[FANFIC SGA] Les fruits de la corruption
Publié : 10 juil. 2006, 13:54
voici ma deuxième Fic Stargate, basée sur SGA, racontant l'histoire de l'archéologue d'Atlantis qui se lance à l'assaut d'un mystère atlante qui attend d'être résolu depuis 10 000 ans. la Fic ne plaira pas à tout le monde: anciens un peu controversés et forte utilisation de la mythologie de l'Atlantide.
au début, vous ne comprendrez peut-être pas où je veux en venir: ne vous inquiétez pas, il y a bien un scénario, une première partie réflexion et une seconde action.
Les fruits de la corruption
chapitre I: Installation
« Chevron 8 enclenché ! »
La porte des étoiles s‘ouvrit dans un cliquetis étrange et une vague d’applaudissements et de cris de victoire retentit alors que le kawoosh surgissait de la porte.
Dans la salle de contrôle du SGC, le général O’Neill et son ami Jackson poussèrent tous deux un soupir de soulagement. Ils avaient réussi. Atlantis était au bout du vortex.
-envoyez le MALP, ordonna le général.
Tendis que la sonde s’avançait sur la passerelle et s’enfonçait dans l’horizon des événements, Clara Ingals, la jeune archéologue affiliée à la mission Atlantis, se remémora le discours du Dr Weir et sentit le stress malmener son ventre. Son destin était devant elle. Et pour la millionième fois depuis qu’elle avait rejoint l’expédition, elle se demanda si elle n’allait pas commettre ici la plus grande bêtise de sa vie.
Elle ferma les yeux et inspira de toutes ses forces, en rejetant ses cheveux clairs mi-longs sur ses frêles épaules.
-stressée ?
Clara ouvrit les yeux et tourna la tête vers son interlocuteur, un homme plutôt mignon d’une trentaine d’années, aux cheveux bruns courts et bouclés, au visage fin et au regard serein portant lui aussi l’uniforme d’Atlantis.
-on le serait à moins, non ? répondit-elle avec un sourire gêné.
Son collègue répondit par un rire détaché. En cet instant, Clara aurait tout donné pour pouvoir connaître une telle décontraction, alors qu’elle craignait de voir son cœur déchirer sa poitrine et partir tout seul vers le vortex en faisant des bonds.
-Clara Ingals, dit-elle précipitamment en tendant une main agitée à son nouvel ami. Je suis l’archéologue de la mission.
-Victor Delab, répondit-il dans un sourire en lui serrant la main. Représentant français et informaticien génial.
Le responsable militaire de la mission, le colonel Sumner, interrompit leur conversation en criant à l’équipe d’avancer depuis le pied de la passerelle.
-pas si vite, colonel, cria Weir en se rapprochant de lui. On la traverse ensemble, celle-là !
-c’est légitime, répondit Sumner d’un ton réticent.
Clara étouffa un rire.
-on dirait que c’est bien parti, la cohabitation civils/militaires, commenta Victor d’un air moqueur.
-ce Sumner ne vous fiche pas la trouille ? Personnellement, je trouve Sheppard bien plus sympathique.
-je ne sais pas trop. Disons que je trouve rassurant que Sumner soit là. Il connaît son boulot. Il en a l’air, du moins.
-ce n’est pas parce qu’un militaire tire la tronche qu’il est compétant. Et puis on n’aura pas forcément besoin de ses capacités sur Atlantis.
-c’est vrai, mais je préfère envisager le pire. Ainsi je ne serais pas trop contrarié si ça tourne mal.
-avancez, s’il vous plaît, leur souffla un autre membre de la mission derrière eux.
Les chefs de l’expédition avaient déjà traversés et les autres étaient en train de s’avancer dans le vortex, les uns après les autres.
Leur paquetage sur le dos, Clara et Victor soulevèrent deux grosses valises chacun et s’avancèrent vers la porte. Ils stoppèrent leur marche en se tenant chacun à une extrémité de la porte. D’autres savants traversèrent entre eux deux.
-je ne l’ai jamais traversé, avoua Clara d’une voix inquiète.
-fermez les yeux, lui conseilla Delab d’une voix rassurante. Vous aurez le réflexe de tendre vos mains en avant, comme pour éviter le choc avec un mur. Ne résistez pas. Vos mains ne rencontreront pas de résistance solide et vous pourrez avancer.
-vous avez déjà traversé la porte ?
-je fais partie des cerveaux, si je puis m’exprimer ainsi, qui ont abandonné la France pour un pays où la recherche est vraiment respectée. J’étais dans l’équipe qui a développé le système informatique du premier croiseur, le Prométhée. Pour répondre à votre question, j’ai déjà eu l’occasion de traverser la porte pour aller casser les sécurités d’un ordinateur Goa’uld abandonné.
-avec succès ?
-oui ! C’est pas pour me vanter, mais ça a permis d’améliorer les systèmes du BC-303 utilisant des principes techniques Goa’ulds. Et ça a eu des répercussions sur le programme des 304.
-ho, je vois, j’ai affaire à quelqu’un d’important, répondit Clara en riant. Et bien en tant qu’archéologue, j’ai traduit plein de trucs, et même des pièces de théâtre des anciens.
-pas mal, mais moins déterminant, non ?
