[Fanfic] LA TOMBE

l'enfanteuse
Avatar de l’utilisateur
Premier Lieutenant
Premier Lieutenant
Messages : 321
Inscrit : 11 juin 2006, 13:38
Pays : france

[Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par l'enfanteuse »

Finalement, ça fait beaucoup de bien d’écrire, ça détend. Alors, je me fais une thérapie par les fanfics !! :lol: :lol:
Bon, plus sérieusement, je vous lâche le premier chapitre d’un fanfic encore très différents de mes deux premiers. ;) ben voui, quoi, je découvre!
Autant vous dire de suite qu’il se passe essentiellement sur la Terre (enfin en flash-back) et qu’il n’y a pas forcement une action à gogo, donc si voulez poursuivre, c’est votre dernier choix ?
Dites moi si vous voulez la suite... non, p'laisante, vous l'aurez quand même!
.
.
.
. pas d'bol! :ninja:

Edit: j'vous ai pas dis, mais c'est quasiment un huis clos, donc si vous n'aimez pas le colonel Sheppard, passez votre tour!


LA TOMBE

Prologue

Tacatacatac ! Le bruit est terriblement assourdissant. Le major John Sheppard a de la terre boueuse plein la bouche. Il tente de cracher cette masse compacte qui obstrue ses voies respiratoires. Son inspiration se fait laborieuse, nécessitant la mise en marche de toutes ses réserves d’énergie pour ainsi dire nulle.
Il ne peut pas bouger, pas encore. Sheppard ouvre les yeux, mais seul un petit faisceau de lumière perce sa prison de métal. Le tableau de bord est mortellement muet, aucun signal lumineux, aucun bip.
Le militaire cesse de lutter et laisse sa conscience dériver.

Chapitre un

La peur


Une quinte de toux et un gémissement brisent le silence de la nuit noire. Peut-être un petit rire aussi…
Mais ce n’est pas la nuit et la voûte céleste n’est qu’un dôme rocailleux.
Le colonel John Sheppard est allongé à même le sol d’une sorte de cavité creusée au cœur de la terre. Il reprend brutalement conscience en inspirant profondément l’air putride qui l’entoure. La quinte de toux recommence lorsqu’il crache la terre rouge sombre qui s’est engouffrée dans sa bouche.
La grotte paraît immense car John ne peut en distinguer les parois. En revanche, le plafond rocheux est nettement visible. Il se dessine autour d’une sorte de boyau glaireux d’où pénètre une faible luminosité. Son embouchure est cinq mètres au dessus de la tête de Sheppard. Le colonel examine cette issue possible avec espoir, mais réalise très rapidement qu’elle est inaccessible.
Il avance prudemment, les mains devant lui, tendues en éclaireurs. Après une dizaine de pas, ses mains n’ont toujours pas rencontré le moindre obstacle. Il décide de retourner sous l’entrée de la grotte, seul élément visible et donc unique point de repère dans cette obscurité.
Il tente alors de reproduire le même mouvement dans différentes directions autour du boyau lumineux. Toujours aucune paroi, aucun contact. Plus il s’éloigne de son repère, plus la noirceur qui l’entoure semble s’épaissir.
Au sol la terre est dure comme de la pierre et malgré ses tentatives Sheppard ne peut y imprimer la moindre trace lui permettant de se diriger.
A dix pas, ses pieds ne sont plus visibles et à quinze, ses mains ne sont que des ombres. A vingt pas, il n’est plus qu’un étrange fantôme sans corps apparent, tout entier fait de pensées obscures comme sa prison, et de sensations douloureuses.
La douleur, c’est dans le noir complet qu’elle prend sa naissance et son ampleur. Jusqu’à présent John n’a pas prêté attention aux signaux que lui émettait son corps. Trop attentif à son environnement, il n’a pas réalisé que le froid et la fatigue engourdissaient ses membres. Mais est-ce juste le froid ?
L’obscurité est intégrale. Il se palpe du bout des doigts, à la découverte de son corps qui lui est invisible. Ses bras, ses jambes, tout est là. Aucune blessure n’est perceptible.
Alors pourquoi cette douleur qui cherche à percer ? La peur le submerge. La source lumineuse lui semble soudain très loin, trop loin. Il amorce un mouvement dans sa direction mais ses jambes le portent à peine et sont de plus en plus ankylosées. Dix pas encore, il y est presque. Sa tête bourdonne. Prit de vertiges, il s’affale sur le dos. Ses membres lui font mal, pourtant il ne les sent plus. Sheppard pense aux mutilés qui souffrent encore longtemps après leurs amputations. Il frémit.

-« Qu’est-ce qui se passe bon sang ! Où suis-je ? »

John reste là immobile, cherchant vainement une réponse à ses questions.
Il écoute le silence mais celui-ci refuse de lui révéler son secret et Sheppard reste ainsi, impuissant.
La douleur est toujours là cherchant une porte pour sortir et exploser à la surface de sa chair. Le colonel Sheppard l’écoute attentivement, cherchant à connaître son origine et ses intentions. Qui est-elle et surtout d’où vient elle ?
Pas de mouvement, pas de bruit. Il est seul.
Soudain, le mal trouve une échappatoire et la souffrance éclate au creux poplité de sa jambe droite, se répercute aussitôt sur son bras puis semble faire imploser tout son corps. John hurle mais son cri est comme aspiré par les parois invisibles de la grotte. Son immobilité et son soudain mutisme ne font qu’amplifier l’intensité de sa souffrance. Sheppard lance un regard implorant vers la lumière, le bout du tunnel, symboliquement et matériellement, puis perd connaissance.

*******************************************************************

Le major Sheppard est aux commandes d’un hélicoptère RAH 66 Comanche de l’armée Américaine. Les cinq pales du rotor tournent silencieusement dans la nuit afghane. Un second hélicoptère le suit de très prêt. Les fuselages à plans inclinés se glissent furtivement vers leur destination. Au sol, les montagnes calcaires qui trônent au centre du pays ont remplacé le désert et le sable de la région de Kandahar. Ils s’éloignent du sud du pays pour rallier en secret une petite languette de terre se glissant dans les profondeurs du Pakistan, au sud du Tadjikistan.

A l’arrière de son engin, le tireur est silencieux. Il fait parti de l’équipe du major depuis le début du conflit et entre eux la hiérarchie militaire a fait place à une véritable amitié.
Le pilote et le tireur du second Comanche font également partie du quatuor infernal. Le major John Sheppard et le captain Jefferson Grant sont les deux pilotes.
Jeff est grand et mince. Il donne à tous, l’impression de devoir rétracter ses longues jambes pour pouvoir piloter sereinement.
Le captain Paddington et le first lieutenant Wyatt Bull sont les tireurs d’élite choisi pour cette délicate mission. Paddington doit son surnom à sa bonhomie et à l’informe chapeau feutré qu’il trimbale en permanence avec lui.
Le major Sheppard est le plus haut gradé et en tant que tel, le chef de mission. Tous ont confiance en lui et il a confiance en chaque membre de son équipe.
Le silence règne à l’avant comme à l’arrière. Les quatre hommes sont munis de lunettes infrarouges et d’un casque intégrant un micro leur permettant de communiquer aisément.

-« Nous sommes à dix miles des positions ennemies. Il y a des batteries anti-missile plus au nord et des radars longues portées. La cible est visible à trois heures.»
Le tireur du second hélicoptère intervient.
-« Dix miles des forces armées ennemies et cinq miles de la cible, on travail sur un timbre poste ! »
Sheppard sourit.
-« Essayons de ne pas se faire oblitérer trop tôt ! Le Duke est une merveille de mécanique, avec lui je me poserai même sur le mouchoir de poche de Ben Laden ! »
Les hommes tentent de se détendre mais la tension est plus que palpable.
Cette mission de dernière minute se surajoute à tant d’autres qu’ils ont oublié de quand date leurs derniers quarts de repos. Ici, tous sont fatigués, à bout de nerfs et stressés. Ils ne pensent plus et fonctionnent comme des automates.

Les hélicoptères se posent verticalement sur un sol aride et sec, ne dégageant qu’un faible nuage de poussière. Les montagnes ont laissé la place à la steppe et aux quelques gros massifs rocheux qui s’y perdent.
Les hommes en descendent rapidement et se positionnent aussitôt selon un rituel bien établi.
Sheppard descend également et avec l’aide de deux de ses hommes, il jette sur les belles mécaniques un filet grossièrement tissé et cousu de toile verte et beige. Le camouflage en place, le major Sheppard, rejoint le reste du commando.

Allongé à plat ventre il chausse ses jumelles à vision nocturne et examine les lieux. Leur mission est simple et expéditive.
Un chef intégriste se cache dans ces terres et résiste aux lointaines frappes aériennes, meurtrières mais trop imprécises. Du fond de son trou il donne les ordres et fomente des attaques qui chaque jour alourdissent les pertes Alliées.
La destruction de ce groupuscule désorganiserait l’armée installée depuis peu dans ce coin paumé et permettrai à la coalition internationale de s’y implanter avec force. Un avant poste non négligeable dans ce conflit où l’ennemi est partout et surtout là où on ne l’attend pas !

Comme tout militaire, Sheppard ne discute pas les ordres… Surtout lorsque ceux-ci sont en accords avec ses propres convictions. Cette guerre est un traquenard dans lequel il se sent parfois inutile et souvent complice de crimes.
L’ennemi visé est lui-même un grand criminel, n’hésitant pas à se dissimuler au milieu de civils. Des vies innocentes volées, jetées en pâtures à l'adversaire pour mieux couvrir sa fuite. Le major et ses hommes sont conscients que de leur action pourra découler non seulement l’arrestation du taliban mais aussi la mise en sécurité de cette région agraire si éloignée des conflits d’origine et de Kaboul.
Dans son viseur, apparaît le village où réside la cible. Village est un terme bien généreux pour quelques mansardes habitées quasiment exclusivement par des fermiers. Mais tout autour sont regroupées de nombreuses tentes dans lesquelles s’entasse une population déplacée contre son grès.
Sheppard affine le grossissement de sa jumelle. L’image infrarouge se fait plus nette et le major distingue des gardes sortant d’un baraquement semblable aux autres et totalement noyé dans la masse de maisons accolées les unes aux autres. Tant de civils comme bouclier humain !

La mission n’est certes pas très compliquée, mais elle est loin d’être sans risque. Il faut repérer et faire disparaître les bâtiments ennemis. Le bunker doit être détruit sans endommager les infrastructures environnantes et en limitant aux maximum les dégâts collatéraux.
Collatéraux, voilà un mot que le major déteste plus que tout !

Maintenant qu’il est sur place, John comprend la difficulté. Vu du ciel le bastion est invisible et parfaitement camouflé. Le Blockhaus est sous une bâtisse d’apparence tout ce qu’il y a de plus ordinaire.
Première étape : établir avec précision la localisation du chef dans le village et connaître ses horaires de sorties. Autrement dit s’assurer de sa présence. Quand et où, voilà les renseignements qui permettront la réussite de la mission.
Deuxième étapes : rendre inopérantes les batteries anti-missiles cachées dans les hauteurs voisines et piéger le bunker.
Troisième et dernière étape : tout faire péter et se tirer de là comme si on avait le diable aux fesses !

La nuit commence à peine. Sheppard note ses premières constatations puis il rejoint ses hommes restés en retrait.
-«OK les gars, on va faire comme prévu.
Jeff et Bull vous vous occupez des batteries anti-missiles qui sont sur le versant est. Vous gardez vos positions de tir, mais n’intervenez pas avant mon signal. Restez surtout à l’abri de leurs visées et soyez prudents.
Paddin et moi allons explorer le village et placer les explosifs. A notre retour, Paddin se mettra en position de tir. Dès que la cible sera dans le viseur je vous contacte et on agit simultanément. Des questions ? »

Un simple signe de tête suffit pour que tout le monde s’affaire sur son matériel.

Le groupe se divise et chacun part vers son objectif. Le major progresse lentement. Paddin le talonne. Ils tiennent fermement leurs armes, prêt à agir au premier signe suspect. Ce n’est pas leur terrain de chasse et la moindre erreur serait fatale à toute l’équipe et à la réussite de leur mission.
Les premiers pas au milieu des tentes sont assez surréalistes. Des hommes, des femmes, des enfants sont là, endormis, attendant le lever du jour pour repartir vers des terres moins inhospitalières. Dans son viseur infrarouge, la marée humaine en sommeil se fait plus flou et les contours se troublent. La silhouette de Paddin paraît s’évapore. Sheppard retire ses jumelles devenues inutiles. Il est plongé dans le noir absolu. Plus aucun bruit, plus de vent, plus le moindre souffle de vie.
Sa tête tourne… Le néant l’engloutit.

