[FANFIC] Stargate Arcadia

AuBe in Arcadia
Avatar de l’utilisateur
Sergent
Sergent
Messages : 52
Inscrit : 21 sept. 2011, 21:49
Pays : France

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par AuBe in Arcadia »

Dernier message de la page précédente :

Voilà voilà... Il est temps qu'entrent en scène des extraterrestres belliqueux aux objectifs obscurs, afin de pouvoir mettre en place l'habituelle opposition du Bien contre le Mal.

--------------------

Chapitre 3 - Partie 1


L’Arcadia s’était réfugiée dans une ceinture d’astéroïdes, en bordure d’un système à quelques parsecs de son point de sortie d’hyperespace. Le vaisseau pirate avait retrouvé sa pleine capacité opérationnelle quelques heures à peine après son voyage désastreux en dimension warp. Tochiro avait piloté l’Arcadia jusqu’à une orbite sûre, au cœur de la ceinture d’astéroïdes. Avec le dispositif de camouflage et les planétoïdes qui brouillaient les radars, aucun Illuminas ne les trouverait.
Il surveillait quand même attentivement les deux vaisseaux ennemis qui finissaient leur patrouille dans la zone.

– Ils s’éloignent, fit l’opérateur radar.
– Je n’ai capté aucune transmission en partance des vaisseaux Illuminas qui indiquerait qu’on ait été repéré, annonça Mimee depuis la console d’interception électronique.
– Parfait, déclara Tochiro. Fin de l’alerte.
– Est-ce qu’on va tenter à nouveau de passer en hyperespace ? demanda l’opérateur.

Tochiro nota l’infime trace d’angoisse dans le ton que l’homme avait employé. Bah, il ne pouvait pas lui en vouloir. Amorcer un saut warp dans cette zone leur laissait autant de chances de survie que tenter de jongler avec des grenades à plasma.

– Pas tout de suite, répondit Tochiro. Je dois finir les analyses de notre saut précédent.

Il avait étudié les enregistrements de l’accident et était parvenu à reconstituer plus ou moins les évènements. Aussi bizarre que cela puisse paraître, pendant le court laps de temps où elle s’était trouvée en dimension warp, l’Arcadia avait croisé et percuté un autre appareil qui utilisait le même mode de navigation.
La poisse. Une chance sur un million de rencontrer quelqu’un, et il avait fallu que ça tombe sur eux.

… Les zones interdites devaient être plus propices aux collisions.
Son seul souci était qu’il n’arrivait pas à déterminer précisément le type d’appareil auquel ils avaient eu affaire. Ses senseurs lui indiquaient obstinément une masse transportée inférieure à cinq cents kilos. Bien trop léger pour un vaisseau capable de naviguer en hyperespace…
Il avait enregistré le point de sortie de l’autre appareil, et essayé de le suivre avec l’Arcadia, mais au moment du saut, l’ordinateur de navigation lui avait répondu « données erronées ». Malgré tous ses efforts, il n’avait pu passer outre les sécurités du vaisseau, et le système warp du bord n’avait pas pu créer de vortex suffisamment stable pour sauter.

Enfin… Il espérait que le capitaine et Kei étaient en un seul morceau. Ils avaient manifestement été « aspirés » par le deuxième couloir de navigation – une erreur d’aiguillage, en quelque sorte. Mais il ne savait pas quels pouvaient en être les effets sur des corps humains.
Le professeur s’aperçut qu’il venait de faire défiler plusieurs pages de données sans vraiment les regarder. Il revint en arrière en se morigénant. Plus vite il aurait trouvé un moyen de contourner les sécurités qui avaient empêché le saut, plus vite il pourrait porter secours au capitaine.

– Vous pensez qu’on va retrouver le capitaine, professeur ? demanda le mousse du bord, Tadashi.

Tochiro ferma les yeux. Il aurait préféré travailler tranquillement chez lui, ou au moins à un endroit où il ne serait pas dérangé toutes les cinq minutes, mais en l’absence du capitaine, c’était lui qui assurait l’intérim. Même s’il quittait la passerelle, il avait neuf chances sur dix de se faire diffuser avant d’avoir pu commencer quoi que ce soit.
Incroyable le nombre de questions que l’équipage pouvait avoir à poser au capitaine.