-je serais incapable de retranscrire correctement du texte alien trop technique, de toute façon, répondit-elle en faisant la moue. Je fais mon boulot, je traduis ce qu’on me donne à traduire. Et quand les militaires me disent d’abandonner parce que le contenu ne les intéresse pas, je continue pour moi.
Clara inspira profondément. Cette discussion était sympathique, mais elle ne pourrait pas retarder éternellement l’échéance. Elle se prépara à tendre les mains en avant comme le lui avait conseillé son collègue, mais elle se rappela alors qu’elle devait porter des valises. Elle le fit remarquer à Victor, qui haussa les épaules avec un sourire et traversa la porte. Clara laissa échapper une plainte, empoigna ses deux grosses valises, serra les dents et traversa la porte.
Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle se trouvait dans une grande salle aux formes lisses, sombres et futuristes ne contenant que la porte, entourée de balcons ornés de bastingages métalliques. Devant elle se trouvait un escalier faiblement éclairé dont les marches étaient ornées de symboles anciens luminescents. Sur la plate-forme surplombant l’escalier, des lumières s’allumaient au fur à mesure de la progression des militaires composant l’escorte de l’expédition.
Le jeune femme sentit une boule se former dans son estomac : ce n’était pas ce à quoi elle s’attendait.
Le sol était jonché de valises et paquetages abandonnés sur place. Des silhouettes mal éclairées allaient et venaient précipitamment dans la salle d’arrivée.
-plutôt cool, non ? demanda Victor, qui se tenait à côté du Dr Ingals, d’une voix émerveillée.
-je… on… on est plus sur Terre, on est… dans une autre… pfiou… galaxie…
Sentant une crise de panique la traverser, Clara ressentit soudain une attaque de vertige ainsi que des difficultés respiratoires. Victor ainsi qu’un grand militaire à la peau profondément noire se précipitèrent vers elle et l’aidèrent à s’asseoir sur le sol impeccablement propre.
-cool, lui déclara le militaire d’une voix grave et apaisante, tout va bien.
-respirez à fond, reprit Victor. Visualisez une jolie prairie ensoleillée.
-je suis allergique au foin !
-laissez tomber.
Clara se calma enfin et sa respiration se stabilisa. Une petite larme perlât au coin de son œil.
-désolé, c’est l’émotion… je suis trop émotive, ma mère me l’a dit quand mon premier mec m’a jetée, au lycée.
Victor et le soldat aidèrent Clara à prendre appui sur ses jambes, et elle se redressa.
-je m’appelle Sagaman Musa, je suis caporal. Vous n’êtes pas seule ici, d’accord ?
-oui, je vois, répondit-elle avec un sourire. Merci.
Les derniers membres de l’expédition traversèrent la porte, puis une bouteille de champagne arriva par le vortex en roulant jusqu’au pied du Dr Weir qui se tenait devant l’escalier, entourée d’un groupe de terriens nerveux.
Le vortex s’effondra et Clara lutta pour ne pas défaillir alors que le lien avec la Terre était coupé. Pour toujours, qui sait ?
-bon voyage… général O’Neill, lu à haute voix le Dr Weir.
Le Dr Ingals détailla le visage tendu de ses pairs, un à un. Elle tourna la tête vers ses deux premiers contacts dans son nouvel environnement : Victor et Sagaman. Puis elle revient à Weir, au visage résolu et réconfortant.
Au moins, elle n’était pas toute seule.
Les heures qui suivirent l’arrivée de l’équipe furent éprouvantes pour Clara. Sagaman avait été envoyé en exploration dans la cité par Sumner et Victor avait été réquisitionné par McKay pour interfacer les technologies humaines et anciennes, également pour aider à la remise en route de systèmes informatiques atlantes.
En tant qu’archéologue, Clara n’avait pas grand chose à faire alors que les militaires et les scientifiques couraient dans tous les sens. Elle songea à partir elle-même en exploration dans la cité, mais la peur de tomber nez à nez avec Alien le huitième passager la fit se raviser. Elle s’inquiéta en découvrant que la ville était posée dans les abysses locales et elle crut qu’elle allait s’évanouir quand la rumeur selon laquelle la cité prenait l’eau se répandit. Les monologues hystériques du Dr Mckay ne l’aidèrent pas à retrouver son calme, surtout lorsque celui-ci l’interpella.
-Ingals ! Venez ici !
L’archéologue, qui s’était posée devant la fenêtre sous-marine surplombant le grand escalier, ne comprit pas tout de suite que Rodney s’adressait à elle.
-…moi ?
-non ! L’autre docteur Ingals, bien sûr! Allez, dépêchez-vous !
Clara rejoignit Mckay dans la salle de contrôle et celui-ci, sans la regarder, lui montra Victor d’un mouvement sec du doigt.
Victor fit signe à Clara d’avancer.
-je parle le Goa’uld, mais pas encore l’ancien. Aidez-moi à traduire ce que raconte cette console, s’il vous plaît.
-Dr Delab, je ne suis pas capable de retranscrire un texte technique ou scientifique, encore moins de ce niveau…
-pas besoin. Je veux juste quelques codages. Les glyphes qui passent au bas de l’écran principal –il désigna du doigt l’écran trônant au dessus des consoles- représentent des chiffres et des lettres, OK ? Traduisez-moi ces séquences.
