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Chapitre 8 : Lueur d'espoirAprès la tempête émotionnelle déclenchée par les révélations bouleversantes de Kira, Sam cherchait à stabiliser ses pensées. Kira avait expliqué chaque détail de sa vision avec une précision à donner la chair de poule, chaque mot tombant de ses lèvres enflammait un peu plus la colère de Victor. Au fur et à mesure que son indignation grandissait, le mouvement des muscles du jeune homme traduisait une impatience féroce. Sam tenta désespérément de tempérer l'ouragan déchaîné qui menaçait d'emporter Victor dans sa furie. Mais ce dernier, les poings serrés et la mâchoire crispée, restait sourd à toute logique.
"Victor, je t'en prie, essaye de garder ton calme," implora Carter, sa voix douce et ses mains décrivant dans l'air des gestes fluides et apaisants, comme si elle tentait de dissiper la tension électrique dans la pièce.
Victor éclata, son visage rougissant et ses bras se jetant en l'air, "Comment veux-tu que je reste calme ?!", ses paroles résonnaient dans l'air comme un coup de tonnerre.
"Mes visions ne sont pas toujours vraies," tenta d'adoucir Kira. Sa main atteignit timidement l'épaule de Victor, les doigts effleurant son t-shirt, un geste délicat d’apaisement.
"Et alors ?" s'insurgea Victor, ses yeux s'écarquillèrent et sa respiration s'accéléra. Sa main repoussa brusquement l’étreinte de Kira, un geste si fort, si définitif qu'il sembla résonner dans la pièce. "On est censé rester là, sans rien faire, à attendre de voir si ma mère va mourir ou non ?"
C'est à ce moment précis que Jack fit irruption dans la pièce, l'inquiétude marquant son visage. Sa main se crispa légèrement sur le poignée de la porte lorsqu'un mot parvint à percer le tumulte de ses pensées. "Mourir" était le seul mot qu’il avait réussi à entendre, mais ce fut largement suffisant pour piquer son intérêt.
"Qui va mourir ?" demanda-t-il, la surprise élargissant légèrement ses yeux.
Victor répliqua brusquement, "Ma mère !", son poing se serrant involontairement.
L’étonnement envahit Jack, il cligna des yeux avant de tourner son regard inquiet vers Sam. Elle était debout, les bras croisés sur sa poitrine.
"Il fait référence à Hilda. Elle pourrait être en danger," expliqua Sam.
"Et d'où sort cette information ?" demanda Jack, un pli d’incompréhension se formant entre ses sourcils, ses mains se posèrent sur ses hanches.
Kira baissa les yeux vers ses mains. Ses doigts tordaient nerveusement l'ourlet de son t-shirt. "J'ai parfois des visions du futur," commença-t-elle, "et j'ai vu sa mort."
Jack resta pragmatique, ses yeux scrutant chacun d'eux, évaluant la situation, "Et ça doit arriver quand ?"
"Je ne sais pas, mes visions sont toujours floues. Il n'est même pas certain que cela se produise réellement," avoua Kira, sa voix frôlant à peine un chuchotement.
Jack fixa un point invisible, comme s'il examinait déjà toutes les options, "Très bien. Nous tenterons de contacter Thor demain pour vérifier que tout va bien."
La détermination de Victor était palpable lorsqu'il riposta, "Je n'attendrai certainement pas jusqu'à demain !" Son dos se redressa, ses épaules se haussèrent comme pour annoncer son départ imminent, sa main se dirigea vers la poignée de la porte.
Agissant rapidement, Jack l'attrapa par le bras, "Où diable comptes-tu aller comme ça ?"
Victor riposta avec un éclat de colère, "Je retourne sur Ivadoll !" Il secoua son bras, se dégageant de la prise ferme de Jack.
Jack le regarda sceptique, "Et comment comptes-tu faire ?"
Avec une assurance indéfectible, Victor répondit, "Grâce à la Porte des Étoiles."
Le sourcil de Jack se leva, "Tu as les coordonnées ?"
Victor secoua la tête, "Je n'en ai pas besoin." Son ton révélait une irritation grandissante.
Les bras de Jack se croisèrent sur sa poitrine, son visage se durcit, "La Porte d'Ivadoll est protégée. Tu n'as aucune chance de la franchir. Sans oublier que tu n'es pas complètement remis."
Victor tapota fièrement son torse, "Je vais parfaitement bien. Kira m'a soigné." Il jeta ces mots par-dessus son épaule alors qu'il quittait la pièce.
Jack soupira et regarda Kira, déchiré entre le soulagement de voir Victor en pleine forme et l'inquiétude de le savoir capable d'agir de manière irréfléchie.
Suivant l’adolescent, Jack, Kira et Sam se retrouvèrent dans le salon où Teal'c et Ayden étaient installés paisiblement sur le canapé. Ils étaient engagés dans une discussion, affichant une tranquillité en contraste avec le chaos ambiant. Daniel, debout près de la cuisine, une bière à la main, avait les yeux rivés sur les photos qui tapissaient le mur, ses doigts jouant distraitement avec le goulot de la bouteille.
Percevant la tension dans la posture de Victor, les épaules rigides et le visage tendu, Daniel fronça les sourcils, "Un problème ?"
Victor ne lui laissa pas le temps de comprendre la situation. "Je pars pour Ivadoll. Qui me ramène au SGC ?" Son ton était ferme, ses bras croisés défiant toute objection, son pied martelant impatiemment le sol.
"Personne ne va nulle part," répliqua Jack, les muscles de sa mâchoire se tendant alors que la tension montait.
Intrigué, Daniel tourna son regard vers O’Neill, "Qu’est-ce qu’il se passe ?" demanda-t-il, l'incompréhension se dessinant sur son visage.
"Kira prétend voir l'avenir. Hilda serait en danger de mort," expliqua Jack, son index et son majeur frottant son front dans un geste d'exaspération.
"Voir l'avenir ?" répéta Daniel, tout en fixant son regard sur l’adolescente.
Elle hocha la tête, ses yeux évitant ceux de l'archéologue, ses mains se tordant nerveusement l'une contre l'autre. "Oui, enfin, ce n'est pas toujours exact," murmura-t-elle, la voix tremblante.
Victor insista, "Peu importe, je m'en vais ! Si personne ne veut m'accompagner, je trouverai mon chemin seul !" Ses bras gesticulaient, soulignant l'urgence de ses paroles.
Il fit un pas déterminé vers la porte, mais Jack l'attrapa une fois de plus par le bras, "J'ai dit, personne ne va nulle part," répéta-t-il en insistant sur chaque mot, son regard perçant se fixa dans celui de Victor.
La colère brillait dans les yeux de Victor lorsqu'il se tourna vers Jack. "Crois-tu vraiment que tu pourras m'empêcher de partir ?" Son regard était une provocation pure et simple qui promettait un affrontement à venir.
