[FANFIC]Evan-escence

Orisi
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par Orisi »

Dernier message de la page précédente :

Explique à tonton Orisi...Tu déprimes?Tu as tué quelqu'un?Quelqu'un te fais du mal?

Tu as un magnifique style, un peu sombre quand même.Tu ne nous avait pas habitué à ça...

Sinon j'adore ta façon de décrire les choses, l'histoire à prise une tournure à laquelle je ne m'attendais pas.
Je me rappelle, je me demandais à quoi les habitants du caillou barbus et d'apparence primitives pouvaient donner.

Sinon, très bonne idée de se détacher de l'equipe de Sheppard, pour celle de Lorne...Le pauvre, qu'est ce que tu lui a fait?

Avant de commettre l'irreparable, contacte moi, on en parlera.Et boit un thé glacé...
soular12
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par soular12 »

Ok, merci pour la pitite explication. Sinon, je pense que tu as un problème car dans toutes tes fics, il faut que quelqu'un souffre. Je plains tes enfants :D :P
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par Eloa »

CITATION [Je trouvais que le pire qui puisse arriver au major était de tuer quelqu'un qu'il aime et c'est pour cela que j'ai inventé Még, :tomato:  mais je m'y était attaché à la drolesse moi! :cry:
Moi aussi.... :huh: On peut dire que tu m'as bien surprise en tuant cette pauvre Mégane et encore une fois cette fic va prendre un tournant que je n'avais pas du tout prévu !!(je te retrouve bien là....) :D
CITATION Voila, il fallait bien qu'ils soient tous morts pour que Lorne, le possédé, attaque Atlantis non? Non? NON?? :blink:
:cry: ouinnnnn suistrop cruelle! :ninja:
Un peu oui.... :tomato: ^_^



C'est une bonne suite et j'ai hâte de lire la suite !! :clap:
Ce sera pour ce week end ?
Dernière modification par Eloa le 31 mars 2007, 19:37, modifié 1 fois.
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par tyrsia »

... :huh:
!!! :blink:
??? :shock:
T'as fais fort là. Bon le petit côté mélo-dramatico-romantique (euh je sais pas si ce terme existe ou pas mais je trouve qu'il correspond bien à la situation) est bizarre. Mais ça colle bien à l'ambiance.
A quand la suite ?
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par soular12 »

Salut, c'était juste pour savoir quand est ce que la suite serait disponible?

Je ne veux pas non plus que tu te presses mais c'est que comme elle est vraiment bien et que j'ai hate de voir les dégâts qu'il va faire à Atlantis, il me tarde d'avoir la suite.

Bon férié à tous au fait ^^
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par l'enfanteuse »

Hello!
Désolée pour mon retardmais j'ai un petit souci de santé m'empêchant de rester devant mon PC. Cela associé au taf, ben mon temps libre s'est mué en une course au DVD SG1. saine occupation non? DVD/Dodo :blink:
Bon, la je recommence un peu l'ordinateur mais je ne peux pas rester devant trop longtemps quand même. Je pense faire le chapitre durant la semaine, petit à petit...
en attendant quelques spoiler sur ce qui va se passer:
Spoiler
Lorne va être découvert et en arrivant sur Atlantis c'es toute la cité qui sera en danger...toute la cité et même plus.
biz
On the pages and the text
And I don't really care
What happens next.
La voix éraillée de Dylan tourne en boucle dans sa tête. Spencer aussi voudrait refermer le livre, négliger le futur et laisser le temps en construction l’effleurer sans jamais l’atteindre.
Extrait d'une fanfic Criminal Minds
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par Eloa »

Je suis heureuse d'avoir de tes nouvelles car ton absence (qui ne te ressemble pas :huh: ) commençait à être un peu inquiétante.
Je dois bien t'avouer qu'en voyant que tu avais posté, j'avais espéré que tu nous avais publié la suite mais ce n'était pas le cas. :cry:
Mais je comprend parfaitement maintenant. :)

Je te souhaite un bon très bon rétablissement et je vais attendre la suite avec impatience car elle promet d'être excellente !!! ^_^
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par l'enfanteuse »

Bon allez, pour me faire pardonner voici le chapitre suivant, un peu tronqué par rapport à mon synopsis originel, mais se sera pour vous faire un chapitre 5 du feu de dieu :P



Chapitre quatre

J-4




-« Major Lorne, ici Atlantis répondez ! »
La voix impersonnelle de l'opérateur radio semble la seule source de vie dans le jumper.
Le petit vaisseau progresse lentement en direction de la porte des étoiles, laissant loin derrière lui « Le monde ». La planète aux allures de caillou géant s'éloigne et devient si petite qu'on pourrait la croire issue d'un cauchemar. Malheureusement le mauvais rêve n'est que réalité et le major Lorne n'est plus qu'un corps inerte avachi sur le sol du vaisseau Lantien. Les paroles émises par la radio bourdonnent dans son esprit jusqu'à titiller l'once de vie qui subsiste encore en lui. Evan lutte pour émerger de l'épais brouillard qui l'enveloppe.
Peine perdue.
Titubant pareil au lendemain de sa terrible cuite avec Ronon, Evan ouvre péniblement les yeux puis étire ses membres, conscient de leur lourdeur inhabituelle.
-« Major Lorne, ici Atlantis répondez! »
Engourdi, avec l'étrange sensation d'être rouillé par une trop longue inaction, Evan se redresse et enclenche la communication avec Atlantis. Affalé sur les commandes du jumper, il lutte difficilement contre la nausée qui s'assaille. Encore un cuisant échec. Sa vue voilée n'est que parcellaire et associé à de forts acouphènes, ce trouble ne fait qu'amplifier son instabilité physique et psychique. Lorsque le major entend sa voix déformée, toute sa peau se hérisse, saisie d'une frayeur irraisonnée. Evan, prend sur lui et reformule ses mots afin qu'ils soient audibles et un minimum compréhensibles.
-« Atlantis, ici Lorne. Je... Que se passe-t-il? »



***



-« Major Lorne, ici Atlantis répondez ! »
Le message est diffusé en boucle depuis des heures. Les opérateurs d’Atlantis ont depuis bien longtemps cessez d’attendre une réponse. Une étrange ambiance règne dans le centre de contrôle. L'euphorie liée au retour du colonel Sheppard et du docteur McKay, ainsi que le joyeux brouhaha des nouvelles recrues du Daedale a laissé la place à la consternation et à l'angoisse. Faut avouer que l'état de santé du colonel est peu réjouissant et que le docteur McKay ne cesse de gesticuler en tout sens, maudissant tantôt le docteur Zelenka, tantôt les Anciens. Bref, personne n'ignore que sieur McKay est de retour dans la cité et avec lui sa nombrilite aiguë.
C'est dans cette atmosphère d'après guerre que surgit la voix du major Lorne, d'abord tronquée puis saisissante d'angoisse. Une réponse comme un appel à l'aide....appel malheureusement sans retour. Surpris les opérateurs radio se contentent de se regarder, tardant à formuler la réponse tant attendue.
-« Atlantis, répondez bon sang! »
La voix du major est tellement chargée de stress que celui-ci se propage au-delà des ondes à toute personne étant à l'écoute.
Un opérateur enfin sorti de sa transe, fait signe à ses collègues de prévenir le docteur Weir.
La chef d'Atlantis se précipite aux nouvelles. L'attente et les remontrances à peine voilées du colonel Sheppard sur les biens fondés de la mission ont mis ses nerfs à rudes épreuves. Tout comme les autres membres d'Atlantis, le docteur Weir attendait l'arrivée du Daedale avec plaisir. La fin d'une aventure et un probable retour au calme. Mais chassez le naturel et celui-ci revient au galop. Quand ce n'est pas Sheppard, c'est Lorne...décidément les hommes d'Atlantis...
-« Major, nous sommes heureux de vous entendre. Cela fait des jours que l'on attend de vos nouvelles. Que c'est-il passé?
-Je ne sais pas madame. J'ai l'impression de me réveiller. Pour tout vous dire, je ne me sens pas très en forme. Il me semble que nous venons à peine de quitter Atlantis. »

Le major se retourne cherchant une explication du côté de ses coéquipiers mais l'évidence est là. Il est seul...ou du moins le croit-il.


Le centre de contrôle d'Atlantis est plongé dans la stupeur. Le docteur Weir a été rejoint par les docteurs McKay et Beckett. Le colonel Sheppard, trop affaibli, n'a pas encore l'autorisation de quitter sa chambre d'infirmerie. Evidement cela le met en rogne et Carson doit faire preuve d'un stoïcisme incroyable face aux réprimandes incessantes du militaire particulièrement de mauvaise foi. Mais tout cela est une autre histoire. En l'occurrence pour l'instant, l'histoire se fait et se défait autour d'un message radio. Des échanges de regards. De l'incompréhension. Un sentiment d'impuissance.

-« Még où es-tu? Mais....qu'est-ce que c'est que ce bordel? Atlantis, je ne comprends pas. Je suis tout seul dans le jumper. Où sont-ils passés? Et...qu'est-ce que c'est que ça?! Atlantis!
-Major Lorne, calmez-vous et expliquez moi la situation. »

Elisabeth tente de ramener un calme qu'elle sent incertain. Le lien ténu qui unie la cité au militaire semble si fin qu'Elisabeth craint à tout moment la rupture. Atlantis est en apnée. On entendrait voler une mouche. Y a t il des drosophiles dans la galaxie de Pégase.
-« Madame, je... »
La voix tremble et devient de plus en plus aiguë, comme si l'hystérie et la folie venaient de naître dans le jumper.
-« Mes mains...mes mains! Még!
-Major Lorne, Evan, calmez-vous! Que se passe-t-il avec vos mains. Où sont les autres membres de votre équipe? Evan?! »

La voix neutre de l'opérateur radio interrompt Elisabeth.
-« Docteur Weir, nous avons perdu le contact.
-Pouvez-vous localiser le jumper?
-Il est à mis chemin entre la planète que le major explorait lors de nos derniers contacts et la porte des étoiles. Il devrait être visible par le jumper 8 et l'équipe de secours d'ici six heures tout au plus. Evidement mes estimations n'étant valables que si l'on considère que le major Lorne cherche à rejoindre la porte, ce qui est le plus logique. Si sa trajectoire est toute autre, il nous faudra attendre un nouveau contact pour trianguler sa position.
-Soyez vigilants messieurs. »




