SG1 - L'Héritier

Vikiell
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SG1 - L'Héritier

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Et si la suite de la saison 8 avait été différente... ?
L'histoire commence à la fin du dernier épisode.


Chapitre 1 : Nouvel Espoir

-- Maison au bord du lac de Jack O’Neill, Minnesota --

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Le crépuscule peignait le ciel du Minnesota avec des teintes rosées et orangées, alors que des étoiles commençaient à se faire discrètement remarquer au-dessus des eaux scintillantes du lac. Sur le ponton, Jack O'Neill tenait une canne à pêche dans une main et une bière fraîche dans l'autre. Son regard espiègle se posa sur Daniel Jackson, qui marmonnait des observations incompréhensibles tout en scrutant les eaux avec intensité.

"Daniel", lança Jack, sa voix nonchalante cachant mal une pointe de taquinerie, "j'ai le sentiment que les poissons n’apprécient pas vos monologues."

Daniel, tiré de ses réflexions, arqua un sourcil. "Je parie que ces poissons sont plus réceptifs à mes discours que vous ne l'avez jamais été, Jack."

Teal'c, non loin de là, approuva gravement. "Les poissons sont des êtres curieux."

Assise aux côtés de Jack, Samantha Carter laissa échapper un rire. "Oui, Teal'c. Le monde sous-marin regorge de mystères."

Daniel réajusta ses lunettes et reprit la parole. "Il y a quelque chose d'incroyablement ironique à nous voir ici, en train de pêcher, après tout ce que nous avons traversé."

Intrigué, Jack leva un sourcil. Sa voix, empreinte de son humour habituel, s'éleva légèrement. "Ah oui ? Quelle ironie, Daniel ?"

"Eh bien," reprit l'archéologue, "malgré tout ce que nous avons accompli, nous sommes incapables d’attraper le moindre poisson."

Jack garda les yeux fixés sur sa canne à pêche, répondant d'une voix tranquille : "Peut-être que si vous parliez couramment le langage des poissons, nous aurions une chance, Daniel."

"Ah, donc c'est moi le problème ? " répondit Daniel, avec une pointe de sarcasme. "Peut-être devrais-je essayer de leur parler de l'histoire maritime ?"

L’éclat de rire de Sam résonna dans l’air frais. "Je doute que ça nous avance à grand-chose. D'ailleurs, il n'y a qu'un seul poisson dans ce lac, n'est-ce pas, mon Général ? "

Jack hocha la tête, ses lèvres s'étirant en un sourire espiègle. "Exact, Carter. Et je peux vous dire qu'il est sacrément coriace. Peut-être qu'une leçon sur les tactiques de combat des Jaffas le convaincrait, Teal'c ?"

Le visage imperturbable de Teal'c afficha une légère surprise. "C'est une suggestion intéressante, O'Neill. Cependant, je pense que le poisson est davantage préoccupé par sa survie que par les stratégies militaires, contrairement à ces petites créatures volantes."

Le trio se tourna vers lui, intrigué. "Des créatures volantes ?", répéta Daniel en cherchant des yeux autour de lui. "Où ça ?"

Teal’c, touchant sa joue où un moustique avait laissé sa marque, déclara avec gravité :"Je fais référence à ces insectes volants, Daniel Jackson, qui semblent me prendre pour cible."

Jack éclata de rire. "Ils doivent savoir que le sang de guerrier est le plus savoureux !"

Sam se mit à fouiller dans son sac avec détermination. "Teal’c, j'ai un répulsif anti-insectes qui pourrait bien vous sauver ce soir!"

-- Quelques heures plus tard --

La nuit s'étendait sur le lac, plongeant le paysage dans une obscurité paisible. Leurs voix se mêlaient aux murmures de la nature, créant une atmosphère sereine et apaisante. Soudain, Daniel se leva, comme frappé par une pensée. Les derniers reflets du jour jouaient sur son visage songeur. "Je crois qu'il est temps pour moi de rentrer à la base. J’ai un artefact passionnant qui m'attend."

Sam, fronçant les sourcils, rétorqua, "Quoi ? Mais Daniel, nous devions rester ici deux jours !"

Daniel haussa les épaules. "Je sais, Sam, mais j'ai peur de manquer de temps et cet artefact ne va pas s’étudier tout seul."

Teal'c, semblant à présent totalement dépassé par les assauts des moustiques, se mit debout avec gravité. "Je me joins à vous Daniel Jackson. Ces insectes volants deviennent insupportables."

Sam afficha une moue déçue, son regard passant de Daniel à Teal'c. "Vous ne voulez pas rester un peu plus longtemps ? Nous avons rarement l'occasion de passer du temps ensemble." Elle se tourna vers Daniel. "Les artefacts peuvent bien attendre deux jours de plus, non ? Nous n'avons pas de mission prévue."

Daniel sembla hésiter, cherchant le regard de Jack. "Je suppose que je pourrais..."

Mais le Général l'interrompit en lui tapotant l'épaule. "En fait, Daniel, je pense que vous avez raison de vouloir rentrer. Cette analyse pourrait être cruciale. On ne sait jamais ce que vous pourrez découvrir dans ce tas de… poussières."

Un éclair de surprise traversa les yeux de Daniel face à l'intérêt soudain de Jack pour son travail. Après un moment, il sembla comprendre le message implicite derrière les paroles de Jack et acquiesça avec un hochement de tête.

Sam leva un sourcil, surprise par le changement d'attitude de Jackson. Elle chercha ensuite le soutien de Teal'c, mais fut étonnée de voir qu'il avait déjà pris sa décision. "Je suis d'accord avec O'Neill," déclara-t-il, son visage demeurant impassible.

"Mais..." Sam jeta un regard déçu à chacun d'eux. Avant qu'elle ne puisse ajouter quoi que ce soit, Daniel et Teal'c commencèrent à rassembler leurs affaires.

"Nous nous retrouverons à la base," déclara Daniel, un sourire un peu forcé sur le visage, en passant son sac à dos sur son épaule.

Teal'c hocha simplement la tête, son visage demeurant impénétrable. Ils disparurent dans l'obscurité grandissante, laissant une atmosphère chargée d'une tension non exprimée.

Sam se tourna vers Jack, l'inquiétude se lisant dans ses yeux. "Mon Général, vous..."

Jack l'interrompit d'un signe de tête, un sourire rassurant sur les lèvres. "Ne vous inquiétez pas, Carter," dit-il d'une voix douce. "Ils se débrouilleront très bien sans nous."

Il se leva, s'étira, laissant sa canne à pêche derrière lui. "Allons-y, Sam. Il commence à faire froid. Il est temps de rentrer."

Sam tressaillit. "Sam ?" Jack n'utilisait que rarement son prénom.

"Allez, Carter, on se débarrasse des titres pendant ces deux jours !"

"Oui, ok, mon Géné… euh, Jack," trébucha-t-elle, encore peu familière avec cette soudaine familiarité.

Ils se dirigèrent vers la cabane nichée sur les bords du lac, laissant le quai solitaire et le lac paisible sous le ciel étoilé. Dans l'abri chaleureux, Jack et Sam se retrouvaient dans un espace restreint. Une tension électrique se faisait sentir, alors qu'ils s’installaient près de la cheminée, les flammes dansantes lançant des ombres envoûtantes sur leurs visages.

La lueur du feu éclairait doucement le visage de Jack tandis qu'il se remémorait leurs aventures passées. "Vous vous souvenez de cette fois sur PX3-989?" demanda-t-il avec un sourire espiègle, essayant d’alléger l'atmosphère. "Quand nous avons accidentellement activé ce dispositif et que nous avons tous commencé à rire sans raison ?"

Un rire échappa de Sam. "Ah oui! Daniel riait tellement qu’il en pleurait." Ses yeux pétillaient au souvenir.

Le visage de Jack était illuminé par un sourire attendri, mais quelque chose changea dans son expression quand il regarda Sam. Ses yeux trahissaient une tendresse profonde. Maladroitement, il ajouta une bûche au feu, évitant son regard. Un silence s'installa à nouveau, différent cette fois, chargé d'une tension inédite entre eux.

"C'est plutôt inhabituel, n'est-ce pas ?" murmura Jack, sa voix résonnant doucement dans le calme nocturne.

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Sam le regarda, intriguée. "Que voulez-vous dire?"

Jack fixa le feu, les flammes se reflétant dans ses yeux. "Nous sommes habitués à combattre, à courir pour sauver le monde... Mais maintenant, assis ici, sans autre menace que celle d'un poisson obstiné et de quelques bières... C'est étrange. "

Un sourire doux éclaira le visage de Sam. "C'est étrange, oui, mais c'est aussi... agréable."

"Incroyablement agréable," répliqua Jack en la regardant intensément.

Un sourire partagé, et le silence retomba. Après un moment, Sam s'étira légèrement, frottant ses bras pour se réchauffer. "Il commence à faire froid," dit-elle instinctivement en se rapprochant du feu.

Sans un mot, Jack se leva prendre une de ses vestes et la déposa sur les épaules de Sam. Elle le regarda, surprise, avant de lui adresser un sourire reconnaissant.

Ils étaient désormais plus proches, les frontières entre eux s'estompant dans l'obscurité et la chaleur partagée. Sam était perdue dans la contemplation des flammes, tandis que Jack ne pouvait s’empêcher de la regarder.

Le silence fut rompu par Jack. "Approchez," murmura-t-il tout en ouvrant ses bras.

Sans hésiter, Sam s'approcha et se blottit contre lui, sa tête posée sur son épaule qu'il enveloppa de son bras. Après un moment, Jack sentit la main de Sam glisser dans la sienne. Il la regarda, surpris, mais ne retira pas sa main. Au contraire, il la serra doucement, sa surprise laissant place à un sourire doux et serein.

Se levant finalement, Jack proposa : "Et si nous préparions quelque chose à manger ? C'est l'heure d'un vrai repas." Il se dirigea vers la petite cuisine adjacente, jetant un regard en arrière, sa proposition en suspens dans l'air.

Sam hocha la tête en signe d'accord. Ensemble, ils préparèrent le dîner, un repas simple mais savoureux, ponctué de rires, de plaisanteries et de souvenirs partagés.

Après le dîner, Sam se leva, s'étirant légèrement. "Je pense que je vais me coucher. Cette journée a été plus épuisante que je ne l'imaginais." Une légère hésitation tintait dans sa voix, comme si elle cherchait son regard.

Il acquiesça, un sourire en coin sur le visage. "Bonne nuit, Sam. Je m'occupe du rangement."

Une fois seule dans sa chambre, Sam s'appuya contre la porte, son cœur battant la chamade. Elle se sentait ridicule d'être allée se coucher si rapidement. Il était évident que si elle n'agissait pas maintenant, cela n'arriverait jamais. Inspirant profondément, elle rassembla son courage.

Avec une détermination renouvelée, elle sortit de sa chambre et se dirigea vers le salon. Jack était toujours là, en train de nettoyer les dernières traces de leur dîner. En la voyant revenir, il leva un sourcil. "Vous avez oublié quelque chose ?" demanda-t-il d'un ton neutre.

Sam prit une profonde inspiration. "Oui..." Et avant qu'il n'ait le temps de réagir, elle s'approcha et l'embrassa.

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Jack sembla surpris au début, mais après un instant, il répondit au baiser avec la même passion. Leurs corps se pressèrent l'un contre l'autre, intensifiant l'échange.

Alors qu'ils se trouvaient là, dans le salon, leur baiser se transforma en quelque chose de plus puissant. Chaque souffle, chaque mouvement, chaque instant semblait électrifié. Ils reculèrent lentement jusqu'à la porte de la chambre de Sam. Sans rompre leur étreinte, Jack la guida à l'intérieur de la pièce, refermant doucement la porte derrière eux, laissant le reste du monde et le protocole militaire à l'extérieur.

-- Le lendemain matin… --

La lueur du jour baignait la chambre d'une lumière douce et apaisante. Jack et Sam étaient enlacés dans le lit, emmêlés dans les draps, leurs respirations calmes et régulières témoignant d'un sommeil profond.

Soudain, la sérénité fut brisée par le sonnerie insistante du téléphone. Jack se contracta, ses muscles se tendant sous la surprise. Il grogna de frustration, chercha à tâtons l'appareil et décrocha. "QUOI ?" grommela-t-il.

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"C'est Daniel. Désolé de vous déranger, mais j'ai besoin de parler à Sam. Son téléphone est éteint. J'ai trouvé un appareil dans les cartons de Catherine, je suis sûr qu'elle pourra m'aider à comprendre son fonctionnement," déclara Daniel avec une énergie débordante.

Jack ouvrit un œil et regarda Sam, qui avait été réveillée par la sonnerie du téléphone et l'observait avec curiosité. Il secoua la tête et répondit d'un ton à peine masqué d'exaspération, "Daniel, il est tôt. Très tôt !"

Il y eut un silence de l'autre côté de la ligne. "11 heures, c'est tôt ? Écoutez Jack, c'est important. J'ai vraiment besoin de parler à Sam," insista Daniel.

Jack, agacé, regarda Sam, qui affichait maintenant un sourire amusé. "Daniel, je suis sûr que vous pouvez vous débrouiller sans elle."

Avant que Daniel ne puisse dire quoi que se soit, Jack raccrocha brusquement, éteignit le téléphone et enleva la batterie. Un large sourire s'étira sur son visage face à l'expression indignée de Sam. "Quoi ?" dit-il, feignant une insouciance totale.

Il se tourna vers elle et la regarda, une étincelle de défi dans son regard. D'une rapidité surprenante, Jack fit basculer Sam sous lui. "Colonel Carter," dit-il, reprenant un ton plus autoritaire. "C'est un ordre. Vous ne bougerez pas d'ici."

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La surprise se peignit sur le visage de Sam avant qu'elle ne réprime un sourire. "Vous abusez de votre autorité, mon Général," répliqua-t-elle, sa voix empreinte d'amusement.

Jack haussa les sourcils, un sourire sarcastique flottant sur ses lèvres. "Peut-être, Colonel. Ou peut-être devriez-vous simplement admettre que vous avez perdu le contrôle de la situation."

Il savourait l'expression choquée de Sam, profitant de la légèreté de ce moment. Loin du chaos de leur vie quotidienne, ils pouvaient enfin se permettre d'être eux-mêmes, laissant les responsabilités et les dilemmes de côté.

-- Deux jours plus tard --

Les deux jours que Sam et Jack avaient passés ensemble, loin de tout, au bord du lac, s'étaient avérés être un moment précieux de sérénité et d'intimité. Lorsqu'ils retournèrent à la base du SGC, les murs familiers du complexe militaire leur semblaient un peu plus étrangers, comme s'ils rentraient dans une ancienne vie. Cependant, le lien entre eux s'était renforcé, plus solide et déterminé que jamais.

Dans son bureau, Jack était plongé dans les préparatifs de sa mutation pour le Pentagone. Les piles de dossiers et de formulaires semblaient interminables, mais il abordait la tâche avec une détermination sereine. Ce n'était pas une décision prise à la légère de quitter le commandement du SGC. Pourtant, il savait que c'était le bon choix, le seul choix, s'il voulait vivre pleinement sa relation avec Sam.

De l'autre côté du complexe, Sam terminait également ses propres dossiers, son esprit en ébullition. Terminer ces tâches administratives était épuisant, mais cela ne comparait en rien à la décision qu'elle avait prise. Déménager à Washington, quitter le SGC... C'était un changement immense. Mais à chaque fois qu'elle hésitait, à chaque fois qu'elle se demandait si elle faisait le bon choix, elle pensait à Jack. Et à chaque fois, la réponse était claire.

Daniel, quant à lui, était toujours plongé dans le monde mystérieux des affaires laissées par Catherine. Des objets étranges, des notes griffonnées et des cartes anciennes étaient dispersés dans son bureau, attendant d'être résolus.

Enfin, Teal'c se préparait pour son futur voyage, rempli de responsabilités. Il coordonnait avec les Jaffas libres, planifiait son itinéraire et s'assurait que tout était en ordre. Pour lui, ce n'était pas seulement une tâche administrative, mais une opportunité de renforcer les liens avec son peuple et de maintenir les traditions qui lui étaient si chères.

Sam entra dans le bureau de Daniel, brisant le silence de concentration qui l'enveloppait. Daniel leva les yeux des documents qu'il étudiait et lui adressa un sourire accueillant. "Sam," dit-il en déplaçant les feuilles sur le côté, "j'allais justement venir vous voir. J'ai quelque chose à vous montrer." Il pointa du doigt un artefact posé sur son bureau.

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"Est-ce pour ça que vous avez essayé de me joindre l’autre jour ?" demanda Sam, jetant un regard intéressé sur l'objet tout en s'approchant.

Daniel acquiesça, se grattant l'arrière de la tête avec réflexion. "Oui, j’espérais que vous pourriez m'aider, je me demande à quoi il sert."

Sam sourit et prit l'artefact, le tournant délicatement pour l'examiner sous toutes ses facettes. "Je vais voir ce que je peux faire."

Un silence s'installa alors que Sam étudiait l'objet. Puis, avec une aisance presque troublante, Daniel demanda : "Alors, comment se sont passés ces deux jours de repos ? Le lac ? Les moustiques ? Jack ?"

Sam leva les yeux vers lui, ses joues s'empourprant légèrement. "Disons que c'était... reposant," répondit-elle, reportant son attention sur l'artefact.

"C'est bien," fit remarquer Daniel, un sourire en coin se dessinant sur ses lèvres. "Il est important de prendre du temps pour soi, pour... se reconnecter à la nature... en dehors du travail."

"Oui, Daniel." réitéra-t-elle, son regard toujours fixé sur l'artefact.

Il l'observa avec un sourire malicieux et une intensité qui la fit rougir davantage. Daniel, toujours arborant un sourire subtil, reprit : "Il est bénéfique de sortir de la routine de temps en temps. Surtout en bonne compagnie."

Sam acquiesça sans le regarder. Son ami n’en demanda pas plus, un simple regard suffisait à comprendre qu’il y avait plus qu’elle ne voulait admettre. Ils se connaissaient depuis tant d'années et comprenaient les silences l’un de l’autre. Le bureau retrouva rapidement son silence studieux.

-- 4 semaines plus tard, Vaisseau Asgard--

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Un vaisseau Asgard élégant et furtif glissait silencieusement en orbite autour de la planète Orilla, le nouveau territoire des Asgards. Les étoiles scintillantes et les couleurs spectrales de la nébuleuse voisine se reflétaient sur sa carapace lisse.

A l'intérieur, les vastes couloirs lumineux étaient empreints d'une quiétude presque mystique, interrompue seulement par le murmure apaisant des machines à bord. Les murs aux teintes douces, ornés de motifs géométriques complexes, et les consoles de contrôle émettant une lumière tamisée, tout cela évoquait une sérénité technologique.

Dans une salle de contrôle remplie de consoles scintillantes et de projections holographiques, deux scientifiques Asgards, Frigg et Hel, étaient plongées dans leur recherche. Frigg, généticienne très respectée, manipulait habilement l'une des consoles avec ses doigts agiles. Ses grands yeux perçants scrutaient les données défilantes, son front plissé en concentration. Soudain, elle se figea, son visage se transformant en une expression d'incrédulité.

"Hel", murmura-t-elle soudainement, sa voix mélodieuse troublée. "Venez voir ça."

Hel se leva de son siège et s'approcha. Ses yeux s'élargirent devant les données affichées.

"Cela ressemble au marqueur génétique de l'ADN du Général O'Neill", dit Frigg avec stupéfaction. "Mais nous n'en connaissons que deux instances – le Général et le clone créé par Loki. Quelle pourrait être l'origine de ce signal ?"

"Pourrait-il s'agir d'un autre clone?" murmura Hel.

Un silence pesant emplit la pièce alors que les deux Asgard échangèrent des regards interloqués. Elles consacrèrent les heures suivantes à analyser minutieusement l'ADN, leurs esprits agiles cherchant à démêler le mystère.

Le visage de Hel se tordit, la surprise et la confusion dansant sur ses traits. "J'ai localisé le marqueur. Il se trouve... au SGC... à l'intérieur du Colonel Carter."

Les yeux de Frigg s'agrandirent alors qu'elle examinait les données, "Il semble être dans l'ADN d'un embryon."
La voix de Hel tremblait, "Cela signifie-t-il que...?"

"En effet," acquiesça gravement Frigg. "Le Colonel Carter porte l'enfant du Général O'Neill. Le marqueur génétique a été préservé lors de la fécondation."

Les deux Asgard se regardèrent, un tourbillon de pensées troublantes parcourant leurs esprits. Elles continuèrent à analyser et à comparer les échantillons d'ADN du Général O’Neill et de l'embryon.

Après avoir terminé les analyses, Frigg parla doucement, "L'ADN de l'embryon correspond à 99% à celui des Anciens. Un bond évolutif significatif semble s'être produit. Cet enfant pourrait détenir la clé pour éviter l'extinction de notre race."

Frigg et Hel se regardèrent dans les yeux, et après un hochement de tête résolu, Frigg ajusta avec dextérité des commandes sur l'interface tactile devant elle.

"Nous devons agir rapidement pour récupérer l'embryon. Le Colonel Carter est probablement toujours inconsciente de la situation, car la grossesse en est à ses débuts et aucun symptôme ne s’est manifesté", déclara Frigg, le regard inébranlable.

"Et si elle le découvre ?" s'interrogea Hel, une nuance d'inquiétude dans sa voix.

"Nous devons assumer ce risque. C'est une opportunité unique", répondit Frigg avec une fermeté stoïque.

Avec une dextérité et une précision presque surnaturelles, Frigg manipula les technologies Asgard pour préparer une chambre d'incubation. En quelques minutes, un incubateur fut prêt, spécialement conçu pour accueillir et accélérer le développement de l’enfant.

"Cet incubateur permettra à l’embryon d’atteindre un état de développement comparable à une gestation de neuf mois terrestre," expliqua Hel à voix basse.

Frigg, les sourcils froncés, lança une mise en garde: "Thor pourrait fortement désapprouver nos actions".

Le regard de Hel, empreint de détermination mais aussi d'appréhension, souligna la gravité de ses mots: "Malgré les risques, notre entreprise est d'une importance capitale. Une discrétion extrême est impérative."

Pendant ce temps, au SGC, le Colonel Samantha Carter était affalée à son bureau, sa tête reposant sur ses avant-bras. Elle était en proie à une fatigue inhabituelle depuis quelques jours. Un faisceau Asgard pénétra dans la pièce, ciblant méticuleusement son abdomen. Elle n’en prit pas conscience, assoupie. En un instant, l'embryon fut extrait sans qu'elle s'en rende compte.

Transporté à bord du vaisseau Asgard, l'embryon fut placé dans l'incubateur où il entama une croissance accélérée. Frigg et Hel observèrent avec fascination cette forme de vie qui, selon leurs calculs, atteindrait sa maturité en quelques heures.

"Une fois que l'enfant aura atteint l'âge adulte, nous révélerons notre initiative," affirma Frigg, un éclat déterminé dans les yeux. "Il est notre dernier espoir de sauvegarder la race Asgard."

Hel acquiesça, partageant la résolution de Frigg. Elles sentaient le poids de l'avenir de leur race reposer sur leurs épaules.

Frigg s'affaira à peaufiner les réglages de l'incubateur. Un silence solennel enveloppait la pièce pendant qu'elles travaillaient avec une concentration extrême. Enfin, après un temps qui semblait une éternité, Frigg consulta les données de l'incubateur. "L'enfant est prêt à naître," annonça-t-elle, un soulagement palpable dans sa voix.

"Nous devons trouver un lieu sûr pour cet enfant," suggéra Frigg, son visage se crispant sous le poids de l’anxiété. "Ivadoll serait idéal. C'est une planète secrète, protégée de tout danger, et ignorée des autres civilisations."

Hel hocha la tête, ses doigts dansant sur la console pour programmer le trajet.

"Le manipulateur temporel de la planète Ivadoll offrira à l'enfant un environnement où il pourra grandir rapidement tout en assimilant les connaissances des Anciens. Un an sur cette planète équivaut à une journée sur Terre. C'est exactement le type de développement que nous recherchons", ajouta Frigg.

"Les résidents d'Ivadoll, des humains porteurs de l'ADN des Anciens, vivent isolés et ne poseront pas de questions. Ils ne feront pas obstacle à notre projet," compléta Hel.

"Le gouverneur Sigurd et son épouse Hilda ont toujours souhaité avoir des enfants", dit Frigg. "Ils accueilleront l’enfant à bras ouverts."

Alors qu’un silence empli d’anticipation s’abattait sur la pièce, le bourdonnement de l'incubateur s'atténua. Leurs yeux étaient fixés sur la chambre translucide, et le cri d'un nouveau-né remplissant la pièce marqua la naissance d'un nouvel espoir pour les Asgard.

Frigg et Hel le regardèrent avec admiration et soulagement. "C'est un garçon", murmura Frigg, la tendresse éclairant son visage.

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Un échange de regards déterminés scella leur engagement. "Mettons le cap sur Ivadoll", déclara Frigg, sa voix teintée d'une résolution sereine.

-- Bureau du Colonel Samantha Carter --

Au cœur du SGC, le Colonel Samantha Carter était toujours plongée dans un sommeil profond. La porte s'entrouvrit doucement et le Général Jack O'Neill fit son entrée. Il posa un regard empreint d’empathie sur Sam, puis la contempla silencieusement, un sourire espiègle se dessinant sur son visage.

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"Sam ?" Il rompit le silence, sa main effleurant délicatement son épaule pour la réveiller. "Il existe des endroits bien plus agréables pour dormir, tu sais."

Samantha sursauta et ouvrit les yeux, clignant plusieurs fois face à la luminosité. Son regard égaré se posa sur Jack avant qu’elle réalise où elle se trouvait. "Oh, je... je me suis endormie," avoua-t-elle avec un soupir embarrassé.

"Apparemment," rétorqua Jack, un sourire amusé aux lèvres. "Tu sais, si je n'étais pas conscient de ton dévouement sans bornes, j'aurais pu suspecter que notre soirée d'hier ait été particulièrement éprouvante pour toi. "

Sam rougit légèrement, mais garda un air professionnel. "Qu'est-ce qui t'amène ici ?" demanda-t-elle.

"Le Dr Lam t'attend pour ton examen médical de routine," annonça Jack.

-- Infirmerie du SGC --

A l’infirmerie, le Dr Carolyn Lam attendait patiemment. "Colonel Carter," la salua-t-elle avec un hochement de tête. "Veuillez vous asseoir, commençons."

Au fil de l'examen, l’expression du Dr Lam se fit de plus en plus perplexe. "Vous avez fait enlever votre stérilet et je ne suis pas au courant ?" murmura-t-elle en consultant son écran.

"Pardon ?" s’interrogea Sam, une tension perceptible dans sa voix.

Après un moment, le Dr Lam répondit : "D’après vos analyses de sang, votre taux de bêta-hCG est élevé."

Sam cligna des yeux, abasourdie. "Attendez... Vous voulez dire que je suis... ?"

"Quand avez-vous eu vos dernières règles ?" demanda le Dr Lam.

Sam fronça les sourcils, cherchant à se rappeler. "Je... je ne sais pas. Cela fait un moment. J'ai toujours mon stérilet," répondit-elle, visiblement confuse.

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"Un stérilet est généralement très fiable. Cependant, il se pourrait qu'il ait bougé, ce qui aurait pu permettre une grossesse. Je suggère de faire une échographie pour en être sûre," expliqua le Dr Lam, son regard alternant entre l'écran et Sam.

Un sentiment de panique engourdissant envahit Sam tandis que son cœur battait à tout rompre. "Il doit y avoir une erreur," murmura-t-elle, ses mains se serrant sur ses genoux. "Je... Je ne peux pas être enceinte. Ce n'est pas possible. Pas maintenant."

Le Dr Lam posa sur elle un regard empreint de compassion. "Je comprends que cela soit très perturbant, Colonel. Nous allons faire des examens supplémentaires pour y voir plus clair," assura-t-elle avec douceur.

Samantha hocha la tête, les pensées tourbillonnant dans son esprit. "D'accord," murmura-t-elle, à peine audible. Comment allait-elle le dire à Jack?

Tandis que Samantha Carter faisait face à l'inattendu sur Terre, sur le vaisseau Asgard, Frigg et Hel étaient sur le point de mettre en place leur plan. Elles ignoraient que leurs actions avaient déjà commencé à avoir des répercussions dans des mondes lointains et sur des vies qu'elles n'avaient jamais imaginées toucher. Le destin du peuple d’Ivadoll et la vie de ceux du SGC étaient désormais inextricablement liés.

-- Salle de réunion, SGC --

L'habituelle ambiance animée du SGC laissait place à une étrange quiétude lorsque la voix du Dr Lam retentit dans les haut-parleurs, annonçant une demande de réunion d'urgence de SG1.

Teal'c, Daniel Jackson et le Général Jack O'Neill se réunirent dans la salle de briefing, leurs regards remplis de questions. D'ordinaire lieu de débats passionnés sur les futures missions ou les dernières avancées technologiques, la salle de briefing était désormais plongée dans un silence insolite. Tous les regards convergeaient vers le Dr Lam, visiblement anxieuse, qui se préparait à prendre la parole.

"Je vous remercie d'être venus aussi vite," débuta-t-elle, jetant un regard préoccupé à travers la table. "Je... Je dois vous parler d'une situation particulièrement inhabituelle concernant le Colonel Carter."

La mention du nom de Sam fit réagir Jack. "Quelle situation ?" interrogea-t-il, son regard trahissant son inquiétude.

Le Dr Lam prit une grande respiration, comme si elle puisait la force nécessaire pour révéler ce qu'elle avait à dire. "Le Colonel Carter semble être enceinte mais... sans vraiment l’être… pour le moment," finit-elle par lâcher, sa voix à peine plus forte qu'un chuchotement.

Un silence assourdissant remplit la pièce.

Teal'c, fidèle à son stoïcisme, leva un sourcil, tandis que Daniel manqua de s'étouffer avec son café. Jack, quant à lui, se figea sur place.

"Attendez un instant... Quoi ?" bafouilla Jack, ses yeux écarquillés.

"Je précise que l'analyse sanguine du Colonel Carter indique une grossesse assez avancée pour voir un embryon, mais l'échographie n’a rien révélé. Mais peut-être que mes calculs ne sont pas, dans ce cas il serait normal de ne pas encore voir le sac embryonnaire… C’est très étrange." répéta le Dr Lam, son ton professionnel contrastant avec l'incrédulité ambiante.

Daniel, toujours sous le choc, se racla la gorge, puis se tourna vers Jack, ses yeux remplis de confusion. "Jack ?" demanda-t-il d'une voix lente.

Jack se tourna vers lui puis répondit sur le même ton : "Daniel ?"

"Jack ?" réitéra Daniel, sur un ton insistant.

Le Général regarda de nouveau Daniel, de plus en plus agacé, puis répliqua : "Daniel ?!"

"Jack, avez-vous cou... ?" répéta Daniel.

"DANIEL !" hurla Jack, tentant de couper court à la phrase de son interlocuteur.

Le Dr Lam, déconcertée par cet échange singulier, reprit la parole pour tenter de recentrer la conversation. "Nous ne comprenons pas encore tout à fait ce qui se passe, mais nous effectuons d'autres tests pour obtenir plus d'informations."

La salle de briefing retomba dans un silence stupéfait, chacun tentant de digérer l'information.

Le Dr Lam s'agrippa aux bords de ses fiches médicales, trahissant une certaine tension. "Je vous tiendrai au courant de l'évolution de la situation," promit-elle, sa voix révélant une légère nervosité.

Elle se leva ensuite et quitta la salle, ses talons claquant sur le sol froid. La porte se referma derrière elle avec un grincement sourd, laissant les trois hommes seuls dans la pièce, désormais chargée de tension.

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Le silence retomba dans la salle, pesant et gênant. Daniel s'efforça de le briser, se tournant vers Jack. Son visage exprimait une profonde confusion, ses yeux se plissant légèrement alors qu'il cherchait les mots justes. "Alors..." commença-t-il, sa voix trahissant son incertitude. "Jack, avez-vous cou...?"

"Quoi ?!" Jack l'interrompit sèchement, sa voix témoignant clairement de son agacement tout en soutenant le regard de Daniel.

"Je voulais juste... vous savez... peut-être que..." Daniel bafouilla, ses yeux fixés sur Jack, comme s'il cherchait à le lire.

"Non, Daniel, je ne sais pas," répliqua Jack d'une voix ferme, se levant brusquement de sa chaise.

Ses yeux étaient à présent fixés sur la porte par laquelle le Dr Lam avait quitté la pièce. "Et je préfère ne pas le savoir. Je vais voir Carter."

Sans attendre de réponse, Jack se dirigea vers la sortie, laissant Daniel et Teal'c seuls dans la salle. Il ouvrit la porte avec un geste brusque, puis disparut à l'extérieur, la porte se refermant avec un claquement sourd derrière lui.

Teal'c, resté silencieux pendant tout l'échange, regarda Daniel, un sourcil haussé. "Daniel Jackson, pensez-vous que O'Neill soit impliqué dans la grossesse du Colonel Carter ?" demanda-t-il, sa voix grave emplissant la salle.

Daniel soupira, passant une main dans ses cheveux. "Oui, je le crois."

Ils demeurèrent seuls dans la salle de briefing, conscients que les prochaines heures seraient cruciales.

Le couloir s'emplissait d’une énergie électrisante, les soldats et scientifiques du SGC se mouvaient comme un essaim d'abeilles. Mais pour Jack, tout semblait irréel, comme s'il marchait à travers un épais brouillard. Chaque pas résonnait dans son esprit, rythmé par l’écho des révélations sur Carter.

Devant la porte de l'infirmerie, Jack marqua une pause. Il prit une profonde inspiration, comme si l’air lui-même pouvait forger le courage dont il avait besoin, et ouvrit la porte.

A l'intérieur, Sam était assise sur un des lits médicalisés, le regard perdu dans le vague. Quand elle aperçut Jack, ses yeux le sondèrent et il sentit l'inquiétude qu'elle ne pouvait masquer.

"Hey… Carter, " dit Jack, sa voix aussi douce qu'un murmure de vent.

"Mon Général," elle rétorqua, sa voix tremblant malgré son ton formel.

Jack vérifia rapidement qu'ils étaient seuls avant de s'approcher d’elle. Ses traits étaient plus graves qu’à l’accoutumée. "Écoute, Sam... À propos de cette... situation ", articula-t-il difficilement.

"Situation ?", rétorqua Carter, feignant de ne pas comprendre.

"Tu sais, ce mystère qui grandit peut-être à l'intérieur de toi," poursuivit Jack, fronçant légèrement les sourcils.

"Penses-tu qu'il pourrait y avoir une explication... extraterrestre ?"

Sam cligna des yeux, abasourdie. "Extraterrestre?"

Jack haussa les épaules, un soupçon de son sarcasme habituel perçant. "Hey, on a déjà vécu des choses plus étranges que ça. Peut-être que des petits hommes gris ont décidé de s'amuser à jouer les apprentis sorciers ? Je peux déjà voir les gros titres: 'Colonel Carter: Porteuse de l'avenir interstellaire'."

Elle le regarda, son visage oscillant entre la frustration et la colère. "C’est vraiment la première chose qui te vient à l’esprit ?!"

Jack sentit la gravité de la pièce augmenter. "Je veux dire... je pensais qu’on avait fait...attention..."

"Oui, j’ai fait attention !" les mots de Sam étaient tranchants.

Un silence lourd s'installa, la tension semblait vouloir faire exploser la pièce. Jack chercha les mots, "Sam, je..."

Avant que Jack ne puisse dire quoi que ce soit de plus, la porte s'ouvrit brusquement, et le Dr Lam entra, l’air grave.

"J'ai les résultats des derniers tests", annonça-t-elle en parcourant rapidement le dossier à la main.

La pièce semblait soudainement trop étroite alors que Jack et Sam attendaient avec impatience. Le Dr Lam prit une grande inspiration. "Le taux de beta hCG a diminué significativement. Je suis désolée, Colonel, il n’y a pas d’autres anomalies, il s’agit d’une fausse couche."

Un lourd silence tomba sur la salle. Sam baissa la tête, son corps se rétrécissant. Jack, sans y penser, laissa échapper un soupir de soulagement.

Sam le fixa, son regard était une supernova sur le point d’exploser. Les émotions bataillaient dans ses yeux. Jack prit conscience de l’impact de sa réaction. "Carter, je...", cherchant désespérément les mots justes.

Mais Sam détourna le regard, et se leva brusquement. "Je peux y aller Docteur ?"

"C'est une nouvelle difficile, Colonel Carter. Je vous suggère de prendre un moment, et si vous avez besoin de parler à quelqu'un..." commença le Dr Lam.

"Je vais bien, merci." coupa Sam d'une voix ferme.

Jack, restant professionnel, tenta de poursuivre la discussion. "Êtes-vous sûr des résultats Dr Lam ?"

"Oui, mon Général," le Docteur jeta un dernier regard à Sam, qui semblait reprendre le contrôle d'elle-même, et s'éloigna pour s'occuper d'autres tâches.

Dès que le Dr Lam fut hors de portée de voix, Jack fit un pas vers Sam, mais avant qu'il puisse dire quoi que ce soit, elle s'élança vers la sortie. "Je dois y aller," dit-elle précipitamment.

"Sam, attends…" dit Jack, mais elle était déjà partie.

À cet instant, O’Neill réalisa qu'il avait peut-être mal géré la situation.

À suivre...
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Message non lu par Batmol »

J'aime beaucoup ce que tu as écris, c'est rafraîchissant et ça apporte de la nouveauté sur le forum. C'est surtout bien écrit, l'orthographe est bonne et la rédaction est de qualité.

Ta vision est très intéressante et j'ai hâte de connaître la suite.

Bienvenue sur SGF ^_^
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Message non lu par Vikiell »

Merci :)

Ça faisait un siècle que je ne mettais pas replonger dans le visionnage de la série 😅 du coup ça m'a donné l'envie d'écrire cette histoire, le chapitre 2 est en cours d'écriture 😁
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Message non lu par Vikiell »

Chapitre 2 : Première Rencontre

-- Deux semaines plus tard… --
Izarc, le satellite naturel d'Ivadoll, baigné par la lueur bleutée de la planète mère, offrait un paysage désolé et stérile. Le vent, froid et silencieux, balayait la surface rocheuse, créant un décor parfait pour une tragédie.

Trois adolescents, d'une quinzaine d'années, se tenaient, déconcertés, devant leur vaisseau partiellement endommagé. Leur audacieuse tentative d'évasion d'Ivadoll avait tourné au désastre, transformant leur vaisseau, une structure métallique bricolée à partir d’objets de récupération, en un tas de métal tordu. Des fils électriques pendaient de l'armature, crépitant d'énergie résiduelle.

Victor, un adolescent au physique athlétique, se tenait droit, ses yeux bleus perçants étaient rivés sur les restes de leur espoir évanoui. La déception l'avait envahi mais il s'efforçait de la dissimuler derrière un masque d'optimisme résolu.

Kira, une jeune fille mince et agile, se tenait à côté de Victor. Ses cheveux noirs bouclés flottaient librement autour d'elle. Dans ses yeux verts étincelaient une volonté inébranlable. Son cœur battait la chamade mais elle refusait de se laisser submerger par la peur.

Un peu à l'écart, Ayden scrutait attentivement les restes du vaisseau, ses cheveux blonds presque dorés sous la lumière bleutée. Ses yeux marrons reflétaient une tranquillité profonde, un calme qui contrastait avec le chaos ambiant. Son esprit analytique cherchait des solutions, cherchant à trouver une lueur d'espoir au milieu de ce désastre.

Victor brisa le silence avec un sourire ironique. "Bon, qui a oublié de vérifier le propulseur ?"

Kira répondit avec une pointe d'agacement. "C'était ton travail, Victor. Tu es censé être le petit génie du groupe !"

Victor haussa les épaules, un sourire espiègle aux lèvres. "Eh bien, on dirait que même les génies peuvent faire des erreurs."

Ayden afficha un sourire malicieux tout en désignant l’épave. "C'est sûr, c'est une erreur de génie, ça !"

Victor feint l'indignation. "Une meilleure idée ?"

Ayden sourit. "Peut-être que la prochaine fois, nous devrions simplement construire un vaisseau qui ne ressemble pas à une boîte de conserve."

Victor ramassa un caillou et le lança contre une paroi rocheuse. "Ok, promis, la prochaine fois on fera en sorte de s’écraser ailleurs que sur la planète la plus ennuyeuse de la galaxie."

Kira éclata de rire. "Je crains le pire."

Ayden se dirigea vers les débris du vaisseau. "Assez rigolé. On a un vaisseau à réparer."

Malgré leur situation, ils étaient déterminés : ils répareraient leur vaisseau, rentreraient chez eux, et repartiraient... mais cette fois, avec un meilleur plan.

Pendant ce temps, en orbite autour de la planète Ivadoll, un vaisseau Asgard venait d'apparaître, transportant le respecté Thor. Sa mission était simple : effectuer un contrôle de routine sur la planète pour s'assurer de la sécurité de ses habitants.

Alors qu’il observait attentivement les données affichées sur son écran de contrôle, il fut surpris de voir un vaisseau quitter Izarc en direction d’Ivadoll. Cette vision le laissa perplexe, car il savait que les ivadolliens n'étaient pas autorisés à posséder des vaisseaux spatiaux capables de voyages galactiques. Une telle interdiction avait été mise en place pour protéger leur propre sécurité.

Intrigué et méfiant, Thor décida d'inspecter les occupants du vaisseau. À l'aide de la technologie avancée, il analysa chaque détail, cherchant à déterminer s'ils représentaient une menace pour Ivadoll.

C'est alors qu'il remarqua quelque chose d'inattendu. L'un des adolescents à bord du vaisseau émettait une signature énergétique connue. Intrigué, Thor se concentra sur cet individu en particulier et réalisa avec stupéfaction que ce signal n’était autre que le marqueur génétique du Général O'Neill.

Cette découverte souleva de nombreuses questions dans l'esprit de Thor. Comment un adolescent d'Ivadoll avait-il hérité de ce marqueur ? Déterminé à comprendre cette énigme, Thor décida de contacter Frigg, la spécialiste génétique des Asgards, qui pourrait peut-être lui apporter des éclaircissements.

Thor activa la communication holographique et l'image de Frigg apparut devant lui. La généticienne affichait une expression surprise lorsqu'elle le vit.

"Thor, que puis-je faire pour vous ?" demanda-t-elle d'une voix calme mais légèrement troublée.

"Frigg, j'ai une situation inhabituelle ici sur Ivadoll", commença Thor d'un ton sérieux. "J'ai repéré un vaisseau quittant le satellite de la planète. Comme vous le savez, les ivadolliens ne sont pas autorisés à posséder de tels vaisseaux."

"Cela est en effet très surprenant", répondit-elle en choisissant ses mots avec prudence.

Thor fixa Frigg avec intensité. "Mais ce qui est encore plus intrigant, c'est que l'un des occupants de ce vaisseau émet une signature énergétique identique à celle du Général O'Neill."

Frigg fut prise d’un sentiment de malaise. Elle baissa les yeux, sentant le poids de la vérité qui s'imposait à elle. Elle prit une profonde inspiration avant de répondre d'une voix légèrement tremblante.

"Thor, je dois vous faire une confession", dit-elle avec hésitation. "Avec Hel, nous avons repéré un embryon porteur du marqueur génétique d'O'Neill qui se trouvait dans le Colonel Carter. Après étude, nous avons constaté que l’enfant avait une génétique quasi identique à celle des Anciens. Nous avons pris la décision de le voler et d’accélérer son processus de développement."

Thor fut stupéfait par les révélations de Frigg. Les pièces du puzzle commençaient à s'assembler dans son esprit, mais il était choqué par les actions audacieuses de Frigg.

"Comment avez-vous pu prendre une telle décision, Frigg ?" demanda Thor, essayant de contenir sa colère croissante. "Cette action est en violation directe des protocoles Asgards et pourrait avoir des conséquences désastreuses."

Frigg releva les yeux, son visage exprimant à la fois la culpabilité et la volonté de faire face aux conséquences de ses actes. "Thor, je suis consciente des implications de mes actions", répondit-elle d'une voix chargée d'émotion. "J'ai agi par conviction, pensant que cet embryon pourrait représenter un espoir pour notre race en voie d'extinction. Je vous assure que le Colonel Carter n’était qu’au prémisse de sa grossesse, elle ne s’est rendu compte de rien."

Thor resta silencieux, essayant de maîtriser sa colère et de prendre du recul face à la situation. Il était confronté à un dilemme moral, car il comprenait les motivations de Frigg tout en reconnaissant la gravité de ses actes.

"Frigg, nous devons traiter cette affaire avec prudence et responsabilité", déclara-t-il d'un ton plus calme mais toujours empreint de fermeté. "Nous devons rectifier cette erreur de la meilleure des façons. Nous ne pouvons pas compromettre davantage la sécurité et l'intégrité des ivadolliens, ni nos relations avec les terriens."

Frigg acquiesça, elle était prête à y faire face et à trouver une solution qui rétablirait l'équilibre et la confiance entre les peuples. "Thor, je suis prête à en assumer les responsabilités", dit-elle d'une voix ferme.

Thor hocha la tête, reconnaissant la volonté de Frigg de faire face aux conséquences de ses actes. Il savait que le chemin serait difficile, mais il était déterminé à trouver une résolution équilibrée.

"Je me rends immédiatement sur Terre pour récupérer le Général O’Neill et SG-1", déclara Thor d'un ton résolu. "Frigg, je vous retrouve sur Ivadoll. Allez expliquer au gouverneur ce qu’il se passe et annoncer notre venue."
Frigg acquiesça, reconnaissant la justesse des paroles de Thor. Elle savait qu'elle avait une lourde tâche à accomplir, mais elle était prête à y faire face.

-- Bureau du Général O’Neill, SGC --

Jack était assis à son bureau, perdu dans ses pensées. Depuis deux semaines, Sam évitait soigneusement tout contact. Elle restait occupée en permanence, s’efforçant de ne pas se retrouver seule avec lui. Malgré ses tentatives, il n'avait pas réussi à renouer le dialogue.

Soudain, une silhouette familière apparut dans la pièce, le faisant sursauter. Il manqua de renverser sa tasse de café. "Bon sang ! Thor ! Vous pourriez frapper avant d'apparaître comme ça ! Vous voulez que j’aie une attaque ?!" s'exclama-t-il, mélangeant surprise et irritation.

"Désolé, O'Neill. Nous avons un problème", répondit Thor d'un ton calme et imperturbable.

"Ne me dites pas que les petites araignées vous embêtent encore ?", demanda O'Neill, tout en essuyant les quelques gouttes de café qui étaient tombées sur un de ses dossiers.

"Non, O'Neill, il s'agit de votre enfant", révéla Thor, sa voix résonnant avec une certaine gravité.

"Pardon ?!" O'Neill fut pris de court par cette révélation inattendue. Il s'efforça de garder son calme, ne laissant rien transparaître. "Thor, les plaisanteries sur les enfants, c'était drôle il y a deux semaines. Là, ça ne passe plus", répondit-il d'un ton cinglant.

Thor ne réagit pas et continua ses explications. "Frigg, notre généticienne, a commis une erreur regrettable. Elle a volé l'embryon du Colonel Carter, l'a fait grandir, et l’a caché sur l'une de nos planètes. Il se met en danger. Nous devons agir."

O'Neill secoua la tête, essayant de comprendre l'ampleur de la situation. "Attendez... répétez-moi ça !" s'écria-t-il, cherchant à saisir la réalité de ce qui lui était annoncé.

Thor acquiesça, conscient de l'importance de ses paroles. "Votre enfant a été volé et emmené sur l'une de nos planètes. Nous devons intervenir sans délai", résuma-t-il.

Une vague d'émotions contradictoires submergea O'Neill. La surprise, la colère, la panique... tout se mélangeait en lui. Il sentait son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine, comme un tambour de guerre annonçant une bataille imminente.

Thor poursuivit. "Nous n'avons pas de temps à perdre. Je vais vous téléporter immédiatement avec le reste de l'équipe SG-1. Nous devons nous rendre sur Ivadoll." Sa voix était ferme, laissant peu de place à la contestation.

O'Neill, pris de panique, tenta de l'arrêter. "Thor, non ! Attendez ! Je dois d’abord en parler à Car..." Mais avant qu'il ne puisse finir sa phrase, un faisceau lumineux jaillit et les enveloppa tous les deux.

Lorsque l'éblouissement se dissipa, O'Neill cligna des yeux pour s'habituer à la luminosité du nouvel environnement. Au côté de Thor, les membres de SG-1 apparurent également les uns après les autres.
Daniel Jackson, tenant encore le livre qu'il était en train d'étudier, regarda autour de lui et finit par poser son regard sur O'Neill. "Jack... Qu'est-ce qui se passe ?"

Le général lui répondit tant bien que mal tout en se dirigeant rapidement vers Carter pour lui attraper le bras et l'éloigner du groupe. "Deux minutes, Daniel ! Deux minutes !" Sa voix était tendue, trahissant son anxiété. Il savait qu'il avait une conversation difficile à avoir, et il n'était pas sûr d'être prêt à y faire face.

Jack entraîna Sam à l'écart, son cœur s’accéléra. Il savait qu'il devait lui dire la vérité, mais il craignait sa réaction.

Jack regarda Carter, une expression sérieuse sur son visage. "Sam, je dois te dire quelque chose..." Il prit une profonde inspiration, tout en plaçant ses mains sur sa bouche, essayant de rassembler ses pensées. "Bon sang ! Ce n’est pas facile."

Sam le regarda, ses yeux bleus remplis d'inquiétude. "Qu'est-ce qu’il y a ?"

Jack passa une main nerveuse dans ses cheveux gris. "C'est à propos de notre... Tu n’as pas fait de...." Il marqua une pause, cherchant les mots justes. "Tu n’a pas fait de fausse couche. L’enfant a été... volé."

Sam cligna des yeux, surprise. "Quoi ?" murmura-t-elle, à peine capable de croire ce qu'elle venait d'entendre. "Tu plaisantes ?!"

