CITATION
Je suis entièrement d'accord. Le problème est que, tu en conviendras je pense, il y a peu de chances qu'il n'y ait plus de personnes malveillantes à court terme.
Par conséquent, il me semble qu'il est bon que la règle juridique puisse protéger les individus contre d'autres personnes mal-intentionnées.
Concernant les limites, ensuite, tout est bien entendu question de proportionnalité (d'ailleurs je partage ton point de vue sur certaines idées bien-pensantes).
Sauf qu'a ce tarif et c'est là, la chose malsaine c'est qu'on bride une liberté pour des abus qui n'y sont pas directement liés.
C''est le même principe que d'interdire un droit de propriété car il y a une possibilité infime qu'une personne utilise de façon malsaine un objet. C'est prendre le problème à l'envers puisqu'on interdit quelque chose pour une hypothétique utilisation malveillante...à ce tarif, c'est comme interdire internet parce que certains peuvent y mettre des articles et des photos à caractère douteux.
D'ailleurs lors de la période révolutionnaire Marat avait sorti une phrase très juste :
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La liberté de tout dire n'a d'ennemis que ceux qui veulent se réserver la liberté de tout faire. Quand il est permis de tout dire, la vérité parle d'elle-même et son triomphe est assuré.
C'est exactement ce qui se passe actuellement avec toutes ces histoires de contrôle du fait historique par l'état et de l'interdiction de simplement dire un avis...Comme quoi cela était prévisible depuis longtemps.
Il y a beaucoup de défaut au pays qui promulgua dans son premier amendement :
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Le Congrès ne pourra faire aucune loi ayant pour objet l’établissement d’une religion ou interdisant son libre exercice, de limiter la liberté de parole ou de presse, ou le droit des citoyens de s’assembler pacifiquement et d’adresser des pétitions au gouvernement pour qu’il mette fin aux abus
Même s'il y a eu des dérives de restriction malgré tout, au niveau de la liberté d'expression, de pensée et de la presse c'est quand même d'un tout autre niveau qu'en Europe (enfin la majorité des pays européens quoique la cour européenne fait petit à petit disparaitre certaines de ces lois qui "encadrent"...)
Dans les faits restreindre la liberté d'expression c'est considéré que d'un les gens sont incapable d'admettre que d'autres ont le droit de dire ce qu'ils veulent et de deux que ces mêmes personnes ne sont pas assez intelligentes pour faire la part des choses.
C'est un avis que certains peuvent partager mais bon si je dis à quelqu'un qu'il n'est pas assez intelligent pour pouvoir entendre certaines opinions, je ne crois pas qu'il va apprécier...
- Prenons l'exemple le plus flagrant est dérangeant :
le négationnisme
En Europe il y a plus d'une dizaine de pays qui punisse de prison/amende ce fameux truc...
Criminaliser des propos négationnistes revient à juger irresponsable (presque infantiliser) le public de faire la part des choses. Donc de facto tout ceux soutenant les lois contre le négationniste considèrent que les gens sont trop cons pour ne pas comprendre les propos de ces gens...
Cela pose d'ailleurs un autre problème puisque ce n'est plus la recherche qui nous montre l'histoire mais une loi dans tout son étatisme qui fixe définitivement la chose...pensée unique...
- Prenons un deuxième exemple :
la diffamation
Par définition la diffamation ne nuit pas directement à quelqu'un. Si je dis machin est un fasciste doublé d'un voleur et que vous croyez, ce n'est pas mon problème mais le votre.
Là aussi, de facto soutenir ce concept de diffamation est dire explicitement que les gens sont des irresponsables, des idiots, des demeurés qui vont gober tous les mensonges qu'on va leur balancer.
Quelques atteintes à la liberté d'expression en France (pris sur divers pages internet dont j'ai perdu les liens...)
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atteintes directes à la liberté d'expression :
* Nier ou mettre seulement en doute si peu que ce soit le génocide des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale est sanctionné pénalement. Bruno Gollnisch a été condamné en janvier 2007 pour avoir affirmé : « je ne suis pas spécialiste de cette question et je pense qu'il faut laisser les historiens en discuter. Et cette discussion devrait être libre ».