***



Le major Lorne est hypnotisé par ses mains. Le silence et la vacuité du jumper glissent sur lui sans l'émouvoir outre mesure, mais le pourpre qui recouvre ses mains capte son attention plus que de raison. Puis lentement, quittant difficilement la vision terrifiante de ses mains ensanglantées, Evan englobe le jumper du regard.
Rien.
Personne. Juste lui et le silence mortel de l'espace. Doucement, fuyant ce qu'il sait être inévitable, le major lève ses bras et place ses mains à hauteur de ses yeux. Précis comme dans une expertise médicale, son regard se pose sur ses doigts, ses paumes, ses poignets, puis descend lentement sur ses avant-bras. Du sang coagulé, presque noir, recouvre presque entièrement sa combinaison Atlante. A la couleur, violente, bouleversante, s'ajoute la texture cartonneuse des plaques séchées et raidies. Même l'odeur commence à envahir tous les récepteurs sensoriels du militaire. L'odeur métallique du sang et celle, plus acide de la peur. Pris de panique, le major qui jusqu'à présent réagissait avec une extrême lenteur, se met à s'agiter et à tournoyer sur lui-même en se découvrant sous toutes les coutures.
L'intérieur du jumper est similaire à une scène de crime, revêtue d'une parure aux couleurs d'un mauvais film de série B sur la Transilvania et ses célèbres membres.
Il y a un instant le silence et la peur régnaient en maître dans le jumper. Maintenant c'est la folie qui y fait son nid. Absolument méconnaissable, le major Lorne, ou plutôt ce qu'il en reste, se met à bondir d'un côté à l'autre du jumper tel un fauve affamé. Accroupi sur la tableau de bord, il pousse un cri inhumain rappelant davantage une bête enragée qu'un homme sain d'esprit. Pourtant le regard lumineux d'Evan dément formellement l'impression que l'Homme s'est effacé au profit de la Chose. De chaudes larmes coulent sur ses joues alors que brillent dans ses pupilles un désespoir et une peur qui se fondent dans la folie. Fixant toujours ses mains tâchées du sang de celle qu'il aimait, Evan entreprend de se dévêtir, sans douceur et sans égard pour sa combinaison militaire.



***



-«Voilà c'est tout ce que je sais pour le moment. »
Elisabeth est assise au bord du lit du colonel Sheppard. Le militaire l'a laissé parler sans broncher et sans émettre le moindre commentaire sarcastique, ce qui en soit suffit à surprendre Elisabeth. En tant que chef d'Atlantis, elle ne peut que se réjouir d'une telle écoute. En tant qu'Elisabeth elle craint pour la santé de son ami. Les médecins ont beau assurer qu'il n'y a aucune séquelle physique au coma du colonel, personne ne peut être formel quand à l'état mental et aux répercussions psychiques des dernières semaines.
-« J’entend bien Elisabeth, mais je ne vous demande pas ce que vous savez mais ce que vous en pensez. Je veux un regard « épidermique ».
-Tout cela ne me dit rien qui vaille. Le major Lorne est un homme droit sur qui ont peut compter. Jamais il ne mettrait la vie de ses hommes en danger s’il ne pensait pas que cela en vaille vraiment la peine. Rappelez-vous lors de votre mutation. Il n’a pas hésité à partir en quête des œufs pour vous sauver, mais il a également su faire machine arrière en voyant le prix que cela allait coûter.
-Si cela ne vous ennuie pas Elisabeth, je préfèrerai oublier cet épisode.
- Il ne l’a pas fait de gaîté de cœur, mais c’est un chef d’équipe qui connaît ses limites et ses responsabilités.
-Je n’en ai jamais douté. C’est pour cela qu’il est étonnant et peu probable qu’il ait quitté la planète sans son équipe au grand complet. D’ailleurs j’ai épluché toutes les données auxquelles j’avais accès et je suis formel, cette planète n’existait pas lors de ma précédente visite.
-Mais c’est impossible voyons !
-C’est peut-être un vaisseau.
-C’est petit pour une planète mais pour un vaisseau…il serai incroyablement grand !
-A moins qu’il soit entouré d’une sorte d’hologramme.
-Un camouflage ?
-Pourquoi pas. Quoiqu’il en soit, il faut absolument retrouver le major Lorne puis aller voire de plus prêt ce gros galet flottant.
-N’y comptez pas trop colonel Sheppard !
-Elisabeth ? Vous n’avez pas envoyé d’équipe de secours ?
-Non, je parlais d’aller explorer cette planète. Vous rentrer tout juste de la Terre et pour le moment vous ressemblez davantage à une pieuvre qu’à un militaire prêt à attaquer un ennemi potentiellement très dangereux. »

Le soupir du colonel Sheppard est si bruyant que même lui en est surprit. Il regarde étonné le docteur Weir puis éclate de rire en levant bien haut ses bras perfusés.
-« Attention capitaine Némo, me contrarier pourrai vous valoir toute ma colère !
-Tout doux fac-similé de Kraken. Attendons déjà de voire ce qu’il est advenu du major Lorne et de son équipe. »




***



Un amas de tissus jonche le sol. Des lambeaux jetés ça et là comme on effeuille une margueritte.
Je t'aime, un peu, beaucoup... et je te tue.
Je t'aime, un peu beaucoup.... et je me tue.
Evan continue sa descente aux enfers, terminant d'arracher ses derniers vêtements mais réalisant du même coup que cela ne le débarrasse pas de l'odeur de la mort. Une odeur entêtante qui colle au derme comme la pire eau de toilette bon marché. Une imprégnation, comme une seconde peau, teinté par la mort de Még, mais aussi par celle de Mitch.
La réalité est plus cruelle encore.
Evan n'est pas seulement responsable de la mort de ses coéquipiers. Il porte en lui le sang du Dieu créateur « du monde », asservisseur d'un peuple qui lui voue un culte sans faille. Evan sent ce fluide glacial et bouillant qui coule en lui. Un flot qui charrie des cris et des larmes. Des sensations qui ne viennent pas se coller à sa peau mais qui naissent dans ses veines et s'en extraient brutalement pour remonter à la surface. Comme autant de bulles d'air noyés de souffrance cherchant à exploser à l'air libre, la mémoire (génétique?) du sang traverse les parois des vaisseaux sanguins et circule dans le flot vital, baignant chaque parcelle de son être de souvenirs aussi rouge que le sang des victimes.
Mitch, Mégane et tant d'autres avant... Evan se sent responsable de tous ces morts, une culpabilité métissée d'un plaisir qu'il ne peut nier.
Ecoeuré par cette explosion de perceptions et la jouissance évidente qu'il en ressent, le major Lorne décide de terminer ce qu'il avait entreprit. Doucement, il relève ses mains et les examine de nouveau. Toujours ce rouge et cette suave texture âcre et sucré, effluve d'un bonheur qu'Evan veut rejeter loin de lui. Avec lenteur et application il pose sa main droite sur son coude gauche. Evan réalise parfaitement qu'une partie de son être, celle qui jouit de la situation, lutte contre sa conscience et en reprendra bientôt tout le contrôle.
-« Courage Evan. Maintenant! »
Serrant les dents en attente d'une douleur qu'il imagine intense, Evan enserre son bras, se cramponnant jusqu'à se que ses ongles se plantent dans sa chaire. Puis il remonte lentement vers le poignet, labourant sa peau qui se couvre instantanément de son sang, fluide, rouge vif et...envoûté.
Un cri. Bestial, inhumain.
Un être mi homme, mi animal qui s'arrache la peau, croyant retirer du même coup ce qui l'entache.
Ecorché de l'âme.
Mais l'homme n'est pas animal et son action d'autodestruction illusoire et imparfaite, n'a pour effet qu'accroître sa souffrance physique, donnant matière au Dieu pour gagner les rares zones libres dans l'esprit de l'hôte.
Une voix terrifiante s'amplifie dans l'habitacle du jumper. Evan l'entend, sans comprendre qu'elle est issue de ses lèvres et de sa bouche déformée d'un rictus terrifiant.
-« Je te laisse un petit espace de liberté. T'assouvir n'a aucun intérêt si tu n'as pas conscience de cet état de fait. Cache toi petit humain. C'est ça, recroqueville toi comme un petit animal apeuré. Bientôt tes amis seront également mien et avec ta maîtrise des Lantiens, nous conquerrons l’univers. »
Plus furieux que jamais, le major sombre dans une tourmente de violence contre son propre corps. Une tornade qui ne pourra malheureusement pas s'achever sur la victoire de l'humain. Evan le sait, mais rien ne peut le raisonner. La haine et la peur sont ses uniques moteurs. Une source au quelle s'abreuve le Dieu.
Un délice.

Flash

-« Prends ma main Még.
-Nan, Evan, j’ai la trouille.
-Allez jeune damoiselle. Votre preux chevalier vous protégera.
-Tu le promets ?
-Croix de bois, croix de fer, si je….
-Pitié Evan ! Tu ne vas pas cracher par terre en plus ?! »

Son sourire et ses yeux rieurs contredisent le ton maternant. Malgré sa crainte, la jeune femme tend le bras vers l’homme qui la surplombe. D’une poigne ferme il enserre sa main et la tracte sur la nacelle.
-« Allez, courage ! »
De loin les deux silhouettes sont indissociables et ce n’est qu’une ombre unique qui se profile le long de l’enchevêtrement métallique. La lune est pleine et haute. Un décor de rêve pour deux amoureux en quête de sensations fortes.
-« Wouaaaaaaa la ville est sublime vue de là haut !
-Je te l’avais dit Még.
-Le camps parait si petit. Demain nous partirons chacun à nos affectations. Que deviendrons-nous ?
-Deux supers soldats. Je me vois bien général dans une base secrète que mêmes les pontes du Pentagone ne connaîtront pas…et avec une secrétaire vêtue exclusivement d’un tablier en dentelle fine.
-Evan tu exagères ! »

Un petit gloussement puis un gouffre de tristesse.
-« Evan, tu sais très bien ce que je veux dire. Je parle de NOUS. De toi et de moi.
-Je sais Mégane, mais que veux tu que je te dise ? Je ne suis pas prêt à renoncer à mes rêves et je ne veux pas t’imposer un tel sacrifice.
-Je sais Evan, mais j’ignore quel sera le plus grand sacrifice. Te perdre me semble inconcevable mais…
-Mais si tu quittes l’armée tu passeras toute ta vie à te demander ce que tu serai devenue si ton choix avait été autre. En fin de compte, les regrets et les doutes rongeront notre couple et ce n’est pas l’amour mais la haine qui nous unira. »

La jeune militaire se blotti dans les bras de son chevalier servant.
-« Je t’aime Evan. J’espère que nos destins se croiseront à nouveau.
-En l’occurrence le destin se nomme armée de l’air des Etats Unis d’Amérique. »

Leurs lèvres s’unissent.
-«Ce jour là, je ne te laisserai plus jamais me quitter. Je t’aime Mégane Frès.
-Je t’aime Evan Lorne ! »
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Extrait d'une fanfic Criminal Minds
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par John.Shep »

Super fic, j'ai adoré bien qu'elle soit un tout petit peu gor. :shock: :shock: :shock:

Géniale quand même.
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Si la violence ne résout pas ton problème, c'est que tu n'as pas pris une arme assez grosse.
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par soular12 »

Génial, merci pour l'avant première, elle est super. Dans la même lignée des autres. Il me tarde de voir comment va être son arrivée à Atlantis.

