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[FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 23 sept. 2011, 21:24
par AuBe in Arcadia
Et bien voilà.
Tout d'abord, je l'avoue, la présente démarche n'a qu'un but bassement marketing. J'ai écrit une fic, j'en ai fait deux tomes, je les ai bouclés en six ans et des brouettes et si je viens vous les présenter ici, c'est uniquement pour essayer d'attraper de nouveaux lecteurs. Mais bon, après tout le but d'une fic, c'est d'être lu, et un peu de publicité supplémentaire ne fait pas de mal. ^^
Enfin bref.
Figurez-vous que j'écris de l'Albator. Bon, vous allez me dire "certes, mais ce n'est pas le sujet principal du coin", auquel cas je répondrai que je crossoverise (et aussi que je crée de nouveaux verbes, oui, tout à fait).

Ceci est donc un crossover Albator/Stargate. Sans fausse modestie, je pense avoir le monopole du créneau, et maintenant que j'ai fait découvrir Stargate aux gens qui lisent Albator, je me suis dit que ce serait une bonne idée de faire découvrir Albator aux gens qui lisent Stargate... Je vous épargnerai cependant les notes liminaires (qui listent les personnages) et le glossaire goa'uld pour entrer directement dans le vif du sujet.

Sur ce, bonne lecture.

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STARGATE ARCADIA


Auteur : AuBe
Date : 2005 - 2011
Genre : action, aventure, crossover.
Rating : tous publics. Parfois PG, vaguement.
Saison : le premier tome a lieu pendant la saison 7 de SG-1, le second, pendant la saison 10.
Spoilers : vaguement également.

Note en passant : comme indiqué plus haut, Stargate Arcadia est avant tout un crossover, entre Stargate SG-1 et l'univers du capitaine Harlock, plus connu sous le nom d'Albator sous nos lattitudes. Son scénario découle donc naturellement des contraintes induites par le fait de mêler deux univers que n'importe quelle personne sensée qualifierait d'"incompatibles". Néanmoins, il est pensé pour pouvoir s'insérer parfaitement dans chacune des deux séries. Je suis assez maniaque quand il s'agit de respecter le canon, donc ne vous attendez pas à l'apparition d'un univers alternatif. En d'autres termes, une fois que l'histoire est terminée, on peut tout à fait reprendre le cours normal de la saison...

Disclaimers : cet ouvrage se classifie dans la catégorie « fanfiction » ; les univers et personnages des différentes œuvres qui y sont évoqués sont la propriété de leurs créateurs et producteurs respectifs. Ils sont utilisés ici uniquement à des fins de divertissement et l'auteur n'en retire aucun profit.
Le scénario reste propriété exclusive de l’auteur.

Image

Et un petit édit pour les impatients qui passeraient par ici : la version intégrale du tome 1 en format pdf. Sur ce site, dans la partie fanfics, on y trouve aussi l'intégrale du tome 2 et quatre one-shots annexes.
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Prélude

Le feu gagnait de toutes part. La ville n’était plus qu’un immense brasier, que tentaient de fuir quelques rares survivants. Mais ceux-ci devaient bientôt découvrir que l’enfer était partout. La forêt brûlait. Les lacs et rivières se transformaient en vapeur. Aveuglés, les vêtements et la peau en flammes, ceux qui étaient restés à l’air libre ne survécurent pas plus de quelques minutes. Les autres, qui avaient pu gagner un abri à temps, furent contraints de rester terrés et connurent la peur, l’obscurité et les privations. Toute tentative pour sortir se soldait par la mort. La loi du plus fort régnait sous terre, et l’on se battit pour les derniers vivres, les dernières gouttes d’eau.
Car le soleil était devenu fou.
Naguère, sa chaleur et sa lumière avaient permis à la vie de naître sur cette planète, végétale d’abord, puis animale et enfin, intelligente. Ses habitants avaient grandi, s’étaient développés, avaient créé nombre de cultures, toutes différentes, toutes originales. Ils avaient été envahis, avaient été vaincus et colonisés, puis s’étaient rebellés, attendant leur heure dans l’ombre.
Et maintenant, ils allaient disparaître, détruits par leur propre soleil.
Les derniers foyers de vie s’éteignirent.
Au sein de l’escadre qui s’éloignait du système planétaire, un vaisseau s’attarda un moment pour larguer une sonde automatique. Son commandant observait le monde qu’il venait de quitter. L’étoile brûlerait tout. Rien ne subsisterait que les cicatrices d’une catastrophe planétaire.
Et lorsque la vie reprendrait enfin ses droits, toutes les traces auraient disparu, et ce drame sombrerait dans l’oubli.
Du moins, il l’espérait.
Car si ce qui dormait aux tréfonds de ce monde s’éveillait à nouveau, ce ne serait pas seulement cette planète, mais l’ensemble des systèmes solaires qui seraient menacés…
Il n’y aurait aucun refuge possible. Ce serait une réaction en chaîne, qui se répandrait dans la galaxie. Tout serait balayé…
Toutes les étoiles…

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 24 sept. 2011, 11:23
par AuBe in Arcadia
Tiens, si je postais plutôt en suivant la chronologie ?
Ce qui suit a donc été écrit bien après le tome 1, et est inclus dans un recueil annexe. L'action se déroule cependant juste avant l'introduction, c'est pourquoi je le poste maintenant.
Et je ne traduis pas le goa'uld, mais les mots qui apparaissent ici sont censés vouloir dire quelque chose de cohérent...

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Interlude

LES CHRONIQUES DE STARGATE ARCADIA
IV – MISSION DE ROUTINE



Disclaimers : la base sous la montagne, sa porte circulaire, son vortex bleu et ses équipes d'exploration en goguette appartiennent à la MGM, de même que Jaffas, Goa'ulds et autres peuplades pittoresques mais néanmoins anglophones.

Note de l'auteur : ceci est un one-shot prenant place juste avant le début de Stargate Arcadia 1. Une introduction de l'introduction, en quelque sorte. Par conséquent, il n'y aura aucune allusion à un quelconque pirate de l'espace ni à son vaisseau vert plein de canons.
D'autre part, j'assume totalement toutes les incohérences scénaristiques qui empêchent un raccord parfait avec le premier Stargate Arcadia, et qui concernent notamment Daniel Jackson, des Jaffas, un avant poste et une manœuvre d'exfiltration.


--- Attention, présence d'une planète génératrice de voyages temporels incontrôlés ---


o-o-o-o-o-o

– Vous voulez bien me passer le pinceau, Jack ?

Le colonel Jack O'Neill fit mine de ne pas entendre. Il trouvait beaucoup plus amusant de profiter du spectacle de son coéquipier se contorsionnant pour réussir à la fois à décalquer les motifs d'un mur sur une feuille de papier, consulter un bouquin tout écorné, prendre des notes, filmer et épousseter la terre qui s'était infiltrée dans les fissures en quelques dizaines de siècles d'abandon. Daniel Jackson se montrait toujours très passionné lorsqu'il s'agissait d'étudier de vieilles pierres.

– Jack…

Et il se montrait toujours très irritable lorsqu'on le taquinait à ce sujet.
O'Neill hésita à le faire languir davantage, mais il se dit finalement que la confrontation verbale serait plus à même de lutter contre son ennui.

– J'ai beau chercher, je ne vois pas en quoi ce mur est différent d'un autre mur, ni pourquoi il vous fascine autant, déclara O'Neill d'un ton soigneusement blasé tandis qu'il tendait le pinceau à l'archéologue.
– Mais… Bon sang, Jack, vous ne comprenez pas ? s'enflamma Daniel. Ces symboles présentent une similitude évidente avec l'écriture asgard ! C'est une découverte capitale !
– Oh, allez… Encore une planète qui a été sous influence alien et dont les habitants ont gravé les légendes sur un mur.

Le colonel se servit du pinceau pour pointer des symboles au hasard, sans se soucier du regard furibond de son interlocuteur.

– Des petits dieux gris… venus du ciel… dans un chariot doré… nous ont appris… à cultiver… les patates.
– Pff, n'importe quoi.

Daniel récupéra son pinceau d'un geste sec et entreprit de nettoyer une fissure – ou un symbole gravé, Jack était incapable de faire la différence.

– Je reste persuadé que ce texte contient des informations susceptibles de nous aider, grommela l'archéologue.
– Vous voulez dire, autant que votre tablette d'argile qui nous a détaillé la façon de lutter contre la peste des champignons, ou comme ce vase verdâtre et son ode à l'amour ? persifla le colonel.

Mais Daniel ne répondit pas au sarcasme et se contenta de hausser les épaules avant de retourner à son précieux mur. Le colonel grogna. Zut, ce n'était même pas drôle. Si l'archéologue ne réagissait plus à ses provocations, comment allait-il s'occuper ?
Le colonel passa les cinq minutes suivantes à déambuler le long des murs couverts de symboles en soupirant. L'édifice était trop commun pour être intéressant – une énième édition d'un des innombrables temples qu'ils avaient visités lors de leurs explorations – et la planète elle-même était dépourvue de la moindre originalité : une porte des étoiles, une forêt, une ville en ruines…
O'Neill secoua la tête, amusé malgré lui. Quand donc avait-il commencé à considérer les voyages interplanétaires comme banals ?

– Daniel, je sors ! annonça-t-il. Vous allez pouvoir vous débrouiller tout seul ?
– Mmh…

L'archéologue ne lui accorda pas un regard, trop occupé à trier des gravats pour y retrouver un morceau de fresque manquant. O'Neill sourit. Sacré Daniel et ses civilisations disparues ! Alors que bon, tout ce qu'on pouvait en retirer de ces civilisations, en général, c'était qu'elles avaient disparues, justement. Jack était d'avis qu'il fallait plutôt prospecter du côté des civilisations florissantes et technologiquement développées. À condition d'en trouver, bien entendu. Malheureusement, il semblait que cette galaxie comptât beaucoup plus de ruines que de villes encore debout.
Le colonel balaya ces pensées d'un geste. Bah, en attendant de trouver une arme miracle, autant en profiter pour prendre le soleil.

– Alors Carter, quoi de neuf ?
– Oh, rien de bien passionnant, mon colonel, répondit l'intéressée.

Le major Samantha Carter avait déployé son matériel scientifique sur le fronton du temple. Le soleil tapait dur, et la jeune femme blonde avait entrouvert son treillis militaire plus que de coutume, offrant au colonel un aperçu sur un t-shirt moulant et des courbes prometteuses. Le major ne lui laissa cependant pas le temps d'approfondir son examen.

– Les instruments de mesure ont confirmé les enregistrements du MALP, reprit-elle en se redressant. Néanmoins l'analyse spectrale me fait pencher en faveur d'une anomalie d'ordre géologique.

La scientifique fourra une bande de papier entre les mains du colonel.

– Oui, en effet. C'est… évident, fit celui-ci.
– Vous le tenez à l'envers, mon colonel, sourit Carter.
– Ah.

Jack pencha la tête, mais ce truc était tout aussi incompréhensible quel que soit le sens dans lequel il le prenait. De toute façon, il n'était pas venu pour déchiffrer les résultats d'un appareil dont il ignorait la finalité. Il tritura le morceau de papier quelques secondes en s'efforçant de lui accorder l'importance qu'il devait mériter, puis il estima qu'il s'était suffisamment intéressé aux mesures de Carter pour justifier sa présence près d'elle et lui rendit son graphique.

– Bon. Hmm. C'est parfait, Carter. Continuez.
– Bien mon colonel.

À présent que les convenances étaient respectées, O'Neill avisa un muret qui ferait un fauteuil tout à fait convenable et s'installa pour lézarder – et profiter de la compagnie de la scientifique.
Bien sûr, il existait un risque non négligeable que Carter se lance dans un exposé scientifique complet, mais il avait depuis longtemps appris à ne plus l'écouter et à apprécier uniquement le son de sa voix.
Et cette petite moue de concentration était vraiment charmante, pensa-t-il.

Il se demandait s'il allait oser une sieste lorsque sa radio s'anima. C'était Teal'c. Le Jaffa était parti reconnaître les alentours.
Mais ce n'était pas l'heure de son rapport.

– Colonel O'Neill, nous avons de la visite.
– J'arrive.

Jack jeta un coup d'œil à son major, qui leva un sourcil interrogatif. Bon, inutile de s'affoler, ils avaient de la visite, certes, mais la situation n'était peut-être pas catastrophique.
Cependant, dans cette zone à dominante goa'uld, les chances de visites amicales avoisinaient le néant. Le repli s'imposait.

– Remballez votre matériel, Carter, il y a des invités.

Il attrapa son arme et fit un rapide inventaire de ses munitions.

– Et prévenez Daniel, termina-t-il avant de s'éloigner vers la porte des étoiles. Je rejoins Teal'c pour estimer le degré de la menace.
– À vos ordres.

Le Jaffa s'était posté sur un surplomb rocheux, d'où il pouvait surveiller à la fois le chemin menant à la porte des étoiles et les abords de la ville en ruines.

– Deux escouades jaffas complètes viennent de franchir la porte, colonel O'Neill, annonça Teal'c dès que le colonel arriva à sa hauteur. Elles se sont dirigées à l'opposé de notre position.
– Une chance ! fit Jack. Nous devrions pouvoir les contourner sans trop de problèmes. Je suppose qu'ils ont laissé des sentinelles près de la porte ?
– En effet colonel. J'ai compté six gardes, il sera facile de les prendre par surprise. Mais ce n'est pas le plus grave.

Teal'c fit un geste du bras pour ponctuer ses propos : à l'aplomb de leur position, le chemin bifurquait. L'une des branches – celle que SG-1 avait empruntée – conduisait à la ville. L'autre la contournait par le sud et c'était sur cet embranchement que les Jaffas s'étaient engagés.

– Je les ai suivis jusqu'aux abords d'une clairière, expliquait Teal'c. Leur camp est là-bas. Je n'ai pas pu m'approcher : bien que provisoire, il était fortement défendu. J'estime que plus de cinq escouades y sont déjà établies.

Un martèlement de bottes en rythme les fit se baisser vivement.

– Et d'autres suivent, apparemment, continua O'Neill comme une nouvelle escouade jaffa passait en contrebas.

Il recula prudemment, imité par Teal'c.

– Je ne sais pas ce qu'ils font, mais ils ont l'air de vouloir s'installer en nombre, ajouta le colonel. C'est un miracle qu'ils n'aient pas déjà trouvé le MALP.

Jack saisit sa radio. Miracle ou pas, ça ne servait à rien d'éprouver leur chance trop longtemps. SG-1 n'était pas capable de s'opposer à un tel déploiement de forces – il ne leur restait qu'à prendre congé le plus discrètement possible.

– Gan mo'a ! Kelmek !

Oups. Apparemment, ces Jaffas, d'où qu'ils viennent et quels qu'ils soient, n'avaient pas tardé à envoyer des éclaireurs alentours. O'Neill se morigéna : Teal'c et lui s'étaient fait prendre à revers comme des bleus !
Le colonel réagit d'instinct en lâchant une rafale au jugé avant de plonger à l'abri d'une souche. Il entraperçut Teal'c faire de même. En face, le Jaffa qui les avait interpelé s'était effondré, mais des cris, et bientôt des tirs, étouffèrent tout espoir que ce garde eût pu se balader seul.
Autant dire que pour la discrétion, c'était raté.

– Carter, nous sommes attaqués ! cria Jack dans sa radio par dessus le crépitement des armes. Repliez-vous immédiatement à la porte des étoiles !

Il évalua rapidement la situation : au vu de la fréquence des tirs qu'ils essuyaient, il devait bien y avoir une dizaine de Jaffas, un peu plus bas, mais qui étaient heureusement désavantagés par le relief. Tant que leurs adversaires n'étaient pas appuyés par des renforts, Teal'c et lui devraient pouvoir tenir leur position sans grandes difficultés – du moins jusqu'à ce que le reste de SG-1 les ait rejoints. O'Neill visualisa mentalement la distance que ses deux équipiers avaient à parcourir… Bon, il ne faudrait pas qu'ils traînent trop quand même.
Il fit signe à Teal'c, qui était mieux placé que lui pour avoir l'œil sur le chemin venant de la ville en ruines..

– Prévenez-moi dès que vous voyez arriver Carter et Daniel ! fit-il. En attendant, il faut retenir ceux-ci pour assurer notre retraite !
– Entendu, colonel O'Neill.

Imperturbable, le Jaffa continua à ravager les rangs adverses avec sa lance, mais O'Neill savait qu'il pouvait lui faire confiance. Teal'c était bien plus efficace que lui pour à la fois guetter un point dans son dos et viser des ennemis sur l'avant : à la seconde où les autres membres de l'équipe seraient en vue, il l'avertirait.
Comme dans tout combat, le temps sembla s'écouler au ralenti. Le colonel savait d'expérience que sa perception temporelle était faussée, et plutôt que d'estimer les minutes qui restaient avant que son équipe soit au complet, il gradua le temps, comme à son habitude, en nombre de chargeurs vidés.
Il en était à son quatrième lorsque Teal'c l'appela.

– O'Neill ! Le major Carter et Daniel Jackson approchent !

Le colonel leva le pouce pour indiquer qu'il avait entendu, puis activa sa radio.

– Carter, on est juste au-dessus de vous. Poursuivez vers la porte, on vous couvre !

Jack vida ce qui restait de son chargeur, puis, pour faire bonne mesure, lança une grenade en direction des positions estimées des Jaffas. Un hurlement de douleur lui indiqua qu'il avait fait mouche.

– Ça devrait les retarder un peu, glissa-t-il à Teal'c. Ne traînons pas !

Les deux hommes se mirent à courir.

À l'ouvert de l'espace dégagé au milieu duquel se dressait la porte des étoiles, Carter se débarrassait de deux gardes jaffas tandis que Daniel sprintait vers le DHD afin d'entrer les coordonnées de la Terre.
Derrière eux, des éclats de voix leur signifièrent que les Jaffas s'étaient remis de l'explosion de la grenade. Il ne fallait plus s'attarder dans les parages.

– À la porte, Carter ! Vite ! lança O'Neill sans ralentir lorsqu'il arriva à hauteur de la scientifique.

Le colonel assura leur retraite en vidant un nouveau chargeur – son avant-dernier – et accueillit avec soulagement le bruit de l'ouverture du vortex.

– Envoyez le code et traversez ! cria-t-il.

Il balaya la lisière de la forêt d'une dernière rafale puis rejoignit la porte en zigzaguant. Daniel et Carter traversaient déjà le vortex ; Teal'c le couvrait de sa lance.
Les tirs adverses, encore mal ajustés mais de plus en plus nourris, l'encadrèrent. Quelques uns touchèrent l'anneau métallique de la porte, lequel lâcha des étincelles de protestation.

– Allez-y, Teal'c !

Le Jaffa opina avant de franchir le vortex à son tour.
Jack rejoignit les trois marches qui menaient à la porte en quelques enjambées, et se jeta par réflexe sur le côté pour éviter un tir de lance qui frappa la porte des étoiles de plein fouet.

Puis il plongea à travers la surface aqueuse.

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 24 sept. 2011, 22:11
par AuBe in Arcadia
Ne cherchez pas, le nom d'Albator n'apparaitra pas, tout simplement parce qu'à l'époque, j'avais choisi la VO.
(et plus je lis ce texte, plus je me dis que ça se voit, qu'il a plus de six ans...)

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STARGATE ARCADIA 1 - Toutes les étoiles
Introduction



– Déviez toute la puissance disponible vers les boucliers ! Branchez les générateurs auxiliaires ! Attention, ça va secouer !
– Capitaine ! Une nouvelle escadrille ennemie vient de sortir de l’hyperespace au deux huit huit. Ils ont ouvert le feu !
– Nous ne tiendrons jamais ! Capitaine, il faut rompre le combat !

Harlock hésita. Ce n’était pas dans ses habitudes de se soustraire à ses adversaires. Il adressa un regard interrogatif à son second, l’ingénieur qui avait conçu son vaisseau. Celui-ci répondit par un geste circulaire englobant la passerelle… Plusieurs consoles brûlaient. Un des artilleurs tentait courageusement de maîtriser le sinistre, mais les courts-circuits se déclenchaient de toutes parts. La situation n’était pas plus brillante ailleurs dans le vaisseau…
Il lui était impossible de se cacher l’ampleur des dégâts.

– On se replie ! Tochiro, prépare une rentrée dans l’hyperespace en urgence !
– Impossible ! Nous nous trouvons en bordure d’une zone interdite à la navigation warp ! Si l’Arcadia se dématérialise ici, nous risquons d’exploser !
– Nous serons détruits de toute manière si nous restons plus longtemps. Les armes sont inopérantes et les boucliers vont lâcher au prochain impact.
– Comme tu veux… Je calcule les paramètres… Tous systèmes parés pour le saut !
– Enclenchez la navigation warp !

Le vaisseau pirate s’évanouit dans le néant, laissant sur place les escadrilles qui l’assaillaient.

o-o-o-o-o-o

– Activation de la porte des étoiles non programmée !

Le général Hammond entra dans la salle de contrôle en effervescence. La base souterraine retentissait des alarmes de combat. En contrebas, derrière les vitres blindées, une équipe de renfort se positionnait avec célérité devant l’immense anneau, pour l’instant scellé par un iris métallique.

– Au rapport !
– C’est SG-1, mon général. Code d’urgence.
– Ouvrez l’iris !