Jack haussa les épaules, un sourire ironique sur les lèvres. "Finalement on dirait bien que les Asgards ont décidé de jouer aux apprentis sorciers. Fragg ou Frigg… Je ne sais plus ! Enfin leur généticienne... a volé l'embryon et l'a fait grandir sur une de leurs planètes."

Abasourdie, l’indignation s'installa sur le visage de Sam. "Ils n’ont pas osé !" Sa voix était tranchante, ses mots débordaient de colère et de frustration.

Jack leva les mains en signe d'apaisement. "Essaie de rester calme… s’il te plaît..." Il tenta de lui adresser un regard apaisant, mais il savait que c'était peine perdue.

Sam secoua la tête, les larmes aux yeux. Elle ne put contenir sa colère plus longtemps, elle se dégagea brusquement de la main de Jack qui la retenait et se précipita en direction de la salle de contrôle, déterminée à confronter Thor.

Jack anticipa sa réaction et se lança à sa poursuite, essayant désespérément de la retenir. "Sam, attends ! Écoute-moi !"

Mais le Colonel était déjà trop loin, elle entra dans la salle de contrôle, les yeux brûlants de détermination. Les autres membres de SG-1, restés en retrait, les regardaient avec perplexité et inquiétude. Thor se tenait devant la console, le regard fixé sur l'écran. Il tourna la tête en entendant les pas déterminés de Sam.

"Colonel Carter, ça ne va pas ?" demanda-t-il d'une voix calme mais attentive.

Sam serrait les poings, luttant pour contenir sa colère. "Comment avez vous pu laisser faire ça ? Après tout ce qu’on a fait pour vous !"

Thor leva les yeux vers elle, une lueur de tristesse dans son regard. "Je comprends votre colère Colonel. J'aurais dû être plus vigilant. L'individu responsable agissait de manière clandestine, en dehors de mes connaissances."

Non loin de là, Daniel s'approcha, intrigué par l'échange tendu entre Sam et Thor. Il leva la main comme un élève demandant l’autorisation de parler. "Euh… Laissez faire quoi ?"

Jack fixa Thor d'un regard accusateur, exprimant son mécontentement et répondit à Daniel. "Il semblerait que nos chers amis Asgards aient une vision très personnelle de notre alliance."

Daniel fronça les sourcils, perplexe. "Comment ça ?"

Avant que Jack puisse répondre, Thor intervint. Son visage impassible témoignait de la gravité de la situation. Il se tenait droit, son regard fixé sur Daniel. Il commença à expliquer les détails de la situation, dévoilant peu à peu les enjeux qui se profilaient.

Daniel et Teal'c écoutèrent attentivement les révélations de Thor, abasourdis par ce qu'ils apprenaient. Leur surprise céda rapidement à l'indignation, alors qu'ils prenaient conscience de l'ampleur des actions entreprises par les Asgards.

Un silence pesant s'installa, empreint de tension et d'incertitude. Chacun était absorbé par ses propres pensées, essayant de comprendre les implications de ce que Thor venait de révéler.

Soucieux d'en apprendre davantage, Daniel prit la parole, "Dites-m'en plus sur le peuple d'Ivadoll. Qu'est-ce qui les rend si spéciaux ?"

Thor fit un signe de tête et répondit, "Environ 80 % de la population possède le gène des Anciens, ce qui en fait un peuple rare et précieux. Leur potentiel génétique revêt une grande importance pour nous, c'est pourquoi nous avons entrepris de les protéger."

Daniel laissa les informations se dérouler dans son esprit, cherchant à assimiler les faits. "Et ils n’ont jamais reçu de visiteurs ?" demanda-t-il, désireux de comprendre pourquoi ce peuple était resté isolé.

Thor expliqua la situation. "Nous avons sécurisé leur porte des étoiles, empêchant ainsi tout accès non autorisé.", précisa-t-il, révélant ainsi le mécanisme qui avait préservé l'isolement d'Ivadoll.

Teal'c, cherchant à appréhender la situation, "Quel âge a précisément cet enfant ?"

Thor prit une légère inspiration avant de répondre : "Il a une quinzaine d'années terrestres. Sur Ivadoll, le temps s'écoule plus rapidement en raison de l'influence du dilatateur temporel que nous avons mis en place", expliqua-t-il, dévoilant ainsi le mystère de l'écoulement du temps sur cette planète lointaine.

La révélation suscita la surprise et l'incompréhension chez Sam et Jack. "Quoi ?!" s'exclamèrent-ils presque simultanément, incapable de cacher leur étonnement face à cette réalité temporelle.

Sam, cherchant à comprendre les motivations derrière ces actions, posa une question évidente. "Mais pourquoi avoir modifié l'espace-temps ?"

Thor expliqua calmement sa position. "Cela permet aux ivadolliens d'évoluer plus rapidement. Nous espérions ainsi trouver une solution pour sauver notre race en déclin dans les plus brefs délais."

Jack, en entendant cela, ne put s'empêcher de réagir. "Donc en gros, vous en avez fait des cobayes pour accélérer vos expériences génétiques. Magnifique !"

Thor, ressentant la tension dans les paroles de Jack, secoua la tête. "O'Neill, nous sommes confrontés à une situation désespérée et avons besoin d'une solution rapide pour préserver notre race."

Sam, soucieuse de savoir quelles seraient les étapes à suivre une fois arrivés sur là-bas, "Que devons-nous faire une fois sur Ivadoll ?"

Thor prit une pause, laissant planer un instant de réflexion, avant de répondre d'un ton sérieux. "Le gouverneur et sa femme, qui sont les parents adoptifs de l'enfant, ont été informés de notre arrivée. Nous allons les rencontrer ainsi que l'enfant et lui expliquer la vérité sur ses origines. Il est essentiel qu'il cesse de fuir et comprenne les dangers auxquels il s'expose. Si les Goa'ulds venaient à découvrir l’existence d’Ivadoll, nous serions tous en grand danger."

Jack, avec un soupçon de sarcasme, réagit immédiatement à la proposition de Thor. "Donc, quoi ? Nous allons simplement arriver là-bas et dire : 'Coucou, voilà maman et papa, tu es puni, reste dans ta chambre' ?"

Sam afficha un léger sourire, Jack avait toujours le don de la faire sourire même quand la situation paraissait totalement désespérée.

Daniel saisit l'occasion pour apporter des éclaircissements à la conversation. "Juste par curiosité, est-ce un garçon ou une fille ?"

Thor, regardant l’archéologue avec perplexité, ne comprenait pas le sens de sa question.

Jack intervint, "Peu importe, Daniel."

L'archéologue garda un léger sourire, respectant l'atmosphère sérieuse. Il voulait souligner les défis inhérents à l'adolescence sans paraître trop amusé. "À cet âge, la communication n’est pas forcément facile. Généralement, les garçons veulent tuer leur père, tandis que les filles veulent les épouser. Demandez à Œdipe."

Thor répondit simplement : "Il s'agit d'un garçon."

Daniel retint son sourire et acquiesça en tapotant l'épaule de Jack. "Bon courage, Jack."

Perplexe, Jack se tourna vers Daniel. "Quoi ?!" Sa confusion était palpable, mais Sam ne put s'empêcher de sourire.
Jack, perdu dans ses pensées, se trouvait dans une salle paisible du vaisseau Asgard. Les étoiles défilaient à travers le hublot, leurs lumières scintillantes se reflétant dans ses yeux songeurs. Les révélations de Thor tournaient en boucle dans son esprit, la nouvelle de sa paternité inattendue pesant lourdement sur ses épaules.

À ses côtés, le Colonel Samantha Carter s'installa doucement, son regard perdu dans le paysage stellaire au-delà du hublot. Elle était consciente que Jack avait besoin de temps pour digérer la nouvelle, mais elle ressentait un besoin urgent de lui parler. Elle prit une profonde inspiration avant de rompre le silence.

"Jack," commença-t-elle doucement, sa voix à peine audible au-dessus du doux bourdonnement des systèmes du vaisseau. "As-tu réfléchi à ce que cela impliquera de le rencontrer ?"

Jack tourna son regard vers elle, ses yeux marron se plongeant dans les siens. "Je dois avouer," répondit-il, sa voix grave résonnant dans la pièce. "Je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre."

Sam hocha la tête en signe de compréhension. "Moi non plus," admit-elle, sa voix emplie d'incertitude. "J’espère seulement que tout se passera bien..."

Sentant l’inquiétude de Sam, Jack tendit le bras et la tira doucement vers lui, "Approche". Elle se blottit contre lui, trouvant du réconfort dans leur proximité.

Après un moment de silence, Jack tourna son regard vers Sam. "Tu sais," dit-il, une pointe d'humour dans sa voix. "Je n'aurais jamais pensé dire ça un jour, mais j'espère qu'il a hérité plus de tes gènes que des miens."

"Pourquoi ?" demanda-t-elle, intriguée par sa remarque.

Jack haussa les épaules. "Eh bien, pour commencer, il aurait une meilleure chance de comprendre les maths et la physique."

Sam rit et rétorqua, "Et peut-être qu'il a ton sens de l'humour."

Jack leva un sourcil. "C’est bien ce qui m’inquiète, car dans ce cas, nous avons un petit génie des sciences avec un sens de l'humour incroyable. Sam, le monde n'est pas prêt pour ça !"

Sam rit à nouveau. "Non, probablement pas," dit-elle, secouant la tête en signe d'amusement.

Après quelques heures passées dans cette salle, Carter avait fini par s’endormir dans les bras de Jack. Ce dernier, cependant, restait éveillé, réfléchissant encore à la situation.

Daniel finit par les rejoindre, "Thor m'a demandé de vous dire que nous arrivons bientôt."

"Merci Daniel, on arrive." répondit Jack en réveillant doucement Sam.

Ils rejoignirent tous les trois, Thor et Teal’c qui les attendaient dans la salle de contrôle.

-- Quelque part sur Ivadoll --

Le vaisseau des adolescents avait réussi à atterrir, non sans mal, au cœur de la végétation luxuriante. Victor fut le premier à en sortir, suivi de près par Ayden et Kira. Ils affichaient tous une nervosité palpable.

"Victor, tu aurais pu choisir un endroit plus proche du centre pour poser ce vaisseau ! On va mettre une éternité à rentrer !" s'exclama Ayden, visiblement énervé.

"Mais oui, bien sûr ! Et pourquoi pas atterrir en fanfare au milieu de la place centrale, pour que tout le monde puisse nous voir !" rétorqua Victor, levant les mains pour montrer son agacement.

Kira, tentant de calmer le jeu, intervint. "Allons, les gars, arrêtez de vous disputer ! On est arrivés sains et saufs, c'est déjà une victoire en soi."

Les adolescents, conscients du besoin de discrétion, s'empressèrent de dissimuler leur vaisseau sous des feuillages épais, espérant ainsi le camoufler dans l'environnement naturel de la planète. Après avoir pris toutes les précautions nécessaires, ils se mirent en route vers le centre-ville, sachant pertinemment que quelques heures de marche les attendaient.

Les sentiers d'Ivadoll étaient empreints d'une beauté sauvage, avec une flore exotique et une faune étrange qui les entouraient. Ils avançaient avec prudence, veillant à ne pas attirer l'attention.

Les heures s'écoulèrent lentement, à mesure qu'ils approchaient du centre-ville, une angoisse grandissait en eux. Ils espéraient que personne n’avait remarqué leur absence.

Le vaisseau de Thor se manifesta avec majesté dans le ciel d'Ivadoll, une planète d'une beauté renversante qui rappelait curieusement la Terre.

Teal'c, perdu dans ses pensées, finit par poser une question. "Thor, une fois sur place, quelle sera notre meilleure stratégie pour résoudre cette situation ?"

Thor répondit avec une gravité marquée, "Il est impératif de révéler la vérité à l'enfant afin de l'empêcher de prendre d'autres risques inconsidérés."

Intrigué, O'Neill demanda, "Quels risques inconsidérés ?"

Thor pointa du doigt le satellite naturel d'Ivadoll et expliqua, "J'ai découvert votre fils et deux de ses amis à bord d'un vaisseau sur Izarc. Leur vaisseau a rencontré des difficultés, ils se sont ensuite redirigés vers Ivadoll."

Jack haussa un sourcil, prenant conscience de la gravité de la situation. "Je vois."

Teal'c poursuivit l'interrogatoire, "Et ensuite ? Prévoyez-vous de transférer cet enfant dans le corps du Colonel Carter ?"

Sam sursauta, déconcertée. "Quoi ?"

Thor répondit sans détour. "Non, Teal'c, cela est impossible."

Un soulagement éphémère traversa Sam. Ce n'était pas tant qu'elle ne voulait pas être enceinte mais l'idée de réintégrer cet enfant qu’elle pensait avoir perdu la mettait mal à l'aise.

Daniel intervint, cherchant une solution. "Alors, quel est le plan ? Devons-nous le ramener sur Terre ?"

Thor exprima ses préoccupations. "Je crains qu'il ne soit pas plus en sécurité sur Terre."

Carter réfléchit rapidement et proposa, "Le meilleur moyen serait d'intervenir dans le passé pour empêcher ce vol."
Thor expliqua avec regret. "J'ai envisagé cette possibilité, Colonel Carter, mais le code éthique Asgard nous interdit d'utiliser cette méthode."

Jack, agacé, répliqua, "On s’en fiche de votre code éthique !"

Daniel tenta de calmer les esprits. "Jack..."

"Quoi ?!" rétorqua Jack, agacé par l'interruption.

"N'oubliez pas que les voyages dans le temps peuvent avoir des conséquences désastreuses", rappela Daniel.

"Des conséquences plus désastreuses que de voler mon fils pour une expérience génétique ?!" s'emporta Jack.

"Jack, en réalité, il n'y a pas vraiment d'expérience génét..." tenta d'expliquer Daniel.

"Ça suffit, Daniel !" l'interrompit Jack. Puis, se tournant vers Thor, il poursuivit, "Thor, remontons dans le temps et réglons ça !"

Thor baissa tristement la tête. "Impossible, O'Neill. Les Asgards ne disposent pas de la technologie adéquate."

Jack, avec une pointe de sarcasme, balaya du regard le tableau de bord du vaisseau, "Eh bien, mettez-vous au travail ! Avec tous ces boutons, je suis sûr que vous pouvez nous bricoler une machine à remonter le temps."

Thor répondit avec une certaine tristesse. "Nous ne possédons pas ce savoir. Seuls les Anciens ont accompli un tel exploit."

Jack se tourna vers Sam, espérant, comme toujours, qu'elle aurait une solution à proposer. "Sam ?"

Carter secoua la tête. "Ce n'est pas aussi simple."

Jack leva les yeux au ciel, visiblement exaspéré.

"Nous devons être capables de prédire une éruption solaire, et même si je passe des heures à travailler dessus, je ne suis pas certaine d'y arriver", ajouta Sam.

Thor intervint d'une voix apaisante. "Je peux essayer, Colonel Carter."

Jack se tourna vers Thor, un soupçon d'espoir dans le regard. "Enfin une bonne nouvelle."

Daniel, avec une pointe d'inquiétude, interrogea Thor."Et en ce qui concerne le dilatateur temporel ? Du coup, on ne risque pas de vieillir... trop vite ?"

Thor répondit d'un ton rassurant. "Ne vous inquiétez pas, Daniel Jackson. J'ai pris soin de le désactiver avant de venir vous chercher."

Sans attendre, un faisceau lumineux les enveloppa, et ils se retrouvèrent rapidement devant une habitation.

La demeure se dressait devant eux, majestueuse et imposante. D'une blancheur immaculée, elle se démarquait par son architecture moderne et futuriste. Sa structure épurée, aux lignes nettes et précises, était un mélange harmonieux de courbes douces et d'angles aigus. Les surfaces lisses et brillantes reflétaient la lumière de la planète, lui donnant un aspect presque éthéré. Des fenêtres panoramiques, de forme organique, parsemaient la façade, offrant une vue imprenable sur le paysage environnant. L'ensemble dégageait une impression de sérénité et de sophistication, un véritable chef-d'œuvre architectural.

Alors qu'ils admiraient le bâtiment, la porte principale s'ouvrit doucement et deux figures apparurent. Le gouverneur, un homme d'âge mûr aux traits doux, et sa femme, un mélange d’élégance et de beauté intemporelle, sortirent de la maison pour les rejoindre.

Thor s'avança vers le gouverneur, un signe de respect dans son regard. "Gouverneur Sigurd, merci de nous recevoir," dit-il, sa voix résonnant avec une certaine gravité.

Sigurd inclina la tête en signe de respect. "C’est un honneur pour nous, Thor." répondit-il, sa voix empreinte de sérénité.

Thor hocha respectueusement la tête. "Permettez-moi de vous présenter l'équipe SG-1, venant de la planète Terre," déclara-t-il, pointant chacun d'eux successivement. "Le Général Jack O'Neill et le Colonel Samantha Carter, les parents du garçon, ainsi que le Docteur Daniel Jackson et Teal'c."

Sigurd et Hilda, les accueillirent avec un hochement de tête respectueux. "C'est un privilège de faire votre connaissance," déclara le gouverneur, son regard se posant successivement sur chacun d'eux.

Hilda s'approcha de Sam, une lueur d'inquiétude et de gêne dans ses yeux. "Nous sommes bouleversés. Si nous avions su qu'il avait été enlevé… Nous n'aurions jamais accepté."

Sam prit doucement la main que Hilda lui tendait. "Nous sommes convaincus que vous avez été trompés, tout comme nous," répondit-elle, un sourire empreint de compréhension partagée se dessinant sur leurs visages.

D'un geste de la main, Sigurd désigna la maison. "Veuillez entrer. Victor n’est pas encore là mais il ne devrait pas tarder."

"Victor ?" s'interrogea Jack, fronçant les sourcils.

Sigurd répondit avec une légère gêne, "C'est le prénom que nous avons donné à notre... à votre fils. Quand Frigg nous l'a confié, il n'avait pas de nom. Nous avons donc décidé d'en choisir un. Nous espérons qu'il vous convient."

Daniel, fidèle à lui-même, ne put s'empêcher de faire une référence étymologique. "Victor est d'origine latine, il est le dérivé du verbe 'vincere' qui signifie 'vaincre'."

Jack afficha une moue d'agacement. "Merci pour cette précision, Daniel."

Thor inclina respectueusement la tête avant de décliner l’invitation du gouverneur. "Je dois retourner à mon vaisseau pour élaborer les premiers calculs," déclara-t-il en regardant le Colonel Carter, sa voix résonnant avec une détermination calme. Sans un autre mot, il s'éleva dans les airs, enveloppé dans un faisceau de lumière bleue, et disparut de leur vue.

Sigurd et Hilda guidèrent les membres de SG-1 à l'intérieur de la maison. L'intérieur était aussi impressionnant que l'extérieur. Les murs blancs immaculés étaient contrastés par des touches de couleurs vives provenant des œuvres d'art futuristes qui les ornaient. Des écrans tactiles étaient incrustés dans les murs à intervalles réguliers, affichant diverses informations en temps réel. Le mobilier était minimaliste et élégant, avec des lignes épurées et des formes géométriques.

Ils furent conduits vers un espace de vie ouvert, où plusieurs canapés blancs étaient disposés en cercle autour d'une table basse en verre. Les canapés, d'apparence simple mais incroyablement confortables, semblaient inviter les membres de SG-1 à s'y installer. Faits d'un matériau doux et souple qui s'adaptait parfaitement à la forme du corps, ils offraient un confort optimal, invitant chacun à s'y enfoncer.

"Veuillez vous asseoir," invita Hilda, en indiquant les canapés d'un geste gracieux. Les membres de SG-1 s'installèrent, s'enfonçant doucement dans les moelleux coussins, tandis que le gouverneur Sigurd et sa femme prirent place en face d'eux.

Alors que tous se trouvaient dans ce cadre accueillant, Jack prit la parole, brisant le silence. "Vous pensez qu'il va arriver dans combien de temps ?" Son ton reflétait une certaine impatience mêlée d'inquiétude.

Sigurd fit un léger signe de la tête. "Il ne devrait plus tarder. Ces derniers jours, Victor s'est montré de plus en plus distant, cela nous préoccupe."

Hilda s'empressa d'ajouter, "Nous avons été très surpris d'apprendre qu'il avait participé à une expédition pour quitter Ivadoll. Il est pourtant parfaitement conscient que cela est formellement interdit." Son visage exprimait une mélange de préoccupation et de confusion.

Les regards de SG-1 se tournèrent instinctivement vers Jack, il était évident pour eux que O’Neill avait transmis à l'adolescent son propre penchant pour la désinvolture.

Jack, feignant de ne pas comprendre la signification des regards insistant sur lui, s'exclama, "Quoi ?!", tentant de dissimuler son propre malaise.

Daniel poursuivit avec enthousiasme. "Thor nous a expliqué que la plupart de votre peuple possède l'héritage génétique des Anciens. Avez-vous réussi à exploiter ces capacités ?"

Sigurd répondit d'une voix empreinte de regret. "Les Asgards nous ont fourni des simulateurs pour accéder aux connaissances des Anciens, mais seuls quelques-uns d'entre nous ont pu les utiliser pleinement."

Curieux d'en savoir plus, Daniel l'encouragea à préciser. "Des simulateurs ? C’est-à-dire ?"

Sigurd, mimant ses paroles par des gestes, expliqua, "Il s'agit de simulateurs virtuels. Vous placez un casque sur votre tête et vous vivez des expériences liées à celles vécues par les Anciens. Cela vous permet d'acquérir leur savoir."

Daniel acquiesça, comprenant mieux. "Je vois. Nous avons découvert par deux fois une sorte de bibliothèque qui semble produire des effets similaires à vos simulateurs."

Jack interrompit Daniel d'un ton sarcastique. "Et croyez-moi, d'après mon expérience, il vaut mieux éviter de fourrer sa tête dans ces trucs-là."

Daniel leva les yeux au ciel, agacé par l'interruption.

Hilda intervint pour clarifier les différences. "J'ai entendu parler de ces bibliothèques. Elles ne fonctionnent pas exactement de la même manière. Nos simulateurs s'adaptent à notre physiologie et à l'importance de nos gènes. Ils ne vous enseigneront jamais quelque chose que vous ne seriez pas capable de maîtriser."

Sigurd ajouta, "C'est pourquoi seuls quelques-uns d'entre nous les utilisent réellement. La majorité des ivadolliens n'a pas encore les aptitudes neurologiques requises."

Perplexe, Daniel chercha des réponses dans les yeux de Sigurd. "Je vois. Et qu'en est-il de Victor ?"

Sigurd, empreint d'une certaine fierté, lui répondit d'une voix assurée. "Victor est l'exception... Il est le seul à avoir quasiment achevé l’apprentissage."

Cette révélation surprit Daniel qui ne put retenir son étonnement. "Oh, vraiment ?!"

Sam, réalisant l'ampleur de ce qu'elle venait de comprendre, eut besoin de confirmation. "Vous voulez dire qu'il possède presque l'intégralité des connaissances des Anciens ?!"

Sigurd acquiesça d'un léger mouvement de tête, approuvant ainsi les mots de Sam.

O’Neill, passablement irrité par ces révélations, rétorqua, "Et voilà, encore un truc que Thor a oublié de nous dire ! Cela devient une habitude !"

L'idée que Victor puisse posséder les connaissances des Anciens terrifiait Jack. Cela impliquait un niveau de danger extrême. Il commençait à comprendre pourquoi Thor avait tant insisté pour que Victor reste tranquille.

Le visage du Général O’Neill trahissait son inquiétude. Un millier de scénarios désastreux se bousculaient dans sa tête. Il imaginait son fils capturé, torturé, voire même tué par des Goa'ulds ou d'autres êtres encore plus dangereux. L'air ambiant lui sembla soudainement suffocant. Il passa une main sur son visage pour tenter de retrouver un minimum de maîtrise, mais cela lui était difficile. Teal’c, assis à côté, s'en aperçut et s'inquiéta immédiatement. "O’Neill, ça ne va pas ?"

"Ça va... Vous auriez de l'eau ?", demanda-t-il en se tournant vers Hilda, tout en faisant un effort démesuré pour ne pas craquer devant Carter.

"Bien sûr", Hilda se leva et se dirigea vers la cuisine.

Sigurd prit conscience de la situation. "Vous avez fait un long voyage. Vous devez être épuisés. Je vais vous conduire à vos chambres. Vous pourrez vous reposer en attendant le retour de Victor."

Fort heureusement, la pièce dans laquelle il venait d’entrer était équipée d'une salle de bain attenante. Jack s'y dirigea immédiatement, ouvrit le robinet et laissa l'eau s'écouler sur le sommet de sa tête. Le verre d'eau donné par Hilda n'avait pas été suffisant pour apaiser son trouble, mais sentir la fraîcheur de l'eau sur sa tête lui procura un soulagement instantané. Il se releva et s'essuya rapidement pour éviter de mouiller complètement sa veste militaire. Sam qui l’avait suivi, remarqua à quel point il semblait perturbé, ce qui était totalement inhabituel.

"Jack, qu'est-ce qui ne va pas ?" demanda Sam d'une voix empreinte de panique.

O'Neill lui adressa un sourire rassurant, mais elle pouvait percevoir une légère tension dans son regard. "Ce n'est rien. Je dois simplement prendre le temps de digérer tout ça."

Sam sentait que quelque chose préoccupait Jack et elle n'était pas convaincue par sa réponse. Elle s'approcha doucement de lui, cherchant à percer le voile qui entourait ses pensées. Jack avança lentement vers elle, plongeant son regard dans le sien, comme s'il voulait lui transmettre toute la sincérité de ses paroles. "Ne t'inquiète pas", murmura-t-il. Ils étaient maintenant très proches. O'Neill posa ses yeux sur les lèvres de Sam, puis releva son regard vers ses yeux, avant de se rapprocher davantage et de l'embrasser.

Depuis deux semaines, leur proximité avait été mise de côté, éclipsée par les tensions et les préoccupations. La douceur des baisers de Jack avait cruellement manqué à Sam. Elle s'accrocha à son cou, cherchant à intensifier leur étreinte autant que possible, comme si elle voulait rattraper le temps perdu.

Trois coups retentirent à la porte, les arrachant à leur bulle d'intimité. "Oui ?!", répondit Jack, légèrement agacé par cette interruption.

Hilda ouvrit la porte. "Excusez-moi de vous déranger. Samantha, quand vous aurez un moment, j'ai quelque chose à vous montrer. Je pense que ça pourrait vous intéresser."

La curiosité piqua l'esprit de Carter. "J'arrive." Sam se retourna vers Jack et lui sourit. "Je reviens." Jack la regarda sortir, il aurait préféré la garder encore un peu contre lui. Il souffla et se laissa tomber sur le lit, laissant ses pensées le submerger.

La lumière diffuse traversait les rideaux délicatement brodés de la pièce principale. Le parfum de vieux livres et de fleurs séchées flottait dans l’air. Carter regarda autour d'elle, admirant les peintures accrochées aux murs. Hilda, la femme du gouverneur, semblait inquiète mais résolue alors qu'elle conduisait Carter à un coin confortable de la pièce.

Elles s'installèrent sur l'un des canapés moelleux et Hilda déposa délicatement sur ses genoux une boîte en bois finement sculptée. Elle caressait le couvercle avec nervosité, ses yeux perdus dans ses pensées.

Carter observa la boîte, la curiosité commençant à l’envahir. Qu'est-ce qu'elle contenait ?

Finalement, Hilda tendit la boîte à Carter et l’invita doucement à l’ouvrir. Sam hocha la tête et souleva lentement le couvercle. Elle fut surprise de trouver un amas de photographies à l'intérieur.

Ses doigts effleurèrent les photos, et alors qu’elle en soulevait une, son cœur se serra. Un léger pincement, comme si une partie d'elle se connectait à cet objet.

"Est-ce… ?", murmura-t-elle, la voix étranglée par l'émotion.

Hilda répondit, sa voix teintée de nostalgie, "Oui, c'est Victor. Il avait 2 ans sur cette photo."

À cet instant, quelque chose d'extraordinaire se produisit. La photo, qui semblait figée au premier abord, s'anima. Elle pouvait voir Victor, un petit garçon aux cheveux châtains et aux yeux bleus étincelants, avec un sourire radieux, jouant avec enthousiasme dans une petite piscine. Ses rires cristallins résonnaient dans la pièce.

Carter se sentit submergée par l'émotion. Ce petit garçon, plein de vie et de joie, était le sien. Elle ne pouvait détacher son regard de la photo animée, comme si elle voulait imprimer cette image dans son esprit pour l'éternité.

"C’était un petit garçon très joyeux", murmura Hilda, un sourire affectueux éclairant son visage.

La sueur perlait sur le front de Victor alors qu'il courait à travers la forêt, les branches basses lui fouettant les jambes. Quatre heures de traversée ? Encore une autre de tes idées lumineuses, Victor ! gronda-t-il en silence, tout en essayant d'ignorer la douleur et la fatigue. Enfin, la maison familiale apparut à travers les arbres, un halo de sécurité et de confort.

En atteignant la porte, Victor essaya de reprendre son souffle et de se calmer. OK, il faut rester discret, pensa-t-il. Il ouvrit la porte en douceur et un rapide coup d'œil dans le hall le rassura; personne ne semblait l’attendre.

Il retira rapidement ses chaussures couvertes de boue et commença à essuyer son pantalon et son t-shirt. Efface toute trace, fais comme si tu n'étais jamais parti, se martela-t-il en boucle dans sa tête.

La cuisine lui offrit son accueil habituel, et les odeurs familières lui rappelèrent qu'il mourait de faim. Mais d’abord, il avait besoin d'eau, de beaucoup d’eau. Il remplit un verre à ras bord et le vida en quelques secondes.

Alors qu'il remplissait son verre une seconde fois, il entendit des voix provenant du salon adjacent. La curiosité l'emporta sur la fatigue, il s'approcha de la porte entrouverte et vit sa mère assise sur un canapé. À ses côtés, il y avait une femme qu’il ne connaissait pas. Elle était de dos et portait un uniforme de couleur vert.

Ses yeux s’écarquillèrent lorsqu'il aperçut des photos de lui enfant étalées.

Il s'avança vers les deux femmes. "Mère, pourquoi as-tu ressorti ces vieilles photos? J’ai l’air ridicule dessus", dit Victor en essayant de masquer son embarras.

En entendant cela, Hilda et Sam se retournèrent et se mirent debout.

"Victor, enfin te voilà ! Permets-moi de te présenter notre invitée, le Colonel Samantha Carter. Elle vient de la planète Terre", annonça Hilda en indiquant Carter de la main.

"La Terre ? Sérieusement ?", s’exclama Victor, tout en plongeant son regard dans les yeux de Sam. Il lui tendit la main. Sam sembla momentanément figée, le dévisageant intensément. L'adolescent la dépassait un peu, et bien que ses yeux fussent d’un bleu éclatant, elle s'aperçut que son regard avait une ressemblance frappante avec celui de Jack. Victor arqua les sourcils, confus par la réaction de Carter.

Elle secoua la tête légèrement, comme pour se sortir de ses pensées, et lui serra la main en retour. "Enchantée, Victor. Tu peux m’appeler Sam", lui dit-elle, son sourire adoucissant son visage.

"Je pensais que les étrangers n’étaient pas autorisés ici", demanda Victor, intrigué par cette situation inédite. Il prit une gorgée d’eau tout en fixant sa mère, attendant une explication.

"C’est exceptionnel, Sam et son équipe sont venus avec Thor pour une affaire urgente", répondit Hilda, pesant soigneusement ses mots.

"Quelle affaire ?", questionna Victor.

Avant que Hilda n’ait pu répondre, Victor fut distrait par quelque chose d'autre. Des bruits de pas avaient attiré son attention. De l'autre côté de la pièce, deux hommes faisaient leur entrée, en pleine conversation. Victor ne les connaissait pas non plus, mais nota qu'ils portaient des uniformes semblables. Mais combien sont-ils avec ces vêtements ridicules ? se demanda-t-il avec amusement.

Daniel était en train d’expliquer avec enthousiasme à Jack que l’architecture du bâtiment était typique de la civilisation des Anciens. Comme à son habitude, O’Neill ne semblait pas vraiment intéressé par les explications de l’archéologue. En entrant dans la pièce, Jack remarqua rapidement la présence de Victor, et son cœur rata un battement.

Victor observait les deux inconnus lorsqu’il vit son père entrer à leur suite. Il but une autre gorgée d’eau, s’attendant à être réprimandé pour son retard et se prépara mentalement à se défendre.

Avant qu’il n’ait pu ordonner ses pensées, les yeux de Victor se posèrent sur la silhouette suivant son père. En apercevant cet individu, son cœur bondit dans sa poitrine. Le verre qu'il tenait échappa de ses mains et se fracassa au sol avec un bruit étouffé, éparpillant l'eau autour de lui. Dans un mouvement instinctif, il empoigna fermement les bras de Sam et Hilda, les entraînant au sol pour les mettre en sécurité.

Avec une agilité surprenante, il sauta par-dessus le canapé, fonça vers les nouveaux venus, se faufilant entre Jack et Daniel qui trébuchèrent sous son élan.

"PÈRE, FAIS ATTENTION!", hurla Victor. Il poussa Sigurd sur le côté en un éclair et se précipita sur Teal'c. Tout se passa si rapidement que les personnes présentes eurent du mal à saisir ce qui se produisait.

Teal'c, qui était réputé pour sa carrure et sa force, fut surpris par l'assaut. Victor, faisant preuve d'une agilité inattendue, parvint à attraper Teal'c à la gorge. Il maîtrisa le Jaffa au sol, sa main droite serrant le cou de Teal'c, et son genou pesant sur son thorax, rendant sa respiration difficile. Son autre poing était en l'air, prêt à frapper.

Instinctivement, Teal'c agrippa la main qui l'étranglait, luttant pour reprendre son souffle, mais l'étreinte se resserra inexorablement autour de son larynx sans qu’il parvienne à s’en libérer.

"Bougez et vous êtes mort !" gronda Victor d'une voix chargée de menace.

Victor plongeait son regard dans les yeux alarmés de Teal'c. Le Jaffa paraissait pétrifié, ne pouvant ni déplacer ses yeux ni effectuer un quelconque mouvement. L'incompréhension se lisait sur le visage de Teal'c, qui essayait désespérément de saisir comment il avait pu être immobilisé de la sorte. Comment se faisait-il qu’un jeune homme puisse le dominer ? Teal'c, habituellement plein d'assurance, se retrouvait désarmé et incapable de se libérer.

"Victor ! Stop ! Il ne représente aucune menace !" lança Sigurd d'une voix forte tout en se remettant sur pieds.

"Quoi ? Mais, père, regarde, c'est un Jaffa ! Il a le symbole du Primat d'Apophis sur son front", répliqua Victor avec agitation, serrant davantage la gorge de Teal’c.

"Je t'en supplie, lâche-le ! Il est arrivé ici en compagnie de Thor. C'est un ami", insista le gouverneur, cherchant à apaiser son fils.

"Mais...", Victor marqua une pause et examina Teal'c de plus près. Il remarqua alors que le Jaffa portait aussi un uniforme inhabituel de couleur verte. Graduellement, il desserra son emprise et se mit debout.

Les membres de SG-1, qui venaient d'assister à la scène, étaient stupéfaits et cherchaient à comprendre ce qui s'était passé. Jack, reprenant rapidement ses esprits, se précipita vers Teal’c pour lui tendre la main. Teal'c accepta l'aide et se redressa, touchant son cou avec précaution.

"Désolé, je ne vois pas souvent de nouveaux visages par ici", dit Victor avec une voix empreinte de gêne et de confusion.

Teal'c fit un signe de tête pour montrer qu'il acceptait les excuses, "Ce n’est rien."

L'atmosphère électrique de la pièce s'apaisa peu à peu. C'est alors que Daniel prit l'initiative de briser le silence. "Bonjour Victor, je me présente Daniel Jackson de la planète Terre."

"Bonjour", répondit Victor en lui serrant la main, mais son regard restait fixé sur Teal'c.

Victor était envahi par un sentiment d’incompréhension. Pourquoi y avait-il des Terriens et un Jaffa ici ? Était-ce lié à son expédition clandestine sur Izarc? Il observa Sam, Teal’c et Daniel avec suspicion, mais c’est sur O’Neill que son regard se figea, ce dernier ne s'étant pas encore présenté.

Jack sentit les yeux de Victor le sonder et, cherchant à désamorcer la situation, il se racla la gorge avant de s’adresser au jeune homme."Alors, moi c'est Jack O'Neill. On peut dire que tu es doué pour accueillir les gens."

Victor, toujours sur ses gardes mais légèrement amusé par le ton détendu de Jack, rétorqua, "Et donc, vous êtes là pour quoi ? La beauté des paysages d’Ivadoll ?"

Jack esquissa un sourire et répondit avec légèreté, "Exactement, on n’a pas pu résister à l'appel du tourisme intergalactique."

Victor était sur le point de répliquer quand Sigurd intervint brusquement. "Allez, va te changer, on dirait que tu t’es roulé dans la terre. Le dîner sera prêt dans une heure."

L’adolescent hésita un instant, jeta un dernier regard suspicieux à Jack et s'éloigna en direction de sa chambre.

Une fois que Victor fut hors de vue, O’Neill laissa échapper un soupir. Il avait nourri l’espoir que leur arrivée se déroule plus aisément, mais cette brève interaction lui fit prendre conscience que les défis auxquels ils seraient confrontés seraient bien plus complexes et délicats que prévu.

À suivre...
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Re: SG1 - L'Héritier

Message non lu par Ananta »

Salut et bienvenu sur le Forum :)

J'ai lu tous les chapitres donc je suis à jour!

Ton histoire est intéressante. Avec la venue du fils qui possède le Gène des Anciens de son père et au vu de l'image que tu as posté en guise de couverture pour ta fan-fiction, nul doute que le gosse fera partie de l'équipe d'Atlantis :)

Je suis intrigué par le fait que tu nous présentes tout un peuple ayant ce gène si particulier alors que dans la série, il est dit que c'est extrêmement rare de l'avoir.

Ce peuple semble en bon terme avec les Asgard pourtant je suis étonné de la réaction de Victor envers Teal'c alors que les petits hommes gris savent très bien que le Jaffa n'est plus le Prima d'Apophis. Est-ce voulu que les informations sur les Jaffas soient complètement obsolètes du fait que le peuple de Victor ait été coupé du reste de la Galaxie?

Cette protection me semble être à double tranchant. D'un côté cela permet de les protéger des Goa'ulds mais de l'autre ils sont totalement déconnectés de la réalité galactique. Le peuple tout entier peut faire partie de l'expédition Atlantis et Weir et son équipe auraient été plus que ravis d'avoir toute une civilisation ayant le Gène des Anciens naturellement dans leurs rangs.

Hâte de voir ce que Victor a dans le ventre et surtout s'il est déjà proche de l'Ascension...
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Message non lu par Vikiell »

Salut, merci pour ta lecture et ton accueil ^_^

Pour te répondre :D
CITATION Ton histoire est intéressante. Avec la venue du fils qui possède le Gène des Anciens de son père et au vu de l'image que tu as posté en guise de couverture pour ta fan-fiction, nul doute que le gosse fera partie de l'équipe d'Atlantis :)
Je n'ai jamais regardé la série Atlantis, enfin j'ai essayé mais j'ai jamais réussi à dépasser le 1er épisode donc j'en ferai pas référence dans ma fiction :sweat: (pas tapé :chair: lol)
CITATION Je suis intrigué par le fait que tu nous présentes tout un peuple ayant ce gène si particulier alors que dans la série, il est dit que c'est extrêmement rare de l'avoir.
La suite de l'histoire expliquera un peu plus le pourquoi du comment de cette particularité. ^_^
CITATION Ce peuple semble en bon terme avec les Asgard pourtant je suis étonné de la réaction de Victor envers Teal'c alors que les petits hommes gris savent très bien que le Jaffa n'est plus le Prima d'Apophis. Est-ce voulu que les informations sur les Jaffas soient complètement obsolètes du fait que le peuple de Victor ait été coupé du reste de la Galaxie?
Oui c'est totalement voulu, ça me paraissait logique qu'il ne puisse pas tout savoir en ayant été coupé de tout.
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Re: SG1 - L'Héritier

Message non lu par Ananta »

CITATION (Vikiell - 19 juin 2023, 17:49)
Je n'ai jamais regardé la série Atlantis, enfin j'ai essayé mais j'ai jamais réussi à dépasser le 1er épisode donc j'en ferai pas référence dans ma fiction (pas tapé lol)
Etonnant que tu ne l'aie pas regardée. C'est une excellente série, dans la lignée de sa grande soeur. Ce qui est étrange, c'est que tu utilises une image de la Cité d'Atlantis en guise de couverture, donc quel est le but de cette affiche par rapport à ta fic si tu n'as jamais vu la série?
CITATION (Vikiell - 19 juin 2023, 17:49)
La suite de l'histoire expliquera un peu plus le pourquoi du comment de cette particularité.
Ok. Pas de soucis :)
CITATION (Vikiell - 19 juin 2023, 17:49)
Oui c'est totalement voulu, ça me paraissait logique qu'il ne puisse pas tout savoir en ayant été coupé de tout.
Cette logique m'étonne car le fait que ce peuple soit en bon terme avec les petits hommes gris suppose que ces derniers les ont très souvent visités. De ce fait, mettre à jour leur base de données aurait été pertinente au vu de la situation galactique actuelle. Là, ils ont une vision totalement biaisée et fausse du peuple Jaffa (et je ne parle même pas des Tok'ras). Ils partent avec un préjugé assez fort et qui ne reflète pas du tout la réalité actuelle.

Cette situation peut-être intéressante en terme de "choc des cultures", mais il ne faut pas que ça dessert et désavantage les Jaffas et leurs alliés parce que le peuple que tu as crée a un grand avantage et peut-être transformé en ennemi tout aussi fort que les Oris eux-mêmes... (suffit de voir comment Teal'c se fait rétamer par un gosse "humain", alors que son propre fils n'aurait pas pu effectuer cet "exploit)
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Message non lu par Vikiell »

CITATION Etonnant que tu ne l'aie pas regardée. C'est une excellente série, dans la lignée de sa grande soeur. Ce qui est étrange, c'est que tu utilises une image de la Cité d'Atlantis en guise de couverture, donc quel est le but de cette affiche par rapport à ta fic si tu n'as jamais vu la série?
C'est marrant car je n'ai absolument pas utilisé d'image de la cité d'Atlantis, j'ai généré cette image et le personnage avec l'IA.
Je voulais une ambiance futuriste.
CITATION Cette logique m'étonne car le fait que ce peuple soit en bon terme avec les petits hommes gris suppose que ces derniers les ont très souvent visités. De ce fait, mettre à jour leur base de données aurait été pertinente au vu de la situation galactique actuelle.
Je ne vais pas me spoile mais tu comprendras dans les prochains chapitres pourquoi les Asgards ne disent pas forcément tout.
CITATION Ils partent avec un préjugé assez fort et qui ne reflète pas du tout la réalité actuelle.

Cette situation peut-être intéressante en terme de "choc des cultures", mais il ne faut pas que ça dessert et désavantage les Jaffas et leurs alliés parce que le peuple que tu as crée a un grand avantage et peut-être transformé en ennemi tout aussi fort que les Oris eux-mêmes... (suffit de voir comment Teal'c se fait rétamer par un gosse "humain", alors que son propre fils n'aurait pas pu effectuer cet "exploit)
Ma fic commence à la fin de la saison 8, je fais donc abstraction de ce qui a pu se passer dans les autres saisons. C'est l’intérêt de la fiction ;) J'introduis de nouvelles perspectives et menaces. ^_^

Je pense poster le chapitre 3 ce soir. Tu me diras :up:
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Chapitre 3 : L'Épreuve

La nuit enveloppait Ivadoll dans son manteau étoilé, et la demeure familiale était emplie des derniers échos du souper. La grande table était jonchée de restes de repas et de verres à demi vides. L'ambiance tamisée ajoutait une touche de sérénité à l'atmosphère.

Daniel Jackson, avec son enthousiasme inépuisable, avait accaparé toutes les discussions du repas. Ses gestes étaient expressifs, ses bras se balançaient avec vigueur alors qu'il décrivait avec passion les merveilles de la civilisation des Anciens. Ses yeux scintillaient d'excitation, illuminant son visage d'une lueur presque enfantine. Ses paroles, empreintes d'émerveillement et de curiosité, emplissaient la pièce, captivant l'attention de presque tout le monde...

Assis à côté de Teal'c, Victor semblait perdu dans ses pensées. La tête appuyée sur sa main, son coude sur la table, son regard était distant. Il jouait avec sa fourchette, traçant des lignes invisibles sur son assiette. Il dégageait une tension qui contrastait avec l'effervescence de Daniel. Les propos de l'archéologue semblaient le contourner sans l'atteindre. Son esprit était ailleurs, concentré sur son vaisseau endommagé et les défis techniques liés à sa réparation.

La présence de l'équipe SG-1 ajoutait une complexité à ses pensées. Il était troublé par leur visite et s'interrogeait sur leurs véritables intentions. De temps à autre, il jetait un regard discret en direction de Sam, qui était assise en face de lui. Mais elle demeurait impassible, ses yeux semblant éviter délibérément les siens.
O’Neill, qui avait le don de remarquer les détails, avait perçu l’indifférence du jeune homme pendant le repas. Il finit par donner un léger coup de coude à Daniel. Lorsque ce dernier se tourna vers lui, Jack inclina la tête en direction de Victor.

Daniel marqua une pause et s'adressa directement à l'adolescent. "Alors Victor, qu'en penses-tu?"

Victor sursauta, réalisant que tous les yeux étaient fixés sur lui. Il semblait légèrement mal à l'aise, n'ayant pas suivi la conversation. "Euh... De quoi?"

Daniel se racla la gorge. "D'habitude, c'est Jack qui fait semblant de m'écouter."

O’Neill afficha un sourire narquois tout en levant les yeux au ciel, appréciant à moitié la remarque.

"Désolé, mais je connais l'histoire des Anciens par cœur", expliqua Victor avec une pointe de frustration.

"Ah, vraiment?", répondit Daniel, intrigué. "Mais je doute que tu connaisses tout à leur sujet."

"Et pourtant...", Victor laissa sa phrase en suspens et jeta sa fourchette sur la table avec un geste de lassitude.

À cet instant, les doigts de Daniel plongèrent dans sa poche et en retirèrent un médaillon d'or qui brillait sous la lumière douce de la salle. L’objet était orné de pierres captivantes et de symboles qui se croisaient en un motif délicat. Sa forme bombée suggérait qu’il renfermait un mystère. Il tendit le médaillon à Victor, tandis que les autres membres de SG-1 les observaient avec intérêt.

"J'ai trouvé ça parmi les affaires de mon amie Catherine," expliqua Daniel. "Il est gravé de symboles des Anciens, mais les mots ne semblent pas avoir de sens. Je suis presque sûr qu'il renferme quelque chose. Je tente de comprendre comment l'ouvrir. Aurais-tu une idée?"

Victor, imperturbable, dévisagea Daniel. "Qu'est-ce que j'y gagne en vous aidant?"

"Je m'engage à satisfaire n'importe laquelle de tes interrogations," assura Daniel avec aplomb.

"Ok," acquiesça Victor, ses doigts se refermant sur le médaillon que Daniel lui tendait.

Il se pencha sur l’objet avec attention.

"Prends tout le temps qu’il te faut", fit Daniel, ne souhaitant pas le brusquer.

"Les symboles sont désorganisés. C’est un message crypté.", murmura Victor, pensif.

"Oui, je suis d'accord, mais sans la clé de déchiffrage, il est impossible de le comprendre.", répliqua Daniel, légèrement contrarié.

"Ipsa vitae essentia revelabit.", récita Victor avec assurance.

"Pardon ?", s’étonna Daniel.

Sans quitter l’objet des yeux, Victor expliqua, "C’est ce qui est inscrit."

"Mais... Comment as-tu...?" bredouilla Daniel, stupéfait de l’aisance avec laquelle Victor semblait avoir percé le mystère.

"D’autres questions, Daniel ?", lança Victor, visiblement amusé par l'expression abasourdie de l’archéologue.

"Qu'est-ce que cela signifie, Daniel Jackson ?", interrogea Teal’c.

"Euh... 'L’essence même de la vie le révélera'", traduisit Daniel, encore sous le choc.

"Cette inscription ne nous aide pas beaucoup", observa Carter, perplexe.

Tous se tournèrent vers Victor, espérant qu'il en dirait plus, mais l'adolescent se contenta de sourire, croisa les bras et s'enfonça confortablement dans son fauteuil.

"Daniel, besoin d’un ouvre-boîte ?", plaisanta Jack .

Ignorant la remarque, Daniel resta plongé dans ses pensées, cherchant la signification de l'inscription.

"Et si on essayait avec la lumière ?", suggéra Sam.

Daniel trouva la proposition intéressante, mais le peu de lumière du jour qui subsistait ne leur était pas favorable. Teal’c fit remarquer qu’il était plus judicieux d’attendre le lendemain pour profiter d’une luminosité adéquate. Daniel acquiesça.

Manifestant une impatience non dissimulée et une lassitude évidente, Victor s'empara du médaillon juste avant que Daniel ne puisse le ranger, et le plongea dans un verre d'eau.

"Mais qu’est-ce que tu fais...", entama Daniel, avant que le médaillon n’émette une lueur intense et ne s'ouvre tel un coquillage révélant son trésor. Une pierre de teinte rose délicate, d’une forme orthogonale, s'éleva à la surface de l'eau. Victor la saisit et la tendit à Daniel.

"C’est une opale rose, très estimée par les Anciens, mais sans grande utilité. Il en existe de plusieurs couleurs. Si celle-ci ne vous plaît pas, j'en ai toute une collection dans un carton, vous pourrez choisir celle qui vous convient." expliqua Victor, un sourire en coin, visiblement très amusé par la situation et les mines ébahies de SG-1.