La suite au prochain épisode
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par Eloa »

CITATION (l'enfanteuse,Jeudi 19 Avril 2007 00h33)
-Non, je parlais d’aller explorer cette planète. Vous rentrer tout juste de la Terre et pour le moment vous ressemblez davantage à une pieuvre qu’à un militaire prêt à attaquer un ennemi potentiellement très dangereux. »[/i]
Le soupir du colonel Sheppard est si bruyant que même lui en est surprit. Il regarde étonné le docteur Weir puis éclate de rire en levant bien haut ses bras perfusés.
-« Attention capitaine Némo, me contrarier pourrai vous valoir toute ma colère !

Magnifique !!! :clap:

J'ai particulièrement aimé ce passage qui m'a bien fait rire !! :D

J'ai vraiment hâte de voir l'arrivée de Lorne !!! :clap:
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par l'enfanteuse »

Chapitre cinq

J-3




-« Atlantis, nous avons le jumper du major Lorne en visuel. Le major ne répond à aucun de nos appels.
-Voyez-vous des mouvements dans le jumper ?
-Non madame. Nous allons tenter de nous rapprocher au plus près. Voila, nous surplombons la vitre du jumper et… Ha, quelle horreur !
-Major que se passe-t-il ? Que voyez-vous ?
-Pas grand-chose à vrai dire, la vitre est parsemée de traces rouges. On distingue nettement la forme d’une main et…je pense que c’est du sang docteur Weir.
-Bon, prenez le jumper en charge et revenez immédiatement ici.
-Bien madame. Le remorquage ne devrait pas être trop compliqué. Nous serons à la porte dans huit heures.
-Parfait, nous serons prêt à vous accueillir. »


Elisabeth Weir quitte précipitamment le centre de contrôle pour rallier au plus vite l’infirmerie.
-« Docteur Beckett !
-Docteur Weir ? »

Le médecin délaisse provisoirement une série de bilans et examens pour porter toute son attention à Elisabeth.
-« Que se passe-t-il docteur Weir ? Vous semblez inquiète.
-Effectivement Carson. Le jumper du major Lorne a été pris en remorque sans qu’aucun signe de vie ne se manifeste à l’intérieur. Cependant, d’après l’équipe de secours il y a des traces de sang sur les parois des tableaux de commandes. »

Carson ne peut réprimer une grimace. Il referme brutalement le livre ouvert devant lui.
-« Il faut isoler le jumper dès son arrivée et mettre tout l’équipage en quarantaine.
-C’est effectivement comme cela que je vois les choses Carson. »




***



-« Major Lorne, m’entendez-vous ? Ici jumper 8, nous sommes en approche. Major Lorne, Evan ?! »

La silhouette est étendue sur le dos, ses yeux grands ouverts paraissent fixer un point au plafond. La voix en provenance des hauts parleurs glisse sur elle sans pénétrer le moins du monde dans son esprit. Celui-ci s’est fait si petit et si faible. Un mince rempart contre la douleur physique du corps meurtri et la souffrance psychique des réminiscences du passé. Manipulés par l’entité démoniaque, les souvenirs du major Lorne affluent en un flot incessant de renseignements. Le Dieu y puise la connaissance de la cité des Anciens mais aussi ceux de la Terre. Ha que la pêche est miraculeuse ! L’univers qui s’étend à ses pieds est encore plus vaste qu’il ne l’imaginait.
Mais en attendant de conquérir les mondes qui s’offrent à lui, le Dieu profite de l’esprit de son hôte. Celui-ci regorge de trouvailles qui sont autant d’amusement pour jouir impunément de son pouvoir divin.
Farfouillant de façon aléatoire dans les souvenirs de Lorne, le Dieu en extrait quelques fragments. Les réactions de l’hôte à la stimulation sont parfois intéressantes, souvent jouissives mais surtout très instructives pour la suite des événements.
Certains stimulent la souffrance occasionnée par la mort de la jeune femme. Jamais le Dieu n’avait trouvé moyen si efficace pour ébranler un être humain. Ce spécimen est pourtant vigoureux et intelligent, rien à voire avec les autres hères qui vivent sur « le monde ». Cet homme est un guerrier rompu à l’art du meurtre, mais étrangement une certaine idée utopique de respect de l’être s’y associe. Comme cet humain terrien est curieux. Un luxe de petits détails qui s’entrechoquent dans son cerveau et qui pèsent inlassablement le pour et le contre, le bien et le mal… une éthique dans la guerre qui arrange bien les affaires du Dieu. Lui qui n’en a aucune, trouve en cette moralité un pouvoir d’action sur l’hôte.
En attendant l’arrivée dans la cité des Anciens, le Dieu cimente ses bases en s’abreuvant à la source.


Flash

Lorne se méfie de ses êtres étranges qui lui rappellent les aliens du film « Enemy mine ». Une belle histoire d’amitié entre un terrien et un « lézard » humanoïde. Ces lézards là, Evan n’a pas trop envie de les côtoyer davantage. Pourtant le docteur Jackson semble très lié à l’un d’eux. Heureusement d’ailleurs, parce que sinon leur vie ne vaudrait pas tripette. L’image du jeune soldat sacrifié par les Unas s’inscrit encore et encore dans la mémoire de Lorne. Tout comme la première fois, sa réaction viscérale tend à faire remonter son estomac à la surface. Une terrible crampe plie le major en deux. Des spasmes douloureux secouent toute sa personne, pour le plus grand plaisir du Dieu qui par la souffrance accède aux sensations du corps.
Après une dizaines de minutes, Dieu se lasse de son petit jeu sadique et se concentre sur ce qui semble être une information fort intéressante.
La planète…son nom est inconnu mais l’hôte a encore en mémoire les glyphes qui montrent le chemin. Le gisement de Naquadah y est exploité par ces étranges créatures primitives. Un gisement très important et de grande qualité, le jeu en valait la chandelle pour les terriens. C’est aussi le cas pour l’entité qui se réjouit d’avoir pour hôte une telle mine d’informations.
Lorsque Atlantis sera sien et avec elle la Terre, Dieu ira faire un petit tour sur les planètes de la galaxie Tau'ri. Celle-ci parait être un lieu idéal de villégiature…du moins pour un siècle ou deux.


***


Le major Lorne se relève difficilement. Des crampes douloureuses naissent au creux de son estomac et remontent rapidement vers ses extrémités. Navigant péniblement dans une nébuleuse où réel et imaginaire sont unis, Evan s’avance vers l’écran holographique du jumper. Celui-ci s’illumine à son approche. Des données en Lantiens apparaissent, incompréhensibles, inexploitables. Lorne les regarde, hypnotisé par le mouvement vertical des symboles.
Seul l’un d’entre eux lui est connu : Danger.
Pour le Dieu en revanche, chaque ligne, chaque expression ont un sens et celui-ci ne lui plaît guère. Une mise en garde contre lui-même et ses semblables, si tant est qu’il y en ait. Dieu ignore s’il est l’unique spécimen survivant de son espèce et cela l’indiffère, tant que l’on n’empiète pas sur son territoire.
Dieu est furieux contre ce qui défile devant les yeux de son hôte.
Comment et pourquoi de telles choses sont apparues ainsi ? Des souvenirs comme autant de flashs refont surface dans l’esprit du major (fanfic : Huis-Clostrophobie). Une connexion avec le jumper, une activation qui le lie avec la base de données des Anciens. Le major ne semble pas comprendre ce qu’il voit et les implications de telles connaissances, mais ce ne sera sûrement pas le cas de toutes les personnes présentes sur Atlantis, en particulier de ce docteur Weir et du terrien dénommé Daniel Jackson.
Non seulement les Lantiens les avaient isolés et bannis sur un gros rocher mais voila qu’en plus ils avaient laissés derrières eux des mise en garde. Cette ingérence était vraiment inadmissible ! Sous le couvert du corps humain d’Evan, le Dieu libère toute sa fureur contre les Anciens. Un geste inutile et futile qui déchaîne une colère trop longtemps refoulée.
Malgré son corps douloureux, Evan s’avance davantage encore vers les commandes du jumper puis donne des coups de poings enragés sur tout ce qui se présente devant lui.
Le temps n’a plus de prise sur l’hôte et son parasite. Quelques minutes, quelques secondes, cela n’a guère d’importance. Un maelström de violence qui ne prend fin qu’avec l’apparition presque surnaturelle du jumper dans le champ de vision du major Lorne. Ce dernier s’arrête net, suspendu entre la réalité du Dieu et ses souvenirs qui tentent de le ramener vers un présent plus véridique. Les mains posées sur la vitre, Evan se laisse bercer par la vision qui doucement, presque imperceptiblement, lui redonne le goût de la lutte. Ses amis sont là, dehors, venu le chercher et l’extraire de l’enfer.
I-nac-cep-table !
Dieu n’est pas d’accord pour laisser le major interférer dans ses plans. Sa colère n’est pas tendre avec ses hôtes, cela le major Lorne ne l’ignore pas. Et comme Dieu n’est pas patient, il se charge de se remémorer au bon souvenir d’Evan.
La décharge électrique qui ébranle le corps du militaire n’est rien en comparaison du châtiment psychique. Avec violence, le corps du major Lorne est propulsé loin de la vitre pour finalement s’écraser le dos contre la porte du jumper. Evan reste ainsi, inerte en apparence mais sacrément secoué dans son âme. Avec plaisir, Dieu s’y plonge et y revit encore et encore ce qui semble être le moment le plus pénible de la très courte vie de l’humain.
Une petite voix émerge des lèvres craquelées d’Evan. Une supplique au cœur d’un sanglot.
-« Mégane, pardonne-moi ! »