Il aimait le travail en solitaire, sans contraintes. Avec ses nouvelles responsabilités, c’était impossible de s’enfermer pendant une journée pour résoudre un problème particulièrement ardu. Il était pourtant certain qu’Harlock arrivait à le faire, lui.

Vivement qu’il revienne. J’ai horreur de ça.


– Professeur ? insista Tadashi.
– Aucune chance si je suis interrompu sans arrêt, répondit-il un peu sèchement.

Il était sûr qu’Harlock n’avait pas non plus à répondre à autant de questions.
Décidément, le commandement n’était pas fait pour lui. Ça lui mettait les nerfs en pelote.

Tadashi fit une moue boudeuse, puis se défoula sur Tori-san. L’oiseau se percha sur le fauteuil du capitaine et protesta avec des cris perçants.

– Bon sang ! cria Tochiro. Vous ne pouvez pas arrêter ne serait-ce qu’une minute ? J’ai besoin de calme pour faire mes calculs !
– Mais, professeur, c’est pas ma faute, se défendit Tadashi. C’est cet oiseau stupide…
– Je ne veux pas le savoir ! Déguerpis de cette passerelle !

Des nerfs d’acier, voilà ce qu’il fallait.

Le personnel de quart plongea son nez dans ses consoles. Le calme, enfin. Tochiro se replongea dans ses calculs. Il fallait qu’il termine avant le lendemain. Si les Illuminas se tenaient tranquilles, il programmerait un saut en milieu de journée.

o-o-o-o-o-o

Un ha’tak finissait sa manœuvre d’atterrissage à proximité des ruines de P4X-48C. L’imposant vaisseau pyramidal enflamma une bonne partie de la forêt en enclenchant ses rétrofusées, mais le pilote, un Jaffa, n’en avait cure. Il transpirait à grosses gouttes tandis qu’il s’efforçait de poser le vaisseau le plus délicatement possible.

– La manœuvre est terminée, seigneur Baal, annonça-t-il enfin, se tournant vers le fauteuil de commandement plongé dans l’ombre.
– Parfait, répondit son occupant avec la voix caractéristique des Goa’ulds. Mel’tek !
– Mon seigneur ?

La silhouette qui s’avança possédait les signes distinctifs du primat. Le Jaffa se mit au garde à vous, dans l’attente des ordres.

– Envoyez des patrouilles à proximité du Chaapa’aï, mais hors de vue, déclara Baal. Si les Tauris passent la porte, je veux en être averti immédiatement.
– Bien, mon seigneur. Dois-je faire ouvrir le feu sur eux ?
– Non. Ils ne doivent pas se douter de votre présence. C’était une erreur que de les attaquer lors de leur première visite.

Le Jaffa déglutit. Il n’avait obtenu ce poste que très récemment, après l’exécution de son prédécesseur par Baal lui-même. Leur seigneur n’avait pas apprécié les choix stratégiques du primat, qui avait lancé toutes les forces Jaffas stationnées sur cette planète dans l’espoir de capturer les Tauris – qui plus est l’équipe SG-1. Présenter des prisonniers tels que le colonel O’Neill ou le shol’va Teal’c l’aurait couvert d’honneurs… Mauvais calcul.

Mel’tek chassa ces pensées et salua raidement son maître, qui le congédia d’un geste. Le Jaffa s’empressa de transmettre les ordres à ses lieutenants. Il contrôlerait la mise en place des patrouilles en personne dans la soirée.

o-o-o-o-o-o

Ailleurs dans l’espace, une sonde transmettait ses observations au vaisseau asgard de Thor, à plusieurs milliers d’années-lumière de là. Le petit homme gris assimilait le compte-rendu sans effort, connecté à l’interface de son ordinateur.

Il était soucieux. O’Neill de la Terre l’avait contacté récemment pour lui faire part d’un problème non conforme survenu sur la porte des étoiles terrienne. Il avait dissimulé à O’Neill son inquiétude, mais doutait que l’humain ait été dupe.
Le phénomène n’avait rien de naturel, mais malgré ses recherches, la technologie asgard ne disposait pas des compétences nécessaires pour le reproduire à l’identique. Il avait cependant acquis la certitude qu’il ne s’agissait pas d’une démonstration d’hostilité. Tout au plus d’une manifestation énergétique hyperspatiale, qui se serait répercutée jusqu’à la porte des étoiles par le vortex. D’une puissance impossible à générer avec le matériel asgard.

