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c'était si impossible de formuler une phrase du style "Tu voulais pas dire merveilleux au lieu de fantastique ?" ça aurait été une humilité insupportable pour ton ego ?
Dans la mesure où tout cela venait d'être dit, oui, ça me gavait que tout de suite après, quelqu'un faisant l'impasse sur tout cela soit si catégorique à qualifier Star Wars de fantastique quand en plus, cela découle d'un argument d'autorité attribué à la presse la plus généraliste et instantanée qui soit, et pas d'une recherche.
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Et non, le sujet c'est La SF en voie de disparition CQFD. Donc je réitères.
Le sujet initial avait déjà coulé depuis quelques jours quand je l'ai ressorti, et comme Promethé a rebondi sur la question des genres, un modo d'ici serait bien mal inspiré de priver ce topic de sa seconde jeunesse alors que c'est la vie normale des forums que de comporter des sujets glissants.
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Occupe-toi de ta santé mentale
Surtout pas, tout deviendrait si triste
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et donc choisi délibérément d'essayer de te tirer une gloire, sur autre chose, merveilleux! Quelle raison d'être !
Je ne suis pas sûr de suivre ton raisonnement (certainement implacable, hein) , mais j'ai lu cette partie de ta contribution, et j'en ai pris note, mais si je n'ai pas quoté, c'est bien que je n'avais rien de pertinent à en dire. Je sais que ça semble improbable, mais ça m'arrive!
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Donc d'un coté vous me sortez que cela date de 1853, et de l'autre des ouvrages qui soit disant en seraient,
mais qui ont été écrits bien avant l'existence du mot , j'ai jamais autant ri devant une telle incohérence, pour ne pas dire absurdité.
A ce titre, tous les récits avec les Dieux Grecs, Romains, Nordiques ou l'Iliade et L'odysée, serait alors de la SF soyons un peu sérieux.
Tu as raison, c'est peu rigoureux, il aurait fallu préciser cela^^
Ces apports les plus anciens ne sont effectivement pas de la SF à proprement parler, puisqu'ils arrivent d'une épistémè différente. Même en tant que prospective futuriste ou méditation sur les possibles, on ne peut pas parler de SF tant que la science dont il est question est fort loin de notre définition actuelle, très peu séparée de la superstition, et le tout intégré dans un système de compréhension du monde radicalement autre.
Personnellement, je propose comme théorie le fait que l'on puisse parler de SF à partir du moment où les murs porteurs de notre science moderne s'imposent en changeant la vision de l'univers et en se séparant pour de bon du mythe et de la tradition. On pourrait donc parler de débuts de la SF à proprement parler avec les oeuvres de la première moitié du dix-huitième siècle, quand Newton fait connaître la loi de gravitation universelle tandis que l'héliocentrisme scientifiquement déterminé triomphe définitivement contre son vieux rival qu'était la croyance géocentrique christianno-artistotélicienne (preuve scientifique en 1728, l'Eglise lâche l'affaire en 1741) . Non seulement le Soleil prend la place au centre de notre espace, mais plus encore, décennie après décennie l'on comprend que le Soleil n'a jamais été autre chose qu'une étoile, et que chaque étoile du ciel est un Soleil du même ordre de taille et d'importance (le Soleil et les (autres) étoiles n'étaient pas de la même famille de corps céleste auparavant) , avec, qui sait, ses propres planètes, que l'on imagine bien vite peuplées (de Fontenelle, 1686) . C'est en fait le temps où l'inspiration venue du Ciel se délite, dans la sphère scientifique, face à la nouvelle démarche expérimentation & démonstration de la science moderne en devenir. Avant cela, et depuis Samosate, il ne s'agirait que de philosophie extrême, même si l'on peut apporter une nuance dans le sens où depuis Copernic, des oeuvres antérieures de peu au triomphe de ce qui va se transformer en science contemporaine, mais malgré tout basées sur ces nouveaux apports encore désapprouvés par la société, peuvent avoir une très forte proximité d'esprit, même si elles sont tombées du mauvais côté de la barrière historique.
Quoi qu'il en soit, les choses se construisent à partir de la matière préexistante. Des connexions avec ces écrits très fondateurs sont légitimes, même si elles traversent des systèmes de pensée antagonistes. Mais tu as raison pour l'abus de langage.
Rétrospectivement, et même si les contours futurs du genre ne sont pas encore délimités, ce que des oeuvres comme celles de Mercier, Sheley, Defontenay, Stevenson... commencent à remplir, c'est bien le creuset de la science-fiction. Même s'il est salutaire de garder une ouverture dans la pensée de l'époque, puisque la SF n'a pas encore conscience d'elle-même, rétrospectivement, on s'y trouve, selon moi.