-d’accord.
Il posa la main au dessus d’un bouton poussoir en forme de diamant.
-prête ?
-allez-y.
Après plusieurs dizaines de séquences de codage, Victor remercia Clara et McKay redirigea l’archéologue linguiste sur une autre console. Pendant ce temps, les militaires avaient envoyé une escouade vers un autre monde, à la recherche d’un terrain de repli. Plusieurs heures après, ils revinrent accompagné d’une troupe d’humains parlant anglais. Clara était au courant des théories selon lesquelles les anciens étaient les créateurs originels de l’anglais et les Goa’ulds les responsables de son expansion dans la Voie Lactée, mais la spécialiste des langues anciennes s’étonna en entendant un petit garçon déclarer connaître des adresses de porte en anglais presque parfait.
Quelques minutes plus tard, la cité fut prise de tremblements et Ingals crut sa fin arrivée jusqu’à que la cité s’ébranle brusquement.
Clara sentit une pression peser soudainement sur ses jambes. Une force l’attirait vers le sol. Ce qui voulait forcément dire…
-nous sommes en train de monter ! Cria le second de Sumner, Sheppard.
Clara ne vit pas son nouvel habitat s’éclairer petit à petit alors que le volume d’eau entourant la cité se réduisait progressivement. Elle ne réouvrit les yeux que lorsque la cité se stabilisa à la surface et qu’un beau soleil illuminait l’intérieur de la salle d’embarquement.
Les heures suivantes furent utilisées par l’expédition pour préparer son installation au sommet de la tour principale de la cité, le reste de la ville étant interdite tant que les éclaireurs militaires n’y auraient pas mis les pieds.
Se tenant en haut de l’escalier principal, Clara se massait le bas du dos lorsque Victor arriva derrière elle.
-coucou ! Ça va bien ?
-secouée. Et j’ai mal au dos, je me suis trop emballée en portant des caisses. Et vous ?
-ça va. Mckay veut mon aide pour la création d’un programme de contrôle terrien de la cité. Le programme atlante est trop compliqué pour qu’on puisse l’utiliser directement.
Clara hocha la tête, puis répondit après une courte pause.
-il s’est passé quelque chose de terrible sur cette planète, Athos. Plusieurs des nôtres ne sont pas revenus. Dont Sumner.
-une attaque ?
-je crois.
-je ne veux pas dire que je l’avais dit, mais…
-vous l’aviez dit. Je sais.
Le duo fut distrait par l’arrivée d’une équipe militaire empruntant l’un des couloirs entourant la salle de la porte. Le caporal Musa s’en détacha et les rejoignit.
-on a trouvé des toilettes, des douches et des salles qui pourront servir de self, déclara-il.
-bien, répondit Victor. L’installation ne devrait pas être trop problématique.
-ouais, sauf qu’en fait… les douches sont mixtes.
-zut, ça c’est bête, commenta Victor d’une voix neutre.
Clara lui donna un petit coup de coude avec un sourire.
-le Dr Weir a déjà déclaré que les douches seraient accessibles selon le sexe à différentes horaires, répondit Sagaman en brisant le fantasme du Dr Delab.
-tant pis. Il y a trois coquillages dans les toilettes ?
-hein ?
-laissez tomber. On peut y aller… tout de suite ? Parce qu’on est là depuis plusieurs heures…
-patientez encore un peu, mes camarades balisent le parcours.
-si ça ne va pas plus vite, se plaignit Victor, Atlantis deviendra la seconde Versailles. À part ça, vous avez découvert des trucs intéressants pendant votre reconnaissance ?
-la plupart des labos sont vides, répondit le caporal en secouant tristement la tête. On espérait trouver des armes pour défendre la Terre contre les Goa’ulds, mais il semblerait que les Anciens aient emporté presque tout ce qui était transportable en rentrant sur Terre. C'est normal aprés tout, les Anciens devaient bien assurer leur survie sur la Terre primitive et à peine sortie de l'ère glaciaire. Surtout que Râ est arrivé quelques années seulement aprés eux, comme quoi ils ont eu raison de bien s'équiper...
-pardon… en rentrant sur Terre ? Intervint Ingals.
-vous n’êtes pas au courant ? Ils ont trouvé un hologramme qui explique qu’il y a 10 000 ans, le vaste empire que les Anciens avaient établi dans cette galaxie a été détruit par un ennemi terrible. Il ne restait plus que cette cité, et les survivants se sont enfuis sur Terre.
Clara accueillit la nouvelle avec un hoquet de surprise.
-un hologramme ? Et ils n’ont même pas jugé utile d’appeler l’archéologue de la mission pour ça ?
-ils avaient d’autres choses à l’esprit. Quoi qu’il en soit, le véritable trésor de cette cité, c’est sa base de données. Il n’y a rien de concret qui puisse aider la Terre contre les Goa’ulds.
-merde, commenta Victor.
-des terriens sont morts, sur Athos ? demanda Clara.
-non, répondit Sagaman, ils ont été enlevés. Weir a autorisé Sheppard à préparer une mission de sauvetage, à l’aide d’un petit vaisseau trouvé ici.
-ils sauront le piloter ? demanda Delab, surpris.
-il faut croire, répondit le militaire d'un air dubitatif.