Thor programma une nouvelle trajectoire pour son vaisseau. Il allait se rapprocher de la Terre, tant pis pour la campagne d’observations astronomiques des scientifiques asgards.
Le conseil comprendrait aisément la nécessité de se tenir au courant des activités terriennes en ce moment. Les humains étaient toujours à la recherche de nouvelles technologies. S’ils entraient en contact avec les auteurs de cette explosion d’énergie, ils trouveraient le moyen de conclure un accord profitable pour eux.
Et Thor savait que ses compatriotes préféraient que la Terre n’acquière pas une technologie trop avancée trop vite.

o-o-o-o-o-o

– Ne la brusquez pas. Elle sort à peine du coma, et elle est encore très faible. Vous ne pourrez rester que quelques minutes… Je viendrai vous chercher.

Le médecin quitta silencieusement la pièce. Harlock s’avança vers le lit. Le colonel O’Neill et Teal’c se placèrent en retrait, à proximité de la fenêtre. Malgré le soleil éclatant qui régnait dehors, la chambre restait froide et grise. Et la jeune femme sur le lit était aussi pâle que les draps.

– Kei ?

L’hôpital était situé en bordure d’une grande ville, que le capitaine avait traversée en voiture. Une ville animée. Insouciante. Ignorante de son futur.

– Kei…

La jeune femme remua faiblement. Elle était entourée d’appareils médicaux qui avaient l’air plus sophistiqués que ceux du SG-C.

– Capitaine ?
– Je suis là…
– Où sommes-nous ?... Je ne reconnais pas cet endroit… Je ne comprends pas ce qu’ils me disent…
– Tout va bien…

Harlock regarda furtivement O’Neill. Le colonel s’intéressait aux motifs du papier peint avec une concentration trop intense pour être honnête. Tout ce qu’Harlock allait dire était probablement enregistré pour être disséqué par des experts…
Quelle importance, de toute façon, ils ne parlaient pas la même langue.

– Il semblerait que nous ayons fait un voyage temporel non programmé, dit-il à Kei. Apparemment, on est revenu sur Terre au début du vingt-et-unième siècle… Les autochtones ont l’air coopératif pour le moment, ajouta-il avec un sourire.

Kei saisit sa main. Le capitaine soupira. Il retint la réaction qui était devenue presque un réflexe dans ce genre de situation et répondit à la pression des doigts de la jeune femme. Il pouvait imaginer la souffrance que Kei ressentait. Blessée, entourée d’inconnus et branchée à des appareils barbares. Ils se regardèrent intensément pendant quelques secondes, puis Kei laissa échapper un gémissement de douleur.

– L’Arcadia ? demanda-t-elle dans un souffle.
– Elle va bientôt arriver, mentit Harlock.

Kei ferma les yeux. Un spasme de douleur tordit un instant ses traits. Harlock sentit qu’elle s’accrochait plus fermement à son poignet.

– Je ne veux pas… rester ici.
– C’est ce qu’il y a de mieux pour toi. Ils vont te soigner… Tu vas guérir.

Enfin... C'était ce qu'il espérait.

Une main se posa sur son épaule.

– Je pense que c’est suffisant. Elle a besoin de repos maintenant. Ne vous en faites pas pour elle, elle est hors de danger.

Le médecin tourna vers lui un des écrans des appareils qui entouraient le lit, l’air préoccupé. O’Neill fit un pas vers la porte et un signe de tête à l’intention d’Harlock.

– On va y aller, fit-il.
– J’arrive, acquiesça le capitaine.

Il repoussa gentiment la main de Kei, qui n’avait pas lâché prise bien qu’elle eut perdu conscience. Après un dernier regard, il suivit le colonel dans le couloir, où Teal’c les attendait déjà.

– Satisfait ? lui demanda O’Neill, alors qu’ils rejoignaient la voiture.
– Ce serait mieux si vous n’utilisiez pas ce matériel rétrograde, répondit Harlock.
– Allons, vous avez entendu le docteur ! Elle va s’en tirer... Votre petite amie sera bientôt sur pied !
– Ce n’est pas ma petite amie, fit Harlock, boudeur. C’est mon opérateur radar.

