3x20 Instinct maternel
Ma note :
16/20
Cet épisode est crucial, et assez bien placé en fin de saison selon moi. Quand je l'ai vu la première fois, je l'avais trouvé lent et surréaliste. Mais avec le recul, quand je comprend l'importance prédominante de la trame sur les Anciens et l'Ascension, je réalise à quel point cet épisode est important. Le point de départ de tout un axe scénaristique, qui rejoindra les deux séries dérivées
Atlantis et
Universe. En vérité, cet épisode est rempli de révélations adroitement négociées, présentant une nouvelle mythologie, sans trop nous en dévoiler. En outre, les personnages ont encore le droit à de petites touches de caractérisation bien trouvées.
Le côté spirituel de l'épisode est bien retranscrit, les réflexions sur l'illumination, propres à toutes les grandes religions, collent parfaitement avec le sujet et l'univers de
Stargate. La musique de Goldsmith est ici l'une des plus belles de la saison, tantôt zen, tantôt angoissante. Les paysages, les décors intérieurs, et les images de synthèses sont somptueux. Brat'ac est très touchant quand il explique qu'il n'est pas prêt à mourir, et Daniel entreprend le début d'un parcours initiatique qui l'ouvre aux enseignements d'Oma, et qui le poussera à se spécialiser dans la philosophie des Anciens. Il y a peu d'action, le plus souvent figée, mais l'humour est bien présent grâce à Jack O'Neill et ses sarcasmes.
Le pré-générique est court mais efficace. Brat'ac apprend à Teal'c, et le reste de l'équipe, qu'Apophis est vivant et sur le trône de Sokar, ce qui est suffisant pour piquer notre curiosité. Puis, l'épisode est clairement divisé en deux partie. Une première partie aventurière, pleine de mystère et de suspense sur Kheb et ses légendes (Osiris, Seth), agrémentée de quelques squelettes carbonisés qui m'avaient frappé quand j'étais plus jeune. Et une seconde partie toute aussi intrigante, au rythme plus lent, quand Daniel et les siens découvrent le temple dans la vallée.
Ce qui est bien ici, c'est les réactions de chacun face à la possibilité d'un éveil spirituel, qui ferait aboutir notre corps à un état de conscience supérieure. Carter et son scepticisme se refusent d'emblée à cette idée, qui se dérobe à des lois de la physique qu'elle porte en haute estime. On pouvait déjà deviner sa réaction. Daniel, curieux comme à son habitude, se montre très naïf dans cet épisode. Brat'ac, plein de sagesse, est celui qui intercepte le mieux les métaphores du gardien du temple, mais il garde la tête sur les épaules. Teal'c reste de marbre et ne donne pas son avis sur la question, ne parlant que quand c'est nécessaire. Enfin, Jack, impatient et terre-à-terre, est le plus drôle dans cet épisode, et aussi le plus proche du téléspectateur. Il ne décrypte pas les messages philosophiques du moine et y répond avec des répliques à hurler de rire.
Cet épisode comporte tout de même quelques défauts. D'abord, le téléspectateur lambda qui découvre la série ne comprendra pas tout de suite l'importance de cet épisode, et pourra s'y ennuyer. Ensuite, l'occasion est manquée de remettre Apophis en personne en scène. De plus, le face à face final avec les Jaffas d'Apophis est figé, prévisible et peu crédible. L'intrigue sur l'enfant Harciesis se retrouve expédiée par la découverte d'Oma et ses pouvoirs, comme si les scénaristes ne savaient plus quoi en faire (même si l'épisode
4x17 Pouvoir absolu reviendra conclure sur cet enfant). Enfin, Oma Desala, personnage qui s'avèrera crucial dans la série, me paraît bien timide pour sa première apparition !