

Bon, plus sérieusement, je vous lâche le premier chapitre d’un fanfic encore très différents de mes deux premiers.

Autant vous dire de suite qu’il se passe essentiellement sur la Terre (enfin en flash-back) et qu’il n’y a pas forcement une action à gogo, donc si voulez poursuivre, c’est votre dernier choix ?
Dites moi si vous voulez la suite... non, p'laisante, vous l'aurez quand même!
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. pas d'bol!

Edit: j'vous ai pas dis, mais c'est quasiment un huis clos, donc si vous n'aimez pas le colonel Sheppard, passez votre tour!
LA TOMBE
Prologue
Tacatacatac ! Le bruit est terriblement assourdissant. Le major John Sheppard a de la terre boueuse plein la bouche. Il tente de cracher cette masse compacte qui obstrue ses voies respiratoires. Son inspiration se fait laborieuse, nécessitant la mise en marche de toutes ses réserves d’énergie pour ainsi dire nulle.
Il ne peut pas bouger, pas encore. Sheppard ouvre les yeux, mais seul un petit faisceau de lumière perce sa prison de métal. Le tableau de bord est mortellement muet, aucun signal lumineux, aucun bip.
Le militaire cesse de lutter et laisse sa conscience dériver.
Chapitre un
La peur
Une quinte de toux et un gémissement brisent le silence de la nuit noire. Peut-être un petit rire aussi…
Mais ce n’est pas la nuit et la voûte céleste n’est qu’un dôme rocailleux.
Le colonel John Sheppard est allongé à même le sol d’une sorte de cavité creusée au cœur de la terre. Il reprend brutalement conscience en inspirant profondément l’air putride qui l’entoure. La quinte de toux recommence lorsqu’il crache la terre rouge sombre qui s’est engouffrée dans sa bouche.
La grotte paraît immense car John ne peut en distinguer les parois. En revanche, le plafond rocheux est nettement visible. Il se dessine autour d’une sorte de boyau glaireux d’où pénètre une faible luminosité. Son embouchure est cinq mètres au dessus de la tête de Sheppard. Le colonel examine cette issue possible avec espoir, mais réalise très rapidement qu’elle est inaccessible.
Il avance prudemment, les mains devant lui, tendues en éclaireurs. Après une dizaine de pas, ses mains n’ont toujours pas rencontré le moindre obstacle. Il décide de retourner sous l’entrée de la grotte, seul élément visible et donc unique point de repère dans cette obscurité.
Il tente alors de reproduire le même mouvement dans différentes directions autour du boyau lumineux. Toujours aucune paroi, aucun contact. Plus il s’éloigne de son repère, plus la noirceur qui l’entoure semble s’épaissir.
Au sol la terre est dure comme de la pierre et malgré ses tentatives Sheppard ne peut y imprimer la moindre trace lui permettant de se diriger.
A dix pas, ses pieds ne sont plus visibles et à quinze, ses mains ne sont que des ombres. A vingt pas, il n’est plus qu’un étrange fantôme sans corps apparent, tout entier fait de pensées obscures comme sa prison, et de sensations douloureuses.
La douleur, c’est dans le noir complet qu’elle prend sa naissance et son ampleur. Jusqu’à présent John n’a pas prêté attention aux signaux que lui émettait son corps. Trop attentif à son environnement, il n’a pas réalisé que le froid et la fatigue engourdissaient ses membres. Mais est-ce juste le froid ?
L’obscurité est intégrale. Il se palpe du bout des doigts, à la découverte de son corps qui lui est invisible. Ses bras, ses jambes, tout est là. Aucune blessure n’est perceptible.
Alors pourquoi cette douleur qui cherche à percer ? La peur le submerge. La source lumineuse lui semble soudain très loin, trop loin. Il amorce un mouvement dans sa direction mais ses jambes le portent à peine et sont de plus en plus ankylosées. Dix pas encore, il y est presque. Sa tête bourdonne. Prit de vertiges, il s’affale sur le dos. Ses membres lui font mal, pourtant il ne les sent plus. Sheppard pense aux mutilés qui souffrent encore longtemps après leurs amputations. Il frémit.
-« Qu’est-ce qui se passe bon sang ! Où suis-je ? »
John reste là immobile, cherchant vainement une réponse à ses questions.
Il écoute le silence mais celui-ci refuse de lui révéler son secret et Sheppard reste ainsi, impuissant.
La douleur est toujours là cherchant une porte pour sortir et exploser à la surface de sa chair. Le colonel Sheppard l’écoute attentivement, cherchant à connaître son origine et ses intentions. Qui est-elle et surtout d’où vient elle ?
Pas de mouvement, pas de bruit. Il est seul.
Soudain, le mal trouve une échappatoire et la souffrance éclate au creux poplité de sa jambe droite, se répercute aussitôt sur son bras puis semble faire imploser tout son corps. John hurle mais son cri est comme aspiré par les parois invisibles de la grotte. Son immobilité et son soudain mutisme ne font qu’amplifier l’intensité de sa souffrance. Sheppard lance un regard implorant vers la lumière, le bout du tunnel, symboliquement et matériellement, puis perd connaissance.