La réalité était flagrante pour Jack, il savait qu’il n’avait pas la force physique nécessaire pour défier Victor. L'image de leur première rencontre avait laissé une empreinte indélébile dans son esprit, il avait mis à terre Teal'c sans effort. Si Victor décidait de lutter, Jack n'aurait aucune chance. Pourtant, il ne lâcha pas prise. Ses doigts maintenaient fermement le bras de l’adolescent, transmettant le message clair de sa détermination.
La sérénité de Victor était presque déconcertante. Son regard scrutait Jack alors qu'un silence pesant plombait l'atmosphère.
Teal'c intervint, sa voix apaisante trancha avec l'ambiance électrique de la pièce. "O'Neill, si Kira a raison, Ivadoll pourrait être menacé par les Titans. C'est un danger potentiel pour nous tous. Il serait judicieux de vérifier la situation au plus vite."
La logique de Teal'c était indéniable. L'ombre menaçante des Titans était une réalité qu'ils ne pouvaient pas ignorer. L'éventuel danger pesant sur Hilda renforçait cette nécessité d'agir. Pourtant, la perspective d'un nouveau face-à-face entre Victor et Atlas inquiétait Jack.
O’Neill aspira une grande bouffée d’air, ses poumons se gonflant avant de relâcher la pression sur le bras de Victor. Ivadoll était une forteresse, et elle était sous la protection des Asgard. S'il y avait une attaque, ils ne seraient pas seuls pour y faire face.
Jack sortit son téléphone de sa poche. "Je vais appeler la base et leur demander de contacter Thor," déclara-t-il. "Ça nous fera gagner du temps."
La tension de Victor sembla s'évanouir, ses épaules se relâchèrent. Le regard sévère qu'il portait s’adoucit, une satisfaction remplaça la colère initiale. Il avait réussi à naviguer à travers ce débat houleux. Soulagé, il avait évité une confrontation inutile avec son père.
A moins d'une heure de leur destination, le silence qui régnait dans le véhicule était aussi implacable que le paysage montagneux qui se déroulait devant eux. Le silence était plus qu'un simple manque de conversation, c'était une ombre qui pesait lourdement dans l'air, s'insinuant entre chaque respiration hachée, chaque regard fuyant.
Jack, les mains crispées sur le volant, ne s'était pas aventuré à rompre ce silence, son regard fixait la route sinueuse qui s'étendait devant eux. Il était plongé dans ses propres pensées, sa mâchoire serrée reflétait la tension qu'il ressentait.
A côté de lui, Sam jetait de temps à autre un regard furtif en sa direction. La lourde atmosphère qui les enveloppait incita Sam à tenter de détourner l'attention en engageant une conversation. Mais, chaque sujet de discussion qui lui venait à l'esprit semblait dérisoire, et elle resta finalement silencieuse.
À l'arrière, Victor, lui aussi, était muet. Il observait le panorama qui se déroulait devant lui. Kira, qui était installée à ses côtés, n'avait pas tenté de le faire parler, comprenant qu'il avait besoin de ce moment de solitude.
Au lieu de cela, elle avait glissé sa main dans la sienne, un geste doux de solidarité et de soutien. Victor avait accepté ce geste sans hésitation, serrant fermement sa main en retour.
Dans l'obscurité qui s'étendait derrière eux, la lueur des phares d'un second véhicule émergeait, signalant la présence de Teal'c, Daniel et Ayden.
Pour occuper leur esprit, Daniel déroulait les récits mythologiques grecs avec un talent narratif captivant, sa voix vibrante de passion lorsqu'il partageait les légendes de Zeus, d'Athéna et des Titans. Ayden, à ses côtés, écoutait avec une fascination mêlée d'inquiétude, suspendu à chacun de ses mots.
Teal'c, de son côté, observait cette interaction avec une bienveillance silencieuse. Ses yeux sombres se promenaient de Daniel à Ayden, un sourire énigmatique et sincère se dessinant sur ses lèvres.
Lorsqu'ils atteignirent enfin le SGC, la robuste silhouette du complexe militaire se dressait devant eux, plus majestueuse et intimidante qu'elle n'avait jamais paru. Le sergent Harriman les accueillit dès leur arrivée. Sa voix, bien que calme, portait un ton d'urgence lorsqu'il les salua, "Mon Général, Thor est dans votre bureau, il vous attend depuis dix minutes."
"Bien. Merci, Walter." La voix de Jack portait la marque de son autorité, malgré une nuance d'appréhension sous-jacente. Se tournant vers son équipe, il délivra un ordre, clair et indiscutable, "Allez vous préparer, le temps que je discute avec notre cher Thor." Il accompagna ses paroles d'un geste de la main, soulignant l'urgence d'agir.
Comme guidés par un instinct presque magnétique, Victor et Kira emboîtèrent le pas à Sam et Teal’c. Leur concentration était visible alors qu'ils les suivirent dans les entrailles du complexe. De son côté, Ayden resta aux côtés de Daniel, son regard trahissant une curiosité mêlée d'une certaine crainte.
Lorsque Jack franchit la porte de son bureau, il fut accueilli par la présence stoïque de Thor, confortablement installé sur l'une des chaises utilitaires de la pièce. Jack s'installa en face de l'Asgard, il se mit alors à raconter à Thor tout ce qui s'était passé depuis leur dernière rencontre, détaillant les événements, ses inquiétudes et ses plans.
Thor écouta attentivement, son visage impassible masquant les rouages de son esprit brillant. Lorsque Jack eut terminé son récit, l'Asgard réfléchit un instant avant de répondre.
"Il est regrettable que les Titans soient de retour. Je dois en informer le Haut Conseil," annonça-t-il. Malgré son ton neutre, l'éclat dans ses yeux et l'infime tension dans sa voix trahissaient une profonde préoccupation.
Jack détourna son attention vers un stylo qu'il faisait tourner entre ses doigts, "Thor, dites-moi que vous avez une arme prête à les anéantir en cas de problèmes."
Thor secoua négativement la tête. "Non, O’Neill. C'est grâce aux Anciens que nous avons pu les emprisonner."
Jack laissa échapper un soupir, massant son front alors qu'une grimace de frustration déformait son visage. "Donc, si les Titans attaquent, vous ne pouvez pas nous défendre."
"Nous pouvons ralentir leur progression, mais notre technologie ne suffira pas à les éradiquer," admit Thor.
Dans un élan d'exaspération, Jack jeta son stylo sur le bureau. "Super !" Sa voix était imprégnée d'un sarcasme amer. "Au moins, la Porte d'Ivadoll est protégée. Ça limite les problèmes."
"Sauf si ils viennent avec leurs vaisseaux," ajouta Thor.
Jack regarda l’Asgard, ses yeux écarquillés, "Parce qu’ils ont des vaisseaux ?!"
"Si les Titans ont regagné leur planète, ils auront accès à toute la technologie nécessaire pour nous attaquer," expliqua Thor.
Jack tordit son visage en une grimace, "Et vous n'avez pas détruit leur technologie quand ils ont été bannis ?!"
