Ma fanfic "Fragments"...
Publié : 30 oct. 2005, 18:21
Voici l'épisode II d'une série de fanfics se situant entre les saisons 4 et 6 ; il est indépendant de l'épisode I.
Voila, bonne lecture, et donnez moi vos avis !
Episode alternatif II :
Fragments
Stupéfiante équipe SG-1, qui semble capable de se tirer de toutes les pires situations ! Et fantastique major Carter, qui trouve des réponses à tous les problèmes !
Sa chance semble pourtant l’avoir abandonnée, lorsque le vaisseau cargo à bord duquel elle se trouve explose violement. Elle n’avait aucun moyen d’en réchapper. Et pourtant…si, encore une fois, elle avait trouvé une solution ?
Episodes :
1/ Cheval de Troie.
2/ Fragments.
Auteur : Skay-39.
Adresse : Skay39@hotmail.fr
Genre : Action, Aventure, un tout petit peu sentiment (mais vraiment un tout petit peu).
Saison : Saison 4, juste après « Entité ».
Spolier : Le Venin du Serpent, Entité.
Stargate SG-1 est une propriété de la MGM, Les personnages de cette histoire ne m’appartiennent pas. Je ne gagne pas d’argent en l’écrivant, et c’est bien dommage.
Prologue
La Poursuite
Le soleil de la planète venait de disparaître derrière une chaîne montagneuse, et son éclat nimbait encore le ciel mauve d’une lueur rose orangée. Deux imposantes lunes bleues commençaient à apparaître dans les cieux, surplombant les forêts d'un vert sombre du monde alien. Sous leur lumière pâle, les arbres se coloraient d’ombre turquoise fantomatique. Les derniers lambeaux de rayons solaires se rétractèrent derrière les imposants titans rocheux, laissant filer le crépuscule et arriver la nuit. L’air tiède de la planète se rafraîchit, et quelques animaux invisibles se mirent à émettre un léger bourdonnement apaisant. Un étrange insecte, pourvu de quatre ailes tournoyant comme les pales d’un hélicoptère, voleta dans les airs, avant de se diriger vers un bouquet d’arbre plus dense. Il les contourna de son vol étrangement hiératique, et vint se poser lourdement sur une étrange structure de pierre. Ses pattes effleurèrent un symbole en forme de sablier, qui ne signifiait rien pour lui. Un observateur humain aurait reconnu la forme de la constellation d’Orion. Mais il n’y avait aucun observateur humain dans les parages. Les ailes de la créature frémirent à nouveau, une fois, deux fois, puis elle re-décolla. Elle voleta le long du grand cercle qui composait la sculpture de pierre, et s’éloigna dans la nuit, loin du grand anneau gravé que les hommes de la Terre et de nombreuses autres planètes nomment la Porte des Etoiles.
D’autres étoiles, réelles celle-ci, apparurent une à une dans le ciel du monde primitif, le remplissant rapidement de milliards de minuscules lueurs bleues et blanches. Tout sur cette planète respirait le calme et la tranquillité.
Jusqu'à ce qu’une brève lumière jaune apparaissent entre les deux lunes. Puis une seconde, une troisième. Bientôt, les flashes brillèrent à intervalles de plus en plus courts. La haut, dans l’espace, hors de l’atmosphère de la planète sauvage, avait lieu un combat entre vaisseaux.
L’appareil argenté filait dans l’espace. Des nuages de fumée se répandaient dans son sillage, accompagnés de morceaux de coque divers, tandis qu’il effectuait de violentes et multiples embardés pour esquiver les tirs de plasma en fusion qui passaient près de lui en rugissant. Il filait sous les étoiles comme une comète.
L’engin émettait le vrombissement caractéristique des vaisseaux Goa’uld.
Il effectua un nouvel écart, montant en flèche. Les tirs ennemis le frôlèrent mais continuèrent leur chemin. Les deux planeurs de la mort qui poursuivaient le tel’tak ne firent pas de même, et montèrent eux aussi, avec bien plus d’agilité que le cargo. Ils firent feu presque simultanément. Les deux canons d’assaut situés sous leurs ailes crachèrent deux flèches de plasma incandescentes.
Le vaisseaux prit en chasse tenta une nouvelle manœuvre d’esquive. L’un des tirs le manqua, et son jumeau ne fit que frôler le sommet de la soute située à l’arrière du transporteur. Une gerbe d’étincelle jaillit à ce contact, qui se dispersa bien vite dans le froid de l’espace. Le second chasseur eut davantage de chance : L’un des traits brûlants arracha l’ailette stabilisatrice droite de l’appareil visé, et l’autre frappa l’arrière du vaisseaux de plein fouet. La décharge d’énergie stoppa un instant ses propulseurs, et le tel’tak ralentit violement, puis ils reprirent leur activité, et le vaisseau alien ré accéléra tout aussi brutalement. A l’intérieur, Teal’c, le pilote, encaissa le choc. Une pluie d’étincelle gicla du plafond juste au dessus de sa tête.
- Colonel O’Neill, lança t-il au militaire assis à côté de lui, agrippé à son siège. La structure du vaisseau est gravement endommagée et les générateurs de propulsion sont en perte constante de puissance. Nous ne tiendrons plus très longtemps !
Il fit vivement glisser sa main sur l’un des deux globes rouges qui permettaient de diriger le cargo. Celui-ci vira de bord maladroitement, sa maniabilité diminuée par la perte de son stabilisateur. Deux autres tirs de plasma filèrent dans l’espace sans les toucher. Sans les talents de pilote du Jaffa, ils seraient mort depuis longtemps.
- Mon colonel ! hurla le major Carter pour couvrir le vacarme du passage de deux autres torpilles surchauffées. Nous sommes…
Le bruit d’un nouvel impact l’interrompit. Le tel’tak fut ébranlé par une violente secousse qui la projeta en l’air. Sa tête effleura le plafond, et elle retomba juste derrière le colonel, debout sur ses jambes. O’Neill lui attrapa solidement le bras afin de lui éviter une rencontre un peu trop brutal avec la paroi lors de la prochaine embardée.
Le major ne perdit pas de temps à se féliciter de son atterrissage aussi parfait qu’involontaire et reprit la où elle en était :
- Mon colonel, cette planète est P3X-655, commença t-elle d’une voix forte. SG-16 l’a visité il y a deux semaines, et d’après leur rapport, je dirais que la Porte des étoiles se trouve à quelques kilomètres en avant de notre position. Si nous pouvons l’atteindre, nous serons hors de danger.
Des étincelles jaillirent vers son visage, l’obligeant à fermer les yeux.
- Ce vaisseau ne résistera pas à une entrée dans l’atmosphère, major Carter, annonça Teal’c d’une voix tendu.
Il fit soudain plonger l’appareil, avant de le faire remonter aussitôt. La coque abîmée gémit sous l’effort, comme pour attester ses dires.
- Je sais ! hurla le major tandis que l’un des planeurs les dépassait avant d’amorcer un demi-tour. Je ne compte pas y aller en vaisseau. J’ai programmé la trajectoire des capsules de survie afin qu’elles nous amènent aussi près que possible de la Porte.
- Nous n’atteindrons jamais la Porte avec deux planeurs à nos trousses ! Lui répondit O’Neill sur le même ton.
Dans le fond du vaisseau, Daniel, une épaule déboîtée, tentait de heurté le moins souvent possible les parois.
- Ces chasseurs nous colle au train ! Si nous enclenchons l’autodestruction, la puissance de l’explosion combinée à la projection de débris nous débarrassera d’eux !
Elle vacilla lorsque le cargo encaissa un nouveau choc qui pulvérisa son blindage arrière.
- Le temps que leurs base au sol en envoie de nouveaux, nous seront loin ! reprit-elle.
Le colonel O’Neill réfléchit un quart de seconde. Leur vaisseau était aussi endommagé qu’un tel’tak pouvait l’être : ils n’avaient plus de boucliers, plus d’hyperpropulsion, des propulseurs subluminiques qui ne tarderaient pas à lâcher, et de multiples avaries. De plus, ils n’avaient pas la moindre possibilité d’obtenir des renforts, qu’ils soient aériens ou terrestre, et ne possédaient pas d’autres armes que leur pistolet 9 mm.
« Je pourrais désespérer si on ne s’était pas déjà sorti de dizaines de situations de ce genre » songea Jack avec un amusement totalement déplacé.
- Très bien. Teal’c ! reprit t-il en se penchant vers l’intéressé. Faites nous gagner du temps, d’accord ?
- Je ne fais que ça, O’Neill ! répondit celui-ci sans quitter l’écran radar des yeux une seule seconde.
Le colonel lui donna une petite tape sur l’épaule, puis se dirigea tant bien que mal vers la soute.
Il saisit Daniel par son bras valide.
- Major, donnez-moi un coup de main, dit-il à Carter qui s’approchait en s’appuyant sur les paroi.
Elle saisit Daniel par la taille et le poussa en avant pour l’aider à se redresser.
- Alors, quel est le plan ? demanda celui-ci en essayant de ne pas laissez transparaître sa douleur dans sa voix – tentative totalement raté.
- On vous expliquera ça en bas, répondit le colonel d’un ton dégagé tout en plaçant Daniel dos à l’une des capsules de survie.
- En bas ? Qu’est-ce que…
Jack le poussa légèrement en arrière, et le docteur Jackson recula dans l’espace réduit de la capsule Goa’uld. Celle-ci avait la forme d’un cercueil bombé argenté – chose qui n’était pas pour remonter le moral des personnes forcés d’abandonner un vaisseau en perdition.
- Bon voyage, lança le colonel O’Neill avec un sourire tout en pressant une touche du panneau de contrôle pourvu de six hiéroglyphes qui ornait le mur.
La capsule se ferma hermétiquement avant que Daniel ait pu ajouter quoi que ce soit. Elle descendit vivement dans un conduit prévu à cet effet, et une plaque de métal vint fermé l’ouverture.
- Major, à vous.
Le colonel désignait un autre module d’évacuation.
A cet instant, le cargo fut ébranlé par un impact formidable.
Le pilote Jaffa esquissa un sourire. Sous ses yeux, le cargo des shol’va partait en morceau.
« Et leur monde tout entier disparaîtra de la même façon lorsque notre dieu Ba’al s’occupera d’eux » pensa t-il férocement.
Il fit pivoter son planeur de la mort et le fit se déplacer latéralement afin de passer sous le cargo, puis remonta en looping et roula sur lui-même, ce qui lui permit de se placer devant le vaisseau ; ensuite, il fonça droit sur lui. Il pressa un petit globe bleu, et ses lances Goa’uld rugirent, crachant leur traits de plasma en fusion. Le cargo effectua une habile plongée tout en basculant sur le côté, qui lui permit d’éviter l’attaque.
- Ashak kree shol’va ! marmonna le pilote furieusement.
Il fit légèrement glisser ses mains vers le bas le long du globe de contrôle, ce qui redressa la trajectoire du chasseur, afin de passer au dessus du cargo. Il se trouvait face au vaisseau, ce qui lui permit d’apercevoir le pilote. Sa colère se changea en ravissement lorsqu’il reconnut, au poste de commande, le shol'va Teal’c, l’ennemi de tous les Goa’uld et de son maître Ba’al. Il adressa au traître un sourire méprisant. Il le vit plisser les yeux et serrer les lèvres.
S’il avait regardé plus attentivement, il aurait aussi vu la lueur froide et déterminée dans le regard de l’ancien Premier Primat d’Apophis.
Il accéléra. Equilibra son chasseur. Il se trouvait à une dizaine de mètres du vaisseau.
Le tel’tak monta soudainement.
Le pilote écarquilla les yeux. Voulu effectuer un virage. Le tel’tak accompagna son mouvement.
L’aile gauche de son appareil percuta la soute du vaisseau.
L’impact fut si violent que le Jaffa vint s’écraser contre sa console de pilotage. Comme dans un rêve, il sentit trois de ses côtes se briser. Son corps rebondit et sa tête heurta le dossier de son siège. Son casque, fait d’un alliage de métal souple, absorba en grande partie le choc.
Il releva la tête et aperçut le vaisseau ennemi au loin. Il vit aussi le second planeur.
Et son aile gauche.
Son aile gauche, tordue, brisée, qui flottait dans l’espace.
Il regarda sur le coté. A droite, une aile. A gauche, plus rien.
Il vit l’aile brisée tournoyer dans l’espace, gracieusement. Elle dériva lentement, puis de plus en plus vite. Sa trajectoire commença à se courber, à dévier.
Vers la planète. Elle chuta à travers l’atmosphère. Il la vit disparaître à travers la couche nuageuse, inexorablement attiré par l’attraction gravitationnelle de la géante.
Et son planeur se mit à la suivre.
Il tomba, lui aussi. Tandis que sa vitesse augmentait, des flammes jaunes, puis bleues, entourèrent le chasseur.
« Je vais mourir » réalisa le Jaffa.
L’épave traversa les nuages.
« Les dieux sont avec moi. Les dieux m’accompagnent… » pensa t-il encore, avec un mélange d’excitation et de peur.
Le vaisseau Goa’uld chuta, chuta encore. Vers le sol.
Vers la forêt, loin en dessous.
« Ne craignez rien à l’heure de votre mort, car votre seigneur et maître, votre Dieu Ba’al vous accompagnera à travers les Sept Portes du Royaume des Morts. »
Extrait du Grand Livre Sacré de Ba’al, traduit par le Dr.D.Jackson.
Chapitre I
Dernier Recours
Aussitôt après, en orbite proche autour de P3X-665, dans un cargo Goa’uld prit en chasse.
- Au nom du ciel, Teal’c ! Qu’est ce qui c’est passé ?
Le colonel s’approcha du fauteuil de pilotage. Les lumières s’étaient éteintes, et la lueur verte de l’éclairage de secours les avait remplacés. Il sentait un liquide chaud et poisseux couler sur sa tempe - son propre sang – mais ne chercha pas à l’essuyer.
- Il ne reste plus qu’un chasseur à notre poursuite, répondit simplement Teal’c.
O’Neill vit Carter s’approcher.
- Carter, évacuez. Nous vous rejoignons.
- Négatif, mon colonel.
Carter était aussi blessé à la tête. Heureusement, les tirs ennemis avaient momentanément cessé. Le second pilote devait être désorienté par la mort inattendue de son frère d’arme. Mais son hésitation n’allait pas durer.
- Le dernier impact a grillé le cristal de régulation de l’énergie. Il faut que je le remplace. Ça ne me prendra que quelques minutes, mon colonel. Partez devant, je vous rejoins tout de suite.
- Carter…
Jack n’eut pas le temps de terminer : Carter avait déjà fait demi-tour.
Il poussa un soupir nerveux.
- Très bien. Teal’c, faîtes nous encore gagner un peu de temps. Nous partirons tout les trois dès que l’autodestruction de ce vaisseau aura été enclenchée.
- O’Neill, Daniel Jackson est blessé, fit remarqué Teal’c. Il ne pourra peut-être pas rallier la Porte des étoiles avant l’arrivée des planeurs de Ba’al. Vous devriez descendre sur la planète pour lui prêter main forte.
Une alarme retentit dans le cargo. Le colonel n’avait pas réalisé à quel point le cockpit était silencieux, depuis la collision. Mais il semblait que l’action allait reprendre.
Le vaisseau bondit soudain dans les airs, et le colonel entendit nettement quelque chose craquer longuement sous ses pieds. Il entendit aussi le son provoqué par le passages de deux tirs de plasma. Le mouvement de l’appareil l’avait déséquilibré et envoyé contre une des capsules de survie. Il prit sa décision.
- Vous avez raison. Je ferais mieux de descendre, je ne vous sers à rien ici, dit-il à regret.
Il pénétra dans la capsule.
- Seigneur, ce que je peux détester ces engins…murmura t-il.
A cet instant, les lumières se rallumèrent – Carter devait avoir réussi sa réparation.
Teal’c pressa une des touches de sa console de pilotage.
- Bonne chance, O’Neill, lança t-il en faisant faire une autre embardée au vaisseau.
- Bonne chance à vous, eut le temps de lancer Jack avant que la capsule ne se referme sur lui.
Une seconde plus tard, il sentit son cœur plonger dans sa poitrine tandis que le module était éjecté du vaisseau.
Carter pressa une portion de mur apparemment comme les autre, dans la soute de l’appareil. Apparemment seulement, car la section en question se mit aussitôt à s’avancer comme un tiroir vertical. Derrière, se trouvaient cinq cristaux. L’un d’eux était fêlé.
