Huis-Clos...trophobie

l'enfanteuse
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Huis-Clos...trophobie

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Les personnages et tout l'univers de Stargate ne m'appartiennent évidement pas. En revanche la fanfiction qui suit sort tout droit de mon esprit torturé et ne peut être exploitée sans mon autorisation. Merci.



Huis-Clos…trophobie


Prologue

Confortablement installé derrière ses commandes, le lieutenant-colonel John Sheppard pilote tranquillement son jumper. Le petit vaisseau effectue aisément toutes les manœuvres que lui réclame son pilote.
Sheppard regarde attentivement les indications qui s’inscrivent sur son écran holographique.
-« Ces machines sont vraiment de petites merveilles. »
McKay surgit du compartiment arrière et regarde la large vitre offrant un magnifique spectacle.
-« Mouai ! Faites quand même très attention à ne pas la pousser trop loin dans ses limites.
-Vous êtes justement là pour éviter ça non ?
-Oui, bon. Disons qu’il serait prudent de ne pas aller trop vite. »

Sheppard et McKay regardent fascinés le monde qui les entoure.
Le paysage est effectivement hypnotique. A perte de vue, du bleu et du vert sont brassés de courants ascendants et de remous fluctuants.
L’océan Atlante s’offre à eux.

Le jumper s’enfonce profondément dans l’eau glaciale. Depuis quelques minutes la luminosité se fait rare et seul les projecteurs du jumper permettent de distinguer les formes environnantes.
Le colonel John Sheppard accompagne le docteur Rodney McKay pour des expériences hautement scientifiques et d’une importance capitale aux dires de McKay.
Explorer les fonds sous-marins et tester la résistance des jumpers. Cette dernière requête étant, du point de vu de McKay, la moins urgente. Avis que bien entendu, le colonel John Sheppard ne partage pas.
Pour le militaire, il s’agit plutôt d’une excursion de routine, histoire de se dégourdir un peu les pattes et de quitter le plancher des vaches.
Ces dernières semaines, le box aseptisé de l’infirmerie d’Atlantis a été la seule vision de Sheppard. Du blanc le jour, du blanc la nuit, du blanc et du lisse tout le temps ! Même la nourriture des plateaux finissait par lui sembler blanche et insipide.
Depuis quelques jours, il harcèle le docteur Weir pour partir en expédition mais celle-ci y a mis un veto formel. Le colonel a interdiction de quitter Atlantis. Si au dernier moment Elisabeth a accepté que John remplace le major Lorne pour cette sortie en mer, c’est uniquement grâce à son pouvoir de persuasion… et celui d’Evan.
Le major Evan Lorne était ravi de fuir cette mission qu’il accueillait essentiellement comme une punition. John avait entend dire que durant son hospitalisation, le docteur McKay avait particulièrement insister pour que Lorne soit mis à sa disposition. Une vague histoire de citron.
Qu’importe la raison, Lorne et lui s’étaient liés contre Weir et celle-ci avait cédé sous le poids des arguments militaires et le charme certains de leurs sourires ravageurs. Deux beaux mâles ténébreux, comment résister ?
Sheppard sourit en pensant à Elisabeth.

Si Sheppard se laisse doucement porter par ses rêveries aquatiques, McKay est quand à lui, tout autant plongé dans le cœur de la Grande Bleue que dans le plasma de son ordinateur. Soudain il remarque une série de chiffres qui ne devraient pas apparaître.
-« Qu’est ce que c’est que ce truc-là encore ?
-Qu’est ce qu’il y a Rodney ?
-On a accroché un signal.
-Ami ou ennemi ?
-Bonne question. Je ne sais pas. Attendez… on dirait une balise. Le signal est faible et ancien.
-On y va alors ?
-Hum. On peut en tout cas s’en approcher. »


Le jumper progresse doucement en suivant le signal sous-marin.
Tout à coup une sonnerie retentie dans l’habitacle du vaisseau. Tout aussi soudainement une nouvelle série de chiffres apparaît sur l’écran de contrôle.
McKay quitte précipitamment son ordinateur.
-« Mieux vaux s’éloigner. Je ne sais pas ce que c’est et franchement je pense qu’on sera aussi bien au chaud sur Atlantis pour analyser ces données.
-Pour une fois, je suis de votre avis McKay. Tirons-nous de là ! »

McKay regarde la douce descente du jumper vers le fond marin.
-« Qu’est ce que vous attendez Sheppard ? Remontez bon sang ! »
Le colonel est crispé sur ses commandes. Les traits tirés, il semble lutter contre la machine.
-« J’aimerai bien mais je ne contrôle plus rien. »
McKay retourne à ses écrans et se met à pianoter avec frénésie.
-« On est pris dans un rayon tracteur, les commandes du jumper sont effectivement HS. »

Après une minute de stupéfaction et d’inaction, Sheppard réagit enfin. Il enclenche le système de communication avec Atlantis. Malheureusement celui-ci semble également hors service. En réponse aux essais de son chef de mission, McKay se met à « bidouiller » les circuits.
-« Que faites-vous ?
-Je ne peux pas reprendre le contrôle du jumper, mais récupérer les communications devrait être plus simple.
-Alors grouillez-vous car on sera bientôt trop en profondeur pour émettre !
-Quand est-ce que vous comprendrez que me mettre la pression ne me fait pas avancer plus vite ?
-Rodney ?
-Hum ?
-Je ne pense pas que « pression » soit le mot adéquat. »


Lourdes minutes de silence…

-« Voila, ça marche ! »
Tout en exprimant la réussite de son « tripatouille circuit », Rodney s’est relevé triomphant. Ce moment rare d’optimisme est vite anéanti par la vision de l’océan, aussi noire que de l’encre chinoise. Saisi par les ténèbres sous-marines, le jumper est totalement englouti par l’obscurité. McKay envoie aussitôt un appel de détresse vers la cité Atlante.
-« Voila colonel, le message est envoyé. Malheureusement il faudra plusieurs minutes avant qu’il n’atteigne la surface et soit réceptionné.
-Espérons que nous ayons plusieurs minutes. »


Sheppard est particulièrement calme. Ne pouvant rien faire d’autre qu’attendre, il se laisse porter par les flots et le rayon tracteur. McKay de son côté ne supporte pas de rester inactif. Il tourne comme un lion en cage, au point d’en agacer son supérieur.
-« Bon, maintenant ça suffit ! Rodney, calmez-vous !
-Vous en avez de bonnes, colonel. Je vous ferai respectueusement remarquer que nous sommes en train de couler et que vous restez là, sans rien faire, à admirer le spectacle. »

Sheppard écarquille subitement les yeux et pointe du doigt une auréole lumineuse.
-« Vous feriez mieux de le regarder aussi ce spectacle. Qu’est-ce que c’est ? »
McKay se tourne vers la vitre et découvre la vision ahurissante qui s’offre à eux.

D’abord petite tâche lumineuse, l’auréole est devenue une grande sphère bleutée qui englobe toute la vitre du jumper. L’habitacle du petit vaisseau est empli d’une lumière vive et aveuglante. Sheppard se protège maladroitement les yeux de ses mains, alors que McKay tente d’analyser le phénomène. Le rétro éclairage de son ordinateur tourne au maximum et malgré cela, il semble difficile de suivre les données qui s’y affichent.
-« On dirai une sorte de porte des étoiles.
-Quoi, ici, sous l’eau ?
-Oui, qu’est-ce que cela a de si extraordinaire ? Une porte peut être installée n’importe où, sur une planète, dans l’espace alors pourquoi pas dans…
-Oui, bon ok, moi je veux bien, mais pourquoi nous attirer vers elle ? Est-ce que cette porte est active ?
-Contrairement à ce que vous semblez croire, je n’ai pas réponse à tout ! »


Comme pour confirmer les craintes du colonel, l’énorme vague d’un vortex s’active, repoussant violement les fonds marins. De forts remous bousculent le jumper. A l’intérieur, Sheppard et McKay sont projetés comme de simples boules de flipper sur les cloisons puis retombent mollement sur le plancher du vaisseau.
Légèrement étourdis, ils se relèvent et s’assiéent à leur place.
-« Attachez-vous Rodney, je sens que ça va chauffer. »
Dernière modification par l'enfanteuse le 22 janv. 2007, 09:31, modifié 1 fois.
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Re: Huis-Clos...trophobie

Message non lu par l'enfanteuse »

Chapitre un

Scorpion

La salle de contrôle d’Atlantis est en effervescence.
Du simple technicien de contrôle au plus chevronné des scientifiques, toute la population atlante est en ébullition.
Le dernier signal de détresse avait été enregistré trois heures auparavant et depuis, c’était le black-out complet. Le docteur Zelenka était rapidement parti en expédition de secours dans un jumper piloté par le major Lorne. Une sensation de déjà vue plutôt rassurante de prime abord.

La première réaction du docteur Weir en apprenant que le jumper de Sheppard avait envoyé un S.O.S. avait été un fou rire incontrôlable. De mémoire d’Atlantis, jamais rire n’avait été à la fois si mal approprié et si communicatif. La première heure de recherche s’était donc effectuée dans une ambiance étrange, mêlant mauvais jeux de mots et blagues de comptoirs. La cité subissait un curieux phénomène proche de l’envoûtement, mais lorsque les minutes s’égrainant, les terriens comprirent que l’appel était plus qu’inquiétant, le silence remplaça le pénible brouhaha.
Seul le bruit des claviers d’ordinateurs et celui des pas qui s’activent semblent donc romprent le silence. C’est dans cette tension épaisse et lourde comme une chape de plomb que le docteur Weir attend des nouvelles de l’expédition de secours.

Après avoir franchit le cap de la surprise puis celui du raz le bol, Elisabeth Weir est maintenant très inquiète. Elle rumine dans son bureau lorsqu’un appel la fait sursauter.
-« Atlantis, ici Lorne.
-Vous avez retrouvez le jumper du colonel Sheppard ?
-Non madame, mais ce qu’il y a devant nous devrait vous intéresser.
-Qu’est-ce que c’est ?
-En fait, je n’en suis pas certain, mais cela ressemble à une porte des étoiles. Elle a l’air inactive et si le colonel n’avait pas disparu, je jurerai qu’elle n’a pas fonctionné depuis des lustres.
-Vous suggérez que le jumper a franchit cette porte ? »

Le docteur Zelenka, prend aussitôt la parole et donne son avis d’expert.
-« Docteur Weir, je pense effectivement que c’est la seule explication plausible. Le jumper ne donne plus aucun signe de vie et la présence de cette porte dans la zone de recherche ne peut pas être le fruit du hasard.
-D’accord, mais pourquoi diable ont-il passé cette porte ?
-J’avoue que cela fait bien longtemps que j’ai cesser de comprendre les motivations du docteur McKay. Maintenant je doute qu’ils soient passés de leur plein grès. Personnellement j’en serai en tout cas incapable.
La porte ne réagit pas au DHD du jumper et je ne distingue aucun tableau de commande permettant de composer une adresse. »

Le major Lorne ne peut s’empêcher de commenter les propos du scientifique.
-« De toute façon, j’imagine mal McKay enfilant un joli scaphandre pour aller composer une adresse sur un quelconque tableau de commande. »
Voyant que le débat risque fortement de dévier sur les capacités supposées de McKay, Elisabeth coupe nette la discussion.
-« Bon, de toute façon, votre présence sur place ne changera rien et j’avoue que j’aimerai mieux vous savoir ici en sécurité qu’aux côtés d’une porte qui risque à tout moments de vous engloutir. Prenez un maximum d’informations et rentrez dans la cité. Il faut maintenant espérer que nous trouverons des renseignements dans la base de données des Anciens. »
Le docteur Zelenka et le major Lorne jètent un œil circonspect sur la porte puis échange un regard lourd de sous-entendus. Sans prononcer le moindre mot, ils se remettent à leur place. Le jumper reprend de la vitesse et quitte les fonds marin de Lantia, laissant derrière lui beaucoup de doutes et d’inquiétudes.