Abasourdi, Daniel accepta la pierre. "Bien sûr, l’eau… c’était évident…" Il plongea son regard dans celui de Victor, prenant conscience que le jeune homme avait sans doute beaucoup à lui apprendre.

Jetant un œil à sa montre, Victor annonça, "Bon je vais me coucher, je suis épuisé." Il se tourna vers Daniel, un sourire malicieux aux lèvres, "N’oubliez pas, demain vous répondrez à toutes mes questions." Il se pencha pour embrasser sa mère, puis adressa un salut désinvolte au reste du groupe avant de disparaître.

"Je crois qu’il vous a bien eu, Daniel", commenta Jack en se levant pour s'étirer.

"Oui, on dirait bien", admit Daniel, les yeux toujours rivés sur l'opale.

"Daniel, la prochaine fois que je vous donne un coup de coude subtil, évitez de sortir l'une de vos vieilleries. Ce serait bien que l’on ait une conversation constructive avec Victor.", ajouta Jack, son ton trahissant une certaine irritation.

"Eh bien, rien ne vous empêchait de prendre l’initiative et d’amorcer une discussion", rétorqua Daniel, piqué au vif.

"Oh mais je l’aurai fait si vous m’aviez laissé le temps d’en placer une !", répliqua Jack.


Victor s'affaissa avec satisfaction dans les doux replis de sa couette. À dire vrai, le repas avait eu son lot d’amusements. Un sourire se dessina sur ses lèvres en repensant au visage stupéfait de Daniel. Ces visiteurs inattendus semblaient être plus malléables qu'il ne l'aurait cru.

Alors que ses yeux commençaient à s’alourdir, prêts pour le sommeil, il sentit une vibration discrète provenant de sa poche. Il en sortit son téléphone et vit le nom « Kira » illuminer l'écran. Ses yeux s’élargirent instantanément et un regain d’énergie le parcourut.

Victor décrocha rapidement, "Hey, ça va?" murmura-t-il, tout en jetant un regard vers sa porte entrebâillée. Ses doigts attrapèrent le bord de la porte et la tirèrent doucement pour la fermer.

"Alors, t'as survécu à la soirée?" la voix de Kira était légèrement moqueuse.

Victor se laissa tomber sur son lit. "Ouais, sans encombre. Et toi ?" répondit-il, en posant une main derrière sa tête.

"Pareil. J'aurais aussi bien pu être un meuble, personne n'a fait attention à moi." répondit Kira avec un ton amusé dans la voix.

"Et Ayden ?" demanda Victor, en se relevant un peu.

Kira répondit calmement, "Il va bien, pas de soucis de son côté non plus."

"Cool." Victor se redressa soudainement. "Devine qui a débarqué chez moi : trois humains de la Terre et un Jaffa."

Kira resta silencieuse pendant une seconde, puis s’exclama, "Sérieux ?!"

"Oui, je te jure! Apparemment ils sont arrivés avec Thor." expliqua Victor, en s’asseyant sur le bord de son lit.

Kira baissa un peu la voix. "C'est quand même étrange qu'ils arrivent justement aujourd'hui... Tu crois qu'il y a un lien avec nous ?" demanda-t-elle, un peu inquiète.

Victor haussa les épaules. "Je ne pense pas. C’est probablement une coïncidence," dit-il, essayant de s’en convaincre.

Kira semblait penser pendant un moment, puis elle changea de sujet. "On se voit toujours demain soir ?" demanda-t-elle d'une voix plus basse.

"Oui, bien sûr. Silas a confirmé. Rendez-vous habituel," répondit Victor tout en jetant un dernier regard à sa porte fermée.

Ils raccrochèrent et Victor, son esprit maintenant bourdonnant d'anticipation pour les événements du lendemain, se blottit confortablement dans sa couette, le téléphone encore chaud dans sa main. Leur nouveau plan commençait à prendre forme.


Jack ferma délicatement la porte de sa chambre une fois qu'Hilda eut quitté les lieux. Elle leur avait apporté des tenues traditionnelles d'Ivadoll, censées les aider à se fondre dans la foule sans éveiller les soupçons.

Les vêtements réservés à Jack étaient d'un bleu profond, agrémentés de motifs géométriques dorés délicatement brodés sur les épaules. Il saisit la veste et l'examina avec une certaine réticence. "Est-ce qu'on est vraiment obligés de porter ça ?" murmura-t-il, faisant tournoyer la tunique entre ses mains, observant chaque détail avec une pointe de scepticisme.

Sam laissa échapper un léger rire face à l'expression d'hésitation de Jack. "Oui, il est important de ne pas attirer l'attention," répondit-elle d'un ton amusé.

Jack souffla légèrement, puis replia avec précaution la veste sur le lit, essayant de masquer son agacement.

O'Neill se rapprocha de la fenêtre, attiré par le spectacle céleste envoûtant qui se déployait devant lui. Le ciel d'Ivadoll était une véritable merveille, parsemé d'étoiles étincelantes qui baignaient la nuit d'une lueur mystérieuse et captivante. Il se perdit quelques instants dans cette contemplation, laissant la magie de l'univers le transporter dans une tranquillité profonde.

Pendant ce temps, Sam se détendit sur une chaise, déposant sa veste et se libérant des contraintes des chaussures militaires. Une légère sensation de soulagement l'envahit, soulignant l'intensité de la journée qui venait de s'écouler et les émotions qui l'avaient accompagnée. Elle s'étira délicatement, sentant chaque muscle se relâcher progressivement.

S'approchant silencieusement de Jack, Sam se blottit contre son dos, posant doucement sa tête contre son épaule. Ses bras l'entourèrent avec tendresse, créant une étreinte réconfortante. Ils se laissèrent aller à cette proximité apaisante, leurs respirations se synchronisant naturellement.

Jack tourna lentement son visage vers Sam, saisissant délicatement ses bras pour la faire pivoter et se retrouver face à face. Ils resserrèrent leur étreinte, leurs corps se pressèrent encore plus étroitement l'un contre l'autre, savourant l'intimité partagée.

Sam se hissa sur la pointe des pieds, cherchant à atteindre les lèvres de Jack, et leurs bouches se rencontrèrent dans un baiser passionné . Les mains de Sam parcouraient le torse de Jack avec tendresse, explorant chaque contour, éveillant en lui des sensations agréables et électriques.

Ils se séparèrent finalement, le souffle court, et Sam empoigna le t-shirt noir de Jack, l'invitant à la suivre vers la salle de bain d'une voix chargée de sensualité.

"Une douche, mon Général ?" murmura-t-elle, laissant entrevoir son désir.

Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de Jack, éclairant son visage de manière subtile. Il hocha la tête, partageant un regard entendu avec Sam, avant de se laisser guider vers la salle de bain.

Une fois à l'intérieur, Sam tourna la clé dans la serrure. Ils étaient maintenant seuls, coupés du reste du monde. Leurs lèvres se retrouvèrent presque instinctivement, tandis que leurs mains commençaient à explorer. Jack tenait fermement Sam, tandis qu'elle retirait son t-shirt en un mouvement fluide.

La tension entre eux s’intensifiait à chaque seconde, leurs sens semblaient s'éveiller sous l'effet de leurs touchers. Cependant, alors que Sam commençait à défaire le pantalon de Jack, un flot de questions rationnelles envahit l'esprit de ce dernier. Avait-elle toujours un moyen de contraception ? Était-il nécessaire de prendre des précautions ? Et s'ils n'étaient pas suffisamment prudents ? Et si elle retombait enceinte ?

Cette prise de conscience jeta une ombre sur l'intensité du moment. Jack ralentit ses mouvements, et Sam sentit un changement dans son comportement.

"Ça ne va pas… ?", murmura Sam, un mélange de préoccupation et de désir non assouvi dans sa voix.

Jack la dévisagea, cherchant les mots justes. Après un soupir, il parvint à articuler maladroitement, "Je... je réfléchis juste aux conséquences possibles si on... enfin tu sais..."

Sam comprit immédiatement. Elle leva la main et caressa doucement sa joue, ses yeux exprimant autant de tendresse que de détermination.

"Ne t'inquiète pas", lui assura-t-elle.

Avec un mouvement assuré, Sam l'attira vers elle pour un baiser qui semblait contenir toutes les assurances dont il avait besoin. Ce contact chassa les derniers doutes qui hantaient son esprit.


Des chuchotements en provenance de la baie vitrée de la chambre tirèrent Victor de la douceur de son sommeil. Il ouvrit un œil avec circonspection, et son regard, encore embué, se posa sur l’horloge. Celle-ci indiquait un créneau avancé de la nuit. Son attention fut alors captée par les sons discrets qui l'avaient éveillé. C'est avec surprise qu'il remarqua ses deux amis, Kira et Ayden, se tenant debout sur le balcon, agitant les bras et lui faisant des signes.

La présence inattendue de ses amis et leur agitation lui insufflèrent un regain d'énergie. Poussé par la curiosité de savoir ce qui avait pu les amener ici en pleine nuit, il se redressa dans son lit.

Victor se débarrassa des ultimes traces de torpeur avec un étirement ample, suivi d’un bâillement qui soulignait l’avancée de l’heure. Il se leva et se dirigea résolument vers la baie vitrée, l’ouvrit et rejoignit Kira et Ayden à l’extérieur, l’esprit en ébullition.

"Qu'est-ce que vous faites ici ?!", s'exclama-t-il.

Les yeux écarquillés, Ayden parut être au bord de la panique et se lança dans une explication précipitée. "Mon père était au téléphone ! Il a mentionné un vaisseau, parlé d'Izarc et ton nom est sorti ! On est foutus !"

"Doucement", tempéra Victor d'une voix calme. "Que t’a-t-il dit exactement ?", cherchant à démêler le fil de l’histoire.

Ayden fit une moue évasive. "Rien directement. J’étais censé dormir." Son expression se fit plus sombre. "Mais c'est certain, demain il va m'interroger."

Pendant ce temps, dans une pièce adjacente, Jack était profondément endormi, enlacé avec Sam sous des draps doux et confortables. Soudain, il fut extrait de son sommeil par des murmures indistincts. Il cligna des yeux, légèrement désorienté, puis, réalisant que les voix provenaient de l'extérieur, il se leva avec précaution, faisant de son mieux pour ne pas perturber le sommeil de Carter, et se dirigea en silence vers la baie vitrée afin de découvrir ce qui était en train de se dérouler dehors.

O'Neill poussa délicatement les rideaux et put observer des silhouettes de trois jeunes personnes sur le vaste balcon qui reliait les chambres entre elles. Il reconnut instantanément Victor parmi eux. Il entrouvrit la baie et prêta l'oreille à leur conversation.

"… et mon père parlait d'Izarc. C'est grave, non ?", disait Ayden avec un tremblement dans la voix.

O'Neill se redressa. Izarc ? Ce nom lui disait quelque chose, des souvenirs lui revinrent. C'était le nom du satellite d’Ivadoll dont Thor lui avait parlé lorsqu'il lui avait expliqué qu’il avait repéré Victor et ses amis à bord d’un vaisseau.

"Arrête de paniquer Ayden, tu n’auras qu’à nier en bloc. Il n’y a aucune chance qu’ils aient pu localiser notre vaisseau", tenta de rassurer Victor.

"Et pour demain soir, on fait quoi ?", interrogea Kira.

"Contacte Silas et vois s'il peut avancer l'heure du rendez-vous. J'ai une session au simulateur mais je devrais être libre ensuite," répliqua Victor.

"D'accord, je vous tiens au courant.", acquiesça Kira.

Les mots 'simulateur' et 'vaisseau' déclenchèrent une alarme dans l’esprit de Jack. Il hésita, puis se décida à continuer d'écouter sans intervenir.

"Rentrez chez vous. Je vous enverrai un message dès que je serai libre. En attendant, restez calmes et ne dites rien." conseilla Victor avec fermeté.

Ayden et Kira acquiescèrent silencieusement, puis ils enjambèrent le balcon en prenant soin de faire le moins de bruit possible en redescendant.

O’Neill, toujours dissimulé derrière les rideaux, les observa s'éloigner avec un froncement de sourcils prononcé. Après s’être assuré que Victor reprenait le chemin de sa chambre, Jack ferma la baie vitrée avec précaution et se dirigea lentement vers son lit. Néanmoins, l’idée de retrouver le sommeil lui semblait maintenant impossible. Son esprit était agité par un mélange de questions et d’inquiétudes.

Il jeta un coup d'œil à Sam, qui continuait de dormir paisiblement, ignorant les événements de la nuit. Jack considéra un instant l’idée de la réveiller pour partager ses préoccupations, mais il décida finalement qu'il était préférable de ne pas l'inquiéter pour le moment.

-- Lendemain matin --

Le bruit implacable du réveil persistait, assiégeant l'atmosphère de la chambre. Victor plongea sa tête sous l'oreiller, en une vaine tentative d'échapper à la cacophonie qui semblait assiéger ses tempes.

La nuit avait été courte ; après l'irruption inattendue de ses amis, le sommeil lui avait échappé comme une ombre insaisissable. Son esprit était un tourbillon de questions et d’inquiétudes, rendant chaque tentative de retrouver les bras de Morphée impossible.

Il parvint finalement à mettre un terme au concert strident de son réveil, puis se traîna, presque machinalement, vers la salle de bain. Une partie de lui espérait qu'une douche froide l'aiderait à émerger complètement de son état de somnolence.

La douche rafraîchissante avait apporté un peu de répit, mais Victor ressentait encore les résidus de fatigue tandis qu'il descendait les escaliers menant à la pièce de vie principale. En arrivant, il remarqua que ses parents ainsi que tous les membres de SG-1 étaient déjà présents, rassemblés autour de la table.

Un soupçon d'appréhension envahit Victor. Il espéra silencieusement qu'ils ne le submergeraient pas de questions inutiles. Il n'était pas vraiment d'humeur à répondre à des interrogations superficielles. Son esprit était fixé sur une seule chose : se procurer une immense tasse de sa boisson matinale préférée, l'ultime remède pour se débarrasser de sa fatigue persistante.

Après avoir soigneusement pris son breuvage salvateur, Victor s'installa confortablement sur l'un des canapés, cherchant un moment de tranquillité. Mais ses espoirs furent rapidement anéantis lorsque Sam vint le rejoindre.

"Bien dormi ?" demanda-t-elle en s'asseyant près de lui.

Victor soupira légèrement et prit une autre gorgée de sa boisson. "Pas vraiment," marmonna-t-il d'un ton légèrement las.

Elle lui adressa un regard compatissant et reprit la conversation. "Hilda m'a dit que tu avais une séance sur l'un des simulateurs aujourd'hui. J'aimerais beaucoup découvrir cette technologie. Ça te dérange si je t'accompagne ?"

Victor arqua un sourcil interrogateur. "Seulement vous ?"

Sam secoua légèrement la tête. "Non, le reste de mon équipe souhaite se joindre à nous."

Un léger soupire échappa à Victor, sa moue exprimant clairement sa déception.

"Un problème ?" demanda Sam, décelant son hésitation.

Victor se leva pour mettre fin à la conversation, sentant le besoin de s'éloigner momentanément. "Non, pas de problèmes," répondit-il d'une voix calme. "Je vais terminer de me préparer. A plus tard."

Ayant quitté Sam, Victor se retrouva seul dans sa chambre. Ses pensées se bousculaient. Le fait que les membres de SG-1 voulaient l'accompagner à sa session de simulateur le laissait dubitatif. Les connexions entre les événements de la nuit précédente et cette soudaine curiosité le tourmentaient.

A l’extérieur de la maison, Jack, Sam, Teal'c et Daniel attendaient Victor. O’Neill, appuyé contre un mur, regardait pensivement le ciel clair du matin. Il rompit le silence qui s'était installé, "J'ai surpris Victor et ses amis discuter la nuit dernière. Ils mentionnaient un vaisseau et un rendez-vous avec un certain Silas."

Sam leva les yeux, surprise. "Tu crois qu'ils vont essayer de repartir ?"

Jack acquiesça, son visage traduisant une inquiétude profonde. "Oui, je le crains."

Daniel prit la parole, l'air soucieux. "Nous devrions peut-être en parler à Sigurd et Hilda."

Jack secoua la tête. "Non, pas encore. Nous ne savons pas ce qui se passe réellement. J'aimerais avoir une idée plus précise avant d'alerter tout le monde. Allons à cette session de simulateur et on avisera."

Victor et les membres de SG-1 déambulèrent dans les rues pavées du centre-ville d’Ivadoll. Les bâtiments alentours s’élançaient vers le ciel, leur architecture ancienne se mêlant harmonieusement aux technologies modernes. Le soleil chatoyant baignait la scène d'une lumière chaleureuse, mais une tension palpable flottait dans l'air.

Ils arrivèrent finalement devant un imposant bâtiment qui s'élevait majestueusement. Le bâtiment de simulation était à la fois élégant et complexe, avec des arches en pierre qui enjambaient des surfaces vitrées. Des filaments de lumière vive se tissaient le long des murs, donnant l'impression que le bâtiment lui-même était vivant.

À l'entrée, ils furent accueillis par un homme imposant avec une chevelure grise. Sa barbe fournie encadrait un visage profondément marqué. Ses yeux, d'un marron presque surnaturel, semblaient percer l'âme. Il se présenta comme étant Charon, le formateur de Victor.

Victor s'avança pour le saluer, et ils échangèrent une poignée de main chaleureuse. Jack, Sam, Daniel et Teal'c furent présentés à Charon un par un.

"C'est un plaisir de vous rencontrer," dit le formateur d'une voix grave et envoûtante, captivant l'attention de chacun. Il les invita à le suivre à l’intérieur.

Pendant qu’ils marchaient à travers les couloirs du complexe, Charon lança un regard furtif à O’Neill, un fin sourire étirant les coins de ses lèvres."Jack, j'ai entendu dire que vous êtes un homme d'action avec un lien particulier avec la technologie des Anciens."

Victor, écoutant avec intérêt, fut surpris par cette révélation. Ses yeux allèrent rapidement de Jack à Charon, cherchant à déceler les implications de cette déclaration. "Quel genre de lien particulier?" demanda-t-il, curieux.

Le regard de Jack rencontra brièvement celui de Sam, il sentit son pouls s’accélérer. Comment cet homme pouvait-il connaître de telles informations? Jack maintint une expression neutre, masquant ses inquiétudes, conscient de la sensibilité du sujet.

"Il possède les mêmes gènes que toi, mon cher élève,"répondit Charon, ses mots chargés d'implications non dites.

À ce moment-là, Jack et Sam échangèrent un regard nerveux. Que voulait-il dire par là? Parlait-il seulement du gène des Anciens, ou insinuait-il qu’il connaissait leur lien de parenté ? Ils ne voulurent pas en discuter davantage, inquiets d'en révéler trop. Ce n’était pas le moment.

Seul Victor intervint, essayant de dissiper l'étrangeté de la situation. "Les mêmes ? Impossible ! " dit-il en riant. Comment un Terrien pouvait-il avoir autant de similitudes avec lui ? C'était ridicule, pensa-t-il.

Jack toussa légèrement, lançant un regard significatif à Sam.

"Jack, tu devrais essayer le simulateur. Cela pourrait nous donner des réponses," suggéra Victor avec enthousiasme.

"Merci pour ta charmante proposition mais je préfère passer mon tour," répondit Jack.

Victor le taquina, "Peureux."

Ils finirent par arriver à la salle de simulation, où Victor enfila une combinaison ajustée d'un noir profond. Sur sa tête reposait un casque de réalité virtuelle orné de motifs complexes et de pierres lumineuses.

Pendant ce temps, Charon guida SG-1 vers une pièce adjacente dotée de sièges confortables disposés en demi-cercle. Une grande baie vitrée leur offrait une vue imprenable sur la salle de simulation, laissant entrevoir le potentiel illimité de ce monde virtuel.

Incapable de réprimer sa curiosité, Sam se mit à inspecter les ordinateurs présents dans la pièce, cherchant à décrypter les mécanismes complexes du simulateur. Ses doigts effleuraient les surfaces avec un mélange de fascination et d’appréhension.

Charon pivota vers SG-1, un sourire mystérieux ornant ses lèvres. "La salle de simulation est une fenêtre vers les connaissances des Anciens. Elle recèle des possibilités infinies et elle est un chemin vers la découverte des mystères oubliés."

Un sentiment d'anticipation électrisait l'air alors que chacun était submergé par des questions et des incertitudes, mais prêt à plonger dans cet inconnu.

"D'ici, nous pourrons voir et entendre tout ce que Victor expérimente," expliqua Charon, sa voix enveloppante, en pointant du doigt un grand écran mural devant eux. "Fais-moi signe quand tu es prêt," dit-il en s’adressant à Victor tout en appuyant sur son oreillette, permettant la communication.

Victor acquiesça d'un signe de tête, levant son pouce en signe de préparation. Ses yeux étaient pleins de détermination. Charon, avec un mouvement gracieux, appuya sur quelques boutons, plongeant les pièces dans l'obscurité.

SG-1 observait avec impatience l'écran massif. Ce dernier s'illumina lentement, dévoilant les premières images.
Ils virent Victor debout sur une colline verdoyante sous un ciel ensoleillé. Le paysage qui l'entourait était splendide, avec des fleurs aux couleurs vives oscillant doucement dans le vent et des arbres majestueux s’élevant avec fierté.

Victor se déplaça avec une aisance remarquable, bondissant de rocher en rocher. Au fur et à mesure qu’il avançait, des merveilles se dévoilaient : d’anciennes ruines émergeant de la verdure, des inscriptions mystérieuses sur des pierres, des sculptures délicates racontant l'histoire d'une civilisation perdue.

La simulation était riche en détails, et Victor montrait une confiance étonnante en naviguant à travers les défis qui se présentaient, s’appuyant sur son savoir et son instinct.

Charon, quant à lui, guidait Victor à travers la simulation avec des conseils discrets, aidant à déchiffrer les symboles et les significations cachées derrière chaque élément. Sa voix se mêlait à l'atmosphère, pleine de sagesse ancienne.

Soudain, Victor se retrouva face à une colonne ornée de symboles anciens. Intrigué, il posa sa main sur un cercle sculpté dans la roche, et dans un éclair de lumière, la Porte des Étoiles se matérialisa derrière lui. Étonné, Victor se retourna pour chercher le DHD du regard, mais il fut surpris de ne pas le trouver. C'était la première fois qu'il était confronté à son absence, remettant en question les règles familières de la simulation.

Alors qu'il se concentrait sur l'analyse des inscriptions du mur, Victor ressentit une décharge électrique frôler sa peau, s'écrasant contre la roche avec force. Pris de court, il se retourna et vit trois Jaffas foncer vers lui, armes à la main, cherchant à l'éliminer. Sans perdre un instant, Victor courut se réfugier derrière un arbre à proximité, esquivant habilement les tirs ennemis.

Le changement soudain dans l'environnement de la simulation surprit également les membres de SG-1. Jack se leva de son fauteuil, l'inquiétude se lisant sur son visage alors qu'il cherchait des réponses à cette situation inattendue.

"Qu'est-ce qui se passe ?!" s'exclama O'Neill.

Charon resta calme, sa voix assurée résonnant dans la pièce : "Asseyez-vous, ce n'est rien."

"Vous plaisantez ?!" insista Jack, agacé par la réaction de Charon face à l'agression subite.

La tension montait dans la pièce alors que SG-1 observait avec inquiétude la situation qui se déroulait dans la simulation. Les yeux de Jack étaient rivés sur l'écran, son visage marqué par l'inquiétude et le désir de protéger son fils. Il ressentait un mélange de frustration et de colère face à l'impuissance de la situation.

Victor, derrière son abri précaire, observait les Jaffas qui cherchaient à le localiser. Son esprit s'activait, évaluant les options à sa disposition pour reprendre l'avantage. Il savait qu'il devait se montrer ingénieux et réagir rapidement pour échapper à cette situation périlleuse.

Il ferma les yeux un instant, se concentrant intensément, et essaya de visualiser les déplacements et mouvements des Jaffas. Puis, profitant d’un bref moment de répit, il se lança dans une série de mouvements rapides et précis, utilisant sa vitesse et son agilité pour esquiver les tirs ennemis. Son corps se mouvait avec une fluidité presque gracieuse, témoignant de son entraînement et de sa maîtrise des techniques de combat.

Charon, toujours calme, observait la situation avec un mélange d'intérêt et de satisfaction. Il semblait fasciné par les compétences de Victor et l'évolution de la simulation, comme s'il savait quelque chose que les autres ignoraient. Son regard perçant scrutait chaque mouvement de Victor, captant les nuances de sa stratégie.

Finalement, Victor riposta avec une précision chirurgicale. Ses mouvements étaient fluides et calculés, sa connaissance approfondie des tactiques de combat se manifestant dans chaque geste. Les Jaffas furent rapidement neutralisés, mettant fin à l'attaque.

Un silence tendu régna dans la salle, chacun réalisant l'ampleur des capacités de Victor et la tournure inattendue de la simulation. Les membres de SG-1 échangèrent des regards chargés de questions et d'appréhension. Ils étaient impressionnés par les compétences de Victor, mais aussi préoccupés par les risques encourus dans cette réalité virtuelle.

Victor reprenait son souffle, ses veines encore pulsant de l'adrénaline de l'affrontement. Ses yeux fouillaient fébrilement les abords de la Porte, sondant chaque recoin à la recherche du DHD. Cependant, un barrage de tirs retentit, écho lointain mais se rapprochant, provenant cette fois-ci de l'opposé de la colonne de pierre. Victor lança un regard furtif et son cœur s’emballa en voyant une douzaine de Jaffas converger vers lui à vive allure. Un soupir d'exaspération lui échappa.

À la salle de contrôle, SG-1 se leva d'un bond, la panique s'emparant d’eux. L'anxiété se lisait sur le visage de Sam, tandis que Daniel tentait vainement de trouver des explications logiques à cette situation qui semblait être hors de contrôle.

"Et maintenant, c'est toujours rien ?" lança Sam d'une voix tremblante, ses inquiétudes menaçant de la submerger.

Charon resta muet, son regard fixé sur l’écran de simulation, analysant méticuleusement les événements en train de se dérouler.

Tous les yeux se rivèrent sur l'écran, où Victor eut un moment d'hésitation et un tir adverse frôla sa jambe, lui arrachant un cri de douleur. À la salle de contrôle, SG-1 put voir Victor se tenir la jambe où une marque était visible, confirmant que les dommages dans la simulation étaient ressentis physiquement.

"C’était censé être virtuel, non ?" interrogea Daniel, en quête de clarifications face à cette contradiction.

"Victor se trouve dans un niveau avancé, où l'intensité est plus élevée. Les risques sont calculés, mais les blessures ressenties sont réelles, même si elles ne sont pas mortelles", expliqua Charon avec un calme olympien.

La frustration et la colère se mêlaient sur le visage de Jack, qui ne pouvait supporter de voir Victor en danger. "Ça suffit ! Arrêtez le programme !" ordonna-t-il d'une voix ferme, ne pouvant plus rester passif face à la situation critique.

Charon secoua la tête, "Ce n'est pas possible. Seul Victor peut activer l'arrêt de la simulation."

SG-1 échangea des regards inquiets tandis que Victor paraissait désemparé.

"Très bien, passez-moi un casque. Je vais l'aider !" intervint Jack avec détermination.

"Vous ne pourrez pas le rejoindre. Vous n'avez pas le même niveau d'accès", répondit Charon, anéantissant les espoirs de Jack.

Charon conserva son regard ancré sur l'écran de contrôle, apparemment imperturbable face à la fureur de Jack. L'atmosphère dans la salle de contrôle était électrique. N'en pouvant plus, O’Neill bondit vers l'instructeur, l’agrippant par le col et le projetant au sol avec force. Sa voix, chargée de rage, emplit la pièce.

"Arrêtez cette maudite simulation maintenant !" hurla-t-il, la tension dans ses veines reflétant l’intensité de sa colère.

Daniel, Teal'c et Sam s’élancèrent pour s’interposer, attrapant les bras de Jack dans une tentative de le tempérer et de prévenir une escalade de la situation. Sam tenta de le ramener à la raison. "Jack, calme-toi !"

Pourtant, malgré sa position précaire, Charon restait inébranlable, affrontant l’incandescence du regard de Jack. D'une voix posée, il répondit. "Calmez-vous, Général O'Neill. Votre fils ne court aucun danger."

Un silence lourd tomba sur la salle, entourant Jack d’un voile de stupeur et de confusion. Les paroles de Charon résonnaient dans sa tête. "Comment savez-vous qu'il est mon fils ?", murmura Jack.

Charon garda le silence laissant planer le mystère sur cette réponse. Ne pouvant supporter l'incertitude, Jack réagit instinctivement et arracha l'oreillette de communication que portait l’instructeur et la plaça sur sa propre oreille.

"Victor ! Tu m'entends ? Arrête la simulation tout de suite !" ordonna-t-il avec autorité.

Victor entendit la voix de Jack résonner dans son esprit, mais il décida de ne pas répondre. Il était trop concentré sur les écritures de la colonne et sur sa propre survie. Se protégeant derrière la colonne pour éviter les tirs des Jaffas qui s'approchaient dangereusement de lui, il cherchait désespérément une solution à cette situation désespérée.

Dans la salle de contrôle, une déferlante de frustration s’empara de Jack lorsqu’il comprit que Victor ne l’avait pas écouté. Un mélange d’impuissance et d’irritation l’envahit. Subitement, il se pivota vers Charon, qui était parvenu à se redresser, et l’empoigna à nouveau par le col avec une résolution exacerbée.

"Qui êtes-vous vraiment? Qu’est ce que vous cherchez?" exigea-t-il d’une voix lourde d’intensité, désirant ardemment démêler l’énigme entourant cet individu et les péripéties se déroulant sous leurs yeux.

"Je ne suis qu’un simple observateur," rétorqua Charon d’un ton d'une assurance presque énigmatique, mais Jack n'était pas dupe. Son instinct lui disait que Charon dissimulait des informations importantes.

Pendant ce temps, à l'intérieur de la simulation, Victor se mit à lire et relire frénétiquement les écritures de la colonne, cherchant désespérément une solution pour échapper aux Jaffas. Son regard s'attarda sur la fin du texte, qui mentionnait un monde connu sous le nom de "Tartaros", une prison pour les dieux vaincus. Les salves des Jaffas se resserraient, le poussant vers un péril imminent. Derrière lui se dressait la Porte des Étoiles, et bien qu’il n’y ait pas de DHD en vue pour composer l’adresse, il prit une décision audacieuse. Il choisit de foncer vers la Porte, conscient que ses options étaient épuisées.

Teal'c, qui avait maintenu son attention sur l'écran du simulateur, s'exclama soudain : "Je crois que Victor tente d'utiliser la Porte pour fuir."

Cette annonce capta l’attention de tous les présents. Les yeux de Jack s’agrandirent, tandis que Charon, imperturbable, continuait de sonder l’écran avec une concentration quasi surnaturelle.

"Mais comment ? Il n'y a pas de DHD", rétorqua Sam, dont l’inquiétude ne s’était pas apaisée malgré l’espoir naissant que cette option engendrait.

Victor accélérait sa course, son pouls martelant ses tempes. Alors que la Porte se profilait devant lui, son impérieuse nécessité de survie se faisait encore plus pressante. Fermant les yeux, il leva le bras en direction de la Porte et murmura à plusieurs reprises le mot "Tartaros" avec une détermination farouche. Les chevrons s’enclenchèrent d’un coup et celle-ci s’anima soudainement. Le vortex bleuté émergea tout juste à temps, alors que Victor esquivait de justesse un tir lancé dans sa direction et plongeait à travers l’anneau, qui se referma aussitôt derrière lui.

Un silence solennel enveloppa la salle de contrôle. Les membres de SG-1 étaient médusés, cherchant à comprendre ce qui venait de se produire. Ils avaient du mal à assimiler la tournure incroyable des événements. Lorsque Victor avait franchi la Porte des Étoiles, l'écran de contrôle s'était soudainement obscurci, ne montrant plus aucune image.

Dans la salle de contrôle, un tumulte de stupéfaction et de soulagement submergea les membres de SG-1. Jack, qui avait toujours Charon fermement en main, relâcha son emprise et se rapprocha de l'écran.

"Comment a-t-il fait cela?" murmura Daniel, sa voix mêlée d'admiration et de confusion.

Charon sourit et prit enfin la parole. "Il a révélé le potentiel qui lui manquait."

Les membres de SG-1 se tournèrent vers lui, leurs regards perçants exigeant davantage d’explications, mais Charon demeura muet.

Sam reporta alors son attention sur Victor dans la salle, qui restait figé. "La simulation est-elle terminée ?" interrogea-t-elle, se tournant à nouveau vers Charon en quête d’éclaircissements.

"Elle le sera lorsque Victor enlèvera son casque.", lui répondit l’instructeur.

"Mais il n’y a plus rien à l’écran.", répliqua Daniel.

"Cela peut arriver", tenta de rassurer l’instructeur avec un air imperturbable, mais ses paroles ne servirent qu'à enflammer davantage la colère de Jack.

"Vous nous cachez quelque chose ! Je veux savoir ce qui se passe !" tonna Jack, résolu à arracher des réponses.

Le paysage qui se dévoilait devant Victor était une vision de désolation. Les structures en ruines se dessinaient à l’horizon, témoins d’un passé ravagé. Reprenant peu à peu ses esprits, il tenta de ralentir les pulsations effrénées de son cœur. Ses yeux balayaient les environs, cherchant des repères, quand il fut attiré par une lueur lointaine. Intrigué, il s’approcha avec prudence et trouva un bracelet orné de perles d’un rouge profond, son fermoir arborant un casque et un trident entrelacés.

Victor prit le bracelet avec délicatesse, fasciné par sa lueur énigmatique. Emporté par une force mystérieuse, il fut comme attiré par l’objet et l’enfila à son poignet droit. Le fermoir se scella de lui-même, unissant le bracelet à sa peau.

Soudain, une voix féminine, suave et captivante, murmura dans l’esprit de Victor : "Aidez-nous." Il frissonna, cherchant la provenance de cette voix envoûtante. Ses yeux scrutaient les alentours, mais il était seul.

À ce moment précis, le casque de réalité virtuelle se coupa brusquement, plongeant Victor dans une obscurité totale. Il décida alors de désactiver le casque pour mettre fin à la simulation.

La visière du casque s'ouvrit lentement, révélant la salle de contrôle et ses occupants. Victor fixa brièvement son formateur et les membres de SG-1, réalisant qu'ils étaient toujours là. Cependant, son attention se porta rapidement sur son poignet, où le bracelet était toujours en place.

Intrigué, Victor caressa doucement le bracelet du bout des doigts pour s’assurer de sa réalité. À son contact, une lumière étrange émanant des perles sembla l’envahir. Sa vue se troubla et un malaise profond le submergea. Désorienté, ses jambes cédèrent et il s’effondra au sol.

Sam et Daniel réagirent immédiatement, se précipitant vers Victor pour tenter de le réveiller. Leur inquiétude se lisait sur leur visage alors qu'ils vérifiaient rapidement ses signes vitaux, cherchant des indices sur ce qui avait pu causer sa perte de connaissance soudaine.

Pendant ce temps, Jack observait la scène avec une expression d'inquiétude mêlée d'une pointe de colère.

"Que s'est-il passé ?" demanda Sam.

Daniel secoua légèrement la tête, l'air perplexe. "Je ne sais pas. Il me semble l’avoir vu toucher son bracelet", dit-il en désignant du doigt l'objet mystérieux.

Jack se dirigea vers Charon avec détermination. "Victor ne fera plus de simulation, j’espère que je suis bien clair !" lança-t-il d’un ton ferme, le fixant intensément. "Si quoi que ce soit lui arrive à cause de cette expérience, je vous tiendrai pour responsable."

Charon soutint le regard de Jack, un sourire en coin se dessina sur ses lèvres. "Les simulations ne seront plus nécessaires", rétorqua-t-il, alimentant les soupçons de Jack sur ses véritables intentions et la nature de cette expérience.

Exaspéré par l’opacité de la situation et soucieux de la sécurité de Victor, Jack se tourna vers Teal'c, cherchant une solution concrète pour l’éloigner de cet endroit.

"Teal'c, trouvez quelqu’un dans ce bâtiment capable de contacter Sigurd, il faut qu’on parte", ordonna-t-il avec résolution.

Teal'c acquiesça, comprenant l'urgence de la situation. Il s’élança hors de la salle de contrôle, sa stature imposante disparaissant dans les ombres du couloir.

A suivre...
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Re: SG1 - L'Héritier

Message non lu par Ananta »

Salut!

Chapitre Lu!

Le gosse souhaite quitter sa planète d'adoption, il se sent enfermé on dirait!

En tout cas la simulation était intéressante et le clou du spectacle est assez spectaculaire! Je ne sais pas s'il peut reproduire cette capacité IRL mais cela promet.

Charon cache quelque chose, cela se sent. Je pense qu'il travaille pour quelqu'un de plus haut placé et que les résultats de la simulation de Victor ont dépassé ses espérances les plus folles!

La réaction d'O'Neill était attendue mais je suis étonné que Carter n'en ait pas fait de même! On dirait que la connexion avec son fils n'a pas eu lieu ou pas encore, comparé au père.

J'ai bien aimé comment Daniel se faisait remettre à sa place par Victor en ce qui concerne les traductions et Connaissances des Anciens mais on voit que le Docteur n'en tient pas rigueur et accepte qu'une personne puisse être plus forte que lui dans son domaine de prédilection, fut-elle un enfant.

Teal'c a été en retrait dans ce chapitre mais j'espère qu'il pourra contribuer à l'éducation erronée de Victor sur les Jaffas.

Bonne chance pour la suite :)
Vikiell
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Message non lu par Vikiell »

Chapitre 4 : Révélations

Malgré sa persévérance, Teal'c n'avait pas réussi à rentrer en contact avec Sigurd. Finalement, une aide inattendue leur vint d'un employé de l'accueil qui se porta volontaire pour les raccompagner dans son véhicule. Victor resta inconscient tout au long du trajet, sa tête pesant lourdement sur les genoux de Sam, tandis qu'elle le fixait anxieusement, inquiète pour sa santé.

De retour à la maison, les longs couloirs s'étendaient devant eux, baignés d'une lueur douce qui conférait presque une ambiance mystique. Jack, Daniel et Teal'c les arpentaient, scrutant chaque recoin, chaque ombre, chaque détail, à la recherche de Sigurd. Leurs pas étaient déterminés, et l'écho de leurs semelles sur le sol témoignait de leur résolution.

Daniel laissait sa main effleurer les murs pendant qu'ils avançaient. Le simple contact avec ces surfaces semblait le rassurer, lui fournissant un ancrage tangible dans ce lieu baigné de mystères. "Jack, je suis convaincu que nous devons rester ici, sur Ivadoll," insista-t-il, ses yeux pétillant d'une fièvre presque maniaque. "Nous ne pouvons pas laisser passer cette opportunité d'en apprendre davantage sur les Anciens."

La passion avec laquelle Daniel défendait sa position était indéniable, mais Jack demeurait imperturbable. Il s'arrêta et se tourna vers Daniel, son regard aussi intense que le sien. "Daniel, avez-vous déjà oublié ce qui s'est passé ? Nous ne pouvons pas rester ici en attendant que les choses empirent. Nous devons dire la vérité à Victor, contacter Thor et rentrer à la maison."

Teal'c, observateur silencieux jusqu'à présent, approuva la position de Jack d'un hochement de tête solennel. "O'Neill a raison," déclara-t-il d'une voix calme, son visage dépourvu d'émotion, comme toujours. "Cet endroit ne m'inspire pas confiance."

Daniel fronça les sourcils. "Et si nous ramenons Victor sur Terre et qu'il parvient à utiliser la Porte ? Ce n'est pas sans risque, Jack."

"La Porte est sécurisée, Daniel. Nous avons déjà eu cette discussion," répliqua Jack, écartant les inquiétudes de Daniel d'un geste impatient de la main.

Daniel, toujours combatif, ne semblait pas prêt à abandonner. "Et si il parvient à activer la Porte sans commande, comme lors de la simulation ? Et si..."

"Ça suffit, Daniel," l'interrompit Jack. "C'était une simulation. Ce n'est pas la réalité."

Malgré les objections, le regard de Daniel demeurait fixé sur Jack, cherchant une ouverture, une opportunité de le convaincre. Mais O'Neill, suivi de Teal'c, reprit sa marche, résolu à trouver Sigurd et à régler cette situation une fois pour toutes.

Finalement, leurs pas les guidèrent vers l'extérieur de la demeure. Isolé près d'un jardin luxuriant, embelli par une profusion de fleurs aux couleurs vibrantes, Sigurd se tenait debout, seul. Le bruit de leurs pas sur le sentier de gravier attira son attention et, se retournant, il salua leur arrivée avant d'engager la conversation.

"Alors, qu'avez-vous pensé de notre simulateur ? " interrogea Sigurd, un brin d'enthousiasme se devinant dans sa voix.

Le sourire ironique de Jack fendit légèrement ses lèvres tandis qu'il croisait les bras. "Ça dépend," répliqua-t-il d'un ton teinté de sarcasme. "Avant ou après que Charon se soit amusé à mettre la vie de Victor en jeu ?"

Le nom de Charon sembla jeter Sigurd dans la confusion. "Que voulez-vous dire ?" questionna-t-il, une expression de perplexité se peignant sur son visage.

Teal'c intervint d'une voix calme et posée, son visage impassible. "Pendant la simulation, Victor a été attaqué par plusieurs Jaffas. L'un d'entre eux a réussi à lui infliger une légère blessure."

Un sourire amusé étira les lèvres de Jack qui ajouta malicieusement : "D'ailleurs, si à chaque simulation Victor se fait attaquer par des Jaffas, je comprends mieux pourquoi il a réagi de manière agressive envers Teal'c quand nous sommes arrivés."

La révélation sembla choquer Sigurd, qui pâlit légèrement. Ses yeux s'écarquillèrent d'inquiétude. "Quoi ? Où est Victor ?"

Daniel, soucieux de le rassurer, intervint rapidement : "Ne vous inquiétez pas, il est en sécurité. Sam et Hilda veillent sur lui. Il a perdu connaissance pendant la simulation, mais son état est stable."

La posture de Jack se rigidifia. "Ce professeur que vous lui avez assigné n’est pas digne de confiance."

Sigurd tenta de se défendre. "Charon s'occupe de Victor depuis son arrivée sur Ivadoll," répliqua-t-il, sa voix teintée d'une pointe de défiance. "Il a toujours été bienveillant envers lui."

L'air sceptique, Jack continua, "Et vous lui avez dit qui nous étions pour Victor ?"

"Je lui ai simplement annoncé votre arrivée. Je n'ai rien dit de plus." répondit Sigurd, ses yeux esquivant le regard perçant de Jack. "Les origines de Victor sont un secret bien gardé."

"Et pourtant, Charon semblait bien informé," reprit Teal'c, imperturbable. "Quelqu'un lui a donné des renseignements."

"C'est impossible," réfuta Sigurd avec conviction. "Hilda et moi sommes les seuls au courant."

Daniel saisit l'occasion d’en savoir un peu plus. "Pourriez-vous nous en dire plus sur Charon ? Qui est-il vraiment ? Comment a-t-il acquis ses connaissances sur les Anciens ?"

Sigurd prit un instant pour réfléchir, cherchant les mots justes. "Charon est l'un de nos érudits les plus respectés," commença-t-il, le respect transparaissant dans sa voix. "Il est le spécialiste de notre simulateur, il a immédiatement perçu le potentiel de Victor."

Lorsque Teal'c demanda si Charon possédait le gène des Anciens, Sigurd acquiesça d'un signe de tête.

Le visage de Jack se durcit davantage, ses yeux marron fixés intensément sur Sigurd. "D'accord ! Nous allons contacter Thor, et dès que Victor sera réveillé, nous le ramènerons sur Terre."

"Jack..." commença Daniel.

"Daniel ! Ma décision est prise," trancha Jack.

Une lueur d'inquiétude traversa les yeux de Sigurd. "Je comprends votre position, O'Neill," dit-il d'une voix empreinte de gravité, cherchant à convaincre Jack de reconsidérer sa décision. "Mais les Asgards ont toujours souligné que le danger était plus grand en dehors d'Ivadoll."

"Je me moque de leur avis," répliqua Jack, sa frustration montant d'un cran.

"Et si Victor refuse ?" insista Daniel.

"Nous ne lui laisserons pas le choix," déclara Jack, mettant fin à toute autre objection.

Daniel leva les yeux au ciel, exaspéré. Mais avant qu'il ne puisse répondre, Sigurd reprit la parole. "Je vous en prie, Jack, ne prenez pas de décisions hâtives," plaida-t-il, la gravité de ses mots lourde d'implications. "Nous considérons Victor comme notre fils, ne nous l'arrachez pas aussi brutalement."

Touché par l'angoisse visible dans le regard de Sigurd, Jack soupira après un moment de silence. "D'accord. En attendant que Victor se réveille, pourriez-vous contacter Thor et lui demander de nous rejoindre ici ?"

Sigurd hocha la tête, un mélange de soulagement et d'inquiétude se lisant dans ses yeux. Il se tourna ensuite pour exécuter la demande de Jack.


La lueur douce de l'après-midi s'infiltrait à travers les rideaux épais, dessinant des motifs lumineux sur le sol carrelé de la chambre. Les ombres dansaient doucement au gré de la brise qui s'introduisait furtivement par les interstices de la fenêtre. Victor, allongé sur le lit, fut tiré de son sommeil par les bruits de fond et ouvrit lentement les yeux, ses cils lourds de sommeil clignant pour s'habituer à la lumière tamisée.

Juste à côté de lui, Sam et Hilda étaient assises, leurs regards empreints d'une inquiétude presque palpable fixés sur lui. Victor sentit une boule se former dans sa gorge face à leur sollicitude évidente.

"Comment te sens-tu ?" demanda Sam, un soupir de soulagement perceptible dans sa voix alors qu'il reprenait conscience.

Victor prit un instant pour évaluer son état, ses yeux balayant la chambre avant de revenir sur Sam. "Je me sens fatigué", admit-il finalement. Il grimaça en essayant de se redresser. "Qu'est-ce qui s'est passé ?"

"Tu ne te souviens de rien ?" demanda Sam, l'observant attentivement.

Victor secoua la tête, se frottant les yeux en signe de confusion. "Je me rappelle avoir arrêté le casque de simulation... après ça, tout est flou."

Sam hocha la tête, un voile de préoccupation assombrissant ses traits. "Lorsque tu as franchi la Porte des Étoiles, nous avons perdu le contact visuel avec toi. Est-ce que tu te souviens de ce que tu as vu de l'autre côté ?"

Victor s'arrêta, une lueur de malaise traversant ses yeux. "Je... Je ne m'en souviens pas", mentit-il. Il n'était pas prêt à partager ce qu'il avait découvert.

Le téléphone d'Hilda sonna à ce moment-là, faisant sursauter tout le monde dans la pièce. S'excusant du regard, elle décrocha rapidement et sortit de la chambre pour parler en privé.

"Sam, pourrais-tu aller me chercher de l'eau, s'il te plaît ?" demanda Victor, profitant de l'absence d'Hilda.

"Oui, bien sûr", répondit Sam en se levant pour s'exécuter.

Victor, désormais seul, laissa ses yeux se poser sur son poignet. Le bracelet y était toujours enroulé, comme un mystère insaisissable. Lentement, il fit pivoter le fermoir, ses yeux scrutant les détails avec une attention minutieuse. Il tenta une fois de plus de le retirer, mais ses efforts furent vains. L'objet demeurait solidement attaché à son poignet, amplifiant sa frustration et renforçant le mystère qui l'entourait.

C'est alors qu'il remarqua un détail qui lui avait échappé jusqu'alors. Gravé discrètement dans le métal du fermoir se trouvait un nom - Tartaros.

Un frisson involontaire parcourut l'échine de Victor. Délicatement, presque avec respect, il laissa le bout de ses doigts effleurer les lettres en relief. Au contact de sa peau, le bracelet s'illumina soudainement, émettant une lumière presque surnaturelle.

En un instant, un halo d'environ cinquante centimètres de diamètre apparut dans l'air devant lui. À l'intérieur, un vortex bleu tournoyait, rappelant de manière troublante l'apparence de la Porte des Étoiles. Ce qui n'était jusqu'alors qu'un mystérieux casse-tête se transformait soudain en une véritable porte vers l'inconnu. Les yeux de Victor étaient rivés sur le vortex, son esprit submergé par un flot de questions tandis qu'il prenait conscience de la réalité qui se dévoilait devant lui.

Après une brève hésitation, Victor avança la main et effleura le vortex. Le halo et Victor furent instantanément engloutis dans une lumière éblouissante, disparaissant de la chambre comme absorbés par une force invisible.

Peu de temps après, Sam fit son retour dans la chambre, une main serrant le verre d'eau qu'elle avait récupéré. Sa surprise fut grande en constatant le lit délaissé, dépourvu de toute trace de Victor. Prononçant son nom tout en inspectant les recoins de la pièce, elle se retrouva face à une absence inexpliquée.

Avec une inquiétude grandissante, elle prit la décision de retourner dans la salle principale, où se trouvait Sigurd et SG-1. Elle descendit les marches de l'escalier avec précipitation, ses pensées en ébullition. Lorsqu'elle atteignit la salle, elle interpella le groupe.

"Quelqu'un a vu Victor ?" demanda-t-elle d'une voix pressante, cherchant le regard de chaque membre de l'équipe. "Je suis partie lui chercher de l'eau, mais en revenant, il n'était plus dans la chambre."

Teal'c secoua la tête, son visage impassible. "Personne n'est passé par ici, Colonel", répondit-il d'une voix calme et posée, contrastant avec la tension croissante de la situation.

Le visage de Sam se figea brièvement, son esprit travaillant à toute vitesse. Ses sourcils se creusèrent en une expression réfléchie alors qu'elle balayait du regard la salle principale à la recherche d'indices ou de réponses.

"Pas de panique", intervint Sigurd, cherchant à apaiser les esprits. "Peut-être qu'il est sorti prendre l'air sur le balcon ? Victor aime passer du temps là-bas."

