[FANFIC]La Terre oubliée

Général Jack O'neill 62
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Re: [FANFIC]La Terre oubliée

Message non lu par Général Jack O'neill 62 »

Dernier message de la page précédente :

CITATION On peut dire que les anciens ont vraiment pas de pot dans Pégase ils se font battre pas les wraiths et ici par les Ylrias.
Apparemment, oui, mais j'explique dans le prochain chapitre un peu plus les pourquoi du comment de la guerre Anciens/Ylrias.
CITATION De plus, c'est étonnant que les anciens ne surveillaient pas leur base de donnée et laissaient ses commentaires dedans.
Ça a dû t'échapper, mais j'ai bien précisé que ces "archives" n'étaient pas surveillées tout simplement parce que les gouvernants ont d'autres chats à fouetter ^^. (en l'occurrence ce sont les Ylrias ...).
CITATION La rencontre se déroule peut être un peu trop vite, je veux dire qu'ils se font confiance peut être un peu trop vite, ils ne savent rien des terriens lactéens après tout.
Il ne faut pas oublier que les deux scientifiques (James et Jack) sont désespérés, désemparés, ils ne savent pas où ils sont, ce qu'ils doivent faire ... Sam et Daniel sont en quelque sorte leurs sauveurs, et c'est l'assurance que montrent les deux terriens lactéens qui finit de convaincre les deux disparus. Quand leur espoir était partit, ce sont Sam et Daniel qui sont arrivés, alors forcément, ils les ont suivit ...


Voilà, merci pour ton commentaire ! :)
Dernière modification par Général Jack O'neill 62 le 14 févr. 2008, 20:17, modifié 1 fois.
mickou01
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Re: [FANFIC]La Terre oubliée

Message non lu par mickou01 »

le fait est que j'aime bien ta fanfic qui traite d'un sujet que j'adore atlantis (la cité je précise) et de la techno lantienne qui est si extraordinaire que chacun peut inventer presque ce qu'il veut avec un minimum de détails et faire passer ca pour de la techno lantienne.

Le point suivant concernant ma demande sur des chapitres poster avec un ecart de temps moins importants est que je suis un gros impatient et je n'aime pas attendre la suite de quelque chose que j'ai commencé à lire ou voir car ca me coupe dans mon élan est que je dois tout recommencé. après cela est mon défaut est n'engage que moi pas il ne faut pas le prendre mal.

Alors continue et prend ton temps ^_^
Général Jack O'neill 62
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Re: [FANFIC]La Terre oubliée

Message non lu par Général Jack O'neill 62 »

Chapitre 15 : Retour vers le futur


C’était fait.
En quelques secondes, les drones avaient transpercé et détruit tous les bombardiers du champ de bataille, occupants compris. A cette pensée, le colonel Mitchell s’affaissa, autant que lui permettaient les sangles qui le maintenaient, dans son siège de pilotage. McFerson, Brainlow et lui étaient amis depuis la bataille de l’Antarctique ... Il espérait au fond de lui-même qu’ils soient toujours en vie, mais les drones n’avaient pas de pitié. Mitchell redressa son manche pour se retrouver dans une position plus propice à l’observation.
Les projectiles anciens, leurs besognes accomplies, étaient en train de se regrouper en un même point, formant ainsi un groupe compact illuminant de sa lumière vive l’espace environnant. Et puis, sans prévenir, celui-ci fonça de toute sa puissance vers le vaisseau mère alien, toujours immobile à quelques milliers de kilomètres de là. Ce dernier n’esquissait pas même l’ébauche d’une réaction. Les drones se rapprochaient inexorablement, Cameron sentait que la victoire était proche, il allait bientôt pouvoir retrouver ses amis à l’intérieur de l’Odyssée, et échapper à la pression que représentait le commandement d’une flottille de chasseurs ... Mais les choses se passèrent pas du tout comme il les avait prévu.
Au lieu de transpercer le vaisseau alien comme un couteau dans du beurre chaud, la ligne compacte de drone se sépara en deux au niveau exact du bouclier protégeant la structure ennemi, se reformant ensuite de l’autre côté du bâtiment. Le groupe se dispersa alors en centaines de projectiles unitaires, qui se lancèrent sans retenue. Mais une force invisible les empêchait d’agir, et cela semblait grandement les contrarier, ou plutôt les désorienter... Ils ne touchaient même pas le champ de force, et semblaient plutôt ricocher dessus, parce que renvoyés brutalement à leurs positions post-lancement.
Etait-ce possible ? L’arme ultime des Anciens avait-elle trouvé un adversaire à sa taille ? Un adversaire capable de s’en protéger... Devant ces constatations navrantes, Mitchell ne put qu’ouvrir bêtement la bouche, tant ce spectacle l’avait mis dans un état proche de l’inconscience, son esprit n’arrivant plus à se focaliser sur quoi que ce soit. Heureusement, Teal’c fit une nouvelle preuve de son réalisme profond.

«-Et maintenant ? Dit-il avec toute la puissance de sa voix. Que faisons-nous Colonel Mitchell ? »

Comme s’il avait perçu la question du Jaffa, ce fut le colonel Emerson qui répondit.

« -Mitchell, rentrez immédiatement à bord de l’Odyssée. Vous n’êtes plus d’aucune utilité dehors ...

Presque machinalement, l’esprit toujours vide, Cameron fit demi-tour en direction de son vaisseau mère. S’il avait été en état de le remarquer, il aurait certainement vu que les drones avaient abandonné, et se contentaient de stagner autour du vaisseau alien, toujours aussi peu réactif malgré tant d’activité autour de son champ de force.


---


Cela faisait dix longues minutes qu’il racontait à son supérieur tout ce qu’il avait vu et entendu lors de sa mission à bord du croiseur. Sa voix commençait à devenir rauque, et sa respiration difficile. Il n’avait pas l’habitude de faire ses rapports oralement, mais la situation dans laquelle il s’était trouvé n’était pas ordinaire ... Il était maintenant arrivé au bout de son long récit.

« ... c’est alors que ce Colonel Emerson m’a gentiment invité à quitter l’Odyssée. J’ai alors été accompagné par un technicien au détour d’un couloir, celui-ci s’est écarté de moi et de vos trois soldats. J’ai alors senti qu’une délicate lumière m’enveloppait, et immédiatement après, je suis apparu dans la salle de l’hémicycle... »

L’homme lui faisant face ne réagit pas tout de suite. Il était encore en train de digérer le récit de son subalterne. Se levant puis contournant son bureau, il se plaça devant son officier adossé au mur d’en face. Son regard était insondable, et il était impossible à un professionnel du comportement humain comme le Colonel Hawkins de déchiffrer la moindre pensée sur le visage de marbre de son Général.

« -Il y a donc, dit-il après avoir intensément pris sa respiration, un autre vaisseau, hostile qui plus est, en orbite autour de notre planète !
-C’est cela.
-Et les deux bâtiments sont en ce moment même en train de se faire face au dessus de nos têtes ?
-En effet.
-Sans que nous ne puissions rien y faire ?
-Je crains bien que non, sauf si vous possédez un moyen de vous rendre dans le vide spatial...
-Ne soyez pas insolent s’il vous plaît, votre position n’est déjà pas bien reluisante, alors pas la peine d’en rajouter ... Hé oui ! Je vous rappelle que vous avez divulgué des informations confidentielles à des inconnus !
-Qui voulaient nous aider ! Et c’est ce qu’ils ont d’ailleurs fait ! »

Quelqu’un, comme pour mettre fin à cet embryon de dispute, tapa brutalement à la porte. Et puis, sans attendre qu’on l’y invite, cette personne entra dans la pièce. Avec un pas décidé, elle se dirigea droit devant le bureau du Général, et commença à débiter un lot de parole sans un sens.

« -Des points ... Pleins de points ... De la surface ... Pas d’en haut !!
- Bon Dieu calmez-vous Painder ! S’exclama le Général derrière le dos de son lieutenant. »

Celui-ci, qui ne s’attendait pas à avoir quelqu’un derrière lui, sursauta légèrement, avant de reprendre son récit de plus belle. Le Général leva d’un geste vif sa main en signe de silence. Le lieutenant se tut instantanément, et s’assit maladroitement sur la chaise derrière lui, suivant l’invitation du Général.

« -Reprenez calmement Lieutenant, déclara-t-il d’un ton apaisant.
-Un unique point, puis des centaines d’autres viennent d’apparaître sur notre écran, s’exclama alors d’une voix incontrôlée le sous-officier. Mais ils ne venaient pas du ciel ! Ils provenaient tous de la surface ! Du pôle Sud plus précisément ... Je ne sais pas ce qui se passe mon Général, mais depuis l’arrivée de ce vaisseau censé être amical, tout va de travers, tout va de travers ... Tout va de travers, ajouta-t-il dans un souffle à peine audible. »

Sa réaction était, selon Hawkins, quelque peu excessive. Mais le colonel pensait sans doute cela parce qu’il avait tellement vu et entendu de choses ... originales, ces derniers temps, qu’une bizarrerie de plus ou de moins, cela ne faisait pas grande différence pour lui. Un fait avait cependant retenu son attention, et le regard que lui lança le Général l’informa que ce dernier avait repéré le même détail dans le discours du Lieutenant. D’un mouvement élancé, Hawkins tira la poignée de la porte, s’effaça pour laisser passer son Général et s’activa à sa suite. Ils marchèrent en silence d’un pas rapide dans trois couloirs, puis dévalèrent prudemment une volée de marche, avant d’arriver devant une porte dérobée donnant sur la partie basse de la salle en demi-cercle. Un signe de tête, et les deux officiers entrèrent dans la pièce en effervescence. La tension y était presque palpable, c’était une véritable bulle qui englobait toute la pièce, et l’arrivée du Général perça ce film déjà tendu au maximum. Un instant plus tard, tout ce déversa sur lui, et des dizaines de voix surexcitées le submergèrent. Jouant des épaules et à coup de grand cris autoritaires, il parvint, le Colonel dans son sillage, à se frayer un chemin jusqu’à son siège. De sa place, on voyait distinctement la multitude de points scintillant sur la gauche de la planète représentée sur l’écran recouvrant le mur d’en face. Certains étaient devenus bleus – ils étaient une quinzaine -, d’autres étaient rouges – au moins une trentaine -, mais étrangement, leur nombre diminuait rapidement depuis l’apparition des derniers points – les plus nombreux, teintés en vert. Un instant plus tard, il ne resta plus qu’un unique point rouge, les autres semblaient avoir été décimés par les points verts. Ceux-ci, leur besogne accomplie, s’intéressèrent à ce dernier point rouge, mais leur pouvoir de suppression ne semblait plus agir. Ils étaient tous groupés autour du même point sans rien faire.
Le Général arracha son regard de ce spectacle – dont il ignorait s’il était rassurant ou inquiétant – et claqua deux fois des doigts devant le visage de Hawkins assis à côté de lui, pour le faire lui aussi revenir à la réalité. Il se passait quelque chose là-haut, et il fallait qu’ils sachent à quoi s’en tenir.

«-Hawkins, ça va être à vous »

D’un signe de tête résigné, le colonel acquiesça. Un second hochement de tête indiqua au technicien de service qu’il était prêt. Avant de parler, Hawkins aurait juré que le micro devant lui était en fait profondément enfoncé dans sa gorge. Mais son heure n’était pas encore venue. La diode symbolisant la réception d’un appel s’était allumée sur son moniteur. Le Général lui arracha le téléphone des mains.

« -Général Curtberth, je vous écoute.
-Mon Général, je suis le Colonel Doug Garrison. J’ai été placé par l’État-major sous vos ordres, car vous savez ce qui se passe dans ma base. Je dirige l’ancien site de forage scientifique SII (Search In Ice), où a été découvert il y a peu un artéfact supposé extraterrestre. Le Colonel Slanwer, ma liaison à l’État-major, m’a indiqué que vous étiez déjà au courant de tout cela, tout comme je suis au courant de ce qui se passe au dessus de notre planète en ce moment même. L’État-major pense que tout cela n’est pas sans rapport, et étant donné la rapidité avec laquelle les évènements se déroulent, le Colonel Slanwer a estimé que les intermédiaires devaient être ... supprimés. C’est pourquoi je dois vous informer de tous les nouveaux éléments à ma disposition. »

Le Général fût un peu désarçonné par tant d’information à ingurgiter d’un coup. Mais il se reprit rapidement pour répondre à l’officier nouvellement sous ses ordres.

