La France, les français et son président
Ce topic transversal, aborde le système juridique et politique de notre pays. Il permettra aux membres de discuter à la fois du Droit et plus particulièrement des figures politiques avec en tête les réformes qu'ils ont engagé.
Cette année, ont eu lieu les élections présidentielles. A cette issue, un nouveau président a été choisi par les citoyens. Je vous propose donc de commencer par quelque chose de récent avant de s'étirer vers d'autres sujets plus historiques...
VOICI, deux documents qui peuvent vous servir d'appui à votre opinion personnelle.
CITATION DÉSANCHANTEMENT
[/font]
31.08.2012
FF - LE MONDE
Finalement, c'est toujours la même question : comment gouverner la France ? La redresser ? Pendant une bonne partie de ses mandats, Jacques Chirac a été accusé de se résigner au lent déclin de l'Occident. Puis Nicolas Sarkozy, pour tenter de réveiller la belle endormie, la fit "turbuler". Sa stratégie était celle du chaos constructif : il dérangeait simultanément toutes les parties du pays pour tenter de créer le mouvement. De lui tout partait, car il aimait le pouvoir, l'assumait, s'exposait. Au bout du compte, ce fut un échec. Il en résulta une formidable crispation.
C'est sur ce terreau qu'a prospéré le hollandisme, qui est l'exact contraire du sarkozyme : François Hollande a fait le pari que, pour réformer la France, il ne fallait pas l'exciter mais, au contraire, l'apaiser et que de l'apaisement naîtrait la confiance. Il lui a murmuré pendant toute la campagne qu'"elle n'était pas le problème mais la solution". Il s'est campé dans le rôle du président normal. Et, à cet instant, c'est ce qu'elle voulait entendre.
Mais ce qui était un bon positionnement de campagne se révèle dans l'exercice de l'Etat un peu court : en cette rentrée, ce n'est pas la confiance qui domine mais le doute sur le pouvoir, sa réalité, son incarnation, sa capacité à faire ce qu'il avait promis : "Le changement c'est maintenant." Eu égard au climat économique du moment, la baisse de popularité du couple exécutif n'est pas une surprise. Mais qu'elle se manifeste aussi tôt dans le quinquennat et de façon aussi brutale est un avertissement : trop de louvoiements, trop de commissions, trop peu d'engagements et d'explications sur ce chemin du redressement. Avec en prime une hésitation à décrire l'état réel du pays parce que l'expression brutale de la réalité rendrait trop improbable le scénario de la normalité qui a marqué les cent premiers jours.
C'est ce décalage entre le caractère dramatique de la situation et l'exercice banalisé du pouvoir qui saute aux yeux et complique la rentrée de François Hollande. Le président est trop effacé, trop tranquille. Il veut déléguer aux partenaires sociaux une partie du changement ? Soit. En attendant, le bateau coule et c'est à lui qu'on demande des comptes. D'où cet instant dangereux, ce vide de la rentrée qu'il faut combler à coups de mesures d'urgence. Lesquelles ne masquent pas totalement le vide, car il y manque une parole forte. C'est le retour insidieux de la défiance en politique et la fin d'un mythe : celui de la présidence normale.
------------------------------------------------------------------------------------------------------
Jamais, dans l'histoire de la Ve République, un président n'avait autant perdu de points dans les sondages, quelques mois après les élections. Rappelons, que son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, a commencé à voir sa courbe de popularité baisser un mois après le début de la crise économique en France, soit en février 2008.
Le retour à une IIIe République - sous la forme d'un président léthargique - est-il en se produire produire ?
Déléguer, c'est bien. Assumer, c'est mieux !
Le président de la République est, à l'aulne de la Constitution de 1958, le chef de l'Etat, titulaire du pouvoir exécutif. Tourné à la fois vers l'extérieur (chef de la diplomatique et des Armées) et l'intérieur (garant de l'intégrité du territoire, nomination d'un Gouvernement ET signature des décrets en Conseil des ministres). Ce dernier point montre, qu'il prend part indirectement à l'application effective de la politique de la Nation conduite par le Gouvernement.
L'action (ou dynamisme, appelez-ça comme vous le voulez) est donc de mise !