Des tirs fusèrent aussitôt par le vortex, obligeant les soldats à reculer. Dans la salle de contrôle, la situation était tendue, comme chaque fois que la routine était interrompue.
Qui savait quel ennemi pouvait tout à coup surgir…
Une série de voyants s’alluma au-dessus d’une console technique. Le sergent en poste à la console voisine consulta fébrilement les lignes de programme qui s’affichaient.

– Surcharge anormale de la porte ! Le vortex devient instable, nous n’allons pas pouvoir le contenir !
– Ne fermez pas la porte ! répliqua le général. Pas avant d’avoir récupéré SG-1 !

Dans la salle d’embarquement, la porte des étoiles était toujours ouverte, mais nul ne l’avait encore franchie. Les tirs avaient cessé. Les soldats raffermirent leur prise sur leurs armes, et attendirent.

o-o-o-o-o-o

Le saut se passait mal.
Harlock tentait de faire face au chaos. Après la dématérialisation, le vaisseau s’était arrêté, si tant est qu’une telle notion soit concevable dans la dimension warp. Comme si quelque chose l’empêchait de progresser en hyperespace.

– Tochiro ! Pourquoi l’Arcadia n’est-elle pas encore sortie de l’hyperespace ?

Peine perdue. Le temps et l’espace semblaient se tordre. Le capitaine percevait des bribes de cris, des explosions, il entendit même sa propre voix. Sur la passerelle, les mouvements apparaissaient saccadés, décorrellés. Il perçut plus qu’il ne vit la décharge énergétique traverser la paroi tribord et se diriger vers la console radar et son opérateur…
Ou plutôt son opératrice…

– Kei !

Harlock bondit vers la jeune femme. Il avait l’impression d’évoluer dans de la mélasse. Le flux d’énergie s’étirait à travers la passerelle comme un long serpent lumineux.

– Kei ! Prends garde !

Le capitaine agrippa le bras de Kei au moment même où le flux les atteignait… Tous les deux furent happés dans la lumière.

o-o-o-o-o-o

Le général Hammond faisait les cent pas derrière les consoles de contrôle.

– Sergent ! Avez-vous des nouvelles de SG-1 ?
– Toujours rien mon général, je crois que…

Le vortex explosa.
C’est du moins ce que ressentirent les témoins de la scène. La salle d’embarquement toute entière était chargée d’électricité. Le pourtour de l’anneau était entouré d’arcs électriques. Le vortex ondula, et ce fut comme si une deuxième porte s’ouvrait au-dessus de la première.
Les soldats en protection furent plaqués au sol par le souffle. En salle de contrôle, un des moniteurs lâcha une gerbe d’étincelles, jetant son opérateur au sol.

Quatre corps furent projetés par la porte. Le général pressa furieusement le bouton de l’intercom.

– Urgence médicale en salle d’embarquement !

Les portes d’accès s’ouvrirent presque aussitôt pour laisser passer les brancardiers. Les membres de l’équipe SG-1 gisaient inconscients sur le sol.

L’onde de choc de l’explosion s’était propagée à tous les niveaux du SG-C. Au pied de l’anneau, la rampe d’embarquement métallique vibrait. La porte des étoiles elle-même faisait entendre des craquements de mauvais augure et le vortex paraissait… inhabituel. Tous les écrans de contrôle s’affolaient.

– Mon général ! Une nouvelle vague d’énergie arrive par la porte !
– Évacuez la salle d’embarquement ! ordonna le général. Et fermez l’iris !
– Impossible, mon général, fit le sergent après avoir tapé plusieurs lignes de code sur son clavier. Plus aucune commande ne répond !
– Alors fermez les volets ! Verrouillez les portes étanches ! Coupez toutes les alimentations de la porte !

Les épais volets n’étaient qu’à moitié baissés quand le vortex explosa pour la deuxième fois. Une lueur aveuglante se répandit dans la salle de contrôle, éblouissant ses occupants. Des éclairs coururent le long des ordinateurs, qui s’éteignirent. Des crépitements se firent entendre ici et là, et une odeur de circuits brûlés se dégagea de certaines consoles.
Puis ce fut le silence.

o-o-o-o-o-o

L’Arcadia était sortie brutalement de l’hyperespace. Sur la passerelle, le professeur Tochiro Oyama s’employait à évaluer les dégâts. Le vaisseau fonctionnait avec les générateurs de secours et était plongé dans la pénombre. Seule la console du navigateur fonctionnait encore sur ses batteries. Heureusement, la structure externe avait tenu, et l’ordinateur principal n’était même pas endommagé. Il suffirait de changer les cristaux des générateurs pour que le vaisseau soit à nouveau opérationnel. Un petit passage sur les docks de leur station spatiale et il serait comme neuf.
Tochiro s’inquiétait davantage de l’étrange phénomène énergétique qui les avait forcés à sortir de l’hyperespace à plusieurs parsecs de la destination qu’il avait programmée. Les enregistrements des senseurs étaient complètement aberrants.
Les lumières revinrent. Les consoles se rallumèrent.
Le chef machine avait réussi à reconnecter les générateurs : il allait enfin pouvoir calculer leur position avec précision.

Tout en surveillant attentivement la réinitialisation des systèmes de combat, Tochiro écouta d’une oreille les rapports d’avarie qui commençaient à arriver de tous les secteurs. Apparemment, les dommages étaient facilement réparables et les blessés peu nombreux.
Plus de peur que de mal, une fois de plus. Harlock allait vouloir repartir de suite pour en finir avec cette flotte.

Moi qui espérais quelques jours de vacances…


Le professeur se retourna brusquement. Cela faisait maintenant plusieurs minutes que l’Arcadia naviguait en espace normal, et le capitaine ne s’était pas encore manifesté. Le fauteuil de commandement était vide…

– Où est le capitaine ?

Sabu, l’opérateur radar, parcourait la passerelle avec anxiété.

– Où est Mademoiselle Kei ?

Tous les membres d’équipage interrompirent leurs activités. Tochiro lança un balayage global des senseurs sur l’ensemble du vaisseau et consulta son écran. Après quelques secondes, il recommença…
Les deux résultats étaient identiques : il manquait deux personnes à bord…

o-o-o-o-o-o

Une équipe médicale entra dans la salle de contrôle. Le docteur Janet Frasier se dirigea vers le général.

– SG-1 a été pris en charge par l’infirmerie, mon général. Ils n’ont apparemment que des contusions, mais je préfère leur faire des examens complémentaires.
– Vous avez eu raison, répondit Hammond.

Il fit du regard le tour de la salle.

– Je crois que personne n’a besoin de vos services ici.
– Merci général, mais je vais m’en assurer par moi-même.

Le docteur Frasier s’approcha d’un technicien agenouillé près d’un tableau électrique. Hammond la suivit un instant du regard, puis son attention revint à la porte des étoiles.

– Ouvrez les volets !

Dans quel état pouvait être l’anneau, après une telle décharge ? Le général s’approcha de la vitre. Visiblement, la porte des étoiles était intacte. Des volutes de fumées s’échappaient des câbles. La rampe d’embarquement avait fondu sur près d’un mètre autour de l’anneau.
Hammond cligna des yeux.

– Docteur, venez voir !

Deux humains gisaient au pied de la rampe, et même vus d’ici, ils avaient l’air plutôt mal en point. Un homme et une femme… Ils avaient probablement dû franchir la porte juste derrière SG-1. Mais le général était impatient de savoir comment diable ils avaient fait pour la détraquer de cette façon…

Hammond entendit Frasier manquer une respiration. Elle tourna les talons aussitôt et courut vers l’escalier, emmenant avec elle au passage les deux infirmiers qui finissaient d’examiner le personnel de la salle de contrôle.
Le général l’observa prendre en charge les deux blessés tout en espérant qu'ils s'en tireraient, malgré leur état.

Les portes se refermèrent derrière les deux civières. Hammond laissa échapper un soupir. Il passerait à l’infirmerie dès qu’il aurait reçu les comptes-rendus de tous les niveaux du SG-C.
À l’étage inférieur, les soldats remettaient la salle d’embarquement en ordre. Un ingénieur et son assistante examinaient l’anneau au moyen d’un appareil que le général ne put identifier de sa position. Il avait encore quatre équipes sur le terrain, sans compter tout le personnel du site Alpha. Et tant que les essais du Prométhée n’étaient pas terminés, la porte des étoiles restait pour les Terriens le meilleur moyen de traverser l’espace…

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 01 oct. 2011, 21:26
par AuBe in Arcadia
Oui, je poste de façon aléatoire, et alors ?
Par ailleurs, merci d'excuser le style. Je débutais, et je n'ai pas envie de tout réécrire même s'il y a eu depuis de subtiles modifications, notamment pour tenter d'éliminer tous ces grmbl d'apartés en italiques (presque tous. Il en reste encore quelques uns).

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Chapitre 1 - Partie 1



Harlock entendait des voix discuter de façon plutôt animée, mais ne parvenait pas à saisir un mot de ce qui se disait. Une chose était sûre, il ne s’agissait d’aucun membre de son équipage. D’aucune personne de sa connaissance, à vrai dire. Quelque chose clochait, mais il avait un tel mal de tête qu’aligner deux idées cohérentes à la suite relevait du défi. Il lui semblait que la flotte entière des Illuminas s’était donnée rendez-vous à l’intérieur de son crâne.
La discussion continuait. Il essaya d’accommoder sa vision, mais ne percevait pour l’instant que des silhouettes floues. La lumière crue des néons le fit renoncer. Il se concentra sur les voix.

– Je ne peux pas établir les causes de leurs blessures avec certitude pour le moment, mon général, énonçait une voix de femme. Tout ce que je peux dire, c’est qu’ils n’ont été blessés par aucune des armes qu’utilisent les Jaffas.
– Peut-être un des grands maîtres est-il en train d’expérimenter une nouvelle arme ? Major Carter, où en êtes-vous de l’analyse des enregistrements ?
– J’ai presque terminé, mon général, répondit une autre femme. Malheureusement, la majorité des données que nous avons pu récupérer sont fragmentaires et inutilisables. Je suis en train de tester un programme de restauration pour essayer d’obtenir quelque chose de cohérent, mais cela risque de prendre du temps.

Harlock cherchait à trouver un sens à cette conversation. La prononciation était étrange, mais les mots pris séparément avaient quelque chose de familier.
Une autre voix prenait part au dialogue.

– Pensez-vous qu’ils vont reprendre conscience bientôt, docteur ?
– Je ne sais pas. Vu le choc qu’ils ont subi, il est impossible de prévoir quand ils sortiront du coma. De toute façon, je leur ai administré un sédatif, qui devrait faire effet pendant encore deux ou trois heures.

Il arrivait presque à comprendre… Si seulement il réussissait à se souvenir…

Réfléchis un peu ! Où as-tu déjà entendu cette langue ?
Non.
Pas entendu… Mais je l’ai déjà lue.


– Jack ! Je crois qu’il se réveille.
– Pas avant deux ou trois heures, docteur ? Vous êtes bien sûre d’avoir utilisé la bonne seringue ?

C’est ça.
De l’anglais ?


Il sentit que les personnes qu’il écoutait parler se rapprochaient. Il voulut bouger les bras, sans succès. Apparemment, des sangles maintenaient ses poignets.

– Pourquoi diable est-il attaché, docteur ? Ne me dites pas qu’il a essayé de se sauver dans son état !
– Je n’ai pas encore les résultats du scanner. Pour ce que nous en savons, c’est peut-être un Goa’uld.
– Si c’est le cas, ce n’est pas avec ça que vous le retiendrez.

On le détachait. Il tenta une nouvelle fois de regarder autour de lui. Il arrivait à mieux voir.
Okay... Il était en présence de formes de vie humanoïdes qui ressemblaient beaucoup à des êtres humains. Mais pourquoi donc s’obstinaient-ils à s’exprimer en anglais ?
Et même en ancien anglais, pour être exact. Il redressa la tête pour leur poser la question, mais la pièce se mit à tourner, et tout devint noir.

o-o-o-o-o-o

Le colonel O’Neill sortit de l’ascenseur en trombe pour se rendre en salle de conférence. S’il en croyait sa montre, la réunion devait être commencée depuis deux bonnes minutes. Au bout de la coursive, il aperçut le professeur Daniel Jackson qui avançait à allure réduite. O’Neill allongea le pas.

– Daniel ! Vous allez être en retard au débriefing !
– Très drôle, Jack, mais si vous pensez aller plus vite que moi avec ceci, je vous les laisse volontiers.

Daniel agita une de ses béquilles pour ponctuer ses propos.

– Allons, Daniel, le taquina le colonel, assez de cynisme. Cette mission ne s’est pas si mal passée en fin de compte.
– Parlez pour vous, répondit le scientifique, qui ne put s’empêcher de sourire.

O’Neill ralentit pour se caler à la vitesse de son ami.

– C’est quand même bête d’échapper à tout un bataillon de Jaffas pour se faire une entorse en passant la porte. Je trouve que ça… hmm… manque de panache.
– Ce n’est pas vous qui devez parcourir tous les niveaux du SG-C à la force des bras !
– Vous exagérez toujours. On ne vous demande pas d’arpenter toute la base, juste d’aller en salle de réunion… Et il vous reste une jambe !

Jack ouvrit la porte de la salle de conférence et laissa passer le blessé. Les autres membres de l’équipe étaient déjà installés. Le docteur Frasier était également présente, ainsi que le général Hammond.

– Puisque nous sommes enfin au complet, fit ce dernier, nous vous écoutons, major.

Le major Samantha Carter, le bras droit en écharpe, se leva et afficha une série de courbes sur l’écran de projection.

– Comme vous pouvez le voir sur ces relevés, mon général, la puissance en surplus reçue par la porte des étoiles est très largement supérieure à tout ce que nous avons pu enregistrer auparavant. En fait, les capteurs montrent que la quantité d’énergie accumulée a augmenté de façon exponentielle dès le moment où le vortex s’est formé. Les condensateurs ont été saturés au bout de quelques secondes seulement. La surcharge s’est ensuite repartie en deux vagues énergétiques qui ont en quelque sorte permis d’évacuer le trop plein.

O’Neill, qui avait perdu le fil de l’exposé de Carter juste après le mot « général », faisait mentalement le bilan de la mission.
SG-1 était parti en reconnaissance sur P4X-48C, une planète de type standard et, d’après les premiers rapports du module d’exploration, inhabitée. L’équipe avait cependant trouvé à quelques kilomètres de l’anneau les vestiges d’une ancienne ville, qui avait dû accueillir il y avait des millénaires une civilisation inconnue. Daniel, quant à lui, avait découvert – et activé – un artefact qui, a posteriori, devait servir d’alarme en cas d’intrusion.
Toujours est-il qu’ils avaient rapidement dû faire face à une escouade de Jaffas plutôt agressifs. Il devait y avoir un QG goa’uld sur cette planète… Peut-être un camp d’entraînement.

Je me demande où ils étaient. On n’avait pourtant détecté aucun signe d’activité.

La manœuvre de repli qui avait suivi s’était parfaitement bien déroulée, malgré la disproportion des forces en présence - ils étaient au moins une centaine là-bas ! Comment avaient-ils fait pour les manquer en arrivant ?

Le colonel sortit de ses pensées pour revenir au débriefing. Tout le monde le fixait.

– Oui ?
– Vous êtes avec nous, mon colonel ? lui demanda Sam Carter.
– Je vous écoute, Carter, continuez…

L’air à moitié convaincu, le major reprit son exposé.

– J’ai effectué plusieurs simulations, mais même toute une armée de Jaffas tirant à pleine puissance sur la porte ne peut expliquer un tel pic d’énergie. Anubis lui-même n’avait pas réussi à atteindre un tel niveau de puissance lorsqu’il avait tenté de faire exploser notre porte. Les calculs réalisés sur les ordinateurs du laboratoire scientifique, et les mesures qui ont été faites au cours des différentes missions montrent que la porte n’est théoriquement pas capable d’emmagasiner tant d’énergie. En fait, le naquadah agirait comme un bouclier pour empêcher trop d’énergie de passer par le vortex, et donc d’arriver au niveau de la porte de sortie.

O’Neill avait réussi à tenir jusque « calculs ». Il se replongea dans ses souvenirs. La traversée du vortex avait été particulièrement désagréable. Il avait le sentiment que le voyage avait duré plus longtemps que d’habitude, et surtout qu’ils avaient croisé « quelque chose ». Il pensa à la sensation d’accélération brutale qu’il avait ressentie. Elle n’avait aucune commune mesure avec celle qu’il avait eue lorsque la porte l’avait expédié en Antarctique avec le major Carter.

Effectivement, tous les Jaffas qu'ils avaient vus ne suffisaient pas à provoquer une explosion comme celle-ci. Le colonel avait regardé les enregistrements des caméras de surveillance, mais rien sur les films ne permettait de déterminer pourquoi la porte s’était comportée aussi anormalement.
Et visiblement, aucun des brillants scientifiques de la base n’en savait davantage.

Carter était en train de terminer son étalage de termes techniques.

– … En résumé, ni la Tok’ra, ni les rebelles jaffas n’ont connaissance d’une arme à aussi forte densité d’énergie. Cependant, il est tout à fait possible qu’il s’agisse d’une expérimentation, et si la porte n’a pas été détruite grâce aux propriétés du naquadah que j’ai mentionnées, plus de quatre-vingt pour cent des cartes mémoires ont grillé, ainsi que les stabilisateurs, le mécanisme de l’iris et la totalité du système de contrôle d’ouverture.
– Dans combien de temps pensez-vous être à nouveau opérationnels ? interrogea Hammond.
– Environ une semaine, mon général, le temps de vérifier tous les circuits.
– Et lorsque nous rouvrirons la porte des étoiles, y-a-t-il un risque pour que ce phénomène se reproduise ?
– Sans informations supplémentaires, reconnut la scientifique, oui.

Daniel Jackson se redressa raidement. En plus de son entorse, il arborait un superbe œil au beurre noir, résultat de sa rencontre musclée avec la rampe métallique. Le professeur avait en outre eu la douloureuse expérience de recevoir un Jaffa lancé à pleine vitesse dans le dos. Teal’c, le quatrième membre de l’équipe SG-1, était en effet originaire de Chulak où il servait Apophis comme primat avant de croiser la route de SG-1.

– Sam, je ne crois pas que les Goa’ulds possèdent la technologie suffisante pour concevoir ce type d’arme, déclara Daniel. Ne peut-on pas trouver une explication plus… naturelle ? Si le vortex avait traversé une supernova, par exemple ?
– Je suis d’accord avec Daniel Jackson, renchérit Teal’c. Si un grand maître possédait une telle puissance, il se serait empressé de l’utiliser contre ses ennemis.
– L’ennui, c’est qu’aucun phénomène spatial connu ne pourrait provoquer ça, répondit Sam. J’ai vérifié.

O’Neill laissa l’archéologue et la scientifique débattre pendant quelques instants de la probabilité d’existence de civilisations avancées ou de corps spatiaux inconnus.

Si un peuple possède réellement une telle technologie, leur combat contre les Goa’uld était gagné...
En tout cas, il ne s’agissait pas des Asgards : il avait personnellement contacté Thor la veille, qui lui avait avoué son ignorance.

Je ne suis même pas sûr qu’ils soient capables de le faire eux-mêmes.

Les Asgards avaient eu l’air de privilégier la thèse de la « catastrophe naturelle spatiale », sans pour autant leur donner de piste de recherche. Ce qui était certain, c’est que Thor avait été véritablement impressionné par les films de l’accident.

Yep. Personne n’avait jamais seulement osé imaginer qu’une porte pourrait s’ouvrir trois fois sur le même vortex.

Le colonel se tourna vers le docteur Frasier, silencieuse depuis le début de la réunion. Il leur restait encore une énigme à résoudre.

– Je ne sais pas si vous avez la même impression que moi, fit-il à la cantonade, mais je trouve que nous n’avançons pas. Peut-être le docteur Frasier a-t-elle des renseignements inédits à nous fournir ?

La discussion s’arrêta.

– Vous pensez que les deux évènements sont liés, colonel ? lui demanda Hammond.
– Je n’en ai aucune idée, mon général. Je constate simplement que la porte des étoiles a une sorte d’éruption d’énergie et qu’au final, on se retrouve avec deux inconnus à l’infirmerie.
– Le fait de passer la porte ne suffit pas à provoquer une surcharge, mon colonel, répondit Carter.
– Je suis convaincu qu’ils n’étaient pas derrière nous quand nous sommes passés. À moins d’être des sprinteurs hors normes et d’être invisibles aux Jaffas, je ne vois pas comment ils auraient pu nous suivre.

Le général Hammond fit signe à Frasier de commencer son exposé. Le docteur sortit une série de radiographies et les disposa sur la table.

– Je crains fort de ne pouvoir qu’ajouter une nouvelle série de questions sans réponses à toutes celles que le major Carter a déjà énoncées, commença-t-elle.

Elle prit la place de Carter au pupitre et remplaça les graphiques scientifiques de l’écran par d’autres courbes tout aussi hermétiques aux yeux du colonel.