***




Le vortex inonde la cité Atlante de son aura bleuté. Pas un bruit, excepté celui de la vague qui émerge brutalement de l’anneau. Tout le monde retient sa respiration lorsque les deux jumpers franchissent l’horizon des évènements.
Le docteur Weir contrôle la situation du haut de la rambarde alors qu’en dessous, le docteur Carson Beckett est sur le pied de guerre. Comme toute son équipe, il est équipé d’une combinaison le protégeant contre un éventuel agent infectieux et pathogène.
Le jumper 8 largue l’amarre retenant le vaisseau du major Lorne puis décolle à la verticale et quitte les lieux par l’ouverture béante de la cité. Seul subsiste au centre de la plateforme le jumper de Lorne.
Avec une lenteur majorée par sa tenue, aussi encombrante qu’inesthétique, le docteur Beckett enclenche l’ouverture manuelle du petit vaisseau Lantien.
Aussitôt la cloison s’anime et la porte descend lentement avant d’entrer en contact avec le sol.
Bang ! La porte touche le sol d’Atlantis.
Bing ! Une forme roule le long de la cloison avant de s’étaler au pied du jumper.
Carson et son équipe, surpris, font un bond magistral, digne des premières vidéos lunaires. La stupéfaction autant que la consternation fige les différents protagonistes. Que se soit au sol ou dans la salle de contrôle, le silence règne de nouveau en maître.
Carson pensait avoir vu le pire ou presque depuis son arrivée dans la galaxie de Pégase, mais le tableau qui s’offre à lui en cet instant lui prouve le contraire.
Le major Evan Lorne est étendu inerte, apparemment sans vie. De loin, sa tenue semble rouge et noire. Pourtant en s’approchant, il devient évidant pour Carson qu’Evan est entièrement nu et recouvert d’une pellicule de sang partiellement séchée et encroûtée.
Avec délicatesse et respect pour ce qu’il croit être le cadavre d’un ami, le médecin s’agenouille et cherche les constantes du militaire. La surprise se lit sur son visage quand il trouve un pouls, certes faible et filant, mais bien présent.
Le major Lorne est vivant !




J Zéro


Contact



-« Et qu’en pense Carson ? »
Sheppard est assis au bord de son lit. Cela fait trois jours que le major Lorne est de retour dans la cité. Trois jours durant lesquels la rumeur ou plutôt les rumeurs, ont envahi Atlantis avec d’autant plus d’ampleur qu’aucune hypothèse ne semble émerger des examens du docteur Beckett. Le seul effet potentiellement positif pour le colonel Sheppard est que les quelques athosiens présent dans la cité ont un peu oublié les bougies et l’encens pour s’attarder à l’étude du cas « Lorne ».

Elisabeth est pensive.
-« Il n’en sait pas plus qu’il y a trois jours. Le major Lorne est dans un coma inexplicable. »
Cette simple évocation fait grimacer Sheppard qui se remémore sa douloureuse expérience personnelle. Loin d’être dupe, Elisabeth poursuit comme si de rien n’était.
-« L’analyse du sang retrouvé sur le major ainsi que dans le jumper confirme nos pires soupçons. Il s’agit bien du sang du major Lorne, des lieutenants Mitch Kalaghan et Mégane Frès. Aucune trace du troisième homme d’équipage. Evan montrait également de nombreuses blessures défensives, en particuliers aux mains. »
Sheppard écoute attentivement les informations fournies par Elisabeth Weir. Jusqu’à présent, le colonel n’a pas réussit à extorquer la moindre donnée au docteur Beckett qui se retranche derrière le sacro-saint serment de confidentialité et une petite phrase très agaçante du style : « on en reparlera quand vous serez en état colonel et gnagnagna et gnagnagna ».
Heureusement, Elisabeth est tenue au courant et lui fait part de tout ce qu’elle sait, soit pas grand-chose.
-« Le plus étrange, c’est que les cellules épithéliales retrouvées sous les ongles du major Lorne sont…les siennes. Il semblerait que le major soit à l’origine de ses propres blessures. Rien que d’y penser…
-Evan se serait automutilé ?
-Aucune plaie n’est mortelle mais il est comme un écorché vif. On dirait qu’il a cherché à arracher chaque fragment de sa peau.
-Peut-être qu’elle le démangeait ?
-La douleur ? Oui, Carson a émis cette hypothèse, mais cela reste une supposition parmi tant d’autres. »


Elisabeth reste dubitative. Sheppard est tout autant plongé dans un océan de perplexité. Ce qui se trame dans son esprit tourmenté est loin de ce que laisse paraître le colonel Sheppard, culpabilité, sentiment d'impuissance...
Leur silence est interrompu par l’intrusion de Carson dans la chambre de Sheppard.
-« Colonel. Docteur Weir. »
Sheppard présente son plus beau sourire au médecin.
-« Carson ! Je suppose que vous venez me libérer de tous ces tubes. »
Sheppard lève ses bras, exhibant ses perfusions. Son simulacre de chien battu s’agrémente d’un œil larmoyant et d’un mouvement de sourcils à la Teal’c.
-« Colonel, je vous ai déjà dit que je ne vous autoriserai à quitter ce lit que lorsque votre état de santé le permettra. Quand à vos perfusions, c’est grâce à elles que vous gardez la faculté de me sourire aussi bêtement.
-Docteur, vous n’êtes pas drôle du tout ! Je me sens super bien, mais j’ai des crampes à force de rester inactif. Allez, doc, soyez chic, donnez moi une permission. Allez, juste quelques heures ! »

Carson secoue doucement la tête comme le ferai un père face aux bêtises incessantes de son fils.
-« Cela suffit colonel, je ne reviendrai pas sur mes conclusions. Docteur Weir, j’aimerai vous parler des derniers bilans du major Lorne.
-Je vous écoute Carson. »

Le médecin hésite un instant puis se lance, conscient que le colonel Sheppard est tout autant en droit de connaître le devenir de son major que le docteur Weir.
-« Les dernières constatations ne montrent aucun changement. Le major est toujours dans le même état neurovégétatif. Tant que je n’en trouverai pas la cause, je ne peux malheureusement rien faire pour lui. Son coma est pourtant relativement léger, comme un sommeil profond. Lorne réagit aux stimuli et montre même des signes de réveil imminent, mais à chaque fois, rien ne se produit et il replonge dans son état de catatonie.»
Sheppard, bougon, ne peut s’empêcher d’intervenir en râlant.
-« Vous le chouchoutez de trop, lui ! Balancez-le au dessus de la jetée dans l’océan Lantien et on verra si la belle au bois dormant continue d’attendre son prince. Dix contre un qu’il ouvrira les yeux plus vite que ça !
-John, vous êtes insupportable !
-Je sais. Pardonnez-moi Elisabeth, Carson, mais j’en est marre ! Je n’en peux plus de rester allongé. Le Daedale puis Atlantis… »

Un enfant capricieux n’aurai pas fait plus pitoyable grimace.
Joignant les mains en une ultime tentative de prière, John, met un genou à terre, aux pieds de Carson.
-« Je vous donne mon skate et...heu...non, je vous le prête un mois. Et j’éloigne Rodney de vous pendant …deux semaines ! »
Elisabeth est hilare.
-« Vous avez un profond sens du sacrifice colonel Sheppard.
-Disons qu’à force de pratiquer, je maîtrise le McKay sans trop de problème. »

L’entrée de l’intéressé dans l’infirmerie met le holà à la plaisanterie.
Un très lourd silence s’installe entre les différents protagonistes. Evidement, le mutisme soudain de ses amis éveille en Rodney les pires soupçons. Il en faut peu pour titiller son côté paranoïaque et pour une fois, cela se justifie.
-« Mouai…je dérange sans doute. »
Ne laissant pas le temps à Sheppard de répliquer (ce qu’il aurait évidement fait avec délice), McKay interpelle Elisabeth et commence à lui expliquer le pourquoi de sa venue.
John s’enfonce dans son lit, disparaissant presque entièrement sous sa couverture. Personne ne semble lui prêter la moindre attention. Elisabeth et Rodney discutent des coutumes Athosiennes et d’un problème informatique dont il n’a que faire…quand à Carson, le traître, le lâche, il a profité de l’entrée de Rodney pour filer à l’anglaise.
Sheppard doit-il prendre cela pour une acceptation tacite de son contrat… liberté contre Rodney ?

Alors que la discussion entre Rodney et Elisabeth lui parvient de façon étouffée par l’épaisse couette hospitalière, un plan s’organise dans l’esprit machiavélique du colonel Sheppard. Réprimant une soudaine envie de rire, il émerge de sa carapace et interrompt impunément McKay et Weir.
-« Elisabeth, j’aimerai avoir la permission d’étudier davantage les rapports envoyés par Evan avant leur disparition ainsi que mon ancien compte rendu d’expédition. Avec l’aide de Rodney et de ses supers technologies, on trouvera sûrement une explication à l’apparition soudaine de cette planète. Il y a forcement une logique à cela. N’est-ce pas Rodney ?
-Oui, bien sur. Peut-être qu’avec des spectrographes lumineux, des photomètres et des…
-Voila, il faudrait installer tout cela ici et joindre l’intelligence de Rodney à mes déductions heu…de fin limier. Carson. Carson ! »

Sans porter la moindre attention à Elisabeth qui sourit, prouvant qu’elle n’est pas dupe, et à Rodney qui pour une fois est complètement largué, John interpelle le médecin. Celui-ci tarde à répondre mais voyant l’obstination du colonel, Beckett ne peut faire autrement que revenir auprès du trio maléfique.
-« Cessez de hurler colonel, il y a d’autres patients ici.
- Oui, acceptez mes excuses Carson. Je voudrais chercher une explication à l’état du major. Le docteur McKay va m’y aider… »

Carson se retourne vers Rodney qui hausse les épaules en un geste d’impuissance. Sheppard poursuit avant que McKay ne brise son si joli plan d’évasion.
-« Rodney va installer ici ses ordinateurs pour que l’on analyse et reproduise avec exactitude les dernières heures du major et de son équipe. Pourriez-vous libérer heu…Rodney, les deux bureaux là devraient suffire, n’est-ce pas ?
-Et bien….
-Oui, voila, je pense que ce sera parfait. Quand pouvons nous commencer à travailler Carson ?
-Mais… Ecoutez John, ne croyez pas que je sois dupe de vos manigances…
-Ho, Carson, qu’allez vous croire ?!
-Je ne veux pas transformer mon infirmerie en champs de bataille pour militaires en manque d’actions. Vous avez gagnez cette bataille mais pas la guerre.
-Je n’en demandais pas tant docteur.
-Bon, on laisse les cathéters en place pour vos injections et vous revenez dormir ici toutes les nuits. Je vous donne une permission de sortie certes, mais avec des horaires stricts.
9 heures/ 20 heures, pas une minutes de plus. »

Carson regarde sa montre puis enchaîne avec autorité.
-« Il est 18 heures. Pour ce soir, cela vous laisse deux heures avant le couvre-feu.
-Oui papa !
-Au moindre écart, je vous colle sur un brancard avec tellement de capteurs que vous ne pourrez même plus bouger le petit orteil. Me suis-je bien fait comprendre ?!
-Yes daddy !
-Et emmenez McKay avec vous. Je ne veux pas être envahi par des appareils qui vont parasiter et saturer tous mes moniteurs ! »

Sur ces mots Carson, se retire et disparaît loin de la jubilation extravertie de Sheppard. Elisabeth se contente d’hocher la tête. Ce n’est ni la première fois ni la dernière qu’elle assiste à la supériorité masculine en matière de stratégie enfantine. Mais il faut bien avouer qu’avec les hommes, ce genre d’astuce marche extrêmement bien. Peut-être y a-t-il matière à faire une étude anthropologique ?