« -Très bien, je vous écoute.
-Il y a approximativement deux minutes, nous avons pu observer non loin de la base un étrange phénomène. Un grand nombre de boules lumineuses sont apparues au loin, toutes filant à grande vitesse vers le ciel, avant de disparaître dans les nuages.
-C’est tout ? »

Le Colonel Garrison sembla quelque peu troublé par une réponse aussi brutale. Quelqu’un sembla chuchoter à côté de lui. Ce fut alors que le Général comprit, d’après le regard de reproche que lui lança le Colonel Hawkins, que sa réponse n’était pas du tout appropriée à la situation.

« -Je veux dire ... Se reprit-il. Nous avions déjà détecté ces ... boules sur nos instruments. Ceci est tout à fait ... connu et maitrisé. Ne vous inquiétez pas. »

Le temps de réponse du Colonel Garrison fut plus long que précédemment. Le Général était maintenant sûr que la voix qui chuchotait de l’autre côté du fil était celle d’une femme. Bien sûr, en temps normal, il n’aurait jamais accepté qu’on le fasse attendre, mais ce Colonel devait être en état de choc, et cela, il le comprenait. Enfin, Garrison demanda.

«-Et pour les recherches de nos deux scientifiques disparus ?
-Continuez-les. Ce sont vos hommes, et peut-être que cela n’est pas sans lien avec tout ce qui se passe.
-A vos ordres mon Général. »

Et la voix du colonel laissa place à la sonnerie d’attente détestée de tous. Le micro en face du Colonel, sortit prématurément de sa gorge, retrouva alors sa place très rapidement, lorsque le Général reposa son téléphone ...


---


Toujours penché sur son ordinateur portable, le Dr Jackson ôta ses lunettes qu’il essuya d’un geste fébrile avant de les remettre sur son nez. Les glyphes anciens défilaient sur l’écran, et ce qu’il lisait le rassurait de moins en moins. La grimace que fit l’archéologue interpella le Dr Daren, qui le regardait travailler silencieusement. Après quelques instants d’un regard appuyé, Jack lui demanda ce qui n’allait pas.

« -C’est juste que, répondit-il, tout ce que je lis me parait de plus en plus étrange ...
-Ah ?
-Oui, celui qui a écrit ces archives à l’air d’en savoir de plus en plus. Pourtant je pense que ce n’est qu’un technicien ! Son style, si je peux dire, est de moins en moins élaboré, et son écriture de plus en plus précipitée. C’est à croire qu’un vent de panique était en train de balayer la cité ... »

L’archéologue se concentra un temps, visiblement en train de traduire le passage suivant. Il releva alors la tête, les sourcils froncés au dessus d’une grimace bien plus marquée.

« - ... c’était en fait le cas. Vous vous souvenez des vaisseaux Ylrias que les Anciens avaient détecté ? Eh bien il semblerait que ceux-ci se soient dangereusement rapprochés de la cité, et ... attendez ... Oui ça devient vraiment étrange, écoutez ça : « ... Les opérateurs s’occupant des signaux sub-spatiaux m’informent qu’ils viennent de recevoir les signaux simultanés de plusieurs balises de détresses, celles des croiseurs qui devaient justement avoir remporté une victoire il y a quelques minutes » ...
-Vous ne pouvez pas aller plus loin pour voir ce qui s’est passé ensuite ?
-Le problème avec ce texte, c’est qu’il est loin d’être structuré comme une histoire ... Comme je vous l’ai dit, ce sont plus des anecdotes glissées par-ci par-là entre des notes sur le bon fonctionnement des systèmes. »

Les yeux de l’archéologue glissaient littéralement d’un bord à l’autre de l’écran de son ordinateur. Les sourcils froncés, il était à la recherche du précieux passage qui l’aiderait à comprendre ce qui s’était passé ici il y avait plus de dix milliers d’années, enfin, c’était ce qu’il espérait en tout cas. De son côté, Jack s’était avancé vers la rambarde du balcon, et observait d’un œil morose la pièce en contrebas. Sa montre s’était arrêtée, mais il était quasiment sûr que cela devait à peu près faire deux heures que James et lui avaient atterri dans la structure - bien malgré eux ... Il rabaissa les yeux vers l’immense pièce en dessous de lui.
Maintenant qu’il était plus détendu qu’à son arrivé, le scientifique put enfin en apprécier sa beauté. Il remarqua qu’une demi-douzaine de couloirs y débouchaient – cela devait donc être un endroit extrêmement important de la cité. Jack se retourna pour faire part de ses conclusions au Dr Jackson, mais celui-ci venait de se figer, ses sourcils ne formant plus qu’une barre au dessus d’yeux où perçait la contrariété – ou plutôt, comme le Dr Daren n’allait pas tarder à le découvrir, l’inquiétude. Un instant plus tard, l’archéologue tira violemment de sa poche son système de communication portable.

« -Sam ! Ici Daniel. Arrêtez tout, ça ne servira à rien.
-Quoi ? Que voulez-vous dire Daniel ?
-Les drones sont inefficaces contre le vaisseau mère. J’ignore encore pourquoi, mais j’ai sous les yeux un texte qui me le confirme. Les derniers habitants de la cité ont été attaqués par le même type de vaisseau, et leur manœuvre défensive a échoué.
-Un instant s’il vous plait, le Dr Taylor m’appelle ... »

Jackson leva les yeux vers le Dr Daren. Celui-ci n’avait pas l’air de tout saisir à en juger par le regard d’incompréhension qu’il lui lançait désespérément. Jack s’apprêtait à poser une question lorsque la radio de Daniel grésilla.

« - ... le Docteur sent qu’il a réussi à détruire une trentaine de petits vaisseaux, s’exclama la voix de Samantha, mais les drones échappent à son contrôle à chaque fois qu’il tente de transpercer le bâtiment le plus imposant. Il commence à fatiguer, je lui ai donc dit de maintenir les drones autour du vaisseau, mais je ne sais pas s’il pourra tenir longtemps. Contactez l’Odyssée de notre situation, et ensuite cherchez dans la base de données ce qui se passe. Je vais faire le même chose de mon côté.

Son ton s’était accéléré au fur et à mesure de ses paroles. On sentait qu’elle ne supportait pas ce genre de situation, celles qu’elle ne contrôlait pas.

« -Très bien Sam, je vous tiens au courant. »

Jack n’avait pas tout saisi, mais avait au moins compris que Daniel s’apprêtait à utiliser le système si complexe qu’ils avaient oublié lors de leur précédente visite. Il le ramassa donc et l’envoya à Daniel qui l’enclencha immédiatement.


---


Il ne savait plus comment il était remonté à bord du vaisseau, ni comment il s’était retrouvé en un rien de temps sur le pont - peut-être avait-il été téléporté ? Pourtant cela était extrêmement dangereux à l’intérieur du vaisseau. Mais un technicien lui tendait déjà une oreillette et le Colonel Emerson, le pouce en haut, lui indiquait qu’il pouvait commencer à parler. En effet, et malheureusement pour lui, il allait devoir répondre à l’appel de leurs nouveaux amis. Comme s’il n’avait pas assez de soucis en ce moment ... La voix de ce Colonel Hawkins résonna désagréablement à ses oreilles.

« -Ici le Colonel Hawkins, depuis la surface. Que se passe-t-il ? Mes supérieurs se demandent si le combat tourne à votre avantage. Un nombre conséquent d’échos sont apparus sur nos radars ... »

Emerson fit signe à Mitchell de répondre de manière rapide et concise. En effet, il lui avait indiqué, d’un autre geste, que les récepteurs du vaisseau captaient un autre signal radio provenant de la surface, cela ne pouvant être que Daniel ou Sam.

« -Colonel, ici le Colonel Mitchell. Dites à vos supérieurs que nous avons le contrôle de la situation. Encore quelques minutes et le danger sera écarté. Nous vous tiendrons au courant »

D’un va et vient de la main au niveau de son cou, Cameron indiqua au Major Marks de couper la communication. Une voix grave et posée se fit alors entendre dans son dos ...

« -Vous n’auriez pas dû leur communiquer de fausses informations. Cela pourrait nous nuire ultérieurement si nous ne parvenons pas à venir à bout de ce vaisseau. »

... mais Mitchell n’eu pas le loisir de répondre à la voix du Jaffa, car une autre voix, celle là beaucoup moins posée et intelligible, émergea de son oreillette.

« -Odyssée, ici le Dr Jackson. Nous avons un problème...
-Laissez moi deviner, l’interrompit Cameron. Les superbes armes anciennes, fleuron de technologies, ont un bug d’assemblage et refusent de mettre en pièce les méchants ?
- Cameron ? Vous êtes remonté à bord ? ... Et comment le savez-vous ?
-Il faut dire que nous ne sommes plus trop utile dehors, alors je sers de messager ...
-Dr Jackson, demanda Emerson en lançant un regard furieux à Mitchell. Vous avez une idée de ce qui se passe ? Les drones ont pourtant bien détruits les bombardiers ennemis ...
-D’après ce que j’ai sous les yeux, il semblerait que les Anciens ont eu les mêmes problèmes avec les vaisseaux mères Ylrias lorsqu’ils ont été attaqués...
-Vous n’auriez pas pu nous prévenir avant ? Coupa une nouvelle fois Mitchell.
-Je viens de le découvrir ! S’offusqua Daniel. Mais je vais continuer mes recherches... Sam s’y est mise également...
-Très bien, dit Emerson. Faites de votre mieux Docteur. Je vais demander à Kvasir s’il ne détecte rien autour de ce vaisseau qui pourrait expliquer le phénomène. Emerson terminé ! Et maintenant, que fait-on ? Continua t-il en se retournant pour observer la planète.
-On se prépare au pire ... Déclara sombrement Mitchell. »


---


Maudissant les Anciens d’avoir été aussi sûrs d’eux, Daniel Jackson reprit sa lecture. Malgré sa contrariété, il ne pouvait s’empêcher d’être fasciné par ce peuple, et mourrait d’envie de connaître le destin des Anciens d’Astreais ... Les notes de service se faisaient de plus en plus rares, et, au contraire, les anecdotes prenaient maintenant des pans entiers de pages.
Après l’échec de l’envoi de drones, en bons scientifiques qui se respectaient, les anciens avaient cherché la cause du problème, au lieu de trouver une autre solution... Le technicien-écrivain avait apparemment été assigné au traitement des données provenant des projectiles anciens. Il trouva rapidement une anomalie, qu’il s’empressa de notifier dans son journal intime ouvert à tous. "Le Conseiller Marpus pense qu'il serait utile que je m'occupe des informations envoyées par les drones. Mon terminal est en train de recevoir ces données, mais je suis sûr de ne rien trouver là dedans, le fonctionnement de nos armes ne pouvant pas être altéré ..."

...

Une dizaine de milliers d’années auparavant, salle de contrôle d’Astreais.

... Saleté de console ... J’avais pourtant expressément demandé à Mardian de venir y jeter un coup d’œil, et pour une fois que j’en fais une utilisation intense, elle n’arrive pas à suivre. Aller, encore cinq secondes de téléchargement (de téléchargement ! Cela faisait je ne sais combien de temps que je n’avais plus attendu pour un échange de données !), et les drones vont enfin me dire ce qui se passe ...
Quoi ? Mais c’est impossible ! Ils sont censés être protégés contre cela ... Ce système est l’un des plus avancé de ce qui a été conçu ... Comment ont-ils fait ?

« -Lieutenant, vous avez trouvé quelque chose ? »

Qui me dérange ? Ah ... ce n’est que le vieux Marpus. Bien sûr que je trouve, il me prend pour qui ?

« -Il semblerait que ce soit une anomalie survenue au cœur du système de navigation des drones qui explique la non-action de ceux-ci ... Conseiller.
-C’est impossible ! Ces systèmes sont imperturbables. C’est le fruit de notre technologie la plus avancée ! »

Je le sais bien, mais ce n’est pas en se lamentant que les choses vont s’arranger mon vieux. Il faut que tu agisses maintenant, et vite.