*******************************************************************

Le noir est toujours aussi dense. Sheppard est à terre. Depuis combien de temps ? Il l’ignore. De même, qu’il ignore où il est. Sa conscience dérape du présent au passé et dans cette pénombre, il est difficile, voire impossible de savoir dans quelle réalité il se trouve.
-
« Toc-toc ! Il y a quelqu’un ? Non bien sur, il n’y a personne ici.
Paddin ? Jefferson ? »

Le colonel Sheppard rassemble ses souvenirs, tente de faire le tri et de se concentrer. Il perçoit sa voix comme étrangement lointaine, mais au moins elle signe qu’il est en vie.
-« Elisabeth, Teyla ?
Pas de jolies dames auprès de moi ? Bon, donc je suis au purgatoire !
Rodney ? Pas de réponse ?
Alors il y a de l’espoir, je ne suis peut être pas en route pour l’enfer finalement. »


Tout en se parlant, John s’est relevé. Il porte la main à sa hanche, se souvenant soudain de la violente douleur qui l’a assaillit.
Plus rien. Plus de souffrance, plus de fourmillement. Ses membres lui obéissent de nouveau et il peut marcher sans difficulté.
Marcher, certes mais pour aller où ? La lumière a disparu dans cette voûte sans fin et sans étoiles. Est-ce la nuit dehors ?
Sheppard continue de progresser bras tendus devant lui, mais ne rencontre que le vide. Il se met à genoux et tâte le sol. Il est dur et froid, toujours aussi lisse. Il décide d’avancer ainsi, doucement, explorant tantôt autour de lui, tantôt le sol.

Sa marche est interminable.
Brusquement il croit percevoir des voix autour de lui. Toutes douces, comme des chuchotements lointains.

-« John ! John ! Cours, ne te retourne pas. Rejoint l’hélico et tire toi ! » La voix est féminine et chantante.
-«John on est dans la panade, Jeff s’est fait repérer et Bull est mort ! » Une voix d’enfant ponctuée de rires.
John s’arrête, tourne sur lui-même en implorant les voix invisibles.
-« Qui êtes-vous ? » … le silence…
-« John sort moi de là ! » La voix de Paddington, comme un déchirement.
Sheppard est bouleversé, sa propre voix est tremblotante.
-« Paddin, c’est bien toi ? Paddin où es-tu ? »

Des éclairs lumineux jaillissent des parois rocheuses. L’espace d’un instant, Sheppard croit entrapercevoir les contours de la grotte.
Mais il n’est plus dans une grotte, il court dans la steppe afghane.


Voila pour mon premier chapitre. Ce n'est pas un fanfic bien long. D'après mon synopsys, il devrait y en avoir 6 dont les trois premiers sont finis. A ma décharge, je ne suis pas militaire et il me faut faire des recherches sur le net pour ne pas dire d'anneries sur les hélicos et autres matos de guerre. Bref, je m'instruis en même temps, c'est sympa.
@ plus B)
Dernière modification par l'enfanteuse le 06 sept. 2006, 15:23, modifié 1 fois.
On the pages and the text
And I don't really care
What happens next.
La voix éraillée de Dylan tourne en boucle dans sa tête. Spencer aussi voudrait refermer le livre, négliger le futur et laisser le temps en construction l’effleurer sans jamais l’atteindre.
Extrait d'une fanfic Criminal Minds
soular12
Avatar de l’utilisateur
Second Lieutenant
Second Lieutenant
Messages : 201
Inscrit : 19 févr. 2006, 00:06
Pays : france
Lieu : Vacances en Villefranche De Rouergue, Aveyron (12) Sinon étudiant à La Rochelle (17)

Re: [Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par soular12 »

Sympa la fic, elle n'a aucun rapport rapport avec Stargate mais c'est une bonne histoire qui débute avec quelques mystères et j'aime bien, c'est différent des autres fic que l'on peut lire. En plus, tu as conservé le même style d'écriture que l'autre fic et j'aime bien. Bref, j'attend avec impatience la suite.
Atlantrice
Avatar de l'utilisateur
Sergent
Sergent
Messages : 68
Inscrit : 15 juin 2006, 18:12
Pays : France

Re: [Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par Atlantrice »

Je te l'ai déjà dit par PM,c'est génial donc que dire de plus si ce n'est que la suite est (encore )attendue avec impatience?Et oui je veux poursuivre et continuer a lire ta fic,c'est mon dernier mot Jean Pierre! ^_^
l'enfanteuse
Avatar de l’utilisateur
Premier Lieutenant
Premier Lieutenant
Messages : 321
Inscrit : 11 juin 2006, 13:38
Pays : france

Re: [Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par l'enfanteuse »

la suite, toujours en huit clos. Bon, je vous rassure (ou pas) mais le chapitre trois ne fera inervenir que l'équipe d'Atlantis sans jamais (ou presque) ne voire Sheppard.



Chapitre deux

La douleur


Tacatacatac. Le bruit perçant des AK-47 fuse aux oreilles de Sheppard.
Paddin est derrière lui et tout deux détallent vers l’hélicoptère.
Le major interpelle le captain.

-« Dépêches toi, bon dieu, tu ne vois pas qu’ils nous ont repéré !
-Eux, je n’en suis pas sur, mais leur AK ont trouvé mon postérieur sans difficulté ! »

Joignant les gestes à la parole, Paddington désigne à son supérieur sa fesse gauche.
Ce n’est qu’à cet instant que Sheppard réalise la démarche comique et digne d’un Tex Avery de son ami. Il se retourne vers lui pour lui porter assistance.
-« Je vais t’aider »

Au même instant, des projectiles atteignent Paddin, le touchant grièvement à la jambe et à l’épaule. La salve dévastatrice de trente cartouches atteint également le major Sheppard, le blessant légèrement au bras gauche.
Paddin perd l’équilibre et se retrouve à genoux. Il sort de sa poche un détonateur. Il regarde Sheppard droit dans les yeux et appuie sur le bouton rouge.
En toile de fond, la pénombre se teinte de rouge et de jaune. Le cœur du village s’embrase. La déflagration est très étouffée et légère, signe de sa bonne maîtrise. Paddington souri. Il sait que sa fin est proche, mais il a fait du bon boulot.
Sheppard ne l’a pas quitté des yeux et paraît faire demi-tour.
Paddin s’affole.

-« Vas-t-en John ! Cours, ne te retourne pas. Rejoint l’hélico et tire toi !
-Non je ne te laisserai pas là ! »

Des larmes coulent sur ses joues grimées de noires. Sa vue se brouille.

Tacatacatac, une nouvelle pluie de balle provenant de la proximité immédiate du campement. Les tirs sont imprécis mais les balles volent dans tous les azimuts.
Sheppard est immobile. L’image infrarouge d’un corps qui explose sous les impacts multiples vient se fixer sur ses rétines.
-« Paddin, NON !!!! »
Comme dans un semi coma, il court vers son Duke, allume le tableau de bord et décolle.
Les soutes équipées de missiles Stinger sont grandes ouvertes, prêtent à libérer leurs engins meurtriers. Sheppard se met en position d’attaque. Ses missiles sont de courte portée mais seront bien suffisants pour détruire ses assaillants. Ses poings sont serrés sur le manche. Son pouce enlève la sécurité, il est prêt à tirer.

Il est prêt mais il attend.
Il se souvient des civils qui forment le gilet pare-balles des talibans. Il se souvient de cette petite main d’enfant qu’il a vu sortir d’une toile de tente à moitié effondrée. Il attend et ne prend pas garde aux roquettes Katioucha qui affluent vers lui.
Le bruit est terrible. Les ailerons verticaux sont touchés, le radar de mât est disloqué et le rotor n’en fait plus qu’à sa tête.
En spectateur impuissant, le major Sheppard voit la terre se rapprocher bien trop vite. Le RAH 66 Comanche embrasse le sol afghan en un sulfureux baiser.

******************************************************************

-« NON ! »
Sheppard est adossé à une paroi rocheuse aussi froide et lisse que le sol. Sa respiration est saccadée et presque douloureuse. Sa main droite serre frénétiquement son bras gauche. Elle est posée sur une vieille blessure qui a repris vie. Son bras le brûle.

-« Ce n’est pas possible… »
John se retourne et longe la paroi de la grotte. Il ignore comment il est arrivé jusqu’à elle.
-« A moins que ce soit la paroi qui soit arrivé jusqu’à moi ? Non, tout ça c’est du n’importe quoi ! Je suis sûrement endormi ou dans un coma profond, entre les mains de Carson. »
Il respire lentement, cherchant à maîtriser l’angoisse qui l’oppresse.

La voix d’Elisabeth résonne à ses oreilles.
-«Entre les mains du doux, du gentil docteur Becket…. »
Puis la voix se mue en celle plus rauque de Ronon.
-« … ou entre les mains des moudjahiddins ? »
Les voix de Ronon et d’Elisabeth se combinent en un rire démoniaque.
-« Ha ha ha ha ha … »

Sheppard se laisse glisser le long du mur. Assit par terre, la tête posée sur ses genoux et encerclée de ses bras, il éclate en sanglots.
-« Non, non, non… »
Comme un leitmotiv, il répète inlassablement ces mots.

*****************************************************************

Une main l’arrache à son étau et le projette au sol quelques mètres plus loin. La nuit noire est éclairée par l’incendie de son hélicoptère. Au dessus du village s’est formé un épais nuage de fumée grise. Outre la carcasse fumante dont il vient d’être extrait, Sheppard distingue des morceaux de pale dispersée sur une large surface. La poutre de queue et le train d’atterrissage rétractable trônent bizarrement à dix mètre de là.
Des cris le sortent de sa torpeur.
Trois hommes armés s’approchent, chantant gaiement des airs à la gloire de leur chef. Ils transportent un lourd paquetage qu’ils larguent aux pieds de Sheppard en riant.

-« Un ami à toi sans doute ? »
Ils attrapent Sheppard, l’obligeant à regarder dans le sac ouvert. Le cadavre de Wyatt Bull y est impudiquement exposé au regard de tous.
John ne réagit pas. Comme un zombie, il se laisse conduire vers une étable provisoirement transformée par le groupe armé, en camp retranché.
Ils traversent le champ de tentes, sous le regard absent des femmes afghanes, cachées derrière leur burqa bleue.
L’entrée dans le baraquement se fait sous la huée des soldats talibans. Sheppard n’y prête pas vraiment attention et ne semble pas avoir repris conscience de lui-même au moment où on l’expédie dans sa geôle.

-« John, c’est toi ? »
Ses yeux s’habituent progressivement à l’obscurité et Sheppard réalise qu’il partage sa cellule avec un autre homme.
-« John, c’est moi, Jefferson ! »
Le silence perdure quelques minutes.
Le major Sheppard le brise brutalement. La question est difficile et les mots se brisent dans la bouche du colonel.
-« Qu’est ce qui a foiré ?
-C’est de notre faute, John. Je suis navré.
On aurait dû t’écouter. Le terrain paraissait sécurisé, alors quand on a vu l’équipe de surveillance s’écarter des anti-missiles, on s’est approché. »


Grant se tait attendant la remontrance de son supérieur. Sheppard ne dit rien.
Que dire de toute façon lorsque l’action est faite. La mort de Paddington est trop fraîche pour qu’il s’inquiète outre mesure de son propre sort ou de sa mission.
Grant reprend donc ses explications. Il ignore si le silence de John est une condamnation ou de l’apitoiement.
-« Pas d’bol ! On s’est fait repérer à moins de vingt mètres de leur armement. On est arrivé au moment du changement d’équipe. Quand on a réalisé notre erreur, il était impossible de faire machine arrière. On s’est retrouvé pris en sandwich entre l’unité qui allait prendre du service et celle qui partait.
On s’est bêtement fait coincé, comme des bleus ! John, tu m’écoutes ?
-Paddin est mort. Il nous ont tirer dessus à l’aveugle, mais avec leur AK, on avait aucune chance. J’ai entendu le cliquetis caractéristique de l’arme et c’est ce qui m’a permit de me sauver à temps. Ils ont dégommé mon Duke avec leur p.. de roquettes !
-Wyatt aussi s’est fait avoir.
-Je sais… »

Jeff éclate en sanglots.
-« C’est de ma faute, c’est comme si je les avais tué !
-C’est cette saloperie de guerre qui les a butté, pas toi, ni moi. Maintenant calmes-toi et cherchons plutôt une solution pour se tirer de là. »


La réflexion est de courte durée car au même instant pénètrent dans la pièce quatre militaires en tenue de combat. Deux à deux, ils empoignent les prisonniers et les conduisent séparément vers une salle d’interrogatoire. Les deux américains tentent de se débattre, mais c’est peine perdue.
Sheppard est sanglé à une chaise, seul au milieu d’une petite pièce vide et sombre.

*****************************************************************


Un écho, simplement un écho lointain :

-« Vide et sombre. Juste vide et sombre. John, regarde autour de toi comme la grotte est…vide et sombre…»

Sheppard a cessé de se lamenter. Il sanglote et tremble de tous ses membres.