Alors qu’une infirmière s’atèle à déconnecter les perfusions des cathéters, Rodney McKay se tourne vers le docteur Weir.
-« Je crois que je n’ai rien compris à ce qui vient de se passer. Je me trompe où John vient de se servir honteusement de moi ?
-Je dirais plutôt qu’il a su habilement exploiter vos talents naturels à envahir l’espace de votre présence physiques et psychique.
-Heu…c’est un compliment ça ? »


Ne retenant plus les larmes qui lui brûlaient le coin des yeux, Elisabeth, prend le bras du docteur McKay et l’entraîne avec elle loin de l’infirmerie.
Son rire est partagé entre le franc fou rire face à la moue surprise de McKay et le laissé aller dépité devant une situation finalement extrèmement triste.
Avec une empathie qui ne lui ressemble guère, Rodney remarque aussitôt le voile de chagrin qui passe fugacement sur le visage du docteur Weir.
-«Qu'y a t il Elisabeth?
-John n'est pas vraiment dans son état normal...
-Franchement je ne vois aucune différence, il est toujours aussi sarcastique, voir cassant.
-Justement. En de telles circonstances, il est étonnant qu'il soit si blessant, car c'est vraiment ce qu'il est en ce moment. Et puis avec vous, John se sent en sécurité. Vous avez traversé tant d'épreuves ensemble qu'à vous deux, vous formez une sorte d'unité qui le rassure. Avec nous son regard est tout autre. D'après Carson, il souffre d'un stress post traumatique qui l'isole du monde extérieur. Il se sent exclus de la cité d'Atlantis.
-Elisabeth, vous savez pertinemment que pour John, Atlantis est sa famille.
-Précisément! Il se dévalorise et se rend insupportable car il méprise ce qu'il est devenu. Il nous retourne contre lui dans une attitude d'auto destruction. Pourquoi pensez-vous que le docteur Beckett le garde à l'infirmerie?
Actuellement le colonel Sheppard est sous fortes doses d'anxiolytiques et d'antidépresseurs. Cela le désinhibe un peu mais nous permet en même temps d'avancer. Sa permission était prévue mais Carson attendait le meilleur moment. Le petit délire de persécution de John a juste devancé l'appel.
Il faut être patient Rodney, on retrouvera notre colonel John Sheppard rapidement.
-Sarcastique.
-Agaçant.
-Le coeur sur la main.
-Tendrement attachant.»


** un ange passe **

-« Bon, venez avec moi Rodney, je vais mettre à votre dispositions tout ce que j’ai sur l’expédition du major Lorne. Le colonel Sheppard a raison sur un point au moins, il est capital de connaître précisément ce qui s’est passé sur cette planète.
-Et pour mon problème de données inaccessibles.
-Ha oui, c’est vrai. On verra cela plus tard. L’urgence pour le moment c’est Lorne et non les lubies des Athosiens. »




***



Enfin libre !
Sheppard admire son poignet qui ne présente plus qu’un pansement occlusif sous lequel se planque le dernier vestige de son médical emprisonnement. Soucieux de son apparence mais également désireux de faire disparaître toutes traces d’une quelconque médication, John entoure ses poignets de ses habituels bandages noirs. Sexy et pratique, le summum de l’homme moderne.
Avant de rejoindre McKay auprès de ses ordinateurs, Sheppard décide de rendre visite au major Lorne et de voir de lui-même l’étendu des dégâts. Bien que prévenu de ce qui l’attendait, le colonel ne peut s’empêcher d’être surpris. Il pensait trouver une momie et au lieu de cela il trouve une sorte de petit igloo en toile fine et transparente dont émerge la tête livide d’Evan.
Une voix féminine fait sursauter Sheppard.
-« Les plaies cicatriseront plus vite à l’air libre. Nous avons mis une toile sur des arceaux afin de le préserver de tout contact physique. Après trois jours, ce n’est plus si moche, mais je suppose que cela serait extrêmement douloureux. Du moins s’il était conscient. A priori il n’est pas contagieux, vous pouvez vous approcher colonel Sheppard. »
John se retourne vers l’infirmière qui lui adresse un sourire forcé puis se retire pour leur laisser plus d’intimité.
-« Merci. »
Un simple mot puis un petit geste de la main et Sheppard prend son courage à deux mains pour affronter la vision de son ami.
Un ami, c‘est bien ainsi que John voit le militaire allongé devant lui. Atlantis est immense mais en deux ans, chacun de ses membres a eu plus que l’occasion de prouver son courage et sa loyauté envers ce qui forme une grande famille.
John examine le visage figé d’Evan. Ses yeux semblent enfoncés dans ses orbites. Ses lèvres sont craquelées, laissant ça et là apparaître une fine touche de rose/rouge là où seul un vieux gris bleuté semblait s’être installé. Vraiment une sale mine !
Quand au reste, n’en parlons pas. John se souvient d’un reportage sur les grands félins. Ce qu’il voit devant lui ressemble à s’y méprendre aux restes d’un festin royal !
Sheppard tente de sourire à cette évocation, ridicule mais si réelle.
Silencieusement, avec beaucoup de respect, mais aussi une pointe de chagrin et d’humilité, le colonel se met au garde à vous et adresse à son subordonné un salut militaire.
Sheppard quitte l’infirmerie sans ajouter le moindre mot. L’infirmière et le docteur Beckett le suivent des yeux puis s’échange un regard lourd de sens.



***



Lorsque le colonel Sheppard rejoint McKay, celui-ci est encore en grande conversation avec Elisabeth. John reprend sa prestance habituelle et son ton sarcastique.
-« Ben dites donc ! Vous êtes inséparables tout les deux ! Aurai-je loupé quelque chose durant mon incarcération ? »
La boutade fait un flop tant la tension est palpable du côté de McKay. Le docteur Weir quand à elle, se contente d’un signe de tête que l’on pourrait traduire par : Chut Rodney est concentré !
-« Que se passe-t-il Rodney ? Vous avez déjà trouvé quelque chose ?
-Concernant le major Lorne… non, mais concernant le problème que j’avais DEJA soumis au docteur Weir…SI !!! »

Inutile d’être un détective hors paire pour comprendre que le docteur McKay est effectivement en colère.
-« Si vous m’expliquiez de quoi il s’agit ?
-Quand je suis venu vous voir à l’infirmerie, c’était pour vous signalez un problème informatique qui…
-Ho, Rodney, je suis déçu, je pensais que vous veniez prendre de mes nouvelles ?
-John !! »

Le cri est simultanément émis par Rodney et Elisabeth. Tous deux se regardent puis fixe le colonel qui s’enfonce dans un fauteuil et fait semblant de fermer sa bouche à clé.
McKay poursuit donc, certain de ne plus être interrompu.
-« La base de données des Anciens n’était plus totalement accessible. Des renseignements, à priori sans grandes importances, ont subitement été bloqués par un mot de passe. Cela n’a pas semblé vous inquiétez plus que cela mais…ne m’interrompez pas Elisabeth… mais maintenant ce n’est plus quelques données mais toute la base de renseignements qui est contrôlé par ce mot de passe. De plus il semblerait qu’un individu ait farfouillé dans les dossiers de certains membres du personnel. Le votre entre autre colonel Sheppard. Et le mien.
Bon, alors, qu’en pensez vous ?!
-Heu, je peux parler ?
-John, ça ne m’amuse pas. Vous ne semblez pas vous rendre compte de ce que cela veut dire.
-Cela signifie qu’il y a quelqu’un ici qui prépare un mauvais coup. »

Sheppard reprend sa position décontractée avant de poursuivre avec son éternel mou d’adolescent.
-«Mais vous allez trouver le code d’accès et déjouer une fois de plus les plans des méchants. Pas vrai Rodney ?
-Pas si simple. Il s’agit d’un code alphanumérique à six entrées. Le nombre de possibilité est…
-Non insurmontable pour un esprit comme le votre.
-Evidement, mais cela prendra un temps fou ! »

Sheppard regarde sa montre puis se lève rapidement.
-« Bon, ce n’est pas tout ça, mais mon temps de liberté étant compté, je souhaiterai en profiter un maximum. Ho, hé ! Me regardez pas comme ça tout les deux ! Je n’ai mangé que d’horribles trucs aseptisés ces dernières semaines. Mon cerveau fonctionnera mieux après un bon gueuleton.
-Je vous accompagne.
-Ha non, Rodney. L’ordinateur a besoin de vous et moi j‘ai besoin d’air. »

Le docteur Weir ne peut s’empêcher d’ajouter un petit commentaire, mais le militaire est déjà loin et seul le regard étonné de Rodney lui répond.
-« Un sacré sens du sacrifice. Pauvre Carson, il a fait une bien mauvaise affaire. »


***


Finalement le colonel Sheppard s’est contenté d’un bon sandwich au poulet avant de rejoindre l’infirmerie. Sagement il a tendu son bras à l’infirmière qui y a branché une perfusion…encore une !
Tenant une potence mobile d’une main, John quitte sa chambre pour celle plus intimiste du major Lorne.
Silencieusement, il s’assoie au sol, dos callé contre le lit, le regard perdu sur ses chaussures. Un peu par bravade, à moins que ce ne soit un moyen d’exorciser ses craintes, Sheppard s’adresse à Lorne avec un naturel déconcertant.
-« Pourquoi faites vous semblant de dormir ?
-Parce que cela m’évite de répondre à des questions auxquelles je ne sais que dire. »