Thor secoua la tête, "Les Anciens n'ont pas jugé nécessaire de détruire leurs armes alors qu’ils..."
Jack leva la main pour l'interrompre, "Ok, j'ai compris !" Son ton était sec, tranchant comme une lame, "Nos parfaits Anciens n'ont pas envisagé que les Titans puissent à nouveau poser problème."
"Qu'avez-vous l'intention de faire, O'Neill ?" demanda Thor, détournant le sujet.
Jack réfléchit quelques instants avant de répondre. "Nous devons retourner sur Ivadoll avec les jeunes, SG1 et SG3."
"Je peux vous transporter à bord de mon vaisseau," proposa Thor.
Jack leva une main pour l'interrompre, "Attendez ! N'y aurait-il pas moyen d'utiliser la Porte des Étoiles? Ça serait bien plus simple."
Thor considéra la proposition, ses pensées naviguant entre l'idée d'utiliser la Porte d'Ivadoll, dont la protection avait toujours été d'une importance capitale, et l'urgence de la situation qui nécessitait des mesures exceptionnelles. Finalement, il céda à la demande, "Je vais reconfigurer les protocoles de sécurité de la Porte d'Ivadoll pour vous permettre un passage sûr en utilisant le code G.D.O. de SG1. Cela vous convient-il?"
Un sourire se dessina sur le visage de Jack, son soulagement était évident. "C'est parfait, merci."
La salle d'embarquement résonnait de l'activité silencieuse des préparatifs. Devant la Porte des Etoiles, SG3, Kira, Ayden et Victor attendaient, leurs postures reflétant un mélange d'anticipation et de résolution.
La porte de sécurité se leva dans un grondement sourd, révélant l'entrée de Daniel, Sam et Teal'c. Leurs uniformes militaires soignés étaient truffés de l'équipement nécessaire pour cette nouvelle mission.
Avant de rejoindre les équipes, Jack s'arrêta devant le sergent Harriman, lui remettant une feuille de papier sur laquelle étaient griffonnées les coordonnées précises de leur destination.
Le grondement sourd et profond de la Porte en cours d'activation emplissait la salle d’embarquement. Chaque verrouillage de chevron envoyait une onde vibrante à travers la pièce, chaque tonalité montante rythmant l'excitation qui palpitait dans l'air. Alors que le sixième chevron s'enclenchait avec un bruit strident, Jack descendit les marches menant à la plateforme de la Porte avec une assurance tranquille.
Avec une implosion d'énergie pure, le vortex de la Porte des Étoiles s'ouvrit dans un déchaînement de lumière bleutée. Sans perdre un instant, Victor fut le premier à s’avancer. Il traversa sans vaciller, avalé par le tourbillon d'énergie. Une à une, comme si elles suivaient une danse bien rodée, les silhouettes de l'équipe SG1 et des autres suivirent le pas.
Le son d'un frappement doux mais persistant à la porte d'entrée rompit le calme ordinaire du foyer d'Hilda. L'intrusion soudaine de ce bruit inattendu dans sa tranquillité la fit se lever de sa chaise avec une légère grimace de surprise. Elle ne s'attendait à aucune visite. Poussant la porte avec une légère appréhension, elle se retrouva face à face avec Victor. Le jeune homme se tenait sur le seuil, une ombre de tension et d'inquiétude sombrait son regard.
Un sourire lumineux jaillit sur le visage de Victor dès qu'il la vit, chassant aussitôt l'ombre de ses traits. "Mère ! Tu vas bien ?!" Il s'élança pour la prendre dans ses bras, l'étreignant avec une telle force que cela semblait être sa seule prise sur la réalité. Son soulagement était palpable alors qu'il la serrait contre lui, comme pour s'assurer de la solidité de sa présence. Elle était là, en bonne santé, et c'était tout ce qui importait.
Hilda, prise d'abord de court par l'enthousiasme de Victor, se détendit rapidement dans son étreinte, retournant son câlin avec une affection égale. "Je vais bien, Victor. Et toi ?" Elle le repoussa doucement, ses mains s'accrochant à ses épaules comme si elle voulait graver cette image de lui dans sa mémoire. "Je suis si heureuse de te voir."
Un soupir de soulagement s'échappa de Victor, ses épaules légèrement baissées comme si un poids invisible avait été soulevé. "Je vais bien, je suis content de voir que tout va bien."
La remarque fit froncer les sourcils à Hilda, un éclair de préoccupation dans ses yeux, "Pourquoi ça n'irait pas ?" demanda-t-elle, ses mains se resserrant légèrement sur les épaules de Victor.
Victor esquiva soigneusement sa question, son sourire s'élargissant légèrement. "Pour rien, je suis juste content d'être là." Hilda comprit qu’il ne souhait pas en dire davantage, elle décida de ne pas insister pour le moment, choisissant plutôt de savourer la présence inattendue de son fils.
Le regard d'Hilda ne tarda pas à s'étendre au-delà de Victor pour découvrir les figures familières de SG1 se tenant respectueusement à l'écart. Reconnaissant leurs visages, une lueur de compréhension se mit à briller dans ses yeux et elle les invita à entrer sans plus attendre. La chaleur de son hospitalité imprégna chaque mot de son invitation, offrant un répit temporaire de l'incertitude qui les avait tous amenés ici.
Le salon, avec son confort et sa familiarité, offrit un contraste marquant avec les événements tumultueux qui les avaient réunis. SG1, suivant Victor, s'installa dans le salon, chaque membre de l'équipe portant une expression qui oscillait entre le soulagement de se retrouver dans un environnement accueillant et l'appréhension de ce qui allait être discuté.
Ce fut Daniel qui prit la parole en premier, sa voix habituellement douce se durcissant sous le poids des informations qu'il partageait. Il commença à dépeindre un tableau de leur voyage depuis leur départ, chaque mot, chaque phrase décrivant en détail les péripéties et les dangers auxquels ils avaient dû faire face.
À chaque nouvel élément du récit de l'archéologue, le visage d'Hilda se transformait. La joie lumineuse des retrouvailles se voilait progressivement, remplacée par une inquiétude croissante qui brouillait les traits de son visage. Les yeux qui s'étaient initialement allumés à la vue de son fils adoptif et de ses amis se ternissaient à chaque mot supplémentaire, le voile de la réalité s'abattant lourdement sur la tranquillité de leur réunion.
La voix d’Hilda vibra d'une angoisse palpable, "C'est horrible... Mais où sont Kira et Ayden ?"
La réponse de Teal'c résonna dans la pièce, "Ils sont retournés chez eux."
Face à cette assurance du Jaffa, Hilda hocha la tête avant d'ajouter, "Sigurd est parti à une réunion. Il devrait rentrer sous peu. Combien de temps comptez-vous rester parmi nous?"
"Nous ne comptons pas nous éterniser. Nous voulions simplement nous assurer que tout allait bien. Thor a été informé et s'est rendu auprès du Haut Conseil. Les Asgards devraient bientôt déployer des vaisseaux en orbite autour de votre planète pour assurer votre sécurité", répondit Jack.
