Voici la seconde partie, je vous souhaite une bonne lecture.
Autant vous prévenir tout de suite, le chapitre est un peu long.
Épisode 7 : Péril en la demeure (2/2)
Les habitants de la petite bourgade de Belleville dans l’Illinois démarraient leur journée tranquillement en cette heure matinale d’un doux matin d’automne. La température était assez clémente pour ce début de journée et cette ville du comté de Saint Clair s’éveillait paisiblement. Cette douce quiétude était cependant troublée par un ballet de voiture qui se dirigeait en dehors de la ville vers la Scott Air Force Base. Il s’agissait là de la quasi-totalité des membres de cette base qui se rendaient à la convocation d’urgence qu’ils avaient tous reçu. Très peu de personnes remarquèrent cela et ceux qui le firent n’y prêtèrent guère attention. Les autorités civiles de ce comté n’avaient pas encore relayée l’alerte générale émanant du SGC et ne se pressaient pas, de peur de déclencher une panique générale.
John Christown, employé de la poste locale, effectuait sa tournée quotidienne et s’apprêtait à s’engouffrer sur Jefferson Street lorsqu’il remarqua qu’une escadrille de chasseur F-22 Raptor et de F-16 décollait de la Scott Air Force Base toute proche. Cela le rendit perplexe car il compta une trentaine d’appareils. Nerveux, il alluma la radio à la recherche d’information sur ce décollage inquiétant et commença à changer de station mais aucune ne faisait référence à un quelconque problème. Il se rassura et reprit sa route lorsqu’une gigantesque explosion à quelques centaines de mètres de lui le conforta dans ses craintes. Deux hangars de la base aérienne venaient d’être touchés par une salve de plasma tiré depuis l’orbite par les Soorbins. Le jeune facteur immobilisa précipitamment son véhicule et sortit de celui-ci. Il fut témoin d’une scène apocalyptique qui lui glaça le sang. De nombreux projectiles orangés sortaient des nuages avant de s’abattre sur la base et ses alentours, telle une pluie dévastatrice. Il ne réagissait pas et restait planté là, témoin malgré lui de la destruction de la base lorsqu’un tir s’abattit sur la maison situé à la gauche de John qui eut juste le temps de se retourner et de voir une vague de feu déferler sur lui. Il mourut instantanément, désintégré par le souffle de l’explosion.
Le colonel Caldwell se tenait devant le poste de commandement de son vaisseau en consultant les derniers rapports sur l’état de la flotte. Ceux-ci étaient rassurants, l’hyperpropulsion du « Shangdi » était réparée et ils devraient pouvoir repartir d’ici une trentaine de minute. Ils avaient en outre réussit à accélérer le rechargement des boucliers en amenant l’E2PZ sur chacun des vaisseaux. Le surplus d’énergie apporté par celui-ci permit de raccourcir le délai d’attente d’environ une heure. Steve Caldwell commençait cependant à trouver le temps long et s’inquiétait fortement au sujet de la situation sur Terre. Cela faisait maintenant quarante minutes qu’il n’avait pas eut de contact radio et même si il savait que le prochain n’était prévu qu’un quart d’heure plus tard, un sentiment d’impuissance qu’il détestait l’envahit. Il profita de ce temps mort pour se préparer au mieux aux prochains combats. L’inventaire de tout ce qui pouvait servir avait été fait et les F-302 encore en état de vol avaient été rechargés en munitions et carburants. Le travail acharné des techniciens permit même de réparer deux chasseurs en se servant des pièces détachées récupérées sur ceux définitivement hors service. Le colonel Caldwell et les autres commandants étaient fiers de leurs hommes et savaient qu’ils faisaient du mieux qu’ils pouvaient.
L’officier en second du colonel Caldwell se trouvait à sa gauche et pianotait sur sa console lorsqu’une fenêtre s’ouvrit. Il en avertit le colonel.
