Effet Papillon ~ Tome II

Rufus Shinra
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Effet Papillon ~ Tome II

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Après environ un an et demi de hiatus, Effet Papillon est de retour pour son Tome II. La publication de cette fic se fera de façon régulière, étant donné que je dispose à présent d'un buffer assez conséquent qui devrait me permettre de poster ici sans interruption jusqu'à la fin de ce Tome.

Vous pourrez trouver le Tome I, Chevron Awards en catégorie "Aventure", sur le lien suivant Effet Papillon ~ Tome I

Mes remerciements vont à l'ensemble des membres du forum SciFi Fan-Séries, qui m'ont suivi et soutenu durant l'écriture de cette fic ces dernières années, ainsi qu'à mon alpha-lecteur, qui subit sans broncher toutes mes élucubrations sur le scénario global et m'offre ses excellentes suggestions à ce niveau.

Donc, un grand merci à Artheval_Pe, Ketheriel, L'Enfanteuse, Mat Vador, Sapho, Skay-39 et Webkev, tous et toutes des fans de SG (quoi qu'ils prétendent) haut de gamme, qui font honneur à cette communauté, et dont les fics m'ont convaincu, soit de me lancer dans l'aventure, soit, à présent, d'y rester.

N'hésitez pas à poster des commentaires et suggestions, qui sont toujours bienvenues et que j'essaie de prendre en compte autant que faire ce peut pour améliorer la qualité globale de la fic.



A ceux ayant terminé le Tome I : Bonne lecture !



Prologue : Remise en question


Elle reprit conscience brutalement, ses yeux fixés sur le plafond de la cellule. Au moment où elle commençait à se poser des questions sur sa situation, un bruit fin l'informa de la présence d'une autre personne dans la petite pièce où elle était enfermée depuis son retour parmi ses semblables.
Une silhouette passa devant son regard, alors qu’elle était allongée sur sa couchette, et l'ignora totalement avant de se pencher dans sa direction. La froideur et l’efficacité avec laquelle l’individu déplaça Shanti sur la civière avant de l’entraver l’effraya autant que les gestes eux-mêmes.
Tentant de prononcer une parole, puis de faire un geste quelconque, la plus jeune membre de l’équipe SG-22 se rendit compte qu’elle était complètement paralysée. La panique s’empara d’elle alors qu’elle voyait du coin de l’œil l’homme en tenue protectrice ouvrir la porte, et, pendant quelques instants infiniment longs, s’efforça sans succès de reprendre le contrôle de son corps.
La civière sur laquelle la prisonnière reposait commença à se déplacer lentement, et ce ne fut que lorsque son entraînement reprit ses droits que Shanti put commencer à se calmer.

Pour s’apercevoir que sa respiration ne trahissait rien des émotions qu’elle venait de ressentir.
Au…au secours., supplia-t-elle silencieusement.
Mais personne ne répondit à son appel, alors que son regard, fixé vers le haut, lui montrait un défilement ininterrompu de plafonds de coursives.




Les dernières heures avaient été reposantes, dans la mesure du possible. Si les différents escadrons du Concordia étaient en alerte partielle, la situation s'était stabilisée, et Carl venait de rattraper quelques heures de sommeil.
Mais à présent qu’il avait quelque peu récupéré, son esprit était occupé avec trop de questions…
La mission pour laquelle il s’était porté volontaire ne lui avait rien appris qu’il ne savait déjà, tandis que la présence même du commandant et du CAG lors du retour des appareils était en soi plus qu’intrigante. Un coup d’œil sur l’un des moniteurs lui permit de vérifier que la rotation des pilotes pour la CAP n’avait pas changé et qu’aucune consigne générale n’était entrée en vigueur pendant son sommeil. Voyant que son tour viendrait dans plus de deux heures, il prit un petit-déjeuner au mess, puis se rendit aussitôt vers le gymnase du bord.
Il ignora le peloton de Marines qui s’y entrainait et se dirigea vers la personne qui avait motivé son déplacement. Celle-ci venait de terminer un parcours d'escalade, et Carl attendit quelques secondes après qu'elle soit descendue pour l'aborder
"Capitaine ?" demanda-t-il à la femme.
"Tiens, Halcyon. Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?" répondit-elle avec autant de tact que sa fatigue lui permettait.
"Je voudrais juste savoir si…si c'est habituel, comme réception, ce qu'on a eu en rentrant ?"
"Pas vraiment" dit-elle en confirmant les suspicions du jeune pilote. "Mais en même temps, je te mentirais en te disant que ce genre de situation est habituelle." Elle s'assit sur un banc et lâcha un soupir. "Ces vaisseaux, les Jaffas à côté, ce qui t'es arrivé…il y a pas mal de choses pas très claires ces derniers temps, mais comprends bien : on ne peut pas y faire grand-chose. Juste obéir aux ordres, espérer qu'ils savent ce qu'ils font en haut, et réagir vite quand tout merdera."
"Peut-être que ça va se calmer", hasarda Carl avec un air rassurant.
"Deux flottes de deux puissances en guerre froide, l'une à côté de l'autre, des planètes et des vaisseaux qui se font balayer…sans vouloir être vache, tu me sembles un peu naïf. J'ai du mal à voir comment ça pourrait ne pas péter à la figure de quelqu'un. Enfin, faut juste ne pas être ce "quelqu'un"… "
"…"





Cela n'avait été, pour la majorité des habitants d'Atlantis, qu'une nouvelle crise qui était caractéristique de cet environnement de travail particulier. Aucun mort ne fut finalement à déplorer, les quelques accidentés se remirent d'aplomb, et chacun reprit son travail, qu'il s'agisse du contrôle des équipements ou d'un projet visant à révolutionner la science humaine.
Seule une vingtaine de personnes avait idée de ce qu'il s'était réellement déroulé quelques heures auparavant, et l'une des principales protagonistes ne cessait d'y repenser. Après avoir été aux côtés des plus hauts responsables civils terriens à plusieurs millions d'années-lumière à la ronde, Anna n'avait toujours aucune idée des conséquences qu'auraient pour elle ces évènements.
Les systèmes Anciens fonctionnaient à nouveau mais son projet, et sa vie, étaient en pause. Toute l'équipe dont elle avait eu la responsabilité venait de se voir assigner à d'autres postes, tandis que Nathan et elle-même voyaient leur avenir devenir incertain.
Confinée dans son logement, Anna tentait péniblement de se détendre quand une voix désincarnée la fit sursauter :
"Que feront-ils, selon vous ?" demanda la voix très légèrement synthétique de l'intelligence artificielle.
"Qu'est-ce que vous voulez de moi ? Vous ne devriez pas plutôt discuter avec le docteur Jackson et les autres ?" répondit-elle avec rancœur.
"Si, bien sûr, et c'est ce que je suis en train de faire en ce moment. Mais vous n'avez pas répondu à ma question, Anna Stern", continua la voix.
"En admettant que je veuille vous répondre, comment le saurais-je ? Ce n'est pas moi qui suis en train de leur parler et qui peut accéder à tous leurs dossiers personnels sur un coup de tête."
"Vous êtes humaine, pas moi", répliqua Atlantis.
"Retenez bien ça : on ne vous fera pas confiance", s'emporta Anna. "S'il y a une chose qu'on ne supporte pas, c'est d'être à la merci d'autrui, et même les docteurs Jackson et Weir, malgré leur ouverture d'esprit, n'oublieront pas votre démonstration."
"Merci."
"Hein ? Comment ça, "merci" ?" s'interrogea Anna.
"Vous êtes honnête lorsque l'on vous stresse. Dure, selon vos critères sociaux, mais honnête." Atlantis marqua une pause parfaitement calculée pour appuyer son propos, puis reprit doucement, "Vous feriez une bien piètre diplomate, il me semble."
Anna voulut répondre vertement, mais, au moment de prendre son souffle, la voix mélodieuse de l'I.A. l'interrompit :
"Je vais vous laisser, mademoiselle Stern, j'ai beaucoup à faire."



Ces deux heures avaient été plus éprouvantes encore que les jours passés dans l'étrange cellule, et il lui fallut plusieurs minutes pour se rendre compte qu'elle avait repris le contrôle de son corps, brusquement agité de spasmes. Son premier acte conscient fut de se mettre en position fœtale alors que des larmes inondaient son visage.
On l'avait rapidement amenée dans une salle d'examen, où les personnes qui avaient porté le brancard la déposèrent sans douceur sur une table d'opération. Son regard fut alors attiré par les extrémités brillantes d'une série d'instruments de chirurgie posés sur une table à proximité. Puis, l'entrée d'un groupe d'infirmières avait amené un réconfort inconscient qui fut balayé par leur manière d'agir, préparant les instruments, les seringues et les appareils médicaux sans lui prêter attention. Son regard immobile et son incapacité complète à réagir physiquement lui avaient fait connaître un sentiment de vulnérabilité absolue.
Celui-ci avait atteint son paroxysme lorsque le médecin lui-même était entré. L'écossais qu'elle avait pu voir à une poignée de conférences sur la xénobiologie et dont l'accent lui attirait l'attention de tout le public féminin s'était approché d'elle avec masque et gants. Le bref coup d'œil que le docteur Beckett lui accorda avant de donner ses dernières instructions aux infirmières lui donna l'impression qu'elle était plus un cobaye qu'un être humain...
Voilà ce qui vous attend.
Aucune réaction de sa part ne vint témoigner du retour de cette voix.
Ils voudront savoir ce qui vous est arrivé, cela ne fait pas le moindre doute.
Que…que s'est-il passé ? articula mentalement Shanti, qui éprouvait des difficultés à avoir des pensées cohérentes.
Ils vous ont anesthésiée, mais j'ai maintenu une activité cérébrale suffisante pour vous permettre de savoir.
…Pou…pourquoi ?
Pour donner plus de poids à ma proposition, bien sûr.


En se rendant en salle de briefing, il apparut de plus en plus clairement à Carl que si un semblant de routine s'installait, l'incongruité de la situation n'en pesait pas moins sur chacun. Il n'y avait presque plus de discussions animées entre pilotes et la tension était palpable quand Mitchell rompit le silence :
"Très bien, tout le monde. CAP standard autour de la flotte, chaque secteur sera sous la surveillance d'un SWACS et aura deux patrouilles. Aussi, avant tout, on a de nouvelles règles d'engagement. Tout ce qui semble venir des Jaffa, on fait les sommations d'usage avant d'attendre les ordres ; en revanche, si un appareil inconnu tente de s'approcher d'une patrouille ou de la flotte, vos contrôleurs de vol pourront vous permettre d'ouvrir le feu sans préavis. Et bien sûr, tout ce qui rentre dans le périmètre rapproché sans permission est une cible valide. Des questions ?"
Personne ne répondit, et "Shaft" reprit le briefing, s'occupant désormais de répartir les patrouilles dans le volume autour des vaisseaux terriens, et Carl attendit d'être nommé.
En peu de temps, le CAG acheva de répartir les pilotes dans leurs groupes, et ceux-ci sortirent de la salle, à l'exception d'un individu, qui s'approcha de Mitchell.
"Excusez-moi, mon général, mais..."commença le jeune pilote
"Je ne vous ai pas oublié, Halcyon. Venez avec moi, votre patrouille est remise à plus tard." répliqua aussitôt l'officier, qui quitta la pièce en faisant signe à Carl de le suivre.
Celui-ci s'exécuta immédiatement et pressa le pas pour rattraper son supérieur, qui s'éloignait visiblement des hangars et du groupe de pilotes qui s'y dirigeait.
"Que se passe-t-il, monsieur ?" hasarda Carl.
"Quelqu'un est venu vous voir, lieutenant." dit Mitchell sans tourner la tête, sa voix trahissant un léger agacement, alors qu'il ouvrait une cloison.
Derrière celle-ci attendaient deux individus en uniforme.
"C'est lui." lança brusquement le général aux deux hommes. "La prochaine fois que vous viendrez à bord, trouvez-vous quelqu'un d'autre !" Il se tourna vers Carl. "Ces deux types veulent vous parler, et aiment me rappeler qu'ils ont les relations pour ce genre d'affaires."
"Désolé, général." dit le plus âgé des inconnus. "Croyez-bien que nous ne vous aurions pas dérangé s'il avait été possible de l'éviter."
Mitchell partit sans répondre et Carl se sentit mal à l'aise, alors que les hommes tournaient désormais leur attention vers lui.
"Bien, veuillez-nous suivre, lieutenant."
Après une légère hésitation, il obtempéra et avança à leur suite à travers les coursives. Ils arrivèrent rapidement dans une pièce bien éclairée, au centre de laquelle se trouvait trois chaises et une table où était posé un dossier.
Sans formalité, il fut invité à s'asseoir, et, troublé, le jeune officier demanda, alors que le second individu préparait un ordinateur portable sur la table :
"Qui êtes-vous ?"
"Vous n'avez pas besoin de connaître nos noms, lieutenant." répondit celui qui semblait avoir l'autorité, en insistant sur le grade. "Nous travaillons pour la même cause, d'une autre façon. C'est tout. Maintenant, veuillez vous asseoir, nous avons des questions à vous poser."
Carl considéra ses possibilités, puis décida de s'installer sur la chaise, ce en quoi il fut immédiatement suivi par les deux hommes.
"Vous avez été récemment impliqué dans une escarmouche ayant coûté la vie à l'équipage d'un appareil embarqué de ce vaisseau, n'est-ce pas ?", demanda le chef apparent du petit groupe.
"Attendez une seconde, j'ai déjà parlé de tout ça à la section de Renseignements du bord. Tout ce que vous voulez savoir est dans leur rapport.", répliqua Carl.
"Les informations importantes s'obtiennent toujours de première main, lieutenant. Je n'ai aucun intérêt pour ces rapports. Répondez à la question, je vous prie."
"Oui, j'étais là quand Lone Wolf s'est fait assassiner et j'ai riposté, avec l'autorisation de mes supérieurs.", dit le pilote. "Et qui êtes-vous ?"
"Vous l'avez probablement déjà deviné, monsieur Banet."
"Les Renseignements, bien sûr, ou les Black Ops.", soupira Carl.
"Vous voyez que nous ne sommes pas les seuls à poser des questions dont la réponse semble évidente. Maintenant, dites-moi comment s'est comporté le vaisseau agresseur. N'omettez aucun détail.", demanda l'homme d'une voix posée.
"Je vous l'ai déjà dit, tout mon rapport est disponible chez vos confrères. Pourquoi me faire perdre du temps à le répéter ?"
"D'abord, parce que je vous le demande. Ce qui est, en passant, une raison valable pour beaucoup de personnes, voire toutes, si j'ai suffisamment de temps. Mais aussi parce que vous n'avez pas encore pu tirer un trait sur ça, et que vous voulez autant que moi savoir ce qui s'est passé ce jour-là."
L'individu resta silencieux pendant quelques secondes, puis reprit :
"Donc, expliquez-moi comment vous avez repéré cet appareil, puisque selon votre rapport, il était camouflé."