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Le major Sheppard est aux commandes d’un hélicoptère RAH 66 Comanche de l’armée Américaine. Les cinq pales du rotor tournent silencieusement dans la nuit afghane. Un second hélicoptère le suit de très prêt. Les fuselages à plans inclinés se glissent furtivement vers leur destination. Au sol, les montagnes calcaires qui trônent au centre du pays ont remplacé le désert et le sable de la région de Kandahar. Ils s’éloignent du sud du pays pour rallier en secret une petite languette de terre se glissant dans les profondeurs du Pakistan, au sud du Tadjikistan.
A l’arrière de son engin, le tireur est silencieux. Il fait parti de l’équipe du major depuis le début du conflit et entre eux la hiérarchie militaire a fait place à une véritable amitié.
Le pilote et le tireur du second Comanche font également partie du quatuor infernal. Le major John Sheppard et le captain Jefferson Grant sont les deux pilotes.
Jeff est grand et mince. Il donne à tous, l’impression de devoir rétracter ses longues jambes pour pouvoir piloter sereinement.
Le captain Paddington et le first lieutenant Wyatt Bull sont les tireurs d’élite choisi pour cette délicate mission. Paddington doit son surnom à sa bonhomie et à l’informe chapeau feutré qu’il trimbale en permanence avec lui.
Le major Sheppard est le plus haut gradé et en tant que tel, le chef de mission. Tous ont confiance en lui et il a confiance en chaque membre de son équipe.
Le silence règne à l’avant comme à l’arrière. Les quatre hommes sont munis de lunettes infrarouges et d’un casque intégrant un micro leur permettant de communiquer aisément.
-« Nous sommes à dix miles des positions ennemies. Il y a des batteries anti-missile plus au nord et des radars longues portées. La cible est visible à trois heures.»
Le tireur du second hélicoptère intervient.
-« Dix miles des forces armées ennemies et cinq miles de la cible, on travail sur un timbre poste ! »
Sheppard sourit.
-« Essayons de ne pas se faire oblitérer trop tôt ! Le Duke est une merveille de mécanique, avec lui je me poserai même sur le mouchoir de poche de Ben Laden ! »
Les hommes tentent de se détendre mais la tension est plus que palpable.
Cette mission de dernière minute se surajoute à tant d’autres qu’ils ont oublié de quand date leurs derniers quarts de repos. Ici, tous sont fatigués, à bout de nerfs et stressés. Ils ne pensent plus et fonctionnent comme des automates.
Les hélicoptères se posent verticalement sur un sol aride et sec, ne dégageant qu’un faible nuage de poussière. Les montagnes ont laissé la place à la steppe et aux quelques gros massifs rocheux qui s’y perdent.
Les hommes en descendent rapidement et se positionnent aussitôt selon un rituel bien établi.
Sheppard descend également et avec l’aide de deux de ses hommes, il jette sur les belles mécaniques un filet grossièrement tissé et cousu de toile verte et beige. Le camouflage en place, le major Sheppard, rejoint le reste du commando.
Allongé à plat ventre il chausse ses jumelles à vision nocturne et examine les lieux. Leur mission est simple et expéditive.
Un chef intégriste se cache dans ces terres et résiste aux lointaines frappes aériennes, meurtrières mais trop imprécises. Du fond de son trou il donne les ordres et fomente des attaques qui chaque jour alourdissent les pertes Alliées.
La destruction de ce groupuscule désorganiserait l’armée installée depuis peu dans ce coin paumé et permettrai à la coalition internationale de s’y implanter avec force. Un avant poste non négligeable dans ce conflit où l’ennemi est partout et surtout là où on ne l’attend pas !
Comme tout militaire, Sheppard ne discute pas les ordres… Surtout lorsque ceux-ci sont en accords avec ses propres convictions. Cette guerre est un traquenard dans lequel il se sent parfois inutile et souvent complice de crimes.
L’ennemi visé est lui-même un grand criminel, n’hésitant pas à se dissimuler au milieu de civils. Des vies innocentes volées, jetées en pâtures à l'adversaire pour mieux couvrir sa fuite. Le major et ses hommes sont conscients que de leur action pourra découler non seulement l’arrestation du taliban mais aussi la mise en sécurité de cette région agraire si éloignée des conflits d’origine et de Kaboul.
Dans son viseur, apparaît le village où réside la cible. Village est un terme bien généreux pour quelques mansardes habitées quasiment exclusivement par des fermiers. Mais tout autour sont regroupées de nombreuses tentes dans lesquelles s’entasse une population déplacée contre son grès.
Sheppard affine le grossissement de sa jumelle. L’image infrarouge se fait plus nette et le major distingue des gardes sortant d’un baraquement semblable aux autres et totalement noyé dans la masse de maisons accolées les unes aux autres. Tant de civils comme bouclier humain !
La mission n’est certes pas très compliquée, mais elle est loin d’être sans risque. Il faut repérer et faire disparaître les bâtiments ennemis. Le bunker doit être détruit sans endommager les infrastructures environnantes et en limitant aux maximum les dégâts collatéraux.
Collatéraux, voilà un mot que le major déteste plus que tout !