– Voici les résultats des tests médicaux de nos deux blessés. Vous pouvez constater qu’il ne s’agit ni de Jaffas, ni de Goa’ulds.
– Donc ils sont humains, l’interrompit O’Neill.
– Si je m’en tenais aux analyses habituelles que nous effectuons pour dépister la présence de larves goa’ulds, je dirais oui sans hésiter, répondit le docteur.
– Mais vous avez fait d’autres analyses, et vous hésitez.
– En effet.
– Pourtant, à première vue, ils ont l’air humain, non ? interrogea Daniel.
– Je n’ai pas dit qu’ils n’étaient pas humains, corrigea Frasier. Cependant, ils possèdent tous les deux des capacités de récupération qui sont à peu près à mi-chemin entre celle d’un humain normal et d’un Jaffa. De plus, les analyses sanguines ont révélé une concentration de toxines bien supérieure au taux acceptable.
– En clair, docteur ? fit O’Neill.
– En clair, mon colonel, répondit le médecin, si vous aviez un taux comparable de toxines dans le sang, je vous donnerais seulement quelques heures à vivre.

Le docteur Frasier fit une pause, le temps de laisser son auditoire assimiler l’information. O’Neill croisa les bras.

– Leur arrivée date de presque quatre jours.
– C’est exact, mon colonel. Vous comprenez maintenant pourquoi j’hésitais à vous donner une réponse franche.

Le général referma le dossier médical qu’il compulsait depuis plusieurs minutes.

– Quelles sont vos hypothèses, docteur ? demanda-t-il.
– Que nous avons affaire à des humains ayant évolué sur une planète possédant des conditions environnementales plus rudes que ce que nous avons rencontré jusqu’à maintenant : en particulier une atmosphère moins riche en oxygène et comportant plus d’agents polluants. Par conséquent, une planète différente de P4X-48C. Mais ce n’est pas le principal problème.
– En effet, approuva le général. Le problème est de découvrir comment ils sont arrivés ici. Et pourquoi.

Le docteur fit un geste d’impuissance.

– Je ne peux guère en dire plus tant qu’ils n’ont pas repris conscience. Mais je rejoins l’avis du colonel O’Neill.
– C’est-à-dire ?
– Il me paraît impossible qu’ils aient pu traverser la porte derrière SG-1. Les blessures qu’ils ont reçues sont trop importantes pour qu’ils aient pu atteindre la porte par eux-mêmes. Leur corps est couvert de brûlures, et quantité de petits vaisseaux sanguins, en particulier au niveau des poumons, ont éclaté. Par ailleurs, j’ai relevé un pourcentage conséquent de cellules qui semblent avoir été soumises au vide. En fait, c’est comme s’ils avaient été soumis à une pression et une accélération très supérieures à ce que peut supporter un corps humain, mais sur une durée suffisamment courte pour que les dommages ne soient pas irrémédiables.

O’Neill réfléchissait à tous les mystères de cette mission.

D’abord, on rencontre des Jaffas, trop de Jaffas, sur une planète isolée sans intérêt et censée être déserte. Ensuite, on se retrouve avec deux humains qui ne peuvent pas avoir traversé la porte depuis P4X-48C.
À moins qu’ils n’aient été envoyés par les Jaffas. Mais dans ce cas, pourquoi auraient-ils été blessés ?


Daniel était apparemment parvenu à la même conclusion de son côté.

– Est-il envisageable, demandait-il, que ce soit des espions envoyés par Anubis ou n’importe quel autre grand maître Goa’uld, et qu’ils aient été blessés pendant le trajet ?
– Rigoureusement impossible, répondit Sam Carter. Comme vous le savez, durant le trajet entre deux portes des étoiles, le corps est déstructuré et voyage sous forme de particules élémentaires. Nous-mêmes avons traversé pendant l’anomalie énergétique, et aucun d’entre nous n’a été affecté.
– Je vous rappelle que vous avez une épaule démise, major, ironisa O’Neill.
– Je voulais dire pendant le voyage dans le vortex, mon colonel, répliqua-t-elle. La surcharge a provoqué cette accélération qui n’a pas été compensée par la porte de sortie, ce qui explique nos blessures après le voyage.

Carter regarda le colonel, d’un air le mettant au défi d’ajouter quoi que ce soit. Celui-ci se garda bien de continuer. Il n’avait pas la moindre envie de subir à nouveau tout un tas d’explications techniques. Il se demandait parfois si Carter ne prenait pas un malin plaisir à l’assommer de charabia scientifique.
Le général Hammond se leva, aussitôt imité par SG-1.

– Messieurs, cette réunion est terminée. Major, je compte sur vous pour remettre la porte en état le plus vite possible. Docteur Jackson, il me faut des informations sur cette civilisation que vous avez découverte sur P4X-48C, et des hypothèses sur la présence de Jaffas à cet endroit. Et vous colonel, je vous charge d’interroger les blessés dès qu’ils reprendront conscience. Il faut résoudre cette énigme au plus vite. Rompez.

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 02 oct. 2011, 12:05
par Seifer
J'adore !
Ton écriture est fluide et agréable à lire, tu as vraiment un beau style.
J'adore aussi l'histoire, qui se met en place petit à petit sans pour autant aller trop lentement (ce qui serait ennuyeux).
Vraiment, chapeau bas Mister. C'est du grand art là ! ;)

Je n'ai relevé qu'un seul défaut minime.

==>
CITATION O’Neill avait réussi à tenir jusque « calculs ». Il se replongea dans ses souvenirs. La traversée du vortex avait été particulièrement désagréable. Il avait le sentiment que le voyage avait duré plus longtemps que d’habitude, et surtout qu’ils avaient croisé « quelque chose ». Il pensa à la sensation d’accélération brutale qu’il avait ressentie. Elle n’avait aucune commune mesure avec celle qu’il avait eue lorsque la porte l’avait expédié en Antarctique avec le major Carter.
La traversée du Vortex démolécularisant la matière, on ne peut pas ressentir d'accélération brutale ni le fait de croiser quelque chose.

En tout cas, encore bravo, et bonne continuation. ^_^

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 14 oct. 2011, 20:58
par AuBe in Arcadia
CITATION (Seifer,Dimanche 02 Octobre 2011 11h05) La traversée du Vortex démolécularisant la matière, on ne peut pas ressentir d'accélération brutale ni le fait de croiser quelque chose.
Ah, tiens, oui. Oups.
J'ai néanmoins une explication (parce que faut pas croire que j'écris au hasard, hein...).
Or donc, j'ai bien pris en compte la démolécularisation, je l'utilise même d'ailleurs plus ou moins plus tard parce que sinon le crossover ne marche pas (en revanche, je ne garantis pas l'exactitude scientifique, mais je suis sûre qu'il y a des tas de gens par ici qui vont se faire un plaisir de me dire si ça peut fonctionner ou pas).
D'un autre côté et pour en revenir au point de litige qui nous intéresse, j'ai toujours considéré l'aspect visuel de la chose : à la télé, on voit le vortex, le tunnel, les p'tits virages et tout et tout, et en conséquence j'en ai naturellement déduit qu'on pouvait aussi voir les accélérations et les écarts à la route. Mais je reconnais que je n'ai jamais démolécularisé mes yeux pour vérifier si on pouvait vraiment voir quelque chose ou pas (mais en y réfléchissant, c'est vrai que c'est un peu idiot - comme si des atomes pouvaient voir quelque chose, tiens...).
Enfin bref, ceci étant dit, reprenons.

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Chapitre 1 - Partie 2


Harlock était perplexe. Il se trouvait dans une infirmerie, qui, pour ce qu’il pouvait en voir, n’était équipée que de matériel obsolète. Il devait être tombé sur une de ces colonies rétrogrades qui coupaient tout contact avec les autres systèmes et tentaient de vivre comme leurs ancêtres.
Ça devait expliquer pourquoi il n’avait pas encore été confronté à un officier Illuminas chargé de lui soutirer des renseignements à n’importe quel prix.

S’ils me font subir un de leurs interrogatoires maintenant, je ne suis pas sûr de pouvoir tenir longtemps.

D’un autre côté, peut-être que la situation actuelle était destinée à l’affaiblir moralement. Il trouvait particulièrement désagréable que les médecins utilisent systématiquement des seringues pour lui injecter dieu sait quoi. Si ça se trouvait, ils se servaient encore de scalpels ou dieu sait quel instrument antédiluvien.

Le capitaine n’avait aucune nouvelle de Kei depuis qu’ils avaient été absorbés par le flux énergétique qui avait traversé sa passerelle. Il espérait que sa situation était meilleure que la sienne. Il espérait surtout que Tochiro avait localisé leur position. Toutes les planètes du quadrant étaient contrôlées par les Illuminas ; c'était de mauvais augure, généralement... Même si le capitaine ignorait que l’une d’entre elles abritait une telle colonie.

Il commençait à s’habituer à entendre les infirmiers autour de lui parler en anglais. Cependant, la technologie qui l’entourait ne cadrait pas avec le phénomène qui l’avait conduit ici. De toute évidence, ces gens maîtrisaient à peine le concept du laser. Autant dire qu’un transfert d’énergie pure en dimension warp devait leur être complètement inconnu.
Tout ceci le ramenait forcément à son principal sujet de préoccupation : pourquoi n’avait-il pas encore vu un seul Illuminas ? Qu’attendait leur amiral pour venir l’arrêter en jubilant ?

Même s’il avait été projeté dans cette infirmerie par erreur, seuls les Illuminas pouvaient à sa connaissance construire une arme de ce genre. Et s’ils l’avaient essayée sur l’Arcadia, cela paraissait étonnant qu’ils ne prennent pas la peine de vérifier qu’elle avait fonctionné.
Encore plus étonnant, aucune mesure particulière de sécurité ne semblait être appliquée. Il n’était plus attaché, et avait été installé dans une partie reculée de l’infirmerie.

Je pourrais quitter cette pièce sans que personne ne s’en aperçoive. Bon sang ! Tous les systèmes planétaires avec un minimum de technologie doivent pourtant avoir reçu mon signalement.

Il se sentait suffisamment vaillant pour se lever. Il décida de tenter une petite escapade. Tous ses muscles le faisaient souffrir comme s’il était passé dans une lessiveuse géante, mais il n’avait aucune fracture. Il enleva avec précaution les deux aiguilles plantées dans son avant-bras, et beaucoup moins délicatement les électrodes et autres tubes qui le reliaient aux systèmes médicaux. Après quelques secondes, aucune alarme ne s’étant déclenchée, il se mit debout et gagna le rideau qui l’isolait du reste de l’infirmerie.
La pièce était vide, à l’exception d’une infirmière qui lui tournait le dos, occupée à quelque tâche administrative. C’était le moment ou jamais.

Harlock retint sa respiration et marcha jusqu’à la jeune femme.

Désolé.

Il appuya les pouces sur les carotides de l’infirmière, qui s’effondra sans un cri. Harlock inspecta rapidement la pièce, à la recherche de vêtements moins voyants que le pyjama type hôpital dont il était vêtu. Son regard s’arrêta sur une table roulante.

Des scalpels ? Je suis peut-être dans une salle de torture finalement.


Il attrapa une blouse sur une patère et glissa un scalpel dans sa poche, puis il quitta l’infirmerie.

o-o-o-o-o-o

Le colonel O’Neill prenait quelques instants de détente en salle de sport, et en profitait pour expliquer à Teal’c les règles de base du ping-pong – un sport sans danger, avec lequel il aurait davantage de chances de gagner contre Teal’c.
O’Neill avait plusieurs fois commis l’erreur de proposer au Jaffa des combats amicaux en boxe, mais après avoir reçu un coup qui l’avait contraint à manger de la purée pendant deux jours, il s’était juré de ne plus recommencer. Teal’c avait une définition du combat amical qui différait quelque peu de la sienne.

Ces Jaffas… Ils prennent toujours tout trop à cœur.

Le colonel ne désespérait pas de rendre son ami un peu plus humain… Un peu moins coincé, pour être franc.
Le téléphone sonna.

– O’Neill.
– Mon colonel, ici Carter. Je suis à l’infirmerie avec Janet.
– Il y a un problème ?
– Nous venons de retrouver l’infirmière de service inconsciente. Et notre pensionnaire masculin doit être en train de visiter le SG-C.
– J’arrive. Faites sécuriser les niveaux et envoyez toutes les équipes disponibles fouiller la base.
– À vos ordres.

Le colonel raccrocha et se tourna vers Teal’c. Celui-ci haussa un sourcil.

– Que se passe-t-il, colonel O’Neill ?
– Il va falloir remettre notre match à plus tard, j’en ai peur. Suivez-moi, il semblerait qu’il y ait eu une évasion à l’infirmerie.

Les deux hommes se hâtèrent en direction de l’ascenseur.

o-o-o-o-o-o

Le major Carter donnait ses dernières instructions aux chefs des différentes équipes de recherche.

– Ne tirez qu’en cas de légitime défense. Il est probablement simplement effrayé de se retrouver dans un environnement inconnu. Au besoin, utilisez les zat.
– Je vous le déconseille, Sam, intervint le docteur Frasier. Le choc pourrait aggraver ses lésions internes. Je ne pense pas qu’il soit dangereux, ajouta-t-elle à l’intention des soldats rassemblés. Il est gravement blessé, et la priorité est de le ramener à l’infirmerie le plus vite possible. À mon avis, il n’a pas changé de niveau.

Les portes s’ouvrirent pour laisser entrer le colonel O’Neill et Teal’c.

– Au rapport, major.
– J’allais justement envoyer les équipes de recherche, mon colonel. Le docteur Frasier pense qu’il n’a pas pu aller bien loin.
– Très bien. Rendez-moi compte dès que vous l’aurez trouvé, fit O’Neill aux chefs d’équipe. Je suis sur la fréquence P1. Commencez par une fouille approfondie de ce secteur.

Le colonel fit signe aux soldats de rompre. Carter rejoignit Frasier, en train d’écouter le diagnostic qu’un des médecins effectuait sur l’infirmière inconsciente.

– Je n’ai décelé aucune trace de choc, et aucune blessure apparente.
– Elle n’a pas non plus été touchée par un zat ou une arme similaire, ajouta un infirmier muni d’un calepin électronique. On ne trouve pas les résidus d’électricité statique typiques de ce genre d’arme.
– À mon avis, c’est une pression sur les carotides qui a provoqué l’inconscience. Qu’en pensez-vous, Sam ?
– Qu’il s’agit d’une technique de combat très pointue et surtout très difficile à maîtriser. La pression doit être suffisante pour rendre inconscient, mais dosée de façon à ne pas tuer la victime. Quoi qu’il en soit, notre homme est probablement plus dangereux que ce que nous avons estimé.

Et même si ses blessures étaient sérieuses, il devait être parfaitement capable de tuer quelqu’un à mains nues…
Ça n'allait pas plaire au colonel.

o-o-o-o-o-o

Image

Harlock cherchait à reprendre son souffle dans l’obscurité d’un local technique. Il avait un goût amer dans la bouche, et saignait du nez.

J’ai surestimé mes forces… Je dois avoir une hémorragie au niveau des poumons.

Et ce voile rouge qui obscurcissait sa vision ne présageait rien de bon. Il entendait des hommes courir dans la coursive. Les équipes de recherche se mettaient en place. Sa découverte n’était qu’une question de minutes. Il était coincé. La meilleure option était de rester tranquillement où il se trouvait en attendant qu’un soldat ouvre la porte – le type recevrait une médaille et lui ne répandrait pas son sang partout en cherchant une sortie qui ne soit pas gardée.

Il avait eu le temps de parcourir quelques couloirs avant que l’alerte ne soit donnée. Il semblait que le seul moyen de sortir de cet endroit était d’emprunter l’ascenseur – celui par lequel tous les soldats arrivaient en renfort. Cette base était manifestement un complexe militaire de grande envergure. Vu l’absence de fenêtres, il était soit dans un bunker totalement isolé de l’extérieur, soit dans une base souterraine. Il penchait plutôt pour la deuxième option. Et s’il en croyait les chiffres peints sur les portes de l’ascenseur, il se trouvait au vingt-deuxième niveau. C'était beaucoup plus grand que ce qu'il imaginait. Il allait avoir du mal à retrouver Kei.
Les bruits de passage derrière la porte s’étaient atténués. Oubliant sa résolution de ne pas bouger, Harlock risqua un coup d’œil dehors. La coursive était déserte.

Tout dispositif militaire avait ses faiblesses. Il devait bien exister un réseau de ventilation pour alimenter en air tous les niveaux… Et des accès pour assurer la maintenance. Une grille de l’autre côté du couloir convenait parfaitement à cette définition.
Ignorant la douleur qui lui oppressait la poitrine, le capitaine alla examiner la grille de plus près.

Bingo. Un conduit de maintenance muni d’échelons. Pas de verrouillage manuel, ni électronique. Un jeu d’enfant…

Harlock se faufila dans le conduit et entreprit de monter à l’étage supérieur.

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 15 oct. 2011, 15:13
par AuBe in Arcadia
Poursuivons.
Voici la troisième et avant-dernière partie du premier des treize chapitres du premier tome. Il reste encore des apartés en italiques, de moins en moins au fur et à mesure des repostages, mais pour les derniers, j'ai la flemme (même si j'en ai encore supprimé deux ou trois sur la version qui suit ^^).

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Chapitre 1 - Partie 3

Les premiers rapports des équipes de recherche faisaient retour au colonel O’Neill, mais aucun ne lui apportait la nouvelle qu’il attendait.

– Bernique ! fit-il d’un air dépité.
– En quoi l’invocation d’un pseudopode marin peut-elle nous aider, colonel O’Neill ? demanda Teal’c, curieux.
– C’est juste une expression, Teal’c, expliqua Carter. Cela signifie que nous n’avons rien trouvé.
– En attendant, il va falloir m’expliquer comment quelqu’un qui n’a jamais mis les pieds ici peut échapper à une trentaine de personnes connaissant parfaitement les lieux, s’emporta le colonel. Sans oublier qu’il est censé être à moitié mort !

Le colonel tournait en rond, agacé. Il allait finir par croire à la thèse de l’espion goa’uld. Si ça se trouvait, ces foutus serpents avaient réussi à se rendre indécelables, s'étaient blessés eux-mêmes pour ne pas éveiller leurs soupçons et maintenant, ils étaient en train de saboter tout le SG-C.

Jack, mon vieux, si tu continues dans cette voie, tu vas devenir complètement paranoïaque.

Le major Carter communiquait par téléphone au général Hammond les dernières informations qu’ils avaient reçues. Janet Frasier s’occupait de l’infirmière, qui avait repris conscience. Apparemment, celle-ci ne se souvenait de rien : elle s’était de toute évidence fait attaquer par derrière et n’avait rien vu venir. Aucune information à tirer de ce côté.

Carter avait fini son compte-rendu.

– Le général fait passer la base au niveau d’alerte supérieur. Il estime que le risque de sabotage devient plus que probable.

O'Neill hocha la tête. Il n'était donc pas le seul à devenir paranoïaque. Mais il devait reconnaître que la situation s’y prêtait bien.
Il se repassa mentalement toutes les données dont il disposait. Le fugitif était en vadrouille dans la base mais gravement blessé, les docteurs ne lui donnant que quelques heures à vivre depuis quatre jours. Il était passé par la porte de sortie sans avoir pu atteindre celle d’entrée… Rien de tout cela n’était logique.

– Carter !
– Mon colonel ?
– Pensez-vous qu’il soit possible que nous ayons affaire à un espion ?
– Tant que nous n’avons pas de preuves formelles, mon colonel, je dirais qu’il y a autant de chances qu’il soit en train de chercher à saboter nos installations qu’à gagner la sortie.
– Vous voulez dire que tant qu’il n’aura pas fait sauter quelque chose, vous ne saurez pas m’éclairer sur ses intentions ?
– Effectivement.

Génial. Il ne nous reste plus qu’à passer toute la base au peigne fin.
Voyons…
Si j’étais à sa place, qu’est-ce que je ferais ?


Le colonel réfléchit quelques instants. Décidément, il ne se faisait pas à l’idée que cet homme était en train de mettre en place un dispositif machiavélique pour détruire le SG-C. Il fallait se concentrer sur les moyens de sortir de la base.

Il aura forcément évité l’ascenseur. Ce qui ne lui laisse que les conduits d’aération.

O’Neill se tourna vers le major.

– Conservez une équipe pour finir de fouiller ce niveau, et envoyez les autres aux niveaux supérieurs. Je pense qu’il va tenter de quitter la base. Mais que tout le monde garde à l’esprit qu’il peut toujours s’introduire dans les locaux sensibles.
– À vos ordres.
– Docteur, je veux un bilan médical complet, quelles sont ses blessures et quelle distance il a pu parcourir depuis l’infirmerie.
– Comme je l’ai dit au débriefing, mon colonel, ses blessures sont réparties sur tout le corps. Il s’agit surtout de petites hémorragies qui, pour la plupart, ne portent pas à conséquence. J’ai surtout peur que ses lésions aux poumons ne s’aggravent.
– Est-ce que vous croyez qu’il a pu emprunter les conduits de maintenance de la ventilation ?
– C’est possible. Mais s’il fait des efforts trop importants et que sa respiration s’accélère, ses poumons risquent de se remplir de sang.
– Ce qui veut dire qu’il faut le retrouver très vite avant qu’il ne soit trop tard, conclut le colonel. Carter, vous restez ici et vous me prévenez s’il y a du nouveau. Je vais inspecter les conduits de ventilation avec Teal’c.