Poussée par cette nouvelle piste, Sam se dirigea rapidement vers le balcon de la chambre, suivie de près par Sigurd, Jack, Daniel et Teal'c. Ils scrutèrent attentivement les alentours, espérant apercevoir Victor ou tout signe de sa présence.

Après avoir inspecté le balcon sans succès, ils prirent la décision d'établir un périmètre de recherche élargi à l'intérieur de la maison. Chacun se vit attribuer une zone d'investigation spécifique, sachant qu'il était primordial de retrouver Victor au plus vite. Les couloirs se remplirent d'une agitation frénétique, les membres de SG-1 et Sigurd s'efforçant de couvrir chaque recoin, chaque pièce, dans l'espoir de découvrir des indices sur la disparition mystérieuse de l’adolescent.

L'esprit en ébullition, Sam se remémora les derniers moments qu'elle avait passés avec Victor. Des questions tourbillonnaient dans sa tête, et elle ne pouvait s'empêcher de se demander si la simulation avait quelque chose à voir avec sa disparition soudaine.


Non loin de Victor, une porte monumentale se dressait, flanquée de deux colonnes imposantes. Les gravures qui ornaient ces colonnes ressemblaient étrangement à celles qu'il avait déjà rencontrées lors de sa précédente simulation.

Au-delà de cette structure majestueuse s'étendait un paysage désolé à perte de vue. Des montagnes austères et dénudées, leurs crêtes acérées telles des lames, surgissaient du brouillard noirâtre qui enveloppait la région. Le sol, sec et craquelé, était recouvert d'une fine poussière grise qui semblait s'infiltrer avec ténacité dans chaque interstice, s'accrochant à ses vêtements, à ses cheveux, et pénétrant même ses yeux.

Le panorama qui se dévoilait devant lui était impitoyable, dépourvu de toute chaleur ou douceur. Victor se trouvait perdu au sein d'un environnement qui semblait sculpté pour incarner la négation même de la vie. Pourtant, malgré cette dureté manifeste, une beauté singulière émanait de cette désolation. Il y avait quelque chose de magnétiquement attirant dans cet endroit, une force qui suscitait à la fois le rejet et l'attraction.

Soudain, un chant doux et mélodieux parvint à ses oreilles, transperçant l'impénétrable silence qui régnait. Cette voix tissait un fil sonore surprenamment réconfortant au cœur de cet environnement inhospitalier. Poussé par une curiosité intense, Victor s'efforça de découvrir l'origine de cette mélodie envoûtante. Guidé par le chant qui semblait l'appeler, il s'avança, se laissant porter par cette mélodie enchanteresse.

Il ne lui fallut pas longtemps pour trouver l'origine de ce chant. Une jeune femme était là, assise en tailleur au bord d'une rivière dont les eaux sombres et ténébreuses s'écoulaient lentement à travers la vallée désolée. Victor s'arrêta, captivé par la mélodie qui émanait d'elle. Sa présence ne resta pas longtemps inaperçue ; elle se retourna rapidement et saisit une lance qui reposait non loin de ses pieds. Sans prononcer un mot, elle pointa l'arme en direction de Victor, un avertissement silencieux lui intimant de ne pas avancer davantage. Ils demeurèrent ainsi un moment, immobiles, leurs regards se croisant sous le ciel voilé.

Malgré la tension palpable, la jeune femme dégageait une grâce inattendue, une sérénité qui illuminait ses yeux verdoyants. Ses cheveux blonds, libres sur ses épaules, encadraient son visage telle une auréole, renforçant l'aura mystique qui l'entourait. Le temps semblait s'étirer, les bruits ambiants et les mouvements de l'environnement se fondant en une toile de fond floue. Un sourire timide étira les lèvres de Victor, une impression familière l'envahissant, comme s'il la connaissait déjà.

C'est finalement elle qui brisa le silence. "Qui es-tu ?" demanda-t-elle, sa voix résonnant dans l'air serein.

"Je suis Victor, le fils du gouverneur d'Ivadoll," répondit-il, avant de lui retourner la question. "Et toi ?"

"Je suis Calypso, fille d'Atlas," rétorqua-t-elle, toujours méfiante, sa lance fermement tenue en main.

"Je ne suis pas armé," dit Victor en levant les mains et pivotant sur lui-même pour prouver sa bonne foi. "Tu peux baisser ton arme."

Malgré cela, Calypso resta sur ses gardes et poursuivit son interrogatoire. "Pourquoi es-tu ici ? Qu'as-tu fait pour être banni ?"

"Banni ? Je ne suis pas banni... J'avoue que je ne sais pas vraiment comment j'ai atterri ici," répondit Victor, l'air perplexe. "J'ai trouvé un bracelet, et en le touchant, je me suis retrouvé là," ajouta-t-il.

"Quel bracelet." demanda Calypso, curieuse de comprendre.

"Je peux te le montrer, mais pour cela, tu devras d'abord baisser ton arme," répliqua Victor, espérant apaiser sa méfiance.

Calypso parut hésiter un instant, avant de finalement abaisser son arme. Elle s'avança alors vers Victor. Lorsqu'elle se trouva face à lui, elle plongea ses yeux dans les siens, captivée par la couleur bleu clair de son regard. Elle sembla perdre pied un instant, absorbée dans ses pensées, avant de se reprendre. "Fais-moi voir," exigea-t-elle.

Victor, conscient de l'aura de mystère qui entourait cet artefact, dévoila son poignet sans hésitation, exposant le fermoir minutieusement gravé représentant un casque et un sceptre. "Ne me demande pas de l’enlever, il est solidement fixé."

Les doigts de Calypso effleurèrent délicatement les perles, ressentant une étrange énergie qui semblait émaner de l'objet. Une lueur d'étonnement éclaira son visage, et elle recula instinctivement, comme si elle venait de toucher une source de pouvoir immense.

"Où l'as-tu trouvé ?" demanda-t-elle, les mots tremblant légèrement dans sa voix.

"Dans un champ de ruines," répondit Victor, tout en manipulant nonchalamment les perles du bracelet.

Calypso se figea, ses yeux se remplissant d'une anxiété mêlée de crainte. Elle recula d'un pas, son arme brandie de nouveau en direction de Victor.

"Qu'est-ce que j'ai dit ?" demanda Victor, déconcerté par ce changement d'attitude.

Calypso, les yeux empreints d'une intensité troublante, prononça les mots avec une voix chargée d'émotion. "Tu es un Alteran, un descendant d'Hadès !"

Les mots résonnèrent dans l'air, créant une tension palpable entre eux. Victor tenta de calmer les inquiétudes de Calypso, de dissiper les sombres pensées qui semblaient s'emparer d'elle.

"Absolument pas ! Je suis le fils de Sigurd, originaire de la planète Ivadoll.", répliqua-t-il, essayant de la rassurer.

Mais Calypso était catégorique, sa voix tremblant d'une peur profondément enracinée. "Tu mens ! Seul un Alteran peut utiliser le bracelet d'Hadès pour venir ici !"

"D'accord, j'ai les gènes des Anciens, enfin des Alterans, mais ça ne veut pas dire que je suis comme eux. Je suis ici parce que j'ai entendu une voix qui demandait de l'aide," répliqua Victor, son agacement se faisant de plus en plus évident.

Curieuse et méfiante à la fois, Calypso fit un pas en avant, ses yeux scrutant Victor avec une attention renouvelée. "Quelle voix ?", interrogea-t-elle.

Victor, se souvenant du chant mélodieux qui l'avait guidé jusqu'à Calypso, chercha ses mots avec précaution. "Quand je t'ai entendue chanter, j'ai cru reconnaître cette voix", avoua-t-il, espérant que ses paroles éveilleraient en Calypso une compréhension mutuelle.

La jeune femme sembla surprise, un éclair de reconnaissance traversant son regard. "Tu as répondu à mes appels...", murmura-t-elle, laissant échapper un soupçon de soulagement.

"Quoi ?" demanda Victor, n'ayant pas entendu distinctement ce qu'elle venait de dire.

"Rien", répondit Calypso avec un brin de réserve, évitant de s'attarder sur cette révélation. "Mais tu ne peux pas rester ici, tu dois repartir", ajouta-t-elle, son anxiété refaisant surface.

Victor se sentit envahi par un sentiment d'impuissance. "J'aimerais bien, mais comment ?" interrogea-t-il, son regard se posant sur le fermoir du bracelet. À sa grande surprise, il remarqua que le nom 'Ivadoll' était gravé à la place de 'Tartaros'. "Étrange, je vois le nom de ma planète maintenant."

Calypso expliqua rapidement, cherchant à apporter des éclaircissements sur le fonctionnement de l'énigmatique bracelet. "C'est normal, le bracelet permet de se rendre à Tartaros ou de retourner à sa destination initiale. Tu ne peux pas voyager ailleurs", déclara-t-elle, cherchant à apaiser les inquiétudes de Victor.

Soudain, un rugissement terrifiant perça l'atmosphère, résonnant à travers les terres désolées.

"Qu'est-ce que c'était ?" interrogea Victor, un mélange d'inquiétude et de curiosité teintant sa voix.

Prise de panique, Calypso saisit fermement le bras de Victor. "Cours !" ordonna-t-elle, sa voix emplie de frayeur.

Poussé par l'urgence de la situation, Victor s'élança à toute allure, ses jambes s'animant d'une énergie nouvelle. Il s'efforçait de suivre le rythme effréné de Calypso, laissant la peur et la curiosité le guider. Les battements de son cœur résonnaient dans ses oreilles.

"Dépêche-toi, Victor, nous devons atteindre l'autre rive !" insista Calypso, son souffle court, ses yeux fixés sur leur objectif.

"Mais pourquoi ?!" s'exclama Victor, sa voix s'élevant dans l'air vif, ses pieds foulant le sol avec une détermination sans précédent.

Calypso, épuisée mais déterminée, fit une pause rapide pour répondre à sa question. "Nous sommes trop proches de la Porte de Fer. Cerbère ne tolère aucune intrusion", expliqua-t-elle, son regard se perdant dans l'horizon tumultueux.

"Cerbère ? De qui parles-tu ?" demanda Victor, cherchant à comprendre la nature des dangers qui les entouraient, même dans cet endroit éloigné.

"Le gardien de ce lieu, celui qui interdit à quiconque de s'approcher de la Porte de Tartaros", répondit Calypso d'une voix à peine audible, leur course effrénée les empêchant de converser longuement.

Enfin, ils atteignirent la rive opposée, leurs poumons brûlant douloureusement, leur souffle haletant. À peine avaient-ils repris leur souffle que leurs regards furent captivés par une scène saisissante. Un majestueux tigre noir aux rayures argentées émergea des ténèbres, fixant intensément les intrus. Ses yeux perçants semblaient transpercer leur âme, tandis qu'il rugissait d'une voix puissante, un avertissement clair pour maintenir leurs distances.

Victor, intrigué et fasciné par la présence de cette créature éblouissante, s'approcha prudemment de la jeune femme. "Pourquoi te trouves-tu ici ?" demanda-t-il, cherchant à comprendre la place de Calypso dans ce lieu si dangereux.

Calypso, son visage imprégné d'une mélancolie profonde, commença à partager un fragment de son histoire. "Il y a bien longtemps, mon peuple, les Titans, était en alliance étroite avec les Alterans. Cependant, une dispute déchirante a éclaté entre nos dirigeants, déclenchant une guerre dévastatrice. Nous avons perdu... En punition, nous avons été bannis ici par Hadès, un Alteran d'une grande puissance. Nous sommes isolés dans l'endroit le plus éloigné de l'univers, sans aucun moyen de nous échapper", révéla-t-elle, un voile de tristesse enveloppant son visage angélique.

Les paroles de Calypso touchèrent profondément Victor, faisant naître en lui un mélange de compassion et de détermination. Il caressa doucement le bras de Calypso, cherchant à lui offrir un semblant de réconfort dans ce monde hostile. Leurs regards se croisèrent, une connexion indéfinissable s'établissant entre eux. Une larme solitaire se fraya un chemin le long de la joue de Calypso, témoignant des cicatrices de son passé. D'un geste tendre, Victor porta délicatement sa main à son visage, essuyant cette larme perlée avec son pouce. Un sourire réconfortant naquit sur ses lèvres, témoignant de son soutien indéfectible.

Cependant, leur fragile moment de répit fut brutalement interrompu par l'apparition soudaine de Cerbère. Le majestueux tigre, qui jusqu'alors était demeuré immobile, bondit par-dessus la rivière avec une agilité déconcertante. Il se rua vers Calypso, qui poussa un cri terrifié et tenta de fuir. Ignorant Victor, la bête ne s'intéressait qu'à la jeune femme qui semblait porter en elle une menace qu'elle seule pouvait comprendre.

Sans réfléchir, Victor se lança à la poursuite de Cerbère, sa détermination le propulsant au-delà de ses limites. Il parvint à le dépasser et se positionna courageusement aux côtés de Calypso. Victor effleura instinctivement le dos du fermoir de son bracelet. Un halo de lumière éblouissant se matérialisa à proximité. Il attrapa Calypso, la tirant avec lui vers le tourbillon scintillant. Sans une once d'hésitation, Calypso se laissa emporter et ils disparurent.

Calypso reprenait lentement ses esprits, allongée sur un lit. La lutte intense avec Cerbère l'avait épuisée, mais elle avait réussi à échapper de justesse aux terribles griffes du gardien de Tartaros. Victor se trouvait quant à lui allongé sur elle, leurs visages à quelques centimètres l'un de l'autre.

La proximité inattendue provoqua une réaction instinctive chez Calypso, qui, gênée, repoussa Victor de toutes ses forces. Son corps heurta le sol dans un bruit sourd qui résonna dans la pièce.

"Désolée..." s'excusa-t-elle précipitamment, vérifiant avec inquiétude que Victor ne s'était pas blessé.

Se remettant lentement de sa chute, Victor grimaça en se frottant le dos, mais un sourire moqueur étirait ses lèvres. "Ce n'est rien, je préfère ça à la fureur d'un tigre." riposta-t-il, essayant d'alléger l'atmosphère.

Soudain, une inquiétude profonde envahit Calypso alors qu'elle reprenait ses esprits et prenait conscience de sa situation. Elle n'était plus sur Tartaros, la terre aride et maudite de son exil. La panique commençait à l'envahir.

"Je n'ai pas le droit d'être là, je suis bannie ! Je dois retourner d'où je viens rapidement !" déclara-t-elle avec anxiété, réalisant les conséquences de sa présence dans un lieu qui lui était interdit.

Victor s'approcha d'elle, l'expression déterminée. Il refusait catégoriquement de la laisser repartir, bien qu'il ne connaisse pas encore tous les dangers et les enjeux qui entouraient la situation.

"Hors de question ! Je ne te laisserai pas repartir sur cette planète maudite", s'exclama-t-il avec fermeté, fixant ses yeux dans les siens.

Inquiète, Calypso tenta de l'avertir des conséquences potentiellement désastreuses. "Il le faut ! Si je reste, la colère des Alterans sera terrible."

Victor, qui avait maintenant une main posée fermement sur l'épaule de Calypso, chercha à la rassurer et à lui apporter son soutien. "Calme-toi. Les Alterans ont disparu depuis longtemps. Ici, nous avons des protecteurs, les Asgards. Je suis convaincu qu'avec leur aide, nous trouverons un moyen de libérer ton peuple et de réparer les torts qui leur ont été infligés."

Mais l'idée de faire appel aux Asgards provoqua une panique totale chez Calypso. "Ils ont aider les Alterans à nous vaincre ! Si tu leur parles de moi, je suis perdue."

Victor chercha à apaiser ses craintes. "Les Asgards sont des êtres pacifiques, ils ne te feront aucun mal. Ils ont protégé ma planète et mon peuple pendant des siècles. Ils ont une sagesse et une compréhension infinies."

Calypso restait cependant profondément méfiante. "Crois-moi Victor, ils sont fourbes, je suis certaine qu'ils vous protègent uniquement par intérêt. Je t'en supplie, ne leur dis rien. Aide-moi à rentrer sur Tartaros."

La détresse de Calypso et ses yeux emplis de tristesse finirent par convaincre Victor de la gravité de la situation. D'un geste vif, il saisit fermement le fermoir du bracelet d'Hadès et toucha l'inscription gravée pour Tartaros.

Un vortex lumineux se matérialisa devant eux, vibrant d'énergies mystérieuses. Calypso s'apprêtait à s'y engouffrer, mais Victor la retint un instant par le bras.

"Quand pourrai-je te revoir ?" demanda-t-il, le regard rempli d'espoir.

Un sourire mélancolique se dessina sur les lèvres de Calypso. Elle retira délicatement un collier qu'elle portait autour du cou, un bijou d'une rare beauté. La pierre centrale scintillait d'une lueur bleue mystérieuse.

"Une fois sur Tartaros, prononce mon nom en touchant la pierre de ce collier. Je saurai te retrouver," lui murmura-t-elle avec une voix chargée d'émotions.

Victor prit le collier avec précaution, conscient que cet objet allait être le lien qui les unirait à nouveau. Il sentit une connexion profonde et inexplicable avec Calypso.

Sans un autre mot, la jeune femme se précipita dans le vortex lumineux qui se referma derrière elle, laissant Victor seul. Leurs destins étaient désormais liés et Victor était prêt à affronter tous les dangers, à explorer les confins de l'univers pour la retrouver.

À peine quelques instants plus tard, la porte de la chambre fut poussée violemment, révélant les silhouettes anxieuses de Sigurd et Daniel. Victor, pris au dépourvu, fit disparaître adroitement le collier dans la poche de son pantalon, préservant ainsi le secret de sa connexion avec Calypso.

"Où diable étais-tu passé ?" s'exclama Sigurd, son front se plissant de frustration. "Nous te cherchons depuis plus d'une heure."

Déstabilisé, Victor répondit avec une hésitation perceptible, "Je suis désolé, père. J'avais besoin d'air frais et j'ai marché un peu dans le jardin."

Daniel et Sigurd échangèrent un regard sceptique, mais ils décidèrent de ne pas insister davantage. Le plus important à cet instant était qu'il était là, sain et sauf.

"Viens au salon, nous avons quelque chose d'important à te dire," déclara Sigurd avec une gravité inhabituelle.

Intrigué mais obéissant, Victor acquiesça. "De quoi s'agit-il ?" questionna-t-il, sa voix trahissant une légère appréhension.

Le silence fut sa seule réponse. Victor sentit son cœur s'emballer, son esprit tourbillonnant d'anticipation. Il suivit Sigurd et les deux hommes jusqu'au salon, se demandant ce qui pouvait bien se tramer.

En entrant dans la pièce, Victor fut surpris de découvrir que l'équipe SG1 au grand complet, ainsi que Thor et Hilda, étaient présents. Une vague d'inquiétude le submergea. Pourquoi un rassemblement aussi inhabituel ? Il s'installa avec précaution sur un fauteuil, scrutant les visages de chaque membre de l'équipe.

Imitant Victor, chacun s'installa sur les canapés créant ainsi une atmosphère lourde de tension. Les regards échangés entre les membres de SG1 étaient chargés d'émotions retenues. Victor sentit son cœur battre la chamade, les secondes semblant s'étirer à l'infini.

Sigurd, les yeux sombres, rompit finalement le silence qui pesait dans la pièce. Ses paroles résonnèrent dans l'air, chargées d'une gravité qui fit frissonner l’adolescent. "Victor, il y a une vérité extrêmement importante que tu ignores. Quelque chose que nous avons été contraints de garder secret à la demande des Asgards, et il est temps que tu le saches."

Le cœur de Victor s'emballa davantage. Son regard passa de Sigurd à Hilda, cherchant désespérément des réponses muettes dans leurs expressions. Il hocha simplement la tête, invitant son père à poursuivre, sentant le poids des révélations à venir.

Sigurd prit une profonde inspiration et continua d'une voix profonde, choisissant ses mots avec précaution. "Victor, tu n'es pas originaire d'Ivadoll." Il fit une pause, laissant à Victor le temps d'assimiler cette révélation bouleversante. Le gouverneur posa ensuite son regard sur Jack et Sam, partageant un regard lourd de significations, avant de continuer. "Nous ne sommes pas tes véritables parents. Tu es le fils de Jack et Samantha. Deux Asgards t'ont enlevé alors que tu étais encore qu'un embryon dans le ventre de ta mère, dans des circonstances que nous n'avons découvertes que récemment."

Un silence lourd s'abattit dans la pièce, les mots de Sigurd suspendus dans l'air. Victor sentit son cœur s’arrêter, une multitude d'émotions tumultueuses bouillonnant en lui. Son regard se posa tour à tour sur Jack et Sam, cherchant désespérément des réponses dans leurs yeux.

C'est alors que Thor prit le relais, fournissant un récit détaillé des événements : le marqueur génétique de O’Neill, le dilemme de l'extinction des Asgards, le vol de l'embryon, le dilatateur temporel, l’importance des gènes et des connaissances des Anciens. Il ne laissa rien de côté, chaque pièce du puzzle était présentée avec une précision implacable.

"C'est une plaisanterie ?" demanda Victor d'une voix tremblante.

Sam secoua tristement la tête, elle aurait préféré pouvoir épargner à Victor cette douloureuse révélation.

La colère monta en Victor, une tempête prête à éclater. Il se leva brusquement, faisant face à Sigurd, ses mains tremblantes de rage contenue. "Comment avez-vous pu me mentir toutes ces années ?!" gronda-t-il.

"Victor, je comprends ta colère, mais ne nous en veux pas. Nous avons fait cela pour ton bien", intervint Hilda d'une voix apaisante, cherchant à calmer les flammes brûlantes de la révolte.

"Pour mon bien ou pour le vôtre ?!" rétorqua Victor, les yeux remplis d'une méfiance douloureuse.

À peine eut-il fini sa phrase qu'il se dirigea vers Thor, pointant un doigt accusateur vers lui. "Calypso disait vrai, vous êtes des monstres !" s'écria-t-il, attribuant à tort la responsabilité à l'Asgard devant lui.

Anticipant les intentions de Victor, Jack s'interposa, se dressant comme un rempart entre l'Asagard et son fils. "Calme-toi, Thor n'y est pour rien," déclara Jack d'une voix ferme, étendant ses bras pour bloquer le chemin.

"Qui est Calypso ?" demanda Daniel d'une voix calme, mais emplie de curiosité. Il espérait que cette question pourrait apporter une lueur de clarté dans la confusion qui régnait dans la pièce.

Un silence pesant enveloppa la pièce alors que Victor semblait lutter avec ses émotions. Il était partagé entre la colère et la tristesse, luttant pour assimiler les révélations qui bouleversaient son monde. Finalement, il détourna le regard de Thor et resta silencieux, refusant de répondre à Daniel.

Sam, ne pouvant rester silencieuse face à cette situation, se leva, laissant transparaître ses émotions contenues dans sa voix. "Victor, les Asgards ont commis des erreurs, mais ils sont prêts à assumer leurs responsabilités et à réparer ce qui a été fait." Sa voix tremblait d'émotions contenues, exprimant sa détermination à faire face aux conséquences de leurs actes passés.

Le silence persista, et malgré les mots de Sam la frustration de Victor ne faiblit pas. Il fit face à Jack, qui se tenait toujours en travers de son chemin, l'expression sur son visage oscillant entre la déception et la colère. "Et vous êtes au courant depuis combien de temps ?" demanda-t-il d'une voix rauque.

"Nous l'avons découvert juste avant d'arriver sur Ivadoll", répondit Jack, le poids du secret écrasant ses épaules.

Daniel s’approcha du jeune homme avec précaution. "Victor, je sais que c'est difficile à accepter, mais tu dois essayer de comprendre toutes les perspectives en jeu ici. Rien n'est aussi simple qu'il n'y paraît."

Hilda ressentait une profonde tristesse, consciente de l'onde de choc que ces révélations devaient provoquer en Victor. Elle se leva doucement du canapé et s'approcha de lui avec une détermination calme, cherchant à lui transmettre un peu de réconfort.

"Victor", commença-t-elle d'une voix douce mais assurée, attirant l'attention de tous, "Je comprends à quel point ce que tu viens d'apprendre est bouleversant. Cependant, je tiens à te dire que, quelle que soit la vérité sur ton passé, cela ne change pas qui tu es. Tu resteras toujours notre Victor." Elle posa délicatement sa main sur sa tête, effleurant ses cheveux dans un geste de tendresse.

La colère de Victor était à son paroxysme, les émotions tourbillonnant en lui. Il retira brutalement la main de Hilda, la fixant avec une intensité mêlée de déception et de colère. "Non ! Cela change tout !"

Incapable de contenir sa colère plus longtemps, Victor sentit une bouffée d'émotions s'emparer de lui. La frustration et la tristesse le submergeaient, l'empêchant de rester dans cette pièce plus longtemps. Sans hésiter, il se précipita hors du salon, montant les marches de l'escalier à toute vitesse, son esprit tourbillonnant dans un tumulte de pensées.

Derrière lui, Sigurd et SG-1 tentèrent désespérément de le suivre, mais Victor était animé par une énergie déterminée. Ses pas résonnaient bruyamment dans le couloir, traduisant son état d'esprit agité. Arrivé devant la porte de sa chambre, il ne perdit pas une seconde et s'y engouffra, désireux de trouver un refuge où il pourrait se confronter à la tempête émotionnelle qui faisait rage en lui.

Il ferma la porte à clé avec fermeté, comme s'il cherchait à établir une barrière protectrice entre lui et le reste du monde. Puis, dans un geste de détermination, il poussa une chaise lourde devant l'ouverture, obstruant ainsi toute tentative d'entrée.

Sigurd frappa violemment à la porte. Ses coups résonnèrent dans la pièce, témoignant de son inquiétude grandissante. "Victor ! Ouvre !" cria-t-il d'une voix chargée d'urgence et d'affection. Chaque frappe résonnait comme un appel à la communication, un cri de détresse dissimulé derrière une volonté de comprendre et d'aider.

Victor sélectionna rapidement les biens qui lui étaient les plus précieux : quelques vêtements, son ordinateur portable et divers autres objets indispensables. Il les rangea hâtivement dans un sac à dos, se sentant étranger dans cette maison qui, jusqu'à peu, était son refuge. Une fois prêt, il jeta un dernier regard autour de lui, gravant l'image de sa chambre dans son esprit, puis s'échappa silencieusement par le balcon.

"Teal'c, venez avec moi", ordonna O'Neill. Ils se dirigèrent vers l'une des chambres adjacentes pour atteindre le balcon communiquant. C'est là qu'ils virent Victor en train d'enjamber la rambarde, prêt à prendre la fuite.

"Victor !" hurla Jack en se précipitant vers lui, accompagné de Teal'c. Mais malgré leurs efforts, ils ne parvinrent pas à l'attraper. Victor se laissa tomber et fit une roulade pour se réceptionner dans l'herbe.

"O'Neill, faisons le tour", proposa Teal'c d'une voix calme mais déterminée. Ils firent demi-tour et coururent aussi vite que possible pour sortir de la maison, se dirigeant vers le jardin. Ils fouillèrent chaque recoin avec ardeur, espérant apercevoir ne serait-ce qu'un signe de Victor, mais celui-ci avait déjà disparu de la propriété.

Jack et Teal'c retrouvèrent les autres pour leur annoncer la fuite de Victor. Le regard de Jack balaya les visages inquiets. "Victor est parti. Nous l'avons vu s'échapper par le balcon", déclara-t-il.

Face à la réalité de la situation, l'inquiétude céda rapidement la place à l'action. Jack, dont le regard était désormais dur et résolu, se tourna vers Daniel et Teal'c. "Je pense qu'il a dû rejoindre l'un de ses amis", annonça-t-il, cherchant une lueur d'espoir dans cette situation sombre.

Sigurd acquiesça. "Je vais demander à notre chauffeur de vous aider à vous déplacer rapidement."

"Ou peut-être qu'il va rejoindre son professeur ?", suggéra Teal'c, les sourcils froncés d'inquiétude.

"Nous irons aussi le voir pour en avoir le cœur net", rétorqua Jack, déterminé à retrouver Victor coûte que coûte.

Sam prit la parole. "Je vais retourner sur le vaisseau avec Thor", annonça-t-elle. "Nous devons essayer de terminer ces calculs."

Jack approuva d'un signe de tête, conscient de l'importance de cette tâche.

Les regards d'Hilda et de Sam se croisèrent, un accord silencieux se dessinant entre elles. "Sigurd et moi resterons ici," déclara Hilda d'une voix douce mais résolue. "Au cas où Victor déciderait de revenir ici."

Ainsi, le plan fut établi : Jack, Daniel et Teal'c partirent à la recherche de Victor tandis que Thor et Sam retournèrent au vaisseau.


Victor marchait d'un pas assuré dans les rues animées du centre-ville, conscient de la nécessité de se fondre dans la foule. Il avait pris soin de relever la capuche de sa veste pour dissimuler son visage, prenant toutes les précautions nécessaires pour éviter d'être reconnu. Son esprit était en ébullition, naviguant entre les révélations dévastatrices qui venaient de lui être faites et l'urgence de trouver un refuge, ne serait-ce que temporaire.

Alors qu'il s'enfonçait dans ses pensées, il sentit une vibration au fond de sa poche. Il sortit rapidement son téléphone, le cœur battant, et l'écran lumineux afficha un message de Kira. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Victor lorsqu'il lut les mots : "Silas est ok, rendez-vous dans trente minutes au lieu habituel."

Ce simple message apporta un soulagement temporaire à Victor, lui rappelant qu'il avait encore des alliés en dehors de cette situation compliquée dans laquelle il se trouvait.

Sans perdre une minute, Victor tapa rapidement sa réponse sur l'écran de son téléphone : "Ok, j'y serai." Il savait que ce rendez-vous était crucial pour élaborer un plan d'action concret. Il se sentait poussé par une force intérieure, une détermination à se libérer de l'emprise de la vérité qui venait de lui être révélée.

La destination du lieu habituel était gravée dans sa mémoire. C'était un lieu isolé, un ancien hangar abandonné en périphérie de la ville, un endroit où ils avaient l'habitude de se retrouver pour discuter en toute discrétion.


Calypso, haletante et le cœur battant, avait réussi à revenir sur Tartaros, échappant de justesse à Cerbère qui semblait avoir déserté les lieux. Elle savait qu'elle devait trouver refuge rapidement. Ses pas rapides la menèrent bientôt devant une grande bâtisse, un bâtiment imposant qu'elle connaissait bien. C'était son lieu de résidence, un refuge qu'elle partageait avec d'autres bannis, des âmes aussi tourmentées qu'elle.

Les murs de la bâtisse semblaient respirer le désespoir et la résignation. Les briques sombres et ébréchées témoignaient de l'éternité passée sur Tartaros, marquées par les souffrances et les tourments. Les fenêtres étaient obscurcies par des voiles de tissu sombre, créant une atmosphère mystérieuse et oppressante.

Calypso poussa la porte lourde, laissant une odeur rance et moite l'envahir. À l'intérieur, elle fut accueillie par une semi-obscurité, seulement éclairée par des chandelles vacillantes qui projetaient des ombres dansantes sur les murs délabrés. Les couloirs étroits et tortueux semblaient se perdre dans un labyrinthe sans fin, comme si le bâtiment était lui-même un reflet de la détresse qui habitait ses occupants.

Guidée par l'excitation et l'espoir grandissant, elle gravit les escaliers usés par le temps, les marches grinçant sous ses pieds. Les murs décrépits qui l'entouraient semblaient parler, révélant des traces de graffitis témoignant des vies brisées qui avaient trouvé refuge dans ces lieux désolés.

Déterminée, Calypso continuait sa quête à travers les dédales sombres et étroits de la bâtisse, à la recherche de son ami Sisyphe. La tension montait en elle, mêlée d'une pointe d'anxiété et d'excitation. Finalement, après avoir traversé un labyrinthe de corridors sombres, elle aperçut une petite alcôve, éclairée par une faible lueur.

Sisyphe se leva précipitamment lorsqu'il aperçut Calypso, un mélange de soulagement et de curiosité se dessinant sur son visage. "Calypso, où étais-tu ? Je m'inquiétais pour toi", dit-il tendant la main vers elle.

Un sourire énigmatique se forma sur les lèvres de Calypso alors qu'elle s'approchait de son ami. "Sisyphe, tu ne vas pas me croire. Mes appels ont été entendus", murmura-t-elle d'une voix douce, laissant planer le mystère autour de ses mots.

Intrigué, Sisyphe l'invita à s'asseoir à ses côtés, désireux d'entendre le récit de son aventure. Calypso commença à raconter sa rencontre avec Victor dont la présence avait été une révélation bouleversante.

Sisyphe pencha la tête, avide d'en savoir plus. "Un descendant d'Hadès ? En es-tu sûre ?" demanda-t-il, ses yeux brillants d'excitation et d'incrédulité.

Calypso prit une profonde inspiration, feignant une joie sincère qui masquait ses intentions sinistres. "Oui, Sisyphe. Victor détient la clé pour briser les chaînes qui nous retiennent ici, pour nous libérer de ce lieu maudit. Et surtout, nous pourrons enfin libérer mon père de son châtiment éternel", dit-elle, accentuant chaque mot pour attiser la curiosité et l'espoir de Sisyphe.

Le sourire satisfait de Calypso dissimulait les rouages sombres de son plan. Elle ne reculerait devant rien pour se libérer et pour renverser les dieux qui les avaient condamnés.

À suivre...
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Re: SG1 - L'Héritier

Message non lu par Ananta »

Salut :)

Chapitre lu!

Le titre porte bien son nom. Révélation sur plusieurs choses:

1) Le bracelet qui mène au Tartare de la Mythologie Grecque.

2) Les Titans qui pourraient être la version grecque des Oris.

3)Calypso, un personnage très important de la Mythologie Grecque est qui, malgré sa beauté, cache bien son jeu et me pousse à croire qu'elle utilisera Victor dans son propre intérêt en utilisant son charme...

4) Le lien parental entre Victor et les deux terriens Sam et Jack.

5) La fuite du fiston qui rejette sa filiation terrienne. C'est compréhensible mais personnellement, j'aurais cru qu'il aurait accepté.

Ton histoire est vraiment intrigante et je me demande bien où tout cela va nous mener...

Bonne chance pour la suite :)
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Re: SG1 - L'Héritier

Message non lu par Vikiell »

Merci pour ton message ^_^
CITATION Ton histoire est vraiment intrigante et je me demande bien où tout cela va nous mener...
La réponse dans quelques chapitres... :D
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Re: SG1 - L'Héritier

Message non lu par Vikiell »

Chapitre 5 : Au-delà des limites

L'air dans la maison de Kira était dense de tension silencieuse. Jack, Teal’c et Daniel semblaient encerclés par les murs même de la pièce, les confinant dans une désillusion palpable. Ils scrutaient la pièce avec désespoir, anticipant presque la moindre trace de Victor. La dure réalité s'avérait toutefois une adversaire impitoyable. Kira avait disparu, son emplacement demeurant un mystère pour tous, y compris pour ses propres parents. Quant à Victor, il restait une énigme insaisissable. Malgré cet apparent échec, l'équipe demeurait déterminée. Il leur restait une piste : la résidence d'Ayden.

D'un accord tacite, ils décidèrent de s'y rendre à pied. La maison d'Ayden n’était pas loin et cette marche leur offrait une occasion précieuse d'affiner leur stratégie. Plongeant dans le dédale des rues d'Ivadoll, ils scrutèrent attentivement la foule, leurs regards entraînés captant chaque détail, cherchant un signe de Victor dans cet océan de visages anonymes.

Dans le brouhaha de la vie citadine, Daniel finit par briser le silence. Ses yeux brûlaient d'une question non dite, se fixant tour à tour sur Jack et Teal'c. "Rappelez-vous ce que Victor a dit avant d'attaquer Thor ?" Sa voix était douce, presque hésitante. "Il a dit que Calypso avait raison..."

Jack fronça les sourcils, son expression devenant un tableau de perplexité. "Et alors ?" Il ne pouvait cacher son intérêt malgré son ton détaché.

Daniel prit une profonde inspiration. "Calypso, dans la mythologie grecque, était une nymphe résidente d'une île isolée. Elle a séduit Ulysse, l'a retenu en captivité pendant des années. Elle symbolise la tentation, la séduction et l'isolement."

Jack leva les yeux au ciel, manifestant son scepticisme habituel. "Nous sommes sur Ivadoll, Daniel. Quel lien entre ces mythes et notre situation ?"

Ignorant le sarcasme, Daniel continua. "Lorsque Victor s'est évanoui, j'ai remarqué un bracelet avec un fermoir en forme de casque et de sceptre, des symboles typiques du Dieu Hadès dans la mythologie grecque. Je trouve que cela fait beaucoup pour être que de simples coïncidences."

"Selon vous, Calypso aurait-elle pu donner ce bracelet à Victor ?" interrogea Teal’c, son ton mesuré contrastant avec la gravité de sa question.

"C'est une possibilité," admit Daniel, "Ou il se pourrait que ce soit un artefact laissé par les Anciens, ou peut-être une autre civilisation. Il faudrait que je puisse l'étudier plus en détail."

"En gros, vous n’en savez rien.", répliqua Jack, son sarcasme à peine voilé.

"Quoi qu’il en soit", insista Daniel, "Nous devrons en discuter avec Victor dès que nous le retrouverons."

Jack haussa un sourcil, son expression oscillant entre amusement et exaspération. "D'accord, Daniel," répondit-il, l'ironie palpable dans sa voix. "Ajoutons ça à la liste des choses à faire : vérifier auprès de Victor s'il a eu récemment des rendez-vous avec des nymphes grecques."

Daniel hocha la tête, son expression indiquant qu'il avait anticipé le sarcasme de Jack. "Je sais que ça peut paraître étrange, Jack," répondit-il, "Mais je pense qu’il est important d’éclaircir ce point."

L'éclat doré de la cité d'Ivadoll immergé les rues dans une lueur sereine, créant une ambiance paisible trompeuse. Cette quiétude contrastait violemment avec l'urgence palpable de leur mission. Les mots de Daniel, résonnant encore dans leurs esprits, injectaient une nouvelle dose de mystère à leur quête déjà complexe de retrouver Victor.

La silhouette imposante de la demeure d'Ayden commença à se profiler à l'horizon. Le trio ralentit instinctivement son allure, avançant avec une prudence renforcée. Au détour d'une rue, une silhouette se découpa de l'ombre de la maison. Le pouls de Jack s'accéléra alors qu'il identifia la silhouette familière.

"C'est Ayden", murmura Jack, désignant discrètement l'adolescent.

Un sac en bandoulière, Ayden se mouvait avec une hâte évidente. Les trois équipiers échangèrent un regard complice, ils décidèrent de le suivre, leur curiosité piquée au vif, désireux de savoir où il se rendait avec tant de précipitation.

Disparaissant dans les ombres environnantes, ils se faufilèrent en s'appuyant sur leur vaste expérience de terrain pour garder Ayden en ligne de mire sans se faire remarquer. Ils le pistèrent à travers les rues bourdonnantes d'Ivadoll, sa démarche résolue trahissant une connaissance intime de sa destination.

Finalement, Ayden dévia de la voie principale lumineuse pour se diriger vers une zone industrielle délabrée. Les lumières scintillantes de la ville reculaient, laissant place aux ombres imposantes des structures en ruine. Ayden s'arrêta devant un hangar décrépit

Le trio se glissa derrière un amas de caisses à proximité, cherchant un poste d'observation discret pour surveiller les actions d'Ayden. Après avoir jeté un coup d'œil prudent autour de lui, l’adolescent poussa la porte grinçante du hangar et y entra.

Jack, Daniel et Teal'c avancèrent avec une prudence mesurée, se mouvant avec la discrétion d'un prédateur chassant dans l'obscurité. Chaque son était étouffé, chaque pas était calculé pour éviter de faire grincer le plancher ou de heurter des objets qui pourraient les trahir.

Ils se nichèrent dans un recoin, dissimulés derrière un tas désordonné de caisses. Camouflés avec habileté, ils minimisèrent leur visibilité tout en conservant une vue dégagée sur l'intérieur du hangar.

Les formes floues des caisses et des équipements, éparpillés comme des vestiges d'un passé révolu, projetaient des ombres inquiétantes. Les battements de cœur de l'équipe SG-1 s'accélérèrent alors que deux autres silhouettes apparurent, rejoignant Ayden.

C'était Victor et Kira, leurs visages tendus, rongés par l'inquiétude. Ayden les accueillit chaleureusement, leur donnant une tape amicale sur l'épaule, mais il ne put ignorer l'aura lourde qui enveloppait Victor.

Ayden fronça les sourcils, ne pouvant contenir sa curiosité. "Victor, t'as vraiment l'air préoccupé. Qu'est-ce qui cloche ?"

Kira, toujours prête à taquiner, enchaîna avec un ton sarcastique. "Ouais, t'as pas l'air au top de ta forme."

Victor secoua légèrement la tête, comme pour chasser les pensées sombres qui l'assaillaient. "Je vais bien, ne vous en faites pas", murmura-t-il d'une voix douce, essayant de calmer leurs inquiétudes.

Mais les regards incrédules de Kira et Ayden ne trompaient pas. Kira prit une profonde inspiration, "Victor, on est tous dans le même bateau. Si quelque chose te tracasse, tu dois nous le dire."

Ayden renchérit avec une détermination sincère. "C'est ça, quoi qu'il se passe, tu peux compter sur nous."

Victor hésita, sa voix se transformant en un murmure révélateur de la gravité de ses révélations. "En fait... Je ne suis pas originaire d'Iva..."

Avant qu'il ne puisse en dire davantage, des pas lourds résonnèrent dans le hangar, s'approchant rapidement de leur position. Silas, un homme dans la force de l'âge, fit son entrée avec une assurance qui ne laissait place à aucun doute. Son regard perçant et sa posture résolue trahissaient une détermination inébranlable. Ayden fut le premier à le reconnaître, suivi de près par Kira et Victor. Bien qu'ils aient accueilli Silas avec courtoisie, leurs inquiétudes intérieures les empêchaient de manifester une véritable joie.

Victor prit une grande inspiration, ses poings se serrant légèrement. "Le propulseur que tu nous as vendu... Il était défectueux. Nous avons rencontré des complications pendant notre vol." Ses yeux fixaient intensément Silas.

Silas, surpris et légèrement irrité, leva un sourcil, ses bras croisés sur sa poitrine. "Défectueux ? Mes produits sont d'une qualité irréprochable. Peut-être que vous n'avez tout simplement pas l'expérience requise en pilotage." Il haussa les épaules avec désinvolture.

Une lueur de rébellion s'alluma dans les yeux de Victor, sa mâchoire se contractant brièvement, mais il se maîtrisa. "Il n'est pas question de remettre en doute nos compétences. Le propulseur que tu nous as fourni était bel et bien défectueux, et cela a mis nos vies en danger et ce n'est pas quelque chose que je peux laisser passer."

L'atmosphère dans le hangar s'alourdit, la tension devint palpable. Silas prit un instant pour réfléchir. Il se passa la main dans les cheveux, cherchant les mots qui apaiseraient la situation. "D'accord, si vous insistez, je vais m'assurer de vous en fournir un autre." Ses bras retombèrent le long de son corps, signe d'une concession. "Quand en avez-vous besoin ?"

Kira prit la parole, sa voix ferme et déterminée. "Le plus tôt possible."

Silas hocha la tête, reconnaissant l'urgence de la situation. Il passa une main sur son menton, son regard se fixant sur le sol un bref instant. "Très bien, je vais voir ce que je peux faire. Restez ici, je reviens d'ici une heure."

"Nous comptons sur toi", déclara Victor en acquiesçant d'un léger mouvement de tête, s'efforçant de paraître confiant malgré les doutes et les inquiétudes qui l'assaillaient. Ses poings se relâchèrent lentement, signe de sa tentative de calmer ses émotions.

Tandis que Silas s'apprêtait à quitter le hangar, une tension électrique imprégnait l'air. Les regards déterminés de Jack, Daniel et Teal'c se croisèrent, un échange silencieux entre eux annonçait une action imminente. Sans la moindre hésitation, ils se précipitèrent vers le groupe, leurs pas résonnant tels des coups de tonnerre, bloquant fermement toute tentative d'évasion.

Teal'c avança avec une assurance inébranlable, sa stature imposante se dressant comme un mur infranchissable devant Ayden. Son regard perçant se fixa sur l'adolescent, le figeant sur place. D'une main puissante, il attrapa l’épaule du jeune homme pour couper toute envie de fuite.

De son côté, Daniel se précipita vers Kira, la regardant avec empathie. Il cherchait à établir une connexion avec elle. Ses mains se tendirent légèrement, comme s'il voulait l'envelopper d'une étreinte réconfortante. "N'aie pas peur," murmura-t-il d'une voix douce, laissant transparaître toute sa bienveillance. "Tu n'as rien à craindre de nous."

Kira, les yeux emplis d'incertitude et de vulnérabilité, fixa Daniel intensément, cherchant des réponses dans son regard bienveillant.

Victor, surpris par l'intervention soudaine de l'équipe SG-1, fut saisi par un instinct primal de fuite et commença à courir. Mais un regard vers Ayden et Kira, encerclés, lui fit réaliser que les abandonner serait une trahison impardonnable. Un sentiment brûlant de fraternité s'empara de lui, et il stoppa sa course effrénée.

Jack, qui le poursuivait, le rattrapa rapidement, essoufflé mais déterminé. Il attrapa fermement l'épaule de Victor, le forçant à se tourner vers lui. Son regard perçant transmettait à la fois son intention de ne pas le laisser s'échapper et son désir de le protéger de lui-même. "Victor, arrête ! Tu ne vas pas fuir indéfiniment," lui dit-il d'une voix ferme, tandis que sa main se posait avec assurance sur le bras de Victor.

Le regard de l’adolescent se figea sous l'intensité du regard de Jack. Ses yeux, grands ouverts, reflétaient un conflit intérieur. Il comprit que fuir ne servait à rien. Le moment était venu d'affronter la réalité.

L'équipe SG-1 chercha Silas du regard, mais il avait déjà disparu dans l'obscurité du hangar, profitant de la confusion pour se fondre dans les ombres tel un spectre insaisissable. Malgré l'urgence de la situation, l'équipe resta concentrée sur les adolescents, leur priorité immédiate.

Jack maintint toujours un contact physique avec Victor, cherchant à établir une connexion visuelle plus profonde. "Victor, regarde-moi," demanda-t-il d'une voix douce mais ferme. Ses yeux scrutèrent intensément ceux de Victor, cherchant à transmettre un message de soutien et de compréhension. "Nous allons rentrer tous ensemble, et nous allons discuter calmement de tout cela."

Victor prit quelques instants pour répondre. Son regard, autrefois sûr de lui, était maintenant empreint d'incertitude. Après un moment qui semblait s'étirer à l'infini, il finit par acquiescer d'un léger hochement de tête.

Jack relâcha alors lentement son emprise sur le bras de Victor, un geste qui symbolisait à la fois un accord et une marque de confiance. Il ne détourna pas son regard de Victor, veillant à ce que celui-ci comprenne qu'il était là pour lui.

Un changement presque imperceptible se répandit dans l'atmosphère du hangar, la tension électrique qui les avait enveloppés commença à se dissiper. Les visages se détendirent, les épaules se relâchèrent. Chacun pouvait respirer un peu plus librement, bien que la prudence demeure à fleur de peau.

Dans cet environnement plus apaisé, Jack leva lentement la main, invitant Teal'c et Daniel à le suivre d'un geste subtil. "Il est temps de rentrer," annonça-t-il d'une voix empreinte de calme. Son corps se redressait légèrement, ses épaules s'affaissaient en un soupir de soulagement. Son regard, d'abord scrutateur, parcourut une dernière fois le hangar, balayant les ombres et les recoins obscurs, même si Silas s'était évanoui depuis longtemps.

Ayden et Kira échangèrent un regard complice, puis prirent la tête du groupe, leurs pas se synchronisant dans une danse silencieuse. Leurs bras se frôlaient dans une proximité rassurante. Ils marchaient d'un pas léger murmurant des paroles à voix basse sur ce qui venait de se passer.

En retrait, Victor et Daniel marchaient côte à côte, leurs pas étaient plus lents, plus mesurés, comme s'ils marchaient sur un terrain incertain. Leurs regards se croisaient de temps en temps, s'échangeant des signes silencieux de compréhension.

Jack et Teal'c fermaient la marche. Leurs yeux scrutateurs parcouraient sans relâche les alentours, leurs épaules se balançaient avec une assurance tranquille. Chaque geste était précis, chaque pas était calculé, prêts à réagir à la moindre menace qui pourrait surgir de l'ombre.


Le tableau holographique flottant devant eux était une mosaïque chatoyante de chiffres, de formules et de schémas en constante évolution, représentant leur quête pour prédire l'heure d'une éruption de magma solaire. L'intérieur du vaisseau, d'ordinaire silencieux et serein, bourdonnait désormais d'une activité mentale intense.
Les sourcils de Sam étaient froncés, son front marqué par une expression de concentration profonde. Ses doigts dansaient avec agilité sur le clavier holographique, modifiant des équations, ajoutant des variables et ajustant des paramètres. Ses yeux passaient rapidement de la simulation en temps réel de l'étoile à l'interface de calcul, cherchant désespérément des schémas, des tendances, des indices pouvant les aider dans leur quête.

À ses côtés, Thor demeurait imperturbable, ses yeux étroits scrutant chaque mouvement de Sam avec un intérêt captivant. Son expression, bien qu'insensible, dégageait une sérénité calme, contrastant étrangement avec l'ardeur de Sam. Son rôle était moins actif mais tout aussi crucial, apportant ses connaissances asgardiennes et des ajustements stratégiques au besoin.

Pourtant, malgré tous leurs efforts conjugués, la solution à leur problème restait insaisissable. Chaque modèle prédictif qu'ils construisaient semblait les rapprocher un peu plus de la résolution, mais l'incohérence des données stellaires et l'évolution constante des caractéristiques de l'étoile rendaient la prédiction d'une éruption de magma solaire extrêmement difficile.