« -Je ne peux l’expliquer ... Conseiller.
-Eh bien recherchez la cause de cette anomalie, nous ne pouvons laisser impunément ce vaisseau violer notre espace aérien.
-Qu’allez-vous faire ... Conseiller ?
-Cela va de soi ! Il faut prévenir immédiatement notre capitale, Novus Arcis, et demander une assistance militaire.
-Eh bien qu’attendez-vous ... Monsieur ? »

Pourquoi me regarde-t-il comme ça ? Je suis pourtant resté respectueux avec lui ...
Si je n’active pas ce vieil homme maintenant pour qu’il fasse quelque chose, mes petits-enfants auront appris à vivre avec ces bâtiments au dessus de leurs têtes. Enfin, encore faudrait-il qu’ils restent inactifs jusque là. Cela m’étonne d’ailleurs qu’ils n’aient encore rien fait. Même pas de message de menace, ou de demande de reddition ... Etrange ...
Ah, le vieux Marpus a enfin cessé de me fusiller du regard ... et il fait ce qu’il a à faire. Très bien, je peux maintenant me pencher sur ce problème de drones ... Alors mes petits, qu’est ce qui ne va pas ? Le diagnostic que j’ai lancé sur vos systèmes m’indique que vos programmes imperturbables sont perturbés. Vous ne voulez pas me dire pourquoi ? D’accord, alors je vais utiliser une autre source d’information ...

« -Lyan, envoie sur mon moniteur les données relatives au scan des vaisseaux, tu veux bien ?
-C’est parti Nailis. Et ... c’est fait ! »

Voilà, c’est bien ce que je pensais. Ces croiseurs émettent sur multi-longueur d’ondes, il faut que j’analyse ce signal pour y voir un peu plus clair, et peut-être trouver une solution au problème ...
Oh non, qu’est ce qu’il a encore ? Ce vieux Marpus n’a plus aucun sang froid ...

« -Eh bien, alors ! Qu’est ce que vous faites Lieutenant Finian ? Pourquoi la porte n’est-elle pas encore activée ?
-Con ... Conseiller, ma troisième tentative d’activation vi ... vient d’échouer. Je ne sais pas ce qui se passe ... »

Oh non, les drones, et maintenant la porte ... Il est évident que le problème vient des Ylrias, mais comment font-ils ? On ne peut pas bloquer une porte des étoiles ! C’est impossible. Remarque, je pensais il n’y a même pas cinq minutes que les systèmes des drones étaient imperturbables alors ...
Réfléchissons.
Qu’est ce qui pourrait bloquer une porte ... ? Une autre porte ? Pourtant il est certain que celle de Novus Arcis, étant toujours utilisée très rapidement, est inoccupée, surtout au bout de la troisième tentative. Revoyons les scans des vaisseaux ... Voilà ! J’en étais sûr.

« -Conseiller Marpus ! Je crois savoir pourquoi notre porte refuse de s’activer. Laissez moi vous montrer ... Regardez sur l’écran, le vaisseau au centre présente le signal énergétique caractéristique d’une porte en activation.
-Vous êtes sûr ?
-Certain ! Maintenant il faut trouver un moyen d’envoyer un message à Novus Arcis ... Quelle est notre planète la plus proche ?
-C’est le poste avancé n°418 ... Mais pour quoi faire ? »

Mon estime pour ce vieil homme décroit de jour en jour. Ce qu’il est peu réactif ! Ils mettent vraiment n’importe qui au pouvoir ... Enfin, il vaut mieux lui expliquer, sinon, on n’avancera jamais.

« -Un message sub-spatiale ne devrait pas mettre trop de temps – sept minutes tout au plus - pour arriver là-bas. Ils pourraient alors relayer l’information.
-Bon raisonnement Lieutenant Nailis... »

Merci mais je le savais déjà.

« -... Lieutenant Lyan, préparez-vous à enregistrer un message.
-Prêt Conseiller !
-Ici le Conseiller Marpus, membre du conseil dirigeant la cité d’Astreais. J’envoie ce message d’urgence ... »

Enfin.
La paix.
On peut dire que j’aimerais bien l’avoir en ce moment. Le problème est qu’elle ne peut être trouvée en temps de guerre. Et la guerre, nous sommes en plein dedans. J’en étais où ? ... Au multi-signal. Analyse en cours, oui, eh bien tu ferais bien d’activer un peu espèce d’antiquité ... Et ... Quoi encore ?

« -Conseiller ?
-Qu’y a-t-il Lyan ?
-Il y a eu une erreur lors de l’envoie du message.
-Eh bien recommencez !
-C’est déjà fait Conseiller. On dirait qu’une sorte d’interférence brouille le signal émit. Je ne sais pas d’où ça vient. »

Aucune minute de répit. On peut dire qu’ils ont bien préparé leurs coups ces saletés. Maintenant, je ne vois vraiment pas comment la situation pourrait encore se dégrader. Enfin, il faut bien trouver un moyen de contacter l’avant poste ... Un module de transport peut-être ? Oui, en augmentant la puissance du moteur de 400%, ceux-ci devraient tenir.

« -Hum ... Excusez-moi Conseiller. Mais c’est certainement le même phénomène empêchant les drones d’agir qui bloque nos communications. Je vous conseille d’envoyer un module à l’avant poste. En poussant ses moteurs, celui-ci devrait parcourir le chemin en une vingtaine d’heures... Ces vaisseaux Ylrias nous ont coupés de la galaxie. Notre seule chance est de trouver un moyen de contourner leur brouillage. Les autres ne peuvent plus rien pour nous, mais nous devons les prévenir.
-Mais bon sang qu’est-ce qui se passe ici ? »

Oh non ... Il ne manquait plus que lui...
Salvarin. Enfin, le Conseiller Salvarin.
J’espère au moins qu’il sera plus réactif que le vieux Marpus ... Comment ? Oui, vas-y Lyan, explique lui la situation, je commence à en avoir assez. Est-ce que je vais enfin pouvoir me concentrer sur notre problème le plus urgent ? Oui ? Bon ... Reprenons. Ces vaisseaux émettent un signal (aller saleté de console je n’attends que toi pour me dire ce que c’est !) qui brouille nos drones et nos communications. Je pense qu’on peut généraliser en disant que cela bloque tout ce qui est système informatique. Qu’est ce que ça peut être ? Il faudrait que je trouve avant ce fichu diagnostic, ce serait un sacré satisfaction personnelle ... Quelque chose qui brouille ... qui brouille, oui.
Je tourne en rond. Cette sacré machine plus lente que ma grand-mère va me battre. Un sacré coup pour mon égo. Alors, qu’est ce qu’il me dit ? D’accord, ce n’est pas un signal continu ... C’est une succession extrêmement rapide d’impulsions de très grande amplitude. Mais oui ! C’est en cela que le système de navigation des drones est inopérant. A chaque impulsion, l’ordre transmit est effacé. C’est obsolète, mais tout de même sacrément évolué. Et la succession des signaux empêche notre message de se former, avant son passage dans le sub-espace. Vraiment, c’est sacrément ingénieux ... Mais cela veut dire que lorsque le module échappera à la protection du bouclier, ce signal interférera avec ses systèmes, et peut-être même les fera griller. Il faut trouver un moyen de protéger le module ... Essayer d’interférer avec le signal interférant. Mais avant, je dois faire part de mes conclusions à Salvarin.

« -Conseiller Salvarin. Attendez avant de donner l’ordre de lancement du module. En plus de modifier sa propulsion, il faut le protéger contre ce signal.»

Pourquoi il me regarde comme ça ? Il ne voit pas ce que je lui montre sur l’écran ou quoi ? Je pensais que lui interpréterait ces données ! Ah ... en lui montrant le diagnostic, peut-être qu’il percutera ...

« -Et vous pensez que c’est faisable Nailis ?
-Techniquement, oui. En étudiant leur signal, je devrais pouvoir en créer un qui l’annule, cela tout autour du module ...
-Vous ne pensez pas pourvoir agir sur les drones ?
-Avec tout le respect que je vous dois ... Conseiller. J’aimerais bien vous y voir. Les systèmes des drones sont beaucoup plus complexes que ceux d’un module. Et puis avant tout, il nous faut prévenir les autres. Les prévenir que les Ylrias ont découvert notre base la plus secrète, la seule capable de nous renvoyer dans la Voie Lactée ; et que ceux-ci possèdent une nouvelle technologie capable d’affecter nos armes les plus puissantes. N’ai-je pas raison ?
-Si ... Bien sûr Nailis. J’envoie de suite une équipe sur un module, vous la coordonnerez.
-A vos ordres. »

Enfin un commandant digne de ce nom ... Qui donne des ordres. Où est ma tablette portative ? Ah, sous la console. Direction le hangar à modules maintenant ... Ce qu’il faut, c’est coupler au système d’occultation un système émettant à une même fréquence que ...
Oh non, vraiment là c’est trop ! Ils n’ont pas fini de se lamenter ? J’ai pourtant trouvé un début de solution ... Mais, pourquoi Lyan met en marche les haut-parleurs de la salle de contrôle ? On reçoit un signal ?


«-Anciens ! Vous êtes à notre merci. Rendez-vous ! Nous avons bloqué vos communications et vos armes. Vous ne pouvez plus rien contre nous. Et nous avons tout notre temps. Plusieurs de vos misérables vaisseaux ont été détruits, c’est d’ailleurs eux qui nous ont révélé votre position ...
-Les balises de détresses !
-Taisez-vous Nailis !
-... Et comme cette information était très bien dissimulée, nous avons pensé que cela valait la peine de venir jeter un coup d’œil ... Tremblez pauvres Anciens. Votre temps est compté ! Dites-nous pourquoi votre situation était si bien protégée ! Ou vous mourrez tous !
-Lieutenant Nailis, vous feriez bien de modifier ce module le plus vite possible.
-J’y vais tout de suite ... Conseiller. Confiez à quelqu’un le soin de modifier les drones, mes notes sont encore sur ma console ... »

J’y vais ... J’y cours ... J’y vole. En tout cas, si ces saletés d’Ylrias espéraient nous intimider, leur plan a gravement échoué. Je suis juste plus déterminé que jamais à leur botter le train. Non mais c’est vrai ! Ils se prennent pour qui ? Sous prétexte que la galaxie est la leur. Sous prétexte qu’on ait bouleversé plusieurs écosystèmes de leurs planètes en y implanté la vie, ils nous déclarent la guerre ! Ils ne se rendent pas compte que nous sommes beaucoup plus puissants qu’eux ? Et d’ailleurs, de quel droit invoquent-ils ces arguments ? Ils se sont manifestés alors que nous étions arrivés dans la galaxie depuis plusieurs millénaires. Ce n’est pas exagéré ça ? Pourtant nous voulions coexister, nous voulions les dédommager. Mais apparemment, ils préféraient nous déclarer la guerre. Alors Astreais est devenue la base de repli extrême, dans l’éventualité très hypothétique où notre flotte serait submergée et notre capitale prise ... Et Novus Arcis a été mise en état d’alerte maximum. Des milliers de vaisseaux ont été mis en chantier. Pour une victoire Ylrias, nos rangs en comptaient une centaine. Depuis le début, depuis un siècle, nous avons d’avance gagné cette guerre. Alors vous allez voir ce que vous allez voir bande d’hypocrites. Vous allez voir ce qu’un peuple vieux de plusieurs millions d’années est capable d’e faire.
Allez saleté de module, ouvre-toi, je n’ai pas le temps.

Trente minutes. Trente minutes sur ces fichus systèmes, et j’ai enfin quelque chose de potable. Un semblant de signal, mais pas assez puissant pour repousser l’autre. Heureusement, je ne suis pas le seul à traîner. Les techniciens sur la propulsion n’ont réussi à augmenter sa puissance que de 250%. Le problème étant que l’activation de ma protection pompe énormément d’énergie. Il faut que je trouve encore un peu de jus inutile ... Le cadran ! Ils n’en auront pas besoin, et si je redirige la puissance de sa source d’énergie, mon signal devrait être assez puissant. Voyons voir ... 96 % de l’effet attendu par simulation, cela devrait, et surtout devra suffire.

« -Apnirial ! Où en êtes-vous ?
-C’est presque terminé mon lieutenant, encore quelques réglages, et la puissance des propulseurs aura été élevée de 448 %. Mais je crains que ce ne soit un aller simple pour le module. Son cœur sera vidé à la fin du voyage, et nous sommes à la limite de la surtension.
-Très bien. Terminez. Je vous envoie les hommes pour cette mission afin que vous les briefiez. »

La surtension. C’est un risque à prendre. De toute façon, dès que le module sera hors de portée d’action du brouillage, il enverra un message à l’avant-poste. J’espère simplement qu’il y arrivera avant la réception de la transmission. Dans le cas contraire, cela voudra dire que le module n’est pas arrivé à destination ...
Quoi ? Ils ont mis Kaviris sur les drones ? Mais ils veulent qu’on se fasse tous tuer ?