Si son intuition était juste, et si Janet ne s’était pas trompée dans son diagnostic, lorsque l’alerte avait été donnée, leur fugitif devait avoir trouvé refuge dans un local technique – à l’opposé de l’ascenseur. Ensuite, il avait dû remarquer une des grilles d’accès aux conduits… Le système de ventilation était le seul point faible de la base. Mais pour le savoir, il fallait encore comprendre la façon dont était construit le SG-C.
Ce qui voulait dire que leur inconnu ne venait pas d’une planète où la population vivait encore à l’âge de pierre.

Teal’c s’était arrêté un peu plus loin dans la coursive. Il examinait attentivement la porte d’un des locaux.

– Colonel O’Neill, je pense que ceci vous intéressera.

La poignée était tâchée de sang. O’Neill fit signe au Jaffa de se positionner sur le côté, et ouvrit la porte d’un coup sec. Le local était relativement petit, et n’offrait aucune cachette possible. Il était vide, mais avait visiblement servi d’abri temporaire à quelqu’un qui perdait pas mal de sang.

Il ne doit pas être parti depuis bien longtemps…Et il ne doit pas être parti bien loin.

O’Neill parcourut le couloir du regard.

Là-bas.

La grille n’était pas fermée. Le colonel s’introduisit à moitié dans le conduit. Il ne voyait rien, mais le rebord sur lequel il s’appuyait était recouvert d’un liquide poisseux.

– Vous voyez quelque chose, O’Neill ? demanda Teal’c.
– Non.

Le colonel revint dans la coursive. Sa main était ensanglantée.

– … Mais nous touchons au but. Dites à Carter d’envoyer des hommes à chaque sortie de ce conduit. Qu’ils cherchent des traces de sang.
– Et vous, que comptez-vous faire ?
– Je vais le suivre, répondit O’Neill en s’engageant de nouveau dans le conduit. Il faut l’empêcher de faire demi-tour.

... Et espérer qu’il était monté et non descendu.
Le colonel commença son ascension. Rapidement, d’autres gouttes de sang, sur les barreaux de l’échelle, confirmèrent son hypothèse. Rassuré, il entreprit de monter plus vite. C’était la première fois qu’un des patients de Frasier le faisait courir comme ça.

En tendant l’oreille, il pouvait entendre des échos métalliques. Quelqu’un gravissait les échelons au-dessus de lui… Plutôt laborieusement, d’ailleurs.

– Hey ! appela-t-il. Arrêtez, nous ne vous voulons aucun mal !

Pas de réponse.

– Vous êtes blessé ! insista le colonel. Il faut que vous retourniez à l’infirmerie, nous pouvons vous soigner !

Le bruit d’une grille que l’on ouvre violemment se répercuta dans le conduit. Trois ou quatre niveaux plus haut à l'oreille. Jack espéra que Teal’c avait bien passé le message à Carter.

Jack accéléra encore. Maintenant qu’il l’avait retrouvé, il était absolument hors de question de le perdre de vue.

– Attendez ! Je veux simplement vous parler !

Le colonel atteignit enfin le niveau où le fugitif était sorti du conduit. Des traînées de sang maculaient le mur en direction du gymnase.

Il n’y a aucune autre issue… On le tient.

O’Neill bascula sa radio sur le canal général.

– À toutes les équipes, il est au niveau 17. Il se dirige vers le gymnase. J’y vais et je vous le ramène.
– Faites attention mon colonel, répondit la voix de Carter. Nous ne savons pas quelle sera sa réaction. Je vous envoie des renforts.
– Ne vous en faites pas. O’Neill terminé.

Le colonel s’arrêta à l’extrémité de la coursive. Le blessé était adossé au mur, le souffle court. Il tenait un scalpel d’une main tremblante. O’Neill s’approcha avec précaution.

– N’ayez pas peur. Je suis là pour vous aider.

Il tendit doucement le bras pour reprendre le scalpel. Il pouvait lire la souffrance dans les yeux de l’homme – ou plutôt dans son œil. Ses cheveux bruns emmêlés ne cachaient que partiellement le bandeau qui couvrait son œil droit. O’Neill nota également la cicatrice qui barrait son visage et les traces d’anciennes blessures sur ses poignets. Quelles pouvaient être les épreuves qu'il avait endurées avant d’arriver jusqu’ici ?

O’Neill entendit derrière lui des bruits de course.

– Mon colonel ! Est-ce que tout va bien ? cria Carter.
– C’est bon, répondit-il. Transmettez à Frasier que je tiens son patient.

Il comprit en même temps qu’il faisait une erreur. Distrait par la question du major, il avait baissé son attention pendant un court laps de temps… Dangereux quand on fait face à un inconnu armé d’un scalpel.

Et m…

L’autre avait vu l’ouverture. O’Neill recula d’un bond, mais pas assez vite pour empêcher l’arme tranchante de s’enfoncer dans son avant-bras. Se dégageant d’un revers, il vit Teal’c s’avancer, un zat à la main.

– Teal’c ! Ne tirez pas ! Le docteur…

La décharge paralysante toucha de plein fouet son adversaire, qui s’affaissa.

– … a dit d’éviter les zats, pour ne pas aggraver ses blessures, termina O’Neill.
– Vous avez été blessé, colonel O’Neill, répondit Teal’c.
– Juste une égratignure, fit O’Neill, qui s’efforça vaillamment de sourire à Carter.

Une égratignure jusqu’à l’os, mais une égratignure quand même. Il n'allait tout de même pas se rendre à l’infirmerie pour si peu…

Nom de dieu, ça fait un mal de chien…

Carter faisait signe aux infirmiers qui arrivaient. L’un d’eux se dirigea vers lui. Il se sentait détaché des évènements, comme s’il n’était qu’un observateur extérieur. Sûrement l’adrénaline qui retombait.
Il était à présent convaincu que s’il ne s’était pas écarté aussi rapidement, Teal’c n’aurait pas pu tirer assez tôt pour lui éviter de se retrouver avec un scalpel planté dans la poitrine – voire entre les deux yeux. Il regarda l’homme sur le brancard. Celui-ci n’avait pas hésité une seule seconde. Il avait attaqué pour tuer. Malgré la fièvre. Malgré la douleur.

Quand je pense que je prenais toutes les précautions pour le ramener sans trop de dommages à Frasier.

Le colonel se laissa docilement emmener par l’infirmier. Il ne se souvenait plus si ce dernier lui avait injecté un calmant ou non. Il se sentait… cotonneux.
Il se rendit compte que Carter venait de lui poser une question qu’il n’avait pas entendue.

– Hmm ?
– Je demandais si vous pensiez qu’il fallait le placer en cellule, mon colonel.
– Pas la peine. Un garde à l’infirmerie suffira. Il…

O’Neill essaya de se remémorer les sentiments qu’il avait vus quand ils avaient croisé leurs regards.
Beaucoup de souffrance… Et de la peur aussi. Rien qui ne puisse faire penser au fanatisme d’un espion déterminé à tout faire sauter.

– Il n’avait pas l’intention de me blesser sérieusement. C’était un réflexe d’autodéfense.
– Vous avez dû lui faire peur quand vous êtes arrivés.

Carter le regarda d’un air dubitatif. Il se demanda s’il prenait la bonne décision.

Vous avez raison, mettez-le en cellule sous haute surveillance avec interdiction de communiquer avec l’extérieur…
Non.
Ce que je veux, c’est le mettre en confiance. Après tout, on ne sait toujours pas ce qu’il fait ici.


Il était quasiment certain que cet homme n’avait rien à voir avec les Goa’ulds. Tout ce qui se passait ne ressemblait à aucune de leurs stratégies habituelles.

Il fuyait quelque chose, peut-être est-il venu demander de l’aide…

Il faudrait faire preuve de diplomatie pour le persuader de leurs bonnes intentions. Enfin... O'Neill savait quoi dire. « Nous cherchons à rétablir la paix dans notre galaxie, il faut nous unir contre la menace des Goa’ulds... » Tout le baratin habituel, n'est-ce pas ?

Le colonel prit tout de même mentalement note de ne pas s’approcher de trop près tant qu’il ne serait pas totalement sûr d’avoir convaincu son interlocuteur.
Il résista un instant à la pression de l’infirmier qui le poussait vers le bloc médical et se tourna vers Carter.

– Je veux être informé à l’instant même où il reprendra connaissance. Je tiens à être présent pour l’interroger.
– À vos ordres.

Un médecin arrivait pour le prendre en charge, et Carter fut écartée par les infirmiers qui l’entouraient. Elle resta immobile dans la coursive jusqu’à ce que les portes de l’infirmerie se referment sur lui.

o-o-o-o-o-o

L’ensemble de la zone médicale avait retrouvé une atmosphère plus calme. Laissant un assistant finir de remettre la pièce en ordre, Janet Frasier consultait les derniers rapports médicaux. Un de ses collègues s’était occupé du colonel O’Neill. Il lui avait fait huit points de suture et prescrit un arrêt de travail pour une semaine. Cependant, une note manuscrite à la fin du rapport indiquait à Janet que le patient était pour l’instant « trop choqué pour agir raisonnablement ».
En clair, le colonel avait envoyé ce cher docteur au diable quand il avait dû lui parler de prendre du repos.

Et comme son confrère lui avait remis la note à la fin de son service, en insistant sur le fait qu’il n’allait pas perdre de temps pour pouvoir assister au match de son petit dernier, cela ne voulait dire qu’une chose : c’était à elle de convaincre Jack O’Neill que les prescriptions médicales n'étaient pas seulement pour les autres.

Janet soupira. Il était de notoriété publique parmi le personnel médical que le colonel n’était pas un patient facile. Il avait probablement déjà quitté l’infirmerie.
Elle espérait seulement que le colonel ne comptait pas repartir en mission tout de suite, sinon elle risquait de le revoir très vite.

Elle se dirigea vers la pièce où étaient installés les blessés dont l’état ne nécessitait pas de surveillance médicale constante. Contre toute attente, le colonel était toujours là.

– Je suis contente de voir que vous avez finalement décidé de suivre les conseils avisés de votre médecin, colonel, lança Frasier.
– Votre interne m’a planté là avant d’avoir fini, grogna O’Neill. Il a dit qu’il allait chercher de quoi terminer le bandage.

Le colonel secoua la tête.

– Je le soupçonne d’avoir fait ça uniquement pour me faire rester… Il aurait au moins pu terminer de recoudre avant de partir !

Janet sourit. Il faudrait qu’elle se renseigne sur le nom de l’interne qui avait imaginé cette ruse.
Elle aurait dû y penser plus tôt. Même si ça ne risquait pas de le retenir aussi longtemps qu'elle l'aurait souhaité.

De toute évidence, le colonel semblait prêt à partir chercher l’interne, voire à se recoudre lui-même. Janet mit fin au supplice en prenant quelques bandes stériles dans une armoire, ce qui eu le don d’exaspérer davantage O’Neill.

– Je le savais ! s’exclama-t-il. Il l’a fait exprès !
– Tenez-vous tranquille si vous ne voulez pas que je vous laisse moi aussi, répliqua Janet.

O’Neill tendit docilement son bras au docteur, qui finit le travail en quelques minutes.

– Je sais que vous mourez d’envie de quitter cet endroit, fit-elle. Promettez-moi au moins que vous n’aurez aucune activité physique intense pendant une semaine. Et aucun voyage interplanétaire.
– De toute façon, SG-1 ne repartira pas en mission tant que Daniel n’est pas remis, répondit le colonel, l’air vexé. Et je pense que lui en a pour plus d’une semaine.
– En théorie, oui.

Janet leva les yeux au ciel.

– Mais en théorie, il devrait aussi rester allongé…

Convaincre Daniel de remettre à plus tard l’étude d’une nouvelle civilisation était à peu près aussi impossible que persuader Sam de renoncer à ses équations… Il faut dire que leur supérieur hiérarchique montrait assez peu l’exemple.
Enfin, elle avait au moins réussi à repousser le débriefing de la mission de quatre jours.

Encore avait-il fallu qu’elle insiste auprès du général.

Tout le monde a envie d’obtenir des réponses… C’est le retour de mission le plus bizarre qu’il m’ait été donné d’assister.

Elle décida de devancer la question du colonel.

– Votre inconnu est en salle de réanimation. Il devrait reprendre conscience sous peu.
– Vous ne dites pas ça uniquement pour me faire rester à l’infirmerie ?
– Non, rassurez-vous. Je ne lui ai pas donné de sédatif pour l’instant, et les effets du zat devraient s’être dissipés… Je tiens autant que vous à en savoir plus, ajouta-t-elle en suivant O’Neill. Mais je dois vous avertir que cet… incident n’a pas arrangé son état. Il ne sera peut-être pas capable de vous répondre.
– Il a intérêt à faire un effort, maugréa le colonel. Je vous garantis que s’il n’a pas une bonne explication, il va se retrouver en cellule de haute sécurité, espion Goa’uld ou pas !

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 16 oct. 2011, 15:29
par AuBe in Arcadia
Et ceci termine le chapitre 1.

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Chapitre 1 - Partie 4


La douleur avait fait place à un picotement diffus. Il était de retour à l’infirmerie. Et cette fois, ils l’avaient laissé attaché. Solidement. Harlock éprouva quand même les liens qui l’entravaient, pour la forme.

Aïe.

C’était la première fois qu’il voyait une arme de ce genre. Ça ressemblait à un paralyseur primitif qui produirait le même effet qu'une électrocution doublée d'une gueule de bois. La décharge ne devait cependant pas être d’une intensité trop importante, autrement il ne serait pas là pour y réfléchir.
Les paralyseurs qu’il avait l’habitude d’utiliser ne provoquaient pas ces effets secondaires. Il se demanda si les autres armes, celles que portaient la majorité des soldats de cette base, relevaient du même niveau de technologie. Au fond de lui, il ne se faisait guère d’illusions. Après tout, ça ne dépareillait pas avec le matériel médical.

Harlock rassembla ses idées pour faire un point de situation. Il avait encore mal à la poitrine, et quelques difficultés à respirer. De toute évidence, il ne disposait pas des meilleurs atouts pour s’échapper à nouveau. En outre et après observation, un garde armé était posté à la porte. Ses geôliers ne semblaient pas enclins à faire deux fois la même erreur. S'il voulait recommencer, il faudrait tirer parti du plus petit avantage.

Il préféra ne pas tenir compte de l’éventualité que Tochiro vienne le secourir avec l’Arcadia. Après toutes ces années passées à traverser l’espace, le capitaine avait appris à ne compter que sur lui-même pour se tirer d’un mauvais pas. Et si Tochiro arrivait effectivement, et bien ça ne poserait pas de problème particulier s’il lui donnait un coup de main de son côté.
Tout plutôt que de rester ici sans rien tenter, en fait.

Harlock se débattit pour essayer de desserrer ses liens, ce qui eut pour effet immédiat de faire surgir un infirmier de nulle part. Celui-ci dit quelque chose, mais comme le capitaine était occupé à dégager sa main gauche, il ne comprit rien à la phrase qui était prononcée.

Oh non. Quand est-ce qu’ils vont se mettre à parler comme tout le monde ?

En tout cas, l’intonation était inquiète. Pas le genre du « tiens-toi tranquille, sale pirate, ou tu vas souffrir d’une manière que tu ne peux même pas imaginer » qu’il entendait généralement : celui-là ne faisait pas partie de l’équipe chargée des interrogatoires. Il avait plutôt l’air paniqué. Bon, à vrai dire, il lui demandait peut-être d’arrêter s’il ne voulait pas que des spécialistes se chargent de lui, ce qui revenait au même.

Harlock fit la moue. De toute façon, ce type pouvait dire n’importe quoi, il n'avait aucune chance de se faire comprendre tant qu’il ne détacherait pas un peu mieux ses mots.

Sa seule connaissance de l’anglais provenait des manuels techniques de Tochiro : son ami avait la manie de rédiger systématiquement ses rapports dans cette langue, il avait donc fallu qu’il l’apprenne pour connaître toutes les spécificités de son vaisseau.
En revanche, l’utiliser pour communiquer oralement demandait une concentration sans faille. Même si la plupart des mots ressemblaient au standard, l’accent rendait le tout incompréhensible.

Au pire, ils pourraient toujours communiquer par écrit : avec son alphabet de vingt-six lettres, ce n’était pas la langue la plus difficile qu’il avait rencontrée.

Des mouvements le firent interrompre ses tentatives de se détacher. Deux personnes venaient d’entrer. Une femme en blouse blanche qui devait être médecin, et l’homme qu’il avait blessé juste avant de se faire assommer par le paralyseur. Un militaire. Probablement un officier, vu la façon dont le garde avait rectifié sa position à son arrivée. En tout cas, l’uniforme ne lui disait rien : ces gens ne faisaient pas partie des armées Illuminas, ni des forces de résistance. Les galons n'étaient même pas aux standards galactiques.

L’officier avait échangé quelques mots avec l’infirmier, puis s’était approché de lui. Harlock soutint son regard pendant quelques secondes. L’homme finit par détourner la tête, prit une chaise et lui posa une question.
Harlock décida de mettre les choses au point tout de suite. Si ces gens ne voulaient pas parler le standard, c’était leur problème, mais il n’allait pas leur faire le plaisir d’entrer dans leur jeu.

– Écoutez, je ne saisis pas le but de votre manège, mais je peux vous dire que ça ne m’incitera pas à être coopératif. Alors je propose que vous passiez aux choses sérieuses tout de suite, ça nous évitera à tous les deux de perdre du temps inutilement, d’accord ?

Une expression de totale incompréhension se peignit sur le visage de son interlocuteur. Ou c’était un excellent comédien, ou il ne comprenait vraiment pas.

L’officier avait recommencé à parler. Il était resté à l’anglais, mais s’exprimait plus lentement.

– Je suis… le colonel… Jack O’Neill, fit-il. Et vous ?

Comment ça, et moi ?

– Vous me comprenez ? ajouta O’Neill devant son absence de réponse.

Il s’adressa ensuite à la femme, qui était restée en retrait. Harlock parvint à saisir les mots « chercher » et « traduire ». Il se demandait toujours si la question du dénommé O’Neill relevait de la pure rhétorique, le genre que l’on pose pour mettre son interlocuteur à l’aise, ou si effectivement il ne le connaissait pas.
Bon sang, il était quand même le pirate le plus recherché de la galaxie !

S’il s’avérait que personne n'était au courant ici, il faudrait qu’il reconsidère la situation – bien que quitter une colonie arriérée complètement coupée de l’extérieur soit certainement aussi difficile que s’enfuir d’un QG Illuminas. D’un autre côté, il pouvait évidemment s’agir d’une ruse pour le mettre en confiance – auquel cas le capitaine était impatient de rencontrer l’esprit tordu qui avait imaginé ça.

Le colonel Jack O’Neill semblait déterminé à engager la conversation. Il répéta son identité, puis se lança dans… bah, c’était probablement destiné à le rassurer. Ce qui était sûr, c’était qu’il avait l’air de tenir à avoir son nom.

Bah, après tout, il ne risquait rien à lui dire.

– Vous pouvez m’appeler Harlock, lâcha-t-il en standard.

Le colonel haussa un sourcil interrogatif, puis eut une expression d’impuissance. Harlock avait guetté la plus petite lueur qui aurait pu signifier qu’il avait été reconnu, mais apparemment, l’information laissait le militaire de marbre.

Quelques minutes s’écoulèrent en silence. La femme médecin était sortie, et l’infirmier examinait le contenu de quelque éprouvette. O’Neill jouait distraitement avec un stylo. Il semblait attendre, sans que le capitaine puisse déterminer ce qu’il attendait exactement.
En tout cas, quelles que soient ses intentions, il n’avait pas l’air de lui tenir rancune de sa blessure.

Harlock étudiait l’éventualité d’essayer de se faire comprendre avec le peu d’anglais oral qu’il maîtrisait, quand la femme revint, accompagnée d’un homme muni de béquilles. Le colonel s’empressa de proposer sa chaise à celui-ci. Harlock se demanda si cette prévenance était due aux béquilles ou au fait qu’il avait affaire à un officier plus gradé – impossible de savoir avec ces uniformes…

Le nouveau venu portait des lunettes, et aurait pu passer pour un professeur d’université s’il n’avait pas été vêtu du même treillis kaki que le colonel. Il ressemblait à un scientifique. C'était probablement le linguiste de la base.
La possibilité que cet homme-ci faisait partie d’une élite en contact avec l’extérieur s’évanouit lorsqu’il prit la parole. Il se présenta – Daniel Jackson – puis prononça quelques mots dans plusieurs langues qu’Harlock ne put identifier.

– Je suis désolé, dit le capitaine. Je ne connais pas tous les dialectes locaux de la galaxie… C’est pour ça qu’il existe une langue officielle commune, ajouta-t-il, plus pour lui-même que pour les deux hommes.

Malheureusement, que ce Jackson soit linguiste ne suffisait apparemment pas. Il se lança dans une conversation avec O’Neill, trop rapidement pour que le capitaine puisse la suivre.

Zut. Ce n’est pas encore celui-là qui va pouvoir me fournir des explications.


Il n'avait plus qu’à se mettre à l’anglais.
Harlock attendit que les deux hommes aient fini.

– Je vous comprends… euh… seulement… si vous ne parlez pas trop vite, articula-t-il soigneusement.

Décidément, il préférait encore lire les notes de Tochiro.

Le colonel O’Neill se retourna vers lui.

– Dans ce cas, je propose qu’on reprenne tout du début… Dites-moi si je vais trop vite, ajouta-t-il avec un regard interrogatif.

Harlock acquiesça d’un signe de tête.