Le major le saisi et le tira lentement vers elle. Il se détacha sans se briser. Elle le lança sur le coté, et l’entendit exploser au sol. Cela n’avait pas d’importance – il ne pouvait plus servir à quoi que ce soit. Elle sortit de sa poche le cristal jaune qu’elle avait récupéré sur le système d’atterrissage, et le plaça dans l’espace vide. Il émit aussitôt un faible rayonnement.
- Parfait, murmura t-elle.
Le vaisseau bondit soudain dans les airs et le major entendit le sol craquer de façon sinistre, tandis que deux autres boules de chaleur manquaient leur cible un fois de plus. Elle se releva – le mouvement du cargo l’avait envoyé au sol – et poussa la matrice d’insertion des cristaux.
Le petit tiroir se referma et les lumières revinrent.
Carter ne perdit pas de temps et, laissant son matériel sur place, elle retourna dans le cockpit aussi vite que les embardés de l’appareil le lui permirent. Elle arriva juste à temps pour voir une autre capsule de survie être éjecté du cargo. Elle fut surprise mais soulagé de voir que Teal’c avait pu persuader le colonel O’Neill de rejoindre Daniel – Le colonel ne serait pas partit de sa propre initiative.
- Teal’c ! lança t-elle. Allez y, j’enclenche l’autodestruction.
Elle pressa quelques touches sur un dispositif placé au centre du cockpit. Teal’c enclencha le pilote automatique et couru se placer dans une capsule. Celle-ci se referma rapidement et fut avalé par le sol.
Carter retira un petit cristal transparent sur la console et un compte à rebours en Goa’uld retentit aussitôt dans l’appareil. Elle avait huit minutes pour évacuer. Elle regarda l’heure sur sa montre :
15 : 03 : 58
Elle s’avança vers la dernière capsule.
Et l’intérieur du vaisseau explosa dans un nuage de flammes.
Daniel leva les yeux. Il aperçut un long panache de fumée qui traversa la couche nuageuse et chuta dans l’atmosphère. Même de sa position, au sol, il apercevait la lumière orange vacillante du bouclier énergétique de la capsule de survie Goa’uld. Celle-ci fut bientôt suivit par un second module. Daniel s’arrêta et les regarda tomber. Puis il se dirigea aussi vite que le lui permettait son épaule blessé vers leurs lieux d’atterrissage, relativement proche l’un de l’autre. De temps en temps, il jetait un coup d’œil vers le ciel.
Mais rien d’autre ne tombait.
Que faisait le dernier membre de SG-1 ?
Carter se releva. Elle avait réussi par un quelconque miracle à rester consciente. Autour d’elle, les murs étaient noircis et calcinés. Une conduite de carburant avait du céder. Un peu partout, de petits foyers d’incendie étaient visibles.
Ce vaisseau allait exploser. C’était une question de minutes – non, de secondes.
Samantha se tourna vers la capsule restante…et se figea, horrifié.
La capsule était noire et craquelé. Ses deux portes de fermeture avait été arraché et oscillaient, en équilibre contre le mur. Le capuchon supérieur avait tout bonnement disparue.
Elle était bloquée.
Son esprit se mit à tourner à toute vitesse. Elle envisagea toutes les solutions, les unes après les autres. A chaque fois, elle se retrouvait dans une impasse.
La dernière capsule était inutilisable. Le cargo ne pouvait plus passer en hyperespace, et ne pourrait pas semer le planeur Goa’uld en espace conventionnel. Il ne résisterait pas à une entrée dans l’atmosphère. Il n’y avait aucune plate-forme d’anneau de transport dans le secteur.
Aucune plate-forme ? C’était vrai. Mais avait elle vraiment besoin d’une plate-forme de réception ?
Elle sentait qu’il y avait la une voie à explorer. Mais aurait-elle seulement le temps ?...
Elle n’avait aucun plan, loin de la. Mais elle avait une idée, une vague idée. Un dernier espoir…Si ça ne marchait pas, elle n’aurait aucune solution.
« Mais avant tout, il faut stopper l’autodestruction. Remettre le cristal à son emplac… »
Le cristal. Ou était il ?
« Je l’ai lâché, réalisa t-elle. Au moment de l’explosion. »
Il fallait qu’elle le retrouve. Sans ce cristal, elle ne pourrait pas arrêter le compte à rebours avant surcharge du générateur du tel’tak. Elle n’aurait pas assez de temps.
Elle fit un pas en avant…et entendit aussitôt un crissement de verre brisé.
Elle baissa les yeux.
La, sous son pied, se trouvaient les fragments du cristal manquant. Des dizaines de petits éclats droits et nets, scintillant sous la lumière des étincelles qui chutaient du plafond en continues. L’objet n’avait pas résisté à la chute.
« Très bien, songea le major avec une froide détermination militaire. J’ai donc le choix. Ou bien je réussi rapidement, ou bien je n’aurais pas l’occasion de voir si mon idée était bonne. »
Samantha regarda à nouveau sa montre.
15 : 05 : 02
Elle avait perdu plus d’une minute.
« Au travail » songea t-elle.
Carter réfléchit à la marche à suivre, et, sans perdre une seconde de plus, se dirigea vivement vers la console principale. Elle pressa deux touches puis posa la main sur le globe rouge.
Elle n’avait pas le temps de programmer la fréquence radio des équipes SG, et avait donc décider d’émettre en multifréquence. Bien sur, les Goa’uld risquaient d’intercepter son message…si jamais l’émetteur du cargo était encore en état de marche. Mais le major estima qu’elle devait courir ce risque.
- Ici le major Carter, à bord du tel’tak en perdition. La dernière capsule de survie est hors service, elle est totalement inutilisable. Je vais – Aaah !...
Samantha entendit le choc d’un nouveau tir faire trembler le vaisseau, puis un flash intense de lumière blanche l’éblouit. Comme au ralentit, elle sentit son bras s’engourdir, la torpeur remontant de sa main vers son épaule. Puis, celle-ci atteignit sa tête, et une douleur aigue, inouïe, explosa dans son crâne. Elle se sentit projeté en arrière tandis qu’un mot obsédant tournait à toute vitesse dans son cerveau brûlant :
« Electrocution électrocution électrocution électrocution… »
Tout tremblait, tanguait, vacillait. Elle était perdue au milieu d’une tornade de couleurs. Puis, la tempête ralentit aussi vite qu’elle était apparue et les couleurs reprirent leur place.
Elle vit la plaque de naquadah qui recouvrait les systèmes internes de la console de pilotage atterrir près d’elle, fumante, dans un parfait silence. Carter réalisa qu’elle n’entendait plus rien.
« Vite », pensa t-elle. Le major savait qu’elle devait se dépêcher, mais ne se souvenait plus pourquoi. Il lui semblait que son cerveau était compressé dans un bloc de glace. La souffrance était atroce.
« Un court-circuit ». Ces mots flottaient dans sa tête sans qu’elle cherche à les comprendre. « Un court-circuit a grillé les systèmes internes principaux. Tu as reçut une décharge »
Elle se leva et retira une plaque amovible de la paroi du cargo, et saisit à l’intérieur du compartiment dégagé un cristal bleu. Elle le retira et, tout en le serrant bien dans son poing, le cogna violement contre le sol. Le cristal se fêla. Carter le remit ensuite à sa place. Elle ignorait pourquoi elle agissait ainsi. Une phrase résonnait douloureusement dans son crâne dévasté : « Surcharger les systèmes internes de secours, section Sécurité ».
Ces mots ricochaient dans sa tête, martelant l'intérieur fragile de sa boîte crânienne. Elle voulait simplement les faire taire. Si elle obéissait, la douleur cesserait.
Elle saisit son zat et recula en rampant sur le sol. Elle ne se souvenait pourtant pas être tombé. Elle leva l’arme et l’ouvrit, avant de tirer. Le serpent de métal noir cracha un trait de lumière bleue, qui frappa les cristaux.
« Sti-ti-ti-TI-ARZ ! »
Avec une ou deux seconde de retard, elle entendit le son du zat’nik’tel, ce qui voulait dire qu’elle était en train de retrouver le sens de l’ouï.
Les cristaux s’illuminèrent tous, sauf le bleu brisé. La lumière des autres vacilla tandis que des éclairs bleutés les parcouraient. Enfin, tous s’éteignirent dans une gerbe d’étincelle et le tiroir se referma de lui-même. Les lumières du vaisseau disparurent brusquement, puis revinrent. Un second tiroir s’ouvrit. Une alarme retentit, accompagnée d’un texte en Goa’uld. Le vacarme faillit tuer le major Carter. Elle poussa un gémissement de douleur tandis qu’une nouvelle phrase venait alourdir ses pensées.
« Déconnecter le système de repérage des anneaux de transport en provoquant un court-circuit général du programme de re-matérialisation.»
Ses yeux se posèrent sur le cadran de son bracelet-montre :
15 : 09 : 42
Sans qu’elle sache pourquoi, le sentiment d’urgence redoubla d’intensité. Samantha tituba vers le second point de contrôle, retira deux cristaux et les interchangea. Elle repoussa ensuite le panneau et vint précipitamment se placer sur la plate-forme des anneaux.
15 : 10 : 03. Quelques mots en Goa’uld se firent entendre. Le panneau, qui venait de se refermer, se mit à vrombir. Le major commençait à reprendre ses esprits.
« Je dois être partit avant quinze heure onze » se souvint elle. Elle se demanda pourquoi elle pensait cela. « Autodestruction » lui murmura aussitôt la voix dans se tête – sa voix.
Le cercle gris dessiné par terre, qui l’entourait, s’enfonça soudain dans le sol puis se divisa en deux parties qui se séparèrent et s’écartèrent chacune de leur côté, mais les anneaux ne montèrent pas. Samantha regarda sa montre :
15 : 10 : 46
Les lumières se coupèrent pour la troisième fois, lors d’une embardée effectuée par le pilote automatique. Le major s’apprêtait à allumer le rétro éclairage de sa montre, lorsque soudain, dans un vrombissement atrocement douloureux pour son pauvre crâne mais que Carter accueillit avec joie, les anneaux de transfert surgirent du sol. Ils s’élevèrent dans les airs et se positionnèrent autour d’elle, et une puissant lumière jaune l’enveloppa.
Mais s’agissait-il de l’activation des anneaux, ou de l’explosion du vaisseau ?
Daniel déboucha dans une clairière tapissée d’herbes hautes qui lui arrivaient à mi-cuisse. Il jeta un coup d’œil alentour, puis se dirigea vers un point surélevé, légèrement en retrait. Il grimpa à son sommet aussi doucement que possible, mais grimaça tout de même de douleur. Son épaule tordue provoquait à chacun de ses mouvements des élancements difficilement supportables. Parvenue au sommet, il se tourna derechef vers la prairie.
Malgré l’obscurité, il aperçut aussitôt la silhouette de Jack O’Neill, marchant en bordure de forêt. Il s’apprêtait à l’appeler par son nom pour attirer son attention lorsqu’il s’aperçut que Teal’c n’était pas à ses côtés. Pourtant, il avait vu leurs capsules de survie tomber l’une derrière l’autre. Il scruta l’étendue herbeuse et aperçut, à la lumière des étoiles, deux endroits, éloigné d’une dizaine de mètre l’un de l’autre, ou l’herbe était écrasé. C’était sans doute la que se trouvaient les modules de survie. Mais alors, ou…
« Daniel Jackson », appela soudain une voix juste derrière lui. Daniel sursauta et se retourna vivement, son arme à la main…geste qu’il regretta aussitôt, car son épaule blessée protesta violement.
C’était Teal’c.
- Teal’c ! répondit le docteur Jackson avec soulagement. Content que vous alliez bien.
- Je suis moi aussi heureux de voir que vous êtes intact. Votre blessure vous permet-elle de marcher ?
- Ho, oui, aucun problème, mentit Daniel. J’ai connu pire.
Teal’c hocha la tête et se dirigea vers le colonel O’Neill. Ce faisant, il saisit sa radio et contacta ce dernier, tandis que l’archéologue lui emboîtait le pas.
- Colonel O’Neill. J’ai trouvé Daniel Jackson.
La réponse arriva aussitôt.
- Parfait. Où êtes-vous ?
- Juste derrière vous, annonça Teal’c en agitant en l’air sa main libre.
Daniel s’aperçut que le Jaffa tenait à la main son Beretta. Cela lui rappela que c’était là le seul armement dont il disposait lui aussi. Si jamais ils tombaient sur une patrouille Jaffa, leurs chances de survie seraient faibles. Ils devaient rallier la Porte des étoiles de toute urgence.
Teal’c et le docteur Jackson rejoignirent le colonel O’Neill.
- J’ai repéré la Porte, annonça Teal’c. Elle se trouve à neuf cent mètre au sud-est de notre position.
- Très bien, répondit Jack. Des nouvelles de Carter ?
Teal’c s’apprêtait à répondre, mais il fut interrompu par le grésillement qui s’échappa des radios des trois membres de SG-1. Un message du major se fit entendre, mais il était difficilement compréhensible. Il y avait beaucoup de bruits de fond et la transmission était très mauvaise. Tous écoutèrent avec attention.
- Ici…ajor Carter, à bord…tel’tak en perdition…a dernière capsule de survie et hors ser…ice, elle est t…alement inutilisab…e vais…
La radio se tu brutalement.
Le colonel O’Neill pressa la touche d’émission du talkie-walkie et dit d’une voix tendue :
- Carter ? Carter, répondez.
La radio resta silencieuse.
« Ca ne sert à rien, songea t-il. Si elle est en orbite autour de la planète, elle est très largement hors de portée. »
Mais il ne pouvait l’accepter.
- « La dernière capsule de survie est hors service » ? répéta Daniel vivement. Est-ce que c’est ce qu’elle a dit ?
- C’est ce que j’ai entendu, répondit Teal’c, qui semblait tout aussi inquiet.
Tous deux regardèrent le colonel. Si la capsule restante était inutilisable, alors le major n’avait aucun moyen de quitter le vaisseau. Et aucun moyen non plus d’échapper au planeur de la mort qui la poursuivait.
Aucun moyen de survivre.
Cependant, ni l’un ni l’autre n’avaient envie de prendre la décision de l’abandonner à son sort. Même s’ils savaient que c’était la seule chose à faire.
C’est pour prendre ce genre de décision que le colonel O’Neill avait été nommé chef de SG-1.
Risquer la vie de deux de ses hommes, dont un blessé, sans armes (ou presque), en territoire ennemi, dans le mince espoir de pouvoir faire quelque chose pour sauver Carter.
Ou bien mettre les membres restant de son équipe en sécurité et revenir plus tard avec des renforts.
Il n’y avait qu’une seule chose à faire.
- On rejoint la Porte. On rentre à la base.
Il vit Daniel hésiter un instant. Puis, un son horriblement familier parvint à leurs oreilles.
Des planeurs de la mort.
- C’est pas vrai, il ne manquait plus que ça ! pesta le colonel.
- Il y en a au moins six, les informa Teal’c, qui s’était redressé et écoutait attentivement.
- Allez, on y va, conclu amèrement O’Neill en s’élançant vers la Porte des étoiles, dans la direction indiquée plus tôt par Teal’c.
L’équipe SG-1 se remit en marche, poursuivit par l’ennemi. Comme d’habitude.
Sauf que ce n’était pas comme d’habitude.
Ils auraient du être quatre.
Le pilote Jaffa fit glisser son planeur vers la droite, puis revint vers la gauche. L’appareil Or et Argent évoquait un oiseau divin aux plumes de métal. Le soldat déglutit nerveusement. La destruction de l’autre planeur l’avait choqué. Ils ne s’attendaient pas à risquer quoi que ce soit en poursuivant un tel’tak. Ce n’était pas une mission héroïque, tout au plus une mise à mort. Périr au combat était un honneur. Se faire tuer en poursuivant un tel’tak, par contre…
Il n’avait jamais entendu dire qu’un cargo Goa’uld pouvait détruire un planeur, mais le pilote shol'va était l’un des meilleurs qu’il ait jamais vu.
Trois capsules de survie avaient été éjectées de l’appareil, mais d’après ses informations, il y avait quatre passagers à bord. Il soupçonnait ces capsules d’être vide, de n’être qu’un leurre. S’ils étaient toujours deux à la poursuite du vaisseau, ils auraient pus se séparer, un chasseur poursuivant le cargo et l’autre interceptant les capsules. Mais il était seul, et on lui avait ordonner d’abattre ce tel’tak. Il devait obéir aux ordres.