La porte du logement s'ouvrit silencieusement, et Anna ne s'en aperçut pas avant d'entendre la voix du docteur Jackson l'appeler. Se redressant aussitôt, elle reposa les quelques documents qu'on lui avait permis de garder depuis les derniers évènements, et se dirigea vers l'entrée. Daniel était dans l'entrée, tandis qu'étaient visibles derrière lui deux militaires en armes, qui semblaient monter la garde dans ce couloir.
"Docteur.", commença Anna.
"Mademoiselle Stern. Nous venons de conférer avec Atlantis, pour déterminer les modalités de notre...coexistence, et un accord préliminaire a pu aboutir.", répondit Daniel avant de s'interrompre brièvement. "Elle a accepté que nous restions ici et que nous utilisions une partie de ses équipements, et ne devrait pas interférer. Mais ça ne sera pas gratuit."
"Je sais." acquiesça Anna. "Mes oreilles se souviennent encore de la réaction du docteur McKay. Elle veut que nous l'aidions à retrouver les Anciens qui pourraient avoir survécu dans Pégase ou la Voie Lactée, non ?"
"Il n'y a pas que ça. Elle désire aussi notre coopération sur certains points. En particulier sur la mise à jour de ses bases de données historiques. Elle a passé plusieurs milliers d'années en sommeil et voudrait savoir ce qu'il s'est passé pendant ce temps."
"Et on va lui dire tout ce que nous savons ? Juste parce qu'une voix désincarnée nous le demande ?"
"Non, bien sûr." la rassura Daniel. "C'est ce que nous lui avons à peu près répondu. Dans la mesure du possible, Elizabeth...le docteur Weir préférerait ne pas lui laisser d'accès à plus de systèmes que le strict nécessaire...donc nous avons pensé à une autre possibilité."
Anna ne comprenait pas où Daniel voulait en venir, et allait le lui demander lorsqu'il reprit la parole :
"Vous êtes cette possibilité, mademoiselle Stern." dit-il d'un ton embarrassé.
"Qu'est-ce que...", voulut-elle dire.
"Notre suggestion est de vous mettre partiellement à disposition d'Atlantis pour lui fournir les informations qu'elle désire, sans pour autant qu'elle puisse obtenir ce que nous voulons garder pour nous."
"Mais, pourquoi moi ?" commença-t-elle avant de poursuivre avec un air légèrement ironique. "Oh, bien sûr, parce que je connais son existence, que j'ai eu une formation poussée dans ces domaines et que vous n'aviez aucune idée de ce que vous pourriez faire de moi à présent."
"Je ne l'aurais pas exprimé en ces termes, mais c'est à peu près comme ça que Rodney a défendu cette idée."
"Et, pour ce qui est de ce que je faisais avant son apparition ?"
"Vous devriez continuer votre travail de recherche, mais sans équipe. Cela ne devrait pas poser de problème, étant donné que notre nouvel "hôte" a déclaré vouloir vous aider en échange de votre participation à ce marché."
"C'est le minimum." soupira Anna. "Enfin, que serais-je sensée dire ou ne pas dire à cette créature de silicone ?"
"Justement, Rodney et moi allons vous expliquer tout ça, mais pas ici." Il fit un discret mouvement de tête vers le plafond.
"Ce que veut dire le docteur Jackson, mademoiselle Stern," annonça la voix reconnaissable d'Atlantis. "c'est qu'il juge que s'il faut me cacher certaines choses, autant que je ne sache pas d'emblée ce dont vous n'aurez pas le droit de parler."
Daniel prit un air dépité, et confirma :
"Oui, c'est à peu près ça. Donc, suivez-moi, on va rejoindre Rodney."
"D'ailleurs, étant donné les communications radio et les vols de la dernière heure, le docteur McKay est selon toute probabilité à bord du croiseur Castor en orbite basse, après avoir fait un détour sur la base continentale."
Cette fois-ci, Daniel s'empourpra et, avant qu'il ne puisse répondre, entendit l'I.A. continuer :
"Ne vous inquiétez pas, docteur Jackson. J'aurais tout aussi bien pu vous laisser croire que vous m'aviez bernée, mais il ne serait pas profitable pour toutes les parties en présence que vous me sous-estimiez. Il est préférable qu'une relation de confiance s'instaure entre nous, même s'il est logique que je sois initialement crainte."
"Effectivement, on ne peut pas dire que nous soyons rassurés par votre présence.", reconnut Daniel, en faisant signe à Anna de la suivre.
Ils arrivèrent près de l'entrée, et au moment d'ouvrir la porte, la voix désincarnée se manifesta à nouveau :
"Oh, mademoiselle Stern. Mes circuits cognitifs sont à base de carbone, et non de silicium."



La voix de Campbell résonna faiblement dans sa tête :
"Qu'est-ce qu'on fait ?"
"Pour l'instant, rien.", répondit Maltez, "Mais si quelqu'un a une idée, je suis preneur."
"Est-ce qu'il vont nous traiter comme des pestiférés longtemps ? Quand ils verront qu'on est clean, on pourra reprendre du service, non ?" hasarda Vernil.
"Sylvestro, je te rappelle qu'on est tous isolés dans des cellules différentes. Est-ce que tu crois vraiment qu'on pourrait discuter comme ça si on était clean, comme tu le dis ?" rétorqua le lieutenant-pilote de SG-22. "Toi, Shanti, t'en penses quoi ?"
"Je n'en sais rien, Tom. On est coincés, emprisonnés par notre propre camp, et, franchement, j'aimerais bien savoir ce que veulent ceux qui nous ont mis ces nanites."
Shanti changea de position sur sa couchette, alors que c'était au tour de la voix du commandant Maltez de se faire entendre à nouveau :
"Ils nous ont dit qu'on aura une "opportunité". Ça sera probablement une chance de nous évader. Mais que l'on soit tous clairs là-dessus : si on tente de s'enfuir, on passera du statut de prisonniers récemment libérés à celui de parias et déserteurs. Quoi qu'on ait pu voir il y a une heure, rappelez-vous qu'aucun d'entre nous n'a remis en cause ce genre de précautions depuis les lavages de cerveau goa'uld."
"C'est inutile d'en parler maintenant", rajouta Shanti. "On ne ferait que se diviser pour rien."
"Elle a raison.", affirma Campbell. "Il n'y aura qu'une seule réponse importante. Celle qu'on donnera si et quand cette opportunité se présentera."



Les premières questions s'étaient attardées sur le contexte de la brève escarmouche, mais subtilement, l'inconnu qui interrogeait Carl avait dévié de ce sujet. Désormais, ses interrogations se concentraient sur l'attitude et le comportement du pilote alors que la situation s'était bouleversée en une poignée de secondes. Il lui avait fallu quelques minutes pour se rendre compte de ce changement et sa première envie fut de demander l'arrêt immédiat de cet interrogatoire. Pourtant, il n'en fit rien. Repensant à ses dernières réponses, une vérité lui avait sauté aux yeux.
A aucun moment il ne s'était interrogé sur la raison de ses actions, mais plutôt sur les évènements eux-mêmes. Alors que les questions semblaient déplacées et de moins en moins objectives, Carl décida inconsciemment de poursuivre le processus où ses propres réponses lui en apprenaient plus à chaque instant.
Tant sur l'escarmouche que sur lui-même.
"Lorsque le capitaine Anders s'est fait tuer par l'appareil furtif, vous avez réagi de manière étonnamment rapide, plus encore si l'on considère votre faible expérience. Savez-vous pourquoi ?", poursuivait l'interrogateur.
"Je ne suis pas sûr. J'avais peut-être anticipé ce qui allait se produire.", répondit Carl après quelques secondes de réflexion. "En fait, j'ai tendance à imaginer des problèmes à tout bout de champ. Alors une manière de me rassurer est de me dire ce que je ferais à ce moment-là. Pour ce qui est de cet instant précis, je ne sais pas si c'est ce qui s'est produit ou juste un réflexe dû à l'entraînement. Mes souvenirs sont plutôt concentrés sur la mort de Lone Wolf...du capitaine Anders, monsieur."
"Oui, c'est assez logique, étant donné les circonstances." reconnut son interlocuteur. "A ce propos, j'aimerais aussi savoir ce que vous pensiez du vaisseau inconnu après son attaque."
"Je voulais pulvériser l'ordure qui le pilotais, bien sûr." affirma le pilote du tac-au-tac. "Mais après coup, je me suis un peu calmé quand le contrôleur de vol a répondu. Après tout, si l'on capturait l'engin, j'aurais eu une chance de l'avoir en face de moi."
"Et qu'auriez-vous fait alors ?"
Carl soupira brièvement. "Au début, j'aurais probablement eu envie de le tuer de mes mains. Mais après...pourquoi. Juste, savoir pourquoi il a fait ça alors qu'il aurait pu s'éclipser discrètement avant qu'on ne l'encadre."
L'homme acquiesça et reprit :
"Je sais que tous les enregistrements du combat ont été analysés en profondeur, mais j'aimerais avoir votre avis sur l'appareil que vous avez abattu. Dites-moi quelles sont vos impressions à ce sujet, je m'occuperai de trier les informations utiles par la suite."
"Et bien..." hésita le jeune homme, "quand j'y ai repensé, après coup, les boucliers m'ont semblé bizarres. En fait, le vaisseau que j'ai démoli était un transport goa'uld, aucun doute là-dessus, mais ses boucliers me faisaient plutôt penser à ceux des vaisseaux lourds qu'à celui des engins de cette taille. Autrement, si on avait à faire à un transport de reconnaissance vraiment modifié, il aurait dû être armé ou équipé de quelque chose pouvant lui permettre de semer des chasseurs. Là, il avait juste un bouclier fonctionnant sous camouflage et rien d'autre. C'est absurde."
"Développez."
"Le bouclier doit émettre de l'énergie et rendre le vaisseau plus repérable d'une manière ou d'une autre. Donc c'est un handicap pour une mission de reconnaissance, surtout qu'il est inutile tant que personne ne connaît sa présence. Par contre, quand l'ennemi est alerté, les quelques minutes de répit qu'il offre ne serviront à rien sans arme ou équipement. C'est pour ça, c'est juste absurde, non ?"
"Effectivement, votre raisonnement se tient." répondit l'individu en face de lui, avant d'embrayer sur une nouvelle question.

Enfin, quelques minutes plus tard, les deux inconnus se levèrent.
"Merci de votre temps, lieutenant." déclara celui qui avait posé les questions tout au long de l'entretien. "Vous nous avez permis d'éclaircir certaines zones d'ombres de ces évènements tragiques. Vous êtes libre de rejoindre vos quartiers. Nous préviendrons le général Mitchell que notre travail ici est terminé."
Carl les salua avant de se retourner et de quitter la salle.

"Alors, Henry ?", demanda le premier homme au second, qui refermait son ordinateur.
"Il s'est énervé à certains moments, mais le détecteur n'a pas repéré de signes physiologiques trahissant des mensonges. Vu comme il a réagi à certains moments, je doute fortement qu'il soit entraîné à camoufler ceux-ci, monsieur."
"Très bien, ça ne fait que confirmer mon impression.", conclut le chef du groupe.
Il referma un dossier plastifié et plaça furtivement son pouce sur une zone de couleur presque indifférenciable du reste de la pochette.
"Bon, occupez-vous des préparatifs de départ. Je vais aller voir Shaft et lui dire qu'on va mettre quelques milliers d'années-lumière entre nous." ajouta l'homme en se dirigeant vers la sortie qu'avait emprunté Carl.