-« Mon colonel, l’ « Odyssée » vient de nous envoyer un message par le canal crypté. »
-« Quel est-il ? » demanda le colonel intrigué.
-« Les trois derniers vaisseaux en orbite ont du battre en retraite et les Soorbins ont reçu des renforts. Ils nous demandent d’établir un point de rendez-vous afin de coordonner la riposte. » résuma succinctement le jeune officier.
-« Calculer le point de rendez-vous le plus proche possible, nous nous retrouverons à mi-chemin entre ici et la Terre. Et prévenez tous les vaisseaux de se préparer à partir dans cinq minutes, nous ne pouvons rester là alors que la Terre est sans défenses. » ordonna le colonel Caldwell.
-« Très bien mon général, mais je dois vous prévenir que les boucliers du « Wyvern » sont encore à moins de 50%, dois-je effectuer le transfert de l’E2PZ ? » demanda le jeune officier.
Le colonel Caldwell réfléchit quelques instants avant de répondre à son officier en second.
-« Non, ils vont le garder jusqu’à ce que leur bouclier soit complètement rechargé. On effectuera le transfert lors du point de rendez-vous avec les trois autres vaisseaux. »
-« Je viens de finir le calcul de celui-ci. » lui répondit aussitôt le major à sa droite en faisant apparaître sur son écran un schéma représentant leur position, celle de la deuxième flotte qui se rapprochait d’eux ainsi que la Terre. Il pointa alors un point clignotant à environ mi distance entre eux et la Terre. « Nous serons là, à environs cinquante minutes de la Terre. »
-« Très bien, envoyez ces coordonnées à tous les vaisseaux. » ordonna t-il d’un ton sec.
Bien qu’il fût respecté par ses hommes qui avaient une confiance aveugle en ses choix, le colonel Caldwell, au naturel enjoué et bon camarade avec ses subalternes, retrouvait tout le sérieux nécessaire à ce genre de situation. Il en devenait même cassant et parfois très autoritaire, demandant toujours plus à ses hommes, mais ceux-ci reconnaissaient en lui un grand commandant en temps de crise.
Pendant ce temps, les Soorbins avaient profité de la retraite des BC-304 pour se repositionner en orbite au dessus de la Terre. Les renforts qui venaient d’arriver leur conféraient un avantage certain durant le combat et ils en profitèrent pour bombarder les sites qu’ils avaient identifié comme étant des bases militaires. Ils avaient remarqué que la population de la Terre était incommensurablement supérieure à celle des autres planètes qu’ils avaient conquises et préféraient s’assurer la réussite de leur invasion en prenant le temps de détruire le plus possible de défense au sol. Par la même occasion, ils lancèrent la totalité de leurs chasseurs effectuer des raids aériens au dessus des villes. Ils attaquaient en tout point du globe et accomplissait leur tactique habituelle de guerre éclair.
La population terrienne paniqua face à cet assaut inattendu et ne sut pas comment réagir dans un premier temps. La population civile n’avait pas été avertie assez vite donc la quasi-totalité fut prise au dépourvu lors de l’attaque initiale. Cependant, l’alerte avait été donnée assez tôt pour que les militaires de tous les pays se préparent. Le plus haut niveau d’alerte avait été déclenché et le moindre réserviste fut rappelé afin de défendre la Terre face aux légions soorbines. L’ordre avait été donné que tous les avions de chasses disponibles décollent au moment de la première attaque au sol afin d’éviter qu’ils ne soient détruits. C’est ainsi que des centaines de ces chasseurs se trouvaient à patrouiller au dessus des différentes villes parsemant le globe au moment de l’entrée en atmosphère des chasseurs soorbins. Ils déferlèrent par vagues successives de centaine d’appareils et piquèrent en direction du sol. Ils se dirigèrent vers les centres urbains les plus importants de la planète, notamment la cote est des Etats-Unis, l’Europe occidentale et l’est de l’Asie, mais également vers des zones plus reculées tel que l’Afrique du Sud, le Brésil et l’Australie. En attaquant un peu partout sur la planète, les Soorbins espéraient diviser les forces terriennes afin de l’emporter.