Dans une tentative d'injecter une dose de normalité à la situation, Hilda proposa, "Voulez-vous quelque chose à boire en attendant l’arrivée de Sigurd ?"
"Volontiers, merci", acquiesça Sam, son sourire reconnaissant apportant une légère chaleur à l'atmosphère tendue.
Pendant ce temps, Jack, ses sourcils froncés dans une expression perplexe, détailla Victor qui était assis sur le canapé, immergé dans un abîme de réflexion. Les doigts de Victor jouaient nerveusement avec les boutons de son blouson, une danse inconsciente qui trahissait son inquiétude.
"Tu devrais peut-être voir si tu as des affaires à récupérer avant notre départ," suggéra Jack.
"Quelles affaires ?", interrogea Victor, tiré de sa rêverie.
"Des objets que tu souhaiterais ramener sur Terre ?", précisa O’Neill.
Après un moment de réflexion, Victor saisit ce que Jack insinuait, "Je ne compte pas retourner sur Terre."
Sam, sentant son inquiétude lui nouer l'estomac, intervint, "Mais…"
Victor, impassible, la coupa, et se leva, "Ma vie est ici." Il quitta la pièce, laissant derrière lui un silence tendu qui semblait résonner bien plus fort que ses mots.
"C'était prévisible," constata Teal'c.
Jack acquiesça, une pointe d'agacement dans sa voix, et s'enfonça un peu plus dans le canapé, "Ouais, je m'y attendais."
"Jack, je pense que nous devrions rester ici," suggéra Daniel, tout en réajustant ses lunettes.
Jack le regarda avec un air interrogateur, l'incitant à expliquer sa pensée.
"Je voudrais essayer d'en savoir plus sur les Titans et sur le fonctionnement du cube de Kairos. J'aimerais aussi consulter les archives d'Ivadoll et discuter avec le professeur Charon. Je suis sûr que nous pourrions en apprendre beaucoup", expliqua Daniel.
Le fameux professeur Charon... Jack avait presque oublié son existence. D'un côté, il ne voulait pas laisser son fils ici, mais d'un autre côté, collaborer avec Charon ne l'enchantait guère.
Sentant son hésitation, Sam soutint la proposition de Daniel, "Je pourrais également chercher dans la base de données d'Ivadoll, il est possible que je trouve une solution à mon problème d'éruption solaire."
Après un moment de réflexion, Jack réalisa qu'ils n'avaient pas vraiment d'autre choix. "Très bien, si cela ne vous dérange pas, Hilda, nous allons rester ici un petit moment."
Souriante, Hilda répondit, "Vous êtes toujours les bienvenus ici. Restez autant de temps que nécessaire."
Au crépuscule de la journée, ils se retrouvèrent tous autour de la grande table, bercés par le réconfort d'un repas. Chaque plat, chaque conversation servait à tisser une atmosphère douce et chaleureuse. Cependant, le récit détaillé des péripéties qu'avait traversées les adolescents et l'équipe SG-1 depuis leur départ d'Ivadoll venait bousculer cette tranquillité.
Sigurd, d'ordinaire si calme, affichait une expression de frustration visible à l'écoute de leurs aventures tumultueuses. L'audace imprudente de Victor avait semé en lui un mélange d'inquiétude et de déception, et il ne se priva pas de le faire savoir à table. À chaque instant du repas, il laissait échapper des remontrances aiguisées, venant refroidir l'atmosphère conviviale.
Victor ne put que ressentir un agacement grandissant à mesure que le repas avançait. Les reproches de Sigurd, alliés à ceux de Jack, s'accumulaient autour de lui, lui donnant l'impression d'être pris en tenaille. Il avait l'impression que ses motivations et ses actions étaient incomprises.
Ce qui avait débuté comme un simple dîner s'était transformé en une sorte de tribunal où il se sentait l'accusé. La frustration qui bouillait en lui finit par atteindre son paroxysme. Il se leva brusquement, sa chaise raclant le sol dans un grincement sonore et se dirigea vers l’imposant escalier du salon.
"Où crois-tu aller ?" gronda Sigurd, l'interrompant dans son élan.
"Je vais me coucher. Ou faut-il que je demande l'autorisation pour cela aussi ?" rétorqua Victor avec une pointe d'amertume dans la voix.
Sans attendre la moindre réponse, Victor quitta la pièce, préférant se réfugier dans l'isolement de sa chambre plutôt que de continuer à supporter ce barrage de critiques. Sa porte de chambre claqua derrière lui et résonna dans toute la maison.
L’atmosphère était tendue et le silence s'installa. Le départ précipité de Victor laissa en suspens la question de la suite de cette soirée qui s'annonçait désormais beaucoup moins tranquille qu'elle n'aurait dû l'être.
Victor laissa filer les heures de la nuit avec la patience d'un chat guettant sa proie. La maison vibrante de vie s'était progressivement apaisée. Hilda et Sam étaient venues à plusieurs reprises frapper à la porte de sa chambre, soit disant pour s'assurer que tout allait bien, mais Victor les soupçonnait plutôt de venir vérifier qu'il n'avait pas pris la fuite.
Il n'avait pas l'intention de rester prisonnier d'une situation où il se sentait incompris, où chaque parole prononcée semblait se transformer en une attaque. Il avait besoin de prendre l'air et de retrouver ses amis, ne serait-ce que pour quelques instants.
L'horloge finit par sonner une heure avancée de la nuit, rythmant les battements de son cœur impatient. Le silence s'était abattu sur la maison, enveloppant chaque recoin de la demeure d'une quiétude presque surnaturelle. C'était le moment. Il glissa silencieusement hors de son lit, ses pieds effleurant le sol avec une précaution extrême pour éviter le moindre grincement.
Victor s'approcha de la baie, son regard se perdant dans l'obscurité étoilée de la nuit. De là, il avait une vue imprenable sur le paysage d'Ivadoll, dont la beauté lui échappait trop souvent. Il ouvrit délicatement la porte-fenêtre, veillant à ce que le moindre bruit ne vienne trahir son évasion nocturne.
Il ressentit une bouffée de liberté alors qu'il posait un pied à l'extérieur, l'air frais de la nuit caressant son visage. Puis, Victor s'éclipsa discrètement dans l'ombre.
Le professeur Charon fut brusquement arraché de son sommeil par des bruits insistants venant de sa porte d'entrée. Il s'extirpa de ses draps avec un grognement, peinant à croire que quiconque pouvait le solliciter à une heure aussi tardive.
Malgré son mécontentement, il se força à se lever, son sens des responsabilités l'emportant sur sa fatigue. Avec une lenteur mesurée, il descendit les escaliers en direction de l'origine des bruits.
En ouvrant la porte, il fut surpris de voir Victor, Kira et Ayden se tenir sur son seuil. La lueur bleutée de la nuit accentuait les ombres sur leurs visages, révélant des expressions qui oscillaient entre l'inquiétude et la détermination.