La voix de Lorne est d’un calme surprenant compte tenue de la situation. Sheppard n’ose pas se retourner et la discussion qui s’en suit a un petit goût d’étrange, voire même de surnaturelle.
-« Depuis quand êtes vous réveillé ?
-Depuis…maintenant. Je ne sais pas. J’ai entendu votre question et j’y ai naturellement répondu. C’est bizarre comme situation non ?
-C’est le moins que l’on puisse dire. Ecoutez Evan, j’ai conscience que cela doit être difficile et même douloureux mais…de quoi vous souvenez-vous ?
-A propos de quoi ?
-De votre expédition, de la planète que vous avez visité et …de la disparition de votre équipage.
-…
-Evan ?
-Je ne me souviens de rien.
-Quels sont vos derniers souvenirs ?
-J’ai pris une cuite avec Ronon lorsque nous vous avons cru disparu sur Terre. Après tout semble n’être que brume. Vous avez survécu, ça je le sais, et puis votre présence l’atteste. McKay et vous avez eu maille à partir avec quelqu’un sur le Daedale, mais bon, ça ce n’est pas extraordinaire… bref, j’ai l’impression que tout ce qui s’est passé depuis est un peu comme mes visions dans le jumper , un doux mélange de réel et d’imaginaire. »


Sheppard se laisse le temps de digérer ces informations.
Petit un, Ronon et Evan ont pris une cuite en apprenant son décès. Est-ce pour fêter l’évènement ?
Petit deux, le major Lorne a un sacré trou dans le cerveau, vu le temps qui s’est écoulé entre leur sortie des eaux terriennes et leur retour sur Atlantis.
Petit trois, Evan n’a pas conscience de la disparition de Mégane. Comment lui annoncer une telle nouvelle ?

Alors que John cherche ses mots afin d’expliquer au mieux, ou du moins de la façon la moins pire, la situation actuelle au major Lorne, celui-ci s’agite sous ses arceaux. Sheppard n’y prête pas particulièrement attention. D’une part il met tout cela sous le coup de la douleur que doit découvrir Evan, d’autre part il se sent envahit par une agréable béatitude. Finalement Carson avait raison, ces deux heures de liberté l’ont épuisé.
Bonne analyse, mais insuffisante malheureusement. Si Evan prend effectivement conscience de son état physique, c’est avant tout pour laisser sa place à l’entité qui attendait patiemment le moment le plus opportun. Celui où Sheppard serait à sa portée.

**Merci petit humain de m’avoir donné accès à tant d’informations. Grâce à toi, je pensais conquérir l’univers. Mais maintenant, tu m’offres sur un plateau la possibilité d’être bien plus. Je vais assouvir ma vengeance, notre vengeance. Merci petit humain. Tu aura été mon catalyseur et ton ami sera l’instrument de ma grandeur**

Evan pousse un gémissement légèrement étouffé. Sheppard laisse tomber sa tête en arrière sur le bord du lit.
-« Vous avez mal n’est-ce pas ? Vous voulez que j’aille chercher l’infirmière ? Elle est rudement mignonne.
-Non, ce ne sera pas nécessaire. Il y a tellement d’antalgique dans ma perfusion que je ne sens quasiment rien. Et vous colonel Sheppard, qu’y a-t-il dans votre perfusion ?
-Je n’en sais rien. Un peu de trucs et beaucoup de machins, histoire d’avoir une excuse pour me garder ici.
-Et bien moi, je sais ce qui coule actuellement dans vos veines colonel. Une bonne dose de barbiturique, de quoi assommer un éléphant. Ne le prenez pas mal, mais avec vous, il vaut mieux prendre ses précautions. »

Sheppard est soudain très inquiet. De tels propos ne sont pas du tout coutumier du major Lorne. Du moins de celui qu’il croyait connaître. L’inquiétude du colonel va croissant lorsqu’il découvre avec stupeur que ses membres refusent de lui obéir.
-« Venez avec moi colonel. »
Avec horreur, le colonel sent que la situation mais surtout son corps lui échappe.
Une impression de déjà vu. Une angoisse oppressante.
Sans qu’il ne puisse réagir, Sheppard voit le major se lever, s’habiller puis s’approcher doucement de lui.
-« Bois ! »
Avec horreur, Sheppard découvre la main ensanglantée du major. Il croit en cet instant avoir découvert le comble de l’écœurement, mais il se trompe.
Avec répugnance il lutte contre le fluide qui force ses voix respiratoires puis sombre dans l'abîme où l’entité l’attend.
Dernière modification par l'enfanteuse le 29 avr. 2007, 22:40, modifié 1 fois.
On the pages and the text
And I don't really care
What happens next.
La voix éraillée de Dylan tourne en boucle dans sa tête. Spencer aussi voudrait refermer le livre, négliger le futur et laisser le temps en construction l’effleurer sans jamais l’atteindre.
Extrait d'une fanfic Criminal Minds
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par tyrsia »

Houlà !!! Pour le coup je suis perplexe.
Plein plein d'interrogations et peu de réponse.
La première : mais c'est quoi cette entité ??
Sinon c'est pas mal, toujours aussi sombre, glauque, morbide et tout et tout même si t'as essayé d'ajouter quelque touches d'humour. Quoique là le Sheppard je l'ai trouvé un peu lourd.
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par l'enfanteuse »

CITATION (tyrsia,Samedi 28 Avril 2007 21h23) Houlà !!! Pour le coup je suis perplexe.
Plein plein d'interrogations et peu de réponse.
La première : mais c'est quoi cette entité ??
[...] et tout et tout même si t'as essayé d'ajouter quelque touches d'humour. Quoique là le Sheppard je l'ai trouvé un peu lourd.
Comment cela perplexe? :blink: Bon, allez, c'est le but. J'avoue, cette entité est assez complexe mais tu comprendras mieux quand tu sauras ce qu'elle est. J'ai mis quelques indices mais c'est plus facile pour moi qui suis dans la confidence! :tomato:

Heu....comment ça, essayer de faire le l'humour???! :p90: C'est mon humour à moi ça, il es pas nouveaux dans mes fics, il est juste bien caché! ;)

Sheppard un peu lourd? Je te trouve sympa, moi je le flinguerai à la première occas! Il est super chiant oui! :blink: Bon, il a pour escuse son immobilité qui dure quand même depuis 2 à 3 semaines alors qu'en mauvais patient, il ne voit pas où est le problème. je l'ai écris et je le redis, dans le cas présent, c'est un gamin capricieux et colèreux.... :p90: mais moi, je les aime surtout pour leur défauts ces matcho de la ténébreuse team! :wub:

--> je ferai un édit ce soir pour corriger quelques fautes et temporiser par quelques phrases le comportement de John, histoire que l'on comprenne qu'il n'est pas dans son état normal.
-->voila c'est fait! Je vous ai fais un paragraphe entier pour expliquer l'attitude de Sheppard.
Dernière modification par l'enfanteuse le 29 avr. 2007, 12:31, modifié 1 fois.
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par Eloa »

CITATION (l'enfanteuse,Samedi 28 Avril 2007 18h28) -« Carson ! Je suppose que vous venez me libérer de tous ces tubes. »
Sheppard lève ses bras, exhibant ses perfusions. Son simulacre de chien battu s’agrémente d’un œil larmoyant et d’un mouvement de sourcils à la Teal’c. [...]

Sheppard, bougon, ne peut s’empêcher d’intervenir en râlant.
-« Vous le chouchoutez de trop, lui ! Balancez-le au dessus de la jetée dans l’océan Lantien et on verra si la belle au bois dormant continue d’attendre son prince. Dix contre un qu’il ouvrira les yeux plus vite que ça !
-John, vous êtes insupportable !
-Je sais. Pardonnez-moi Elisabeth, Carson, mais j’en est marre ! Je n’en peux plus de rester allongé. Le Daedale puis Atlantis… »
Tu m'as bien fait rire sur ce coup là !!! :clap: Et je trouve, grâce à la dernière phrase citée

entre autre, que l'on voit bien que le comportement de Sheppard n'est pas habituel. Enfin moi je l'ai compris tout de suite. :)
CITATION "Un enfant capricieux n’aurai pas fait plus pitoyable grimace.
Joignant les mains en une ultime tentative de prière, John, met un genou à terre, aux pieds de Carson.
-« Je vous donne mon skate et...heu...non, je vous le prête un mois. Et j’éloigne Rodney de vous pendant …deux semaines ! »
A ce passage j'ai vraiment éclaté de rire !!! :P Je me suis mise à la place de ce pauvre Sheppard qui tente désespérément de quitter cet infirmerie. Il ferait vraiment n'importe quoi... :D
J'ai vraiment bien aimé tout cet humour et les piques entre McKay et Sheppard !!!! (c'était vraiment fidèle à la série)

Je te félicite pour cette suite que j'ai longuement attendu !!!! :huh:

Vivement le prochain chapitre !! :up:
Dernière modification par Eloa le 29 avr. 2007, 09:52, modifié 1 fois.
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par tyrsia »

CITATION Heu....comment ça, essayer de faire le l'humour???!  C'est mon humour à moi ça, il es pas nouveaux dans mes fics, il est juste bien caché! 
ben disons qu'en parallèle du côté "dramatique" de la situation y'avais des moments humouristiques mais qui m'ont fais moins rire que d'habitude.
CITATION Sheppard un peu lourd? Je te trouve sympa, moi je le flinguerai à la première occas!
j'avais pas osé mettre beaucoup et au début je voulais rajouter soulant, mais bon t'inquiètes j'avais compris que c'était à cause de son immobilisation forcée (d'ailleur j'ai adoré le moment où tu le compare à une pieuvre).