Une importante escadrille de chasseur soorbins se dirigeaient vers la mégalopole américaine et plus particulièrement vers Manhattan à la rencontre d’une flotte défensive assez conséquente, composée essentiellement d’avion de l’U.S Air Force, mais également d’aéronefs d’autres nationalités. Les militaires terriens détectèrent rapidement l’arrivée des soorbins sur leurs radars et se mirent alors à manœuvrer afin de les intercepter le plus loin possible de la cité. Les deux flottes foncèrent l’une sur l’autre et rapidement, les missiles air-air répondirent aux décharges de plasma. Plusieurs appareils furent détruits de part et d’autre avant même que les deux flottes ne se rejoignent et les deux escadrilles brisèrent leurs formations quelques instants avant leur rencontre. Cette phase fut assez délicate et plusieurs autres chasseurs, pilotés par des soldats moins expérimentés ou moins chanceux se percutèrent violemment. Les chasseurs soorbins continuèrent leur route en direction de Manhattan sans se soucier des aéronefs terriens et ils commencèrent à tirer en direction des bâtiments. Les décharges de plasma s’abattirent sur les gratte-ciels new-yorkais et occasionnèrent de lourds dégâts. Rattrapant leur retard, les chasseurs terriens firent demi-tour et se mirent à la poursuite des assaillants, mais l’agilité et la vitesse des avions terriens étaient moindres que celles des ennemis. Ils furent cependant soulagés de voir le renfort des F-302 arriver. Ceux-ci se placèrent au coté de leurs alliés et le combat au dessus de Manhattan s’engagea rapidement entre les deux flottes. Les pilotes soorbins firent preuve d’une grande maîtrise de leurs appareils et slalomèrent avec dextérité entre les différents immeubles. Les pilotes humains avaient beaucoup de mal à les suivre et encore plus à leurs tirer dessus, notamment par crainte de toucher les bâtiments civils.
Une petite formation composée de deux F-15, d’un Mig-31 russe et de deux F-302 remontait la cinquième avenue à la poursuite de quatre chasseurs soorbins qui volait à très vive allure à une dizaine de mètres du sol. Les deux F-302 prirent rapidement la tête de la formation mais il n’arrivait pas à atteindre les Soorbins. Le pilote d’un des deux F-302 contacta alors sa base qui lui apprit que des soldats commençaient à se déployer dans les rues de Manhattan. Il en eut la confirmation lorsqu’il remarqua que plusieurs missiles atteignirent les chasseurs soorbins. Ces missiles avaient été tirés par les premières unités anti-aériennes qui venaient tout juste de pénétrer dans la ville. Le pilote du F-302 profita de ce moment d’accalmie pour quitter sa formation et prendre un peu d’altitude afin de mieux se rendre compte de la situation et aperçut plusieurs colonnes d’engins blindés sur les différents ponts reliant l’île au continent.
Les forces terrestres américaines commençaient à prendre position sur les avenues et les rues adjacentes de la cité, ainsi que dans les immeubles. Ils montèrent le plus rapidement possible au sommet de ceux-ci afin d’avoir une position privilégiée et de pouvoir tirer sur les chasseurs soorbins avec des missiles sol-air. Les forces défensives terriennes se complétèrent rapidement par de nombreux hélicoptères de combats qui affluèrent de toutes parts et qui se positionnèrent à des points fixes afin de soutenir les troupes au sol face aux assauts des Soorbins.
Les projectiles de plasma tiré depuis l’orbite par les croiseurs soorbins continuaient de s’écraser sur le sol et de provoquer de gros dégâts. Etant donné que leur but était d’envahir la planète, ils essayaient tout de même de ne pas provoquer de trop grandes destructions. Le nombre de tir diminuait petit à petit, cependant ceux-ci devenaient de plus en plus précis et ils essayaient de n’attaquer que les positions militaires, bien que cela se révélait assez compliqué depuis l’espace.