– Je m’appelle O’Neill, continua le colonel. Voici Daniel Jackson, et le docteur Janet Frasier, termina-t-il en montrant la femme.
– Harlock, répondit le capitaine.

O’Neill donna l’impression de ne pas savoir par où commencer.

– Alors… Harlock. Avant de vous poser quelques questions, je tiens à vous assurer que nos intentions ne sont pas hostiles. La Terre…
– La Tauri, corrigea Jackson.
– C’est ça, la Tauri, reprit le colonel. La Tauri s’oppose aux Goa’ulds et vous comprendrez que nous prenions les mesures de protection nécessaires pour tout nouvel arrivant.

Mais Harlock s’était arrêté à la première phrase.

– La Terre ?
– C’est comme ça que nous appelons notre planète, répondit Jackson. Les autres peuples de la galaxie connaissent davantage le nom de Tauri.

Le colonel continua son discours. Apparemment, ces gens étaient en guerre contre une race d’aliens qu’ils appelaient « Goa’uld », ce qui ne voulait absolument rien dire pour le capitaine. Mais bon, avec la barrière de la langue, il ne pouvait jurer de rien. Peut-être s’agissait-il d’extraterrestres communs ou, pour ce qu’il en savait, des habitants de la ville voisine.
Non, ce qui l’embêtait le plus, c’était le nom que le colonel avait naturellement donné à sa planète.

La Terre ?

Il n’existait qu’une seule Terre dans toute la galaxie. Le berceau du genre humain. Présent dans les légendes de tous les mondes, même les plus reculés. Aucune autre planète ne portait ce nom.
Et la Terre ne ressemblait pas à ça.

Harlock interrompit le colonel. La douleur était revenue, et le capitaine luttait contre l’inconscience. Mais il fallait qu’il sache.

– Parlez-moi… de votre planète, souffla-t-il.

Les deux hommes eurent l’air surpris.

– Que voulez-vous savoir ? interrogea O’Neill.
– Et bien… sa position dans la galaxie, sa taille… Enfin, tous ces détails d’ordre… euh… astronomique.

Tout devenait flou. Il lui était de plus en plus difficile de rester concentré. Ce serait tellement simple de se laisser aller, s’affranchir de la souffrance, partir… Avec effort, il revint aux paroles du colonel.

– La Terre, disait celui-ci, est la troisième planète de notre système solaire, qui en comporte neuf. Elle possède un satellite, que nous appelons la Lune, elle est recouverte aux trois quarts par des océans…

C’était impossible. O’Neill était effectivement en train de décrire la Terre – sa Terre.

– Les autres planètes… Comment s’appellent-elles ?
– Je ne vois pas trop à quoi cela va vous avancer… Il y a Mercure, Vénus, Mars, puis les géantes gazeuses…
– Non… C’est… ce n’est pas possible…

Les ténèbres gagnaient du terrain. Il avait encore une multitude de questions à poser, mais il se sentait à présent trop faible pour lutter davantage. La dernière chose qu’il vit avant de perdre conscience fut le docteur Frasier, qui écartait le colonel pour se rapprocher.

o-o-o-o-o-o

– Ça suffit ! Je vous avais prévenu qu’il ne serait peut-être pas en état de répondre !

Avec humeur, Janet Frasier s’interposa entre le colonel et le lit médical et se pencha sur le blessé.

– À partir de maintenant, continua-t-elle, interdiction formelle de s’approcher sans mon autorisation expresse ! Je serai particulièrement attentive à ce que mon patient ne subisse aucune fatigue physique ni intellectuelle, et ce quelles que soient les questions que vous ayez à poser ! Ai-je été claire, colonel ?

O’Neill laissa passer l’orage sans se troubler. Il connaissait bien Janet, et savait qu’elle prenait très à cœur l’état de ses patients. Une qualité indéniable pour un médecin, mais qui parfois mettait ses nerfs à rude épreuve.
C’était vrai que la patience n’était pas son fort. Il préférait l’action aux longs discours, et par-dessus tout il tenait à ce que les énigmes se résolvent rapidement.

– Très claire, répondit-il.

Il fallait qu’il laisse Carter traiter ce problème, elle adorait les énigmes.

O’Neill caressa l’idée d’ordonner au major de s’occuper de tout démêler pendant qu’il partait à la pêche. Une petite semaine de vacances, loin de toute civilisation terrestre ou alien lui ferait le plus grand bien.
Il était en train de passer en revue les avantages des différentes mouches qu’il possédait pour pêcher la truite, quand le docteur Frasier revint vers eux.

– Les dommages sont moins importants que je ne le craignais, annonça-t-elle. Ce qu’il lui faut à présent, c’est du repos.
– Quand pensez-vous que nous pourrons l’interroger de nouveau ? demanda prudemment O’Neill.

Il écarta résolument la perspective d’un congé. Il aimait la pêche, mais avait également horreur de laisser une affaire en plan. Et il était curieux, aussi.

– Je préférerais qu’il soit complètement remis, soupira Frasier, mais je suppose que ce serait trop demander.
– Je préférerais le réveiller tout de suite pour lui arracher des informations, répondit le colonel du tac au tac, mais je suppose qu’on peut trouver un compromis.
– Je promets de vous avertir dès que son état s’est suffisamment amélioré pour vous répondre, sourit Frasier.
– Il ne me reste plus qu’à rendre compte au général, fit O’Neill en se dirigeant vers la porte.
– Pas avant trois jours ! lui lança Janet une fois qu’il fut dans la coursive.

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 17 oct. 2011, 00:56
par sgu22
Alors je voulais discuter d'un point :
CITATION Tout d'abord, je l'avoue, la présente démarche n'a qu'un but bassement marketing. J'ai écrit une fic, j'en ai fait deux tomes, je les ai bouclés en six ans et des brouettes et si je viens vous les présenter ici, c'est uniquement pour essayer d'attraper de nouveaux lecteurs.
Ce n'est pas en disant sa que ta fic va encourager des lectures et réponses de la part du public. Fait ce que tu veut, c'est un conseil.

Je trouve pas mal ta fic mais j'ai pas super accroché au début mais la suite ma fait relire le début et je trouve ça pas mal. Bravo en tout cas :)

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 17 oct. 2011, 17:01
par Ihriae
Attention aux fautes, sgu22...
Je ne parle pas des négations incomplètes. Enfin... Oui, "fais ce que tu veux"... mais la touche "éditer" est une touche bien sympathique, et tu devrais l'utiliser...
Comme beaucoup de lecteurs (et non, "public", car nous sommes dans le registre de l'écriture et de la lecture silencieuse... ), il m'arrive aussi d'être très étourdie (j'ai repéré une dizaine de fautes à corriger dans mon texte, ce que je ferai dès que possible), mais je me soigne.
Je comprends que l'on puisse avoir les doigts palmés et faire des fautes de frappe, ou commettre des erreurs dans une langue qui n'est pas maternelle, mais rien n'empêche de se relire, de faire relire, d'apprendre les règles d'orthographe, de grammaire... et de (se) corriger... que ce soit avant de publier, ou après, avec la touche "éditer".
Cela dit, c'est juste un conseil. Pas une remarque qui se veut désobligeante.

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 17 oct. 2011, 17:48
par sgu22
CITATION Pas une remarque qui se veut désobligeante.
Raté...
CITATION Je comprends que l'on puisse avoir les doigts palmés et faire des fautes de frappe, ou commettre des erreurs dans une langue qui n'est pas maternelle, mais rien n'empêche de se relire, de faire relire, d'apprendre les règles d'orthographe, de grammaire... et de (se) corriger... que ce soit avant de publier, ou après, avec la touche "éditer".
Je n'ai pas les doigts palmés, si tu veut je t'envoie en MP une photo de mes mains :lol:
Ma langue maternelle n'est pas du Asgard mais du Français, et pour mes éventuelles fautes j'essaye de les corriger au maximum, mais on est humain et on a le droit de faire quelques erreurs, on n'est pas un ordinateur qui ne fait pas de fautes. C'est déconcertant de voir que ceux qui font pas beaucoup de fautes sont réprimandés ici, alors que des gens qui écrivent en sms, on ne leur dis rien.

D'ailleurs ça se voit que tu n'as pas lu la charte (ou zappé le passage)
CITATION (charte) >> Merci également d'essayer de faire le moins de fautes d'orthographe possible.
(Personne n'est parfait mais si on se relit deux fois, les fautes de frappes quand les doigts dérapent, on les voit).
Traduction Les fautes sont tolérés a condition qu'il n'y en ai pas beaucoup
Je me suis relu et je n'ai pas trouvé mes fautes que tu m'accuse

Vu que tu veut être modo, je t'engage, tu commence lundi ! :D (cf O'neill : Acte de bravoure)

Si tu veut continuer la discussion crée un topic car ici c'est pour les fics
CITATION Forum StarGate-Fusion » Univers Stargate » Fan Fictions » [FANFIC] Stargate Arcadia
PS : je connaissait déjà la touche éditer, mais pas de quoi :)

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 18 oct. 2011, 11:11
par Ihriae
Désolée pour Aube. Un point sur lequel sgu 22 a raison, ce n'est pas le lieu pour polémiquer, et cela ne vaut pas non plus la peine d’ouvrir un nouveau topic "shep 12". En fait, je crois qu’il existe déjà, sur un autre forum de S-F…
Concernant les fautes de sgu 22, c'était juste une remarque (je le redis : comme beaucoup d’entre nous, moi aussi je fais des fautes quand j’écris, que ce soit d’orthographe, de conjugaison,… et même des erreurs concernant des points plus scientifiques… et j’apprécie beaucoup lorsque qu’on me les signale. Cela me permet de les corriger et par cela d’améliorer mes textes. Il m’arrive aussi très souvent d’avoir les doigts palmés – C’est une expression !!!), et non, pour reprendre le terme d’une charte que je connais plutôt bien, une « interpellation », car je suppose que c’était, peut-être, ce à quoi faisait aussi allusion sgu22. Mais, visiblement... Bref, je n’ajouterai rien de plus et préfère laisser à chacun le soin de se faire sa propre opinion.

Sinon, Aube, j'avais déjà lu l'un de tes textes avant de m'inscrire sur un forum, et j'avais apprécié. Cela m'avait même donné envie d’en savoir un peu plus sur une série dont je ne connaissais que les premiers épisodes... du temps de Récréa 2... De plus, tes textes sont bien écrits, et se lisent de manière très fluide. Je me souviens avoir passé un bon moment de lecture. Merci à toi.

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 18 oct. 2011, 21:53
par brian norris
CITATION (sgu22,Lundi 17 Octobre 2011 17h48) C'est déconcertant de voir que ceux qui font pas beaucoup de fautes sont réprimandés ici, alors que des gens qui écrivent en sms, on ne leur dis rien.

Pour le coup tu es de mauvaise foi. Personne n'écrit en sms sur le forum. Et si c'était le cas, Nout serait là pour les rappeler à l'ordre à coup d’avertissements en tout genre.

Ce qu'a surtout voulu dire Irhiae c'est que tes messages seraient plus pris au sérieux s'il y avait moins de fautes. Au passage tu dis que tu n'as pas trouvé de fautes après t'être relu alors que Irhiae met en lumière une phrase mal accordée dans ton message (Fait ce que tu veut. -> Fais ce que tu veux.). Donc si tu sais éditer, et bien pourquoi ne pas le faire?

Voilà j'arrête cette prise de position stupide que je tiens tout de même à légitimer par une phrase de l'auteur du topic lui même:
CITATION Tout d'abord, je l'avoue, la présente démarche n'a qu'un but bassement marketing.
Mon message ici alimente la discussion
La discussion amène des messages
Les messages amènent des vues au topic
Donc je fais du marketing
Conclusion je suis dans les clous
CQFD

Sinon aube, je n'ai pas lu ta fic. Mais elle semble bien écrite et sans fautes d’orthographe. Je ne connais pas Albator, ce n'est pas de ma génération et cela ne me donne pas trop envie d'en savoir plus. Ceci dit, avoir écrit une fic en plus de 6 ans, je trouve cela très très fort. Cela démontre une réelle passion à la fois pour l'écriture et pour l'histoire en elle-même. Perso j'écris une fic depuis 7 mois et j'en suis seulement à 5 tout petits chapitres. J'espère bien avoir fini mes deux premières saisons dans 5 ans. Amicalement.

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 18 oct. 2011, 22:15
par sgu22
Vous chipotez pour un "s". Franchement autant ne rien dire. :arf:
CITATION Ce qu'a surtout voulu dire Irhiae c'est que tes messages seraient plus pris au sérieux s'il y avait moins de fautes.
Juste pour un petit "s" ?
Je laisse couler l'affaire c'est stupide de se prendre la tête pour ça.

Si on se concentrait sur les commentaires a propos de la fic? Non, je dis ça parce que c'est HS de parler de fautes ici sur 5 posts, pour me faire traiter que mes mains sont palmées.

Je voudrais bien que NOUT ramène l'ordre en supprimant cette injure qui n'a rien a faire ici !

Merci a tous.

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 18 oct. 2011, 22:26
par NOUT
CITATION (sgu22,Mardi 18 Octobre 2011 21h15) Vous chipotez pour un "s". Franchement autant ne rien dire. :arf:
Si ce n'était que ça. C'est toute la conjugaison de la langue française que tu massacres.

Merci de faire de réels efforts.

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 23 oct. 2011, 10:20
par AuBe in Arcadia
Oh tiens, des posts. Désolée pour la réponse tardive, mais j'ai eu une semaine très chargée (et des nuits fragmentées, voire inexistantes, ce qui est quand même fatiguant).

Et donc :
Irihiae : merci d'être passée par ici ^^ (et d'avoir alimenté la discussion en mon absence...). Merci aussi du petit commentaire sur une autre de mes histoires (laquelle, au fait ?), et ça m'a fait plaisir de savoir que ça t'avait donné envie de (re)découvrir la série.
Par ailleurs, je ne connaissais pas l'expression "avoir les doigts palmés", mais je trouve ça mignon - perso j'ai plus tendance à dire "écrire avec les pieds". Et les confusions ça/sa m'écorchent les yeux à moi aussi...

brian norris : contente de voir que tu as bien compris la démarche marketing ;)
Et oui, je sais, Albator c'est pour les vieux. Pff. Gamin, va. :P
Soit dit en passant, je n'ai pas écrit six ans en continu, et je n'ai pas écrit que ça, mais j'ai mis un point d'honneur à terminer, et la fin du tome 2 a été laborieuse...

sgu22 : merci d'avoir apprécié, même en deuxième lecture. Je tiens cependant à préciser que pour l'instant, je n'ai posté que le prélude, l'introduction de l'introduction, l'introduction et le chapitre de mise en place des personnages. Les gentils. Va falloir encore attendre avant de voir arriver les méchants, les problèmes et l'action.

Tiens, et puisque j'en suis à disserter sur ce sujet, j'ajouterais que je considère mon tome 1 (13 chapitres, 49 sous-chapitres, environ 150 sous sous-chapitres, 250 pages) comme la transcription romancée d'un épisode. J'en vois beaucoup qui écrivent des saisons entières, par ici, et je les en félicite au passage, mais personnellement, je n'ai fait que deux épisodes. En 500 pages. Et en conséquence je n'ai la quantité d'action suffisante que pour deux épisodes, ce qui implique que la lecture peut paraître un peu longue parfois - surtout si je poste au compte-goutte.

De plus :
CITATION (sgu22,Dimanche 16 Octobre 2011 23h56) Ce n'est pas en disant sa que ta fic va encourager des lectures et réponses de la part du public.
Je dirais que ça dépend du lectorat visé... ^^
Et en plus, c'est la vérité. Pas envie de faire de la publicité mensongère. J'aurais même pu ajouter que je n'aimais pas tellement le format "forum", tiens...
CITATION Fait ce que tu veut, c'est un conseil.
Hormis le fait que je vois assez mal la relation de cause à effet entre cette phrase et la précédente, je te rassure, personne ne m'a obligé à écrire que je postais ici pour attraper de nouveaux lecteurs.
Et je fais ce que je veux, pas de problème de ce côté.

Sur ce, passons au deuxième chapitre. Et moi non plus, je ne comprends rien aux explications scientifiques du major.

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Chapitre 2 - Partie 1


Le défilé des voitures à la sortie de Cheyenne Mountain était le meilleur indicateur de la fin d’une journée de travail.
Cinq niveaux plus bas, Sam Carter faisait une pause en attendant que l’ordinateur ait fini de digérer son programme. Ces derniers jours, elle avait récupéré minutieusement toutes les données possibles des consoles endommagées. Elle espérait maintenant obtenir des informations exploitables sur l’anomalie énergétique en compilant l’ensemble des fragments de chaîne de calcul que les capteurs de la porte des étoiles avaient envoyé aux consoles de contrôle avant de griller complètement.
Carter s’adossa à sa chaise en tapotant nerveusement le clavier. Elle était convaincue que n’importe quel résultat cohérent lui fournirait une mine de renseignements susceptibles de lui en apprendre plus sur le fonctionnement de la porte. Leur connaissance de la technologie propre à la porte était tellement minime. Les scientifiques du SG-C avaient déjà du mal à comprendre les bases de la technologie des Goa’ulds alors qu'eux-mêmes n'étaient que des utilisateurs du réseau de portes.

Les premières lignes de code s’affichaient sur son écran. Carter lança aussitôt une simulation à partir d’un autre terminal, afin de visualiser la synthèse des résultats.

Incroyable.

Son programme était conçu pour remettre en ordre les fragments, et combler les lacunes dues aux dommages subis. Elle avait été forcée d’introduire certaines hypothèses de base, en partant de la connaissance que les scientifiques terriens avaient accumulée sur la porte. La simulation aurait dû suivre les schémas habituels.
C’était loin d’être le cas : la décharge d’énergie avait été bien supérieure à ce qu'elle avait estimé en premier lieu. Et ce n’était assurément pas un phénomène naturel.

Carter enregistra rapidement son travail et contacta un de ses assistants. Il fallait impérativement que l’équipe de scientifiques du SG-C fasse des analyses plus poussées. Aucune des courbes qui venaient de s’afficher sur son écran ne ressemblait à une ouverture de vortex de routine.
En tout cas, à la première lecture, les courbes ne faisaient que confirmer ce qu’elle avait déjà pu constater de ses propres yeux : il y avait bien eu deux vortex ouverts sur une même porte.
C’était tout simplement impossible. Le réseau de portes possédait tout un tas de sécurités. Pourquoi y aurait-il eu un problème lors de cette traversée ?

Carter se plongea plus attentivement dans le détail des résultats. En particulier, le pic d’énergie l’intriguait. Il ne correspondait pas à ce que le programme de simulation assimilait au deuxième vortex. En fait, la décharge aurait eu lieu au moment de la première explosion et la deuxième ouverture, lors de la suivante.

Si elle en croyait les chiffres, ce vortex surnuméraire ne serait que la conséquence de cette décharge, une réaction de la porte pour évacuer l’énergie.
Mais tout ceci la ramenait toujours à la même question : qu’est-ce qui avait pu générer une quantité d’énergie si importante en une seule fois ?

D’une certaine manière, son programme lui permettait cependant d’avancer sur un point : si cette hypothèse de deuxième vortex était juste, cela expliquait pourquoi aucun membre de SG-1 n’ait vu qui que ce soit se préparant à franchir la porte derrière eux sur P4X-48C. Leurs inconnus pouvaient très bien venir de n’importe où.
Et surtout, elle pouvait maintenant affirmer qu’ils étaient plus que probablement liés au phénomène énergétique.

Elle avait assisté au compte-rendu du colonel, quelques jours plus tôt.
Bon, la seule information qu’il avait retirée de sa conversation avec le blessé était son nom – et aussi le fait qu’il parle visiblement l’anglais avec difficulté. Mais elle avait discuté avec Janet dans la matinée et, si la femme était toujours dans le coma, ils allaient pouvoir interroger cet Harlock dès demain.

Ce qui était une bonne nouvelle - ils avaient tous un certain nombre de questions à lui poser.
Sam se demandait surtout pourquoi il avait paru troublé de se trouver sur une planète nommée « Terre ». Il avait quand même bien dû entrer sa destination…

Carter stoppa la simulation. Son programme l’avait accaparé durant toute la journée. Elle méritait un casse-croûte avant de s’occuper de synthétiser toutes les données avec son équipe. Elle espérait présenter quelques pistes au colonel O’Neill avant qu’il ne reprenne l’interrogation.
Ce serait à Daniel de s’occuper des questions culturelles, mais elle préférait pouvoir briefer le colonel sur le pic d’énergie. Si un peuple de cette galaxie était capable de créer ça, il fallait absolument conclure une alliance et étudier leur technologie.


Elle n'avait plus qu’à faire un résumé d’une compilation de données qui avait duré une bonne semaine suffisamment simplifié pour le colonel, mais toujours convaincant…
Ce ne serait pas sa première nuit au département informatique du SG-C.

o-o-o-o-o-o

L’équipe de quart en salle de contrôle comptait les minutes la séparant de la relève. Un des soldats tentait de prendre des paris sur l’activité la plus marquante du quart, sans rencontrer beaucoup de succès. Depuis l’accident, près d’une semaine auparavant, la porte des étoiles n’avait pas refonctionné ; les équipes SG sur le terrain avaient dû suivre la procédure et se replier sur le site Alpha. En dépit des assurances du major Carter, l’installation semblait bien loin de retrouver sa pleine capacité opérationnelle. Des échafaudages entouraient l’anneau, et des boîtiers électroniques étaient ouverts un peu partout. La principale menace – une activation extérieure – paraissait plutôt improbable à l’équipe de garde.