« -Ah, Lieutenant Nailis, vous avez terminé. Qu’en est-t-il de l’équipe travaillant sur les propulseurs ?
-Idem.
-Très bien, j’envoie immédiatement la mission.
-Pas de mouvement du côté des vaisseaux Ylrias ?
-Pas le moindre.
-C’est étrange ... Conseiller, me permettez-vous de reprendre mes recherches sur les drones ?
-Assurément, Kaviris n’a pas l’air d’avoir beaucoup avancé ... »

Tiens, c’est étonnant ça. J’aurais pensé qu’il allait résoudre le problème en trente secondes.

« -Tous nos espoirs reposent sur vous Lieutenant. »

Je déteste travailler sous pression. Alors ce n’est pas en disant cela que je vais avancer plus vite Salvarin. Si seulement vous aviez mis quelqu’un de compétent sur le coup. Tiens, il a entendu qu’on parlait de lui. Il a vraiment l’air stupide quand il réfléchit...

« -Tu me laisses la place Kaviris ?
-Oh ... Attends juste une seconde, je suis sur le point de trouver quelque chose ...
-S’il ... te ... plait ! »

Il se décide ? Voilà, il bouge ... J’ai cru qu’il allait rester accroché à la console.
Voyons ce qu’il a trafiqué ... C’est consternant, son idée était de faire passer les drones par l’arrière. Vraiment, il serait incapable de changer trois cristaux d’alimentation.
Reconcentrons-nous.
Je dois adapter le programme que j’ai mis au point sur le module afin que les systèmes des drones soient de nouveau opérationnels. Mais comment faire émettre aux projectiles mon signal ? Sur le module, c’était facile. Il y avait un tas de systèmes inutiles et modifiables, mais sur un drone ... Assurément, je dois garder le système de navigation et celui commandant l’explosion. Et s’ils ne traversaient pas les vaisseaux ? Les dégâts seraient tout de même extrêmement importants ! Et ce système serait facilement modifiable. C’est parti ...

« -Donner l’ordre au module de décoller Lieutenant Lyan.
-A vos ordres Conseiller. Module 3, vous êtes autorisé à partir. Bonne chance
.
-Merci salle de contrôle. J’espère pouvoir vous recontacter.
-C’est assuré ! »

Mentir n’est pas une bonne chose Lyan. Il faut toujours être honnête ... Rien n’est jamais sûr.
Qu’est ce qui m’arrive ? Voilà que je me mets à énoncer des platitudes. La situation est vraiment grave. Voyons voir sur l’écran si mon système va marcher ... Le module n’a pas l’air touché. Il vient de passer le champ de brouillage. C’est parfait. Il ne me reste maintenant plus qu’à envoyer aux drones leurs nouveaux systèmes antibrouillage. La seule chose que j’espère, c’es...


...

Daniel Jackson se redressa si brutalement qu’il sentit trois de ses vertèbres craquer sous l’impulsion. Il arracha violement sa radio et contacta d’un geste automatique son amie à quelques étages en dessous de lui, en espérant vivement qu’elle serait capable de faire ce qu’il allait lui demander ...


---


Dans la salle de commande de l’Odyssée, les hommes et les femmes attendaient désespérément un signal. N’importe quelle sorte de signal, du moment que celui-ci leur dise quoi faire. Depuis le dernier contact du Dr Jackson, il ne s’était plus rien passé. Personne ne parlait, tous sentaient l’anxiété du voisin déteindre sur soi, et de proche en proche, toute la passerelle avait été contaminée par le défaitisme du Colonel Mitchell. Lui se repassait sans cesse les visages de ses pilotes disparus. Il s’en voulait. « On n’abandonne pas les nôtres » répétait une petite voix dans sa tête, mais une autre voix – la sienne – répliquait à la première qu’il n’y pouvait rien, qu’il n’aurait rien pu faire. Les pertes humaines étaient des dommages collatéraux acceptés en temps de guerre, mais les âmes disparues étaient devenues plus, bien plus que de simples militaires. Cameron savait bien qu’il n’aurait pas dû s’attacher à eux, mais il n’y pouvait rien. Les liens s’étaient créés sans qu’il puisse faire quoi que ce soit. Alors s’il avait eu le choix, il aurait préféré que ce soit d’autres qui partent ...

«-Colonel Emerson, dit une voix cassante et méprisante dans les haut-parleurs de la passerelle.Je viens de terminer les analyses autour du vaisseau ennemi ...
-Et qu’avez-vous trouvé Kvasir ? »

L’asguard ne répondit pas immédiatement. Comme si le simple fait d’avoir été interrompu par le Colonel remettait en question l’idée de continuer la discussion. Et puis, au bout de cinq interminables secondes, l’asguard sembla prendre sur lui et continua.

«-Le bâtiment ennemi semble émettre à une fréquence très élevée une série de signaux de très forte amplitude. Mais je ne peux pas vous assurer que ce soit cela qui perturbe le bon fonctionnement des drones anciens ...
-Merci Kvasir ... »

Mais l’asguard coupa la communication sans demander son reste. La nouvelle apportée par le petit homme gris ne rassura personne. Tout le monde resta au contraire dans le même état d’attente qu’avant la conversation entre Kvasir et le Commandant. Cependant ...

« -Colonel Emerson ! Il y a du mouvement du côté du vaisseau ennemi !
-Quoi ? Que voulez-vous dire Marks ?
-De nouveaux échos sont en train d’apparaître sur mes détecteurs. Cette fois-ci, ça à l’air d’être des chasseurs, ils sont une quarantaine, et leur nombre continue d’augmenter. Cinquante ... Soixante ... Ils se dirigent vers nous.
-Colonel Mitchell, je vais ne vais pas vous demander de repartir, cela serait strictement inutile – et suicidaire. Vos chasseurs n’ont pratiquement plus de munitions. Par contre, je vais vous envoyer sur Astreais avec Teal’c, pour assister le Dr Jackson et le Colonel Carter. Préparez vous à partir. Et prévenez-les qu’on se fait attaquer ! Que les drones réduisent en pièces ces saletés de chasseurs !
-A vos ordres mon Colonel.
-Commandant, les chasseurs ennemis seront à portée de tirs dans deux cent dix secondes.
-Très bien Marks, mettez toute la puissance disponible sur les boucliers et l’armement. Colonel Mitchell, Teal’c. Bonne chance. »

Un instant plus tard, une lumière scintillante enveloppa les deux militaires, devant la vitre de la passerelle, avant que toute trace de ceux-ci ait disparu.


---


Un mal de crâne, comme il n’en avait plus connu depuis très longtemps. Une crispation au niveau de ses mains posées sur les accoudoirs du fauteuil. Les paupières contractées, empêchant ainsi la concentration de s’enfuir.
C’était les trois choses qui définissaient le mieux l’état dans lequel se trouvait James Taylor. La chaise dans laquelle il était installé dégageait une légère chaleur rassurante, mais cela ne suffisait pas pour empêcher sa douleur physique et mentale de s’exprimer. Ses yeux roulaient dans leurs orbites, et même les paroles provenant de la voix douce du Colonel Carter n’arrivaient pas à le rassurer, à le calmer. Il n’en pouvait plus, il ne tenait presque plus. Le contrôle de ces drones exigeait de lui la moindre parcelle de volonté. Et les maintenir immobiles en demandait encore plus, plus que lorsqu’il avait simplement eu à les diriger. Il le sentait. A chaque fois qu’ils se rapprochaient du vaisseau, il perdait momentanément le contrôle des drones, le déstabilisant du même coup. Alors reprendre le contrôle n’en était que plus délicat.
Mais il tenait. Il ne savait pas comment ni pourquoi, mais il tenait.
Carter pianotait fébrilement sur son ordinateur, elle se raccrochait à cette activité, tout en rassurant le Dr Taylor, pour ne pas sombrer dans la panique. Le fait de ne pas avoir réussi mettait à rude épreuve sa confiance en elle, et la conversation qu’elle avait eue avec Daniel n’avait pas arrangé les choses ...
Phénomène étrange. Lorsque qu’on pense à une personne, celle-ci se manifeste toujours d’une façon ou d’une autre. Ainsi la voix du Dr Jackson résonna au niveau de la poitrine du Colonel, qui saisit maladroitement sa radio pour lui répondre. Les paroles de L’archéologue créèrent une bulle d’espoir qu’elle pensa alors increvable.

«-Sam ! J’ai trouvé ! J’ai trouvé ce qui se passe, pourquoi les drones ne fonctionnent plus.
-Mais c’est génial Daniel ! S’exclama-t-elle d’une voix où perçait l’euphorie. Et vous savez comment les réparer ?
-Euh ... Répondit-il d’une voix aussitôt moins enjouée.Je viens de lire ce qu’ont vécu les Anciens de cette cité. Par contre, je ne sais toujours pas ce qu’il leurs est arrivé au final. Mais le plus important, c’est qu’un Ancien nommé Nailis a découvert ce qui n’allait pas, et à résolu le problème. Malheureusement, il n’a pas eu le temps de mettre en place sa découverte. Oh tiens, salut Cameron ... Teal’c.
-Cameron ? Teal’c ? Que se passe-t-il Daniel ?
-Colonel Carter, s’exclama la grave et chaleureuse du Jaffa. Je suis heureux de voir que vous allez bien. Le Colonel Emerson nous a envoyé vous porter assistance. Et il vous demande votre aide. En effet, un grand nombre de chasseurs viennent à l’instant de sortir du vaisseau mère ennemi...
-Quoi ? Je préviens tout de suite le Dr Taylor qu’il a une nouvelle cible, je vous ... »

BAM.

Une énorme secousse ébranla toute la structure. Le Colonel Carter s’accrocha in extremis au dossier du fauteuil de contrôle pour éviter la chute, les doigts du Dr Taylor se crispèrent un peu plus sur ses accoudoirs.
Alors que l’espoir venait juste de revenir dans la poitrine de Samantha, celui-ci fut balayé d’un coup par la peur prenante de l’inconnu.
Dernière modification par Général Jack O'neill 62 le 14 avr. 2008, 14:29, modifié 1 fois.
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Re: [FANFIC]La Terre oubliée

Message non lu par DocteurJackson »

Excelente comme suite.
On apprend enfin comment les Ylrias ont vaincus les wraiths, ils sont très fort pour avoir rendus les technolgies des anciens les plus performantes hors d'usage.
je trouve que les dirigeants anciens sont un peu idiots, ils n'ont pas d'idée ou quoi.
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Re: [FANFIC]La Terre oubliée

Message non lu par Général Jack O'neill 62 »

Merci ! 'Suis flatté, vraiment :) .
CITATION On apprend enfin comment les Ylrias ont vaincus les wraiths, ils sont très fort pour avoir rendus les technolgies des anciens les plus performantes hors d'usage.
Juste, ce sont les Anciens, pas le Wraiths ^_^ . Et ils ne sont pas aussi fort que ça, étant donné que Nailis a trouvé le moyen de contourner le problème ...

Sinon, ce n'est pas que les dirigeants sont idiots, c'est juste que le narrateur (en l'occurrence Nailis) les trouve idiots, alors forcément, ils paraissent comme tels.

En tout cas, merci d'être fidèle à cette fic' !
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Re: [FANFIC]La Terre oubliée

Message non lu par BOOBY »

Toujours aussi bien :)

Les anciens sont forts quand meme, l'asgard aussi :D

Belle fic, j'attends la suite avec impatience :clap: :clap:
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Re: [FANFIC]La Terre oubliée

Message non lu par -Timax- »

Vite la suite, vraiment tres bon ta fic :clap:
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Re: [FANFIC]La Terre oubliée

Message non lu par Général Jack O'neill 62 »

Vous ne l'attendiez plus, et pourtant il est là !


Chapitre 16 : Amnésie


La tempête de neige qui sévissait au Pôle Sud de la planète, à l’aplomb de la base SII – Search In Ice - s’était quelque peu calmée, et les rayons lumineux du Soleil transperçaient maintenant l’épaisse couche nuageuse. Doug Garrison s’échappa de son bureau après son coup de fil qu’il ressentait si inutile, le Major Allison sur ses talons. Il ne savait pas trop quoi faire, n’étant pas d’une grande utilité en ce moment. L’équipe de recherche était lancée, l’Astreaporta sous bonne garde, et il n’y avait plus aucune boule lumineuse à l’horizon. Le Major lui indiqua d’une voix lointaine qu’elle retournait auprès de son équipe, dans la salle souterraine ; Doug acquiesça en silence. Ce poste de planqué était en fait bien maudit.
Les derniers flocons se posèrent délicatement sur leurs prédécesseurs qui formaient à présent une épaisse couche poudreuse sur le sol gelé. L’astre du jour se montra enfin, illuminant l’immense falaise de glace nettement visible à l’horizon de la base. Le regard du Colonel s’attarda sur ce colosse glacé - il devait bien faire dans les deux kilomètres de haut - et occupait tout le panorama, entourant comme une muraille le complexe. C’est alors qu’un détail du paysage vint perturber le tableau.
Une intense lumière, à l’opposé de celle du Soleil, grandissait tout en se rapprochant rapidement de la falaise, droit devant le Colonel Garrison qui, d’un geste réflexe, se protégea les yeux ...