Pendant ce temps, les stratèges militaires de nombreux pays se trouvaient au SGC afin de coordonner les défenses de la planète ce qui s’avéra assez compliqué pour des armés ayant plus l’habitude de se combattre mutuellement que de coopérer. Malgré un certains nombre d’erreur et de perte de temps évitable, la défense s’organisait tant bien que mal. La tactique de guerre éclair employée par les Soorbins rendait celle-ci plus difficile, et les rapports des pertes commençaient à arriver à la base, mais malgré la perte complète de certains bataillons, les forces de défenses terriennes arriver à tenir tête à cette première vague offensive. Le ciel de nombreuses villes étaient le théâtre d’un combat acharné à l’issue encore incertaine.
Cela faisait maintenant plus d’une demi-heure que les hostilités avaient commencée au dessus de Manhattan lorsqu’une seconde vague de chasseurs soorbins entama un survol de la ville. Leur objectif principal étant de s’assurer la supériorité aérienne afin de préparer le débarquement des troupes au sol, ils concentrèrent leurs attaques sur les chasseurs terriens. Ceux-ci avaient pour la plupart épuisé leurs stocks de missiles et en étaient réduits à tirer au canon. De nombreux appareils tant humains que soorbins s’écrasaient périodiquement ici ou là provoquant des dégâts assez importants. Les services de secours de la ville commençaient à se déployer un peu partout dans la cité afin de d’éteindre les multiples incendies qui se déclaraient et de porter secours à la population effrayée et totalement impuissante. Ces opérations de secours furent cependant fortement ralenties par les combats et notamment par les Soorbins qui les attaquaient sans distinction avec les forces armées. Les équipes de secours avaient également du mal à accéder aux zones sinistrées du fait de la destruction de nombreuses infrastructures telle que les ponts de Brooklyn et de Manhattan, mais ils redoublaient leurs efforts afin d’aider le plus de personnes possibles.
Une grande confusion régnait dans les airs de New-York et les pilotes avaient bien du mal à respecter leurs formations. Cependant, les meilleurs pilotes le réussissaient difficilement et ce fut ainsi qu’une escadrille de deux F-16, d’un Rafale français et de deux Harrier britannique se mirent en formation d’attaque à la poursuite de six chasseurs soorbins qui harcelaient une colonne de blindés stationnant sur la 72ème rue près de Central Park. Appuyés par les unités anti-aérienne postées au sol et sur les buildings, ils réussirent à détruire quatre chasseurs soorbins qui s’écrasèrent dans Central Park sans provoquer de dégâts avant d’être eux-mêmes prit en chasse par cinq autres appareils ennemis. Ils n’eurent pas le temps d’esquisser la moindre manœuvre que les deux F-16 et un Harrier furent détruits. Les deux appareils restant, voyant que la situation devenait critique brisèrent leur formation afin de diviser les assaillants. Le Rafale vira brusquement en direction de l’est et de l’East River en essayant de distancer ses poursuivants au nombre de trois. Il zigzaguait dans tous les sens afin d’éviter les décharges de plasma mais n’arrivait pas à les semer. Le pilote français ne voyait aucune façon de semer ses poursuivants lorsque la structure métallique du pont Williamsburg lui donna une idée qu’il aurait jugé insensée dans d’autres circonstances. Il tira violemment sur le manche afin de prendre de l’altitude et se mit dans l’axe de l’édifice avant de brusquement redescendre au niveau du sol. Il s’engouffra alors dans le tunnel et fit preuve d’une dextérité exceptionnelle afin de se maintenir entre la chaussée et les poutres métalliques formant le plafond. Les trois poursuivants le suivirent mais deux appareils n’eurent pas le temps de se stabiliser et percutèrent violemment le sol. La course poursuite continua sur le pont qui heureusement était désert depuis le début de l’alerte. Le pilote du Rafale était à la merci du chasseur soorbins et remarqua que celui-ci se rapprochait. En arrivant à la fin du tunnel, il tenta le tout pour le tout en tirant son dernier missile sur la structure métallique du pont. Celle-ci commençait à s’affaisser dans un vacarme assourdissant lorsque le Rafale émergea du pont et prit de l’altitude. Le pilote soorbin le poursuivant n’eut pas la même chance et ne put s’extraire de la carcasse fumante du pont Williamsburg qui sombra dans l’East River. Le pilote français ne put s’empêcher de laisser échapper un long cri de joie à la vue de ce spectacle, avant de repartir en direction des combats.
