Cela dit, Rodney McKay, même s'il ne le montre que rarement, est quelqu'un qui tient énormément aux gens, notamment à ceux de son équipe. Au fond, c'est une personne vraiment...


« Vous êtes bien chez Elizabeth Weir, je ne suis pas là pour l'instant, laissez-moi un message... »

« Elizabeth, c'est encore John. Écoutez... j'ai essayé d'appeler sur votre portable, mais il n'est jamais allumé. J'en déduis donc que vous êtes peut-être chez vous... vous m'évitez? Elizabeth, si vous êtes là, s'il vous plaît, décrochez... je commence à m'inquiéter sérieusement là.... décrochez... Elizabeth? ... »

Le docteur Carson Beckett, d'origine écossaise, a été le médecin en chef de mon expédition. Il a fait un travail exemplaire parmi nous, c'est un chirurgien brillant, qui a sauvé énormément de vies.
Mais je dois avouer qu'il est avant tout une personne extrêmement attentionnée, aussi bien auprès de ses patients qu'auprès de ses amis. Au fil du temps, il est devenu un peu plus qu'un médecin pour moi. Son grand sens de l'éthique m'a également rappelé bien des fois que j'allais peut-être un peu trop loin dans mes décisions.
Il a notamment été à l'origine d'un projet assez délicat lors de notre combat contre les Wraiths. Ce projet a remis en cause pas mal de ses principes, et j'ai dû parfois prendre sur moi pour lui éviter une trop grande culpabilité.
Cependant, sa grande sensibilité est aussi ce qui fait de Carson Beckett un...


« Vous êtes bien chez Elizabeth Weir. Je ne suis pas là pour l'instant, laissez-moi un message... »

« Elizabeth. C'est Carson. J'ai déjà appelé plusieurs fois sur votre portable, mais vous n'avez jamais répondu, il était toujours éteint...... J'ai mis du temps avant de vous appeler chez vous, j'en suis désolé... Ça a été un peu l'anarchie au SGC ces derniers temps, avec des missions qui tournent de plus en plus souvent mal. Mais, promis, je vais me rattraper. Je serai en ville la semaine prochaine, si vous voulez, on pourrait discuter... de tout... et de rien. Rappelez-moi. »

Mais dans la galaxie de Pégase, nous avons également eu l'occasion de rencontrer des autochtones.
Teyla Emmagan est l'un d'eux. Elle est le leader de son peuple, mais a accepté de s'en éloigner quelques temps pour rejoindre l'équipe du Colonel Sheppard. C'est une guerrière, doublée d'une grande diplomate. Grâce à elle nous avons pu nouer des contacts avec de nombreux peuples de la galaxie de Pégase.
Je dois dire que je l'ai toujours admirée. Elle a su laisser derrière elle son peuple pour faire ce qu'elle jugeait être le mieux pour lui.
J'ai été loin d'être aussi proche d'elle que je l'aurais voulu, mais mes échanges avec elle m'ont montré que c'est quelqu'un d'extrêmement posé, patient, et d'...


« Vous êtes bien chez Elizabeth Weir. Je ne suis pas là pour l'instant, laissez-moi un message... »

« Elizabeth. Vous ne pouvez plus prétendre de pas être chez vous, je sais que vous êtes là. Elizabeth, décrochez ce téléphone... s'il vous plaît... pourquoi est-ce que vous m'évitez? Je commencerais presque à me vexer... hum... Elizabeth... »