Épuisée, Sam se laissa aller en arrière, massant ses tempes dans un geste de lassitude. Son regard se perdit dans l'immensité de l'espace visible à travers le hublot du vaisseau. Ivadoll, si paisible et sereine vue de là-haut, semblait se moquer de leur impuissance.

Les yeux fatigués de Sam se posèrent sur Thor, révélant un contraste saisissant entre son agitation évidente et la sérénité presque stoïque de l'Asgard. "Thor," commença-t-elle d'une voix rauque, témoignage des heures de travail intense, "je crains que nous ayons atteint les limites de ce que vos ordinateurs peuvent accomplir."

Le regard perçant de Thor se fixa sur elle. "Colonel Carter, notre technologie n'a jamais été conçue pour déchiffrer des phénomènes aussi imprévisibles," admis-il avec une étonnante tranquillité.

Sam prit une profonde inspiration, cherchant à puiser l'énergie même du vaisseau. "Je vais retourner sur Ivadoll, peut-être que si Victor nous aidait..."

Thor inclina légèrement la tête, reconnaissant implicitement la validité de sa suggestion. "En effet, il est possible que ses connaissances nous permettent d'affiner nos données," concéda-t-il.

Sentant une nouvelle détermination naître en elle, Sam fixa son regard sur la planète qui se dessinait en contrebas. "Renvoyez-moi là-bas."

À peine avait-elle formulé sa demande que la salle de commande du vaisseau s'illumina d'une lumière étincelante, enveloppant Sam d'une aura éblouissante. En un clin d'œil, elle disparut du vaisseau, son corps se dissolvant dans un éclat de lumière pour réapparaître instantanément dans le salon de la maison du gouverneur.

Une fois que Sam eut réapparu, elle prit quelques instants pour s'acclimater à son nouvel environnement. Ses yeux se posant sur Jack et Sigurd, elle les découvrit en pleine conversation, leurs voix emplissant la pièce d'un murmure constant.

Jack était penché en avant, les bras croisés sur sa poitrine, ses sourcils légèrement froncés. Son expression était empreinte d'un mélange de sérieux et de préoccupation. Les lignes de son visage témoignaient des nombreux défis auxquels ils avaient été confrontés ces derniers jours.

Sigurd, pour sa part, se tenait droit, mais ses épaules étaient légèrement affaissées. Ses yeux étaient fixés sur Jack avec une attention sincère. Il acquiesçait de temps en temps, ponctuant les paroles de Jack de murmures d'approbation ou de questions pertinentes.

Sam, silencieuse, les observa un instant, prenant conscience de l'importance de leur échange. Prenant une inspiration, elle fit un pas en avant pour se joindre à eux, s'immisçant dans leur cercle de discussion. Les regards de Jack et Sigurd se tournèrent vers elle, une lueur d'accueil et de curiosité dans leurs yeux.

Un léger sourire de soulagement se dessina sur le visage de Jack lorsqu'il vit Carter. Il s'empressa de la saluer avec un enthousiasme contenu. "Sam ! Dis-moi que nous allons pouvoir faire ce saut dans le temps."

Sam baissa les yeux, son expression reflétant une pointe de déception. Elle prit une seconde pour rassembler ses pensées avant de répondre. "Malheureusement, cela semble impossible... Mais peut-être Victor pourrait nous apporter son aide."

L'idée n'enchantait guère Jack, et cela se voyait sur son visage. Un soupir lui échappa tandis qu'il frottait sa tempe fatiguée de son index. "Comment ?" demanda-t-il d'un ton légèrement irrité.

Sam répondit sans hésitation, cherchant à convaincre Jack de la valeur de cette démarche. "Victor possède une connaissance approfondie de la technologie des Anciens. Il pourrait être en mesure d'améliorer nos ordinateurs pour trouver une solution."

Jack ne fut pas complètement convaincu, mais il comprenait que l'urgence de la situation les poussait à explorer toutes les options. Il acquiesça, l'air résigné. "Ok..."

Sam s'enquit avec curiosité. "Vous l'avez retrouvé ?"

Jack répondit avec un léger sourire. "Oui, il est dans le jardin avec ses amis, Daniel et Teal'c."

Sigurd fit un geste de la main en direction de l'extérieur, invitant Sam et Jack à le suivre. "Allons les voir", déclara-t-il d'une voix empreinte de détermination.

Sam acquiesça, les sourcils légèrement froncés, démontrant à la fois une certaine appréhension et une détermination inébranlable à trouver une solution. Elle savait qu'ils devaient exploiter toutes les ressources disponibles pour relever ce défi qui semblait insurmontable. Avec un léger hochement de tête, elle se mit en mouvement, ses pas déterminés la guidant vers la sortie du salon.

Jack, de son côté, ressentait un tourbillon d'émotions contradictoires qui se bousculaient en lui. Son front se plissa légèrement, révélant son désaccord intérieur avec l'idée de faire appel à Victor. Sa main frottait machinalement la manche de sa veste, tandis qu'il cherchait une solution alternative. Néanmoins, en dépit de ses réserves, il décida de suivre Sam et Sigurd.

Le jardin, d'habitude paisible, semblait se plier aux émotions qui régnaient en son sein. Daniel et Teal'c s'étaient installés sur des chaises, ils observaient les trois adolescents avec un mélange de curiosité et d'inquiétude, prêts à intervenir si nécessaire.

A quelques mètres de là, Victor était allongé dans l'herbe, son visage baigné d'une lueur troublée. Kira et Ayden étaient assis près de lui, leurs regards emplis de surprise et d'incompréhension, absorbant chaque mot prononcé par Victor avec une curiosité mêlée d'émotion.

Victor continuait de parler, révélant peu à peu les détails de son identité cachée. Ses mots étaient empreints de vulnérabilité et d'une certaine appréhension face à la réaction de ses amis. Il sentait leur regard sur lui, cherchant à comprendre, à intégrer cette nouvelle facette de son être.

Une fois qu'il eut terminé son récit, Ayden prit une profonde inspiration avant de prendre la parole. "J'aurais jamais cru que les Asgards puissent faire une chose pareille." Son ton était teinté de surprise et d'incompréhension.

Victor, le regard perdu dans les cieux, n'émit aucune réponse. Son esprit semblait naviguer dans les méandres de sa propre histoire.

Kira, voulant briser le silence pesant, s'adressa à Victor avec un léger sourire aux lèvres. "Je comprends mieux certaines choses maintenant."

Victor tourna la tête en direction de son amie, intrigué par son commentaire. Il cherchait à saisir le sens caché derrière ses paroles.

"Ton sale caractère ne pouvait venir que d'ailleurs", dit Kira avec une pointe de taquinerie dans sa voix, espérant dérider Victor.

Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de ce dernier alors qu'il se redressait légèrement. "Parce que le tien est meilleur peut-être ?" rétorqua-t-il avec une légère étincelle dans les yeux.

Kira ne se laissa pas démonter. "Bien sûr ! Arrête de broyer du noir. Tu as quatre parents au lieu de deux, c'est pas la mort." Elle cherchait à le provoquer, à lui rappeler qu'il était entouré de soutien et d'amour.

Victor se rallongea dans l'herbe, laissant échapper un léger soupir. "Si tu le dis." Il se perdit à nouveau dans ses pensées, contemplant le ciel qui s'étendait au-dessus de lui.

Kira, tenant délicatement dans sa main un verre d'eau fraîche qu'elle avait soigneusement rempli avant de se diriger vers le jardin, le contemplait pensivement. Le contenu du verre demeurait presque intact. En un geste spontané, quasiment sans préméditation, elle vida l'eau en une cascade glacée sur le visage de Victor, espérant ainsi le sortir de sa morosité.

Victor s'assit brusquement, surpris par ce geste inattendu. "Ça va pas ?!" s'exclama-t-il, secouant la tête pour se débarrasser des gouttes d'eau.

"Je voulais m'assurer que l'eau mouille aussi les Terriens. C’est bon, t'as l'air normal", dit Kira d'un ton taquin, cherchant à lui arracher un sourire.

"Tu vas voir si l'eau mouille !" répliqua Victor en se levant d'un bond. Sans attendre, il se mit à courir après Kira, lancé dans une course effrénée à travers le jardin, leurs rires mêlés se mêlant à l'atmosphère paisible.

Ayden, toujours assis, passa ses mains sur son visage avec une pointe d'exaspération. "Et c'est reparti", murmura-t-il pour lui-même. Il les regarda s'éloigner en se chamaillant, sachant que c'était leur façon bien particulière de communiquer, une dynamique qui avait forgé leur amitié solide.

Jack, Sam et Sigurd firent leur entrée dans le jardin, leurs regards se posant immédiatement sur Victor et Kira qui semblaient pris dans une course effrénée. Ils se rapprochèrent de Daniel et Teal'c, observant la scène.

Sam, intriguée par le chahut, demanda "Qu'est-ce qui leur arrive ?", curieuse de comprendre l'origine de cette agitation.

Teal'c, les yeux fixés sur les deux adolescents, fit un signe de tête dans leur direction. "Kira a jeté de l'eau à Victor. Il semble vouloir se venger.", répondit-il d'un ton calme et impassible.

Sam, surprise, regarda la scène se dérouler sous ses yeux. Elle ne put retenir un sourire en voyant la complicité espiègle entre les deux amis. "Je vois", murmura-t-elle.

Victor et Kira continuaient leur course à travers le jardin, se poursuivant l'un l'autre avec une énergie contagieuse. Leurs rires et leurs cris joyeux se mêlaient à l'air, témoignant de leur complicité indéniable.

Leur chasse les conduisit finalement autour de la piscine. Essoufflés, Victor et Kira se retrouvèrent à des extrémités opposées, leurs regards étincelants de défis mutuels. Kira, taquine comme toujours, n'hésita pas à se moquer. "En fait, les Terriens ne sont pas très rapides."

Un sourire joueur se dessina sur le visage de Victor alors qu'il reculait de quelques pas. Le regard déterminé, il se mit à courir à toute allure, propulsant son corps avec force. D'un bond puissant, il s'élança au-dessus de l'eau, ses jambes s'étirant pour atteindre l'autre côté de la piscine.

Victor atterrit avec précision, ses pieds se posant sur le bord de la margelle. Il respira un instant, un sourire triomphant illumina son visage, prêt à savourer sa victoire.

Kira, à la fois surprise et admirative, éclata de rire en voyant la réussite de son ami. Elle ne put s'empêcher de le pousser légèrement, cherchant à le faire perdre l'équilibre. Mais Victor l'attrapa par le bras et l'entraîna avec lui dans l'eau scintillante de la piscine.

Un éclat de rires s'échappa des lèvres de Kira alors que l'eau les engloutissait tous les deux.

Le reste du groupe, observant cette scène pleine de vie, ne put s'empêcher de sourire. Leur amitié, aussi turbulente soit-elle, était une bouffée d’air frais dans cette ambiance pesante. Il était agréable de voir Victor sourire à nouveau.

Alors qu'ils étaient immergés sous l'eau, Kira attrapa délicatement le visage de Victor entre ses mains et l'embrassa avec douceur . Les bulles d'air s'échappaient autour d'eux, créant une ambiance intime et mystérieuse.

Lorsqu'ils émergèrent de l'eau, Victor était totalement surpris, son cœur battant à tout rompre. Il regarda Kira, les yeux emplis d'une confusion. "Pourquoi... pourquoi as-tu fait ça ?" murmura-t-il, cherchant à comprendre le sens de ce geste inattendu.

Kira lui offrit un sourire énigmatique, ses yeux pétillants de malice. "Je suis sûre que maintenant, tu penses moins à tes origines", répondit-elle d'une voix douce et taquine. Ses mots flottaient dans l'air, chargés de sous-entendus et de significations cachées.

Victor resta figé un instant, ses pensées tourbillonnant dans sa tête. Il était à la fois étonné et intrigué par le geste de Kira. Il tenta de s'approcher d'elle pour renouveler l'étreinte, mais elle le repoussa doucement avec un sourire taquin, laissant planer une tension électrique entre eux.

Cependant, leur moment de complicité fut brusquement interrompu par la présence imposante de Sigurd qui se tenait près de la piscine. Son ton grave et autoritaire ne laissait aucun doute sur l'importance de la conversation à venir. Victor et Kira se regardèrent, un soupçon de curiosité mêlé à une certaine appréhension.

Sans un mot, ils sortirent tous les deux de l'eau, leurs mouvements silencieux témoignant de la gravité de la situation.

Sigurd scruta attentivement les deux adolescents, observant leur visage avec une expression concentrée. "Victor, Sam souhaite te parler", déclara-t-il d'une voix calme mais résolue.

Les deux jeunes gens acquiescèrent silencieusement et se rassemblèrent autour de la table de jardin où l’équipe SG1 était déjà installée.

Une fois que tout le monde fut assis, Sam prit la parole, son regard fixé sur Victor. Ses mains étaient légèrement serrées. "Victor, nous avons besoin de ton aide. Il faudrait que nous puissions mettre au point un programme pour prévoir une éruption solaire."

Victor fronça les sourcils, un voile d'incompréhension passant sur son visage. Ses yeux fixaient Sam, une mélange de curiosité et de confusion se lisant dans son regard tandis qu'il tordait l'ourlet de son t-shirt, cherchant à essorer l'eau excessive. "Dans quel but ?", demanda-t-il, une certaine suspicion s'infiltrant dans le timbre de sa voix.

Daniel prit la parole, sentant l'importance de l'explication à donner. "Nous voulons envoyer un message dans le passé pour éviter ton enlèvement et ta présence sur Ivadoll." Ses gestes étaient calmes et mesurés, montrant son désir sincère de trouver une solution.

Victor secoua la tête, ses sourcils se fronçant davantage. Il laissa échapper un soupir de frustration. "Quoi ?! C'est ça votre plan ? Effacer ma vie actuelle ?"

Jack, dont la patience commençait à s'amenuiser, intervint d'un ton ferme. "Victor, tu dois comprendre que tu n'aurais jamais dû vivre tout ça."

Daniel, soucieux d'apaiser la situation, intervint rapidement, levant la main pour calmer les esprits. "Jack..."

"Quoi, Daniel ?!" interrompit Jack, agacé. Il pointa du doigt Carter pour appuyer ses propos. "Au moment où nous parlons, Victor devrait encore être dans le ventre de Sam."

"Hey mais je n'ai rien demandé !" répliqua Victor avec véhémence, ses poings se serrant sur ses genoux. Ses émotions étaient visibles sur son visage, reflétant son refus catégorique.

"Écoute, Victor", déclara Jack d'un ton plus calme mais ferme, cherchant à mettre fin à toute autre discussion.

"Soit nous trouvons un moyen d'effacer ces dernières semaines, soit tu rentres avec nous sur Terre."

Victor garda le silence, ses yeux exprimant toute sa frustration et son désaccord. Sam, assise à côté de lui, sentit sa détresse et saisit doucement sa main pour attirer son attention. "Nous sommes tous affectés par cette situation, Victor. Nous voulons simplement te récupérer."

Daniel, cherchant une alternative, proposa une idée dans l'espoir de trouver un terrain d'entente. "Victor, pourquoi ne pas venir avec nous sur Terre pendant un certain temps ? Tu pourrais découvrir de nouvelles choses, élargir tes horizons. Peut-être que cela t'aiderait à envisager les choses différemment."

Victor, dans un moment d'hésitation, considéra sérieusement la proposition. "Et si ensuite je veux revenir sur Ivadoll ?" Son regard était interrogateur, cherchant une garantie.

Daniel se tourna vers Jack, ses yeux cherchaient une validation. Jack, comprenant le message silencieux, prit la parole. "Tu seras libre de faire ton choix."

Victor fixa Jack, cherchant à déceler la sincérité dans son regard. "Ok mais seulement si Ayden et Kira viennent avec moi."

Jack acquiesça d'un signe de tête, acceptant la condition.


Après une poignante série d’au revoir à Sigurd et Hilda, Victor se joignit au reste du groupe à bord du vaisseau de Thor. L'atmosphère était électrisée par un mélange intense d'excitation et de mélancolie. Ils allaient laisser Ivadoll derrière eux pour se diriger vers la Terre. La séparation de ses parents adoptifs avait laissé Victor avec une sensation lourde et sombre dans la poitrine, ses pensées tourbillonnantes d'incertitudes - les reverrait-il un jour? L'absence de réponse à cette question hantait son esprit.

Dans l'intimité du vaisseau, une ambiance de solennité régnait. Kira et Ayden se tenaient proches d'un hublot, leurs yeux rivés sur l'infini du cosmos, les étoiles filantes captant leur regard émerveillé.

Quant à Sam, elle avait choisi de s'isoler près de la salle de commande. Assise seule, elle regardait distraitement l'immensité stellaire se dérouler devant elle, ses pensées se perdant dans le flux incessant d'émotions contrastées.

Victor, cherchant à briser sa propre solitude, décida d'approcher Carter. Il prit une profonde inspiration, déglutit avec difficulté et se racla doucement la gorge pour signaler sa présence. Sam se retourna, son regard empathique se posant sur lui.

"Je peux m’asseoir ?" demanda Victor en indiquant l'espace vide à côté d'elle avec un léger mouvement de la tête.

"Oui, bien sûr," répondit Sam, esquissant un sourire qui se voulait rassurant. Elle se déplaça légèrement pour lui faire plus de place. "Comment te sens-tu ?"

Victor se passa une main sur le visage, semblant chercher les bons mots. "Stressé, je dirais," admit-il finalement.

"Je comprends," répondit-elle avec une inclinaison douce de la tête.

Après un moment de silence, Victor parla à nouveau, ses mains se tordant nerveusement dans son giron. "Raconte-moi... votre vie avant tout ça."

Sam le dévisagea, surprise, mais après une fraction de seconde, elle s'éloigna légèrement, comme cherchant un certain recul. "Je ne sais pas vraiment par où commencer..."

Victor esquissa un petit sourire encourageant. "Est-ce que j'ai des frères et sœurs ? De la famille ?"

Sam, légèrement décontenancée par cette question soudaine, prit une profonde inspiration avant de répondre. "Pour être honnête, Jack et moi étions ensemble depuis peu lorsque je suis tombée enceinte." Un silence pesant suivit cette confession.

Elle prit un moment pour rassembler ses pensées, puis elle reprit, son regard rivé sur ses mains qu'elle tordait nerveusement. "Nous avons des sentiments l'un pour l'autre depuis longtemps, mais notre devoir militaire nous a empêchés de les vivre... Après le décès de mon père, j'ai réalisé qu'il était temps d'arrêter de faire semblant." Victor l'écoutait attentivement, son regard intense la poussant à continuer. "C'était il y a moins de deux mois. C'est très récent."

"Donc, pas de frères ou de sœurs," résuma Victor, se frottant l'arrière de la tête.

"Non, mais j'ai un frère qui a deux enfants. Donc tu as des cousins," ajouta Sam, esquissant un sourire faible pour tenter d'alléger la conversation.

"Et du côté de Jack ?" demanda Victor, un froncement de sourcils creusant son visage.

"Il n'a pas de famille," répondit Sam, évitant d'aborder les blessures anciennes de Jack.

Un silence régnait à nouveau dans la pièce alors qu'ils absorbaient tous deux les informations partagées. Victor commença à jouer avec les lacets de ses baskets, son regard fixé sur les mouvements répétitifs de ses doigts. Finalement, il leva les yeux vers Sam. "À quel moment dans le passé devons-nous revenir ?"

"Je pense être tombée enceinte lors de notre week-end de pêche. Mais pour être prudente, je dirais qu'il faut remonter d'environ un mois. Penses-tu que c'est possible ? Je sais que les Anciens ont tenté de voyager dans le temps plusieurs fois," expliqua Sam, sa voix se brisant légèrement à la fin.

Victor hocha la tête, un air d’incertitude sur son visage. "Les connaissances que j’ai acquises ne sont pas toujours organisées de manière claire dans ma tête. Elles émergent souvent quand je suis confronté à une situation. Il faut essayer." répondit-il, d'une voix calme.

Victor et Sam, baignés dans l'ambiance apaisante de l'immensité de l'espace, passèrent le reste du voyage à discuter. Assis côte à côte, ils se partageaient des morceaux de leurs vies. Sam lui parla de son travail, de ses explorations à travers les étoiles, de la beauté qu'elle avait vue et des dangers qu'elle avait affrontés. Elle lui parla de son père, Jacob, un homme de principes et de courage, qui avait eu un impact indéniable sur sa vie et sa carrière. Elle évoqua sa mère, partie trop tôt, la nostalgie évidente dans ses yeux.

Victor écoutait, buvant ses paroles, découvrant ainsi la vie que sa mère avait vécue avant sa naissance. Ils parlaient, riaient et, parfois, se retrouvaient dans le silence, juste en compagnie de l'autre. Il n'y avait pas besoin de mots pour remplir ces moments. Le simple fait d'être là, à se tenir mutuellement compagnie, suffisait.

Comme leur destination se rapprochait, une tension palpable imprégnait l'atmosphère. C'était comme si chaque pulsation du vaisseau, chaque étoile qui passait par la fenêtre, évoquait la fin imminente de leur voyage. Les visages étaient tendus, les yeux fixés sur le vide infini de l'espace, tous absorbés par leurs pensées et sentiments respectifs.

Finalement, le bruit sourd du vaisseau de Thor se calma alors que le véhicule spatial se stabilisait. Une lueur bleue, aussi douce que le clair de lune, baigna l'intérieur du vaisseau. L'aura lumineuse enveloppa SG1 et les trois adolescents. En un éclair, la téléportation prit effet, effaçant le vaisseau de Thor de leur vue et les déposant délicatement au cœur du bureau du Général O'Neill.

Ils furent accueillis par la familiarité rassurante du bureau : dossiers méthodiquement organisés, meubles qui semblaient avoir absorbé les années d'histoire. Un flot de confusion les submergea mais Jack reprit rapidement les rênes. Il s'approcha immédiatement du téléphone, attrapa le combiné et tapa avec assurance le numéro du Sergent Harriman.

Jack expliqua brièvement la situation au Sergent. Ses mots étaient concis, précis, leur absence soudaine et leur retour étant justifiés par une mission Asgard qui avait conduit à l'ajout inattendu de trois adolescents à leur rang. Il évita de s'attarder sur les détails, gardant le mystère intact pour le moment. Le son doux de sa voix contrastait avec le poids des mots qu'il prononçait, mais il parvint à injecter une certaine assurance dans chaque syllabe.

Une fois le coup de fil terminé, Jack reposa le combiné avec un soin presque affectueux. Il se redressa, son regard glissant sur les trois nouveaux venus, un soupçon de sympathie adoucissant ses traits. "Je vais vous conduire à vos chambres."

Acquiesçant, les adolescents se levèrent de leurs sièges et se mirent à suivre Jack. Leurs yeux balayaient le décor, tentant d'absorber autant d'informations que possible. Daniel, Sam et Teal'c s'alignèrent à leurs côtés. Ils déambulèrent à travers les dédales labyrinthiques du SGC, les sons de leurs pas résonnant sur les murs métalliques et le sol bétonné. Les couloirs semblaient s'étendre à l'infini, serpentant dans les profondeurs de la montagne Cheyenne.

Ils arrivèrent finalement à un ascenseur, dont les portes s'ouvrirent lorsque Jack passa son badge devant le lecteur et appuya sur le bouton. L'intérieur était étonnamment minimaliste, contrastant fortement avec l'ambiance chaleureuse qu'ils avaient connue sur Ivadoll. Victor, Kira et Ayden échangèrent des regards incertains, comme s'ils essayaient de trouver un sens à cet environnement étrange et inconnu.

Positionnées en enfilade le long d'un couloir sobre, les chambres assignées aux adolescents étaient aussi fonctionnelles et austères que le reste de la base. Jack ouvrit la dernière porte et invita Victor à entrer, sa main exécutant un mouvement d'accueil à la pièce modeste. Sam, Daniel et Teal’c se tenaient quelques mètres plus loin, décrivant à Kira et Ayden les procédures et protocoles du SGC avec une patience pédagogique.

"Voilà ta chambre," déclara Jack, son ton conciliant tempérant la froideur de la pièce. Il désigna d'un geste de la tête un coin de la chambre où trônait une télévision. "Ce n'est pas grand-chose, je sais. Mais on fait avec ce qu'on a. Et si tu as besoin de décompresser, la télé peut te servir."

Victor répondit avec un simple "Merci," avant de franchir le seuil avec une certaine réserve. Il regarda autour de lui, son regard analysant chaque détail de la pièce qui serait son espace de vie temporaire.

Sur le point de partir, Jack se tourna vers Victor, la silhouette de l'adolescent se découpant dans l'éclairage faible de la chambre. "Je dois m'occuper de quelques paperasses, mais on se retrouve pour le dîner dans une heure, ok ?" Il avait l'air d'espérer que cette proposition ajouterait une touche de normalité à la situation.

Victor lui offrit un hochement de tête et un sourire timide en réponse, appréciant l'effort.

La solitude s'installa alors que Victor se laissa tomber sur le lit, chaque muscle de son corps criant sa fatigue face aux péripéties de la journée. Sa main glissa sur son visage dans un geste de lassitude, effleurant délicatement ses paupières closes. Soudain, une vibration douce émanant de son poignet le sortit de sa torpeur. Son bracelet, qu'il avait presque oublié dans le tumulte des dernières heures, se rappela à son bon souvenir.

Ses yeux s'ouvrirent pour fixer le fermoir orné de l'inscription "Tartaros". Les lettres gravées semblaient presque danser sous son regard, captivant son attention. Sa main se posa sur le bracelet, et immédiatement, une lueur bleutée en émanait, vibrante et mystique. Victor, hypnotisé, laissa son regard errer sur cette apparition lumineuse.

Une pensée de Calypso lui traversa l'esprit, et une envie impérieuse de la voir s'insinua en lui. Cette pulsion, trop forte pour être réprimée, le poussa à tendre la main vers le vortex qui venait de s'ouvrir. Cédant à son désir, il effleura la lumière bleue et, en un instant, son corps fut englouti par l'éclat vibrant, le faisant disparaître de la chambre.

Téléporté instantanément, Victor se retrouva immergé dans l'obscurité de Tartaros. Chaque détail lui était familier ; l'air épais et lourd, le silence solennel qui semblait presque tangible. Le paysage ténébreux, éternellement immuable, s'étendait indéfiniment, insensible au passage du temps.

Tandis qu'il observait ce lieu, il glissa sa main dans la poche de son pantalon, ses doigts effleurant le pendentif que Calypso lui avait confié. Ce dernier était doux et rassurant au toucher, comme un lien tangible avec la fille qu'il avait laissée derrière lui. Il le sortit de sa poche et le mit autour de son cou, ses doigts traçant avec hésitation le contour de la pierre suspendue. Fermant les yeux, il murmura doucement le nom de Calypso, chaque syllabe vibrante d'un espoir silencieux.

Ailleurs, Calypso se trouvait dans sa chambre, sa voix mélodieuse se répercutant doucement sur les murs alors qu'elle chantait pour échapper à l'ennui. Mais lorsqu'elle entendit l'appel lointain de Victor, sa chanson s'arrêta brusquement. Ses yeux se fermèrent alors qu'elle se concentrait, guidant Victor à travers les ombres de son esprit jusqu'à elle.

Tiraillé entre le lien invisible qui guidait ses pas et l'obscurité oppressante, Victor traversa ce paysage de désolation pendant ce qui lui sembla être une éternité. Ses pas résonnaient de manière hypnotique sur le sol rocailleux, créant un écho qui venait perturber la sérénité macabre du lieu. Finalement, la grande silhouette d'une bâtisse massive et austère apparut, se dressant fièrement comme un phare solitaire au sein de ces ténèbres sans fin.

À peine avait-il posé les yeux sur la structure imposante, qu'une figure familière apparut dans l'encadrement de la lourde porte d'entrée. Calypso se tenait là, un sourire naissant sur ses lèvres tandis qu'elle voyait Victor. Sans perdre une seconde, elle s'avança d'un pas rapide vers lui et lui prit la main.

"Je suis contente de te voir," avoua-t-elle, la joie éclairant son visage.

"Moi aussi," répondit Victor, sa main se resserrant instinctivement autour de la sienne. Malgré ses paroles réconfortantes, un voile de préoccupation assombrissait son regard, ce que Calypso ne manqua pas de remarquer.

"Qu'y a-t-il ?" s'enquit-elle, son front se plissant légèrement de confusion.

"J’aimerais que tu partes d’ici, viens avec moi," proposa Victor avec une détermination inébranlable.

"Je ne peux pas, tu le sais bien," répliqua Calypso, une pointe de tristesse dans la voix.

"Je te le répète, les Anciens ont disparu, tu n’as plus rien à craindre," insista Victor.

"Je ne peux pas abandonner mon peuple ici et sans mon père, ils ne voudront pas me suivre," répondit Calypso, une douleur palpable dans sa voix.

"Où est ton père ?" demanda Victor.

"Il a été exilé sur la planète Hespérides. Seul un Alteran peut le libérer de sa prison," expliqua Calypso.

"Je vais aller le chercher et te le ramener," déclara Victor, une détermination inébranlable dans sa voix. Son regard se durcit, prêt à affronter tous les dangers pour venir en aide à Calypso et à son peuple.

"Non, j'ai peur qu'il reste coincé ici si nous le ramenons," rétorqua Calypso, l'inquiétude transparaissant dans ses yeux, alors qu'elle frissonnait à la pensée de voir son père prisonnier de cette terre sombre.

Victor s'arrêta, le souffle court, la gravité de la situation faisant écho en lui. Son regard se perdit un instant dans l'obscurité environnante, alors qu'il cherchait une issue à ce dilemme.

C'est alors que Calypso proposa une solution. "Va sur Hespérides, libère-le et une fois que c'est fait, reviens me chercher avec le bracelet. Nous pourrons alors déplacer tout mon peuple sur cette planète", une lueur d'espoir naissant dans ses yeux.

Elle lui présenta une feuille pliée, "Voici les coordonnées de la planète."

Victor hocha la tête, son visage se figeant tandis qu'il saisissait la feuille. Une onde de frisson traversa ses doigts alors qu'il effleurait son bracelet, se préparant à plonger dans le vortex scintillant qui l'emmènerait une fois de plus sur Terre.

Mais avant que ses doigts ne puissent effleurer le halo bleu électrique, Calypso fit un pas en avant, éliminant la distance restante entre eux. Avec une douceur infinie, elle déposa un baiser tendre et presque mélancolique sur ses lèvres. "Fais attention à toi," murmura-t-elle avec un soupir douloureux, sa main caressant délicatement sa joue, laissant une trace de chaleur là où elle l'avait touché.

En un instant, Victor se retrouva propulsé sur le matelas qu'il avait quitté ce qui semblait être des siècles auparavant. Le lit, incongru après la dureté du sol rocheux de Tartaros, semblait presque étranger. Il s'assit brusquement, ses yeux écarquillés balayant rapidement la pièce pour confirmer qu'il était bien de retour au SGC.

Son cœur tambourinait frénétiquement dans sa poitrine, sa respiration était haletante, comme s'il venait de courir un marathon. Il effleura ses lèvres du bout des doigts, revivant le baiser de Calypso, une sensation qui l'avait ému jusqu'au plus profond de lui-même.

Quand l'heure convenue arriva, Victor, encore imprégné des événements récents, se redressa avec précaution de son lit. Ses muscles étaient tendus, son esprit en alerte, s'adaptant une fois de plus à la réalité terrestre. Il quitta la chambre, s'engageant dans le couloir pour rejoindre Kira et Ayden.

Ils se mirent en route vers le mess. À leur arrivée, ils furent accueillis par la vue rassurante de Jack et Teal'c.

Pendant ce temps, Sam s'était isolée dans son laboratoire, perdue dans une tempête de chiffres, de graphiques et de formules mathématiques, déterminée à trouver une solution à leur problématique.

De son côté, Daniel s'était immergé dans le labyrinthe des légendes et des mythes grecs, cherchant des indices et des informations dans les pages jaunies par le temps des vieux grimoires.

Le dîner s'était déroulé dans une atmosphère agréable et décontractée. Victor, cependant, restait en marge des conversations animées, son regard distrait et ses réponses laconiques ne passant pas inaperçues aux yeux affûtés de Jack. Cependant, ce dernier attribua le comportement de Victor à la fatigue accumulée et à l'absence de ses parents adoptifs. Le repas terminé, les adolescents furent escortés jusqu'à leurs chambres respectives.

Une fois seul, Victor se dirigea doucement vers la porte, entrouvrant celle-ci pour observer le couloir avec prudence. Ne détectant aucune présence, il en profita pour sortir et frapper discrètement à la porte de Kira. Lorsqu'elle s'ouvrit, il jeta un coup d’œil à l'intérieur, "Peux-tu venir avec moi dans la chambre d'Ayden ?" demanda-t-il à voix basse.

Kira, sans poser de questions, acquiesça et le suivit. Une fois tous les trois rassemblés dans la chambre d'Ayden, Victor s'adressa à eux, "Êtes-vous toujours prêts à explorer de nouveaux mondes ?"

"Bien sûr", répondit Kira sans hésiter.

"N'est-ce pas ce que nous faisons en étant ici ?", interrogea Ayden, un sourcil levé en signe de perplexité.

Victor secoua la tête, "Je parle d'une exploration authentique, avec des enjeux réels," précisa-t-il. Face à leur regard interrogateur, Victor sortit son bracelet et entreprit de leur raconter son voyage à Tartaros, sa rencontre avec Calypso, le sort tragique de son peuple et la mission que Calypso lui avait confiée.

L'expression d'Ayden se plissait d'interrogation. "Et comment allons-nous aller sur Hespérides ?", questionna-t-il, une note de scepticisme teintant sa voix.

Un sourire narquois se dessina sur les lèvres de Victor, "Par l'intermédiaire de la Porte des Étoiles."

À cette déclaration, un rire nerveux s'échappa des lèvres de Kira, "La Porte est surveillée comme le lait sur le feu, je doute que nous puissions simplement la traverser."

Victor répondit, son sourire s'élargissant en un rictus taquin, "Alors, toutes ces heures passées à t'entraîner dans les simulations n'ont servi à rien ?"

Un sourire complice se forma sur le visage de Kira et Ayden. Leur décision était prise : ils traverseraient la Porte cette nuit-même. Ils attendirent que le cœur de la nuit s'installe, espérant que la majorité du personnel militaire se serait retiré du complexe.

Dans un silence étouffé, les trois adolescents quittèrent la chambre d'Ayden, se faufilant à travers les couloirs du SGC avec une prudence chirurgicale, s'efforçant d'éviter tout contact avec d'éventuels passants tardifs. Sans une idée précise de l'emplacement de la Porte, ils durent se fier à leur instinct, chaque virage, chaque intersection devenant un défi silencieux.

Finalement, ils atteignirent un lieu familier - le bureau du Général O'Neill. Un coup d’œil à travers une porte adjacente révéla une grande salle de conférence - déserte à cette heure avancée de la nuit. Leurs yeux écarquillés se fixèrent sur l'imposante Porte des Étoiles visible à travers la large baie vitrée de la salle de conférence.

Avec la plus grande discrétion, les trois adolescents descendirent les escaliers menant à la salle de contrôle. Quatre membres du personnel, absorbés par leurs écrans, ne remarquèrent pas l'approche silencieuse des intrus. En un éclair, avec une synchronisation qui témoignait de leur entraînement intensif, Kira, Ayden et Victor désarmèrent et neutralisèrent les militaires, faisant en sorte que leurs actions ne provoquent pas le moindre écho.

Ayden, dont l'aptitude pour les technologies surpassait de loin celle de ses camarades, s'avança rapidement vers l'une des stations de contrôle. Les doigts volant sur le clavier, il n'était nullement intimidé par les interfaces complexes des systèmes terriens. Après quelques minutes d'efforts, il réussit à déclencher le verrouillage des portes menant à la salle d'embarquement, tout en y intégrant diverses mesures de sécurité.

"Dépêchez-vous, on a que quelques minutes avant que les portes se verrouillent," annonça Ayden, son ton de voix pressé.

Kira et Victor échangèrent un regard, puis, sans émettre le moindre son, ils suivirent Ayden. Leurs pas feutrés résonnaient doucement dans le couloir tandis qu'ils s'approchaient prudemment de la salle d'embarquement.

À peine avaient-ils franchi l'une des portes lourdes qu'ils se retrouvèrent face à trois gardes armés. Leurs uniformes militaires créaient un contraste saisissant avec les murs gris acier de la salle. Leur posture était celle de soldats prêts à défendre leur poste jusqu'au bout.

Sans attendre, Kira, Victor et Ayden se mirent en mouvement. Leur entraînement intensif et les nombreuses simulations auxquelles ils s'étaient soumis les avaient préparés à des situations comme celle-ci.

Kira se jeta sur le garde le plus proche, utilisant son élan pour le renverser. Ses mains se refermèrent autour du bras du garde, et avec une torsion vive et précise, elle lui arracha son arme des mains, le faisant grimacer de douleur.

Pendant ce temps, Victor se rua sur le deuxième garde, esquivant habilement le coup de crosse que celui-ci tentait de lui asséner. Il glissa sur le sol en une manœuvre agile, envoyant un coup de pied dans le genou du soldat qui s'effondra sous l'impact.

Quant à Ayden, il faisait face au dernier garde. Malheureusement, celui-ci parvint à déclencher l'alarme avant qu'Ayden puisse l'atteindre. Le son strident envahit la salle à l’instant où le soldat appuya sur le bouton rouge de sécurité.

Néanmoins, Ayden n'hésita pas. Profitant du moment d’inattention du militaire, il se jeta sur lui, utilisant tout son poids pour le neutraliser. L'alarme continuait de résonner, mais ils avaient réussi à maîtriser la situation.

Le son de l'alerte résonna comme un coup de tonnerre à travers la base, les lourdes portes d'accès se refermant avec un grondement sourd. Les adolescents se retrouvèrent isolés dans la salle d'embarquement.

Les yeux Kira parcoururent la salle avec une fébrilité à peine dissimulée. Ses doigts s'enroulaient nerveusement autour du tissu de sa chemise tandis qu'elle posa une question pressante, "Mais où sont donc les commandes pour activer la Porte ?"

"Elles devraient être à proximité !" La réplique d'Ayden était plus un grognement qu'une réponse. Ses sourcils s'étaient froncés, ses lèvres se pinçant en une ligne mince sous la pression croissante de l'instant. Son regard parcourut la salle avant de se poser sur Victor.

Victor ressentit le poids de leurs attentes. Il leva les mains en signe d'apaisement, ses épaules se soulevant légèrement dans un geste presque imperceptible. "Ne me regardez pas comme ça ! Je n'en sais pas plus que vous," se défendit-il, sa voix teintée d'une pointe de regret.

Le hurlement de l'alarme agit comme un catalyseur. En un rien de temps, Jack, Sam, Daniel et Teal’c firent irruption dans la salle de contrôle. Sam se précipita vers les consoles, ses doigts tapotant les touches avec une précision presque machinale.

"Bon sang ! Qu'est-ce que vous faites là ?!" La voix de Jack tonna à travers la salle, sa frustration palpable même à travers le grésillement du haut-parleur. Son regard était rivé sur les adolescents à travers la vitre de la salle de contrôle, un mélange d'exaspération et d'incompréhension teintant ses yeux.

"Victor, c'est le moment d'avoir une idée géniale !" La voix d'Ayden trancha à travers le chaos, sa panique perçant malgré ses efforts pour la cacher.

Victor avala difficilement sa salive, son regard passant de ses amis à Jack puis à la Porte. Il avança de quelques pas, ses yeux se fermant doucement. "Hespérides," murmura-t-il, en accentuant chaque syllabe.

"Sam, par pitié, ferme l’iris !" intima Jack, la frustration faisant vibrer sa voix de façon presque tangible.

"J'essaie, Jack, mais quelqu'un a modifié tous les codes de sécurité !" La voix de Sam était tendue, ses doigts continuaient à danser frénétiquement sur le clavier.

Dans le cœur du chaos, Victor demeurait une statue d'immobilité, ses yeux fermés et son visage détendu malgré la tension ambiante. Il prit une profonde inspiration et murmura une nouvelle fois le mot qui dansait en boucle dans ses pensées : "Hespérides."

L'exaspération de Kira perçait dans sa voix, déchirant le silence tendu qui s'était installé. "Victor, ce n’est pas vraiment le moment de méditer ! A moins que tu ne l’aies pas remarqué, on a un léger problème à régler !"

Avec un mouvement brusque de la main, Victor pointa la Porte des Étoiles. "Selon toi, que suis-je en train de faire ?!" répondit-il, un souffle d'irritation colorant sa voix, ses paupières demeurant obstinément closes.

Subitement, la Porte des Étoiles s'illumina, un vortex d'une lumière bleue intense et scintillante éclatant dans la salle. Les membres de SG1 se figèrent, leurs yeux écarquillés d'incrédulité.

"C'est bon, allons-y !” cria Victor à ses amis, l'adrénaline faisant trembler sa voix.

Ayden et Kira échangèrent un regard mêlant excitation et anxiété. Ils n'avaient jamais vraiment franchi une Porte des Étoiles. Sans perdre un instant, ils se précipitèrent vers le vortex, suivis de près par Victor.

"Victor ! Non !” rugit Jack, le son de sa voix se mêlant au bourdonnement de l'alarme, dans une vaine tentative de le faire changer d'avis.

Se tenant sur le seuil du vortex vibrant d'énergie, Victor s'arrêta brusquement, pivotant lentement pour faire face à Jack. Un sourire malicieux se glissa lentement sur ses lèvres. Il leva la main, son geste suspendu dans le temps comme une image figée, un dernier salut imprégné d'une détermination inébranlable.

Puis, sans plus d'hésitation, il fit un pas en arrière, le vide du vortex l'appelant comme un aimant. Ses yeux bleus restèrent fixés sur Jack, un défi silencieux dans son regard jusqu'à la dernière seconde.

Et puis il disparut. Avalé par le tourbillon d'énergie, son image se dissipa, se fondant dans le vortex avant que la Porte ne se referme derrière lui avec un grondement final.

À suivre...
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Re: SG1 - L'Héritier

Message non lu par Ananta »

Salut :)

Chapitre lu!

Victor a la côte auprès de la gent féminine: Kira et maintenant Calypso. Qui va-t-il choisir? ^_^

Ensuite, j'ai bien aimé le lien entre les trois ados. On sent qu'ils sont comme frères et sœurs (quoi que pour Kira envers Victor, j'en doute...).

Je pensais sincèrement qu'ils découvriraient la vie sur Terre mais tu as choisi de leur faire traverser la Porte pour une planète inconnue grâce à Calypso que je ne pensais pas revoir de si tôt.

La capacité de Victor à enclencher la Porte des Etoiles sans utiliser le clavier terrien (et par extension, sans le DHD traditionnel de ce fait) démontre son évolution biologique.

Je te souhaite bonne chance pour la suite :)
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Message non lu par Vikiell »

CITATION (Ananta - 07 juil. 2023, 20:24)
Je pensais sincèrement qu'ils découvriraient la vie sur Terre
Je t'avoue que j'ai hésité à le faire dans ce chapitre là mais il était déjà long... J'envisage de le faire un peu différemment dans un autre chapitre, peut-être dans le prochain ou celui d'après ^_^
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Message non lu par Vikiell »

Chapitre 6 : Délivrance
Pour ce chapitre j'ai ajouté des photos, j'espère que cela vous plaira :)

--

L'atmosphère dans la salle de réunion de la base du SGC était électrique, chaque molécule de l'air semblait imprégnée d'une inquiétude latente. Assis autour de la table massive, Jack O'Neill, Sam Carter et Teal'c semblaient figés dans le temps, plongés dans un silence morose. Le poids des questions sans réponses les enveloppait, leurs esprits errant dans l'océan d'incertitude qui s'étendait devant eux.

Le tintement métallique intermittent de la tasse de café de Jack résonnait dans la pièce, brisant le silence. O'Neill, le regard fixé sur le mur en béton opposé, semblait voir au-delà du gris monotone. Son visage, habituellement détendu et malicieux, était déformé par la frustration et l'inquiétude qui tourmentaient ses pensées.

À sa droite, Sam était plongée dans une intense réflexion, ses joues creusées par les stigmates du temps témoignant des innombrables fois où elle avait machinalement mâchonné le bout de son stylo. Son front autrefois lisse était maintenant sillonné de rides d'inquiétude, chaque nouvelle donnée analysée sur son ordinateur portable approfondissant sa perplexité.

Finalement, Jack rompit le silence empreint d'amertume, "Si j’ai bien tout compris, on ne peut donc pas savoir où ils sont partis ?" Sa voix trahissait sa frustration.

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Sam laissa échapper un soupir découragé, "La Porte s'est activée en dehors de notre système de commande," expliqua-t-elle, ses sourcils se fronçant davantage, "Il est impossible de déterminer les coordonnées de leur destination."

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La révélation fit retomber le silence sur la salle, les mots résonnant contre les murs de béton et affirmant leur vérité indéniable. Teal'c brisa l'inaction, "Nous devrions demander l'assistance des Asgards," proposa-t-il d'une voix profonde, tranchant l'atmosphère tendue.

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Le visage de Jack se durcit, il posa ses coudes sur la table et se massa les tempes. "Je doute qu’ils puissent nous aider."

Au moment où la tension atteignait son paroxysme, le bruit de pas empressés se fit entendre dans l'escalier qui menait à la salle de réunion. Daniel Jackson fit une entrée précipitée, les cheveux en bataille et essoufflé, tenant deux cassettes d'enregistrement dans ses mains. La lumière du plafond se reflétait sur leur surface, illuminant le visage de Daniel, qui rayonnait d'une excitation presque enfantine, "Vous devez voir ça !" s'exclama-t-il.

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Un étonnement général figea l'atmosphère lourde de la salle de réunion. Daniel s'approcha de la table et déposa les cassettes avec précaution, comme s'il s'agissait d'objets précieux, "Ce sont les enregistrements des chambres de Victor et Ayden."

Les lumières de la salle s'éteignirent progressivement, accompagnées d'un doux sifflement lorsque l'écran descendit du plafond.

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La première cassette fut insérée dans le lecteur vidéo, et les images s'affichèrent sur le grand écran. La chambre de Victor apparut, montrant l'adolescent allongé sur le lit, regardant un bracelet à son poignet. Daniel avança rapidement la lecture jusqu'à un moment où Victor toucha le bracelet, faisant apparaître un vortex bleuté dans les airs, suspendu comme une réalité parallèle. Ils purent observer Victor tendre la main vers le vortex et disparaître dans un tourbillon.

"Qu'est-ce que c'était que ça ?!" s'exclama Carter, l'incrédulité perçant dans sa voix.

"On aurait dit une réplique miniature de la Porte des Étoiles," ajouta Teal'c d'un ton posé qui contrastait avec l'agitation générale.

"Oui, il est parti quelque part et il est revenu trente minutes plus tard," confirma Daniel, en avançant la vidéo pour montrer la réapparition soudaine de Victor.

"Mais où est-il allé ?" s'interrogea O'Neill, les yeux rivés sur l'écran.

"Vous allez comprendre," assura Daniel en insérant la deuxième cassette. L'écran s'anima à nouveau, révélant cette fois la chambre de Ayden. Les voix des trois adolescents étaient audibles, discutant de la découverte du bracelet, des voyages à Tartaros, de la rencontre avec Calypso et du plan pour libérer Atlas. Victor finit par montrer un papier avec des coordonnées écrites, prononçant le mot "Hespérides" avec une confiance affirmée.

"Avez-vous entendu ça ?" s'exclama Daniel en rembobinant la vidéo pour la rejouer, "Hespérides. C'est un terme ancien. Dans la mythologie grecque, c'est le nom d'un jardin légendaire situé à l'extrême ouest du monde."

Teal'c hocha la tête, "Cela pourrait être un lieu d'une grande puissance."

Daniel fit une pause sur l'image et zooma. Ils purent alors distinguer clairement les coordonnées écrites sur le bout de papier que tenait Victor, "Et voici la destination."

Aussitôt, Sam se leva brusquement, "Nous devons partir tout de suite !"

Jack se leva également, "Je vais dire à SG3 de nous accompagner. On se retrouve dans la salle d'embarquement dans quinze minutes. "

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La salle de réunion s'anima alors que tous se préparaient pour leur mission. Daniel retourna à sa bibliothèque pour rechercher des informations supplémentaires sur Hespérides, tandis que Sam rassemblait ses données pour le voyage. Jack quitta la pièce pour aller voir le Colonel Reynolds, son pas déterminé résonnant sur le sol de béton. Les lumières s'allumèrent à nouveau, infusant la salle de réunion d'une nouvelle énergie.

Teal'c, imperturbable, regarda l'écran éteint pendant quelques instants avant de se lever. Il garderait pour lui ce sentiment d'inquiétude qui l'envahissait. Les événements prenaient une direction inquiétante.



Lorsque les trois adolescents franchirent le vortex de la Porte des Étoiles et posèrent pied sur Hespérides, ils furent confrontés à un panorama onirique. Un ciel d'un bleu apaisant, parsemé de nuages discrets, dessinait un paysage presque surnaturel qui contrastait avec la verdure vibrante des prairies alentour. Un calme serein imprégnait les lieux, perturbé uniquement par les chants lointains d'oiseaux aux espèces méconnues, insufflant une mélodie empreinte de nostalgie à cette scène bucolique.

Cependant, malgré l'apparente sérénité d'Hespérides, un élément du paysage imposait une présence austère et contrastait avec la quiétude des lieux : une montagne massive s'élevait comme un géant vigilant à l'horizon. Le décalage entre la tranquillité de la scène et l'impression de menace dégagée par la montagne était troublant, suscitant un sentiment d'inquiétude chez les adolescents.

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Victor dévisagea l'imposante masse de granit qui s'élevait devant eux, "Je parie qu'Atlas est là-bas," avança-t-il, son doigt dressé vers le pic rocheux.

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Kira, debout à ses côtés, regarda le sommet d'un œil dubitatif, "Dis-moi que nous n'allons pas jouer aux alpinistes." Sa voix dissimulait à peine son anxiété.

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Ayden émit un sourire forcé, "Adieu, petite promenade de santé," lança-t-il d'un ton léger.