Au même moment, les deux flottes de BC-304 se rejoignirent au point de rendez-vous convenu plus tôt et les huit commandants des vaisseaux terriens se réunirent sur le « Dédale » dans une petite pièce servant de salle de briefing. Les deux vaisseaux sans E2PZ de la seconde flotte, trop affaiblis par les combats au dessus de la Terre, ne pouvaient pas encore repartir. Au vu de cette situation, ils convinrent d’un plan qui devrait permettre d’infliger de lourds dégâts aux vaisseaux soorbins stationnés en orbite sans prendre trop de risques. Il restait un petit nombre de missiles nucléaires sur chacun des vaisseaux après les premiers combats et ils décidèrent de les transporter sur les deux vaisseaux munis d’un E2PZ afin de reconstituer une partie de leurs stocks en vu d’une attaque éclair. Leur plan consistait en effet à émerger d’hyperespace au milieu de la flotte soorbine et de lancer tous leurs missiles afin de détruire le plus grand nombre de vaisseaux ennemis avant de fuir et d’essayer d’en attirer le plus possible loin de la Terre. Puis, une fois que la flotte ennemie serait divisée, le reste des BC-304 arriverait par surprise. Les huit commandant s’accordèrent sur ce plan et retournèrent sur leurs vaisseaux respectifs afin de préparer le bon déroulement de celui-ci.
Le colonel Caldwell quant à lui se chargea de contacter la Terre afin de leur faire part du plan. Il fut mis en relation directement avec le général O’Neill qui l’informa rapidement de la situation sur la planète.
-« Donc, comme vous pouvez le constater, un petit coup de main ne serez pas de refus. » conclut Jack à la fin son exposé.
-« Nous devrions être en position d’ici cinquante minutes mon général. » lui répondit Caldwell visiblement prêt à en découdre avec les Soorbins.
-« Parfait, cela me laisse le temps de regarder les deux derniers épisodes des Simpsons que je n’avais pas eut le temps de regarder. » répliqua aussi sec O’Neill.
-« Heu, …, et bien bon visionnage. » dit le colonel habitué à ce genre de réplique de la part de son supérieur.
-« Sinon, dans un registre plus sérieux, il nous reste un petit nombre de drones. Je comptais m’en servir assez rapidement, mais je vais plutôt attendre votre arrivée. Cela surprendra plus encore nos visiteurs. »
-« Très bonne idée. Colonel Caldwell, fin de transmission. » conclut le commandant du « Dédale » avant de reprendre sa position sur son siège de commandement.
Il s’assura que tout était prêt avant de donner l’ordre du début de la mission. Le « Dédale » et l’ « Odyssée » se détachèrent de la flotte de croiseurs terriens avant de s’engouffrer dans le tunnel d’hyperespace. Ils furent suivis quelques minutes plus tard par le reste de la flotte qui emprunta le même chemin, à l’exception du « Bélénos » et du « Shangdi » restés en retrait le temps de recharger leurs boucliers.