John commençait à être sérieusement frustré. Il ne comprenait pas pourquoi Elizabeth refusait de décrocher son téléphone. Car il était maintenant persuadé que, toutes les fois où il avait appelé, elle était chez elle.
Elle avait très mal pris la fin de l'expédition. Il l'avait vu dans ses yeux, ses yeux, embués de larmes, au moment où le général O'Neill leur avait annoncé qu'ils avaient quarante huit heures pour quitter la cité. Il commençait de plus en plus à s'en vouloir de ne pas avoir su la réconforter, mais elle avait aussi élevé des murs blindés autour d'elle. Elle faisait tant d'efforts pour paraître forte qu'au final, les gens finissaient par y croire vraiment...
Il ferma les yeux, et soupira. Atlantis lui manquait aussi énormément. Il savait qu'il faisait quelque chose avec son équipe SG, mais les missions n'avaient pas la même saveur que dans Pégase. Sur Atlantis, tout était si... Tout avait un sens. Même les petits éléments de la vie quotidienne qui ne voulaient pas dire grand chose pour quelqu'un d'extérieur... Des virées dans le bureau de Weir, aux passages dans le laboratoire de Rodney pour l'embêter, en passant par les séances d'entraînement avec Teyla et Ronon...
Teyla et Ronon lui manquaient énormément. Teyla était devenue une grande amie au fur et à mesure du temps, et sa présence dans son équipe lui paraissait tellement naturelle qu'il s'attendait encore à la voir à ses côtés lors de ses missions dans la Voie Lactée.
Ronon... Il sourit. Ronon était l'une des personnes auxquelles il vouait une confiance totale. C'était quelqu'un de fort, de convaincu... Mais il était aussi l'un de ses amis les plus chers, et un guerrier qui aurait son respect éternel.

Ronon Dex n'a intégré l'équipe du Colonel Sheppard qu'un an après l'arrivée de l'expédition dans Pégase. Une fois de plus, son arrivée a été le fruit du hasard.
L'équipe du Colonel Sheppard l'a en effet rencontré lors d'une mission de recherche du Lieutenant Ford, qui s'était retrouvé dépendant de l'enzyme Wraith.
Ronon est un guerrier, un homme impulsif, mais qui a su se montrer d'une grande efficacité dans l'équipe. Son passé est quelque peu sombre, puisqu'il est l'un des derniers survivants de son peuple, exterminé par les Wraiths. Il a un passé de « runner », un homme que les Wraiths traquent pour le plaisir.
Cela a fait ressortir un côté quelque peu violent, sombre, et animal en lui, cependant, je n'ai jamais douté que Ronon est bien plus que cela, en effet...


« Vous êtes bien chez Elizabeth Weir. Je ne suis pas là pour l'instant, laissez-moi un message... »

« Elizabeth? Vous ne m'avez pas rappelé, c'est encore Rodney. Comme... vous l'aurez remarqué, encore une fois. Je... vous ne m'avez pas rappelé, vous allez bien? Ça fait pas mal de temps quand même... je commence à... m'in... m'inquiéter pour vous. Elizabeth, si vous recevez ce message... Rappelez moi! »

Rodney raccrocha et soupira de dépit. Il espérait qu'il n'avait pas sonné trop brusque dans son message. Mais Elizabeth commençait sérieusement à l'inquiéter. Elle avait toujours été l'image de la force même pour lui, l'image du commandement.
La voir se terrer et ne plus donner de signe de vie était inhabituel, et ne lui ressemblait pas. Certes, la fin de l'expédition avait été un coup dur pour tout le monde, mais il ne s'attendait pas à ce qu'elle le prenne si mal.
Rodney s'en voulait. Il était aveugle, il aurait du voir qu'Elizabeth n'était pas le leader infaillible qu'elle incarnait pourtant si bien. Ou alors... Non, c'était ça, il était vraiment aveugle.

Cette expédition m'a permis également d'en apprendre plus sur moi-même. J'ai été confrontée à des situations que je n'aurais jamais imaginer affronter avant de mettre le pied sur Atlantis.
Bien souvent, j'ai du faire face à mes propres idéaux, à mes propres principes.
Je mentirais en disant que je n'ai pas regretté certains de mes choix. Je mentirais aussi si je disais que toutes les décisions ont été faciles à prendre.
Mais j'ai eu l'incroyable chance d'avoir à mes côtés une équipe très compétente, à qui j'ai pu faire entièrement confiance pour prendre des décisions dans des domaines que je ne maîtrisais pas.
Je suis persuadée que cette entente a été l'une des raisons pour lesquelles nous ne nous sommes pas fait exterminés pendant les trois années que nous...