Bien sur, il avait une autre raison de ne pas vouloir descendre dans l’atmosphère. Il avait vu les dégâts redoutables que pouvaient faire les armes des Tau’ri à un planeur de la mort Goa’uld. Au moins, le cargo ne possédait aucunes armes. De plus, depuis quelques minutes, les esquives du vaisseau s’étaient faites plus lentes, plus maladroites, plus…conventionnelles. Le pilote du chasseur suspectait les membres de l’équipage d’avoir désertés le vaisseau et d’avoir réglé celui-ci sur pilotage automatique. Mais seules trois capsules avaient été éjectées. Il devait donc rester un ennemi à bord…à moins que l’un des hérétiques ne soit mort.
Rassuré par cette pensée, il fit feu à nouveau, puis fonça vers le vaisseau en le mitraillant. Il le toucha, fit un écart pour passer à côté… Il perçut vaguement un mouvement sur la gauche.
Et puis…
…le cargo explosa. Un nuage rugissant de flammes et d’énergie souffla le chasseur et son occupant, comme un raz de marée engloutirait un enfant sur une plage. La coque se déforma en une fraction de seconde. Le cockpit fut arraché comme une tente par une tornade.
- Ho, seigneur Ba’al, SEIGNEUR ! hurla le guerrier comme un enfant appelant sa mère, juste avant que la mortelle chaleur nucléaire ne carbonise sa chair et ses os.
Les trois membres de SG-1 étaient en train de courir vers la surface miroitante du vortex relié à la Terre lorsque l’explosion retentit. Il y eut d’abord un flash de lumière. En plein jour, on ne l’aurait pas aperçut, mais il faisait nuit noire. Puis, retentit une détonation très assourdit, qui se répercuta légèrement contre les montagnes toutes proches. Le cargo avait du exploser à la limite de l’atmosphère, car sans air pour porter les sons, sa destruction aurait été parfaitement silencieuse.
Teal’c, Daniel et Jack s’étaient arrêtés. Tout trois fixaient, sans bouger, sans respirer, le vide noir, entre les deux lunes, ou tournoyaient les fragments du cargo, invisible à leurs regards.
Sans un mot, le colonel fit signe à Teal’c d’avancer. Le Jaffa se retourna lentement et passa la Porte.
Daniel le suivit, le regard vide et sonné, sans parvenir à assimiler ce qu’il venait de se produire.
Le colonel O’Neill fixa la nuit un instant. Il leva les yeux vers les étoiles.
Lorsque le bruit des planeurs Goa’uld se fit trop proche, il se tourna vers la Porte. Il s’avança, se plaça juste devant l’horizon des évènements.
« Au revoir, Carter. »
Il fit un pas en avant.
Chapitre II
Des Adieux Prématurés
Trois jours plus tard, sur la planète Terre, dans la base secrète de Cheyenne Mountain (SGC), salle d’embarquement.
La cérémonie funèbre eut lieu dans la salle d’embarquement du SGC, comme toujours lorsqu’un membre du programme mourrait dans l’exercice de ces fonctions. Jack O’Neill avait assisté à beaucoup plus de ces cérémonies qu’il ne l’aurait voulu. Mais cette fois, c’était différent…C’était pire, bien pire que les autres fois. Jamais il n’avait ressentit un tel sentiment de perte, et de culpabilité aussi.
Si. Une fois. Lors de la mort de Charlie. Lors du décès de son fils.
Charlie s’était tué avec l’arme de service du colonel. Il avait voulu jouer avec. Et il s’était blessé. Mortellement.
Parfois, Jack avait l’impression d’avoir lui-même pressé la détente.
Il avait laissé Sam dans le cargo. Il l’avait abandonné. Il aurait du l’attendre. Au lieu de ça, il l’avait laissé seule.
« Tu ne l’a pas laissé seule, se répéta t-il avec fatigue pour le centième fois. Elle était avec Teal’c. »
« J’ai eu tort »
« Tu as fais un choix. Tu as pris une décision. Tu fais ça sans arrêt. Parfois, tu te trompes. C’est ton travail. Tu as des hommes et des femmes sous ton commandement, tu risques leur vie tout le temps. En quoi est ce que c’est différent, aujourd’hui ? »
Il eut un sourire triste. Il se mentait à lui-même. Il savait en quoi s’était différent. Il tenait à Carter…beaucoup plus qu’il ne l’aurait dû. Beaucoup plus que ne le conseillait le règlement.
Maintenant, il savait pourquoi. La douleur qu’il éprouvait était le prix de son affection pour elle.
Il se secoua. Ce genre de dialogue mental ne lui ressemblait pas.
La salle de la Porte était remplie de militaire. Les uniformes bleus se succédaient, faisant oublier les visages. Sur le côté droit, se tenaient plusieurs musiciens, près à entamer la marche funèbre. Le colonel O’Neill se tenait sur la passerelle d’embarquement, derrière le général Hammond. Il repéra dans la foule des militaires le visage de Daniel, dont le bras blessé était en écharpe. Celui-ci lui adressa un triste sourire d’encouragement. Il était pâle, et semblait n’avoir pas beaucoup dormit. Jack se surprit à l’envier. Il aurait voulu pouvoir, lui aussi, laisser voir ses sentiments aussi ouvertement.
Teal’c se trouvait à côté de Daniel. Il se tenait droit, les mains derrière le dos. Son visage aurait pu paraître impassible à une personne le connaissant mal, mais le colonel O’Neill avait apprit à déchiffrer les émotions sur ce visage de marbre. Le soldat d’un autre monde avait les yeux brillants de tristesse. A ses cotés, le docteur Fraiser avait les yeux rougis par les larmes et ne cherchait pas à s’en cacher. Sam et elle avaient toujours été très proches.
Et puis, à contrecœur, il leva les yeux vers Jacob. Le père de Carter.
Il redoutait de croiser son regard. Bien que Jacob lui ait dit d’une voix tremblante, après que le SGC ait contacté la Tok’Râ, qu’il ne le tenait absolument pas pour responsable du décès de Sam, Jack se sentait toujours coupable lorsqu’il devait le regarder dans les yeux.
Comme il le redoutait, Jacob l’observait. Le colonel O’Neill soutint son regard quelques secondes, puis, n’y tenant plus, détourna les yeux. Voir le général Jacob Carter tenter de rester digne et de repousser son chagrin l’attristait encore davantage.
La cérémonie se déroula comme dans un rêve. Par la suite, le colonel ne pu se remémorer aucun détail. Seul des brides de souvenirs lui revinrent, lorsqu’il laissa dériver ses pensées, seul dans ses quartiers. Le discours de Hammmond… Les visages droits et nobles…
Deux membres du programme apportèrent le traditionnel drapeau américain.
La Porte s’anima soudain. L’anneau de saisi des coordonnées se mit à tourner avec un frottement minéral.
Tous les militaires présents se mirent au garde-à-vous.
Le colonel O’Neill s’avança vers l’estrade. Hammond lui céda la place avec un hochement de tête d’encouragement.
Derrière lui, le premier chevron s’enclencha.
Jack rassembla ses esprits. Leva les yeux vers l’assemblée.
« Tout ça ne peut pas être réel » songea t-il.
Il commença.
- Toutes les personnes…présentent dans cette salle…ont connus le major Carter.
Les musiciens entamèrent la marche funèbre. L’air lent et lancinant résonna entre les murs de béton.
- Elle était une figure emblématique du SGC, poursuivit-il. Ceux qui ont combattus à ses côtés… se souviendront d’elle comme d’un soldat courageux, déterminé et loyal.
Le second chevron s’enclencha. Suivant la musique, les deux porte-drapeaux se placèrent face à la Porte.
- Ceux qui l’ont vu à l’œuvre sur une technologie alien s’en rappelleront comme d’une scientifique brillante, intuitive et acharné.
Le chevron trois se verrouilla.
- Et tout ceux qui ont eu… la chance… de compter parmi ses amis…garderont le souvenir d’une personne honnête, possédant un important sens de l’honneur.
Il prit une grande inspiration. Lorsqu’il recommença à parler, sa voix était plus lointaine.
- Elle manquera à ce programme… Et elle nous manquera.
Le cinquième chevron s’enclencha.
- Le major Samantha Carter est morte en luttant comme notre ennemi, celui de notre planète et celui de tous les peuples libres de notre galaxie. Elle est morte en combattant les Goa’uld.
« …morte en combattant les Goa’uld… »
-…Et nous devons garder en mémoire le souvenir de son sacrifice.
Un envoyé de l’état major se plaça derrière les portes drapeaux, une couronne de fleurs entre les mains.
- Elle restera… pour nous tous… un exemple de patriotisme et de force morale, termina t-il.
Avec un rugissement étouffé, la Porte s’activa. Le flux d’énergie instable s’élança en avant, générant un léger mouvement d’air.
Les deux militaires gravirent la rampe d’embarquement en passant à côté du colonel, suivi par le porteur de la couronne mortuaire. Ils s’arrêtèrent devant la surface lumineuse du vortex relié à P3X-655.
Les musiciens lâchèrent les dernières notes de la marche funèbre.
Les trois militaires posèrent délicatement le drapeau et la couronne contre l’horizon des évènements. La surface se rida.
Tout doucement, ils furent aspirés par le tunnel hyperspatial.
Le colonel appréciait la symbolique du geste. Il se sentait un peu apaisé par cet hommage.
Mais il ne pouvait s’empêcher de penser qu’a des milliers d’années lumière, sur une planète belle et sauvage, celle près de laquelle Carter avait trouvé la mort, ces deux derniers présents venait de tomber au sol sans personne pour les rattraper.
En entendant la Porte des étoiles se refermer, il eut la sensation d’abandonner Carter une seconde fois.
Deux mois plus tard…
Le cargo chutait, chutait dans l’atmosphère. Sa coque tremblait et se déformait, comme s’il s’agissait d’un avion en papier. Il était enveloppé par des flammes épaisses, presque liquide, d’une intense couleur rouge.
« Mon colonel ! » cria Carter.
Le colonel O’Neill la chercha des yeux, mais ne l’aperçut pas.
« Mon colonel ! »
« Carter ?appela t-il. Carter, ou êtes-vous ? »
Il fouilla la cabine des yeux, sans voir la moindre trace du major.
« Carter ! »
« Mon colonel, aidez-moi ! Ne me laissez pas ! »
« Je ne partirais pas, Carter ! hurla Jack sans savoir vers ou se tourner. Je ne partirais pas sans vous ! »
Il venait à peine de prononcer ces mots qu’il se sentit glisser en arrière. Il tenta de s’immobiliser, mais ses pieds ne trouvaient pas la moindre prise au sol.
Il se retourna, et aperçut…
…Une porte ouverte, derrière lui, semblable à celle des avions de transport de troupe qu’il connaissait si bien. Au dessus de la porte, clignotait un petit panneau marqué « EXIT ».
« Quoi ? » pensa le colonel O’Neill.
Il sentait confusément que quelque chose clochait.
« Mon colonel ! »
Il regarda à nouveau devant lui, et vit Carter. Elle tendait les mains vers lui, désespéré.
« Ne me laissez pas… »
Le colonel sentit ses talons dépasser dans le vide.
« Venez, Carter ! lança le colonel ! Suivez moi ! »
Il se pencha en avant autant que possible, sans parvenir à atteindre le major.
Soudain, il se retrouva dans le vide.
Il saisit le bord de la porte, se maintenant devant le fantôme.
« Jack, ne me laisse pas ici ! » cria t-elle encore.
Et la porte se déchira entre les mains du colonel comme du papier mouillé, lui glissa entre les doigts. Il partit en arrière, laissant le cargo tomber vers la planète d’un noir d’encre, en dessous. Il se sentit monter, monter vers l’espace.
« DESTRUCTION DE CARTER NON PROGRAMMEE » hurla une voix froide et sans émotion.
Le vaisseau tournoyait, en flamme. D’énormes morceaux de naquadah se détachaient de sa structure et continuaient leur chemin à ses côtés, tel une pluie de météorites.
« DESTRUCTION DE CARTER NON PROGRAMMEE »
« Sam ! » cria Jack. Et puis…
…Il ouvrit les yeux.
« ACTIVATION EXTERIEUR NON PROGRAMMEE », hurlaient les haut-parleurs dans les couloirs de la base.
Le colonel O’Neill se redressa. Il mit une seconde à se rappeler ou il se trouvait. Il était allongé sur un lit, dans une salle qui servait habituellement de cellule de détention. Il y était entré pour se reposer un instant, et s’était apparemment endormi.
« ACTIVATION EXTERIEUR NON PROGRAMMEE »
Il se secoua, mentalement tout du moins, et se leva. Il ramassa sa veste, et sortit dans le couloir. A peine sortit, il recula de nouveau dans la salle, afin de libérer le passage à un groupe de soldat qui se précipitait vers le niveau -28 – celui de la salle de la Porte des étoiles.
Il leur emboîta le pas, et traversa plusieurs couloirs à leur suite avant de les quitter devant un escalier en spirale, qu’il monta quatre à quatre. Rien ne l’obligeait à se précipiter au poste de commande à chaque activation imprévue – il pouvait parfaitement s’agir de SG-9 qui rentrait plus tôt que prévue des négociations sur le trinium de P9C-834, ou bien de SG-12 revenant se mettre à l’abri de l’une des nombreuses et violentes tempêtes de Goy’use, planète tropicale habitée. Mais le colonel avait besoin - réellement besoin – de se changer les idées, c'est-à-dire de s’abrutir de travail jusqu'à ce qu’il ne soit même plus capable de penser.
La disparition (« la mort », voila ce qu’il aurait due dire, mais il n’y parvenait tout simplement pas - et pourtant, Jack O’Neill n’était pas homme à se voiler la face) de Carter l’avait encore plus atteint qu’il ne l’avait craint. Il pensait sans cesse à son fils, ces derniers temps. Et le colonel n’aimait pas s’attarder sur le passé.
Il débarqua en salle de contrôle au moment où le général Hammond ordonnait l’ouverture de l’iris. La lumière bleue mouvante de l’horizon des événements colora de turquoise le visage des personnes présentes.
- Mon général ? fit O’Neill.
- Nous venons de recevoir le code de la Tok’Râ, colonel.
Le général Hammond se pencha et pressa une touche sur l’un des claviers.
- Baissez vos armes, dit-il, et le micro placé au dessus du clavier fit résonner son ordre dans la salle de la Porte.
Le colonel descendit rapidement jusqu'à la salle de la porte dans laquelle il s’engouffra. Il fut bientôt rejoint par le général Hammond lui-même. Les murs de béton de la salle d’embarquement portaient encore les traces de l’attaque des insectes robotiques Asgard, ayant eut lieu plusieurs mois auparavant.
Quelques secondes plus tard, un tok’Râ passa la Porte, vêtu de la traditionnel tunique couleur sable.
C’était Jacob Carter.
- Jacob, dit le général Hammond. Qu’est ce qui t’amène ?
O’Neill, lui, ne dit rien, trop occupé à dévisager le général Carter. Sa première impression ne l’avait pas trompé ; Jacob semblait…soulagé. Revitalisé. Jack ignorait quelle nouvelle Jacob pouvait leur apporter, mais il avait du mal à croire qu’elle puisse être suffisamment bonne pour redonner le sourire à un père venant de perdre sa fille.
- Une excellente nouvelle, où en tout cas je l’espère.
Jack et le général échangèrent un regard.
- Venez, Jacob, décida Hammond.
- J’ai eu du mal à y croire lorsque je l’ai vu, expliqua Jacob avec émotion. Mais j’ai rapidement comprit ce qui avait du se passer.
Jacob, Hammond, Jack, Teal’c et Daniel se trouvaient tous en salle de briefing. Il contemplaient l’image holographique généré par le petit galet blanc que le tok’Râ avait posé sur la table en début de réunion.
- Jacob, fit lentement le colonel O’Neill, où avez-vous pris ça ?
Le général Carter se rassit.
- Il y a deux jours, un vaisseau tok’Râ à localisé un objet en orbite autour de la planète où on a perdu Sam.
« …la planète où on a perdu Sam... ». Le colonel nota la tournure de la phrase, vague au possible.
- L’objet était munit d’une balise, nous l’avons donc récupéré et nous nous sommes aperçut qu’il s’agissait d’un anneau de transfert.
Il se pencha en avant, comme pour leur conseiller d’être très attentif.
- Lors d’un transfert par anneaux, chaque anneau mémorise la totalité de la structure corporelle du sujet, mais le corps est divisé en cinq partie, stocké séparément dans les cinq anneaux. C’est ensuite qu’à lieu la transmission de la matière par faisceau d’énergie.
Le colonel O’Neill sentit sa concentration s’émietter et lutta pour rester attentif.
- Quand nous avons trouvé cet anneau, nous avons pensé qu’il s’agissait d’un débris du cargo, mais il nous a semblé en anormalement bon état. Nous avons alors vérifié sa mémoire de stockage et…nous avons trouvé ça.