Maintenant qu’il est sur place, John comprend la difficulté. Vu du ciel le bastion est invisible et parfaitement camouflé. Le Blockhaus est sous une bâtisse d’apparence tout ce qu’il y a de plus ordinaire.
Première étape : établir avec précision la localisation du chef dans le village et connaître ses horaires de sorties. Autrement dit s’assurer de sa présence. Quand et où, voilà les renseignements qui permettront la réussite de la mission.
Deuxième étapes : rendre inopérantes les batteries anti-missiles cachées dans les hauteurs voisines et piéger le bunker.
Troisième et dernière étape : tout faire péter et se tirer de là comme si on avait le diable aux fesses !
La nuit commence à peine. Sheppard note ses premières constatations puis il rejoint ses hommes restés en retrait.
-«OK les gars, on va faire comme prévu.
Jeff et Bull vous vous occupez des batteries anti-missiles qui sont sur le versant est. Vous gardez vos positions de tir, mais n’intervenez pas avant mon signal. Restez surtout à l’abri de leurs visées et soyez prudents.
Paddin et moi allons explorer le village et placer les explosifs. A notre retour, Paddin se mettra en position de tir. Dès que la cible sera dans le viseur je vous contacte et on agit simultanément. Des questions ? »
Un simple signe de tête suffit pour que tout le monde s’affaire sur son matériel.
Le groupe se divise et chacun part vers son objectif. Le major progresse lentement. Paddin le talonne. Ils tiennent fermement leurs armes, prêt à agir au premier signe suspect. Ce n’est pas leur terrain de chasse et la moindre erreur serait fatale à toute l’équipe et à la réussite de leur mission.
Les premiers pas au milieu des tentes sont assez surréalistes. Des hommes, des femmes, des enfants sont là, endormis, attendant le lever du jour pour repartir vers des terres moins inhospitalières. Dans son viseur infrarouge, la marée humaine en sommeil se fait plus flou et les contours se troublent. La silhouette de Paddin paraît s’évapore. Sheppard retire ses jumelles devenues inutiles. Il est plongé dans le noir absolu. Plus aucun bruit, plus de vent, plus le moindre souffle de vie.
Sa tête tourne… Le néant l’engloutit.
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Le noir est toujours aussi dense. Sheppard est à terre. Depuis combien de temps ? Il l’ignore. De même, qu’il ignore où il est. Sa conscience dérape du présent au passé et dans cette pénombre, il est difficile, voire impossible de savoir dans quelle réalité il se trouve.
-
« Toc-toc ! Il y a quelqu’un ? Non bien sur, il n’y a personne ici.
Paddin ? Jefferson ? »
Le colonel Sheppard rassemble ses souvenirs, tente de faire le tri et de se concentrer. Il perçoit sa voix comme étrangement lointaine, mais au moins elle signe qu’il est en vie.
-« Elisabeth, Teyla ?
Pas de jolies dames auprès de moi ? Bon, donc je suis au purgatoire !
Rodney ? Pas de réponse ?
Alors il y a de l’espoir, je ne suis peut être pas en route pour l’enfer finalement. »
Tout en se parlant, John s’est relevé. Il porte la main à sa hanche, se souvenant soudain de la violente douleur qui l’a assaillit.
Plus rien. Plus de souffrance, plus de fourmillement. Ses membres lui obéissent de nouveau et il peut marcher sans difficulté.
Marcher, certes mais pour aller où ? La lumière a disparu dans cette voûte sans fin et sans étoiles. Est-ce la nuit dehors ?
Sheppard continue de progresser bras tendus devant lui, mais ne rencontre que le vide. Il se met à genoux et tâte le sol. Il est dur et froid, toujours aussi lisse. Il décide d’avancer ainsi, doucement, explorant tantôt autour de lui, tantôt le sol.
Sa marche est interminable.
Brusquement il croit percevoir des voix autour de lui. Toutes douces, comme des chuchotements lointains.
-« John ! John ! Cours, ne te retourne pas. Rejoint l’hélico et tire toi ! » La voix est féminine et chantante.
-«John on est dans la panade, Jeff s’est fait repérer et Bull est mort ! » Une voix d’enfant ponctuée de rires.
John s’arrête, tourne sur lui-même en implorant les voix invisibles.
-« Qui êtes-vous ? » … le silence…
-« John sort moi de là ! » La voix de Paddington, comme un déchirement.
Sheppard est bouleversé, sa propre voix est tremblotante.
-« Paddin, c’est bien toi ? Paddin où es-tu ? »
Des éclairs lumineux jaillissent des parois rocheuses. L’espace d’un instant, Sheppard croit entrapercevoir les contours de la grotte.
Mais il n’est plus dans une grotte, il court dans la steppe afghane.
Voila pour mon premier chapitre. Ce n'est pas un fanfic bien long. D'après mon synopsys, il devrait y en avoir 6 dont les trois premiers sont finis. A ma décharge, je ne suis pas militaire et il me faut faire des recherches sur le net pour ne pas dire d'anneries sur les hélicos et autres matos de guerre. Bref, je m'instruis en même temps, c'est sympa.
@ plus