*****************************************************************

Un homme, sans doute de chef du petit groupe, s’approche de Sheppard.
-« C’est moi que vous cherchiez ? »
John le regarde droit dans les yeux. C’est bien le chef intégriste qu’il devait tuer.
-« En fait, je cherchais une pizzeria. Il n’y a pas un PizzaHut dans le coin ? »

La réponse claque à ses oreilles avec d’autant plus de violence que Sheppard n’est pas particulièrement en bon état après son crash. Il n’a pas de graves blessures, mais est couvert d’ecchymoses et de multiples plaies superficielles. Vraiment son Comanche était une merveille ! Son esprit dévie vers ses souvenirs. Un piètre refuge.
Une seconde volée ramène Sheppard à la réalité et l’éjecte avec sa chaise contre le sol brut de la prison.
Le chef se rapproche de lui et le redresse brutalement. Prenant tout son temps, le bourreau examine le major, tournant autour de la chaise comme un animal autour de sa proie. Brusquement, il colle son visage devant celui de Sheppard.

-« Depuis quand êtes-vous en position autour de mon camps ? Je veux connaître tout vos faits et gestes avant d’être appréhendés ! Je veux tout savoir et même plus. Vous avez eu l’outrecuidance de vous croire les maîtres du monde, mais ici, c’est moi qui commande et je vous ferais chèrement payer la vie de mes hommes. »
Une porte s’ouvre libérant le passage à un homme portant une batterie électrique.

*****************************************************************

Toujours adossé aux parois de la grotte, Sheppard se laisse glisser au sol, recroquevillé sur lui-même dans une position fœtale.
Comme pris de convulsion, il tend violemment ses jambes en arrière, raidissant tout son corps…..

….Sa tête et ses cheveux mouillés se projettent brusquement contre sa nuque, éclaboussant la pièce d’un mélange de sueur, d’eau, d’alcool et de sang. Sous la violence du choc électrique, John se mord la langue et un filet de sang sourdre de sa bouche. Son tortionnaire réitère la décharge avec un large sourire…

…John roule de droite à gauche, la bouche ensanglantée ouverte en un cri inaudible….

…Le major est à terre, libre de tout lien mais incapable de bouger. Des hommes le rouent de coup de pieds et de jets de pierre…

…Le colonel Sheppard est immobile, il geint silencieusement…


*****************************************************************

Le major Sheppard et le captain Grant sont enchaînés aux murs de leurs prisons. Ils n’ont plus conscience du temps qui s’écoulent. Ils sont ainsi la majeur partie du temps, inexpressifs et amorphes. Le reste étant ponctué par des séances d’interrogatoires plus ou moins musclés.
Cela fait longtemps que leurs bourreaux ne posent plus de question, mais ces altercations semblent être le jeu favori des soldats inactifs.

Des militaires vêtus différemment entrent dans la pièce et vocifèrent en montrant Sheppard et son ami. Leurs sous-fifres détachent les deux prisonniers qui s’écroulent au sol. Sans opposer la moindre résistance, John et Jeff sont bâillonnés, ligotés fermement puis camouflés dans de grandes valises.
Celles-ci sont jetées négligemment dans le coffre d’un véhicule à la bannière du croissant rouge. Secoués et ballottés, il sont transportés ainsi plusieurs heures avant d’être libérés de la carcasse brûlante.

Ils sont maintenant à Pul-i-Charki, la plus vieille prison afghane. L’accès par un lourd portail de fer est affublé de deux tours couvertes de mitrailleuses. Celles-ci surveillent les allées et venues et les séparent de la liberté.
Après une fouille silencieuse dans une petite baraque en bois, ils sont conduits de l’autre côté d’une grande muraille rehaussée de barbelés. Ils portent l’uniforme des prisonniers, un long Kaftan à raies verticales avec une balance de justice stylisée sur la poitrine.
Ils sont pâles, maigres et leurs yeux semblent s’enfoncer dans leur visage ravagé par une barbe hirsute et disgracieuse. Ils ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes.

Fin second chapitre....

Je tiens juste à préciser que la description de la prison ou des armes est réelle et que je me suis inspirée des otages Français au Liban pour le transport d'une prison à l'autre. Volontairement je n'ai pas plus détaillé, car cela aurait finalement nuit au ryhtme déjà lent de cette histoire.

merci beaucoup à tous ceux qui me lise et ceux qui m'encourage.
édit: quelques fautes d'orthographes me chatouillaient méchamment.
Dernière modification par l'enfanteuse le 04 sept. 2006, 14:08, modifié 1 fois.
On the pages and the text
And I don't really care
What happens next.
La voix éraillée de Dylan tourne en boucle dans sa tête. Spencer aussi voudrait refermer le livre, négliger le futur et laisser le temps en construction l’effleurer sans jamais l’atteindre.
Extrait d'une fanfic Criminal Minds
Eloa
Avatar de l’utilisateur
Premier Lieutenant
Premier Lieutenant
Messages : 308
Inscrit : 07 juil. 2006, 18:51
Pays : France

Re: [Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par Eloa »

Je te félicite !! Cette fanfiction est d'un genre différent de celles que j'ai déjà pu lire. Tu as su bien décrire tous les évènement et les sentiments de Sheppard c'est vraiment prenant.
Continue comme ça !!:up:
"Deux choses sont infinies: l'univers et la bêtise humaine,
mais en ce qui concerne l'univers
je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue."
(Albert Einstein)
soular12
Avatar de l’utilisateur
Second Lieutenant
Second Lieutenant
Messages : 201
Inscrit : 19 févr. 2006, 00:06
Pays : france
Lieu : Vacances en Villefranche De Rouergue, Aveyron (12) Sinon étudiant à La Rochelle (17)

Re: [Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par soular12 »

Pas d'autre commentaire que celui du 1er chapitre, toujours aussi bien et tes descriptions sont vraiment réalistes. Continue comme ca, c'est super!!! :clap: :clap:
tyrsia
Avatar de l’utilisateur
Sergent-chef
Sergent-chef
Messages : 165
Inscrit : 07 août 2006, 18:42
Pays : France
Lieu : un petit coin perdu dans la montagne et Montpellier

Re: [Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par tyrsia »

bravo je ne suis pas une fan de Sheppard mais ta fic est vraiment bien. Très prenante on "adhère" bien à l'histoire, les transition entre il est dans la grotte/il se souviens de l'afghanistan sont bien traité. Vivement le prochain chapitre. :up:
l'enfanteuse
Avatar de l’utilisateur
Premier Lieutenant
Premier Lieutenant
Messages : 321
Inscrit : 11 juin 2006, 13:38
Pays : france

Re: [Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par l'enfanteuse »

Après deux chapitres en univers clos avec Sheppard, voici les copains d'Atlantis qui débarquent! Sheppard, ouste, oublié!!!
Pas grave, au chapitre quatre, on le retrouvera...



Chapitre trois

A la surface

La chaleur est étouffante.
Teyla retire son blouson aux couleurs d’Atlantis. D’un revers de la main elle s’essuie le front et regarde le soleil qui est à son apogée.
Cela fait maintenant trois heures que le colonel Sheppard a disparu. La planète a l’air calme et sans intérêt particulier. Des amas terreux succèdent de manières disparates aux marécages et autres plaines sableuses. Seul un haut plateau calcaire tranche dans cet univers plat sans faune ni flore particulièrement exotique.
Cet étrange plateforme semble être le point central autour duquel toute la végétation s’épanouis. A l’inverse, la faune est ici quasiment inexistant, alors qu’elle abonde sur l’autre hémisphère.

-« Etrange, n’est ce pas ? » Avait dit le docteur McKay.
Etrange en effet, cette faculté qu’on les hommes d’Atlantis pour se jeter la tête la premier dans les embrouilles.
Teyla soupire en s’agenouillant au-dessus d’une sorte de petite taupinière.
Elle pense à Sheppard et à son excitation à l’idée de sortir un peu du jumper.
-« Je veux voire ce phénomène de plus près. » Avait-il dit.
Depuis quand le colonel s’intéressait aux animaux et à la végétation ?
Ronon et McKay étaient également emballés à cette idée.
Ah, vraiment ces hommes !
Mais voilà que cet étrange éden s’était transformé en enfer. Après une matinée d’exploration inutile et rébarbative, l’équipe avait décidé de retourner sur Atlantis et de soumettre cet étonnant phénomène aux botanistes et autres scientifiques plus hautement qualifiés qu’eux.
C’est alors que c’est arrivé.

Teyla parlait avec le colonel Sheppard des différentes hypothèses expliquant l’absence de vie animal sur le plateau quand subitement son interlocuteur avait disparu, comme aspiré dans les profondeurs de la terre.
Il n’a pas crié. Pas un mot.
Elle lui parlait et tout à coup, hop, plus personne. Au sol il n’y avait que ce trou béant.
Et maintenant la voilà en ce funeste lieu, à attendre impuissante, l’arrivée des secours.

Elle se redresse en entendant arriver le jumper. Celui-ci se pose juste derrière elle. Ronon et McKay en descendent, les bras charger de matériel.
Teyla leur adresse un sourire de lassitude puis se penche au-dessus d’un trou à peine assez grand pour y laisser passer un être humain.
-« Colonel Sheppard ? »
Ronon regarde à son tour l’orifice dans lequel son ami est tombé.
-« Toujours aucun signe de vie ?
-Non, rien. Ce précipice doit être très profond, même l’écho de mes appels s’y perd. Vous avez apporté le matériel ? »

McKay déballe un lourd appareillage électronique qu’il connecte à son ordinateur portable.
-« Avec ça on devrait savoir ce qu’il se passe là-dessous. »
Il branche une sonde au sol et immédiatement de multiples diagrammes apparaissent sur l’écran de son portable.
-« Effectivement la galerie plonge profondément dans la montagne. Le sonar et les ondes radars sont insuffisants pour localiser le colonel. En revanche, j’obtiens pas mal de données que je vais essayer de retranscrire. En attendant des résultats, il faut envoyer le robot espion. »
Ronon sort de son paquetage, une sorte de mini-MALP qu’il glisse à l’entrée de la cavité.
Ronon est dubitatif.
-« Ce ne serait pas plus simple que j’y aille ? »
Teyla intervient la première.
-« Non, Ronon. Cela fait plusieurs heures que le colonel Sheppard est tombé dans ce trou et nous n’avons aucune idée de sa profondeur. De plus, vous ne pourriez pas y pénétrer, c’est trop étroit. »
McKay télécommande le mini-MALP et ensemble, ils suivent son évolution sur l’écran tactile du PC.


Dans la cité atlante, tout le personnel présent au centre de contrôle peut également suivrent les images qui sont retransmissent sur un écran holographique Ancien.
Le docteur Elisabeth Weir ne cache pas son agacement.
Sheppard a survécu à de nombreux combats et il se fait avoir par une aspérité, par une simple lubie de la nature.
Elle est en colère contre lui et contre son empressement à aller vers l’inconnu. En même temps, elle ne peut nier que c’est aussi cela qui en fait un collaborateur précieux…et un ami.

Le docteur Carson est auprès d’elle.
-« Carson, combien d’heures peut-il encore tenir, coincé ainsi sous terre.
-C’est impossible à estimer. Tout dépend s’il est effectivement coincé dans un boyau étroit du tunnel ou s’il a atterri dans une quelconque cavité.
-Précisez s’il vous plaît.
-S’il a glissé plusieurs mètres avant d’être stoppé par un rétrécissement du tunnel, je crains qu’il ne soit déjà trop tard. Il est comme enterré vivant. En revanche, si le tunnel débouche dans une cavité plus vaste et mieux oxygénée, on peut espérer le retrouver en parfaite santé. »

Sur l’écran vidéo le visage de Rodney apparaît tel que le voit le MALP, puis est remplacé par l’image plus sombre de la terre rouge qui tapisse l’étroit passage.


Le petit robot pénètre dans le sombre enfoncement. Après quelques mètres de chute verticale, il butte sur un coude puis glisse rapidement le long du boyau. Sa vitesse de chute est vertigineuse et augmente davantage à chaque mètre parcouru.
L’image retransmise sur le réseau informatique d’Atlantis est si rapide que l’on peut à peine distinguer les parois du toboggan de terre. Impossible d’en recueillir la plus petite information.
McKay râle et pianote frénétiquement sur son clavier. Ce faisant, il enclenche la sortie de petits picots métalliques, griffus et télescopiques, de part et d’autre du mini-MALP. Celui-ci ralentit sa chute et peut enfin maîtriser sa progression.
Sur l’écran d’ordinateur de McKay et au centre de contrôle d’Atlantis, les données affluent à un rythme moins endiablé.
Le canal terreux est long de plusieurs centaines de mètres avec de nombreux coudes et virages. Dehors, tous les membres de l’équipe sont impressionnés.