***


John ouvre péniblement les yeux. Devant lui, la carcasse amorphe de McKay semble s’étaler de tout son long sur le tableau de commande du jumper. La bouche ouverte et prête à gober les mouches, le scientifique ronfle bruyamment. Le colonel réprime un fou rire en pensant au pittoresque tableau qui s’offre à lui. Que ferai McKay pour qu’une telle situation ne s’ébruite pas dans tout Atlantis ?
Sheppard est finalement hilare quand il secoue McKay.
-« Allez la belle au bois dormant, il est tant de se réveiller !
-Hum… Si vous croyez que je vais vous prendre pour un chevalier, vous vous fourrez le doigt dans l’œil.
-Allez, McKay, cessez donc de jouer l’enfant. »

Se souvenant soudainement de la situation, McKay se redresse rapidement…trop rapidement. Sa tête vient cogner le plafond du jumper, lui permettant de prendre conscience de sa position ridicule.
-« Aï ! Je me suis fait mal !
-Et bien, au moins cela prouve que vous êtes en vie. Rodney, arrêtez donc de râler pour une fois et aidez-moi à ouvrir le sas arrière. Le mécanisme est caput.
-Attendez, attendez !! Nous ne sommes plus dans l’océan ?
-Si, bien sur, mais j’ai décidé de tenter une nouvelle expérience.
-Oui, bon, ça va hein ! Laissez moi deux seconde pour me remettre dans le bain…, enfin je voulais dire pour prendre connaissance de l’état des lieux. »

Sheppard s’assoit confortablement à l’arrière pendant que McKay examine toutes les données en leur possession.
-« Bon, effectivement, nous ne sommes plus sous l’eau et l’air est viable à l’extérieur. Le jumper ne paraît pas endommagé. Pouvez-vous le faire décoller ?
-Non, les commandes ne répondent plus du tout. Visiblement ceux qui nous ont attiré ici, ne voulaient pas que l’on puisse repartir si facilement. Allons donc voir de quoi il s’agit, puisque nous n’avons guère d’autre choix. Prenez le pistolet qui est dans la réserve ainsi que ces deux grenades. »

McKay regarde le militaire avec étonnement. Celui-ci pense devoir se justifier.
-« Vous ne sortez jamais sans votre PC, et bien moi c’est pareille, je ne quitte jamais mon petit attirail de combat. »


Ensemble, John et Rodney ouvre le sas arrière. Une étrange lumière artificielle pénètre dans le jumper. Trop éblouis pour distinguer quoique ce soit, les deux terriens sortent prudemment de leur vaisseau. Deux petits pas en avant et l’environnement semble s’ouvrir à eux, juste le temps d’accommoder leurs visions.
Alors qu’ils commencent à peine à distinguer de grandes formes sombres un peu partout autour et au-dessus d’eux, un flash aveuglant les enveloppe. Un froid intense les saisit et ils perdent quasi-instantanément connaissance. La perte de conscience est de si courte durée qu’ils se réveillent au moment précis où leurs corps s’affalent sur le sol.

Le sol est dur et froid. Sheppard et McKay se relèvent simultanément en grimaçant. Ils sont dans une petite pièce au plafond bas, recouverte presque entièrement de boutons jaunes ou rouges, de manettes et de cadrans divers. A une extrémité de la pièce, une porte blindée est fermée par une écoutille. John et McKay ne prononcent pas un seul mot. Chacun de leur côté ils examinent les lieux, à la recherche d’une explication ou du moins d’un début de compréhension. Le tour du propriétaire est rapide, un simple coup d’œil permet d’évaluer l’état des lieux. McKay rejoint le colonel Sheppard qui tente de faire tourner le « volant » de l’écoutille.
-« Avez-vous la moindre idée de ce qui s’est passé ?
-Je pense que nous avons été téléporté dès la sortie du jumper.
-Et nous sommes où là ?
-J’ai une petite idée mais elle ne va pas du tout vous plaire.
-Mais encore ?
-Je pense que nous sommes dans un sous-marin.
-Un quoi ?!
-Un sous-marin, un submersible, un vaisseau qui va sous l’eau…comme notre jumper finalement.
-Oui, merci, je sais ce qu’est un sous-marin. Mais qu’est-ce que l’on fait dans un sous-marin et…attendez une minute…Il y a des sous-marins dans la galaxie de Pégase ?
-McKay.
-Oui ?
-Ne me posez pas une question dont vous savez pertinemment que la réponse ne vous plaira pas. Venez donc m’aider à débloquer cette écoutille.»


Joignant leur force, Sheppard et McKay ouvre la lourde porte qui permet de quitter le poste de commande de la propulsion et de rejoindre les divers quartiers du personnel. Le spectacle de ces sombres alcôves est saisissant. Plusieurs dizaines de squelette chevauchent le sol de la pièce.
McKay semble soudain pris de panique.
-« Ne me dites pas que nous sommes les seuls âmes vivantes dans ce sous-marin ?
-…
-Dites quelque chose bon sang ! Colonel !!!
-Quoi ? Faudrait savoir ce que vous voulez Rodney.
-Ce que je veux c’est que vous me disiez que nous ne sommes pas dans un sous-marin, quelques centaines de mètres sous l’eau et sans personne pour le contrôler.
-D’abord calmez-vous et arrêtez de vous agitez ainsi, sinon je vous mets mon poing dans la figure. »

Sheppard regarde le scientifique qui devient rouge de colère puis s’assoit bêtement au sol, la tête entre les bras. Le colonel se pose près de lui puis laisse passer une minute de silence, permettant à Rodney de se calmer. Le militaire reprend la parole d’une voix calme et presque hypnotique. Il s’adresse à son ami comme il le ferait à un enfant perdu.
-« La situation est difficile mais nous en avons connu d’autre. Certes nous sommes coincés dans ce navire avec pour toute compagnie, celle d’un équipage réduit à l’état de squelette, mais rien n’est désespéré.
-Merci colonel, vous savez trouver les mots qui rassurent. »

Sheppard rigole doucement puis à gorge déployée. Son rire contamine rapidement le scientifique.
Un rire sonore empli rapidement la pièce. S’il n’est pas particulièrement approprié à la situation, il a le mérite de servir de soupape au stress et à la fatigue.

Laissant derrière lui McKay dans le centre de contrôle, Sheppard entreprend de visiter chaque compartiment du sous-marin.
Les uns après les autres, les sas s’ouvrent sur des ossements et des dégâts importants, traduisant une lutte entre les divers occupants du vaisseau. Le compartiment arrière du sous-marin renferme l’armement. Le regard expert du colonel le renseigne immédiatement sur la nature des armes. Il s’agit de torpilles à tête nucléaire.
Tout à sa découverte, Sheppard ne prête pas attention à l’ombre qui s’approche derrière lui.
-« John ? »
Sheppard sursaute violement et se retrouve en un quart de seconde accroupi sur un McKay terrorisé.
-« Mais qu’est-ce qui vous prend ? »
Sheppard se laisse choir de côté, libérant son ami de son étreinte.
-« Excusez-moi, vous m’avez fait peur. »
McKay est à la fois surpris par cet aveux et fière d’avoir su surprendre le militaire. Voyant le sourire sarcastique du scientifique, Sheppard crois bon d’ajouter avec son fameux sourire en coin.
-«Je suppose que si vous oubliez cet incident, je serai capable d'omettre dans mon rapport vos ronflements après le passage par la porte. »
McKay et John se regardent puis se serre la main en signe de contrat.
-« Pourquoi avez-vous quittez le centre de commande ?
-Vous n’allez pas me croire. En regardant les tableaux de bords et les données qui y sont notées, il semblerait que nous soyons dans un sous-marin à propulsion nucléaire. Il y a même dans le compartiment central un magnifique réacteur nucléaire. Vous ne l’avez pas vu ?
- Si vous voulez mon avis, il n’y a pas que la propulsion qui soit nucléaire sur ce bâtiment.»*

Sheppard reste muet mais ses yeux en disent long et en suivant la ligne imaginaire de son regard, celui de McKay se pose sur les ogives.
Il s’avance vers les engins puis redressant ses manches, se met immédiatement à les manipuler, délicatement, comme s’ils étaient en coquilles d’oeuf.
-« Bon commençons par rendre inoffensifs ces missiles avant qu’ils ne nous fassent exploser. Je serai plus rassuré de savoir ces engins désamorcés au cas où…
-Dans le cas présent, ce ne sont pas des missiles mais des torpilles.
-Hum…mouai, n’empêche que si elles nous pétent à la figure, torpilles ou missiles, le résultat sera le même.
-Ok chef ! »

Sheppard aide McKay à déplacer les lourdes torpilles et à en extraire les charges nucléaires. Une fois cette tâche réalisée, McKay entreprend de s’attaquer au réacteur lui-même. Sheppard le quitte, non sans lui lancer une petite boutade.
-« Je vous laisse à vos joujoux. On se retrouve là-haut.
-Comment ça, là-haut. Vous parlez d’où là ? »

Comprenant parfaitement le sous-entendu planant derrière l’expression là-haut, le colonel se rapproche de McKay et lui glisse quelques mots à l’oreille, comme s’il s’agissait d’un terrible secret.
-« Je vais au dessus du centre de commande, dans le kiosque.
-Le quoi ? »

Mais le colonel a déjà disparu et McKay se remets aussitôt à sa besogne.