Le colonel eut une expression indéfinissable, mais n’ajouta rien. Le trajet en voiture fut silencieux jusqu’au retour à la base de Cheyenne Mountain.
Et in Arcadia ego.
Raphi13
Avatar de l’utilisateur
Sergent-chef
Sergent-chef
Messages : 140
Inscrit : 26 sept. 2010, 09:52
Pays : Astral Diner

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par Raphi13 »

Très bonne fan fic :clap: j'aime beaucoup le fait qu'un vaisseau puisse prendre le même "chemin" qu'un vortex .
Continue et met la suite rapidement ^^.
(\_/)
(='.'=)
AuBe in Arcadia
Avatar de l’utilisateur
Sergent
Sergent
Messages : 52
Inscrit : 21 sept. 2011, 21:49
Pays : France

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par AuBe in Arcadia »

Tiens, un lecteur.
Merci d'être passé et d'avoir apprécié. ^^
Néanmoins, pour cause de contraintes de mission opérationnelle, la publication sur ce site est provisoirement interrompue (avec le débit que j'ai, c'est un peu galère). S'il se trouve des lecteurs impatients dans le coin, vous pouvez toujours googler 'stargate arcadia", il n'y a qu'un seul crossover de ce genre sur la toile, et il est publié en entier ailleurs.
Merci de votre patience.
Et in Arcadia ego.
AuBe in Arcadia
Avatar de l’utilisateur
Sergent
Sergent
Messages : 52
Inscrit : 21 sept. 2011, 21:49
Pays : France

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par AuBe in Arcadia »

Tiens, puisque j'ai un peu de temps, postons.

--------------------

Chapitre 3 - Partie 2


L’anneau se dressait sur un vaste espace dégagé, à proximité des bâtiments de la zone 51. Carter espérait seulement qu’il était suffisamment masqué par les hangars pour ne pas être vu par un civil armé d’un télescope, posté à l’extérieur de la zone.

– Toutes les consoles sont branchées, major, lui annonça Walter depuis la tente où ils avaient installé l’essentiel du matériel de la salle de contrôle. Nous attendons votre feu vert pour faire un essai.
– Tenez-vous prêt à entrer les coordonnées du site Alpha. Nous lancerons la procédure dès que j'aurai obtenu les rapports des patrouilles.

Par mesure de sécurité et pour minimiser les risques d’interférences avec des observateurs non autorisés, des patrouilles terrestres et aériennes quadrillaient les alentours. Le responsable vint bientôt avertir Carter que la situation était claire.

– Allez-y, sergent, fit-elle.

Pourvu que tous les circuits aient résisté au traitement qu’ils leur avaient fait subir. Les équipes de maintenance avaient réalisé un travail de vérification minutieux en un temps record, mais Carter savait que l’ensemble des circuits n’avait pas été testé. Sans compter les mécanismes internes à la porte, qui leur étaient inconnus.

– Initialisation de la séquence, déclara le sergent dans un micro. Évacuation du personnel à proximité de la porte des étoiles.

L’anneau entama sa rotation. Sam rejoignit la console de contrôle pour superviser le bon déroulement de l’opération par-dessus l’épaule de Walter.

– Chevron un, enclenché.

Tous les voyants étaient au vert. Carter envisagea plusieurs scénarios catastrophes, allant de l’emballement de la porte non maîtrisé à l’explosion inopinée et dévastatrice, mais les chevrons continuèrent de s’enclencher normalement.
L’attitude des scientifiques alentours, qui avaient remonté la porte, se détendit sensiblement.

– … Chevron sept, enclenché !

Le tourbillon habituel se forma à l’intérieur de l’anneau, mais ne se stabilisa pas en la surface d’apparence vaguement aqueuse qui indiquait que le vortex était prêt à transporter des passagers. Au contraire, il continua d’osciller de part et d’autre de l’anneau.
Carter écarta violemment le sergent et se pencha sur les relevés de l’écran.

– Que se passe-t-il, major ? demanda une voix derrière elle.

Le général Hammond, accompagné du commandant de la zone 51 – un certain Fields –, approchait à grands pas.

– Le vortex ne se stabilise pas, mon général, répondit la scientifique. Impossible d’établir la connexion avec le site Alpha.
– Avez-vous déterminé les causes de cette avarie ? fit Hammond.
– Malheureusement, je pense qu’il s’agit d’un problème au niveau des composants de la porte.
– Que voulez-vous dire ?
– Et bien, avec tout ce qui s’est passé, je crains que la porte n’ait été endommagée à l’intérieur de sa structure.

