7x19 Résurrection
Ma note :
16/20
Je suis fan de ce genre d'atmosphère noire et proche des
X-Files, qui nous sort de l'esprit habituel de
Stargate. Cet épisode, avec ses expériences génétiques en laboratoire clandestin, ses fœtus conservés dans des bocaux et ses personnages malsains, me fait vraiment penser à un film d'horreur à petit budget. L'absence de Jack est cohérente et ne dérange pas. Le scénario de Michael Shanks est assez subtil (hormis les évasions d'Anna et de Keffler), et la réalisation d'Amanda Tapping est sans prétention mais réussie. La prestation de Brad Greenquist est saisissante, et son personnage de Keffler est encore plus froid qu'Hannibal Lecteur. L'utilisation du mythe de Sekhmet est une riche idée, mais hélas survolée. Enfin, l'épisode offre une réflexion sur les dangers de la science, lorsqu'elle n'est pas accompagnée de l'éthique.
Cet épisode offre la seule et unique apparition du NID de la saison, et on va finir par penser qu'ils sont tous corrompus et pourris dans cette organisation, puisqu'à chaque fois qu'il se trame un mauvais coup, se sont les membres du NID qui en sont les responsables. Barrett, lui, continue d'être l'allié du SGC et pourrait bien être le seul homme fiable de l'organisation. L'alchimie entre Barrett et Sam n'est pas sans rappeler celle avec Martouf ou Narim, mais en plus amusante et en moins grivoise.
Il y a une thématique intéressante avec les réflexions du Dr Keffler, qui prétend agir pour le bien commun avec ses expériences inhumaines. Il est le fils d'un Nazi et a sans doute hérité des méthodes de son père pour faire avancer la science. Il est vrai que la fin peut justifier les moyens, et que face aux dangers des Goa'ulds, les intentions de Keffler pouvaient réellement être un progrès. Et, aussi contestable qu'ont été leurs méthodes, les Nazis ont contribué à faire avancer la science et de nombreux autres domaines (y compris les sciences avant-gardistes) pendant les années 30 et 40, il faut en convenir. Du coup, cet épisode véhicule un discours selon lequel la science, quand elle n'est pas accompagnée de l'éthique, devient une aberration. A quel prix faut-il faire évoluer nos connaissances ?
Keffler est l'un des personnages invités les mieux interprétés de la saison, avec Woolsey, Weir, Hayes et Bregmann. Il est perfide, manipulateur et malsain. Son regard est glacial et il se régal du tord qu'il peut engendrer. Il n'éprouve aucuns scrupules, aucune compassion, aucuns sentiments. Il représente la nature cannibale de la science et du pouvoir. La comparaison que Barrett fait avec Hannibal Lecteur est bien trouvée. J'adore les manières de l'acteur et la façon qu'il a de fumer sa cigarette.
Anna est également un personnage complexe et dérangeant, avec un double visage. On éprouve à la fois de la compassion pour cet hybride créé en laboratoire et dont l'espérance de vie semble courte, mais aussi de la peur quand on ne comprend pas encore de quoi elle est capable, ni qui est le démon qui sommeil en elle. Le suicide d'Anna à la fin est amer et glauque. Quant à Sekhmet, qui a souvent été considérée avec Bastet comme une seule et même déesse, j'aurais aimé en découvrir plus de son histoire à travers cet épisode, tant elle fut l'une des déesses égyptiennes les plus importantes.
Il y a quelques liens de continuité dans cet épisode puisque Sam remercie Barrett pour le mémo qu'il a fourni sur Woolsey dans
"Héros - (2)", et que l'équipe explique l'absence de Jack, au début, par sa convalescence suite à sa blessure dans l'épisode précédent. On nous donne aussi des nouvelles de Cassandra après la mort de Fraiser. Cet épisode, diffusé juste après
"Héros" dans la chronologie, à en réalité été tourné le dernier, après
"La cité perdue", ce qui peut expliquer l'absence contractuelle de RDA. Je me demandais quelles serait les répercussions après la mort de Janet, mais finalement cet épisode ne s'attarde pas dessus, ce qui est sans doute plus intelligent. Il n'empêche que Janet me manque déjà !
"Résurrection" est un savant mélange d'émotions et de frissons, avec juste ce qu'il faut d'humour et d'action, et totalement différent du cadre habituel. C'est aussi le dernier stand-alone de la saison 7, qui fait entrer officiellement les personnages de Lee et Barrett dans la famille
Stargate.