Sheppard quitte McKay et rejoint rapidement le poste de commandement puis le kiosque qui le surplombe. Sachant pertinemment ce qu’il rechercher, le colonel perd peu de temps avant de se retrouver aux commandes du périscope. L’engin est vieux et grippé par de longues années d’inactivités. Après quelques minutes, Sheppard est enfin récompensé de sa persévérance. Le périscope se déploie et lui donne une image un peu flou mais assez claire du monde qui les entoure.
A la place du bleu de l’océan, l’image lui renvoie la luminosité qui les avait accueillit à l’ouverture du jumper. Malgré la solitude qui l’entoure, Sheppard croit utile de commenter ses découvertes à haute voix. Son timbre chaud réchauffe la pièce et le rassure artificiellement.
-« Nous ne sommes pas sous la mer. »
McKay entre au même moment dans le compartiment.
-« Comment ça pas sous la mer ?
-Non, je ne vois pas grand-chose mais je peux vous assurer que ce sous-marin est simplement posé sur le sol. Même si je ne vois pas le ciel, je distingue nettement la surface sur laquelle nous sommes échoué…et nous ne sommes pas seuls. »



*J’ai pris quelques libertés sur la réalité des faits. Le sous-marin Scorpion qui a disparu le 27 mai 1968 à 50 miles marins au sud des Açores ne transportait pas d’ogives nucléaires. Du moins pas d’après mes faibles recherches. Bien que retrouvée par la suite son épave n’a jamais pu être examiné et la catastrophe reste donc à ce jour inexpliquée avec certitude…entretenant le mythe.
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Re: Huis-Clos...trophobie

Message non lu par Anubis l'ancien »

Très impressionant, un style aisé et soutenu qui entretient à merveille le suspens et met en place très facilement l'ambiance, avec une pointe d'humour à la Mckay et à la Sheppard :P .

Excellent,j'ai hâte de lire la suite, grand bravo à toi ;) !
Fanfic d'Ethor, à lire pour tout être sensé ^^ : http://forum.stargatefusion.free.fr/index.php?showtopic=10961
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Re: Huis-Clos...trophobie

Message non lu par raptorslide »

CITATION (l'enfanteuse,Dimanche 07 Janvier 2007 à 15h31) Bien que retrouvée par la suite son épave n’a jamais pu être examiné et la catastrophe reste donc à ce jour inexpliquée avec certitude…entretenant le mythe.
Comment ça le batiment n' a jamais pu être inspecté ?
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Re: Huis-Clos...trophobie

Message non lu par Eddy »

Super ta fic !
Il y a du mystère et tout ce qui faut pour une bonne fic !
J'ai hate d'avoir la suite !
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Re: Huis-Clos...trophobie

Message non lu par l'enfanteuse »

CITATION (raptorslide,Dimanche 07 Janvier 2007 à 18h06)
CITATION (l'enfanteuse,Dimanche 07 Janvier 2007 à 15h31) Bien que retrouvée par la suite son épave n’a jamais pu être examiné et la catastrophe reste donc à ce jour inexpliquée avec certitude…entretenant le mythe.
Comment ça le batiment n' a jamais pu être inspecté ?
J'ai eu beaucoup de mal a trouver des renseignement sur le SNN coulé. En fait, c'est passé assez inaperçue car en même temps il y avait le vietnam avec tous les morts que l'on connait.
Il semblerai qu'une explosion ai été enregistré sur des appareils grec je crois mais que cela ne correspond pas au dégât vu sur l'épave. mais il précise que l'epave n'a pas pu être explorer, trop profond, trop dangereux, je ne sais pas. quoiqu'il en soit, elle fait partie de ce qui alimente le mystère que je vais exploiter dans cette fic.
voila pour les explications, ou plutot l'abcence d'explications...mais sinon, où serai le mystère!
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Re: Huis-Clos...trophobie

Message non lu par Eloa »

C'est encore un très bon début. :clap:

Cet fic promet d'être GENIALE !! ^_^

Vivement la suite !!! :D
Dernière modification par Eloa le 07 janv. 2007, 21:44, modifié 1 fois.
"Deux choses sont infinies: l'univers et la bêtise humaine,
mais en ce qui concerne l'univers
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Re: Huis-Clos...trophobie

Message non lu par l'enfanteuse »

Chapitre deux

Le cimetière



Elisabeth est particulièrement attentive aux indications qui défilent devant elle. La base de données des anciens est une mine de renseignements pour qui sait y regarder. Là est la difficulté.
Comme pour un moteur de recherche sur Internet, celui qui maîtrise le langage voulu peut en quelques secondes découvrir les secrets les plus enfouis; mais le novice mettra dans heures à obtenir des renseignements sans queues ni têtes. Elisabeth n’est pas le genre de femme à chercher en vain le pourquoi du comment. A peine interrompue l’échange avec le major Lorne, elle s’est attelée au travail. L’expérience acquise lors d’une des dernières mésaventures de la fine équipe du colonel Sheppard (Fanfic Autres) lui donnait un avantage certain. En a peine dix minutes elle avait déjà quelques précieuses informations.
Alors qu’elle s’apprête à plonger plus profondément dans les secrets d’Atlantis, le centre de contrôle la contacte.
-« Docteur Weir, le major Lorne demande des instructions. »
Elisabeth quitte son bureau et tout en longeant le balcon translucide qui surplombe la porte des étoiles, elle se connecte au jumper sous-marin.
-« Que se passe-t-il major ? Pourquoi n’êtes-vous pas sur le retour ?
-En fait madame, nous avons pris quelques clichés et étions justement sur le chemin d’Atlantis quand nous avons capté un signal. Celui-ci semble justement venir de la fameuse porte.
-Surtout n’y retournez pas et éloignez-vous le plus vite possible de cette zone.
-Bien madame, mais n’est-il pas possible que ce signal provienne du colonel Sheppard ?
-Non, je pense plutôt que c’est ce qui l’a attiré dans un terrible piège. La base de données des anciens intime l’ordre aux vaisseaux de ne surtout pas survoler cette partie de l’océan. Il y a un créneau horaire durant lequel le secteur est noté comme excessivement dangereux, alors que sur d’autres tranches horaires, le risque est moindre mais la prudence de mise. Le danger est donc connu des anciens et il est particulièrement cyclique. Rentrez immédiatement avant qu’il ne soit trop tard !
-Nous sommes déjà en route docteur Weir. »



***

Le docteur McKay tire le colonel Sheppard en arrière, l’éloignant du périscope.
-« Que voulez-vous dire par, pas tout seul ?
-Quel est le mot que vous ne comprenez pas Rodney ? »

Sheppard est particulièrement d’humeur taquine malgré la situation périlleuse dans laquelle ils sont plongés. McKay quand à lui, est très à fleur de peau.
-« Colonel, est-ce que je vous ai déjà fait part de ma claustrophobie ?
-Vous voulez dire durant les dernières vingt minutes ?
-Cela suffit John ! Je sais parfaitement bien que vous êtes aussi inquiet que moi, alors inutile de feindre l’indifférence.
-Désolé Rodney, je ne joue pas les insensibles…disons que ma façon à moi de surmonter les épreuves qui se sont un peu trop accumulées ces derniers temps, est de relativiser et de me barricader derrière un humour peut-être pas très adéquat, je vous l’accorde. »


Le colonel Sheppard se recule et laisse sa place au docteur McKay.
-« Venez voir par vous-même. »
McKay, bien que sidéré par la confession inhabituelle du colonel, fait mine de ne pas en être affecté et colle maladroitement ses yeux dans les visées du périscope.
-« Qu’est-ce que c’est ?
-Vous parlez de quoi ?
-Des formes sombres qui s’étalent devant nous ?
-On dirait des avions, mais nous allons bientôt le savoir.
-Que comptez-vous faire ?
-Sortir de ce fichu sous-marin, pardi !
-Vous allez sortir ? Dehors ?
-NOUS allons sortir Rodney ! »


McKay s’écarte violement du périscope et cherche du regard une cachette qui lui permettrait d’échapper au dessin de Sheppard.
-« Calmez-vous Rodney. Nous n’avons pas beaucoup le choix. Nous ne pouvons pas rester ici, au milieu de ces cadavres à attendre de faire parti de leur club.
-Non, bien sur, mais dehors… »

McKay hésite, ne sachant pas très bien comment formuler ses craintes. Sheppard prend donc sur lui d’effectuer la traduction des sombres pensées du scientifique.
-« Dehors, il y a quelqu’un ou quelque chose qui se joue de nous. Je suis autant que vous dans l’incertitude de ce que seront les heures à venir, mais rester ici, ne nous éloignera pas de la mort, bien au contraire.
-Mais si nous sortons et que nous sommes de nouveau téléportés ?
-Et bien on avisera, mais au moins nous serons ensemble.
Avec le périscope, nous avons une vision limitée de ce qui se passe dehors. Nous ne pourrons pas affronter notre ennemi si nous ne savons pas ce qu’il est.
-Voyez-vous, colonel va-t-en-guerre, je crois que je n’ai vraiment pas envie de savoir ce que c’est. »

Sheppard adresse à McKay son sourire charmeur puis s’avance vers la sortie comme si l’acceptation de McKay allait de soit. Ce dernier jette un regard circulaire sur ce qui leur sert de refuge. De la taule rouillée, de vieux instruments inutilisables et des ossements en guise de compagnie.
Le choix est donc vite fait, même s’il relève davantage de la contrainte que de l’accord mûrement réfléchit.

Aidé par le docteur McKay, le colonel Sheppard ouvre donc le lourd panneau d’accès. L’air qui pénètre dans ses narines a une vague odeur métallique. Sheppard réalise qu’il avait déjà perçu cela en sortant du jumper mais n’avait guère eu le temps de l’analyser. La lumière est toujours aussi brillante, mais s’y étant préparés, John et Rodney n’en sont que peu incommodés.
Ils se mettent debout sur la coque du sous-marin.
Celle-ci est un peu inclinée et le schnorchel qui est sorti, leur sert de point d’attache pour ne pas déraper dans le vide. La hauteur est très impressionnante et McKay se demande s’il ne devrait pas parler à John de sa phobie du vide.

Alors que le scientifique d’Atlantis est en pleine introspection de ses multiples phobies, le colonel Sheppard est quand à lui, tout absorbé par le monde extérieur. La vision de leur prison est incroyable, mais ils n’ont pas le temps d’en profiter plus longtemps car le flash blanc apparaît de nouveau, les projetant dans un autre environnement.

Sheppard grimace en ouvrant les yeux, mais le spectacle lui fait immédiatement oublier les coups de marteaux qui résonnent sous son crâne.
Il est installé à l’intérieur d’un cockpit d’avion. L’espace est assez exigu, mais pas plus que sur un des coucous qu’il utilisait sur Terre. La large vitre lui permet de voir parfaitement autour de l’engin. Devant lui est allongé le scorpion dont il fut extrait quelques minutes plus tôt.
Un étrange bruit étouffé ressemblant à un gargarisme l’extrait de force à sa contemplation. Sheppard se retourne et découvre McKay, livide, assit de façon précaire et instable sur le siège arrière. Il émerge laborieusement d’un état semi comateux et sa pâleur, déjà extrême, ne semble pas s’améliorer. Sheppard s’inquiétant de l’état de son ami, cherche à se dégager de son siège. Ses déplacements sont rendus difficiles par le côté étriqué de l’habitacle, mais aussi par la sensation de vertige qui l’assaille au moindre mouvement un peu brusque. Alors qu’il se plie en deux afin de passer ses jambes de l’autre côté de son fauteuil, son regard est attiré par le haut de la verrière. Abasourdit, il retombe bêtement sur son siège et se laisse aller à admirer le spectacle.