-le Dr Ingals est priée de se rendre dans le bureau provisoire du Dr Weir, retentit une voix résonnant dans toute la salle d’embarquement.
-ils maîtrisent déjà ces systèmes ? S’étonna Musa.
-oui, enfin « ils »… c’est moi qui ai trouvé ce haut-parleur, l’informa Victor.
-gna gna gna, commenta Clara. Bien, contente que Weir veuille me parler, justement j’ai moi aussi des choses à lui dire.
Clara et Victor passèrent enfin aux toilettes, puis Clara se rendit dans le bureau où l’attendait Weir.
-entrez, docteur, l’accueillit la dirigeante de l’expédition.
-merci docteur Weir.
-Elizabeth.
Clara hocha la tête et Weir lui montra un siège.
-je vois que les anciens sont partis en laissant de quoi s’asseoir, c’est bien, commenta-elle en s’asseyant.
-ils ont aussi laissé des lits moelleux dans les chambres. Enfin, passons. Clara, vous êtes l’unique archéologue affiliée à cette mission. Vous allez avoir beaucoup de travail, et j’aimerais savoir de suite si vous avez des préférences concernant les recherches à effectuer.
-et bien… je ne suis pas scientifique comme les autres, être archéologue n’est pas productif, pas de la même manière… je voudrais en priorité m’atteler aux glyphes qui ornent les murs de la cité. Cela pourrait nous être utile pour nos déplacements ici.
-le docteur Mckay a suggéré qu’on vous confie la traduction de systèmes informatiques atlantes.
-Elizabeth, répondit Clara d’un air outré, je suis archéologue, j’étudie les anciennes cultures ! Il est hors que question que je bousille mes journées à traduire des lignes de codage informatique alors que la sagesse des Anciens est à notre portée, partout autour de nous!
Weir joignit ses mains et baissa la tête sans rien dire. Après une pause, Clara reprit la parole.
-je le savais, cette mission est un piège. Entre les militaires qui cherchent des gros flingues et les scientifiques qui veulent du productif, tout le monde va m’empêcher de faire mon travail. Si seulement O’Neill avait autorisé mon ami Daniel à venir, lui m’aurait soutenu.
-ne vous méprenez pas, répondit Weir avec un sourire. Personne ne veut entraver votre travail. Et soyez sûr que Rodney n’a rien contre vous, il a le même caractère de cochon avec tout le monde.
Clara ne répondit rien et Weir enchaîna.
-on vous a trouvé un bureau où vous pourrez travailler en paix. Je ne sais pas si je dois vraiment faire ça, mais j’ai le sentiment que votre fonction nécessite une certaine indépendance par rapport à vos collègues.
-je vous en suis reconnaissante... Pourriez-vous demander à vos petits soldats de prendre en photo les bas-reliefs et inscriptions qu’ils verront, et de m’apporter les clichés?
-j'ai déjà donné cet ordre, Clara.
-merci. Pour tout vous dire, je me sens un peu perdue ici. Je suis archéologue, et je m’attendais à trouver sur Atlantis des colonnes, des obélisques, des pyramides et des ruines… je pensais étudier une seconde Vis Urban, au lieu de ça je me retrouve coincée à Manhattan version an 3000 ! Tous les artéfacts qui traînent sont gardé par les scientifiques parce qu’ils ont un intérêt scientifique, les anciens n’ont presque pas laissé d’œuvres strictement artistiques. Je me sens inutile, ici... dépassée...
-ça ira mieux avec le temps. Tenez, dit-elle en lui tendant un document papier, c’est votre bureau. Je veux que vous réfléchissiez aux différents points de la légende de l’Atlantide, il y a aura peut-être des recoupements importants à faire avec notre situation.
Clara hocha la tête, salua Elisabeth et s’en alla.
Alors qu’une mission de sauvetage oeuvrait pour sauver Sumner et les autres à des milliers d’années lumière de là, les heures suivantes dans la cité furent consacrées au repos. Les quartiers d’habitation n’ayant pas encore été sécurisés, les membres de l’expédition et les Athosiens avaient répartis des sacs de couchage dans les grandes salles déjà explorées et des dizaines de personnes tombant de sommeil se reposaient à même le sol, accroupis ou adossés aux murs.
Certains grignotaient des rations, et encore génées l'une par l'autre, les deux communautés terrienne et athosienne restaient séparées. Clara suivit son plan jusqu’à son nouveau bureau, et découvrit une salle relativement grande avec de nombreuses tables vitrées, une couchette, un imposant miroir et des sièges.
La jeune femme comprit vite pourquoi Weir lui avait chois cette salle comme bureau : des tablettes gravées faites de cristal lévitaient littéralement à quelques centimètres du mur, et plusieurs tables portaient déjà des artéfacts colorés et étranges. Elle prit un collier fait de billes vertes, bleues et violettes, et se le passa autour du cou en souriant. Elle aperçut sur la table principale les premiers clichés d’écritures Anciennes que des marines sympathiques lui avaient déjà apporté avant son arrivée, puis elle s’allongea sur la couchette après avoir retiré sa veste et son t-shirt. En quelques minutes, elle sombra dans un sommeil profond.
