snif, toutes les bonnes choses ayant une fin, voici le dernier chapitre. Je mettrai l'épilogue( juste deux petites pages!) demain.
bonne lecture
Chapitre sept
La source
-« John ? »
Teyla est dans une cellule du vaisseau ruche. Elle porte son long manteau athosien sur lequel de longs cheveux retombent en cascade. Le colonel Sheppard se tient devant elle.
-« Teyla, que faisons nous dans cette cellule ?
-Je l’ignore John. Sans doute associez vous ma présence à un emprisonnement dans un vaisseau ruche ou tout simplement, aux wraiths. Je ne sais pas si je dois bien le prendre d’ailleurs ? »
Le ton ironique et le joli sourire de l’Athosienne démentent la dureté de ses propos.
-« Ecoutez moi bien John. Tous ceci n’est qu’une illusion. Cette prison, ce vaisseau, rien de tout cela n’existe vraiment. »
Sheppard fixe Teyla droit dans les yeux, puis son regard semble de nouveau se perdre dans le vide.
-« Ils sont tous morts, vous savez... Elisabeth, Ronon et McKay, ils sont tous morts par ma faute.
-Non, John, ce n’est pas vrai. La réalité est tout autre et je suis persuadée qu’au fond de vous, vous le sentez. Nous ne sommes pas dans un vaisseau ruche mais en exploration sur une planète de Pégase.
Le docteur Weir est sur Atlantis. Elle vous regarde sur un écran de contrôle et comme nous tous, elle est très inquiète.
Ronon est très affecté par ce qui vous arrive. Je l’ai rarement vu montrer ainsi ses sentiments.
Quand à McKay…et bien, McKay, c’est McKay !
-Teyla, vous aussi êtes une illusion.
-Non, colonel. Je ne suis pas physiquement avec vous, mais mon esprit est lié au votre à cet instant.
-Comment ?
-L’entité qui a pris le pouvoir sur votre mental utilise une technique assez primaire de télépathie. Elle suit un mince fil qu’elle a tendu entre votre conscience et la sienne. Pour moi, son petit chemin est un boulevard. Je n’ai eu aucun mal à le trouver et l’emprunter. Cette entité n’est pas aussi sophistiquée qu’un wraith, elle ne peut sûrement pas contrôler plusieurs consciences en même temps. Elle ne sait pas que je suis dans votre esprit. Plus exactement, elle ignore que ma présence n’est pas le fruit de votre volonté mais de la mienne.
-Je ne suis pas certain de tout comprendre.
-Cela n’a pas d’importance. Faites moi confiance, tout simplement.
-Vous allez me faire sortir de là ?
-Non, John, je ne peux pas. La seule personne qui puisse, c’est vous et vous seul ! Mais je vais vous y aider.
Commençons par ouvrir cette prison. »
Teyla tend au colonel des couteaux de toutes tailles qu’elle fait apparaître, comme par magie.
-« Ronon m’a donné ça pour vous. »
Sheppard lance un à un les couteaux contre le mécanisme maintenant la porte close. Trois lames sont suffisantes pour en déclencher l’ouverture.
Ensemble, les deux atlantes parcourent les couloirs du vaisseau jusqu’à la plateforme de décollage des darts. Un hélicoptère furtif Comanche y est posé.
-« C’est mon hélico !
-Montons. »
Teyla s’installe à l’arrière puis le colonel Sheppard décolle.
L’immense voûte du vaisseau ruche disparaît. Ils sont en Antarctique.
Ils volent ainsi depuis plusieurs minutes quand Teyla désigne au colonel une forme brune qui se dessine à l’horizon.
-« Regardez colonel, là, il y a une porte ! C’est la sortie. Posez vous et quittez ce monde virtuel. »
Sheppard pose doucement son hélicoptère au pied de l’imposante porte. Il la regarde puis en fait le tour.
La porte est en bois brut, haute de plus de six mètres. Rien devant, rien derrière, juste une porte.
-« D’où vient-elle ?
-C’est votre délire John. C’est donc votre subconscient qui plante le décor. Je ne peux en aucun cas interférer là dedans. Je ne peux que vous guider.
C’est par cette porte que je suis entrée. Pour moi, elle est petite et en toile, mais vous la voyez sûrement autrement. Elle n’est que le symbole de l’accès à votre conscience.
Reprenez vous en main colonel. »
Sheppard avance vers la porte. Il pousse les lourds battants. Un intense vent glacial sortant de l’ouverture le propulse au loin. Son visage est fouetté par les particules de glaces que véhicule le souffle.
-« Battez vous John ! Ce ne sera pas si simple de reprendre le dessus, battez vous ! »
Le vent a laissé la place à une tempête de neige.
Le colonel avance difficilement. Courbé tête en avant, comme la pointe d’un brise-glace, il pénètre plus profondément dans le tourbillon de neige et de glace.
-« Je ne me laisserai plus jamais volé ceux que j’aime ! Tu ne m’éloigneras pas des miens ! »
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Teyla est en transe. Allongée sur le sol verdoyant du haut plateau, elle respire doucement. Ses yeux sont agités de mouvements convulsifs. Quelques brides de paroles lui échappent de temps à autres.
Le docteur Beckett est auprès d’elle. Il vérifie régulièrement ses constantes.
-« Nous n’aurions jamais du la laisser faire. Elle est ainsi depuis plus d’une heure et je n’arrive pas à la réveiller. »
McKay prend tendrement la main de Teyla.
-« C’était son choix. Nous aurions tous fait la même chose si nous le pouvions. Elle va bien et le colonel semble plus calme depuis. Laissons lui encore du temps. »
Ronon attrape le scientifique par le bras.
-« McKay, venez voir, il se passe quelque chose dans la caverne. »
McKay et Becket accompagne Ronon auprès de l’ordinateur.
En effet, dans la crypte, le colonel Sheppard s’est assit. Il apparaît plus calme que jamais.
Le nuage de vapeur est quand à lui animé de nombreux mouvements.
Il s’éloigne du colonel Sheppard et forme un étrange ciel d’altocumulus.
Sheppard ouvre les yeux.
-« Il est revenu ! »
La voix de Teyla fait sursautée l’équipe qui était captivée par l’image du mini-MALP. Elle leur adresse un clin d’œil complice auquel ils répondent simultanément par une embrassade.
-« Vous êtes la meilleure ! »
Le colonel examine la cavité qui l’entoure. Au dessus de lui, le nuage s’affine puis disparaît, plongeant de militaire dans le noir.
McKay réagit aussitôt. Il tape une séquence informatique sur son clavier.
Une petite aspérité s’ouvre sur le dessus du mini-MALP, laissant sortir un système d’éclairage très performant.
Intrigué, John, s’approche de l’étrange machine.
-« Qu’est ce que c’est encore ce truc ? »
McKay se jette sur le micro.
-« C’est moi, Rodney !
-McKay ? Je vous avais vu noyé, boursouflé comme un bonhomme Michelin mais, même dans mes pires cauchemars, je ne vous aurais pas imaginé comme ça !
-Mais non ! Ce truc la, comme vous dites, c’est notre petit espion, le mini-MALP. Je vous parle grâce à un micro.
-Merci docteur, je ne l’avais pas compris ! »
Ronon est littéralement plié de rire.
-« Ravi de vous savoir de retour colonel.
-Merci Ronon. Je ne suis pas mécontent non plus.
-Et nous donc ! »
La voix est celle du docteur Weir.
-« Elisabeth ! Je dois avouer que je suis extrêmement content de vous entendre.
Maintenant je préfèrerai vous voir !
Vous avez une idée du chemin qui mène à la sortie ? »
Personne n’ose répondre.
Zelenka se risque le premier.
-« C'est-à-dire colonel, que nous n’en savons rien. Le tunnel où vous êtes tombé s’est refermé. »
McKay prend le relais.
-«En fait, Zelenka a suggéré l’existence d’une source et plus j’y réfléchit, plus je pense qu’il a raison. »
Zelenka est sidéré par les propos de McKay. C’est bien la première fois qu’il lui donne raison. Même le docteur Weir regarde Zelenka avec étonnement.
-« J’avais raison ?
-Oui, je viens de vérifier certaines données fournies par le MALP et il s’avère que la variabilité de l’hygrométrie nécessite obligatoirement une provision importante d’eau.
Trouvez l’entité et vous trouverez la source. »
Sheppard regarde autour de lui à la recherche d’un possible échappatoire.
-« Et en quoi cette source me permettra de sortir ? Franchement, je préfèrerais ne pas asticoter la bête.
-Voyons colonel, s’il y a une source qui s’écoule au coeur de cette montagne, elle sort bien quelque part ensuite. »
Tout en continuant d’analyser diverses données, Zelenka interrompt McKay avec un plaisir évident.
-« Oui, trois cents mètres plus bas sur le versant nord-ouest. »
McKay est stupéfait.
-« Pourquoi ne le disiez vous pas plus tôt ?
-C'est-à-dire que… Comme vous aviez dit qu’il n’y avait pas de source, je n’avais pas regardé en détail la topographie du plateau. Mais en ce moment je visionne les informations géographiques et c’est évident.
-Bon, oui, je voulais seulement dire que ce n’était pas une source la cause de l’hygrométrie et que… »
Sheppard stoppe le flot de parole de McKay.
-« Je ne comprend rien à cette histoire d’hygrométrie. S’il faut que j’affronte l’entité qui m’a piégé, je vais le faire. Mais dites moi où aller et trouvez moi un moyen de la combattre. »
Au poste de contrôle d’Atlantis, le docteur Weir essaye de motiver le colonel Sheppard.
-« John, c’est Elisabeth. Je sais que vous n’avez pas envie de revivre ce calvaire mais nous n’avons pas les moyens de vous faire sortir d’ici autrement. Vous êtes sous un kilomètre de roche. Cette caverne est un vrai tombeau.
-Elisabeth, je vous ai déjà fait remarquer il y a quelques mois que vous n’étiez pas douée pour réconforter un mourrant… Et bien, ça ne s’est pas arrangé!
-Merci John, je prends bonne note de cette remarque et je tâcherai de m’en souvenir pour la prochaine fois. »
Hors micro, elle se tourne vers Zelenka.
-« S’il trouve la source. Peut on être certain qu’il trouvera une sortie ?
-Oui, il trouvera forcement une sortie puisque l’eau sort en cascade de la montagne. Le problème sera plutôt de savoir s’il pourra l’utiliser. »
Ignorant ce petit détail logistique, le colonel Sheppard s’enfonce davantage dans la grotte, précédé par le robot espion.
Après une demi heure de marche il arrive près d’une source d’eau qui semble bouillir.
La vue de l’eau lui rappelle douloureusement la soif qui le tenaille.
-« J’ai trouvé votre source. On dirait un bain bouillonnant. De grosses bulles blanches s’en échappent. Cela ressemble à de la mousse. »
McKay indique au colonel la marche à suivre.
-« Surtout ne touchez pas à cette eau ! Je suis prêt à parier mon disque dur qu’elle vous électrocuterait. Vous allez trouver une trappe sous le mini-MALP. Dedans il y a une sonde, plongez-la dans l’eau. On en saura plus après. »
Sheppard s’exécute silencieusement. Se savoir si proche de ce qui a prit le contrôle de son esprit le met particulièrement mal à l’aise.