-« Rodney, vous voyez ce que je vois ? »
La seule réponse est le bruit caractéristique d’un haut-le-cœur violent.
-« Rodney, si vous devez dégobillez, ayez la gentillesse de vous tourner s’il vous plait ? »
Un autre bruit tout aussi typique lui parvient. Sheppard quitte aussitôt le paysage qui accaparait tant son attention afin de porter assistance à McKay.
Le tableau qu’il découvre à l’arrière est tout aussi incroyable, bien que largement moins agréable à admirer.
McKay s’est maladroitement retourné et ce faisant, a glissé vers la tourelle dorsale, gratifiant les commandes du canon des restes de son copieux petit déjeuner.
D’une main ferme, le colonel agrippe la combinaison de McKay et le remet en place dans la partie arrière du cockpit.
-« Je me sens pas super bien…
-C’est le moins que l’on puisse dire. J’avoue que je suis un peu vaseux moi aussi. Cette téléportation est loin d’être aussi agréable que celle du Deadale.
-Où sommes nous cette fois-ci ? »

McKay tente d’ouvrir les yeux mais à l’évidence chaque tentative ne fait qu’amplifier son mal-être.
-« Je pense que nous sommes dans un des avions que l’on voyait du Scorpion. Si mes soupçons sont fondés, il doit s’agit d’un Avenger. »
McKay ouvre grands les yeux, oubliant nausées et spasmes abdominaux.
-« Pas de l’escadrille 19 quand même ?!
-Bravo McKay !
-Arrêtez de vous moquer colonel, ça devient ridicule !
-Non, non, sincèrement, je ne me moquais pas. Vous m’épatez. Je n’aurai jamais pensé qu’un esprit cartésien comme le votre connaîtrait l’existence de l’escadrille 19. »



***


Zelenka rejoint au pas de course Elisabeth Weir. Celle-ci relève à peine la tête à son approche et se contente de tourner l’ordinateur dans sa direction.
-« Que diriez-vous de ces données docteur Zelenka ?
-Curieux, intéressant, dangereux…
-Ce que je voudrais savoir c’est si cela correspond bien à l’étrange porte que vous avez vu. »

L’écran plat affiche une représentation 3D stylisée de la porte. Celle-ci fourmille de petits détails, comme autant de traits au crayon gras. La porte y est légèrement ovale comme celle de l’océan Lantien. Des chevrons y sont représentés.

Le docteur Zelenka est particulièrement attentif aux chevrons et autres détails qui n’apparaissent absolument pas sur la porte sous-marine. Tout à sa concentration, il oublie la présence d’Elisabeth et se contente de décortiquer l’image 3D sans plus de commentaire.
Elisabeth lui fait part de ses découvertes.
-« Comme je vous le disais, les anciens savaient que cette zone était particulièrement dangereuse. Les mises en gardes sont explicites mais renvoient toutes à une expérience dont seul quelques membres semblaient dans le secret.
Il y a un nom de code que je n’arrive pas à retranscrire en des termes intelligibles pour nous. Il est représenté par un dessin géométrique en forme de losange avec à l’intérieur un autre symbole que je ne connais pas. Ce pictogramme apparaît en de multiples occasions mais je n’en saisis pas le sens, du moins pour le moment. »


Zelenka n’a écouté les propos du docteur Weir que d’une oreille discrète. Celle-ci remarque rapidement l’inattention du scientifique.
-« Radek, vous m’écoutez ? »
Zelenka désigne du doigt les symboles de la porte.
-« Sur la porte sous-marine ces chevrons ne sont pas apparent, ni même les glyphes représentés ici.
-Cela a-t-il une grande importance ?
-Cela signifie que c’est vraiment une porte. Je veux dire qu’elle communique avec une adresse mais que celle-ci est préprogrammée, sans doute depuis la cité elle-même, et est certainement fixe et immuable. Cette porte n’ouvre que sur un seul et unique monde.
-Et vous savez lequel ? »


Le docteur Zelenka désigne l’un des symboles présents sur le dessin.
-« Savez-vous ce que représente ce symbole ? »
Elisabeth écarquille les yeux comme si elle venait de voir ce qui lui échappait depuis le début.
-« Est-ce bien ce que je crois ?
-Oui docteur Weir. Bien que légèrement différent et stylisé, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. C’est le symbole de la Terre. »



***

McKay et Sheppard sont hypnotisés par ce qu’ils voient.
A perte de vue des vaisseaux en tous genres sont échoués. Bateaux et avions sont posés délicatement sur le fond marin. En levant la tête la beauté de l’eau est saisissante.
Ils sont sous un bouclier, tout comme celui d’Atlantis, mais qui au lieu de protéger une cité, protège un cimetière.
Sheppard désigne à McKay un trois mâts à la bannière suédoise ainsi qu’un vieil hydravion de sauvetage. Tout deux semblent avoir vécu la même mésaventure que le jumper.
-« Ces navires sont terriens, mais regardez par là-bas. »
Sheppard tend un doigt accusateur vers une silhouette qui se profile derrière l’un des bombardiers Avenger.
Pour toute réponse, Sheppard obtient un hoquètent de surprise de la part de McKay.
McKay reprend enfin son souffle et peut argumenter davantage sa vision de la situation.
-« C’est un petit vaisseau Goa’uld, un planeur de la mort comme disent les militaires. Vous rendez-vous compte de ce que cela signifie ?
-Oui, nous sommes dans la toile d’une araignée qui capture des vaisseaux dans diverses planètes, voire galaxie, et les entreposes ici, comme de vulgaires trophées. »


McKay ne peut quitter des yeux la mer qui s’étale de part et d’autre de leur bulle de survie.
-« La puissance nécessaire afin de maintenir ce bouclier en place est incroyable. »
Le gigantisme du bouclier lui fait oublier provisoirement sa claustrophobie et son cerveau de mathématicien bouillonne de questionnements.
Sheppard semble également très intéressé par le fonctionnement du bouclier.
-« Croyez-vous qu’il y ait des ZPM ?
-Sûrement, mais pour maintenir une telle force, il faudrait plusieurs E2PZ… c’est incroyable. »

Une sorte d’euphorie gagne le scientifique.
-« Si nous trouvons la source d’énergie, nous trouverons comment rendrez chez nous.
-Mais nous sommes chez nous Rodney. Nous sommes sur Terre, plusieurs milles sous la surface de l’océan atlantique.»
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Re: Huis-Clos...trophobie

Message non lu par soular12 »

Salut à toi l'enfanteuse, me voici de retour après quelques mois d'absence. Comme je te l'ai dis en MP, ton style est toujours aussi agréable et fluide et toujours pas de fautes. Ce que j'apprécie toujours autant dans tes fics, c'est la part de mystère, encore là, on découvre au fur et à mesure l'histoire, impossible de prédire à l'avance ce qui va se passer.

C'est comme pour les autres fics comme Les Autres où on ne sait vraiment qu'à la fin pourquoi ils sont là. Bref continue comme ca et j'aurai une petite question, quand est ce que tu sors ton recueil de fanfic? :P
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Re: Huis-Clos...trophobie

Message non lu par l'enfanteuse »

CITATION (soular12,Mercredi 10 Janvier 2007 00h32) j'aurai une petite question, quand est ce que tu sors ton recueil de fanfic? :P
Bonne question!
Je peux pas faire un receuil...d'abord parce que les personnages ne m'appartienne pas, ensuite parce que j'aurai surement pas assez de lecteur...mais je peux en faire un juste pour toi et le l'envoyer si tu veux.
Receuil spécial superfan....
:tomato: stop arrêt Atlantrice!!!! t'en aura un aussi! MDR!
PS: il sera lourd le bouquin, t'imagines!!!

sinon, super contente de te voir de retour !
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Re: Huis-Clos...trophobie

Message non lu par Eddy »

Cette suite est tout aussi exellente que le début !
J'adore l'intrigue, on sait jamais ce qui va rriver !
Bon en gbref il faut la suite !
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Re: Huis-Clos...trophobie

Message non lu par l'enfanteuse »

Chapitre trois

L’œil du cyclope


-« Il faut sortir d’ici !
-Excellente idée docteur. Avez-vous des suggestions ?
-Non, je veux dire qu’il faut que l’on sorte de ce cockpit. L’odeur devient intenable.
-Mouai…je ne savais pas comment vous le dire… »

Le colonel Sheppard retient difficilement son fou rire. McKay a repris des couleurs mais celles-ci tournent davantage vers le gris crevette que vers le rose bonbon.
Sheppard désigne du doigt la verrière qui leur sert de rempart entre l’intérieur, confiné mais sécurisé et l’extérieur, plus respirable mais la proie du terrible faisceau téléporteur.

-« Dès que l’on sortira, nous serons de nouveau téléportés. Je pense qu’il faut se séparer et aller chacun dans une direction opposée.
-Hein ?! N’y pensez même pas une seconde. Je ne vous lâcherai pas d’un millimètre !
-Ecouter Rodney. Le rayon est peut-être incapable d’atteindre en même temps deux personnes isolées. Nous ne parviendrons jamais à rien si dès que l’on fait un pas dans une direction, le faisceau nous téléporte dans une autre.
-Oui je suis d’accord mais comment voulez-vous faire ?
-Je sors le premier et au moment où le rayon me touche, vous sortez à votre tour et vous vous planquez sous la carcasse d’une autre épave. »

A l’évidence McKay aimerai faire autrement mais pour une fois la logique est du côté du colonel Sheppard.
-« Et si c’est moi qui sors le premier ? »
Sheppard sourit à cette demande, simulacre d’un élan de courage improbable. Il n’est pas dupe et sait tout comme McKay qu’il ne peut en être ainsi. Pourtant le colonel préfère jouer le jeu et pousse gentiment le scientifique dans sa « couardise ».
-«Oui, c’est vrai que je cours plus vite que vous. C’est un avantage certain pour échapper au rayon et en trouver plus vite l’origine. »
McKay blêmit et reprend de volée encore plus rapide que ne l’espérait Sheppard.
-« Heu…finalement, je pense qu’il vaux mieux que se soit moi qui trouve le générateur. Que feriez-vous une fois auprès de lui ?
-De toute façon, si le rayon vous touche encore deux ou trois fois, vous ne serez plus en état d’esquisser le moindre mouvement. »

La dernière phrase est prononcée avec une tonalité tellement condescendante que McKay ne peut ignorer la boutade.
-« Mouai, bon. Inutile de polémiquer puisque de toute façon nous sommes d’accord. »
Sheppard reprend aussitôt son air sérieux et quitte sa voix chaude pour celle plus rude du militaire stratège. Au fond, il sait parfaitement que McKay n’est pas aussi trouillard qu’il le croit lui-même. Pour Sheppard, face aux dangers, McKay a déjà largement prouvé son courage et sa valeur. Cependant dans la situation actuelle, chacun a son rôle à jouer et celui-ci n’est pas interchangeable. Le colonel n’est pas très rassuré de savoir McKay tout seul en cas de pépin mais il sait qu’il peut lui faire confiance et que l’homme est capable du meilleur dans des situations extrêmes, surtout lorsqu’il n’a plus d’autres choix.
Maintenant que les choses sont clairement définies, ils ne peuvent plus reculer. Que faire d’autre, de toute façon ?
-« Dès que je me serai extrait de cette machine et que je serai frappé par le rayon, vous vous laisserez glisser le long de la carcasse. Jusqu’à présent le faisceau ne nous a atteint qu’une fois sortis des vaisseaux. Je pense que si vous vous glissez sous l’aile du bombardier qui est à notre gauche, vous ne risquerez rien.
En toute logique le générateur devrait se situer au centre du bouclier non ? »