À son réveil, les sauveteurs étaient revenus. Sumner était mort. Et les humains venus de la lointaine Voie Lactée devaient désormais compter sur une nouvelle menace. Ironiquement, la Terre s’était découvert dans Pégase un nouvel ennemi alors que ses représentants étaient justement venu dans cette galaxie inexplorée pour trouver de quoi repousser les Goa’ulds.
au début, vous ne comprendrez peut-être pas où je veux en venir: ne vous inquiétez pas, il y a bien un scénario, une première partie réflexion et une seconde action.
Les fruits de la corruption
chapitre I: Installation
« Chevron 8 enclenché ! »
La porte des étoiles s‘ouvrit dans un cliquetis étrange et une vague d’applaudissements et de cris de victoire retentit alors que le kawoosh surgissait de la porte.
Dans la salle de contrôle du SGC, le général O’Neill et son ami Jackson poussèrent tous deux un soupir de soulagement. Ils avaient réussi. Atlantis était au bout du vortex.
-envoyez le MALP, ordonna le général.
Tendis que la sonde s’avançait sur la passerelle et s’enfonçait dans l’horizon des événements, Clara Ingals, la jeune archéologue affiliée à la mission Atlantis, se remémora le discours du Dr Weir et sentit le stress malmener son ventre. Son destin était devant elle. Et pour la millionième fois depuis qu’elle avait rejoint l’expédition, elle se demanda si elle n’allait pas commettre ici la plus grande bêtise de sa vie.
Elle ferma les yeux et inspira de toutes ses forces, en rejetant ses cheveux clairs mi-longs sur ses frêles épaules.
-stressée ?
Clara ouvrit les yeux et tourna la tête vers son interlocuteur, un homme plutôt mignon d’une trentaine d’années, aux cheveux bruns courts et bouclés, au visage fin et au regard serein portant lui aussi l’uniforme d’Atlantis.
-on le serait à moins, non ? répondit-elle avec un sourire gêné.
Son collègue répondit par un rire détaché. En cet instant, Clara aurait tout donné pour pouvoir connaître une telle décontraction, alors qu’elle craignait de voir son cœur déchirer sa poitrine et partir tout seul vers le vortex en faisant des bonds.
-Clara Ingals, dit-elle précipitamment en tendant une main agitée à son nouvel ami. Je suis l’archéologue de la mission.
-Victor Delab, répondit-il dans un sourire en lui serrant la main. Représentant français et informaticien génial.
Le responsable militaire de la mission, le colonel Sumner, interrompit leur conversation en criant à l’équipe d’avancer depuis le pied de la passerelle.
-pas si vite, colonel, cria Weir en se rapprochant de lui. On la traverse ensemble, celle-là !
-c’est légitime, répondit Sumner d’un ton réticent.
Clara étouffa un rire.
-on dirait que c’est bien parti, la cohabitation civils/militaires, commenta Victor d’un air moqueur.
-ce Sumner ne vous fiche pas la trouille ? Personnellement, je trouve Sheppard bien plus sympathique.
-je ne sais pas trop. Disons que je trouve rassurant que Sumner soit là. Il connaît son boulot. Il en a l’air, du moins.
-ce n’est pas parce qu’un militaire tire la tronche qu’il est compétant. Et puis on n’aura pas forcément besoin de ses capacités sur Atlantis.
-c’est vrai, mais je préfère envisager le pire. Ainsi je ne serais pas trop contrarié si ça tourne mal.
-avancez, s’il vous plaît, leur souffla un autre membre de la mission derrière eux.
Les chefs de l’expédition avaient déjà traversés et les autres étaient en train de s’avancer dans le vortex, les uns après les autres.
Leur paquetage sur le dos, Clara et Victor soulevèrent deux grosses valises chacun et s’avancèrent vers la porte. Ils stoppèrent leur marche en se tenant chacun à une extrémité de la porte. D’autres savants traversèrent entre eux deux.
-je ne l’ai jamais traversé, avoua Clara d’une voix inquiète.
-fermez les yeux, lui conseilla Delab d’une voix rassurante. Vous aurez le réflexe de tendre vos mains en avant, comme pour éviter le choc avec un mur. Ne résistez pas. Vos mains ne rencontreront pas de résistance solide et vous pourrez avancer.
-vous avez déjà traversé la porte ?
-je fais partie des cerveaux, si je puis m’exprimer ainsi, qui ont abandonné la France pour un pays où la recherche est vraiment respectée. J’étais dans l’équipe qui a développé le système informatique du premier croiseur, le Prométhée. Pour répondre à votre question, j’ai déjà eu l’occasion de traverser la porte pour aller casser les sécurités d’un ordinateur Goa’uld abandonné.
-avec succès ?
-oui ! C’est pas pour me vanter, mais ça a permis d’améliorer les systèmes du BC-303 utilisant des principes techniques Goa’ulds. Et ça a eu des répercussions sur le programme des 304.
-ho, je vois, j’ai affaire à quelqu’un d’important, répondit Clara en riant. Et bien en tant qu’archéologue, j’ai traduit plein de trucs, et même des pièces de théâtre des anciens.
-pas mal, mais moins déterminant, non ?
-je serais incapable de retranscrire correctement du texte alien trop technique, de toute façon, répondit-elle en faisant la moue. Je fais mon boulot, je traduis ce qu’on me donne à traduire. Et quand les militaires me disent d’abandonner parce que le contenu ne les intéresse pas, je continue pour moi.
