Ma nouvelle. J'ai insisté sur les sentiments. C'est courts mais intense. Par contre, ça ne parle pas de Stargate. Ne m'en veuillez pas...
QUI VEILLERA SUR L’ORPHELIN ?
C’était l’hiver. L’air ambiant avait gardé sa fraîcheur héritée de la nuit passée. La neige ajoutait un peu de luminosité, car c’était l’aurore. Le spatioport accueillait les vaisseaux en provenance des planètes du centre de la fédération. Il faisait tellement froid que les coques des vaisseaux fumaient profusément, à cause de la chaleur provoquée par leur arrivée dans l’atmosphère. Tels de lents aérolites, c’est de la sorte qu’ils vinrent sur la frigide planète. Au loin, au-dessus des hautes altitudes, une lueur rose s’épaississait. Les autostrades finirent par êtres bouchés par les flots d’automobilistes pressés se rendant à leur labeur. Les gens de cette ville n’avaient pas le temps. Toujours pressés, toujours stressés. Une pause ? Pas le temps. Les émanations brunâtres de la cité industrielle fusionnèrent avec les nuages salubres.
Il était petit et très jeune. Quatre ans. Cinq, maximum. Sa figure avait conservé l’aspect rond du temps du premier age. De grandes et magnifiques mirettes violettes. Le teint livide comme la majorité des gens de la contrée. Avec son manteau, il ressemblait à un petit plantigrade. C’est d’ailleurs le surnom qu’il reçu ; Nounours. Entre ses petites mains, il tenait un morceau de spath dessiné ; l’autoportrait de Sa maman, dessiné au crayon sur ce fragment de cristal si singulier. Certains considéreraient la préciosité de ce fragment, par le fait que l’on puisse facilement y dessiner dessus, mais pour Nounours, le plus précieux résidait dans le fait que le visage dessiné dessus est celui de sa mère. Il cherche maman tout le temps. Quand il ne dort pas, caché quelque part, il cherche maman. Il a oublié depuis combien de temps il cherche sa maman. Le progrès scientifique ou social, le reste du monde, tout cela ne figurait pas dans son optique. Tout était devenu secondaire, le cadet de ses soucis.
Mais ce jour-là, il faisait vraiment froid. Nounours n’abandonna pas. Il voulait à tout prix retrouver sa maman, c’était ce qui le motivait le plus. La grande allée était bordée de hauts platanes dont les cimes rejoignirent celles d’en face. Ainsi, les arbres formaient une longue voûte. Les lumières blanches du soleil dansèrent avec les vertes feuilles. C’était des arbres destinés à garder leur splendeur en tout temps, même l’hiver. Il cheminait sur le trottoir de la longue route, tout en contemplant sa maman sur le cristal. La longue, mais étroite route réfléchissait la lumière dorée d’un soleil matinal. Les yeux étaient colorés en bleu clair. A part le gris du crayon, le bleu était la seule autre couleur. La chevelure avait certaines parties incolores afin de simuler la lumière se reflétant sur les cheveux. Elle était belle. Il avait vraiment une jolie maman, élégante. Il pensait tendrement à elle, tout le temps. Ce dessin de sa maman, c’était la chose la plus précieuse qu’il avait. Sa lampe dans l’obscurité. Maman est près de moi. Dans l’angoisse de ses recherches, il avait oublié son nom – quelque chose en « Silène, Jacène… » – il ne voulait surtout pas oublier le visage de sa mère. Il releva la tête et alla voir une dame. La cinquantaine passée.
— Est-ce que vous avez vu ma maman ? fit-il en lui exposant le dessin de maman.
La dame lui sourit d’un air compatissant.
— Non, mon petit bout de choux.
Son mari la tira par le bras. Un jour de semaine, personne, de toute façon, n’avait le temps de converser. Nounours poursuivit sa route. Il rencontra un cyborg et lui posa la même question qu’à la dame : « Est-ce que vous avez vu ma maman ? » Le cyborg, après avoir observé – analysé – le dessin quelques secondes, répondit par la négative et reparti.
Il s’enfonça dans un territoire plus « populaire » et arriva vers un groupe de jeunes qui étaient placés sur le petit muret d’un bac à fleurs, d’autres sur une petite armature. Ils avaient tous entre douze et quatorze ans. Il y avait des garçons et des filles. Il leur posa la même question. Mais, il y eut un éclat de rire général. Deux jeunes lui barrèrent le chemin. Nounours essuya le jet d’une pierre. Et un deuxième.
— Eh ! cria une jeune fille.
Elle descendit rapidement de la charpente. Elle était blonde et Nounours la trouva jolie. Elle l’emmena dans un lieu plus à l’écart, s’abaissant à son niveau.
— Fais attention à toi et ne traîne pas le soir dans les rues sombres.
Nounours hocha à peine la tête.