Sur l’aire où était installée la porte, le vortex éructa une dernière fois, puis s’immobilisa.

– Vortex stabilisé, major, annonça Walter.
– Avez-vous un contact radio avec le site Alpha ? interrogea aussitôt le général.
– Négatif, mon général. Je vais effectuer un balayage de toutes les fréquences utilisées.
– Ce silence ne présage rien de bon, dit Hammond, l’air soucieux.
– Vous pensez à une attaque ? demanda le commandant Fields.
– Nous ne pourrons pas être sûrs tant que nous ne serons pas allés voir, répondit Hammond. Sergent ?
– Toujours rien, mon général.

Hammond se tourna vers Carter, occupée à rassembler les données de l’ouverture sur l’ordinateur voisin de la console de contrôle.

– Envoyez un module de reconnaissance, major, ordonna Hammond. Et qu’une équipe se tienne prête à franchir la porte pour rejoindre le site Alpha.
– Attendez mon général, répondit Carter. Il y a quelque chose qui cloche.

Le général haussa un sourcil et se rapprocha du fauteuil de Carter.

– Regardez, fit-elle. La trajectoire du vortex n’est pas cohérente avec les coordonnées que nous avons entrées.
– Vous voulez dire que vous avez ouvert un vortex sur une autre porte que le site Alpha ? demanda Hammond.
– En effet. J’essaie de déterminer précisément sur quelle planète nous avons atterri.

Le programme informatique de localisation produisit une série de symboles. Sam les observa un instant, puis relança le système. Après quelques secondes, l’écran afficha le même résultat.

– Alors, major ? s’impatienta Hammond.
– C’est… ce sont les coordonnées de P4X-48C, répondit-elle, abasourdie.

o-o-o-o-o-o

– Je croyais que vous deviez m’emmener dans une autre base ! s’emportait Harlock. Et on est toujours sous cette montagne !
– Du calme, mon garçon, répondit O’Neill. Nous sommes revenus ici, parce que la zone 51 est trop loin pour s’y rendre en voiture. Et, par un heureux concours de circonstances, nous disposons au SG-C d’un hélicoptère en parfait état de marche.
– Quand partons-nous ?
– Je sens comme une pointe d’impatience dans votre voix, fit le colonel. Vous n’appréciez pas notre hospitalité ?

Harlock lança au colonel un regard noir. Celui-ci lui fit un grand sourire.

– À propos… Qui est cette « Arcadia » ? demanda-t-il innocemment.
– Tiens, vous me comprenez, maintenant ?
– Si vous parlez du charabia que vous avez utilisé avec votre amie, alors non. Mais je suis capable de reconnaître un nom propre s’il est pris isolément.
– C’est le nom de mon vaisseau, répondit Harlock avant de se rendre compte qu’il faisait une erreur.
Votre vaisseau ?

Le colonel eut un regard entendu avec Teal’c.

– Il me semblait bien que cette charmante demoiselle vous avait appelé « capitaine ».

Harlock haussa les épaules, puis baissa le nez et contempla ses pieds. Le colonel n’était pas homme à être sous-estimé. En tout cas, sa stratégie pour obtenir des informations était des plus efficaces. Il avait l’art de poser les questions de la manière la plus désinvolte possible, de façon à laisser croire à son interlocuteur qu’il ne s’intéressait que modérément à la réponse.

Il faudrait qu’il fasse attention à ne pas s’emporter sur le détail de ses activités dans le seul but d’impressionner O’Neill.

– Vous ne reconnaissez pas uniquement les noms propres, hein ?
– Bah, en fin de compte, votre langue n’est que de l’anglais dégénéré. Avec un peu d’attention, on arrive à distinguer des mots.
– Quoi ? Je ne vous permets pas de me traiter de dégénéré, espèce de… de dinosaure en treillis !
– Un peu de respect envers tes ancêtres, gamin. On fait ce qu’on peut pour t’aider avec nos pauvres technologies du vingt-et-unième siècle. Je ne tolèrerai pas ce ton méprisant avec moi !

Le colonel balaya ce dernier échange d’un geste.

– Maintenant suivez-moi, ordonna-t-il d’une voix plus calme. Nous avons du travail. Vous devez nous donner une fréquence de travail qui soit compatible avec nos appareils et qui puisse être captée par vos amis.
– Je n’ai pas d’ordres à recevoir de vous ! rétorqua Harlock, mâchoires serrées.