Atlantis ne s'était pas trompée, et Anna avait accompagné Daniel à bord du vaisseau en orbite pour y retrouver l'irascible scientifique dont les idées pouvaient aussi bien sauver l'humanité que détruire les trois quarts d’un système stellaire. Sitôt le Jumper immobilisé dans l'un des hangars du croiseur, elle avait suivi l'archéologue au travers des coursives du navire, arrivant quelques minutes plus tard dans une salle anonyme.
"Vous voilà tous les deux", dit le physicien aussitôt que les deux nouveaux arrivants furent entrés. Il se tourna vers Anna. "Est-ce que Jackson vous a mis au courant ?"
"Euh, oui.", répondit l'intéressée. "Je suis sensée travailler avec cette I.A., c'est bien ça ?"
"Pour résumer." la reprit McKay. "Tous les accès à nos réseaux ont été coupés pour l'instant. On est en train de mettre en place des interrupteurs physiques pour éviter une infiltration de sa part. Donc, pour faire des recherches, elle devra passer par vous, puisque on est moins d'une dizaine à la connaître."
"Vous voulez dire que je vais lui servir de secrétaire et lui fournir les documents pour son travail ?"
"C'est une partie du job. Il faudra surtout trier ce qu'elle peut obtenir du reste. Pour l'instant, on va lui donner les infos de base sur la situation politique actuelle, mais elle va vouloir en savoir plus."
"Est-ce qu'on sait ce qu'elle a déjà ?"
"Énormément", répondit simplement McKay. "Elle peut surveiller tout ce qui se passe dans la Cité, et on aura du mal à garder son existence secrète si il y a une liste de sujets de discussion interdits."
"Si on prend ça en compte, monsieur," répondit Anna, "qu'est-ce qu'elle ne sait pas ?"
"Nous supposons que ça fait moins d'une semaine qu'elle a été réactivée." dit Jackson. "Si ses capteurs étaient activés et enregistraient pendant son sommeil, alors il faut être clair, elle sait tout de nous. Donc votre travail, Anna, prendra en compte l'hypothèse optimiste que ce n'est pas le cas."
"Parce que autrement, on n'a aucun contrôle sur elle." ajouta McKay.
"Bref", reprit Daniel, "Aucune information sur nos capacités militaires. On maîtrise le voyage hyperspatial, rien de plus." L'archéologue commença alors une longue liste d'instructions spécifiques.
Quelqu'un peut-il m'expliquer comment je suis passée de l'analyse de données à un rôle "d'ambassadeur" auprès d'une I.A. ?, se demanda Anna avec une pointe de désespoir.



Rien ne permettait de suivre l'écoulement du temps, la cellule étant presque vide. Shanti avait beau reconnaître une construction humaine dans son environnement, elle commençait à être plus anxieuse que dans sa précédente prison. Ceux qui la confinaient dans cette petite pièce étaient les mêmes individus qu'elle avait espéré retrouver ces derniers jours, et la situation devenait de plus en plus confuse alors que ses options demeuraient floues. Un "partenaire" inconnu lui offrait de s'échapper tout en démontrant son pouvoir par l'intermédiaire des nanites qui l'habitaient désormais. Elle savait parfaitement qu'elle ne pouvait pas faire confiance à ce nouvel interlocuteur, mais la seule autre décision possible impliquait de devenir un paria, crainte par ses semblables à cause des conditions de sa capture et de sa libération.
-Pourquoi ne me faites-vous pas confiance ? lui demanda la voix douce qui incarnait son mystérieux contact.
-Je ne sais rien de vos intentions, répondit-elle silencieusement.
-Effectivement. Mais vous connaissez celles de votre camp. La question à laquelle je veux une réponse est si vous aurez l'audace de travailler avec moi pour vous sortir de ce mauvais pas.
-Je ne sais pas.

-Il n'est pas question de savoir, ici. Donner une réponse serait simple si vous saviez.
-Dites-moi qui vous êtes, demanda Shanti.
-N'y comptez pas. Vous n'aurez cette information que si nous avons à coexister.
-Comment est-ce que je peux choisir, alors ?
-Cela n'est pas de mon ressort. Mais réfléchissez bien, mon offre a une durée limitée, conclut la voix.
Dernière modification par Rufus Shinra le 27 nov. 2010, 15:22, modifié 1 fois.
Effet Papillon :
Un avenir possible, moins sûr et plus complexe pour des galaxies porteuses d'un mélange explosif : vide de pouvoir, héritages vivants et ambitions multiples.
Tomes I et II terminés, Tome III en cours

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Re: Effet Papillon ~ Tome II

Message non lu par Vyslanté »

Alors comme ça tu t'es enfin décidé à poster sur SGF !

Tant mieux, je vais pouvoir commenter (oui, parce que j'ai trop la flemme de m'inscrire à SFFS...)

Enfin, je ne vais même pas essayer de faire des commentaires aussi énormes et détaillés que ceux qui sont sur SFFS; mais je peux quand même dire que EP est, et de loin, la meilleure fic que j'ai pu lire dans l'univers SG. J'aime beaucoup la façon dont tu a fait évoluer l'univers sans l'apparition des Oris, toutes ces intrigues qui s’entremêlent, qui se recoupent et qui nous surprennent à chaque fois.

De plus, j'aime beaucoup ta manière d'écrire, c'est fluide, agréable, et facile à lire, on se laisse vraiment envoûter par l'histoire, et, à la fin de chaque chapitre, on n'a qu'une seule idée en tête : "La suite !" (d'ailleurs, quand j'ai vu que tu avais publié hier, ça m'a fait vraiment plaisir, mais, bon, j'attendrais que ce chapitre arrive ici pour le commenter -non, en fait, je peux pas m'empêcher de dire que j'ai adoré le coup des euros ^^-).
« Je voyais ça moins… rouge.
— Proxima Centauri est une naine rouge. Vous vous attendiez à quoi ? Un énorme cube vert ? »

Rufus : En même temps, c'est un rite de passage pour toute organisation qui se respecte : tuer au moins une fois Jackson. Tout le monde l'a déjà fait...
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Re: Effet Papillon ~ Tome II

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PS : A supprimer, désoler
Dernière modification par Atlanticien le 27 nov. 2010, 19:41, modifié 1 fois.
Rufus Shinra
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Re: Effet Papillon ~ Tome II

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@Vyslanté : Heureux de voir que la fic est suivie. Je craignais un peu le pire ces derniers temps, puisque je n'avais pas vraiment de feedback autre que celui de mes bêta-lecteurs (Skay, Mat, Webkev et Ketheriel). Enfin, je suis honoré de donner cette impression, et je dois dire que ça réchauffe le coeur (et j'en ai besoin, après trois heures de marche dans l'hiver canadien X_X, argh, fait froid). Mais si tu as des suggestions, des idées pour ce chapitre (enfin, le prologue, là), s'il te plait, postes, parce qu'il est probable que, dans les mois ou années à venir, je repasserai sur les anciennes parties de la fic pour les retoucher. Le tout, c'est d'éviter de spoiler les autres sur la fic ^^.

Pour ce qui est du rythme de MàJ, je compte faire du "un chapitre par semaine", normalement. Ça devrait me permettre de poster en continu jusqu'à la fin du Tome II. Ensuite, je posterai sur les deux fora en temps réel (soit, trois semaines en moyenne pour un chapitre, plus s'il fait 35 pages comme le dernier X_X).
Effet Papillon :
Un avenir possible, moins sûr et plus complexe pour des galaxies porteuses d'un mélange explosif : vide de pouvoir, héritages vivants et ambitions multiples.
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Re: Effet Papillon ~ Tome II

Message non lu par Rufus Shinra »

Re-bonjour à tous. La publi se fera, comme indiqué, les samedi. A nouveau, à tous les lecteurs, n'hésitez pas à laisser un comm'. Ca ne prend pas beaucoup de temps et ça fait toujours du bien pour motiver l'auteur. En plus, j'essaie d'utiliser le feedback pour améliorer la fic elle-même. Sauvez un auteur, laissez un comm'. :-P

Autrement, et je me doute que des personnes se poseront la question : oui, il y a des séquences d'action dans cette fic. Elles ne sont pas particulièrement nombreuses, mais sont relativement intenses, comme pourront en témoigner les bêta-lecteurs. C'est juste qu'il faut les amener correctement, et pas se contenter de décrire une suite de bagarres au P-90 et aux 304 (Michael Bay est bien plus doué que moi pour ça, et il a plus de moyens).


Chapitre 1 : Ombres et lumière


Van'Tet était appuyé sur la cloison, observant silencieusement le groupe de survivants qui étaient entassés dans le bombardier goa'uld. La présence de nombreux blessés avait détourné l'attention des sauveteurs de son cas, lui permettant de profiter autant que possible du relatif calme. D'autres galeries intactes avaient été déblayées, et si la majorité d'entre elles ne recelaient que des corps inertes, une poignée de jaffa avait survécu au désastre.
Mais aucun de ceux-là ne savaient ce qu'il était arrivé.
Et depuis qu'il s'était assuré qu'aucune information ne lui avait échappé, il lui fallait prévoir ses prochains mouvements. Le temps lui sembla filer alors que dans sa tête s'échafaudaient de nombreuses hypothèses quant aux dernières données, et il fallut qu'un vieux guerrier lui donne un coup de coude pour qu'il se rende compte que la salle se vidait de ses occupants.
-Nous sommes arrivés. Suis les autres jusqu'aux anneaux, lui dit succinctement le jaffa, en indiquant les survivants qui se mettaient à marcher en petits groupes.
Il obtempéra et rejoignit les autres, marchant vers la salle abritant les anneaux de téléportation. Leur lumière caractéristique s'évanouissant, le décor sobre et familier de l'intérieur des Ha'tak se révéla à ses yeux.
Pourquoi envoyer un vaisseau aussi gros pour un sauvetage ? se demanda-t-il aussitôt, avant de prendre le chemin indiqué par les gardes de la salle de transfert.

-Toi, viens avec moi, l'interpella un jaffa d'âge avancé au regard sévère. Il portait la marque de Chronos, mais, à la surprise de Van'Tet, pas d'armure. Se dirigeant vers lui, il le détailla brièvement du regard, remarquant un Zat’nik’tel à son côté.
-Nous interrogeons tous les survivants. Il faut savoir ce qu'il s'est passé, poursuivit l'individu en avançant dans les couloirs qui semblaient emplis d'une trop grande agitation pour une simple mission de sauvetage.
Finalement, ils se dirigèrent vers une zone plus isolée, entrant dans un entrepôt de nourriture où avaient été installés une table et deux tabourets. Aussitôt que la porte se fut refermée, l'interrogateur se retourna et inclina légèrement la tête vers Van'Tet en lui disant :
-Mourir libre est le plus grand des honneurs...
-...après celui de vivre libre, compléta le jeune jaffa. Quelles sont les nouvelles, maître ?
Le mentor de l'espion soupira, et lui fit signe de s'asseoir.
-Mauvaises. L'attaque de la base a rendu Gerak et ses soutiens plus virulents que jamais. Ils demandent une réponse militaire à ce qui n'a pu être qu'une agression Tauri.
-Depuis quand sont-ils au courant ? demanda l'agent.
-Trop tôt.
-Mais alors...
-Non, l'interrompit le jaffa. -Bra'tac a fait envoyer ce vaisseau pour enquêter, et tout indique que ce qui a détruit l'Installation est une arme comme en font les Tauri. Il ne s'agit pas d'une manœuvre de sa part. En tout cas, pas directement. Mais que sais-tu de ce qu'il s'est passé ?
-Men'Dal a agi de manière plus suspecte qu'à l'accoutumée, juste avant l'attaque. Il a été prévenu de la présence d'un vaisseau, mais ne s'est pas inquiété. J'ai eu confirmation par l'opérateur des détecteurs qu'il ne s'agissait pas d'un vaisseau Tauri, mais il est mort avant votre arrivée.
-Et Men'Dal ? Nous n'avons pas trouvé son corps et il n'a pas été secouru.
-Je ne sais pas ce qui lui est arrivé, répondit Van'Tet. Je l'ai vu dans la base, avant sa destruction. Tout ce que je sais, c'est qu'aucun des survivants ne l'a vu après. Il s'interrompit un instant, prenant un air pensif.
-Quelque chose d'autre ?
-Oui, quand j'y repense, le cadavre de Khensit était assez éloigné des couloirs bloqués. Ça veut dire que son "prima" était loin d'elle quand l'attaque s'est produite.
-...Effectivement, c'est étrange pour quelqu'un jouant son rôle... Quoi qu'il en soit, tu as accompli ta mission avec tout le talent que je pouvais espérer de ta part, mon apprenti.
-Merci, maître.
-Nous allons retourner sur Dakara avec les autres survivants. Sans consignes explicites de ma part ou de l'un de tes contacts, tu t'en tiendras à ton rôle. Nous ferons en sorte que tu sois rapidement libéré. Je ne suis pas sensé t'en parler, mais Bra'tac semble avoir entendu parler de toi et ton nom circule pour une affectation dans les zones frontalières. Tu fais honneur au vieillard que je suis.
Van'Tet s'inclina devant son maître, et lui répondit :
-La force est dans le cœur, et non dans les bras.
-Vrai, mais nous avions plus besoin de bras que de cœurs aux batailles de Dakara.
Mais sans ces derniers, elles n'auraient tout simplement pas eu lieu. pensa silencieusement le vieux guerrier avant de raccompagner l'espion dans la salle où logeaient ceux qui avaient survécu au bombardement.

La pièce était de taille respectable, mais occupée par une imposante foule de survivants, de soigneurs et de gardes. L'arrivée tardive de Van'Tet passa donc inaperçue dans le brouhaha général, et il se rapprocha d'un groupe apparemment occupé à s'informer des derniers évènements par l'intermédiaire d'un membre d'équipage.
-On dit que les Tauri sont derrière tout ça, affirma l'un des survivants, la peau et l'armure noircies par la poussière dans laquelle il avait passé les derniers jours.
-C'est à cause d'eux qu'on est venu en Ha’tak. On dit qu'ils ont toute une flotte juste à côté d'ici, sans aucune raison.
-Mais ont-ils tué d'autres jaffas ailleurs ? demanda un blessé.
-Je ne sais pas. Nous sommes partis de Chulak pour vous aider, c'est tout.
A ce rythme-là, Gerak va se voir supplié de prendre tous les pouvoirs avant même notre retour. Quel gâchis... pensa le nouveau venu en s'écartant du petit attroupement.