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As tu lu ces auteurs bien lointains et inconnus pour la plupart ??
Psi de Cassiopé, par exemple, est une sorte de pré-Avatar, consacré à un ecosystème exoplanétaire.^^ Avant 1900^^
Et puis je ne vois pas en quoi une référence telle que le Frankenstein de Shelley, ou encore le monde de Poe, serait obscure...
Par ailleurs, permet-moi de te faire remarquer, CCA, que tout ceci ne change pas notre propos initial : le terme science-fiction a été inventé au dix-neuvième siècle, même de manière isolée, et Amazing Stories l'a déterré en 1927 pour le rendre courant, des années avant le début de la carrière d'Asimov. Il est donc anachronique de prétendre qu'Asimov aurait ignoré se trouver dans le champ de la SF.
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. Et ne se préoccuppait pas vraiment de savoir s'il faisait du fantastique, une satire sociale mais dans un pays imaginaire, pour s'éviter les foudres d'une autorité, (Les fables de LaFontaine seraient parait-il des satires de la vie de son époque déguisé en contes animaliers ), de la SF, des histoires de monstres, de Vampires, ou de magie, ou tout en même temps...
Désolé, mais la séparation clarifiée entre merveilleux et fiction d'inspiration scientifique date des débuts de l'époque moderne. Etre Jules Verne ou être Bram Stoker, ce n'est pas aléatoire. H. G. Wells avait parfaitement conscience d'approfondir le possible scientifique en se tenant éloigné de la magie.
De la même manière, pourquoi Charles Perrault propose son recueil écrit de contes oraux traditionnels dans la décennie 1690, et les frères Grimm, à partir de 1811 (tout cela est rien moins que la naissance de la fantasy) ? Parce que face à l'édification d'un système de pensée scientifique moderne au fonctionnement de plus en plus clair, la tradition orale au champ d'application indéterminé, qui a duré des mythes païens antiques jusqu'à la "mythologie" chrétienne et aux légendes médiévales, quitte une époque où la science n'était pas ce qu'elle était, et se détachait peu de la croyance, pour entrer dans une époque où de plus en plus, elle (la tradition orale des contes et féeries) ne peut plus exister que comme genre fictionnel aux codes spécifiques. Ce passage de l'état oral informel, ambigu quant à sa vraisemblance, à l'état écrit rédigé, assumé comme fictif, et dans lequel la dimension purement scénaristique commence à émerger, est la naissance du merveilleux en tant que tel. Et cela se fait en réaction directe bien qu'inconsciente à une nouvelle science qui change la compréhension de l'univers, et notamment sépare démarche scientifique, inscrite dans le possible, et superstition, qui devient par définition une vue de l'esprit, un genre sans ambiguïté vis-à-vis du réel.
Le merveilleux, tout comme le terreau de prospectives et de perspectives qui donnera plus tard la science-fiction, peuvent émerger simultanément à cette époque en tant que créations, et se séparer l'un de l'autre en tant que genres, parce que des gens comme Newton et Galilée sonnent la fin d'un mode de pensée traditionnel où tout se confond, pour un autre, plus rigoureux.
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Et que la plupart du temps, c'est à postériori, que des genres ont émergés de l'ensemble de la production littéraire ou que des auteurs se sont spécialisés dans un genre.
Tu le démontrais toi-même, cela n'est vrai que pour les titres -très- précurseurs. A partir du moment où Amazing Stories, qui domine alors le marché en question, en fait un slogan, il est impossible de dire que la grande majorité des auteurs n'ont pas conscience de s'axer sur la SF, sur le merveilleux, et/ou sur le fantastique (qui donc peut exister indépendamment, mais aussi s'appliquer au merveilleux ou à la SF) .
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Votre définition n'est donc pas plus juste à ce titre que celle que je donne... Une déconnection totale de notre monde réel actuel. Et toujours très loin dans le futur. Et le plus souvent, pas directement rattaché à la Terre, voir même la Terre n'est pas évoquée, ou alors comme le lointain berceau des humains.
Si, elle est structurellement plus juste, car la Terre en soi n'est pas un concept autonome mais un élément de scénario, voire de décor, tout à fait circonstanciel. Historiquement plus juste, également, car, Wells, qui a inventé ou approfondi la majorité des concepts de la SF -invasion alien, voyage dans le temps, guerre futuriste, exploration des autres mondes, sciences génétiques et physiologiques, accidents scientifiques extrêmes...- a localisé le plus clair de sa bibliographie sur Terre, et il n'y a ni les raisons ni les moyens pour faire de tout cela un autre genre. De même que depuis Metropolis, de très larges pans de ce qui a fondé la SF au cinéma est "terrestre".