Jack se redressa, hésita un instant, puis posa sa question.
- De quel…anneau s’agit il, demanda t-il. Je veux dire, quelle est sa position ?
- C’est l’anneau central.
Jacob se tue. Un à un, les regards de toutes les personnes présentes se tournèrent vers l’hologramme projeté par le galet.
Il représentait un morceau de torse, depuis le niveau du nombril jusqu’au cou. Le torse était vêtu d’un uniforme de l’armée de l’air des Etats-Unis. Il était entouré d’une épaisse fumée noire, figé dans les airs, qui le cachait en partie, mais restait visible.
Sur le revers de poche de la veste, on lisait nettement, en lettres capitales :
« MAJOR SAMANTHA CARTER »
Le colonel O’Neill fut le premier à rompre le silenc.
- Jacob…Qu’est-ce que ça veut dire ?
Jacob se renversa en arrière. Sa tête se pencha en avant et ses yeux se fermèrent un instant. Lorsqu’il les rouvrit et se redressa, l’expression de son visage avait radicalement changée.
- Nous pensons que le major Carter à reprogrammé l’ordinateur de bord du tel’tak de façon à se mémoriser dans les cristaux des anneaux de transfert, avant de les éjecter dans l’espace.
La voix du général Carter venait de passer en mode « Goa’uld », ce qui permettait aisément de déduire que Selmak venait continuer la conversation.
- Ca me parait un peu…risqué de sa part, non ?
Selmak dirigea les yeux de Jacob Carter vers le colonel, qui se redressa précipitamment comme si le symbiote allait lui faire une réflexion sur sa tenue.
- D’après ce que vous m’avez dis de la situation, elle n’avait pas beaucoup d’autre choix. Les anneaux de transport sont équipés de systèmes émetteur–récepteur permettant de localiser les autres anneaux du secteur. Il me semble qu’il n’y avait aucune plate-forme réceptrice à proximité ?
- Les Goa’uld avaient une base au sol, mais elle était équipée de puissants boucliers capables de bloquer le signal des anneaux. Enfin…c’est ce que Carter a dit.
Selmak hocha la tête.
- Le major Carter a trouvée la seule échappatoire possible. Une solution de dernier recours, brillante sur le plan technique.
Jack O’Neill se pencha vers le symbiote.
- Est-ce que ça signifie qu’elle n’est peut-être pas perdue ?
Le tok’Râ choisit soigneusement ses mots avant de répondre.
- Disons qu’elle est en sursit. Il nous reste encore à trouver trois anneaux avant de pouvoir espérer vraiment.
Daniel tiqua.
- Heu…Vous avez bien dis trois anneaux ?
Une nouvelle fois, leur invité sembla succomber à une soudaine fatigue. Cet étrange comportement marquait en fait la prise de contrôle du corps de l’hôte par l’un ou l’autre des deux esprits l’occupant.
- En effet…répondit Jacob lorsqu’il eut reprit possession de son corps.
Il semblait soudain un peu abattu.
- Nous avons en fait retrouvé deux anneaux. Le second a été atteint par l’explosion du cargo. Il ne contenait plus aucun cristal intact…
Jacob poussa un soupir.
- D’après son matricule, il s’agissait de l’anneau supérieur, le cinquième en partant du bas.
Nous ignorons ce que sa destruction va signifier pour Sam. Si on regarde la position du torse, on remarque qu’il est penché en avant. Alors, peut-être qu’aucune partie de son corps ne se trouvait dans le champ d’action de cette unité. De toutes façons, nous devons retrouver les trois anneaux manquants. Mais…
Il y eut un court silence, rompu par Daniel.
- Mais on a aucune assurance de la retrouver entière après ça… dit-il lentement.
Un autre silence, beaucoup plus long, s’installa, tandis que chacun assimilait la nouvelle. Puis, le colonel O’Neill prit la parole.
- Bon, et bien, qu’est-ce qu’on attend ? Mon général, je demande la permission de partir à la recherche de ces anneaux.
- Un instant, colonel. Jacob, est-ce que la Tok’Râ à un moyen concret de localiser ces anneaux ?
Jacob soupira.
- Comme je vous l’ai dis, ils sont munis d’un système de repérage, afin de localiser les autres plates-formes. Maintenant que nous avons un anneau en état de marche, nous possédons le bon code d’identification, et une fois à bord d’un vaisseau et loin des interférences causés par le champ magnétique d’une planète, nous pourrons tenté une opération de récupération…c’est d’ailleurs…pour cette raison que je me trouve ici.
- Qu’est-ce que tu veux dire ? questionna le général Hammond.
- La situation actuelle de la Tok’Râ est loin d’être idéale, George, expliqua l’ex-militaire d’une voix lasse. La récente victoire d’Apophis sur Heru’ur a eu des conséquences catastrophiques. La quasi-totalité des troupes d’Heru’ur ont été annexée aux forces d’Apophis, et sa flotte continue d’accumuler les victoires grâce à sa technologie révolutionnaire de camouflage qui lui permet de rendre ses ha’tak totalement indétectable.
- Où voulez-vous en venir, Jacob ? intervint O’Neill.
- La Tok’Râ n’a aucun vaisseau disponible dans ce secteur de la galaxie. Le temps que nos appareils les plus proches terminent leurs missions programmées, il s’écoulera au moins trois mois. Les anneaux ont déjà eus le temps de dériver depuis deux mois, mais nos détecteurs à longue portée ont tout de même pu les localiser. Mais si on attend trop longtemps, ils risquent d’être captés par l’attraction d’une planète quelconque et nous n’auront plus la moindre chance de revoir Sam vivante. En somme, je suis venue vous demander si vous auriez la possibilité d’obtenir un vaisseau… et de m’aider pour cette mission.
Hammond et le colonel échangèrent un regard.
- P8X-235, lâcha Jack.
Daniel sembla comprendre lui aussi.
- La planète ou SG-3 a combattu les Jaffa de Svarog ?
- On a récupéré deux cargos et un bombardier en assez bon état, indiqua Jack à Jacob.
- Est-ce que c’est dans le bon secteur ? reprit Daniel.
- On saura ça en consultant l’ordinateur central, trancha Hammond.
Il se leva.
- Colonel O’Neill, je présume que je peux compter sur SG-1 pour effectuer la mission de récupération ?
- Bien entendu, mon général.
- Dans ce cas, vous irez vous préparer. J’annule toutes les missions programmées pour votre équipe. Jacob, je suppose que vous les accompagnerez ?
- Evidement.
Le général hocha la tête.
- Parfait. Je vais contacter immédiatement le campement de P8X-235 et leur demander d’équiper les deux vaisseaux cargos pour votre voyage. Rompez !
SG-1, Jacob et Hammond se séparèrent après avoir quitté la salle de briefing. Le général se rendit en salle de contrôle afin de contacter la planète en question tandis que l’autre partie du groupe se dirigeait vers l’armurerie.
En chemin, le colonel O’Neill observa le tok’Râ. Il n’avait plus rien à voir avec l’homme épuisé à qui il avait parlé deux mois auparavant. La douleur et la lassitude s’étaient changées en espoir et en détermination. Jack songea soudain que lui-même ne s’était pas sentit aussi énergique depuis très longtemps.
Ils allaient partir à la recherche de Carter. Les chances de la retrouver étaient peut-être faibles – ridiculement faible - mais au moins y avait-il maintenant un espoir.
Carter avait réussi. Elle avait trouvé un moyen de survivre. Maintenant, s’était à eux de terminer le travail.
« Alors, le grand Dieu Ba’al se pencha vers le supplicié.
« Tu crois éprouver de la douleur ? demanda t-il. Tu te trompes. Ce que tu ressens n’est rien comparé aux tourments que subira ton âme après avoir quitté le monde des vivants. » »
Extrait du Grand Livre Sacré de Ba’al, traduit par le Dr.D.Jackson.
Chapitre III
Le Début de la Quête
Seize heures plus tard, sur la planète P8X-235, campement du SGC.
Le colonel O’Neill plaça dans son sac une couverture thermique et une trousse de premier secours supplémentaire. Il disposa soigneusement les deux objets, de façon à utiliser au mieux la contenance du bagage, puis le ferma en ajustant les sangles. Il chercha des yeux son zat’nik’tel. Regarda sa montre.
C’était la le moment qu’il détestait le plus dans toute mission militaire : l’attente. Le vide entre deux missions. Il aurait peut-être pu supporter ça plus posément si il y avait eut un bon petit lac plein de poissons à proximité. Rien ne valait une partie de pêche pour perdre la notion du temps, que les poissons aient deux tête ou pas. Mais Svarog n’avait pas colonisé la charmante P8X-235 pour en faire un club de vacance. Il avait été davantage intéressé par les mines de Trinium de la planète, second matériau le plus utilisé par les Goa’uld, après le naquadah. La permanente température hivernale qui y régnait ne l’avait évidement pas dissuader d’envoyer des esclaves humains et Unas creuser les entrailles de ce monde pour en extraire les précieux minerais.
Ou avait-il pu posé ce fichu zat ? Il le tenait encore quelques secondes auparavant…
Sa radio grésilla.
- Nous avons effectué les dernières vérifications, annonça la voix du docteur Becquert. Nous nous trouvons près de la Porte des étoiles. Les deux cargos sont prêts, vous allez pouvoir partir, SG-1.
Jack bondit aussitôt sur ses pieds, saisit son sac qu’il plaça sur son dos et son zat’nik’tel qu’il glissa dans l’étui spécial placé sur sa jambe (il venait de se rappeler qu’il l’avait simplement posé sur la table en aluminium, le seul meuble que contenait la tente…). Il sortit ensuite et faillit heurter Teal’c qui courait dans la même direction.
- Teal’c ! Vous tombez bien, j’allais justement vous chercher, mentit le colonel avec un air d’inébranlable sincérité.
Il avisa la lance Goa’uld que Teal’c tenait fermement.
- Vous savez, commença t-il prudemment, normalement vous ne devriez pas avoir besoin de ça…
Teal’c pencha légèrement la tête tout en haussant un sourcil.
- Je l’emporte justement pour faire face à toutes les situations anormales, O’Neill, répondit le Jaffa avant de se remettre en marche.
Jack chercha pendant quelques secondes une réplique cinglante à lui lancer, puis abandonna finalement et se contenta de lui emboîter le pas.
Les deux vaisseaux cargos luisaient doucement dans la lumière rosée du crépuscule. Les appareils or et argent flanquaient la Porte des étoiles comme des gardes du corps. Plusieurs scientifiques entouraient les vaisseaux, munis d’ordinateurs portables et de capteurs.
- Daniel, est-ce que vous avez vus Jacob ? demanda O’Neill au docteur Jackson qui venait d’émerger de sa tente, les cheveux en batailles et les lunettes de travers.
- Heu… (Daniel bailla longuement) Non. Si. Je crois qu’il n’a pas bougé des vaisseaux depuis qu’on est ici. Il a tenu à superviser toutes les remises en état.
Jack hocha la tête, soucieux. Il craignait les effets qu’un échec pourrait avoir sur le moral du général Carter.
A cet instant, la personne en question sortit du cargo de gauche. Le tok’Râ hésita un instant, ébloui par le soleil couchant, puis aperçut le colonel O’Neill.
- Ah, Jack, lança t-il, vous tombez bien, venez un peu par ici…
Il pénétra à nouveau dans l’appareil. Après avoir échangé un regard avec ses deux coéquipiers, O’Neill suivit Jacob à l’intérieur. Il marqua alors un temps d’arrêt : Il n’avait jamais vu un cargo aussi rempli. Dans tout les coins s’affairaient des techniciens en blouse blanches et des ingénieurs vêtus de bleu. Plusieurs ordinateurs humains avaient été connectés puis soudés au pupitre de commande. On avait aussi ajouté des couchettes superposées – six lits en tout – et des caisses de rangement métalliques supplémentaires.
- Allez, Jack, suivez moi, fit Jacob avec son impatience coutumière.
Il se dirigea vers le fond de l’appareil, et le colonel se dépêcha de le rattraper.
- La bonne nouvelle, commença le général Carter sans perdre de temps, c’est que les deux vaisseaux sont équipés de missiles nucléaires renforcés au naquadah. Celui-ci en possède quatre, et l’autre deux - on n’a pas eu le temps de lui ajouter la seconde rampe de lancement, il faudra faire avec. Les cargos sont équipés d’un générateur au naquadah secondaire qui pourra augmenter leur vitesse si on l’utilise en alternance avec le générateur Goa’uld. Ensuite, on a connecté au poste de pilotage un décrypteur et un clavier humain, donc n’importe qui pourra piloter ces appareils, même vous.
O’Neill décida de ne pas relever la pique du propos.
- Jacob, pourquoi êtes-vous aussi pressé tout a coup ? demanda t-il a la place.
Il sentait dans la brusquerie du tok’Râ autre chose que l’impatience d’un père de retrouver sa fille.
Jacob soupira.
- C’est la mauvaise nouvelle, Jack. Nos capteurs à longue portée ont détecté un changement de trajectoire de l’un des anneaux. Il a croisé une comète dont le champ de gravité a perturbé son tracé. Il se dirige droit vers l’une des planètes de son système. Une planète que vous connaissez…
Il fixa O’Neill d’un regard d’aigle.
- La planète mère des Tobiens. Cette planète entourée de millions de mines mobile. Elle se trouve dans le même système solaire que P3X-655.
Un silence suivit, tandis que Jack assimilait la nouvelle. Si l’anneau atteignait le champ de mine, il finirait obligatoirement par en heurté une. Et alors…
- Nous pouvons encore arriver à temps, reprit le tok’Râ. En partant maintenant et en poussant les hyperpropulseurs au maximum de leur capacités, nous devrions encore pouvoir intercepter cet anneau. Nous avons un peu plus de vingt-six heures.
- Je vois…dit le colonel avec lenteur. Bien, reprit-il, dîtes moi comment nous sommes sensé récupéré notre cible. Est-ce que vous avez prévus un aimant, ou…ou un truc de ce genre ?
Le tok’Râ eut un sourire.
- En fait, c’est assez proche de la vérité, dit-il. Regardez.
Il désigna quelque chose derrière O’Neill, et celui-ci fit volte-face.
En plein centre de la plate-forme des anneaux avait été installé une sorte de colonne de métal bleu violacé, de trois mètre trente de hauteur environ, pour un mètre de diamètre. Elle reposait sur un socle ouvragé, entouré par une ligne de touches marquées de hiéroglyphes. Au-dessus de ce socle, de court petits bâtons métallique sortait de la colonne et se succédait en tournant autour, de façon à former comme des escaliers en spirale minuscules. On contait sept escaliers, qui devaient être composé chacun d’une centaine de barres environ. Le cylindre était accroché au plafond par un second socle, plus court que celui au sol. Mais ce n’était pas ce qui retenait l’attention dès le premier coup d’oeil.
Ce qui attirait le regard, c’était le gros cristal jaune lumineux, au milieu de la colonne. A cet endroit, le centre du cylindre se creusait et n’était relié à sa partie inférieure que par des barreaux et par le cristal.
Comme Jacob n’avait pas l’air décidé à lui expliquer ce dont il s’agissait, O’Neill se décida à lui poser la question.
- Jacob, de quoi s’agit-il ? demanda t-il donc.
- Vous l’avez dit, Jack, c’est un aimant. Ou plus exactement, un générateur de champs magnétiques à multiples entrées. Conception tok’Râ. Une fois la cible détectée, il la guide jusqu’au anneaux du vaisseau. Habituellement, c’est comme ça que l’on récupère l’objet, mais nous avons modifié sa programmation de façon à ce qu’il stocke les anneaux récupérés dans la soute du cargo. On peut facilement le faire passer d’un vaisseau à l’autre : il suffit de le téléporter.
Jacob Carter se pencha soudain sur le côté et appela une personne située derrière le colonel.
- Professeur Anderson !
O’Neill se retourna une nouvelle fois.
- Je vous présente le professeur Peter Anderson, reprit le tok’Râ. Etant donné que nous avons deux cargos à piloter, il faudra repartir les membres de SG - 1 en deux parties. J’ai expliqué au Pr. Anderson le fonctionnement du GCMME. Vous aurez besoin de lui à bord.
- Du quoi ? demanda O’Neill avec une pointe d’agacement.
Les explications scientifiques lui faisaient toujours cet effet – de même que la vue des scientifiques.
Le major Carter non comprise, bien entendue.
- GCMME, répéta Jacob. Générateur de Champs Magnétique à Multiples Entrées.
- C-colonel, fit le professeur qui semblait légèrement nerveux.
