Je poste juste un petit coup de gueule qui sert à rien, mais dont le but est de me faire du bien.
Je viens de voir la saison 2 des chroniques de Sarah Connor, et j'accroche de plus en plus à la série, même si j'étais réticent au début à l'idée d'une série sur le monde de Terminator.
Et j'apprends que comme à chaque fois que j'accroche à une série, elle est supprimée, faute à cette fichue ménagère de plus de 50ans qui ne veut que de la guimauve de dégénérée dans son fichu poste de TV.
On a entendu beaucoup de négatif à propos de cette série, malheureusement mise à mort par la Fox faute d'audience suffisante aux Etats-Unis. Ce simple fait illustre la qualité de la série : trop riche et trop compliquée pour un public habitué aux foutaises qu'il ingurgite chaque jours dans son poste de télévision, la saison 2 des "Sarah Connor Chronicles" exploite avec un talent manifeste toute la mystique du Terminator de James Cameron.
Déjà, les scénaristes se sont montrés capables de jongler avec les époques et les contraintes posées par les trois premiers films, ce qui n'était pas une mince affaire.
Ensuite, ces mêmes scénaristes ont exploré de nombreuses pistes laissées vierges par les films faute de temps. La première d'entre elles, qu'on trouve déjà chez Isaac Asimov dans le cycle des robots (années 1950 !), c'est la cohabitation humains-robots et les conséquences de celle-ci. Ainsi, Sarah Connor contrainte, malgré elle, de respecter (tout en se méfiant) Cameron...Derek Reese, soumis lui aussi à l'obligation d'inclure le beau Terminator dans son mode de fonctionnement au quotidien, voire même - horreur ! - de lui faire confiance. Et que dire de John Connor, qui développe un sentiment proche de l'amour pour Cameron, et qui se demande dans quelle mesure Cameron elle-même, influencée par sa fréquentation permanente avec des humains, ne commencerait pas à éprouver des "sentiments", fussent-ils électroniques...On se prend à imaginer ce qu'aurait pu donner un thème aussi riche s'il avait été exploité par un cinéaste libéré des contraintes stupides des studios de Hollywood.
En second lieu, on trouve bien sûr le traitement des paradoxes temporels, mais abordés sous un angle assez original. Contrairement à ce qui est proposé dans "Fréquence Interdite" (Hoblit 2000), les personnages qui sont soumis à de tels paradoxes n'ont pas les deux types de souvenirs en même temps. De fait, cela produit des situations (dialogues, confrontations, actes) extrêmement intéressants, d'autant plus intrigants qu'ils se déroulent sous l'oeil froid de Cameron - seul personnage à tout savoir, eu égard à son "passé" (i.e. son futur sous l'autorité de John Connor, pendant la guerre contre les machines). Passionnant !
Après, il y a l'humour, toujours discret, toujours juste. Cameron apprend à vivre au milieu des humains, et certaines scènes n'ont rien à envier à la bêtise rigoureuse du T-800 venu protéger John Connor dans "Judgment Day" (un certain "Merci de votre coopération" aurait du rester dans les annales !!).
Ensuite, les acteurs sont très, très bons. Particulièrement Thomas Dekker (John) et Garret Dilahunt (absolument terrifiant). La mise en scène est inventive, riche de trouvailles et de plans impossibles. De nombreux épisodes sont réalisés avec une qualité proche de celle d'un long métrage de bonne facture. Les effets spéciaux sont discrets et servent toujours l'histoire - ils ne sont jamais gratuits.
Bref, cette série est un must pour tous les amateurs de Terminators tel que moi, et ça malgré quelques épisodes un peu moins bon en milieu de saison.
Pourquoi toutes les séries bien sont condamnée à être supprimée ?