Le soldat ne renonçait pas à parier, mais finit par admettre qu’aucun de ses collègues ne se risquerait à miser sur une attaque venant de la porte ce soir.

– Bon, les gars, qui parie sur la date de la prochaine ouverture de vortex ?

La question donna lieu à une discussion animée entre les soldats. Peu d’informations avaient filtré de l’état-major au sujet de l’accident, et les rumeurs allaient bon train parmi les hommes.
Tout à leur conversation, ils ne remarquèrent pas un des chevrons de la porte s’allumer. Il ne s’agissait pas d’une activation ordinaire – pas d’enclenchement mécanique accompagné de la rotation habituelle de l’anneau – uniquement de l’illumination du symbole.

Ce ne fut que lorsque l’un des boîtiers électroniques se mit à grésiller que les soldats s’interrompirent et fixèrent la porte.

Trois des sept chevrons étaient activés.

– Bon sang, fit l’un des hommes, je croyais que ce truc était hors service !

Moins d’une minute plus tard, l’officier de garde – un lieutenant-colonel du service logistique – arrivait en salle de contrôle. Un seul technicien y était de quart, et il était pour l’instant en train de taper frénétiquement des lignes de code sur un clavier.

– Je n’y comprends rien ! Tout est débranché, la porte ne devrait pas être capable de s’activer… Le problème, mon colonel, ajouta-t-il à l’intention de l’officier, est que nous n’avons plus aucune commande sur la porte d’ici. Et par conséquent, aucun moyen de fermer l’iris…
– Passez la base en alerte rouge, fit celui-ci. Je préviens tout de suite le général.

o-o-o-o-o-o

La sonnerie stridente de l’alarme réveilla le docteur Jackson.

Où suis-je ?

Ah, oui. Le SG-C. Apparemment, il s’était endormi à son bureau alors qu’il travaillait sur une traduction particulièrement récalcitrante. Ces derniers jours, il avait été complètement absorbé par l’étude de la civilisation dont SG-1 avait exploré les ruines sur P4X-48C. Les films qu’il avait réussis à ramener de cette mission étaient vraiment fascinants : les symboles gravés sur les ruines n'étaient pas goa’ulds. Il s'agissait d'un dérivé de la langue des Anciens.

Ses premières ébauches de traduction faisaient état d’artefacts censés éloigner les… il n’était pas encore certain de la signification du symbole complexe à cet endroit, mais ne pouvait s’empêcher de lui trouver une ressemblance avec un serpent.
De là à supposer que cette planète recelait une arme contre les Goa’ulds…

Daniel jeta un coup d’œil à l’horloge. Trois heures du matin.
Quel était le sadique qui déclenchait des alarmes à une heure pareille ?

Ce ne pouvait pas être la porte, Sam lui avait confié au dîner de la veille les soucis que l’équipe scientifique rencontrait pour la remonter.

– Activation extérieure de la porte non programmée. Tout le personnel de renfort est demandé d’urgence en salle d’embarquement.

Comment avaient-ils fait pour la réparer pendant la nuit ?
Daniel attrapa ses béquilles et se rendit en salle de contrôle. Il se fit doubler par un groupe de soldats, armes au poing.
Enfin... Si les Goa’ulds avaient activé la porte, et qu’ils se rendaient comptent que l'iris de protection n'existait plus, l'archéologue ne donnait pas cher de leur peau.

Daniel arriva en salle de contrôle en un temps record compte tenu de son handicap. Sam était déjà là et discutait technique avec le personnel présent. Curieusement, aucun vortex n’était encore activé.

– Que se passe-t-il ? demanda Daniel. Je croyais qu’il y avait eu une activation de la porte.
– Elle est en cours, répondit Sam en faisant un signe de tête vers l’anneau en contrebas. Mais ce n’est pas… conventionnel.

En effet, cinq chevrons étaient illuminés, mais rien d’autre ne ressemblait à une activation. Le plus déroutant était de regarder cette porte s’allumer toute seule alors qu’elle était visiblement débranchée de toute source d’alimentation.

– Tous les enregistrements se recoupent, major, annonça l’un des techniciens. Les chevrons reçoivent un apport d’énergie extérieur.
– C’est impossible, répliqua Sam. Notre porte n’est pas raccordée aux générateurs. Elle ne devrait pas pouvoir recevoir d’informations d’une autre porte ! À moins qu’il ne s’agisse d’une source différente…

L’officier de garde était revenu du bureau du général, où il avait passé les dernières minutes à téléphoner à l’ensemble de l’état-major. Il avait l’air un peu perdu devant les explications de Sam.

– Je ne comprends pas, demanda-t-il. Comment peut-il y avoir une source extérieure si la porte n’est pas branchée ?
– Toutes les portes sont reliées entre elles et communiquent par un réseau subspatial, répondit le major. Je pense que même débranchée, notre porte reste connectée à ce réseau d’une manière ou d’une autre. Cependant la source d’énergie nécessaire pour activer l’anneau en passant par le subespace est bien supérieure à celle d’une porte ordinaire, où il ne s’agit que d’un échange d’informations.

L’officier se contenta de hocher la tête, bien que les explications de Sam n’aient pas paru l’éclairer davantage. Le sixième chevron était à présent activé, et tout le personnel essayait toujours frénétiquement de reprendre quelque contrôle sur la porte.

– Activation du septième chevron ! annonça un technicien.

Daniel s’attendait presque à voir un bataillon de Jaffas franchir la porte en faisant feu dès que le vortex se serait formé, mais rien de tel ne se passa. Des arcs lumineux se mirent à courir le long de l’anneau, quelques-uns s’enroulèrent autour de la rampe d’embarquement, d’autres frappèrent le matériel électronique alentours. La luminosité des chevrons oscilla puis faiblit sensiblement, et tout fut fini.
En salle de contrôle, plusieurs minutes s’écoulèrent avant que quelqu’un ne bouge. Daniel finit par lâcher un soupir. L’invasion de la Terre ne serait pas encore pour cette fois.

– Diffusez la fin de l’alerte, ordonna l’officier de garde. Major Carter, je compte sur vous pour le compte-rendu technique de ces évènements.

Daniel resta encore quelques instants à observer le ballet de scientifiques qui s’affairaient, puis eut une pensée compatissante pour Sam. Assurément, elle risquait de devoir passer le reste de la nuit à analyser ce qui était arrivé.
Encore qu’il doutait que ce soit une corvée pour elle.

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 23 oct. 2011, 18:19
par AuBe in Arcadia
Hop.

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Chapitre 2 - Partie 2


Un haut-parleur camouflé quelque part dans le plafond annonça la fin de l’alerte. Le bruit étouffé des klaxons de combat s’éteignit pour laisser place au bourdonnement léger des appareils médicaux en service. Harlock continua à fixer un point indéfini situé à peu près entre son lit et la sortie. Il avait été prêt de se lever lorsque l’alarme avait retenti, en partie parce qu’il en avait assez d’être couché, mais surtout parce qu’il était curieux d’en savoir plus sur cette base militaire étrange.
Depuis sa tentative d’évasion, et les quelques mots échangés avec le colonel O’Neill, il avait pris soin de rester le plus calme possible, afin d’en apprendre un maximum sur la base et la planète sans éveiller de soupçons. Et, de fait, les mesures de sécurité qui l’entouraient s’étaient un peu relâchées lorsque le personnel avait noté qu’il ne montrait aucun signe de s’enfuir. Il était à nouveau détaché, et il arrivait au garde en faction de s’absenter.
Mais la plupart des conversations qu’il entendait étaient dénuées de sens. Ou alors, il lui manquait une information cruciale.

Harlock essaya de retrouver le sommeil, sans succès. Il se redressa sur un coude pour lire les chiffres de l’horloge posée sur le bureau, à l’autre bout de la pièce.
03:26.
L'infirmerie ne s’animerait pas avant plusieurs heures.

Même si personne ne semblait décidé à reprendre un interrogatoire, le capitaine préférait encore leur forcer un peu la main plutôt que rester là à attendre qu’il se passe quelque chose. En particulier, il était curieux de savoir à quoi ces gens pensaient quand ils parlaient de porte des étoiles.

Toute l’activité de cette base avait l’air de graviter autour de l’activation d’une, ou plusieurs, « portes ». Des équipes franchissaient ces portes, dans les deux sens et à intervalles plus ou moins réguliers. Lui-même, s’il en croyait le colonel O’Neill et les infirmiers ou médecins qui lui avaient parlé, serait arrivé par une porte… Il supposait que Kei avait dû suivre le même chemin.

… Il ne lui restait qu’à trouver une porte.

Il doutait qu’il s’agisse du morceau de métal qui sert à séparer deux pièces entre elles. Peut-être un astroport, ou un point d’embarquement vers une base orbitale… Aucune des hypothèses qu’il avait envisagées ne lui paraissait satisfaisante.
Pour couronner le tout, un infirmier lui avait confirmé pas plus tard que la veille qu’il se trouvait bien sur la planète Terre. Il avait même ajouté un luxe de détails qui interdisait toute confusion avec une planète jumelle située ailleurs dans la galaxie.

N’y tenant plus, Harlock rejeta les couvertures et se mit debout. Il fallait qu’il en ait le cœur net. D’autant plus que le garde avait disparu dès le début de l’alerte, probablement appelé en renfort dans un autre poste.
Les coursives étaient désertes et l’éclairage réduit. Harlock préféra quand même éviter l’ascenseur... Inutile de se faire reprendre tout de suite.

Il retrouva facilement le conduit qu’il avait emprunté la dernière fois. D’après ce qu’il avait compris, les niveaux intéressants se trouvaient dessous. Il ne lui restait plus qu’à les explorer discrètement. Il allait bien finir par trouver des réponses.

o-o-o-o-o-o

Pour la troisième fois, Daniel étouffa un bâillement. Plus rien d’anormal ne semblait devoir arriver à la porte des étoiles cette nuit. Il hésitait entre retourner travailler sa traduction ou faire un petit somme en attendant que le jour se lève. Même si la deuxième option le tentait bien, il ne se faisait guère d’illusions sur sa faisabilité. Tout le personnel de la base avait été prévenu, le général Hammond était en route et Jack… il serait certainement de mauvaise humeur d’avoir été réveillé si tôt, mais il ne devrait pas tarder à arriver lui non plus.

Daniel étouffa un nouveau bâillement. Il n’était d’aucune utilité ici. Il n’avait rien compris à ce qui s’était passé et apparemment, les scientifiques allaient cogiter pendant un moment avant d’émettre la moindre hypothèse.
Autant aller dormir.

Un téléphone sonna près de lui.

– Daniel Jackson.

Un infirmier paniqué se trouvait à l’autre bout du fil. À moitié endormi, Daniel essaya de remettre de l’ordre dans le flot de paroles. Des bribes de phrases telles que « croyais qu’il dormait » et « juste le temps de prendre un café » se frayèrent un chemin jusqu’à son esprit. Il eut d’un coup l’impression désagréable de prendre une douche glacée.

– Un instant, interrompit-il. Vous voulez dire que votre patient s’est encore sauvé ? Je croyais qu’il y avait un factionnaire en permanence à l’infirmerie ?
– Il est parti renforcer les équipes en salle d’embarquement lors de l’alerte, répondit l’infirmier. Mais je pensais… enfin…

Bon sang, il ne manquait plus que ça !
Daniel se sentait complètement réveillé à présent. Il prit le temps de rassurer l’infirmier en quelques mots – le pauvre voyait déjà sa carrière brisée – puis lui dit qu’il transmettrait l’information avant de raccrocher.

Daniel mit un moment avant de trouver l’officier de garde. L’activité en salle de contrôle était plus intense qu’en plein jour. Le fait que toutes les consoles soient démontées n’arrangeait pas l’impression de désordre ambiant. Une fois la nouvelle transmise, Daniel ne s’attarda pas. Il communiqua au passage qu’il serait dans son bureau en cas de besoin – ce qui n’atténua pas l’expression de décomposition de l’officier de garde, au contraire – et se hâta de gagner une zone plus calme.

o-o-o-o-o-o

Deux niveaux sous l’infirmerie, Harlock explorait un énième local technique. Pour l’instant, il n’avait rien trouvé de bien palpitant.
Évidemment. Les locaux sensibles étaient sûrement verrouillés ou gardés. Ou les deux.

Et comme il prenait soin d’éviter toute zone où il semblait y avoir un tant soit peu d’activité…
En revanche, il aurait apprécié tomber sur un vestiaire ou quelque chose du même genre. Il commençait à en avoir assez de se balader pieds nus et en pyjama. En plus, ce n’était pas tellement discret.
Le contenu du local suivant était plutôt incongru dans une base militaire. Le genre de matériel que le capitaine se serait attendu à trouver dans l’arrière-boutique d’un antiquaire, voire dans un musée. La pièce était remplie de classeurs, et des statuettes et autres objets d’origine inconnue (mais manifestement anciens) étaient entassés pèle-mêle sur des étagères. Le tout était vaguement poussiéreux.
Harlock passa dans la pièce à côté. L’endroit était un peu mieux rangé mais tout aussi insolite.

Pourquoi donc un conservateur de musée viendrait-il travailler chez les militaires ?
Il se rapprocha du bureau. La montagne de notes qui jonchaient la table lui indiqua que l’occupant des lieux était en train de travailler à une traduction assez ardue. Les symboles qui étaient reproduits un peu partout lui étaient inconnus, mais en soulevant quelques feuilles, il trouva une plaque gravée au nom du propriétaire : Dr Daniel Jackson… C’était lui qui accompagnait le colonel O’Neill.

Après examen, il s’avéra que le docteur Jackson était parti sans éteindre son ordinateur. Et sans le verrouiller non plus. Harlock s’assit au bureau et pianota quelques lignes sur le clavier : hors de question qu'il laisse passer une aubaine pareille.

Voyons voir à quoi ressemble leur réseau informatique.

La programmation était relativement simple et ne différait pas beaucoup de ce qu’il connaissait. D’ici, il pouvait accéder à l’ensemble des ordinateurs de la base. Aucun des systèmes de sécurité n’égalait la complexité de ceux qui étaient utilisés sur l’Arcadia. C’était même assez étonnant qu’une base militaire ne soit pas mieux protégée.
Sans s’attarder davantage sur cette bizarrerie supplémentaire, le capitaine poursuivit sa navigation. Il venait de trouver un programme intitulé « système de contrôle de la porte des étoiles ». Cette partie du réseau était plus sécurisée que tout le reste, même si cela ne relevait pas encore du casse-tête informatique.

Quelqu’un ouvrit la porte du bureau. Daniel Jackson entra à cloche-pied dans la pièce, tenant ses béquilles d’une main et la poignée de la porte de l’autre. Il n’avait pas encore remarqué le capitaine.
Celui-ci songea à lui jeter une horrible statuette en forme de crocodile avant de s’enfuir… Ou à lui arracher ses béquilles.
Mmm. De toute façon, il ne pourrait pas aller très loin une fois que l’alerte serait donnée. Harlock décida donc de rester assis. Ce ne serait pas un conservateur de musée à béquilles qui allait lui faire peur.

Du coin de l’œil, il vit que son programme d’intrusion dans le système de contrôle de la porte avait abouti. Jackson avait l’air paralysé par la surprise. Harlock en profita pour taper de nouvelles lignes sur le clavier.

– Un instant, fit Jackson. Je croyais que vous ne compreniez pas l’anglais ?

Il allongea une béquille et l’écran de l’ordinateur s’éteignit.

– Je ne comprends pas quand vous parlez, répondit le capitaine. Mais je le lis très bien.
– Apparemment, vous avez fait des progrès depuis la dernière fois.
– J’apprends très vite.

Harlock donna une petite tape à l’écran, qui resta obstinément noir. Daniel Jackson souleva sa béquille et lui montra l’extrémité du cordon d’alimentation de l’ordinateur avec un sourire.

Ah. D’accord.

Jackson extirpa un téléphone d’une boîte derrière la statuette crocodile et composa un numéro, sans quitter Harlock des yeux.

– Ici Jackson. Ne cherchez plus, je l’ai trouvé… Oui, je suis à mon bureau… Très bien.
– Vous pensez que je vais attendre tranquillement que vos amis arrivent ? demanda le capitaine une fois que Jackson eut raccroché.
– Je préférerais, oui. Voyez-vous, je suis déjà blessé et je n’ai pas du tout envie que ça s’aggrave.

Harlock ne répondit rien. Lui non plus n’avait pas envie que la situation s’aggrave. Il allait mieux, mais pas au point de vouloir reprendre un coup de paralyseur.

– Par contre, continua Jackson, je suis prêt à discuter avec vous. Vous aviez certainement un but en venant jusqu’ici, et nous sommes prêts à vous aider dans la limite de nos capacités, bien sûr.

Voilà que ça le reprenait. Pourquoi pensaient-ils tous qu'il était venu ici volontairement ?
Bon, il tirerait ça au clair plus tard. Pour le moment, un détachement de soldats venait de faire irruption dans la pièce.

– Tout va bien, docteur Jackson ? demanda l’un d’entre eux.
– Parfaitement bien, sergent, répondit Jackson.

Le sergent se rapprocha du bureau, l’arme au poing.

– Il n’opposera pas de résistance, continua Jackson… N’est-ce pas ? ajouta-t-il avec un regard appuyé à Harlock, qui était toujours assis derrière le bureau.
– Je ne vois pas trop ce que je pourrais faire, grommela Harlock.

Il se laissa entraîner par les soldats. Il avait fini par admettre que personne dans cette base n’était déterminé à le torturer pour lui arracher des renseignements sur l’Arcadia ou l’une ou l’autre de ses bases de ravitaillement. Non, que ce soit Jackson, O’Neill ou même les médecins, tous semblaient le considérer comme un allié potentiel. Si seulement ils ne posaient pas des questions aussi stupides…

– Attendez ! fit-il avant de quitter le bureau.

Lui aussi avait des questions, mais l'une d'entre elles était plus importante que les autres.

– Où est Kei ?
– Je vous demande pardon ?
– La jeune femme qui était avec moi… Où est-elle ?
– Ah… Son état était plus préoccupant que le vôtre. Elle a été transférée dans un hôpital militaire mieux équipé que notre infirmerie… Je demanderai à ce que vous puissiez lui rendre visite, termina Jackson.

Harlock soutint le regard de Daniel Jackson pendant quelques secondes. Il avait l’air sincère.

– Doit-on le reconduire à l’infirmerie ou le mettre en cellule, docteur Jackson ? demanda le sergent.
– Et bien… Je suppose que le colonel O’Neill voudra l’interroger dès que la situation se sera un peu apaisée, répondit Jackson. En attendant, vous n’avez qu’à l’installer dans une des chambres du niveau vingt… Vous n’aurez qu’à laisser un de vos hommes devant la porte, ajouta-t-il. J’irai le voir dès que j’aurai pris un peu de repos.
– Très bien. Je rendrais compte au colonel dès qu’il arrivera.

Le sergent fit signe à ses hommes, et Harlock fut poussé dans la coursive. Les soldats l’escortèrent jusqu’à l’ascenseur. Ils croisèrent des groupes de soldats et de techniciens qui se hâtaient dans des directions variées. Harlock ignorait ce qui s’était passé exactement, mais la base avait l’air en effervescence.
Le groupe se sépara avant d’entrer dans l’ascenseur. Un seul soldat accompagna le sergent pour conduire Harlock aux niveaux supérieurs. Les trois hommes s’arrêtèrent devant une petite chambre, meublée au minimum, apparemment destinée à accueillir le personnel de passage. Le sergent fit rapidement le tour de la pièce avant de faire entrer Harlock. Il donna ensuite quelques consignes au soldat que le capitaine ne put entendre, puis les deux hommes ressortirent.

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 31 oct. 2011, 10:45
par AuBe in Arcadia
Voici la troisième partie du deuxième chapitre, et la mise en place se termine (et à le reposter, c'est vrai qu'ils en mettent du temps, à se mettre en place...).

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Chapitre 2 - Partie 3


Le colonel O’Neill arriva au SG-C en même temps que le général Hammond. Un nombre non négligeable de scientifiques s’était rassemblé en salle de conférence afin de présenter leurs premières conclusions au général. O’Neill repéra Carter à l’autre bout de la pièce et tenta d’attirer son attention. Il aurait préféré être mis plus précisément au courant de la situation avant d’avoir à subir une suite d’exposés scientifiques tous plus assommants les uns que les autres. Mais le major était en train de mettre en ordre ses notes et ne semblait pas disposée à le rejoindre.
Alors qu’il s’apprêtait à prendre place, un sergent de la sécurité l’informa des évènements qui avaient eu lieu en parallèle – à l’infirmerie. L’homme avait été rattrapé rapidement sans opposer de résistance, et placé sous surveillance dans une chambre d’invité du niveau vingt selon les ordres du docteur Jackson. Le colonel fit mine de ne pas remarquer le ton désapprobateur du sergent, qui aurait apparemment préféré que cet hôte trop remuant soit placé en cellule.

O’Neill hésita un instant. Son instinct lui disait qu’il apprendrait davantage en interrogeant cet Harlock qu’en restant en salle de conférence. D’un autre côté, la disponibilité de la porte le concernait directement…
Au diable le briefing ! Carter pourrait toujours lui faire un résumé des grandes lignes. O’Neill suivit le sergent dans la coursive.