McKay semble soudain se perdre dans ses pensées. Le scientifique est de nouveau en action.
-« Hum…oui. Quand on y réfléchit, c’est quand même assez curieux comme processus. Le rayon nous attrape dehors et nous transfert dedans. Jamais dans l’autre sens.
-Evitons d’y réfléchir pour l’instant et contentons nous de trouver comment quitter ce cimetière. »


Sheppard regarde au dessus de lui l’immensité de l’océan.
-« Si on retrouve le jumper et que l’on désactive le bouclier, croyez-vous que l’on puisse regagner la surface ?
-Non, la pression de l’eau serait si forte qu’elle détruirait tout ce qu’il y a ici, nous y compris.
-Dommage, j’imaginais déjà la tête des pontes du SGC en nous voyant arriver en jumper. »

McKay et Sheppard partagent un sourire forcé. John pose la main sur l’épaule de McKay sans pour autant le regarder. Au contraire, il fixe une destination imaginaire à l’extérieur de son habitacle.
-« A chaque fois que vous verrez le faisceau, c’est que j’ai été pris. Ne pensez à rien d’autre qu’à courir et trouvez comment désactiver ce p… de téléporteur !»
Sans attendre de réponse, Sheppard ouvre la verrière et sort du cockpit.
Il respire l’air moins nauséabonde de la cloche sous-marine puis avance prudemment vers le nez du vieux bombardier. Bien qu’attendue, la froideur du rayon le cueille avec brutalité.


***

La surprise passée, Zelenka s’est replongé dans la base de donnés des Anciens. Sa seule certitude est que Sheppard et McKay sont sur Terre suite à une expérience des Anciens qui perdure au-delà des siècles sous l’océan de la planète.
Toutes les traces trouvées sur cette étrange expérimentation sont liées à la notion de transport et à celle associée de proie. Il est également question de stratégie militaire et du besoin impérieux de maîtriser une technique qui n’est pas spécifiée explicitement, technique connue mais non acquise par les Anciens.
Le plus surprenant pour Elisabeth est la mise en relation de ces recherches avec les Wraiths, les Asgards et également les Goa’ulds. C’est la première fois qu’elle trouve des données associant ces trois espèces. Quel peut donc être leur point commun et leur lien avec cette expérience ?
Zelenka, quand à lui, est absorbé par l’adresse. Il lui semble aberrant que la porte ne s’ouvre que sur un lieu unique. Elisabeth au contraire y voit une logique militaire liée au secret. Zelenka est perplexe.
-« Mais pourquoi sur Terre ?
-Parce qu’à l’époque où l’expérience a commencé, la cité se trouvait encore implantée sur notre planète. Une fois Atlantis installée dans Pégase, ils ont sans doute créé cette porte comme un accès direct à leur laboratoire…quoique je doute qu’il s’agisse d’un simple laboratoire, on dirait plutôt une prison aux vues des termes employés. »

Zelenka paraît de plus en plus surprit.
-« Je partage votre étonnement Radek, mais les Anciens parlent bien de sujets d’expériences et de captures.
-Croyez-vous qu’il s’agisse d’une secte comme la dernière fois ? (Fanfic : Autres)
-Non, je pencherais plutôt pour des recherches à visées militaires. »

Zelenka fait immédiatement une moue terrible, de celle qu’il réserve d’habitude aux boutades de McKay. Par expérience, il sait que « scientifique » et « militaire » donnent un mélange explosif.
Elisabeth perçoit parfaitement le trouble de Zelenka. En tant que diplomate puis supérieur hiérarchique sur Atlantis, elle sait que des décisions doivent parfois être prises même si elles sont contre doute déontologie. Certains choix ont des conséquences catastrophiques et pourtant ces choix doivent être fait. C’est ainsi, tout simplement.
-« Nous avons encensé les Anciens comme s’ils étaient des Dieux, mais ce n’est pas le cas et nous savons tout deux qu’aucune guerre ne se remporte sans avoir du sang sur les mains.
-Souhaitons seulement que ce ne sera pas le sang du colonel Sheppard ou de Rodney. »

Un échange de regard… le silence…le bruit des claviers.



***


Le major Lorne se sent d’humeur particulièrement maussade. Elisabeth lui a formellement interdit de retourner dans les profondeurs de l’océan Lantien et toutes les explorations sont pour le moment annulées. Il se sent inutile et le désoeuvrement ne le satisfait guère.
Il déambule dans les couloirs de la cité pour finalement se retrouver devant son jumper. Il pénètre dedans et s’installe aux commandes, maudissant son impuissance. Il reste ainsi un bon moment attendant vainement que quelque chose se produise ou qu’une inspiration lumineuse se fasse sentir. La fatigue et la contrariété aidant, Evan se laisse emporter par le sommeil et sombre doucement. La tête alourdit par une nébuleuse bleue comme la nuit, il s’affale sur le tableau de bord. Un petit voyant s’allume aussitôt et clignote au rythme des respirations saccadées puis régulières du major.


***


Cela fait le douzième ou treizième « voyage ». Sheppard a cessé de les compter passé le cap de la dizaine.
D’une main instable il s’appuie sur la cloison la plus proche de lui. Il est dans l’obscurité mais le toucher doux du bois et sa courbure lui annonce d’office qu’il est dans la cale d’un trois mâts. Encore une fois.
Sheppard garde les yeux fermés. Il sait que dès leur ouverture, de violents spasmes le videront du peu d’énergie qui lui reste. A chaque saut son lot de crampes et de vertiges. De nombreuses ecchymoses parcourent son corps en témoignages de ses chutes. Avec une grande inspiration il ouvre les yeux et fait un pas en avant, tanguant comme si le navire subissait une houle déchaînée. Le haut-le-cœur ne se fait pas attendre et Sheppard ne peut que subir le jet de bile qui remonte dans sa gorge avant de sortir à l’air libre. Le front couvert de sueur, il grimace en s’essuyant maladroitement d’un revers de la main.
-« La prochaine fois, j’envoie McKay ! »
Le colonel Sheppard avance prudemment entre les tonneaux d’eaux croupies et de viandes avariés. Ses mains sont tendues en avant, comme deux remparts bien maigres contre d’éventuels obstacles. Sa dernière visite des cales d’un navire lui a apprit que parfois de lourdes chaînes sont suspendues au plafond. Cuisante découverte qui lui vaux un terrible mal de crâne, comme si cela était nécessaire, et une désagréable sensation poisseuse sur la tempe gauche.
Légèrement courbé, il progresse à tâtons vers la sortie. Au premier choc contre un tonneau, il maudit le navire. Au second contact, il maudit sa lampe torche qui a rendu l’âme. Au troisième contact il maudit tout l’univers, McKay et ses expériences sans risques.

Le colonel Sheppard fait encore un pas lorsque le bruit éclate.
Un bruit si violent qu’il déclenche un flash lumineux sous les paupières closes du militaire et le tétanise littéralement. L’éclair blanc accompagne le claquement et disparaît aussitôt. Tous les récepteurs de son cerveau sont saturés par la violence du bruit…et du choc.
Sheppard ne bouge plus, ne respire plus.
Lentement, très lentement, il reprend sa respiration avec une conscience prémonitoire de la douleur à venir. Accompagnant l’air chaud dans ses poumons, la réalité de la situation fait son petit bonhomme de chemin. La douleur prend naissance à sa cheville, comme une morsure brûlante. La chaleur se propage rapidement le long de sa jambe puis continue de monter jusqu’à exploser dans les synapses du cerveau endolori. Certains mots s’y gravent avant même que les sensations s’y associant n’apparaissent.
DOULEUR, ANGOISSE, PEUR.
Sheppard sait que seule la perte de connaissance sera son salut, mais celle-ci tarde à venir. Il tombe à genou sur le bois sec, puis s’étale sur le flanc. Les mâchoires crispées par la douleur, les bras enlacés autour de ses genoux, il se recroqueville sur lui-même. Ses doigts caressent un instant un métal froid et rugueux mais il n’y prête pas attention, trop heureux de sombrer enfin dans un trou noir salutaire. Perte de connaissance provisoire ou définitive, Sheppard s’en fiche éperdument et l’accueille avec soulagement.


***


La luminosité est étrange, comme légèrement bleutée. Evan avance doucement. Une légère brise lui caresse le visage. Il frissonne.
Autour de lui des ombres semblent danser au rythme doux d’un chant féminin. Le major marche droit devant lui sans but définit. Son regard d’abord vague parait soudain se fixer. Comme sortant d’un songe, il regarde autour de lui.
-Où suis-je ? Murmure-t-il en apercevant au loin la voilure déchirée d’un navire de la flotte Espagnol.
Ses pas le promènent au hasard et le militaire se laisse guider comme un enfant endormi. Soudain un bruit le fait émerger de sa torpeur. Un claquement, comme une mâchoire géante puis un cri d’agonie. Il cherche autour de lui l’animal qui serai à l’origine du bruit, mais le silence est revenu et rien ne bouge. Rien, si ce n’est la sensation d’être observé. Des petits picotements lui labourent le dos, comme autant de signaux d’alarmes.
Son attention se porte au-dessus de lui et il découvre la mer qui l’enveloppe de son drap bleu. Evan examine attentivement cette coque qui à l’air de bouger indépendamment des courrant marins qui l’agite. Un visage se dessine, puis un second. Deux silhouettes dansent autour de la bulle de verre qui l’isole des flots meurtriers. Deux sirènes fredonnent un air hypnotique, leurs queues écaillées balançant aux diapasons de leurs notes. La première s’approche de major en glissant sur la coupole jusqu’à atteindre le sol sablonneux. Son visage est encadré par une magnifique chevelure brune aux reflets auburn. Le major reconnaît immédiatement le docteur Elisabeth Weir.
-«Que faites-vous là docteur Weir ? »
Celle-ci ne répond pas mais d’un doigt délicat touche le sable doré. Comme par une magie inconnue du militaire, le sable se transforme. Il se gondole et se mets à bouger en des mouvements circulaires assez anarchiques. Une mini tornade secoue le fond marin pour disparaître aussi subitement qu’elle était venue.
La bulle d’air géante qui entoure le major Lorne n’est plus posée sur le sable fin mais sur un épais tapis métallique. De nombreux objets, rouillés, cassés ou encore éventrés, y sont entassés comme dans une immense décharge sous-marine. Elisabeth a disparu.
Evan la cherche des yeux mais seule la seconde femme des mers est visible. Elle a les traits de Teyla. Son corsage est fait de grandes algues rouges brodées de petits coquillages aux mille couleurs. Elle désigne le centre de la coupole et semble effrayée. Evan progresse dans la direction indiquée mais ses pas sont rendus difficile par l’irrégularité du terrain. Brusquement il perd l’équilibre et tombe au sol au moment même où un rayon allait le frapper. Saisit d’effroi il regarde le blanc faisceau qui vient toucher ce qui ressemble à un vieux bateau de plaisance. Ce dernier disparaît, laissant un espace vide de toute matière mais emplie de terreur.
Le major Evan Lorne se met à courir le plus vite possible, évitant à de multiples reprises le faisceau désintégrateur. Il court jusqu’à se retrouver au centre de la cloche. Arrêté net dans son élan par la surprise, Evan reste bêtement debout, bouche bée devant l’étonnant tableau.