"Que faites-vous ici ?" demanda Charon, la surprise imprégnant chaque syllabe.
Ayden prit la parole, son regard implorant, "On a besoin de vous parler, on peut entrer ?"
Il y eut une pause, un moment de silence pendant lequel le professeur Charon dévisagea le trio. Malgré le caractère imprévu de leur visite, il sentait qu'il y avait une raison sérieuse derrière leur demande.
"Bien sûr", consentit finalement Charon, un soupçon de curiosité colorant sa voix. Il s'écarta de la porte, leur faisant signe d'entrer.
Installés dans le confort douillet du salon, le professeur Charon avait servi à ses invités nocturnes une boisson chaude, une tisane à base de plantes locales qui diffusait un arôme apaisant dans la pièce. Ils s'étaient assis autour de la table basse, les tasses fumantes entre les mains, un silence anticipatif flottant dans l'air.
Il les observait, écoutant avec une attention méticuleuse alors qu'ils déballaient le récit de leurs dernières aventures. Leurs mots tissaient une trame d'événements remplis de dangers, de mystères, et de découvertes incroyables. Ils parlèrent également du bracelet d’Hadès et du cube de Kairos qu'ils avaient trouvés lors de leurs simulations.
Le professeur Charon écouta l'étonnant récit de leurs aventures, sans manifester la moindre surprise. Comme s'il était confronté à un puzzle dont il connaissait déjà les pièces manquantes.
"Donc, le bracelet d'Hadès a été détruit ?" demanda le professeur, sa voix traînant sur le nom du dieu grec avec une nuance de regret.
"Hélas, oui," répondit Victor.
Le professeur Charon tourna ensuite son attention vers Ayden. "Et le cube de Kairos... est-il toujours en ta possession ?"
Ayden acquiesça, sa main glissant vers le pendentif qui se balançait sur sa poitrine. Il le saisit et le leva pour le montrer au professeur, le cube pris dans le faisceau d'une lumière tamisée, sa surface lisse reflétant un éclat doux.
"Parfait. Accepterais-tu de me le confier?" demanda Charon, étendant une main vers le jeune homme. "Je pourrais peut-être réussir à percer ses secrets."
Ayden ne montra aucune hésitation. Sa confiance en Charon était inébranlable, c'était lui qui lui avait tout enseigné, qui l'avait guidé et formé. Il défit délicatement la chaîne de son cou et la tendit au professeur qui saisit l'objet avec précaution.
"Professeur, j'aimerais continuer les simulations", intervint Victor, rompant le silence qui avait suivi l'échange. "Si jamais les Titans décident de nous attaquer, je veux être prêt à les affronter."
Le professeur Charon leva les yeux et fixa Victor avec un regard pénétrant qui semblait sonder les tréfonds de son âme. "Je ne pense pas que cela soit utile," dit-il lentement, pesant chaque mot. "Tu sais déjà tout ce que tu as à savoir, et le bracelet d'Hadès était une arme redoutable contre les Titans. C'est très embêtant qu'il ait été détruit."
Victor sentit une pointe de frustration monter en lui, mais il la réprima rapidement. "Peut-être pouvez-vous m'en dire plus sur les Titans. Je ne sais presque rien sur eux."
Charon inclina légèrement la tête, ses yeux ne quittant pas Victor. "Il est tard et ce n'est pas le moment idéal pour débattre de sujets aussi vastes,". Le professeur se leva doucement de sa chaise, les lignes de son visage, éclairées par la lueur vacillante des lumières, étaient graves et réfléchies. "Rentrez chez vous, avant que vos absences ne soient remarquées. Nous reprendrons cette discussion à un moment plus opportun."
Les trois adolescents furent troublés par cette réponse mesurée de leur professeur. Ils s'étaient attendus à une toute autre réaction, à une flamme d'excitation dans le regard de leur mentor, à un soutien inconditionnel et peut-être même à quelques louanges pour leur bravoure et leur ingéniosité. Au lieu de cela, ils avaient été accueillis par une indifférence qui frôlait le détachement.
Plus étrange encore, Charon ne posa que peu de questions sur les compétences nouvellement acquises de Kira. Pas une seule interrogation sur les capacités qu'elle avait manifestées, pas une seule marque de surprise ou d'émerveillement. Savait-il des choses qu’ils ignoraient ?
Et puis il y avait les Titans, ces ennemis qui semblaient ne pas effrayer le professeur autant qu'ils auraient dû. Son absence manifeste d'inquiétude était troublante. Ne croyait-il pas à leur existence, ou pire, les sous-estimait-il?
La stupeur éclipsa leur déception initiale. La réunion avec leur professeur, loin d'être le soutien qu'ils avaient espéré, avait ouvert un abîme de questions inquiétantes. Les visages emplis de confusion, ils quittèrent le domicile de leur mentor, le cœur lourd et l'esprit tourmenté par les doutes.
Au petit matin, les premières lueurs de l'aube baignaient le salon de la maison du gouverneur. Daniel, avec son enthousiasme académique habituel, avait déjà préparé son sac pour la journée. Il y avait soigneusement rangé plusieurs ouvrages anciens sur la mythologie grecque, son cœur vibrant d'excitation à l'idée de partager ses découvertes avec le professeur Charon.
Non loin, Jack et Teal'c semblaient tout aussi prêts, bien qu'ils aient troqué leurs armes pour une attitude plus détendue. Le danger semblait écarté pour l'instant, l'équipe SG3 avait été rappelée sur Terre, laissant SG1 dans la tranquillité d'Ivadoll.
Sam descendit l'escalier menant au salon. Sa démarche était calme et posée, témoignant de la sérénité qui la caractérisait.
"Victor dort encore profondément," informa-t-elle.
"Parfait," rétorqua Jack, se détournant légèrement. "Je vous laisse, Daniel et toi allez voir ce cher professeur Charon. Pour ma part, je n’ai aucune envie de le voir."
"Ça vaut mieux, en effet," admit Daniel tout en ajustant les sangles de son sac à dos.
Le regard de Jack sur l’archéologue était teinté d'une accusation silencieuse qui fit naître un sourire amusé sur le visage de Carter.
"Et qu'allons-nous faire en attendant, O'Neill?" demanda Teal'c, rompant le silence qui s'était installé.
"Jouer les touristes," rétorqua Jack, un sourire en coin ornant son visage.
Le Jaffa haussa un sourcil, visiblement intrigué par cette proposition.
"Nous allons explorer la ville," expliqua Jack, son sourire s'élargissant légèrement.
Teal'c inclina la tête en signe d'approbation, une étincelle de curiosité dans son regard.
Othrys semblait être sorti tout droit d'un cauchemar, un témoignage des exploits d'une civilisation qui n'existait plus. La nature avait repris ses droits, l'herbe rampante se frayant un chemin à travers le sol craquelé, grimpant les murs des structures massives qui avaient autrefois dominé le paysage. Malgré les siècles d'abandon, les édifices des Titans semblaient résister à l'épreuve du temps, leurs façades de métal noirâtre ne montrant que peu de signes de dégradation.