O’Neill l’observa plus en détail. Il devait avoir entre trente et quarante ans, un début de calvitie, des lunettes épaisses, l’air maladroit et un béguaiement en prime. Diagnostique : déconseillé pour les missions stressantes o
Voila, bonne lecture, et donnez moi vos avis !
Episode alternatif II :
Fragments
Stupéfiante équipe SG-1, qui semble capable de se tirer de toutes les pires situations ! Et fantastique major Carter, qui trouve des réponses à tous les problèmes !
Sa chance semble pourtant l’avoir abandonnée, lorsque le vaisseau cargo à bord duquel elle se trouve explose violement. Elle n’avait aucun moyen d’en réchapper. Et pourtant…si, encore une fois, elle avait trouvé une solution ?
Episodes :
1/ Cheval de Troie.
2/ Fragments.
Auteur : Skay-39.
Adresse : Skay39@hotmail.fr
Genre : Action, Aventure, un tout petit peu sentiment (mais vraiment un tout petit peu).
Saison : Saison 4, juste après « Entité ».
Spolier : Le Venin du Serpent, Entité.
Stargate SG-1 est une propriété de la MGM, Les personnages de cette histoire ne m’appartiennent pas. Je ne gagne pas d’argent en l’écrivant, et c’est bien dommage.
Prologue
La Poursuite
Le soleil de la planète venait de disparaître derrière une chaîne montagneuse, et son éclat nimbait encore le ciel mauve d’une lueur rose orangée. Deux imposantes lunes bleues commençaient à apparaître dans les cieux, surplombant les forêts d'un vert sombre du monde alien. Sous leur lumière pâle, les arbres se coloraient d’ombre turquoise fantomatique. Les derniers lambeaux de rayons solaires se rétractèrent derrière les imposants titans rocheux, laissant filer le crépuscule et arriver la nuit. L’air tiède de la planète se rafraîchit, et quelques animaux invisibles se mirent à émettre un léger bourdonnement apaisant. Un étrange insecte, pourvu de quatre ailes tournoyant comme les pales d’un hélicoptère, voleta dans les airs, avant de se diriger vers un bouquet d’arbre plus dense. Il les contourna de son vol étrangement hiératique, et vint se poser lourdement sur une étrange structure de pierre. Ses pattes effleurèrent un symbole en forme de sablier, qui ne signifiait rien pour lui. Un observateur humain aurait reconnu la forme de la constellation d’Orion. Mais il n’y avait aucun observateur humain dans les parages. Les ailes de la créature frémirent à nouveau, une fois, deux fois, puis elle re-décolla. Elle voleta le long du grand cercle qui composait la sculpture de pierre, et s’éloigna dans la nuit, loin du grand anneau gravé que les hommes de la Terre et de nombreuses autres planètes nomment la Porte des Etoiles.
D’autres étoiles, réelles celle-ci, apparurent une à une dans le ciel du monde primitif, le remplissant rapidement de milliards de minuscules lueurs bleues et blanches. Tout sur cette planète respirait le calme et la tranquillité.
Jusqu'à ce qu’une brève lumière jaune apparaissent entre les deux lunes. Puis une seconde, une troisième. Bientôt, les flashes brillèrent à intervalles de plus en plus courts. La haut, dans l’espace, hors de l’atmosphère de la planète sauvage, avait lieu un combat entre vaisseaux.
L’appareil argenté filait dans l’espace. Des nuages de fumée se répandaient dans son sillage, accompagnés de morceaux de coque divers, tandis qu’il effectuait de violentes et multiples embardés pour esquiver les tirs de plasma en fusion qui passaient près de lui en rugissant. Il filait sous les étoiles comme une comète.
L’engin émettait le vrombissement caractéristique des vaisseaux Goa’uld.
Il effectua un nouvel écart, montant en flèche. Les tirs ennemis le frôlèrent mais continuèrent leur chemin. Les deux planeurs de la mort qui poursuivaient le tel’tak ne firent pas de même, et montèrent eux aussi, avec bien plus d’agilité que le cargo. Ils firent feu presque simultanément. Les deux canons d’assaut situés sous leurs ailes crachèrent deux flèches de plasma incandescentes.
Le vaisseaux prit en chasse tenta une nouvelle manœuvre d’esquive. L’un des tirs le manqua, et son jumeau ne fit que frôler le sommet de la soute située à l’arrière du transporteur. Une gerbe d’étincelle jaillit à ce contact, qui se dispersa bien vite dans le froid de l’espace. Le second chasseur eut davantage de chance : L’un des traits brûlants arracha l’ailette stabilisatrice droite de l’appareil visé, et l’autre frappa l’arrière du vaisseaux de plein fouet. La décharge d’énergie stoppa un instant ses propulseurs, et le tel’tak ralentit violement, puis ils reprirent leur activité, et le vaisseau alien ré accéléra tout aussi brutalement. A l’intérieur, Teal’c, le pilote, encaissa le choc. Une pluie d’étincelle gicla du plafond juste au dessus de sa tête.
- Colonel O’Neill, lança t-il au militaire assis à côté de lui, agrippé à son siège. La structure du vaisseau est gravement endommagée et les générateurs de propulsion sont en perte constante de puissance. Nous ne tiendrons plus très longtemps !
Il fit vivement glisser sa main sur l’un des deux globes rouges qui permettaient de diriger le cargo. Celui-ci vira de bord maladroitement, sa maniabilité diminuée par la perte de son stabilisateur. Deux autres tirs de plasma filèrent dans l’espace sans les toucher. Sans les talents de pilote du Jaffa, ils seraient mort depuis longtemps.
- Mon colonel ! hurla le major Carter pour couvrir le vacarme du passage de deux autres torpilles surchauffées. Nous sommes…
Le bruit d’un nouvel impact l’interrompit. Le tel’tak fut ébranlé par une violente secousse qui la projeta en l’air. Sa tête effleura le plafond, et elle retomba juste derrière le colonel, debout sur ses jambes. O’Neill lui attrapa solidement le bras afin de lui éviter une rencontre un peu trop brutal avec la paroi lors de la prochaine embardée.
Le major ne perdit pas de temps à se féliciter de son atterrissage aussi parfait qu’involontaire et reprit la où elle en était :
- Mon colonel, cette planète est P3X-655, commença t-elle d’une voix forte. SG-16 l’a visité il y a deux semaines, et d’après leur rapport, je dirais que la Porte des étoiles se trouve à quelques kilomètres en avant de notre position. Si nous pouvons l’atteindre, nous serons hors de danger.
Des étincelles jaillirent vers son visage, l’obligeant à fermer les yeux.
- Ce vaisseau ne résistera pas à une entrée dans l’atmosphère, major Carter, annonça Teal’c d’une voix tendu.
Il fit soudain plonger l’appareil, avant de le faire remonter aussitôt. La coque abîmée gémit sous l’effort, comme pour attester ses dires.
- Je sais ! hurla le major tandis que l’un des planeurs les dépassait avant d’amorcer un demi-tour. Je ne compte pas y aller en vaisseau. J’ai programmé la trajectoire des capsules de survie afin qu’elles nous amènent aussi près que possible de la Porte.
- Nous n’atteindrons jamais la Porte avec deux planeurs à nos trousses ! Lui répondit O’Neill sur le même ton.
Dans le fond du vaisseau, Daniel, une épaule déboîtée, tentait de heurté le moins souvent possible les parois.
- Ces chasseurs nous colle au train ! Si nous enclenchons l’autodestruction, la puissance de l’explosion combinée à la projection de débris nous débarrassera d’eux !
Elle vacilla lorsque le cargo encaissa un nouveau choc qui pulvérisa son blindage arrière.
- Le temps que leurs base au sol en envoie de nouveaux, nous seront loin ! reprit-elle.
Le colonel O’Neill réfléchit un quart de seconde. Leur vaisseau était aussi endommagé qu’un tel’tak pouvait l’être : ils n’avaient plus de boucliers, plus d’hyperpropulsion, des propulseurs subluminiques qui ne tarderaient pas à lâcher, et de multiples avaries. De plus, ils n’avaient pas la moindre possibilité d’obtenir des renforts, qu’ils soient aériens ou terrestre, et ne possédaient pas d’autres armes que leur pistolet 9 mm.
« Je pourrais désespérer si on ne s’était pas déjà sorti de dizaines de situations de ce genre » songea Jack avec un amusement totalement déplacé.
- Très bien. Teal’c ! reprit t-il en se penchant vers l’intéressé. Faites nous gagner du temps, d’accord ?
- Je ne fais que ça, O’Neill ! répondit celui-ci sans quitter l’écran radar des yeux une seule seconde.
Le colonel lui donna une petite tape sur l’épaule, puis se dirigea tant bien que mal vers la soute.
Il saisit Daniel par son bras valide.
- Major, donnez-moi un coup de main, dit-il à Carter qui s’approchait en s’appuyant sur les paroi.
Elle saisit Daniel par la taille et le poussa en avant pour l’aider à se redresser.
- Alors, quel est le plan ? demanda celui-ci en essayant de ne pas laissez transparaître sa douleur dans sa voix – tentative totalement raté.
- On vous expliquera ça en bas, répondit le colonel d’un ton dégagé tout en plaçant Daniel dos à l’une des capsules de survie.
- En bas ? Qu’est-ce que…
Jack le poussa légèrement en arrière, et le docteur Jackson recula dans l’espace réduit de la capsule Goa’uld. Celle-ci avait la forme d’un cercueil bombé argenté – chose qui n’était pas pour remonter le moral des personnes forcés d’abandonner un vaisseau en perdition.
- Bon voyage, lança le colonel O’Neill avec un sourire tout en pressant une touche du panneau de contrôle pourvu de six hiéroglyphes qui ornait le mur.
La capsule se ferma hermétiquement avant que Daniel ait pu ajouter quoi que ce soit. Elle descendit vivement dans un conduit prévu à cet effet, et une plaque de métal vint fermé l’ouverture.
- Major, à vous.
Le colonel désignait un autre module d’évacuation.
A cet instant, le cargo fut ébranlé par un impact formidable.
Le pilote Jaffa esquissa un sourire. Sous ses yeux, le cargo des shol’va partait en morceau.
« Et leur monde tout entier disparaîtra de la même façon lorsque notre dieu Ba’al s’occupera d’eux » pensa t-il férocement.
Il fit pivoter son planeur de la mort et le fit se déplacer latéralement afin de passer sous le cargo, puis remonta en looping et roula sur lui-même, ce qui lui permit de se placer devant le vaisseau ; ensuite, il fonça droit sur lui. Il pressa un petit globe bleu, et ses lances Goa’uld rugirent, crachant leur traits de plasma en fusion. Le cargo effectua une habile plongée tout en basculant sur le côté, qui lui permit d’éviter l’attaque.
- Ashak kree shol’va ! marmonna le pilote furieusement.
Il fit légèrement glisser ses mains vers le bas le long du globe de contrôle, ce qui redressa la trajectoire du chasseur, afin de passer au dessus du cargo. Il se trouvait face au vaisseau, ce qui lui permit d’apercevoir le pilote. Sa colère se changea en ravissement lorsqu’il reconnut, au poste de commande, le shol'va Teal’c, l’ennemi de tous les Goa’uld et de son maître Ba’al. Il adressa au traître un sourire méprisant. Il le vit plisser les yeux et serrer les lèvres.
S’il avait regardé plus attentivement, il aurait aussi vu la lueur froide et déterminée dans le regard de l’ancien Premier Primat d’Apophis.
Il accéléra. Equilibra son chasseur. Il se trouvait à une dizaine de mètres du vaisseau.
Le tel’tak monta soudainement.
Le pilote écarquilla les yeux. Voulu effectuer un virage. Le tel’tak accompagna son mouvement.
L’aile gauche de son appareil percuta la soute du vaisseau.
L’impact fut si violent que le Jaffa vint s’écraser contre sa console de pilotage. Comme dans un rêve, il sentit trois de ses côtes se briser. Son corps rebondit et sa tête heurta le dossier de son siège. Son casque, fait d’un alliage de métal souple, absorba en grande partie le choc.
Il releva la tête et aperçut le vaisseau ennemi au loin. Il vit aussi le second planeur.
Et son aile gauche.
Son aile gauche, tordue, brisée, qui flottait dans l’espace.
Il regarda sur le coté. A droite, une aile. A gauche, plus rien.
Il vit l’aile brisée tournoyer dans l’espace, gracieusement. Elle dériva lentement, puis de plus en plus vite. Sa trajectoire commença à se courber, à dévier.
Vers la planète. Elle chuta à travers l’atmosphère. Il la vit disparaître à travers la couche nuageuse, inexorablement attiré par l’attraction gravitationnelle de la géante.
Et son planeur se mit à la suivre.
Il tomba, lui aussi. Tandis que sa vitesse augmentait, des flammes jaunes, puis bleues, entourèrent le chasseur.
« Je vais mourir » réalisa le Jaffa.
L’épave traversa les nuages.
« Les dieux sont avec moi. Les dieux m’accompagnent… » pensa t-il encore, avec un mélange d’excitation et de peur.
Le vaisseau Goa’uld chuta, chuta encore. Vers le sol.
Vers la forêt, loin en dessous.
« Ne craignez rien à l’heure de votre mort, car votre seigneur et maître, votre Dieu Ba’al vous accompagnera à travers les Sept Portes du Royaume des Morts. »
Extrait du Grand Livre Sacré de Ba’al, traduit par le Dr.D.Jackson.
Chapitre I
Dernier Recours
Aussitôt après, en orbite proche autour de P3X-665, dans un cargo Goa’uld prit en chasse.
- Au nom du ciel, Teal’c ! Qu’est ce qui c’est passé ?
Le colonel s’approcha du fauteuil de pilotage. Les lumières s’étaient éteintes, et la lueur verte de l’éclairage de secours les avait remplacés. Il sentait un liquide chaud et poisseux couler sur sa tempe - son propre sang – mais ne chercha pas à l’essuyer.
- Il ne reste plus qu’un chasseur à notre poursuite, répondit simplement Teal’c.
O’Neill vit Carter s’approcher.
- Carter, évacuez. Nous vous rejoignons.
- Négatif, mon colonel.
Carter était aussi blessé à la tête. Heureusement, les tirs ennemis avaient momentanément cessé. Le second pilote devait être désorienté par la mort inattendue de son frère d’arme. Mais son hésitation n’allait pas durer.
- Le dernier impact a grillé le cristal de régulation de l’énergie. Il faut que je le remplace. Ça ne me prendra que quelques minutes, mon colonel. Partez devant, je vous rejoins tout de suite.
- Carter…
Jack n’eut pas le temps de terminer : Carter avait déjà fait demi-tour.
Il poussa un soupir nerveux.
- Très bien. Teal’c, faîtes nous encore gagner un peu de temps. Nous partirons tout les trois dès que l’autodestruction de ce vaisseau aura été enclenchée.
- O’Neill, Daniel Jackson est blessé, fit remarqué Teal’c. Il ne pourra peut-être pas rallier la Porte des étoiles avant l’arrivée des planeurs de Ba’al. Vous devriez descendre sur la planète pour lui prêter main forte.
Une alarme retentit dans le cargo. Le colonel n’avait pas réalisé à quel point le cockpit était silencieux, depuis la collision. Mais il semblait que l’action allait reprendre.
Le vaisseau bondit soudain dans les airs, et le colonel entendit nettement quelque chose craquer longuement sous ses pieds. Il entendit aussi le son provoqué par le passages de deux tirs de plasma. Le mouvement de l’appareil l’avait déséquilibré et envoyé contre une des capsules de survie. Il prit sa décision.
- Vous avez raison. Je ferais mieux de descendre, je ne vous sers à rien ici, dit-il à regret.
Il pénétra dans la capsule.
- Seigneur, ce que je peux détester ces engins…murmura t-il.
A cet instant, les lumières se rallumèrent – Carter devait avoir réussi sa réparation.
Teal’c pressa une des touches de sa console de pilotage.
- Bonne chance, O’Neill, lança t-il en faisant faire une autre embardée au vaisseau.
- Bonne chance à vous, eut le temps de lancer Jack avant que la capsule ne se referme sur lui.
Une seconde plus tard, il sentit son cœur plonger dans sa poitrine tandis que le module était éjecté du vaisseau.
Carter pressa une portion de mur apparemment comme les autre, dans la soute de l’appareil. Apparemment seulement, car la section en question se mit aussitôt à s’avancer comme un tiroir vertical. Derrière, se trouvaient cinq cristaux. L’un d’eux était fêlé.
Le major le saisi et le tira lentement vers elle. Il se détacha sans se briser. Elle le lança sur le coté, et l’entendit exploser au sol. Cela n’avait pas d’importance – il ne pouvait plus servir à quoi que ce soit. Elle sortit de sa poche le cristal jaune qu’elle avait récupéré sur le système d’atterrissage, et le plaça dans l’espace vide. Il émit aussitôt un faible rayonnement.