Clara inspira profondément. Cette discussion était sympathique, mais elle ne pourrait pas retarder éternellement l’échéance. Elle se prépara à tendre les mains en avant comme le lui avait conseillé son collègue, mais elle se rappela alors qu’elle devait porter des valises. Elle le fit remarquer à Victor, qui haussa les épaules avec un sourire et traversa la porte. Clara laissa échapper une plainte, empoigna ses deux grosses valises, serra les dents et traversa la porte.
Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle se trouvait dans une grande salle aux formes lisses, sombres et futuristes ne contenant que la porte, entourée de balcons ornés de bastingages métalliques. Devant elle se trouvait un escalier faiblement éclairé dont les marches étaient ornées de symboles anciens luminescents. Sur la plate-forme surplombant l’escalier, des lumières s’allumaient au fur à mesure de la progression des militaires composant l’escorte de l’expédition.
Le jeune femme sentit une boule se former dans son estomac : ce n’était pas ce à quoi elle s’attendait.
Le sol était jonché de valises et paquetages abandonnés sur place. Des silhouettes mal éclairées allaient et venaient précipitamment dans la salle d’arrivée.
-plutôt cool, non ? demanda Victor, qui se tenait à côté du Dr Ingals, d’une voix émerveillée.
-je… on… on est plus sur Terre, on est… dans une autre… pfiou… galaxie…
Sentant une crise de panique la traverser, Clara ressentit soudain une attaque de vertige ainsi que des difficultés respiratoires. Victor ainsi qu’un grand militaire à la peau profondément noire se précipitèrent vers elle et l’aidèrent à s’asseoir sur le sol impeccablement propre.
-cool, lui déclara le militaire d’une voix grave et apaisante, tout va bien.
-respirez à fond, reprit Victor. Visualisez une jolie prairie ensoleillée.
-je suis allergique au foin !
-laissez tomber.
Clara se calma enfin et sa respiration se stabilisa. Une petite larme perlât au coin de son œil.
-désolé, c’est l’émotion… je suis trop émotive, ma mère me l’a dit quand mon premier mec m’a jetée, au lycée.
Victor et le soldat aidèrent Clara à prendre appui sur ses jambes, et elle se redressa.
-je m’appelle Sagaman Musa, je suis caporal. Vous n’êtes pas seule ici, d’accord ?
-oui, je vois, répondit-elle avec un sourire. Merci.
Les derniers membres de l’expédition traversèrent la porte, puis une bouteille de champagne arriva par le vortex en roulant jusqu’au pied du Dr Weir qui se tenait devant l’escalier, entourée d’un groupe de terriens nerveux.
Le vortex s’effondra et Clara lutta pour ne pas défaillir alors que le lien avec la Terre était coupé. Pour toujours, qui sait ?
-bon voyage… général O’Neill, lu à haute voix le Dr Weir.
Le Dr Ingals détailla le visage tendu de ses pairs, un à un. Elle tourna la tête vers ses deux premiers contacts dans son nouvel environnement : Victor et Sagaman. Puis elle revient à Weir, au visage résolu et réconfortant.
Au moins, elle n’était pas toute seule.
Les heures qui suivirent l’arrivée de l’équipe furent éprouvantes pour Clara. Sagaman avait été envoyé en exploration dans la cité par Sumner et Victor avait été réquisitionné par McKay pour interfacer les technologies humaines et anciennes, également pour aider à la remise en route de systèmes informatiques atlantes.
En tant qu’archéologue, Clara n’avait pas grand chose à faire alors que les militaires et les scientifiques couraient dans tous les sens. Elle songea à partir elle-même en exploration dans la cité, mais la peur de tomber nez à nez avec Alien le huitième passager la fit se raviser. Elle s’inquiéta en découvrant que la ville était posée dans les abysses locales et elle crut qu’elle allait s’évanouir quand la rumeur selon laquelle la cité prenait l’eau se répandit. Les monologues hystériques du Dr Mckay ne l’aidèrent pas à retrouver son calme, surtout lorsque celui-ci l’interpella.
-Ingals ! Venez ici !
L’archéologue, qui s’était posée devant la fenêtre sous-marine surplombant le grand escalier, ne comprit pas tout de suite que Rodney s’adressait à elle.
-…moi ?
-non ! L’autre docteur Ingals, bien sûr! Allez, dépêchez-vous !
Clara rejoignit Mckay dans la salle de contrôle et celui-ci, sans la regarder, lui montra Victor d’un mouvement sec du doigt.
Victor fit signe à Clara d’avancer.
-je parle le Goa’uld, mais pas encore l’ancien. Aidez-moi à traduire ce que raconte cette console, s’il vous plaît.
-Dr Delab, je ne suis pas capable de retranscrire un texte technique ou scientifique, encore moins de ce niveau…
-pas besoin. Je veux juste quelques codages. Les glyphes qui passent au bas de l’écran principal –il désigna du doigt l’écran trônant au dessus des consoles- représentent des chiffres et des lettres, OK ? Traduisez-moi ces séquences.
-d’accord.
Il posa la main au dessus d’un bouton poussoir en forme de diamant.
-prête ?
-allez-y.