BAM

... juste avant de se voir projeté à terre par l’intense secousse qui suivit. Pour la deuxième fois en quelques minutes, il se retrouva la tête la première dans la neige, sentant la terre gronder sous son corps douloureux. Mais cette fois-ci, la perturbation fut beaucoup plus intense et persistante, et surtout accompagnée d’un grand fracas provenant de la falaise, d’où d’énormes blocs de glace étaient en train de se détacher. Se relevant tant bien que mal, Garrison se tourna vers l’ancienne muraille gelée pour découvrir à sa place un immense nuage de vapeur.
Quelques instants plus tard, lorsque celui-ci se dissipa, le haut d’une forme sphérique se dessina. Une sorte de dôme, fantomatique, apparaissait petit à petit à travers les gaz encore en suspension. Sa couleur argentée était intensifiée par les glaces environnantes qui avaient survécu. Sa transparence laissait entrevoir en son sein plusieurs formes plus complexes et travaillées, toutes dirigées vers le ciel.
La première pensée de Doug Garrison fût alors d’avoir en face de lui des espèces de tours. Cela n’empêcha malheureusement pas une deuxième lumière bleutée de frapper le haut du dôme, renvoyant immédiatement le Colonel dans la marque neigeuse qu’il avait laissée lors de sa première chute ...


---


BAM

«-Bon Dieu c’était quoi ça ? »

Mitchell, se relevant tant bien que mal, avait réussi à lancer cette phrase au milieu de plusieurs jurons. Daniel se massait le crâne à l’endroit où son front avait violement touché la console devant lui quelques secondes auparavant. Teal’c, dans sa prestance naturelle, n’avait pas bougé d’un pouce, mais aidait le Dr Daren à se relever ; celui-ci s’était étalé de tout son long sur le sol lisse de la salle de contrôle. Le calme était maintenant revenu après la secousse qui avait ébranlé toute la cité.

« -Jackson, vous avez quelque chose en stock qui pourrait nous dire ce qui vient de se passer ? »

Daniel, pour répondre à la demande de Mitchell, abandonna son ordinateur où scintillait encore le texte inachevé, et jeta son dévolu sur une console toute proche. L’image de la cité sur l’écran altéran s’effaça et plusieurs colonnes de texte avec une représentation du bouclier en trois dimensions s’installèrent à sa place. Le linguiste parcouru rapidement les nouvelles données, tout en se disant que les quelques semaines passées en Antarctique avec l’équipe du Dr Weir lui avaient vraiment été utiles : la manipulation des systèmes anciens lui revenait de manière instinctive, cela devait être comme le vélo ...
Sous le regard insistant du Colonel, Daniel fit part à l’assistance de ses premières conclusions.

« -Il semblerait qu’une intense quantité d’énergie vienne d’être reçue par le bouclier de la cité.
-Mais je pensais qu’elle était sous une bonne couche de sorbet ! S’exclama Cameron.
-L’un n’empêche pas l’autre ...
-Et que voulez vous dire par « une intense quantité d’énergie » ?
-C’est en train d’être analysé. J’en saurai plus dans quelques secondes.
-Daniel ! Cameron ! Teal’c ! Qu’est-ce-que c’était que ça ?
-Pas de bobo Sam ?
-Non ça va, nous sommes encore entier. Mais le Dr Taylor vient de m’informer qu’il a perdu le contrôle des drones ...
-Quoi ? S’exclamèrent d’une même voix Daniel et Cameron.
-Oui, reprit Sam sur son ton exaspérant d’explication. Il ne sait pas comment, mais il a senti quelque chose arriver sur la cité, et puis les drones lui ont échappé.
-C’était une arme, annonça brusquement Daniel. Un tir du canon principal du vaisseau Ylrias pour être plus précis.
-Alors c’est ça ! Poursuivit Samantha imperturbable en apparence. Ce sont les interférences générées par le tir qui ont coupé la liaison entre la cité et les drones. Peut-être qu’en augmentant l’intensité du signal, la transmission pourrait passer par dessus ...
-Très bien Carter, dit Mitchell. Faites ça.
-Une dernière chose Daniel. Vous m’avez dit que vous aviez découvert pourquoi les drones n’avaient pas d’effet sur le vaisseau Ylrias.
-Vous avez découvert pourquoi les drones ... Commença Cameron.
-Oui ! S’exclama Daniel. C’est une histoire d’impulsions très rapprochées sur multi-longueur d’ondes. L’Ancien nommé Nailis a créé un programme annulant ces impulsions à envoyer aux drones, mais je dois le retrouver sur sa console ... Ce qui peut être long.
-Avant de partir, ajouta Cameron, Kvasir nous a précisé qu’il avait détecté autour du vaisseau ... euh ... ce que vous venez de dire.
-Je vois ... Envoyez-moi ça dès que vous avez trouvé le programme Daniel. Je le téléchargerai ensuite aux drones. Carter terminé ! »

Ce mot, impulsion, éveilla en Cameron un sentiment vaguement familier. Se creusant le cerveau, il rechercha une information sans doute liée à ses souvenirs proches. Et puis une ampoule sembla s’allumer dans son crâne.

« -Une IEM ! Ces saletés nous ont canardé avec des IEMs tout à l’heure. On dirait que c’est une de leurs spécialités ...
-En effet. Approuva Teal’c. C’était une sorte d’impulsion électromagnétique, mais très évoluée. Elle a même impressionnée Kvasir qui ...
-Euh ... Excusez-moi ... »

D’une petite voix, le Dr Daren sortit de son silence. Le grand homme noir marqué au front d’un symbole étrange qui l’avait aidé à se relever le regarda d’un œil intrigué, puis inclina légèrement la tête. Daniel Jackson sursauta légèrement, et, retournant à sa console, fit rapidement les présentations.

« -Docteur Daren. Voici le Colonel Cameron Mitchell et Teal’c. Teal’c, Cameron, c’est le Dr Jack Daren.
-Enchanté, fit Mitchell d’un bref mouvement de tête.
-Ce sont des amis, précisa Daniel. Ils font partie de mon équipe. Bien, maintenant retournons au ... »

BAM !

Cette fois-ci, personne ne gouta au sol de la salle de contrôle, mais le flot de jurons que lâcha Mitchell en dit long sur l’état très abimé de son self-control. Fronçant les sourcils, Daniel releva la tête vers l’écran altéran. De nouvelles données y défilaient. Un détail attira alors le regard de l’archéologue, et pas des moindres dans une cité ancienne telle qu’Astreais : l’éclairage artificiel s’était éteint, et plusieurs rayons lumineux filtraient au travers des multiples vitraux environnants. L’ancienne salle d’embarquement en contrebas était devenue beaucoup plus claire et chaleureuse d’un seul coup.

« -Cameron, annonça lentement Daniel. Je crois que votre sorbet vient de fondre ».


---


« -Marks ! S’écria le Colonel Emerson pour couvrir l’agitation qui s’était soudainement réveillée sur la passerelle. Où en sont les chasseurs ?!
-Ils seront à portée de tir dans cent quatre-vingt secondes. Mais si je peux me permettre Monsieur, nous ferions mieux de nous éloigner de notre position. Ils vont nous submerger ...
-Très bien, préparez les manœuvres d’éloignement. Mais faites en sorte que le téléporteur reste à portée ... Nous allons leur montrer que ce vaisseau a de la ressource ...
-Monsieur ! Annonça soudainement le Major Marks. Les niveaux d’énergie provenant du vaisseau mère augmentent très fortement. Ils chargent leurs armes principales !
-Quoi ?! Mais nous sommes hors de portée non ?
-En effet, mais ce n’est pas nous qu’ils visent. Leur tir est dirigé vers le pôle Sud de la planète !
-Je comprends maintenant, cette sortie de chasseurs n’était qu’un écran de fumée ... Il faut prévenir SG1.
-Trop tard Monsieur ... Ils tirent ! »

Les propulseurs subliminiques de l’Odyssée s’enclenchèrent simultanément, déplaçant alors le vaisseau terrien de plusieurs centaines de mètres d’un seul coup. Cela fût suffisant pour modifier le champ de vision depuis la passerelle. Les chasseurs aliens qui empêchaient à l’équipage de voir devant lui n’étaient plus là pour dissimuler leur bâtiment d’origine, d’où s’échappa encore un instant un intense rayon bleu qui découpa le vide spatial en deux et fila vers le pôle Sud de la planète.
Si ce déplacement du croiseur terrien avait été propice à l’amélioration du panorama, il avait en revanche dangereusement approché l’Odyssée de ses multiples assaillants. La voix du Major Marks commençait déjà l’énumération des premières avaries rencontrées par le vaisseau, et le Commandant ne pouvait que donner des ordres pour limiter les dégâts.

« -Bouclier à soixante pourcents Monsieur ! Ces chasseurs jouent aux kamikazes ! Déjà vingt-huit impacts enregistrés. Et chacun d’eux abaisse la résistance de notre champ de force d’un virgule quatre pourcents. Nous ne tiendrons jamais s’ils se lancent tous contre nous.
-Alors qu’attendez-vous pour nous éloigner de là Major ! S’exclama le Colonel, s’accrochant tant bien que mal à son fauteuil, alors que de multiples vibrations malmenaient l’équipage.
-Je m’y emploie mon Colonel !
-Et nos canons électromagnétiques n’ont pas d’effet ?
-Ils sont bien trop nombreux et bien trop rapide ! Je vais tenter de dériver la puissance de ... »

Une impressionnante gerbe d’étincelle s’échappa de la console du Major, le projetant violemment hors de son siège, contre la paroi métallique à sa gauche. Emerson se précipita vers son second, et lui ordonna de rester éveillé, mais le Colonel sentit bientôt un liquide chaud goutter sur la main qui retenait la tête de Marks. Avant de perdre connaissance, celui-ci laissa échapper trois derniers mots pour son commandant.

« -Dernière ... Chance ... Hyperpropultion ... »

Une intense secousse accompagnée de nouvelles coulées d’étincelles blessa les derniers techniciens encore indemnes qui tentaient d’éteindre les incendies naissant à l’aide d’extincteurs. Alors le Commandant, se précipitant sur la console auxiliaire de la passerelle, enclencha l’ouverte d’une fenêtre hyperspatiale avant de perdre à son tour connaissance sous la violence de la poussée du réacteur, ces dernières pensées allant pour l’équipe qu’il venait d’abandonner sur la planète.


---


Une fois de plus Daniel abandonna son ordinateur portable, et s’avança lentement vers sa droite, où une intense lumière orange filtrait au travers d’une porte s’ouvrant sur un balcon extérieur. D’un geste assuré, il activa l’ouverture du panneau coulissant, puis s’avança lentement au dehors.
Devant lui s’étalait à présent une immense étendue immaculée, blanche, où seuls quelques points sombres, minuscules, venaient troubler ce tableau idyllique. Cameron, Teal’c et le Dr Daren, sortirent à leur tour, se figeant quelques instants devant la beauté du spectacle qui s’offrait à eux. Et puis, voyant les trois hommes devant lui soudain vulnérables, Jack Daren se décida à poser les deux questions qui le troublaient depuis longtemps. Les deux questions auxquelles ils n’avaient eu que de sommaires réponses, sans grands intérêts, et qui l’empêchaient d’avoir une totale confiance en ces gens. Il recula lentement, s’interposant entre Teal’c, Daniel, Cameron, et la salle de contrôle. La vue en contrebas du campement SII – car il en était sûr maintenant, les points sombres étaient en fait la station qu’il avait dirigé - l’avait brusquement ramené, loin des Ylrias, des Anciens, et des vaisseaux spatiaux amicaux. Teal’c fût le premier à percevoir la situation embarrassante, et sa voix lente et profonde amena Daniel et Cameron à se rendre compte du problème.

« -Y-a-t-il un problème Dr Daren ? Demanda simplement le Jaffa. »

C’est d’une voix quasiment hystérique que Jack répondit. Les deux bras étendus devant la porte, pour empêcher tout passage.