- Parfait, murmura t-elle.
Le vaisseau bondit soudain dans les airs et le major entendit le sol craquer de façon sinistre, tandis que deux autres boules de chaleur manquaient leur cible un fois de plus. Elle se releva – le mouvement du cargo l’avait envoyé au sol – et poussa la matrice d’insertion des cristaux.
Le petit tiroir se referma et les lumières revinrent.
Carter ne perdit pas de temps et, laissant son matériel sur place, elle retourna dans le cockpit aussi vite que les embardés de l’appareil le lui permirent. Elle arriva juste à temps pour voir une autre capsule de survie être éjecté du cargo. Elle fut surprise mais soulagé de voir que Teal’c avait pu persuader le colonel O’Neill de rejoindre Daniel – Le colonel ne serait pas partit de sa propre initiative.
- Teal’c ! lança t-elle. Allez y, j’enclenche l’autodestruction.
Elle pressa quelques touches sur un dispositif placé au centre du cockpit. Teal’c enclencha le pilote automatique et couru se placer dans une capsule. Celle-ci se referma rapidement et fut avalé par le sol.
Carter retira un petit cristal transparent sur la console et un compte à rebours en Goa’uld retentit aussitôt dans l’appareil. Elle avait huit minutes pour évacuer. Elle regarda l’heure sur sa montre :
15 : 03 : 58
Elle s’avança vers la dernière capsule.
Et l’intérieur du vaisseau explosa dans un nuage de flammes.
Daniel leva les yeux. Il aperçut un long panache de fumée qui traversa la couche nuageuse et chuta dans l’atmosphère. Même de sa position, au sol, il apercevait la lumière orange vacillante du bouclier énergétique de la capsule de survie Goa’uld. Celle-ci fut bientôt suivit par un second module. Daniel s’arrêta et les regarda tomber. Puis il se dirigea aussi vite que le lui permettait son épaule blessé vers leurs lieux d’atterrissage, relativement proche l’un de l’autre. De temps en temps, il jetait un coup d’œil vers le ciel.
Mais rien d’autre ne tombait.
Que faisait le dernier membre de SG-1 ?
Carter se releva. Elle avait réussi par un quelconque miracle à rester consciente. Autour d’elle, les murs étaient noircis et calcinés. Une conduite de carburant avait du céder. Un peu partout, de petits foyers d’incendie étaient visibles.
Ce vaisseau allait exploser. C’était une question de minutes – non, de secondes.
Samantha se tourna vers la capsule restante…et se figea, horrifié.
La capsule était noire et craquelé. Ses deux portes de fermeture avait été arraché et oscillaient, en équilibre contre le mur. Le capuchon supérieur avait tout bonnement disparue.
Elle était bloquée.
Son esprit se mit à tourner à toute vitesse. Elle envisagea toutes les solutions, les unes après les autres. A chaque fois, elle se retrouvait dans une impasse.
La dernière capsule était inutilisable. Le cargo ne pouvait plus passer en hyperespace, et ne pourrait pas semer le planeur Goa’uld en espace conventionnel. Il ne résisterait pas à une entrée dans l’atmosphère. Il n’y avait aucune plate-forme d’anneau de transport dans le secteur.
Aucune plate-forme ? C’était vrai. Mais avait elle vraiment besoin d’une plate-forme de réception ?
Elle sentait qu’il y avait la une voie à explorer. Mais aurait-elle seulement le temps ?...
Elle n’avait aucun plan, loin de la. Mais elle avait une idée, une vague idée. Un dernier espoir…Si ça ne marchait pas, elle n’aurait aucune solution.
« Mais avant tout, il faut stopper l’autodestruction. Remettre le cristal à son emplac… »
Le cristal. Ou était il ?
« Je l’ai lâché, réalisa t-elle. Au moment de l’explosion. »
Il fallait qu’elle le retrouve. Sans ce cristal, elle ne pourrait pas arrêter le compte à rebours avant surcharge du générateur du tel’tak. Elle n’aurait pas assez de temps.
Elle fit un pas en avant…et entendit aussitôt un crissement de verre brisé.
Elle baissa les yeux.
La, sous son pied, se trouvaient les fragments du cristal manquant. Des dizaines de petits éclats droits et nets, scintillant sous la lumière des étincelles qui chutaient du plafond en continues. L’objet n’avait pas résisté à la chute.
« Très bien, songea le major avec une froide détermination militaire. J’ai donc le choix. Ou bien je réussi rapidement, ou bien je n’aurais pas l’occasion de voir si mon idée était bonne. »
Samantha regarda à nouveau sa montre.
15 : 05 : 02
Elle avait perdu plus d’une minute.
« Au travail » songea t-elle.
Carter réfléchit à la marche à suivre, et, sans perdre une seconde de plus, se dirigea vivement vers la console principale. Elle pressa deux touches puis posa la main sur le globe rouge.
Elle n’avait pas le temps de programmer la fréquence radio des équipes SG, et avait donc décider d’émettre en multifréquence. Bien sur, les Goa’uld risquaient d’intercepter son message…si jamais l’émetteur du cargo était encore en état de marche. Mais le major estima qu’elle devait courir ce risque.
- Ici le major Carter, à bord du tel’tak en perdition. La dernière capsule de survie est hors service, elle est totalement inutilisable. Je vais – Aaah !...
Samantha entendit le choc d’un nouveau tir faire trembler le vaisseau, puis un flash intense de lumière blanche l’éblouit. Comme au ralentit, elle sentit son bras s’engourdir, la torpeur remontant de sa main vers son épaule. Puis, celle-ci atteignit sa tête, et une douleur aigue, inouïe, explosa dans son crâne. Elle se sentit projeté en arrière tandis qu’un mot obsédant tournait à toute vitesse dans son cerveau brûlant :
« Electrocution électrocution électrocution électrocution… »
Tout tremblait, tanguait, vacillait. Elle était perdue au milieu d’une tornade de couleurs. Puis, la tempête ralentit aussi vite qu’elle était apparue et les couleurs reprirent leur place.
Elle vit la plaque de naquadah qui recouvrait les systèmes internes de la console de pilotage atterrir près d’elle, fumante, dans un parfait silence. Carter réalisa qu’elle n’entendait plus rien.
« Vite », pensa t-elle. Le major savait qu’elle devait se dépêcher, mais ne se souvenait plus pourquoi. Il lui semblait que son cerveau était compressé dans un bloc de glace. La souffrance était atroce.
« Un court-circuit ». Ces mots flottaient dans sa tête sans qu’elle cherche à les comprendre. « Un court-circuit a grillé les systèmes internes principaux. Tu as reçut une décharge »
Elle se leva et retira une plaque amovible de la paroi du cargo, et saisit à l’intérieur du compartiment dégagé un cristal bleu. Elle le retira et, tout en le serrant bien dans son poing, le cogna violement contre le sol. Le cristal se fêla. Carter le remit ensuite à sa place. Elle ignorait pourquoi elle agissait ainsi. Une phrase résonnait douloureusement dans son crâne dévasté : « Surcharger les systèmes internes de secours, section Sécurité ».
Ces mots ricochaient dans sa tête, martelant l'intérieur fragile de sa boîte crânienne. Elle voulait simplement les faire taire. Si elle obéissait, la douleur cesserait.
Elle saisit son zat et recula en rampant sur le sol. Elle ne se souvenait pourtant pas être tombé. Elle leva l’arme et l’ouvrit, avant de tirer. Le serpent de métal noir cracha un trait de lumière bleue, qui frappa les cristaux.
« Sti-ti-ti-TI-ARZ ! »
Avec une ou deux seconde de retard, elle entendit le son du zat’nik’tel, ce qui voulait dire qu’elle était en train de retrouver le sens de l’ouï.
Les cristaux s’illuminèrent tous, sauf le bleu brisé. La lumière des autres vacilla tandis que des éclairs bleutés les parcouraient. Enfin, tous s’éteignirent dans une gerbe d’étincelle et le tiroir se referma de lui-même. Les lumières du vaisseau disparurent brusquement, puis revinrent. Un second tiroir s’ouvrit. Une alarme retentit, accompagnée d’un texte en Goa’uld. Le vacarme faillit tuer le major Carter. Elle poussa un gémissement de douleur tandis qu’une nouvelle phrase venait alourdir ses pensées.
« Déconnecter le système de repérage des anneaux de transport en provoquant un court-circuit général du programme de re-matérialisation.»
Ses yeux se posèrent sur le cadran de son bracelet-montre :
15 : 09 : 42
Sans qu’elle sache pourquoi, le sentiment d’urgence redoubla d’intensité. Samantha tituba vers le second point de contrôle, retira deux cristaux et les interchangea. Elle repoussa ensuite le panneau et vint précipitamment se placer sur la plate-forme des anneaux.
15 : 10 : 03. Quelques mots en Goa’uld se firent entendre. Le panneau, qui venait de se refermer, se mit à vrombir. Le major commençait à reprendre ses esprits.
« Je dois être partit avant quinze heure onze » se souvint elle. Elle se demanda pourquoi elle pensait cela. « Autodestruction » lui murmura aussitôt la voix dans se tête – sa voix.
Le cercle gris dessiné par terre, qui l’entourait, s’enfonça soudain dans le sol puis se divisa en deux parties qui se séparèrent et s’écartèrent chacune de leur côté, mais les anneaux ne montèrent pas. Samantha regarda sa montre :
15 : 10 : 46
Les lumières se coupèrent pour la troisième fois, lors d’une embardée effectuée par le pilote automatique. Le major s’apprêtait à allumer le rétro éclairage de sa montre, lorsque soudain, dans un vrombissement atrocement douloureux pour son pauvre crâne mais que Carter accueillit avec joie, les anneaux de transfert surgirent du sol. Ils s’élevèrent dans les airs et se positionnèrent autour d’elle, et une puissant lumière jaune l’enveloppa.
Mais s’agissait-il de l’activation des anneaux, ou de l’explosion du vaisseau ?
Daniel déboucha dans une clairière tapissée d’herbes hautes qui lui arrivaient à mi-cuisse. Il jeta un coup d’œil alentour, puis se dirigea vers un point surélevé, légèrement en retrait. Il grimpa à son sommet aussi doucement que possible, mais grimaça tout de même de douleur. Son épaule tordue provoquait à chacun de ses mouvements des élancements difficilement supportables. Parvenue au sommet, il se tourna derechef vers la prairie.
Malgré l’obscurité, il aperçut aussitôt la silhouette de Jack O’Neill, marchant en bordure de forêt. Il s’apprêtait à l’appeler par son nom pour attirer son attention lorsqu’il s’aperçut que Teal’c n’était pas à ses côtés. Pourtant, il avait vu leurs capsules de survie tomber l’une derrière l’autre. Il scruta l’étendue herbeuse et aperçut, à la lumière des étoiles, deux endroits, éloigné d’une dizaine de mètre l’un de l’autre, ou l’herbe était écrasé. C’était sans doute la que se trouvaient les modules de survie. Mais alors, ou…
« Daniel Jackson », appela soudain une voix juste derrière lui. Daniel sursauta et se retourna vivement, son arme à la main…geste qu’il regretta aussitôt, car son épaule blessée protesta violement.
C’était Teal’c.
- Teal’c ! répondit le docteur Jackson avec soulagement. Content que vous alliez bien.
- Je suis moi aussi heureux de voir que vous êtes intact. Votre blessure vous permet-elle de marcher ?
- Ho, oui, aucun problème, mentit Daniel. J’ai connu pire.
Teal’c hocha la tête et se dirigea vers le colonel O’Neill. Ce faisant, il saisit sa radio et contacta ce dernier, tandis que l’archéologue lui emboîtait le pas.
- Colonel O’Neill. J’ai trouvé Daniel Jackson.
La réponse arriva aussitôt.
- Parfait. Où êtes-vous ?
- Juste derrière vous, annonça Teal’c en agitant en l’air sa main libre.
Daniel s’aperçut que le Jaffa tenait à la main son Beretta. Cela lui rappela que c’était là le seul armement dont il disposait lui aussi. Si jamais ils tombaient sur une patrouille Jaffa, leurs chances de survie seraient faibles. Ils devaient rallier la Porte des étoiles de toute urgence.
Teal’c et le docteur Jackson rejoignirent le colonel O’Neill.
- J’ai repéré la Porte, annonça Teal’c. Elle se trouve à neuf cent mètre au sud-est de notre position.
- Très bien, répondit Jack. Des nouvelles de Carter ?
Teal’c s’apprêtait à répondre, mais il fut interrompu par le grésillement qui s’échappa des radios des trois membres de SG-1. Un message du major se fit entendre, mais il était difficilement compréhensible. Il y avait beaucoup de bruits de fond et la transmission était très mauvaise. Tous écoutèrent avec attention.
- Ici…ajor Carter, à bord…tel’tak en perdition…a dernière capsule de survie et hors ser…ice, elle est t…alement inutilisab…e vais…
La radio se tu brutalement.
Le colonel O’Neill pressa la touche d’émission du talkie-walkie et dit d’une voix tendue :
- Carter ? Carter, répondez.
La radio resta silencieuse.
« Ca ne sert à rien, songea t-il. Si elle est en orbite autour de la planète, elle est très largement hors de portée. »
Mais il ne pouvait l’accepter.
- « La dernière capsule de survie est hors service » ? répéta Daniel vivement. Est-ce que c’est ce qu’elle a dit ?
- C’est ce que j’ai entendu, répondit Teal’c, qui semblait tout aussi inquiet.
Tous deux regardèrent le colonel. Si la capsule restante était inutilisable, alors le major n’avait aucun moyen de quitter le vaisseau. Et aucun moyen non plus d’échapper au planeur de la mort qui la poursuivait.
Aucun moyen de survivre.
Cependant, ni l’un ni l’autre n’avaient envie de prendre la décision de l’abandonner à son sort. Même s’ils savaient que c’était la seule chose à faire.
C’est pour prendre ce genre de décision que le colonel O’Neill avait été nommé chef de SG-1.
Risquer la vie de deux de ses hommes, dont un blessé, sans armes (ou presque), en territoire ennemi, dans le mince espoir de pouvoir faire quelque chose pour sauver Carter.
Ou bien mettre les membres restant de son équipe en sécurité et revenir plus tard avec des renforts.
Il n’y avait qu’une seule chose à faire.
- On rejoint la Porte. On rentre à la base.
Il vit Daniel hésiter un instant. Puis, un son horriblement familier parvint à leurs oreilles.
Des planeurs de la mort.
- C’est pas vrai, il ne manquait plus que ça ! pesta le colonel.
- Il y en a au moins six, les informa Teal’c, qui s’était redressé et écoutait attentivement.
- Allez, on y va, conclu amèrement O’Neill en s’élançant vers la Porte des étoiles, dans la direction indiquée plus tôt par Teal’c.
L’équipe SG-1 se remit en marche, poursuivit par l’ennemi. Comme d’habitude.
Sauf que ce n’était pas comme d’habitude.
Ils auraient du être quatre.
Le pilote Jaffa fit glisser son planeur vers la droite, puis revint vers la gauche. L’appareil Or et Argent évoquait un oiseau divin aux plumes de métal. Le soldat déglutit nerveusement. La destruction de l’autre planeur l’avait choqué. Ils ne s’attendaient pas à risquer quoi que ce soit en poursuivant un tel’tak. Ce n’était pas une mission héroïque, tout au plus une mise à mort. Périr au combat était un honneur. Se faire tuer en poursuivant un tel’tak, par contre…
Il n’avait jamais entendu dire qu’un cargo Goa’uld pouvait détruire un planeur, mais le pilote shol'va était l’un des meilleurs qu’il ait jamais vu.
Trois capsules de survie avaient été éjectées de l’appareil, mais d’après ses informations, il y avait quatre passagers à bord. Il soupçonnait ces capsules d’être vide, de n’être qu’un leurre. S’ils étaient toujours deux à la poursuite du vaisseau, ils auraient pus se séparer, un chasseur poursuivant le cargo et l’autre interceptant les capsules. Mais il était seul, et on lui avait ordonner d’abattre ce tel’tak. Il devait obéir aux ordres.
Bien sur, il avait une autre raison de ne pas vouloir descendre dans l’atmosphère. Il avait vu les dégâts redoutables que pouvaient faire les armes des Tau’ri à un planeur de la mort Goa’uld. Au moins, le cargo ne possédait aucunes armes. De plus, depuis quelques minutes, les esquives du vaisseau s’étaient faites plus lentes, plus maladroites, plus…conventionnelles. Le pilote du chasseur suspectait les membres de l’équipage d’avoir désertés le vaisseau et d’avoir réglé celui-ci sur pilotage automatique. Mais seules trois capsules avaient été éjectées. Il devait donc rester un ennemi à bord…à moins que l’un des hérétiques ne soit mort.