Le capitaine avait du mal à digérer le ton paternaliste du colonel O’Neill.

Gamin ? Attends un peu de voir mon CV, colonel !

– Et vous avez un problème avec l’autorité, aussi… continua O’Neill en souriant.

Harlock se demanda si O’Neill savait à quel point il était proche de la vérité.
Le colonel essayait plus ou moins adroitement de nouer des liens d’amitié. Harlock n’avait pas encore décidé si ce comportement relevait de la stratégie habituelle, préconisée avec les étrangers qui débarquaient dans cette base, ou si effectivement le colonel le trouvait digne de confiance.
Il doutait que, en tant qu’officier de l’Air Force, O’Neill accueille avec enthousiasme une révélation du genre « au fait, dans le futur, je suis un hors-la-loi, et ma tête est mise à prix pour piraterie ».

Tout le problème était de savoir s’il valait mieux lui dire maintenant ou attendre l’Arcadia et le mettre devant le fait accompli.
La voix de la sagesse lui dictait que fanfaronner sur son statut de pirate au beau milieu d’un complexe militaire risquait de diminuer sérieusement son espérance de vie.

– Faites-vous partie d’une rébellion ? demanda Teal’c à brûle-pourpoint.
– Ça ne vous regarde pas, répondit Harlock, dont la colère n’était pas retombée.
– Qu’est-ce qui vous fait dire ça, Teal’c ? interrogea O’Neill avec curiosité.
– Simplement que cette méfiance instinctive envers vous, colonel O’Neill, ne doit être que le reflet de ce qu’Harlock vit à son époque… Je pense que dans le futur, vous devez lutter contre un pouvoir bien plus puissant que les forces de la résistance, poursuivit Teal’c du même ton égal qui lui était habituel.
– Et vous, vous avez des pouvoirs télépathiques, ou quelque chose de semblable ? fit Harlock, amer.

Il n’appréciait pas trop être percé à jour de cette manière, qui plus est par cet alien bizarre.

– Pas du tout, répondit le Jaffa. Mais je comprends votre sentiment. Moi-même, lorsque j’étais primat d’Apophis, je me sentais impuissant contre les faux dieux et je ne pouvais faire confiance à personne, car je savais que nous étions très peu nombreux à penser à la rébellion.

Décidément, sous ses dehors impassibles, Teal’c était beaucoup trop perspicace.

Harlock ne répondit pas. Mais il pouvait peut-être envisager d’avoir une discussion franche avec Teal’c, qui serait certainement plus ouvert aux concepts de « lutte clandestine » ou de « tous les moyens sont bons » qu’un militaire régulier.
Il aurait juste aimé en connaître un peu plus sur ce peuple, qui n’existait plus à son époque.

Teal’c avait l’air humain. Il était parfaitement intégré à l’équipe du SG-C, et lorsqu’il était un peu dégelé, il était tout à fait disposé à décrire les particularités de la culture jaffa. Mais il y avait quelque chose… Une impression…

– Au fait, Teal’c, fit Harlock, embarrassé. Je voulais savoir…

Le Jaffa haussa un sourcil. Harlock cherchait une tournure de phrase polie pour demander à un extraterrestre de détailler ses différences de métabolisme par rapport aux humains.
Quelque part, son instinct lui disait que vexer un Jaffa risquait d’être plus dangereux que déclarer à O’Neill qu’il était un pirate.

– Euh… Je ne connais pas du tout votre peuple et je me disais que peut-être… enfin…

Et en plus, il lui faisait perdre tous ses moyens !

– Vous arrivez trop tard pour faire la connaissance de Junior, interrompit le colonel.
– Hein ?
– Les Jaffas abritent une larve de Goa’uld dans une poche ventrale, expliqua O’Neill devant l’air interdit du capitaine. Mais Teal’c utilise une drogue que nous avons découverte sur une des planètes que nous avons visitées.

Mmm… Pas très clair…

– Il faut que je rencontre un de ces Goa’ulds, déclara Harlock. Ils ont l’air d’être une espèce fascinante.
– Fascinant n’est pas le mot que j’emploierai, répliqua O’Neill. Croyez-moi, c’est mieux de les éviter autant que possible… Ce sont eux, les méchants, ajouta-t-il.
– Ah. Et ils sont si dangereux que ça ?
– Oui.