Cela faisait maintenant deux heures que les combats avaient commencées et les pilotes terriens profitèrent d’un moment d’accalmie dans l’attaque afin de regagner une de leurs bases encore intacte pour ravitailler. Les survivants étaient tous très fatigués et épuisés nerveusement par les combats qui venaient de se dérouler. Ceux-ci se déroulant au dessus de ville, ils nécessitaient donc une concentration totale de la part des pilotes. Une fois au sol, les techniciens s’affairèrent afin de refaire le plein de carburant et de munitions dans l’attente d’une nouvelle offensive des Soorbins. Celle-ci ne se fit pas attendre bien longtemps, et à peine dix minutes après la fin des premiers combats, les radars détectèrent l’entrée en atmosphère des chasseurs ennemis qui se chargeaient maintenant d’escorter de plus grand vaisseaux. Il s’agissait des vaisseaux transporteurs de troupes soorbines qui s’apprêtaient à prendre position sur la terre ferme. Les stratèges ennemis pensaient en effet que la première offensive avait suffisamment affaiblie les défenses terriennes pour débuter l’invasion au sol et ainsi étouffer au plus vite toute résistance. Il ne fallut pas beaucoup de temps aux légions soorbines pour se déployer autour d’un grand nombre de ville.
Les soldats ennemis prirent rapidement position et déployèrent leurs engins blindés avant de se lancer à l’assaut. Ils s’avancèrent en direction de leurs premières villes qu’ils conquirent facilement grâce à l’appui de leurs chasseurs et de puissants véhicules motorisés ressemblant à des chars d’assauts. La population civile qui n’était pas préparée à ce genre d’invasion se rendit face à ces extraterrestres belliqueux sans se défendre. Les armées régulières n’ayant pas encore eut le temps de protéger toutes les villes, les premières minutes du conflit vit les Soorbins remporter un grand nombre de ville sans combats réels, si ce n’était quelques escarmouches avec des civils courageux ou les forces de l’ordre.
Sur la passerelle de commandement de leur vaisseau respectif, les colonels Caldwell et Bagwels prirent connaissance de leur sortie imminente d’hyperespace.
-« Armez les tubes à missile et verrouillez les cibles de façon à tirer deux missiles sur chacune. » ordonna le colonel Caldwell au sous-officier chargé de l’armement.
-« Bien mon colonel ! » répondit l’intéressé.
-« Sortie d’hyperespace dans 10 secondes. » dit le second du colonel.
Ils connaissaient la dangerosité d’émerger aussi près de la planète au bout milieu d’une flotte dont ils ne savaient pas les coordonnées précises. S’ils apparaissaient trop près des vaisseaux ennemis, ils risquaient une collision meurtrière. Le colonel Bagwels, pourtant athée convaincu, se surprit à espérer qu’une entité supérieure veille à la réussite de leur mission. Les deux croiseurs terriens émergèrent à seulement quelques centaines de kilomètres de la Terre et envoyèrent immédiatement un message signalant leur arrivée à l’avant poste Ancien en Antarctique. Le « Dédale », pris par son impulsion résultant de la sortie d’hyperespace se rapprocha dangereusement dans des croiseurs soorbins mais réussit à manœuvrer rapidement et évita de le percuter d’une cetaine de mètres. L’ « Odyssée » eut plus de chance car il se trouvait un peu plus en retrait. Les deux vaisseaux activèrent aussitôt leurs boucliers et lancèrent leurs derniers missiles.
-« Mon colonel, je détecte la signature énergétique des drones provenant de la surface. Impact prévu dans vingt secondes. » avertit l’officier en second du colonel Caldwell.