Après plusieurs dizaines de séquences de codage, Victor remercia Clara et McKay redirigea l’archéologue linguiste sur une autre console. Pendant ce temps, les militaires avaient envoyé une escouade vers un autre monde, à la recherche d’un terrain de repli. Plusieurs heures après, ils revinrent accompagné d’une troupe d’humains parlant anglais. Clara était au courant des théories selon lesquelles les anciens étaient les créateurs originels de l’anglais et les Goa’ulds les responsables de son expansion dans la Voie Lactée, mais la spécialiste des langues anciennes s’étonna en entendant un petit garçon déclarer connaître des adresses de porte en anglais presque parfait.
Quelques minutes plus tard, la cité fut prise de tremblements et Ingals crut sa fin arrivée jusqu’à que la cité s’ébranle brusquement.
Clara sentit une pression peser soudainement sur ses jambes. Une force l’attirait vers le sol. Ce qui voulait forcément dire…
-nous sommes en train de monter ! Cria le second de Sumner, Sheppard.
Clara ne vit pas son nouvel habitat s’éclairer petit à petit alors que le volume d’eau entourant la cité se réduisait progressivement. Elle ne réouvrit les yeux que lorsque la cité se stabilisa à la surface et qu’un beau soleil illuminait l’intérieur de la salle d’embarquement.
Les heures suivantes furent utilisées par l’expédition pour préparer son installation au sommet de la tour principale de la cité, le reste de la ville étant interdite tant que les éclaireurs militaires n’y auraient pas mis les pieds.
Se tenant en haut de l’escalier principal, Clara se massait le bas du dos lorsque Victor arriva derrière elle.
-coucou ! Ça va bien ?
-secouée. Et j’ai mal au dos, je me suis trop emballée en portant des caisses. Et vous ?
-ça va. Mckay veut mon aide pour la création d’un programme de contrôle terrien de la cité. Le programme atlante est trop compliqué pour qu’on puisse l’utiliser directement.
Clara hocha la tête, puis répondit après une courte pause.
-il s’est passé quelque chose de terrible sur cette planète, Athos. Plusieurs des nôtres ne sont pas revenus. Dont Sumner.
-une attaque ?
-je crois.
-je ne veux pas dire que je l’avais dit, mais…
-vous l’aviez dit. Je sais.
Le duo fut distrait par l’arrivée d’une équipe militaire empruntant l’un des couloirs entourant la salle de la porte. Le caporal Musa s’en détacha et les rejoignit.
-on a trouvé des toilettes, des douches et des salles qui pourront servir de self, déclara-il.
-bien, répondit Victor. L’installation ne devrait pas être trop problématique.
-ouais, sauf qu’en fait… les douches sont mixtes.
-zut, ça c’est bête, commenta Victor d’une voix neutre.
Clara lui donna un petit coup de coude avec un sourire.
-le Dr Weir a déjà déclaré que les douches seraient accessibles selon le sexe à différentes horaires, répondit Sagaman en brisant le fantasme du Dr Delab.
-tant pis. Il y a trois coquillages dans les toilettes ?
-hein ?
-laissez tomber. On peut y aller… tout de suite ? Parce qu’on est là depuis plusieurs heures…
-patientez encore un peu, mes camarades balisent le parcours.
-si ça ne va pas plus vite, se plaignit Victor, Atlantis deviendra la seconde Versailles. À part ça, vous avez découvert des trucs intéressants pendant votre reconnaissance ?
-la plupart des labos sont vides, répondit le caporal en secouant tristement la tête. On espérait trouver des armes pour défendre la Terre contre les Goa’ulds, mais il semblerait que les Anciens aient emporté presque tout ce qui était transportable en rentrant sur Terre. C'est normal aprés tout, les Anciens devaient bien assurer leur survie sur la Terre primitive et à peine sortie de l'ère glaciaire. Surtout que Râ est arrivé quelques années seulement aprés eux, comme quoi ils ont eu raison de bien s'équiper...
-pardon… en rentrant sur Terre ? Intervint Ingals.
-vous n’êtes pas au courant ? Ils ont trouvé un hologramme qui explique qu’il y a 10 000 ans, le vaste empire que les Anciens avaient établi dans cette galaxie a été détruit par un ennemi terrible. Il ne restait plus que cette cité, et les survivants se sont enfuis sur Terre.
Clara accueillit la nouvelle avec un hoquet de surprise.
-un hologramme ? Et ils n’ont même pas jugé utile d’appeler l’archéologue de la mission pour ça ?
-ils avaient d’autres choses à l’esprit. Quoi qu’il en soit, le véritable trésor de cette cité, c’est sa base de données. Il n’y a rien de concret qui puisse aider la Terre contre les Goa’ulds.
-merde, commenta Victor.
-des terriens sont morts, sur Athos ? demanda Clara.
-non, répondit Sagaman, ils ont été enlevés. Weir a autorisé Sheppard à préparer une mission de sauvetage, à l’aide d’un petit vaisseau trouvé ici.
-ils sauront le piloter ? demanda Delab, surpris.
-il faut croire, répondit le militaire d'un air dubitatif.
-le Dr Ingals est priée de se rendre dans le bureau provisoire du Dr Weir, retentit une voix résonnant dans toute la salle d’embarquement.
-ils maîtrisent déjà ces systèmes ? S’étonna Musa.