« -Mais où est-ce qu’on est ?! Et qui êtes-vous ! Je suis sûr que vous êtes beaucoup ... beaucoup plus que ce que vous prétendez être ... Je vois avec quelle facilité vous contrôlez cette cité ! Pourquoi êtes-vous ici ? Je vous préviens, tant que je n’aurai pas de réponses, je ne bougerai pas d’ici ! Je peux ... je peux me battre vous savez ! »

En bon militaire, et se rendant compte du soudain retournement de situation, Cameron leva rapidement son P-90 en direction du Dr Daren. Celui-ci ne sembla nullement perturbé par le geste hostile du Colonel. Au contraire même, il lui lança un regard mêlant animosité et défi.
Daniel secoua la tête.
Ils n’avaient pas le temps de jouer à ça. Samantha attendait le programme de ce Nailis, et il savait pertinemment qu’il lui fallait encore un bon bout de temps avant de le retrouver sur la console. Mais après tout, le Dr Daren avait le droit de savoir. Il était vrai que son équipe n’avait aucun pouvoir sur Astreais, contrairement aux descendants des Anciens sur cette planète ... Tiraillé entre l’envie d’en finir vite et le souhait de faire le minimum de dégâts possible, Daniel s’interposa, comme il savait si bien le faire, entre Cameron et Jack Daren. D’un geste sec de la tête, il demanda au soldat de baisser son arme, puis s’avança calmement vers le Dr Daren.

« -Docteur ... Je comprends ce que vous pouvez ressentir. Mais je vous en prie, laissez nous passer. Soyez sûr d’une chose, nous ne vous voulons aucun mal.
-C’est bien pratique ce genre de discours ! S’exclama Jack d’un air satisfait. La grimace que fit Daniel lui confirma qu’il avait raison, et que le Dr Jackson le savait.
-Nous sommes trois, vous êtes seul et vous avez l’air épuisé ... Continua doucement l’archéologue. Ne nous obligez pas à utiliser la force. Je promets de tout vous expliquer, mais nous n’avons pas le temps ... Pas maintenant. »

Ce changement d’angle d’attaque surprit le Dr Daren. Venant d’un archéologue, la suggestion d’utiliser la force lui paraissait dérangeante. Mais il le sentait, cet archéologue était différent. Il faisait confiance à ses amis militaires. Il avait l’âme d’un guerrier. Jack avait bien sûr exprimé le souhait d’en découdre si cela s’avérait être nécessaire, mais la haute stature du dénommé Teal’c à quelques décimètres de distance avait suffi pour refroidir ses ardeurs. Daniel Jackson s’avança encore. Il ne restait plus qu’un mètre entre les deux docteurs. Les mains de Jack se crispèrent sur les montants de la porte ancienne, avant de lâcher prise. D’ailleurs, à cet instant, tout son corps lâcha, et il fut rattrapé in extremis par Teal’c, stimulé par un reflexe digne ... d’un Teal’c en pleine forme. Le Jaffa hissa le corps inanimé du Dr Daren dans ses bras musculeux, et, sous le signe de Daniel, l’amena au pied de l’écran ancien, à l’intérieur de la salle de contrôle. Ce dernier prit le pouls du scientifique, avant de déclarer d’un ton neutre :

« -Surmenage. Notre affront a eu raison de ses nerfs. »

Au moins, il n’avait pas eu besoin de le provoquer, et il devait se l’avouer, ce malaise l’arrangeait bien ... Maintenant il allait pouvoir se concentrer sur ses recherches.

BAM !

Cette fois-ci, seule la détonation suivant l’impact du tir ennemi se fit entendre. Aucune vibration ne vint perturber le maintien des personnes présentes sur leurs deux jambes. Un regard furtif de Daniel sur l’écran altéran lui indiqua qu’il avait été vraiment stupide. En effet, il n’avait pas encore pensé à initialiser sur ledit écran les données relatives à l’intégrité du bouclier de la cité. Un second regard vers ses coéquipiers lui rappela qu’ils n’étaient pas seuls dans cette galère, et qu’un point de vue extérieur leurs serait bien utile. Il enclencha donc sur sa radio le canal subspatial.

« -Odyssée, ici Daniel Jackson, quelle est votre situation dehors ?
-...
-Je répète Odyssée. Que se passe-t-il pour vous ?
-...
-Ils ont peut-être perdu les communications ... Se risqua à suggérer Cameron. Vous n’avez qu’à afficher la carte de la planète sur l’écran.
-Bonne idée ! »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Les données relatives au bouclier de la cité laissèrent leur place au plan désormais familier représentant la planète et son espace environnant. Les visages figés de Daniel, Cameron, et Teal’c se reflétèrent alors sur l’omniprésence de points ennemis, et l’absence de l’unique point amical.


---


Où était-il ? Et d’ailleurs, qui était-il ? Il n’en avait plus aucuns souvenirs. Sa mémoire était complètement vide. Mais il reprenait petit à petit conscience de ses membres. D’abord par des fourmillements aux bouts des doigts, puis grâce à une sensation beaucoup plus violente sur le sommet de son crâne. Il fut ensuite obligé d’admettre qu’il avait été blessé assez fortement à cause de la douleur cuisante le long de son avant-bras qui venait de s’ajouter aux autres. Cela eu pour seul mérite de l’obliger à ouvrir les paupières pour observer les dégâts. Ses yeux mirent quelques secondes pour s’habituer à l’obscurité de la salle, compensée uniquement par le faible éclairage de quelques instruments dont il ignorait l’utilité. S’appuyant d’un geste fébrile sur la structure métallique du mur contre lequel il reposait, il se releva tant bien que mal.
A première vue, il était seul dans cette pièce. D’un pas mal assuré, il s’avança en tâtonnant les objets à sa portée, vers ce qui semblait être une vitre donnant sur une autre salle. Il commençait à percevoir un léger grondement autour de lui, grondement qu’il entendait et dont il sentait les légères vibrations. Au moment où il allait tourner la tête afin de pouvoir observer pleinement se qui ce trouvait au-delà de la vitre, ses pieds heurtèrent quelque chose. Il baissa instinctivement les yeux vers cet objet plongé dans la pénombre, et se retint de pousser un cri. Une tête trônait là, couchée. Le moment de stupéfaction passé, il s’abaissa pour une inspection plus poussée. En fait, cette tête était toujours accrochée à son corps, lui presque totalement masqué par l’obscurité. Il ne sut pas pourquoi, mais des gestes lui vinrent à l’esprit pour s’occuper de cette personne. Avec son index et son majeur, il appuya légèrement sur le cou de l’homme inconscient. Un léger battement se faisait sentir régulièrement. Il en était sûr, c’était bon signe. Il retourna délicatement le corps inanimé, et le coucha sur le côté. La tête apparut alors pleinement à la lumière d’un instrument tout proche.
Emerson
Ce mot lui vint immédiatement à l’esprit à la vue de ce visage sans expression, comme s’il connaissait cet homme. A cette pensée, une nouvelle certitude naquit en lui. Il devait un grand respect à l’homme inanimé. Fort de ces constations troublantes, il se releva, pour retomber aussitôt de stupéfaction. Heureusement un fauteuil derrière lui amortit sa chute, mais il garda quelques instants la bouche bêtement entrouverte. En effet, la vue au travers de la vitre ne pouvait que faire naître un sentiment d’étonnement et d’émerveillement. Se trouvait au dehors une immense étendue aux reflets violets et bleus, un tube sans fin aux contours indéfinis. Et au premier plan, se distinguait une imposante structure métallique. Alors cette conclusion toute simple s’imposa dans son esprit. Il était dans un vaisseau...

« -Odyssée, ici Daniel Jackson, quelle est votre situation dehors ? »

Il se figea. Les battements de son cœur s’accélérèrent brusquement, il le sentait battre au niveau de ses tempes. Lentement, il se retourna ... Mais il n’y avait personne derrière lui. Etait-ce son esprit qui lui jouait des tours ? La folie allait-elle de paire avec l’amnésie ? La voix réitéra son appel.

« -Je répète Odyssée. Que se passe-t-il pour vous ? »

Pourtant, elle paraissait bien réelle. Un peu déformée, certes, mais bien réelle. Il avait l’impression de connaître cette voix. Alors, puisqu’il n’avait rien à perdre, il lui répondit.

« -Où êtes-vous ? ... Et que voulez-vous ?»

Pas de réponse.
Cela ne l’étonna qu’à moitié. Espérant qu’elle allait recommencer à parler, il se tut, et attendit. Mais rien de plus ne vint, et il dût se rendre à l’évidence. Cela avait dû être un pur produit de son imagination ... C’était donc le premier signe d’une folie naissance ...

« -Mais non vous n’êtes pas fou, je suis sûr que cette voix était belle et bien réelle ... »

Il se retourna tellement rapidement qu’il sentit les os de sa nuque craquer, mais peu lui importait, cette nouvelle voix était bien plus proche. Une nouvelle fois, son cœur battit à tout rompre dans sa poitrine. L’homme qui se plaça devant lui n’était autre que celui allongé à ses pieds.
Un long et pesant silence s’instaura, comme une barrière invisible entre lui et l’homme à la fois allongé et debout. Il l’observa avec plus d’insistance. L’homme paraissait amusé par l’expression d’incompréhension qui devait transparaître sur son visage. Il ne paraissait pas surpris de se voir ainsi étendu sur le sol.

« -J’ai une sale mine n’est-ce pas ? Enfin, il a une sale mine. Je ne suis pas vraiment lui ... »

Il fronça les sourcils. L’homme sourit un peu plus en voyant l’effet que venaient d’avoir ses paroles. Pour se rassurer, il toucha du pied l’homme allongé.

« -Oh mais il est bien réel ... Assura l’homme debout. C’est moi qui ne le suis pas. Moi, je suis toi, ou plutôt, je suis une représentation de ton esprit. »

Dans une vaine tentative pour reprendre le contrôle, il répliqua.

« -Vous me tutoyez maintenant ?
-Oh mais je peux me le permettre ... Dit l’homme debout, toujours amusé. Je suppose que tu veux savoir pourquoi je t’apparais ? Eh bien c’est pour te guider ...
-Me guider ? Que voulez-vous dire ?
-Je ne sais pas si tu as remarqué, mais tu as une belle bosse sur le crâne ... Et tu as beau te creuser la tête, rien ne te revient à l’esprit, n’est-ce-pas ?
-Non en effet ... Comment savez-vous cela ?
-Je te l’ai dit, je suis toi. On pourrait me qualifier de ... mémoire tampon. Bien que, je dois l’avouer, ce terme n’est pas très mélioratif pour moi ...
-Excusez-moi, mais je ne suis pas en état de saisir vos sous-entendus ...
-D’accord ... »

Le sourire malicieux de cette ... « apparition » comme il se présentait lui-même, était vraiment exaspérant pour lui. Lui qui ne souvenait plus qui il était, où il était, et surtout, comment il allait se sortir de là. Sa seule réponse fut le silence, en espérant que l’homme debout se lasserait de jouer avec lui ...

« -En fait, continua-il, le coup que tu as reçu sur la tête t’as rendu amnésique, mais c’est aussi lui qui m’a fait apparaître. Tu es le seul à pouvoir me voir, et d’ailleurs, même si tu ne l’étais pas, je doute fort qu’il y ait une seule personne dans ce vaisseau en état de me remarquer ...
-Je ... ne suis pas seul ?
-Pour contrôler un vaisseau de cette taille ? Tu rêves mon vieux. Cet homme que tu vois à tes pieds, c’est le Colonel Emerson, le commandant de ce vaisseau, bien qu’il ne soit plus en état de commander quoi que ce soit à l’heure actuelle ... »

Alors le mot auquel il avait pensé en voyant son visage était le nom de cette personne ... Il n’était pas totalement amnésique tout compte fait, il fallait laisser le temps faire son œuvre, et lui laisser retrouver la mémoire ...

« -Le problème, c’est que du temps, tu n’en as pas beaucoup. Plus nous papotons, et plus le vaisseau s’éloigne de son point d’origine. Or nous devons, enfin tu dois impérativement y retourner. »

Comment faisait-il pour lire dans les pensées ? C’était absurde !

« -Mais je ne lis pas dans les pensées ... Je suis toi ! Ou plutôt je fais partie de toi, de ton esprit. Encore un aspect étrange du cerveau humain … Je suis tes souvenirs ... Si tu as perdu la mémoire, je suis ce qu’il en reste. Alors maintenant, tu vas m’écouter sans m’interrompre – que ce soit en parlant ou en pensant - écoute moi uniquement c’est clair ?
-Mais ... Qu’attendez-vous de moi exactement ?
-Voilà, tu as tout compris, j’ai besoin de toi. En tant que représentation, crois moi que je ne peux pas faire grand-chose, mais toi ...
-Je voudrais savoir ce qui m’est arrivé ! »

Cette ... représentation leva les yeux au ciel, comme exaspérée par tant d’obstination. Elle sembla réfléchir un moment, puis céda.

« -Bon, je vais te le dire ... Tu pilotais ce zinc lors d’une attaque d’un vaisseau beaucoup plus puissant que celui-là. Cela pour couvrir des membres d’équipages qui étaient partis sur la planète pour une mission importante – ne t’inquiètes pas de cette mission pour le moment, elle te reviendra en temps voulu - et donc, ce vaisseau, l’Odyssée comme tu as dû deviner son nom, a été submergé par la flotte ennemi, et tu t’es pris un coup de jus. Ensuite je suppose que suivant tes derniers conseils, le Colonel Emerson est passé en hyperespace – où nous sommes actuellement – pour éviter la destruction de l’Odyssée. Alors c’est très certainement pour cela que tu es le seul éveillé. Je ne suis pas scientifique, mais je parie que l’hyperpropultion n’a pas apprécié d’être activée alors qu’elle allait lâcher, et alors tout l’équipage s’est retrouvé amoché. Et, étant donné que tu étais déjà inconscient, l’onde de choc ne t’a pas affecté. Voilà toute l’histoire !
-Et donc ... Qu’est ce que je dois faire ?
-Je te l’ai dit, il faut que tu ramènes ce vaisseau en orbite autour de la planète ... Pour porter appui à SG1 ... L’équipe qui est restée là-bas.
-Mais, est-ce que c’est bien prudent avec le vaisseau hostile qui y est aussi, en orbite de cette planète ?
-C’est sûr, il y a un risque, et pas des moindres ... Ou alors ... Oui, j’ai une idée ... Soyez très attentif à mes instructions, Major Marks. »


---


Un silence de plomb s’était abattu dans la salle de contrôle d’Astreais. Un intense rayon lumineux transperça la porte que les personnes présentes venaient de franchir, et alla s’écraser sur l’écran altéran, ajoutant à sa teinte bleutée un intense reflet orangé. Cette nouvelle couleur sur le tableau ne fit qu’accentuer la présence pesante des innombrables points ennemis sur l’écran, et rappela douloureusement à Daniel Jackson, Cameron Mitchell et Teal’c la disparition de l’unique point amical. Tous les trois étaient figés, leurs regards restant accrochés à l’image de l’écran ancien. La peur plus que tout autre chose les empêchait d’aller de l’avant, d’avancer dans la recherche d’une solution, car ils étaient maintenant seuls.
Abandonnés et vulnérables.

« -Vous ne croyez pas qu’ils ... Commença lentement Daniel, parvenant à s’arracher pour regarder ses compagnons.
-Non ! »

C’était Mitchell qui l’avait interrompu. Il ne voulait pas se résigner à la perte de tant de ses amis, il avait toujours la mort de ses pilotes à l’esprit. Et de toute façon, il aurait dû rester des traces des débris du vaisseau sur le censeur ancien. Non, ce n’était pas possible, l’Odyssée n’avait pas pu être détruit ...

« -Non, répéta Mitchell d’une voix sans timbre. Jackson, continuez vos recherches maintenant. L’heure de destruction de cette saleté de vaisseau est dépassée depuis longtemps. Alors il faut y remédier ... »

Un sourire féroce s’afficha brusquement sur le visage du Colonel, comme si l’évocation de l’annihilation des milliers d’êtres présents sur le bâtiment ennemi lui procurait un intense plaisir.
Daniel l’observa quelques instants. Il comprenait ce que Cameron ressentait, simplement parce que lui-même éprouvait la même chose. Mais la disparition provoquée de tant d’êtres, même ennemis, suscitait toujours en lui une sorte de malaise. Une sensation désagréable au creux de l’estomac, qui vous empêche de dormir pendant plusieurs nuits. L’archéologue rassembla le peu d’énergie qui lui restait et se replaça devant son ordinateur portable. Le seul espoir qu’ils avaient était contenu dans cette console, il en était sûr. Les notes laissées par ce Lieutenant Nailis étaient accompagnées par des fichiers annexes. Malheureusement, ils se comptaient par dizaines, mais Daniel était certain que le programme qu’il recherchait se trouvait là, quelque part. Il ne restait plus qu’à le retrouver au milieu de toutes ces notes inutiles ...

BAM !

Plusieurs minutes plus tard, la fréquence des tirs ennemis commençait à diminuer. Apparemment, les Ylrias n’avaient plus de raison d’être pressés … Cameron et Teal’c avaient enfin réussi à décrocher leur regard de l’écran altéran. Ils s’étaient affaissés aux côtés d’un Dr Daren toujours inanimé, chacun ressassant inlassablement les raisons pour lesquels ils se sentaient mal à l’aise. Mitchell observa Daniel s’activer sur son clavier. Teal’c, lui, posa son regard sur son voisin inconscient. Tout n’était que silence, un silence troublé uniquement par le tapotement régulier des touches que Daniel pressait sur son ordinateur.
Un léger mouvement agita soudain la main du Dr Daren. Teal’c s’en rendit immédiatement compte, et changea de position pour pouvoir l’aider à reprendre conscience. Il s’agenouilla doucement à côté de lui, l’aidant délicatement à relever la tête. Le scientifique, encore quelque peu hébété, s’éloigna cependant le plus loin qu’il pu du Jaffa ; ce fût la console la plus près du balcon qui l’arrêta. Ce rapide mouvement le vida presque entièrement des dernières forces qui lui restaient, il retomba alors immédiatement dans les pommes.
Teal’c grogna. On le rejetait alors qu’il voulait se rendre utile. Malgré cela, il s’approcha du docteur pour s’assurer qu’il n’y avait rien de grave. C’était un nouveau malaise. D’un mouvement ample et souple, Teal’c se releva. Le panneau de commande devant lui attira alors son attention. Il remarqua en effet que ce dernier n’était pas identique à ceux qui l’entouraient. Les cristaux y étaient différents, et ces cristaux lui étaient vaguement familiers … Pourtant c’était la première fois qu’il mettait les pieds sur une cité ancienne ! Alors …

« -Mitchell ! S’exclama-t-il. Vous devriez venir voir ça !
-Qu’est ce qu’il y a Teal’c ? Si vous avez découvert les armes superpuissantes tellement bien cachées que même les derniers habitants de cette cité ignoraient leur existence, je suis preneur ! »

Réflexe logique de militaire. Il masquait la tristesse par une ironie glaciale. Teal’c ne prit pas la peine de relever …

« -Cette console semble présenter des cristaux différents des autres … Commença le Jaffa en parlant plus pour lui-même que pour les autres. On dirait qu’y sont gravés des symboles de porte des étoiles. Mais il y a un problème, il n’y a pas de porte … Ajouta-t-il après un bref regard en contrebas.
-Ce détail m’avait déjà intrigué la première fois que je suis venu … Dit Cameron tout en enjambant le corps du Dr Daren. Vous avez une explication Jackson ?
-Ce n’est pas tellement mon sujet de préoccupation numéro un pour le moment, répondit Daniel sans lever le nez de son portable. Et … Je crois avoir quelque chose qui va un peu plus vous intéresser … »


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Plus les consignes de cette apparition se faisaient précises et délicates à exécuter, plus le Major Marks avait confiance en elle. Comme si le fait qu’elle en sache autant sur le vaisseau prouvait qu’elle était dans une certaine mesure réelle, ou en tout cas, que ce qu’elle avait annoncé était bien la vérité. De toute façon, elle restait la seule chose qui le reliait à son passé, son esprit étant toujours englué dans un flou impossible à démêler. Le plan de l’apparition était simple : se rapprocher le plus possible de la planète, hors de portée des détecteurs ennemis, et attendre le signal de SG1 pour retourner dans l’arène. Le choix de la géante gazeuse du système lui paraissait propice, celle-ci ayant, d’après les relevés reçus par le vaisseau lors de son arrivée autour de la Terre, un intense champ électromagnétique à faire rougir une étoile.
Toujours sous la forme du Colonel Emerson, l’apparition avait indiqué au Major comment retourner en espace conventionnel, sans s’embarrasser d’explication concernant l’hyperespace. Il n’avait pas de temps à perdre, et il fallait au plus vite s’assurer que les moteurs hyperspatiaux n’avaient pas été trop endommagés après la dernière bataille encaissée par l’Odyssée.
Brutalement, après que le Major ait exécuté les dernières consignes de sa « mémoire tampon », le bout du tunnel se déchira et le croiseur rentra dans un espace obscur parsemé d’étoiles, à proximité d’une assez imposante planète aux teintes jaunâtres.
Marks se frotta le crâne devant ce spectacle - son mal de tête commençait à empirer – et il se demanda ce qu’il allait devoir faire maintenant …

« - Lancez un diagnostique ! Annonça l’apparition d’un ton claironnant. Pour cela, rendez-vous sur ce siège … »

La manifestation de l’esprit du Major désigna d’un geste léger de la main le fauteuil à la gauche de celui du commandant – celui du technicien de bord. Marks se leva doucement de son siège de pilote, et avança en évitant le corps du véritable Colonel Emerson toujours inconscient et étendu sur le sol. Quand il parvint au fauteuil, son instructeur lui indiqua les quelques boutons qu’il fallait presser et la suite de programmes qui devait être initialisée pour lancer le diagnostic. Une barre d’avancement s’afficha immédiatement après sur l’écran de contrôle, progressant paresseusement à l’allure de quelques pourcents par minutes.

« - Et maintenant ? Demanda le Major à son esprit qui s’était placé juste devant la vitre de la passerelle, et qui semblait réfléchir.
- Maintenant ? On attend … En espérant très fort que l’hyperpropulsion n’a pas trop été endommagée. Parce que, dans ce cas, je n’aurais pas les moyens de pouvoir la réparer. Après tout, tu ét … »

Une sorte de grésillement l’interrompit.
A ce crépitement s’ajouta un drôle de son, une succession de bruits froids et métalliques, puis une voix qui n’avait très certainement rien d’humain. Elle s’exprimait dans un drôle de langage, aux sonorités très graves. Et soudain, elle sembla trouver ses mots.

« - Ici Kvasir. Annonça la voix. Je demande à toute personne consciente de l’équipage de se manifester. Je répète, si quelqu’un est conscient, qu’il me le signale ! »

Le Major s’était figé dès l’apparition du grésillement. Son apparition, elle, s’était retournée visiblement soulagée. Elle semblait vouloir que le Major réponde, mais lui ne savait pas comment faire, et surtout quoi dire !

« -Presse simplement le bouton vert en haut à gauche de ta console, et parle.
- Mais …
- Bon, tu vas répéter ce que je vais te dire, cela sera plus simple …Kvasir, ici le Major Marks, me recevez-vous ? »

Le véritable Major se demandait toujours s’il devait entamer la conversation avec cet être à la voix si étrange.

« - C’est un asgu…ami. Insista l’apparition. Il nous aidera surement lorsqu’il sera au courant de la situation, alors prends contact ! »

Le Major hésitait toujours, son index suspendu dans un geste crispé au dessus du fameux bouton vert. Quand soudain, une sorte de flash d’un blanc lumineux remplaça les images nettes de son champ de vision par d’autres beaucoup plus floues et saccadées. Il se trouvait dans une salle à la structure identique à celle de la passerelle – c’était donc sans doute une autre pièce du vaisseau - avec cependant un nombre beaucoup plus important de consoles de contrôle, et, devant un écran couvrant un mur entier trônait une autre console, à l’aspect tout à fait différent des autres. Derrière s’y attelait … le Major ne parvenait pas à identifier cette créature, mais il avait maintenant acquit la certitude que cet alien était Kvasir.
Un autre flash le fit revenir sur la passerelle. Son apparition ne semblait pas s’être rendu compte de son aller-retour vers les tréfonds de sa mémoire, simplement parce qu’elle avait gardé la même expression d’encouragement. Alors, puisque ce Kvasir paraissait bien réel, le Major Marks répéta :

« - Kvasir, ici le Major Marks, me recevez-vous ?
-Vous en avez mis du temps à répondre … Lança-t-il avec dédain.
- Ce qu’il peut être désagréable celui-là quand il s’y met. S’indigna l’apparition. Aucune considération, comme si notre sort d’être inférieur n’était que secondaire …
- Les données de mon terminal m’indiquent que nous sommes entrés en hyperespace, avant d’en ressortir il y a quelques secondes. Vous êtes le responsable de cela ?
- Et en plus il ne perd pas de temps … Bon, cette réponse ne va pas lui plaire, mais tant pis, répète après moi : Oui, et c’est également moi qui ais lancé le diagnostic. Je compte en effet retourner le plus vite possible porter assistance à SG1.
- Oui, et c’est également moi qui ais lancé le diagnostic, récita le Major d’un ton faussement assuré. Je compte en effet retourner le plus vite possible porter assistance à SG1.
-Etes-vous sûr de vouloir mettre un terme à votre vie ? Lança Kvasir d’un ton faussement poli. Encore un plan humain sans aucune chance de réussite ! Ajouta-t-il d’une voix beaucoup naturelle … pour lui.
-Ce qu’il peut être pessimiste, remarqua l’apparition avec un léger rictus … Enfin, il vaut sans doute mieux entendre cela que d’être sourd … Dis lui qu’apparemment, tu es le seul être en état de prendre des décisions sur ce vaisseau, et c’est ce que tu vas faire. Tu vas porter assistance à SG1. Il va sans doute grogner, mais il apprécie cette équipe, alors il t’aidera.
-Apparemment Kvasir … »

Un nouveau flash interrompit Marks. Mais cette fois-ci, tout se passa en accéléré. Il était assis dans le fauteuil à côté duquel il s’était réveillé. Tout autour s’activaient de nombreux hommes et femmes, tous une tablette à la main, la tête penchée vers divers panneaux de commande. Et devant l’immense vitre de la pièce se tenaient trois hommes et une femme, discutant avec entrain à un Colonel Emerson en bonne santé. SG1.
Un autre flash, et le Major retourna dans le monde réel. Il acheva sa phrase d’une voix complètement éteinte.

« - … je suis la seule personne encore capable de prendre des décisions sur ce vaisseau, … et c’est ce que je vais faire … Nous allons porter assistance à SG1 … »

C’est sans doute grâce à la modification de voix liée à la radio que l’asgard n’avait pas perçu l’absence de conviction dans la voix du Major. Il parla dans sa langue incompréhensible quelques secondes, puis annonça sa décision.

« -Très bien, si tel est votre souhait … Mais je dois vous prévenir que le diagnostic que vous avez lancé va prendre encore une dizaine de minutes pour s’accomplir…
-Explique lui où nous souhaitons aller lorsque l’hyperpropulsion sera de nouveau branchée … Ta mémoire à court terme doit marcher, elle, continua l’apparition avec un léger sourire ironique, ce qui eu pour effet de sortir le Major de sa léthargie provoquée par la vision qui l’avait troublé.
-Kvasir, grâce aux données récoltées par les censeurs du vaisseau, je pense que le meilleur endroit pour sortir d’hyperespace est une géante gazeuse proche de la planète. Celle-ci possède un intense champ … électromagnétique. Je vous envoie les coordonnées, ajouta Marks tout en suivant les indications données par son apparition.
-Coordonnées reçues. Je vous informerai lorsque tout sera prêt …


---


L’attente était devenue très délicate à supporter. Cela faisait plus d’une dizaine de minutes que le reste de son équipe ne l’avait pas contactée. Elle avait abandonné sa console et son ordinateur portable, simplement parce que tout était prêt. Il ne lui restait plus qu’à presser un bouton, après le téléchargement du programme qu’elle attendait, et sa mission serait accomplie. Elle devait bien se l’avouer, elle se sentait frustrée. Frustrée de ne pas être plus utile. Frustrée d’être dépendante de l’action d’un autre. Alors à ce moment, elle en voulait à Daniel Jackson, qui ne semblait pas vouloir se dépêcher de trouver ce qu’elle attendait. Ce que tous attendaient, pour en finir.
Samantha Carter n’en pouvait plus d’attendre. Assise sur le socle à côté de la chaise de contrôle ancienne, elle rassurait de sa voix douce un Dr Taylor à la limite de la rupture, malgré le fait qu’à l’intérieur de son esprit sévissait une tempête. Elle ne voulait pas prendre contact, de peur de s’entendre dire qu’elle devrait encore patienter. Le menton délicatement posé sur le creux de sa main, elle s’inquiétait pour le vaisseau qui les avait amenés ici, car elle n’avait pas pu leur venir en aide. A ce moment, elle espérait que tout allait bien …

« -Sam ! S’exclama d’une voix triomphante le Dr Jackson. J’ai trouvé ! Ce fichu programme, je l’ai trouvé ! »

La Lieutenant colonel, qui avait abandonné sa radio à côté de son ordinateur, se releva brusquement, avant de se précipiter sur ledit système de communication. La joie la submergea d’un coup, gratifiant le Dr Taylor du magnifique sourire qui s’étala sur son visage.

« -Daniel ! C’est fantastique ! Envoyez-le-moi tout de suite !
-J’y travaille, il faut que je trouve sur cette console le système d’échange de données interne … Ne vous en faites pas, j’y suis presque … »

Son doigt tremblait au dessus du bouton « Enter » de son portable. Un léger signal sonore l’informa qu’une console de la salle de contrôle tentait d’établir une liaison avec la sienne, elle permit donc l’échange. Sur l’écran altéran, comme sur l’écran de son ordinateur, s’afficha alors une barre de progression avec des chiffres anciens. Le transfert ne dura guère plus de deux secondes ; sur l’écran d’origine terrienne scintillait maintenant un salvateur « Transfert complete ».
Prenant une grande inspiration, Samantha pressa du bout de son majeur la touche qui permit instantanément aux systèmes anciens de prendre le relais. De cristaux en cristaux, de câbles en câbles, l’information parvint enfin à une antenne de communication, au sommet de la tour principale d’Astreais. Puis la commande de modification du système de perforation des drones arriva en un instant sous la forme du signal amplifié par Carter dans l’espace, avant de se projeter dans tous les projectiles. La modification du programme était suivie en direct par la Lieutenant colonel, qui ne pouvait s’empêcher de sourire devant le succès manifeste de l’opération.

« -Dr Taylor, fit-t-elle en se retournant vers l’archéologue. Cela devrait être bon maintenant. C’est à vous de jouer … »


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L’atmosphère était lourde et pesante. Les murs tapissés d’une toile ocre. Une odeur résiduelle de souffre empestait la pièce, remuant chaque seconde les entrailles des trois être humains qui y étaient présents. Ils étaient tous adossés les uns aux autres, au centre de la salle exiguë, ne comprenant apparemment aucune issue. Juste quatre murs qui empestaient, et dont la texture n’était pas bien reluisante, car chaude et humide. La geôle était sombre, et l’unique luminaire incrusté au plafond bas laissait échapper une désagréable teinte violette qui irritait les yeux. Le sol dur, lui aussi violet, restait le seul refuge des trois prisonniers.
Ils ne savaient plus depuis combien de temps ils étaient enfermés là. Ils ne savaient d’ailleurs même pas où ils étaient. Personne n’était venu leur rendre une visite, même pour leur dispenser quelques menaces de mort de bienvenue. Plus que toute autre chose, c’était le silence qui était difficile à supporter.
C’est alors qu’une intense secousse vint ébranler tout l’endroit, malmenant les trois personnes assises et les envoyant les unes contre les autres. Elle fut presque immédiatement suivie par une deuxième, puis une troisième perturbation. Maintenant, l’endroit était secoué de partout, les secousses étant accompagnées de bruit d’explosion insoutenable. Et puis, au bout de trente interminables secondes, le calme revint.
Alors, lorsque qu’un écho lointain vint rompre la nouvelle absence de bruit, les trois hommes se levèrent instantanément, prêts à faire face à n’importe quoi, c’est en tout cas ce qu’ils pensaient … Le nouveau bruit se rapprochait tout autour d’eux, les enfermant comme un étau insoutenable. Ils tournaient et se retournaient sans cesse, recherchant une modification des parois qui les entouraient. Et puis, le son devint soudainement constant, et, sans prévenir, un pan entier du mur qui faisait face aux trois hommes s’ouvrit en deux, inondant la pièce d’une fantomatique lueur rougeâtre.
Une voix stridente s’éleva alors de la lueur, paralysant les trois prisonniers et leur donnant instantanément la chair de poule. La morphologie humaine n’était pas faite pour recevoir ce son, qui perçait de sa hauteur les tympans et inondait le corps d’une sueur poisseuse et glacée.

« -Reculez … »

La voix n’était pas agressive. Elle n’était même pas forte, mais elle tirait toute sa puissance de l’effet qu’elle produisait sur les trois humains qui reculèrent le plus possible, en s’arrêtant juste avant de toucher la toile du mur en face de l’ouverture.
Le bruit de pas reprit.
Lentement, une forme à la haute stature avança, dévoilant petit à petit ses formes. C’était sans conteste un être humanoïde qui se dévoilait, on aurait en tout cas pu dire cela jusqu’à ce que sortent de l’ombre ses membres inférieurs : quatre longs membres lui sortaient de la taille ; trois lui permettant de s’appuyer sur le sol, le quatrième, grâce à trois doigts épais, pointant un objet travaillé – visiblement une arme – sur les prisonniers qui tentaient vainement de se confondre avec le mur. Passée l’horreur de la découverte des quatre membres multifonctions, le regard se faisait obligatoirement attiré par le sourire ironique de l’être – car c’était bien un sourire. Une bouche entourée de fines lèvres sans couleur, sur un visage d’un jaune très pâle. En guise de nez, deux simples fentes obliques, béantes, séparant les deux moitiés d’un visage émacié. Et puis, plus haut se trouvaient deux yeux noirs et froids, vide de vie, le gauche presque entièrement masqué par une longue tresse qui tombait jusqu’à la taille, accompagnée par toutes les autres tresses qui recouvraient le crâne de l’alien. Mais un observateur attentionné ce serait rendu compte que cet emmêlement de cheveux n’en était en fait pas tout à fait un, il s’agissait plutôt de longues excroissances crâniennes recouvertes de cette même peau jaunâtre. Seules ces parties du corps de l’extra-terrestre était visibles, le reste étant recouvert d’un élégant uniforme bleu pâle, jurant horriblement avec sa couleur de peau.
Ce long vêtement s’étendait du cou de l’être au sol ; quatre orifices au niveau de la taille permettaient le passage des membres situés à ce niveau, imprimant à l’habit un mouvement ondulatoire lent et régulier, presque hypnotisant.
L’alien secoua doucement la tête, le spectacle de peur qu’il avait devant lui semblait le ravir au plus au point. Il s’était arrêté au centre de la pièce. Un de ses membres quitta le sol et alla chercher dans une poche extérieure de l’uniforme un petit appareil translucide. Après y avoir tapé quelques ordres, l’extra-terrestre se recula lentement, sans se retourner.

« -Je vous envoie de la compagnie … »

Une onde sembla perturber l’endroit où l’alien se tenait un instant auparavant, et puis y apparurent simultanément six personnes, apparemment inconscientes, dans des positions étranges : deux qui paraissaient avoir été assises quelques secondes plus tôt, s’écroulèrent en même temps que les trois qui étaient debout. Le dernier corps, le dos uniquement relevé, se claqua violement la tête contre le sol dur. Visiblement satisfait, l’alien s’en alla, les deux cloisons qui s’étaient ouvertes reformant d’un mouvement le mur impénétrable.
Une nouvelle secousse, beaucoup plus proche celle là, ébranla de nouveau l’endroit, pendant que les trois hommes se précipitaient vers les nouveaux arrivants, les suppliant avec énergie de reprendre conscience.
L’un d’eux sembla se pétrifier lorsqu’il remarqua l’inscription brodée sur l’écusson attaché à l’épaule de l’unique arrivante.


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Re: [FANFIC]La Terre oubliée

Message non lu par DocteurJackson »

C'est bien, on retouve enfin l'équipe dans La Carene
Très bon chapitre même si j'ai une petite critique. Le seul point noir est le passage avec Marks, c'est un peu du déjà vu le coup de l'amnésie. En plus, il a une hallucination qui lui dit tout, je ne vois pas à quoi ça sert dans l'histoire.
C'est une bonne idée de laisser sg1 seul sans l'aide de l'Odyssée. La fin est un peu troublante, il se retouve dans le vaisseau ennemi alors qu'ils sont dans la cité protégé par le bouclier. Et enfin, on connait enfin le visage des ennemis de sg1 et de la Terre bis.
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"L'histoire est utile non pour y lire le passé, mais pour y lire l'avenir." Filippo Pananti

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