Il jeta un coup d'œil autour de lui, son regard s'attardant sur la foule se formant autour du point où l'on distribuait de la nourriture aux rescapés. Si ce genre de rumeurs circule déjà, il faudra agir vite pour éviter le massacre. Et puis qu'est-ce que cette flotte Tauri fait dans un coin aussi reculé ? Ils ne s'y prendraient pas autrement s'ils cherchaient un incident...C'en est presque dommage de repartir sur Dakara.

Si la situation avait été quelque peu chaotique juste après l'arrivée de la foule de rescapés, la tradition de discipline des jaffas n'avait eu besoin que de très peu de temps pour reprendre ses droits, et Van'Tet n'y échappait pas. Comme chaque personne en bonne santé, il s'était mis au travail pour aider les soigneurs et organiser la distribution de la nourriture, poursuivant le rôle qu'il avait joué dans les décombres de l'Installation. Remplissant les obligations que son maître lui avait inculqué comme essentielles pour tout jaffa honorable, il gardait néanmoins les oreilles ouvertes et la bouche aussi close que possible.


Le jaffa se déplaçait silencieusement, comme des années d'expérience le lui avaient appris. Sans aucun secret pour lui, le plan des couloirs était gravé dans sa tête, et il avançait à grands pas vers sa destination, une salle où se trouvait un transmetteur interstellaire goa'uld. Son poing serré tenait un minuscule bloc de données contenant tous ses souvenirs de la conversation avec son agent, discussion à laquelle il ne cessait de repenser. Le vieux jaffa, habitué des intrigues, envisageait les différentes conséquences de ces nouvelles informations.
Ce fut l'une des raisons pour lesquelles il ne remarqua pas aussitôt la subtile différence entre les couloirs vides qu'il avait arpenté des décennies durant et celui où il se trouvait. Une fraction de seconde trop tard, il vit le mouvement de la flamme de l'une des torches ornementales. Devinant la présence ainsi trahie, il plongea vers le sol tout en prenant la petite arme accrochée à sa ceinture.
Le sifflement d'une lame se fit entendre à l'endroit où il se trouvait un instant auparavant. Alors qu'il allait toucher le sol, un choc le fit basculer sur le côté, accompagné d'une intense douleur au niveau des côtes. Le jaffa dut rassembler toute sa volonté pour ne pas lâcher l'arme à présent dans sa main, l'activant d'un geste. Il roula sur son dos, et pointa l'arme vers la position présumée de son adversaire invisible, quand il se crispa brusquement.
Il vit le tir atteindre l'assassin, alors même que son corps ne lui obéissait plus. Le camouflage s'estompa, révélant une figure noire s'effondrant au sol, tandis que la panique s'emparait du vieux guerrier qui tentait en vain de respirer.
Au bout de quelques secondes, il vit l'individu se relever lentement, puis le neurotoxique acheva son travail, le plongeant à jamais dans l'obscurité...



Le signal d'alerte fit sursauter Van'Tet, qui chercha aussitôt du regard le moindre signe de danger.
Qu'est-ce qu'il se passe ? On nous attaque ?
Se tenant sur le qui-vive, il vit deux jaffas en armure arriver, pressés.
-Que se passe-t-il ? tenta-t-il de demander à l'un d'entre eux, qui l'ignora.
Voyant que les deux gardes se dirigeaient vers le jaffa qui semblait être en charge des rescapés, Van'Tet se rapprocha lentement pour les écouter.
-Est-ce que l'un d'eux a quitté la salle ? demanda-t-on au responsable.
-Non, ils sont tous là.
-Fais les compter et marquer immédiatement. Il y a un meurtrier à bord.
Un meurtrier ? se dit l'espion en se retenant de lâcher le moindre son.
-Qu'est-il arrivé ? voulut savoir le jaffa.
-Un sas a été ouvert, avec un cadavre à l'intérieur. L'assassin a échappé aux capteurs internes. On cherche encore qui est la victime, donc en attendant, assure-toi que personne ne vienne se cacher parmi ceux-là, conclut l'un des gardes en désignant la foule occupant la pièce.
-Cela sera fait.

Aussitôt, il donna l'ordre de fermer tous les accès et demanda l'attention de chacun :
-Écoutez-moi tous ! Un problème de sécurité nous oblige à arrêter tous les déplacements à bord. Je vais mettre à chacun d'entre vous une marque sur la main. Ne l'effacez pas avant notre arrivée sur Dakara. Toute personne devant quitter cette pièce sera accompagnée de gardes.
Sans attendre, il commença sa besogne, appliquant à chacun un signe visible sur le dos de la main.
Van'Tet s'assura d'être marqué avant de faire quoi que ce soit d'autre, puis se mit à observer attentivement chaque individu présent pour y repérer un éventuel intrus.
Mais qu'est-ce qui se passe ?
Il se déplaçait lentement, tentant de déchiffrer les visages des jaffas susceptibles de correspondre à celui qui semblait inquiéter l'équipage du Ha'Tak. Si la présence d'un meurtrier à bord l'inquiétait quelque peu, un certain sentiment de satisfaction se faisait connaître en lui, alors qu'il se voyait obligé de poursuivre la tâche à laquelle il avait travaillé depuis la formation de son maître.
S'il revient avant notre arrivée, je pourrai lui faciliter le travail avec le rapport de quelqu'un qui connaît son affaire. En tout cas, probablement mieux qu'eux, se dit-il en observant la poignée de jaffa qui regardaient autour d'eux avec une crainte partiellement camouflée par leur amour-propre.


La posture de Bra'tac était à l'opposé de son apparence de sexagénaire : assis, il conservait encore la vigueur et la sagesse qui avaient fait de lui l'âme de la rébellion jaffa. Toujours prêt à remettre en question les autorités établies au nom de la liberté, son plus grand défi avait été, après les batailles de Dakara, de former la nouvelle «autorité établie».
S'il avait été suivi sans grande difficulté dans la révolte armée, des obstacles inédits s'étaient présentés à lui dans les minutes ayant suivi le silence des armes. Les Tauri, soutien logistique indispensable et étincelle initiale, étaient passés en quelques semaines du statut de frères d'armes à celui d'étrangers tolérés. Des jaffas à la langue bien pendue s'étaient appropriés une partie du succès dû à de vrais héros ayant donné leur vie pour la liberté de leur peuple.
Bra'tac avait vu la situation devenir chaque jour plus polarisée, entre les idéalistes et les assoiffés de pouvoir. Même son mince espoir que ces derniers ne se déchirent mutuellement s'était effondré quand ces jaffas cherchant à occuper la place laissée par les faux dieux se désignèrent un chef.

Gerak.

Son pouvoir au sein du Conseil provisoire jaffa n'avait fait que grandir, lentement mais sûrement, ses faits d'armes étant appuyés par une rhétorique promouvant une politique extérieure agressive.
A présent, il appelait une nouvelle Assemblée pour renforcer ses pouvoirs face à la crise qui se dessinait. Et Bra'tac n'avait pas assez d'informations pour contrer efficacement ses plans.

Son secrétaire allait arriver d'une minute à l'autre pour lui annoncer sa convocation aux débats de l'Assemblée, et il n'avait rien.
Que fait ce vieux fou de Kal'Not ? se demanda le meneur des progressistes, en parcourant une dernière fois les notes rassemblant les quelques informations qu'il avait en sa possession sur les évènements s'étant produits au niveau de l'Installation.
Il entendit alors un son discret, et se retourna avec une vitesse témoignant des décennies de combat qui l'avaient forgé. Devant lui se tenait son secrétaire particulier.
-On m'appelle à l'Assemblée ?
-Oui, maître Bra'tac, répondit le secrétaire. Mais nous avons besoin de votre sagesse concernant un autre problème. Le vaisseau-mère envoyé vers l'Installation...il y a eu un assassinat.
-Qui ?
-Un seul membre d'équipage manque à l'appel...il s'agit de Kal'Not.
-Alors ils l'ont assassiné... chuchota Bra'tac.
-Quelles sont les consignes, maître ?
-Préviens tes agents, qu'ils sachent que les enjeux viennent de grimper. Mais surtout, fais en sorte que l'agent de Kal'Not arrive indemne sur Dakara et qu'il nous fournisse tout ce qu'il a appris. Avons-nous quelqu'un dans ce Ha'Tak ?
-Non, mon maître.
Le vieux jaffa resta pensif, puis reprit :
-Je vais aller voir ce que Gerak nous réserve. Toi, contacte le capitaine et demande-lui d'assurer une sécurité optimale à bord pour les rescapés, puis prépare un groupe pour récupérer ce...Van'Tet dès son arrivée. Cette session va être difficile, mais ce n'est rien par rapport à ce qui nous attendrait si ses informations devaient être perdues. Tu m'as compris ?
-Oui, dit le secrétaire qui faisait mine de partir pour exécuter ses ordres.
-Attends un instant, le rappela Bra'tac. Nous ne pouvons pas laisser un tel acte impuni sans paraître faible aux yeux de Gerak...Fais éliminer un de ses agents. Subtilement.
-Bien.
Qu'est-ce qui est passé par la tête de ce fou ? L'Installation était-elle assez importante pour justifier ça ?
...Non. Donc, soit quelqu'un a commis une grossière erreur de jugement dans son camp, soit cet assassinat lui donne un avantage bien plus important...



L'assemblée dirigeante de la nation jaffa était assez représentative de l'entité politique qu'elle était sensée diriger. Sous la pression de Bra'tac et de ses partisans, le Conseil provisoire avait finalement cédé sa place à une entité se voulant démocratique. Mais l'Assemblée vers laquelle se dirigeait l'ex-meneur du mouvement de résistance tenait plus de l'oligarchie, chaque planète plébiscitant son chef historique sans se poser beaucoup de questions, au point qu’un changement était bien plus souvent dû au décès du précédent représentant qu'à sa défaite électorale.

Lorsqu'il arriva dans l'imposante salle, Bra'tac s'orienta immédiatement parmi la foule et se dirigea vers le siège du représentant de Chulak, situé au premier rang. A une dizaine de places de lui était assis Gerak, qui s'entretenait avec une autre personne, qu'il reconnut comme Arkad, un conservateur extrémiste. Le vieux jaffa observa attentivement son rival, cherchant à distinguer dans son comportement une quelconque information utilisable.

-Silence, je veux le silence ! annonça le maître des débats, le plus âgé des représentants, sensé arbitrer les querelles.
Le calme se fit assez vite, les derniers arrivés gagnant rapidement leur siège.
-Nous avons été appelés aujourd'hui, commença le jaffa en utilisant la formule cérémoniale, à la demande d'une partie de nos membres, pour discuter d'un problème grave concernant tous nos frères. Il se tourna alors vers Gerak. Représentant de Dakara, vous avez la parole.

Gerak se leva et s'inclina devant son aîné avant de commencer à parler.
-Comme vous le savez tous, une flotte de bataille Tauri a quitté sa planète d'origine pour une zone éloignée, selon le prétexte d'enquêter sur des agressions d'origine inconnue. Aucune nation n'a de possessions sur ces terres. Il s'interrompit quelques instants. Aucune, sauf la nation Jaffa. Nous avions mis en place il y a quelques temps une installation de la plus haute importance pour l'avenir de notre peuple.
Quelques murmures se firent entendre, et un représentant indépendant se leva en silence, demandant ainsi la parole.
-Je laisse la parole à Selmar, représentant de Menliak, annonça Gerak.
-Merci, répondit le jaffa debout. Je pense parler au nom de la majorité des indépendants en demandant pourquoi une installation aussi importante que vous le prétendez n'a pas fait l'objet de délibérations à l'Assemblée.
-Il s'agit d'une base dont les recherches appartiennent au secteur militaire. Nos lois autorisent le secret sur de telles structures à condition que les deux-tiers de l'Assemblée l'acceptent. Notre parti ainsi que celui de maître Bratac se sont déclarés en faveur d'une telle mesure de sécurité lors d'un entretien avec le maître des débats.
-Il dit vrai, Selmar, confirma Bra'tac.
Le jaffa ne dit mot, puis, s'inclinant, il répondit, avant de s'asseoir.
-Ma requête est satisfaite.

Gerak reprit la parole.
-Cette base, donc, est installée à proximité immédiate de l'endroit où est arrivée la flotte de guerre Tauri. Le conseil de défense a donc requis l'envoi d'une force militaire adaptée, accompagnée d'un ambassadeur, pour s'assurer des intentions de nos alliés terriens, et les aider le cas échéant.
Le calme et la rhétorique posée de Gerak ne firent rien pour rassurer Bra'tac, qui savait exactement où son adversaire comptait aller.
-Or, nous avons, depuis quelques jours, perdu tout contact avec cette base, sans aucun signe annonciateur. Sauf un. Nous avons appris de plusieurs sources sûres la composition de leur flotte lors de son départ. Quand notre escadre de soutien est arrivée, un navire lourd Tauri était manquant. Un navire comme ceux qui se sont battus contre Ba'al, très lourdement armé.
Gerak laissa l'Assemblée assimiler ces informations, tandis que Bra'tac réfléchissait aussi vite que possible pour préparer sa réponse à ce qui allait forcément venir.
-Nous avons donc dépêché un vaisseau vers la base voisine, pour nous assurer de son état. Voici ce que le capitaine du vaisseau m'a renvoyé, termina Gerak en sortant un petit dispositif.