Il en est de même sur Atlantis.
Carson pâlit. Une fine sueur perle sur ses tempes. Elisabeth Weir le remarque de suite.
Le docteur Beckett tente de justifier son mal être.
-« Je pensais que le colonel Sheppard avait déjà vécu le pire depuis notre arrivé sur Atlantis, mais je me trompais. Cette descente est incroyable.
-Et ?
-Et quoi ?
-Vous savez très bien ce que je veux dire Carson. Est-ce que l’on peut survivre à une telle chute ?
-Je l’ignore. C’est comme un toboggan de Disney world, en plus grand et moins ludique bien entendu. Tout dépendra de la façon dont le tube se termine.
-Je doute qu’il s’agisse d’un matelas de plumes.
-Quoiqu’il en soit, la profondeur et la vitesse de cette dégringolade ont à elles seules de quoi déstabiliser et perturber tout les repères d’un individu. »



Sur la planète la discussion s’articule davantage sur l’origine d’un tel boyau.
Ronon questionne Teyla.
-« Connaissez vous un animal qui ai pu fabriquer un tel conduit ?
-Non, d’autant qu’ils ont plutôt l’air de fuirent ce lieu que de vouloir y vivre. Je ne sais pas. »

McKay s’interpose dans la conversation, captant l’attention de tout les membres présent tant sur Atlantis que sur le site de recherche.
-« Cette galerie n’est absolument pas naturel. Mais elle n’est pas non plus l’œuvre d’un animal. »

Sur Atlantis, c’est l’incompréhension. Zelenka interroge McKay.
-« Que voulez vous dire ? Il n’y a aucun signe de radio activité résiduelle, ni de quoi que ce soit d’ailleurs qui puisent faire penser à une intervention humaine.
-Ce n’est pas exact Radek. Et puis je n’ai pas parlé d’humain, j’ai juste fait remarquer que ce tunnel n’est pas une anomalie naturelle.
-Qu’est ce que vous suggérez ?
-Si vous regardez bien les données fournies, vous remarquerez que les contours du tunnel ne sont pas immuables. Il y a comme un mouvement infime mais permanent de la terre. »

Le docteur Weir est plus qu’intriguée.
-« Qu’est ce que cela signifie ? Vous ne voulez pas nous faire croire que la terre est vivante quand même ?
- Non, bien sur. Mais quelqu’un ou quelque chose exerce un certain contrôle sur la matière et la manipule. Sinon, comment expliquer que le tunnel se déforme et se reforme. »


Sur l’écran d’Atlantis apparaît une succession de dessins représentant le mouvement dont parle le docteur McKay. On y voit clairement des modifications dans la courbure et dans les degrés de pente. Seule l’entrée et la sortie paraissent persistants.
Elisabeth, très cartésienne, tente une explication, mais sans grande conviction.
-« Des micro tremblements de terre ne pourraient pas expliquer ce phénomène ? »
McKay et Zelenka répondent en cœur.
-« Non ! »
McKay, comme à son accoutumé, termine l’explication.
-« Il n’y a aucune ondes sismiques d’enregistrées. De plus, la modification n’a eu lieu que sur les parois du tunnel, nulle part ailleurs. Non, docteur Weir. Il s’agit d’un piège, et uniquement de cela. Reste à savoir à quel type d’ennemi on a affaire et si Sheppard est une proie accidentelle ou volontaire. »

Leur discussion est interrompue brutalement par l’arrivée du MALP dans la cavité. Le mini robot lâche la paroi du tunnel et tombe lourdement vers le sol. Un petit coussin d’air se déploie aussitôt comme un mini air bag. L’engin reprend son exploration.
Un flot d’informations arrive à McKay et son ordinateur donne le sentiment de s’affoler.
Des courbes de toutes les couleurs se dessinent et s’entrecroisent en des diagrammes que seuls un yeux expert peut interpréter. McKay sur la planète et Zelenka sur Atlantis se mettent immédiatement au travail.
McKay baigne dans son élément de prédilection. Il calcule, ajuste des paramètres et regroupe les différentes données.
-« Il y a une cavité sous cette montagne. Elle est à un kilomètre de profondeur sous la roche. C’est ahurissant ! On dirait que la montagne est creuse. La sonde envoie des données vraiment incroyables. Atlantis, vous voyez la même chose que moi ? »


L’effervescence règne également sur Atlantis.
Zelenka est accaparée par la retransmission des précieuses informations. Il s’approche d’un écran géant et pianote quelque chose sur son propre ordinateur. Apparaît alors sur l’écran un dessin ou plutôt un croquis représentant une coupe de la montagne.
Celle-ci émerge au cœur d’une vallée infinie.
Etrangement la montagne semble effectivement creuse. Une immense cloche végétale d’un kilomètre d’épaisseur recouvrant un volumineux espace vide.
Mais est-il si vide qu’il y paraît ?
Zelenka ne peut que confirmer les premières constatations de McKay.
C’est exact. La concavité est démesurée, elle s’étale sous toute la montagne. L’air semble y être respirable mais l’hygrométrie est particulièrement élevée. On doit être à proximité d’une importante source ou d’un nappe phréatique. »

Entre les deux savants s’engage une discussion qui donne une impression irréelle aux spectateurs a priori incultes, que sont les membres d’Atlantis.
-« Oui, oui, j’avais remarqué. Merci Radek. »
Ces derniers mots sont prononcés avec une ironie tranchante traduisant parfaitement bien l’agacement et la nervosité qui assaillent le scientifique. Il poursuit sur un ton plus doux.
-« Mais je ne suis pas d’accord. Une telle hygrométrie n’est absolument pas normale. Regardez les données. C’est incompréhensible ! »
S’en suit une avalanche de chiffres, de pourcentages et de percentiles que le commun des mortels ne peut comprendre. Zelenka et McKay se renvoient mutuellement la balle en un jeu de ping-pong particulièrement stressant. Le docteur Weir décide de stopper cette logorrhée.
-« Cela suffit ! McKay, Zelenka, de quoi parlez vous ? »
Zelenka réalise soudain la situation.
-« Excusez moi docteur Weir. »
McKay embraye sur une explication. Son sport favori.
-« L’humidité qui règne dans cette crypte est anormalement élevée. De plus, elle n’est pas stable ce qui, a priori, est normal, mais ici, la variabilité est fortement exagérée. C’est ce qui est étrange. Il y a des zones où la densité de la vapeur d’eau dans l’air est infime et d’autre où elle en est quasiment irrespirable. C’est absolument contre nature ! »[/I

]Elisabeth questionne le docteur Beckett sur l’implication d’une telle découverte et la notion de survie de Sheppard.
-« Le colonel peut il survivre dans ce confinement ? »
Carson semble plutôt serein.
-« Il est évident qu’une forte hygrométrie complique les choses. Sa respiration n’en est que plus laborieuse et fatigante. Sa capacité à se mobiliser doit être réduite. Mais pour tout vous dire, je préfère le savoir vivant et en difficulté dans cette atmosphère lourde et chargée, que mort dans un air pur et aseptisé. »

Teyla intervient.
-« La réponse est sous nos yeux docteur Weir. Regardez l’écran.
-Regardez quoi Teyla ? Il n’y a rien. »

L’écran montre inlassablement une image infra rouge du vide.
-« Justement. Si le colonel n’avait pas survécu à sa chute, il y aurait son corps à l’entrée du gouffre. Hors, celui-ci est apparemment vide. Sheppard a forcement survécu et s’est perdu dans cet abîme. »
Elisabeth se détend un peu et Carson pousse un monstrueux soupir.
Ronon douche froidement ce regain d’optimisme.
-« A moins qu’il y ai quelqu’un dans la grotte. Le corps a très bien pu être déplacé.»
Cette dernière réflexion plonge toute l’équipe dans un mutisme emprunt de tristesse.

McKay sort la tête de son ordinateur.
-« On va être vite fixé. Le robot perçoit une présence vivante. Je le dirige dans cette direction. »

Le MALP avance rapidement dans le noir d’encre. Ses émetteurs retranscrive une image verte mais nette de ce qui se passe sous terre. Soudain l’image se saccade et se brouille.
McKay tente de résoudre le problème.
-« Je ne voudrais pas être défaitiste, ce n’est pas du tout mon genre, mais plus on s’approche du signal de vie, plus il y a d’interférences électriques. Et je n’arrive pas à améliorer la résolution de l’image… Mais qu’est ce que c’est que ce truc encore ?! »
McKay s’anime subitement. Sur Atlantis, Zelenka réagit de même.
Le docteur Weir n’a pas le temps de poser la traditionnelle question car McKay enchaîne.
-« La réserve énergétique de notre robot à l’air de s’épuiser rapidement. On dirait que quelque chose lui bouffe toute son électricité. Pourtant je ne capte aucune donnée permettant de l’expliquer. La seule chose inhabituelle est que plus nous approchons du signal, plus l’hygrométrie augmente. »

McKay interrompt ses explications car sur l’écran la silhouette d’un homme allongé à terre commence à se préciser. Le docteur Weir booste Rodney.
-« Approchez vous Rodney. Vite !! »
Sous les regards médusés de tous les protagonistes, le corps du colonel Sheppard apparaît. Celui-ci est pris sporadiquement de violentes convulsions.
Sur Atlantis, comme sur la planète. Un profond sentiment d’effarement règne.
Elisabeth presse fortement sa main sur sa poitrine. Teyla et Ronon se regardent, impuissants.
McKay, assit par terre, tape frénétiquement sur son clavier puis hurle en tapant du poing sur le sol.
-« Non ! Pas maintenant ! »
Et l’image s’éteint. Le petit robot, privé de sa source énergétique a cessé toute transmission.


Sur Atlantis, c’est l’étonnement le plus complet.
Sur la montagne au contraire, c’est l'énervement et la colère qui dominent.
Ronon, boue littéralement.
-« McKay, faites quelque chose !
-Je ne comprend pas comment la MALP a pu se retrouvé ainsi privé de toute énergie. En dehors du colonel Sheppard il n’y avait aucun signe de vie. Pourtant quelque chose a tout fait pour nous empêcher d’approcher le colonel. Il faut impérativement retourner à la porte des étoiles. Docteur Weir, demandez que l’on prépare un nouveau robot avec cette fois, une batterie renforcée et un haut parleur. Nous arrivons !»
Dernière modification par l'enfanteuse le 05 sept. 2006, 18:10, modifié 1 fois.
On the pages and the text
And I don't really care
What happens next.
La voix éraillée de Dylan tourne en boucle dans sa tête. Spencer aussi voudrait refermer le livre, négliger le futur et laisser le temps en construction l’effleurer sans jamais l’atteindre.
Extrait d'une fanfic Criminal Minds
tyrsia
Avatar de l’utilisateur
Sergent-chef
Sergent-chef
Messages : 165
Inscrit : 07 août 2006, 18:42
Pays : France
Lieu : un petit coin perdu dans la montagne et Montpellier

Re: [Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par tyrsia »

j'ai trouvé que le début de ce chapitre était un peu lent, mais lorsqu'on commence l'exploration de la cavité il y a de nouveau du rythme et la fin du chapitre est tout simplement géniale. Il me faut donc attendre la suite pour connaître le fin mot de l'histoire ... pas cool :lol: .
soular12
Avatar de l’utilisateur
Second Lieutenant
Second Lieutenant
Messages : 201
Inscrit : 19 févr. 2006, 00:06
Pays : france
Lieu : Vacances en Villefranche De Rouergue, Aveyron (12) Sinon étudiant à La Rochelle (17)

Re: [Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par soular12 »

Impeccable comme d'habitude mais je dois dire que j'ai une légère préférence pour ce chapitre car il y a beaucoup plus d'action et les choses se précisent bien cette fois ci et le mystère est bien présent ainsi que le suspens.
De plus, tu respectes bien les caractères des perso, je trouve ca bien. Je pense avoir une petite idée de la cause du déchargement du mini-Malp. Est-ce que tu pourrais juste nous donner un ordre de grandeur pour savoir quand est-ce qu'on aura la suite?
l'enfanteuse
Avatar de l’utilisateur
Premier Lieutenant
Premier Lieutenant
Messages : 321
Inscrit : 11 juin 2006, 13:38
Pays : france

Re: [Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par l'enfanteuse »

merci beaucoup!
pas évident de mètre des mots sur des idées, surtout quand elles sont assez loufoques :lol:
j'aurai voulu continuer sur le même style que le chap 1 et 2, mais c'est impossible..où alors, je n'explique rien et je vous laisse dans l'expectative...pas chic la nana :P
M'enfin, suis contente si vous y trouvez quand même un peu de ryhtme et surtout l'envie de connaître la fin....
@ suivre...donc