Atlas faisait les cent pas dans ce qui était autrefois sa salle d’armes, ses bottes lourdes faisant crisser les grains de poussière séculaires qui tapissaient le sol comme autant de témoins silencieux d'une grandeur passée. Son regard farouche parcourait l'environnement, examinant les colonnades, les tours d'observation, les sculptures, tout cela vibrant d'une énergie emprisonnée, comme un cœur battant dans un corps pétrifié. L'air était lourd, électrisé, chargé d'une force dormante qui semblait attendre le moment opportun pour se réveiller.
"Retrouvez mon sceptre ! Il devrait être ici !" ordonna-t-il d'une voix tonitruante à sa garde personnelle. Les Titans se mirent immédiatement à fouiller le lieu avec une précision militaire.
Calypso, à ses côtés, ressentit une vague de tristesse alors qu'elle regardait leur ville à travers les interstices de la bâtisse. Autrefois vibrante et pleine de vie, elle était maintenant réduite à un silence de mort. Mais même dans cet état de décrépitude, la grandeur d'Othrys était palpable. Les structures gigantesques, des miracles de pierre et de métal, s'élançaient vers le ciel, défiant les étoiles, témoignant une fois de plus de l'audacieuse ingéniosité des Titans.
Un des Titans arriva en courant vers Atlas, un sceptre à la main. Ce dernier était un chef-d'œuvre antique, long et gracieux, forgé dans un métal aux reflets d'or et d'argent, incrusté de pierres précieuses qui scintillaient comme des yeux d'un dragon endormi.
Atlas leva la main et saisit le sceptre avec une majesté royale, le pointant ensuite vers les silhouettes des machines qui attendaient patiemment leur activation. Son regard se durcit, ses traits tirés par une détermination implacable.
"C'est là que commence notre renaissance," dit-il, sa voix profonde et résonnante, remplie d'une anticipation cruelle et déterminée.
Calypso frémit. Car dans les yeux d'Atlas, dans la manière dont la lumière dansait sur le sceptre, elle sentait quelque chose de plus, quelque chose d'inconnu et de terrifiant. Ce n'était pas simplement une renaissance qu'il cherchait, c'était une revanche. Une revanche contre le temps, contre la destinée, contre les dieux eux-mêmes.
Et dans cette salle d'armes, au milieu des souvenirs et des fantômes, le destin des Titans était en train de s'écrire, guidé par la main inflexible d'Atlas et le pouvoir ancestral du sceptre. La grandeur d'Othrys était maintenant prête à rugir.
Daniel et Sam se retrouvèrent dans une salle vaste et majestueuse, à quelques pas des salles de simulation. En attendant le professeur Charon, qui se faisait attendre, ils avaient été conviés à patienter au sein de la bibliothèque, une véritable caverne d'Ali Baba pour les deux scientifiques.
Daniel se délectait, laissant ses yeux parcourent les rayonnages épais de volumes anciens. Il y avait là un véritable trésor d'informations sur l'histoire d'Ivadoll, et l'archéologue frémissait d'excitation à l'idée de les explorer. Ses mains effleurèrent les reliures usées par le temps, son esprit s'évadant déjà dans les dédales de connaissances qu'elles renfermaient.
Sam, de son côté, avait jeté son dévolu sur une section plus technologique de la bibliothèque. Son regard d'astrophysicienne brillait d'une curiosité vive alors qu'elle parcourait les titres, évoquant la technologie avancée d'Ivadoll. Elle sélectionna quelques volumes qui semblaient prometteurs, la perspective de découvrir des lois de la physique, qu'elle ne connaissait pas, éveillait une excitation sans pareille en elle.
La bibliothèque était un sanctuaire de silence sacré, un monde d'érudition et de mystères où le seul bruit permis était le chuchotement discret des pages se tournant, des feuilles murmurant les secrets de civilisations oubliées.
"Alors Daniel, vous avez trouvé quelque chose?" demanda Sam, ses yeux pétillants de curiosité. Elle avait remarqué l'expression profondément réfléchie de l'archéologue, un signe certain qu'il était sur la piste d'une découverte.
"Il semblerait que Ivadoll soit une planète qui fut longtemps habitée par des Anciens," révéla Daniel, ses yeux brillant avec l'excitation du chasseur de trésors à la veille d'une grande trouvaille.
"Vraiment ? Cela expliquerait pourquoi de nombreux ivadolliens portent leur gène," conclut Sam tout en continuant à feuilleter les pages de son livre.
"Oui. Il est dit ici que le peuple d’Ivadoll furent sauvés par les Anciens, et certains d’entre eux décidèrent de rester vivre sur cette planète, sous la protection des armes des Dieux," expliqua Daniel, son doigt glissant sur les lignes du texte ancien, comme un magicien traçant un sortilège.
"Les armes des Dieux ?" questionna Sam, ses sourcils se fronçant légèrement. Son regard se fixa sur l’archéologue, à la recherche d'une réponse dans ses yeux.
"C'est assez vague," avoua Daniel, plongeant plus profondément dans le livre, "Il est écrit que le pouvoir des Trois Grands, les armes ultimes contre toute menace, se trouve sur Ivadoll."
"Les Trois Grands ?" interrogea Sam, son esprit logique tourbillonna, tentant de saisir le sens caché de ces mots mystiques.
Daniel se redressa, animé par la ferveur pédagogique, "Selon la mythologie grecque, les Trois Grands sont les trois fils de Cronos et Rhéa. Hadès, Poséidon, et Zeus. Trois puissances divines qui se partagèrent l’univers et dont les pouvoirs étaient liés."
"Vous pensez que ces armes se trouvent toujours sur Ivadoll ?" demanda Sam, cette éventualité agita son imagination.
"C'est une possibilité. Mais le texte ne révèle ni leur nature, ni leur emplacement," rétorqua Daniel, son regard devenant lointain, comme s'il cherchait les réponses dans les ombres de la bibliothèque.
"Poursuivez vos recherches. Peut-être que d'autres livres apporteront plus de réponses," proposa Sam.
Daniel acquiesça et replaça le volume qu'il avait dans ses mains avec soin sur l'étagère. C'est alors que son regard fut captivé par un ouvrage ancien de couleur rouge vif, orné d'un motif frappant. Saisissant le livre, il fouilla dans son sac, son cœur battant à tout rompre, pour en sortir la lame d'Atlas qui avait été extraite du ventre de Victor. Un frisson le parcourut lorsque le symbole gravé sur l'acier froid de la lame se révéla être l'exacte réplique de celui inscrit sur le livre. Ses doigts effleurèrent les pages avec une fébrilité palpable alors qu'il se préparait à déchiffrer leur contenu.
"Sam..." la voix de Daniel s'éleva, vibrante d'une excitation contenue.
