4x02 L'autre côté
Ma note :
15,5/20
"L’autre côté" est à la fois sublime et dérangeant pour sa métaphore en filigrane. Ça n’a jamais été un épisode à revoir 50 fois, mais l’enseignement qu’il nous fait est juste excellent, et digne d’une série de science-fiction contemporaine. C’est peut-être même l’un des messages les plus clairs que la série ait réussi à passer. Tous les téléspectateurs, quel que soit leur âge, saisiront l’étonnant parallèle avec l’Allemagne Nazie des années 30 et 40. Alar fait clairement penser à une réincarnation du Führer, et tous ses subordonnés sont blonds aux yeux bleus, à l’instar de la race Arienne. Alar défend l’eugénisme comme Hitler a pu le faire en son temps. Tous les Eurondiens endormis dans les chambres de stase ont les mêmes caractéristiques physiques, dans le respect de la pureté de leur race. Comme l’Allemagne Nazie pendant la guerre, les Eurondiens ont fait un véritable bond en avant en matière de technologie, d’armement et de médecine. Enfin, pour beaucoup, le Nazisme était un gage d’espoir avant la guerre, comme ce fut le cas pour tous ceux qui ont suivi Alar et son paternel.
Plus la série avance, et plus elle s’écarte du schéma manichéen, pour plonger les personnages et leurs adversaires dans des nuances de gris, où nous avons du mal à discerner les méchants des gentils. La controverse ici vient du fait qu’au bout du compte, alors qu’ils ne souhaitaient pas se mêler au cours d’une guerre dont ils ignoraient les tenants et les aboutissants, SG-1 finit par provoquer la défaite de l’un des deux camps, et change donc malgré elle l’issue de la guerre. Les débats existentiels soulevés par Daniel sont de vraies questions, parce qu’ils tournent autour des notions d’éthique et de neutralité. Le Général Hammond, toujours réfléchit, semble être le plus enclin à comprendre Daniel. Jack préfère la diplomatie, sans poser de question.
Jack dépasse les bornes dans cet épisode. Une fois n’est pas coutume, lorsqu’on lui confie le soin de négocier un éventuel échange avec les Eurondiens, il se montre grossier et irrespectueux envers Daniel. La relation entre ces deux personnages n’avait pas été aussi féroce depuis
"2x19 Le faux pas". Il finit par exprimer ses regrets à la fin, d’autant que Daniel avait raison, mais on devine que cette altercation houleuse va laisser des séquelles dans leur amitié. On voit bien à la fin que Daniel est vexé et blessé. J’ai toujours adoré la relation complexe qui unissait ces deux-là.
La scène la plus choquante et la plus surprenante est bien entendu la dernière, où Jack prend la décision de refermer l’iris sur Alar, sous le regard interloqué de Carter. Comment doit-on interpréter cet acte ? Prudence ou vengeance ? Comment s’est-il permis cette faute morale en gardant son sang-froid ? Comme toi
Mad-Marc, je n’aurais jamais refermé l’iris. A partir de cette saison, le personnage de Jack O’Neill devient plus hargneux, plus arrogant et plus radical (et les choses ne s’arrangeront pas en saison 5), ce qui n’est pas pour me déplaire. J’aurais l’occasion d’y revenir.
Il y a un aspect que j’adore dans cet épisode, et que l’on retrouve dans tous les épisodes de cette saison, c’est la beauté et l’authenticité des décors. Dans l’épisode précédent, nous avions une vue numérique superbe sur la planète Asgard, mais ici, le bunker des Eurondiens est juste fantastique. Les plans numériques incrustés où l’on découvre la chambre de stase et le générateur sont superbes. Et la saison va faire beaucoup mieux encore !
Peut-être n’ai-je pas retenu la morale de cet épisode, mais j’ai trouvé dommage qu’SG-1 sabote tout le bunker d’Alar à la fin, et reparte sans la technologie promise. La scène dans laquelle Jack comprend les motivations racistes d’Alar est maladroite. Je trouve curieux qu’Alar choisisse d’exprimer son malaise vis-à-vis de Teal’c, après les suspicions de Daniel. Daniel, lui, aurait dû rester impartial jusqu’au bout et ne pas juger les Eurondiens à la fin, qu’ils aient déclenché la guerre ou non. Un épisode qui donne à réfléchir, avec une scène finale qui m’a laissé sur le cul !