-oui, enfin « ils »… c’est moi qui ai trouvé ce haut-parleur, l’informa Victor.
-gna gna gna, commenta Clara. Bien, contente que Weir veuille me parler, justement j’ai moi aussi des choses à lui dire.
Clara et Victor passèrent enfin aux toilettes, puis Clara se rendit dans le bureau où l’attendait Weir.
-entrez, docteur, l’accueillit la dirigeante de l’expédition.
-merci docteur Weir.
-Elizabeth.
Clara hocha la tête et Weir lui montra un siège.
-je vois que les anciens sont partis en laissant de quoi s’asseoir, c’est bien, commenta-elle en s’asseyant.
-ils ont aussi laissé des lits moelleux dans les chambres. Enfin, passons. Clara, vous êtes l’unique archéologue affiliée à cette mission. Vous allez avoir beaucoup de travail, et j’aimerais savoir de suite si vous avez des préférences concernant les recherches à effectuer.
-et bien… je ne suis pas scientifique comme les autres, être archéologue n’est pas productif, pas de la même manière… je voudrais en priorité m’atteler aux glyphes qui ornent les murs de la cité. Cela pourrait nous être utile pour nos déplacements ici.
-le docteur Mckay a suggéré qu’on vous confie la traduction de systèmes informatiques atlantes.
-Elizabeth, répondit Clara d’un air outré, je suis archéologue, j’étudie les anciennes cultures ! Il est hors que question que je bousille mes journées à traduire des lignes de codage informatique alors que la sagesse des Anciens est à notre portée, partout autour de nous!
Weir joignit ses mains et baissa la tête sans rien dire. Après une pause, Clara reprit la parole.
-je le savais, cette mission est un piège. Entre les militaires qui cherchent des gros flingues et les scientifiques qui veulent du productif, tout le monde va m’empêcher de faire mon travail. Si seulement O’Neill avait autorisé mon ami Daniel à venir, lui m’aurait soutenu.
-ne vous méprenez pas, répondit Weir avec un sourire. Personne ne veut entraver votre travail. Et soyez sûr que Rodney n’a rien contre vous, il a le même caractère de cochon avec tout le monde.
Clara ne répondit rien et Weir enchaîna.
-on vous a trouvé un bureau où vous pourrez travailler en paix. Je ne sais pas si je dois vraiment faire ça, mais j’ai le sentiment que votre fonction nécessite une certaine indépendance par rapport à vos collègues.
-je vous en suis reconnaissante... Pourriez-vous demander à vos petits soldats de prendre en photo les bas-reliefs et inscriptions qu’ils verront, et de m’apporter les clichés?
-j'ai déjà donné cet ordre, Clara.
-merci. Pour tout vous dire, je me sens un peu perdue ici. Je suis archéologue, et je m’attendais à trouver sur Atlantis des colonnes, des obélisques, des pyramides et des ruines… je pensais étudier une seconde Vis Urban, au lieu de ça je me retrouve coincée à Manhattan version an 3000 ! Tous les artéfacts qui traînent sont gardé par les scientifiques parce qu’ils ont un intérêt scientifique, les anciens n’ont presque pas laissé d’œuvres strictement artistiques. Je me sens inutile, ici... dépassée...
-ça ira mieux avec le temps. Tenez, dit-elle en lui tendant un document papier, c’est votre bureau. Je veux que vous réfléchissiez aux différents points de la légende de l’Atlantide, il y a aura peut-être des recoupements importants à faire avec notre situation.
Clara hocha la tête, salua Elisabeth et s’en alla.
Alors qu’une mission de sauvetage oeuvrait pour sauver Sumner et les autres à des milliers d’années lumière de là, les heures suivantes dans la cité furent consacrées au repos. Les quartiers d’habitation n’ayant pas encore été sécurisés, les membres de l’expédition et les Athosiens avaient répartis des sacs de couchage dans les grandes salles déjà explorées et des dizaines de personnes tombant de sommeil se reposaient à même le sol, accroupis ou adossés aux murs.
Certains grignotaient des rations, et encore génées l'une par l'autre, les deux communautés terrienne et athosienne restaient séparées. Clara suivit son plan jusqu’à son nouveau bureau, et découvrit une salle relativement grande avec de nombreuses tables vitrées, une couchette, un imposant miroir et des sièges.
La jeune femme comprit vite pourquoi Weir lui avait chois cette salle comme bureau : des tablettes gravées faites de cristal lévitaient littéralement à quelques centimètres du mur, et plusieurs tables portaient déjà des artéfacts colorés et étranges. Elle prit un collier fait de billes vertes, bleues et violettes, et se le passa autour du cou en souriant. Elle aperçut sur la table principale les premiers clichés d’écritures Anciennes que des marines sympathiques lui avaient déjà apporté avant son arrivée, puis elle s’allongea sur la couchette après avoir retiré sa veste et son t-shirt. En quelques minutes, elle sombra dans un sommeil profond.
À son réveil, les sauveteurs étaient revenus. Sumner était mort. Et les humains venus de la lointaine Voie Lactée devaient désormais compter sur une nouvelle menace. Ironiquement, la Terre s’était découvert dans Pégase un nouvel ennemi alors que ses représentants étaient justement venu dans cette galaxie inexplorée pour trouver de quoi repousser les Goa’ulds.