* De façon plus générale, la France est le seul pays à avoir des lois dites « mémorielles » et servant le plus souvent à s'attirer le soutien d'une population d'électeurs. La plus récente de ces lois est la loi sur le génocide arménien.
* Enregistrer et/ou diffuser des images de scènes de violence (quelles qu'elles soient : violences policières, violences au cours de manifestations, « happy slapping »...) est sanctionné pénalement, sauf si on est journaliste.
* Inciter les « assujettis » sociaux à refuser de s'affilier à un organisme de Sécurité sociale ou à ne pas payer les cotisations à un régime d'assurance obligatoire est sanctionné pénalement. (Petite précision : Cet article de loi condamne le manquement de cotisation à un domaine d'assurance obligatoire , et ce , dans n'importe quel domaine que ce soit , de façon générale [ Assurance Maladie , Retraite , Automobile , Habitation ] , mais ne sanctionne pas le manquement de l'" obligation " de cotiser à un organisme précisé et spécifiquement français ) .
* Mein Kampf, d'Adolf Hitler, n'a pu être publié en France qu'avec l'addition, par arrêt de la Cour d'appel de Paris du 11 juillet 1979, d'un avertissement moralisateur de onze pages. Le livre "Suicide, mode d'emploi" a été interdit à la vente en 1987, par une loi réprimant la « provocation au suicide ».
* Il est permis de commenter une décision de justice, en revanche il est interdit « de chercher à jeter le discrédit, publiquement par actes, paroles, écrits ou images de toute nature, sur un acte ou une décision juridictionnelle, dans des conditions de nature à porter atteinte à l'autorité de la justice ou à son indépendance » (article 434-25 du Code pénal). Par exemple, estimer qu'une décision de justice est un chef d'œuvre d'incohérence, d'extravagance, et d'abus de droit a été sanctionné pénalement.
* Interdiction lors des élections de diffuser des résultats de sondages, tendances ou résultats partiels, avant l'heure de fermeture des bureaux de vote (interdiction facilement contournée par les médias étrangers via Internet).
notion d'injure ou de diffamation :
* L'injure publique ou non-publique est pénalisée, et plus gravement quand elle vise un agent public (notion d'outrage).
* L'injure raciale est sanctionnée pénalement. La notion d'injure raciale est très large : assimiler les Juifs (qui d'un point de vue scientifique ne constituent pourtant pas une « race » ni une ethnie) à une « secte » et à une « escroquerie » constitue une injure raciale « dont la répression est une restriction nécessaire à la liberté d'expression dans une société démocratique » (selon la Cour de cassation statuant sur le cas de l'humoriste Dieudonné en février 2007).
* Il existe de la même façon un délit d'« injures publiques envers un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une religion » (en février 2007: affaire des caricatures du prophète Mohammed publiées par Charlie-Hebdo)
* Un caricaturiste peut être puni pour « injures publiques envers une administration, en l’occurrence la police nationale ». C'est le cas du dessinateur Placid, pour avoir réalisé une caricature de policier en 2001, en lui retroussant un peu le nez à la manière d'un cochon[7], le genre de la caricature n'autorisant pas les « représentations dégradantes ».
* Répression des injures sexistes ou « homophobes » : la loi du 30 décembre 2004 pénalise les propos liés au sexe ou l'orientation sexuelle de la personne. Une législation à contre-courant de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme.
* Le délit de « diffamation », en raison de son caractère très vague et très subjectif (atteinte à l'honneur ou à la considération, « volonté de nuire »), est en général le moyen le plus commode de faire taire un adversaire, et n'importe quel écrit politique un peu critique peut encourir une condamnation. Par exemple, exprimer l'opinion qu'en France « les contrôles d’identité au faciès sont non seulement monnaie courante, mais se multiplient » a valu à son auteur une condamnation pour diffamation.
EDIT :
CITATION
( dignité humaine)
En gros une notion digne d'un arbitraire absolu...