Les missiles nucléaires lancés par les vaisseaux terriens filèrent deux par deux en direction de leur cible respective qu’ils percutèrent avant même que celle-ci n’esquissent la moindre manœuvre. Ils réussirent ainsi à atteindre huit croiseurs dont six fut totalement détruits alors que les deux autres semblaient en piteux état mais encore, au moins pour un temps, opérationnels. Cette première offensive fut rapidement suivie par l’arrivée de plusieurs dizaines de drones qui se dirigeaient vers les vaisseaux-mères soorbins. Ceux-ci furent trop lent dans leurs tentatives d’esquiver les projectiles qui les percutèrent en plein centre avant de s’avancer à l’intérieur. Ils traversèrent sans difficulté plusieurs parois et avançaient inexorablement vers les générateurs des vaisseaux où ils déclenchèrent une réaction en chaine dévastatrice aboutissant à la destruction totale de l’imposant bâtiment. Cinq vaisseaux-mères subirent le même sort funeste mais il en restait encore quatre accompagnés de près de cinquante croiseurs.
Les deux croiseurs terriens accomplirent alors le plan prévu et commencèrent à s’éloigner de la planète. Une quinzaine de croiseurs ennemis ainsi que deux vaisseaux-mères les avaient prit en chasse et commençaient déjà à leurs tirer dessus. Les boucliers asgards devaient repousser une très forte pression mais le surplus d’énergie apporté par l’E2PZ garantissait une protection relativement durable aux appareils humains. Ils s’éloignèrent en allant tout droit sans tenter d’éviter les tirs ennemis afin de faire croire aux Soorbins qu’ils étaient trop endommagés pour fuir. Après un peu plus de cinq minutes de fuite cette petite flotte se trouvait à quelques millions de kilomètres de la Terre lorsque le reste des BC-304 émergèrent d’hyperespace à peu près au dessus de leurs homologues mais directement orientés vers les poursuivants. Ils filèrent rapidement et traversèrent les rangs ennemis en prenant bien soin d’activer les armes à énergie asgards. Cette tactique prit totalement de court les Soorbins qui ne réagirent pas assez rapidement afin de contrer cette attaque. La surprise fut totale et permit aux vaisseaux terriens de détruire assez facilement cinq croiseurs ennemis.
Le « Dédale » et l’ « Odyssée » pivotèrent alors aisément et activèrent à leur tour leurs armes avant de faire un passage au dessus des Soorbins et de rejoindre le reste de la flotte et d’engager le combat. La confusion la plus totale régnait dans les rangs ennemis qui ne s’attendaient pas à une telle tactique de la part des terriens. De chasseurs, ils devenaient proies, et ils prirent quelques instants avant de pouvoir se coordonner. Ce petit temps d’hésitation fut parfaitement mit à profit par les croiseurs terriens. Ceux-ci passèrent en effet plusieurs fois au dessus de la flotte soorbine et détruisirent la dizaine de croiseurs ennemis sans difficulté. Les commandants des BC-304 savaient qu’il fallait se dépêcher de détruire cette première flotte avant qu’ils ne soient rejoints par d’autres vaisseaux soorbins.
Pendant ce temps, les dizaines de milliers de soldats soorbins qui réussirent dans un premier temps à conquérir plusieurs petites zones à travers le monde, commençaient à subir leurs premières défaites. Habitués à des victoires faciles, ils furent surpris par la résistance que leur opposèrent les armées terriennes. Ils furent surtout surpris par le nombre de combattants et se rendirent rapidement compte qu’ils avaient sous-estimé l’ennemi. Les combats faisaient rage un peu partout sur le globe et tournait globalement en la faveur des défenseurs qui regagnaient du terrain un peu partout. Les Soorbins étaient de part leur physique nettement désavantagés par rapport aux humains et ceux-ci reprirent l’avantage une fois la surprise initiale de l’attaque passée.