John entra dans le bureau de Carson, qui était occupé à remplir un dossier médical.
« Carson?
- Oh! John! Entrez, entrez...
- Carson... Vous... est ce que... vous avez eu des nouvelles d'Elizabeth ces derniers temps?
- Non... et je dois avouer que je m'inquiète un peu... Pourquoi, vous non plus?
- Elle ne répond pas à mes messages, ni à ceux de Rodney d'ailleurs. On commence à sérieusement s'inquiéter pour elle, peut être que... peut être qu'elle n'a pas si bien pris que ça la fin de l'expédition...
- Elle ne répond pas à mes messages non plus, et son portable est éteint à chaque fois que je l'appelle... Il détourna le regard, puis continua. On devrait peut être passer chez elle...
- Justement, répondit John avec un signe de la main. Rodney passe à Colorado Springs la semaine prochaine. On comptait justement faire un dîner ensemble... Tous les quatre... Un peu en l'honneur... du bon vieux temps... vous voyez...
- Ca marche pour moi, répliqua Beckett avec un sourire.
- Hum... en fait, Carson... On aimerait bien que ce soit vous qui alliez sonner chez elle pour lui proposer...
- Pourquoi moi? Demanda le docteur d'un air surpris. Vous pourriez y aller, vous... vous êtes des amis assez proches quand même.
- Oui, mais Carson, vous... Il s'arrêta un instant. Vous êtes son médecin. Et elle se confiera sans doute plus facilement à vous. Elle... elle vous fait confiance, ajouta-t-il, grimaçant imperceptiblement. »
Carson étudia le colonel pendant quelques secondes, avant de répondre, soupirant :
« D'accord. Je passerai chez elle. Je présume que... je dois aussi appeler Rodney pour fixer la date définitive?
- Vous avez tout bon ! »
Le docteur Beckett secoua la tête en adressant un regard de semi reproche au colonel, assorti d'un sourire.
John lui rendit son sourire, avant de sortir rapidement du bureau de Carson, sous l'oeil amusé, mais légèrement résigné du docteur qui contempla sa précipitation.

Les trois années de l'expédition Atlantis ont été sans aucun doute les années les plus enrichissantes de ma vie. En plus des incroyables découvertes scientifiques, et de toutes les choses que l'on a apprises sur le fabuleux peuple que formaient les Anciens, ces trois années ont aussi été une formidable expérience humaine.
Nous formions une vraie famille avec les membres de l'expédition, et, même si je ne mentirais pas en disant que j'étais plus proches de quelques personnes en particulier que d'autres, le sentiment d'une gigantesque famille n'en est pas moins fort.
Après tout ce que nous avons vécu, tout ce que...


Elizabeth soupira. Une fois de plus elle n'arrivait pas à continuer. Depuis qu'elle avait commencer à écrire ses mémoires, il lui arrivait beaucoup trop souvent de s'arrêter en plein milieu d'un paragraphe. Elle eut un rire amer. « Tenter d'écrire ses mémoires » aurait été plus approprié.
Le problème n'était pas qu'elle n'avait pas d'inspiration. C'était qu'elle n'avait pas le courage d'aller plus loin. Les souvenirs réveillés étaient encore trop vifs, le souvenir de la cité, des membres de l'expédition, de l'incroyable travail qu'elle faisait là bas... Tout était encore trop persistant.
Elle s'en voulait de ne pas répondre aux coups de téléphone de John, Carson et Rodney. Elle savait qu'elle les inquiétait, qu'ils se faisaient beaucoup de souci. John avait même fini par deviner qu'elle le faisait délibérément.
Malgré cela, elle n'avait pas le courage de les revoir. Elle n'avait pas envie de bouger, pas envie de sortir de chez elle. Elle ne voulait rien faire. Reprendre un travail sur Terre ne lui disait rien, surtout après ce que toute l'expédition Atlantis lui avait apporté. Aucun travail, aucun poste ne vaudrait jamais l'expérience qu'elle avait vécu là-bas. Personne, aucun collègue de travail ne vaudrait ceux de l'expédition. Rodney, John, Carson et les autres lui manquaient tellement... Mais elle ne se sentait pas le courage de les voir, de leur faire face. Elle se sentait capable d'exploser en larmes devant eux, ce qu'elle ne voulait pas.

Toc, toc, toc.

Elizabeth se leva, puis s'avança vers la porte. Elle agrippa la poignée, regarda à travers le judas.
Carson
Pendant une demi seconde elle hésita à ouvrir la porte. Puis, elle pourra un long soupir et finit par actionner la poignée.