Edit:pour Soular.
j'ai presque fini le chap 4 " Evasion " mais je fais gaffe car j'y révèle beaucoup de chose et je veux en garder un peu pour la fin.
En plus, comme je l'ai dit précédemment, c'est pas simple de metre en mot ce que j'ai dans la tête. sinon, ben comme j'écris surtout la nuit, et que mes filles sont rentrées à l'ecole, je pronostiquerai...
chap 4 d'ici quelques jours,
le cinq sera difficile à metre en page je pense donc qu'il faudra me laisser une bonne semaine,
le dernier est déjà bien dans ma tête dons disons histoire close d'ici trois semaines max.
mais ce peut être Deux jours si je chauffe un peu mes neurones...Comme Sheppard! ô le pauv'
Dernière modification par l'enfanteuse le 05 sept. 2006, 19:32, modifié 1 fois.
On the pages and the text
And I don't really care
What happens next.
La voix éraillée de Dylan tourne en boucle dans sa tête. Spencer aussi voudrait refermer le livre, négliger le futur et laisser le temps en construction l’effleurer sans jamais l’atteindre.
Extrait d'une fanfic Criminal Minds
soular12
Avatar de l’utilisateur
Second Lieutenant
Second Lieutenant
Messages : 201
Inscrit : 19 févr. 2006, 00:06
Pays : france
Lieu : Vacances en Villefranche De Rouergue, Aveyron (12) Sinon étudiant à La Rochelle (17)

Re: [Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par soular12 »

Prends ton temps, si je te l'ai demandé, c'était juste pour avoir un ordre d'idée. Ne te presses pas (enfin pas trop), je préfère attendre quelques jours de plus et avoir un super chapitre.
l'enfanteuse
Avatar de l’utilisateur
Premier Lieutenant
Premier Lieutenant
Messages : 321
Inscrit : 11 juin 2006, 13:38
Pays : france

Re: [Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par l'enfanteuse »

Chapitre quatre


Seul

Le colonel se contorsionne dans tout les sens. Sa peau ruisselle de sueur. Ses yeux entrouverts s’agitent de droite à gauche, renforçant le lourd sentiment de terreur qu’inspire son état.
Au plafond s’est formée une fine couche de vapeur d’eau.
Cette insolite brume blanche descend lentement jusqu’au corps de Sheppard, puis le recouvre doucement, tendrement, jusqu’à l’envelopper comme un linceul. Ses mouvements convulsifs se calment aussitôt. Ses membres se relâchent et sa tête se pose délicatement sur le sol.
Si son corps se détend, en revanche son esprit est en suractivité. Ses pupilles sont incroyablement dilatées dans cette pénombre et les mouvements oculaires, loin de s’être calmés se sont amplifiés. Le colonel Sheppard semble plongé dans un très lourd sommeil paradoxal. Son cortex est en pleine activité. Des flux électriques parcourent ses connections neuronales comme un gigantesque feu d’artifice.
Des mouvements de vapeur modifient continuellement l’apparence du nuage. Celui-ci se concentre alors sur la tête du colonel, abandonnant son corps inactif et improductif.
Le REM (Rapid Eye Movement) s’accélère dangereusement. John grimace et laisse échapper un cri plaintif. La masse blanche s’opacifie.


**************************************************************


Cela fait plusieurs semaines que le major Sheppard est retenu à Pul-i-Charki. Une cellule si petite qu’en écartant les bras on peut atteindre les murs latéraux. L’antique prison n’est qu’à trente-cinq kilomètres à l’est de Kaboul.
Si près du monde et si distant de l’humanité.

Dès son arrivé, le major Sheppard a été éloigné des autres prisonniers. Cette mise en isolement, certes le protége de ces codétenus, mais le rend également particulièrement vulnérable. Seul, loin du tumulte de l’incarcération, Sheppard n’a plus aucune prise sur le temps qui s’écoule. Tous ses repères lui ont été retirés. La lumière peut être aveuglante au milieu de la nuit, comme les volets maintenus fermés pendant plusieurs jours. Son rythme quotidien est paradoxalement l’arythmie avec laquelle ses geôliers lui apportent sa pitance…. Quand ils y pensent !
Les premiers temps, il pouvait communiquer avec Jefferson qui occupait la cellule voisine. Tous deux s’entraidaient. Le captain Grant vivait particulièrement mal cette incarcération qui l’éloignait de sa femme et de ses enfants. Souvent il parlait suicide, regrettant n’être pas mort au combat.
Qu’avait-on dit à sa famille ? Sans doute, un bobard monstrueux mais qui grandirait la cause américaine.
Et puis, il y a quelques jours, à moins que ce ne soit quelques semaines, des hommes ont emmené Jeff. Il y a eu des cris et des larmes.
Sheppard s’est agité dans sa cellule, essayant d’interpeller son ami, de faire connaître leurs existences. Mais les gardiens aussi se sont agités…

Un faible rayon de soleil perce entre les volets barricadés de sa prison.
Depuis que Jeff n’est plus là, Sheppard est plus retiré du monde que jamais. Les volets sont définitivement clos et l’unique contact avec l’espèce humaine se résume à la main qui glisse son plateau sous sa porte.
Sheppard regarde les marques de cigares sur la paume de sa main droite.
-« J’espère au moins que c’étaient des Havanes ! »
Ses chevilles et ses poignés gardent les stigmates des fers qui ont servit à le maintenir lors de l’expédition punitive des gardiens.
Il grimace, se lève, et commence une série de pompes.
Depuis cette ultime injustice, le major Sheppard effectue des exercices physiques aussi souvent que possible. Ces efforts lui ont permit de récupérer un aspect presque humain, mais ont surtout contribué à lui redonner une certaine estime de lui-même.

Un bruit de pas interrompt sa séance. Il s’allonge sur la paillasse insalubre et fait mine de dormir profondément.
Le judas s’ouvre puis se referme. Des hommes chuchotent derrière la porte.
Le silence, puis les pas s’éloignent. John ne bouge pas.
Il est habitué au jeu malsain des surveillants.
Finalement la porte de sa prison s’ouvre toute grande. Une intense lumière pénètre dans sa cage. Bien que ses paupières soient fermées, la luminosité paraît brûler ses rétines. Il fronce les yeux, résistant à l’envie de les cacher derrière ses mains.
Un homme avance vers lui et lui donne un coup de pied.
-« Debout l’américain ! »
Ces mots sont expectorés avec haine.
Le gardien jette sur Sheppard une tenue civile et des papiers. Le major a ouvert les yeux. Il attrape machinalement les deux enveloppes avant qu’elles n’atteignent le sol. Le geôlier le regarde étonné puis sort de la cellule, laissant la porte grande ouverte. Ses réflexes ont presque trahis le militaire.
Sheppard enfile la tenue propre et mets en boule son kaftan avec un plaisir non feint. Il ouvre l’enveloppe et y découvre des papiers d’identités.
John hésite sur la conduite à tenir.
Il redoute le piège classique de la fausse évasion. Il sera si facile de l’abattre au moment de sa sortie et de lui mettre sur le dos de monstrueux crimes. Que diront les médias ? John se fiche éperdument des médias, mais il ne veux pas se faire tirer dans le dos comme un lapin.

Sheppard examine attentivement les papiers. Il s’agit d’un passeport et d’un visa Français au nom de monsieur Armand Monceau.
Après une très courte réflexion, le major décide de sortir. Autant affronter l’ennemi dès maintenant, plutôt qu’attendre un hypothétique meilleur moment.
Le gardien l’escorte vers la sortie.
Ses premiers pas dehors sont pénible tant le soleil lui fait mal. Il essaye de prendre un peu de temps pour s’accommoder à la lumière mais le gardien le pousse brutalement avec son arme. Sheppard progresse donc lentement, en traînant des pieds. Il cherche par tous les moyens à garder une certaine maîtrise de leur progression dans la prison. Il regarde de tout côtés, s’attendant à voire surgir de nouveaux tortionnaires.
C’est si amusant de se jouer des prisonniers !

Le major franchit successivement la muraille aux barbelés et la cour de la prison où quelques détenus se dégourdissent les jambes.
Personne ne semble prêter attention à lui. Les fusils mitrailleurs sont immobiles.
Son cœur bât la chamade au moment où le gardien lui fait franchir la porte de fer qui clôt la prison.
Devant lui deux hommes attendent au volant d’une vieille jeep Cherokee.
Le passager tend une grosse enveloppe de papier kraft au gardien. Celui-ci l’attrape puis recule et disparaît derrière l’enceinte de la prison.
La lourde porte s’est refermée…Sheppard, médusé, n’a pas bouger d’un millimètre. Il a du mal à réaliser qu’il est du bon côté de l’enceinte carcérale.

-« Montez major Chaiparde.»
Le passager est sorti de la voiture et lui fait signe de monter. L’horrible accent français est à coupé au couteau. Sheppard prend conscience de son improbable libération. Il adresse au français un sourire puis monte dans le véhicule.
-« Vous êtes bien le major Chaiparde ? »
-« Oui, en tout cas, j’en suis ce qu’il y a de plus proche. »

Il poursuit dans un français presque parfait.
-« Appelez-moi John, s’il vous plaît.
Les deux hommes lui rendent son sourire puis démarrent.
-« Monsieur Chai…John, nous sommes membres d’une ONG basée sur une zone relativement sécurisée. C’est là que je vous conduis. Vous êtes libre maintenant. Détendez-vous, le trajet sera long et nous aurons tout le temps nécessaire pour parler une fois là-bas.»
Le trajet est effectivement assez long et John regarde le paysage défiler sans mot dire. Les deux hommes respectent son silence et se contente de converser doucement.
Le vrombissement du moteur et la sonorité chantante de la langue française bercent Sheppard qui pour la première fois peut vraiment se détendre. Il laisse son esprit vagabondé et s’abandonne avec plaisir au sommeil.


*****************************************************************


-« Non ! Je ne veux pas ! Pas ce souvenir là ! NON ! »

Sheppard reprend conscience de sa présence dans la grotte.
Il n’est plus plongé dans le noir, ou du moins plus complètement. Il regarde autour de lui la brume qui l’entoure et qui dégage un petit halo de lumière. Le colonel est surprit par l’étrange sensation d’être dans une serre tropicale, la chaleur et le plaisir en moins !
Pour éponger son visage ruisselant d’eau, Sheppard cherche à lever son bras mais celui-ci semble peser une tonne. Le colonel ne lutte pas et se contente de rester ainsi immobile.
L’eau qui suinte sur son corps est légèrement chaude.
Au contact de sa peau, elle s’épaissit en une gelée blanchâtre qui se fraye un chemin dans sa bouche puis coule lentement sur sa langue, dans son palais. Sheppard secoue la tête et crache l’infâme substance.
La brume légère qui entoure le colonel Sheppard s’opacifie brutalement puis se met à dégouliner sur son visage avec plus de puissance. Le colonel ferme la bouche mais l’épaisse matière s’introduit de force dans la commissure de ses lèvres.
L’eau a un désagréable et très prononcé goût métallique qui lui donne l’impression de sentir du sang couler dans sa gorge. Il n’arrive pas à se débarrasser de ce sentiment. Sa respiration devient difficile, il lutte pour garder le contrôle de soi, mais la panique le gagne rapidement.

A force de volonté le colonel Sheppard réussit tout de même à se mètre à genoux.
Il frotte sa figure avec ses mains, mais le gel glisse entre ses doigts et continu de s’écouler en force dans sa bouche et dans son nez. Sheppard donne finalement des coups de poings au hasard autour de lui, cherchant à atteindre un ennemi invisible.
Epuisé par cet effort vain, il tombe à terre. Allongé au sol, figé dans son impuissance, il se laisse porter par les sensations qui l’assaillent. Une douce torpeur s’empare de lui.
Douce ? Peut-être pas tant que ça.
Il ne résiste plus et se laisse envahir. Qu’il est bon de ne plus lutter !
Le colonel Sheppard ferme les yeux, le sommeil qui l’accueil semble si paisible.
Il ferme les yeux, et sombre…
La brume pénètre profondément dans son corps. Sa respiration se fait plus superficielle, ses traits se détendent.
Une dernière pensée … « Le calme avant la tempête » … Puis le néant.


*****************************************************************


Du sang coule dans sa bouche.
-« Excusez-nous ! Vous n’êtes pas blessé ? »
Sheppard ouvre brutalement les yeux. Quelques secondes lui sont nécessaires pour se souvenir. Il est dans le Cherokee en route pour le bâtiment de l’ONG.
Dans le Cherokee… la tête par terre et les pieds sur les fauteuils !
Les deux hommes le regardent en réprimant un fou rire mal venu.

-« Désolé, la route est très mauvaise ici, je n’avais pas vu « le nid de poule » au milieu de la chaussée.
-Pas de problème. Je suppose que je me suis un peu assoupi. »

Sheppard s’essuie la bouche d’un revers du bras. Il s’est un peu mordu la lèvre en se cognant par terre, rien de grave.
-« On est encore loin ? »
-« Non, regardez, c’est la toile de tente verte là-bas. »

Le conducteur désigne une grande toile de style militaire.
Alertée par le bruit du véhicule, une femme, couverte de la burqa bleue imposée par les Talibans, sort précipitamment de la tente et leur adresse de grands signes.
Les trois hommes descendent de la jeep. La femme vient à leur rencontre.
-« Entrez major Sheppard. »


*******************************************************************


-« Entrez docteur Weir. »
La porte du laboratoire s’ouvre sur Elisabeth et Teyla. Le docteur Weir s’approche de Rodney.
-« Le nouveau module est presque prêt. Avez-vous trouvé quelque chose d’intéressant ?
- Oui. Regardez ces images. Je vous les mets au ralenti avec une meilleure résolution numérique et un éclairage différent. Regardez, que voyez-vous…là ?
»
Teyla et Elisabeth ont le nez collé à l’écran. Rodney leur désigne une zone précise située au dessus du corps de Sheppard.
-« Là, on distingue nettement la forte humidité qui règne dans la grotte. Mais bizarrement, les données fournit par le MALP sont en complète contradiction avec cette masse brumeuse. Maintenant regardez…
Ces images sont prises quelques minutes plus tard. Le nuage est descendu vers le colonel et semble se concentrer essentiellement vers son cortex. »

Le docteur Weir n’y comprend rien.
-« Qu’est ce que vous essayez de nous expliquer Rodney ? Soyez un peu plus clair.
-Et bien je pense que cette brume n’est pas ce qu’elle semble être. C’est elle qui entretient l’état convulsif du colonel Sheppard. Je pense aussi que c’est elle qui a absorbé l’énergie du robot.
-Vous suggérez une entité comme celle qu’avait libéré Jinto ?
-Oui et non. Oui, je pense que cette masse brumeuse peut être qualifiée d’entité en tant qu’individualité. Mais je ne crois pas qu’elle soit formée d’énergie, comme celle d’Atlantis. Je pense qu’elle utilise les molécules d’eau pour se créer un corps consistant et ainsi pouvoir manipuler la matière. L’électricité lui sert uniquement de carburant. Cela expliquerait les modifications de la paroi du tunnel, ainsi que la mort prématuré de notre mini-MALP.
-Si je vous ai bien comprise, on a affaire à un être, ou des êtres, qui fonctionnent à l’électricité et utilisent la vapeur d’eau pour se donner une apparence.
-Oui, et pour pouvoir interagir sur le monde environnant… Et sur le colonel Sheppard.
J’ai quelques théories à ce sujet. J’espère que le module nous en apprendra davantage.»


Zelenka contact le docteur Weir par radio.
-« Le nouveau mini-MALP est opérationnel Docteur Weir.
-Très bien, nous arrivons. »

Tous trois se dirigent vers la porte des étoiles.


*****************************************************************


Couché sur le côté, la joue collée sur le sol brute et mouillé de la grotte, le colonel Sheppard semble en pleine transe. Ses yeux, mi-clos, paraissent lire un texte invisible et ses lèvres prononcer un texte muet.


*****************************************************************


-« C’est Naïla, qui nous a parlé de vous. »
L’homme qui parle s’appelle Pierre-Marie Landré. Il vivait en Afghanistan bien avant le début des conflits et a souhaité y rester pour fonder sa propre organisation humanitaire.
PML, comme il aime se faire appeler, a laissé partir sa femme et ses enfants pour la France, mais son pays de cœur reste l’Afghanistan.
-« Naïla était présente lors de votre capture. Cela a été long et difficile de vous faire libérer. Votre gouvernement, comme le notre d’ailleurs, préfère ignorer votre existence. Heureusement, je suis bien intégré ici et j’ai beaucoup d’amis. On a ainsi pu graisser la patte de vos gardiens pour obtenir votre libération. »
Le major Sheppard est assit à une table rudimentaire. Il tient fermement un verre de thé fumant entre ses deux mains, posées dessus comme s’il récitait une prière. Il avale une gorgée du précieux breuvage avant de questionner davantage les deux français.
-« Pourquoi ?
-Parce que ça fonctionne comme ça ici. Comme toujours en temps de guerre. L’ignorez-vous ?
-Non, je veux dire, pourquoi notre gouvernement nous a lâché ?
-Ah ça ! Après la destruction de leur base, les extrémistes ont libéré la zone et les forces de la coalition internationale s’y sont implantées. De ce point de vue, votre mission était un succès.
-Mais à quel prix ! »


Sheppard semble se refermer sur lui-même et PML laisse passer quelques secondes de silence avant de poursuivre.
-«Oui, justement ! Le chef de l’organisation qui vous a capturé, a aussi volé l’un de vos hélicoptères furtifs RAH-66.
-Oui, celui du captain Grant. Le mien a été pulvérisé.
-C’est exact. Mais voyez-vous, dans les jours qui ont suivi, les talibans l’on utilisé contre une base alliée, faisant beaucoup de dégât et plusieurs victimes. Les Etats-Unis ont eu bien du mal à se justifier. Se faire piquer un engin d’une telle valeur et d’une telle puissance, ça la fiche mal pour une nation comme la votre.
Nous encore, on aurait simplement dit dans les médias : sacrés français!
Et ça aurait finit en boutade, mais votre gouvernement lui, n’a pas aimé du tout ! »

Le major Sheppard est atterré.
-« Et le chef taliban ?
-D’après nos sources il serait mort dans un conflit interne. Mais en vérité, nous ne savons pas grand-chose.
-Les autorités américaines savent que vous m’avez libéré ?
-Oui, elles nous ont même aidé, officieusement du moins.
En faite, la version officielle est qu’un soldat de l’armée américaine… aucun nom n’a jamais filtré dans les médias. Qu’un soldat aurait détourné son hélicoptère pour le vendre au plus offrant. Vous êtes considéré comme un « mercator » pour reprendre le terme employé par vos patrons. »

Ce mot choque le major Sheppard. Il pose brutalement son verre sur la table. Un peu de liquide chaud se renverse.
-« Je ne suis pas un mercenaire !
-Non, mais c’est la version officielle. »


La femme en burqa s’approche et essuie le thé renversé. Elle était restée distante et le major Sheppard avait complètement oublié sa présence. Il la regarde s’activer puis lui arrête gentiment le bras.
-« Non, laissez moi faire. »
La jeune femme lui laisse son torchon mais reste là sans bouger. PML fait les présentations.
-« Major, je vous présente Naïla. »
Naïla soulève son voile bleu, découvrant un sublime visage tanné par le soleil afghan. Ses yeux sont d’un vert profond.
-« Bonjour major Sheppard, je suis ravie de vous savoir en sécurité.
-On se connaît ?
-Oui et non. »

Son sourire lumineux réchauffe le cœur glacé du major.
-« Je distribue des médicaments dans les camps de réfugiés. C’est ainsi que j’aide mon peuple à surmonter les fléaux de la guerre.
Je vous ai vu traverser le campement alors que je sortais chercher un peu d’eau pour une vieille femme. C’était avant votre capture. »

Elle se tait de peur de remuer trop de souvenirs qu’elle sait être douloureux.
-« Pourquoi ne pas nous avoir dénoncer ?
-Je ne suis pas là pour faire la guerre !
De plus, si vous aviez voulu tuer les réfugiés, vous auriez fait sauter tout le village, non ? »

Sheppard ne répond pas, se contentant d’acquiescer de la tête.
-« Je vous ai observé. »
Elle s’interrompt, rougissante.
-« Il émanait de vous, une aura particulière. A un moment vous avez arrêtez d’avancer et j’ai eu peur pour mes amis. C’est alors que je vous ai vu remonter une couverture sur un enfant endormit. La nuit était vraiment très fraîche, ça m’a touchée. »
Sheppard garde la tête baissée, il n’ose pas regarder Naïla en face.
-« De retour au dispensaire, j’ai parlé de vous et de votre ami à Pierre-Marie. Je lui ai aussi parlé de vos conditions de détention. Il a été extraordinaire. »

Le major se lève brutalement, renversant son siège au passage.
-« Jeff ! Il était à la prison avec moi. »
PML pose une main compatissante sur l’épaule du major.
-« Il a été déplacé sur un autre lieu d’incarcération. Peut être on-t-il eu vent de votre future libération. Toujours est-il que nous n’avons pas réussi à soudoyer ses geôliers. C’est une toute petite prison, mais ce sont des moudjahiddins qui la contrôlent et nous n’y avons pas nos entrées.
-Il faut impérativement que je contacte mon état majeur. Il faut le libérer. »



*****************************************************************


McKay regarde l’image défiler sur son écran. Ronon et Beckett sont auprès de lui.
-« regardez ! »
Le cri de Teyla fait sursauter toute l’équipe.
-« Regardez le trou, il se referme ! »

Effectivement, l’orifice d’entrée du tunnel se colmate derrière le mini-MALP.
McKay retourne rapidement à son ordinateur.
-« Bon sang, faut se magner, si le tunnel se bouche sur le robot, nous perdrons tous contact avec Sheppard. »
Les picots télescopiques du petit MALP se rétractent. La merveille de technologie se met à glisser follement le long du canal puis se pose mollement avec son cousin d’air sur le plancher caverneux.
Un kilomètre au dessus, c’est un soulagement général.
-« Docteur Weir, notre réception est impeccable. Quand est-il sur Atlantis ?
-Aucun problème Rodney. Pourquoi le MALP est tombé si brutalement dans le conduit ?
-Simplement parce qu’il était poussé aux fesses !
Excusez-moi docteur Weir.
Tout semble confirmer mon hypothèse d’une entité qui contrôle la terre. Notre adversaire n’apprécie visible pas notre intrusion.
-Est-ce que le robot résistera à une attaque.
-Sans l’ombre d’un doute. Sa batterie est renforcée et protégée par une gaine absolument impénétrable.
-J’espère que vous avez raison. »


La tension est à son comble sur Atlantis comme sur la planète.
Le robot espion progresse vers le dernier point de contact avec le colonel Sheppard.
L’image est merveilleusement nette. On distingue facilement les zones d’épaisse humidité et celles désertées par l’étrange forme de vie.
Le colonel Sheppard n’a pas bougé, il est toujours allongé au sol, à quelques mètres du premier mini-MALP.
Le nouvel espion s’approche davantage.
L’équipe atlante visualise parfaitement la brume qui s’approche du robot, s’opacifie puis s’évapore et disparaît.
McKay jubile.
-« Ils ont abandonné ! Notre robot ne les intéresse plus, puisqu’il ne peut leur fournir de l’énergie. De plus, étant parfaitement étanche, il n’est absolument pas manipulable. »

Le petit automate s'avance….


****************************************************************


Le major Sheppard porte la tenue réglementaire de l’air force. Bien que rasé de prêt, son visage garde les marques de sa douloureuse incarcération.
Sans avoir franchit la moindre étape hiérarchique, le major Sheppard, pénètre le sacro-saint bureau du général Grégory Langton.
Le général est un homme affable mais très respectueux de la discipline militaire. Ses hommes l’on bien entendu surnommé «Papy Boyington», du nom d’un pilote prénommé également Grégory et rendu célèbre grâce aux « têtes brûlées ». La comparaison s’arrête pourtant là. Langton n’ayant rien d’un fêtard alcoolique.
-« Général ! »
Le général est assit derrière son bureau, apparemment accaparé par une liasse de papiers. Il ne relève pas la tête à l’entrée du major.
-« Major Sheppard. Je vois que votre détention n’a pas amélioré votre discipline. Que me vaux cette irruption dans mon bureau ?
-Général, il faut absolument envoyer une équipe délivrer le captain Grant.
-C’est malheureusement impossible.
-Pourquoi ? »

Le général se lève et tape du poing sur sa table, faisant voler la majorité de la paperasse.
-« L’état major n’a pas à se justifier major Sheppard ! »
Il se radoucit en se laissant choir sur son fauteuil.
-« Vous connaissiez parfaitement les risques de votre mission major. La captain Grant également. Officiellement il a disparu au combat. Sa femme touche une substantielle pension et ses enfants sont pupilles de la nation.
-Alors vous le laissez tomber. Non, vous n’avez pas le droit de lui faire cela.
Général, on n’abandonne jamais l’un des siens.
-A qui croyez-vous parlez jeune homme ? »

Sheppard fait les cents pas dans la pièce. Il sert les poings avec rage et détermination.
Le général tente de calmer la situation explosive.
-« Pour le moment nous ne pouvons rien faire pour le captain Grant sans compromettre une situation sur le terrain qui est déjà particulièrement délicate.
-Alors c’est moi qui m’en occuperai !
-Major, ne faite rien que vous pourriez regretter. Toutes désobéissance vous vaudrait la cour martiale. Major Sheppard ?!»

Le général est seul. Le major Sheppard a quitté brusquement la pièce, claquant violemment la porte derrière lui.
-« John, ne faites pas de bêtise. »


************************************************************


Le petit automate s'avance….

Sur l’écran d’Atlantis apparaît le visage blafard du colonel Sheppard. Il semble relativement calme, comme en sommeil.
Moins d’un mètre du militaire endormi…
Le sommeil de John n’est finalement pas si calme que cela. Ses yeux trahissent le sommeil paradoxal. Celui du rêve. Ou plutôt du cauchemar à en croire les grimaces et gémissements que fait le colonel.

McKay enclenche plusieurs touches de son clavier portatif. Le mode son est ouvert. Les hauts parleurs d’Atlantis se mettent à cracher les geignements et les phrases hétéroclites que prononce le malheureux Sheppard.

-« Non, vous n’avez pas le droit de lui faire cela.
-Alors c’est moi qui m’en occuperai ! »



****************************************************************

-« Naïla, il faut que vous m’aidiez. »
John Sheppard a repris sa tenue civile pour rejoindre ses nouveaux amis au dispensaire.
PML intervient.
-« John, votre plan me paraît sinon irréalisable, du moins très dangereux. Naïla risque gros. Vous savez ici, les femmes sont sévèrement sanctionnées. C’est la mort que vous lui offrez.
-Non, je vous promets qu’il n’en sera rien. »

La jeune afghane regarde paisiblement Sheppard. Elle semble puiser en lui des ressources inimaginables.
-« Je viendrai avec vous John. »



... @ suivre...
On the pages and the text
And I don't really care
What happens next.
La voix éraillée de Dylan tourne en boucle dans sa tête. Spencer aussi voudrait refermer le livre, négliger le futur et laisser le temps en construction l’effleurer sans jamais l’atteindre.
Extrait d'une fanfic Criminal Minds
tyrsia
Avatar de l’utilisateur
Sergent-chef
Sergent-chef
Messages : 165
Inscrit : 07 août 2006, 18:42
Pays : France
Lieu : un petit coin perdu dans la montagne et Montpellier

Re: [Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par tyrsia »

l'histoire se bonifie avec le temps. Les descriptions sont vraiment bien (depuis le début d'ailleurs) et réalistes. Même si le rythme était un peu plus lent cette fois ci c'est toujours aussi bien et ça tient la route.
l'enfanteuse
Avatar de l’utilisateur
Premier Lieutenant
Premier Lieutenant
Messages : 321
Inscrit : 11 juin 2006, 13:38
Pays : france

Re: [Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par l'enfanteuse »

Au départ le chapitre 4 s'intitulait évasion. Mais il était bien trop long, donc je l'ai scindé en deux. voici la seconde partie. Donc rythme pas plus rapide (désolée Tyrsia ^_^ ), mais faut bien expliquer les choses. Les deux derniers chapitres devraient être plus rapide...
Merci à ceux qui me lisent. Et comme d'hab, si incohérence ou grosse faute n'hesitez pas à me prévenir que je corrige.
bonne lecture.


Chapitre cinq

Actions et conséquences




Le docteur Beckett est soucieux. Il est en communication avec le docteur Weir à qui il dresse un état des lieux.
La situation médicale de Sheppard est préoccupante.
-« Le colonel est en plein délire. Il a vraisemblablement de la fièvre. Bien que n’ayant pas de blessure apparente, il semble souffrir le martyre.
-Que pensez-vous de ces propos ?
-Ils sont parfaitement incohérents. Ils relatent sans doute son hallucination. »


Beckett, Teyla et Ronon sont concentrés sur l’écran d’ordinateur. McKay quand à lui, continu de programmer les consignes au mini-MALP.
Il s’arrête soudain, fière de lui.
-« Voila, on va pouvoir communiquer avec le colonel.
Docteur Weir, je vous laisse la parole. »


Du centre de contrôle d’Atlantis, Elisabeth Weir, essaye d’entrer en contact avec le militaire.
-« Colonel Sheppard, ici Weir, vous m’entendez ? »

Sur terre, comme dans la cité, tout le monde retient son souffle.
Quelque part à un kilomètre sous la surface, le colonel Sheppard s’agite et grimace de plus belle. Elisabeth continue ses appels.
Après une dizaine de minutes, le colonel Sheppard semble se calmer et chercher à atteindre la voix de Weir. Sa tête tourne très doucement vers la droite puis vers la gauche, à la recherche de quelque chose d’invisible.
Weir et Zelenka se regardent confiant.
Teyla saute au cou de Ronon qui reste stupéfait. Elle se reprend aussitôt. Souriante, elle félicite le docteur McKay.
-« Bravo Rodney, ça a marché.
-Oui, il a bien perçu la voix de Weir. Maintenant, il reste à le faire sortir de sa léthargie et ça, croyez moi, ce sera plus bien plus compliqué.
-Ne soyez pas pessimiste Rodney. Il est vivant et il réagit au son de nos voix, c’est déjà un bon départ non ?
-Mouai…. »


Sur Atlantis, le docteur Weir continue de stimuler Sheppard.
-« Colonel Sheppard ? John vous m’entendez ? »


***************************************************************


-« John, vous m’entendez ?
-Excusez-moi Naïla, j’avais l’esprit ailleurs.
-Va falloir vous réveillez si vous voulez que notre plan fonctionne ! »

Sheppard la regarde droit dans les yeux et sourit franchement.
Naïla est décontenancée. C’est la première fois qu’elle voit l’américain autrement que rongé par la peine et la haine.
-« Qu’est ce qui vous fait rire ?
-Vous. »

Le major attrape Naïla et la sert tendrement dans ses bras. Sa tête posée sur l’épaule de la jeune fille, il respire les effluves de son parfum épicé.
-« Vous parlez de NOTRE plan. J’ai parfois l’impression que c’est vous qui portez toute l’expédition sur vos épaules.
-En l’occurrence pour le moment, c’est vous qui êtes sur mes épaules…John. »

Sheppard rit de plus belle en se redressant. Il n’a pas pour autant lâché la jeune femme. Naïla est envoûtée par son charme et sa fragilité.
-« John, je sais à quel point cela vous tiens à cœur.
-Merci Naïla. »

John se rapproche doucement de la jeune femme. Leurs visages sont si proches qu’il perçoit la respiration de Naïla qui s’accélère.
Le major Sheppard s’approche encore du doux visage et pause délicatement ses lèvres sur sa joue, en un tendre baisé.
-« Merci pour tout. »
Changeant complètement d’attitude, le major se redresse et rejoint PML au véhicule.
-« C’est le moment PML. Je vais entrer dans la prison avec Naïla. Vous savez ce que vous devrez faire.
-A dix-neuf heure, quand commencera la prière, j’actionnerai le …
-Dix-neuf heures???
-Enfin, je voulais dire à sept heures, ce soir. »

Sheppard rigole.
Naïla n’est pas la seule à succomber au charme du militaire.
Pierre-Marie regarde Sheppard, amusé.
-« Vous avez changé John.
-C’est l’espoir. En prison, c’est ce qui manque le plus cruellement. »



************************************************************


Malgré l’apaisement que lui octroie la voix du docteur Weir, le colonel Sheppard reste prisonnier de son délire. Ses paupières se sont progressivement refermées sur ses yeux agités.
Il paraît calme, reposé et parle lentement. Ses mots sont chuchotés d’une voix plus cohérente.
-« Espoir. Naïla. Merci Naïla, merci Pierre-Marie. »

Soudain son visage se crispe comme frappé d’une violente douleur. Le colonel se contracte sous le coup de désagréables nausées. Entre deux spasmes, il vomit d’impressionnantes quantités de gelée blanche avant de s’effondrer, vidé littéralement et physiquement.
Quelques minces filets laiteux mêlés de sang, coulent de la commissure de ses lèvres. Il déglutit péniblement puis se remets à parler d’une voix étrangement gutturale.
-« Non, John, tu n’as plus d’espoir. Personne ne t’attend. Nulle part ! John, tu es seul, tu l’as toujours été.
-Non, ce n’est pas vrai Naïla m’attend ! »

Cette fois-ci, la voix est geignarde, à la manière d’un petit enfant.
Comme dans un mauvais remake de « Dr Jekyll and Mr Hyde », le colonel Sheppard alterne les attitudes.
Lorsque sa voix se fait dure et cruelle, il fronce ses traits et parle avec un sourire sarcastique. A l’inverse, lorsqu’il se fait fragile et plaintif, son corps se recroqueville sur lui-même et de grosses larmes coulent sur ses joues.

Ce dialogue entre Sheppard et…lui-même, est surréaliste.
« -Ha ha ha, comme tu es naïf ! Naïla ne t’a jamais aimé, sinon, elle serait partit avec toi !
-Ce n’est pas vrai, ce n’est pas vrai. Tu mens !
-Qui ment ? Ici, il n’y a que toi, tu le sais bien ! »

Le colonel Sheppard se remet à geindre et à s’agiter.

Le calme est loin et la tempête fait rage.


**********************************************************


Le docteur Weir est consternée par l’agitation de Sheppard.
Le voir s’auto flageller verbalement est très dure à encaisser. Les gros plans que transmet le petit robot, saisissent d’effroi tout le personnel d’Atlantis.
La douleur du colonel y est exposée impudiquement aux regards de tous.

Depuis une demi-heure, Elisabeth parle au colonel, essayant de lui faire reprendre conscience du lieu où il se trouve. Il semblait plus calme, plus serein. Et puis subitement, la crise de delirium a commencé.
-« Qu’est ce qui se passe ? Docteur Beckett ? »

Installé devant l’écran de McKay, le docteur Beckett est étonné.
-« Je ne sais pas. Tous les paramètres qui sont retransmit par le robot tendent à prouver que le colonel va physiquement bien.
-Vous appelez ça, allez bien !
-Non, mais, il ne souffre d’aucune blessure. Le scanner est formel.
-Moi, ça ne m’étonne pas du tout ! »

McKay intervient comme à son accoutumé, au milieu de la conversation d’Elisabeth et de Carson.
Le docteur Weir est furieuse.
-« Maintenant ça suffit les cachotteries. Dites nous quelles sont vos hypothèses, puisqu’elles semblent exactes.
-Et bien, pour tout vous dire je pense que l’entité… »

Le scientifique n’a pas le temps de jouer au professeur car un cri déchirant retenti dans les hauts parleurs.


***************************************************************


Cinq femmes entièrement recouvertes par la toile bleue afghane, avancent lentement dans la cour de l’insalubre prison.
A l’entrée du compartiment carcéral, un gardien attrape l’une d’elle.
Un peu en retrait, la jeune femme s’était isolée du groupe. Sans doute une nouvelle ignorant qu’ici, mieux valait ne pas être seule.
C’est l’heure de la visite des épouses. Les gardiens le savent et attendent ce moment avec plaisir. La jeune femme se débat quelques minutes puis suit le surveillant vers un baraquement en bois.
Les autres poursuivent leur chemin, faisant mine de ne rien voire derrière leur visière en fil de fer.
Au parloir, les détenus profitent de la présence des femmes et de leurs baluchons remplis de denrées. Quelques légumes frais, un peu de pain, bref, ce que les geôliers ont bien voulu laisser passer.

C’est l’heure de la prière. Les femmes sont conviées vers la porte.
Soudain, une immense flamme jaillit du baraquement en bois.
Un gigantesque feu embrase la vétuste prison.
Les gardiens tentent à la fois de contrôler l’incendie, les prisonniers qui manifestent leurs angoisses et les femmes qui prisent de panique, courent dans tous les sens.
Un tir de fusils mitrailleurs calme les esprits.
Les prisonniers sont raccompagnés vers des cellules plus isolés et les femmes escortées vers la sortie.
Dans la cohue, l’une d’elle à semble-t-il été blessé. Elle boite et progresse difficilement.
La lourde porte se referme derrière les six burqas bleues, laissant la prison à son agitation.

Dehors, c’est le silence qui règne.
Les femmes se séparent chacune de leur côté.
La femme blessée avance lentement vers un véhicule garé à peu de distance. Avec l’aide du chauffeur, elle s’assoie à l’avant puis cherche à retirer sa burqa.
-« Non, pas tout de suite, attendez ! »
PML démarre la vieille bagnole dégotée on se sait où, contourne un groupe de maison et stationne de nouveau. Le moteur ronronne silencieusement.
A une centaine de mètres l’une de l’autre, deux femmes se dirigent vers le véhicule. Toutes deux pénètrent dans la voiture.
Pas un mot.
PML roule tranquillement, laissant au loin le village qui raisonne soudain des hurlements d’une alarme.

La femme blessée retire sa burqa, dévoilant les traits décharnés de Jefferson Grant.
Il se jette dans les bras de la femme assise derrière lui.
-« Merci John, merci ! Je savais que tu ne m’abandonnerais pas !
-Hum hum ! »

Une main se pose sur l’épaule de Jeff qui relâche son étreinte. Une burqa bleue vole dans l’habitacle de la voiture. Jeff découvre alors le visage radieux du major Sheppard. John est tout miel.
-« Si tu ne laisse pas Naïla respirer, je crains de devoir te ramener fiça au pénitencier !
-Pardon ? »

Sous le regard étonné de Jeff, la femme qu’il avait prit pour le major retire sa burqa.
-« Bonjour captain, je suis Naïla. »
Jefferson reste un instant surprit de sa méprise, puis réagit en serrant de plus belle sa prise.
-« Merci Naïla. »

Dans le véhicule, les larmes ont cédé la place aux rires.


****************************************************************


Sur l’écran, le visage ravagé de Sheppard se modifie sans cesse. Tel un mime, le colonel exprime tour à tour les sentiments les plus diverses. Etonnement, dès que ceux-ci relève du plaisir ou du moins de la quiétude, la voix caverneuse refait son apparition.
-« Non, pas de rire, vous n’avez pas le droit !! Non, Naïla ne t’aime pas !
-Arrêtez, arrêtez ! »

Sheppard est en proie à une magistrale crise de nerfs. Il cri, hurle, se débattant contre un adversaire fantomatique.


Le docteur McKay ne peut développer davantage ses explications aux docteur Weir, tant il reste médusé. Toute l’équipe est hypnotisée par l’hystérie du colonel.
Le docteur Weir tente d’atténuer sa souffrance par des mots d’apaisement.
-« John, c’est Elisabeth, tout va bien. Tout cela n’est qu’une illusion. John, calmez-vous. »
Loin de se calmer, Sheppard s’agite de plus en plus.
-« Non ! Laissez-le, c’est uniquement ma faute ! »


*******************************************************************


Le général Langton tire profondément sur un énorme cigare. L’épaisse fumée emplit son bureau d’une odeur âcre.
-« Il a fallu que vous vous en mêliez ! »
Face à lui, le major Sheppard et le captain Grant sont au garde à vous.
Sheppard quitte bien vite la position militaire et plaque bruyamment ses mains sur le bureau du général.
-« Sauf le respect que je vous dois, général, il fallait bien que quelqu’un le fasse. »
Le général fulmine.
-« Je vous avais ordonné de ne pas vous en occupez ! »
Jefferson, resté discrètement en retrait de la conversation, ne peut qu’intervenir.
-« Et vous m’auriez laissé mourir dans mon cachot ?
-C’est exact ! Le gouvernement américain vous paie pour cela ! »

Il s’adoucit et poursuit plus prosaïquement.
-« Bon, maintenant que c’est fait, il va falloir que je m’explique au haut commandement. Sheppard, vous aurez du mal à échapper à la cour martiale pour désobéissance aux ordres. Il en est de même pour vous, captain Grant. Par votre manque de réflexion, vous avez entraîné la mort de précieux collègues et la destruction d’un matériel onéreux. Savez-vous que vos Comanches coûtent à l’armée plus de cinquante millions de dollars…chacun ! »
Sheppard s’insurge.
-« Ce n’est pas possible !
-Qu’imaginiez-vous ? Ils ne sont pas en papier mâché.
-Non, je veux dire que le captain Grant n’a absolument rien à se reprocher. Il n’a fait que se conformer à mes ordres de missions. Ni plus, ni moins. Il est hors de question qu’il soit présenté devant la cour martiale.
-Et il est hors de question que vous me parliez ainsi major ! »

Le malheureux captain ne sait comment désamorcer la tension explosive qu’il règne entre Sheppard et « papy Boyington ».
Il se redresse et claque des talons en un salut impeccable.
-« J’assumerais mes actes, général Bo…Langton. »
Sheppard l’attrape par le bras.
-« N’importe quoi ! Tu me dois rien Jeff. Inutile de me couvrir. »
Il entraîne son ami vers la porte et le fait brutalement sortir.
-« Laisses moi seul avec le général.
-Mais John, je veux assumer…
-Dehors !! »

Le major Sheppard claque la porte au nez de son ami et se retourne vers le général.
-« Général, il faut que nous parlions.
-Commencez par baisser d’un ton, major. Et sachez que je n’apprécie vraiment pas la tournure des évènements. Ceci dit prenez un siège et racontez moi l’histoire telle qu’elle s’est vraiment déroulée. Gardez pour plus tard vos manigances, je ne veux que la vérité.
Je vous écoute. »


Jeff est assit devant le baraquement militaire.
Cela fait plus de deux heures que John est enfermé avec le pitbull. La veille, le captain Grant a remit au général son rapport. Celui-ci l’a longuement interrogé sur les ordres de missions et Jeff n’a pas caché son implication et sa bévue de débutant. Il se sent profondément coupable du décès de Paddin et Wyatt. Ses joues se couvrent de rouge. Il pense à sa famille et au déshonneur.
Le major Sheppard s’assoit tranquillement au côté de Jeff, le sortant de sa rêverie mélancolique.
-« Qu’est ce que tu as fais John ? Pourquoi vouloir me couvrir ?
-Parce que tu as Pamela et les enfants qui t’attendent au ranch. Jeff, je suis responsable de ce qui c’est passé. Que tu le veuilles ou non, j’étais le chef de mission et en tant que tel, la responsabilité m’incombe à cent pour cent.
-Et maintenant ?
-Maintenant tu vas rentré chez toi, auprès de Pam et oublier toute cette histoire. Le général, va nous couvrir et nous ne passerons pas en cour martiale.
-Et toi ?
-Ne t’inquiète pas pour moi. Papy aurait bien aimé me rétrograder mais pour les hommes, je suis un héros ! »

Le major Sheppard bombe le torse, jouant le play-boy. Grant ne se déride pas. Il sait pertinemment que pour John, l’armée est la seule famille qu’il n’ait jamais connue. Une famille avec laquelle il est en perpétuel conflit, mais une famille qu’il aime… Et qui l’aime !
-« Je vais quitté l’Afghanistan et me faire oublier quelques temps. Ne t’inquiètes pas pour moi. Le général m’a trouvé un petit coin sympa où je ne risque pas de faire de mauvaises rencontres. Un coin paumé, loin de tout danger, loin des tracas de la guerre.
-Bref un endroit où tu vas mortellement t’ennuyer. »

Sheppard et Grant sont pris d’un intense fou rire.
-« Tu me manqueras major.
-Toi aussi captain ! »

Ils quittent bras dessus dessous les murs de l’enceinte militaire. Les échos de leurs rires transpercent la nuit afghane.

@ suivre....

je suis prète à parier que vous avez deviné quel est ce coin paumé dont parle le major.
@ plus
On the pages and the text
And I don't really care
What happens next.
La voix éraillée de Dylan tourne en boucle dans sa tête. Spencer aussi voudrait refermer le livre, négliger le futur et laisser le temps en construction l’effleurer sans jamais l’atteindre.
Extrait d'une fanfic Criminal Minds
tyrsia
Avatar de l’utilisateur
Sergent-chef
Sergent-chef
Messages : 165
Inscrit : 07 août 2006, 18:42
Pays : France
Lieu : un petit coin perdu dans la montagne et Montpellier

Re: [Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par tyrsia »

CITATION je suis prète à parier que vous avez deviné quel est ce coin paumé dont parle le major.
euh, l'Antarctique ?
CITATION Donc rythme pas plus rapide (désolée Tyrsia  ),
Bah pas grave c'est toujours aussi bien. Mais j'ai la légère impression que les gardes ne savent pas compter.
Dernière modification par tyrsia le 10 sept. 2006, 13:59, modifié 1 fois.
soular12
Avatar de l’utilisateur
Second Lieutenant
Second Lieutenant
Messages : 201
Inscrit : 19 févr. 2006, 00:06
Pays : france
Lieu : Vacances en Villefranche De Rouergue, Aveyron (12) Sinon étudiant à La Rochelle (17)

Re: [Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par soular12 »

Spoiler
Cheyenne Mountain par exemple?
Bien la fic, j'adore. Surtout lorsque Sheppard se parle à lui même, t'as vraiment bien réussi ce passage. Un seul bémol, je trouve que l'on n'avance pas beaucoup du coté d'Atlantis.
Mis à part ca, je n'ai qu'un seul mot à dire GENIAL
l'enfanteuse
Avatar de l’utilisateur
Premier Lieutenant
Premier Lieutenant
Messages : 321
Inscrit : 11 juin 2006, 13:38
Pays : france

Re: [Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par l'enfanteuse »

CITATION (tyrsia,Dimanche 10 Septembre 2006 à 12h58) Bah pas grave c'est toujours aussi bien. Mais j'ai la légère impression que les gardes ne savent pas compter.
C'est surtout qu'ils n'imaginent pas un instant que la femme soumise, puisse ne plus l'être. Du coup, on ne donne pas d'importance aux femmes. Sortez de là qu'on éteignent le feu et gèrent les prisonniers hystèriques. (<-- MDR, ferai pas une explication de texte, mais quand on sais qu'hystérique vient d'uterus et donc de la femme, on fini par plus rien comprendre!! qui sont les hommes et les femmes?!)
Bon en l'occurence, elle n'est ni soumise, ni une femme LOL

CITATION Un seul bémol, je trouve que l'on n'avance pas beaucoup du coté d'Atlantis
c'est exact, parce que le temps ne s'écoule pas de la même manière dans les songes et la réalité. mais t'inquiète pas, dans le prochain (il me reste a vérifier la cohérence avec la fin et un peu l'orthographe) l'équipe de Sheppard est très présente. C'est qu'il faut bien qu'il sorte de là un jour. non?



merci
Dernière modification par l'enfanteuse le 10 sept. 2006, 14:26, modifié 1 fois.
On the pages and the text
And I don't really care
What happens next.
La voix éraillée de Dylan tourne en boucle dans sa tête. Spencer aussi voudrait refermer le livre, négliger le futur et laisser le temps en construction l’effleurer sans jamais l’atteindre.
Extrait d'une fanfic Criminal Minds
tyrsia
Avatar de l’utilisateur
Sergent-chef
Sergent-chef
Messages : 165
Inscrit : 07 août 2006, 18:42
Pays : France
Lieu : un petit coin perdu dans la montagne et Montpellier

Re: [Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par tyrsia »

CITATION C'est surtout qu'ils n'imaginent pas un instant que la femme soumise, puisse ne plus l'être. Du coup, on ne donne pas d'importance aux femmes. Sortez de là qu'on éteignent le feu et gèrent les prisonniers hystèriques.
à ce sujet je trouve bizarre que la substitution du prisonnier et l'air si facile. Ce que je veux dire c'est que pour faire ça y en a un(e) qui avait une burka cachée sur lui(elle), mais il a bien fallu trouvé Jeff lui remettre la burka et qu'il se cache dessous, bon ça doit pas prendre plus de 5 minutes pour faire ça, mais y a pas des gardes pour surveiller les prisonniers et surtout les visites ? De plus les visites se font dans un parloir et c'est pas tout le monde qui s'y rend, juste ceux qui ont de la visite donc il a bien fallut que quelqu'un aille cherché Jeff pour lui dire qu'il avait de la visite et ça ne leur a pas paru bizarre qu'un prisonnier américain puisse recevoir de la visite ?
l'enfanteuse
Avatar de l’utilisateur
Premier Lieutenant
Premier Lieutenant
Messages : 321
Inscrit : 11 juin 2006, 13:38
Pays : france

Re: [Fanfic] LA TOMBE

Message non lu par l'enfanteuse »

CITATION il a bien fallut que quelqu'un aille cherché Jeff pour lui dire qu'il avait de la visite et ça ne leur a pas paru bizarre qu'un prisonnier américain puisse recevoir de la
non, il n'etait pas dans la zone du parloir, il est apparu dans la cour au moment ou les femmes se sont mise a courir, tout comme sheppard d'ailleur. je vais verifier si c'est pas clair dans la fic. sinon:

ben oui, c'est pas si simple, c'est certain. :huh:
en fait, je l'avais détaillé davantage au début, mais comme ce sont des souvenirs, j'ai purgé.
je me suis basée sur un article expliquant les conditions de vie des prisonniers dans une prison afghane. et en particulier d'americains, mercenaires, tueurs. malgre leur exaction les USA les chouchoutaient, m'enfin bon... :angry:
Donc, parloir est un grand mot, plutot une zone ou ils se retrouvent. L'idée était que sheppard s'est volontairement isolé pour être emmene par un garde. renseignements prit grace a Naïla sur la façon dont ça se passe. naïla de son coté était avec les prisonniers. pendant ce temps(...qui n'est pas forcement court, car les femmes sont avec leur mari, ami, complice, peut être...) Sheppard a maitrise le garde et piegé le baraquement.
Tu as vu une burqa, rien de plus simple d'en caché une sous le voile qui prend absolument tout le corps. :o
Bref, shep est un militaire formé, on peut penser que pour lui, rien de plus simple de reperer THE americain dans un petit camps et de l'en sortir...moyennant quelques morts, of course. surtout quand on ne l'attend pas!!

si je le détaille dans la fic, ça ruinera encore plus le rythme, d'autant que finalement, la façon a peu d'importance. J'aurai aussi pu le faire se souvenirs de la sortie de prison sans rien dire de plus, mais j'aimais bien l'idée du colonel en "robe"! :D
donc, du coup, je vous ai laisser imaginer comment il a fait pendant que les femmes distribuaient les denrées aux hommes. et c'est pas mal non plus d'imaginer.
voila, le fin mot de l'histoire...
pas trop déçu? :blink:
Dernière modification par l'enfanteuse le 10 sept. 2006, 15:00, modifié 1 fois.
On the pages and the text
And I don't really care
What happens next.
La voix éraillée de Dylan tourne en boucle dans sa tête. Spencer aussi voudrait refermer le livre, négliger le futur et laisser le temps en construction l’effleurer sans jamais l’atteindre.
Extrait d'une fanfic Criminal Minds
Répondre

Revenir à « Fan Fictions »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit