SG1 - L'Héritier

Vikiell
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Chapitre 8 : Lueur d'espoir

Après la tempête émotionnelle déclenchée par les révélations bouleversantes de Kira, Sam cherchait à stabiliser ses pensées. Kira avait expliqué chaque détail de sa vision avec une précision à donner la chair de poule, chaque mot tombant de ses lèvres enflammait un peu plus la colère de Victor. Au fur et à mesure que son indignation grandissait, le mouvement des muscles du jeune homme traduisait une impatience féroce. Sam tenta désespérément de tempérer l'ouragan déchaîné qui menaçait d'emporter Victor dans sa furie. Mais ce dernier, les poings serrés et la mâchoire crispée, restait sourd à toute logique.

"Victor, je t'en prie, essaye de garder ton calme," implora Carter, sa voix douce et ses mains décrivant dans l'air des gestes fluides et apaisants, comme si elle tentait de dissiper la tension électrique dans la pièce.

Victor éclata, son visage rougissant et ses bras se jetant en l'air, "Comment veux-tu que je reste calme ?!", ses paroles résonnaient dans l'air comme un coup de tonnerre.

"Mes visions ne sont pas toujours vraies," tenta d'adoucir Kira. Sa main atteignit timidement l'épaule de Victor, les doigts effleurant son t-shirt, un geste délicat d’apaisement.

"Et alors ?" s'insurgea Victor, ses yeux s'écarquillèrent et sa respiration s'accéléra. Sa main repoussa brusquement l’étreinte de Kira, un geste si fort, si définitif qu'il sembla résonner dans la pièce. "On est censé rester là, sans rien faire, à attendre de voir si ma mère va mourir ou non ?"

C'est à ce moment précis que Jack fit irruption dans la pièce, l'inquiétude marquant son visage. Sa main se crispa légèrement sur le poignée de la porte lorsqu'un mot parvint à percer le tumulte de ses pensées. "Mourir" était le seul mot qu’il avait réussi à entendre, mais ce fut largement suffisant pour piquer son intérêt.

"Qui va mourir ?" demanda-t-il, la surprise élargissant légèrement ses yeux.

Victor répliqua brusquement, "Ma mère !", son poing se serrant involontairement.

L’étonnement envahit Jack, il cligna des yeux avant de tourner son regard inquiet vers Sam. Elle était debout, les bras croisés sur sa poitrine.

"Il fait référence à Hilda. Elle pourrait être en danger," expliqua Sam.

"Et d'où sort cette information ?" demanda Jack, un pli d’incompréhension se formant entre ses sourcils, ses mains se posèrent sur ses hanches.

Kira baissa les yeux vers ses mains. Ses doigts tordaient nerveusement l'ourlet de son t-shirt. "J'ai parfois des visions du futur," commença-t-elle, "et j'ai vu sa mort."

Jack resta pragmatique, ses yeux scrutant chacun d'eux, évaluant la situation, "Et ça doit arriver quand ?"

"Je ne sais pas, mes visions sont toujours floues. Il n'est même pas certain que cela se produise réellement," avoua Kira, sa voix frôlant à peine un chuchotement.

Jack fixa un point invisible, comme s'il examinait déjà toutes les options, "Très bien. Nous tenterons de contacter Thor demain pour vérifier que tout va bien."

La détermination de Victor était palpable lorsqu'il riposta, "Je n'attendrai certainement pas jusqu'à demain !" Son dos se redressa, ses épaules se haussèrent comme pour annoncer son départ imminent, sa main se dirigea vers la poignée de la porte.

Agissant rapidement, Jack l'attrapa par le bras, "Où diable comptes-tu aller comme ça ?"

Victor riposta avec un éclat de colère, "Je retourne sur Ivadoll !" Il secoua son bras, se dégageant de la prise ferme de Jack.

Jack le regarda sceptique, "Et comment comptes-tu faire ?"

Avec une assurance indéfectible, Victor répondit, "Grâce à la Porte des Étoiles."

Le sourcil de Jack se leva, "Tu as les coordonnées ?"

Victor secoua la tête, "Je n'en ai pas besoin." Son ton révélait une irritation grandissante.

Les bras de Jack se croisèrent sur sa poitrine, son visage se durcit, "La Porte d'Ivadoll est protégée. Tu n'as aucune chance de la franchir. Sans oublier que tu n'es pas complètement remis."

Victor tapota fièrement son torse, "Je vais parfaitement bien. Kira m'a soigné." Il jeta ces mots par-dessus son épaule alors qu'il quittait la pièce.

Jack soupira et regarda Kira, déchiré entre le soulagement de voir Victor en pleine forme et l'inquiétude de le savoir capable d'agir de manière irréfléchie.

Suivant l’adolescent, Jack, Kira et Sam se retrouvèrent dans le salon où Teal'c et Ayden étaient installés paisiblement sur le canapé. Ils étaient engagés dans une discussion, affichant une tranquillité en contraste avec le chaos ambiant. Daniel, debout près de la cuisine, une bière à la main, avait les yeux rivés sur les photos qui tapissaient le mur, ses doigts jouant distraitement avec le goulot de la bouteille.

Percevant la tension dans la posture de Victor, les épaules rigides et le visage tendu, Daniel fronça les sourcils, "Un problème ?"

Victor ne lui laissa pas le temps de comprendre la situation. "Je pars pour Ivadoll. Qui me ramène au SGC ?" Son ton était ferme, ses bras croisés défiant toute objection, son pied martelant impatiemment le sol.

"Personne ne va nulle part," répliqua Jack, les muscles de sa mâchoire se tendant alors que la tension montait.

Intrigué, Daniel tourna son regard vers O’Neill, "Qu’est-ce qu’il se passe ?" demanda-t-il, l'incompréhension se dessinant sur son visage.

"Kira prétend voir l'avenir. Hilda serait en danger de mort," expliqua Jack, son index et son majeur frottant son front dans un geste d'exaspération.

"Voir l'avenir ?" répéta Daniel, tout en fixant son regard sur l’adolescente.

Elle hocha la tête, ses yeux évitant ceux de l'archéologue, ses mains se tordant nerveusement l'une contre l'autre. "Oui, enfin, ce n'est pas toujours exact," murmura-t-elle, la voix tremblante.

Victor insista, "Peu importe, je m'en vais ! Si personne ne veut m'accompagner, je trouverai mon chemin seul !" Ses bras gesticulaient, soulignant l'urgence de ses paroles.

Il fit un pas déterminé vers la porte, mais Jack l'attrapa une fois de plus par le bras, "J'ai dit, personne ne va nulle part," répéta-t-il en insistant sur chaque mot, son regard perçant se fixa dans celui de Victor.

La colère brillait dans les yeux de Victor lorsqu'il se tourna vers Jack. "Crois-tu vraiment que tu pourras m'empêcher de partir ?" Son regard était une provocation pure et simple qui promettait un affrontement à venir.

La réalité était flagrante pour Jack, il savait qu’il n’avait pas la force physique nécessaire pour défier Victor. L'image de leur première rencontre avait laissé une empreinte indélébile dans son esprit, il avait mis à terre Teal'c sans effort. Si Victor décidait de lutter, Jack n'aurait aucune chance. Pourtant, il ne lâcha pas prise. Ses doigts maintenaient fermement le bras de l’adolescent, transmettant le message clair de sa détermination.

La sérénité de Victor était presque déconcertante. Son regard scrutait Jack alors qu'un silence pesant plombait l'atmosphère.

Teal'c intervint, sa voix apaisante trancha avec l'ambiance électrique de la pièce. "O'Neill, si Kira a raison, Ivadoll pourrait être menacé par les Titans. C'est un danger potentiel pour nous tous. Il serait judicieux de vérifier la situation au plus vite."

La logique de Teal'c était indéniable. L'ombre menaçante des Titans était une réalité qu'ils ne pouvaient pas ignorer. L'éventuel danger pesant sur Hilda renforçait cette nécessité d'agir. Pourtant, la perspective d'un nouveau face-à-face entre Victor et Atlas inquiétait Jack.

O’Neill aspira une grande bouffée d’air, ses poumons se gonflant avant de relâcher la pression sur le bras de Victor. Ivadoll était une forteresse, et elle était sous la protection des Asgard. S'il y avait une attaque, ils ne seraient pas seuls pour y faire face.

Jack sortit son téléphone de sa poche. "Je vais appeler la base et leur demander de contacter Thor," déclara-t-il. "Ça nous fera gagner du temps."

La tension de Victor sembla s'évanouir, ses épaules se relâchèrent. Le regard sévère qu'il portait s’adoucit, une satisfaction remplaça la colère initiale. Il avait réussi à naviguer à travers ce débat houleux. Soulagé, il avait évité une confrontation inutile avec son père.


A moins d'une heure de leur destination, le silence qui régnait dans le véhicule était aussi implacable que le paysage montagneux qui se déroulait devant eux. Le silence était plus qu'un simple manque de conversation, c'était une ombre qui pesait lourdement dans l'air, s'insinuant entre chaque respiration hachée, chaque regard fuyant.

Jack, les mains crispées sur le volant, ne s'était pas aventuré à rompre ce silence, son regard fixait la route sinueuse qui s'étendait devant eux. Il était plongé dans ses propres pensées, sa mâchoire serrée reflétait la tension qu'il ressentait.

A côté de lui, Sam jetait de temps à autre un regard furtif en sa direction. La lourde atmosphère qui les enveloppait incita Sam à tenter de détourner l'attention en engageant une conversation. Mais, chaque sujet de discussion qui lui venait à l'esprit semblait dérisoire, et elle resta finalement silencieuse.

À l'arrière, Victor, lui aussi, était muet. Il observait le panorama qui se déroulait devant lui. Kira, qui était installée à ses côtés, n'avait pas tenté de le faire parler, comprenant qu'il avait besoin de ce moment de solitude.

Au lieu de cela, elle avait glissé sa main dans la sienne, un geste doux de solidarité et de soutien. Victor avait accepté ce geste sans hésitation, serrant fermement sa main en retour.

Dans l'obscurité qui s'étendait derrière eux, la lueur des phares d'un second véhicule émergeait, signalant la présence de Teal'c, Daniel et Ayden.

Pour occuper leur esprit, Daniel déroulait les récits mythologiques grecs avec un talent narratif captivant, sa voix vibrante de passion lorsqu'il partageait les légendes de Zeus, d'Athéna et des Titans. Ayden, à ses côtés, écoutait avec une fascination mêlée d'inquiétude, suspendu à chacun de ses mots.

Teal'c, de son côté, observait cette interaction avec une bienveillance silencieuse. Ses yeux sombres se promenaient de Daniel à Ayden, un sourire énigmatique et sincère se dessinant sur ses lèvres.

Lorsqu'ils atteignirent enfin le SGC, la robuste silhouette du complexe militaire se dressait devant eux, plus majestueuse et intimidante qu'elle n'avait jamais paru. Le sergent Harriman les accueillit dès leur arrivée. Sa voix, bien que calme, portait un ton d'urgence lorsqu'il les salua, "Mon Général, Thor est dans votre bureau, il vous attend depuis dix minutes."

"Bien. Merci, Walter." La voix de Jack portait la marque de son autorité, malgré une nuance d'appréhension sous-jacente. Se tournant vers son équipe, il délivra un ordre, clair et indiscutable, "Allez vous préparer, le temps que je discute avec notre cher Thor." Il accompagna ses paroles d'un geste de la main, soulignant l'urgence d'agir.

Comme guidés par un instinct presque magnétique, Victor et Kira emboîtèrent le pas à Sam et Teal’c. Leur concentration était visible alors qu'ils les suivirent dans les entrailles du complexe. De son côté, Ayden resta aux côtés de Daniel, son regard trahissant une curiosité mêlée d'une certaine crainte.

Lorsque Jack franchit la porte de son bureau, il fut accueilli par la présence stoïque de Thor, confortablement installé sur l'une des chaises utilitaires de la pièce. Jack s'installa en face de l'Asgard, il se mit alors à raconter à Thor tout ce qui s'était passé depuis leur dernière rencontre, détaillant les événements, ses inquiétudes et ses plans.

Thor écouta attentivement, son visage impassible masquant les rouages de son esprit brillant. Lorsque Jack eut terminé son récit, l'Asgard réfléchit un instant avant de répondre.

"Il est regrettable que les Titans soient de retour. Je dois en informer le Haut Conseil," annonça-t-il. Malgré son ton neutre, l'éclat dans ses yeux et l'infime tension dans sa voix trahissaient une profonde préoccupation.

Jack détourna son attention vers un stylo qu'il faisait tourner entre ses doigts, "Thor, dites-moi que vous avez une arme prête à les anéantir en cas de problèmes."

Thor secoua négativement la tête. "Non, O’Neill. C'est grâce aux Anciens que nous avons pu les emprisonner."

Jack laissa échapper un soupir, massant son front alors qu'une grimace de frustration déformait son visage. "Donc, si les Titans attaquent, vous ne pouvez pas nous défendre."

"Nous pouvons ralentir leur progression, mais notre technologie ne suffira pas à les éradiquer," admit Thor.

Dans un élan d'exaspération, Jack jeta son stylo sur le bureau. "Super !" Sa voix était imprégnée d'un sarcasme amer. "Au moins, la Porte d'Ivadoll est protégée. Ça limite les problèmes."

"Sauf si ils viennent avec leurs vaisseaux," ajouta Thor.

Jack regarda l’Asgard, ses yeux écarquillés, "Parce qu’ils ont des vaisseaux ?!"

"Si les Titans ont regagné leur planète, ils auront accès à toute la technologie nécessaire pour nous attaquer," expliqua Thor.

Jack tordit son visage en une grimace, "Et vous n'avez pas détruit leur technologie quand ils ont été bannis ?!"

Thor secoua la tête, "Les Anciens n'ont pas jugé nécessaire de détruire leurs armes alors qu’ils..."

Jack leva la main pour l'interrompre, "Ok, j'ai compris !" Son ton était sec, tranchant comme une lame, "Nos parfaits Anciens n'ont pas envisagé que les Titans puissent à nouveau poser problème."

"Qu'avez-vous l'intention de faire, O'Neill ?" demanda Thor, détournant le sujet.

Jack réfléchit quelques instants avant de répondre. "Nous devons retourner sur Ivadoll avec les jeunes, SG1 et SG3."

"Je peux vous transporter à bord de mon vaisseau," proposa Thor.

Jack leva une main pour l'interrompre, "Attendez ! N'y aurait-il pas moyen d'utiliser la Porte des Étoiles? Ça serait bien plus simple."

Thor considéra la proposition, ses pensées naviguant entre l'idée d'utiliser la Porte d'Ivadoll, dont la protection avait toujours été d'une importance capitale, et l'urgence de la situation qui nécessitait des mesures exceptionnelles. Finalement, il céda à la demande, "Je vais reconfigurer les protocoles de sécurité de la Porte d'Ivadoll pour vous permettre un passage sûr en utilisant le code G.D.O. de SG1. Cela vous convient-il?"

Un sourire se dessina sur le visage de Jack, son soulagement était évident. "C'est parfait, merci."

La salle d'embarquement résonnait de l'activité silencieuse des préparatifs. Devant la Porte des Etoiles, SG3, Kira, Ayden et Victor attendaient, leurs postures reflétant un mélange d'anticipation et de résolution.

La porte de sécurité se leva dans un grondement sourd, révélant l'entrée de Daniel, Sam et Teal'c. Leurs uniformes militaires soignés étaient truffés de l'équipement nécessaire pour cette nouvelle mission.

Avant de rejoindre les équipes, Jack s'arrêta devant le sergent Harriman, lui remettant une feuille de papier sur laquelle étaient griffonnées les coordonnées précises de leur destination.

Le grondement sourd et profond de la Porte en cours d'activation emplissait la salle d’embarquement. Chaque verrouillage de chevron envoyait une onde vibrante à travers la pièce, chaque tonalité montante rythmant l'excitation qui palpitait dans l'air. Alors que le sixième chevron s'enclenchait avec un bruit strident, Jack descendit les marches menant à la plateforme de la Porte avec une assurance tranquille.

Avec une implosion d'énergie pure, le vortex de la Porte des Étoiles s'ouvrit dans un déchaînement de lumière bleutée. Sans perdre un instant, Victor fut le premier à s’avancer. Il traversa sans vaciller, avalé par le tourbillon d'énergie. Une à une, comme si elles suivaient une danse bien rodée, les silhouettes de l'équipe SG1 et des autres suivirent le pas.


Le son d'un frappement doux mais persistant à la porte d'entrée rompit le calme ordinaire du foyer d'Hilda. L'intrusion soudaine de ce bruit inattendu dans sa tranquillité la fit se lever de sa chaise avec une légère grimace de surprise. Elle ne s'attendait à aucune visite. Poussant la porte avec une légère appréhension, elle se retrouva face à face avec Victor. Le jeune homme se tenait sur le seuil, une ombre de tension et d'inquiétude sombrait son regard.

Un sourire lumineux jaillit sur le visage de Victor dès qu'il la vit, chassant aussitôt l'ombre de ses traits. "Mère ! Tu vas bien ?!" Il s'élança pour la prendre dans ses bras, l'étreignant avec une telle force que cela semblait être sa seule prise sur la réalité. Son soulagement était palpable alors qu'il la serrait contre lui, comme pour s'assurer de la solidité de sa présence. Elle était là, en bonne santé, et c'était tout ce qui importait.

Hilda, prise d'abord de court par l'enthousiasme de Victor, se détendit rapidement dans son étreinte, retournant son câlin avec une affection égale. "Je vais bien, Victor. Et toi ?" Elle le repoussa doucement, ses mains s'accrochant à ses épaules comme si elle voulait graver cette image de lui dans sa mémoire. "Je suis si heureuse de te voir."

Un soupir de soulagement s'échappa de Victor, ses épaules légèrement baissées comme si un poids invisible avait été soulevé. "Je vais bien, je suis content de voir que tout va bien."

La remarque fit froncer les sourcils à Hilda, un éclair de préoccupation dans ses yeux, "Pourquoi ça n'irait pas ?" demanda-t-elle, ses mains se resserrant légèrement sur les épaules de Victor.

Victor esquiva soigneusement sa question, son sourire s'élargissant légèrement. "Pour rien, je suis juste content d'être là." Hilda comprit qu’il ne souhait pas en dire davantage, elle décida de ne pas insister pour le moment, choisissant plutôt de savourer la présence inattendue de son fils.

Le regard d'Hilda ne tarda pas à s'étendre au-delà de Victor pour découvrir les figures familières de SG1 se tenant respectueusement à l'écart. Reconnaissant leurs visages, une lueur de compréhension se mit à briller dans ses yeux et elle les invita à entrer sans plus attendre. La chaleur de son hospitalité imprégna chaque mot de son invitation, offrant un répit temporaire de l'incertitude qui les avait tous amenés ici.

Le salon, avec son confort et sa familiarité, offrit un contraste marquant avec les événements tumultueux qui les avaient réunis. SG1, suivant Victor, s'installa dans le salon, chaque membre de l'équipe portant une expression qui oscillait entre le soulagement de se retrouver dans un environnement accueillant et l'appréhension de ce qui allait être discuté.

Ce fut Daniel qui prit la parole en premier, sa voix habituellement douce se durcissant sous le poids des informations qu'il partageait. Il commença à dépeindre un tableau de leur voyage depuis leur départ, chaque mot, chaque phrase décrivant en détail les péripéties et les dangers auxquels ils avaient dû faire face.

À chaque nouvel élément du récit de l'archéologue, le visage d'Hilda se transformait. La joie lumineuse des retrouvailles se voilait progressivement, remplacée par une inquiétude croissante qui brouillait les traits de son visage. Les yeux qui s'étaient initialement allumés à la vue de son fils adoptif et de ses amis se ternissaient à chaque mot supplémentaire, le voile de la réalité s'abattant lourdement sur la tranquillité de leur réunion.

La voix d’Hilda vibra d'une angoisse palpable, "C'est horrible... Mais où sont Kira et Ayden ?"

La réponse de Teal'c résonna dans la pièce, "Ils sont retournés chez eux."

Face à cette assurance du Jaffa, Hilda hocha la tête avant d'ajouter, "Sigurd est parti à une réunion. Il devrait rentrer sous peu. Combien de temps comptez-vous rester parmi nous?"

"Nous ne comptons pas nous éterniser. Nous voulions simplement nous assurer que tout allait bien. Thor a été informé et s'est rendu auprès du Haut Conseil. Les Asgards devraient bientôt déployer des vaisseaux en orbite autour de votre planète pour assurer votre sécurité", répondit Jack.

Dans une tentative d'injecter une dose de normalité à la situation, Hilda proposa, "Voulez-vous quelque chose à boire en attendant l’arrivée de Sigurd ?"

"Volontiers, merci", acquiesça Sam, son sourire reconnaissant apportant une légère chaleur à l'atmosphère tendue.

Pendant ce temps, Jack, ses sourcils froncés dans une expression perplexe, détailla Victor qui était assis sur le canapé, immergé dans un abîme de réflexion. Les doigts de Victor jouaient nerveusement avec les boutons de son blouson, une danse inconsciente qui trahissait son inquiétude.

"Tu devrais peut-être voir si tu as des affaires à récupérer avant notre départ," suggéra Jack.

"Quelles affaires ?", interrogea Victor, tiré de sa rêverie.

"Des objets que tu souhaiterais ramener sur Terre ?", précisa O’Neill.

Après un moment de réflexion, Victor saisit ce que Jack insinuait, "Je ne compte pas retourner sur Terre."

Sam, sentant son inquiétude lui nouer l'estomac, intervint, "Mais…"

Victor, impassible, la coupa, et se leva, "Ma vie est ici." Il quitta la pièce, laissant derrière lui un silence tendu qui semblait résonner bien plus fort que ses mots.

"C'était prévisible," constata Teal'c.

Jack acquiesça, une pointe d'agacement dans sa voix, et s'enfonça un peu plus dans le canapé, "Ouais, je m'y attendais."

"Jack, je pense que nous devrions rester ici," suggéra Daniel, tout en réajustant ses lunettes.

Jack le regarda avec un air interrogateur, l'incitant à expliquer sa pensée.

"Je voudrais essayer d'en savoir plus sur les Titans et sur le fonctionnement du cube de Kairos. J'aimerais aussi consulter les archives d'Ivadoll et discuter avec le professeur Charon. Je suis sûr que nous pourrions en apprendre beaucoup", expliqua Daniel.

Le fameux professeur Charon... Jack avait presque oublié son existence. D'un côté, il ne voulait pas laisser son fils ici, mais d'un autre côté, collaborer avec Charon ne l'enchantait guère.

Sentant son hésitation, Sam soutint la proposition de Daniel, "Je pourrais également chercher dans la base de données d'Ivadoll, il est possible que je trouve une solution à mon problème d'éruption solaire."

Après un moment de réflexion, Jack réalisa qu'ils n'avaient pas vraiment d'autre choix. "Très bien, si cela ne vous dérange pas, Hilda, nous allons rester ici un petit moment."

Souriante, Hilda répondit, "Vous êtes toujours les bienvenus ici. Restez autant de temps que nécessaire."


Au crépuscule de la journée, ils se retrouvèrent tous autour de la grande table, bercés par le réconfort d'un repas. Chaque plat, chaque conversation servait à tisser une atmosphère douce et chaleureuse. Cependant, le récit détaillé des péripéties qu'avait traversées les adolescents et l'équipe SG-1 depuis leur départ d'Ivadoll venait bousculer cette tranquillité.

Sigurd, d'ordinaire si calme, affichait une expression de frustration visible à l'écoute de leurs aventures tumultueuses. L'audace imprudente de Victor avait semé en lui un mélange d'inquiétude et de déception, et il ne se priva pas de le faire savoir à table. À chaque instant du repas, il laissait échapper des remontrances aiguisées, venant refroidir l'atmosphère conviviale.

Victor ne put que ressentir un agacement grandissant à mesure que le repas avançait. Les reproches de Sigurd, alliés à ceux de Jack, s'accumulaient autour de lui, lui donnant l'impression d'être pris en tenaille. Il avait l'impression que ses motivations et ses actions étaient incomprises.

Ce qui avait débuté comme un simple dîner s'était transformé en une sorte de tribunal où il se sentait l'accusé. La frustration qui bouillait en lui finit par atteindre son paroxysme. Il se leva brusquement, sa chaise raclant le sol dans un grincement sonore et se dirigea vers l’imposant escalier du salon.

"Où crois-tu aller ?" gronda Sigurd, l'interrompant dans son élan.

"Je vais me coucher. Ou faut-il que je demande l'autorisation pour cela aussi ?" rétorqua Victor avec une pointe d'amertume dans la voix.

Sans attendre la moindre réponse, Victor quitta la pièce, préférant se réfugier dans l'isolement de sa chambre plutôt que de continuer à supporter ce barrage de critiques. Sa porte de chambre claqua derrière lui et résonna dans toute la maison.

L’atmosphère était tendue et le silence s'installa. Le départ précipité de Victor laissa en suspens la question de la suite de cette soirée qui s'annonçait désormais beaucoup moins tranquille qu'elle n'aurait dû l'être.


Victor laissa filer les heures de la nuit avec la patience d'un chat guettant sa proie. La maison vibrante de vie s'était progressivement apaisée. Hilda et Sam étaient venues à plusieurs reprises frapper à la porte de sa chambre, soit disant pour s'assurer que tout allait bien, mais Victor les soupçonnait plutôt de venir vérifier qu'il n'avait pas pris la fuite.

Il n'avait pas l'intention de rester prisonnier d'une situation où il se sentait incompris, où chaque parole prononcée semblait se transformer en une attaque. Il avait besoin de prendre l'air et de retrouver ses amis, ne serait-ce que pour quelques instants.

L'horloge finit par sonner une heure avancée de la nuit, rythmant les battements de son cœur impatient. Le silence s'était abattu sur la maison, enveloppant chaque recoin de la demeure d'une quiétude presque surnaturelle. C'était le moment. Il glissa silencieusement hors de son lit, ses pieds effleurant le sol avec une précaution extrême pour éviter le moindre grincement.

Victor s'approcha de la baie, son regard se perdant dans l'obscurité étoilée de la nuit. De là, il avait une vue imprenable sur le paysage d'Ivadoll, dont la beauté lui échappait trop souvent. Il ouvrit délicatement la porte-fenêtre, veillant à ce que le moindre bruit ne vienne trahir son évasion nocturne.

Il ressentit une bouffée de liberté alors qu'il posait un pied à l'extérieur, l'air frais de la nuit caressant son visage. Puis, Victor s'éclipsa discrètement dans l'ombre.


Le professeur Charon fut brusquement arraché de son sommeil par des bruits insistants venant de sa porte d'entrée. Il s'extirpa de ses draps avec un grognement, peinant à croire que quiconque pouvait le solliciter à une heure aussi tardive.

Malgré son mécontentement, il se força à se lever, son sens des responsabilités l'emportant sur sa fatigue. Avec une lenteur mesurée, il descendit les escaliers en direction de l'origine des bruits.

En ouvrant la porte, il fut surpris de voir Victor, Kira et Ayden se tenir sur son seuil. La lueur bleutée de la nuit accentuait les ombres sur leurs visages, révélant des expressions qui oscillaient entre l'inquiétude et la détermination.

"Que faites-vous ici ?" demanda Charon, la surprise imprégnant chaque syllabe.

Ayden prit la parole, son regard implorant, "On a besoin de vous parler, on peut entrer ?"

Il y eut une pause, un moment de silence pendant lequel le professeur Charon dévisagea le trio. Malgré le caractère imprévu de leur visite, il sentait qu'il y avait une raison sérieuse derrière leur demande.

"Bien sûr", consentit finalement Charon, un soupçon de curiosité colorant sa voix. Il s'écarta de la porte, leur faisant signe d'entrer.

Installés dans le confort douillet du salon, le professeur Charon avait servi à ses invités nocturnes une boisson chaude, une tisane à base de plantes locales qui diffusait un arôme apaisant dans la pièce. Ils s'étaient assis autour de la table basse, les tasses fumantes entre les mains, un silence anticipatif flottant dans l'air.

Il les observait, écoutant avec une attention méticuleuse alors qu'ils déballaient le récit de leurs dernières aventures. Leurs mots tissaient une trame d'événements remplis de dangers, de mystères, et de découvertes incroyables. Ils parlèrent également du bracelet d’Hadès et du cube de Kairos qu'ils avaient trouvés lors de leurs simulations.

Le professeur Charon écouta l'étonnant récit de leurs aventures, sans manifester la moindre surprise. Comme s'il était confronté à un puzzle dont il connaissait déjà les pièces manquantes.

"Donc, le bracelet d'Hadès a été détruit ?" demanda le professeur, sa voix traînant sur le nom du dieu grec avec une nuance de regret.

"Hélas, oui," répondit Victor.

Le professeur Charon tourna ensuite son attention vers Ayden. "Et le cube de Kairos... est-il toujours en ta possession ?"

Ayden acquiesça, sa main glissant vers le pendentif qui se balançait sur sa poitrine. Il le saisit et le leva pour le montrer au professeur, le cube pris dans le faisceau d'une lumière tamisée, sa surface lisse reflétant un éclat doux.

"Parfait. Accepterais-tu de me le confier?" demanda Charon, étendant une main vers le jeune homme. "Je pourrais peut-être réussir à percer ses secrets."

Ayden ne montra aucune hésitation. Sa confiance en Charon était inébranlable, c'était lui qui lui avait tout enseigné, qui l'avait guidé et formé. Il défit délicatement la chaîne de son cou et la tendit au professeur qui saisit l'objet avec précaution.

"Professeur, j'aimerais continuer les simulations", intervint Victor, rompant le silence qui avait suivi l'échange. "Si jamais les Titans décident de nous attaquer, je veux être prêt à les affronter."

Le professeur Charon leva les yeux et fixa Victor avec un regard pénétrant qui semblait sonder les tréfonds de son âme. "Je ne pense pas que cela soit utile," dit-il lentement, pesant chaque mot. "Tu sais déjà tout ce que tu as à savoir, et le bracelet d'Hadès était une arme redoutable contre les Titans. C'est très embêtant qu'il ait été détruit."

Victor sentit une pointe de frustration monter en lui, mais il la réprima rapidement. "Peut-être pouvez-vous m'en dire plus sur les Titans. Je ne sais presque rien sur eux."

Charon inclina légèrement la tête, ses yeux ne quittant pas Victor. "Il est tard et ce n'est pas le moment idéal pour débattre de sujets aussi vastes,". Le professeur se leva doucement de sa chaise, les lignes de son visage, éclairées par la lueur vacillante des lumières, étaient graves et réfléchies. "Rentrez chez vous, avant que vos absences ne soient remarquées. Nous reprendrons cette discussion à un moment plus opportun."

Les trois adolescents furent troublés par cette réponse mesurée de leur professeur. Ils s'étaient attendus à une toute autre réaction, à une flamme d'excitation dans le regard de leur mentor, à un soutien inconditionnel et peut-être même à quelques louanges pour leur bravoure et leur ingéniosité. Au lieu de cela, ils avaient été accueillis par une indifférence qui frôlait le détachement.

Plus étrange encore, Charon ne posa que peu de questions sur les compétences nouvellement acquises de Kira. Pas une seule interrogation sur les capacités qu'elle avait manifestées, pas une seule marque de surprise ou d'émerveillement. Savait-il des choses qu’ils ignoraient ?

Et puis il y avait les Titans, ces ennemis qui semblaient ne pas effrayer le professeur autant qu'ils auraient dû. Son absence manifeste d'inquiétude était troublante. Ne croyait-il pas à leur existence, ou pire, les sous-estimait-il?

La stupeur éclipsa leur déception initiale. La réunion avec leur professeur, loin d'être le soutien qu'ils avaient espéré, avait ouvert un abîme de questions inquiétantes. Les visages emplis de confusion, ils quittèrent le domicile de leur mentor, le cœur lourd et l'esprit tourmenté par les doutes.


Au petit matin, les premières lueurs de l'aube baignaient le salon de la maison du gouverneur. Daniel, avec son enthousiasme académique habituel, avait déjà préparé son sac pour la journée. Il y avait soigneusement rangé plusieurs ouvrages anciens sur la mythologie grecque, son cœur vibrant d'excitation à l'idée de partager ses découvertes avec le professeur Charon.

Non loin, Jack et Teal'c semblaient tout aussi prêts, bien qu'ils aient troqué leurs armes pour une attitude plus détendue. Le danger semblait écarté pour l'instant, l'équipe SG3 avait été rappelée sur Terre, laissant SG1 dans la tranquillité d'Ivadoll.

Sam descendit l'escalier menant au salon. Sa démarche était calme et posée, témoignant de la sérénité qui la caractérisait.

"Victor dort encore profondément," informa-t-elle.

"Parfait," rétorqua Jack, se détournant légèrement. "Je vous laisse, Daniel et toi allez voir ce cher professeur Charon. Pour ma part, je n’ai aucune envie de le voir."

"Ça vaut mieux, en effet," admit Daniel tout en ajustant les sangles de son sac à dos.

Le regard de Jack sur l’archéologue était teinté d'une accusation silencieuse qui fit naître un sourire amusé sur le visage de Carter.

"Et qu'allons-nous faire en attendant, O'Neill?" demanda Teal'c, rompant le silence qui s'était installé.

"Jouer les touristes," rétorqua Jack, un sourire en coin ornant son visage.

Le Jaffa haussa un sourcil, visiblement intrigué par cette proposition.

"Nous allons explorer la ville," expliqua Jack, son sourire s'élargissant légèrement.

Teal'c inclina la tête en signe d'approbation, une étincelle de curiosité dans son regard.


Othrys semblait être sorti tout droit d'un cauchemar, un témoignage des exploits d'une civilisation qui n'existait plus. La nature avait repris ses droits, l'herbe rampante se frayant un chemin à travers le sol craquelé, grimpant les murs des structures massives qui avaient autrefois dominé le paysage. Malgré les siècles d'abandon, les édifices des Titans semblaient résister à l'épreuve du temps, leurs façades de métal noirâtre ne montrant que peu de signes de dégradation.

Atlas faisait les cent pas dans ce qui était autrefois sa salle d’armes, ses bottes lourdes faisant crisser les grains de poussière séculaires qui tapissaient le sol comme autant de témoins silencieux d'une grandeur passée. Son regard farouche parcourait l'environnement, examinant les colonnades, les tours d'observation, les sculptures, tout cela vibrant d'une énergie emprisonnée, comme un cœur battant dans un corps pétrifié. L'air était lourd, électrisé, chargé d'une force dormante qui semblait attendre le moment opportun pour se réveiller.

"Retrouvez mon sceptre ! Il devrait être ici !" ordonna-t-il d'une voix tonitruante à sa garde personnelle. Les Titans se mirent immédiatement à fouiller le lieu avec une précision militaire.

Calypso, à ses côtés, ressentit une vague de tristesse alors qu'elle regardait leur ville à travers les interstices de la bâtisse. Autrefois vibrante et pleine de vie, elle était maintenant réduite à un silence de mort. Mais même dans cet état de décrépitude, la grandeur d'Othrys était palpable. Les structures gigantesques, des miracles de pierre et de métal, s'élançaient vers le ciel, défiant les étoiles, témoignant une fois de plus de l'audacieuse ingéniosité des Titans.

Un des Titans arriva en courant vers Atlas, un sceptre à la main. Ce dernier était un chef-d'œuvre antique, long et gracieux, forgé dans un métal aux reflets d'or et d'argent, incrusté de pierres précieuses qui scintillaient comme des yeux d'un dragon endormi.

Atlas leva la main et saisit le sceptre avec une majesté royale, le pointant ensuite vers les silhouettes des machines qui attendaient patiemment leur activation. Son regard se durcit, ses traits tirés par une détermination implacable.

"C'est là que commence notre renaissance," dit-il, sa voix profonde et résonnante, remplie d'une anticipation cruelle et déterminée.

Calypso frémit. Car dans les yeux d'Atlas, dans la manière dont la lumière dansait sur le sceptre, elle sentait quelque chose de plus, quelque chose d'inconnu et de terrifiant. Ce n'était pas simplement une renaissance qu'il cherchait, c'était une revanche. Une revanche contre le temps, contre la destinée, contre les dieux eux-mêmes.
Et dans cette salle d'armes, au milieu des souvenirs et des fantômes, le destin des Titans était en train de s'écrire, guidé par la main inflexible d'Atlas et le pouvoir ancestral du sceptre. La grandeur d'Othrys était maintenant prête à rugir.


Daniel et Sam se retrouvèrent dans une salle vaste et majestueuse, à quelques pas des salles de simulation. En attendant le professeur Charon, qui se faisait attendre, ils avaient été conviés à patienter au sein de la bibliothèque, une véritable caverne d'Ali Baba pour les deux scientifiques.

Daniel se délectait, laissant ses yeux parcourent les rayonnages épais de volumes anciens. Il y avait là un véritable trésor d'informations sur l'histoire d'Ivadoll, et l'archéologue frémissait d'excitation à l'idée de les explorer. Ses mains effleurèrent les reliures usées par le temps, son esprit s'évadant déjà dans les dédales de connaissances qu'elles renfermaient.

Sam, de son côté, avait jeté son dévolu sur une section plus technologique de la bibliothèque. Son regard d'astrophysicienne brillait d'une curiosité vive alors qu'elle parcourait les titres, évoquant la technologie avancée d'Ivadoll. Elle sélectionna quelques volumes qui semblaient prometteurs, la perspective de découvrir des lois de la physique, qu'elle ne connaissait pas, éveillait une excitation sans pareille en elle.

La bibliothèque était un sanctuaire de silence sacré, un monde d'érudition et de mystères où le seul bruit permis était le chuchotement discret des pages se tournant, des feuilles murmurant les secrets de civilisations oubliées.

"Alors Daniel, vous avez trouvé quelque chose?" demanda Sam, ses yeux pétillants de curiosité. Elle avait remarqué l'expression profondément réfléchie de l'archéologue, un signe certain qu'il était sur la piste d'une découverte.

"Il semblerait que Ivadoll soit une planète qui fut longtemps habitée par des Anciens," révéla Daniel, ses yeux brillant avec l'excitation du chasseur de trésors à la veille d'une grande trouvaille.

"Vraiment ? Cela expliquerait pourquoi de nombreux ivadolliens portent leur gène," conclut Sam tout en continuant à feuilleter les pages de son livre.

"Oui. Il est dit ici que le peuple d’Ivadoll furent sauvés par les Anciens, et certains d’entre eux décidèrent de rester vivre sur cette planète, sous la protection des armes des Dieux," expliqua Daniel, son doigt glissant sur les lignes du texte ancien, comme un magicien traçant un sortilège.

"Les armes des Dieux ?" questionna Sam, ses sourcils se fronçant légèrement. Son regard se fixa sur l’archéologue, à la recherche d'une réponse dans ses yeux.

"C'est assez vague," avoua Daniel, plongeant plus profondément dans le livre, "Il est écrit que le pouvoir des Trois Grands, les armes ultimes contre toute menace, se trouve sur Ivadoll."

"Les Trois Grands ?" interrogea Sam, son esprit logique tourbillonna, tentant de saisir le sens caché de ces mots mystiques.

Daniel se redressa, animé par la ferveur pédagogique, "Selon la mythologie grecque, les Trois Grands sont les trois fils de Cronos et Rhéa. Hadès, Poséidon, et Zeus. Trois puissances divines qui se partagèrent l’univers et dont les pouvoirs étaient liés."

"Vous pensez que ces armes se trouvent toujours sur Ivadoll ?" demanda Sam, cette éventualité agita son imagination.

"C'est une possibilité. Mais le texte ne révèle ni leur nature, ni leur emplacement," rétorqua Daniel, son regard devenant lointain, comme s'il cherchait les réponses dans les ombres de la bibliothèque.

"Poursuivez vos recherches. Peut-être que d'autres livres apporteront plus de réponses," proposa Sam.

Daniel acquiesça et replaça le volume qu'il avait dans ses mains avec soin sur l'étagère. C'est alors que son regard fut captivé par un ouvrage ancien de couleur rouge vif, orné d'un motif frappant. Saisissant le livre, il fouilla dans son sac, son cœur battant à tout rompre, pour en sortir la lame d'Atlas qui avait été extraite du ventre de Victor. Un frisson le parcourut lorsque le symbole gravé sur l'acier froid de la lame se révéla être l'exacte réplique de celui inscrit sur le livre. Ses doigts effleurèrent les pages avec une fébrilité palpable alors qu'il se préparait à déchiffrer leur contenu.

"Sam..." la voix de Daniel s'éleva, vibrante d'une excitation contenue.

"Oui, Daniel ?" répondit Sam, levant la tête, ses yeux s'élargissant un peu, un éclat d'anticipation dans son regard. Elle avait appris à reconnaître ce ton dans la voix de Daniel, un mélange d'étonnement et de défi.

"Je crois que j'ai trouvé quelque chose," déclara Daniel, pointant une page particulière de l'antique tome devant lui.
Sam s'approcha, ses yeux étincelant de curiosité et d'appréhension, attirés inexorablement vers l'objet que Daniel tenait entre ses doigts.

"C’est la lame qui a blessé Victor," annonça Daniel, "Elle provient de l'armure d'Atlas."

La respiration de Sam se figea dans sa poitrine, et un frisson glacial lui parcourut l'échine. L'image de la lame frappant son fils ressurgit dans son esprit, un souvenir cauchemardesque gravé à jamais dans sa mémoire. Elle revit les yeux du Titan, froids et impitoyables, et la terreur de savoir que Victor avait frôlé la mort.

Daniel observa le visage de Sam se crisper, conscient de l'impact de ses paroles. Il attendit un instant, puis reprit, sa voix chargée de l'importance de sa découverte.

"Il est dit ici," poursuivit-il, son doigt traçant les lignes d'un texte ancien qui parlait d'une époque où les dieux et les Titans marchaient parmi les hommes, "que lorsque la lame de cette armure ne parvient pas à tuer sa victime, alors elle a le pouvoir de tuer son propriétaire, donc Atlas."

A cet instant, leurs cœurs manquèrent un battement lorsqu’une voix retentit, rompant l'intimité de leur conversation. Ils se tournèrent pour faire face à leur interlocuteur inopiné, et la figure du professeur Charon se dessina dans l'embrasure de la porte. Son regard perçant fixait la lame, et son visage affichait une expression de profonde gravité.

"Si vous lisez plus loin, Docteur Jackson, vous apprendrez que cette lame peut également tuer Victor," dit-il, sa voix empreinte d'une mise en garde silencieuse.

"Une arme aussi aiguisée peut tuer n'importe qui," rétorqua Sam, un air de défiance dans son regard. Mais ses yeux trahissaient une inquiétude naissante, et elle sentait un malaise grandissant face à la soudaine apparition du professeur.

"Vous vous trompez Colonel," répondit Charon avec une tranquillité déconcertante. Il s’avança au niveau de Daniel, attrapa la lame d'Atlas et, dans un geste aussi rapide qu’inattendu, la plongea dans le thorax de l’archéologue. Daniel lâcha un cri de terreur, les yeux écarquillés devant la lame qui pénétrait son corps. Mais contre toute attente, aucune douleur ne suivit, aucun sang n'imbiba sa veste militaire. Charon retira alors la lame avec un air de satisfaction évidente.

"Vous voyez, cette lame est désormais inoffensive. Sauf pour Victor et Atlas. Le moindre coup qui leur serait porté, même non mortel, les tuerait," conclut Charon, le silence pesant de la bibliothèque ne faisant que renforcer la gravité de ses mots.

Un frisson glacial parcourut Sam, faisant se hérisser chaque poil de ses bras. Un voile d'horreur se dessina sur son visage alors que la réalité de la menace sur son fils s'imposait à elle. En un instant, Victor pourrait être tué.

"Il est préférable que cette lame reste ici, en lieu sûr," continua Charon, avec une froideur factuelle qui faisait contraste avec la peur qui s'était emparée de Sam. "Il serait regrettable qu’elle finisse entre de mauvaises mains."

Daniel, malgré la révélation effroyable, n'avait pas perdu sa lucidité. "Si Atlas vient sur Ivadoll, cette lame serait probablement notre seule chance de le battre," répliqua-t-il.

"Voyons Docteur Jackson," rétorqua Charon, ses yeux fixés sur Daniel, "il y a peu de chance que les Titans viennent jusqu’à nous. Ivadoll est une planète peu connue et bien gardée." Il rangea la lame dans sa poche avec un soin presque affectueux.

Le crissement du talkie-walkie de Sam rompit le silence qui s'était installé, "Sam ? Daniel ? Vous m’entendez ?" La voix de O’Neill résonna dans la pièce.

"Oui Jack, on te reçoit," répondit Sam, son doigt pressant le bouton de réponse.

"Teal’c et moi avons fini de faire le tour de la ville, nous rentrons," annonça Jack.

"Vous avez trouvé des choses intéressantes ?" s'enquit Sam avec un brin de curiosité.

"Oui, une sorte de cocktail à base de plantes. J’en ai pris une bouteille pour que vous goûtiez. Enfin, si il en reste… Teal’c en raffole, il en est à son troisième verre," plaisanta Jack.

Un sourire se dessina sur le visage de Sam, chassant momentanément l'ombre qui s'y était installée. "J’ai hâte de goûter ça. On vous rejoint dans pas longtemps."

La voix de O’Neill résonna à nouveau, "Et vous ? Quoi de neuf ? Le professeur taré ne vous a pas trop ennuyés ?"

Aux derniers mots de Jack, Sam, embarrassée, coupa la communication. Un sourire gêné flottait sur ses lèvres alors qu'elle s'excusait timidement auprès de Charon. Ce dernier, pourtant, ne sembla pas offusqué.

"Si ça ne vous embête pas, je vais vous emprunter ces deux livres sur les cycles solaires," demanda Sam à Charon, un air implorant sur son visage, "Je n’ai pas eu le temps de les terminer."

"Pas de problème, Colonel," acquiesça le professeur, avec un hochement de tête, son visage impassible ne trahissant aucune des pensées qui pouvaient le traverser.


Lorsque Sam et Daniel franchirent l'arche de verdure qui servait de portail au jardin de la propriété. Jack et Teal'c, allongés avec une nonchalance sur des transats en osier, semblaient avoir fusionné avec la quiétude de ce lieu. Le reflet scintillant de la piscine miroitait dans leurs yeux, peignant leurs visages d'une certaine sérénité.

Au bruit des pas qui approchaient, Jack se redressa, son visage se plissant en une expression faussement indignée. "Depuis quand on coupe la communication ?!" dit-il, écartant les bras en un geste théâtral d'incompréhension.

Daniel leva les yeux au ciel, "Depuis qu'on veut éviter un incident diplomatique. Le taré, comme vous dites, était à proximité," répondit-il, lançant à Jack un regard accusateur que ce dernier reçut avec un sourire taquin.

"Ah, j'espère qu'il l'a mal pris ?" dit Jack, son ton espiègle trahissant l'enfant turbulent qui sommeillait en lui.

"Il n'a pas semblé y prêter attention," confirma Sam, un sourire complice dansant sur ses lèvres.

La moue de déception de Jack fut à peine perceptible, mais elle dévoila un instant l'homme qui, malgré les années, n'avait jamais perdu son goût pour les petites victoires et les plaisirs simples. Il aurait adoré voir Charon piquer au vif.

Daniel et Sam les rejoignirent et s'installèrent sur les transats disponibles. Ils laissèrent le jardin les envelopper de sa paix naturelle, savourant un moment de répit.

C'est alors que l'harmonie de la scène fut rompue par des éclats de rire et des bruits de course. Victor, Kira et Ayden apparurent à l'horizon, vêtus de maillots de bain, se précipitant vers la piscine. L'anticipation de leur saut dans l'eau était palpable et, une fois à proximité, ils plongèrent avec joie, éclaboussant généreusement les transats et leurs occupants.

Teal’c, imperturbable, s’essuya simplement le visage. Daniel se retrouva temporairement aveuglé, ses lunettes couvertes de gouttes d'eau. Sam, plus réactive, s’était légèrement décalée pour se mettre à l'abri derrière le dos de Jack, qui malheureusement pour lui, avait pris le gros de l'éclaboussure. Son t-shirt et ses lunettes de soleil étaient maintenant aussi humides que s'il avait plongé dans la piscine lui-même.

O’Neill gronda d'une voix teintée d'humour, une mimique de colère taquine dessinée sur son visage. Cependant, les trois adolescents, à présent presque complètement immergés dans l'eau, n'accordèrent aucun crédit à son grognement, trop captivés par le déchaînement de leur bataille aquatique.

Après une série de rires et d’éclats d'eau scintillants, Kira avait trouvé refuge sur l'une des marches de la piscine. Ses jambes flottaient paresseusement dans l'eau, tandis que son dos s'appuyait contre la margelle tiède. Elle ferma les yeux, savourant la caresse des rayons du soleil qui chauffaient doucement son visage. Un instant de tranquillité, une bulle de calme qu'elle savourait intensément. Cependant, ce moment de répit fut brutalement interrompu lorsque Victor surgit des profondeurs de l'eau, l'attrapa par la taille et la plongea sous la surface avec une joie enfantine.

Lorsqu'ils émergèrent, les cheveux de Kira étaient collés sur son visage, Victor se retrouva alors sous le feu de sa fausse colère. "Tu n’es pas possible! Tu ne sais jamais t’arrêter!" s'exclama Kira, feignant l'indignation.

"Désolé," murmura Victor, plongeant son regard dans le sien, comme s'il espérait que la sincérité de ses yeux bleus pétillants suffirait à apaiser son mécontentement.

Kira le regarda intensément, cherchant à formuler des reproches qu'elle ne parvenait plus à trouver. Ils étaient collé l’un à l’autre, le bras gauche de Victor enroulé de manière protectrice autour de sa taille. Lorsque Victor aperçut une lueur de douceur dans les yeux de Kira, il rapprocha doucement son visage du sien. Leurs regards se croisèrent, et face à son silence, il continua son approche, déposant délicatement ses lèvres sur les siennes.

Kira répondit instantanément à son baiser, enlaçant son cou de ses bras pour intensifier ce moment.

Face à cette scène d'intimité, Teal'c arqua un sourcil, une expression d'intrigue sur son visage habituellement imperturbable. "O’Neill," dit-il d'une voix grave, "il semblerait que Victor et Kira soient devenus... proches."

À ces mots, Jack, Sam et Daniel, tous trois allongés sur leurs transats, en train de sécher et de se reposer, ouvrirent les yeux et dévièrent leur regard vers les adolescents. Victor et Kira étaient étroitement enlacés, échangeant un baiser qui semblait durer une éternité. Un soupir collectif d'insatisfaction émana de Jack et de Sam, ce rapprochement ne les réjouissait pas vraiment.

"Je crains que cette situation ne complique encore plus la perspective de faire rentrer Victor sur Terre," déclara Daniel d'un ton pensif, jetant un regard soucieux aux deux adolescents.

"Les relations amoureuses sont souvent sources de problèmes," déclara Teal'c avec son pragmatisme habituel.

Face à cette remarque, Jack et Sam se sentirent légèrement visés. Ils se tournèrent vers le Jaffa, leurs regards interrogateurs ne rencontrèrent que son impassibilité familière. Teal’c s'était déjà installé confortablement contre le dossier de son transat, les yeux fermés, reprenant son moment de repos sous le doux soleil d'Ivadoll.

Victor et Kira se séparèrent lentement. Le sourire joyeux de Victor s'effaça cependant rapidement quand il remarqua l'ombre soudaine qui voila le visage lumineux de Kira. Elle se rétracta brutalement, échappant à leur étreinte, puis elle ferma les yeux, plaçant ses mains sur ses tempes comme pour apaiser une douleur lancinante.

Des visions, cruelles et effrayantes, se bousculaient dans son esprit... La peur… La colère… Des hurlements… Du sang... Prise de panique, Kira se mit à hurler, "Non ! Victor ! Non !"

Victor, complètement perdu, tenta de la calmer, en agrippant ses poignets. "Kira ?! Qu'est-ce qui se passe ?! Je suis là, regarde moi !" Mais elle était comme plongée dans une transe, imperméable à ses appels et continuait de hurler.

Jack et Teal’c se levèrent instantanément de leurs transats et se précipitèrent vers elle. Daniel et Sam, aussi inquiets, firent de même. Kira, à présent debout, ouvrit brusquement les yeux, balayant du regard l'équipe SG-1 puis Victor. Et comme si elle revenait à elle, elle laissa tomber ses bras le long de son corps et sortit précipitamment de la piscine.

Victor, encore dans l'eau, ne savait pas comment réagir. "Kira ! Qu'est-ce qui se passe ?!" cria-t-il désespérément.

Kira, submergée par l'émotion, se mit à pleurer. "Ce n'est pas possible Victor ! Tu n'as pas pu faire ça !"

"Faire quoi ?!" demanda Victor, son incompréhension se mêlant à la panique.

"Dis-moi que c'est faux ! Que tu ne le feras pas !" sanglota Kira.

"Mais de quoi parles-tu ?!" répliqua Victor, désemparé.

"Kira, as-tu eu une autre vision ?" demanda doucement Daniel tout en se rapprochant de la jeune femme.

Kira jeta un regard effrayé à l'archéologue, puis posa à nouveau ses yeux terrifiés sur Victor. "Tu... Tu vas tout détruire... tout ce qu..." Sa voix se brisa et elle se mit à courir vers la maison, laissant son accusation en suspens.

Ils restèrent tous figés, tentant de comprendre ce qui venait de se passer. Les paroles de Kira raisonnaient dans leurs esprits, chacun cherchant à déchiffrer les derniers mots qu'elle avait laissé derrière elle.

"Je ne comprends rien..." murmura Victor, abasourdi par les événements.

Ayden, qui avait observé toute la scène depuis la piscine, n'avait rien raté. Il nagea jusqu'aux marches, et s'adressa à son ami avec une pointe d'humour pour tenter d’alléger l'atmosphère, "Je crois qu'il va vraiment falloir que tu arrêtes de l'embrasser."

À suivre...
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Re: SG1 - L'Héritier

Message non lu par Ananta »

Salut :)

Chapitre lu!

Je me demande quelle est cette lueur d'espoir parce qu'il n'y a rien dans le texte qui le précise ou en fait mention. À moins que j'ai mal lu mais je n'ai pas vu le titre dans le contenu du chapitre.

Au-delà de ça, j'aimerais bien savoir qui est vraiment Charon. J'ai l'impression quand il en sait beaucoup plus qu'il ne veut l'admettre et pour Kira, je trouve dommage qu'elle se referme à chaque fois qu'elle a une vision. Quant à Ayden, le dernier de la bande, on ne sait toujours pas s'il a une capacité spéciale à même de rivaliser avec celles de ses amis.

Quant à Calypso, je me demande dans quel camps elle est vraiment? Certes elle en pince pour Victor mais ce dernier aime autant Kira et même si c'est le fantasme des hommes de sortir avec deux filles en même temps, dans le cas de ton histoire, je doute sincèrement que ces dernières seraient d'accord d'apprendre que leur copain se les partagent à tour de rôle.

J'ai hâte qu'il y ait une rencontre entre Calypso, SG-1 et le trio. Elle est peut être une alliée mais on ne sait encore rien sur ses véritables intentions.

Bonne chance pour la suite :)
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Re: SG1 - L'Héritier

Message non lu par Vikiell »

Chapitre 9 : L'Attaque

La nuit avait jeté un voile sombre, une ombre inquiétante et menaçante qui semblait accentuer l'urgence de la situation. Kira avait disparu, laissant derrière elle une onde de panique. Jack, Teal'c, Victor et Ayden étaient partis à sa recherche.

Pendant ce temps, à la maison, le silence était lourd, troublé seulement par le tic-tac incessant de l'horloge, chaque battement marquant un temps qui semblait s'étirer à l'infini. Dans sa chambre, Daniel fixait les livres anciens qu'il avait ramenés du SGC, ses yeux parcourant les pages sans y trouver de sens. Chaque fois qu'il tournait une page, un frisson d'anxiété le parcourait, comme si les mots eux-mêmes étaient chargés d'un présage funeste.

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Sam, elle aussi dans sa chambre, se perdait dans les équations et les théories sur les éruptions solaires, tentant de résoudre un casse-tête scientifique qui lui échappait constamment. Les souvenirs de ce qui s'était passé avec Kira au bord de la piscine interrompaient sans cesse sa réflexion, faisant danser les chiffres devant ses yeux, brouillant son esprit déjà éreinté.

La porte s'ouvrit avec un grincement sec, faisant sursauter Sam. Jack apparut dans l'embrasure, les yeux marqués par la fatigue mais soulagés. "Nous avons retrouvé Kira," dit-il, sa voix épuisée trahissant les efforts de la journée. Il retira sa veste militaire, ses mains révélant une légère tension dans leur mouvement, et la posa sur une des chaises avec une précision machinale.

Le soulagement mêlé d'inquiétude s'empara de Sam, les questions se bousculant dans son esprit, "Elle a donné des détails sur ses visions ?"

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"Non, elle n’a pas dit un mot," répondit Jack, ses mots teintés d'une déception résignée. Il se dirigea vers le lit et s'assit pour commencer à enlever ses chaussures.

Sam scruta Jack un instant, cherchant des réponses dans les moindres mouvements de son visage, "Où est Victor ?"

Jack leva les yeux vers elle, il vit de la préoccupation dans son regard, "Il est parti se coucher. Il est toujours un peu secoué."

Rassurée de le savoir rentré, Sam reporta son attention sur l'écran de son ordinateur, tentant de se concentrer une énième fois sur les problèmes solaires mais son esprit restait accroché à toutes les questions qui restaient sans réponse.

Jack fixa un instant les livres anciens alignés avec soin sur le bureau. Leur présence piqua sa curiosité. Il s'approcha, prit l'un d'eux entre ses mains et l'ouvrit, faisant glisser son doigt le long de la reliure usée. "Daniel t'a prêté ses jouets ?" demanda-t-il, sa voix chargée d'un léger sarcasme.

Sam leva les yeux de son ordinateur, un sourire naissant sur ses lèvres, "Non, je les ai pris à la bibliothèque des archives. Le professeur a bien voulu que je les emprunte."

La réponse sembla décontenancer Jack, qui referma le livre avec une certaine nervosité. Il le reposa sur le bureau, ses yeux s'attardèrent un instant sur la couverture, puis il se détourna sans dire un mot.

Sam referma son ordinateur, le clapet émettant un claquement sec qui trancha le silence de la pièce. Elle leva les yeux vers Jack, "Avec tout ce qui s'est passé, je n'ai pas eu le temps de te dire que nous avons appris des choses intéressantes lorsque nous étions à la bibliothèque."

Jack se dirigea vers la salle de bain, "Lesquelles ?" Il y entra tout en prenant soin de laisser la porte ouverte pour continuer cette discussion.

Sam leva la voix pour traverser l'espace qui les séparait, "Il se pourrait qu’il y ait des armes puissantes sur Ivadoll, elles nous seraient utiles en cas de combat contre les Titans."

Dans la salle de bain, Jack se déshabillait. Son visage s'éclaira d'un sourire de satisfaction, un éclat dans ses yeux révélant son contentement, "C'est une bonne nouvelle."

Sam se redressa, la fébrilité pulsant à travers elle comme un battement sourd. Elle marcha de long en large dans un rythme presque mécanique, "Le problème est que Daniel ne sait pas où elles pourraient se trouver et encore moins à quoi elles ressemblent."

"Connaissant Daniel, il finira par trouver," rétorqua Jack, alors qu'il laissait tomber son dernier vêtement sur le sol.

Continuant les cent pas, Sam poursuivit, "On a aussi découvert que la lame extraite du corps de Victor ne peut tuer qu'Atlas et…" Elle inspira profondément, "...Victor."

Jack arrêta net son geste alors qu'il s’apprêtait à ouvrir le robinet de la douche, "Comment ça ?"

"Le professeur a frappé Daniel avec, il n’a rien eu, mais apparemment elle peut tuer Atlas et Victor d’un simple coup," expliqua Sam.

Jack se figea, son visage se tendit tandis qu'il réglait l’eau, le bruit couvrant à peine son étonnement, "Quoi ?!"

Sam, pensant qu’il n’avait pas bien entendu, haussa la voix pour surpasser le son de l’eau qui coulait et répéta, "Je dis que la lame est spéciale, elle ne blessera personne en dehors d'Atlas et Victor."

Jack avait bien compris l’implication de cette découverte mais il était trop fatigué pour approfondir ce sujet maintenant. Il avait retenu l'essentiel, ils avaient une arme contre Atlas. Il mit la main sous l’eau pour vérifier sa température, mais au moment de s’y plonger, ses yeux avisés remarquèrent qu’il manquait quelque chose. Il arrêta l’eau et scruta tout autour de lui.

"Sam ?" appela Jack, se tenant dans l’embrasure de la douche.

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La tête de Sam apparut à l'entrée de la salle de bain, son visage était éclairé par un sourire taquin, "Oui ?"

Jack pointa un portant vide, "Tu n’aurais pas vu les serviettes ? J'aurais juré les avoir posées par là ce matin." Son ton était presque accusateur, son regard posé sur Sam avec une pointe d'amusement.

Sam s’avança dans la salle de bain, ses pieds nus effleurant la fraîcheur glaciale du carrelage. Deux serviettes traînaient fièrement dans ses mains, son regard scintillait d'une malice enfantine. "Tu parles de ça ?"

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Jack afficha un sourire amusé, ses yeux marrons brillant d’une lueur espiègle. Il tendit la main pour saisir les serviettes, mais Sam fit un pas en arrière, les dissimulant derrière elle. "Si tu les veux, il va falloir venir les chercher."

Le défi était lancé. Avec une rapidité surprenante, Jack s'empara de Sam par les hanches et l'entraîna dans la douche avec lui. Il la plaqua contre le carrelage froid et humide, son corps imposant formant une barrière inévitable.

Un rire de Sam résonna dans la pièce tandis que ses doigts se resserraient obstinément autour des serviettes, déterminée à ne pas céder aussi facilement.

Le regard de Jack se fit intense, mêlant le jeu à la provocation, "Colonel, oseriez-vous défier votre Général ?"

Un éclat malicieux traversa le regard bleu de Sam, "Oui Monsieur, qu’est-ce que je risque ?" Sa voix mêlait à la fois le défi et l'amusement, sa posture était toujours aussi déterminée.

La main droite de Jack dériva lentement derrière le dos de Sam, en quête de l'une des serviettes, mais celle-ci lui échappa. Sans hésitation, sa main poursuivit son chemin, s'insinuant sous le t-shirt de Sam, traçant avec tendresse le dessin de sa colonne vertébrale. Ses lèvres trouvèrent le creux de son cou, effleurant la peau offerte, la mordillant avec un soin. Un frisson la parcourut, faisant tomber les serviettes rebelles au sol.

"Vous risquez la cour martiale, Colonel," murmura-t-il, sa voix vibrait contre sa peau.

Sam frémit, les sensations qu'il éveillait en elle commençaient à l’envahir, "Je prends le risque." Elle se détacha légèrement de lui pour faire glisser son t-shirt par-dessus sa tête. Puis, avec assurance, elle encadra le visage de Jack de ses mains, ses doigts effleurant doucement sa peau, et se pencha pour l'embrasser. Leurs lèvres se rencontrèrent dans un baiser profond, empreint d'une passion à peine contenue.

Le monde extérieur se dissipa où seul l'écho de leur respiration subsistait. Le contraste frappant entre le carrelage glacé contre leur peau et la chaleur enveloppante de la douche renforçait l'intensité de cet instant.


Les rayons du soleil s'infiltraient à travers les rideaux, éclairant doucement le bureau où Daniel avait passé la majeure partie de la nuit. Ses yeux fatigués et rougis par l'effort de lecture trahissaient son manque de sommeil. Mais l'excitation d'une découverte potentielle avait remplacé la fatigue, une étincelle d'espoir dans ses yeux.

Il attrapa le morceau de feuille froissé sur lequel il avait griffonné des notes précieuses. Son écriture, généralement si soignée, était devenue hâtive et désordonnée, un témoignage de l'urgence de la situation.

Il se leva avec peine, les muscles criant leur mécontentement après la nuit passée dans la même position inconfortable. Chaque articulation semblait gronder à chaque mouvement, mais la découverte palpitante qu'il avait faite chassait la douleur et l'envahissait d'une énergie renouvelée. Sortant de sa chambre avec détermination, il se dirigea vers celle de Jack et Sam.

Arrivé devant la porte, il s'arrêta un instant, écoutant. Le silence était complet. Dormaient-ils encore ou étaient-ils déjà descendus au salon ? Son hésitation fut brève. Il frappa à la porte, d'abord doucement, puis encore une fois, de manière plus insistante. "Jack ? Sam ? Vous êtes là ? Je pense avoir trouvé quelque chose."

À l'intérieur de la chambre, le sommeil de Sam fut brisé par le son contre la porte. Elle était étendue sur le côté, blottie contre Jack, sa main droite reposant paisiblement sur son torse. La peau de Jack émettait une douce chaleur, son souffle était rythmé et apaisant. Sam déposa un baiser tendre sur son épaule, avant que le deuxième coup à la porte ne la fasse sursauter. Elle jeta un coup d'œil à sa montre, "Il est déjà 8 heures, nous avons oublié de mettre le réveil," murmura-t-elle en secouant doucement Jack.

Se dégageant lentement de l'étreinte de Jack, elle se glissa hors du lit avec une précaution mesurée. Elle fit un pas en direction de la porte avant de réaliser sa nudité. Son regard balaya la chambre, les vêtements jonchant le sol racontaient l'histoire silencieuse de leur passion de la veille. À la hâte, elle récupéra quelques affaires éparpillées et s'échappa dans la salle de bain.

Pendant ce temps, Jack, réveillé par l'appel persistant de son nom, lança un regard agacé en direction de la porte. Saisissant un coussin avec une irritation mordante, il le projeta à travers la pièce. Le missile doux s'écrasa contre la porte avant de retomber inoffensivement sur le sol. Dans un fantasme d'espoir futile, Jack avait brièvement envisagé que le coussin traverse miraculeusement la porte pour atterrir sur la tête de Daniel.

De l'autre côté, l’archéologue sursauta en entendant le bruit sourd. "Jack ? Sam ? Tout va bien ?"

Un grognement rauque répondit à sa question, suivi du bruit de quelqu'un qui se levait avec une hâte maladroite. La porte s'ouvrit brusquement, dévoilant un Jack à moitié habillé et mal réveillé.

"Qu'est-ce qui se passe, Da-niel ?" gronda-t-il, accentuant chaque syllabe du prénom de l'archéologue, comme pour lui reprocher son interruption matinale.

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Les yeux de Daniel se posèrent sur Jack puis balayèrent lentement l'intérieur de la chambre. Les draps froissés et les vêtements éparpillés étaient les vestiges d'une nuit passionnée. "Je... je vous dérange ?" murmura-t-il, embarrassé.

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Jack le fixa, une lutte interne évidente dans son regard : devait-il refermer brutalement la porte ou saisir le coussin à ses pieds pour tenter de l'assommer ? Finalement, il abandonna l'idée, "Vous avez une sale tête, mal dormi ?"

"Disons que je n’ai pas beaucoup dormi," répliqua Daniel, remettant en place ses lunettes dont les verres capturaient l'éclat de la lumière matinale. "Et vous ?"

Jack afficha un large sourire, "J’ai très très bien dormi, merci."

Ignorant l'allusion, Daniel modifia rapidement le cours de la conversation, "Je crois que j'ai trouvé quelque chose concernant les armes de..."

"Tout ça est sûrement très intéressant, Daniel," interrompit Jack, sa voix oscillant entre l'irritation et la courtoisie forcée, "mais laissez-moi le temps de me réveiller et de me préparer."

"Mais Jack, je..." commença Daniel.

Jack coupa la parole une nouvelle fois, "Ahhh, non, pas de 'mais'. Je vous rejoins au salon dans vingt minutes."

"Vingt vraies minutes ou comme d’habitude, vingt minutes qui veulent dire une heure ?!" répliqua Daniel avec une pointe d’agacement.

Jack esquissa un sourire en coin, tapota l'épaule de Daniel avant de refermer la porte, laissant l'archéologue seul dans le couloir, avec sa découverte.



Daniel et Teal’c attendaient avec impatience dans le salon, les yeux fixés sur l’escalier, assis sur les canapés moelleux. Le bruit des bottes claqua soudainement sur le sol, et Jack et Sam firent leur apparition.

Sam traversa la pièce comme une flèche, ses pas déterminés la menant droit à la cuisine. Elle revint portant deux verres remplis d'une boisson rafraîchissante, et en offrit un à Jack avant de s’installer à ses côtés.

L'excitation émanant de Daniel était presque palpable alors qu'il entamait un exposé passionné de sa théorie. "Je suis tombé sur une référence intéressante dans les ouvrages de Catherine," commença-t-il, brandissant un vieux livre ouvert comme une pièce à conviction. "Il est question de trois bracelets puissants ayant appartenu à Hadès, Poséidon et Zeus. Je suis convaincu qu'ils pourraient être les armes que nous cherchons."

Jack arqua un sourcil, stoppant Daniel avec un geste de la main. "Vous parlez du bracelet que Victor portait ?"

"Oui," acquiesça Daniel, son visage brillant d'anticipation, "je pense qu'il en existe deux autres. Leur utilisation conjointe pourrait être la redoutable arme mentionnée dans le livre d’Ivadoll."

"Daniel, le bracelet permettait seulement de se rendre sur Tartaros. Je ne vois pas en quoi ça peut être une arme," rétorqua Jack, son visage se fermant comme une porte blindée.

Teal'c intervint, "Victor n'a peut-être pas su exploiter tous les pouvoirs du bracelet."

Daniel pointa du doigt le Jaffa avec un enthousiasme enfantin, "Exactement, Teal'c ! Exactement !"

Sam prit la parole, son timbre clair et décidé se faisant l'expression de la raison, "Mais Daniel, le bracelet a été détruit."

"Oui, c'est vrai," concéda Daniel, "Mais il se pourrait que les deux autres bracelets soient suffisants pour nous donner un avantage contre les Titans."

Jack haussa les sourcils, sceptique. "Ok, supposons que vous ayez raison. Où devons-nous chercher ces bracelets ? Chez le brocanteur du coin ?"

"O’Neill, je ne me souviens pas d'avoir vu un tel commerce lors de notre excursion d'hier," répliqua Teal’c, son ton impassible tranchant avec l'ironie de la remarque.

Jack sourit en grimaçant légèrement en direction de Teal’c, son regard tentant de lui dire : 'je plaisantais'.

Victor fit alors son apparition, descendant les escaliers comme une ombre émergente, encore à moitié dans les bras de Morphée, son visage marqué par les rêves tumultueux de la nuit. Il se déplaça lentement jusqu’à la cuisine, ses mouvements languissants trahissant sa fatigue, et attrapa un grand verre d’eau avant de s’écrouler sur un des fauteuils du salon, semblant happé par son propre poids.

"Bien dormi ?" demanda Sam, un sourire en coin, ses yeux observant le jeune homme avec une affection maternelle.

Victor ne répondit pas et se contenta de boire, son visage reflétant la lumière tamisée de la pièce. Ses yeux bleus étaient des abîmes de fatigue, contenant des mystères que même les plus grands explorateurs de la galaxie hésiteraient à sonder.

Observant le comportement de l’adolescent, qui en cet instant, ressemblait en tout point à celui de Jack au réveil, Daniel ferma brièvement les yeux et un soupir d'exaspération lui échappa. Devoir gérer deux Jack O’Neill dès le matin ne l’enchantait pas vraiment.

Au même moment, la réalité sembla se tordre, et un faisceau lumineux apparut dans le salon, découpant l'espace avec une précision chirurgicale. Thor se matérialisa, son visage impassible faisant contraste avec l'éclat presque surnaturel de son apparition. Victor sursauta, son verre d'eau se renversa sur lui, accentuant sa mauvaise humeur matinale.

"Bonjour à tous, je vous informe que deux de nos vaisseaux sont en orbite autour d’Ivadoll." dit l’Asgard, sa voix résonnant comme un écho d'une autre dimension.

"Bonjour Thor, c'est parfait," répliqua Jack, sa main conduisant délicatement son verre à ses lèvres pour en prendre une gorgée.

"Y a-t-il des anomalies ou des indices inhabituels qui pourraient présager une attaque?" questionna l’Asgard, ses yeux impénétrables scrutant chacun des présents.

"Rien à signaler, tout est tranquille," répondit Teal’c, son ton était mesuré cachant les tourments de l'incertitude.

"Oui, on pourrait presque se demander si les visions de Kira ne sont pas totalement à l'opposé de ce qui doit se produire," ironisa Jack, sa voix teintée d'un sarcasme amusé.

Face à ce commentaire, Daniel haussa les sourcils, "Eh bien, Jack, quel serait l'avantage de pouvoir prévoir exactement le contraire de l'avenir ?", son regard semblait perdu dans les méandres de la logique.

"Je n'en ai aucune idée, Daniel, à vous de nous le dire," répliqua O’Neill, un sourire malicieux éclairant son visage.

"Je suis archéologue, pas voyant !" rétorqua Daniel, son ton trahissant une pointe d'irritation.

"C'est bien regrettable," commenta Jack, son sourire s'étirant encore plus.

Devant cela, Daniel préféra ne pas répondre mais afficha une légère moue démontrant son agacement.

Thor tendit alors une petite pierre blanche rectangulaire, bien polie. Ses yeux fixèrent chaque membre de l'équipe, "Voici un communicateur. Si vous remarquez quelque chose, contactez-moi."

O’Neill le prit, ses doigts effleurèrent la surface lisse, sentant presque les pulsations d'une technologie incompréhensible. L'Asgard disparut, comme une ombre qui s'évanouissait à la lumière du jour.

Le salon sombra de nouveau dans un silence solennel, Jack glissa le communicateur dans sa poche et ordonna, "Allons chercher ces fameux bracelets."

Victor prit la parole, "Et qu'est-ce que je fais, moi ?" ses yeux fouillèrent la pièce, cherchant une place dans cette mission.

Jack tourna son regard vers le jeune homme, "Va voir Kira et tente d’en savoir plus sur ces visions troublantes. Si nous devons faire face à une nouvelle menace, autant être prévenus."



Sur Othrys, le puissant Atlas trônait dans sa salle de commande, un sanctuaire de technologie avancée et de mysticisme antique. Les murs, tapissés d'écrans et de panneaux lumineux, scintillaient d'une lueur froide, tandis que des machines bourdonnaient.

Atlas avait des électrodes fixées sur son front, créant une union intime entre lui et les ordinateurs autour de lui. Ses yeux étaient fermés, ses traits tirés par la concentration. Il semblait plongé dans une transe, à la recherche de quelque chose qui échappait à la perception ordinaire. Les veines de son front se gonflaient, pulsant avec l'énergie brute qui circulait entre lui et les machines.

Après plusieurs minutes intenses, les écrans firent apparaître une planète, mystérieuse et lointaine. Il s'agissait d'Ivadoll. Un frisson parcourut la salle lorsque le cube de Kairos, l'objet de toutes les convoitises, se révéla à eux. Une vague de satisfaction émana d'Atlas, sa quête était sur le point d'aboutir.

Atlas ouvrit les yeux, la lumière de la découverte dans son regard. "Préparez mon armée," ordonna-t-il d'une voix grave et impérieuse à des Titans présents. "Nous partons pour Ivadoll récupérer le cube de Kairos."

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Cependant, ce sentiment de victoire fut taché par une autre révélation. Atlas perçut la présence de Victor sur la planète, une présence qu'il croyait éteinte. La stupeur se mêlait à la rage. "Victor est vivant ! C’est un impossibilité !" rugit-il, ses prunelles brillant d'une lueur ardente.

À ses côtés, Calypso tressaillit. Elle savait déjà que Victor était vivant, le collier qu'il portait toujours lui avait trahi sa présence. Elle posa une main à la fois tendre et déterminée sur le bras de son père. "Père, c'est un signe du destin, Victor doit survivre."

Atlas pivota pour fixer sa fille, "L'épée ne l'a pas tué, tu sais très bien ce que cela signifie. C'est sa vie ou la mienne."

"Père, j’étais proche de lui. Une fois qu’il sera à moi alors vous n’aurez plus à faire ce choix. Il sera un allier précieux. Imaginez nos futurs enfants, les gènes des Alterans mélangés à ceux des Titans. Nous serions invincibles." dit Calypso.

"Pour le moment, tu n'as pas été très efficace, ma chère fille. Ton Victor s'est dressé contre moi," rétorqua Atlas.

"Je n'ai pas eu assez de temps pour le faire basculer, mais je suis certaine d'y parvenir," affirma Calypso.

Atlas marqua une pause avant d’acquiescer, "Si tu penses y arriver alors très bien, je l’épargnerai mais Ivadoll doit être détruite."

Calypso sourit, un soulagement dans ses yeux, mais aussi une détermination nouvelle. Elle savait ce qu'elle devait faire.

Atlas se tourna, ses pensées déjà tournées vers la bataille à venir. Le cube, Victor, Ivadoll, tout cela n'était que des pièces dans un jeu plus vaste, un jeu dont lui seul connaissait les règles.

La porte de la salle de commande se referma derrière Calypso, laissant Atlas seul avec ses pensées. Les écrans continuaient de clignoter, reflétant une lueur malveillante sur les traits durs du Titan. Un frisson d'anticipation courait dans l'air, et l'écho des mots de Calypso résonnait encore dans son esprit.

Dans un coin sombre de la pièce, une silhouette se détacha de l'ombre. C'était Sisyphe, son regard acéré fixait Atlas, comme s'il cherchait à percer les pensées de son roi.

"Pardonnez-moi, mon seigneur," dit Sisyphe, "Je crains que ça ne soit pas une bonne idée d’unir cet Alteran à votre fille. Nous ne pouvons pas lui faire confiance."

Atlas tourna lentement la tête vers Sisyphe, un sourire froid se formant sur ses lèvres. "Crois-tu, Sisyphe, que je sois assez naïf pour imaginer une telle alliance ?" demanda-t-il, son ton moqueur.

Sisyphe s'inclina légèrement, un sourire satisfait sur son visage. "Je n'en ai jamais douté, mon seigneur."

Atlas se dirigea vers une grande fenêtre qui donnait sur l'étendue de Othrys. "Une fois que le cube de Kairos sera en ma possession, notre présent changera et les Alterans auront tous été anéantis. Victor aura alors disparu et ne sera plus qu’une lointaine préoccupation." dit-il, ses yeux fixés sur les machines autour de lui.

Sisyphe s'approcha, son regard suivant celui d'Atlas. "Mais si nous ne parvenons pas à récupérer le cube ou à le faire fonctionner, voulez-vous que je m’occupe personnellement de Victor ?"

Atlas se tourna vers lui, ses yeux brûlant d'une détermination féroce, "Une fois que nous serons sur Ivadoll, surveilles Calypso. Lorsque ma fille l'aura retrouvé, tu pourras alors le tuer si cela t’amuse."

Sisyphe s'inclina profondément, son esprit déjà en train de planifier l'exécution. "Avec plaisir, mon seigneur."

Sisyphe quitta la pièce, laissant Atlas seul avec les étoiles et ses ambitions. Le jeu complexe du pouvoir et de la trahison se déroulait sous ses yeux, chaque pièce se mettant en place.

La guerre était imminente, Atlas savait ce qu'il faisait. Il était un joueur dans un jeu impitoyable, et il n'y avait pas de place pour la faiblesse.



SG1 arpentaient les ruelles labyrinthiques de la cité d'Ivadoll depuis des heures. Les bâtiments modernes, bien que magnifiques avec leurs façades ornées de sculptures délicates, semblaient se moquer d'eux, gardant jalousement les secrets qu'ils étaient venus chercher. Les rues étaient un enchevêtrement de mystères et d'énigmes, et à chaque tournant, ils ne trouvaient que des impasses.

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La cité semblait s'étendre à l'infini. La chaleur était étouffante, le soleil de la planète tapant impitoyablement sur leurs épaules. La sueur perlait sur leurs fronts, les vêtements collaient à leurs corps fatigués.

Ils finirent par se retrouver à la limite de la ville, là où les pavés cèdent la place à la terre et aux herbes sauvages, et où la forêt verdoyante d'Ivadoll étend ses racines jusqu'à l'horizon. Une mer d'arbres aux feuilles chatoyantes s'étendait devant eux.

Jack s'arrêta brusquement, ses bras croisés, son visage marqué par l'exaspération. Il retira ses lunettes de soleil pour se frotter le front, la sueur glissant entre ses doigts. "Nous perdons notre temps," grogna-t-il, donnant un coup de pied dans un caillou à proximité. Le bruit résonna à travers le silence, un écho à son irritation. "On a parcouru cette foutue ville deux fois, et il n'y a aucune trace de ces maudits bracelets."

Daniel, dont les yeux brillaient toujours de cette étincelle de curiosité et d'optimisme, essaya de tempérer la situation. "Je suis persuadé qu’ils sont là, quelque part."

Jack se laissa tomber sur un rocher à proximité, ses bras s'étirant vers le ciel en un geste de désespoir, "Daniel, regardez autour de vous. Les bracelets peuvent être n’importe où."

Teal’c regardait en direction de la forêt qui se tenait devant eux "Ils sont peut-être dissimulés ailleurs."

Daniel s'approcha de la lisière de la forêt, absorbé par la sérénité du paysage. "Je pense qu’ils sont forcément pas loin de la ville," dit-il doucement, comme pour lui-même.

Jack ajusta la languette de sa botte, sa main gauche se posa sur le rocher sur lequel il était assis. Immédiatement, la pierre se mit à vibrer doucement, puis de plus en plus fort, comme si elle répondait à son toucher.

En un éclair, Jack se redressa, les yeux écarquillés d'étonnement et de suspicion. Il brandit son P90, son corps tout entier tendu comme un ressort. À ses côtés, Sam réagit avec la même rapidité, son arme prête. Teal'c pointa sa lance Jaffa dans la même direction.

Un craquement sourd ébranla la terre, suivi d'un sifflement aigu qui fendit l'air. Les yeux écarquillés, SG1 regarda trois colonnes se matérialiser, transperçant la roche, hautes et majestueuses. Elles s'élevaient à un mètre du sol, et au-dessus de deux d'entre elles, des bracelets scintillant à la lumière du soleil y reposaient.

Le visage de Daniel s'illumina, ses yeux pétillant d'émerveillement et de joie. "Je vous l'avais dit !" s'exclama-t-il.

Ils s'approchèrent prudemment des colonnes, comme hypnotisés par les artefacts ancestraux qui semblaient vibrer d'une énergie puissante et mystique. Les bracelets, aux formes raffinées et ornés de symboles indéchiffrables, émanèrent une aura d'un autre temps.

Daniel étendit la main avec solennité, indiquant une à une les colonnes majestueuses. "Ici," déclara-t-il, sa voix teintée d'une excitation contenue et vibrante, "se trouve le bracelet de Poséidon. Là, celui de Zeus."

Sam, captivée par la description de Daniel, suivit du regard le mouvement de sa main. Ses yeux furent inexorablement attirés par les bracelets eux-mêmes, des merveilles de l'antiquité scintillant avec une élégance envoûtante. Le premier bracelet, celui de Poséidon, était un chef-d'œuvre serti de pierres bleues étincelantes, rappelant les profondeurs mystérieuses de l'océan.

Le second, celui de Zeus, rayonnait d'une puissance céleste. Incrusté de gemmes blanches immaculées, il évoquait les éclairs du ciel. Les pierres brillaient d'une lumière presque surnaturelle, comme si elles étaient chargées d’énergie électrique.

"Il n'y a rien sur la dernière colonne," constata Teal'c. Ses yeux, habitués à déchiffrer les mystères des champs de bataille, scrutèrent la colonne vide, y cherchant un signe, une explication.

"C'est la colonne d'Hadès, celle du bracelet de Victor qui a été détruit," expliqua Daniel, son regard plongé dans les mystères des inscriptions, son esprit tourné vers les légendes antiques et les mythes qui les avaient façonnées.

Après un examen approfondi des colonnes, le cœur de Daniel palpitait d'excitation et d'anticipation. Avec une précaution quasi religieuse, il tendit la main pour attraper le bracelet de Poséidon. Mais un champ de force invisible se matérialisa soudainement et repoussa brutalement sa main avec un craquement aigu.

L'écho du son s'évanouit lentement, laissant une tension qui vibrait dans l'air. Daniel, le regard fixé sur sa main repoussée, semblait un peu secoué.

"Et maintenant ?" demanda Jack, une étincelle d'impatience dans ses yeux. Son visage était tendu, sa mâchoire serrée. "Comment récupère-t-on ces machins ?"

"Je ne suis pas sûr..." répliqua Daniel, ses yeux scrutant de nouveau les colonnes. Ses mains effleuraient la pierre, "Il doit y avoir un mécanisme à activer pour les libérer."

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Sam se joignit à lui, ses doigts experts et délicats glissant sur la surface des colonnes, sondant les moindres détails. Ses yeux s'attardèrent sur une série de glyphes discrets, presque cachés dans le motif complexe de la pierre.

Jack, la patience à bout, la frustration bouillonnant en lui comme un volcan prêt à éclater, se dirigea également vers les colonnes, déterminé à apporter sa contribution. En touchant la colonne de Zeus, celle-ci vibra légèrement sous sa main, et le champ de force autour du bracelet se mit à crépiter sans pour autant se dissiper.

"Qu’avez-vous fait ?" s'exclama Daniel, la surprise transperçant sa voix, ses yeux larges et fixés sur les colonnes vibrantes. Il sentait son cœur battre plus fort dans sa poitrine, la peur et l'excitation mêlées.

"Rien du tout, je l’ai simplement touchée," répondit Jack, tout aussi étonné, ses yeux froncés et la confusion miroitant dans son regard.

"Essayez encore O’Neill," incita Teal’c avec une voix calme et profonde. Il se tenait droit et impassible, ses yeux sombres scrutant la scène avec une concentration intense.

Jack s’exécuta, et les mêmes effets se reproduisirent. La pierre sembla chanter sous ses doigts, une mélodie ancienne et insaisissable. Intrigué, O’Neill essaya alors les deux autres colonnes, et les résultats furent similaires. Elles s’illuminèrent également mais sans pour autant se déverrouiller totalement.

"C'est étrange..." murmura Daniel, ses yeux étincelant de perplexité. "Avec vous, les colonnes réagissent mais elles restent verrouillées."

Le regard profond de Teal’c fixa les colonnes, son visage imperturbable et sculpté comme une statue antique, son corps tendu dans une pose de respect guerrier. "Peut-être que seul Victor peut libérer les bracelets."

"Pourtant elles s’activent au contact de Jack," remarqua Sam, elle tendit la main, frôlant la surface de la colonne.

Jack était impatient de résoudre l'énigme, ses doigts tapotaient nerveusement sur la crosse de son P90. "Je réessaye ?" s'enquit-il, son ton trahissant à la fois la frustration et la détermination.

Daniel était toujours concentré sur les écritures visibles sur la roche. Ses doigts traçaient les lignes de texte, son esprit plongé dans les profondeurs de la mythologie. "Non, attendez. Je pense que ces bracelets ne peuvent pas être utilisés par tous les porteurs des gènes des Anciens. Il est dit ici qu’ils sont réservés aux héritiers des Dieux."

Jack fronça les sourcils, l'incompréhension et l'exaspération marquant ses traits. "Ok, donc on laisse tomber."

"Pourquoi ?" demanda Daniel, en levant un regard interrogateur vers son ami.

"Je ne connais pas tout mon arbre généalogique, Daniel, mais je le saurais s'il y avait un Dieu dedans," rétorqua Jack, son ton frôlant l'irritation, sa posture trahissant un mélange de résignation et d'humour ironique.

"Il ne s’agit pas de Dieux à proprement parlé, Jack. Les ivadolliens appelaient comme ça les Anciens qui sont restés sur cette planète," corrigea Daniel.

"Oui, enfin, vous m’avez compris," répliqua Jack avec un geste de la main comme pour chasser l’idée.

Perdu dans ses réflexions, Daniel se mit à verbaliser ses pensées. "Victor a activé le bracelet d'Hadès. Hadès, Poséidon et Zeus étaient frères. Les trois colonnes ont réagi à son toucher." Il passa une main anxieuse dans ses cheveux, son regard rivé sur un point invisible, l'étincelle de la compréhension dansant dans ses yeux. "Il se peut que les deux autres bracelets soient associés aux frères, ou peut-être... sœurs de Victor."

"Quoi ?!" s'écrièrent simultanément Jack et Sam, leurs visages se décolorant, leurs yeux ronds comme des soucoupes exprimant une totale stupéfaction.

"Je dis que..." commença Daniel.

Jack le coupa net, "Daniel, j’ai très bien compris ce que vous venez de dire, mais je vous rappelle qu’il n’a ni frère ni sœur."

O’Neill lança un coup d'œil furtif à Sam, encore sous le choc des déductions de l'archéologue, son corps tendu par la surprise.

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"Pas encore," rétorqua Daniel, ses yeux toujours fixés sur les écritures, sa voix teintée d'une certaine assurance.

"Pas encore quoi ?!" s'écria Jack, le visage crispé par une irritation croissante, son ton de voix devenant tendu.

"Il n'en a pas encore," réaffirma Daniel, son regard accrochant celui de Jack avec une intensité déstabilisante.

Jack, dans un geste de frustration, leva les yeux au ciel. La tension était palpable, une énergie électrique saturant l'air.

"Peut-être que Sam est enceinte," suggéra Daniel, laissant délibérément traîner sa main dans la direction de Carter.

Sam manqua de s'étouffer, "Je ne suis pas enceinte, Daniel !" Ses mots tranchaient l'air, acérés, son corps tremblant sous l'impact de l'insinuation.

"Vous en êtes sûre ?" insista Daniel, sa voix douce, mais intraitable.

Jack éclata, ses joues rougissant d'une colère mêlée d'embarras, "Ça suffit, Daniel, vous dites n'importe quoi !"

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Daniel bondit sur ses pieds, un éclat de défi brûlant dans son regard, "En quoi je dis n'importe quoi ?! Dites-moi que ce n'est pas possible !"

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"Nous prenons nos précautions !" La voix de Sam était tranchante, son regard fixé sur Daniel, mais son visage trahissait une crainte grandissante, ses yeux remplis d'un doute naissant.

"Les mêmes précautions que celles prises pour Victor ? " rétorqua Daniel, son regard faisant un va-et-vient entre ses deux amis.

Jack et Sam furent pris de court, leurs mots s'effilochant dans l'air, la possibilité que cela puisse être une possibilité les terroriser.

"Donc quoi ? Sam et moi devons avoir d'autres enfants pour que ces armes fonctionnent ? Les Titans auront eu le temps de conquérir l'univers tout entier d'ici là !" Les mots de Jack résonnèrent avec une angoisse palpable dans sa voix.

"Oui, en effet, c'est un problème," admit Daniel.

"Ah vous croyez ?!" répliqua Jack.

Daniel leva les mains en signe d'apaisement, ses yeux fixés sur Jack, "Ce n'est qu'une simple théorie."

"Alors trouvez-en une autre, Daniel !" gronda Jack, son visage contorsionné par l'inquiétude et la frustration. Il se déplaça nerveusement vers les colonnes pour tenter de trouver une solution.

Daniel allait lui répondre quand le son de pas précipités brisa leur discussion. Ayden et Victor apparurent à la lisière des arbres, les visages pâles, marqués par l'épuisement et la tension. Leurs yeux écarquillés trahissaient une confusion profonde.

Victor plia les genoux, posant ses mains dessus, cherchant à reprendre son souffle. "Nous avons été chez Kira, mais elle n'était pas là. Nous avons fouillé chaque recoin, mais aucune trace d'elle."

Ayden prit la parole, ses mots sortant à la hâte, "Personne ne l’a vue."

Un silence tendu s'installa alors, seulement perturbé par le doux chuchotement de la forêt environnante. Daniel, cependant, paraissait ailleurs, son regard fixé sur les mystiques colonnes et les bracelets encerclés par des champs de force. Une idée prenait forme dans son esprit, et il se tourna vers les deux adolescents. "C'est une chance que vous soyez là, vous pourriez peut-être nous aider," suggéra-t-il, une pointe d'hésitation dans la voix. "Il faudrait que vous essayez d’activer ces colonnes."

Jack se tourna brusquement vers Daniel, "Pas question. Laissez les gamins en dehors de ça," ordonna-t-il.

"Jack, vous plaisantez !? Vous venez de me dire d’envisager d’autres solutions !" riposta Daniel, ses mains volant en l'air pour accentuer ses mots, son expression mélangeant l'exaspération et la confusion.

Pendant que Jack et Daniel se lançaient dans une querelle tendue, Victor et Ayden échangèrent un regard curieux, l'intrigue et l'aventure pétillant dans leurs yeux. Sans un mot, ils se mirent en mouvement, s'approchant des colonnes avec prudence. Victor se dirigea vers celle de Zeus, Ayden vers celle de Poséidon, leurs mains s'étirant vers la pierre antique.

Sam et Teal'c, leur attention éveillée par le mouvement, remarquèrent avec une alarme tardive ce que Victor et Ayden étaient sur le point de faire. Mais les mots moururent sur leurs lèvres, les adolescents avaient déjà posé leurs mains sur les colonnes.

"Victor, Ayden, faites attention!" rugit Teal'c, sa voix profonde mêlant autorité et préoccupation.

À ces mots, Jack et Daniel arrêtèrent leur discussion animée, leurs têtes se tournant comme une seule pour regarder le duo.

Leurs inquiétudes se révélèrent inutiles, aucune réaction ne se produisit. Pas même un scintillement de la roche, pas un souffle d'énergie. Ils échangèrent alors leurs places, l'espoir encore vivant dans leurs yeux, mais toujours rien.

L'atmosphère se tendit, le silence pesant s'installa, chacun retenant son souffle, la déception se mêlant à la frustration.

Finalement, Victor, son regard déterminé, se dirigea vers la dernière colonne, celle qui ne possédait plus de bracelet. Lorsqu’il la toucha, la colonne s'illumina entièrement et resta ainsi, rayonnant d'une lueur surnaturelle.

Daniel fit un petit bond de satisfaction, un sourire triomphant illumina son visage. Il pointa du doigt Victor, "Ah, je vous l’avais dit que…"

"Plus un mot, Daniel ! Plus un mot !" gronda Jack, l’index sur sa bouche, le visage tordu par une frustration et une anticipation incontrôlables. Jack savait très bien ce que Daniel s’apprêtait à dire et il ne voulait surtout pas l’entendre.

Tandis que la tension retombait légèrement, Ayden sentit quelque chose tirer son regard vers l'horizon. Dans le lointain, un éclat mystérieux scintillait parmi un amas de rochers, et une attraction inexplicable l'attirait. Sans même en prendre conscience, il se détacha du groupe, ses pas guidés par cette lueur ensorcelante.

Lorsqu'il atteignit les rochers, il découvrit une pierre étrange, cachée dans l'ombre, émettant une lumière douce et surnaturelle. Elle semblait l'appeler, une mélodie silencieuse qui résonnait dans son cœur. Comme envoûté, il étendit sa main, et au moment où il toucha la pierre, une lueur intense s'en échappa, révélant des inscriptions mystérieuses qui dansaient comme une langue oubliée. Un sifflement aigu retentit, et soudainement, un artefact orné d'or et de pierres précieuses surgit, flottant au-dessus de la roche.

"Qu'est-ce que c'est ?" s'exclama Ayden, les yeux écarquillés, sa voix pleine d'émerveillement et d'incrédulité. Il ne pouvait détourner son regard de cet objet étincelant.

"Cela ressemble à un sceptre," répondit Daniel, sa voix teintée d'un mélange de fascination et de respect. Ses yeux étaient fixés sur les gravures, ses mains tremblant à peine alors qu'il se penchait pour étudier les inscriptions. Il put y lire, "Le protecteur des Dieux."

"Vous pensez qu’il peut s’agir d’une arme ?" demanda Sam, son regard trahissait une curiosité insatiable.

"Je ne sais pas," répondit Daniel, toujours perplexe, mais ses yeux brillaient d'une flamme ardente de découverte. Il continua à scruter les inscriptions, chaque ligne, chaque symbole.

Un silence éloquent s'installa, chacun réfléchissant aux implications de cette découverte. Ayden se sentit irrésistiblement attiré par le sceptre, un lien inexplicable se forgeant entre lui et l'objet.

Alors qu'il s'approchait, une main tendue vers l’objet, le sceptre s'illumina doucement, mais son geste fut interrompu par des hurlements lointains. Tous se tournèrent, Kira arrivait vers eux en courant, criant à pleins poumons.

"Les Titans ! Les Titans nous attaquent !" haleta-t-elle, son visage blême de terreur.

"Tu as eu une autre vision ?" demanda Sam, inquiète.

"Non ! Les Titans sont là ! Je les ai vus arriver par la Porte des Étoiles ! Ils nous attaquent !" dit Kira, totalement paniquée.

Au moment où les derniers mots quittèrent ses lèvres, des bruits d'explosion retentirent au loin. De la fumée apparut au niveau des habitations, s'élevant dans le ciel comme un sinistre présage.

Jack sortit le communicateur Asgard de sa poche et l'activa, "Thor ! Les Titans attaquent. Il faudra revoir votre sécurité concernant la Porte d'Ivadoll car visiblement, ils n'ont pas eu de mal à la traverser !"

"Je suis au courant, O'Neill. Nous sommes actuellement attaqués par l'un de leurs vaisseaux," répondit l'Asgard, la voix de Thor tranchante et inquiétante.

La communication se coupa brusquement, laissant un silence glacial. Jack ne parvint plus à le joindre.

L'effroi se peignit sur le visage de Victo. Pris de panique, il se lança dans une course effrénée vers sa maison, cherchant à retrouver de ses parents. Jack jura, et dans une décision rapide, ordonna à Daniel et Sam de rester auprès d'Ayden et Kira pour tenter d'activer le sceptre.

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Puis, avec une détermination sans faille, il s'élança à la poursuite de Victor, Teal’c à ses côtés, leurs foulées retentissant dans l'urgence de la situation.

Victor s’était engouffré au cœur de la ville, ses pieds battant le pavé avec une urgence frénétique. Les tirs des Titans se faisaient de plus en plus entendre, des éclats de lumière verdâtre illuminant l'horizon alors que leurs armes déchargeaient une puissance dévastatrice. Ils détruisaient tout sur leur passage, réduisant les bâtiments en gravats et les rues en chaos. Les cris des habitants retentissaient dans toute la ville, une cacophonie de terreur et de désespoir.

Jack et Teal'c, les muscles tendus et les sens en alerte, eurent beaucoup de mal à suivre Victor. Une attaque des Titans leur barra soudainement le chemin. Un éclat lumineux frappa une tour proche, l'édifice tremblant avant de s'effondrer dans un rugissement de pierre et de métal. Ils durent se jeter de côté, le souffle de l'explosion les projetant au sol. Des débris volèrent tout autour d'eux, et la poussière se leva en un nuage suffocant.

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Teal'c se releva le premier, aidant Jack à se mettre sur pieds. "O’Neill, je ne le vois plus," dit-il, sa voix grave.

"A mon avis, il retourne chez lui," répondit Jack, ses yeux balayant les rues dévastées.

Ils reprirent leur course, esquivant les obstacles et se frayant un chemin à travers la ville en ruine. Le bruit assourdissant des explosions et des cris était omniprésent, un rappel constant de la menace qui pesait sur eux.

Pendant ce temps, Victor continuait à courir sans relâche, ses pieds martelant le pavé, chaque battement de son cœur un écho de la peur qui lui rongeait l'âme. Ses pensées étaient tournées vers ses parents, tourmenté par la crainte qu'ils aient été pris dans l'attaque des Titans. Il priait pour qu'ils aient pu échapper à la destruction, ses poumons brûlant, ses muscles hurlant de douleur alors qu'il courait à travers les rues familières, désormais défigurées par la violence.

Le monde autour de lui était devenu un chaos de cendres et de feu, les cris et les explosions formant une cacophonie infernale. Victor s’arrêta dans une ruelle à l’abri des tirs pour reprendre son souffle, ses poumons haletants après la course effrénée, sa tête tournant sous l'effet de l'adrénaline.

C'est alors qu'une main sortie de nulle part l’attrapa par le col et le tira un peu plus à l’intérieur de la ruelle. Victor tenta de se débattre, ses yeux écarquillés par la surprise, l'instinct de survie prenant le dessus. Mais il réalisa rapidement que cette main appartenait à quelqu’un qu’il connaissait bien. Calypso se tenait devant lui, son visage inquiet, mais ses yeux déterminés, une force tranquille dans sa posture.

"Que fais-tu ici ?!" cria Victor, la rage et la confusion déformant son visage. Il l’attrapa par le cou et la plaqua contre un mur, ses doigts serrant sa gorge. "Comment m’as-tu trouvé ?!"

Calypso tenta de le calmer, ses mains sur ses poignets, son regard suppliant, "Grâce à mon collier… Tu le portes toujours. Je suis venue pour toi," dit-elle, sa voix douce mais ferme, ses yeux fixés dans les siens.

Les doigts de Victor resserrèrent un peu plus le cou de Calypso, la tension dans son corps était palpable. "Pour moi ?! Vous êtes en train de tout détruire !"

Calypso, bien que prise dans son étau, ne fléchit pas, sa détermination insufflant une force à ses paroles. "Je ne suis pas d’accord avec les agissements de mon père. Si je suis venue ici, c’est pour te sauver," articula-t-elle, chaque mot pesé et chargé d'urgence.

Victor relâcha un peu sa prise, ses yeux fouillant les siens, cherchant la vérité. "Me sauver de quoi ?!" cria-t-il, son visage à quelques centimètres du sien, son souffle chaud sur sa peau, la douleur dans ses yeux reflétant un abîme de trahison et de désespoir.

"De mon père, il veut ta mort. Rejoins-nous, il t’épargnera et nous régnerons ensemble sur l’univers," murmura Calypso. Elle lui toucha la joue avec douceur, sa main froide et délicate contrastant avec la chaleur de sa peau. Elle approcha ses lèvres des siennes, les mots susurrés comme une mélodie ensorcelante, et le jeune homme ne bougea pas. Une vapeur légèrement bleutée sortit du souffle de Calypso pour aller s’engouffrer dans la bouche de Victor.

L'effet fut immédiat et déroutant. Victor sentit une sensation étrange l’envahir, une sensation qu’il avait déjà ressenti auparavant, comme si un voile s'était déposé sur son esprit. Son regard était plongé dans celui de Calypso, il ne pensait plus qu’à elle, son visage, son parfum, la douceur de sa peau. Il la relâcha complètement, ses bras tombèrent le long de son corps, sa résistance s'évanouissant comme une brume matinale. Calypso lui sourit et l’embrassa, un baiser long et enivrant, et Victor ne s’y opposa pas.

C’est alors que Sisyphe sortit de l’ombre, sa silhouette sinistre dessinant une menace imminente. Il poussa brutalement Calypso et se rua sur Victor, lui portant un coup violent dans le thorax. Victor se tordit de douleur, la force du choc le faisant sortir de sa torpeur, le ramenant brusquement à la réalité.

Un combat éclata, Sisyphe, agité par une fureur féroce, frappait avec une vigueur brutale, ses poings volant dans toutes les directions. Mais Victor, bien qu'étourdi, n'était pas sans défense. Il était entraîné au combat, ses muscles réagissant instinctivement, esquivant habilement et contre-attaquant avec une précision acérée.

Les coups pleuvaient dans un fracas chaotique, les sons des impacts résonnant comme un tambour de guerre. Sisyphe et Victor s'affrontaient avec une ferveur qui dépassait l'entendement. Un crochet lancé par Sisyphe fut esquivé et Victor riposta d'un coup de genou qui trouva sa cible dans le ventre de son adversaire. La douleur, bien qu'aiguë, était reléguée au second plan, noyée sous l'adrénaline et la détermination.

Calypso regardait, terrifiée, alors que les deux combattants se ruaient l'un sur l'autre, "Sysiphe ! Arrête !"

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Sisyphe ne l’écoutait pas. Ses yeux, étincelants de rage, fixaient Victor, et il réussit finalement à l'attraper par le bras, le projetant contre le mur avec une force brutale. Victor grimaça, mais se releva presque instantanément, une lueur de défi dans son regard.

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Le combat reprit de plus belle, les deux guerriers puisèrent dans leurs réserves. Victor semblait avoir l'avantage, sa détermination de protéger ses proches et son monde lui conférant une vigueur surnaturelle.

Sisyphe, quant à lui, commença à montrer des signes de faiblesse. Ses coups étaient moins précis, sa respiration devenait plus laborieuse, et Victor le vit et en profita.

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Avec une rapidité éclair, il lança un coup de pied dans le genou de Sisyphe, le faisant vaciller. Un cri de douleur s'échappa des lèvres de ce dernier, et Victor enchaîna avec un coup de poing puissant à la tempe.

Sisyphe s'effondra, son corps inerte s'étendant sur le sol de la ruelle.

Victor se tenait au-dessus de lui, haletant, la réalité de la douleur et de la fatigue le frappant soudainement. Ses yeux rencontrèrent ceux de Calypso, écarquillés et perdus. Sans un mot, sans une once de remords, Victor se retourna et s'élança hors de la ruelle, laissant la jeune femme derrière lui.

Calypso, un tumulte de rage et de confusion dans ses yeux, se pencha vers son ami vaincu. "Je l'avais !" cria-t-elle, son visage tordu par la colère. "Tu n'es qu'un sombre crétin !"

Les pensées de Victor étaient tournées vers sa maison, vers ses parents. Il espérait qu'ils étaient en sécurité, que les Titans ne les avaient pas trouvés. Chaque seconde comptait.

Il courut à travers les rues en ruines de la ville, esquivant les décombres, les cris de panique et de douleur résonnant dans l'air. Les explosions lointaines faisaient trembler le sol, et la fumée noire obscurcissait le ciel.

Il n'arrêtait pas de courir, la peur et l'espoir le propulsant en avant. Il devait les trouver. Il devait s'assurer qu'ils étaient en sécurité.

Enfin, il arriva à sa maison, son cœur battant à tout rompre. La porte était entrouverte, aucuns signes de lutte n’étaient apparents. Il s'arrêta un instant, rassemblant son courage, puis entra, prêt à faire face à ce qui l'attendait à l'intérieur.

Le vent venait de prendre une tournure glacée, sifflant à travers les fissures de la porte ouverte. La maison était silencieuse et froide. Victor ressentit un sentiment de malaise grandissant alors qu'il appela, sa voix tremblante d'inquiétude, "Père ! Mère ! Vous êtes là ?"

Le cœur de Victor manqua un battement alors qu'il découvrait une scène horrifiante dans la cuisine. Sa mère, Hilda, gisait sur le sol, les yeux vitreux et sans vie, un filet de sang s'échappant de sa bouche.

"Non !" hurla Victor, sa voix brisée par la douleur.

Il se précipita vers elle, tombant à genoux à ses côtés, ses mains tremblantes effleurant son visage froid. Son esprit refusait de comprendre, refusait d'accepter la réalité glacée qui le frappait de plein fouet.

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Des larmes coulèrent sur ses joues, chaque goutte un symbole de la douleur qui le déchirait. Il la prit dans ses bras, la berçant doucement, comme si ce simple geste pouvait la ramener à la vie.

"Je suis désolé, mère," sanglota-t-il, son visage enfoui dans ses cheveux. "Tout est de ma faute… Je suis tellement désolé."

A suivre...

Ce chapitre devait être l'avant dernier, le chapitre 10 devait terminer l'histoire que j'avais imaginée. Mais après réflexion, j'ai envisagé une suite qui serait un autre ensemble de chapitres. Je ne suis pas encore sûre de tout, je n'ai pas encore pris le temps de faire tous les plans de cette continuité.
Du coup, on va dire que le chapitre 10 finira le tome 1 de l'histoire... Sauf si vous me dites que l'histoire est bien en l'état et qu'il n'y a pas besoin d'un tome 2 lol
:sweat:
Ananta
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Re: SG1 - L'Héritier

Message non lu par Ananta »

Salut :)

Chapitre 9 lu!

On en découvre un peu plus sur la technologie des Anciens mais également le plan d'Atlas qui veut se venger d'eux.

Calypso est belle et bien une manipulatrice, je l'avais vu venir mais au moins c'est claire et nette. Dommage que son sortilège n'est pas fonctionné à cause de Sisyphe qui a tout foiré.

En l'état la fin de ce chapitre pousse à lire un dixième chapitre pour boucler l'action (l'attaque des Titans) et pourquoi pas terminer sur un cliffhanger qui lancerait un possible Tome 2.

À toi de voir ce qui te corresponds le mieux. Bonne chance pour la suite :)
Vikiell
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Re: SG1 - L'Héritier

Message non lu par Vikiell »

Initialement l’histoire se termine avec ce chapitre 10 mais je ne sais pas si vous allez aimer...lol
J’attends vos remarques, vos impressions. Dites-moi si vous voulez que je la continue ou si vous la trouvez bien comme ça ? :)


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Chapitre 10 : Le Choix

La lueur qui filtrait à travers les rideaux éclairait faiblement les yeux de Victor, marqués par une douleur profonde. Chaque trait de son visage témoignait de l'abîme dans lequel il était plongé. Sa poigne, désespérée, entourait le corps sans vie d’Hilda comme s'il voulait, par la force de son amour, la ramener parmi les vivants.

Des pas, d'abord lointains puis plus nets, se firent entendre. Une main se posa délicatement sur son épaule, l'arrachant doucement à sa torpeur. Il leva les yeux et rencontra ceux du Professeur Charon. Les mots de l’homme, chargés d'émotion, effleurèrent ses oreilles, "Je partage ta peine."

Mais Victor, ancré dans sa douleur, ne formula aucune réponse. Il resserra simplement son étreinte autour d'Hilda, espérant qu'ainsi il pourrait retenir le moindre souffle, le moindre battement qui aurait subsisté.

Charon, scrutant les profondeurs des yeux de Victor, chercha une lueur, un signe. "Atlas est arrivé avant nous," confessa-t-il, sa voix basse amplifiant la gravité des faits, "Il a commis cet effroyable crime."

Alors que Victor semblait enveloppé dans un voile d'insensibilité, Charon insista, "Prends ceci." D'un geste théâtral, il dévoila la lame brillante d'Atlas. Avant que Victor n'ait le temps de comprendre, Charon s’entailla la paume de la main, dévoilant à Victor l'importance de cette arme. "Tu vois, je ne suis pas blessé. Cette lame ne peut pas faire de mal, sauf à Atlas... et à toi. Un seul coup peut vous être fatal. Tu ferais bien de la garder avec toi."

Victor, hésitant mais conscient du pouvoir de l'objet, prit la lame, ses doigts tremblant légèrement au contact du métal froid. Les mots du professeur, lourds et empreints de vérité, avaient troué son mur de chagrin.

Sans perdre un instant, Charon fouilla dans ses poches pour en sortir le cube de Kairos. "Rends-le à Ayden", suggéra-t-il en le tendant à Victor, "Je n’ai pas réussi à le faire fonctionner."

L’adolescent rangea soigneusement la lame, sentant sa froideur à travers le tissu de sa veste. Puis, ses doigts effleurèrent la chaîne délicate du cube. Il le souleva, captivé par sa structure complexe.

L'atmosphère était lourde de tension et d'anticipation. Les ombres jouaient sur les murs de la pièce, avant d'être brutalement chassées par les bruits de bottes martelant le sol. Jack et Teal'c surgirent, leurs tenues en lambeaux et leurs visages marqués par les épreuves et les affrontements.

À la vue de Charon, debout près de Victor et du corps sans vie d'Hilda, Jack brandit son P90, les yeux étincelant de suspicion et de colère. "Charon !" s'exclama-t-il d'une voix rauque, les yeux plongés dans les siens, cherchant une réponse à cette scène de désolation, "Qu'est-ce que vous faites là ?! Éloignez-vous immédiatement !"

Serein mais conscient de la tension électrique qui s'était abattue, le professeur leva les mains en un geste apaisant, "J'aurais voulu être ici plus tôt. Je suis désolé, Jack." La tristesse perçait dans sa voix, mais il maintenait un calme délibéré, cherchant à désamorcer une situation qui menaçait d'exploser.

Victor semblait hypnotisé par le cube suspendu à la chaîne. Comme en réponse à sa détresse, l'objet commença à réagir. D'abord une faible lueur, timide et hésitante, puis l'éclat grandit, gagnant en intensité jusqu'à envahir toute la pièce d'une lumière blanche et éblouissante.

Jack, immobile, laissa son P90 pendre lourdement à ses côtés, sa respiration s'accéléra. Ses yeux trahissaient une inquiétude paternelle. "Victor..." murmura-t-il, sa voix éraillée par l'angoisse, "s’il te plaît, pose ce cube par terre." Chaque mot était pesé, chaque syllabe imprégnée d'un désir désespéré de parvenir à l'adolescent.

Charon, en retrait, observait la situation avec une attention méticuleuse. Son regard se fixait sur Victor, cherchant à décrypter ses intentions à travers chaque mouvement, comme un stratège anticipant les coups de son adversaire.

Avec une prudence calculée, Jack diminua la distance entre lui et Victor, sentant la pression ambiante augmenter à chaque pas. Ses lèvres s'entrouvrirent à nouveau, la voix ébranlée par l'urgence, "Victor, écoute-moi, repose ce cube."

Le regard de Victor, captivé par l’artefact, dériva enfin vers Hilda, le rappelant à la dure réalité de leur situation. Les souvenirs submergèrent le jeune homme, déclenchant une émotion brute et profonde. En relevant ses yeux humides, il croisa le regard désespéré de Jack. "Je suis désolé... Papa," murmura-t-il, utilisant pour la première fois ce terme révélant une charge émotionnelle immense.

Le cœur de Jack se figea. Ce mot, "Papa", s'enroula autour de lui comme une caresse poignante. Mais alors qu'il cherchait encore les mots pour répondre, le regard déterminé de Victor se posa sur le cube. D'une main assurée, il s'en empara, défiant l'impérieux avertissement de Jack. Et avant que ce dernier ne puisse articuler une protestation, une éruption d'énergie jaillit, enveloppant Victor, le submergeant dans un éclat aveuglant.

La pièce retrouva un silence mortel, ponctué seulement par le bourdonnement résiduel de l'énergie dissipée. Victor avait disparu, ne laissant derrière lui que le chaos d'une pièce meurtrie.

Le visage de Jack était marqué par l'abîme de l'incompréhension. Il sentit le froid du sol contre ses genoux, les éraflant avec une brutalité qui contrastait avec le tumulte émotionnel qui le submergeait. Sa respiration était rapide, et ses yeux cherchaient désespérément une explication.

D'un geste lent mais empreint d'une bienveillance sans faille, Teal’c posa sa main, vaste et rassurante, sur l'épaule de Jack. Un pilier silencieux face à l'orage dévastateur qui menaçait de submerger l'homme à ses côtés.

Quant à Charon, un sourire en demi-teinte, à peine esquissé mais lourd d'intentions, vint effleurer ses lèvres. Son regard se posa sur l'espace désormais vacant, autrefois occupé par Victor. Dans la profondeur de ses prunelles, pouvait-on discerner un soupçon de satisfaction ?

A l'écart, Calypso avait observé la scène à travers le prisme flouté de la vitre. Son pouls frappait ses tempes en un rythme frénétique, son regard fixé sur l'absence criante de Victor. Elle détourna son regard, ses paupières se fermant avec force. Elle plongea dans sa concentration, cherchant la présence de Victor quelque part, au-delà de l'espace et du temps.

D'un mouvement rapide et puissant, Jack bondit sur Charon, bousculant violemment le mobilier au passage. Il dégaina son arme en un éclair, sa rage éclipsant toute pensée rationnelle. Prenant Charon par surprise, il le plaqua violemment au sol, ses doigts enserrant fermement le col de sa chemise.

L'acier froid du canon vint se plaquer contre la tempe moite du professeur. "Qu'avez-vous fait ?!" Les mots jaillirent de sa bouche comme des balles. "Où est-il allé ?!"

Les yeux du professeur brillèrent d'une lueur d'étonnement et de résistance, "Comment voulez-vous que je le sache ?" Sa voix, bien que stable, trahissait une certaine nervosité.

"Il n'avait pas le cube, vous lui avez donné !" rugit Jack, la fureur lui déformant les traits. "Je veux savoir pourquoi ?!"

"Pour qu'il le remette à Ayden !" cracha Charon tout en se débattant. "Jamais je n'aurais imaginé que Victor parvienne à l'activer."

Les yeux de Jack étincelaient dangereusement, ses doigts crispés sur la gâchette, prêt à tirer. "Je ne vous crois pas !"

Soudain, le son tonitruant des tirs des Titans retentit, semblant envelopper la maison. La terre trembla, faisant chuter des objets, et une explosion assourdissante fit vibrer l'air, signalant l'impact d'un tir à proximité. De la poussière tomba du plafond, s'éparpillant autour d'eux.

Teal'c, son visage marqué d'une détermination calme, se précipita vers Jack, l'arrachant presque de sa position dominante sur Charon. "O'Neill, nous devons partir !"

Les yeux de Jack se posèrent un instant sur le professeur, promettant un règlement de compte, avant de suivre le Jaffa, prêt à affronter le chaos extérieur.



Ayden se tenait fermement aux côtés de Daniel, Sam et Kira. Le sceptre se tenait toujours devant lui. Sans un mot, il s'en approcha, ses doigts frôlèrent sa surface, attirés par une énergie ancienne et pulsante, presque magnétique. À son contact, le sceptre s'éveilla, se gorgeant d'une luminescence sauvage, aussi imprévisible que le feu.

C'était une énergie presque vivante, cherchant à s'évader, à se libérer de ses entraves. Comme hypnotisé par la puissance brute de l'objet, Ayden enroula fermement ses doigts autour de son manche. Brandissant le sceptre tel un phare, des faisceaux lumineux, ressemblant à des dards de feu, jaillirent. Ils transpercèrent le ciel, déchirant l'atmosphère, avant de s'élancer dans le vide spatial. Là, avec une précision mortelle, ils frappèrent le vaisseau des Titans. Une explosion grandiose se produisit, un feu d'artifice de flammes et de débris, libérant les vaisseaux Asgards du danger imminent.

Mais la sérénité fut de courte durée. Un grondement profond se fit entendre, annonçant l'arrivée de Titans. Une demi-douzaine de monstres, colossaux et implacables, avançaient vers eux, faisant vibrer la terre sous leurs pas lourds, incarnant la désolation.

Avec détermination, Ayden brandit à nouveau le sceptre face à la menace. La gemme incrustée à son sommet s'illumina, rivalisant avec le soleil, avant d'émettre un rayon ardent. En un clin d'œil, il frappa, touchant les Titans en plein cœur. Ils s'effondrèrent, un par un, victimes de la furie déchaînée de cet artefact ancestral.



Le vertige s'empara de Victor alors que le vortex lumineux de la transition temporelle l'entraînait vers l'inconnu. Des flashs éblouissants passèrent devant ses yeux, chaque éclat apportant un souvenir ou une vision fragmentée. Enfin, tout s'éteignit, laissant place à une lourde obscurité. Victor cligna des yeux plusieurs fois, essayant d'ajuster sa vue. Ses poumons aspiraient l'air, chaque inspiration était un rappel du voyage tumultueux qu'il venait de traverser. Ses muscles le tiraillaient, ses jambes flageolaient sous lui.

Il se tenait au cœur d'un abîme rocheux, enveloppé par un voile bleuté presque spectral. Le relief rugueux et sombre des parois s'étirait à l'infini, offrant une toile contrastée avec l'atmosphère presque irréelle qui l'entourait. Une sensation d'inquiétante familiarité le saisit, il était dans la grotte d'Atlas.

Soudain, une voix profonde, à la fois sépulcrale et séduisante, fit vibrer les parois, "Ivadoll ? Je ne connais pas cette planète. Seul un Alteran peut me sortir de cette prison, tu ne peux rien faire pour moi."

Se retournant, il découvrit Atlas. Le Titan était une merveille de grandeur et de majesté, mais ses yeux reflétaient une douleur ancienne. Les chaînes mystiques l'entravaient, comme des serpents enroulés autour d'un dieu.

Victor sentit le cube de Kairos peser dans sa main. Ce n'était pas une illusion. C'était réel. Il revivait le moment qu'il avait tant souhaité changer. Sans réfléchir, il suspendit le cube autour de son cou.

La voix d'Atlas vibra, à nouveau, d'une impatience glaciale. " Alors Victor, qu’attends-tu pour me libérer ?"

D'une agilité inattendue, Victor profita de la contrainte d'Atlas pour s'élancer. Les chaînes autour du Titan grondèrent et s'agitèrent comme des serpents en furie, cherchant à protéger ce qu'elles enserraient. "Je ne suis pas ici pour te libérer," cracha Victor, sa voix éraillée par l'intensité de ses émotions, "mais pour te tuer !"

D'un geste précis et féroce, il extirpa la lame de sa poche, qui capta la lumière tamisée de la grotte, et en une fraction de seconde, elle fut enfoncée profondément dans le cœur d'Atlas.

Un hurlement puissant emplit les confins de la caverne, réverbérant la douleur et la surprise. Atlas, frappé au cœur, chancela puis s'écroula. Victor retira la lame avec précaution, le sang du Titan brillait d'une lueur étrange.

Victor recula, essoufflé, fixant la masse colossale d'Atlas, à présent inerte sur le sol. La grotte elle-même semblait pleurer la chute de son prisonnier, la lueur bleutée se tamisant progressivement. Le bruit des chaînes résonnait encore dans l'air, tel un murmure lointain, rappelant à Victor la gravité de son acte.

Soudain, un frémissement parcourut le sol. Victor sentit le cube de Kairos s'éveiller, palpitant contre sa peau. Comprenant l'urgence, Victor le saisit fermement entre ses mains, espérant que son acte avait changé le destin pour le mieux. Quand il rouvrit les yeux, sa maison familiale se dressait devant lui, solide et réelle.

Un voile de désolation recouvrait la réalité. Devant lui, les Titans déferlaient sur Ivadoll, laissant dans leur sillage un cataclysme de destruction. Il ne comprenait pas. Il avait transpercé le cœur d'Atlas. Comment ces monstres pouvaient-ils être encore là ?

La ville qu'il avait toujours connue, avec ses tours scintillantes et ses rues animées, était en train de s'effondrer sous les tirs incessants. Chaque explosion était une piqûre cruelle, un rappel cinglant de son échec apparent. Il aurait dû changer le cours de l'histoire, il aurait dû sauver sa planète.

D'une démarche chancelante, presque en état de choc, Victor s'approcha de sa maison. Chaque pas était alourdi par l'incrédulité, la réalisation que le temps et le destin étaient peut-être des adversaires trop puissants à combattre, même avec le cube de Kairos.

Ses pieds foulèrent le sol de l'allée menant à sa maison avec une hâte désespérée, chaque pas semblant trop lent par rapport à l'urgence qui l'habitait. La porte d'entrée était froid sous ses doigts alors qu'il l'ouvrait brusquement, chaque centimètre carré de la maison semblait tristement vide.

La cuisine, d'habitude un endroit de rires et de chaleur, était silencieuse, la lumière vacillante du jour se reflétant sur les surfaces lisses des plans de travail. Pas une trace de vie. Le cœur de Victor s'emballa, cognant contre sa poitrine comme une créature en cage cherchant à s'échapper.

Puis, une vision d'horreur au pied de l'escalier. Sa mère gisait là, ses cheveux se répandant sur le sol dans un éclat tragique. C'était une image qu’aucun fils ne devrait voir, une scène qui le hantait déjà et pour toujours.

Il s'effondra à ses côtés. Ses mains parcoururent son visage d’une pâleur mortelle, cherchant vainement une étincelle de vie. Les larmes noyaient sa vision, et un cri rauque, chargé de douleur, s'échappa de ses lèvres.

Dans la pénombre, le cube émit une lueur vibrante, appelant Victor. Sans hésitation, il l’enveloppa de sa main, se préparant à naviguer à nouveau à travers les méandres du temps.

Sous ses pieds, la terre semblait avoir été lacérée, témoignage silencieux d'une guerre aussi féroce qu'impitoyable que le programme de la simulation retranscrivait avec une acuité troublante. Devant lui, l'horizon était un cimetière de gratte-ciels, vestiges d’une civilisation engloutie. Et dans cette toile tragique, un point d'éclat : le bracelet d'Hadès.

Victor sentit une vague de détermination le submerger. Il avait déjà été tenté par le pouvoir du bracelet, mais il savait maintenant qu'il ne devait pas répéter les mêmes erreurs. Ignorant le bijou, il choisit de mettre fin à la simulation, refusant de laisser le passé dicter son futur.

L'illusion de dévastation s'estompa, laissant place à la réalité clinique de la salle de simulation. Les parois glaciales, les néons agressifs, tout semblait tellement éloigné de la scène précédente. Mais l’écho des choix faits à l'intérieur du programme résonnait encore dans son esprit.

Tout juste avait-il retiré son casque que les bruits de pas empressés de Sam et Daniel martelaient le sol de la salle. Leurs visages affichaient une expression entre angoisse et perplexité. Avaient-ils été témoins de la fin de sa simulation ? Avant même qu'ils ne puissent confronter leurs interrogations, Victor, comme s'il était guidé par une force intérieure, empoigna fermement le cube de Kairos. Une décharge d'énergie le traversa, l'envoyant à nouveau à travers le temps.

Le silence englobait Ivadoll d'un drap de plomb. Victor, encore étourdi par les tremblements temporels, s'arrêta à la lisière de sa maison, cherchant un signe, une trace de la catastrophe passée. Le ciel, dépourvu de tout nuage, offrait un ballet d'oiseaux dont les ailes se découpaient telles des ombres chinoises.

Où étaient passés les Titans ? Avait-il enfin réussi à rectifier le cours funeste des événements ? Un espoir, fragile mais vivace, s'alluma dans son regard. La porte s'ouvrit sur un intérieur où le silence était presque tangible. Il s'attendait, espérait, entendre l'écho du rire de sa mère.

La cuisine, le cœur battant de la maison, était déserte. Sa curiosité le poussa à explorer l'escalier, mais là encore, personne. Seul le doux murmure de conversations lui parvenait de l'extérieur. Jetant un œil à la fenêtre, il aperçut Jack, Sam et Sigurd, échangeant des paroles sous un arbre. Cela devait être bon signe, n'est-ce pas?

Mais l'épuisement du voyage temporel l'étreignait, alourdissant chacun de ses mouvements. Il se dirigea vers sa chambre, lorsque son pied heurta un obstacle. Le monde s'arrêta. Le corps inerte de sa mère, semblait être enveloppé par le sol, son visage d'une paix cruelle. Les questions tourbillonnaient, acérées, en lui : comment, pourquoi, dans un monde sans Titans, le malheur avait-il encore frappé ?

La détresse, la culpabilité, l'incompréhension... tout l'envahit en une marée incontrôlable. Ses genoux fléchirent, ses joues se trempaient d'un torrent salé.

"Faut-il que je change plus de choses ? Et si SG1 n'était jamais venu ici ?", murmura-t-il dans un souffle.

Le cube émit une lueur tentatrice, résonnant comme un appel. Sans réfléchir, presque en pilote automatique, Victor le saisit, et la spirale du temps l'emporta.

L'atmosphère à bord du vaisseau le saisit. Une odeur métallique, la clarté tamisée, comme si l'intérieur de cette structure était un sanctuaire retiré du tumulte extérieur. Ayden, le regard sérieux, penché avec une concentration palpable, communiquait à Kira, dont les cheveux tombaient sur son front perlé de sueur, des instructions précises. Leurs doigts dansaient agilement sur les boutons lumineux.

Victor, toujours dans l'ombre, fixait le tableau, planifiant ses mouvements. Leur vaisseau ne devait pas partir, il ne devait pas s’échouer sur Izarc. Si Thor ne les détectait pas, alors SG1 continuerait à ignorer son existence. Mais un déchirement intérieur l'envahit, sentant presque le poids des conséquences dans ses veines. Une voix intérieure le questionna, était-il prêt à renoncer à ses vrais parents ? Cette pensée lui sembla finalement absurde. De retour dans son époque, il pourrait toujours se rendre sur Terre et retrouver Sam et Jack.

Une fois, le propulseur du vaisseau mit hors service, le cube s’activa et la transition temporelle le happa pour le déposer devant sa maison d’Ivadoll. Chaque battement de son cœur semblait résonner dans ses oreilles, chaque inspiration devenait un exercice d'endurance. Avait-il enfin transformé l'avenir ? Le calme ambiant lui laissa espérer que oui. La porte d'entrée s'ouvrit avec hésitation, l'absence de bruits le tourmentait, alors qu'il fouillait pièce après pièce, appelant en vain ses parents.

Le jardin, son dernier espoir, s'offrit à lui dans une lumière crépusculaire. Et là, une scène glaçante l'attendait. Sa mère, étendue non loin de la piscine, était le centre d'un macabre tableau. Le liquide écarlate contrastait avec la quiétude du lieu. Un cri, muet mais déchirant, surgit de ses entrailles. Malgré tous ses efforts, le destin semblait jouer éternellement sa carte la plus cruelle. Était-il donc condamné à cette tragédie, quel que soit le chemin emprunté ?

Victor se sentait étranglé par des chaînes de culpabilité, aussi lourdes que le plomb. Et si, c’était lui la cause de cette série d'événements ? Ses pensées divaguèrent vers la raison de la venue de SG1, empêcher son enlèvement par les Asgards. Une sensation glaciale le traversa, une résignation amère.

S'il s'effaçait de l'histoire d'Ivadoll, les moments mémorables avec ses parents adoptifs, le lien spécial tissé avec Ayden, la relation naissante avec Kira... tout disparaîtrait. Cette prise de conscience l'immergea dans un océan de désolation. Était-ce le prix à payer pour redonner vie à Hilda ? Ivadoll l'oublierait, mais au moins, le drame serait évité.

Ne voyant pas d’autres alternatives, il toucha le cube encore une fois, ressentant aussitôt le tourbillon du temps l'emporter. Les secondes semblèrent durer une éternité, puis, tout se stabilisa.

Revenant à la conscience, une froideur métallique le saisit. Quatre canons de P90, menaçants, s'alignèrent sur lui. Une voix, amplifiée par les haut-parleurs, retentit, une voix qui lui était familière, "Qui es-tu ? Et comment es-tu arrivé ici ?!"

Il leva les yeux, son regard croisa celui de Jack, derrière l'immense vitre de la salle de contrôle. La tension était palpable. Victor, les paumes exposées en signe de paix, essaya de se ressaisir, "Je viens du futur, je suis venu pour…" Mais l'épuisement, après ses nombreux sauts temporels, se mêlant au stress de l'instant, le terrassa. Sa vision se troubla, les jambes fléchissant sous lui, il s'écroula sur le sol glacé, laissant Jack et les militaires dans une confusion totale.

L'atmosphère électrique de la salle de contrôle était palpable. Les militaires, postures tendues, fusils brandis, fixaient intensément le jeune homme étendu, vulnérable, dans la salle d'embarquement. Jack semblait affronter un casse-tête sans solution. "Équipe médicale en salle d'embarquement, tout de suite !" ordonna-t-il d'une voix sèche.

En quelques secondes, Sam et Daniel arrivèrent dans la salle de contrôle, leurs visages marqués par la confusion et l'anxiété. L'alarme aiguë combinée à l'urgence dans la voix de Jack les avait propulsés ici à toute allure.

"Qu’est-ce qui se passe ?" demanda Sam, essayant de discerner ce qui se déroulait dans la salle d'embarquement.

Jack, le menton légèrement relevé, admit, "Aucune idée."

Daniel fronça les sourcils, s'approchant un peu plus de la baie vitrée pour mieux observer l'intrus. "Comment a-t-il traversé l’iris ? On a reçu un signal de la Porte ?"

Jack hocha négativement la tête, "Il n'est pas passé par la Porte. Il y a eu… une sorte d’explosion lumineuse, et il était là."

Mais avant que Sam eut le temps d'esquisser une théorie, l’agitation grimpa d'un cran. Les pas précipités de l'équipe médicale, menée par la déterminée Dr Carolyn Lam, résonnaient sur le sol de la salle d'embarquement. Ils se déplacèrent autour du jeune homme avec une synchronisation presque chorégraphique.

L'insatiable soif de savoir de Daniel refit surface, "A-t-il dit quelque chose avant de perdre connaissance ?"

Jack hésita, pesant ses mots, "Il a dit venir du futur."

Un regard lourd d'interrogation s'échangea entre Sam et Daniel, le poids de cette affirmation pesant sur eux. Un silence électrique envahit la pièce, chacun conscient du défi colossal qui se profilait à l'horizon.

Dans la pénombre de la salle de contrôle, les doigts agiles de Sam dansaient sur les commandes, chaque écran étudié avec minutie. "Une énorme surtension énergétique a précédé son apparition," murmura-t-elle, les yeux plissés par la concentration, "C'est au-delà de tout ce que j'ai jamais analysé."

Jack, les bras croisés, l’observa, son esprit tournoyant avec les implications. "Ce gosse pourrait donc venir du futur ?"

Daniel, avec un petit rictus, rappela, "Pourquoi pas, souvenez-vous 1969 ou encore quand vous étiez coincés avec Teal’c dans cette boucle temporelle."

"Mais aucune activité de la Porte cette fois-ci," gronda Sam, soulignant l'anomalie.

Daniel croisa les bras, "Peut-être que dans le futur, ils ont découvert d'autres façons de voyager dans le temps. Ou alors il pourrait venir d’une autre planète d’une technologie plus avancée."

La réponse ne suffisait pas à apaiser l'inquiétude croissante de Jack. Sans un mot, déterminé à voir l'inconnu de ses propres yeux, il se dirigea vers l'infirmerie, ses pas résolus résonnant dans le couloir.

Seul un échange silencieux de regards entre Sam et Daniel fut nécessaire. Sans un mot, ils suivirent les pas déterminés du Général.

La porte de l'infirmerie glissa doucement, dévoilant une salle remplie de lumières douces, de machines qui émettaient des bips réguliers et du personnel médical qui se déplaçait avec une urgence contenue. Victor était allongé au centre de la pièce, toujours inconscient. Des câbles et des tubes étaient connectés à lui, traçant ses signes vitaux.

Le Docteur Lam fit quelques pas vers l'équipe, ses talons émettant un léger écho dans la pièce. "Il est stable pour le moment," dit-elle, sa voix trahissant une pointe d'inquiétude. "Mais rien n'indique qu'il se réveillera prochainement."

Jack hocha la tête, ses yeux scrutant intensément le visage de Victor, "Avez-vous une idée de ce qui a pu le mettre dans cet état ?"

Carolyn soupira, "Je ne sais pas, d'un point de vue physique, il n'y a rien d'anormal."

Daniel ajusta machinalement ses lunettes, "Il prétend venir du futur. Y a-t-il des indices qui pourrait confirmer sa déclaration ?"

D'une moue dubitative, Lam répliqua, "A première vue, il est indiscutablement humain. Mais des tests plus approfondis sont nécessaires. Cependant, certains des objets qu'il portait sur lui pourraient vous éclairer."

L'intérêt de Sam s'intensifia, "Où sont-ils ?"

"Par ici," répondit le Docteur, désignant une table proche où étaient disposés quelques objets brillants. "J'ai pensé qu'il valait mieux les isoler."

Jack intervint précipitamment alors que Sam et Daniel s'avançaient curieusement. "Hey ! Soyez prudents."

Sam offrit un sourire subtil à Jack avant de se pencher pour étudier de plus près les artefacts. Parmi les trésors étalés, une lame inachevée dont la fin semblait délibérément brisée, un collier orné d'une pierre scintillante qui captait la lumière de façon envoûtante, et un cube formé par des lignes géométriques entrelacées d'une précision inouïe.

Fascinée, Sam étendit doucement la main et caressa le cube, sentant la chaleur inattendue du métal contre sa peau. L'objet semblait presque vivant.

Daniel saisit la lame brisée. Elle épousa la paume de sa main, rappelant les courbes des anciennes épées grecques, l'absence de tranchant évoquait davantage une œuvre d'art mystique qu'une arme de guerre.

Pendant ce temps, Jack était resté à l'écart, ses yeux fixés sur le visage paisible de Victor. Chaque ligne, chaque nuance du visage du jeune homme semblait lui rappeler quelqu’un. Cette vague sensation de familiarité et de connexion, imprévue et inexplicable, ne fit qu'ajouter une couche supplémentaire au mystère de son arrivée.