Par contre un truc que jai pas trop compris, à la fin de ce chapitre, l'entité elle prend possession du corp de Sheppard ou elle lui parasite le cerveau (dans le sens de s'en faire une sorte de serviteur) ou autre chose ?
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par atlantiss »

sa va s'est pas mal u tout comme fan fic sérieu.Pour ma part je trouve ton deuxième chapitre un peu gore
.
ont dit que les rêves n'ont pas de limites....
bin comment tout peut tenir dans nos tête?

la bétise humaines fait de nous ce que nous sommes mais nous empecher de devenir se qu'on devrait etre...

l'éternité c'est super long ,surtout vers la fin....


brule oh mon cosmos brule!!!enflamme toi à l'infini!!!
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par Eloa »

CITATION (tyrsia,Dimanche 29 Avril 2007 11h03) Par contre un truc que jai pas trop compris, à la fin de ce chapitre, l'entité elle prend possession du corp de Sheppard ou elle lui parasite le cerveau (dans le sens de s'en faire une sorte de serviteur) ou autre chose ?
Sur le coup moi aussi je n'ai pas compris. ;) Mais je pense qu'on aura notre réponse dans le prochain chapitre. On nous a délibérément laissé dans le flou à mon avis :huh:

Mais ça ne coûte rien de poser la question.... :rolleyes:
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par l'enfanteuse »

CITATION (Eloa,Lundi 30 Avril 2007 08h33)
CITATION (tyrsia) Par contre un truc que jai pas trop compris, à la fin de ce chapitre, l'entité elle prend possession du corp de Sheppard ou elle lui parasite le cerveau (dans le sens de s'en faire une sorte de serviteur) ou autre chose ?
Sur le coup moi aussi je n'ai pas compris. ;) Mais je pense qu'on aura notre réponse dans le prochain chapitre. On nous a délibérément laissé dans le flou à mon avis :huh:

Mais ça ne coûte rien de poser la question.... :rolleyes:
Non, vous avez raison, ça ne coute rien de poser la question. :rolleyes:

La réponse sera effectivement dans la suite. Cette fic peut encore vous surprendre, faites moi confiance! :D

PS: j'espère que mes modifications vous ont été utile et merci à Eloa d'avoir compris mon point de vue.... je me sentais seule d'un coup! :cry:

PSbis: normalement, je ne pense pas faire de nouveau chapitre gore mais le sang à quand même son importance dans mon histoire. :p90:
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par Eloa »

CITATION (l'enfanteuse,Lundi 30 Avril 2007 08h51) PS: j'espère que mes modifications vous ont été utile et merci à Eloa d'avoir compris mon point de vue.... je me sentais seule d'un coup! :cry:
Mais non ne t'inquiète pas je suis sûr que beaucoup de lecteurs ont compris mais ne te l'ont pas forcément dit!!! :lol:


A part ça merci pour toutes ces précisions. :)

Je vais attendre la suite avec encore plus d'impatience !!!! :D

J'espère qu'on pourra la lire très bientôt !! :rolleyes:
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Re: [FANFIC]Evan-escence

Message non lu par l'enfanteuse »

Chapitre six

Atlantis soumise et conquise



Une alarme assourdissante retentie dans la cité endormie. Elisabeth se retourne dans son lit et glisse sa tête sous son oreiller à la recherche d’un répit bien mérité. Le bruit est légèrement étouffé mais il persiste et s’acharne à la tirer de son sommeil. Dans un râle de dépit, une tête ébouriffée émerge de la chaleur réconfortante du coussin. Un œil s’entre ouvre, un peu, juste ce qui est nécessaire pour regarder l’heure du cadran lumineux qui clignote, sans aucun état d’âme pour la pauvre femme qui peine à accommoder sa vision.
3H12
-« Flûte ! Juste deux heures de sommeil. Qu’est-ce qui se passe encore ? »
La question reste en suspens lorsqu’un appel radio emplie toute sa chambre de sa douce sonorité.
-« Le docteur Weir est demandé d’urgence à l’infirmerie !! »
Pour le coup, le docteur en question se réveille brutalement et complètement. Sans prendre la peine de se recoiffer, Elisabeth enfile en vitesse une paire de chaussure et fonce rejoindre l’antre de Carson.
Sheppard ou Lorne ?
Lorne ou Sheppard ?
Mais quand est-ce que ces messieurs lui accorderont un peu de tranquillité d’esprit ?
Ha si les Anciens avaient eu la bonne idée de faire d’Atlantis une cité d’Amazones, la vie serait vraiment plus simple.


Elisabeth parcoure les couloirs qui la séparent de l’infirmerie avec un sentiment d’oppression grandissant.
La petite clarté qui émane des parois lumineuses de la cité a un côté rassurant. Mais au bout du couloir, une lumière vive et violente attire le regard. Comme si cela en soit ne suffisait pas à intriguer le docteur Weir, un bruit, d’abord comme un chuchotement puis maintenant comme un lointain brouhaha de hall de gare, apporte une étrange sensation d’irréelle.
Que se passe-t-il dans cette infirmerie ? Que va-t-elle trouver au bout du chemin ?
Plus ses pas la rapproche du lieu tant animé, plus elle souhaiterait être loin d’ici et se replonger dans ses paisibles songes nocturnes. De quoi rêvait-elle déjà ? Ha…oui…de Simon. Bon, allez, finalement, présent ou passé, réel ou imaginaire, ici la frontière entre les mondes est parfois imperceptible.
Nous sommes à Atlantis et rien n’est comme partout ailleurs. Ici, c’est…

La vision qui s’offre brutalement à Elisabeth est loin de ce qu’elle avait redouté. Elle est bien pire.

Ici, c’est le chaos !



***



Un petit vent frais se pose sur sa peau, glisse le long de son corps puis s’échappe en se glissant dans son cou. La caresse légère et sensuelle le fait doucement frissonner. Une petite secousse qui réanime la conscience de soi avec la tendresse d’un baiser maternel.
-« Où suis-je ? »
Le souffle de l’air pour seule réponse. Un vent mêlé d’un discret et lointain cliquetis. John accroche sa pensée à ce bruit parasite qui évoque des souvenirs agréables. Gardant les yeux clos mais l’esprit bien ouvert, le militaire se laisse porter par ses sens.
De l’air. De l’eau. Il est dehors. Cette affirmation s’accorde aussitôt avec la sensation de froid qui le saisit brutalement.
La fraîcheur de la nuit le cueille avec la délicatesse d’un bulldozer. Des souvenirs, des sensations, des perceptions, tout ce qui a fait de ces dernières heures un cauchemar éveillé revient à la surface le temps d’une inspiration... et disparaît avec l’air qui s’échappe des poumons.
Sheppard ouvre les yeux. Un plafond d’étoiles, noir, mortel, mais si magnifiquement beau. John se redresse et admire la vue sublime qui s’étale devant son horizon.
Là, devant lui, Atlantis fait sa belle.

L’homme est assis à l’extrémité d’une des jetés. Il réalise qu’en deux ans, c’est la première fois qu’il contemple Atlantis plongée au cœur de la nuit. Jamais la cité n’avait semblé si grande et majestueuse. Les mètres paraissent des kilomètres et au bout d’un bras grand comme l’univers s’étend un arpège de métal et de lumière.
Sheppard est troublé. Il se sent merveilleusement bien, en accord parfait avec la cité. Il voudrait que ce moment dure pour l’éternité. Mais parallèlement il sent en lui un profond malaise, l’impression non d’être en symbiose avec Atlantis, mais d’être possédé par elle.
Assis, les jambes repliées contre son torse, Sheppard pose sa tête sur ses genoux, légèrement de côté, le regard perdu dans la ville endormie.

Ses pensées tentent de se restructurer mais le colonel est complètement perdu. Avec application mais sans aucune précipitation abusive, il cherche à remettre de l’ordre dans ses souvenirs.
D’abord, l’infirmerie. Le couvre feu imposé par le docteur Beckett. L’avait-il respecté ? Il ne s’en souvient pas. Juste un profond malaise à l’évocation du lieu médicalisé.
Lorne ensuite. John se souvient être aller le voir. Pauvre major Lorne, plongé dans un si étrange coma !
Tout en se disant cela, le colonel se souvient avoir parlé avec Evan. Comment cela est-il possible ?
Décidément, son cerveau est bien capricieux. Impossible de poser des éléments concrets sur ces dernières heures. Et à y bien réfléchir, impossible de définir quoique se soit de tangible sur sa vie elle-même. Tout n’est que sensations et vertiges.
Effrayant ?
Le comble c’est que cela devrait être bien plus qu’effrayant mais en vérité, le temps de poser cet état de fait et la notion même de peur disparaît. Peur de quoi ? De quoi parlions nous déjà ?
Beaucoup d’hypothèses vont et viennent dans l’esprit du militaire. Des séquelles de son coma, des troubles de la concentration, de la mémoire à court terme… Autant d’hypothèses qui disparaissent aussitôt formulées. Ho, et puis à quoi bon, puisque rien ne tient et rien ne s’inscrit dans ces neurones à la capacité de poisson rouge…autant se laisser aller et profiter de la vue.
Les lumières d’Atlantis sont belles. Une aile s’illumine de mille feux. Tiens il doit y avoir de l’agitation à l’infirmerie ?
Un souvenir. Des hommes. La mort.
Tristesse, chagrin, culpabilité…le vent souffle et emporte avec lui la raison.



***



Carson court d’une civière à une autre sans faire attention à Elisabeth. L’entrée du docteur Weir aurai pu surprendre, voire choquer, mais quelle importance, la relative transparence de sa nuisette négligemment jeté sur un bas de pyjama en coton ?
-« Je veux plus de sédation par ici ! Et dépêchez vous, celui-ci convulse ! »
Elisabeth n’en croit pas ses yeux. Ce n’est pas possible, elle est sûrement encore sous sa couette. Un infirmier passe à côté d’elle et la bouscule légèrement. Non, tout cela est bien réel et c’est bien une antenne médicale de guerre, un camp d’urgence qui s’étale jusqu’au milieu du couloir d’Atlantis.