Le colonel sembla sur le point de rajouter quelque chose, mais se ravisa.

– Il va être temps de prendre notre vol, fit-il. Inutile de vous ennuyer avec nos soucis. Tout ça doit être terminé depuis des siècles pour vous.

o-o-o-o-o-o

Mel’tek se hâtait dans le hall menant aux appartements de son seigneur. Baal avait fait mener chez lui quelques-unes unes de ses plus belles esclaves. Il n’apprécierait sûrement pas d’être dérangé. Mais sa colère serait plus grande encore s’il n’était pas averti au plus tôt.
Le Jaffa prit une grande inspiration avant de frapper à la porte.

– Mon seigneur ? interrogea-t-il d’une voix qu’il espérait ferme, sans pour autant se risquer à ouvrir les lourds battants de bois.
– Tal’na ta’kaï, Mel’tek, répondit Baal après un silence suffisamment long pour que le Jaffa s’imagine plusieurs châtiments qui pourraient lui être infligés pour avoir interrompu les activités de son dieu.

Une chance qu’il n’ait pas attendu plus longtemps, il n’avait pas encore commencé à s’interroger à ce que Baal pouvait bien être en train de faire avec ses esclaves.
Les rumeurs les plus étranges circulaient parmi les Jaffas sur les habitudes sexuelles du maître, d’autant plus que les esclaves se muraient farouchement dans le silence dès que le sujet était abordé.

Mel’tek entra dans la pièce et se prosterna aussitôt. Il eut à peine le temps de voir Baal, installé confortablement dans des coussins richement brodés, une esclave en train de lui masser les épaules. Il contempla fixement le sol de pierre, résistant à l’envie de regarder ce que faisaient les autres filles.

– Et bien ? demanda Baal.
– Mon seigneur, débita Mel’tek sans lever les yeux, le Chaapa’aï a été ouvert par les Tauris, mais ils n’ont envoyé qu’une de leurs machines en reconnaissance.
– Et c’est tout ?
– Euh, non, seigneur, déglutit le Jaffa. La délégation qui devait rejoindre le conseil des Grands Maîtres n’a pu passer la porte. En vérité, j’ai moi-même essayé quelques combinaisons de symboles de ma connaissance, mais aucune n’a ouvert de passage.

Le Jaffa risqua un coup d’œil vers son maître. Baal avait l’air contrarié. Il se leva, repoussant rudement l’esclave.

– Shal’me ! ordonna le Goa’uld. Combien de combinaisons as-tu essayé ?
– Une dizaine, mon seigneur, répondit Mel’tek en se redressant. J’ai préféré vous avertir avant de pousser mes investigations plus avant.
– C’est bien, lâcha Baal.

Le compliment était modeste, mais de bonne augure quant à l’espérance de vie du primat.

– Suis-moi, fit Baal sèchement.

Le Goa’uld sortit à grands pas de son vaisseau et traversa les ruines sans dire un mot. Mel’tek ignorait ce qui avait conduit son maître sur cette planète, et ce qu’il cherchait dans cette ville dévastée. Des équipes jaffas fouillaient divers points du site. Baal suivait de très près l’avancée de ces travaux, mais pour l’instant, personne n’avait rien trouvé de plus intéressant que quelques pièces de vaisselle en or.

Et ce n’était certainement pas la promesse de trésors enfouis qui avait mené l’essentiel de l’armée de Baal sur cette planète.
Et in Arcadia ego.
allmen67
Avatar de l'utilisateur
Premier Lieutenant
Premier Lieutenant
Messages : 393
Inscrit : 24 mars 2011, 20:44
Pays : France

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par allmen67 »

Je viens de lire toute la première page de cette fic (jusqu'à la rencontre à l'hôpital entre Harlock et Kei).
Très originale, la rencontre entre deux thèmes différents de SF.

Par contre et vu que je connais pas vraiment Albator sauf par une série de dessins animés remontant à 30 ans au moins (il était question alors de la lutte contre une espèce d'humanoïdes végétaux du nom de Sylvidres pour ceux qui connaissent, tiens le nom du vaisseau me revient à l'instant: Atlantis ;) ), je suis un peu surpris que dans le 30° siècle d'Harlock, les termes même de porte des étoiles ou de Goaul'd soient inconnus comme si l'univers d'Harlock appartenait à une autre dimension.
Mais bon, peut-être que j'en saurai davantage en lisant la suite.