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Victor, avec un demi-sourire espiègle, lança un regard amusé vers ses amis, "Je parie que vous regrettez notre moment de gloire sur Izarc."

Ayden, mimant un air de fausse indignation, "Eh bien, pour être honnête, au moins là-bas, nous avions un vaisseau."

Leurs sourires s'évanouissant tandis qu'ils se recentraient sur la tâche à accomplir. Leur nervosité était palpable, mais leur détermination restait inébranlable. Ils commencèrent leur marche en direction de la masse rocheuse.

Ils arrivèrent finalement au pied de la montagne. Devant eux, une entrée monumentale se dessinait, semblable à une gueule béante prête à les engloutir dans son obscurité mystérieuse. Dominée par deux colonnes inclinées et majestueuses, dont l'une portait des gravures dans la langue des Anciens, une barrière d'énergie chatoyante se tenait en garde, bloquant fermement l'accès.

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Fasciné par la lumière éblouissante, Ayden tendit la main pour la toucher, mais fut arrêté dans son élan. Un champ de force impénétrable bloquait son passage. "Je crois qu'on a un problème," dit-il, son visage marqué par la confusion.

Kira étudia les colonnes encadrant l'entrée. Elle parcourut du doigt les inscriptions gravées dans la pierre, "Il semble que cela dise... Seul Hadès peut entrer."

Les regards de Kira et Ayden se tournèrent vers Victor, comme s'ils attendaient une révélation de sa part.

Victor haussa les épaules, "Pourquoi me regardez-vous comme ça? Je ne suis pas Hadès." Devant leur insistance, il soupira. "Très bien, je vais essayer."

Il s'approcha de l'entrée avec une certaine réticence, étendit la main ornée du bracelet et, à leur grande surprise, le champ de force sembla se dissiper à son contact, laissant Victor passer.

"Attends, Victor!" s'écria Kira, mais il était déjà trop tard. Il avait traversé l'entrée et se trouvait de l'autre côté du champ de force.

Il se retourna, un froncement de sourcils, "Qu'y a-t-il?"

"Et comment on fait pour te suivre?" lança la jeune femme, son anxiété perçable dans sa voix.

Ayden, perplexe, proposa, "Mets ton bracelet à travers la barrière, peut-être que cela déclenchera une réaction."

Victor obéit et tendit son bras dans le champ de force. Kira et Ayden essayèrent alors de le traverser mais sans succès. Le passage leur était toujours interdit.

"Et maintenant?" demanda Ayden, son visage reflétant son inquiétude.

Kira, bien que partageant son angoisse, tenta de rester optimiste, "On n'a pas le choix, on doit attendre ici."

"Je vais faire attention, ne vous inquiétez pas. Restez ici," promit Victor.

L'intérieur de la montagne était étonnamment lumineux, éclairé par une lueur bleuâtre qui semblait émaner des murs eux-mêmes. Victor s'arrêta un instant, laissant ses yeux s'habituer à l'étrangeté de la luminosité. Il se sentait curieusement serein malgré la situation, une sensation qu'il attribua à l'atmosphère du lieu.

"J’espère qu’il est bien là," murmura-t-il à lui-même, ses paroles résonnant dans l'immensité de la caverne. Il se mit à avancer, ses pas troublant le silence absolu qui l'entourait.

L'incertitude pesait sur lui : que découvrirait-il à l'intérieur de cette montagne ? Même s'il parvenait à libérer Atlas, qu'adviendrait-il ensuite ? Il chassa ces pensées de son esprit et continua à avancer.

"Atlas ?" appela-t-il à voix haute, espérant que quelque part dans l'obscurité, quelqu'un ou quelque chose lui réponde.

La caverne resta muette. Victor s'enfonça plus profondément, la lueur bleutée devenant de plus en plus intense à chaque pas.



Dans la salle de départ, l'ambiance était chargée. Les lumières clignotaient et l'alarme de la Porte des Étoiles retentissait, signalant son activation prochaine. L'immense anneau métallique commença à pivoter, chaque chevron se verrouillant avec un grondement particulier.

"Chevron un, enclenché... Chevron deux, enclenché... Chevron trois, enclenché..." La voix du technicien en salle de contrôle se faisait entendre dans les haut-parleurs, chaque annonce amplifiant la pression. Lorsque le dernier chevron fut verrouillé, le centre de l'anneau s'anima d'un vortex de lumière bleu, avant de se stabiliser en un miroir d'eau scintillant.

Jack O'Neill dirigea son regard vers Sam, Daniel et Teal’c. Chacun affichait une détermination sans faille, prêt à faire face à l'inconnu. À leurs côtés, l'équipe SG3, menée par le colonel Reynolds, était également prête, les armes à la main.

"Allons y." déclara Jack.

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Un murmure d'approbation traversa les deux équipes, avant qu'ils ne franchissent tous ensemble le seuil de la Porte des Étoiles. Le voyage à travers l'espace et le temps fut bref, une sensation de froid les enveloppant avant de les déposer à l'autre bout de la galaxie.

Ils débarquèrent sur Hespérides, une planète verdoyante, surplombée par une immense montagne sombre et imposante. Jack fit signe à SG3, "Reynolds, vous et votre équipe, vous restez ici pour sécuriser la Porte. On reste en contact."

"D'accord, mon Général" répondit le Colonel.

Les membres de SG1 se mirent en route à travers la plaine, instinctivement attirés par la montagne qui se dressait devant eux.



Victor s'avançait avec prudence dans le tunnel sombre et interminable, naviguant parmi les roches qui jonchaient le sol. À mesure qu'il progressait, un sentiment grandissant de tension se mêlait à une curiosité ardente pour ce qu'il pourrait découvrir.

Enfin, Victor pénétra dans une caverne aux proportions monumentales, où le plafond se perdait dans les hauteurs vertigineuses. Un personnage trônait au cœur de cet espace immense. Ses muscles puissants se dessinaient sous une armure solide et ses cheveux, mi-longs, accentuaient son aspect majestueux. Les mains du Titan étaient captives, retenues par une immense sphère de pierre. Au cœur de cette roche, un cristal cylindrique d'un rouge profond scintillait, créant un point de focalisation énigmatique dans cette scène impressionnante.

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Victor s'approcha doucement, conscient de l'immobilité et de la puissance d'Atlas. La scène, imprégnée de tragédie et de douleur, le captivait. Combien de temps avait-il dû endurer cette punition ?

"Atlas..." murmura Victor, sa voix à peine audible dans l'immensité de la grotte.

Les yeux d'Atlas se fixèrent sur Victor, et un sourire fatigué et mélancolique apparut sur son visage éreinté.

"Qui es-tu ?" demanda-t-il d'une voix grave et profonde, "Je n'ai jamais eu de visiteurs."

L’adolescent fit un pas en avant, ressentant une mélange d'admiration et de pitié pour cet être réduit à une existence si tragique.

"Je m’appelle Victor," répondit-il, sûr de lui, "Votre fille, Calypso, m'a envoyé pour vous libérer."

Le visage d'Atlas s'éclaira, "Ma fille ?! Comment va-t-elle ?"

"Elle se porte bien, bien que son exil à Tartaros commence à lui peser." répondit Victor.

"Si seulement je pouvais la délivrer…" murmura Atlas.

"Nous devons d’abord trouver un moyen de vous sortir d’ici." affirma Victor.

Atlas soupira, la douleur évidente dans ses yeux fatigués, "Les Alterans m'ont condamné ici pour l'éternité. Tu ne peux pas m'aider."

Victor s'avança encore, plongeant son regard dans celui d'Atlas, "Je suis certain que je peux y arriver."

Atlas leva un sourcil, intrigué par la détermination du jeune homme, "D'où viens-tu ?"

"Je viens de la planète Ivadoll." répondit Victor.

La tension dans la grotte était palpable. Atlas esquissa un sourire, "Ivadoll ? Je ne connais pas cette planète. Seul un Alteran peut me sortir de cette prison, tu ne peux rien faire pour moi."

"J’ai hérité de leur gène et de leur savoir. Si j'ai pu vous atteindre, je peux vous libérer." répliqua Victor tout en scrutant les parois de la grotte qui les entouraient. Il se concentra, cherchant une solution pour libérer Atlas de son fardeau. Ses doigts effleuraient les parois de la grotte, espérant déceler un mécanisme dissimulé.

Atlas resta silencieux, observant Victor à l'œuvre.

Après plusieurs minutes, les efforts de Victor portèrent leurs fruits. Lorsqu'il passa la main sur une parcelle de roche légèrement enfoncée, celle-ci s'illumina. Un cercle rocheux se révéla sous ses doigts, un cristal rouge au centre. En touchant le cristal, un grondement sourd se fit entendre, et la grotte se mit à vibrer légèrement.

Puis, lentement, le cristal rouge sur la sphère rocheuse au-dessus de Atlas commença à clignoter, libérant peu à peu le Titan. Atlas sentit le poids disparaître de ses bras, ses muscles se relâchant avec soulagement. La cristal s’éteignit et les chaînes disparurent, Atlas s’écroula, libre.

Victor se précipita vers lui pour l'aider à se relever, "Ça va ?"

Un sourire de gratitude illumina le visage d'Atlas, "Oui… Grâce à toi", murmura-t-il, sa voix empreinte d'une émotion profonde.

Victor, rempli de joie, lui tendit la main, "Allons-y, nous devons sortir d'ici."

Atlas, semblable à un monument ressuscité, se redressa et suivit Victor, sa stature gigantesque projetant une ombre changeante sur les parois rocheuses de la cavité. Ils avancèrent vers la lumière qui filtrait à l'entrée du tunnel, leurs silhouettes s'amplifiant à mesure qu'ils approchaient de la sortie.

Kira et Ayden, postés à l'orée de la grotte, regardaient avec une attente palpable. Lorsque Victor et Atlas émergèrent de l'obscurité, leurs traits se détendirent, la surprise et le soulagement se peignant sur leurs visages.

Le premier à franchir le champ de force pulsant à l'entrée fut Victor. Il s'arrêta net, stupéfait, lorsque Atlas le suivit sans le moindre effort, "Le champ de force ne doit pas bloquer la sortie."

Atlas balaya des yeux les deux jeunes gens, "Je constate que tu n’es pas venu seul", une étincelle d'amusement brilla dans son regard.

Ayden sourit malicieusement, "Sans nous, Victor serait probablement toujours en train de chercher son chemin."

Le rire d'Atlas retentit dans l'air, profond et sonore. Son visage grave s'adoucit d'un sourire, "Dans ce cas, merci à vous trois."

Mais l'expression joviale du Titan s'évanouit rapidement. Son regard sérieux se fixa sur Victor, "Je dois retrouver Calypso."

Victor sentit une pression sur sa poitrine en croisant le regard intense d'Atlas. Il prit une profonde inspiration avant de répondre, "Je... Je ne peux pas vous y emmener. Calypso craint que vous restiez coincé là-bas. Je dois aller la chercher seul."

Après un silence, Atlas hocha la tête en signe d'acceptation, son regard profond se posant sur le sol, "Soit. Ramène-moi ma fille, et tous les autres Titans avec elle."

Victor cligna des yeux, pris de court, "Tous les autres ? Mais combien êtes-vous ?"

"Oui, tous", réaffirma Atlas, sa voix vibrante d'une résolution ferme, "Nous méritons tous de retrouver notre liberté. Nous étions une cinquantaine de survivants après la guerre."

Kira écarquilla les yeux, tentant de faire preuve de légèreté malgré la gravité de la situation, "Ça va en faire des allers-retours."

Victor expira longuement, son regard se perdant dans le lointain. La lourdeur de la tâche qui l'attendait pesait sur ses épaules.

"Tu ne peux pas les ramener tous d'un coup ?" demanda Ayden, une lueur d'espoir dans le regard.

"Je... Je ne sais pas. J'essaierai", répondit Victor, retrouvant son assurance. Malgré la difficulté apparente de la tâche, il ne montra aucun signe de doute.

Sans la moindre hésitation, Victor souleva son poignet, révélant le bracelet incrusté à sa peau et toucha le fermoir. Avec un frémissement surnaturel, un vortex jaillit soudainement, sa naissance déchirant la réalité comme une toile. L'air se mit à trembler, comme s'il était agité par une force invisible, et un tourbillon d'énergie se forma.

L'anneau bleu tourbillonnant frémissait et éclaboussait des lumières vives et changeantes. Des arcs d'énergie pure le traversaient, comme des éclairs capturés dans une tempête silencieuse.

"Tu portes le bracelet d’Hadès !", déclara Atlas, fixant le vortex d'un regard incrédule. "Comment est-ce possible ?"

Victor regarda le Titan avec un sourire confiant au coin des lèvres, "Je vous l’ai dit, je possède les gènes des Alterans."

Sans laisser le temps à Atlas d'interroger davantage, Victor s'engouffra dans le vortex. Son corps disparut, englouti par l'abîme d'énergie. Avec un grondement final, le vortex se referma, ne laissant derrière lui qu'un écho de lumière scintillante.

Victor fit irruption dans le paysage dévasté de Tartaros, un décor sinistre et chaotique qui lui était désormais étrangement familier. Sans perdre une seconde, il saisit le pendentif suspendu à son cou, une complicité silencieuse entre lui et Calypso, et murmura son nom comme une prière sur ses lèvres. Il se lança ensuite dans une course folle, son regard fixé sur l'édifice sinistre où il l'avait laissée la dernière fois.

Calypso, pendant ce temps, s'entretenait avec Sisyphe. Une voix familière résonna dans son esprit, provoquant un sourire radieux sur son visage.

"Victor est revenu!", annonça-t-elle, le bonheur illuminant ses yeux. Elle se leva précipitamment, Sisyphe la suivit.

Ils trouvèrent Victor haletant près de l'entrée du bâtiment, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration. Il s'appuya sur ses genoux, ses muscles criant en protestation contre l'effort. Une fois qu'il eut retrouvé son souffle, il leva les yeux vers eux, l'accomplissement se lisant dans son regard.

"Ton père est libre. Il t'attend." déclara Victor, sa voix teintée de triomphe.

"Tu as réussi !" cria Calypso, se jetant dans les bras de Victor. Ils trébuchèrent et tombèrent, Victor para leur chute en la rattrapant, une grimace de douleur déforma son visage lorsque son dos heurta le sol dur.

"Pardon." murmura Calypso.

"Ce n'est rien." répondit Victor, esquissant un sourire réconfortant. En l'espace d'un battement de cœur, la surprise de leur chute fut remplacée par une autre lorsque Calypso embrassa Victor avec une passion ardente, oubliant presque la présence de Sisyphe.

Sisyphe regarda la scène, l’amertume marquant son visage. D'un geste brusque, il souleva Calypso, brisant leur étreinte. Victor, encore sonné par le baiser et la réaction de Sisyphe, se contenta de se relever sans faire de commentaires.

"Tu n'étais pas obligé de le remercier de cette façon," gronda Sisyphe, le regard dur.

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"Je fais ce que je veux !" rétorqua Calypso, son regard défiant le sien.

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Ne voulant pas se mêler à leur dispute, Victor décida de recentrer leur attention, "Tu dois rassembler tous les Titans présents. Ton père veut que je les ramène tous sur Hespérides."

Ni Calypso ni Sisyphe ne semblèrent surpris par cette requête. Ils hochèrent la tête et demandèrent à Victor de les attendre à l'extérieur pendant qu'ils allaient les rassembler.

Victor acquiesça et se dirigea vers un rocher solitaire non loin de là. Il s'assit, laissant ses pensées vagabonder. Le paysage désolé de Tartaros, d'un aspect sinistre, se déployait devant lui, un sombre rappel de la tâche colossale qui l'attendait. Chaque Titan qu'il devait ramener signifiait un nouveau voyage, une nouvelle immersion dans le vortex, et le temps pressait.

A l'intérieur de l'édifice, Calypso et Sisyphe appelèrent les Titans. Les couloirs et salles autrefois remplies de vie étaient maintenant silencieux, résonnant seulement des échos du passé. Chaque visage qui se révélait dans la pénombre affichait d'abord la surprise, puis l'espoir, à l'idée de leur libération imminente.

Au crépuscule de Tartaros, le paysage désertique prenait des teintes sombres et mystérieuses. Les Titans, créatures majestueuses et redoutables, avaient convergé devant l'édifice massif. Certains étaient aussi immenses et impérieux que des montagnes, d'autres plus petits mais tout aussi impressionnant. Ils étaient vêtus d’armures au métal argenté parfaitement ajustées à leurs corps, la plupart avait des casques qui recouvrait entièrement leur tête.

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Victor se détacha de son poste d'observation rocheux et s'avança vers eux. Son cœur battait la chamade, écho des battements d'adrénaline qui circulaient dans ses veines. Il dévoila le bracelet d'Hadès, la lumière du crépuscule réfléchissant sur sa surface ornée. Activant le bracelet, un vortex s'ouvrit avec un grondement de tonnerre, peignant le rassemblement de Titans d'une lueur bleu électrique.

Un rugissement retentit, secouant le sol de Tartaros. Les Titans levèrent leurs bras robustes et saluèrent Victor avec une ovation tonitruante.

"Faites des groupes de cinq !" ordonna Victor, sa voix coupant à travers le rugissement collectif.

Les Titans obéirent rapidement. Des petits groupes se formèrent, prêts à franchir le seuil du vortex. Le marathon de libération commençait.

Victor s'approcha du premier groupe, ces Titans immenses le regardaient avec une appréhension mesurée.

"Allons-y." déclara-t-il, sa voix remplie de détermination.

Victor guida le premier groupe à travers le vortex. De l'autre côté, la lumière d’Hespérides les accueillit. Leur joie était palpable en voyant cette terre d’accueil.

Victor retourna plusieurs fois dans le vortex, guidant les groupes de Titans vers leur liberté. Chaque acclamation des Titans libérés et chaque sourire de Calypso lui redonnaient l'énergie pour continuer.

Le dernier groupe de Titans émergea du vortex, leurs pieds massifs s'ancrant fermement sur le sol d’Hespérides. Victor, tenant son bracelet, les regardait s'avancer, sentit une bouffée de fierté se mélanger à son épuisement. Il s’asseya sur un rocher proche, la fatigue s'emparant de lui.

En plein cœur de l'effervescence des retrouvailles et de la célébration, Calypso s'échappa de la foule et s'élança vers l'imposante figure d'Atlas. "Père !" s'écria-t-elle, ses yeux brillant d'une joie incontestable.

Atlas se retourna, sa voix grondant comme le tonnerre lointain, "Calypso!"

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Elle se blottit dans ses bras, sa petite stature perdue dans l'immensité de son père. Atlas la serra fermement contre lui, ses muscles endurcis par les années de lutte se détendant un peu. "Je croyais ne jamais te revoir," avoua Atlas, sa voix éraillée par l'émotion. Il contempla sa fille, sa joie renouvelée la rendant encore plus radieuse.

"C'est grâce à Victor que nous sommes tous libres." répondit Calypso, son regard se posant sur le jeune homme épuisé. Le regard d'Atlas suivit celui de sa fille et se posa sur leur libérateur inattendu.

Atlas approcha de Victor, son pas lourd résonnant sur le sol. La gratitude brillait dans ses yeux profonds. Victor, accroupi, croisa son regard imposant. Il y eut un échange silencieux entre eux.

Atlas tendit une main vers l’adolescent, l'aidant à se relever, "Victor, tu as rendu la liberté à mon peuple et réuni un père à sa fille. Ton nom sera honoré."

Victor, malgré la fatigue qui pesait sur lui, sourit avec satisfaction. Son exploit monumental avait irrévocablement changé le destin des Titans et le sien.

"Victor," commença Atlas, sa voix grave résonnant du poids de sa longue captivité, "Je t'invite à rester parmi nous, tu es l'un des nôtres maintenant."

L'offre surprit Victor. Il jeta un regard à Calypso, dont le visage joyeux ressortait parmi la foule. L'envie de rester avec elle était forte. Cependant, Kira et Ayden étaient là aussi. Leur refus silencieux et leurs regards anxieux firent office de mise en garde.

"Je suis honoré par votre offre, mais je ne peux pas rester. Je dois retourner sur Ivadoll." répondit Victor avec sincérité.

Atlas fut déçu, mais accepta la réponse. Cependant, il n'avait pas renoncé à le convaincre. "Dans ce cas, peux-tu me rendre un dernier service ?" son regard perdu dans le lointain, "Sais-tu où je peux trouver le cube de Kairos ?"

Victor secoua la tête, curieux, "Le cube de Kairos ? Désolé mais je n'en ai jamais entendu parler."

Atlas regarda l'horizon, comme s'il revoyait de vieux souvenirs, "C'est une relique précieuse des Alterans, si nous le possédions, nous pourrions empêcher notre emprisonnement avant même qu'il n'ait lieu."

Ayden rompit le silence, sa voix solide fendit l'atmosphère, "Moi, j'en ai entendu parler," dit-il d'un ton décidé. Il caressa un pendentif autour de son cou, révélant un cube complexe, sculpté avec finesse, parsemé de rainures entrelacées. "Et je l'ai avec moi."

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Un silence étonné s'abattit sur l'assemblée. Victor, lui-même, ne parvint pas à dissimuler sa surprise.

"Il y a quelques semaines, lors d'une simulation, je suis tombé sur ce cube," reprit Ayden, ses doigts effleurant l'objet comme si c'était une vieille connaissance. Il observa le bijou avec une curiosité intense. "J'ai découvert qu’il s'active seul lorsqu'il détecte une occasion de modifier un événement déterminant."

Ayden les regarda, un à un, "Si on ne saisit pas l'opportunité quand elle se présente, elle est perdue pour toujours."

Soudain, Kira explosa, "Et tu nous le dis que maintenant ?!"

Ayden répliqua, imperturbable, "Je te rappelle que Victor n'a pas été très loquace non plus à propos du bracelet d'Hadès, et tu ne l'as pas blâmé."

Victor répliqua, l'indignation dans le regard, "Je n'ai pas gardé une telle découverte pour moi pendant des semaines !"

Ayden laissa échapper un rire léger tout en tournant de nouveau le cube entre ses doigts, "La différence avec ton bracelet, Victor, c'est que ce truc ne fonctionne pas ! J'ai passé d'innombrables journées à essayer de l'activer." Son sourire se transforma en une grimace malicieuse alors qu'il lançait un regard espiègle à ses amis. "Plus d'une fois, j'ai risqué ma vie, espérant que ce petit miracle déciderait que c'était le bon moment pour agir. Mais rien, absolument rien."

Ayden haussa les épaules, une pointe de déception dans son regard, "Même quand nous étions coincés sur Izarc, une situation qui me semblait pourtant assez critique, il n'a pas bronché. Pas un chuchotement, pas un tremblement."

Il offrit un sourire sarcastique avant de cacher l’objet sous son t-shirt, "Alors soit ce cube est très mauvais pour juger des situations de crise, soit... il ne fonctionne tout simplement pas. Peut-être n'est-il qu'une légende, une autre relique inutile des Anciens."

Le sarcasme d'Ayden se propagea tentant d'alléger l'atmosphère tendue qui s'était installée. Mais malgré son humour mordant, il ne put masquer la surprise et l'indignation sur les visages de Victor et Kira.

Victor se tourna vers Kira, l'accusation dans la voix, "Et toi, tu n'as rien à révéler ? Au point où en est !"

Kira semblait perdue, prise de court ses mots étaient balbutiants, son émotion palpable alors qu'elle cherchait à se défendre, "Moi... ? Non... Moi... J'ai... Oh, et puis ce n'est pas un objet !" Sa voix tremblait tandis qu'elle tentait de garder son assurance face aux regards scrutateurs de ses amis.

"Comment ça, pas un objet ?!" s'exclama Victor, frustré.

"Ça ne vous regarde pas !" Kira se défendit, cherchant à s'affirmer malgré ses incertitudes, "Et de toute façon, je ne peux pas le contrôler. Ça n'a aucun intérêt !" Sa frustration était évidente, son expression révélant à la fois son désarroi et sa réticence à partager cette part d'elle-même.

"Tu plaisantes ?!" s'exclamèrent Victor et Ayden en même temps, leurs voix chargées d'agacement. Ils échangèrent un regard d'incompréhension, cherchant des réponses qui leur échappaient. La tension était à son comble, les non-dits pesaient lourdement dans l'air.

L'équipe SG1 se tenait à l'écart, dissimulée derrière une rangée dense de buissons, observant avec une vigilance intense le trio en conflit. Ils étaient là depuis un certain temps, spectateurs silencieux du retour des derniers Titans, témoins de l'interaction entre Atlas et les adolescents. Ils se tenaient prêts à intervenir à tout moment.

O'Neill, le front barré par une ride profonde de préoccupation, dévisageait alternativement Atlas et les Titans. Son doigt tapotait nerveusement le canon de son P90, trahissant son impatience et son anxiété.

"Daniel," chuchota-t-il, sans détourner son regard, "En avez-vous assez entendu ?"

Daniel, plongé dans une intense concentration, arrêta de regarder à travers ses jumelles. "Je crois que oui," admit-il. "Cependant, je ne suis pas sûr que nous soyons de taille face à tous ces Titans."

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Teal'c acquiesça, "Il serait préférable d'éviter un affrontement direct."

Un silence lourd s'installa entre eux, tous plongés dans leurs pensées respectives, tout en gardant un œil sur le conflit devant eux.

Subitement, Atlas rompit la discussion entre les adolescents d'une voix cinglante, réclamant le Kairos à Ayden qui refusa de s'y plier. Dans un mouvement impulsif, Atlas attrapa Ayden, le souleva de terre et tenta d'arracher le collier de son cou. L’adolescent, loin de se laisser faire, se débattit avec une force surprenante.

Victor et Kira réagirent immédiatement, se précipitant vers Atlas pour tenter de le repousser. Une bataille s'ensuivit, les quatre individus enchevêtrés dans une mêlée de corps et de mouvements furieux.

Les autres Titans, témoins de la lutte de leur chef, s'embrasèrent de colère et chargèrent vers le groupe. C'était le signal que l'équipe SG1 attendait.

"On intervient !" cria O'Neill, alors qu'il surgissait de sa cachette, son P90 en main.

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La bataille s'intensifia. Les membres de SG1 se joignirent au conflit, leurs armes crépitant à mesure qu'ils visaient les Titans. Carter et O'Neill s'occupaient du groupe d'assaillants, tirant avec précision et détermination pour contenir leur avancée.

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Jackson et Teal'c, quant à eux, se précipitèrent vers la mêlée centrale, leurs armes braquées sur Atlas. Ils tiraient avec discernement, cherchant à neutraliser le Titan sans blesser les adolescents.

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Atlas rugissait, furieux, tandis que les adolescents se défendaient farouchement. Le paysage tranquille s'était transformé en un champ de bataille.

Dans cette mêlée chaotique, Calypso essaya d’intervenir, sa voix tentant de percer le tumulte. "Père !", cria-t-elle, cherchant à apaiser la situation.

Malgré l'emprise d'Atlas, Ayden réussit à le frapper au visage, tandis que Victor tentait de le déstabiliser en s'attaquant à ses jambes. Kira visait le cou du Titan pour tenter de le maîtriser.

Soudain, une détonation retentit et une balle atteignit le bras d'Atlas, le forçant à lâcher Ayden. Le Titan vacilla sous l'impact, son bras retombant lourdement à ses côtés. Les trois adolescents furent projetés au sol, haletants et épuisés.

Dans le chaos du combat, Calypso s'interposa, se dressant courageusement entre son père et les adolescents. Ses bras se tendirent devant elle, formant un rempart face à la violence ambiante. "Ça suffit, père !", s'exclama-t-elle, sa voix ferme malgré l'atmosphère chaotique. Son regard droit et déterminé fixa Atlas, sa supplication voilée de reproche : "Ils t’ont délivré de ta prison, peux-tu rester insensible à cela ?!"

Atlas la fixa, son regard flamboyant d'un mélange de surprise et d'indignation, "Comment oses-tu me parler sur ce ton ?!", rugit-il, sa voix tonnant avec une autorité incontestable, "Écarte-toi ! Le Kairos est à moi."

Calypso ne bougea pas, son regard défiant le sien, "Jamais ! Je ne bougerai pas !", rétorqua-t-elle, son ton chargé de résolution.

Ce face à face inattendu immobilisa les Titans, les figeant sur place, dans une confusion palpable. De la même façon, l'équipe SG1 mit fin à son assaut, l'incrédulité et la surprise marquant leurs traits.

C'est alors que Jack fit un pas en avant, ses bottes crissant sur le sol alors qu'il s'approchait de Victor. Il attrapa le jeune homme par le bras, sa voix restant solide malgré la tension ambiante, "On ne doit pas rester là, on s’en va", ordonna-t-il. Victor, trop épuisé pour répondre, le regarda surpris de le voir ici.

Jack se tourna ensuite vers Kira et Ayden, leur donnant la même instruction sans équivoque. La bataille chaotique avait trouvé une pause inattendue qu’il fallait saisir.

Atlas, submergé par une frustration dévorante et défié par sa propre fille, leva le bras pour la frapper. Mais Victor, discernant l'intention dans le regard d'Atlas, intervint en une fraction de seconde. Atlas, dans une démonstration brutale de sa force, attrapa Victor par le cou et le souleva du sol avec facilité.

Victor tenta de riposter, envoyant un coup de poing en direction d'Atlas. Mais le Titan arrêta la frappe en plein élan, sa main se refermant sur le poing de Victor avec une brutalité d'acier. Avec une fluidité impressionnante, Atlas s'empara du bracelet d'Hadès qui brillait au poignet de Victor. Ses doigts se resserrèrent autour de l'artefact et, avec une facilité déconcertante, il le réduisit en miettes. Le métal crépita, se tordit et se désintégra sous la pression de son étreinte.

La surprise s'afficha sur le visage de Victor. Ses yeux, écarquillés, se fixèrent sur les débris métalliques de son précieux artefact. Comment Atlas avait-il pu réduire aussi facilement le bracelet d'Hadès en poussière ? La réalité de la situation, à la fois étrange et terrifiante, le frappa de plein fouet, ébranlant ses convictions les plus solides.

Soudainement, une lame s'extirpa de l'armure de Atlas, émanant de sa main.

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Dans un geste aussi rapide que surprenant, il l'inséra sans délai dans l'abdomen de Victor. Un gémissement strident de douleur s'arracha de la gorge du jeune homme, résonnant dans la vaste cavité de la caverne.

Un sourire malveillant et satisfait se dessina sur le visage d'Atlas. Il inclina la tête, plongeant son regard dans celui de Victor alors qu'il prononçait des mots empreints de mépris, "Ne me dis pas que tu pensais réellement que les Alterans étaient supérieurs aux Titans ?"

Sa déclaration résonna comme un glas dans l'air lourd, creusant un silence menaçant. Le visage de Victor pâlit, la douleur et l'effroi gravés indélébilement dans ses yeux tandis que la lame impitoyable d'Atlas le transperçait.

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L'écho suffocant du silence fut brutalement brisé par une détonation retentissante. Tous les protagonistes présents sur le terrain sursautèrent au bruit sec du tir. Un projectile, tiré avec une précision redoutable, se logea dans le torse massif d'Atlas. Un grondement d'agonie jaillit de la gorge du Titan, sa poigne se desserrant, libérant Victor qui s'écroula inerte au sol, un morceau de la lame, témoin de l'assaut brutal qu'il venait de subir, restait enfoncé dans son flanc.

Le tir était l’œuvre de Jack. Son visage était tendu, marqué par une résolution inébranlable. Reprenant sa respiration, il tenait fermement son arme encore fumante. Calypso, submergée par la terreur, se rua vers son père, laissant échapper une exclamation horrifiée, "Comment as-tu pu faire ça ?!" hurla-t-elle, sa voix éclatant comme une vague de reproches furieux.

Profitant de la confusion générale, Jack se précipita vers Victor, l'urgence peinte sur son visage. Teal'c, l'air grave, le rejoignit rapidement. Ensemble, ils soulevèrent Victor, le portant entre eux tandis qu'ils entamaient leur retraite.

Sam, Daniel, Kira et Ayden n'hésitèrent pas une seconde, se mettant rapidement en mouvement pour les suivre. L'impératif était clair : mettre le plus de distance possible entre eux et le Titan blessé. Atlas, bien que touché, restait une menace tangible.

Dans un mouvement sûr, Jack activa sa radio, sa voix haletante inondant les ondes, "Ici O’Neill," balbutia-t-il, ses mots rythmés par leur course effrénée, "On se dirige vers la Porte, préparez-vous à l’activer !"

L'équipe SG1 et les adolescents fuyaient, poussés par la terreur et l'urgence. Derrière eux, les hurlements des Titans retentissaient, rappel brutal de la menace qui les poursuivait.

Calypso, néanmoins, s'érigea comme un obstacle inattendu. Sa silhouette gracieuse se découpait en contre-jour, ses bras dressés en un geste de défi. Son visage semblait taillé dans la pierre, chaque trait diffusant une détermination indomptable.

Atlas, souffrant mais loin d'être vaincu, fulminait. Son désir de poursuivre les fuyards et de récupérer le Kairos était palpable mais Calypso se dressait devant lui, "Je t’empêcherai de les rattraper, père," déclara-t-elle, sa voix portant une autorité qui résonnait dans l'air tendu.

Son audacieuse proclamation suspendit les Titans dans leur élan, créant un répit précieux. SG1 et les adolescents, profitant de cette opportunité, redoublèrent d'effort dans leur course. A bout de souffle, ils aperçurent la Porte, véritable oasis de sécurité au milieu de cet environnement hostile.

SG3, sous le commandement ferme du colonel Reynolds, attendait à ses côtés, prêts à intervenir. Voyant Jack approcher à l'horizon, Reynolds donna immédiatement l'ordre d'activer la Porte.

Victor, blessé et inconscient, était toujours soutenu par Jack et Teal'c. Son teint avait viré au gris. Chacune de ses respirations était un combat, son torse se soulevant à peine. La blessure, infligée par Atlas, suintait abondamment, l'odeur métallique du sang se mêlant de manière sinistre à celle de la lame et de la sueur.

L'inquiétude était visible dans chaque geste de Jack et Sam. Les yeux de O’Neill étaient fixés sur Victor, sa mâchoire serrée trahissant la gravité de la situation. Sam, quant à elle, observait les glyphes du DHD s'activer, ses yeux rivés sur l'écran lumineux du dispositif. Chaque seconde était cruellement précieuse, la vie de Victor ne tenant qu'à un fil.

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Enfin, la Porte s'activa. Poussés par une urgence extrême, ils s'y engouffrèrent. Teal'c, soutenant toujours Victor, lança un dernier regard en arrière, ses yeux de guerrier scrutant le paysage. Ils ne pouvaient pas se permettre de laisser quiconque voir les coordonnées de leur destination. Avec un hochement de tête satisfait, il franchit le seuil de la Porte, laissant derrière lui le champ de bataille.

De retour sur Terre, le stress était à son comble au sein du SGC. Les techniciens se démenèrent, cherchant à comprendre la situation tandis que les alertes retentissaient, ajoutant de l'urgence à leurs actions. C'est dans ce brouhaha que l'équipe médicale fit son apparition, menée par le Docteur Carolyn Lam, leur calme tranchant avec la confusion régnante.

Victor, livide et immobile, fut déposé sur le sol. Les néons durs du plafond accentuaient son teint pâle, mettant en relief le sérieux des membres de SG1 et des adolescents. Leur regard inquiet, anxieux, ne se détacha pas de la silhouette allongée du jeune homme.

Le Docteur Lam, secondée par deux infirmiers, s'empressa vers lui. Ils prodiguèrent aussitôt les premiers soins. Un infirmier posa rapidement un masque à oxygène sur le visage de Victor pour faciliter sa respiration, tandis que le Docteur Lam se mit à examiner les éventuelles blessures, ses mains expérimentées parcourant doucement le corps du jeune homme.

"Qu'est-ce qui s'est passé ?" demanda-t-elle, luttant pour maintenir son calme.

"Il a été poignardé au ventre," rapporta Sam, la voix chargée d'anxiété.

Le Docteur porta son attention sur la lame qui émergeait du ventre. Avec précaution, elle tenta de l'extraire, mais fut stoppée par un cri de douleur de Victor. La lame semblait fermement enfoncée, chaque tentative d'extraction n'amenant qu'une souffrance visible sur le visage du jeune homme. Ses muscles se resserraient autour de l'objet à chaque mouvement, comme pour le maintenir en place.

Sam, horrifiée, s'élança vers Victor. L'écho de son cri de douleur résonnait encore dans ses oreilles alors qu'elle s'agenouillait sur le sol, aussi dur et froid que l'acier de la lame. Ses mains, bien que tremblantes, étaient résolues et se dirigèrent vers celles de Victor. Allongé sur le sol, le visage grimaçant de douleur, il paraissait plus vulnérable que jamais.

Avec une douceur rassurante, Sam enveloppa sa main autour de celle de Victor, la chaleur de son contact agissant comme un calmant. Elle serra doucement sa main, cherchant à lui transmettre une assurance muette.

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Ses yeux, fixés sur le visage de l’adolescent, discernaient chaque trace de douleur. "Tiens bon, Victor," murmura-t-elle. Elle ignorait s'il pouvait l'entendre, mais elle espérait que d'une manière ou d'une autre, il capterait l'encouragement et la force qu'elle voulait lui transmettre.

"Je ne peux pas l'extraire sans risquer de le blesser davantage," déclara le Docteur, son regard reflétant une profonde préoccupation. "Il faut le conduire en salle d'opération. Immédiatement !"

Alors qu'ils se préparaient à déplacer Victor, Kira interrompit leur progression. "Permettez-moi d'essayer," suggéra-t-elle.

"Il est extrêmement faible, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre plus de temps," répliqua Lam, son calme professionnel reprenant le dessus.

Kira pivota pour regarder Jack et Sam, cherchant leur approbation, "Je vous en prie."

Après un bref instant de silence pesant, ils donnèrent leur consentement par un signe de tête. Dans cette situation désespérée, ils étaient disposés à explorer chaque option.

Kira se pencha alors sur Victor, ses doigts à peine au-dessus de la blessure ouverte. Ses paupières se fermèrent doucement, comme si elle puisait dans une force invisible. Soudain, la lame sembla s'extraire d'elle-même du corps de Victor, qui ne montra aucun signe de douleur. La surprise qui s'ensuivit fut rompu uniquement par le bruit de la lame touchant le sol, éjectée avec une étonnante délicatesse.

Kira gardait sa position, les yeux toujours fermés, son visage marqué par une concentration intense. Les couleurs de Victor semblaient se réanimer progressivement, sa peau blême retrouvant doucement sa nuance habituelle. Les signaux vitaux se stabilisèrent, sa respiration devenait plus régulière, son pouls plus fort.

"Son rythme cardiaque et sa saturation reviennent à la normale, Docteur," annonça un infirmier.

La plaie de Victor se refermait peu à peu, sous les yeux ébahis de l'équipe médicale. Mais alors que l'incident semblait en voie de résolution, Kira s'effondra soudainement, vidée par l'effort intense qu'elle venait de fournir, laissant une cicatrice encore fraîche sur le ventre de Victor.

Un des infirmiers se tourna aussitôt vers Kira pour s'occuper d'elle. Il vérifia son pouls, puis posa une main sur son front. Elle était inconsciente, mais respirait normalement. Il semblait que l'effort qu'elle venait de fournir l'avait simplement épuisée.

Avec la lame désormais hors de son corps, Victor entrouvrit les yeux. Un faible gémissement émana de ses lèvres lorsqu'il tenta de se lever, mais le Docteur Lam l'en empêcha avec douceur.

"Reste tranquille," intima-t-elle avec fermeté, appuyant doucement sur son torse pour le maintenir au sol, "Ta blessure a besoin d’être suturée."

Elle fit un signe à deux infirmiers qui se précipitèrent pour préparer une civière. Avec un professionnalisme indéniable, ils aidèrent Victor à bouger avec soin, veillant à ne pas aggraver sa blessure encore saignante.

"Emmenez le à l'infirmerie," ordonna Lam, son regard suivant la civière de Victor d'un œil vigilant. De l'autre côté de la salle, Kira était aussi soigneusement installée sur une civière, prête à être transportée.

Tandis que Victor et Kira étaient emmenés, Sam et Jack les suivirent, ils s’échangeaient des regards de temps à autre, comme pour puiser du réconfort dans ce lien silencieux.

Dans la salle d'embarquement, Teal'c, Daniel et Ayden étaient restés en retrait, respectant le silence de la situation. Teal'c, les bras croisés sur sa poitrine massive, avait les yeux fixés sur la porte par laquelle les blessés avaient été évacués.

À côté de lui, Daniel avait une expression de préoccupation évidente, ses doigts tambourinant nerveusement sur le brassard de son uniforme. "Il semble que Victor ne soit pas le seul à maîtriser les pouvoirs des Anciens."

"En effet," acquiesça Teal’c, sa voix était apaisante mais contenait une tension palpable.

Daniel se tourna vers Ayden, "Est-ce que vous trois avez cette capacité de guérison ?"

Ayden, surpris par la question de Daniel, cligna des yeux. Il regarda les deux hommes avant de secouer lentement la tête, "Honnêtement, je ne sais pas," admit-il. "C'est la première fois que je vois Kira faire ça. Je n’ai jamais vu Victor le faire, et personnellement, je n'ai jamais essayé."

"Je vois," répondit Daniel, l'expression songeuse.

En se dirigeant vers la sortie de la salle d'embarquement, le regard de Jackson fut attiré par un éclat métallique sur le sol. C'était la partie restante de la lame qui avait été retirée de Victor, gisant là dans une flaque d'ombre. Une série d'inscriptions énigmatiques y étaient gravées, attisant immédiatement sa curiosité d'archéologue.

Il se pencha pour la ramasser. Son esprit bouillonnait déjà de questions. Que pouvaient bien signifier ces inscriptions?

Il la rangea soigneusement dans sa poche puis quitta la salle d'embarquement.



Atlas, malgré la colère qui l'habitait, reconnut l'inutilité d'une poursuite immédiate. Un grognement sourd émana de lui, puis il convoqua les autres Titans.

Calypso, bouleversée par la tournure des événements, les rejoignit. Ses yeux, témoins de la trahison de son père, se durcirent, signe de son mécontentement.

"Nous retournons à Othrys," annonça Atlas, sa voix lourde de futures représailles. Le nom de leur monde d'origine évoquait une puissance brute et une technologie de pointe, incarnant leur domination et leur supériorité.

Cependant, leur planète avait été laissée sans surveillance pendant leur absence. L'incertitude de ce qu'ils pourraient découvrir à leur retour pesait sur Atlas. Leur espoir reposait sur le fait que leur monde serait resté inchangé, que leur précieuse technologie serait demeurée intacte.

Chassant ces inquiétudes de son esprit, Atlas fit signe aux Titans de le suivre. Le spectacle familier de la Porte s'activant, la lumière pulsante qui en jaillissait, apportait une forme de réconfort.

Calypso traversa la Porte, ses yeux fixés sur le vortex lumineux, symbole de leur prochain voyage vers leur monde d'origine. Au fur et à mesure que les Titans disparaissaient un par un dans l'éclat du vortex, la menace qu'ils incarnaient semblait se renforcer, chaque pas les rapprochant de leur objectif final.


À suivre...
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Chapitre 7 : Prémonition

Dans un sursaut brutal, Victor s'éveilla, son âme meurtrie par un cauchemar insoutenable, son cœur tambourinant si fort dans sa poitrine qu'il semblait vouloir se frayer un chemin à travers ses tempes. Un cri étouffé lui échappa quand il sentit contre lui une paroi froide et rigide, à une distance oppressante. Le choc le fit bondir, et dans sa précipitation, ses jambes s'emmêlèrent dans les draps. Sans qu'il n'ait le temps de comprendre ce qui lui arrivait, il s'écroula lourdement sur le sol. Les échos de sa chute attirèrent immédiatement l'attention.

Sam apparut rapidement dans l'encadrement de la porte, les yeux agrandis par l'inquiétude. "Est-ce que ça va ?" lança-t-elle, sa voix fendillant l'obscurité.

Victor serra les dents, grimaçant sous la douleur lancinante. Ses doigts caressèrent l'arrière de sa tête. "Oui... Enfin, je crois... Mais visiblement, quelqu'un a décidé de réorganiser ma chambre. Mon lit n'est normalement pas aussi proche du mur."

Un sourire tranquillisant éclaira le visage de Sam. Elle tendit une main vers lui, l'aidant à regagner une stabilité précaire. "Nous ne sommes pas sur Ivadoll", déclara-t-elle, sa voix était douce, presque apaisante.

Victor fronça les sourcils, balayant la pièce du regard. Le bois sombre des murs, la lumière douce et chaude filtrant à travers les rideaux... Rien ne lui était familier. "Où sommes-nous ?" articula-t-il, trahissant son anxiété grandissante.

Sam posa une main rassurante sur son épaule. "Sur Terre, dans le Minnesota."

Le chaos s'installa dans l'esprit de Victor, chaque souvenir s'efforçant de trouver sa place dans ce puzzle tumultueux. "Qu'est-ce que je fais ici ?"

La réponse de Sam fut vague, presque évasive. "Jack et moi avons pensé que tu serais mieux ici pour ta convalescence."

Et soudain, tout lui revint : Atlas, les Titans, Calypso, le pendentif de Ayden... et la lame qui l'avait transpercé. Un frisson glacial parcourut son corps alors qu'il portait instinctivement la main à son ventre. Levant son t-shirt, il découvrit les sutures boursouflées qui marquaient sa peau. Sa respiration s'accéléra.

"Tu dois te reposer, Victor," souffla Sam, elle écarta les rideaux pour laisser pénétrer un flot de lumière. "Le Docteur Lam et Kira t'ont sauvé la vie. Mais tu n’es pas encore complètement rétabli."

Son regard croisa celui de Sam, "Où sont Kira et Ayden ?"

"Ils sont à la base du SGC, avec Daniel et Teal'c," répliqua Sam, essayant d'infuser autant de réconfort que possible dans sa voix.

Victor prit une profonde inspiration, soudain conscient de l'isolement qui l'entourait. "Je veux les rejoindre." Mais Sam retenait fermement son bras, anticipant son départ hâtif. "Nous y retournerons quand tu seras rétabli," insista-t-elle, sa voix douce mais ferme. "Tu as frôlé la mort, Victor." Les derniers mots vacillèrent, révélant l'émotion qu'elle s'efforçait de dissimuler.

Victor hocha la tête, comprenant l'immensité de la situation. Il se dirigea vers la sortie de la chambre, Sam sur ses talons. Ils pénétrèrent dans un grand salon au charme rustique, baigné par la lumière dorée de l'après-midi. Les meubles en bois robuste, les coussins douillets, les tapis moelleux, tout concourait à une ambiance cosy. Il prit un moment pour assimiler cet environnement inconnu, essayant de se familiariser avec cette réalité déroutante. Puis, il franchit le seuil de la maison, ses yeux s'accrochant à un étang scintillant à proximité, niché au cœur d'une forêt dense. Un silence serein régnait en ces lieux, leur solitude n'était interrompue que par le chant des oiseaux. Il réalisa alors qu'ils étaient littéralement au milieu de nulle part.

"Sommes-nous seuls ici ?" demanda Victor, son regard fixé sur l'étendue tranquille qui s'étalait devant lui.

Sam esquissa un sourire. "Jack est parti faire des courses. Il sera de retour bientôt." Sa voix était calme, son regard se perdant dans la contemplation de la nature sauvage du Minnesota.



Dans le labyrinthe de secrets que représentait le bureau du Docteur Jackson, Kira et Ayden se trouvaient submergés par un univers qui semblait aussi ancien que le temps lui-même. Une floraison d'antiquités et de trésors insondables peuplait la pièce, chaque vestige susurrant des sagas millénaires, des récits aux échos lointains. Entre le chaos artistique des croquis disséminés, les notes négligemment éparpillées, et la mosaïque de parchemins entrouverts, tout semblait vibrer des aspirations voraces d'un esprit brillant et avide : celui de Daniel. Il se tenait au cœur de cette mêlée créative, son visage baigné par la lumière vacillante d'une lampe de bureau d'époque, ses lunettes légèrement baissées pour laisser ses yeux bleus percer les mystères d'un ouvrage sur les Titans de la mythologie grecque.

Cependant, pour Kira et Ayden, cette vision n'éveillait aucune fascination. Au contraire, leur exaltation initiale avait viré à l'impatience croissante. Daniel les avait invités dans son antre de connaissances, mais depuis leur entrée, ils n'avaient obtenu qu'un vague salut et une promesse en suspens : "Je suis à vous dans cinq minutes". Ces cinq minutes s'étaient étirées en une éternité pesante, chaque tic-tac de l'horloge résonnant comme un supplice amplifié. Ils échangeaient des regards chargés de frustration au rythme de l'écoulement des secondes.

Finalement, Daniel poussa un soupir libérateur, comme si une énigme persistante venait d'être déchiffrée. Il délaissa doucement le livre qu'il tenait, caressant amoureusement la reliure érodée avec ses doigts. Ses yeux, autrefois captifs des épopées mythiques, s'élevèrent pour se connecter avec ceux des deux adolescents. "Ayden, peux-tu me montrer le cube de Kairos ?" demanda-t-il, tendant la main vers le jeune homme.

Ayden hocha la tête, un sourire timide dessinant des courbes sur son visage. Le cube reposait contre sa poitrine, suspendu à une chaîne fragile mais résistante. Avec une grande précaution, il le détacha et le tendit à Daniel, le présentant avec une vénération quasi mystique.

Daniel prit l'artefact avec une délicatesse identique, ses doigts effleurant ses surfaces cryptiques avec une fascination presque enfantine. Son regard intense scruta chaque détail, chaque arête, chaque facette. "Lorsque tu as découvert cet objet, as-tu appris quelque chose sur son origine ?" interrogea-t-il, ses doigts baladant sur le cube, cherchant des réponses dans sa texture et sa géométrie.

Ayden hocha la tête, son regard illuminé d'excitation retenue. "Pas grand-chose, pour être honnête. Je sais juste qu'il appartenait à Kairos et qu'il s'illumine lorsqu'une opportunité de changer le cours de l'histoire se présente", répondit-il, prévoyant avec impatience la réaction de Daniel.

Daniel pencha légèrement la tête, un éclair d'intérêt traversant son regard. "Et tu ignores ce qui se produit lorsqu'il s'active ?" insista-t-il, sa voix trahissant son engouement pour cette énigme.

Ayden afficha un sourire fier, un air d'auto-satisfaction se dessinant sur son visage. "D'après les inscriptions du temple où je l'ai trouvé, il semblerait qu'il transporte son détenteur à l'endroit et au moment précis où il peut influencer son destin", expliqua-t-il, ses mains esquissant l'aura mystique du cube dans l'air.

L'excitation de Daniel était maintenant tangible, mais ses yeux ne décelèrent aucune inscription supplémentaire sur le cube. Il rendit alors l'objet à Ayden, qui le repositionna autour de son cou avec une déférence quasi religieuse.

Daniel prit une profonde inspiration, "Nous avons envoyé une sonde MALP pour explorer Hespérides, mais rien. Aucune trace des Titans. J'en ai déduit qu'ils avaient probablement rejoint leur planète d'origine", expliqua-t-il, sa main se dirigeant instinctivement vers un vieux manuscrit qui se trouvait à proximité. Le livre s'ouvrit sur une page précise, la poussière s'envolant à chaque passage de ses doigts sur les lignes imprimées. "Selon la mythologie grecque, Othrys était le lieu d'origine des Titans. Est-ce que cela vous évoque quelque chose ?" demanda-t-il, ses yeux remontant pour fixer les adolescents.

Kira, affichant une moue de confusion, secoua la tête. "Pas du tout. Pour être honnête, je ne connaissais même pas l’existence des Titans avant que Victor nous en parle."

Ayden, son regard intense fixé sur Daniel, acquiesça, un sourcil levé en signe d'étonnement. "C'est une nouvelle information pour moi aussi."

"C'est étrange", murmura Daniel, portant sa main à son menton alors qu'il se plongeait dans ses pensées. Il se gratta légèrement le nez, signe de sa concentration intense. "Les Anciens ont banni les Titans, il serait donc logique que vous ayez entendu parler de leur histoire à un moment donné."

Kira leva la main pour appuyer ses propos. "Nous pourrions retourner sur Ivadoll et demander au professeur Charon. Il est probable qu'il en sache plus que nous", suggéra-t-elle, cherchant l'approbation de Daniel dans ses yeux.

"C'est une idée", admit Daniel, son regard égaré dans le dédale des différentes options. "Cependant, je doute que Jack l’approuve."

Ayden fronça légèrement les sourcils, cherchant à comprendre. "Pourquoi ?"

"C'est une longue histoire", répondit Daniel d'une voix énigmatique, laissant entrevoir des non-dits. Il savait que la relation entre les deux hommes était tendue, et ne pouvait se résumer à quelques phrases évasives.



Victor se prélassait de tout son long sur le ponton, savourant la sensation réconfortante des lattes de bois usées par le temps contre son dos, chauffées par les derniers rayons du soleil déclinant. Sa tête reposait dans le creux de son bras gauche, ses yeux fixés sur le voûte céleste qui offrait une représentation silencieuse de la transition entre le jour et la nuit. Son autre bras pendait négligemment au bord du ponton, sa main baignant dans les eaux tranquilles de l'étang. Il se délectait de cette caresse aquatique, une sensation qui enveloppait sa peau et apaisait son esprit dans une sérénité presque hypnotique.

Le grincement rauque du bois, agressé par des pas déterminés, vint perturber son introspection. Une voix familière se fraya un chemin à travers le silence, marquée par une pointe de sarcasme à peine voilée. "Ah, la belle au bois dormant a finalement consenti à ouvrir les yeux," se moqua Jack.

Presque au ralenti, Victor dirigea son attention vers la source de l'ironie, un éclat de surprise dans ses yeux. Avec un soin méticuleux, il retira sa main de l'eau, laissant les gouttes s'éparpiller sur le bois. Il se redressa avec nonchalance en position assise, repliant ses genoux vers lui, en une posture décontractée.

"Belle au bois dormant ?" répéta Victor, cherchant à déchiffrer l'énigme dissimulée derrière cette référence. Ses sourcils s'élevèrent légèrement, trahissant son étonnement face à cette comparaison.

Un sourire malicieux étira les lèvres de Jack, amusé par la réaction de son jeune interlocuteur. "Un jour, je t'expliquerai l'histoire, tu comprendras."

Piqué par la curiosité mais résistant à l'envie de pousser davantage, Victor détourna la conversation. "Nous sommes ici depuis combien de temps ?", questionna-t-il, tentant d'évaluer le temps écoulé.

"Nous sommes arrivés hier", déclara O'Neill, ajustant la prise sur un des sacs qu’il portait, ses muscles protestant discrètement sous l'effort.

Jack se tenait là, immobile, ses épaules légèrement voûtées sous le poids des sacs. "Tu as faim ?", demanda-t-il, sa voix se teintant d'un soupçon de pragmatisme.

"Oui, un peu", admit l'adolescent, ses yeux se fixant sur les sacs, une lueur espiègle dans son regard. "Tu veux de l'aide ?", offrit-il, une nuance taquine dans son ton, insinuant que la charge de Jack pourrait être un peu trop lourde pour lui.

Un sourire ironique tordit les traits de Jack, sa tête se secouant en un refus amusé. "Ça ira, je ne suis pas encore un vieux débris. Mais tu devrais rentrer, le froid s'installe rapidement ici."

Victor, se préparant à se lever, étira ses jambes. "J'arrive dans cinq minutes."

L'obscurité du crépuscule enveloppait progressivement le chalet, tandis que Sam s'immergeait dans un univers labyrinthique de codes et de diagrammes. Installée à la table du séjour, elle déchiffrait l'écran de son ordinateur portable avec une concentration aiguisée. Les informations filaient sous ses pupilles, chaque ligne de code formant une fraction d'un casse-tête déroutant qu'elle tentait de décrypter. Les teintes lumineuses de l'écran se miroitaient dans son regard.

Soudain, le tintement régulier de ses doigts frappant le clavier s'éteignit, supplanté par le crissement de la porte qui s'entrebâillait. Jack fit irruption, les bras chargés. Son regard bifurqua vers lui, et un sourire de bienvenue éclaira son visage. Sans tergiverser, elle mit son travail en veille et se précipita vers Jack dans la cuisine.

"Laisse-moi t'aider", proposa-t-elle, s'approchant pour soulager Jack de son fardeau. Ensemble, ils se mirent à la tâche pour trier et ranger les provisions.

"J'ai croisé Victor", entama Jack, sa voix se durcissant malgré lui. "Il a l'air de se remettre." Tandis qu'il parlait, une boîte de haricots verts trouvait sa place sur une étagère.

Sam, qui venait de ranger une bouteille de jus d'orange dans le réfrigérateur, se retourna vers lui, "Oui, c’est encourageant", acquiesça-t-elle en esquissant un sourire apaisant.

"Je vais pouvoir le faire participer à quelques activités", déclara Jack, un sourire prenant possession de ses traits.

Cependant, leur ballet organisé de rangement se figea dans l'air, alors que l'expression de Sam se transformait. Une lueur d'inquiétude s'était plantée dans le bleu profond de ses yeux, mettant fin à leur chorégraphie précise.

"Victor m'a demandé où étaient Kira et Ayden. Il souhaite les rejoindre", entama-t-elle, sa voix frémissante d'appréhension. "Je lui ai dit que nous retournerions à la base une fois qu'il sera complètement rétabli... mais je ne suis pas sûre que cela lui suffise."

Un soupir lourd se dégagea de Jack. L'idée de voir Victor retourner dans le chaos constant du SGC le déstabilisait. "Je lui parlerai", décida-t-il d'un ton ferme, refoulant ses propres inquiétudes pour offrir un soutien indéfectible.

L'expression de Sam se radoucit au son de ces mots, les promesses de Jack agissant comme un baume apaisant sur son anxiété. Ils reprirent leur rythme, achevant de ranger les dernières courses dans les placards.



La lueur chaleureuse du réfectoire du SGC s'estompait derrière eux, pendant que Kira et Ayden s'enfonçaient dans les entrailles des couloirs de la base. Les néons blafards déposaient une lueur austère sur leurs visages, leurs chuchotements confidentiels rebondissant contre l'acier froid, éclipsant le ronronnement lointain des mécanismes de la base. Après avoir partagé un repas avec Daniel et Teal'c, ils se dirigeaient vers leurs quartiers, serpentant les veines du complexe souterrain.

Ayden déambulait avec une énergie frémissante dans les corridors. Ses doigts tambourinaient contre le métal glacé des parois, son regard scintillait d'une curiosité ardente. "Alors, quel est donc ce mystère que tu as découvert pendant ta simulation ?"

Kira leva les yeux au ciel, un sourire espiègle trahissant son amusement. "Je t'ai dit que je ne voulais pas en parler," riposta-t-elle, son corps fermé comme une forteresse avec ses bras croisés sur sa poitrine.

L'expression de Ayden s'assombrit, sa curiosité cédant la place à une inquiétude légitime. Ses traits graves dévoilaient une tension croissante. "Est-ce que ça a à voir avec ton pouvoir de guérison ?" interrogea-t-il, faisant référence à sa capacité de guérir la blessure de Victor.

Kira secoua la tête, une pointe d'irritation infiltrant sa voix. "Non, ce n'est pas ça."

Ayden n'était pas du genre à abandonner facilement. Ses yeux se durcirent, son regard pénétrant cherchait à démanteler les mystères que Kira gardait jalousement. "Alors, c'est quoi ?" insista-t-il, sa voix teintée d'impatience mais surtout chargée d'un souci profond pour son amie.

Kira arrêta sa marche et plongea son regard dans celui de son ami. Elle savait qu'il ne la laisserait pas en paix tant qu'elle ne lui aurait pas tout révélé.

"Kira, tu peux me faire confiance." La voix de Ayden était presque suppliante.

"Ce n'est pas une question de confiance," rétorqua-t-elle d'une voix douce. "C'est juste... compliqué à expliquer."

"Essaie," insista Ayden, déterminé à comprendre.

Kira détourna le regard, son esprit tournait à plein régime. Elle prit une grande inspiration, cherchant les mots pour décrire l'indescriptible. "Ok," murmura-t-elle, sa voix trahissant une certaine fragilité. "Parfois, je peux voir à l’avance… ce qui va arriver."

Le visage de Ayden passa de la confusion à l'étonnement. "Tu veux dire que tu peux prédire l'avenir ?!"

Kira secoua la tête, fronçant les sourcils en cherchant à clarifier. "Pas exactement. Je vois des fragments, des aperçus de ce qui pourrait arriver ou de ce qui va arriver. Ce n'est pas toujours précis et je ne le contrôle pas."

Ayden semblait abasourdi. Sa préoccupation initiale était devenue plus intense. "C'est incroyable ! Victor peut se transporter sur une planète lointaine, toi tu peux voir l'avenir, et moi je suis coincé avec un simple cube qui ne marche pas," ironisa-t-il en touchant l'objet suspendu à son cou. "J'ai vraiment pas de chance !"

Un sourire mélancolique éclaira le visage de Kira. "Je ne suis pas certaine que Victor et moi soyons si chanceux que ça..." murmura-t-elle.

"Tu devrais en parler à Daniel," suggéra Ayden.

"Absolument pas ! C'est entre toi et moi, et personne d'autre," s'opposa-t-elle fermement, ses bras formant une barrière protectrice.

Ayden tenta de protester, "Mais..."

Kira l'interrompit, sa voix chargée d'émotion, "S'il te plaît ! Ne me fais pas regretter de t'avoir parlé." Ses mains tremblaient légèrement, trahissant son anxiété.

Ayden capitula, bien que le doute se lise toujours dans son regard. "Comme tu voudras," consentit-il, acceptant à contrecœur son secret, tout en ne parvenant pas à en comprendre pleinement les implications.



"Que la force soit avec toi…" Les mots graves et vibrants d'Obi-Wan Kenobi envahissaient l'espace, ne parvenant pas toutefois à perturber le sommeil de plomb de Victor. Lové dans le cocon offert par son fauteuil, la tête reposant paisiblement sur le dossier, le sommeil l'avait emporté dès les premières minutes du film.

C'était à l'issue d'un dîner convivial que Jack avait suggéré de visionner Star Wars. Il avait la conviction que l'épopée fantastique de cette lointaine galaxie captiverait l'intérêt de Victor. Cette proposition lui avait semblé parfaite, mêlant audacieusement aventures, bravoure et une once d'irréel.

Sam était installée à ses côtés, sur le canapé, observant la scène avec un mélange d'amusement et de tendresse. Un sourire éclairait son visage, faisant écho à la lueur pétillante de ses yeux. Elle se blottit un peu plus contre Jack, appréciant la chaleur rassurante de son corps. "Je crois que Star Wars ne le passionne pas vraiment," chuchota-t-elle, soulignant que leur fils était visiblement plus enclin à se laisser bercer par Morphée que par la galaxie très, très lointaine.

Jack, mélangeant déception et amusement, secoua la tête. "Pourtant, je pensais que ça lui plairait," rétorqua-t-il à mi-voix. D'une main délicate, il resserra son étreinte autour des épaules de Sam, cherchant à se rapprocher encore plus d'elle. "Mais je ne peux pas lui en vouloir, après tout, les films de science-fiction ne sont pas vraiment ma tasse de thé non plus."

Au bout d'un moment, Jack se libéra doucement de l'étreinte de Sam et s'approcha de Victor. Avec une tendresse paternelle, il effleura les cheveux châtains de l'adolescent, tentant de le réveiller sans le brusquer. Les paupières de Victor s'entrouvrirent légèrement, laissant apparaître ses yeux bleus, encore voilés par le sommeil. "Tu seras mieux dans ton lit," murmura Jack d'une voix douce.

Guidé par la voix de Jack, Victor se leva péniblement, le sommeil alourdissant chacun de ses mouvements. Avec précaution, O'Neill prit son bras, le guidant patiemment vers sa chambre. Une fois arrivés, Jack l'aida à s'allonger. Victor, encore engourdi par le sommeil, s'empressa de se glisser sous les draps, cherchant instinctivement la chaleur réconfortante de la couette. Mais dans un mouvement malencontreux, il se tourna sur le côté de sa blessure, provoquant une douleur sourde et lancinante. Un gémissement lui échappa, le forçant à se retourner pour atténuer la douleur.

"Est-ce que ça va ?" demanda Jack, les sourcils froncés d'inquiétude, posant sa main sur l'épaule de l'adolescent.

Victor marmonna quelque chose d'incompréhensible, son sommeil reprenant déjà le dessus. Respectant son besoin de repos, Jack effleura doucement son front pour vérifier qu'il n'avait pas de fièvre. Rassuré, il quitta la pièce, veillant à fermer la porte sans le moindre bruit.

De retour au salon, Jack trouva Sam affairée à rassembler les vestiges de verres éparpillés sur la table basse. "Je crains que sa blessure ne le fasse encore souffrir," avoua-t-il, son regard se perdant dans celui de Sam, témoignant de son inquiétude sous-jacente.

Dans une attitude sereine et contemplative, Sam riposta d'une voix tranquille, "Carolyn a précisé qu’il fallait une dizaine de jours pour une cicatrisation complète. " Ses mains en suspension semblaient figées dans le temps, ses yeux restant ancrés sur Jack, dévoilant un pragmatisme imperturbable qui dissimulait adroitement son anxiété.

"Tu ne trouves pas qu'il dort beaucoup ?" questionna Jack, sondant le visage de Sam avec une intensité feinte, cherchant une réassurance dans ses traits. Une légère tension de son front trahissait son inquiétude, tandis que sa main errait nerveusement dans ses cheveux.

Avec une tranquillité empreinte de compréhension, Sam répondit, ses mains descendant lentement pour se poser sur la table, empoignant délicatement le dernier des verres. "Il a traversé tellement d'épreuves ces derniers jours, ce n'est pas surprenant."

Approuvant, Jack laissa ses sourcils se décrisper et sa main cessa son exploration nerveuse dans ses cheveux. Il inspira profondément, reconnaissant la vérité dans les mots de Sam.

Sam se rapprocha de Jack, et à mesure que l'écart entre eux se réduisait, une douceur enivrante émanait de chacun de ses mouvements. Comme par une force magnétique, Jack se laissa submerger par l'aura subtile qui émanait d'elle.

Incapable de résister à cette attraction, Jack posa instinctivement ses mains sur les joues délicates de Sam. Ses doigts glissèrent avec tendresse le long de sa mâchoire, cartographiant chaque creux et courbe de son visage comme s'il inspectait un précieux artefact. Ses pouces effleuraient doucement ses joues, tandis que sa main droite descendait le long de sa nuque, s'amusant avec les mèches indisciplinées de ses cheveux.

L'univers environnant paraissait se dissoudre dans une brume tendre et diffuse autour d'eux. Alors que Jack inclinait son visage vers celui de Sam, leurs souffles se fusionnaient en un ballet silencieux et harmonieux. Et, avec une lenteur à la limite de la torture, Sam permit à leurs lèvres de se joindre.

Le premier contact fut doux, comme s'ils frôlaient un instant délicat et précieux. Mais à mesure que leurs corps s'entremêlaient, leur étreinte se resserra, et le baiser évolua vers une passion plus intense. Leurs mains se déplaçaient avec une assurance croissante, explorant le territoire familier de leurs corps qui se connaissaient si bien. Les doigts de Jack glissaient dans les cheveux soyeux de Sam, tandis que les bras de cette dernière l'entouraient, l'attirant encore plus près d'elle. Les lèvres de Sam répondaient avec une douceur désarmante aux siennes, éveillant un frisson d'anticipation qui se propageait le long de la colonne vertébrale de Jack.



Sous l'ombre de l'aube naissante, les yeux de Sam s'ouvrirent lentement, accueillant la lumière diffuse qui s'infiltrait à travers les volets de la chambre. Le réveil émettait une lueur rouge, proclamant l'arrivée de la sixième heure du matin. Un soupir lui échappa, sa journée était étonnamment libre de toute obligation, elle aurait aimé dormir plus longtemps.

Étendue sur le côté, Sam tenta délicatement de s'extraire de la chaleur rassurante du lit. Cependant, l'étreinte de Jack la retenait, un piège amoureux qui la maintenait captive dans son étau ferme. Le bras de Jack enroulé autour de sa taille constituait une barrière solide contre toute tentative d'évasion.

Avec tendresse, elle effleura doucement sa main, essayant de le réveiller sans le brusquer. Pourtant, Jack, plongé dans un sommeil profond, ne répondit pas à sa tentative. Sam réussit finalement à se retourner sur le dos, mais cette manœuvre ne fit qu'aggraver sa situation. Comme s'il était guidé par un instinct protecteur, Jack resserra davantage son étreinte, la tirant encore plus près de lui.

Un sourire malicieux éclaira le visage de Sam. C'était une scène familière, une situation qu'elle avait vécue à maintes reprises... Elle avait plus de facilité à déjouer les contraintes d'une prison au fin fond de la galaxie que de s'échapper de l'étreinte de Jack lorsqu'ils étaient dans le lit.

Sans autre option, Sam s'empara fermement de la main de O’Neill qui l'enserrait et, avec une force contrôlée, elle souleva ce bras pour se frayer un passage hors du lit.

La réaction de Jack fut immédiate. Déséquilibré par le mouvement de Sam, il se retrouva allongé sur le dos, grognant, sa voix encore endormie. "Oh, pour l'amour du ciel, Sam! Je suis sûr qu'il est encore tôt."

"Désolée de t'avoir réveillé," chuchota-t-elle en s'inclinant pour déposer un baiser sur ses lèvres, "mais l'appel du café est trop fort."

Jack lui rendit son baiser avec une moue boudeuse avant de se tourner sur le côté, lâchant un "D'accord… J'arrive… Bientôt… Enfin… Tu vois ce que je veux dire..."

Un sourire malicieux éclaira le visage de Sam alors qu'elle quittait en douceur la chambre, laissant Jack à ses ultimes efforts pour regagner le sommeil.

En entrant dans le salon, elle fut surprise de trouver Victor confortablement installé sur le canapé, absorbé par les images qui défilaient sur la télévision.

"Tu es déjà debout?" s'étonna-t-elle, intriguée par sa présence à une heure si matinale.

"Ouais, je n'arrivais plus à dormir." répondit Victor, d'une voix à peine audible, comme si chaque mot pesait sur lui une tonne.

"Qu'est-ce que tu regardes ?" questionna Sam, se frayant un chemin vers la cuisine pour préparer son précieux café.

"Les actualités. C'est déprimant… Les humains sont tellement… agressifs entre eux," lâcha Victor, sa voix prenant des teintes de confusion et d'appréhension.

Sam décida qu'un débat philosophique sur la condition humaine ne serait pas le meilleur choix pour démarrer la journée. À la place, elle lui proposa un café, une offre qu'il accepta sans hésiter.



L'horloge murale affichait fièrement onze heures, son tic-tac régulier semblait faire écho aux méandres de la pensée de Sam. Installée devant son ordinateur, elle plongeait avec délectation dans le labyrinthe de calculs complexes qui s'affichaient sur son écran. Son immersion était totale, à des années-lumière de toute distraction.

Victor avait tenté de se joindre à elle plus tôt, mais son intérêt pour les équations avait été éphémère. Quand Jack avait pointé le bout de son nez, Victor avait préféré le suivre, la laissant seule avec ses chiffres et ses formules.

Le silence du travail acharné fut brutalement perturbé par le rugissement du téléphone, qui déchira l'atmosphère comme un avertissement indésirable. Le nom de Daniel dansait sur l'écran de l'appareil. Sam décrocha, la voix de l’archéologue, chargée d'une inquiétude palpable, traversa la ligne. "Bonjour Sam, comment va Victor ?"

"Bonjour Daniel, Il va bien." assura Sam, détachant son regard de son ordinateur pour observer à travers la fenêtre le tableau pittoresque qui se déroulait à l'extérieur. Jack et Victor, cannes à pêche à la main, s'adonnaient à une conversation animée au bord de l'étang. La vision de cette scène adoucit les traits de Sam, un sourire se dessinant sur ses lèvres.

Daniel partagea alors sa dernière trouvaille, "J’ai identifié le monde d’origine des Titans. Je pense qu’ils ont pu s’y rendre, mais ni Kira ni Ayden ne sont en mesure de me donner plus d'informations. Victor, peut-être ?"

"Je lui demanderai," promit-elle, continuant d'observer Jack et Victor. Leurs mouvements étaient un spectacle apaisant.

La voix de Daniel vibra à nouveau dans le récepteur, "Et les recherches sur l'éruption solaire ?"

Le ton de Sam se teinta d'une légère frustration, "Nous sommes au point mort. J'ai essayé d'impliquer Victor ce matin, mais il semble plus intéressé par la pêche que par la physique."

Daniel proposa alors une alternative. "Je me demandais... Et si Jack ou Victor tentaient d'activer le cube de Kairos ? Ils pourraient peut-être réussir à le faire fonctionner et donc à remonter le temps ?"

Un soupir se fraya un chemin jusqu'à l'oreille de Daniel. "C'est une piste Daniel, mais je ne suis pas sûre que Jack autorise Victor à tenter une telle expérience." Pendant qu'elle répondait, elle sortit de la maison, se dirigeant vers le duo.

Daniel réitéra son argument avec douceur, "Je comprends, mais c'est peut-être notre unique chance de modifier le cours des choses."

"Je vais en parler à Jack," assura Sam. Sa voix oscillait entre l'hésitation et la résolution, preuve de l'ampleur des enjeux à discuter.

Elle se tenait désormais aux côtés de Jack et Victor, dont la discussion joviale et légère sur les vertus de la pêche contrastait fortement avec la gravité de la conversation qu'elle venait d’avoir.

"Daniel, je vous rappelle," promit Sam, avant de raccrocher.

Victor, le front marqué par une ligne de perplexité, lança, "Je ne comprends pas. Il n'y a quasiment aucun poisson dans cet étang. Pourquoi perdons-nous notre temps à attendre un miracle improbable ?"

Jack, son visage modelé par la sérénité, ajustait minutieusement sa ligne de pêche. "La pêche, Victor, ne tourne pas uniquement autour du concept d'attraper un poisson."

Un sourcil se leva sur le visage du jeune homme. "Vraiment ? Alors, quel est le concept ? L'art de perdre son temps efficacement ?"

"C'est une question de patience, d'introspection," répliqua Jack, les yeux fixés sur l'étendue miroitante qui s'étalait devant eux.

Un sourire ironique fendit le visage de Victor. "Sans appât à fixer à l'hameçon, en effet, il faut être sacrément patient."

Jack allait répliquer mais Sam intervint, malgré l'amusement pétillant dans ses yeux devant leur duel verbal. "Jack, je peux te parler une minute ?"

Jack acquiesça, adressant un commentaire à Victor. "Tu peux continuer à réfléchir sur cette notion de patience", indiqua-t-il en faisant signe vers l'étang avec sa canne à pêche avant de se diriger vers Sam.

Un soupir résigné échappa à Victor, ses yeux roulant au ciel dans une parfaite démonstration d'agacement. Une dernière pique s'échappa de ses lèvres, "Et pour stimuler ma réflexion, je fais quoi ? Je compte les hameçons qu’on n'a pas ?"

Tandis que Jack s'éloignait pour rejoindre Sam, il jeta un dernier regard à Victor. Il leva la main, le pouce et l'index formant un cercle parfait, le symbole universel d'approbation. "Voilà, tu commences à saisir le principe !" lança-t-il, un sourire facétieux éclairant son visage avant de s'éclipser.

Victor haussa les épaules, la confusion peignant son visage d'un air désarçonné tandis qu'il observait ses parents s'éloigner.

Une fois à bonne distance de Victor, Sam dévoila à Jack la teneur de sa récente discussion avec Daniel.

"Je refuse catégoriquement qu'on retourne à la base maintenant. C'est trop tôt, beaucoup trop tôt," trancha Jack avec autorité.

"Je partage ton avis," concèda Sam. "Mais il faut admettre que l'idée de Daniel présente un certain intérêt. Il pourrait être judicieux d'essayer avec le cube."

Jack fronça les sourcils, son visage trahissant une réticence évidente.

"Victor a à peine jeté un œil à mes calculs. Il ne semble pas vouloir m’aider à trouver une solution. Je suis dans une impasse. Nous avons besoin d'un plan B," argumenta Sam. "Pourquoi ne pas les faire venir ici ?"

"Je ne sais pas... Chaque fois qu'on les laisse ensemble, ils finissent par se volatiliser," répondit Jack, une note d’incertitude se glissant dans sa voix.

"Et si on organisait une sortie avec Daniel et Teal'c ? Un bowling par exemple. Ça les divertira et le contexte sera moins formel," suggéra Sam, explorant les pistes pour apaiser la situation.

"Attends une minute... Tu suggères que j'essaye d'activer ce cube en plein milieu d'un bowling ? Et si par miracle ça fonctionne, quel sera l'impact sur les gens aux alentours ? Je doute que le Président soit ravi d'exposer la population à des artefacts extraterrestres," répliqua Jack, soulignant les innombrables conséquences potentielles de leur choix.

"Euh... Jack... Si tu arrives à activer le cube et à changer le passé, alors notre escapade au bowling n'aura jamais eu lieu... et donc, personne ne sera au courant de quoi que ce soit," expliqua Sam avec une logique implacable, comme si elle exposait une évidence.

Jack acquiesça, sa tête oscillant doucement d'un côté à l'autre, assimilant la logique imparable de Sam et finalement consentit à cette proposition audacieuse.

Sam saisit à nouveau le téléphone, ses doigts dansant sur le clavier pour composer le numéro bien connu de Daniel. Elle lui exposa leur projet pour la soirée, un défi sur les pistes de bowling. L’enthousiasme palpable de l'archéologue résonna à travers la ligne, une joyeuse curiosité formant un contraste saisissant avec le poids de leur mission.

Tandis que le firmament perdait graduellement ses couleurs diurnes, s'habillant des teintes flamboyantes du crépuscule, Jack, Sam et Victor s'engouffrèrent dans le véhicule. Quarante-cinq minutes de trajet s'étiraient devant eux, comme une parenthèse tranquille dans l'effervescence qui les attendait.

Peu à peu, le paysage s'urbanisait, le panorama des enseignes lumineuses du bowling prenant le relais. Les lumières au néon, comme des éclairs captifs, se reflétaient dans les prunelles de Victor. L'endroit était en effervescence, porté par une vitalité presque tangible. Daniel, Teal'c, Kira et Ayden les attendaient déjà, leurs silhouettes se détachant tels des phares familiers dans le tumulte de la foule.

La vue des trois adolescents déclencha un ballet précipité, leurs corps fusionnant dans une accolade fervente qui traduisait à la fois le soulagement et l'euphorie de leur retrouvaille.

L'heure vint de se diriger vers le comptoir pour choisir leurs chaussures. Un rituel simple, mais marquant le commencement de leur soirée. Leur sélection fit naître des échanges de regards complices, des sourires radieux, exacerbant l'excitation des adolescents.

Finalement, ils investirent la piste qui leur avait été attribuée. Un long ruban de bois lustré s'étalait devant eux, les spots colorés en ponctuation lumineuse se reflétaient sur la surface polie. À proximité, un écran dévoilait leurs noms, une silencieuse provocation à l'affrontement amical qui s'annonçait.

"Je suppose qu'aucun d'entre vous n'a déjà joué ?" Jack s'adressa aux trois adolescents, un sourire malicieux s'étirant sur ses lèvres.

Le trio secoua simultanément la tête, leurs visages exprimant à la fois incertitude et anticipation.

"Très bien, je vais vous expliquer rapidement les règles." Et Jack commença, détaillant les objectifs du jeu, comment lancer la boule avec précision, l'importance de la position et de la coordination, et surtout, la nécessité de se détendre et de s'amuser, transformant l'apprentissage en une leçon ludique et captivante.

Tandis que le temps filait, la partie de bowling s'animait. Teal'c se démarquait, la puissance et la précision de ses lancers conférant une valeur presque surnaturelle à son jeu.

Sur le bas-côté, Sam et Teal'c épaulaient Kira, prodiguant des conseils pour son prochain lancer. À proximité, Victor s'érigeait en perturbateur, dégainant des piques moqueuses pour déstabiliser Kira. Loin de se laisser faire, celle-ci répliquait avec ferveur, déclenchant une passe d'armes verbale qui, au fil du temps, était devenue leur routine.

Kira, telle une guerrière prête à en découdre, s'approcha de la ligne de lancer, sa boule en main. Avec une fluidité et une détermination singulières, elle libéra la boule qui déferla sur les quilles, les renversant les unes après les autres. Le tableau d'affichage s'illumina, proclamant un 'Strike'. La victoire dans l'œil, Kira tourna vers Victor un sourire carnassier, revendiquant sa supériorité. C'était la première fois qu'elle parvenait à un tel exploit, contrairement à Victor.

"Ne t’emballe pas, si cette satané blessure ne me lançait pas, je t'aurais battue depuis longtemps !" grommela Victor, sa main passant instinctivement sur la cicatrice sous son t-shirt.

"Oh, mon pauvre garçon, tu me fends le cœur," rétorqua Kira d'un ton ironique et faussement apitoyé. Faisant fi de sa pique acerbe, Victor se mit en position pour son lancer, alimentant ainsi leur duel animé.

Sur un banc à l'écart, Daniel et Jack conversaient calmement, un verre de coca à la main.

"Allez, demandez-lui," murmura Daniel à Jack, indiquant discrètement Ayden du doigt.

"Maintenant ?" répondit Jack, sa voix imprégnée de doute.

"Oui, Victor et Kira sont assez occupés," répliqua Daniel, jetant un coup d’œil furtif vers les adolescents en pleine querelle.

Jack s'éclaircit la gorge et se tourna vers Ayden. "Tu pourrais me prêter ton cube de… Je ne sais plus qui ?"

"Je ne sais plus qui ?" répéta Ayden, visiblement décontenancé par cette étrange formulation.

Daniel, clairement irrité, frappa discrètement Jack du coude. Ce dernier, se rendant compte de sa maladresse, s'empressa de corriger le tir, "Le Cube de Kairos, je voudrais l'inspecter de plus près." Il accompagna sa demande d'un signe de la main vers l'objet en question.

Ayden, interloqué par cette requête inhabituelle, resta figé un instant, les sourcils froncés. Après un moment de réflexion, il acquiesça en silence et, prenant le pendentif avec précaution, le détacha de son cou pour le tendre à Jack qui le reçut comme un objet de grande valeur.

"Et maintenant, je fais quoi ?" demanda Jack, les yeux fixés sur l'étrange objet dans sa main, qu'il faisait tourner délicatement, l'examinant sous toutes les coutures.

"Je n'en ai pas la moindre idée," admit Daniel, les bras croisés et le regard vague.

"Vous plaisantez ?!" s'exclama Jack, jetant un regard incrédule à son ami. "C'est vous l'expert !"

"Fermez les yeux et essayez de vous concentrer sur le moment du passé que vous souhaitez atteindre," proposa Daniel tout en fermant les yeux pour lui montrer la marche à suivre.

"Lequel de moment ? J’en ai un paquet en tête là," répliqua Jack, écartant les bras pour illustrer la profusion de ses souvenirs.

"Mais je n'en sais rien !" s'exaspéra Daniel en levant les mains. "Vous savez sûrement mieux que moi à quel moment vous avez conçu Victor !"

"C'est bien le problème Daniel, je ne sais pas quand exactement !" Jack, de plus en plus tendu, se frotta le visage, trahissant son irritation.

Daniel, visiblement contrarié, se massait les tempes. "Bon... Je suppose que vous et Sam êtes devenus intimes lors de notre week-end de pêche." Il marqua une pause pour rassembler ses pensées.

Jack, en réponse à cette supposition, hocha la tête et répondit d'un simple "Oui", presque inaudible.

Daniel reprit son analyse, ses doigts tambourinant machinalement sur ses genoux. "Ensuite... Procédez par élimination, jusqu'au moment où Sam a fait une fausse couche. Il doit bien y avoir un moment où vous êtes sûr qu'elle était enceinte, non ?"

Jack, manifestement gêné, détourna le regard. Il leva les yeux au ciel, comme si la réponse pouvait être écrite sur le plafond de la salle du bowling.

Daniel saisit rapidement l'embarras de O’Neill. "Ne me dites pas que vous et Sam avez couché ensemble tous les jours?!" Son visage affichait une stupeur incrédule.

"Oh ça suffit, Daniel ! Je n’ai pas de compte à vous rendre," répliqua Jack, visiblement sur la défensive.

"Bon sang, Jack ! Si vous remontez dans le temps quand Sam n’est pas encore enceinte, ça peut absolument tout changer," dit Daniel, totalement démuni.

"Hey ! Comment pouvais-je deviner que je devais faire attention à ce genre de chose ?!" s'exclama Jack. Ses émotions oscillèrent entre l'irritation et l'inquiétude, conscient de la gravité de la situation dans laquelle il s'était plongé.

Daniel tenta de retrouver son calme. "Ok ! Simplifions. Concentrez-vous sur une journée précise, une semaine avant que nous découvrions sa fausse couche. Cela devrait suffire."

Jack acquiesça silencieusement, ses paupières se fermant lentement pour isoler son regard du monde extérieur. Sa main se resserra autour du cube, comme si l'objet était à même de lui insuffler l'énergie nécessaire pour plonger dans les abysses de ses souvenirs.

Daniel observait attentivement la main de Jack. Les minutes s'étiraient, chaque seconde ressemblait à un poids muet dans l'atmosphère, mais rien ne semblait se produire. C'est alors que Kira et Victor firent leur apparition, leur présence effaçant la tension palpable entre les deux hommes. Ils s'installèrent inconsciemment au milieu de ce théâtre de tension.

Sam et Teal'c, toujours en plein jeu, n'avaient pas pris conscience de la situation délicate qui se jouait à côté d'eux.

Alerté par le mouvement des adolescents, Jack rouvrit les yeux et desserra son étreinte sur le cube, le rendant visible. Victor, assis à ses côtés, remarqua l'objet et, dans un élan impromptu, le saisit avant que Jack ou Daniel ne puissent réagir.

"Qu'est-ce que vous fabriquez avec ce cube ? Vous essayez de l'activer ?" Victor lança cette question d'un ton décontracté, pimentant l'atmosphère déjà tendue.

"Rends-le-moi, s'il te plaît," implora Jack, une certaine tension perceptible dans sa voix.

"Pourquoi ?" L'interrogation de Victor était teintée d'une malice innocente, il semblait amusé par le trouble manifeste dans les regards de Jack et Daniel. "Peur que je l'active et qu'il m'expédie dans les ténèbres ?" termina-t-il d'une voix théâtrale, attisant l'ambiance déjà sombre.

La désinvolture de Victor tranchait nettement avec la tension électrique qui enveloppait Jack et Daniel. L'adolescent jonglait avec le cube, le passant d'une main à l'autre, le caressant, le secouant, comme s'il essayait d'invoquer quelque chose de son intérieur.

Mais rien ne se produisit. Avec un haussement d'épaules, il rendit le cube à Ayden. "Détendez-vous, ça ne fonctionne pas," lâcha-t-il, détaché.

Un soupir de soulagement, quasi simultané, s'échappa de Jack et Daniel. Leurs épaules se décrispèrent, comme libérées du fardeau qui les opprimait. L'angoisse qui les tenaillait se dissipa graduellement.

La partie se déroula dans un flux continu, les quilles tombant une à une et les rires éclatant comme un exorcisme de l'incident précédent. Le jeu se poursuivait, un baume réparateur sur l'angoisse latente.

Sans surprise, Teal'c, avec sa concentration stoïque, domina la piste. Son score creusa un fossé entre lui et les autres participants. Les rires et les applaudissements jaillirent en hommage à sa performance, tandis qu'il recevait humblement la couronne du vainqueur.

Après un repas en ville, ponctué de saveurs locales et de conversations enjouées, ils décidèrent de terminer la soirée au chalet.

Regroupés dans le salon, ils trinquaient avec des bières, leurs voix se mêlant en un concert de louanges pour les prouesses de Teal'c. Cependant, deux personnes manquaient à l'appel. Victor et Kira s'étaient éclipsés discrètement.

Ils étaient installés sur le ponton, pieds nus dans l'eau, savourant le ballet apaisant des vagues contre leur peau. La lune, complice silencieuse, illuminait leurs visages, permettant à Sam de les repérer à travers la fenêtre du salon. Un sourire de soulagement effleura ses lèvres, elle pourrait rassurer Jack qui, un instant plus tôt, s'était inquiété de leur disparition.

Dans le voile de la nuit, Victor et Kira partageaient un moment suspendu. Leurs soucis s'évanouissaient, le temps d'un instant volé à l'agitation, sous le charme apaisant de l'eau qui les entourait.

"Tu penses à Calypso ?" demanda Kira, observant Victor perdu dans ses pensées.

"Quoi ? Euh non… Depuis que je n’ai plus le bracelet d’Hadès, je ne ressens plus vraiment le besoin de la voir. C’est très bizarre," expliqua doucement Victor.

Un soupir d'aise s'échappa des lèvres de Kira, sa voix douce brisant le silence. "Tu avais raison, c'est paisible ici," chuchota-t-elle.

Victor acquiesça, son regard captivé par la danse argentée que la lune dessinait sur l'eau. "J'ai toujours raison," répondit-il, un sourire espiègle animant son visage.

La réaction de Kira fut immédiate, un petit coup contre Victor, une taquinerie qui se mua en inquiétude en voyant sa grimace de douleur. La main de l’adolescent se posa instinctivement sur son ventre, là où une cicatrice récente marquait encore sa peau.

"Tu as encore mal ?" demanda-t-elle, le front plissé.

Victor tenta de minimiser, "Un peu," mentit-il, voulant rassurer Kira.

Mais Kira n'était pas dupe, "Laisse-moi voir."

Hésitant, Victor releva lentement son t-shirt, dévoilant la blessure encore présente.

Kira l'observa attentivement, "Ça ne semble pas s'améliorer," constata-t-elle, une note d'inquiétude se glissant dans sa voix.

"C'est rien, ça va passer," balbutia Victor, prêt à dissimuler sa cicatrice.

Avant qu'il ne puisse la couvrir, Kira l'arrêta. "Attends," murmura-t-elle. Avec une précaution quasi révérencielle, elle positionna sa main au-dessus de la plaie, sans pour autant la toucher. Ses yeux se fermèrent, son visage se crispa en une concentration extrême. Victor ressentit alors une sensation étrange, une chaleur qui semblait s'infiltrer dans ses chairs, apaisant la douleur. Kira resta ainsi un moment, puis, comme épuisée par un effort colossal, elle prit une grande inspiration et retira sa main.

Victor, stupéfait, regarda son ventre. Plus aucune trace de la blessure. Plus la moindre douleur.

"Comment as-tu fait?" demanda-t-il, sa voix révélant sa surprise.

Kira répondit par un sourire énigmatique, ses yeux pétillant de malice. "Tu pourrais me dire merci," rétorqua-t-elle.

Victor l'observa, son regard se tempérant, adouci par une certaine affection. Sa main, levée en suspension, effleura le visage de Kira avec une délicatesse quasi palpable. Leurs corps se rapprochèrent, ne laissant qu'une fine ligne d'air entre eux. Les yeux bleus de Victor se perdirent dans ceux de Kira, un sourire en coin, annonçant son intention imminente. Lisant dans son regard, Kira combla le minuscule espace qui les séparait encore, et l'embrassa.

Le baiser commença par une caresse hésitante, qui se transforma en un étreinte fiévreuse, intense. Cependant, Kira fut brutalement envahie par un sentiment d'effroi. Elle se recula subitement, assaillie par des images insoutenables. Une vision lugubre se matérialisa, Hilda, la mère adoptive de Victor, allongée dans une flaque sanglante, luttant pour respirer. Kira sentit presque la douleur de la femme. L'ultime souffle d'Hilda, accompagné d'un geste faible, pointait une silhouette indistincte. Avec ce dernier flash d'horreur, Kira repoussa Victor, comme si elle tentait de repousser la vision elle-même.

"Quelque chose ne va pas ?" interrogea Victor, son expression trahissant son incompréhension. Il scruta le visage de Kira, marqué par une détresse profonde.

Kira, submergée par l'horreur, laissa les larmes rouler sur ses joues. Ses mains tremblantes essuyèrent rapidement les gouttes salées alors qu'elle s'élançait vers le chalet, laissant derrière elle ses chaussures, oubliées sur le ponton.

"Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ?" s'écria Victor, tendant la main vers la silhouette qui s'éloignait. Il se leva précipitamment et se mit à sa poursuite.

La course effrénée à travers le salon sema la confusion. Victor, le front plissé et la mâchoire serrée, talonnait Kira, les mots s'échappant de ses lèvres comme une incantation pour comprendre.

"Dis-moi ce que j'ai fait !" s'écria-t-il, frappant l'air de frustration.

Kira se réfugia dans la première chambre qu'elle trouva, claquant violemment la porte. Contre le bois massif, elle se sentit pour un moment en sécurité, jusqu'à ce que Victor parvienne à forcer l'entrée, ses yeux résolus traversant le seuil.

"Tu vas me dire ce qui ne va pas ? S'il te plaît." L'imploration de Victor était presque palpable, ses mains se tendaient vers elle en signe d'apaisement.

"C'est... c'est atroce, Victor!" gémit Kira, les épaules secouées par l'émotion, ses poings serrés contre sa poitrine.

Victor s'approcha avec prudence, sa main soulevant doucement son menton pour chercher son regard, "Qu'est-ce qui est atroce ?"

"J'ai eu une vision... Ta mère... Ta mère va mourir," avoua-t-elle dans un murmure effrayé, ses yeux implorant silencieusement une compréhension.

Victor resta figé, son visage pâlit devant la révélation. "Quoi ?! Sam !" Son regard se détourna vers la porte, sa main tendue vers celle-ci, prête à se précipiter pour retrouver Carter.

"Non Victor, Hilda… Hilda va mourir." Les mots de Kira n'étaient qu'un murmure, mais ils tonnaient avec la force d'un éclair.

"Comment peux-tu le savoir ?" balbutia Victor, ses mains tremblantes parcourant son visage en signe de désarroi.

Kira fit un geste vague de la main, comme pour dessiner les images imprévisibles qui l'assaillaient, "Ça m’arrive d’avoir des visions... Des aperçus de ce qui va ou pourrait arriver."

Soudain, la porte s'ouvrit avec fracas, laissant apparaître Sam, un air de gravité intense marqué sur son visage. "Qu'est-ce qui se passe ?" interrogea-t-elle, son regard balayant alternativement Kira et Victor.

"Il faut qu'on retourne sur Ivadoll. Immédiatement !" répliqua Victor, sa voix acérée comme un rasoir, plongeant ses yeux dans ceux de Sam, sa détermination d'acier ne laissant aucun doute.

A suivre...
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Re: SG1 - L'Héritier

Message non lu par Ananta »

Salut à toi :)

Lu les derniers chapitres. je suis à jour sur ta fiction.

C'est très intéressant que tu utilises les Titans dans ta fiction. On en apprend beaucoup sur eux. Par contre, je suis surpris que ces derniers utilisent le terme "Altéran" pour désigner les Anciens et non "Olympiens" car c'est ce à quoi je m'étais attendu au vu du contexte mythologique que tu dépeins.

Concernant les protagonistes, il semblerait que Kira soit proche de l'Ascension avec ses deux pouvoirs. On sent qu'elle est quand même jalouse de Calypso et une rencontre entre les deux serait intéressante à voir...

Ayden est le seul à ne pas avoir développé des capacités extraordinaires... Est-ce voulu ou as-tu l'intention de nous montrer quelque chose qui soit à la hauteur de celles détenues par les deux autres adolescents?

Si le Voyage Temporel est présent, je m'attends à ce que tout parte en live...

En effet, tu nous as présenté un nouvel ennemi tout aussi puissant (sinon peut-être plus) que les Oris et les faire disparaitre par ce mode de transport serait bien dommage...

Je te souhaite bonne chance pour la suite :)
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Re: SG1 - L'Héritier

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Chapitre 8 : Lueur d'espoir

Après la tempête émotionnelle déclenchée par les révélations bouleversantes de Kira, Sam cherchait à stabiliser ses pensées. Kira avait expliqué chaque détail de sa vision avec une précision à donner la chair de poule, chaque mot tombant de ses lèvres enflammait un peu plus la colère de Victor. Au fur et à mesure que son indignation grandissait, le mouvement des muscles du jeune homme traduisait une impatience féroce. Sam tenta désespérément de tempérer l'ouragan déchaîné qui menaçait d'emporter Victor dans sa furie. Mais ce dernier, les poings serrés et la mâchoire crispée, restait sourd à toute logique.

"Victor, je t'en prie, essaye de garder ton calme," implora Carter, sa voix douce et ses mains décrivant dans l'air des gestes fluides et apaisants, comme si elle tentait de dissiper la tension électrique dans la pièce.

Victor éclata, son visage rougissant et ses bras se jetant en l'air, "Comment veux-tu que je reste calme ?!", ses paroles résonnaient dans l'air comme un coup de tonnerre.

"Mes visions ne sont pas toujours vraies," tenta d'adoucir Kira. Sa main atteignit timidement l'épaule de Victor, les doigts effleurant son t-shirt, un geste délicat d’apaisement.

"Et alors ?" s'insurgea Victor, ses yeux s'écarquillèrent et sa respiration s'accéléra. Sa main repoussa brusquement l’étreinte de Kira, un geste si fort, si définitif qu'il sembla résonner dans la pièce. "On est censé rester là, sans rien faire, à attendre de voir si ma mère va mourir ou non ?"

C'est à ce moment précis que Jack fit irruption dans la pièce, l'inquiétude marquant son visage. Sa main se crispa légèrement sur le poignée de la porte lorsqu'un mot parvint à percer le tumulte de ses pensées. "Mourir" était le seul mot qu’il avait réussi à entendre, mais ce fut largement suffisant pour piquer son intérêt.

"Qui va mourir ?" demanda-t-il, la surprise élargissant légèrement ses yeux.

Victor répliqua brusquement, "Ma mère !", son poing se serrant involontairement.

L’étonnement envahit Jack, il cligna des yeux avant de tourner son regard inquiet vers Sam. Elle était debout, les bras croisés sur sa poitrine.

"Il fait référence à Hilda. Elle pourrait être en danger," expliqua Sam.

"Et d'où sort cette information ?" demanda Jack, un pli d’incompréhension se formant entre ses sourcils, ses mains se posèrent sur ses hanches.

Kira baissa les yeux vers ses mains. Ses doigts tordaient nerveusement l'ourlet de son t-shirt. "J'ai parfois des visions du futur," commença-t-elle, "et j'ai vu sa mort."

Jack resta pragmatique, ses yeux scrutant chacun d'eux, évaluant la situation, "Et ça doit arriver quand ?"

"Je ne sais pas, mes visions sont toujours floues. Il n'est même pas certain que cela se produise réellement," avoua Kira, sa voix frôlant à peine un chuchotement.

Jack fixa un point invisible, comme s'il examinait déjà toutes les options, "Très bien. Nous tenterons de contacter Thor demain pour vérifier que tout va bien."

La détermination de Victor était palpable lorsqu'il riposta, "Je n'attendrai certainement pas jusqu'à demain !" Son dos se redressa, ses épaules se haussèrent comme pour annoncer son départ imminent, sa main se dirigea vers la poignée de la porte.

Agissant rapidement, Jack l'attrapa par le bras, "Où diable comptes-tu aller comme ça ?"

Victor riposta avec un éclat de colère, "Je retourne sur Ivadoll !" Il secoua son bras, se dégageant de la prise ferme de Jack.

Jack le regarda sceptique, "Et comment comptes-tu faire ?"

Avec une assurance indéfectible, Victor répondit, "Grâce à la Porte des Étoiles."

Le sourcil de Jack se leva, "Tu as les coordonnées ?"

Victor secoua la tête, "Je n'en ai pas besoin." Son ton révélait une irritation grandissante.

Les bras de Jack se croisèrent sur sa poitrine, son visage se durcit, "La Porte d'Ivadoll est protégée. Tu n'as aucune chance de la franchir. Sans oublier que tu n'es pas complètement remis."

Victor tapota fièrement son torse, "Je vais parfaitement bien. Kira m'a soigné." Il jeta ces mots par-dessus son épaule alors qu'il quittait la pièce.

Jack soupira et regarda Kira, déchiré entre le soulagement de voir Victor en pleine forme et l'inquiétude de le savoir capable d'agir de manière irréfléchie.

Suivant l’adolescent, Jack, Kira et Sam se retrouvèrent dans le salon où Teal'c et Ayden étaient installés paisiblement sur le canapé. Ils étaient engagés dans une discussion, affichant une tranquillité en contraste avec le chaos ambiant. Daniel, debout près de la cuisine, une bière à la main, avait les yeux rivés sur les photos qui tapissaient le mur, ses doigts jouant distraitement avec le goulot de la bouteille.

Percevant la tension dans la posture de Victor, les épaules rigides et le visage tendu, Daniel fronça les sourcils, "Un problème ?"

Victor ne lui laissa pas le temps de comprendre la situation. "Je pars pour Ivadoll. Qui me ramène au SGC ?" Son ton était ferme, ses bras croisés défiant toute objection, son pied martelant impatiemment le sol.

"Personne ne va nulle part," répliqua Jack, les muscles de sa mâchoire se tendant alors que la tension montait.

Intrigué, Daniel tourna son regard vers O’Neill, "Qu’est-ce qu’il se passe ?" demanda-t-il, l'incompréhension se dessinant sur son visage.

"Kira prétend voir l'avenir. Hilda serait en danger de mort," expliqua Jack, son index et son majeur frottant son front dans un geste d'exaspération.

"Voir l'avenir ?" répéta Daniel, tout en fixant son regard sur l’adolescente.

Elle hocha la tête, ses yeux évitant ceux de l'archéologue, ses mains se tordant nerveusement l'une contre l'autre. "Oui, enfin, ce n'est pas toujours exact," murmura-t-elle, la voix tremblante.

Victor insista, "Peu importe, je m'en vais ! Si personne ne veut m'accompagner, je trouverai mon chemin seul !" Ses bras gesticulaient, soulignant l'urgence de ses paroles.

Il fit un pas déterminé vers la porte, mais Jack l'attrapa une fois de plus par le bras, "J'ai dit, personne ne va nulle part," répéta-t-il en insistant sur chaque mot, son regard perçant se fixa dans celui de Victor.

La colère brillait dans les yeux de Victor lorsqu'il se tourna vers Jack. "Crois-tu vraiment que tu pourras m'empêcher de partir ?" Son regard était une provocation pure et simple qui promettait un affrontement à venir.

La réalité était flagrante pour Jack, il savait qu’il n’avait pas la force physique nécessaire pour défier Victor. L'image de leur première rencontre avait laissé une empreinte indélébile dans son esprit, il avait mis à terre Teal'c sans effort. Si Victor décidait de lutter, Jack n'aurait aucune chance. Pourtant, il ne lâcha pas prise. Ses doigts maintenaient fermement le bras de l’adolescent, transmettant le message clair de sa détermination.

La sérénité de Victor était presque déconcertante. Son regard scrutait Jack alors qu'un silence pesant plombait l'atmosphère.

Teal'c intervint, sa voix apaisante trancha avec l'ambiance électrique de la pièce. "O'Neill, si Kira a raison, Ivadoll pourrait être menacé par les Titans. C'est un danger potentiel pour nous tous. Il serait judicieux de vérifier la situation au plus vite."

La logique de Teal'c était indéniable. L'ombre menaçante des Titans était une réalité qu'ils ne pouvaient pas ignorer. L'éventuel danger pesant sur Hilda renforçait cette nécessité d'agir. Pourtant, la perspective d'un nouveau face-à-face entre Victor et Atlas inquiétait Jack.

O’Neill aspira une grande bouffée d’air, ses poumons se gonflant avant de relâcher la pression sur le bras de Victor. Ivadoll était une forteresse, et elle était sous la protection des Asgard. S'il y avait une attaque, ils ne seraient pas seuls pour y faire face.

Jack sortit son téléphone de sa poche. "Je vais appeler la base et leur demander de contacter Thor," déclara-t-il. "Ça nous fera gagner du temps."

La tension de Victor sembla s'évanouir, ses épaules se relâchèrent. Le regard sévère qu'il portait s’adoucit, une satisfaction remplaça la colère initiale. Il avait réussi à naviguer à travers ce débat houleux. Soulagé, il avait évité une confrontation inutile avec son père.


A moins d'une heure de leur destination, le silence qui régnait dans le véhicule était aussi implacable que le paysage montagneux qui se déroulait devant eux. Le silence était plus qu'un simple manque de conversation, c'était une ombre qui pesait lourdement dans l'air, s'insinuant entre chaque respiration hachée, chaque regard fuyant.

Jack, les mains crispées sur le volant, ne s'était pas aventuré à rompre ce silence, son regard fixait la route sinueuse qui s'étendait devant eux. Il était plongé dans ses propres pensées, sa mâchoire serrée reflétait la tension qu'il ressentait.

A côté de lui, Sam jetait de temps à autre un regard furtif en sa direction. La lourde atmosphère qui les enveloppait incita Sam à tenter de détourner l'attention en engageant une conversation. Mais, chaque sujet de discussion qui lui venait à l'esprit semblait dérisoire, et elle resta finalement silencieuse.

À l'arrière, Victor, lui aussi, était muet. Il observait le panorama qui se déroulait devant lui. Kira, qui était installée à ses côtés, n'avait pas tenté de le faire parler, comprenant qu'il avait besoin de ce moment de solitude.

Au lieu de cela, elle avait glissé sa main dans la sienne, un geste doux de solidarité et de soutien. Victor avait accepté ce geste sans hésitation, serrant fermement sa main en retour.

Dans l'obscurité qui s'étendait derrière eux, la lueur des phares d'un second véhicule émergeait, signalant la présence de Teal'c, Daniel et Ayden.

Pour occuper leur esprit, Daniel déroulait les récits mythologiques grecs avec un talent narratif captivant, sa voix vibrante de passion lorsqu'il partageait les légendes de Zeus, d'Athéna et des Titans. Ayden, à ses côtés, écoutait avec une fascination mêlée d'inquiétude, suspendu à chacun de ses mots.

Teal'c, de son côté, observait cette interaction avec une bienveillance silencieuse. Ses yeux sombres se promenaient de Daniel à Ayden, un sourire énigmatique et sincère se dessinant sur ses lèvres.

Lorsqu'ils atteignirent enfin le SGC, la robuste silhouette du complexe militaire se dressait devant eux, plus majestueuse et intimidante qu'elle n'avait jamais paru. Le sergent Harriman les accueillit dès leur arrivée. Sa voix, bien que calme, portait un ton d'urgence lorsqu'il les salua, "Mon Général, Thor est dans votre bureau, il vous attend depuis dix minutes."

"Bien. Merci, Walter." La voix de Jack portait la marque de son autorité, malgré une nuance d'appréhension sous-jacente. Se tournant vers son équipe, il délivra un ordre, clair et indiscutable, "Allez vous préparer, le temps que je discute avec notre cher Thor." Il accompagna ses paroles d'un geste de la main, soulignant l'urgence d'agir.

Comme guidés par un instinct presque magnétique, Victor et Kira emboîtèrent le pas à Sam et Teal’c. Leur concentration était visible alors qu'ils les suivirent dans les entrailles du complexe. De son côté, Ayden resta aux côtés de Daniel, son regard trahissant une curiosité mêlée d'une certaine crainte.

Lorsque Jack franchit la porte de son bureau, il fut accueilli par la présence stoïque de Thor, confortablement installé sur l'une des chaises utilitaires de la pièce. Jack s'installa en face de l'Asgard, il se mit alors à raconter à Thor tout ce qui s'était passé depuis leur dernière rencontre, détaillant les événements, ses inquiétudes et ses plans.

Thor écouta attentivement, son visage impassible masquant les rouages de son esprit brillant. Lorsque Jack eut terminé son récit, l'Asgard réfléchit un instant avant de répondre.

"Il est regrettable que les Titans soient de retour. Je dois en informer le Haut Conseil," annonça-t-il. Malgré son ton neutre, l'éclat dans ses yeux et l'infime tension dans sa voix trahissaient une profonde préoccupation.

Jack détourna son attention vers un stylo qu'il faisait tourner entre ses doigts, "Thor, dites-moi que vous avez une arme prête à les anéantir en cas de problèmes."

Thor secoua négativement la tête. "Non, O’Neill. C'est grâce aux Anciens que nous avons pu les emprisonner."

Jack laissa échapper un soupir, massant son front alors qu'une grimace de frustration déformait son visage. "Donc, si les Titans attaquent, vous ne pouvez pas nous défendre."

"Nous pouvons ralentir leur progression, mais notre technologie ne suffira pas à les éradiquer," admit Thor.

Dans un élan d'exaspération, Jack jeta son stylo sur le bureau. "Super !" Sa voix était imprégnée d'un sarcasme amer. "Au moins, la Porte d'Ivadoll est protégée. Ça limite les problèmes."

"Sauf si ils viennent avec leurs vaisseaux," ajouta Thor.

Jack regarda l’Asgard, ses yeux écarquillés, "Parce qu’ils ont des vaisseaux ?!"

"Si les Titans ont regagné leur planète, ils auront accès à toute la technologie nécessaire pour nous attaquer," expliqua Thor.

Jack tordit son visage en une grimace, "Et vous n'avez pas détruit leur technologie quand ils ont été bannis ?!"

Thor secoua la tête, "Les Anciens n'ont pas jugé nécessaire de détruire leurs armes alors qu’ils..."

Jack leva la main pour l'interrompre, "Ok, j'ai compris !" Son ton était sec, tranchant comme une lame, "Nos parfaits Anciens n'ont pas envisagé que les Titans puissent à nouveau poser problème."

"Qu'avez-vous l'intention de faire, O'Neill ?" demanda Thor, détournant le sujet.

Jack réfléchit quelques instants avant de répondre. "Nous devons retourner sur Ivadoll avec les jeunes, SG1 et SG3."

"Je peux vous transporter à bord de mon vaisseau," proposa Thor.

Jack leva une main pour l'interrompre, "Attendez ! N'y aurait-il pas moyen d'utiliser la Porte des Étoiles? Ça serait bien plus simple."

Thor considéra la proposition, ses pensées naviguant entre l'idée d'utiliser la Porte d'Ivadoll, dont la protection avait toujours été d'une importance capitale, et l'urgence de la situation qui nécessitait des mesures exceptionnelles. Finalement, il céda à la demande, "Je vais reconfigurer les protocoles de sécurité de la Porte d'Ivadoll pour vous permettre un passage sûr en utilisant le code G.D.O. de SG1. Cela vous convient-il?"

Un sourire se dessina sur le visage de Jack, son soulagement était évident. "C'est parfait, merci."

La salle d'embarquement résonnait de l'activité silencieuse des préparatifs. Devant la Porte des Etoiles, SG3, Kira, Ayden et Victor attendaient, leurs postures reflétant un mélange d'anticipation et de résolution.

La porte de sécurité se leva dans un grondement sourd, révélant l'entrée de Daniel, Sam et Teal'c. Leurs uniformes militaires soignés étaient truffés de l'équipement nécessaire pour cette nouvelle mission.

Avant de rejoindre les équipes, Jack s'arrêta devant le sergent Harriman, lui remettant une feuille de papier sur laquelle étaient griffonnées les coordonnées précises de leur destination.

Le grondement sourd et profond de la Porte en cours d'activation emplissait la salle d’embarquement. Chaque verrouillage de chevron envoyait une onde vibrante à travers la pièce, chaque tonalité montante rythmant l'excitation qui palpitait dans l'air. Alors que le sixième chevron s'enclenchait avec un bruit strident, Jack descendit les marches menant à la plateforme de la Porte avec une assurance tranquille.

Avec une implosion d'énergie pure, le vortex de la Porte des Étoiles s'ouvrit dans un déchaînement de lumière bleutée. Sans perdre un instant, Victor fut le premier à s’avancer. Il traversa sans vaciller, avalé par le tourbillon d'énergie. Une à une, comme si elles suivaient une danse bien rodée, les silhouettes de l'équipe SG1 et des autres suivirent le pas.


Le son d'un frappement doux mais persistant à la porte d'entrée rompit le calme ordinaire du foyer d'Hilda. L'intrusion soudaine de ce bruit inattendu dans sa tranquillité la fit se lever de sa chaise avec une légère grimace de surprise. Elle ne s'attendait à aucune visite. Poussant la porte avec une légère appréhension, elle se retrouva face à face avec Victor. Le jeune homme se tenait sur le seuil, une ombre de tension et d'inquiétude sombrait son regard.

Un sourire lumineux jaillit sur le visage de Victor dès qu'il la vit, chassant aussitôt l'ombre de ses traits. "Mère ! Tu vas bien ?!" Il s'élança pour la prendre dans ses bras, l'étreignant avec une telle force que cela semblait être sa seule prise sur la réalité. Son soulagement était palpable alors qu'il la serrait contre lui, comme pour s'assurer de la solidité de sa présence. Elle était là, en bonne santé, et c'était tout ce qui importait.

Hilda, prise d'abord de court par l'enthousiasme de Victor, se détendit rapidement dans son étreinte, retournant son câlin avec une affection égale. "Je vais bien, Victor. Et toi ?" Elle le repoussa doucement, ses mains s'accrochant à ses épaules comme si elle voulait graver cette image de lui dans sa mémoire. "Je suis si heureuse de te voir."

Un soupir de soulagement s'échappa de Victor, ses épaules légèrement baissées comme si un poids invisible avait été soulevé. "Je vais bien, je suis content de voir que tout va bien."

La remarque fit froncer les sourcils à Hilda, un éclair de préoccupation dans ses yeux, "Pourquoi ça n'irait pas ?" demanda-t-elle, ses mains se resserrant légèrement sur les épaules de Victor.

Victor esquiva soigneusement sa question, son sourire s'élargissant légèrement. "Pour rien, je suis juste content d'être là." Hilda comprit qu’il ne souhait pas en dire davantage, elle décida de ne pas insister pour le moment, choisissant plutôt de savourer la présence inattendue de son fils.

Le regard d'Hilda ne tarda pas à s'étendre au-delà de Victor pour découvrir les figures familières de SG1 se tenant respectueusement à l'écart. Reconnaissant leurs visages, une lueur de compréhension se mit à briller dans ses yeux et elle les invita à entrer sans plus attendre. La chaleur de son hospitalité imprégna chaque mot de son invitation, offrant un répit temporaire de l'incertitude qui les avait tous amenés ici.

Le salon, avec son confort et sa familiarité, offrit un contraste marquant avec les événements tumultueux qui les avaient réunis. SG1, suivant Victor, s'installa dans le salon, chaque membre de l'équipe portant une expression qui oscillait entre le soulagement de se retrouver dans un environnement accueillant et l'appréhension de ce qui allait être discuté.

Ce fut Daniel qui prit la parole en premier, sa voix habituellement douce se durcissant sous le poids des informations qu'il partageait. Il commença à dépeindre un tableau de leur voyage depuis leur départ, chaque mot, chaque phrase décrivant en détail les péripéties et les dangers auxquels ils avaient dû faire face.

À chaque nouvel élément du récit de l'archéologue, le visage d'Hilda se transformait. La joie lumineuse des retrouvailles se voilait progressivement, remplacée par une inquiétude croissante qui brouillait les traits de son visage. Les yeux qui s'étaient initialement allumés à la vue de son fils adoptif et de ses amis se ternissaient à chaque mot supplémentaire, le voile de la réalité s'abattant lourdement sur la tranquillité de leur réunion.

La voix d’Hilda vibra d'une angoisse palpable, "C'est horrible... Mais où sont Kira et Ayden ?"

La réponse de Teal'c résonna dans la pièce, "Ils sont retournés chez eux."

Face à cette assurance du Jaffa, Hilda hocha la tête avant d'ajouter, "Sigurd est parti à une réunion. Il devrait rentrer sous peu. Combien de temps comptez-vous rester parmi nous?"

"Nous ne comptons pas nous éterniser. Nous voulions simplement nous assurer que tout allait bien. Thor a été informé et s'est rendu auprès du Haut Conseil. Les Asgards devraient bientôt déployer des vaisseaux en orbite autour de votre planète pour assurer votre sécurité", répondit Jack.

Dans une tentative d'injecter une dose de normalité à la situation, Hilda proposa, "Voulez-vous quelque chose à boire en attendant l’arrivée de Sigurd ?"

"Volontiers, merci", acquiesça Sam, son sourire reconnaissant apportant une légère chaleur à l'atmosphère tendue.

Pendant ce temps, Jack, ses sourcils froncés dans une expression perplexe, détailla Victor qui était assis sur le canapé, immergé dans un abîme de réflexion. Les doigts de Victor jouaient nerveusement avec les boutons de son blouson, une danse inconsciente qui trahissait son inquiétude.

"Tu devrais peut-être voir si tu as des affaires à récupérer avant notre départ," suggéra Jack.

"Quelles affaires ?", interrogea Victor, tiré de sa rêverie.

"Des objets que tu souhaiterais ramener sur Terre ?", précisa O’Neill.

Après un moment de réflexion, Victor saisit ce que Jack insinuait, "Je ne compte pas retourner sur Terre."

Sam, sentant son inquiétude lui nouer l'estomac, intervint, "Mais…"

Victor, impassible, la coupa, et se leva, "Ma vie est ici." Il quitta la pièce, laissant derrière lui un silence tendu qui semblait résonner bien plus fort que ses mots.

"C'était prévisible," constata Teal'c.

Jack acquiesça, une pointe d'agacement dans sa voix, et s'enfonça un peu plus dans le canapé, "Ouais, je m'y attendais."

"Jack, je pense que nous devrions rester ici," suggéra Daniel, tout en réajustant ses lunettes.

Jack le regarda avec un air interrogateur, l'incitant à expliquer sa pensée.

"Je voudrais essayer d'en savoir plus sur les Titans et sur le fonctionnement du cube de Kairos. J'aimerais aussi consulter les archives d'Ivadoll et discuter avec le professeur Charon. Je suis sûr que nous pourrions en apprendre beaucoup", expliqua Daniel.

Le fameux professeur Charon... Jack avait presque oublié son existence. D'un côté, il ne voulait pas laisser son fils ici, mais d'un autre côté, collaborer avec Charon ne l'enchantait guère.

Sentant son hésitation, Sam soutint la proposition de Daniel, "Je pourrais également chercher dans la base de données d'Ivadoll, il est possible que je trouve une solution à mon problème d'éruption solaire."

Après un moment de réflexion, Jack réalisa qu'ils n'avaient pas vraiment d'autre choix. "Très bien, si cela ne vous dérange pas, Hilda, nous allons rester ici un petit moment."

Souriante, Hilda répondit, "Vous êtes toujours les bienvenus ici. Restez autant de temps que nécessaire."


Au crépuscule de la journée, ils se retrouvèrent tous autour de la grande table, bercés par le réconfort d'un repas. Chaque plat, chaque conversation servait à tisser une atmosphère douce et chaleureuse. Cependant, le récit détaillé des péripéties qu'avait traversées les adolescents et l'équipe SG-1 depuis leur départ d'Ivadoll venait bousculer cette tranquillité.

Sigurd, d'ordinaire si calme, affichait une expression de frustration visible à l'écoute de leurs aventures tumultueuses. L'audace imprudente de Victor avait semé en lui un mélange d'inquiétude et de déception, et il ne se priva pas de le faire savoir à table. À chaque instant du repas, il laissait échapper des remontrances aiguisées, venant refroidir l'atmosphère conviviale.

Victor ne put que ressentir un agacement grandissant à mesure que le repas avançait. Les reproches de Sigurd, alliés à ceux de Jack, s'accumulaient autour de lui, lui donnant l'impression d'être pris en tenaille. Il avait l'impression que ses motivations et ses actions étaient incomprises.

Ce qui avait débuté comme un simple dîner s'était transformé en une sorte de tribunal où il se sentait l'accusé. La frustration qui bouillait en lui finit par atteindre son paroxysme. Il se leva brusquement, sa chaise raclant le sol dans un grincement sonore et se dirigea vers l’imposant escalier du salon.

"Où crois-tu aller ?" gronda Sigurd, l'interrompant dans son élan.

"Je vais me coucher. Ou faut-il que je demande l'autorisation pour cela aussi ?" rétorqua Victor avec une pointe d'amertume dans la voix.

Sans attendre la moindre réponse, Victor quitta la pièce, préférant se réfugier dans l'isolement de sa chambre plutôt que de continuer à supporter ce barrage de critiques. Sa porte de chambre claqua derrière lui et résonna dans toute la maison.

L’atmosphère était tendue et le silence s'installa. Le départ précipité de Victor laissa en suspens la question de la suite de cette soirée qui s'annonçait désormais beaucoup moins tranquille qu'elle n'aurait dû l'être.


Victor laissa filer les heures de la nuit avec la patience d'un chat guettant sa proie. La maison vibrante de vie s'était progressivement apaisée. Hilda et Sam étaient venues à plusieurs reprises frapper à la porte de sa chambre, soit disant pour s'assurer que tout allait bien, mais Victor les soupçonnait plutôt de venir vérifier qu'il n'avait pas pris la fuite.

Il n'avait pas l'intention de rester prisonnier d'une situation où il se sentait incompris, où chaque parole prononcée semblait se transformer en une attaque. Il avait besoin de prendre l'air et de retrouver ses amis, ne serait-ce que pour quelques instants.

L'horloge finit par sonner une heure avancée de la nuit, rythmant les battements de son cœur impatient. Le silence s'était abattu sur la maison, enveloppant chaque recoin de la demeure d'une quiétude presque surnaturelle. C'était le moment. Il glissa silencieusement hors de son lit, ses pieds effleurant le sol avec une précaution extrême pour éviter le moindre grincement.

Victor s'approcha de la baie, son regard se perdant dans l'obscurité étoilée de la nuit. De là, il avait une vue imprenable sur le paysage d'Ivadoll, dont la beauté lui échappait trop souvent. Il ouvrit délicatement la porte-fenêtre, veillant à ce que le moindre bruit ne vienne trahir son évasion nocturne.

Il ressentit une bouffée de liberté alors qu'il posait un pied à l'extérieur, l'air frais de la nuit caressant son visage. Puis, Victor s'éclipsa discrètement dans l'ombre.


Le professeur Charon fut brusquement arraché de son sommeil par des bruits insistants venant de sa porte d'entrée. Il s'extirpa de ses draps avec un grognement, peinant à croire que quiconque pouvait le solliciter à une heure aussi tardive.

Malgré son mécontentement, il se força à se lever, son sens des responsabilités l'emportant sur sa fatigue. Avec une lenteur mesurée, il descendit les escaliers en direction de l'origine des bruits.

En ouvrant la porte, il fut surpris de voir Victor, Kira et Ayden se tenir sur son seuil. La lueur bleutée de la nuit accentuait les ombres sur leurs visages, révélant des expressions qui oscillaient entre l'inquiétude et la détermination.

"Que faites-vous ici ?" demanda Charon, la surprise imprégnant chaque syllabe.

Ayden prit la parole, son regard implorant, "On a besoin de vous parler, on peut entrer ?"

Il y eut une pause, un moment de silence pendant lequel le professeur Charon dévisagea le trio. Malgré le caractère imprévu de leur visite, il sentait qu'il y avait une raison sérieuse derrière leur demande.

"Bien sûr", consentit finalement Charon, un soupçon de curiosité colorant sa voix. Il s'écarta de la porte, leur faisant signe d'entrer.

Installés dans le confort douillet du salon, le professeur Charon avait servi à ses invités nocturnes une boisson chaude, une tisane à base de plantes locales qui diffusait un arôme apaisant dans la pièce. Ils s'étaient assis autour de la table basse, les tasses fumantes entre les mains, un silence anticipatif flottant dans l'air.

Il les observait, écoutant avec une attention méticuleuse alors qu'ils déballaient le récit de leurs dernières aventures. Leurs mots tissaient une trame d'événements remplis de dangers, de mystères, et de découvertes incroyables. Ils parlèrent également du bracelet d’Hadès et du cube de Kairos qu'ils avaient trouvés lors de leurs simulations.

Le professeur Charon écouta l'étonnant récit de leurs aventures, sans manifester la moindre surprise. Comme s'il était confronté à un puzzle dont il connaissait déjà les pièces manquantes.

"Donc, le bracelet d'Hadès a été détruit ?" demanda le professeur, sa voix traînant sur le nom du dieu grec avec une nuance de regret.

"Hélas, oui," répondit Victor.

Le professeur Charon tourna ensuite son attention vers Ayden. "Et le cube de Kairos... est-il toujours en ta possession ?"

Ayden acquiesça, sa main glissant vers le pendentif qui se balançait sur sa poitrine. Il le saisit et le leva pour le montrer au professeur, le cube pris dans le faisceau d'une lumière tamisée, sa surface lisse reflétant un éclat doux.

"Parfait. Accepterais-tu de me le confier?" demanda Charon, étendant une main vers le jeune homme. "Je pourrais peut-être réussir à percer ses secrets."

Ayden ne montra aucune hésitation. Sa confiance en Charon était inébranlable, c'était lui qui lui avait tout enseigné, qui l'avait guidé et formé. Il défit délicatement la chaîne de son cou et la tendit au professeur qui saisit l'objet avec précaution.

"Professeur, j'aimerais continuer les simulations", intervint Victor, rompant le silence qui avait suivi l'échange. "Si jamais les Titans décident de nous attaquer, je veux être prêt à les affronter."

Le professeur Charon leva les yeux et fixa Victor avec un regard pénétrant qui semblait sonder les tréfonds de son âme. "Je ne pense pas que cela soit utile," dit-il lentement, pesant chaque mot. "Tu sais déjà tout ce que tu as à savoir, et le bracelet d'Hadès était une arme redoutable contre les Titans. C'est très embêtant qu'il ait été détruit."

Victor sentit une pointe de frustration monter en lui, mais il la réprima rapidement. "Peut-être pouvez-vous m'en dire plus sur les Titans. Je ne sais presque rien sur eux."

Charon inclina légèrement la tête, ses yeux ne quittant pas Victor. "Il est tard et ce n'est pas le moment idéal pour débattre de sujets aussi vastes,". Le professeur se leva doucement de sa chaise, les lignes de son visage, éclairées par la lueur vacillante des lumières, étaient graves et réfléchies. "Rentrez chez vous, avant que vos absences ne soient remarquées. Nous reprendrons cette discussion à un moment plus opportun."

Les trois adolescents furent troublés par cette réponse mesurée de leur professeur. Ils s'étaient attendus à une toute autre réaction, à une flamme d'excitation dans le regard de leur mentor, à un soutien inconditionnel et peut-être même à quelques louanges pour leur bravoure et leur ingéniosité. Au lieu de cela, ils avaient été accueillis par une indifférence qui frôlait le détachement.

Plus étrange encore, Charon ne posa que peu de questions sur les compétences nouvellement acquises de Kira. Pas une seule interrogation sur les capacités qu'elle avait manifestées, pas une seule marque de surprise ou d'émerveillement. Savait-il des choses qu’ils ignoraient ?

Et puis il y avait les Titans, ces ennemis qui semblaient ne pas effrayer le professeur autant qu'ils auraient dû. Son absence manifeste d'inquiétude était troublante. Ne croyait-il pas à leur existence, ou pire, les sous-estimait-il?

La stupeur éclipsa leur déception initiale. La réunion avec leur professeur, loin d'être le soutien qu'ils avaient espéré, avait ouvert un abîme de questions inquiétantes. Les visages emplis de confusion, ils quittèrent le domicile de leur mentor, le cœur lourd et l'esprit tourmenté par les doutes.


Au petit matin, les premières lueurs de l'aube baignaient le salon de la maison du gouverneur. Daniel, avec son enthousiasme académique habituel, avait déjà préparé son sac pour la journée. Il y avait soigneusement rangé plusieurs ouvrages anciens sur la mythologie grecque, son cœur vibrant d'excitation à l'idée de partager ses découvertes avec le professeur Charon.

Non loin, Jack et Teal'c semblaient tout aussi prêts, bien qu'ils aient troqué leurs armes pour une attitude plus détendue. Le danger semblait écarté pour l'instant, l'équipe SG3 avait été rappelée sur Terre, laissant SG1 dans la tranquillité d'Ivadoll.

Sam descendit l'escalier menant au salon. Sa démarche était calme et posée, témoignant de la sérénité qui la caractérisait.

"Victor dort encore profondément," informa-t-elle.

"Parfait," rétorqua Jack, se détournant légèrement. "Je vous laisse, Daniel et toi allez voir ce cher professeur Charon. Pour ma part, je n’ai aucune envie de le voir."

"Ça vaut mieux, en effet," admit Daniel tout en ajustant les sangles de son sac à dos.

Le regard de Jack sur l’archéologue était teinté d'une accusation silencieuse qui fit naître un sourire amusé sur le visage de Carter.

"Et qu'allons-nous faire en attendant, O'Neill?" demanda Teal'c, rompant le silence qui s'était installé.

"Jouer les touristes," rétorqua Jack, un sourire en coin ornant son visage.

Le Jaffa haussa un sourcil, visiblement intrigué par cette proposition.

"Nous allons explorer la ville," expliqua Jack, son sourire s'élargissant légèrement.

Teal'c inclina la tête en signe d'approbation, une étincelle de curiosité dans son regard.


Othrys semblait être sorti tout droit d'un cauchemar, un témoignage des exploits d'une civilisation qui n'existait plus. La nature avait repris ses droits, l'herbe rampante se frayant un chemin à travers le sol craquelé, grimpant les murs des structures massives qui avaient autrefois dominé le paysage. Malgré les siècles d'abandon, les édifices des Titans semblaient résister à l'épreuve du temps, leurs façades de métal noirâtre ne montrant que peu de signes de dégradation.

Atlas faisait les cent pas dans ce qui était autrefois sa salle d’armes, ses bottes lourdes faisant crisser les grains de poussière séculaires qui tapissaient le sol comme autant de témoins silencieux d'une grandeur passée. Son regard farouche parcourait l'environnement, examinant les colonnades, les tours d'observation, les sculptures, tout cela vibrant d'une énergie emprisonnée, comme un cœur battant dans un corps pétrifié. L'air était lourd, électrisé, chargé d'une force dormante qui semblait attendre le moment opportun pour se réveiller.

"Retrouvez mon sceptre ! Il devrait être ici !" ordonna-t-il d'une voix tonitruante à sa garde personnelle. Les Titans se mirent immédiatement à fouiller le lieu avec une précision militaire.

Calypso, à ses côtés, ressentit une vague de tristesse alors qu'elle regardait leur ville à travers les interstices de la bâtisse. Autrefois vibrante et pleine de vie, elle était maintenant réduite à un silence de mort. Mais même dans cet état de décrépitude, la grandeur d'Othrys était palpable. Les structures gigantesques, des miracles de pierre et de métal, s'élançaient vers le ciel, défiant les étoiles, témoignant une fois de plus de l'audacieuse ingéniosité des Titans.

Un des Titans arriva en courant vers Atlas, un sceptre à la main. Ce dernier était un chef-d'œuvre antique, long et gracieux, forgé dans un métal aux reflets d'or et d'argent, incrusté de pierres précieuses qui scintillaient comme des yeux d'un dragon endormi.

Atlas leva la main et saisit le sceptre avec une majesté royale, le pointant ensuite vers les silhouettes des machines qui attendaient patiemment leur activation. Son regard se durcit, ses traits tirés par une détermination implacable.

"C'est là que commence notre renaissance," dit-il, sa voix profonde et résonnante, remplie d'une anticipation cruelle et déterminée.

Calypso frémit. Car dans les yeux d'Atlas, dans la manière dont la lumière dansait sur le sceptre, elle sentait quelque chose de plus, quelque chose d'inconnu et de terrifiant. Ce n'était pas simplement une renaissance qu'il cherchait, c'était une revanche. Une revanche contre le temps, contre la destinée, contre les dieux eux-mêmes.
Et dans cette salle d'armes, au milieu des souvenirs et des fantômes, le destin des Titans était en train de s'écrire, guidé par la main inflexible d'Atlas et le pouvoir ancestral du sceptre. La grandeur d'Othrys était maintenant prête à rugir.


Daniel et Sam se retrouvèrent dans une salle vaste et majestueuse, à quelques pas des salles de simulation. En attendant le professeur Charon, qui se faisait attendre, ils avaient été conviés à patienter au sein de la bibliothèque, une véritable caverne d'Ali Baba pour les deux scientifiques.

Daniel se délectait, laissant ses yeux parcourent les rayonnages épais de volumes anciens. Il y avait là un véritable trésor d'informations sur l'histoire d'Ivadoll, et l'archéologue frémissait d'excitation à l'idée de les explorer. Ses mains effleurèrent les reliures usées par le temps, son esprit s'évadant déjà dans les dédales de connaissances qu'elles renfermaient.

Sam, de son côté, avait jeté son dévolu sur une section plus technologique de la bibliothèque. Son regard d'astrophysicienne brillait d'une curiosité vive alors qu'elle parcourait les titres, évoquant la technologie avancée d'Ivadoll. Elle sélectionna quelques volumes qui semblaient prometteurs, la perspective de découvrir des lois de la physique, qu'elle ne connaissait pas, éveillait une excitation sans pareille en elle.

La bibliothèque était un sanctuaire de silence sacré, un monde d'érudition et de mystères où le seul bruit permis était le chuchotement discret des pages se tournant, des feuilles murmurant les secrets de civilisations oubliées.

"Alors Daniel, vous avez trouvé quelque chose?" demanda Sam, ses yeux pétillants de curiosité. Elle avait remarqué l'expression profondément réfléchie de l'archéologue, un signe certain qu'il était sur la piste d'une découverte.

"Il semblerait que Ivadoll soit une planète qui fut longtemps habitée par des Anciens," révéla Daniel, ses yeux brillant avec l'excitation du chasseur de trésors à la veille d'une grande trouvaille.

"Vraiment ? Cela expliquerait pourquoi de nombreux ivadolliens portent leur gène," conclut Sam tout en continuant à feuilleter les pages de son livre.

"Oui. Il est dit ici que le peuple d’Ivadoll furent sauvés par les Anciens, et certains d’entre eux décidèrent de rester vivre sur cette planète, sous la protection des armes des Dieux," expliqua Daniel, son doigt glissant sur les lignes du texte ancien, comme un magicien traçant un sortilège.

"Les armes des Dieux ?" questionna Sam, ses sourcils se fronçant légèrement. Son regard se fixa sur l’archéologue, à la recherche d'une réponse dans ses yeux.

"C'est assez vague," avoua Daniel, plongeant plus profondément dans le livre, "Il est écrit que le pouvoir des Trois Grands, les armes ultimes contre toute menace, se trouve sur Ivadoll."

"Les Trois Grands ?" interrogea Sam, son esprit logique tourbillonna, tentant de saisir le sens caché de ces mots mystiques.

Daniel se redressa, animé par la ferveur pédagogique, "Selon la mythologie grecque, les Trois Grands sont les trois fils de Cronos et Rhéa. Hadès, Poséidon, et Zeus. Trois puissances divines qui se partagèrent l’univers et dont les pouvoirs étaient liés."

"Vous pensez que ces armes se trouvent toujours sur Ivadoll ?" demanda Sam, cette éventualité agita son imagination.

"C'est une possibilité. Mais le texte ne révèle ni leur nature, ni leur emplacement," rétorqua Daniel, son regard devenant lointain, comme s'il cherchait les réponses dans les ombres de la bibliothèque.

"Poursuivez vos recherches. Peut-être que d'autres livres apporteront plus de réponses," proposa Sam.

Daniel acquiesça et replaça le volume qu'il avait dans ses mains avec soin sur l'étagère. C'est alors que son regard fut captivé par un ouvrage ancien de couleur rouge vif, orné d'un motif frappant. Saisissant le livre, il fouilla dans son sac, son cœur battant à tout rompre, pour en sortir la lame d'Atlas qui avait été extraite du ventre de Victor. Un frisson le parcourut lorsque le symbole gravé sur l'acier froid de la lame se révéla être l'exacte réplique de celui inscrit sur le livre. Ses doigts effleurèrent les pages avec une fébrilité palpable alors qu'il se préparait à déchiffrer leur contenu.

"Sam..." la voix de Daniel s'éleva, vibrante d'une excitation contenue.

"Oui, Daniel ?" répondit Sam, levant la tête, ses yeux s'élargissant un peu, un éclat d'anticipation dans son regard. Elle avait appris à reconnaître ce ton dans la voix de Daniel, un mélange d'étonnement et de défi.

"Je crois que j'ai trouvé quelque chose," déclara Daniel, pointant une page particulière de l'antique tome devant lui.
Sam s'approcha, ses yeux étincelant de curiosité et d'appréhension, attirés inexorablement vers l'objet que Daniel tenait entre ses doigts.

"C’est la lame qui a blessé Victor," annonça Daniel, "Elle provient de l'armure d'Atlas."

La respiration de Sam se figea dans sa poitrine, et un frisson glacial lui parcourut l'échine. L'image de la lame frappant son fils ressurgit dans son esprit, un souvenir cauchemardesque gravé à jamais dans sa mémoire. Elle revit les yeux du Titan, froids et impitoyables, et la terreur de savoir que Victor avait frôlé la mort.

Daniel observa le visage de Sam se crisper, conscient de l'impact de ses paroles. Il attendit un instant, puis reprit, sa voix chargée de l'importance de sa découverte.

"Il est dit ici," poursuivit-il, son doigt traçant les lignes d'un texte ancien qui parlait d'une époque où les dieux et les Titans marchaient parmi les hommes, "que lorsque la lame de cette armure ne parvient pas à tuer sa victime, alors elle a le pouvoir de tuer son propriétaire, donc Atlas."

A cet instant, leurs cœurs manquèrent un battement lorsqu’une voix retentit, rompant l'intimité de leur conversation. Ils se tournèrent pour faire face à leur interlocuteur inopiné, et la figure du professeur Charon se dessina dans l'embrasure de la porte. Son regard perçant fixait la lame, et son visage affichait une expression de profonde gravité.

"Si vous lisez plus loin, Docteur Jackson, vous apprendrez que cette lame peut également tuer Victor," dit-il, sa voix empreinte d'une mise en garde silencieuse.

"Une arme aussi aiguisée peut tuer n'importe qui," rétorqua Sam, un air de défiance dans son regard. Mais ses yeux trahissaient une inquiétude naissante, et elle sentait un malaise grandissant face à la soudaine apparition du professeur.

"Vous vous trompez Colonel," répondit Charon avec une tranquillité déconcertante. Il s’avança au niveau de Daniel, attrapa la lame d'Atlas et, dans un geste aussi rapide qu’inattendu, la plongea dans le thorax de l’archéologue. Daniel lâcha un cri de terreur, les yeux écarquillés devant la lame qui pénétrait son corps. Mais contre toute attente, aucune douleur ne suivit, aucun sang n'imbiba sa veste militaire. Charon retira alors la lame avec un air de satisfaction évidente.

"Vous voyez, cette lame est désormais inoffensive. Sauf pour Victor et Atlas. Le moindre coup qui leur serait porté, même non mortel, les tuerait," conclut Charon, le silence pesant de la bibliothèque ne faisant que renforcer la gravité de ses mots.

Un frisson glacial parcourut Sam, faisant se hérisser chaque poil de ses bras. Un voile d'horreur se dessina sur son visage alors que la réalité de la menace sur son fils s'imposait à elle. En un instant, Victor pourrait être tué.

"Il est préférable que cette lame reste ici, en lieu sûr," continua Charon, avec une froideur factuelle qui faisait contraste avec la peur qui s'était emparée de Sam. "Il serait regrettable qu’elle finisse entre de mauvaises mains."

Daniel, malgré la révélation effroyable, n'avait pas perdu sa lucidité. "Si Atlas vient sur Ivadoll, cette lame serait probablement notre seule chance de le battre," répliqua-t-il.

"Voyons Docteur Jackson," rétorqua Charon, ses yeux fixés sur Daniel, "il y a peu de chance que les Titans viennent jusqu’à nous. Ivadoll est une planète peu connue et bien gardée." Il rangea la lame dans sa poche avec un soin presque affectueux.

Le crissement du talkie-walkie de Sam rompit le silence qui s'était installé, "Sam ? Daniel ? Vous m’entendez ?" La voix de O’Neill résonna dans la pièce.

"Oui Jack, on te reçoit," répondit Sam, son doigt pressant le bouton de réponse.

"Teal’c et moi avons fini de faire le tour de la ville, nous rentrons," annonça Jack.

"Vous avez trouvé des choses intéressantes ?" s'enquit Sam avec un brin de curiosité.

"Oui, une sorte de cocktail à base de plantes. J’en ai pris une bouteille pour que vous goûtiez. Enfin, si il en reste… Teal’c en raffole, il en est à son troisième verre," plaisanta Jack.

Un sourire se dessina sur le visage de Sam, chassant momentanément l'ombre qui s'y était installée. "J’ai hâte de goûter ça. On vous rejoint dans pas longtemps."

La voix de O’Neill résonna à nouveau, "Et vous ? Quoi de neuf ? Le professeur taré ne vous a pas trop ennuyés ?"

Aux derniers mots de Jack, Sam, embarrassée, coupa la communication. Un sourire gêné flottait sur ses lèvres alors qu'elle s'excusait timidement auprès de Charon. Ce dernier, pourtant, ne sembla pas offusqué.

"Si ça ne vous embête pas, je vais vous emprunter ces deux livres sur les cycles solaires," demanda Sam à Charon, un air implorant sur son visage, "Je n’ai pas eu le temps de les terminer."

"Pas de problème, Colonel," acquiesça le professeur, avec un hochement de tête, son visage impassible ne trahissant aucune des pensées qui pouvaient le traverser.


Lorsque Sam et Daniel franchirent l'arche de verdure qui servait de portail au jardin de la propriété. Jack et Teal'c, allongés avec une nonchalance sur des transats en osier, semblaient avoir fusionné avec la quiétude de ce lieu. Le reflet scintillant de la piscine miroitait dans leurs yeux, peignant leurs visages d'une certaine sérénité.

Au bruit des pas qui approchaient, Jack se redressa, son visage se plissant en une expression faussement indignée. "Depuis quand on coupe la communication ?!" dit-il, écartant les bras en un geste théâtral d'incompréhension.

Daniel leva les yeux au ciel, "Depuis qu'on veut éviter un incident diplomatique. Le taré, comme vous dites, était à proximité," répondit-il, lançant à Jack un regard accusateur que ce dernier reçut avec un sourire taquin.

"Ah, j'espère qu'il l'a mal pris ?" dit Jack, son ton espiègle trahissant l'enfant turbulent qui sommeillait en lui.

"Il n'a pas semblé y prêter attention," confirma Sam, un sourire complice dansant sur ses lèvres.

La moue de déception de Jack fut à peine perceptible, mais elle dévoila un instant l'homme qui, malgré les années, n'avait jamais perdu son goût pour les petites victoires et les plaisirs simples. Il aurait adoré voir Charon piquer au vif.

Daniel et Sam les rejoignirent et s'installèrent sur les transats disponibles. Ils laissèrent le jardin les envelopper de sa paix naturelle, savourant un moment de répit.

C'est alors que l'harmonie de la scène fut rompue par des éclats de rire et des bruits de course. Victor, Kira et Ayden apparurent à l'horizon, vêtus de maillots de bain, se précipitant vers la piscine. L'anticipation de leur saut dans l'eau était palpable et, une fois à proximité, ils plongèrent avec joie, éclaboussant généreusement les transats et leurs occupants.

Teal’c, imperturbable, s’essuya simplement le visage. Daniel se retrouva temporairement aveuglé, ses lunettes couvertes de gouttes d'eau. Sam, plus réactive, s’était légèrement décalée pour se mettre à l'abri derrière le dos de Jack, qui malheureusement pour lui, avait pris le gros de l'éclaboussure. Son t-shirt et ses lunettes de soleil étaient maintenant aussi humides que s'il avait plongé dans la piscine lui-même.

O’Neill gronda d'une voix teintée d'humour, une mimique de colère taquine dessinée sur son visage. Cependant, les trois adolescents, à présent presque complètement immergés dans l'eau, n'accordèrent aucun crédit à son grognement, trop captivés par le déchaînement de leur bataille aquatique.

Après une série de rires et d’éclats d'eau scintillants, Kira avait trouvé refuge sur l'une des marches de la piscine. Ses jambes flottaient paresseusement dans l'eau, tandis que son dos s'appuyait contre la margelle tiède. Elle ferma les yeux, savourant la caresse des rayons du soleil qui chauffaient doucement son visage. Un instant de tranquillité, une bulle de calme qu'elle savourait intensément. Cependant, ce moment de répit fut brutalement interrompu lorsque Victor surgit des profondeurs de l'eau, l'attrapa par la taille et la plongea sous la surface avec une joie enfantine.

Lorsqu'ils émergèrent, les cheveux de Kira étaient collés sur son visage, Victor se retrouva alors sous le feu de sa fausse colère. "Tu n’es pas possible! Tu ne sais jamais t’arrêter!" s'exclama Kira, feignant l'indignation.

"Désolé," murmura Victor, plongeant son regard dans le sien, comme s'il espérait que la sincérité de ses yeux bleus pétillants suffirait à apaiser son mécontentement.

Kira le regarda intensément, cherchant à formuler des reproches qu'elle ne parvenait plus à trouver. Ils étaient collé l’un à l’autre, le bras gauche de Victor enroulé de manière protectrice autour de sa taille. Lorsque Victor aperçut une lueur de douceur dans les yeux de Kira, il rapprocha doucement son visage du sien. Leurs regards se croisèrent, et face à son silence, il continua son approche, déposant délicatement ses lèvres sur les siennes.

Kira répondit instantanément à son baiser, enlaçant son cou de ses bras pour intensifier ce moment.

Face à cette scène d'intimité, Teal'c arqua un sourcil, une expression d'intrigue sur son visage habituellement imperturbable. "O’Neill," dit-il d'une voix grave, "il semblerait que Victor et Kira soient devenus... proches."

À ces mots, Jack, Sam et Daniel, tous trois allongés sur leurs transats, en train de sécher et de se reposer, ouvrirent les yeux et dévièrent leur regard vers les adolescents. Victor et Kira étaient étroitement enlacés, échangeant un baiser qui semblait durer une éternité. Un soupir collectif d'insatisfaction émana de Jack et de Sam, ce rapprochement ne les réjouissait pas vraiment.

"Je crains que cette situation ne complique encore plus la perspective de faire rentrer Victor sur Terre," déclara Daniel d'un ton pensif, jetant un regard soucieux aux deux adolescents.

"Les relations amoureuses sont souvent sources de problèmes," déclara Teal'c avec son pragmatisme habituel.

Face à cette remarque, Jack et Sam se sentirent légèrement visés. Ils se tournèrent vers le Jaffa, leurs regards interrogateurs ne rencontrèrent que son impassibilité familière. Teal’c s'était déjà installé confortablement contre le dossier de son transat, les yeux fermés, reprenant son moment de repos sous le doux soleil d'Ivadoll.

Victor et Kira se séparèrent lentement. Le sourire joyeux de Victor s'effaça cependant rapidement quand il remarqua l'ombre soudaine qui voila le visage lumineux de Kira. Elle se rétracta brutalement, échappant à leur étreinte, puis elle ferma les yeux, plaçant ses mains sur ses tempes comme pour apaiser une douleur lancinante.

Des visions, cruelles et effrayantes, se bousculaient dans son esprit... La peur… La colère… Des hurlements… Du sang... Prise de panique, Kira se mit à hurler, "Non ! Victor ! Non !"

Victor, complètement perdu, tenta de la calmer, en agrippant ses poignets. "Kira ?! Qu'est-ce qui se passe ?! Je suis là, regarde moi !" Mais elle était comme plongée dans une transe, imperméable à ses appels et continuait de hurler.

Jack et Teal’c se levèrent instantanément de leurs transats et se précipitèrent vers elle. Daniel et Sam, aussi inquiets, firent de même. Kira, à présent debout, ouvrit brusquement les yeux, balayant du regard l'équipe SG-1 puis Victor. Et comme si elle revenait à elle, elle laissa tomber ses bras le long de son corps et sortit précipitamment de la piscine.

Victor, encore dans l'eau, ne savait pas comment réagir. "Kira ! Qu'est-ce qui se passe ?!" cria-t-il désespérément.

Kira, submergée par l'émotion, se mit à pleurer. "Ce n'est pas possible Victor ! Tu n'as pas pu faire ça !"

"Faire quoi ?!" demanda Victor, son incompréhension se mêlant à la panique.

"Dis-moi que c'est faux ! Que tu ne le feras pas !" sanglota Kira.

"Mais de quoi parles-tu ?!" répliqua Victor, désemparé.

"Kira, as-tu eu une autre vision ?" demanda doucement Daniel tout en se rapprochant de la jeune femme.

Kira jeta un regard effrayé à l'archéologue, puis posa à nouveau ses yeux terrifiés sur Victor. "Tu... Tu vas tout détruire... tout ce qu..." Sa voix se brisa et elle se mit à courir vers la maison, laissant son accusation en suspens.

Ils restèrent tous figés, tentant de comprendre ce qui venait de se passer. Les paroles de Kira raisonnaient dans leurs esprits, chacun cherchant à déchiffrer les derniers mots qu'elle avait laissé derrière elle.

"Je ne comprends rien..." murmura Victor, abasourdi par les événements.

Ayden, qui avait observé toute la scène depuis la piscine, n'avait rien raté. Il nagea jusqu'aux marches, et s'adressa à son ami avec une pointe d'humour pour tenter d’alléger l'atmosphère, "Je crois qu'il va vraiment falloir que tu arrêtes de l'embrasser."

À suivre...
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