– Prévenez le docteur Jackson que je m’occupe de l’interrogatoire, fit O’Neill. Il voudra
certainement y assister.
– À vos ordres, mon colonel.

Le sergent s’éloigna aussitôt. O’Neill jeta un dernier coup d’oeil dans la salle de conférence.
Personne n’avait l’air décidé à le poursuivre pour l’obliger à rester. Comme le diagramme animé qu’un assistant venait d’afficher sur l’écran ne lui évoquait rien sinon un commentaire du genre « c’est joli, toutes ces couleurs qui tournent », il tourna les talons sans regrets.

o-o-o-o-o-o

Harlock avait examiné la chambre minutieusement sans trouver la moindre issue. Il n’y avait pas de fenêtres – normal, pour une base souterraine – et la porte était fermée de l’extérieur. La serrure ne l’aurait pas arrêté plus de cinq minutes, mais il entendait un soldat faire les cent pas de l'autre côté. Sortir était une mauvaise idée.

La pièce était vide, à l’exception du lit et d’un bureau. Une salle de bain minuscule – et archaïque – était attenante et séparée du reste de la pièce par un simple rideau. Si cette chambre était destinée aux invités, ce n’était certainement pas pour les hôtes de marque.
Harlock avait ouvert les tiroirs du bureau – on ne savait jamais, l’occupant précédent avait pu oublier son fusil laser à l’intérieur – et vérifié la présence de micros ou de caméras – il y avait un machin, dans le coin, qui pouvait éventuellement correspondre à cette définition. Finalement, il s’était allongé et pour l’heure était occupé à compter les fissures du plafond.

Une clé tourna dans la serrure. Le colonel O’Neill entra et s’assit sur la seule chaise de la pièce.

– Bonjour, lui dit-il. Je vois que vous êtes suffisamment remis pour vous permettre de quitter l’infirmerie au beau milieu de la nuit.

Harlock ne releva pas le sarcasme. Quelque chose lui disait que le colonel allait recommencer à parler de Goa’ulds et de portes, mais ce n’était pas sa préoccupation première. Mieux valait prendre les devants.

– Je souhaite voir Kei, demanda-t-il.

Le colonel leva un sourcil.

– La jeune femme, continua Harlock. Le docteur Jackson a dit que je pourrais la voir.
– Le docteur Jackson dit beaucoup de choses, répondit O’Neill. Ce n’est pas aussi simple.
– Il a dit que vous étiez prêts à nous aider, insista Harlock.

Autant juger le plus vite possible à quel point ces gens pouvaient être coopératifs. Le capitaine n’aimait pas du tout cette sensation d’incertitude qui pesait sur les évènements en cours. Il préférait que les rôles soient définis clairement dès le départ. Qui combattre, et à qui faire confiance. C’était loin d’être évident ici.

– C’est exact, concéda le colonel. Mais j’espère qu’il a eu le bon sens d’ajouter « dans la mesure du possible ».
– Presque mot pour mot.
– Formidable. Il faut rester conscient que nos moyens technologiques ne valent pas ceux des Goa’ulds… Même si on arrive à leur causer pas mal d’ennuis.

Décidément, toute la culture locale semblait tourner autour de cette guerre contre les Goa’ulds. Il ne lui restait plus qu’à se renseigner avant que le colonel ne commence à évoquer le deuxième point culturel du coin – les « portes ».

– Je n’ai jamais entendu parler d’un peuple nommé « Goa’uld », déclara Harlock. Savez-vous s’ils sont connus sous un autre nom ?
– Ils se font passer pour des dieux, mais en réalité, ce sont des espèces de parasites qui réduisent les humains en esclavage, expliqua O’Neill. Leur système de gouvernement est de type féodal, ce qui veut dire que la plupart du temps, ils se battent entre eux – ou plutôt, ils se battent par l’intermédiaire de leurs armées de Jaffas. Mais globalement, ils contrôlent de nombreux systèmes et bénéficient ainsi d’un réseau de portes des étoiles très étendu.

Et voilà !

Daniel Jackson entra au moment où le colonel finissait son petit exposé.

– J’ai raté quelque chose d’important ? demanda Jackson.
– Non, pas vraiment, fit le colonel. Je présentais les Goa’ulds à notre invité… Ça vous rappelle des souvenirs ? continua-t-il en regardant Harlock.
– Rien du tout.

Un peuple alien qui régnait sur un empire de plusieurs systèmes ne devait pourtant pas passer inaperçu !

– Et je n’ai jamais entendu parler de portes des étoiles non plus, ajouta-t-il.

O’Neill et Jackson écarquillèrent les yeux.

– De Chaapa’aï, peut-être ? avança Jackson. Ou de cercle de pierre ?
– Un grand anneau, avec des symboles gravés dessus, dit O’Neill.

Harlock secoua la tête négativement.

– Comment avez-vous fait pour venir, alors ? demanda le colonel, perplexe.
– Je ne suis pas venu ici, répondit posément Harlock. C’est vous qui m’avez amené.
– On n’a rien fait ! protesta O’Neill. Je constate simplement que nous avons ouvert un vortex pour rentrer, et que vous êtes arrivés derrière nous.
– Comment ça, vous avez ouvert un vortex ?
– Ben oui, entre deux portes. C’est ainsi que nous voyageons de planète en planète.

O’Neill avait l’air d’énoncer des évidences, mais Harlock se sentait de plus en plus perdu.

– Et vous utilisez quel genre de vaisseau ? demanda-t-il en désespoir de cause.
– On n’en a pas besoin puisqu’il y a les portes, répondit O’Neill. S’il ne s’agit que d’un effectif réduit, c’est beaucoup plus rapide et moins coûteux en carburant de voyager par la porte des étoiles. Le trajet est presque instantané… Quelques secondes pour se rendre sur un autre monde.
– Montrez-moi.
– Quoi donc ? fit le colonel.
– Une porte. Je ne vois pas du tout ce que c’est… Vous dites qu’il y en a sur plusieurs planètes ?
– Sur la quasi-totalité des planètes de la galaxie, oui. Bien sûr, certaines portes ont été détruites ou ne sont plus accessibles, mais cela fait quand même des dizaines de milliers de planètes à explorer.

Harlock n’avait rien rencontré de tel sur aucune des planètes qu’il avait visitées. À sa
connaissance, personne n’avait jamais utilisé de portes pour voyager dans la galaxie.

O’Neill consulta du regard le docteur Jackson. Celui-ci haussa les épaules.

– Bon, très bien, céda le colonel. Je vous emmène en salle de briefing. J’en profiterai pour vous présenter le général, s’il est disponible.

O’Neill se leva et Harlock lui emboîta le pas. Il était toujours en pyjama, mais n’osa pas le faire remarquer.
Le colonel avançait à grands pas dans la coursive, sans se soucier du docteur Jackson qui peinait à suivre le rythme. Finalement, O’Neill se retourna. Il eut une moue indéchiffrable en regardant Jackson, puis considéra Harlock de la tête aux pieds. Le capitaine soutint l’examen sans ciller, un sourire ironique aux lèvres.

– J’espère que votre général ne se formalisera pas si je me présente à lui pieds nus, fit Harlock. J’avais des bottes, dans le temps, mais je n’ai pas réussi à remettre la main dessus…
– Ça doit pouvoir s’arranger, sourit O’Neill. Vous aurez même le temps d’en essayer plusieurs paires avant que ce lambin arrive à destination.
– Je vais aussi vite que possible, Jack, protesta le docteur Jackson, l’air outré.
– Continuez sans nous, Daniel, répliqua O’Neill. On va faire un crochet par le salon
d’habillement. Mettez le général au courant quand vous arriverez !

Harlock suivit le colonel, qui bifurqua dans un couloir annexe tandis que Jackson prenait le
chemin de l’ascenseur. Il commençait à trouver l’homme plutôt sympathique. Un brin impulsif, peut-être…

o-o-o-o-o-o

Lorsque Daniel arriva en salle de briefing, il ne restait sur place que le vidéo projecteur et quelques gobelets de café. Il aperçut Sam en grande conversation avec le général, dans son bureau, et faillit faire un infarctus quand Teal’c surgit de nulle part près de lui.

– Daniel Jackson, fit le Jaffa. Le général Hammond souhaite s’entretenir avec l’ensemble de
l’équipe SG-1.
– Quelle coïncidence ! répondit Daniel. Jack arrive justement pour le voir.

Son coeur battait la chamade. La fatigue, probablement… Il se rapprocha de la cafetière, mais les scientifiques l’avaient déjà vidée pendant le briefing. Il aurait dû s’en douter en voyant le nombre de gobelets abandonnés sur la table.
Teal’c s’était assis à sa place habituelle ; Sam gesticulait toujours dans le bureau du général. Daniel se demandait s’il aurait le temps de prendre un petit déjeuner avant le soir. La journée promettait d’être longue.
Finalement, Hammond parut remarquer leur présence et interrompit Sam.

– Je pense qu’il serait préférable de continuer lorsque SG-1 sera au complet, déclara le général en sortant de son bureau. Le colonel O’Neill a-t-il été prévenu ?
– Il est en chemin, mon général, répondit Daniel. Mais…
– Oui ?
– Rapport au blessé… euh… Harlock. Il a demandé des explications au sujet de la porte, et le colonel l’amène ici.
– Le major Davis m’a informé qu’il avait quitté l’infirmerie au moment de l’alerte, soupira le
général. Mais qu’aucun sabotage n’avait été reporté.
– Apparemment, il a profité de l’absence simultanée du garde et de l’infirmier pour jouer les filles de l’air. Je l’ai retrouvé chez moi… En revanche, ajouta Daniel à l’attention de Sam, je le soupçonne fortement de s’être introduit dans notre réseau informatique. Vous n’avez rien remarqué ?
– Non, répondit le major. Il n’a pas dû entrer dans les zones sécurisées. Mais je ferai quand
même changer tous les codes par précaution.

Sam soupira à son tour. La journée allait être longue pour tout le monde.

o-o-o-o-o-o

O’Neill martyrisait un trombone en attendant que le préposé à l’habillement déniche une tenue à la bonne taille dans le fouillis de treillis entassés qu’un obscur bureaucrate avait pompeusement appelé « salon d’habillement ». Il essayait de trouver une raison logique à l’ignorance flagrante d’Harlock au sujet des portes des étoiles. C’était idiot… Si son peuple maîtrisait le voyage spatial, il avait forcément dû entendre parler des portes. Quant aux Goa’ulds… Ils avaient été présents dans toute la galaxie, et sur les mondes qu’ils avaient abandonnés, les légendes se transmettaient d’une génération à l’autre.
Et que penser lorsqu’il avait prétendu avoir été amené sur Terre…

Évoquer la Terre ramena le colonel vers une autre question. Il se retourna vers Harlock, qui finissait de s’habiller.

– Au fait, fit-il, sur le ton de la conversation, pourquoi semblez-vous surpris de vous trouver sur Terre ?
– Ma planète s’appelle comme ça aussi.

O’Neill attendit que l’autre s’étende sur le sujet, mais apparemment, Harlock considérait qu’il en avait assez dit.

Je vois. Pas le genre bavard.


Le colonel sentait qu’Harlock ne lui faisait qu’à moitié confiance, sans qu’il puisse s’expliquer pourquoi. Il ne s’agissait pas d’une méfiance naturelle entre deux peuples. Non, O’Neill avait l’impression qu’il ne le croyait pas lorsqu’il parlait de la Terre.

– C’est tout à fait possible que deux planètes possèdent le même nom, renchérit le colonel.
– Le même satellite aussi ? répondit Harlock, l’air dubitatif. Et le même système planétaire ?

O’Neill ne trouva pas de réponse satisfaisante. Les seuls Terriens qui utilisaient la porte des étoiles appartenaient au SG-C. Et Harlock n’avait pas l’air d’appartenir au cercle restreint de Terriens au courant des activités réelles de la base de Cheyenne Mountain.

– Le NID ne vous évoque rien de particulier, par hasard ? avança le colonel.
– Non.
– Euh… Vous ne faites pas non plus partie du programme russe d’exploration de la porte des étoiles ?
– Non plus. Je vous ai dit que j’ignore ce qu’est une porte des étoiles, répondit Harlock, agacé.

Bon, d'accord. Ne restait plus que l’amnésie, alors.

– Très bien, lâcha le colonel, peut-être que lorsque vous l’aurez vue, vous aurez davantage de choses à raconter.

Malgré tout, son intuition lui disait qu’Harlock ne mentait pas. Il ne connaissait l’existence ni de la porte des étoiles, ni des Goa’ulds. Il devait vraiment habiter une planète paumée...
Carter aurait bien une explication scientifique pour démêler cet écheveau.

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 04 nov. 2011, 22:22
par AuBe in Arcadia
Entre deux blagues vaseuses, on progresse tout de même. Un peu.
Mais bon, après cette fin de chapitre, le cadre sera enfin posé. On va pouvoir se pencher sur les problèmes à résoudre. Et sur le camp adverse, aussi.

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Chapitre 2 - Partie 4

La pièce dans laquelle O’Neill invita Harlock à entrer était occupée par quatre personnes. Le capitaine connaissait déjà l’une d’entre elles : le docteur Jackson lui fit un bref sourire et fit mine de se lever.

– Restez assis, Daniel, lui intima O’Neill. Je ne tiens pas à ce que vous fassiez une rechute.

Une femme blonde était installée en face de lui, ainsi qu’un grand type musclé à la peau foncée. Humanoïde, mais certainement pas humain. Harlock ne savait pas dire pourquoi, mais la vue de cet homme le mettait mal à l’aise. Et ce n’était pas à cause de son étrange tatouage frontal.
Le troisième homme était chauve et ne portait pas le treillis dont tous les autres, y compris lui-même, étaient vêtus. Sa chemisette était ornée d’une barrette de décoration et les étoiles sur ses épaulettes laissaient présager d’un haut gradé.
Ce fut d’ailleurs à lui que le colonel s’adressa.

– Je me suis permis d’amener notre… invité jusqu’ici, mon général. Il dit qu’il n’a jamais vu de porte. Je n’ai trouvé aucune objection à lui montrer.
– De toute façon, j’ai cru comprendre qu’il était nécessaire de mettre certaines choses au point, répliqua le général. Autant le faire maintenant puisque vous êtes là.

Le général se tourna vers Harlock.

– Je vous souhaite la bienvenue, au nom de la Terre, fit-il. Je suis le général Hammond, et je suis responsable de cette base.
– Je ne vous présente pas Daniel, vous vous connaissez déjà, renchérit O’Neill. Voici les autres membres du SG-1 : le major Samantha Carter et Teal’c. Et voici notre porte des étoiles, déclara-t-il, théâtral, en montrant la baie vitrée au fond de la salle.

Harlock s’avança. En contrebas se trouvait un immense anneau. Une porte des étoiles.
Et il y aurait des trucs pareils sur toutes les planètes ?

– Alors ? demanda O’Neill.
– Alors, rien. C’est la première fois que je vois une de ces choses, et je vous assure que cet endroit n’était pas ma destination.
– Pour le voyage, j’ai une explication, interrompit Carter. Les analyses ont montré que nous avons bien eu deux vortex superposés lors de… l’incident avec la porte. La destination que vous avez entrée était peut-être différente, mais lorsque les deux vortex ont interféré, vous avez dû… bifurquer.
– Sauf que je ne me suis pas servi d’un engin comme celui-ci au départ, rétorqua Harlock.
– Toutes les portes ne ressemblent pas à ça, intervint Jackson. Les Tollans avaient construit leur propre version selon des lignes plus épurées.
– Le principe des portes des étoiles est de créer un puits gravitationnel entre deux portes, continua Carter. En tapant une série de sept symboles, on entre dans le système les coordonnées spatiales du point d’arrivée, ainsi que le point de départ.
– Et vous pensez m’impressionner avec ça ? répondit Harlock. Vous me décrivez les bases du voyage en dimension warp. Mais c’est complètement suicidaire de traverser un vortex sans protection.
– C’est sans danger, fit Carter, qui avait tout de même l’air interloqué. Nos corps subissent une déstructuration moléculaire à l’entrée du vortex et sont restructurés à la sortie. Quant au vortex lui-même, il est éphémère mais suffisamment puissant pour traverser les obstacles sans encombre. Même si la traversée d’une étoile est bloquée par les sécurités internes de la porte, elle peut se faire sans dommages pour le personnel.
– Mais l’étoile n’a pas survécu, lâcha O’Neill au passage.

Ah. Voilà qui expliquait le comportement de l’Arcadia en hyperespace. Ces anneaux généraient un vortex plus puissant que son vaisseau.
Tochiro allait être jaloux.

Il laissa son regard dériver dans la salle de la porte. L’idée de voyager dans l’espace sans vaisseau spatial ne l’emballait guère. Il l’avait suffisamment parcouru dans tous les sens pour savoir que ce n’était pas un endroit très agréable à visiter sans scaphandre. Même en dimension warp.
Harlock revint à la salle de conférence. Une tâche colorée attira son attention.

L’emblème des États-Unis ?

– Et ça, c’est quoi ? demanda-t-il.
– Euh… ça n’a pas grand-chose à voir avec les voyages dans l’espace, répondit O’Neill. C’est notre pavillon national.
– Sans blagues. Et moi, je suis le président des États-Unis.
– Je ne pense pas, non, rétorqua le colonel. Je l’ai déjà rencontré, et il ne vous ressemble pas. Il est plus vieux, aussi.

Cette conversation devenait complètement surréaliste.

– Il a dit ne pas connaître le NID, disait O’Neill au général. Et il n’a pas l’air russe.
– Je suis allemand, dit Harlock distraitement.
– Hein ?
– Je suis allemand, répéta Harlock. D’Heilligstadt. Vous connaissez l’Allemagne ? Vous savez, en Europe ?

Les autres échangèrent des regards perplexes.

– Euh, oui… Mais vous, comment vous connaissez ? demanda O’Neill.
– Je suis là-bas.

Harlock avait le sentiment que la discussion tournait en rond.
Pourquoi avait-il l’impression qu’il était sur Terre ? Pourquoi avaient-ils l’air d’utiliser leur « porte des étoiles » sans savoir comment elle fonctionnait exactement ? Pourquoi croyaient-ils que les États-Unis existaient toujours ? Pourquoi les Illuminas n’avaient-ils pas encore débarqué, avec tout le temps qu’ils avaient eu ? Et pourquoi…

Le temps.

– En quelle année sommes-nous ? interrompit-il.
– Plaît-il ?
– L’année. Vous savez, le temps qu’il faut à la planète pour faire le tour du soleil…
– Merci, je ne suis pas stupide, bougonna O’Neill. On est en 2004. Le 21 mars. Et il est six heures et demie, précisa-t-il.
– Le vingt-et-unième siècle, fit Harlock.
– En effet, répondit O’Neill. Ça vous pose un problème ?

Ce n’était pas peu dire. Mais au moins, ça expliquait tout. Harlock savait les voyages temporels possibles. Il lui était même arrivé de faire des incursions dans le passé, plus ou moins loin, et plus ou moins volontairement, mais jamais sans son vaisseau.
Il se demanda brièvement comment Tochiro allait faire pour le récupérer cette fois-ci. Puis, l’éventualité de créer un paradoxe temporel en interférant avec cette époque l’effleura un instant.
Mais alors, juste un instant.

– À vrai dire, oui, répondit-il au colonel. Un problème d’environ neuf siècles.
– Expliquez-vous, demanda Carter.
– Je suis né sur Terre, fit-il. Cette planète… Mais plus tard.
– Vous voulez dire que vous venez du futur ? interrogea O’Neill.
– C’est ça, oui. De neuf siècles… Ce qui fait le trentième siècle, dit-il en regardant O’Neill.

Un ange passa. Tout le monde prenait le temps de digérer les informations reçues. Le colonel O’Neill avait l’air vexé.

– Pourriez-vous nous détailler ce qui s’est passé avant que vous n’arriviez ici, demanda finalement Carter. Nous avons enregistré des pics d’énergie incroyables lors de l’activation. Quelque chose qu’une porte ne peut pas générer.
– J’ai fait un saut en hyperespace qui a mal tourné, répondit Harlock. Nous étions en bordure d’une zone interdite… – Maintenant, je sais pourquoi elles sont interdites, fit le capitaine pour lui-même. Je pense que le vaisseau a « croisé » votre puits gravitationnel en chemin.
– C’est ça ! s’exclama Carter. Votre vaisseau ne doit pas disposer des mêmes sécurités que les portes. Lorsque les deux couloirs se sont rencontrés, ils ont dû fusionner, ce qui explique l’apport anormal d’énergie et l’ouverture du deuxième vortex.
– Un instant, interrompit O’Neill. Si vous étiez dans un vaisseau spatial avant de croiser notre route, comment se fait-il que vous ne soyez pas arrivé avec lui ?
– C’est possible que le surplus d’énergie ait été trop important pour sa structure et qu’il ait été détruit, avança Carter.
– J’espère bien que non ! répondit Harlock. Je n’ai pas envie de rester ici toute ma vie.

Néanmoins, il était tout à fait conscient que le major Carter pouvait avoir raison. Il ignorait ce qui s’était passé après le passage du flux énergétique. Pour ce qu’il en savait, l’Arcadia n’avait pas résisté au choc, et Tochiro était éparpillé quelque part dans l’espace, entre la dimension warp et le trentième siècle.
Il préférait se persuader du contraire.