La conversation fut rapide, mais elle avait l'air longue pour Elizabeth. Elle n'avait pas envie de s'expliquer, et... Hélas, Carson arrivait bien trop facilement à lire en elle.
Elle se contentait de balbutier des réponses maladroitement, tout en rangeant son appartement, depuis quand était-il aussi désordonné?
Elle finit assise dans son canapé, avec Carson sur la table basse face à elle. Puis les choses accélérèrent brusquement, comme si quelqu'un avait appuyé sur la touche avance rapide d'un lecteur DVD. Avant même qu'elle ait pu dire un mot, elle était partante pour ce dîner avec Rodney, John et Carson. Ce dernier ne lui laissait même pas le temps de protester, et il avait déjà quitté son appartement avant qu'elle ait pu lui dire pourquoi elle ne se sentait pas prête pour ça...

Elle contempla son appartement. L'arrivée de Carson lui avait subitement fait remarquer que son appartement était un vrai champ de bataille, et qu'elle était habillée comme... Comme... Elle se regarda puis éclata de rire. Non, elle n'avait plus envie de sortir, non, elle voulait plus faire grand chose, mais elle n'avait pas remarqué les conséquences de son attitude quelque peu... Dépressive.
Le rire se transforma en fou rire. Elle ne savait pas pourquoi elle riait, ça devait être nerveux. Après toutes ces journées à ne rien faire, à tenter de refouler, à sombrer dans cette drôle de dépression, cette émotion brute et intense lui faisait un bien fou.
Elle commença à se calmer doucement, et s'affala sur son canapé en se tenant le ventre. Elle respira profondément, avant qu'une sensation étrange l'envahit. Avant qu'elle ait pu réagir, elle éclatait en sanglots. Elle pleura, aveuglément, sans que son esprit ne puisse se concentrer sur quoique ce soit.
Cela dura quelques minutes, et ses sanglots finirent par se calmer. Elle essuya ses yeux avec sa manche, et s'extirpa doucement de son canapé.

Craquer lui avait fait du bien. La sensation de vide était moins présente. Mais cela ne changeait rien au fait qu'elle ne se sentait pas prête à les voir. Cependant il fallait qu'elle prenne sur elle. Ils s'inquiétaient, elle leur devait bien ça. Une part d'elle désespérait de les revoir. Elle écouta cette part d'elle, et se mit à penser au lendemain, l'appréhension l'emportant sur l'impatience.



Et vous connaissez la suite...
Dernière modification par mara le 27 sept. 2006, 23:02, modifié 1 fois.
Take my love, Take my land. Take me where I cannot stand
I don't care, I'm still free. You can't take the sky from me...
Guiguioh
Avatar de l'utilisateur
I am legend of SGF
Messages : 10280
Inscrit : 30 sept. 2004, 19:19
Pays : France

Re: [Fanfic] Moments (SGA)

Message non lu par Guiguioh »

Mes commentaires sur les fics de Mara :

J'ai moyennement aimé la première. Cela ne vient pas du tout du style d'écriture ni du format ni même de la volonté de développer du personnage, mais c'est simplement que je ne retrouve pas le Ronon de la série dans cette scène. Pour moi, même dans l'intimité, Ronon n'est pas comme ça, alors avec Weir encore moins à mon avis. Par contre, tu as parfaitement retranscris le personnage d'Elisabeth, c'est quasiment parfait.

Par contre, j'ai adoré le second "Moment". On retrouve parfaitement Weir et John. Le style est excellent, la scène parfaitement à sa place, on aurait même pu l'avoir dans l'épisode. Bref, une vrai réussite.

Le troisième "Moment" me fait dire que plus ça et plus ces petit "Moment" sont de qualité. Ce petit passage m'aurait clairement remis dans l'émotion de l'épisode, encore tout fraîche ce qui doit bien aider vraisemblablement. Les petits larmes que j'avais versé pendant l'épisode ont failli revenir.

Tu as vraiment parfaitement saisie Elisabeth dans toute sa complexité. Le contexte de l'épisode est parfaitement utilisé. On en revient à regretter ce passage couper de l'épisode.