Au moment où Sheppard plonge le capteur électronique, l’eau se met à bouillonner de plus belle puis change doucement de couleur. Du blanc laiteux, elle devient plus ocre, presque jaune.
Sheppard se recule précipitamment. Une forte nausée le saisit.
L’eau est jaune citron
Sa peau se hérisse et ses yeux le brûlent fortement.
Le jaune vire à une coloration safran.
La peur s’empare de nouveau du colonel. Il essaye de garder son sang froid mais les violentes émotions de ces dernières heures remontent doucement à la surface.
-« Non, je ne me laisserai pas faire ! »
Un kilomètre plus haut, Teyla assiste à la lente dérive du colonel.
-« Colonel, John ! N’oubliez pas qu’elle se nourrit de vos peines. Ne la laissez pas faire ! Lorsque je suis entrée dans votre esprit, j’ai sentit que l’entité était le mal. Ce qu’elle prend en vous, ce n’est pas votre énergie, pas seulement ! C’est votre espoir.
Elle se nourrit du désespoir John ! »
Le colonel Sheppard essaye de se concentrer, mais l’image de Naïla, agonisante sur son lit d’hôpital, se grave dans son esprit.
-« Naïla. Ma Naïla… »
Sheppard gémit en serrant les poings, puis insensiblement ses traits s’adoucissent. Il se remémore le visage de Naïla tel qu’il lui est apparu la première fois, dans la toile de tente… puis bien plus tard… Ses paroles murmurées avec passion sont parfaitement audibles dans le silence de la crypte.
-« Naïla si belle au lever du soleil. Notre première nuit ensemble. »
La réaction est immédiate.
La source s’agite vigoureusement. Le jaune orangé apparu au moment de l’hallucination de Sheppard, se ternit pour redevenir jaune paille.
McKay réprimant la surprise collégiale qui a atteint tous les Atlantes, hurle dans le haut parleur.
-« Sheppard, pensez à des souvenirs heureux. Je suis persuadé que l’entité n’aimera pas cela ! »
Le colonel Sheppard cherche des bons moments dans sa vie passée, mais il en a trop peu pour vraiment déranger et inquiéter l’entité. Il se concentre alors sur Atlantis, son nouveau foyer, sa nouvelle famille.
Il se souvient de Ronon en train de se moquer de McKay dans une situation difficile mais relativement comique.
-« McKay ne travaille jamais aussi bien que sous la pression, mais n’en abusez pas Ronon ! »
Ronon, éclate de rire.
-« Je me souviens, il m’a dit ça le jour où j’ai fait croire à McKay qu’un…
-Cela suffit, ça n’intéresse personne ! »
Rodney est rouge de colère, mais le discourt de Sheppard change et l’attention se déporte loin de McKay, à son grand soulagement.
Sheppard continu d’évoquer mentalement des séquences riches en émotions, mais surtout heureuses, vraiment heureuses.
La libération du docteur Weir, un soir de tempête. Sa rencontre avec Teyla. L’union avec Chaya.
A cette dernière évocation, la créature immatérielle se mets particulièrement en colère et attaque violemment Sheppard. Une intense douleur le fait tomber à genoux. Il tient son crâne douloureux entre ses mains. Un étau se resserre.
La créature fulmine.
John se concentre et prononce à haute voix des prénoms de femmes.
-« Naïla, au goût épicé… » Leur premier baisé.
-« Chaya, si incroyable et si cool…. » Il se souvient de cette sensation si vertigineuse.
L’attaque psychique a diminué d’intensité. Le colonel se remet debout et s’approche de l’eau comme pour défier l’entité. Ses paroles ne sont plus murmurées mais criées à son ennemi.
La source frémit faiblement. Elle ne fait plus de bulles, plus de mousse. Seule une fine écume blanche la recouvre.
-« Teer, douce et belle Teer. » Sheppard se rappelle sa tendre affection, sa naïveté et sa pureté.
Dans la cité Atlante, comme au pied du jumper, le silence règne.
Quelques sourires, beaucoup d’étonnement, mais surtout beaucoup d’attente et d’espoir aussi.
-« Teyla. Notre jolie petite Athosienne. Mon premier baisé volé. » Sheppard se souvient du baisé langoureux qu’il a volé à Teyla alors qu’il était sous l’emprise du rétrovirus.
Teyla est mortifiée et rouge de honte.
McKay et Ronon la regarde, scotchés. McKay ouvre la bouche pour argumenter cette dernière phrase, mais le colonel Sheppard enchaîne sans lui en laisser le temps.
Il est à genou au pied de la source. Les mains plongées dans l’eau translucide.
-« Je pense que la créature est morte. Son attaque a cessé brutalement et l’eau est parfaitement limpide… »
Il boit avec avidité quelques gorgées avant terminer sa phrase.
-« …Et a priori potable. »
Le colonel Sheppard plonge sa tête dans l’eau puis la ressort en arrosant copieusement le mini-MALP resté en retrait.
Sheppard s’assoit devant la petite machine, l’essuie du revers de sa main puis se pose face à la caméra.
-« Merci Teyla ! »
Teyla rougit de plus belle. C’est d’une voix éteinte et suspicieuse qu’elle répond au colonel.
-« Pourquoi merci ? »
McKay ne résiste plus. Il glisse sa réplique sarcastique avec rapidité.
-« Ben oui tien, pourquoi ? »
Un peu étonné par cette remarque, le colonel se justifie avec un franc sourire.
-« Merci à Teyla pour avoir trouvé le point faible de l’entité et surtout pour m’avoir fait revenir à la réalité. Et merci à vous aussi Rodney, de m’avoir suggérez de penser à des bons souvenirs. »
McKay est aux anges, il regarde Teyla qui voudrait bien disparaître sous terre elle aussi.
-« De rien, c’était…comment dire ? Instructif ! »
Il quitte la pauvre Athosienne pour se concentrer sur ses données.
-« Effectivement l’eau est potable, vous pouvez boire sereinement. Maintenant que l’entité a consommé toute son énergie pour vous détruire, elle ne peut plus se maintenir dans son enveloppe moléculaire H2O et s’est « évaporée », sans mauvais jeu de mots.
-Je pense que Teyla a raison, cela va plus loin McKay. Elle se nourrissait vraiment de la souffrance qu’elle occasionnait. J’aimerai croire que sans support physique, elle n’existe plus, mais je suis loin d’être aussi catégorique que vous.
-Cette entité était peut être diabolique, mais vous n’allez quand même pas nous faire croire qu’elle serai à elle seul le mal incarné ?
-Je ne sais pas. Est-il donc si inconcevable d’imaginer une entité uniquement psychique ? »
Sheppard soupir profondément avant de reprendre la parole d’un ton où perce une grande lassitude.
-« Rodney, faites moi sortir d’ici !!
-J’y travaille colonel.
-Nous y travaillons tous ! John, Zelenka a bien localisé la zone de sortie sur le versant nord-ouest. Il y sera difficile de vous récupérer mais pas impossible. En revanche nous ignorons tout du trajet au cœur de la roche. »
Le docteur Weir exprime enfin ses inquiétudes de vives voix.
Sheppard se relève et examine silencieusement les berges de la source à la recherche d’un quelconque élément.
McKay s’agite sur son ordinateur puis avec son habituel claquement de doigt, la « patte McKay », il se relève et récupère toute l’attention des Atlantes.
Un moment jubilatoire comme il les aime.
-« J’ai trouvé la solution !!! »
Sheppard est plus qu’attentif.
-« Je vous écoute Rodney.
-Vous allez déconnecter la sonde du mini-MALP. Elle a une certaine autonomie, j’espère suffisante en tous cas pour suivre le courrant jusqu’à la sortie. Ainsi nous saurons si vous pourrez emprunter ce passage.