Un géant se tient assis sur un tas de bois et de métal, comme un autel en son honneur. Le siège est constitué de vieux navires aux pavillons terriens, français, espagnols, britanniques, américains mais aussi de vaisseaux plus récents et surprise de taille, un jumper !
Evan reste figé sur la présence du jumper. D’un regard circulaire il examine les lieux et découvre bien vite le colonel Sheppard et le docteur McKay.
Sheppard est étalé inerte sur un petit tas de ferraille composé des restes d’un vieux stellite terrien et de ce qui aurai pu être l’aile d’un vaisseau de la mort. Le colonel semble mort depuis bien longtemps. Il est blanc comme un fantôme et au comble de l’horreur, il lui manque une jambe.
Le major se sent mal, sa tête tourne et ses oreilles bourdonnent. Il sent bien que dans quelques minutes, il tombera dans les pommes. Se retenant contre l’envie de s’évanouir et celui de savoir, il lutte avec rage, malgré la nausée que cela lui inspire. Dégoûté, il détourne son regard de son supérieur pour porter assistance à McKay
Lorne se remets à courir tout en criant le nom de Rodney. Il court et crie mais aucun son ne sort de sa bouche et les mètres qui l’éloignaient du scientifique ne semblent pas diminuer. Evan cesse donc ses efforts qu’il sait être vains et reste spectateur de l’ascension de McKay.
Rodney escalade la montagne de tôle qui paraît devenir de plus en plus haute au fur et à mesure de sa progression. Lorne le suit des yeux un moment avant de porter son attention au géant.
Il ne peut retenir un hurlement de stupeur et de surprise. Le cri se propage dans toute la bulle et l’écho qui lui revient ne fait qu’amplifier la peur qui le tenaille. McKay continue son escapade comme si de rien n’était.
Le géant possède un œil unique au milieu de son front. Le cyclope ne prête pas plus d’attention à Lorne qu’à McKay. Il est en train de sucer ce qui ressemble à un petit bâton. Lorne scrute avec concentration le dit bâton et découvre avec plus d’horreur encore, que celui-ci n’est autre qu’un os humain d’où se détachent quelques reste de chair. De la toile bleu nuit y est encore retenue par du sang séché et le major Lorne ne peut retenir davantage sa nausée en comprenant qu’il s’agit de la jambe de son colonel.

Le major Lorne hurle et hurle encore lorsqu’il se réveille le front couvert de transpiration et le ventre noué par une terrible douleur.



***


McKay avance prudemment à l’ombre d’un galion. Les canons sont tous dirigés vers le centre du bouclier, vers le lieu qui semble attirer toutes les convoitises.
Plus il y réfléchit, plus le scientifique est persuadé d’y trouver les réponses aux questions qu’il se pose.
Où sont-ils ? Cela ils le savent déjà. Ils sont sous les eaux terriennes de l’Atlantique, là où mythes et légendes ont imaginé la cité perdue de l’Atlantide et le terrible triangle des Bermudes.
Maintenant savoir où ils sont ne les aident pas beaucoup, ce que McKay aimerai connaître, c’est pourquoi, comment et surtout…surtout, où se trouve la sortie ?!

Un éclair blanc frappe un cargo éventré qui est facilement visible, derrière un petit Cessna à la carlingue incomplète et les restes de ce qui ressemble à un satellite de télécommunication.
-Le quinzième saut, dit-il en pensant à Sheppard.
McKay ne cherche pas à en voir davantage et court comme un dératé vers le centre stratégique de leur prison. Il ne pense à rien d’autre qu’à courir et lorsque le cri lui parvient il n’est pas assimilé comme un élément suffisamment important pour interrompre sa course. Quand en revanche le hurlement perdure au delà du simple cri de surprise, toute son amplitude fait écho dans l’esprit de l’homme de science et lui tétanise l’ensemble de ses muscles. Glacé d’effroi, il évolue au ralentit jusqu’à ce que le cri d’agonie s’achève et le laisse couvert de sueur, immobile au milieu du néant.
Il faut plusieurs secondes à McKay pour qu’il sorte de sa torpeur et réalise qu’il n’est plus protégé par une carcasse rouillée de métal ou de bois pourri. Quelques secondes supplémentaire pour qu’il se rende compte qu’aucun faisceau ne vient le frapper et le téléporter.
Rodney McKay est arrivé au centre du bouclier. Devant lui se dresse une énorme porte, deux à trois fois plus grande que celle qu’Atlantis. A sa base, plusieurs batteries d’ordinateurs et de multiples câbles qui courent le long de l’anneau pour se rejoindre en son sommet. Là, un globe lumineux paraît regarder de son œil unique tout ce qui se passe dans son antre. Le faisceau blanc en sort et tourne en tout sens comme le regard perçant d’un geôlier. Seule la proximité du canadien à la base de la porte le protège de la sphère d’action du rayon.
McKay regarde stupéfait l’œil unique et immense, l’œil du cyclope.
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Re: Huis-Clos...trophobie

Message non lu par ancien membre »

C'est excellemment bien tourné, ça prend aux tripes, même si certaines phrases sont longues à lire lol. ^_^

Franchement, sur les quelques fanfics que j'ai lu jusqu'à maitenant, je n'ai jamais vu une qualité d'écriture aussi irréprochable. C'est un vrai livre, ce n'est pas qu'une histoire...

Tous mes encouragements pour la poursuite de ton aventure ;)



PS: Ah et gros avantage aussi par rapport aux autres fanfics : j'ai dû voir à tout casser 3 fautes d'orthographe depuis le tout début:
- suite à une expérience (...) qui perdurent (perdure)
- Alors qu’il se plis en deux (plie)
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Re: Huis-Clos...trophobie

Message non lu par l'enfanteuse »

Je viens de mettre dix minutes à retrouver la faute...elle était dans le chapitre précédant. :rolleyes: Dire que jusqu'au bac j'avais au moins -3 pour l'orthographe! :lol: Tu m'autorises à imprimer ton post, histoire que je le montre à mes parents, ils seront MDR :blink:
Merci pour ce super commentaire...c'est que je m'améliore avec le temps. M'enfin suis fière de moi :tomato: Bouhhhh je plaisante!
J'ai presque fini le chapitre suivant et allez, un scoop, ce sera: Ombres et fantômes...ça donne des idées?
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Re: Huis-Clos...trophobie

Message non lu par soular12 »

Juste pour te dire de continuer comme ca, toujours impeccable. Par contre, tu commences à me faire peur avec Sheppard. Je sais que t'aimes bien le torturer mais là, lui enlever une jambe, c'est un peu l'extrême. J'espère que ce n'était qu'un rêve.
Allez, bonne continuation.
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Re: Huis-Clos...trophobie

Message non lu par Lala »

Félicitation tes fics ont toujous autant de panache :clap:

juste une chose tu devrais les mettres sur fanfiction.com si je ne serais pas venu sur ce forum je n'aurais pas pu lire tes oeuvre alors je te conseille de poster là-bas encore bravo ^^
(Ps: sa te tenterais qu'on fasse une fic ensemble un de ces 4 ?)
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Re: Huis-Clos...trophobie

Message non lu par l'enfanteuse »

Chapitre quatre

Ombres et fantômes


McKay est fasciné par la sphère d’où émane l’intense lumière téléporteuse. Celle-ci est prisonnière d’un écrin dont la matière lui paraît inconnue. N’osant la quitter des yeux, il progresse lentement vers les tableaux de commandes. Ces derniers sont plus familiers à McKay et cela le rassure. Il quitte aussitôt l’œil inquisiteur pour se pencher sur ce qu’il pourrait apprendre des ordinateurs, habituellement assez bavards en sa présence.
Avec tout le savoir faire dont il a le secret, il fait parler les données informatiques, apprenant d’abord que ce sinistre lieu est bien l’œuvre des Anciens et ensuite…qu’ils sont fichtrement mal barrés !


***


Le major Lorne se sent vraiment mal. Son estomac se contorsionne dans tous les sens, le secouant de spasmes douloureux. Son front ruisselle d’une sueur froide et piquante. Les yeux embués par des larmes qu’il ne se souvient pas avoir laissé couler, le major reprend peu à peu conscience de sa présence dans le jumper et non dans l’antre du cyclope.
Un goût amer lui reste néanmoins dans la bouche lorsqu’il quitte le hangar pour rejoindre les équipes qui s’attèlent à retrouver le colonel Sheppard et le docteur McKay. Il avance d’un pas rapide, espérant trouver auprès d’eux des solutions et des réponses autres que celles de son cauchemar.
La traversée des couloirs d’Atlantis lui semble particulièrement sinistre. Ses lugubres songes ont laissé en lui une petite trace, comme la peur d’un évènement prémonitoire. Evan tente désespérément de quitter cette crainte mais le regard unique du cyclope le hante. Il frissonne toujours lorsqu’il rejoint les docteurs Weir et Zelenka.
Tous deux sont scotchés à leur ordinateur et ne semblent pas avoir perçu sa présence. Lorne s’avance doucement, à pas de loup, de crainte d’interrompre leurs réflexions.
Zelenka est plus ébouriffé que jamais. Les cheveux indomptables sur les yeux, il pianote frénétiquement sur son clavier. Quelques brides de mots lui échappent, comme le témoignage de pensées intimes. Le major tend l’oreille mais les syllabes s’entrecroisent sans aucun sens. Par habitude, Evan sait que lorsque le scientifique parle en tchèque, cela n’est pas bon signe.
Le major Lorne se tourne alors vers le docteur Weir, pensant la trouvée tout aussi plongée dans son ordinateur qu’à son entrée. A sa grande surprise, Elisabeth a quitté ses recherches et le regarde d’un œil qui serait presque amusé si la situation était autre.
-«Vous cherchez quelque chose major Lorne ?
-J’aimerai bien madame, mais vous m’avez interdit d’utiliser les jumpers.
-Pour votre sécurité uniquement. »

Evan ne peut cacher un petit sourire.
-« Je pensais que pour retrouver le colonel Sheppard…
-Et bien vous pensiez mal major ! Le colonel est un grand garçon et il est responsable de ses actes. En aucun cas je ne mettrais en péril la vie de quelqu’un d’autre. Ce n’est pas la première fois que cette situation se produit et je suis certaine qu’il comprendrait.
-Oui mais normalement, c’est moi qui aurais du accompagner le docteur McKay et s’il…
-Vous aussi Evan, devez assumer vos choix.
-Oui madame. En attendant puis-je vous être utile ? »

Elisabeth farfouille dans le tas de paperasse qui s’étale sur son bureau et en sort une feuille qu’elle tend au militaire.
-« Faites circuler cette feuille auprès de tout le personnel et des athosiens présents dans la cité. Si cela évoque quelque chose à quelqu’un, qu’importe ce que c’est, je veux en être informée.
-Bien madame. »


Le major Lorne attrape la feuille et y jette machinalement un regard emprunt de curiosité. Sur le papier est imprimé le dessin stylisé, symbole de l’expérience ancienne.
Le major Lorne blêmit aussitôt. Un militaire qui devient blanc comme un linge, cela ne passe guère inaperçu. Le docteur Weir se lève et soutient le major qui commence à perdre pied. Lorne est de nouveau couvert de sueur froide. Il lève les yeux vers Elisabeth mais n’arrive pas à émettre le moindre son. Celle-ci le fait promptement asseoir à sa place. Le major distingue à peine Elisabeth et Radek qui se penchent vers lui avec inquiétude.
Il regarde la feuille entre ses doigts tremblants. Un losange avec en son centre un œil unique, celui du cyclope de son rêve. Evan ignore ce qui l’effraie le plus, le fait d’imaginer Sheppard et McKay réellement prisonniers de son cauchemar ou le fait d’être capable de les voir, tout simplement.