En orbite, les croiseurs terriens prenaient également le dessus sur leurs ennemis. Ils réussirent à détruire la flotte qui poursuivait le « Dédale » et l’ « Odyssée », avant de rejoindre l’orbite basse de la Terre et d’engager le combat avec le reste de la flotte soorbine. Ils se scindèrent en deux groupes de trois, chacun mené par un croiseur munis d’un E2PZ, et attaquèrent chaque vaisseaux ennemis un par un en se déplaçant rapidement entre chaque cible. Cette tactique déstabilisa complètement les Soorbins qui s’affolèrent. Ils commençaient à commettre des erreurs et ne réussissaient pas à inverser la tendance. Les vaisseaux qui leur faisaient face étaient nettement plus avancés que les leurs et ils savaient qu’il leur fallait épuiser les boucliers énergétiques des BC-304 en concentrant leurs tirs. Malgré cela, ils essayaient de manœuvrer tant bien que mal pour éviter les attaques des humains, le plus souvent en vain. Les armes à énergie asgards provoquaient une véritable hécatombe dans les rangs soorbins. Il ne restait plus qu’une vingtaine de croiseurs soorbins et deux vaisseaux mère lorsque le « Shangdi » et le « Bélénos » arrivèrent à leur tour aux alentours de la Terre pour prendre part au combat. Bien que leur bouclier ne soit pas totalement rechargé, les deux commandants de ces vaisseaux avaient pris la décision de rejoindre le champ de bataille afin de participer à la défense de la planète.
En grande difficulté devant l’avantage technologique des terriens, les soorbins n’arrivaient pas à concevoir la défaite. Des millénaires de domination dans leur galaxie d’origine et un début de campagne victorieux dans la Voix Lactée les avaient rendus trop confiant. Les officiers présents sur les différents vaisseaux encore intacts refusèrent surtout d’envisager une quelconque retraite, de peur de s’attirer les foudres de l’Imperator. Ils continuèrent donc l’attaque en essayant de se concentrer sur un seul vaisseau à la fois, mais les BC-304 qui commençaient à être trop touché s’éloignèrent du champ de bataille et étaient immédiatement remplacer par un autre dans leurs formations à trois.
Les carcasses fumantes et de nombreux débris commençaient à s’amonceler au niveau de l’orbite la plus basse rendant les combats dangereux. Cela obligea les Soorbins à s’éloigner un peu de la planète. Ils resserrèrent leurs positions et les croiseurs se mirent en formation défensive autour du dernier vaisseau mère afin de les protéger au maximum. Cette formation s’avéra plus efficace, car cela permettait au vaisseau mère de se concentrer uniquement sur l’attaque sans se soucier de se protéger, les croiseurs encaissant la majorité des tirs. Cette tactique montra cependant vite ses limites puisque le nombre de croiseurs soorbins diminuaient rapidement, sans que les attaques du vaisseau mère n’affaiblissent suffisamment les boucliers des croiseurs terriens.
Sur la passerelle de commandement de son vaisseau, le colonel Caldwell se réjouissait intérieurement de la tournure des évènements et il regardait avec soulagement les derniers croiseurs soorbins exploser. La journée avait été des plus pénible pour l’officier et pour ses hommes et ils sentaient la victoire approcher. La situation étant sous contrôle de son coté, le colonel contacta l’avant poste Ancien afin d’avoir des informations concernant les combats au sol. Il fut rassuré d’apprendre que les combats tournaient également en la faveur des armées terriennes. Il restait bien encore de nombreuses poches de résistance mais privé de tout soutien aérien ou de ravitaillement, elles ne constituaient plus une grande menace. Malgré cela, il songea également aux pertes qui seront à déplorer dans un très proche avenir, et calcula rapidement que les combats avaient duré près de cinq heures avec notamment un intense bombardement orbitale de nombreuses villes. Steve Caldwell avait déjà vu plus que son compte de guerre et de conflit un peu partout sur Terre et même dans la galaxie, mais cette fois ci il craignait un bilan très lourd de cette attaque des Soorbins. Il ne prit d’ailleurs pas part à la liesse qui accompagnât la destruction du dernier vaisseau ennemi. Il savait que cette difficile victoire signifiait certainement le début d’une guerre ouverte avec les Soorbins.
Fin.
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