Sinon… et bien, on aura qu’à envoyer une charge explosive et décapsuler cette satané montagne !!!
-C’est ça McKay, pour m’enterrer sous des kilotonnes de gravats. Vous voulez ma mort ?
Bon, expliquez moi comment décrocher votre truc... »
Après quelques minutes explications, plus ou moins compréhensibles, Sheppard réussit enfin à libérer la sonde du petit robot. Il la plonge de nouveau dans la source et la laisse suivre docilement le cours de l’eau. Tout d’abord, elle semble simplement flotter juste sous la surface, puis soudain elle disparaît, comme happer par un animal invisible.
John retient son souffle.
-« Atlantis, la sonde a disparu. Vous la suivez toujours ? »
Zelenka confirme au colonel la bonne réception des informations.
-« Oui, colonel. J’enregistre parfaitement les différents paramètres. Le boyau de sortie se dessine en temps réel sur notre écran. »
Au même moment, l’image du tunnel se forme sur l’écran géant d’Atlantis et sur l’ordinateur portable de McKay.
Tous les regards suivent l’évolution de la sonde. Brusquement celle-ci butte sur un coude puis repart de plus belle avant d’être expulser dans le vide.
Sous la sonde, dix mètres de cascade d’eau se jettent avec frénésie sur quelques rochers bien acérés.
McKay et Zelenka analysent les différentes données.
Zelenka est le premier à s’exprimer, à circuit fermé, loin des oreilles du colonel.
-« C’est impossible. Le temps de trajet est trop long, il y a un coude sur lequel il va se cogner et enfin il y a de nombreuses aspérités qui risquent de l’entailler profondément. »
Le docteur Weir, restée debout durant toute l’épreuve, se laisse aller sur un fauteuil.
-« Que pouvons nous faire. Est-il vraiment possible de faire une brèche dans la montagne ?
-Non, docteur Weir, ce serait la mort assurée du colonel. »
L’euphorie qui a suivi la renaissance de Sheppard laisse la place à l’abattement.
-« Que feriez vous sans moi !!!! »
McKay a volontairement attendu avant de parler.
Puisque le scientifique doit toujours être le héro qui sauve des pires situations, autant que cela se fasse avec un minimum d’effet dramatique.
-« Je pense avoir la solution docteur Weir. Je vais l’expliquer au colonel en même temps qu’à vous. J’ai pas envie de devoir me répéter.»
Il se connecte sur la radio de Sheppard.
-« Colonel, le tunnel de sortie est particulièrement long et présente un coude dangereux. Je pense avoir la solution. Le mini-MALP va vous guider. Il possède assez de puissance pour se propulser dans le courrant et vous tracter derrière lui. Grâce aux informations recueillies par la sonde, il prendra la trajectoire la plus directe et amortira au maximum le choc contre la paroi.
-Je sortirais en combien de morceaux Rodney ?
-Le moins possible j’espère. Je téléguiderais le robot depuis le jumper. Normalement, si mes calculs sont bons, et ils le sont, vous compterez jusqu’à trente puis ce sera le choc. Passé ce cap, il restera encore à tenir environ quarante secondes puis vous serez à l’air libre. »
Ronon qui voit le trajet se dessiner sur l’écran, ajoute très sérieusement une ultime précision.
-« Vous serez à l’air libre… dix mètres au-dessus du vide. »
D’abord silencieux et immobile, le colonel se relève et retire ses lourdes chaussures militaires.
-« Si j’ai bien compris la situation, il va falloir que je retienne ma respiration pendant au moins une minute et demi, que je résiste à la poussée de l’eau sur la paroi puis que je survive à une chute de dix mètre. C’est bien ça ?
-Oui, si on ne mentionne pas les nombreuses pointes rocheuses susceptibles de vous blesser en cour de route.
-Mais qu’attendons nous ?! »
Le colonel retire tout ce qu’il a d’encombrants et de superflus, ne gardant que son pantalon et son tee-shirt, maigre rempart contre la roche.
Elisabeth n’est absolument pas rassurée, elle tente de le retenir.
-« John, c’est beaucoup trop risqué, on va trouver autre chose.
-Docteur Weir, vous savez très bien qu’il n’y a aucune autre solution. Cela ne m’amuse pas du tout, soyez en certaine, mais je n’ai guère le choix.
Je suis épuisé Elisabeth. Je me sens vidé, mais j’ai encore un peu d’énergie à mètre dans cette ultime chance. Si j’attends, j’ai bien peur de ne plus en être capable.
-John, le choc risque d’être vraiment très violent.
-Je préfère autant affronter la douleur physique que de risquer une nouvelle confrontation avec notre ‘amie’. »
Le docteur Weir quitte son fauteuil et reprend en main le commandement avec force et détermination.
-« Colonel Sheppard, vous avez mon feu vert !
Concernant la chute de dix mètres, nous avons une solution. Le jumper se tiendra devant l’embouchure du tunnel, avec le sas arrière ouvert. D’après les calculs de Zelenka, la porte pourra tenir la pression de l’eau pendant quelques minutes, le temps de vous attraper.
-Je me fais l’effet d’être un poisson que l’on chercher à prendre dans ses filets. »
McKay rebondit sur cette métaphore.
-« Espérons que les mailles soient suffisamment serrées. Colonel, je vous donnerai le top départ lorsque nous serons en position. N’oubliez pas de tenir fermement le mini-MALP. Si vous le lâchez au moment du coude, il vous faudra plus de deux minutes pour que le courrant vous amène dehors.
-J’ai bien compris McKay. »
Le jumper se positionne devant la naissance de la cascade. L’eau y est propulsée avec une force incroyable. La porte du sas arrière s’ouvre, venant buté contre la paroi rocheuse. Une partie du flux est déviée sur la porte du jumper, faisant tanguer dangereusement celui-ci. Aux commandes, McKay demande de l’aide à Atlantis.
-« Docteur Weir, le jumper est trop instable. On ne peut pas laisser l’eau couler ainsi sur la porte. »
Zelenka s’étonne du manque de résistance de l’appareil.
-« C’est étonnant, d’après les calculs, la porte peut résister très largement à cette pression hydrique.
-Peut-être au sol, mais à dix mètres de hauteur, avec un vent ascendant qui nous pousse vers le flanc de la montagne, c’est déjà un miracle si j’arrive à stabiliser le jumper.
Je vais rester légèrement en retrait et ne glisser sous la chute d’eau qu’au dernier moment.
Colonel Sheppard, vous m’avez entendu.
-Malheureusement oui. Rodney, c’est bien vous qui parliez de resserrer les mailles ? J’ai comme le sentiment inverse là.
Bon, de mon côté, je suis prêt. »
Le docteur Becket se prépare également à réceptionner le colonel. Son défibrillateur, ainsi que tout son matériel d’intubation sont installé pour le cas où il faudrait intervenir.
McKay donne enfin le feu vert à Sheppard.
-« Quand vous voulez colonel Sheppard. Bonne chance. »
Le colonel est plongé dans la source jusqu’aux épaules. Il tient fermement le mini-MALP à deux mains. Le petit robot se mets à vibrer.
A peine le temps de prendre une grande inspiration et Sheppard se retrouve totalement immergé, la tête lovée entre ses deux bras tendus devant lui.
Vingt-trois secondes…
La traction du robot et la poussée de l’eau exercent une pression douloureuse sur ses épaules. Le colonel Sheppard affirme sa prise sur le mini-MALP et serre les dents dans l’attente du choc.
Vingt-six secondes…
Le choc.
En avance… Maudit soit McKay et ses calculs !!!