Un hologramme s'afficha au centre de l'Assemblée, montrant un paysage vu depuis les airs. Un gigantesque cratère noir était visible parmi les quelques incendies qui parsemaient les forêts au loin.
-Ceci, mes frères, est le lieu où se trouvait notre base. Heureusement, nous avions enterré une grande partie de celle-ci, de par sa nature secrète, mais même ainsi, seule une poignée de nos camarades ont survécu à l'attaque.
Ne laissant pas le temps à quiconque de poser la moindre question, Gerak enchaîna :
-Le rapport préliminaire du vaisseau de sauvetage indique que l'atmosphère est empoisonnée par des radiations semblables à celles des armes Tauri. Si le vaisseau n'avait pas été envoyé, les survivants auraient connu une mort lente et douloureuse au moment même d'atteindre la surface.
Le jaffa indépendant se leva à nouveau, cette fois-ci beaucoup plus hésitant.
-Avez-vous une question sur ces évènements tragiques, Selmar ? demanda Gerak.
-Savons-nous...savons-nous qui a commis ce crime dont vous nous parlez ?
Bra'tac lui répondit brusquement "Non"
Gerak le regarda et, sans s'importuner du manquement au protocole, reprit :
-En effet, il n'y a pas eu de survivants chez ceux ayant fait fonctionner les détecteurs. Nous ne pourrons donc pas savoir avec certitude qui a lancé cette arme.
Le représentant de Menliak acquiesça avant de se rasseoir.
Bra'tac se leva, voulant répondre aux accusations transparentes de Gerak avant que celui-ci ne convainque l'Assemblée de commettre l'irréparable.
-Je laisse la parole à Bra'tac, représentant de Chulak, reconnut son antagoniste, avec un sourire indiscernable sur les lèvres.
-Merci, répondit le vieux jaffa en s'efforçant de rester aussi neutre que possible. Une attaque semble en effet avoir eu lieu contre non seulement nos frères, mais notre Nation toute entière, au travers de cette installation. Mais nous devons garder notre sang-froid, et ne pas nous égarer dans une vengeance aveugle avant de savoir ce qu'il en est, mes amis.
-Et attendre la prochaine attaque ! dit l'un des membres de l'Assemblée, là où étaient les alliés de Gerak.
L'ignorant, Bra'tac poursuivit.
-Ces armes qui ont frappé des jaffas ne sont pas si rares dans notre galaxie. Nous avons connaissance de plusieurs civilisations les ayant développées, en outre de la Tauri. Et que dire de l'Alliance Luxienne, que nous savons tous ici capable d'orchestrer un tel événement pour affaiblir notre Nation, seule capable de s'opposer efficacement à ses ambitions. Les coupables de cet acte devront payer pour la mort d'autant de guerriers, mais nous ne serions pas meilleurs que les Goa'uld si nous frappions des innocents sur le coup de la colère.
Le maître des débats intervint.
-Pourtant, Gerak soulève un problème important, dit-il. Tout semble pointer vers les Tauri.
-Ils nous ont prévenu du déplacement de leurs vaisseaux, pourtant. Annoncerait-on aux futures victimes le départ des tueurs ?
-Les Tauri auraient inventé cette histoire pour nous prévenir au dernier moment. Ainsi, nous arriverions trop tard, et nos vaisseaux surveillant les leurs, nous n'aurions pas pu les accuser. Mais ils ont une fois encore sous-estimé la Nation Jaffa, et nos renseignements nous ont permis de voir clair dans leur jeu. Pour quelle autre raison ce vaisseau manquant n'est-il pas revenu chez les siens ? répliqua Gerak du tac au tac.
-Il peut lui être arrivé un accident l'ayant forcé à se séparer des autres vaisseaux. De nombreuses explications sont possibles, Gerak, et il serait plus sage de nous renseigner que de chercher à obtenir une décision à l'issue d'un débat bâclé.

Gerak reprit la parole, continuant les débats, mais sans apporter de nouveaux documents. Bra'tac soupira discrètement, voyant qu'il avait pu éviter le retournement des indépendants.
S'il avait eu des "preuves", il les aurait brandies immédiatement...mais...il a raison sur un point. Qu'est-il vraiment arrivé sur l'Installation ?
Les débats se poursuivirent, reprenant un rythme plus lent, alors que le maître tentait avec plus ou moins de succès de modérer les ardeurs des plus jeunes représentants.
Au bout de quelques heures où les discussions n'évoluaient plus, chacun campant sur ses positions à propos de détails mineurs, le doyen, lassé, se leva et annonça la fin de la session.
-Nous sommes tous d'accord, commença-t-il, «sur le fait que des évènements graves se sont déroulés, qui menacent notre sécurité. Cependant, aucun élément présenté n'a pu nous permettre de conclure de manière définitive sur l'origine de cette agression, qui constitue sans le moindre doute un acte de guerre. Les représentants n'ayant pas pu s'accorder à la majorité requise pour une décision de cette ampleur, de nouvelles informations seront nécessaires pour organiser un vote valable.»
Enfin, Gerak n'aura pas sa guerre aujourd'hui, se dit Bra'tac, soulagé, en se levant.
«Votre décision vous honore, maître des débats. Nous continuerons notre enquête pour retrouver ces criminels», affirma Gerak au maître.
«La voix de la raison sera écoutée», continua Bra'tac, «nous agirons ainsi et l'Assemblée sera tenue au courant de tous les développements de cette affaire.»
Tout ce protocole, pour dire que rien ne sera fait...Quand apprendrons-nous ? se dit alors Bra'tac avec un léger soupir las.
La majorité des représentants ayant répondu favorablement à la conclusion par l'intermédiaire des deux chefs de partis, le maître des débats demanda si l'un des jaffas voulait remettre en cause celle-ci. L'absence de réaction lui permit de confirmer la fin du rassemblement.

Aussitôt qu'il fut seul, Bra'tac se retira dans ses quartiers, où il trouva son secrétaire prêt à lui faire son rapport.
-Nous devons contacter Rya'c, immédiatement.


Un bâtiment de la taille de l'Assemblée nécessitait un nombre important de personnes travaillant à son entretien physique, comme à l'administration et à l'accueil des hôtes ou des représentants eux-mêmes. La jeune Nation Jaffa, en finissant la construction de ce symbole, s'était rendue compte avec un peu de retard de certains besoins en personnels, et avait dû recruter rapidement des individus qualifiés pour des tâches précises. La célérité s'était alors faite au détriment de certaines vérifications que des gouvernements plus âgés jugeraient évidentes, ce qui avait laissé des failles.

Et il n'y a rien de plus curieux qu'un allié proche.
Surtout si l'allié proche possède une expérience presque aussi élevée que la Tok'Râ dans le domaine des services secrets, si mal vu chez de nombreux jaffas de par le déshonneur inhérent à leurs missions.

Celui qui était chargé d'entretenir la salle de l'Assemblée, avec une petite équipe, travaillait pour un second employeur. Un employeur qui le payait confortablement, n'avait jamais le moindre contact avec lui, et utilisant des technologies facilement disponibles auprès des contrebandiers de l'Alliance Luxienne. Il prit une brosse et commença à frotter une zone précise du sol, tout en appuyant sur un point particulier du manche.
Il ne savait pas ce que cela ferait et s'en fichait éperdument, au vu de son salaire. Les informations furent transmises en quelques secondes depuis le micro caché sous la dalle qu'il frottait, et après le temps que son employeur lui avait prescrit, l'employé reprit son travail habituel.
Le soir venu, il reposa ses affaires dans le local du personnel d'entretien, et rentra chez lui. La brosse, au milieu de ses sœurs jumelles, attendit que son minuteur lui donne l'ordre d'exécuter la commande suivante.
Le moment venu, au début de la nuit, elle retransmit son contenu crypté vers un transmetteur qui dirigea celui-ci vers une petite taverne locale, où l'un des clients réguliers ressortit quelques heures plus tard avec un peu d'alcool dans le sang, et beaucoup d'informations dans une puce cachée sous sa peau.


Il ne fallait en moyenne que deux ou trois jours pour que les services de renseignement terriens n'obtiennent l'enregistrement des débats à huis clos de l'Assemblée de la Nation Jaffa.
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Re: Effet Papillon ~ Tome II

Message non lu par Vyslanté »

Eh bien, que dire, si ce n'est que j’adhère toujours autan à ta fic, à son univers, et à toutes ses intrigues.... et surtout que tu décris particulièrement bien l'imbroglio politique qu'est devenu la nation jaffa.

Sinon, ça n'a pas vraiment de rapport avec ce chapitre, ni même avec le tome II, mais dans mon esprit, je me suis toujours imaginé le Concordia avec un disign proche de celui du Galactica...
« Je voyais ça moins… rouge.
— Proxima Centauri est une naine rouge. Vous vous attendiez à quoi ? Un énorme cube vert ? »

Rufus : En même temps, c'est un rite de passage pour toute organisation qui se respecte : tuer au moins une fois Jackson. Tout le monde l'a déjà fait...
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Re: Effet Papillon ~ Tome II

Message non lu par Rufus Shinra »

En même temps, le Connie a été imaginé avec le Galactica en tête, avec cependant beaucoup moins d'armement offensif direct et de plaques de blindage (on a les boucliers pour résister aux têtes nucléaires, dans SG). Probablement beaucoup moins gros, vu l'expérience et les moyens limités de la Terre, mais dans le même état d'esprit.
Pour les Homer-class (les croiseurs d'escorte), tu peux les considérer comme des 304 conçus de façon crédible.
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Re: Effet Papillon ~ Tome II

Message non lu par Vyslanté »

Oui, pour les Homer (tiens, d'où ça sort ce nom d'ailleurs ?), j'avais vu un dessin sur SFFS.
« Je voyais ça moins… rouge.
— Proxima Centauri est une naine rouge. Vous vous attendiez à quoi ? Un énorme cube vert ? »

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Re: Effet Papillon ~ Tome II

Message non lu par Rufus Shinra »

Deux raisons :
Un, les premiers vaisseaux avaient des noms provenant de la mythologie grecque, et ça a été officialisé, surtout que ça évite les problèmes politiques : pas de noms russes, américains, chinois ou d'une quelconque grande puissance, et les éventuels griefs à leur propos sont depuis longtemps passés.
Deux, Jack O'Neill est un fan des Simpsons
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Re: Effet Papillon ~ Tome II

Message non lu par Vyslanté »

Ah, je me disais bien aussi, au départ, je pensais "Mais, c'est pas possible, il manque tous les E à Homère", puis il m'est venu à l'idée que l'orthographe anglaise du mot différait un peu du français...
« Je voyais ça moins… rouge.
— Proxima Centauri est une naine rouge. Vous vous attendiez à quoi ? Un énorme cube vert ? »

Rufus : En même temps, c'est un rite de passage pour toute organisation qui se respecte : tuer au moins une fois Jackson. Tout le monde l'a déjà fait...
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Re: Effet Papillon ~ Tome II

Message non lu par KILIK »

CITATION (Vyslanté,Samedi 04 Décembre 2010 21h01) Oui, pour les Homer (tiens, d'où ça sort ce nom d'ailleurs ?), j'avais vu un dessin sur SFFS.
Il y a t'il possibilité d'avoir un lien vers ce dessin, je me suis toujours demandé la gueule qu'ils pouvaient avoir ?
Ne suivant pas en détails les topics sur SFFS je serais bien incapable de le retrouver.
Dernière modification par KILIK le 04 déc. 2010, 21:24, modifié 1 fois.
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Re: Effet Papillon ~ Tome II

Message non lu par Rufus Shinra »

J'utilise les noms anglais dans la majorité des cas, étant donné que, pour le meilleur et pour le pire, c'est les U.S. qui dominent le Programme, tant historiquement qu'économiquement. Dès les premiers chapitres, il est indiqué que Carl et les autres membres du Programme ne communiquent qu'en anglais, et une bonne partie de la structure est trustée par les américains au plus haut niveau, même si le commandement politique est aux mains du Conseil de Sécurité.

Pour le dessin, c'était une ébauche faite par Artheval_Pe, destinée à mettre en évidence les différences en termes d'équipements. Donc, un 304 avec les batteries de shipkillers et les canons de 155 plus visibles, mais sans d'autres aspects affinés par la suite, comme le fait que les hangars sont ouverts des deux côtés, etc, etc. Bref, à prendre avec des pincettes :

Homer-class
Un CIC, vu de dessus, par Artheval_Pe, encore.

J'ai deux autres artworks en réserve, de Skay-39, qui viendront avec la suite de la fic.
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Re: Effet Papillon ~ Tome II

Message non lu par Rufus Shinra »

Comme tous les samedis, nouveau chapitre. Cette fois-ci, j'aimerais réitérer mes remerciements à Vyslanté, pour sa proposition de projet, qui pourrait arriver à un modèle 3D de la corvette SWACS "Sky Eye" vue dans ce chapitre. Merci beaucoup !