– Vous n’avez pas eu de… tentative de contact inhabituelle depuis mon arrivée ? demanda-t-il. Je ne pense pas que cette… anomalie de navigation ait suffit à détruire le vaisseau. Mon ami doit être en train de chercher à me rejoindre.

Et si ce n’était pas le cas, mieux valait s’accrocher à cet espoir le plus longtemps possible.

– Nous n’avons eu aucun contact par la porte des étoiles depuis que vous êtes là, répondit Carter. La décharge a endommagé le système et aucune activation n’est possible pour le moment.
– Dans ce cas, comment expliquez- vous ce qui s’est passé cette nuit, major Carter, fit Teal’c.
– Je ne l’explique pas. La porte est hors service. Théoriquement, elle ne peut pas recevoir d’informations extérieures. La seule hypothèse plausible est qu’il s’agissait d’un résidu de la décharge énergétique qui avait été conservé à l’intérieur de la porte à la manière d’un condensateur.
– À moins que nous nous trouvions face à une tentative de contact de nos amis du trentième siècle, déclara Jackson.
– Si bien sûr vous êtes capables d’ouvrir un vortex avec une porte défectueuse à l’autre bout, fit O’Neill.
– Personnellement, non, répondit Harlock. Ce n’est pas moi l’ingénieur à bord… Mais ça doit être possible sans trop de difficultés, continua-t-il en se remémorant les ressources de Tochiro dans ce domaine.

Harlock revint vers la baie vitrée et contempla pensivement la porte des étoiles. Le grand anneau était disposé au milieu d’une vaste salle située au cœur de la base militaire souterraine. Le capitaine essaya de s’imaginer l’Arcadia franchissant un vortex à cet endroit…

– En revanche, avoua-t-il en se retournant vers le général, il risque d’y avoir un problème si mon ami trouve le moyen de traverser votre porte avec notre vaisseau…
– Je comprends, répondit le général. Il serait regrettable que votre appareil s’écrase à son arrivée.
– Oh, je ne me fais pas trop de souci à ce sujet, fit Harlock en haussant les épaules. En fait, je m’inquiète surtout pour votre base. Si ce vaisseau arrive par ici et se fraye un chemin vers la surface, il ne va pas rester grand-chose de vos installations.
– Vous semblez avoir une confiance excessive en la solidité de votre appareil, dit soudain O’Neill, sarcastique. Il y a quand même toute une montagne au-dessus de nous.
– Et alors ? C’est juste des cailloux. Je ne vois pas où est le problème.
– Euh… les renforts blindés entre les niveaux ? Le matériel ultra sophistiqué ? Les gens qui travaillent ici ?
– Ben quoi, je vous ai prévenus ! Vous n’avez plus qu’à évacuer.
– Et quoi encore ? Vous trouvez que vous êtes en position de nous dicter vos conditions ?

Le colonel semblait prêt à rajouter encore quelque chose, mais Hammond lui fit signe de cesser.

– Nous devrions pouvoir remédier à cela plus simplement, déclara-t-il. Major Carter !
– Mon général ?
– Préparez-vous à transférer la porte vers la zone 51. Je m’occupe des autorisations nécessaires… C’est une zone militaire située en plein désert, expliqua le général à Harlock. Cela devrait limiter les dégâts.
– Nous courons le risque d’avoir des témoins non autorisés, intervint Jackson. Il y a toujours des cinglés qui campent en bordure de la zone 51 dans l’espoir d’apercevoir des ovnis.

Hammond balaya l’objection d’un geste.

– On s’occupera de ça plus tard.
– Dois-je comprendre que le Terrien lambda n’est pas au courant de l’existence d’extraterrestres ? demanda Harlock.
– Le programme « porte des étoiles » reste classé secret défense pour le moment, répondit O’Neill. Nous ne voulons pas d’une panique générale si le monde apprend que nous sommes sous la menace permanente d’une invasion alien.
– Ben voyons. Et vous êtes la seule ligne de défense terrienne contre les hordes de… comment les appelez-vous déjà ?... les Goa’ulds ?
– Les hordes de Jaffas, corrigea O’Neill. Les Goa’ulds ne sont pas si nombreux. Vous n’avez pas appris ça à l’école ? – En cours d’histoire ?
– Ça ne m’a pas marqué. Mais je n’étais pas très intéressé par l’étude des âges archaïques.
– Eh ! Nous ne sommes pas si arriérés ! protesta le colonel.
– Ça ne m’a pas marqué non plus, lui renvoya Harlock.

Les deux hommes se jaugèrent du regard. Harlock retint un sourire. Visiblement, O’Neill cherchait une réplique bien sentie pour reprendre l’avantage de cette joute verbale.

– Colonel ! interrompit Hammond. Vous vous chargerez avec Teal’c de conduire Harlock jusqu’en zone 51. Et vous, jeune homme, fit-il à Harlock, cessez de provoquer le colonel. Je compte sur vous pour nous donner toute information qui nous permettrait de contacter le trentième siècle.
– Et moi, je fais quoi ? demanda Jackson.
– Vous restez au SG-C, docteur, répondit le général. Je vous rappelle que vous avez des ruines de civilisations à étudier. Vous ne m’avez pas dit que vous étiez sur le point de traduire un passage crucial des tablettes gravées que vous avez filmées sur P4X-48C ?

Le général se leva, aussitôt imité par tous ceux qui n’étaient pas déjà debout.

– Messieurs, cela va sans dire que la remise en état de la porte est notre priorité absolue. Il faut rétablir le contact avec le site Alpha et récupérer nos équipes encore sur le terrain avant toute expérimentation de voyage temporel.

Hammond les laissa sur ces mots pour retourner dans son bureau. Daniel Jackson s’étira en baillant.

– Pour l’instant, ma priorité absolue est de trouver un café, déclara-t-il en se dirigeant vers la porte.
– J’en prendrai un aussi, fit Carter en le suivant dans la coursive. Pourriez-vous me l’apporter en salle d’embarquement ? Je vais commencer à superviser le démontage de la porte.

Harlock resta face à la baie vitrée. Il pensait à Kei. Ils avaient eu de la chance. Le vortex généré par la porte les avait littéralement fait passer à travers les parois de l’Arcadia. Il se demandait comment il avait fait pour rester entier.

– Café ? fit le colonel.
– Hmm ?
– Je vous offre un café, répéta O’Neill. À moins que vous ne vouliez assister au spectacle fascinant d’un anneau métallique sortant par le plafond.
– Absolument pas, répondit Harlock. Je veux bien votre café.

O’Neill l’emmena jusqu’au mess. Quelques tables étaient occupées, mais l’endroit était encore calme. Teal’c s’installa avec eux.

– Vous voulez manger un morceau ? interrogea O’Neill qui revenait avec un plateau et trois tasses.
– Ça ira, fit Harlock.

Le café n’avait pas le même goût qu’à son époque. Il devait être fait avec des vrais caféiers et non avec ces plantes mutantes qui poussaient partout.
Le capitaine regarda Teal’c tout en sirotant sa tasse. Celui-ci l’observait silencieusement, l’air imperturbable.

– Vous n’êtes pas humain, n’est-ce pas ? finit par demander Harlock.
– En effet.
– Teal’c est un Jaffa, précisa O’Neill.
– Je suis loyal à la Tauri, continua Teal’c. Par mon combat, j’ai l’espoir qu’un jour, tous mes frères qui sont encore les esclaves des faux dieux seront libres.
– Je vois.

Combattre pour la liberté contre un ennemi plus puissant. Harlock ne put s’empêcher de ressentir une certaine affinité avec ce Jaffa.

– Est-ce que dans le futur, les Jaffas ont gagné leur liberté ? voulut savoir Teal’c.
– Je… ne pense pas qu’il soit judicieux de vous donner des informations sur votre futur, répondit Harlock, embarrassé.

Il ne connaissait aucun Jaffa vivant au trentième siècle. Aucun Goa’uld non plus. Ils avaient dû s’entretuer avant. Une chance. Il y avait déjà suffisamment à faire avec les aliens hostiles du trentième siècle.
Harlock espéra qu’O’Neill et Teal’c prendraient son hésitation pour un souci de ne pas causer de paradoxes temporels. Il préférait éviter d’évoquer son époque autant que possible. Inutile que ces militaires apprennent la nature de ses activités. Ils s’en rendraient compte suffisamment tôt, lorsque l’Arcadia arriverait.

Si elle arrivait, bien sûr.

Harlock chassa les pensées pessimistes qui tentaient de s’imposer. Autant changer de sujet avant qu’ils insistent.

– Si vous me faites quitter cette base pour une autre, demanda-t-il au colonel, pourra-t-on faire un crochet par l’hôpital ?... Pour voir Kei.
– Ça ne devrait pas poser de problème. Nous aurons bien le temps d’aller lui rendre visite. Le déménagement de toute l’installation risque de prendre un jour ou deux.

Le colonel se resservit une tasse de café.

– En espérant que vos amis ne tentent pas de passer avant que tout soit remonté, finit-il.

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Publié : 05 nov. 2011, 11:16
par AuBe in Arcadia
Voilà voilà... Il est temps qu'entrent en scène des extraterrestres belliqueux aux objectifs obscurs, afin de pouvoir mettre en place l'habituelle opposition du Bien contre le Mal.

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Chapitre 3 - Partie 1


L’Arcadia s’était réfugiée dans une ceinture d’astéroïdes, en bordure d’un système à quelques parsecs de son point de sortie d’hyperespace. Le vaisseau pirate avait retrouvé sa pleine capacité opérationnelle quelques heures à peine après son voyage désastreux en dimension warp. Tochiro avait piloté l’Arcadia jusqu’à une orbite sûre, au cœur de la ceinture d’astéroïdes. Avec le dispositif de camouflage et les planétoïdes qui brouillaient les radars, aucun Illuminas ne les trouverait.
Il surveillait quand même attentivement les deux vaisseaux ennemis qui finissaient leur patrouille dans la zone.

– Ils s’éloignent, fit l’opérateur radar.
– Je n’ai capté aucune transmission en partance des vaisseaux Illuminas qui indiquerait qu’on ait été repéré, annonça Mimee depuis la console d’interception électronique.
– Parfait, déclara Tochiro. Fin de l’alerte.
– Est-ce qu’on va tenter à nouveau de passer en hyperespace ? demanda l’opérateur.

Tochiro nota l’infime trace d’angoisse dans le ton que l’homme avait employé. Bah, il ne pouvait pas lui en vouloir. Amorcer un saut warp dans cette zone leur laissait autant de chances de survie que tenter de jongler avec des grenades à plasma.

– Pas tout de suite, répondit Tochiro. Je dois finir les analyses de notre saut précédent.

Il avait étudié les enregistrements de l’accident et était parvenu à reconstituer plus ou moins les évènements. Aussi bizarre que cela puisse paraître, pendant le court laps de temps où elle s’était trouvée en dimension warp, l’Arcadia avait croisé et percuté un autre appareil qui utilisait le même mode de navigation.
La poisse. Une chance sur un million de rencontrer quelqu’un, et il avait fallu que ça tombe sur eux.

… Les zones interdites devaient être plus propices aux collisions.
Son seul souci était qu’il n’arrivait pas à déterminer précisément le type d’appareil auquel ils avaient eu affaire. Ses senseurs lui indiquaient obstinément une masse transportée inférieure à cinq cents kilos. Bien trop léger pour un vaisseau capable de naviguer en hyperespace…
Il avait enregistré le point de sortie de l’autre appareil, et essayé de le suivre avec l’Arcadia, mais au moment du saut, l’ordinateur de navigation lui avait répondu « données erronées ». Malgré tous ses efforts, il n’avait pu passer outre les sécurités du vaisseau, et le système warp du bord n’avait pas pu créer de vortex suffisamment stable pour sauter.

Enfin… Il espérait que le capitaine et Kei étaient en un seul morceau. Ils avaient manifestement été « aspirés » par le deuxième couloir de navigation – une erreur d’aiguillage, en quelque sorte. Mais il ne savait pas quels pouvaient en être les effets sur des corps humains.
Le professeur s’aperçut qu’il venait de faire défiler plusieurs pages de données sans vraiment les regarder. Il revint en arrière en se morigénant. Plus vite il aurait trouvé un moyen de contourner les sécurités qui avaient empêché le saut, plus vite il pourrait porter secours au capitaine.

– Vous pensez qu’on va retrouver le capitaine, professeur ? demanda le mousse du bord, Tadashi.

Tochiro ferma les yeux. Il aurait préféré travailler tranquillement chez lui, ou au moins à un endroit où il ne serait pas dérangé toutes les cinq minutes, mais en l’absence du capitaine, c’était lui qui assurait l’intérim. Même s’il quittait la passerelle, il avait neuf chances sur dix de se faire diffuser avant d’avoir pu commencer quoi que ce soit.
Incroyable le nombre de questions que l’équipage pouvait avoir à poser au capitaine.

Il aimait le travail en solitaire, sans contraintes. Avec ses nouvelles responsabilités, c’était impossible de s’enfermer pendant une journée pour résoudre un problème particulièrement ardu. Il était pourtant certain qu’Harlock arrivait à le faire, lui.

Vivement qu’il revienne. J’ai horreur de ça.


– Professeur ? insista Tadashi.
– Aucune chance si je suis interrompu sans arrêt, répondit-il un peu sèchement.

Il était sûr qu’Harlock n’avait pas non plus à répondre à autant de questions.
Décidément, le commandement n’était pas fait pour lui. Ça lui mettait les nerfs en pelote.

Tadashi fit une moue boudeuse, puis se défoula sur Tori-san. L’oiseau se percha sur le fauteuil du capitaine et protesta avec des cris perçants.

– Bon sang ! cria Tochiro. Vous ne pouvez pas arrêter ne serait-ce qu’une minute ? J’ai besoin de calme pour faire mes calculs !
– Mais, professeur, c’est pas ma faute, se défendit Tadashi. C’est cet oiseau stupide…
– Je ne veux pas le savoir ! Déguerpis de cette passerelle !

Des nerfs d’acier, voilà ce qu’il fallait.

Le personnel de quart plongea son nez dans ses consoles. Le calme, enfin. Tochiro se replongea dans ses calculs. Il fallait qu’il termine avant le lendemain. Si les Illuminas se tenaient tranquilles, il programmerait un saut en milieu de journée.

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Un ha’tak finissait sa manœuvre d’atterrissage à proximité des ruines de P4X-48C. L’imposant vaisseau pyramidal enflamma une bonne partie de la forêt en enclenchant ses rétrofusées, mais le pilote, un Jaffa, n’en avait cure. Il transpirait à grosses gouttes tandis qu’il s’efforçait de poser le vaisseau le plus délicatement possible.

– La manœuvre est terminée, seigneur Baal, annonça-t-il enfin, se tournant vers le fauteuil de commandement plongé dans l’ombre.
– Parfait, répondit son occupant avec la voix caractéristique des Goa’ulds. Mel’tek !
– Mon seigneur ?

La silhouette qui s’avança possédait les signes distinctifs du primat. Le Jaffa se mit au garde à vous, dans l’attente des ordres.

– Envoyez des patrouilles à proximité du Chaapa’aï, mais hors de vue, déclara Baal. Si les Tauris passent la porte, je veux en être averti immédiatement.
– Bien, mon seigneur. Dois-je faire ouvrir le feu sur eux ?
– Non. Ils ne doivent pas se douter de votre présence. C’était une erreur que de les attaquer lors de leur première visite.

Le Jaffa déglutit. Il n’avait obtenu ce poste que très récemment, après l’exécution de son prédécesseur par Baal lui-même. Leur seigneur n’avait pas apprécié les choix stratégiques du primat, qui avait lancé toutes les forces Jaffas stationnées sur cette planète dans l’espoir de capturer les Tauris – qui plus est l’équipe SG-1. Présenter des prisonniers tels que le colonel O’Neill ou le shol’va Teal’c l’aurait couvert d’honneurs… Mauvais calcul.

Mel’tek chassa ces pensées et salua raidement son maître, qui le congédia d’un geste. Le Jaffa s’empressa de transmettre les ordres à ses lieutenants. Il contrôlerait la mise en place des patrouilles en personne dans la soirée.

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Ailleurs dans l’espace, une sonde transmettait ses observations au vaisseau asgard de Thor, à plusieurs milliers d’années-lumière de là. Le petit homme gris assimilait le compte-rendu sans effort, connecté à l’interface de son ordinateur.

Il était soucieux. O’Neill de la Terre l’avait contacté récemment pour lui faire part d’un problème non conforme survenu sur la porte des étoiles terrienne. Il avait dissimulé à O’Neill son inquiétude, mais doutait que l’humain ait été dupe.
Le phénomène n’avait rien de naturel, mais malgré ses recherches, la technologie asgard ne disposait pas des compétences nécessaires pour le reproduire à l’identique. Il avait cependant acquis la certitude qu’il ne s’agissait pas d’une démonstration d’hostilité. Tout au plus d’une manifestation énergétique hyperspatiale, qui se serait répercutée jusqu’à la porte des étoiles par le vortex. D’une puissance impossible à générer avec le matériel asgard.

Thor programma une nouvelle trajectoire pour son vaisseau. Il allait se rapprocher de la Terre, tant pis pour la campagne d’observations astronomiques des scientifiques asgards.
Le conseil comprendrait aisément la nécessité de se tenir au courant des activités terriennes en ce moment. Les humains étaient toujours à la recherche de nouvelles technologies. S’ils entraient en contact avec les auteurs de cette explosion d’énergie, ils trouveraient le moyen de conclure un accord profitable pour eux.
Et Thor savait que ses compatriotes préféraient que la Terre n’acquière pas une technologie trop avancée trop vite.

o-o-o-o-o-o

– Ne la brusquez pas. Elle sort à peine du coma, et elle est encore très faible. Vous ne pourrez rester que quelques minutes… Je viendrai vous chercher.

Le médecin quitta silencieusement la pièce. Harlock s’avança vers le lit. Le colonel O’Neill et Teal’c se placèrent en retrait, à proximité de la fenêtre. Malgré le soleil éclatant qui régnait dehors, la chambre restait froide et grise. Et la jeune femme sur le lit était aussi pâle que les draps.

– Kei ?

L’hôpital était situé en bordure d’une grande ville, que le capitaine avait traversée en voiture. Une ville animée. Insouciante. Ignorante de son futur.

– Kei…

La jeune femme remua faiblement. Elle était entourée d’appareils médicaux qui avaient l’air plus sophistiqués que ceux du SG-C.

– Capitaine ?
– Je suis là…
– Où sommes-nous ?... Je ne reconnais pas cet endroit… Je ne comprends pas ce qu’ils me disent…
– Tout va bien…

Harlock regarda furtivement O’Neill. Le colonel s’intéressait aux motifs du papier peint avec une concentration trop intense pour être honnête. Tout ce qu’Harlock allait dire était probablement enregistré pour être disséqué par des experts…
Quelle importance, de toute façon, ils ne parlaient pas la même langue.

– Il semblerait que nous ayons fait un voyage temporel non programmé, dit-il à Kei. Apparemment, on est revenu sur Terre au début du vingt-et-unième siècle… Les autochtones ont l’air coopératif pour le moment, ajouta-il avec un sourire.

Kei saisit sa main. Le capitaine soupira. Il retint la réaction qui était devenue presque un réflexe dans ce genre de situation et répondit à la pression des doigts de la jeune femme. Il pouvait imaginer la souffrance que Kei ressentait. Blessée, entourée d’inconnus et branchée à des appareils barbares. Ils se regardèrent intensément pendant quelques secondes, puis Kei laissa échapper un gémissement de douleur.

– L’Arcadia ? demanda-t-elle dans un souffle.
– Elle va bientôt arriver, mentit Harlock.

Kei ferma les yeux. Un spasme de douleur tordit un instant ses traits. Harlock sentit qu’elle s’accrochait plus fermement à son poignet.

– Je ne veux pas… rester ici.
– C’est ce qu’il y a de mieux pour toi. Ils vont te soigner… Tu vas guérir.

Enfin... C'était ce qu'il espérait.

Une main se posa sur son épaule.

– Je pense que c’est suffisant. Elle a besoin de repos maintenant. Ne vous en faites pas pour elle, elle est hors de danger.

Le médecin tourna vers lui un des écrans des appareils qui entouraient le lit, l’air préoccupé. O’Neill fit un pas vers la porte et un signe de tête à l’intention d’Harlock.

– On va y aller, fit-il.
– J’arrive, acquiesça le capitaine.

Il repoussa gentiment la main de Kei, qui n’avait pas lâché prise bien qu’elle eut perdu conscience. Après un dernier regard, il suivit le colonel dans le couloir, où Teal’c les attendait déjà.

– Satisfait ? lui demanda O’Neill, alors qu’ils rejoignaient la voiture.
– Ce serait mieux si vous n’utilisiez pas ce matériel rétrograde, répondit Harlock.
– Allons, vous avez entendu le docteur ! Elle va s’en tirer... Votre petite amie sera bientôt sur pied !
– Ce n’est pas ma petite amie, fit Harlock, boudeur. C’est mon opérateur radar.

Le colonel eut une expression indéfinissable, mais n’ajouta rien. Le trajet en voiture fut silencieux jusqu’au retour à la base de Cheyenne Mountain.