Tacatacatacatac! Des tirs en provenance d’une autre aile.
La lumière de tout Atlantis s’allume comme si la cité elle-même souffrait de tant de violence.
Elisabeth attrape le bras du docteur Beckett.
-« Carson ! Que se passe-t-il ? Pourquoi ne pas m’avoir appelez plus tôt ?
-Parce qu’il n’y a pas eu de plus tôt ! Tout vient juste de commencer. Il y a cinq minutes que les blessés affluent de partout. Je ne comprends rien ! Il y a des blessures par balles, d’autres par armes blanches, c’est un vrai carnage…et il en arrive encore ! Elisabeth, certains ont tous simplement cherché à s’entretuer, d’autres ont l’air d’avoir voulu mettre fin volontairement à leurs jours.
-Comme le major Lorne ?
-Exactement.
-Alors c’est une épidémie et le mal qui a touché le major est hautement contagieux. Il faut mettre la cité toute entière, ainsi le Daedale, en quarantaine !
-Ce sera inutile docteur Weir. »

Une voix incertaine et penaude, celle de Rodney McKay. Si la voix du scientifique tremble, ce n’est pas parce qu’il a été réveillé par la lumière qui inonde Atlantis, mais bien parce que le spectacle de l’infirmerie le trouble au plus haut point.
-« Elisabeth, s’il s’agissait d’un virus ou de quoique ce soit de contagieux, la cité se serait protégée, comme la dernière fois.
-Que suggérez vous alors ?
-Une attaque. Je ne sais pas de qui ou de quoi, mais il y a trop de coïncidences. Quelques soient mes hypothèses, j’arrive toujours à la même conclusion. Il y a dans la cité une présence qui ne nous veut pas que du bien. Elle a analysé et étudié notre réseau informatique puis a pris connaissance de la base de données des Anciens avant de tout verrouiller. Je ne sais pas ce qui est à l’origine de tout cela, mais il y a évidement un rapport avec ce qui est arrivé au major Lorne. »

Elisabeth examine les locaux puis se tourne vers le docteur Beckett qui tente d’organiser au mieux la prise en charge des patients.
-« Où sont passés Sheppard et Lorne ?
-Je l’ignore. Je venais juste de me rendre compte de leur disparition lorsque le bran le bas de combat a commencé.
- Avez-vous des théories docteur ?
-Aucunes ! Pour l’instant on va parer à l’urgence en soignant les conséquences. Pour ce qui est des causes, on verra cela plus tard. Maintenant si vous voulez bien… »


Elisabeth quitte l’infirmerie avec McKay.
Ce qui était il y a quelques minutes, une cité en sommeil, s’est maintenant revêtu de tous ses atours. Les couloirs sont aussi vivants qu’en plein jour. Des hommes et des femmes courent de droite à gauche, sillonnant Atlantis comme une ville assiégée. Des militaires qui investissent la cité, comme on arrache un objectif stratégique des mains de l’ennemi. Surprise, Elisabeth regarde la cité échapper à son contrôle. Une voix masculine et chaude semble diriger les opérations.
Elisabeth et Rodney pénètrent ensemble dans la salle de contrôle de la cité. Là, le colonel Steven Caldwell dirige d’une main de maître la gestion de ce qui pourrait être une psychose généralisée.
-« Deux hommes sur chaque passerelle ! Personne ne quitte ou n’entre dans une zone autre que celle où il a été assignée. Je ne veux plus aucun déplacement. Signalez tous comportement étrange envers autrui comme envers soi-même.
-Colonel Caldwell…
-Un instant docteur Weir.
Tout le personnel médical du Daedale doit rallier l’infirmerie et porter main forte au docteur Beckett. Renforcer également la surveillance externe. Qui sait si tout cela n’est pas une manigance pour distiller notre pourvoir de défense.
Elisabeth, je suis à vous. Désolé mais il fallait agir vite.
-Et vous avez très bien fait. »

Il serait difficile de savoir qui est le plus surpris par cette remarque. Le docteur McKay, qui n’a jamais caché son animosité pour le colonel Caldwell, ou le colonel lui-même qui connaît l’aversion du docteur Weir à son égard ?

-« Colonel Caldwell, vous êtes le plus à même pour rétablir un semblant d’ordre. Savez-vous ce qui se passe ?
-Il semblerait que des membres d’Atlantis soient pris de comportements étranges et particulièrement agressifs. Je suis navré de devoir vous l’annoncer mais certains des vôtres y ont laissé la vie. Ils ont déjà été tués par mes hommes. Avant toute chose, je tiens à vous exprimer mes regrets mais les soldats étaient en état de légitime défense. Quand je parle de comportement étrange, je sous entend également, extrêmes. Les maîtriser est particulièrement difficile et ils n’hésitent pas à retourner leurs armes contre eux-mêmes.
-Oui, le docteur Beckett m’a déjà fait part de ces constatations. McKay pense qu’il y a dans la cité une présence à l’origine de tout cela.
-Ce ne serait pas un virus ? »

Rodney s’approche du colonel et exprime pour la première fois ce qu’il a vraiment en tête.
-« D’une certaine façon, le mal qui nous touche fonctionne bien comme un virus qui se propage indépendamment de son point initial, mais celui-ci est sélectif. Je m’explique. Rappelez-vous du virus informatique wraith qui avait infiltré le Daedale à notre retour de Terre. Il s’agissait en fait d’une intelligence artificielle qui évoluait et agissait en fonction de nos réponses. Je pense que l’on a à faire à une entité qui agit de la même façon. Elle a infiltré Atlantis et cherche maintenant à prendre possession de ses membres.
-En les faisant s’entre tuer ?
-Pas tous. Je suis prêt à parier que ceux qui ont le gène ATA ne sont pas atteints. »

Caldwell est en expectative mais Elisabeth intervient de suite.
-« Vous voulez dire que cette chose ne s’en prendrait pas à ceux qui ont le gène des anciens ? Il faudrait donc isoler tout les autres avant que la contamination, quelque soit son mode d’action, ne se propage ?
-En fait, j’extrapole un peu en disant cela, mais avant que l’ordinateur ne m’éjecte brutalement, j’ai pu constaté que des dossiers du personnel avaient été visité. Il s’agissait exclusivement des détenteurs du gène. Je ne parle pas de ceux qui comme moi, ont subit une génothérapie. Je pense qu’effectivement, notre ennemi a sélectionné ses proies. Je suis autant en danger que vous docteur Weir.
-Il faut prévenir le docteur Beckett de vos soupçons.
-Me prévenir de quoi ? »

Surpris, Elisabeth, Steven et Rodney se retournent pour faire face au médecin. Celui-ci paraît avoir pris dix ans d’un coup. Ses traits sont tirés et ses yeux creusés par une fatigue non physique mais nerveuse.
McKay entame ses explications mais Carson l’interrompt.
-« J’ignore si vos hypothèses sont fondés ou non Rodney, mais je crois avoir trouvé le mode de contamination et je peux tout de suite vous rassurer, vous ne risquez absolument rien.
-Comment pouvez-vous en être certain ?
-Je ne le peux pas. Ecoutez, je suis d’accord avec vous, il n’y a aucune personne, naturellement porteuse du gène, parmi les blessés. D’un autre côté, nous ne sommes pas assez nombreux pour pouvoir faire des statistiques fiables. Quoiqu’il en soit, tous présente une caractéristique physique commune. Une plaie, comme une entaille, soit au creux de la main, soit à la base du cou. De rapides examens ont déjà permis de trouver un lien avec le major Lorne. Une hypersidérémie. »

Pas de commentaire, mais des regards interrogateurs.
-« C’est une augmentation du fer circulant dans le sang. La contamination est donc sanguine. Cela signifie qu’elle nécessite un contact rapproché, un corps à corps avec un blessé. Avec l’aide du colonel Caldwell, tous les membres apparemment atteints ont été isolés. La propagation de la folie devrait être maîtrisée.
-Sommes nous certain de ne pas être porteur sain ou au stade de l’incubation ?
-Je vais faire des prélèvements à tout le monde. Inutile de faire la grimace Rodney, vous n’y échapperez pas ! Bon, je vous laisse. Maintenant que j’ai un point de départ pour mes recherches. Espérons que l’on trouvera rapidement la solution. Colonel Caldwell, j’aimerai avoir accès à vos ordinateurs pour analyser mes prélèvements.
-Usez de tout le matériel et de tout le personnel du Daedale à votre convenance docteur. Par contre, j’exige que tous vos déplacements soient accompagnés par deux hommes. C’est une question de sécurité. Si les élucubrations du docteur McKay sont justes, notre ennemi cherchera peut-être à vous nuire.
-Ha ? Bien, merci colonel. »

Sur ces mots chargés d’angoisse, le docteur quitte le centre de contrôle d’Atlantis pour rejoindre patients, bilans et examens.



***




-« Elle est belle n’est-ce pas ?
-Où étais-tu ? »

Evan est apparu, comme un fantôme ou une création de l’esprit. John y voit un trouble supplémentaire à ce qu’il est. Qu’est-il d’ailleurs ? Franchement il l’ignore complètement. Ce que John aime en lui, est sa nouvelle capacité à aimer sans retenue. Aptitude qui s’accompagne d’un extraordinaire pouvoir d’abstraction. Qu’est-ce que des cris, des pleurs, en comparaison de la beauté de sa cité. Atlantis sa belle, son amour, s’offre à lui sans aucune réserve.
Evan ressent exactement la même chose. Entre eux, nul besoin de parole.
Un moment de triomphe. Dieu jubile.
Evan est entièrement sa proie. Le peu qui subsiste de lui est si docile qu’il se laisse porter par le plaisir avec autant d’aisance que l’autre. L’autre, c’est le colonel Sheppard. Dès que Dieu a lu ses rapports de mission, il a su. Dès cet instant, Pégase, la Terre, tout cela est devenue si…insipide.
Sheppard l’objet de sa magnificence. Lorne, son catalyseur. Dieu regrette presque l’homme qui luttait pour garder une emprise sur son corps. Mais les actes de ces dernières heures ont eu raison de sa force psychique. Lorne a cédé a peu près au moment où ils ont ensemble attaqué le premier soldat. Car c’est bien ensemble qu’il ont mis Atlantis à genou !
Evan guidait Dieu vers les proies qu’il avait sélectionnées puis ils leur faisaient don du nectar. Quelques gouttes de sang et voila le fleuron de la flotte militaire d’Atlantis réduit à l’état de petits toutous dociles. Sheppard avait été plus difficile à contrôler. Il avait en lui le souvenir de la possession et sans l’aide d’une bonne et subtile médication, il aurait résisté bien plus longtemps qu’Evan lui-même. Quand aux autres…surpris dans leurs sommeils, ils avaient à peine réagit. Dans leurs esprits primaires, formatés pour obéir, l’ordre de destruction avait enflé et dévorait maintenant tous les impies d’Atlantis. Rares seraient les survivants, ceux dont le sang méritaient d’être conservé.
Evan et John font partis de ceux-là. Evan et Dieu ne forment déjà qu’un. Quand à John, Dieu a pour lui un grand projet dont l’accomplissement nécessite l’attente. Qu’il est dur de lutter contre le désir de posséder et de s’unifier avec un tel esprit.
En attendant, sa future proie reste suffisamment embrouillée pour être manipulé sans trop de difficulté. Il faut se dépêcher car sous peu le combattant reprendra le dessus et il sera moins aisé de quitter la planète. Hors, la destinée de Dieu commence ailleurs.
Laissons la cité se purger de ses parasites. Quand Dieu reviendra, Atlantis lui tendra les bras et ils l’accueilleront avec amour.
Atlantis la belle s’agite.
Atlantis la farouche lutte avec énergie.
Atlantis soumise et conquise.
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