Chapitre 2 : Guerre froide et charbons ardents

Samir soupira silencieusement avant de reporter son attention sur les écrans situés devant lui. Le moniteur supérieur lui permettait de garder un œil sur la situation générale aux alentours du Concordia, tandis que le second affichait les informations détaillées dont il avait besoin pour son travail dans le CIC secondaire.
-Contact scanner, séparation du contact Golf-11, annonça sa voisine de gauche. Chasseurs légers jaffa, 5.
L'écran se mit à jour immédiatement, et Samir s'attarda un instant sur la patrouille qui s'éloignait rapidement de l'un des vaisseaux-porteurs jaffa. Ne repérant rien d'anormal, il s'en désintéressa pour observer de nouveau les mouvements des autres unités, dont le ballet incessant occupait chaque membre de la section tactique du vaisseau-amiral.
Si une poignée d'appareils couvrait les différents vecteurs d'approche, l'écrasante majorité des chasseurs restait, malgré leur apparente dispersion, dans une zone leur permettant d'intercepter d'éventuels missiles terriens. La posture jaffa ainsi dévoilée, l'amiral Wulfe s'était efforcé de minimiser les patrouilles de défense, sa CAP, dans le no man's land séparant les deux escadres, pour éviter de provoquer ceux qui apparemment le craignaient.
L'attente pesait sur Samir, alors qu'il avait pour rôle de repérer le moindre signe précurseur annonçant une attaque, et il en apprécia d'autant plus le bruit d'ouverture du sas. Tournant brièvement la tête, il regarda l'équipe du quart suivant entrer dans la pièce, et chercha un visage précis, qu'il repéra au bout de quelques instants.
‘‘Rien de neuf ici, Shen’‘, dit-il à celui qui venait le remplacer. ‘‘Des patrouilles qui rentrent, d'autres qui sortent, et tout le monde qui roupille partout ailleurs.’‘
Son interlocuteur sourit à la remarque, et Samir lui laissa la place, se joignant au flux du personnel quittant la grande salle.
‘‘Réception d'une transmission’‘, entendit-il dire en quittant le CIC.
C'est le problème de quelqu'un d'autre.


Rya'c releva brusquement la tête lorsqu'un bruit léger le tira de ses pensées.
-Oui ?
-Lieutenant Williamson, monsieur l'ambassadeur, entendit-il dire par l'interphone de sa cabine. Le commandant vous informe que nous venons de recevoir un message à votre intention.
-J'arrive, répondit le jaffa en se levant.
D'un geste, il désactiva l'hologramme de son épouse, et se dirigea vers la porte derrière laquelle l'attendait l'officier. Celui-ci lui tendit un petit bloc mémoriel.
-Merci, lieutenant, lui dit-il en inclinant à peine la tête, aussitôt imité par la femme devant lui.

Quelques secondes plus tard, il déposa le bloc sur son socle, sans tenter de se dissimuler aux très probables caméras présentes dans sa suite. Les enregistrements mémoriels présentaient l'avantage d'être intimement liés à l'expéditeur et au destinataire, leur contenu s'apparentant plus à une somme d'émotions qu'à un message. Ces sentiments n'ayant la même signification commun que pour des personnes se connaissant très bien, tout individu étranger tentant de découvrir le contenu du bloc subirait un torrent de perceptions incohérentes, voire des dégâts irréversibles au cerveau.
Le concept d'utiliser non une machine mais un cerveau pour encoder et décoder le message assurait une complexité astronomique et une clé potentiellement impossible à copier.
Cette particularité du système de stockage mémoriel l'avait rendu très populaire au sein de la résistance Jaffa dans les derniers mois du règne des goa'uld, et, preuve de sa valeur, avait rapidement été adopté par la Tok'râ. Plus encore, ce nouveau développement d'une technologie existante avait préfiguré la propension des jaffa à faire du neuf avec du vieux, élargissant le domaine d'application de technologies existantes. Ainsi, l'ambassadeur jaffa appartenait au club très fermés des diplomates n'ayant pas à se soucier de la sécurité de leurs communications.

Il appliqua le stimulateur sur sa tempe, et laissa le flot d'informations l'envahir un bref instant. Aussitôt après, il se retourna vers la porte et l'ouvrit. La femme qui lui avait apporté son message attendait à proximité, comme l'exigeait le protocole, et il s'adressa à elle :
‘‘J'aurai besoin de rencontrer l'amiral Wulfe aussitôt que possible, lieutenant. Dites-leur que cette requête est urgente.’‘
‘‘Bien, monsieur. Je vais l'en informer sur-le-champ.’‘ répondit le lieutenant avant de lui présenter ses respects et de partir le long d'une coursive.


L'amiral se trouvait dans son propre centre de commandement, distinct du CIC, et prévu spécifiquement pour lui permettre de coordonner les opérations des forces sous ses ordres. Plus petit que les deux CIC, il était cependant plus densément occupé, l'un des membres de la section des Renseignements faisant une présentation à l'ensemble de l'état-major.
‘‘…l'appareil récupéré présente les mêmes particularités que le premier, dénotant la possibilité d'une fabrication en série témoignant d'une maîtrise de la technologie Ancienne. La source d'énergie interne, en revanche, ne correspond pas aux systèmes référencés dans la base de données d'Atlantis, et est toujours en cours d'analyse. Mais l'étude de celle-ci nous permet d'affirmer qu'un système d'inhibition des êtres élevés de cette portée nécessiterait une puissance de l'ordre de grandeur de celle d'un ZPM.’‘
Il laissa ses auditeurs absorber l'information et ses conséquences.
‘‘Voilà pourquoi le service de renseignements militaire nous demande de rendre prioritaire la récupération de ces sondes en nombre aussi important que possible. Nous estimons que le commandement central officialisera l'ordre dans les jours qui viennent, mais il est d'une grande importance stratégique de disposer de ces générateurs aussi vite que possible.’‘
L'amiral demanda ‘‘Je suppose que vous avez une raison de ne pas vouloir attendre ces quelques jours.’‘
‘‘En effet, amiral.’‘ répondit l'homme. ‘‘Nos analystes jugent qu'il est très probable que les forces jaffa fassent de même dans les heures ou les jours qui suivent, à supposer qu'elles n'aient pas déjà commencé.’‘ Il s'interrompit. ‘‘Mesdames et messieurs, l'information que je vais vous donner est absolument confidentielle... Nous savons de source sûre qu'un Ha'Tak a été dépêché en mission spéciale en parallèle à leur flotte. En théorie pour vérifier l'état d'une base située à proximité immédiate de notre position que nous aurions soi-disant attaqué.’‘
‘‘Et vous pensez que la véritable mission de ce vaisseau serait de récupérer les sondes ?’‘ demanda Wulfe.
‘‘Tout semble l'indiquer.’‘ dit-t-il avant de continuer son exposé. ‘‘Une découverte de cette importance justifierait parfaitement cet accord entre les deux principaux partis jaffa à propos de cette mission. Il en devient d'autant plus crucial de ne pas être devancé dans le processus de collecte, puisque la maîtrise de cette technologie donnerait à la nation jaffa une supériorité stratégique écrasante sur la Terre et ses alliés.’‘
‘‘Un grand nombre de sources d'énergie équivalentes aux ZPM... Effectivement, il y aurait de quoi rompre le statu quo.’‘ dit l'amiral avant de s'interrompre brusquement. Il mit la main à l'oreille. ‘‘Excusez-moi, mon aide de camp m'appelle...Qu'y a-t-il, lieutenant ?...oui...oui...d'accord...dites-lui que je vais le voir d'ici un quart d'heure.’‘
Coupant la communication d'une légère pression du doigt sur son oreillette, il reprit :
‘‘Quand on parle du loup...je dois aller voir l'ambassadeur.’‘ Puis, se tournant directement vers le représentant des renseignements, ‘‘Merci de ce briefing, Ivan, Je vous ferai part de ma décision.’‘


La voix de Mitchell dénotait son agacement, mais l'individu en face de lui savait qu'il n'en n'était pas la cause.
‘‘…à moins d'une excellente justification, je ne pourrai pas m'opposer à leur demande.’‘
‘‘Nous n'avons déjà pas assez d'appareils et de pilotes pour la situation actuelle, et ils veulent encore nous en enlever ?’‘ répondit l'homme devant lui.
‘‘Colson, si ça ne tenait qu'à moi, je ne toucherais pas à la force de frappe du groupe, mais je ne peux rien y faire. Ils nous donnent un préavis, et c'est déjà plus que d'habitude. Au moins, vous pourrez préparer l'organisation en conséquence.’‘
L'interphone annonça discrètement une présence derrière la porte, et Mitchell jeta un coup d'œil sur son moniteur pour identifier la personne. En reconnaissant l'amiral, il se leva au moment où celui-ci entrait dans le bureau. Immédiatement imité par le capitaine avec qui il discutait, Mitchell se mit au garde-à-vous.
‘‘Repos. Cameron, venez avec moi, notre invité a demandé à me voir, et je pourrais avoir besoin de vous.’‘
‘‘Très bien.’‘ Il se tourna vers Colson. ‘‘Vous voyez ce dont nous avons parlé, compris ?’‘
‘‘Bien, mon général.’‘ répondit le capitaine.

‘‘Que se passe-t-il, amiral ?’‘ demanda Mitchell quelques instants plus tard.
‘‘Les jaffas semblent préparer quelque chose, selon nos très chers amis de l'E.M.I.S. Je vous expliquerai ça en détail quand nous serons plus tranquilles, mais ça semble être sérieux.’‘
‘‘Et pour Rya'c ? Savez-vous de quoi il veut vous parler ?’‘
‘‘Il a reçu un message il y a un quart d'heure, je dirais que ce n'est pas sans rapport avec cette affaire ‘‘importante’‘ dont il veut discuter.’‘
‘‘Allons bon...’‘


‘‘Messieurs’‘, commença Rya'c aussitôt que les deux officiers se furent installés devant lui. ‘‘Maître Bra'tac m'a personnellement demandé dans son dernier message de vous prévenir d'une aggravation de la situation sur Dakara.’‘
‘‘Comment ça ?’‘ demanda Mitchell.
‘‘Comme vous vous en doutez, Gerak et ses partisans ne voient pas d'un bon œil votre expédition. Mais ce qui était hier méfiance est à présent devenu hostilité franche.’‘
L'amiral se redressa dans son siège. ‘‘Que voulez-vous dire par...hostilité ?’‘
‘‘Tout simplement que s'il en avait le pouvoir, ce vieux fou tenterait de passer des mots aux actes.’‘
‘‘Et, a-t-il ce pouvoir ?’‘, voulut savoir Wulfe.
‘‘Non, mais cela pourrait changer. Les représentants indépendants ne sont pas tentés par la voie que propose Gerak. Cependant, si les craintes de notre vieil ami sont fondées, ce dont je ne doute pas un instant, la balance se met à osciller.’‘
‘‘Mais pourquoi ?’‘, s'inquiéta Mitchell. ‘‘Vos vaisseaux surveillent les nôtres. Ils peuvent confirmer nos faits et gestes !’‘
‘‘Je sais tout cela...Cameron.’‘, soupira l'ambassadeur. ‘‘Il n'empêche que Gerak continue de semer les graines de la haine...et je dois vous poser une question importante.’‘
‘‘Oui ?’‘ répondit l'amiral.
‘‘Un de vos vaisseaux a quitté votre escadre avant l'arrivée de la nôtre, et n'est pas revenu. A-t-il été engagé dans une opération... offensive de quelque nature que ce soit ?’‘
‘‘…’‘
‘‘…Non’‘, dit le commandant du groupe spatial terrien. ‘‘Sa tâche est de surveiller les agissements des agresseurs dont nous vous avons parlé dans notre communiqué.’‘
‘‘…Très bien. Dans ce cas, si nous voulons éviter une issue que personne ne désire, à l'exception d'une bande de vieux fous assoiffés de pouvoir, il nous faudra faire preuve d'une grande vigilance.’‘
‘‘Vigilance face à quoi ? Ou à qui ?’‘ demanda Mitchell.
‘‘Que vous le vouliez ou non, tous les regards sont portés sur nous, et si Gerak pense qu'une guerre contre la Tauri est le meilleur moyen de lui donner la préséance sur les autres jaffas, alors il n'hésitera pas à vous provoquer. Et une escarmouche ici-même, si loin de nos foyers, pourrait mettre en branle cette catastrophe.’‘
‘‘Je vois’‘, dit l'amiral. ‘‘Et Bra...maître Bra'tac ?’‘
‘‘Il fait tout son possible pour discréditer Gerak et ses théories, mais il ne pourra réussir sans notre concours.’‘
‘‘Entendu…nous ne verserons pas le premier sang.’‘
‘‘Je ne peux vous en demander plus, amiral. Encore merci de votre aide, et veuillez accepter mes excuses, en tant qu'ambassadeur… et que jaffa, de la situation dans laquelle vous met la folie d'une poignée de mes frères.’‘

‘‘A votre avis, on est un peu ou beaucoup dans la merde ?’‘ demanda Mitchell à l'amiral quelques minutes plus tard, alors qu'ils se dirigeaient vers le CIC.
‘‘Vous n'avez pas entendu la meilleure, Cameron. Les petits gars des renseignements sont persuadés de savoir pourquoi Gerak s'agite. Ils pensent même que Bra'tac est dans le coup, d'une manière ou d'une autre. Selon eux, ça a rapport aux sondes laissées derrière chaque atomisation.’‘
‘‘Comment ça ?’‘ l'interrompit Mitchell.
‘‘Leur source d'énergie serait colossale, presque du même calibre qu'un ZPM, et les jaffas voudraient mettre la main dessus à tout prix avant nous.’‘
‘‘Ça pourrait expliquer tout ce qu'ils ont envoyé dans le coin. Et vous pensez que Bra'tac marche avec ses ennemis pour ce coup-là ?’‘
‘‘C'est ce qui me dérange…Lui et Rya'c nous cachent des choses, c'est clair, mais ça m'étonnerait qu'il aille jusque là. Non…les jaffa ont clairement une bonne raison d'être sur place, et on ne la connaîtra probablement jamais. Mais pour ce qui est des modules, je suis d'accord avec leur recommandation.’‘
‘‘Qui est ?’‘
‘‘Essayer d'en mettre de côté autant que possible. Je ne sais pas ce qu'en pense le commandement, mais ça m'étonnerait qu'ils crachent sur autant de sources d'énergie d'une technologie pareille… Cameron, vous préparerez des sorties supplémentaires pour collecter autant de ces engins que possible. De mon côté, je vais voir où est-ce qu'on pourra les stocker.’‘
‘‘Compris, patron.’‘