Rassuré par cette pensée, il fit feu à nouveau, puis fonça vers le vaisseau en le mitraillant. Il le toucha, fit un écart pour passer à côté… Il perçut vaguement un mouvement sur la gauche.
Et puis…
…le cargo explosa. Un nuage rugissant de flammes et d’énergie souffla le chasseur et son occupant, comme un raz de marée engloutirait un enfant sur une plage. La coque se déforma en une fraction de seconde. Le cockpit fut arraché comme une tente par une tornade.
- Ho, seigneur Ba’al, SEIGNEUR ! hurla le guerrier comme un enfant appelant sa mère, juste avant que la mortelle chaleur nucléaire ne carbonise sa chair et ses os.
Les trois membres de SG-1 étaient en train de courir vers la surface miroitante du vortex relié à la Terre lorsque l’explosion retentit. Il y eut d’abord un flash de lumière. En plein jour, on ne l’aurait pas aperçut, mais il faisait nuit noire. Puis, retentit une détonation très assourdit, qui se répercuta légèrement contre les montagnes toutes proches. Le cargo avait du exploser à la limite de l’atmosphère, car sans air pour porter les sons, sa destruction aurait été parfaitement silencieuse.
Teal’c, Daniel et Jack s’étaient arrêtés. Tout trois fixaient, sans bouger, sans respirer, le vide noir, entre les deux lunes, ou tournoyaient les fragments du cargo, invisible à leurs regards.
Sans un mot, le colonel fit signe à Teal’c d’avancer. Le Jaffa se retourna lentement et passa la Porte.
Daniel le suivit, le regard vide et sonné, sans parvenir à assimiler ce qu’il venait de se produire.
Le colonel O’Neill fixa la nuit un instant. Il leva les yeux vers les étoiles.
Lorsque le bruit des planeurs Goa’uld se fit trop proche, il se tourna vers la Porte. Il s’avança, se plaça juste devant l’horizon des évènements.
« Au revoir, Carter. »
Il fit un pas en avant.
Chapitre II
Des Adieux Prématurés
Trois jours plus tard, sur la planète Terre, dans la base secrète de Cheyenne Mountain (SGC), salle d’embarquement.
La cérémonie funèbre eut lieu dans la salle d’embarquement du SGC, comme toujours lorsqu’un membre du programme mourrait dans l’exercice de ces fonctions. Jack O’Neill avait assisté à beaucoup plus de ces cérémonies qu’il ne l’aurait voulu. Mais cette fois, c’était différent…C’était pire, bien pire que les autres fois. Jamais il n’avait ressentit un tel sentiment de perte, et de culpabilité aussi.
Si. Une fois. Lors de la mort de Charlie. Lors du décès de son fils.
Charlie s’était tué avec l’arme de service du colonel. Il avait voulu jouer avec. Et il s’était blessé. Mortellement.
Parfois, Jack avait l’impression d’avoir lui-même pressé la détente.
Il avait laissé Sam dans le cargo. Il l’avait abandonné. Il aurait du l’attendre. Au lieu de ça, il l’avait laissé seule.
« Tu ne l’a pas laissé seule, se répéta t-il avec fatigue pour le centième fois. Elle était avec Teal’c. »
« J’ai eu tort »
« Tu as fais un choix. Tu as pris une décision. Tu fais ça sans arrêt. Parfois, tu te trompes. C’est ton travail. Tu as des hommes et des femmes sous ton commandement, tu risques leur vie tout le temps. En quoi est ce que c’est différent, aujourd’hui ? »
Il eut un sourire triste. Il se mentait à lui-même. Il savait en quoi s’était différent. Il tenait à Carter…beaucoup plus qu’il ne l’aurait dû. Beaucoup plus que ne le conseillait le règlement.
Maintenant, il savait pourquoi. La douleur qu’il éprouvait était le prix de son affection pour elle.
Il se secoua. Ce genre de dialogue mental ne lui ressemblait pas.
La salle de la Porte était remplie de militaire. Les uniformes bleus se succédaient, faisant oublier les visages. Sur le côté droit, se tenaient plusieurs musiciens, près à entamer la marche funèbre. Le colonel O’Neill se tenait sur la passerelle d’embarquement, derrière le général Hammond. Il repéra dans la foule des militaires le visage de Daniel, dont le bras blessé était en écharpe. Celui-ci lui adressa un triste sourire d’encouragement. Il était pâle, et semblait n’avoir pas beaucoup dormit. Jack se surprit à l’envier. Il aurait voulu pouvoir, lui aussi, laisser voir ses sentiments aussi ouvertement.
Teal’c se trouvait à côté de Daniel. Il se tenait droit, les mains derrière le dos. Son visage aurait pu paraître impassible à une personne le connaissant mal, mais le colonel O’Neill avait apprit à déchiffrer les émotions sur ce visage de marbre. Le soldat d’un autre monde avait les yeux brillants de tristesse. A ses cotés, le docteur Fraiser avait les yeux rougis par les larmes et ne cherchait pas à s’en cacher. Sam et elle avaient toujours été très proches.
Et puis, à contrecœur, il leva les yeux vers Jacob. Le père de Carter.
Il redoutait de croiser son regard. Bien que Jacob lui ait dit d’une voix tremblante, après que le SGC ait contacté la Tok’Râ, qu’il ne le tenait absolument pas pour responsable du décès de Sam, Jack se sentait toujours coupable lorsqu’il devait le regarder dans les yeux.
Comme il le redoutait, Jacob l’observait. Le colonel O’Neill soutint son regard quelques secondes, puis, n’y tenant plus, détourna les yeux. Voir le général Jacob Carter tenter de rester digne et de repousser son chagrin l’attristait encore davantage.
La cérémonie se déroula comme dans un rêve. Par la suite, le colonel ne pu se remémorer aucun détail. Seul des brides de souvenirs lui revinrent, lorsqu’il laissa dériver ses pensées, seul dans ses quartiers. Le discours de Hammmond… Les visages droits et nobles…
Deux membres du programme apportèrent le traditionnel drapeau américain.
La Porte s’anima soudain. L’anneau de saisi des coordonnées se mit à tourner avec un frottement minéral.
Tous les militaires présents se mirent au garde-à-vous.
Le colonel O’Neill s’avança vers l’estrade. Hammond lui céda la place avec un hochement de tête d’encouragement.
Derrière lui, le premier chevron s’enclencha.
Jack rassembla ses esprits. Leva les yeux vers l’assemblée.
« Tout ça ne peut pas être réel » songea t-il.
Il commença.
- Toutes les personnes…présentent dans cette salle…ont connus le major Carter.
Les musiciens entamèrent la marche funèbre. L’air lent et lancinant résonna entre les murs de béton.
- Elle était une figure emblématique du SGC, poursuivit-il. Ceux qui ont combattus à ses côtés… se souviendront d’elle comme d’un soldat courageux, déterminé et loyal.
Le second chevron s’enclencha. Suivant la musique, les deux porte-drapeaux se placèrent face à la Porte.
- Ceux qui l’ont vu à l’œuvre sur une technologie alien s’en rappelleront comme d’une scientifique brillante, intuitive et acharné.
Le chevron trois se verrouilla.
- Et tout ceux qui ont eu… la chance… de compter parmi ses amis…garderont le souvenir d’une personne honnête, possédant un important sens de l’honneur.
Il prit une grande inspiration. Lorsqu’il recommença à parler, sa voix était plus lointaine.
- Elle manquera à ce programme… Et elle nous manquera.
Le cinquième chevron s’enclencha.
- Le major Samantha Carter est morte en luttant comme notre ennemi, celui de notre planète et celui de tous les peuples libres de notre galaxie. Elle est morte en combattant les Goa’uld.
« …morte en combattant les Goa’uld… »
-…Et nous devons garder en mémoire le souvenir de son sacrifice.
Un envoyé de l’état major se plaça derrière les portes drapeaux, une couronne de fleurs entre les mains.
- Elle restera… pour nous tous… un exemple de patriotisme et de force morale, termina t-il.
Avec un rugissement étouffé, la Porte s’activa. Le flux d’énergie instable s’élança en avant, générant un léger mouvement d’air.
Les deux militaires gravirent la rampe d’embarquement en passant à côté du colonel, suivi par le porteur de la couronne mortuaire. Ils s’arrêtèrent devant la surface lumineuse du vortex relié à P3X-655.
Les musiciens lâchèrent les dernières notes de la marche funèbre.
Les trois militaires posèrent délicatement le drapeau et la couronne contre l’horizon des évènements. La surface se rida.
Tout doucement, ils furent aspirés par le tunnel hyperspatial.
Le colonel appréciait la symbolique du geste. Il se sentait un peu apaisé par cet hommage.
Mais il ne pouvait s’empêcher de penser qu’a des milliers d’années lumière, sur une planète belle et sauvage, celle près de laquelle Carter avait trouvé la mort, ces deux derniers présents venait de tomber au sol sans personne pour les rattraper.
En entendant la Porte des étoiles se refermer, il eut la sensation d’abandonner Carter une seconde fois.
Deux mois plus tard…
Le cargo chutait, chutait dans l’atmosphère. Sa coque tremblait et se déformait, comme s’il s’agissait d’un avion en papier. Il était enveloppé par des flammes épaisses, presque liquide, d’une intense couleur rouge.
« Mon colonel ! » cria Carter.
Le colonel O’Neill la chercha des yeux, mais ne l’aperçut pas.
« Mon colonel ! »
« Carter ?appela t-il. Carter, ou êtes-vous ? »
Il fouilla la cabine des yeux, sans voir la moindre trace du major.
« Carter ! »
« Mon colonel, aidez-moi ! Ne me laissez pas ! »
« Je ne partirais pas, Carter ! hurla Jack sans savoir vers ou se tourner. Je ne partirais pas sans vous ! »
Il venait à peine de prononcer ces mots qu’il se sentit glisser en arrière. Il tenta de s’immobiliser, mais ses pieds ne trouvaient pas la moindre prise au sol.
Il se retourna, et aperçut…
…Une porte ouverte, derrière lui, semblable à celle des avions de transport de troupe qu’il connaissait si bien. Au dessus de la porte, clignotait un petit panneau marqué « EXIT ».
« Quoi ? » pensa le colonel O’Neill.
Il sentait confusément que quelque chose clochait.
« Mon colonel ! »
Il regarda à nouveau devant lui, et vit Carter. Elle tendait les mains vers lui, désespéré.
« Ne me laissez pas… »
Le colonel sentit ses talons dépasser dans le vide.
« Venez, Carter ! lança le colonel ! Suivez moi ! »
Il se pencha en avant autant que possible, sans parvenir à atteindre le major.
Soudain, il se retrouva dans le vide.
Il saisit le bord de la porte, se maintenant devant le fantôme.
« Jack, ne me laisse pas ici ! » cria t-elle encore.
Et la porte se déchira entre les mains du colonel comme du papier mouillé, lui glissa entre les doigts. Il partit en arrière, laissant le cargo tomber vers la planète d’un noir d’encre, en dessous. Il se sentit monter, monter vers l’espace.
« DESTRUCTION DE CARTER NON PROGRAMMEE » hurla une voix froide et sans émotion.
Le vaisseau tournoyait, en flamme. D’énormes morceaux de naquadah se détachaient de sa structure et continuaient leur chemin à ses côtés, tel une pluie de météorites.
« DESTRUCTION DE CARTER NON PROGRAMMEE »
« Sam ! » cria Jack. Et puis…
…Il ouvrit les yeux.
« ACTIVATION EXTERIEUR NON PROGRAMMEE », hurlaient les haut-parleurs dans les couloirs de la base.
Le colonel O’Neill se redressa. Il mit une seconde à se rappeler ou il se trouvait. Il était allongé sur un lit, dans une salle qui servait habituellement de cellule de détention. Il y était entré pour se reposer un instant, et s’était apparemment endormi.
« ACTIVATION EXTERIEUR NON PROGRAMMEE »
Il se secoua, mentalement tout du moins, et se leva. Il ramassa sa veste, et sortit dans le couloir. A peine sortit, il recula de nouveau dans la salle, afin de libérer le passage à un groupe de soldat qui se précipitait vers le niveau -28 – celui de la salle de la Porte des étoiles.
Il leur emboîta le pas, et traversa plusieurs couloirs à leur suite avant de les quitter devant un escalier en spirale, qu’il monta quatre à quatre. Rien ne l’obligeait à se précipiter au poste de commande à chaque activation imprévue – il pouvait parfaitement s’agir de SG-9 qui rentrait plus tôt que prévue des négociations sur le trinium de P9C-834, ou bien de SG-12 revenant se mettre à l’abri de l’une des nombreuses et violentes tempêtes de Goy’use, planète tropicale habitée. Mais le colonel avait besoin - réellement besoin – de se changer les idées, c'est-à-dire de s’abrutir de travail jusqu'à ce qu’il ne soit même plus capable de penser.
La disparition (« la mort », voila ce qu’il aurait due dire, mais il n’y parvenait tout simplement pas - et pourtant, Jack O’Neill n’était pas homme à se voiler la face) de Carter l’avait encore plus atteint qu’il ne l’avait craint. Il pensait sans cesse à son fils, ces derniers temps. Et le colonel n’aimait pas s’attarder sur le passé.
Il débarqua en salle de contrôle au moment où le général Hammond ordonnait l’ouverture de l’iris. La lumière bleue mouvante de l’horizon des événements colora de turquoise le visage des personnes présentes.
- Mon général ? fit O’Neill.
- Nous venons de recevoir le code de la Tok’Râ, colonel.
Le général Hammond se pencha et pressa une touche sur l’un des claviers.
- Baissez vos armes, dit-il, et le micro placé au dessus du clavier fit résonner son ordre dans la salle de la Porte.
Le colonel descendit rapidement jusqu'à la salle de la porte dans laquelle il s’engouffra. Il fut bientôt rejoint par le général Hammond lui-même. Les murs de béton de la salle d’embarquement portaient encore les traces de l’attaque des insectes robotiques Asgard, ayant eut lieu plusieurs mois auparavant.
Quelques secondes plus tard, un tok’Râ passa la Porte, vêtu de la traditionnel tunique couleur sable.
C’était Jacob Carter.
- Jacob, dit le général Hammond. Qu’est ce qui t’amène ?
O’Neill, lui, ne dit rien, trop occupé à dévisager le général Carter. Sa première impression ne l’avait pas trompé ; Jacob semblait…soulagé. Revitalisé. Jack ignorait quelle nouvelle Jacob pouvait leur apporter, mais il avait du mal à croire qu’elle puisse être suffisamment bonne pour redonner le sourire à un père venant de perdre sa fille.
- Une excellente nouvelle, où en tout cas je l’espère.
Jack et le général échangèrent un regard.
- Venez, Jacob, décida Hammond.
- J’ai eu du mal à y croire lorsque je l’ai vu, expliqua Jacob avec émotion. Mais j’ai rapidement comprit ce qui avait du se passer.
Jacob, Hammond, Jack, Teal’c et Daniel se trouvaient tous en salle de briefing. Il contemplaient l’image holographique généré par le petit galet blanc que le tok’Râ avait posé sur la table en début de réunion.
- Jacob, fit lentement le colonel O’Neill, où avez-vous pris ça ?
Le général Carter se rassit.
- Il y a deux jours, un vaisseau tok’Râ à localisé un objet en orbite autour de la planète où on a perdu Sam.
« …la planète où on a perdu Sam... ». Le colonel nota la tournure de la phrase, vague au possible.
- L’objet était munit d’une balise, nous l’avons donc récupéré et nous nous sommes aperçut qu’il s’agissait d’un anneau de transfert.
Il se pencha en avant, comme pour leur conseiller d’être très attentif.
- Lors d’un transfert par anneaux, chaque anneau mémorise la totalité de la structure corporelle du sujet, mais le corps est divisé en cinq partie, stocké séparément dans les cinq anneaux. C’est ensuite qu’à lieu la transmission de la matière par faisceau d’énergie.
Le colonel O’Neill sentit sa concentration s’émietter et lutta pour rester attentif.
- Quand nous avons trouvé cet anneau, nous avons pensé qu’il s’agissait d’un débris du cargo, mais il nous a semblé en anormalement bon état. Nous avons alors vérifié sa mémoire de stockage et…nous avons trouvé ça.
Jack se redressa, hésita un instant, puis posa sa question.
- De quel…anneau s’agit il, demanda t-il. Je veux dire, quelle est sa position ?
