6x15 Paradis perdu
Ma note :
20/20
Envoûtant ! Séduisant ! Troublant ! Cet épisode mystérieux et magnétique m’ensorcelle rien que par la beauté de ses paysages, qui me rappellent mon road-trip aux Etats-Unis et mon passage dans le Wyoming et le Montana. Je ne sais pas ce qu’a voulu faire Robert C. Cooper avec cet épisode, mais je crois y voire une sorte de métaphore du concept de purgatoire tel qu’il est décrit dans les textes fondateurs. D’abord Maybourne lit un texte ancien qui lui donne la marche à suivre tel un guide biblique, puis il passe une sorte de porte censée le conduire au paradis. N’ayant jamais été un modèle de vertu, Maybourne croit se retrouver au paradis et ne tarde pas à découvrir qu’il a été envoyé en enfer. Si cette interprétation est bien celle qu’a voulu évoqué Cooper, alors la métaphore est effectivement intelligente.
Le point fort de cet épisode est la réalisation de l’audacieux William Gereghty, dont je reconnais chaque fois la patte. Si j’avais été à sa place, j’aurais utilisé ma caméra de la même façon, afin de profiter des superbes paysages et de tirer les meilleurs angles des décors et du potentiel qu’ils dégagent. La réalisation est farouchement différente de ce que l’on voit d’habitude et j’y adhère totalement. La musique de cet épisode a été remplacée par une faible musique d’ambiance, des sons et des bruitages amplifiés. Avec ces sons d’animaux et ses notes envoûtantes, la lune de P5X-777 nous semble d’abord apaisante, avant de rapidement devenir insécurisante.
Cet épisode conclut l’arc narratif sur Maybourne entamé en saison 1, et rend hommage au duo Jack-Harry. Il n’y avait plus grand-chose à dire sur Maybourne maintenant qu’il est un fugitif en cavale éloigné du programme, mais il méritait bien une fin digne de son personnage. Cet épisode est définitivement celui du duo Jack-Harry, témoignant de l’amitié singulière et drôle qui a fini par naître entre ces deux anciens antagonistes. Maybourne aura le droit à un come-back dans la saison 8, mais cet épisode est bel et bien la conclusion de son arc.
Quand Sam pleure dans le vestiaire du SGC après la perte de Jack O’Neill, ou qu’elle pète les plombs avec le Dr Lee, elle prouve qu’elle tient toujours autant à Jack, qu’elle n’a pas envie de perdre alors qu’elle vient à peine de faire son deuil de Daniel. Deux épisodes plus tôt, Barrett avait tenté de lui faire avouer pourquoi elle semblait si attachée à innocenter Jack dans l’affaire Kinsey, mais elle avait détourné la question.
"Paradis perdu" est pour moi un exercice de style avec de vraies ambitions artistiques, un prodige de la série qui n’a pas de prix, et qui est devenu dès mon premier visionnage sur M6 mon épisode préféré de la saison 6. 45 minutes de fascination comme j’en ai rarement eu devant mon petit écran. En outre, c’est le seul et unique épisode qui nous donne un indice sur ce que sont devenus les Furlings, cette mystérieuse race de l’Alliance des Quatre. L’épisode entretient admirablement l’aura de mystère qui entoure les Furlings.
A voir et à revoir…