Quand Samir reprit son quart, cette fois-ci dans le CIC principal du Concordia, il vit avec un mélange de satisfaction et d'inquiétude qu'il semblait y avoir un peu plus d'activité que quelques heures auparavant.
Se rendant près de la console en tout point identique à celle qu'il avait utilisé à ce moment-là, il croisa brièvement le regard de sa supérieure. Sans un mot, elle lui fit comprendre qu'il n'y avait pas matière à s'inquiéter, et il termina son trajet.
‘‘Alors, qu'est-ce qui se passe, Mike ?’‘, demanda-t-il à l'opérateur quittant son siège.
‘‘Le CAG a fait décoller quelques patrouilles de reco supplémentaires, et nos amis d'en face ont fait de même. Tu as loupé une petite discussion entre le pacha et le commandant jaffa qui avait l'air de s'inquiéter, mais sinon, rien de neuf’‘, répondit celui-ci en posant ses écouteurs à côté du clavier avant de conclure, ‘‘Toujours partant pour le poker de cet aprèm' ?’‘
‘‘Comme d'hab'.’‘

Il ne fallut pas plus d'une minute pour que la transition soit complètement terminée et que le CIC soit de nouveau pleinement opérationnel.
Samir prit le temps d'assimiler toutes les informations affichées sur les deux écrans, observant le parcours des deux CAP et les légers déplacements des vaisseaux lourds, de part et d'autre du no man's land entre les escadres.
Quel foutoir…



-Groupe Echo, permission de saut accordée. A vous.
-Ici Echo leader, bien reçu. Entamons la procédure d'amarrage. Terminé.
Le capitaine Ortega rentra la série d'instructions et se détendit lorsque l'ordinateur de contrôle aligna son chasseur sur la corvette de commandement tactique. Au bout de quelques instants, une légère vibration lui confirma ce que son cockpit affichait. L'arrimage s'était déroulé correctement.
-Ici SWACS ‘‘Sky Eye’‘. Ancrage terminé, initialisation du saut hyperspatial.
-D'accord, Sky Eye, dit Ortega en contrôlant brièvement ses instruments.

Une poignée de secondes plus tard, la corvette ouvrit une fenêtre hyperspatiale et fit le bond, ses quatre escorteurs accrochés à elle comme autant de bras.

Le voyage devait durer une demi-heure, et au lieu d'être un désagrément, il s'agissait d'un avantage pour Ortega. Lorsque son chef d'escadron lui avait confié cette mission de reconnaissance, il avait insisté sur certains éléments ne devant être divulgués qu'après le départ du Concordia.
‘‘Tout le monde m'écoute, il y a un petit changement de programme.’‘ dit-il.
Il attendit la confirmation des autres pilotes, puis continua. ‘‘On ne va pas vérifier ce système, mais directement récupérer un engin alien. Il appartient à ceux qui ont fait péter le Bellérophon, alors on fait gaffe. Pour couronner le tout, les jaffas pourraient trainer dans le coin. Si c'est le cas, on le signale et on se casse aussi discrètement que possible. Interdiction de tirer sauf en dernier recours, compris ?’‘
Il entendit les autres acquiescer puis coupa la communication pour sortir un carnet de sa poche de poitrine. Il regarda la liste de noms et de chiffres, et rajouta quelques lignes où la couleur verte prédominait largement sur le rouge.
Hé hé, j'adore la bleusaille, pensa-t-il avec un sourire ironique. Rien d'aussi naïf et facile à lire qu'un gosse de l'Académie…si seulement ils savaient bluffer, que ce soit moins facile de les plumer.
Les pilotes affectés à son escadron demandaient souvent pourquoi il avait décoré son casque de vol avec des cartes, et l'explication leur venait une heure plus tard, au mess, et coûtait souvent une grande partie de la solde des curieux. Les autres, connaissant sa réputation ou par nature prudents, jouaient occasionnellement avec lui, mais avec des enjeux bien plus faibles, tels que le prochain verre au bar. Et le capitaine Ortega ne s'en plaignait pas, appréciant le poker à la fois comme une source de revenus supplémentaires et comme un moyen de renforcer ses relations avec son entourage.
‘‘Mustang’‘, demanda-t-il à la femme derrière lui, ‘‘tu te joins à nous pour la prochaine partie ?’‘
‘‘Désolée, patron’‘ lui dit-elle, amusée, ‘‘j'ai encore quelques scrupules à rafler la solde des nouveaux.’‘
‘‘Dis surtout que, à plumer une personne, autant que ce soit quelqu'un avec une plus grosse solde.’‘
Il entendit un petit rire étouffé derrière lui avant la réponse. ‘‘Aussi, c'est vrai, mais ceux-là savent déjà que c'est plus sûr de foncer sans combinaison dans un trou noir que de jouer sa solde au poker contre vous.’‘
‘‘Oui, les inconvénients du bouche-à-oreille…’‘, conclut-il avant d'ouvrir un canal avec la corvette. ‘‘Hé, Sky Eye, personne d'intéressé chez vous pour un poker quand on sera rentré ?’‘


A l'instant prévu par les ordinateurs de navigation, la corvette retrouva l'espace normal dans un déferlement d'énergie, et ses quatre escorteurs se séparèrent avant même la fermeture de la fenêtre.
‘‘Ici contrôle, pas de signal à proximité. On déploie les capteurs et c'est parti. A vous.’‘
‘‘Bien reçu, Sky Eye. On reste en passif, dispersion du groupe en cours. Terminé.’‘ répondit Ortega avant de changer de destinataires. ‘‘Formation standard, les gars, activez vos capteurs à gravité.’‘

Les chasseurs s'éloignèrent silencieusement, suivant la manœuvre nécessaire pour bénéficier d'une capacité de détection gravitationnelle maximale.
‘‘Alors, des infos utiles ?’‘ demanda le leader de la formation.
‘‘Négatif, capitaine, on continue de traiter les données. Il faudra quelques minutes pour être sûrs avec tout ce clutter de micro-météorites. A vous.’‘
‘‘D'accord, tenez-moi au courant. A vous.’‘
‘‘Pas de problème. Terminé.’‘

Retournant son appareil, Ortega réactiva brièvement ses propulseurs pour reprendre une position immobile par rapport à la corvette, puis reporta son attention sur l'affichage des scanners passifs, où les contacts étaient progressivement éliminés par les logiciels de traitement. Il tournait la tête pour jeter un coup d'œil à l'étoile du système quand il entendit l'avertissement.
‘‘Contact à 6 heures !’‘
Il vit son ordinateur verrouiller à quelques kilomètres de Sky Eye ce qui n'était une seconde plus tôt qu'un contact fugace.
‘‘Merde ! On dégage !’‘
‘‘Groupe Echo, embuscade ! Rompez la formation, go, go, go !’‘ aboya Ortega.
Il orienta l'appareil vers la corvette et poussa l'accélération au maximum, alors que la corvette commençait une manœuvre d'évitement.
‘‘Contact identifié’‘, lui annonça l'I.A. de bord. ‘‘Corvette de bombardement type Al'Kesh. Cible Alpha 1’‘
L'afficheur du cockpit fit la liste des informations telles que la distance, le cap et la vitesse de la cible, signalant que celle-ci esquiverait sans difficulté une attaque du chasseur s'il devait tirer à l'instant.
‘‘Meeeerde ! Activation des Starburst, verrouillage sur la cible Alpha 1’‘ dit Ortega en se maudissant d'être hors de portée efficace de sa cible.
Poursuivi, le SWACS se déroba autant que possible, déployant des contre-mesures, mais sans pour autant réussir à semer l'appareil inconnu.
‘‘Echo Leader à tous. Il faut lui faire lâcher prise. A mon ordre, on fait un tir de barrage avec un Starburst chacun juste devant lui. Sky Eye, vous me recevez.’‘
‘‘Affirmatif, Echo Leader’‘, répondit la voix agitée du contrôleur de vol.
‘‘Vous envoyez tout ce que vous avez en contre-mesures, brouillages et leurres quand on tire. L'explosion devrait les désorienter le temps qu'on fasse un arrimage d'urgence et qu'on se casse. Compris ?’‘
‘‘Affirmatif, Echo Leader. Nous avons fait de multiples sommations et…merde ! Il a verrouillé ses armes sur nous ! Intentions hostiles confirmées ! Descendez-le, feu, feu !’‘
‘‘Feu à volonté !’‘, dit Ortega.

Il appuyait sur le bouton de tir lorsque les caméras du cockpit, braquées sur l'engin assaillant, lui firent voir une série d'éclairs jaune quitter le bombardier pour s'écraser les uns après les autres contre la corvette de commandement, qui se disloqua en quelques instants. Traversant le nuage de débris et d'oxygène laissé par Sky Eye, l'appareil sauta brusquement en hyperespace, quelques secondes avant que les missiles ne puissent l'atteindre.
‘‘Non…’‘, souffla sa copilote.
‘‘Ils savaient où nous allions arriver, précisément. C'était un foutu piège…’‘ dit un de ses ailiers par radio.
Sans un mot, Ortega appuya sur un interrupteur et vit par la caméra arrière le déploiement de la balise de détresse de son chasseur.
‘‘Echo Leader à tous…tout le monde sur ses gardes. Il peut y en avoir d'autres qui arrivent ou qui nous attendent. Je veux une surveillance absolue des alentours en attendant l'arrivée des secours. Je n'ai pas envie qu'ils se fassent eux aussi attaquer. Terminé.’‘
Il soupira, puis reprit. ‘‘Enregistrement message pour diffusion d'urgence. Capitaine Jamal Ortega au Concordia Sommes tombés dans une embuscade. Assaillant ennemi type Al'kesh camouflé, je répète, camouflé. Il a détruit notre SWACS et s'est enfui. Demandons assistance. Il est possible qu'une seconde force soit présente dans le secteur pour attaquer d'éventuels renforts. Message terminé.’‘
Sentant son appareil vibrer légèrement, il abaissa son regard vers ses mains et vit qu'elles tremblaient.
Streamer a raison. Des milliards de kilomètres cube de ce système, ils étaient exactement là où nous sommes arrivés. On s'est fait avoir, et en beauté.


Samir, comme une bonne partie du personnel du CIC, serra les dents en entendant le message de détresse et la série de jurons prononcés par le commandant.
‘‘Amiral’‘, dit ce dernier dans son oreillette. ‘‘Vous avez vu ?’‘
‘‘Oui’‘, répondit Wulfe. ‘‘La situation devient intéressante, n'est-ce pas ?’‘
‘‘Probablement. Quels sont vos ordres ? Dois-je envoyer un groupe de recherche et sauvetage ?’‘
‘‘Négatif, je dépêche l'Ajax. S'il y a quelqu'un en embuscade, il en sera pour ses frais.’‘

‘‘Lieutenant, mettez-moi en communication avec le commandant Mordini.’‘ demanda l'amiral, avant de sélectionner sur sa console le nom de Rya'c.
‘‘Ambassadeur, veuillez prévenir vos compatriotes qu'un de nos croiseurs va partir en mission de sauvetage d'ici peu de temps. Cela pourrait être une excellente occasion pour vous familiariser avec nos méthodes de secours. Un point de vue… extérieur pourrait présenter de nombreux avantages, non ? Si vous le désirez, je peux vous fournir un véhicule pour vous amener sur le croiseur en question. Votre expérience de ces opérations pourrait nous être très utile.’‘
‘‘C'est un grand honneur que vous me faites là, amiral.’‘ répondit Rya'c, sa voix trahissant un étonnement certain. Cependant, il se reprit rapidement. ‘‘Si ma coopération peut vous aider en quoi que ce soit à sauver des vies…je serai à votre disposition.’‘
‘‘Merci beaucoup, monsieur l'ambassadeur. Si cela vous convient, j'enverrai le lieutenant Williamson vous guider jusqu'à une navette. Encore merci de votre aide.’‘
‘‘Merci à vous pour ces…facilités, amiral. Bonne chance pour votre opération.’‘
Il se tourna vers son aide-de-camp. ‘‘Williamson, allez amener l'ambassadeur au hangar principal des navettes. Il doit se rendre sur l'Ajax.’‘
La jeune femme acquiesça et le salua avant de quitter la pièce.
‘‘Amiral, le commandant Mordini en ligne.’‘
‘‘Commandant’‘, commença Wulfe. ‘‘Vous avez reçu le message de détresse de notre patrouille de reconnaissance ?’‘
‘‘Oui monsieur. Nous attendons vos ordres.’‘
‘‘Déployez votre groupe de chasse et sautez avec lui à bonne distance des appareils isolés. Je vous laisse toute liberté sur le choix des coordonnées d'arrivée. Récupérez tout le monde et autant de débris que possible pour l'enquête. Risque d'embuscade élevé. Vous avez la permission d'ouvrir le feu sur tout appareil menaçant, selon votre jugement, l'intégrité des appareils sous votre commandement.’‘
‘‘A vos ordres, amiral.’‘
‘‘Une dernière chose. Une navette du Concordia va apponter sur votre navire d'ici quelques minutes. Elle amène l'ambassadeur jaffa Rya'c. Je veux qu'il puisse assister à l'opération de sauvetage et confirmer par la suite que nous n'avons aucune intention hostile.’‘
‘‘Bien compris, nous l'inviterons dans le pont d'observation principal.’‘
‘‘Très bien. Vous avez l'autorisation de sauter dès que l'ambassadeur sera à votre bord. Bonne chance, capitaine.’‘
‘‘Merci, monsieur.’‘