Bref, merci et bravo. J'espère lire d'autres "Moments", c'est un vrai régale.
mara
Avatar de l’utilisateur
Premier Lieutenant
Premier Lieutenant
Messages : 385
Inscrit : 28 oct. 2005, 18:57
Pays : france
Lieu : Mon coin au milieu de nulle part
Contact :

Re: [Fanfic] Moments (SGA)

Message non lu par mara »

Cela doit bien faire une éternité que j'ai rien posté comme créations ici...
Depuis la dernière fois, j'ai écrit une fanfic quelque peu délire, si vous voulez que je la poste, je le ferai.
Sinon, j'ai pas écrit de "Moments" depuis longtemps, mais une idée m'était venue et j'ai enfin eu le temps de la mettre en oeuvre hier soir. Et puis comme j'ai commencé à la poster ici, autant continuer ^^.
Comme le seul épisode que vous avez eu à voir pour comprendre cette vignette, c'est Rising I, je suppose que l'on peut considérer qu'il n'y a pas de spoilers. :D



Last glances

Debout au milieu de sa chambre d'hôtel, John est immobile, le regard perdu dans le vide.

Toutes ses affaires sont là, devant lui, elles se résument à deux sacs de voyage. Il n'a le droit qu'à un seul objet personnel, et il a longuement hésité à prendre sa guitare, mais de toute façon, ça doit bien faire un an qu'il n'a plus gratté aucune mélodie, depuis qu'on l'a envoyé au bout du monde en Antarctique en fait (étrangement il avait eu le droit de l'amener, mais ne s'était jamais senti d'humeur pour en jouer... Jolie décoration pour une chambre en tout cas)... Alors il l'a revendue et à la place, il a pris un match de football américain (qu'il ne se lasse jamais de revoir), et a réussi à glisser adroitement dans son sac un bouquin, Guerre et Paix, un machin énorme par Tolstoï qu'il s'était toujours promis de lire sans jamais le faire. Au moins, s'il est coincé pour longtemps là-bas, il n'aurait pas à regretter de ne pas avoir pris le livre et de craindre de ne jamais avoir l'occasion de le lire... Déjà qu'il s'en voulait de ne pas l'avoir pris en Antarctique...

L'Antarctique... Après toutes ces aventures afghanes auxquelles il ne préfère plus repenser, cette région désertée du globe lui a semblé être un havre de paix. Il n'a pas vraiment menti au Général O'Neill quand il lui a dit qu'il s'y plaisait. C'était un endroit loin de tout, loin de toute civilisation, de toute contrainte. Le chef militaire de la base était quelqu'un de plutôt cool, mais de toute façon, les seuls ordres qu'il recevait étaient de faire le taxi pour plein de gens. Ça lui convenait bien, ça, ce n'était pas comme si les enjeux étaient énormes...

Quelle ironie. Alors qu'il pensait avoir trouvé le coin le plus inintéressant, le plus isolé et le plus tranquille de la planète, le voilà embarqué dans une aventure qui implique une... Porte des étoiles, une rare qui créa l'humanité, une cité perdue fondée par ces êtres, des armes qui pourraient sauver l'humanité... De la menace imminente d'un terrible ennemi appelé... Goa... uld... Enfin, il croit.
Il n'avait rien demandé, lui! Il aurait peut être même préféré être malade ce jour-là. Ne jamais avoir à transporter un général de l'Air Force (ça attire toujours des ennuis les puissants...). Ne jamais s'être assis dans ce drôle de fauteuil qui changea sa vie.

En quelques minutes, il était devenu le centre de l'attention de tous les leaders de cette base.
Le chef scientifique, Rodney McKay, John était sûr de l'avoir déjà transporté. Sa voix et ses intonations lui semblaient familières, et il s'était souvenu qu'il n'avait pas vraiment eu l'envie de faire sa connaissance.
Par contre, John avait été légèrement surpris de réaliser que c'était une femme qui commandait cette base de recherche. Étrangement, il ne l'avait transportée dans son hélico (les femmes puissantes, John les remarque). Peut être qu'elle passait en fait son temps dans la base et qu'elle faisait si peu d'allers-retours que c'était simplement dû au hasard. Ou alors elle était trop importante pour qu'on la laisse voyager dans l'hélicoptère d'un major de l'armée de l'air avec un méchant blâme sur son dossier. Enfin... Non, en fait, c'est pas logique, on l'avait bien laissé transporter un Général de l'Air Force (la prochaine fois qu'il en voit un, John s'enfuit en courant)...
Elle sait sacrément bien parler, la Docteur Elizabeth Weir. Elle lui avait sorti un magnifique discours sur les enjeux de cette expédition, insisté sur le fait qu'il était unique car il contrôlait la technologie de ces Anciens avec une grande facilité, et lui avait encore rappelé les enjeux de cette expédition.
D'habitude, John ne dit jamais non à une jolie dame, mais ce qu'elle lui avait demandé était trop sur le coup.
Le Général O'Neill, par contre (John a décidément une dent contre les généraux de l'Air Force) l'avait sérieusement titillé. D'accord, John reconnaissait bien l'attaque classique à son instinct primaire de fierté de pilote, mais quand même... Piloter un hélicoptère et partir dans une autre galaxie, c'est pas pareil!