"Oui, Daniel ?" répondit Sam, levant la tête, ses yeux s'élargissant un peu, un éclat d'anticipation dans son regard. Elle avait appris à reconnaître ce ton dans la voix de Daniel, un mélange d'étonnement et de défi.
"Je crois que j'ai trouvé quelque chose," déclara Daniel, pointant une page particulière de l'antique tome devant lui.
Sam s'approcha, ses yeux étincelant de curiosité et d'appréhension, attirés inexorablement vers l'objet que Daniel tenait entre ses doigts.
"C’est la lame qui a blessé Victor," annonça Daniel, "Elle provient de l'armure d'Atlas."
La respiration de Sam se figea dans sa poitrine, et un frisson glacial lui parcourut l'échine. L'image de la lame frappant son fils ressurgit dans son esprit, un souvenir cauchemardesque gravé à jamais dans sa mémoire. Elle revit les yeux du Titan, froids et impitoyables, et la terreur de savoir que Victor avait frôlé la mort.
Daniel observa le visage de Sam se crisper, conscient de l'impact de ses paroles. Il attendit un instant, puis reprit, sa voix chargée de l'importance de sa découverte.
"Il est dit ici," poursuivit-il, son doigt traçant les lignes d'un texte ancien qui parlait d'une époque où les dieux et les Titans marchaient parmi les hommes, "que lorsque la lame de cette armure ne parvient pas à tuer sa victime, alors elle a le pouvoir de tuer son propriétaire, donc Atlas."
A cet instant, leurs cœurs manquèrent un battement lorsqu’une voix retentit, rompant l'intimité de leur conversation. Ils se tournèrent pour faire face à leur interlocuteur inopiné, et la figure du professeur Charon se dessina dans l'embrasure de la porte. Son regard perçant fixait la lame, et son visage affichait une expression de profonde gravité.
"Si vous lisez plus loin, Docteur Jackson, vous apprendrez que cette lame peut également tuer Victor," dit-il, sa voix empreinte d'une mise en garde silencieuse.
"Une arme aussi aiguisée peut tuer n'importe qui," rétorqua Sam, un air de défiance dans son regard. Mais ses yeux trahissaient une inquiétude naissante, et elle sentait un malaise grandissant face à la soudaine apparition du professeur.
"Vous vous trompez Colonel," répondit Charon avec une tranquillité déconcertante. Il s’avança au niveau de Daniel, attrapa la lame d'Atlas et, dans un geste aussi rapide qu’inattendu, la plongea dans le thorax de l’archéologue. Daniel lâcha un cri de terreur, les yeux écarquillés devant la lame qui pénétrait son corps. Mais contre toute attente, aucune douleur ne suivit, aucun sang n'imbiba sa veste militaire. Charon retira alors la lame avec un air de satisfaction évidente.
"Vous voyez, cette lame est désormais inoffensive. Sauf pour Victor et Atlas. Le moindre coup qui leur serait porté, même non mortel, les tuerait," conclut Charon, le silence pesant de la bibliothèque ne faisant que renforcer la gravité de ses mots.
Un frisson glacial parcourut Sam, faisant se hérisser chaque poil de ses bras. Un voile d'horreur se dessina sur son visage alors que la réalité de la menace sur son fils s'imposait à elle. En un instant, Victor pourrait être tué.
"Il est préférable que cette lame reste ici, en lieu sûr," continua Charon, avec une froideur factuelle qui faisait contraste avec la peur qui s'était emparée de Sam. "Il serait regrettable qu’elle finisse entre de mauvaises mains."
Daniel, malgré la révélation effroyable, n'avait pas perdu sa lucidité. "Si Atlas vient sur Ivadoll, cette lame serait probablement notre seule chance de le battre," répliqua-t-il.
"Voyons Docteur Jackson," rétorqua Charon, ses yeux fixés sur Daniel, "il y a peu de chance que les Titans viennent jusqu’à nous. Ivadoll est une planète peu connue et bien gardée." Il rangea la lame dans sa poche avec un soin presque affectueux.
Le crissement du talkie-walkie de Sam rompit le silence qui s'était installé, "Sam ? Daniel ? Vous m’entendez ?" La voix de O’Neill résonna dans la pièce.
"Oui Jack, on te reçoit," répondit Sam, son doigt pressant le bouton de réponse.
"Teal’c et moi avons fini de faire le tour de la ville, nous rentrons," annonça Jack.
"Vous avez trouvé des choses intéressantes ?" s'enquit Sam avec un brin de curiosité.
"Oui, une sorte de cocktail à base de plantes. J’en ai pris une bouteille pour que vous goûtiez. Enfin, si il en reste… Teal’c en raffole, il en est à son troisième verre," plaisanta Jack.
Un sourire se dessina sur le visage de Sam, chassant momentanément l'ombre qui s'y était installée. "J’ai hâte de goûter ça. On vous rejoint dans pas longtemps."
La voix de O’Neill résonna à nouveau, "Et vous ? Quoi de neuf ? Le professeur taré ne vous a pas trop ennuyés ?"
Aux derniers mots de Jack, Sam, embarrassée, coupa la communication. Un sourire gêné flottait sur ses lèvres alors qu'elle s'excusait timidement auprès de Charon. Ce dernier, pourtant, ne sembla pas offusqué.
"Si ça ne vous embête pas, je vais vous emprunter ces deux livres sur les cycles solaires," demanda Sam à Charon, un air implorant sur son visage, "Je n’ai pas eu le temps de les terminer."
"Pas de problème, Colonel," acquiesça le professeur, avec un hochement de tête, son visage impassible ne trahissant aucune des pensées qui pouvaient le traverser.
Lorsque Sam et Daniel franchirent l'arche de verdure qui servait de portail au jardin de la propriété. Jack et Teal'c, allongés avec une nonchalance sur des transats en osier, semblaient avoir fusionné avec la quiétude de ce lieu. Le reflet scintillant de la piscine miroitait dans leurs yeux, peignant leurs visages d'une certaine sérénité.
Au bruit des pas qui approchaient, Jack se redressa, son visage se plissant en une expression faussement indignée. "Depuis quand on coupe la communication ?!" dit-il, écartant les bras en un geste théâtral d'incompréhension.
Daniel leva les yeux au ciel, "Depuis qu'on veut éviter un incident diplomatique. Le taré, comme vous dites, était à proximité," répondit-il, lançant à Jack un regard accusateur que ce dernier reçut avec un sourire taquin.
"Ah, j'espère qu'il l'a mal pris ?" dit Jack, son ton espiègle trahissant l'enfant turbulent qui sommeillait en lui.
"Il n'a pas semblé y prêter attention," confirma Sam, un sourire complice dansant sur ses lèvres.
La moue de déception de Jack fut à peine perceptible, mais elle dévoila un instant l'homme qui, malgré les années, n'avait jamais perdu son goût pour les petites victoires et les plaisirs simples. Il aurait adoré voir Charon piquer au vif.
Daniel et Sam les rejoignirent et s'installèrent sur les transats disponibles. Ils laissèrent le jardin les envelopper de sa paix naturelle, savourant un moment de répit.
C'est alors que l'harmonie de la scène fut rompue par des éclats de rire et des bruits de course. Victor, Kira et Ayden apparurent à l'horizon, vêtus de maillots de bain, se précipitant vers la piscine. L'anticipation de leur saut dans l'eau était palpable et, une fois à proximité, ils plongèrent avec joie, éclaboussant généreusement les transats et leurs occupants.
Teal’c, imperturbable, s’essuya simplement le visage. Daniel se retrouva temporairement aveuglé, ses lunettes couvertes de gouttes d'eau. Sam, plus réactive, s’était légèrement décalée pour se mettre à l'abri derrière le dos de Jack, qui malheureusement pour lui, avait pris le gros de l'éclaboussure. Son t-shirt et ses lunettes de soleil étaient maintenant aussi humides que s'il avait plongé dans la piscine lui-même.
O’Neill gronda d'une voix teintée d'humour, une mimique de colère taquine dessinée sur son visage. Cependant, les trois adolescents, à présent presque complètement immergés dans l'eau, n'accordèrent aucun crédit à son grognement, trop captivés par le déchaînement de leur bataille aquatique.
Après une série de rires et d’éclats d'eau scintillants, Kira avait trouvé refuge sur l'une des marches de la piscine. Ses jambes flottaient paresseusement dans l'eau, tandis que son dos s'appuyait contre la margelle tiède. Elle ferma les yeux, savourant la caresse des rayons du soleil qui chauffaient doucement son visage. Un instant de tranquillité, une bulle de calme qu'elle savourait intensément. Cependant, ce moment de répit fut brutalement interrompu lorsque Victor surgit des profondeurs de l'eau, l'attrapa par la taille et la plongea sous la surface avec une joie enfantine.
Lorsqu'ils émergèrent, les cheveux de Kira étaient collés sur son visage, Victor se retrouva alors sous le feu de sa fausse colère. "Tu n’es pas possible! Tu ne sais jamais t’arrêter!" s'exclama Kira, feignant l'indignation.
"Désolé," murmura Victor, plongeant son regard dans le sien, comme s'il espérait que la sincérité de ses yeux bleus pétillants suffirait à apaiser son mécontentement.
Kira le regarda intensément, cherchant à formuler des reproches qu'elle ne parvenait plus à trouver. Ils étaient collé l’un à l’autre, le bras gauche de Victor enroulé de manière protectrice autour de sa taille. Lorsque Victor aperçut une lueur de douceur dans les yeux de Kira, il rapprocha doucement son visage du sien. Leurs regards se croisèrent, et face à son silence, il continua son approche, déposant délicatement ses lèvres sur les siennes.
Kira répondit instantanément à son baiser, enlaçant son cou de ses bras pour intensifier ce moment.
Face à cette scène d'intimité, Teal'c arqua un sourcil, une expression d'intrigue sur son visage habituellement imperturbable. "O’Neill," dit-il d'une voix grave, "il semblerait que Victor et Kira soient devenus... proches."
À ces mots, Jack, Sam et Daniel, tous trois allongés sur leurs transats, en train de sécher et de se reposer, ouvrirent les yeux et dévièrent leur regard vers les adolescents. Victor et Kira étaient étroitement enlacés, échangeant un baiser qui semblait durer une éternité. Un soupir collectif d'insatisfaction émana de Jack et de Sam, ce rapprochement ne les réjouissait pas vraiment.
"Je crains que cette situation ne complique encore plus la perspective de faire rentrer Victor sur Terre," déclara Daniel d'un ton pensif, jetant un regard soucieux aux deux adolescents.
"Les relations amoureuses sont souvent sources de problèmes," déclara Teal'c avec son pragmatisme habituel.
Face à cette remarque, Jack et Sam se sentirent légèrement visés. Ils se tournèrent vers le Jaffa, leurs regards interrogateurs ne rencontrèrent que son impassibilité familière. Teal’c s'était déjà installé confortablement contre le dossier de son transat, les yeux fermés, reprenant son moment de repos sous le doux soleil d'Ivadoll.
Victor et Kira se séparèrent lentement. Le sourire joyeux de Victor s'effaça cependant rapidement quand il remarqua l'ombre soudaine qui voila le visage lumineux de Kira. Elle se rétracta brutalement, échappant à leur étreinte, puis elle ferma les yeux, plaçant ses mains sur ses tempes comme pour apaiser une douleur lancinante.
Des visions, cruelles et effrayantes, se bousculaient dans son esprit... La peur… La colère… Des hurlements… Du sang... Prise de panique, Kira se mit à hurler, "Non ! Victor ! Non !"
Victor, complètement perdu, tenta de la calmer, en agrippant ses poignets. "Kira ?! Qu'est-ce qui se passe ?! Je suis là, regarde moi !" Mais elle était comme plongée dans une transe, imperméable à ses appels et continuait de hurler.
Jack et Teal’c se levèrent instantanément de leurs transats et se précipitèrent vers elle. Daniel et Sam, aussi inquiets, firent de même. Kira, à présent debout, ouvrit brusquement les yeux, balayant du regard l'équipe SG-1 puis Victor. Et comme si elle revenait à elle, elle laissa tomber ses bras le long de son corps et sortit précipitamment de la piscine.
Victor, encore dans l'eau, ne savait pas comment réagir. "Kira ! Qu'est-ce qui se passe ?!" cria-t-il désespérément.
Kira, submergée par l'émotion, se mit à pleurer. "Ce n'est pas possible Victor ! Tu n'as pas pu faire ça !"
"Faire quoi ?!" demanda Victor, son incompréhension se mêlant à la panique.
"Dis-moi que c'est faux ! Que tu ne le feras pas !" sanglota Kira.
"Mais de quoi parles-tu ?!" répliqua Victor, désemparé.
"Kira, as-tu eu une autre vision ?" demanda doucement Daniel tout en se rapprochant de la jeune femme.
Kira jeta un regard effrayé à l'archéologue, puis posa à nouveau ses yeux terrifiés sur Victor. "Tu... Tu vas tout détruire... tout ce qu..." Sa voix se brisa et elle se mit à courir vers la maison, laissant son accusation en suspens.
Ils restèrent tous figés, tentant de comprendre ce qui venait de se passer. Les paroles de Kira raisonnaient dans leurs esprits, chacun cherchant à déchiffrer les derniers mots qu'elle avait laissé derrière elle.
"Je ne comprends rien..." murmura Victor, abasourdi par les événements.
Ayden, qui avait observé toute la scène depuis la piscine, n'avait rien raté. Il nagea jusqu'aux marches, et s'adressa à son ami avec une pointe d'humour pour tenter d’alléger l'atmosphère, "Je crois qu'il va vraiment falloir que tu arrêtes de l'embrasser."
À suivre...