***


John ne sait plus très bien s’il est dans le réel ou s’il navigue dans les effluves d’un cauchemar. Il n’a pas ouvert les yeux car il perçoit très bien l’obscurité qui l’entoure. Un froid intense le paralyse, comme s’il était pris dans une congère. Le sol lui semble dure comme de la pierre, loin du confort de son lit. Le colonel s’étire doucement, espérant réveiller son corps et son esprit mais cela n’a pour effet que de ranimer une douleur qu’il avait vainement tenté de nier. Parfaitement convaincu malheureusement de ne pas être la proie d’un vilain songe, il se force à ouvrir les yeux et à affronter la réalité.
La première chose qui l’accueille est évidement le noir intense, tout aussi saisissant que la brûlure du froid glacial. La seconde perception est celle de la morsure qui continue de mâchouiller sadiquement sa cheville. Sheppard tente de bouger son pied, mais malgré sa prudence, le petit mouvement déclenche aussitôt une souffrance qu’il n’imaginait pas. Le colonel respire profondément en se laissant aller sur le dos, bras écartés loin du lui.
Tout son corps est baigné de transpiration, majorant de fait son refroidissement et l’engourdissement qui en résulte. Toujours dos à plat contre le sol, Sheppard glisse une main dans l’une des multiples poches de sa tenue et en sort un petit Zippo au motif du chat noir de la butte Montmartre. Un souvenir de jeunesse qui pourrait bien lui être utile. Un petit glissement du doigt et la flamme jaillit, éclairant la cale d’une étrange aura. Sheppard regarde la petite flammèche danser et les ombres qu’elle projette contre les parois. Leurs concavités donnent l’illusion d’arabesques dont la fluidité hypnotise presque le colonel. De fait, il utilise ces formes afin de distraire son esprit de la douleur qui risquerait de le paralyser le moment venu. Lorsque celui-ci semble adéquat, le colonel jette un œil furtif sur sa jambe et ce qui l’enserre.
Un rire d’abord rauque et sonore puis plus geignard et saccadé sort de sa gorge sans qu’il ne puisse le retenir.
-« Un piège à loup ! Me voilà fait comme rat. »

Doucement, en prenant bien soin de ne pas bouger sa cheville, Sheppard se redresse tout en pliant légèrement ses genoux, pour arriver à hauteur du piège.
L’engin de torture avait sans doute pour but d’éloigner des vauriens d’une cale où s’entassait trésors d’or et de diamants…ou plus vraisemblablement d’éviter que les marins ne se saoulent discrètement.
Les deux mâchoires ferriques sont usées par une épaisse couche de rouille.
-« Me v’là bon pour un rappel anti-tétanique. »
L’usure du temps, de l’eau et de l’humidité a grippé le mécanisme qui par chance n’a pas fonctionné avec toute sa force de frappe. Une chance sinon il y aurait deux morceaux de John Sheppard dans la soute du vaisseau. John imagine sa silhouette couchée, inerte et livide et la petite forme à côté, posée comme un pied de nez ! Sheppard rit de plus belle à cette ridicule évocation.

Une fois passé le cap de la surprise, le colonel décide de prendre les choses en main et d’agir. Grâce au faible éclairage que lui procure son briquet, il découvre rapidement l’outil qui lui sera nécessaire. Un morceau de ferraille idéal pour faire levier et jouer le rôle du pied de biche.
Sheppard pose son Zippo près de lui et défait la chaussure qui enveloppe son pied meurtri. Après une rapide recherche visuelle sans aucun résultat, il glisse une main dans sa combinaison et en sort hésitant son Beretta M92.
Le colonel regarde son arme de point comme s’il la voyait pour la première fois. D’une certaine façon, c’est bien la première fois qu’il envisage une telle utilisation de son pistolet. Il vérifie que la sécurité est bien enclenchée et prend la crosse entre ses dents. Sans attendre davantage il glisse la barre métallique entre les deux mâchoires du piège et exerce une pression sur le mécanisme. Celui-ci tarde à réagir puis dans un grincement lugubre fini par bouger et finalement céder. La pression se relâche légèrement, juste assez pour laisser le pied s’extirper de son étau.
Sheppard serre férocement les dents alors qu’il retire son pied qui racle méchamment les dents de fer au passage. La sueur qui coule sur ses tempes et dans son dos n’est plus froide et piquante mais chaude et désagréable. L’effort lui paraît surréaliste face au peu de centimètres parcourus. Cependant, lorsque la pointe de son pied apparaît au-dessus de la gueule béante du piège, c’est avec soulagement qu’il relâche la pression qu’il exerçait sur le levier. Erreur de débutant. La mâchoire claque avec tant de violence qu’elle entraîne avec elle le levier et le bras de Sheppard. Ce dernier, emporté par le mouvement, bascule sur le côté, évitant de peu de se retrouver le bras pris dans le piège. Le sang affluant de nouveau dans sa cheville redonne vie au membre agonisant et à la souffrance qui y faisait son lit. Etalé sur le flanc, le colonel Sheppard lâche la crosse de son arme. Une rangée de dent s’y est imprimée, mais ce n’est que bien plus tard qu’il le découvrira. Pour le moment, John Sheppard est au pays où les rêves ne sont ni bleus ni heureux, mais ont au moins le mérite d’être indolores.


***


Si la colère était une couleur, celle du docteur McKay serait le noir rougit de la braise incandescente. Plus il décortique les données en sa possession, plus la situation lui semble grotesque. Un piège vieux comme le monde, oublié de tous et surtout des Anciens. Un piège qui continue de semer la mort au hasard des galaxies.
La magnificence des Anciens est exposée sous cette cloche d’énergie. Aucune limite dans leur pouvoir, aucune limite et aucune déontologie autre que pour eux-mêmes.
-« Ne pas intervenir dans l’évolution des espèces ! Hum ! »
Le scientifique est furieux.
-« Mouai ! On ne se mêle pas des affaires des autres, mais dans notre propre intérêt nous ferons une petite exception. »
Le ton est sarcastique et traduit tout le dégoût que lui inspire l’expérience dont il est le jouet.


***


-« Et vous dites que Rodney escaladait quoi ? »
Le ton ironique de Zelenka n’échappe à personne. Le tchèque est penché sur le major Lorne comme si les paroles de ce dernier soulageaient un besoin vital. Les yeux de Radek ne sont plus que deux fentes ornementées de petites rides plissées qui brillent avec avidité.
Si le scientifique voit dans les propos du militaire matière à plaisanter, ce n’est pas le cas d’Elisabeth Weir, loin de là. D’un ton qui ne laisse aucune place à la réplique, elle interrompt le scientifique. Le docteur Carson Becket est également de la partie depuis qu’Elisabeth lui a demandé de vérifier l’état de santé du major.
Elisabeth parait prendre particulièrement au sérieux le rêve d’Evan.
-« En tant que médecin qu’en pensez-vous Carson ?
-Le major Lorne est en excellente condition physique. Et comme vous me demander mon avis, j’ajouterai que ces derniers temps, c’était loin d’être le cas du colonel Sheppard.»

Si la réponse avait pour but de culpabiliser Elisabeth, c’est raté. En revanche le major Lorne prend la remarque du médecin comme une claque en pleine figure.
-« Je sais que je n’aurai jamais du supplier le colonel de me remplacer, mais… »
Il termine sa phrase tout en regardant ses chaussures.
-« …mais je n’ai pas eu besoin d’insister beaucoup. »

Le major Lorne s’avachit dans son fauteuil, écrasé par le poids de la culpabilité.
Une pluie de feuilles et de croquis tombe au pied du militaire. Sidéré, il lève les yeux vers le point de mire de tous les regards. Elisabeth Weir a ses deux poings crispés sur le bureau.
-« Bon cela suffit maintenant ! Major redressez-vous bon sang !
Docteur Beckett, docteur Zelenka, avez-vous une explication logique à tout cela ? »

Une cacophonie insupportable fait suite à cette question.
Zelenka tente d’expliquer que cela ne résulte que du hasard alors que Beckett essaye de faire une analogie avec les transes du colonel Sheppard lors de son périple souterrains.
-« STOP !!! »
De nouveau le silence et les regards. Elisabeth pousse un terrible soupire.
-« Je ne comprends pas bien le rapport Carson ?
- Les cauchemars du colonel étaient induits par des impulsions électriques qui agissaient directement sur les connections neuronales du colonel. »

Elisabeth fait un signe de main appelant le médecin à poursuivre mais surtout à abréger.
C’est Zelenka qui prend la relève et conclue les pensées du docteur.
-« C’est exact ! On aurait du y penser avant. C’est vraiment bête, je… »
Le regard assassin du docteur Weir écourte aussitôt les divagations du scientifique. Celui-ci poursuit donc son explication sans plus de commentaires.
-« N’ayant personne sur place lors de leurs expériences, les Anciens devaient forcément avoir un moyen de contrôler de visu leurs déroulements. Le jumper répond aux impulsions psychiques du pilote. On peut parfaitement supposer que le processus est réversible et qu’un programme peut ainsi être transmit du jumper au pilote. »
Elisabeth semble étonnée.
-« C’est vraiment possible ? »
Zelenka hausse les épaules en un geste d’impuissance.
-« Plus nous apprenons des Anciens et plus on a le sentiment de régresser. J’ignore si c’est possible mais c’est ce qui se rapproche le plus d’une explication logique. »