— Est-ce que vous avez vu ma maman ? lui demanda t-il.
— Je suis vraiment désolé, dit-elle en secouant la tête.
— Et est-ce que je vais retrouver ma maman ?
La fille ne répondit pas et fixa Nounours, et sembla réfléchir.
— Oui, répondit-elle finalement. En tout cas, j’espère, bébé !
Nounours sourit. Elle lui donna, aussi, une pièce de deux euros. C’était tout ce qu’elle avait pour lui. Elle le prit dans ses bras et l’embrassa tendrement. Après cela, elle repartit à reculons et Nounours continua sa route entre les gros pavés d’immeubles.
Au bout de quelques temps, il trouva à nouveau un groupe de jeunes gens et leur posa la même question : « Est-ce que vous avez vu ma maman ? » Les trois jeunes firent fit de la question.
— Ta quoi dans tes mains ? demanda un des jeunes.
— C’est ma maman, dit-il en leur tendant le dessin qu’il tenait entre ses doigts, afin qu’ils le regardent.
Le jeune, qui avait parlé, lui arracha violement le dessin de sa mère en proférant les jurons auxquelles les jeunes sont habitués de faire à propos des mères.
Les trois jeunes rigolèrent de concert.
— Non ! Rendez-moi ma maman !
Nounours chercha à récupérer le cristal crayonné. Mais, les jeunes pouffèrent et firent circula le dessin, au grand dam de Nounours, sur le visage duquel, on pouvait, maintenant, voir des larmes couler.
— Rendez-moi ma maman, s’il vous plait !
— Allez, attrapez-le !
Aussitôt l’ordre aboyé, ses deux copains se saisirent de lui.
— Vas-y, Mouloud, fouille-le !
Et ce « Mouloud » le fouilla et découvrit la pièce de deux euros que lui avait donné la jeune demoiselle. Seulement cette pièce. Puis, il gifla méchamment le petit, qui chuta au sol. Et pour finir, l’un d’eux projeta au sol le cristal à dessin qui, en se brisant en plusieurs morceaux, et au contact de l’eau d’une flaque qui avait dégelé, se changea en une fine neige. La neige absorbant l’encre, ne laissa que quelques traces sombres sur la neige. Nounours sanglota. Pas à cause des coups qu’il avait reçu ou de la pièce qu’on lui avait volé, mais, bien à cause du cristal brisé de sa mère. Il rampa jusqu'à la flaque, mais, il ne pouvait rien faire. Il prit la neige sur le bout de ses doigts glacés. Comment est-ce que je vais retrouver ma maman, maintenant ? Il continua de pleurer, avec immense chagrin. Le pauvre petit garçon tout mignon venait de perdre le seul lien qui l’unissait à sa maman. Il n’avait plus rien. Seulement ses yeux, ses yeux pour pleurer et le cœur bien serré. Blessé, même. Au-dessus de sa tête, l’afflux de vaisseaux devint incessant et très dense, ignorant le malheur du petit au fond du boyau qui quadrillait la vaste métropole. Il n’avait perdu qu’un simple cristal graphique, mais pour lui, ce fut la fin du monde, la fin de tout. Peut-être, un jour, aura-t-il de la chance. Ce jour, toutefois, n’est sûrement pas près d’arriver. Surtout, pensez bien qu’il n’était pas seul… Peut-être, autrefois, étiez-vous comme lui.
Priez pour tous les Orphelins.
Mon petit, maman est partie
Tu es seul, toujours, dans ta nuit
Sans personne pour te consoler
Et beaucoup t’on brutaliser
Mon bébé, je vis maintenant dans ton cœur
En vivant, tu fais mon bonheur
Cette éternité sans moi, bientôt, disparaîtra
Sous peu, je serais là, près de toi…
Qui veillera sur l'orphelin ?
Re: Qui veillera sur l'orphelin ?
Même pas un petit mot ? 

Re: Qui veillera sur l'orphelin ?
C'est tellement émouvant!!! A en pleurer!!! En tout cas, c'est super bien écrit et ça m'a beaucoup touchée!!!
- Skay-39
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Re: Qui veillera sur l'orphelin ?
Une très belle histoire, très bien rédigée. Un peu trop larmoyant à mon goût, tu en rajoutes sur le pathos - le petit poème final, c'était peut-être un peu trop ^^ - mais la techniques est là, excellente au demeurant. J'aime particulièrement les premières lignes, et aussi l'introduction de ton petit héros. C'est sobre mais élégant, léger, fragile, un peu à l'image du cristal sur lequel est gravé le portrait. Je regrette qu'il ne s'agisse que d'une mise en situation, j'aurais aimé une "vraie" histoire derrière cette vignette.
Dernière modification par Skay-39 le 28 avr. 2009, 02:17, modifié 1 fois.
"I'm John Crichton, an astronaut..."
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