Brusquement le MALP a plongé vers le bas emportant le corps de Sheppard comme une poupée de chiffon. Sa tête a juste frôlé la paroi mais son dos a rebondit dessus, entraînant l’unité « Robot-Sheppard » dans une vrille infernale.
-« Trente secondes. » L’ordinateur égraine les secondes sans aucune émotion.
Sur l’écran, le point vert représentant le colonel bouge de façon étrange. McKay commente en direct les événements. Atlantis est plongé dans un profond mutisme.
Trente secondes…si court et si long à la fois.
-« Le robot tourne sur lui-même. C’est du au choc lors du passage en équerre. Je vais arrangez ça, mais cela me prendra encore quelques secondes. »
Quarante-deux secondes.
Le vertige qui assaille Sheppard est si intense qu’il doit lutter avec force pour maintenir sa conscience dans le présent.
Progressivement le mouvement de rotation se calme et la progression semble s’accélérer.
Sheppard raffermit sa prise sur le robot et laisse son corps suivre le courrant. Ne surtout pas lutter, juste se laisser porter.
Cinquante-huit secondes…
Ses oreilles bourdonnent, des milliers de petites fourmis semblent vouloir grimper sur ses doigts, sur ses mains, remonter le long de ses membres.
Devant ses paupières closes se dessinent de petites tâches lumineuses. Son esprit est cotonneux. Ne pas lâcher, pas encore…
-« Une minute. »
Atlantis est en apnée.
Une minute et huit secondes…
Un choc, encore un.
Une pointe rocheuse se plante dans son bras gauche, s’en extrait aussitôt pour mieux entailler tout son flanc avant d’érafler sa cheville.
La surprise.
Un cri, le cri en trop. L’air ne vient pas soulager ses poumons douloureux. L’eau pénètre en force dans sa bouche, son nez.
Sa vie ne défile pas sous ses yeux, c’est déjà fait.
Juste un sentiment d’abandon puis le néant. Ses doigts se relâchent, libérant le mini-MALP au flot déchaîné de la cascade.
« Une minute et neuf secondes. » Toujours le même ton imperturbable.
-« McKay, vous en êtes où ?
-Nous sommes en place docteur Weir, il devrait sortir d’un instant à l’autre.
Le voilà !! »
Le robot espion tombe lourdement sur la porte du jumper. L’écho du bruit métallique résonne dans la cité d’Atlantis.
-« Rodney, qu’est-ce qui se passe ?
-Il a lâché le MALP, il n’est pas là ! »
Une minute et dix-sept secondes.
Le silence domine Atlantis et le jumper.
Une minute et vingt et une secondes…
Le corps inerte du colonel vient brutalement se cogner à la porte du jumper. Le découragement suivit de la surprise ont figé les atlantes qui ne réagissent que tardivement en voyant le corps rebondir mollement sur la porte avant de disparaître dans les flots.
-« Je l’ai !! »
Ronon a sauté au sol. Le corps à moitié dans le vide, il tient fermement le colonel par un pied.
Teyla et Becket lui porte aussitôt assistance, permettant à Ronon d’assurer sa prise.
McKay pilote le jumper loin de la chute d’eau.
Sur Atlantis, c’est l’effervescence.
-« Rodney, Carson, que se passe-t-il ?! »
McKay pose le jumper avec précaution puis se précipite à l’arrière.
Le docteur Becket est en train d’administrer les premiers soins au colonel. Massage cardiaque externe et insufflations d’air… Carson a ses lèvres posées sur celles violacées de Sheppard.
Un baisé de plus à la longue liste de John.
Un baisé de plus à celle de Carson…
Le colonel se mets à cracher une grande quantité d’eau avant de tousser violemment. Le docteur Becket lui pose un masque à oxygène sur le visage.
John ouvre les yeux.
-« Merci. »
C'est trop triste!!!!
Et si mimie le bizou Sheppard-Carson!!!
@ demain pour l'épilogue.