Lorne est partagé entre le soulagement et l’inquiétude.
-« Donc, je ne suis pas extralucide c’est déjà rassurant, mais pourquoi projeter les informations sous forme de cauchemar ?
- Je pense plutôt que c’est votre cerveau limité qui n’a pas su interpréter les renseignements correctement. »

Zelenka sourit à pleines dents en poursuivant sa phrase.
-« Vous avez fait ce que vous avez pu major Lorne. »
Voyant apparaître un éclair de rage dans le regard du militaire, le scientifique s’empresse de temporiser sa remarque acerbe.
-« Nous n’avons pas les mêmes capacités que les Anciens, c’est bien regrettable, mais c’est un fait. Votre cerveau a utilisé des données en sa possession pour retranscrire les images psychiques du colonel et de Rodney. Je pencherai pour l’Iliade, non ?
-Hum…oui. Avec un mélange de Rabelais pour le côté glouton du géant. »


Elisabeth secoue doucement la tête en un geste de grande lassitude. Décidément ces hommes sont vraiment de grands enfants parfois.
-« Messieurs, quand vous aurez fini de supputez, on pourra peut-être tenter d’y voir plus clair. Radek, vous avez dit que les Anciens n’étaient pas sur place lors des expériences, c’est bien cela ?
-Oui. Mais ils avaient sans doute une ribambelle d’ordinateurs pour leur transmettrent, si ce n’est des images, au moins des données informatiques.
-Pourquoi pas une caméra, ça me parait bien plus exploitable et plus facile d’accès?
-Peut-être même trop justement.
-…
-D’abord parce que l’image aurai pu être interceptée par des non-initiés, ensuite…parce que je ne sais pas tout docteur Weir ! »

Elisabeth Weir ponctue le dialogue d’une phrase chuchotée pour elle-même.
-« Mais qu’est-ce qu’ils testaient bon sang ? »
Zelenka devient subitement écarlate.
-« Ha, parce que je ne vous l’ai pas dit ? »


***


Rodney est perplexe. L’étude des ordinateurs lui a donné matière à s’inquiéter. Le faisceau, la porte, le bouclier, tout ce qui nécessite de l’énergie fonctionnent grâce à une machine très complexe plongeant dans le magma de la Terre.
L’équipe d’Atlantis avait déjà connu ce type de fonctionnement, non basé sur des E2PZ mais sur l’énergie géothermique de la planète. Cette aventure les avait plongé au cœur d’un volcan, près de la chambre magmatique.
Mais la situation présente est bien différente. Ils ne sont pas dans un méga volcan mais sur une dorsale océanique d’où s’écoule du magma, refroidi et cristallisé. McKay sait qu’à l’inverse de l’océan Pacifique, où la vitesse d’expulsion du magma est rapide (17cm/an), dans le Pacifique, elle œuvre au rythme de 2 centimètres par an. Une telle progression est certes faible à l’échelle d’une vie humaine, mais pour cette construction qui date de plusieurs millénaires, elle est incroyable. Pour McKay il y a des conséquences inquiétantes à ce mécanisme immuable de la croûte terrestre.
La faible vitesse d’expansion a créé une vallée axiale de plus de dix kilomètres de large et de presque deux kilomètres de profondeur. Le bouclier est donc prisonnier d’un rift bien plus profond qu’il ne l’était à l’époque de l’expérience. De plus, les mouvements des fonds marins ont étiré et malmené les appareillages des Anciens qui ne sont quasiment plus en contact avec la dorsale et le magma. Le fonctionnement récent de la porte et du faisceau a largement pompé dans les réserves. Cependant celles-ci sont encore suffisantes pour de nombreuses années et ce n’est pas ce qui tourmente le plus le scientifique.
McKay s’interroge quand à la conduite à tenir. Détruire l’œil est une priorité absolue afin de retrouver le colonel et de se mouvoir en toute sécurité. Mais il a beau tourner les solutions dans tous les sens, il ne trouve pas comment désactiver l’œil sans arrêter l’alimentation géothermique…ce qui signerait leur arrêt de mort.

McKay est plongé dans ses réflexions quand une ombre le fait sursauter. Il se retourne, souriant.
-« John, c’est vous ? »
Seul le silence répond à son sourire.
Depuis son arrivée près de la porte le scientifique a la désagréable impression d’être observé. Son sentiment ne repose sur aucun élément concret et son esprit cartésien le sermonne, mais la sensation est persistante.
Son regard se pose sur les vestiges autour de lui. Certains sont si vieux qu’ils feraient le bonheur d’un archéologue. McKay pense immédiatement à Daniel Jackson, l’imaginant comme un enfant dans la caverne d’Ali Baba, farfouillant de droite à gauche, les lunettes encrassées par la poussière et les cheveux ébouriffés. Cette évocation le rassure temporairement car dès que son regard se porte sur des bateaux ou des avions, c’est l’image de fantôme de marins ou d’aviateur qui s’ancre dans son esprit.
D’un mouvement brusque de la tête, il chasse les spectres qui hantent les lieux et se concentre sur la sphère.
-« Comment détruire cet engin ?
-Je ne sais pas, les Anciens ont oublié de laisser le mode d’emploie. »

Le scientifique entame un dialogue avec lui-même. McKay utilise fréquemment cette technique qui dit-il, l’aide à se concentrer et à raisonner. Pourtant en l’occurrence cela l’aide essentiellement à canaliser sa peur et ses phobies qui tout doucement progressent en lui.
-« Que ferait Sheppard ?
-Ha ! Lui, évidement, il prendrait son flingue et dégommerait tout ! Du boulot de militaire quoi !
-Et moi ?
-Et moi, je… oh et puis zut ! »

McKay plonge sa main dans sa combinaison et en sort le petit colt 19-11 que Sheppard lui a donné. Il met la sphère dans sa ligne de mire et tire sans plus réfléchir.
Le recul est puissant et le tireur inexpérimenté. McKay se retrouve assis par terre, un peu étourdit. Il lève les yeux et n’en revient pas.
-« Ce n’est pas vrai ! Pour une fois la solution Sheppard était parfaite. »
Aussitôt des voyants s’allument sur les divers écrans et tableaux de commandes. McKay se relève et examine les données.
-« Je me disais aussi. C’était impossible qu’une idée à la Sheppard soit si simplement efficace. Voici le second effet Kisscool de Sheppard. »
Le teint blafard et le front couvert de sueur, le scientifique regarde la jauge d’énergie chuter.
Derrière lui une ombre se profile. McKay la perçoit et se retourne de nouveau, pris de panique. Des auras blanchâtres semblent nager autour et au-dessus de lui. Oubliant l’alarme qui clignote frénétiquement, McKay se met à courir en quête de Sheppard et du jumper. Un bruit de tôle puis celui des claviers… quelqu’un l’a remplacé au pied de la porte.


***


La dernière marche est la plus difficile. Péniblement, Sheppard s’extrait de la carcasse de bois, retrouvant avec plaisir l’air aseptisé et métallique de la cloche sous-marine. Il s’étale sur le pont du navire, le dos contre le plancher et le regard perdu dans l’infinité de l’océan. Il reste ainsi plusieurs minutes, noyé dans le bleu de l’eau avant de réagir. Aucune onde n’est venue le frapper. McKay a donc réussit à désactiver le faisceau téléporteur. Sheppard se sent soulagé. Il n’avait aucune envie d’être de nouveau la proie de glacial rayon. De plus, cela signifie que McKay est en vie et avec lui l’espoir de trouver une sortie.
Loin dans un angle de son champ de vision, un petit mouvement titille sa curiosité. Sheppard sursaute et y porte son attention. Rien que le silence, puis soudain un bruit bien reconnaissable pour le militaire. Celui du colt qu’il a donné à McKay.
Un coup.
Le colonel se questionne sur ce qui a bien pu motiver McKay au point qu’il sorte son arme. L’inquiétude n’est pourtant pas de mise car il sait que son ami est du genre plutôt prompt à tirer au moindre bruit suspect.
Un coup…puis un deuxième.
Cette fois-ci c’est bien de l’anxiété qui assaille le colonel. McKay ne tirerait pas pour rien à de multiple reprise. Une question tracasse le militaire. McKay sait-il que son chargeur ne contient que sept balles et qu’il en a déjà utilisé trois ?
Faisant fi de sa douleur et de sa démarche ridicule, Sheppard se met à courir aussi vite que possible vers le centre du bouclier. Il ignore qu’en réalité son ami Rodney McKay a tiré quatre fois… ne gardant en réserve que peu de coup face à son adversaire.
Sheppard court et courrait encore s’il n’avait été arrêté en chemin par une vision extraordinaire en ce lieu. Extraordinaire et terrifiante.
Dernière modification par l'enfanteuse le 13 janv. 2007, 00:11, modifié 1 fois.
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Re: Huis-Clos...trophobie

Message non lu par ancien membre »

Deux fautes cette fois lol...

"pensant la trouvée tout aussi plongée" (trouver)
"ils avaient une ribambelle d’ordinateurs pour leur transmettrent des données informatiques" (transmettre)

Et puis "supputer" c'est vachement soutenu comme mot... :blink:
même venant de la bouche de Weir, non ?


Bon trève de critiques... Alors là je dois admettre que t'as des idées géniales !
Le coup du jumper qui, à part le fait qu'il soit commandé par la pensée, sait aussi faire l'inverse, je dois dire que c'est super bien trouvé !

Quand tu racontais le rève de Lorne, je me suis dit "mouais j'ai pas du tout hâte de savoir comment on va nous expliquer le fait que tout d'un coup Lorne devienne médium"

Je m'attendais à un truc pas très recherché, mais alors là je suis impresionné... :o

Continue comme ça moi j'adore :P
l'enfanteuse
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Re: Huis-Clos...trophobie

Message non lu par l'enfanteuse »

Merci Ô mon correcteur orthographique!
Je suis écroulée de rire car en allant dans mon texte à la recherche de mes fautes, je me disais que..non, vraiment, je n'allais pas mettre ENT à la fin de transmettre...heu, ce n'était pas une suggestion mais La faute, the faute que j'avais faite...Honte sur moi! Bon, ce ne sera pas la première fois! :ninja:

Pour Lorne, j'ai hésité à expliquer le pourquoi du comment, j'avais envie de le garder pour une autre fic, mais je craignais que l'on me pense un peu légère sur ce coup-là :p90: ...j'ai bien fais! ;)

Sinon, pour supputer... ben c'est un verbe que j'aime bien, comme subodorer :P

Voilà, tu sais tout...bon je retourne à mon texte, sinon, vous ne connaitrez la fin que dans... heu... trop longtemps!!! C'est que moi aussi je veux savoir la fin :huh:
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Re: Huis-Clos...trophobie

Message non lu par Lala »

Moi aussi j'allais faire la remarque de "supputer" Vraiment Weir sort le dictionaire la classe c'est ce que j'aime de ton écriture très stylisé avec un nuage de lait. J'ai aussi adoré le fait que le rêve soit si fidélement retranscri sans pour autant que John perde sa jambe lol (macabre) et l'oeil du cyclope est une idée brillante.
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