Au final, il avait dit oui. Ben, oui, de toute façon, il ne serait pas là s'il avait refusé, il ne serait pas là, debout au milieu de sa chambre d'hôtel à attendre la voiture qui le conduirait à Cheyenne Mountain. Alors comme ça en dessous du NORAD se trouve ce fameux programme Porte des étoiles... Il allait pénétrer dans l'endroit le plus secret de la planète...

Il se demande ce qu'il a fait pour mériter ça. Si ses supérieurs d'Afghanistan l'avaient su, ils n'en seraient pas revenus. Le major indiscipliné, celui qui n'en faisait toujours qu'à sa tête, le militaire insolent... Beaucoup d'autres méritaient cette place mieux que lui, il ne va pas prétendre le contraire. Ce n'était pas comme s'il voulait cette place à tout prix. Il aurait laissé n'importe qui la prendre, sa place, mais apparemment, d'après le Docteur Weir, il serait un « atout de taille » pour l'expédition.
Il avait eu un bon feeling avec le Docteur Weir, même s'il ne savait pas trop quoi penser d'elle. Elle lui paraissait très sympathique et semblait placer en lui des espoirs qu'il ne comprenait pas. À moins que, fourbe mais très intelligente diplomate et politicienne, elle se servait de lui. Il avait entendu dire que le Colonel mis à la tête du contingent militaire était tout sauf accommodant. Peut être, en tant que leader civil, voulait-elle avoir un appui solide au sein du contingent militaire. Après tout, techniquement parlant il était quand même le second de la base! (ses anciens supérieurs en auraient fait une crise cardiaque...). Peut être que la jolie dame se disait que s'attirer la sympathie du second lui permettrait d'avoir un peu plus d'influence là-dedans... Eh oui, John Sheppard est peut être indiscipliné, mais il est tout sauf bête... Enfin on verra, de toute façon faire tout plein de spéculations maintenant n'est pas exactement ce qui lui serait le plus utile...

Il s'approche doucement de la fenêtre, guette l'approche de cette voiture. L'hôtel dans lequel il loge est plutôt pas mal. Bon, c'est pas le grand luxe non plus, mais après l'Afghanistan et l'Antarctique, une chambre bien meublée, ça lui va très bien.
Le paysage qui s'étend devant lui, c'est à dire tout simplement les rues de la ville, n'est pas grandiose, mais plonge John dans ses pensées.

« Il se pourrait très bien que cette mission soit sans retour... », lui avait gentiment ajouté Weir. Au début, cela avait un peu effrayé John. Des explorateurs qui partent vers une autre galaxie, à la recherche d'une race mythique, ça n'existe que dans les films, ça! La perspective de quitter la Terre pour toujours ne lui avait effleuré l'esprit (non, sans blague...), mais maintenant qu'il y pense... Qu'a-t-il vraiment à perdre?
Depuis un âge reculé (qu'il fait semblant d'avoir oublié), il n'a plus aucun proche ici. Ses amis et ses... Ahem, amours... (bon sang qu'il préfère oublier ça) ne représentent plus grand chose pour lui (enfin il pense...). Rien ne le rattache à la Terre, pas de proches, pas de famille... Personne pour le regretter, s'inquiéter pour lui, personne pour demander de ses nouvelles . Ses potes de la base de l'Antarctique... Bah... Que voulez-vous? La vie de militaire est comme ça, on s'habitue à se faire des potes mais aussi à les voir défiler au fil des mutations...