La porte de la navette V.I.P. s'ouvrit silencieusement et Rya'c en descendit, pour voir l'agitation qui emplissait le hangar tribord du croiseur. Un homme s'avança vers lui.
‘‘Enseigne Jensen. Je serai chargé de veiller à vos besoins durant votre séjour à bord, monsieur l'ambassadeur. Bienvenue sur l'Ajax.’‘
‘‘Merci, enseigne. Pourquoi toute cette agitation ?’‘, demanda Rya'c en englobant du geste les chasseurs se préparant au décollage sur la courte piste, au milieu des techniciens terminant les préparatifs.
‘‘Nous avons reçu des informations indiquant la possibilité d'une présence hostile à proximité des appareils que nous allons secourir. Le capitaine Mordini veut assurer la sécurité des hommes et femmes sous son commandement, rien de plus.’‘
‘‘Comme tout commandant.’‘ acquiesça Rya'c.
‘‘Si vous le désirez, je vais vous indiquer le pont d'observation principal, à partir duquel vous pourrez suivre en temps réel la progression de notre opération.’‘
‘‘Entendu, enseigne.’‘


Les quatre chasseurs se relayaient pour activer leurs scanners actifs, tandis que leurs propulseurs demeuraient éteints, économisant ainsi l'énergie limitée des petits engins.
Ortega et ses ailiers avaient, dans les premières minutes suivant l'attaque, effectué une recherche minutieuse pour trouver d'éventuels survivants de la corvette dévastée, mais sans succès. Le quart d'heure suivant, ils n'avaient presque pas échangé de paroles, si ce n'est pour quelques vérifications périodiques de l'état de chacun.
-Contact ! annonça Ortega. Fenêtre hyperspatiale en formation.
Il laissa un sifflement sortir.
-Navire lourd…c'est un de nos croiseurs !
-On dirait qu'ils mettent les moyens, capitaine, dit l'un de ses ailiers.
-Ouaip, dit-il avant de rentrer en contact avec le croiseur. Content de vous voir, Ajax !
-Nous de même, leader Echo, répondit un opérateur du navire. Avez-vous eu d'autres contacts depuis l'embuscade ?
-Négatif. On n'a pas eu la moindre visite, et nous n'avons pas repéré de vaisseau camouflé à proximité non plus. Demandons permission d'apponter.
-Permission accordée, groupe Echo. Rentrez au bercail immédiatement, qu'on puisse partir.
-Bien compris, et encore merci.
-Pas de quoi.

La formation isolée activa aussitôt ses propulseurs, et les quatre appareils se ruèrent vers le salut offert par l'imposant navire.
A l'extérieur de la coque principale se trouvait, sous la forme d'un dôme hémisphérique, l'une des seules baies vitrées du navire, par laquelle Rya'c observait les étoiles, ignorant l'écran lui affichant l'approche des chasseurs. Au bord de son champ de vision, l'enseigne affecté à son assistance, et surtout à sa surveillance, comme l'avait deviné et accepté l'ambassadeur, faisait mine de suivre la scène attentivement.
Il posa brièvement son regard sur une des tourelles de défense rapprochée située à proximité du pont d'observation, son immobilité ne la rendant pas moins menaçante. Puis il reporta son regard sur le vide, s'interrogeant une fois de plus sur la cause de cette antipathie terrienne envers les baies vitrées. En effet, à bord des Ha'tak de son peuple, il pouvait toujours trouver un endroit où contempler les ténèbres de l'espace.
Gerak…pourvu que tu n'aies pas été assez stupide au point d’attaquer.
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Re: Effet Papillon ~ Tome II

Message non lu par Vyslanté »

Ah, que dire !

J’adhère totalement à cet histoire, c'est toujours mené avec tant de brio, et il y a toujours autant de suspens... On croit avoir des réponses dans ce chapitre, eh ben même pas ! Tu nous donnes encore plus de mystère, on a qu'une seule envie : la suite !!

Je conclurais en citant Skay-39 : "La tension s'accentue efficacement, et l'on ne peut s'empêcher de regarder au loin pour tenter de visualiser l'inévitable point de rupture."

Au fait, pour la corvette SWACS j'avance pas mal, mais j'ai du tout reprendre à zéro : un petit bug de blender qui refuse de m'ouvrir le ficher :blink:
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Re: Effet Papillon ~ Tome II

Message non lu par Rufus Shinra »

Avec brio, avec brio, euh, quand même pas. Par rapport à certaines fics que je suis (tant dans l'univers SG que dans d'autres), il y a quand même des plotholes qui restent et des faiblesses narratives (notamment au niveau des relations entre les personnages). C'est pour ça que j'essaie d'avoir un maximum de feedback pour m'indiquer comment améliorer ces aspects et d'autres. Mais merci de la critique !

:-( pour le modèle ! Espérons qu'il n'est pas maudit par le sort de Sky Eye.
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Re: Effet Papillon ~ Tome II

Message non lu par Vyslanté »

Oh, tu sais, le niveau de ta fic, j'ai vu bien pire. Et dans des vrais livres. Que l'on vend.

Sinon, c'est quoi un "plothole" ? D'après une traduction sommaire de la page wiki, ça serait un genre d’incohérence. Si c'est bien ça, je trouve pas qu'il y en tant que ça, j'en ai pas encore trouvé d'ailleurs ^^
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Re: Effet Papillon ~ Tome II

Message non lu par Rufus Shinra »

Des éléments qui ne sont pas complètement expliqués, le plus important étant le maintien du secret au vu de la taille actuelle du Programme. Il y a au bas mot des dizaines de milliers de personnes sinon plus dans le coup, une grande partie des pays, etc, etc. Le fait que le secret tienne encore après dix ans est possible, mais demeure, je le reconnais volontiers, une hypothèse de plus en plus improbable. La seule chose que je vois est un contrôle de moins en moins démocratique sur les systèmes de communication et le noyautage des principaux organismes médiatiques. Mais même comme ça, les trous dans les budgets ne peuvent pas être entièrement camouflés par les réductions créées par les percées technologiques. De même pour le personnel le plus compétent qui va s'estomper. C'est un aspect que je n'ai pas vraiment abordé comme il se doit dans la fic, parce que j'ai du mal à monter une solution parfaitement cohérente. J'essaierai peut-être de détailler cet aspect dans le chapitre manquant du Tome I, une fois le Tome II achevé et si les lecteurs sont intéressés.

Si vous avez des idées quant aux solutions pour maintenir secret un projet coûtant des centaines de milliards, impliquant près de cent mille personnes de toutes nationalités et professions et consommant pas mal de ressources planétaires, je suis preneur. Et ce n'est pas du sarcasme. Il est clair pour moi qu'il y a besoin d'une surveillance d'internet particulièrement efficace, de beaucoup de désinformation, de la coopération des grands médias et de certaines actions pour le moins... "discutables".
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Re: Effet Papillon ~ Tome II

Message non lu par Vyslanté »

Oui, c'est vrai, il y a cet aspect là.... Je me suis toujours imaginé que tout était noyauté, mais ça reste quand même un peu gros.

Franchement, j'ai pas vraiment d'idées pour expliquer ça...
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Re: Effet Papillon ~ Tome II

Message non lu par Rufus Shinra »

Il faut bien voir, d'un autre côté, que la Terre de EP a subi pas mal de changements par rapport à celle sur laquelle nous habitons. L'un d'entre eux a été une refonte majeure de l'ONU, qui n'est plus vraiment pareille. Entre autres, le Conseil de Sécurité a été élargi et le droit de veto n'est plus disponible tel quel. Il faut l'opposition d'au moins trois membres permanents (U.S., Russie, Chine, France, Royaume-Uni, Inde, Brésil, Union Africaine (la structure actuelle et existante IRL, qui disposerait dans ce cas d'un siège), Allemagne, Japon) pour bloquer une décision, et certains problèmes ont été adressés de manière plus "directe" qu'auparavant. L'existence-même du projet a en effet forcé certaines figures politiques a faire preuve d'un peu plus de fermeté sur certains aspects, ce qui est à l'origine de certaines divergences par rapport à la timeline actuelle.

En particulier, je considère qu'au milieu des années 2000, un premier réacteur à fusion a été mis au point, utilisant en fait des technologies du Programme. Trop cher et trop performant pour être déployé au niveau étatique pour qui que ce soit d'autre que le G8, ils ont été construits sous l'égide de l'ONU, dans une structure d'ilôts énergétiques : des territoires sont à présent sous le contrôle direct d'une force d'occupation de casques bleus, qui défendent à chaque fois une installation de réacteurs, fournissant une énergie à très faible coût pour des groupes de pays entiers. C'est à la fois un bénéfice pour les dits-pays, qui, dans le cas des moins développés, bénéficient d'une énergie abondante à un coût quasi-nul (supporté par l'ONU, donc les pays les plus riches en majorité), mais aussi un inconvénient. L'une des premières mesures que peut prendre le Conseil de Sécurité à l'encontre d'un pays est de lui couper partiellement ou totalement le courant, choisissant quelles grilles se verront désactivées.

Il y a eu un beau merdier politique, des accusations de néocolonialisme, mais l'arrangement n'a pas été imposé, plutôt accepté par la majorité des nations. Et, évidemment, toute attaque contre les réseaux de distributions ou les centrales de production est considérée comme une attaque contre le reste du continent, et traitée en tant que telle par le Conseil de Sécurité (traduction, certains dirigeants "moins que démocratiques" et n'ayant pas la puissance pour soutenir leur politique ont connu une fin brutale).

La situation étant davantage pragmatique de la part du Conseil de Sécurité, il est très probable qu'un système ECHELON ait été mis en place par l'ensemble de celui-ci, afin de contrôler certains flux d'informations.

Voilà par exemple pour l'un des éléments du background, qui pourrait être développé dans le dit-chapitre manquant.
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Re: Effet Papillon ~ Tome II

Message non lu par EvilLoki »

CITATION Si vous avez des idées quant aux solutions pour maintenir secret un projet coûtant des centaines de milliards, impliquant près de cent mille personnes de toutes nationalités et professions et consommant pas mal de ressources planétaires, je suis preneur.
Bon, avant toutes choses et comme tu le dis, ce n'est pas strictement impossible mais quand même extrêmement improbable. Cela dis, un petit exercice de politique-fiction est toujours sympathique. Bref, pour garder le secret, il faut s'en donner les moyens, voila comment je vois les choses :

-Tout d'abord, il faut mettre en place des méthodes de sélection extrêmement drastiques et s'assurer de la pleine coopération des nouveaux entrants (car c'est le plus grand risque de fuite), quitte à utiliser certaines technologies d'effacement de la mémoire en cas de besoin pour ceux qui auront été mis au courant et qui refuse de garder le secret.
-Penser à tout révéler car c'est intenable.
-Les principaux industriels devront être mis au courant afin de bénéficier de leur soutien et de leurs capacités logistiques et s'assurer de leur entière coopération en leur faisant bénéficier de transfert de technologie qui les enrichiront. Cependant, cela m'apparait un peu dangereux sur le long terme.
-Penser à tout révéler car c'est intenable.
-S'assurer d'un véritable consensus chez les leaders politiques au risque de quelques "meurtres politiques" de ci de là.
-Un isolement complet des personnes au courant et cela sur de longues périodes. La base lunaire est un gros avantage de ce point de vu. Cependant, il va falloir engager à tour de bras des personnes compétentes pour créer des couvertures à tous ceux qui y participeront.
-Beaucoup de division des taches entre les entreprises et sinon, mettre au courant les décideurs de celle-ci.
-Penser à tout révéler car c'est intenable.
-Un contrôle total des communication et un gros travail de censure (bon, ça apparait quand même quasiment utopiste).
-S'assurer que Julian Assange reste bien en prison.
-Pour le budget, il faudrait arriver à masquer une partie des gains de productivité engendré par l'incorporation des technologie aliens et les ré-affecter au programme SG.
-Possibilité de révéler de petites choses pour justifier une partie de l'utilisation des ressources (création d'une base lunaire "normale", possibilité d'une vie extra-terrestre via SETI qui pousse à des recherches, ...). La technique d'avouer de petites choses pour en masquer de plus grosses à plus ou moins toujours marcher.
-Faire bien gaffe à ce qu'aucun Al'kesh ou autre viennent faire un petit survol de Manhattan, ce serait con de tout gâcher car 6 jaffas avait envie de faire un tour à Central Park.
- Et pour finir car sinon, je vais oublier, penser à tout révéler car c'est intenable.

Cela dis, il faudrait pour que cela tienne, que la Terre made in EP s'enfonce de plus en plus vers un régime type Night Watch. Par contre, une idée qui pourrait être intéressante ce serait de ré-écrire l'Histoire. Les autorités pourraient expliquer que la Porte n'a pas été ouverte pour la première fois en 1994, mais dans les années 2020/2030 et tout distiller en douceur. Dans EP la révélation du Programme devrait être la plus grande controverse qui agite les milieux politiques même si j'imagine que tu laisse un peu tout cela sous silence car tu n'a pas envie de traiter cet aspect.
It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate,
I am the captain of my soul.

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