- C’est l’anneau central.
Jacob se tue. Un à un, les regards de toutes les personnes présentes se tournèrent vers l’hologramme projeté par le galet.
Il représentait un morceau de torse, depuis le niveau du nombril jusqu’au cou. Le torse était vêtu d’un uniforme de l’armée de l’air des Etats-Unis. Il était entouré d’une épaisse fumée noire, figé dans les airs, qui le cachait en partie, mais restait visible.
Sur le revers de poche de la veste, on lisait nettement, en lettres capitales :
« MAJOR SAMANTHA CARTER »
Le colonel O’Neill fut le premier à rompre le silenc.
- Jacob…Qu’est-ce que ça veut dire ?
Jacob se renversa en arrière. Sa tête se pencha en avant et ses yeux se fermèrent un instant. Lorsqu’il les rouvrit et se redressa, l’expression de son visage avait radicalement changée.
- Nous pensons que le major Carter à reprogrammé l’ordinateur de bord du tel’tak de façon à se mémoriser dans les cristaux des anneaux de transfert, avant de les éjecter dans l’espace.
La voix du général Carter venait de passer en mode « Goa’uld », ce qui permettait aisément de déduire que Selmak venait continuer la conversation.
- Ca me parait un peu…risqué de sa part, non ?
Selmak dirigea les yeux de Jacob Carter vers le colonel, qui se redressa précipitamment comme si le symbiote allait lui faire une réflexion sur sa tenue.
- D’après ce que vous m’avez dis de la situation, elle n’avait pas beaucoup d’autre choix. Les anneaux de transport sont équipés de systèmes émetteur–récepteur permettant de localiser les autres anneaux du secteur. Il me semble qu’il n’y avait aucune plate-forme réceptrice à proximité ?
- Les Goa’uld avaient une base au sol, mais elle était équipée de puissants boucliers capables de bloquer le signal des anneaux. Enfin…c’est ce que Carter a dit.
Selmak hocha la tête.
- Le major Carter a trouvée la seule échappatoire possible. Une solution de dernier recours, brillante sur le plan technique.
Jack O’Neill se pencha vers le symbiote.
- Est-ce que ça signifie qu’elle n’est peut-être pas perdue ?
Le tok’Râ choisit soigneusement ses mots avant de répondre.
- Disons qu’elle est en sursit. Il nous reste encore à trouver trois anneaux avant de pouvoir espérer vraiment.
Daniel tiqua.
- Heu…Vous avez bien dis trois anneaux ?
Une nouvelle fois, leur invité sembla succomber à une soudaine fatigue. Cet étrange comportement marquait en fait la prise de contrôle du corps de l’hôte par l’un ou l’autre des deux esprits l’occupant.
- En effet…répondit Jacob lorsqu’il eut reprit possession de son corps.
Il semblait soudain un peu abattu.
- Nous avons en fait retrouvé deux anneaux. Le second a été atteint par l’explosion du cargo. Il ne contenait plus aucun cristal intact…
Jacob poussa un soupir.
- D’après son matricule, il s’agissait de l’anneau supérieur, le cinquième en partant du bas.
Nous ignorons ce que sa destruction va signifier pour Sam. Si on regarde la position du torse, on remarque qu’il est penché en avant. Alors, peut-être qu’aucune partie de son corps ne se trouvait dans le champ d’action de cette unité. De toutes façons, nous devons retrouver les trois anneaux manquants. Mais…
Il y eut un court silence, rompu par Daniel.
- Mais on a aucune assurance de la retrouver entière après ça… dit-il lentement.
Un autre silence, beaucoup plus long, s’installa, tandis que chacun assimilait la nouvelle. Puis, le colonel O’Neill prit la parole.
- Bon, et bien, qu’est-ce qu’on attend ? Mon général, je demande la permission de partir à la recherche de ces anneaux.
- Un instant, colonel. Jacob, est-ce que la Tok’Râ à un moyen concret de localiser ces anneaux ?
Jacob soupira.
- Comme je vous l’ai dis, ils sont munis d’un système de repérage, afin de localiser les autres plates-formes. Maintenant que nous avons un anneau en état de marche, nous possédons le bon code d’identification, et une fois à bord d’un vaisseau et loin des interférences causés par le champ magnétique d’une planète, nous pourrons tenté une opération de récupération…c’est d’ailleurs…pour cette raison que je me trouve ici.
- Qu’est-ce que tu veux dire ? questionna le général Hammond.
- La situation actuelle de la Tok’Râ est loin d’être idéale, George, expliqua l’ex-militaire d’une voix lasse. La récente victoire d’Apophis sur Heru’ur a eu des conséquences catastrophiques. La quasi-totalité des troupes d’Heru’ur ont été annexée aux forces d’Apophis, et sa flotte continue d’accumuler les victoires grâce à sa technologie révolutionnaire de camouflage qui lui permet de rendre ses ha’tak totalement indétectable.
- Où voulez-vous en venir, Jacob ? intervint O’Neill.
- La Tok’Râ n’a aucun vaisseau disponible dans ce secteur de la galaxie. Le temps que nos appareils les plus proches terminent leurs missions programmées, il s’écoulera au moins trois mois. Les anneaux ont déjà eus le temps de dériver depuis deux mois, mais nos détecteurs à longue portée ont tout de même pu les localiser. Mais si on attend trop longtemps, ils risquent d’être captés par l’attraction d’une planète quelconque et nous n’auront plus la moindre chance de revoir Sam vivante. En somme, je suis venue vous demander si vous auriez la possibilité d’obtenir un vaisseau… et de m’aider pour cette mission.
Hammond et le colonel échangèrent un regard.
- P8X-235, lâcha Jack.
Daniel sembla comprendre lui aussi.
- La planète ou SG-3 a combattu les Jaffa de Svarog ?
- On a récupéré deux cargos et un bombardier en assez bon état, indiqua Jack à Jacob.
- Est-ce que c’est dans le bon secteur ? reprit Daniel.
- On saura ça en consultant l’ordinateur central, trancha Hammond.
Il se leva.
- Colonel O’Neill, je présume que je peux compter sur SG-1 pour effectuer la mission de récupération ?
- Bien entendu, mon général.
- Dans ce cas, vous irez vous préparer. J’annule toutes les missions programmées pour votre équipe. Jacob, je suppose que vous les accompagnerez ?
- Evidement.
Le général hocha la tête.
- Parfait. Je vais contacter immédiatement le campement de P8X-235 et leur demander d’équiper les deux vaisseaux cargos pour votre voyage. Rompez !
SG-1, Jacob et Hammond se séparèrent après avoir quitté la salle de briefing. Le général se rendit en salle de contrôle afin de contacter la planète en question tandis que l’autre partie du groupe se dirigeait vers l’armurerie.
En chemin, le colonel O’Neill observa le tok’Râ. Il n’avait plus rien à voir avec l’homme épuisé à qui il avait parlé deux mois auparavant. La douleur et la lassitude s’étaient changées en espoir et en détermination. Jack songea soudain que lui-même ne s’était pas sentit aussi énergique depuis très longtemps.
Ils allaient partir à la recherche de Carter. Les chances de la retrouver étaient peut-être faibles – ridiculement faible - mais au moins y avait-il maintenant un espoir.
Carter avait réussi. Elle avait trouvé un moyen de survivre. Maintenant, s’était à eux de terminer le travail.
« Alors, le grand Dieu Ba’al se pencha vers le supplicié.
« Tu crois éprouver de la douleur ? demanda t-il. Tu te trompes. Ce que tu ressens n’est rien comparé aux tourments que subira ton âme après avoir quitté le monde des vivants. » »
Extrait du Grand Livre Sacré de Ba’al, traduit par le Dr.D.Jackson.
Chapitre III
Le Début de la Quête
Seize heures plus tard, sur la planète P8X-235, campement du SGC.
Le colonel O’Neill plaça dans son sac une couverture thermique et une trousse de premier secours supplémentaire. Il disposa soigneusement les deux objets, de façon à utiliser au mieux la contenance du bagage, puis le ferma en ajustant les sangles. Il chercha des yeux son zat’nik’tel. Regarda sa montre.
C’était la le moment qu’il détestait le plus dans toute mission militaire : l’attente. Le vide entre deux missions. Il aurait peut-être pu supporter ça plus posément si il y avait eut un bon petit lac plein de poissons à proximité. Rien ne valait une partie de pêche pour perdre la notion du temps, que les poissons aient deux tête ou pas. Mais Svarog n’avait pas colonisé la charmante P8X-235 pour en faire un club de vacance. Il avait été davantage intéressé par les mines de Trinium de la planète, second matériau le plus utilisé par les Goa’uld, après le naquadah. La permanente température hivernale qui y régnait ne l’avait évidement pas dissuader d’envoyer des esclaves humains et Unas creuser les entrailles de ce monde pour en extraire les précieux minerais.
Ou avait-il pu posé ce fichu zat ? Il le tenait encore quelques secondes auparavant…
Sa radio grésilla.
- Nous avons effectué les dernières vérifications, annonça la voix du docteur Becquert. Nous nous trouvons près de la Porte des étoiles. Les deux cargos sont prêts, vous allez pouvoir partir, SG-1.
Jack bondit aussitôt sur ses pieds, saisit son sac qu’il plaça sur son dos et son zat’nik’tel qu’il glissa dans l’étui spécial placé sur sa jambe (il venait de se rappeler qu’il l’avait simplement posé sur la table en aluminium, le seul meuble que contenait la tente…). Il sortit ensuite et faillit heurter Teal’c qui courait dans la même direction.
- Teal’c ! Vous tombez bien, j’allais justement vous chercher, mentit le colonel avec un air d’inébranlable sincérité.
Il avisa la lance Goa’uld que Teal’c tenait fermement.
- Vous savez, commença t-il prudemment, normalement vous ne devriez pas avoir besoin de ça…
Teal’c pencha légèrement la tête tout en haussant un sourcil.
- Je l’emporte justement pour faire face à toutes les situations anormales, O’Neill, répondit le Jaffa avant de se remettre en marche.
Jack chercha pendant quelques secondes une réplique cinglante à lui lancer, puis abandonna finalement et se contenta de lui emboîter le pas.
Les deux vaisseaux cargos luisaient doucement dans la lumière rosée du crépuscule. Les appareils or et argent flanquaient la Porte des étoiles comme des gardes du corps. Plusieurs scientifiques entouraient les vaisseaux, munis d’ordinateurs portables et de capteurs.
- Daniel, est-ce que vous avez vus Jacob ? demanda O’Neill au docteur Jackson qui venait d’émerger de sa tente, les cheveux en batailles et les lunettes de travers.
- Heu… (Daniel bailla longuement) Non. Si. Je crois qu’il n’a pas bougé des vaisseaux depuis qu’on est ici. Il a tenu à superviser toutes les remises en état.
Jack hocha la tête, soucieux. Il craignait les effets qu’un échec pourrait avoir sur le moral du général Carter.
A cet instant, la personne en question sortit du cargo de gauche. Le tok’Râ hésita un instant, ébloui par le soleil couchant, puis aperçut le colonel O’Neill.
- Ah, Jack, lança t-il, vous tombez bien, venez un peu par ici…
Il pénétra à nouveau dans l’appareil. Après avoir échangé un regard avec ses deux coéquipiers, O’Neill suivit Jacob à l’intérieur. Il marqua alors un temps d’arrêt : Il n’avait jamais vu un cargo aussi rempli. Dans tout les coins s’affairaient des techniciens en blouse blanches et des ingénieurs vêtus de bleu. Plusieurs ordinateurs humains avaient été connectés puis soudés au pupitre de commande. On avait aussi ajouté des couchettes superposées – six lits en tout – et des caisses de rangement métalliques supplémentaires.
- Allez, Jack, suivez moi, fit Jacob avec son impatience coutumière.
Il se dirigea vers le fond de l’appareil, et le colonel se dépêcha de le rattraper.
- La bonne nouvelle, commença le général Carter sans perdre de temps, c’est que les deux vaisseaux sont équipés de missiles nucléaires renforcés au naquadah. Celui-ci en possède quatre, et l’autre deux - on n’a pas eu le temps de lui ajouter la seconde rampe de lancement, il faudra faire avec. Les cargos sont équipés d’un générateur au naquadah secondaire qui pourra augmenter leur vitesse si on l’utilise en alternance avec le générateur Goa’uld. Ensuite, on a connecté au poste de pilotage un décrypteur et un clavier humain, donc n’importe qui pourra piloter ces appareils, même vous.
O’Neill décida de ne pas relever la pique du propos.
- Jacob, pourquoi êtes-vous aussi pressé tout a coup ? demanda t-il a la place.
Il sentait dans la brusquerie du tok’Râ autre chose que l’impatience d’un père de retrouver sa fille.
Jacob soupira.
- C’est la mauvaise nouvelle, Jack. Nos capteurs à longue portée ont détecté un changement de trajectoire de l’un des anneaux. Il a croisé une comète dont le champ de gravité a perturbé son tracé. Il se dirige droit vers l’une des planètes de son système. Une planète que vous connaissez…
Il fixa O’Neill d’un regard d’aigle.
- La planète mère des Tobiens. Cette planète entourée de millions de mines mobile. Elle se trouve dans le même système solaire que P3X-655.
Un silence suivit, tandis que Jack assimilait la nouvelle. Si l’anneau atteignait le champ de mine, il finirait obligatoirement par en heurté une. Et alors…
- Nous pouvons encore arriver à temps, reprit le tok’Râ. En partant maintenant et en poussant les hyperpropulseurs au maximum de leur capacités, nous devrions encore pouvoir intercepter cet anneau. Nous avons un peu plus de vingt-six heures.
- Je vois…dit le colonel avec lenteur. Bien, reprit-il, dîtes moi comment nous sommes sensé récupéré notre cible. Est-ce que vous avez prévus un aimant, ou…ou un truc de ce genre ?
Le tok’Râ eut un sourire.
- En fait, c’est assez proche de la vérité, dit-il. Regardez.
Il désigna quelque chose derrière O’Neill, et celui-ci fit volte-face.
En plein centre de la plate-forme des anneaux avait été installé une sorte de colonne de métal bleu violacé, de trois mètre trente de hauteur environ, pour un mètre de diamètre. Elle reposait sur un socle ouvragé, entouré par une ligne de touches marquées de hiéroglyphes. Au-dessus de ce socle, de court petits bâtons métallique sortait de la colonne et se succédait en tournant autour, de façon à former comme des escaliers en spirale minuscules. On contait sept escaliers, qui devaient être composé chacun d’une centaine de barres environ. Le cylindre était accroché au plafond par un second socle, plus court que celui au sol. Mais ce n’était pas ce qui retenait l’attention dès le premier coup d’oeil.
Ce qui attirait le regard, c’était le gros cristal jaune lumineux, au milieu de la colonne. A cet endroit, le centre du cylindre se creusait et n’était relié à sa partie inférieure que par des barreaux et par le cristal.
Comme Jacob n’avait pas l’air décidé à lui expliquer ce dont il s’agissait, O’Neill se décida à lui poser la question.
- Jacob, de quoi s’agit-il ? demanda t-il donc.
- Vous l’avez dit, Jack, c’est un aimant. Ou plus exactement, un générateur de champs magnétiques à multiples entrées. Conception tok’Râ. Une fois la cible détectée, il la guide jusqu’au anneaux du vaisseau. Habituellement, c’est comme ça que l’on récupère l’objet, mais nous avons modifié sa programmation de façon à ce qu’il stocke les anneaux récupérés dans la soute du cargo. On peut facilement le faire passer d’un vaisseau à l’autre : il suffit de le téléporter.
Jacob Carter se pencha soudain sur le côté et appela une personne située derrière le colonel.
- Professeur Anderson !
O’Neill se retourna une nouvelle fois.
- Je vous présente le professeur Peter Anderson, reprit le tok’Râ. Etant donné que nous avons deux cargos à piloter, il faudra repartir les membres de SG - 1 en deux parties. J’ai expliqué au Pr. Anderson le fonctionnement du GCMME. Vous aurez besoin de lui à bord.
- Du quoi ? demanda O’Neill avec une pointe d’agacement.
Les explications scientifiques lui faisaient toujours cet effet – de même que la vue des scientifiques.
Le major Carter non comprise, bien entendue.
- GCMME, répéta Jacob. Générateur de Champs Magnétique à Multiples Entrées.
- C-colonel, fit le professeur qui semblait légèrement nerveux.
O’Neill l’observa plus en détail. Il devait avoir entre trente et quarante ans, un début de calvitie, des lunettes épaisses, l’air maladroit et un béguaiement en prime. Diagnostique : déconseillé pour les missions stressantes o