Et puis, s'il y réfléchit bien, lui non plus n'a pas grand chose qui le rattache à cette planète. Plus que pour des personnes, c'est aussi son attachement pour ce monde en général qui n'est pas très important. Il a toujours vécu comme ça, comme quelqu'un qui se laisse vivre, sans vraiment s'attacher aux choses (enfin... si, mais ça il préfère l'oublier). Il n'a jamais été vraiment émerveillé par quoi que ce soit... Parfois il a l'impression d'être un vieux blasé. Enfin, jusqu'à l'autre jour...
Ce jour-là, il avait découvert toute une nouvelle conception de l'univers qui l'entoure. Et il se demande vraiment s'il est prêt à embrasser tout ça...

Dans le style « pas de prise de tête », pas de doute, il est bien le premier. Il fonctionne à l'instinct, ça il le sait (ce qui lui a d'ailleurs valu cette belle place en Antarctique... C'est peut être pas une mauvaise chose au final...), mais là tout de suite, quand il interroge son instinct sur la décision qu'il a prise, celui-ci ne répond plus.
Un grand blanc. Vide. Rien.
C'est quand même effrayant d'être dépassé par les évènements. Tellement dépassé que l'on est même plus capable d'appréhender les choses correctement.

Est ce qu'il a fait le bon choix? Il n'en sait rien. Il n'est même plus sûr du moment où il a répondu oui. Dans l'hélicoptère face à O'Neill? Ou bien plus tard, face à Weir?
Il a l'impression de ne pas avoir encore pris sa décision, et cette incertitude l'agace.

Au delà des rues de la ville, son regard se perd dans le paysage somptueux des collines qui l'entourent. Le Soleil est radieux, pas un seul nuage ne vient troubler le ciel d'un magnifique bleu. Une superbe journée pour s'enfoncer sous terre et dire au revoir au ciel de cette planète, en somme. Quelle ironie quand même... Il n'est pas particulièrement triste de quitter la Terre, mais cette dernière ne semble pas troublée non plus par son départ...

John repense à sa vie. Dame Terre n'a pas été très bonne avec lui... De son enfance (qu'il préfère oublier), à ses amours (qu'il préfère oublier), en passant par sa carrière complètement anarchique... Pas de vrai cadeau dites donc...
Cette nouvelle galaxie... Pégase, serait-elle plus accommodante?
C'est en tout cas tout ce qu'il peut espérer.
Son instinct ne lui dit peut être rien pour l'instant, mais il n'a pas non plus les frissons caractéristiques du signal interne d'alarme. Ça doit être bon signe, se dit-il...

Il se laisse porter dans une douce rêverie. Cette cité, cette Atlantis mythique, est-elle vraiment à la hauteur des espérances humaines? Et puis... Lui qui vient à peine de découvrir l'existence de la vie autre part que sur Terre, se demande s'il rencontrera des aliens là-bas et s'ils auront l'air humain...
Ses pensées lui échappent et il commence à s'imaginer une vie là-bas. Repartir de zéro dans un monde tout neuf, apprendre à connaître ses coéquipiers dans un décor digne des meilleurs films de science fiction...
John ne croît pas au destin, ni à l'intervention divine, seulement il finit par se demander si son blâme en Afghanistan ne servait au final qu'à mener à ça...

L'esprit ailleurs, il sursaute lorsque la sonnerie du téléphone de la chambre d'hôtel retentit. Ses yeux se posent sur une voiture noire arrêtée devant la porte de l'hôtel. Pris dans ses rêveries, il a dû louper son arrivée.
Il s'approche du meuble, décroche le téléphone. Une voix féminine lui déclare que sa voiture est arrivée. Il murmure rapidement qu'il descend, raccroche le téléphone, puis jette un dernier regard par la fenêtre.

La Terre est paisible et au final, lui l'est aussi, à l'idée de la quitter.
Il attrape ses deux sacs de voyage, s'approche de la porte, sort de sa chambre.
En refermant derrière lui, il se promet que si tout va bien et qu'il repasse un jour sur Terre, il se rachètera une guitare et la trimballera avec lui jusqu'à Pégase... Même si d'ici là, il aura peut être complètement oublié comment en jouer...
Take my love, Take my land. Take me where I cannot stand
I don't care, I'm still free. You can't take the sky from me...
Répondre

Revenir à « Fan Fictions »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit