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Elle n'a jamais denonce la vacuite de l'intrigue, mais dit qu'elle detestait son personnage pour ce qu'il lui faisait souffrir. Mais pour replonger dans le cliche, amour et haine sont tres proches, et pas du tout incompatibles. Tu peux avoir deteste quelqu'un que tu aimes pour ce qu'il t'a fait souffrir, mais l'aimer pour autant. Il y a de cela je pense dans ce que Katee Sackoff voulait dire.
Sauf qu'elle concilie la vacuité du personnage intrinsèquement (dans la S4 seulement), sa difficulté de ne pas avoir de repère pour le jouer et son sentiment négatif sur celui-ci. Là on est pas dans un jugement de valeur du modèle que kara transmet (là on pourrait le détester ou l'aimer indépendamment) mais bien dans l'idée que ce non sens de la nature du personnage la gène clairement dans cette seule saison(au point de le hair). (C'est son point de vue, pas obligatoirement celui du téléspectateur mais il est renforcé par le fait que Moore dit ne pas avoir définit ce qu'était Kara "elle est ce qu'elle est")
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Pour la question du deux ex machina, "regretter" est trop fort : je voulais dire que cela est trop incompris, que je regrette que cette perspective puisse occulter les tres nombreux aspects positifs de cette serie qui restera une serie culte, reflechie (autant il y a eu un "battlestar galactica and philosophy" qui a ete ecrit, autant un "stargate and philosophy" me parait plus difficile a ecrire, meme si pas impossible bien sur.)
Bah en fait le problème du twist ending (autant l'appeler par le nom barbare que lui donne le cinéma^^) c'est que par nature c'est un procédé artificiel qui a pour but de changer du tout au tout la perception d'une intrigue.
Le véritable "hic dans BSG c'est que le final à vocation a répondre a quasi 100 % de toutes les questions éparpillées sur les 4 saisons. Et c'est là la difficulté de l'exercice. Dans Babylon 5, il y a aussi une énorme intrigue construite mais les révélations sont étalées progressivement sur plusieurs épisodes, il y a donc une densité et un changement de perspective progressif et cohérent.
Dans BSG, il n'y a pas de progressivité des révélations et le deus ex machina assène d'un coup un changement de perspective artificiel (et c'est son but) qui si trop important va entrer en contradiction avec le développement perçu de la série.
Parce que le problème c'est que même avec ce final résumant la plupart des questions/réponses à Dieu (peu importe le terme) nous avons à côté des problèmes de cohérence et de non réponse.
-Le virus sur la balise de la 13 eme tribu qui est mortel pour les cylons...la 13 eme est un peu cylon donc...
- le fait d'avoir 2 planètes ayant la même vision de son sol des 12 constellations zodiacales (ce qui n'est pas possible d'ailleurs il y a 150 000 ans ces constellations n'existaient pas sous cette forme)
-Des loupés monstrueux comme pour Daniel, que Moore avoue lui même.
-un manque de cohérence de traitement de profondeur dans la définition même de cette divinité interventionniste mais aussi attentiste. On ne comprend pas objectivement la logique d'une force aidant l'humanité/cylon et laissant pourtant des génocides se perpétrer (entre autres).
C'est d'ailleurs un des paradoxes qu'il essaie de concilier et qu'il annonce dans ses interviews. La conciliation entre libre-arbitre et prédestination. Apparemment les flashbacks étaient la démonstration du libre arbitre (de ce qu'il dit) et donc la fin (avec head gaius et caprica) la prédestination "le plan de Dieu"...le problème c'est que c'est casse gueule à souhait (ça fait 2000 ans que la religion glose dessus sans succès). Et qu'il a pris le parti de ne pas tenter de résoudre cela même en apparence, il a pris ça comme acte de foi et cela provoque donc forcément des incohérences.
- En plus de son parti pris religieux, il prend aussi parti pour des idéologies assez discutables comme la technophobie et des variantes du "bon sauvage". C'est assez archaïque idéologiquement mais c'est surtout maladroit scénaristiquement car en un épisode des personnages comme Lee se contredisent complètement.
C'est l'accumulation de la brutalité du procédé et la très grande naïveté de certaines idéologies véhiculées qui posent problème surtout quand il rajoute une couche via interview en explicitant qu'il n'avait de façon consciente pas de véritable ligne directrice hormis "divine" sur le sujet (et encore ce n'est pas clair même pour lui).
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Je pense que nous serons cependant d'accord sur une chose : au final, ce sont Gaeta et Zarek qui avaient raison. Le fanatisme religieux de Adama et Roslin a conduit l'humanite, leur civilisation a sa perte
Oui mais en même temps, il montre que ce fanatisme est à l'origine créé par cette divinité ; c'est tout le paradoxe de la chose. Les écritures, les visions de Roslin, (intervention divine) sont des éléments alimentant ce fanatisme . C'est un paradoxe, une incompréhension logique qui là se résume à la maxime, "les voies de Dieu sont impénétrables" c'est là aussi qu'à vouloir faire une réduction à cette divinité et sans avoir un principe cohérent de ces actions posent problème.
On peut intellectualiser autant que possible la chose, on est dans un cercle paradoxal impossible à briser de part le fait qu'il n'y a pas de penséés cohérentes de cette divinité. Et là oui je serai d'accord avec l'analogie mettant le staff en tant que cette force divine car justement on voit qu'il n'y a pas de cohérence interne à celle-ci. Et c'est quand même dommageable sur les perspectives du téléspectateur.
Le téléspectateur aime réfléchir, se questionner mais dès le moment où on le mène à une impasse intellectuelle par défaut là on dépasse le cadre de la réflexion.