Jack jeta un dernier regard au Docteur avant de quitter l'infirmerie, ses traits épuisés reflétant la dureté de la journée. Sam le suivit de près, essayant de cacher son trouble sous une façade de professionnalisme. Daniel, quant à lui, ajusta ses lunettes, le regard perdu, visiblement absorbé par les événements .Il prit une grande inspiration, comme pour rassembler ses esprits, puis franchit le seuil, rejoignant O’Neill et Carter dans les couloirs de la base.

Jack, son front barré par une ride de préoccupation, se dirigea vers son bureau. Derrière la porte fermée, une pile de paperasse l'attendait. D'ordinaire, ces documents n'étaient rien de plus qu'une distraction ennuyeuse, mais aujourd'hui, ils offraient une échappatoire bienvenue à l'énigme que représentait Victor. Il s'installa à son bureau, prenant un moment pour rassembler ses pensées avant de s'immerger dans le monde monotone des rapports et des formulaires.

Ailleurs, dans un laboratoire baigné d'une lueur bleutée, Sam activait son matériel de pointe. Les graphiques et les chiffres remplissaient les écrans, témoignant des anomalies énergétiques qui avaient précédé l'apparition de Victor. Ses doigts volaient d'un clavier à un autre, tandis qu'elle essayait de tracer les origines de cette énergie. Sa curiosité scientifique était à son comble, chaque donnée récoltée pouvant offrir un indice sur le mystère de l'apparition du jeune homme.

De l'autre côté du complexe, Daniel était plongé dans un océan d'artefacts et de livres anciens, son bureau en désordre reflétant l'esprit d'un chercheur passionné. Les trois objets étaient étalés devant lui, capturant la moindre miette de lumière de la pièce. Il saisit délicatement le cube, le rapprochant de ses yeux pour en examiner les moindres détails. Les autres objets ne tarderaient pas à subir le même examen minutieux.

Le tic-tac incessant de l'horloge rompit finalement la concentration de Jack. Il avait disparu pendant presque trois heures dans ce labyrinthe de paperasse. Les mots commençaient à danser devant ses yeux, signe qu'il était temps de s'accorder une pause. Il s'étira, ses os craquant en protestation, avant de se lever de sa chaise pour se diriger en dehors de son bureau.

En arrivant au laboratoire, la scène qui l'accueillit le fit sourire avec tendresse. Sam semblait avoir succombé à l'épuisement, sa tête nichée dans le creux de ses bras, sa respiration régulière trahissant un sommeil profond. Jack vérifia discrètement l'entrée pour s'assurer de leur intimité et ferma la porte derrière lui. Il s'approcha doucement d'elle, l'observant avec affection. Puis, succombant à une impulsion, il se pencha et déposa un baiser léger dans le creux de son cou.

Dès l'instant où le souffle chaud de Jack toucha sa peau, Sam fut catapultée hors du sommeil, ses instincts d'officier supérieur en alerte maximale. Comme un ressort sous tension, elle se redressa, chaque muscle de son corps tendu et prêt à l'action. Sans réfléchir, elle projeta son poing droit en avant, ciblant celui qu'elle croyait être un ennemi. Jack réussit à esquiver le coup à la dernière seconde, son visage trahissant une pointe de surprise.

Quand les yeux de Sam se posèrent enfin sur ce visage familier, la surprise se mua en embarras. Ses joues prirent une teinte écarlate et ses lèvres s'entrouvrirent, cherchant des mots. "Jack... Je suis désolée," balbutia-t-elle, essayant de retrouver son souffle, "Tu… m’as surprise."

L'œil pétillant de malice, Jack arqua un sourcil, "Dois-je m'inquiéter ? Combien d'autres viennent te surprendre ainsi dans ton laboratoire ?"

Sam, cherchant à retrouver une contenance, lâcha un rire nerveux. Mais son amusement s'évapora rapidement, laissant place à une expression sérieuse et pensive. "J'ai examiné ces flux d'énergie sous tous les angles possibles, mais je ne parviens pas à en identifier la source. C'est très frustrant."

Jack posa doucement sa main sur l'épaule de Sam, cherchant à apaiser le tumulte intérieur qu'il discernait en elle. "Sam, ça fait plusieurs jours que je te surprends à moitié endormie. Tu devrais envisager de prendre un peu de repos, ne serait-ce que quelques heures."

À la remarque de Jack, Sam secoua doucement la tête, faisant danser ses mèches blondes au rythme de son mouvement. Ses yeux, brillant d'une détermination inébranlable, fixèrent O’Neill, "Je vais bien, vraiment."

Jack observa la lueur résolue dans ses yeux. Cette même lueur qu'il avait vu tant de fois dans les moments de crise, signe de sa détermination à aller jusqu'au bout, quel qu'en soit le prix. Avec un soupçon de résignation, il hocha la tête, reconnaissant silencieusement qu'il n'y avait aucune chance de la persuader de faire une pause.

Le regard de Sam se perdit un instant dans le lointain, ses yeux bleus, profonds et pensifs, reflétaient une mosaïque d'émotions, "C'est juste que... je n’arriverai pas à me détendre tant que je ne comprendrai pas ce qui se passe."

Jack croisa son regard, son regard brun s'adoucit, un mélange de compréhension et d'empathie, "Je sais Sam mais il faut aussi accepter qu'on ne peut pas tout contrôler. Parfois, prendre un peu de recul fait aussi partie du jeu."

Sam souffla, elle tourna la tête, cherchant à dissimuler son sentiment de vulnérabilité, "Je déteste ne pas comprendre."

Il se rapprocha d'elle, un sourire ironique effleurant ses lèvres. "Je l'avais remarqué," murmura-t-il, avant de la prendre dans ses bras, "Mais je suis certain que tu finiras par trouver."



La faible luminosité de la salle de réunion donnait à l'atmosphère une tonalité solennelle. Autour de la table, Sam, Daniel et Teal’c se faisaient face, l'atmosphère tendue par l'importance de ce qu'ils venaient de partager.

Sam, avec sa posture habituellement assurée, paraissait un brin fatiguée, ses yeux parcourant les dossiers devant elle. Daniel, lui, ajustait ses lunettes, signe manifeste de sa nervosité, et tentait de structurer mentalement les informations reçues.

Teal’c, avec cette capacité qu'il avait de rester stoïque en toutes circonstances, fixait la surface de la table. Cependant, une tension palpable au niveau de sa mâchoire trahissait l'intensité de ses pensées. Il avait écouté avec une attention redoublée les détails que Sam et Daniel avaient partagés sur l'arrivée inattendue de Victor. Mais, plutôt que de répondre immédiatement, il avait choisi, comme souvent, de méditer sur les implications.

Jack fit irruption dans la pièce, une tension évidente dans ses épaules. Il salua brièvement ses coéquipiers avant de prendre sa place habituelle, le fauteuil lui donnant une vue d'ensemble de la pièce. Ses doigts tambourinèrent légèrement sur la table, un signe de son impatience.

Les regards convergèrent vers Daniel, qui semblait avoir déjà commencé à analyser les mystérieux objets trouvés sur Victor. Il désigna d'abord la lame, ses doigts effleurant délicatement les motifs sculptés.

"Les gravures sur cette lame," commença-t-il, la lumière se reflétant sur les verres de ses lunettes, "sont indéniablement inspirées de la Grèce antique. Cependant, elle n'est pas aiguisée. Elle semble plus être un objet d'ornement, peut-être cérémonial, plutôt qu'une arme."

Il reposa la lame et prit le deuxième objet, "Quant à ce cube," dit-il, le retournant dans ses mains, "il est un mystère complet. Sa composition, sa fonction... rien ne le lie à une culture ou une époque que nous connaissons. Il provient certainement d’une autre planète."

Teal’c hocha la tête, "Vous pensez que ce jeune homme n’est pas terrien ?"

"C’est possible." dit Daniel tout en prenant en main le dernier objet, "Enfin, ce collier semble à première vue être un simple bijou."

Sam, les yeux fixés sur le collier, suggéra, "Peut-être qu’un de ces objets a permis le voyage temporel ?"

Daniel ouvrit la bouche pour répondre, mais le cliquetis de talons sur le sol le fit taire. Tous les regards se tournèrent vers l'entrée. C'était le Dr. Lam, un dossier épais niché sous le bras. Elle s'installa à la table, ses yeux balayant rapidement les objets.

"Alors Docteur, quelles sont les nouvelles?" interrogea Jack, les mains jointes devant lui.

Carolyn posa son dossier sur le table et l’ouvrit, "Physiquement, il va bien. Aucun signe d'infection par un goa'uld." Elle marqua une pause, "Cependant, ses analyses sanguines montrent une anomalie. Une concentration étonnamment élevée d'une substance ressemblant fortement à la protéine de Naquadah."

Les yeux bleus de Sam se plissèrent, "Je peux voir les résultats ?"

Le Docteur donna la feuille à Sam et continua ses explications,"La protéine que nous avons détectée diffère légèrement de celle que nous connaissons. Elle semble avoir muté."

Daniel haussa les sourcils, "Est-il possible qu'il ait été infecté par une espèce de goa'uld inconnue ?"

Le Docteur, perdue dans ses pensées, répondit avec une lenteur mesurée, "C'est une possibilité ou alors nous sommes face à une mutation génétique spontanée."

Jack fronça les sourcils, l'incompréhension marquée sur son visage, "Et cette mutation serait due à...?"

Carolyn feuilleta des documents, "Je pense qu'il pourrait être l’enfant d’un ancien hôte goa'uld. La protéine aurait pu être transmise, puis mutée lors de la fécondation mais cela reste une simple supposition, nous n’avons jamais été confronté à un tel cas."

Un lourd silence envahit la pièce, tous les regards convergèrent vers Sam, qui pâlit légèrement sous le poids des regards.

Jack, percevant le malaise, chercha à détourner l'attention, "Y a-t-il autre chose, Docteur ?"

Hésitante, Lam effleura du bout des doigts le graphique étalé devant elle. "Les tracés de son encéphalogramme sont similaires à ceux d’Ayianna et à ceux que nous avons observés chez vous, Général, lorsque vous avez reçu le savoir des Anciens."

Daniel se redressa, un frisson d'anticipation dans la voix, "C’est un Ancien ?"

Un souffle lourd suspendit le temps, comme si chaque atome de la pièce retenait son souffle, dans l'attente de la révélation. Chaque regard était désespérément fixé sur le Docteur, cherchant une réponse dans les moindres mouvements de son visage.

"Je ne peux rien affirmer pour l'instant," répondit-elle enfin, "les séquences génétiques prennent du temps à analyser. Cependant, ses anticorps semblent très proches de ceux d’Ayianna."

Sam fronça les sourcils, "Proches à quel point ?"

Le Docteur, visiblement préoccupée, laissa échapper un soupir las, "Il y a une nuance. Contrairement à ce que nous avons constaté jusqu’à présent sur Terre, son ADN semble porter une version plus évoluée du gène des Anciens."

Teal’c, l'air toujours impassible, questionna, "Est-il possible qu'il soit un descendant direct ?"

Carolyn hocha la tête pensivement, "Possible mais là encore, une mutation génétique n'est pas à exclure."

Jack, son visage marqué par la curiosité, afficha une moue réfléchie, "Il n'est donc pas de chez nous ?"

"Ce gène est rare sur Terre mais nous n'avons pas échantillonné la totalité de la population," rétorqua Lam, "D'autres personnes pourraient très bien partager des caractéristiques génétiques similaires."

Saisissant l'opportunité d'une pointe d'ironie, Sam ajouta en levant les yeux au ciel, "Désolée Carolyn, mais les chances de croiser sur Terre une personne ayant du Naquadah et le gène des Anciens me semblent nulles."

Le commentaire fut suivi d'une pause tendue, finalement rompue par un rire nerveux de Jack, "Vous imaginez un Goa’uld et un Ancien se retrouvant lors d'une soirée romantique et faire un enfant ? C’est ridicule."

Daniel et Teal’c se jetèrent un regard entendu, leurs yeux reflétant une compréhension mutuelle, comme s'ils avaient touché une vérité cachée. Leurs regards glissèrent en synchronisation vers Sam, puis Jack, et de nouveau vers Sam. Elle perçut la lourde implication de leurs expressions et rougit, car la même idée, aussi improbable soit-elle, avait effleuré son esprit quelques instants plus tôt.

"Sam ?" interrogea doucement Daniel, une lueur de curiosité dans les yeux.

Elle hocha la tête, l'air déterminé, "Non, Daniel."

L'archéologue, ne pouvant contenir son hypothèse, riposta, "Et pourquoi pas ?"

Jack, qui semblait avoir raté quelques nuances de la conversation, afficha une expression déconcertée, fronçant les sourcils, "Pourquoi pas quoi ?"

"Daniel, laissez tomber," conseilla fermement Sam, les yeux fixés sur lui, comme pour le défier de continuer.

Mais Jack, sentant qu'il lui manquait quelque chose, s'agita, "Quoi donc, bon sang ?!"

Ignorant la supplique silencieuse de Sam, Daniel se pencha en avant vers O’Neill, "Réfléchissez Jack, sur Terre, qui sont les deux seules personnes pouvant transmettre conjointement le gène des Anciens et la protéine des Goa’ulds à un enfant ?"

Le regard de Jack s'éclaira d'une réalisation soudaine, sa bouche s'ouvrant légèrement, "Attendez, vous n’insinuez tout de même pas que... ?"

O’Neill fut soudainement interrompu par le bruit sourd de portes s'ouvrant à la volée. L'atmosphère, déjà électrique, se figea en un silence tendu à l'apparition soudaine de Victor. Suivi de près par le Sergent Harriman, l'air grave et le pas pressé, qui pénétra dans la salle, entouré de quelques militaires aux visages fermés.

Jack et son équipe, pris au dépourvu, se levèrent instinctivement de leurs sièges. La tension était à son comble, chaque regard échangé en disait long sur les questions non formulées qui flottaient dans l'air.

Walter, la chemise partiellement sortie de son pantalon, se tourna vers Jack, ses mots s’échappant dans un souffle précipité. "Désolé mon Général, il était comme une furie à l’infirmerie. Il voulait absolument vous voir, nous n’avons pas pu le retenir."

Victor, malgré la situation délicate, leva la tête avec détermination, "S’il te plaît Jack, dis à tes chiens de garde de me lâcher, je n’ai pas envie de les blesser. Nous devons parler, je n’ai pas beaucoup de temps !"

Un murmure parcourut la pièce, une onde de choc d'incompréhension. Qui était ce jeune homme qui osait évoquer le prénom du Général O'Neill avec une telle familiarité ?

Les prunelles scrutatrices de Jack s'ancrèrent dans celles de Victor, essayant de déceler le mystère qui l'entourait. D'un geste solennel, il fit signe à ses hommes et au Docteur de sortir, ne laissant dans la pièce que le noyau essentiel de son équipe.

Victor, d'une démarche mesurée, s'assit à la place précédemment occupée par le Docteur Lam, à côté de Sam, "Je m’appelle Victor. Avant d'expliquer ma venue, j'ai besoin de clarifier certaines choses."

Daniel, l'air perplexe, l'interrompit, "Lesquelles ?"

Victor inspira profondément, "Je dois m'assurer d'être arrivé au bon moment."

Les sourcils de Teal’c se froncèrent légèrement. "Quel bon moment ?"

Évitant la question, Victor lança, "Avez-vous découvert récemment un E2PZ ?"

Jack hocha la tête, intrigué. "Effectivement. Pourquoi ?"

Le jeune homme, sans pour autant relâcher la tension de son regard, poursuivit, "Et peu après, vous êtes partis en week-end, tous les quatre, au chalet de Jack. Daniel et Teal’c sont repartis tôt, laissant Jack et Sam seuls." Ses yeux, insistant, firent la navette entre O’Neill et Carter.

La chaleur monta aux joues de Sam, qui semblait prise au dépourvu, tandis que l'expression de Jack s'était figée, le mettant visiblement sur la défensive. Sans laisser la gêne s'installer davantage, Victor continua, "Depuis, vous êtes en couple, n'est-ce pas?"

L'atmosphère devint tangible, presque étouffante. Les yeux de Daniel et de Teal’c, oscillant entre surprise et amusement, étaient rivés sur le duo. Cherchant à reprendre la main, Jack, la mâchoire serrée, rétorqua, "Que nous soyons ensemble ou non ne te regarde pas. Maintenant, dis-nous pourquoi tu es ici ?!"

Sans se laisser perturber par la riposte, Victor enchaîna, "J’ai besoin de savoir la date exacte de ce fameux week-end."

L'irritation de Jack était palpable. Alors qu'il s'apprêtait à répliquer, la voix profonde et posée de Teal’c trancha l'air ambiant, "C’était il y a trois semaines et quatre jours."

Stupéfaction générale. Chacun se tourna vers le Jaffa, les yeux écarquillés. Avec un sourire en coin, presque malicieux, Teal’c déclara simplement, "Je n'oublie jamais une date."

Victor acquiesça, reconnaissant, et se massa les tempes, cherchant à rassembler ses souvenirs. Il parla à voix haute, comme pour se recentrer sur ses propres pensées, "J’espère qu’il n’est pas trop tard."

Les paroles de Victor se frayèrent un chemin dans les oreilles de Sam, "Trop tard pour ?"

"Il est impératif de contacter Thor tout de suite !" s'écria Victor, l'urgence tapissée dans chaque intonation de sa voix.

Jack fronça les sourcils, "Mais quel est le lien entre notre week-end et les Asgards ?!"

Victor déclara, "Seul Thor peut empêcher mon enlèvement, il faut le prévenir immédiatement ! Avant qu’il ne soit trop tard !"

La patience de Jack semblait s'amenuiser à chaque mot. "Mais bon sang, de quoi parles-tu ?!"

"Deux Asgards vont m’enlever alors que je serai encore dans le ventre de ma mère. Il faut absolument empêcher ça. Je ne dois pas être envoyé sur Ivadoll." avoua Victor, la peur teintant sa voix.

Avec un soupir exaspéré, Jack rétorqua, "Pourquoi voudraient ils t’enlever ?"

"Ils pensent que mon ADN pourrait sauver leur race. Mais peu importe ! Ça ne doit pas arriver ! Il faut contacter Thor." supplia Victor.

L'air pensif, Daniel intervint, "Parle-nous de tes parents. Peut-être pourrions-nous les alerter et éviter tout cela."

Victor secoua la tête, résigné, "Ils m’ont enlevé sans que personne ne s’en rende compte, on ne pourra pas l’empêcher."

Sam, essayant d'apporter un rayon d'espoir, ajouta, "Je suis d'accord avec Daniel. Il serait judicieux de prévenir tes parents. "

L'intensité du regard de Victor se décupla, "De toutes façons je viens de les prévenir, maintenant il faut contacter Thor.", il se tourna vers Jack "Il est où le communicateur des Asgards ? Le machin blanc qui ressemble à un caillou."

La surprise de Sam fut palpable, "Quoi ?! Tes parents sont dans la base ?!"

Ignorant la surprise générale, Victor, les dents serrées, planta son regard dans celui de Sam puis de Jack, "Oui, ils sont même dans cette salle." Il désigna d'un signe de main le couple, comme s'il pointait une évidence.

Victor semblait davantage préoccupé par l’urgence de contacter Thor que par la bombe qu'il venait de lâcher. Daniel, la bouche légèrement entrouverte, cherchait des réponses, tandis que Teal'c restait, comme toujours, inébranlable. Jack, avec une expression qui oscillait entre le choc et la confusion, se frotta le visage.

Les mots s'échappèrent des lèvres de Sam, "Es-tu en train de dire que... nous sommes... tes parents ?"

"Oui et il faut faire vite ! Je ne sais pas à quel moment exactement je serai enlevé. Si ça se trouve c’est tout à l’heure, demain ou après demain !" s'écria Victor, balayant la pièce du regard à la recherche du communicateur.

Lorsque la confirmation de Victor se propagea dans la salle, la gravité de ses mots fit retomber le souffle de Jack comme s'il avait été frappé. Il jeta un regard sidéré vers Sam, dont les yeux, larges ouverts, fixaient intensément l’adolescent.

"Victor, il doit y avoir une erreur," murmura Sam, chaque syllabe de sa voix trahissant sa nervosité. "Il est impossible que je sois enceinte."

Mais l’adolescent répondit sans hésiter tout en se redressant, "Et pourtant, ma présence ici le prouve." Il balaya la pièce du regard, "Alors, où est ce communicateur ?"

La gorge de Sam se serra. Chaque battement de son cœur semblait résonner dans ses oreilles, plus fort, plus rapide. Et, sans prévenir, elle se leva brusquement, sa chaise raclant le sol dans un grincement strident. Elle s'éclipsa de la salle précipitamment.

D'un pas pressé, les échos de ses talons résonnèrent à travers les couloirs métalliques de la base. Sam retint son souffle lorsqu'elle arriva finalement à l’infirmerie. Ses doigts tremblèrent en fouillant un placard particulier, d'où elle extirpa une petite boîte qui promettait des réponses.

Les toilettes, bien que proches, lui semblaient être à des kilomètres. À chaque seconde qui s'écoulait, l'absurdité de la situation l'a submergée. Comment pouvait-elle être enceinte alors que son stérilet ne lui avait jamais fait défaut durant tant d'années ? Sans parler du fait que ça faisait à peine un mois qu’elle était avec Jack, cette situation n’était juste pas envisageable.

La porte se ferma derrière elle avec une soudaineté presque brutale. Face à son reflet dans le miroir, ses yeux bleus dévoilaient un tumulte d'émotions. Alors qu'elle cherchait à calmer l'ouragan intérieur, elle réalisa qu'elle n'avait aucune envie pressante. Elle ouvrit alors le robinet, laissant l'eau fraîche couler sur ses doigts avant de la boire précipitamment.

Dans cet espace confiné, le temps s'était déformé, chaque battement de cœur résonnant plus fort que le précédent. Sa poitrine se soulevait plus rapidement, traduisant une anxiété palpable. Puis, sentant une légère envie, elle se dépêcha de réaliser le test. Le capuchon fut remis en place rapidement. Les instructions indiquaient une attente de cinq minutes… Une éternité.

La froideur du lavabo sous le test contrastait avec la chaleur qui irradiait de la paume de Sam. Son pied tapotait le sol de manière frénétique, ses yeux cloués sur sa montre, les aiguilles paraissant délibérément traînantes. Son cœur, en revanche, n'avait montré aucune hésitation, bondissant avec ferveur à chaque seconde.

Un bruit sourd à la porte la fit sursauter, déchirant le voile d'angoisse qui la recouvrait. "Sam, tu es là ?" La voix grave de Jack était reconnaissable entre mille. Elle jeta un œil furtif à sa montre. Une minute encore. "Oui, je suis là."

"Je me sens un peu idiot à parler à la porte des toilettes des femmes. Laisse-moi entrer, s'il te plaît." Sa voix portait une note d'inquiétude.

Un déclic, la porte se déverrouilla. Jack entra dans la pièce sans hésitation. La lumière tamisée révéla le visage bouleversé de Sam. Elle tenait le test de grossesse, ses doigts le serrant à tel point qu'ils en devenaient blancs, traduisant l'intensité de ses émotions. Leurs yeux se rencontrèrent, ceux de Sam humides, brillants, et éperdus, comme si elle cherchait désespérément des réponses dans ceux de Jack.

Tendue, elle brandit le test vers lui, ses mains légèrement tremblantes, "Victor n'a pas menti."

Jack prit une profonde inspiration, ses mains se resserrant imperceptiblement. Il marcha lentement, chaque pas mesuré, avant de stopper devant elle. Saisissant doucement le poignet de Sam, il examina le test, les deux lignes distinctes ne laissaient aucun doute. D'un mouvement délicat du pouce, il essuya une larme sur sa joue.

Le souffle coupé, les mots de Sam sortirent dans un murmure brisé, "J’ai perdu mon père, on va quitter le SGC et maintenant... ça." Elle s'écarta de lui, la frustration se traduisant par une marche nerveuse à travers la pièce.

"Sam..." commença Jack, essayant de l'interrompre, mais elle poursuivit, sa voix montant en crescendo, "Ça n’a pas été simple d’assumer nos sentiments. On n’a jamais parlé d’enfants. Si ça se trouve tu n’en veux même pas."

Jack réagit en une fraction de seconde, ses pas couvrant la distance entre eux en un éclair. Ses mains, chaudes et rassurantes, se posèrent fermement sur les épaules de Sam, la pivotant vers lui. Leurs yeux se verrouillèrent, les battements de leurs cœurs se faisant écho à travers le mince espace qui les séparait.

"Sam, calme toi" sa voix était douce, mais chargée d'une urgence qui la fit frissonner, "je veux cet enfant. Autant que je te veux toi."

Les prunelles bleues de Sam sondèrent les siennes, cherchant un quelconque signe de doute. Elle trouva à la place une chaleur rassurante. En voyant son hésitation, Jack esquissa un sourire, laissant une lueur amusée illuminer son regard. "La seule chose qui me préoccupe," dit-il avec une pointe d'humour, "c'est qu'il semble avoir mon sale caractère."

Un rire léger s'échappa des lèvres de Sam. Les larmes qui menaçaient de déborder se mirent à briller d'amusement, "Il ne faut pas que les Asgards nous l’enlèvent."

Tirant Sam contre lui, Jack nicha son visage dans ses cheveux blonds, son souffle chaud caressant son front. "Je te le promets," murmura-t-il, chaque mot imprégné de détermination, "personne ne touchera à notre enfant."



La porte de la salle de réunion s'ouvrit lentement, laissant apparaître Sam et Jack, leurs silhouettes contrastant avec l'obscurité du couloir. La lueur des éclairages se reflétait sur leur visage, révélant des traits tendus.

Victor, affaissé sur sa chaise, releva lentement la tête vers eux. Ses lèvres s'entrouvrirent, hésitantes, "Je... je suis désolé, j’ai manqué de tacts." commença-t-il, sa voix chargée de remords. "Je n'aurais pas dû vous l’annoncer comme ça."

Sam s'arrêta à mi-chemin entre la porte et la table. Elle leva la main dans un geste apaisant, son visage s'adoucissant légèrement. "Ce n'est rien, Victor," murmura-t-elle.

Jack, lui, ne s'arrêta pas. Il avança avec une détermination sans faille, sa posture, raidie par la tension, semblait prête à faire face à n'importe quelle adversité, "Je vais demander à ce que l’on contacte Thor."

La porte de son bureau se referma derrière lui avec un déclic presque inaudible, mais qui résonnait lourdement dans la pièce.

La lumière douce de la salle de réunion jetait des ombres mouvantes sur les objets placés devant Daniel. Son attention se fixa d'abord sur le cube métallique. Ses doigts effleurèrent la surface, hésitants. "Victor," commença-t-il, les sourcils froncés par la curiosité, "ces objets, quels sont leurs fonctions précises?"

Victor s'empara immédiatement du cube avec une rapidité et une assurance qui trahissaient son attachement. "C'est le cube de Kairos," expliqua-t-il, les yeux fixés sur la surface brillante de l'objet. "Il m'a permis de voyager dans le temps." Il le leva, l'attache se déroulant, et il l'enfila autour de son cou, l'objet reposant contre sa poitrine.

Daniel, les yeux écarquillés par l'intérêt, s'avança légèrement. "Kairos, tu veux dire, le dieu du moment opportun ? Comment ça marche ?"

Victor haussa les épaules, "Honnêtement, je ne sais pas vraiment."

La curiosité de Daniel s'intensifia. Il saisit délicatement l’autre collier, le soulevant pour l'examiner sous la lumière. "Et ça ?" demanda-t-il.

Victor sembla un moment mal à l'aise, ses yeux évitant le contact. "Juste un bijou." Sa voix avait un ton tranchant, comme s'il voulait clore le sujet. "Vous pouvez le garder."

Daniel, intrigué, posa le bijou et attrapa la lame d'un geste rapide. Mais à peine avait-il commencé à l'examiner que Victor réagit. D'une rapidité fulgurante, il la lui reprit, mais pas sans conséquence. Victor émit un grognement de douleur. Une morsure aiguë, une douleur qui fit perler des gouttes de sueur à son front, le transperça. Ses doigts se relâchèrent autour de la lame, révélant une entaille béante dans la paume de sa main d'où s'échappait du sang, gouttant lourdement sur le sol.

Sam, alarmée, se leva précipitamment et saisit la lame pour la poser loin d'eux. Avec sa main droite, elle exerça une pression ferme sur la plaie pour tenter de freiner l'hémorragie, "Tu dois voir un médecin," dit-elle, ses yeux reflétant l'inquiétude.

Daniel, lui, était sidéré. La lame avait aussi effleuré sa peau, sans laisser de marque. "Comment... Pourquoi je n'ai rien ?" demanda-t-il, perplexe.

Victor, malgré la douleur, lança un regard reconnaissant à Sam. "Cette lame," commença-t-il en reprenant son souffle, "elle est seulement dangereuse pour moi."

La porte du bureau du Général claqua doucement, laissant apparaître Jack, "C'est fait, j’ai donné l’ordre de contacter Thor mais impossible de prévoir le délai de sa réponse."

En découvrant la main ensanglantée de Victor, le regard de Jack se figea, "Bon sang ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?"

Teal’c tourna sa tête imposante vers Jack. "Victor s’est blessé avec cette arme," dit-il en montrant du doigt l'objet en question.

L'ambiance, déjà tendue, bascula dans l'étrangeté quand le cube autour du cou de Victor s'illumina d'une lueur presque surnaturelle, vibrante et irrégulière. Les tempes de Victor battaient à un rythme affolant, chaque battement trahissant son angoisse. Dans un geste désespéré, il libéra sa main du contact de Sam, "Le cube s’active ! Je vais devoir repartir sans avoir eu le temps d’empêcher mon enlèvement !"

Sam, interloquée, fronça les sourcils, son regard bleu plongeant dans celui de Victor. "Ne t’inquiète pas, nous ferons ce qu’il faut."

Son visage blême, les yeux brillants d'une lueur sauvage, Victor s'écria, "Non, je ne suis pas arrivé à temps pour modifier le cours des choses !"

Tentant de ramener un semblant de calme, Daniel intervint, sa voix douce contrastant avec le chaos ambiant. "Tu te trompes Victor, tu nous a prévenu. Les choses vont donc obligatoirement changer."

Le visage de Victor semblait prêt à éclater. Des larmes d'angoisse, lourdes, imminentes, faisaient trembler ses paupières tandis que son souffle haché trahissait la tourmente intérieure. Ses yeux, dans lesquels brillaient la terreur et la détresse, se levèrent lentement pour rencontrer ceux de Daniel.

"Et si ça ne suffisait pas ?!" murmura-t-il, ses mots trahissant une peur viscérale, "Je ne peux pas... Je ne pourrai pas supporter de la voir morte encore une fois !"

Daniel, malgré son habitude des situations inattendues, fut pris de court par cette confession. La surprise écarquilla ses yeux bleus, "Qui ça ?" demanda-t-il doucement.

La lumière émanant du cube sembla embrasser l'atmosphère, baignant la pièce d'une lueur presque surnaturelle. Victor, dont le visage était traversé par une tempête d'émotions, se rapprocha lentement de Sam. Ses yeux, noyés de douleur et de regret, se plantèrent dans les siens avec une intensité déchirante. Sa voix, ébréchée par l'émotion, murmura avec une gravité bouleversante, "Maman... Pardonne-moi."

Les yeux de Sam, brillants d'incompréhension et d'inquiétude, cherchèrent à décrypter l'abîme émotionnel qui semblait avoir englouti Victor. Mais rien n'aurait pu la préparer à la suite. Dans une soudaine accélération, une violence imprévue, Victor plongea la lame en direction du bas du ventre de Sam. La peur, la surprise, le refus de croire ce qui était en train de se passer, tout cela trouva expression dans le cri perçant qu'elle laissa échapper.

Mais alors qu'elle s'attendait à ressentir une douleur atroce, une sensation glacée, presque électrique, s'empara d'elle. Lorsque Victor, les yeux écarquillés par ce qu'il venait de faire, retira la lame, celle-ci était à peine maculée de rouge. Sam, le souffle coupé, ses doigts tremblants explorèrent l'endroit de l'agression, mais, contre toute attente, elle ne découvrit aucune entaille, aucune coupure, rien que la sensation d'une fraîcheur persistante à l'endroit où la lame l'avait touchée.

Le temps sembla se figer. Jack, la terreur marquée sur son visage, s'élança vers Sam. Ses yeux, flamboyants de colère, fixèrent Victor, "Qu'as-tu fait ?!" gronda-t-il, le souffle court.

Les yeux embués, la gorge nouée par l'émotion, Victor répondit d'une voix presque brisée, "Ne t’inquiète pas, Sam va bien. C’est moi que je viens de condamner... Ils ne pourront pas m’enlever, et tout le monde ira bien."

Mais avant que quiconque puisse réagir, des spasmes soudains ébranlèrent Sam. Elle s'effondra, terrassée par une douleur insoutenable, son corps convulsant, sa main s'agrippant désespérément à Jack pour chercher un semblant de réconfort.

Le regard de Jack se durcit, comprenant la gravité de la situation, "Teal'c, appelez l'équipe médicale, immédiatement !" commanda-t-il d'une voix urgente, la peur lourdement perceptible.



Perdu dans le tumulte de ses émotions, le visage de Victor était une toile d'incompréhension et de regret. Ses doigts, crispés autour de la lame, ne purent la retenir plus longtemps. Elle glissa de sa prise, chutant en direction du sol froid.

Un vortex d'énergie étincelante surgit et se mit à aspirer la silhouette de Victor. Ses trait commencèrent à se dissoudre, se fondant dans cet ouragan de lumières. Les spectateurs, paralysés par la scène, ne purent que regarder, impuissants, alors que Victor disparaissait, absorbé irrévocablement dans ce tourbillon scintillant. Une fois la tempête dissipée, tout ce qui restait était le silence et le vide béant de l'absence de Victor.

Des pas précipités résonnèrent dans le couloir avant que le Docteur Lam, flanqué de deux infirmières, n'apparaisse. Elle trouva Sam convulsée de douleur au sol. Ses yeux se posèrent interrogativement sur Jack, cherchant une explication.

"Elle a été touchée au ventre par ceci," dit Jack, montrant rapidement la lame brillante et menaçante. Puis, avalant difficilement sa salive, il ajouta d'une voix chargée d'inquiétude, "Elle est enceinte, Docteur."

Tandis que Lam s'approchait pour évaluer la situation, Sam sentit des contractions déchirantes s'intensifier, suivies par une sensation humide s'épanchant lentement entre ses cuisses. La situation était urgente, chaque seconde comptait. L'équipe médicale souleva rapidement Sam, l'emmenant vers l'infirmerie. Une fois là-bas, ils préparèrent une échographie d'urgence pour évaluer l'état de la grossesse. Jack, impuissant mais déterminé, refusa de la quitter et resta ancré à ses côtés.



À peine l'énergie virevoltante s'était-elle dissipée, que Victor se tenait, droit et tendu, devant l’entée de la demeure familiale d'Ivadoll. L'air était lourd, imprégné d'une tension électrique qui semblait vouloir le saisir à la gorge. Il pénétra avec une hésitation palpable, chaque pas résonnant comme le tambour lancinant de son cœur contre sa cage thoracique.

L'intérieur de la maison était silencieux, presque oppressant. Chaque pièce qu'il traversait semblait figée, comme un cliché d'un moment oublié. Sa plus grande appréhension était de découvrir le corps inerte de Hilda, cette femme qui l'avait élevé comme son propre fils, gisant quelque part dans cet espace clos. Mais, contre toute attente, il ne trouva rien, juste un vide abyssal.

Guidé par une intuition insaisissable, Victor se dirigea vers le jardin. Il fouilla chaque recoin, inspectant derrière chaque buisson, son esprit imaginant les pires scénarios à chaque instant. Mais le calme prédominait, uniquement perturbé par les chants mélodieux des oiseaux.

Revenant à l'intérieur, épuisé par l'angoisse, il s'effondra sur le canapé, laissant la tension s'évaporer peu à peu. Un soupir s'échappa de ses lèvres. Hilda était encore en vie, quelque part, insaisissable.

Alors qu'il se laissait aller à quelques instants de répit, un bruit sourd, tel le grondement d'une bête en approche, rompit le silence. L'adrénaline inonda de nouveau ses veines, le préparant à affronter l'inconnu.

Les yeux de Victor scrutèrent la scène, cherchant à discerner chaque détail de cette apparition inattendue. À mesure que la lumière éclairait progressivement la silhouette, les traits familiers du professeur Charon émergèrent des ombres. Pourtant, il y avait quelque chose d'étrange et de totalement incongru dans cette vision.

La tenue de Charon n'était pas celle d'un simple professeur. Elle était ornée de motifs délicats, d'étoffes soyeuses et d'une bordure dorée. Son manteau, qui tombait élégamment jusqu'au sol, portait les insignes et les emblèmes distinctifs des gouverneurs d'Ivadoll.

Victor, le souffle coupé par cette vision, tenta de rassembler ses pensées. Sa voix trahissant une pointe de confusion, "Professeur Charon ? Que faites-vous ici ? Et... pourquoi cette tenue ?"

Charon, affichant un sourire narquois, "Ah, Victor," lança-t-il d'une voix teintée de malice, "tu es pile à l'heure."

L'ambiance avait subitement changé, comme si un rideau s'était levé. Victor se redressa vivement du canapé, "Vous connaissez mon nom ?" Il balaya la pièce du regard, cherchant une quelconque issue. "Malgré tous mes efforts, j’ai donc été enlevé par les Asgards et envoyé ici ?"

"Non, mon garçon, je te rassure. Tu n’es jamais venu sur Ivadoll. A part, à cet instant, bien entendu." répondit Charon, la voix apaisante.

Mais la confusion de Victor grandissait. "Alors comment me connaissez-vous? Et où sont mes parents ?"

Ignorant l'urgence des questions, Charon avança lentement vers la cuisine, la démarche majestueuse. Ses doigts caressèrent un verre qu'il remplit d'un liquide clair et frais. Après une gorgée délibérée, ses yeux se fixèrent sur Victor, un sourire illuminant son visage. "Tu sais, ta disparition n'a pas été une mince affaire."

Victor recula d'un pas, méfiant, "Que voulez-vous dire ?"

Charon posa délicatement son verre sur la table, "Dès le moment où les Asgards t'ont confié à nous, j’ai tout de suite compris qui tu étais et les capacités que tu aurais en grandissant. Bien entendu, je ne pouvais pas simplement te tuer, les autres et les Asgards m'auraient traqué sans relâche. J'ai donc dû opter pour des approches... disons plus subtiles."

Un frisson d'effroi parcourut Victor. Cette figure qu'il avait autrefois considérée avec respect semblait se métamorphoser en un ennemi insidieux. "Qui êtes-vous réellement ?"

Le professeur arborait un sourire cruel, ses dents blanches contrastant avec la pâleur de sa peau. Une étincelle perverse anima son regard, "Je suis un Ancien, j’étais un des plus proches disciples d’Hadès mais il m’a trahi et puni en m’interdisant l’Ascension. Depuis je n’ai plus qu’un seul objectif, faire d’Ivadoll une armée d’Anciens. Cependant, ta naissance a tout compliqué. Tu aurais fini par prendre la place de Sigurd en tant que gouverneur et je n’aurai pas pu reprendre ce qui m’a été volé."

Victor, bouillant de rage, fit un pas en avant, les poings serrés, prêt à bondir. Mais un tourbillon de douleur soudaine le saisit, immobilisant chaque muscle de son corps. Une chaleur insoutenable envahit ses veines, et le monde autour se voila. Chancelant, il s'effondra à genoux, l'air lui échappant, "Qu’est-ce qui m’arrive ?"

Charon, dans toute sa hauteur dominante, s'approcha, le visage illuminé d'une satisfaction malsaine, "As-tu oublié mon cher élève ? Tu as été victime de ton propre destin, tu t’es condamné avant même de venir au monde. Ironique, n'est-ce pas ?"

Il savoura une gorgée de sa boisson, semblant se délecter de la situation, "Chacune de mes tentatives pour mettre fin à ta misérable existence a échoué, à croire que quelqu’un te protège. Comme cette fois où le propulseur de ton vaisseau aurait dû vous être fatal. Je dois bien t’avouer que l’arrivée de tes parents biologiques ne m’a pas rendu la tâche facile, surtout avec ton père. La libération des Titans auraient dû te faire disparaître mais pour une raison que je n’explique pas, Kira a su te guérir, je ne lui ai pourtant jamais inculqué cette capacité. J'ai donc dû revoir mes plans et en tuant ta chère Hilda j’ai créé la culpabilité parfaite pour atteindre mon objectif. Tu mettais toi même fin à tes jours, une mort parfaite."

L'ombre de Charon s'étendait sur le visage pâle de Victor, rendant leur proximité encore plus suffocante. À chaque seconde qui passait, Victor sentait la mort le gagner, mais il refusait d'accorder à Charon le plaisir de le voir abandonner.

Les veines saillaient sur le front de Victor, chaque mot qu'il prononçait portant le poids d'une douleur profonde, "Je vous jure… Je vous tuerai…" Ses lèvres s'entrouvraient, tremblantes, mais son regard était comme l'acier trempé, reflet d'une volonté inébranlable.

Un sourire cruel se dessina sur le visage blafard de Charon, "Tu n’as aucune idée de la puissance que je représente, Victor. Tu as beau être l’hériter d’Hadès, les quelques compétences que tu as acquises, t’ont été données car je l’ai voulu. Tu n’es plus rien à présent."

Luttant pour conserver sa lucidité, chaque parcelle de Victor se rebellait contre l'obscurité qui menaçait de l'emporter. Sa voix, bien qu'affaiblie, résonna, "Où sont-ils ? Sigurd... Hilda..."

Charon, savourant son apparente victoire, se pencha encore plus près, "Ils respirent encore, rassure-toi. Mais prisonniers pour l’éternité sur Tartaros. Tu peux être satisfait, ta mort les aura quand même épargnés."

La vision de Victor se troubla. Ses paupières tombèrent lentement, et son corps se volatilisa, comme une empreinte effacée par le vent du temps...
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Re: SG1 - L'Héritier

Message non lu par Ananta »

Salut,

Chapitre lu et qui permet d'avoir tous les révélations, toutes les questions qu'on se posait. La fin est énorme, je n'aurais pas du tout cru que Charon était un Ancien! C'est bien trouvé et tout le plan pour se venger à cause du refus d'Hadès de lui octroyer l'Ascension était rudement bien mené.

Par contre, l'Ascension n'est pas quelque chose qui se refuse vu que c'est un processus neutre disponible pour tout le monde si dès le départ on est dans les bonnes conditions pour le faire. Etant un Ancien, Charon devrait avoir le niveau physique nécessaire pour effectuer l'Ascension à moins qu'il n'ait pas été assez évolué et qu'il avait besoin d'aide, d'où le refus d'Hadès... Dans ce cas-là, j'aimerais bien savoir pourquoi ce dernier le lui a refusé, ce qui ajouterait un peu plus de compréhension au personnage et comprendre encore mieux tous les actes qu'il a fait pour se venger.

Un dernier chapitre qui pour moi conclus ton tome 1.

C'était une très belle fan-fiction. Très détaillée, avec beaucoup d'actions, d'humours, de tensions, de peur, bref on était vraiment dans l'ambiance de la série.

Si tu prévois une suite, ce sera avec plaisir que je la lirai :)
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Re: SG1 - L'Héritier

Message non lu par Vikiell »

CITATION (Ananta - 20 août 2023, 13:46)
Chapitre lu et qui permet d'avoir tous les révélations, toutes les questions qu'on se posait. La fin est énorme, je n'aurais pas du tout cru que Charon était un Ancien! C'est bien trouvé et tout le plan pour se venger à cause du refus d'Hadès de lui octroyer l'Ascension était rudement bien mené.
Tant mieux, j'espérais que ça surprenne et que personne ne le voie venir. ^^

CITATION (Ananta - 20 août 2023, 13:46)
Par contre, l'Ascension n'est pas quelque chose qui se refuse vu que c'est un processus neutre disponible pour tout le monde si dès le départ on est dans les bonnes conditions pour le faire. Etant un Ancien, Charon devrait avoir le niveau physique nécessaire pour effectuer l'Ascension à moins qu'il n'ait pas été assez évolué et qu'il avait besoin d'aide, d'où le refus d'Hadès...
Alors j'ai gardé en tête l'histoire avec Orlin, qui est resté coincé sur la planète car il avait aidé les humains à créer une arme. J'ai voulu, dans le même esprit, que Charon reste bloqué sur ce plan-là.
CITATION (Ananta - 20 août 2023, 13:46)
Dans ce cas-là, j'aimerais bien savoir pourquoi ce dernier le lui a refusé, ce qui ajouterait un peu plus de compréhension au personnage et comprendre encore mieux tous les actes qu'il a fait pour se venger.
C'est clair que j'aurai pu développer un peu plus le pourquoi du comment, je le ferai dans le tome 2. ^_^
CITATION (Ananta - 20 août 2023, 13:46)
C'était une très belle fan-fiction. Très détaillée, avec beaucoup d'actions, d'humours, de tensions, de peur, bref on était vraiment dans l'ambiance de la série.
Merci :up:
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Re: SG1 - L'Héritier

Message non lu par Vikiell »

La suite de l'histoire est désormais uniquement disponible sur le site AO3 :
https://archiveofourown.org/works/48057 ... /121175725

Vous devez certifier être adulte en cliquant sur "Yes, Continue" pour y accéder,

Bonne lecture :)
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