En tout cas, bravo pour cet ouvrage vraiment remarquable qui en prime permet de retrouver les personnages centraux de SG1 dans toute leur splendeur, c'est plutôt rare dans l'univers des fanfic. :clap:
allmen67
Avatar de l'utilisateur
Premier Lieutenant
Premier Lieutenant
Messages : 393
Inscrit : 24 mars 2011, 20:44
Pays : France

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par allmen67 »

CITATION – Faites-vous partie d’une rébellion ? demanda Teal’c à brûle-pourpoint.
– Ça ne vous regarde pas, répondit Harlock, dont la colère n’était pas retombée.
– Qu’est-ce qui vous fait dire ça, Teal’c ? interrogea O’Neill avec curiosité.
– Simplement que cette méfiance instinctive envers vous, colonel O’Neill, ne doit être que le reflet de ce qu’Harlock vit à son époque… Je pense que dans le futur, vous devez lutter contre un pouvoir bien plus puissant que les forces de la résistance, poursuivit Teal’c du même ton égal qui lui était habituel.
– Et vous, vous avez des pouvoirs télépathiques, ou quelque chose de semblable ? fit Harlock, amer.

Il n’appréciait pas trop être percé à jour de cette manière, qui plus est par cet alien bizarre.

– Pas du tout, répondit le Jaffa. Mais je comprends votre sentiment. Moi-même, lorsque j’étais primat d’Apophis, je me sentais impuissant contre les faux dieux et je ne pouvais faire confiance à personne, car je savais que nous étions très peu nombreux à penser à la rébellion.

Décidément, sous ses dehors impassibles, Teal’c était beaucoup trop perspicace.
Excellent d'avoir utilisé cette capacité de clairvoyance de Teal'c avec autant de finesse bien souvent visible dans la série SG1.
J'attends avec beaucoup d'impatience la suite.
AuBe in Arcadia
Avatar de l’utilisateur
Sergent
Sergent
Messages : 52
Inscrit : 21 sept. 2011, 21:49
Pays : France

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par AuBe in Arcadia »

Aujourd'hui, c'est dimanche. C'est donc un peu plus calme. Et puis le quart ne commence que dans deux heures, alors...

--------------------

Chapitre 3 - Partie 3


O’Neill mit quelques secondes pour se repérer dans le complexe militaire de la zone 51. Il ne venait pas souvent ici, et d’habitude il était toujours gratifié d’une escorte. Il fallait croire que le transfert de la porte depuis Cheyenne Mountain avait légèrement perturbé le fonctionnement de la base.
Des groupes de militaires affairés les croisaient, s’éloignant par toutes les issues possibles. Aucun indice ne pouvait laisser présager que la porte avait bien été déplacée sur ce site. Après avoir essayé vainement d’attirer l’attention de quelqu’un, O’Neill s’était résigné à trouver son chemin seul.

Voyons… Qu’avait dit le gradé à l’entrée ? ... Ah. « Bloc Kilo, section 18. »

La plaque apposée sur le mur du hangar le plus proche indiquait « Delta ». Il était donc à huit blocs de sa destination. Harlock l’observait sans mot dire, quelques pas en retrait, attendant sans aucun doute qu’il prenne la délicate décision de leur itinéraire.

Il pouvait presque entendre le jeune homme formuler mentalement un commentaire sarcastique concernant le sens de l’orientation déplorable des humains du vingt-et-unième siècle.
Sans compter le regard ironique de Teal’c, qui serait à coup sûr déjà près de la porte des étoiles lorsqu’il la trouverait enfin, et une petite phrase pince-sans-rire du genre « vous avez tardé, colonel O’Neill ».
Il se demanda s’il pourrait le supporter.

Se dirigeant résolument vers une direction qu’il espérait être la bonne, O’Neill entraîna Harlock vers le bloc suivant.

– « Écho », lut celui-ci lorsqu’ils furent assez près. Vous êtes quelqu’un de chanceux, colonel. Nous allons dans le bon sens.
– Eh ! Je vous rappelle qu’il s’agit de mon époque, et de mes installations militaires ! Je les connais certainement mieux que vous.
– Allons donc. Vous n’avez pas la moindre idée de l’endroit où nous allons. Je ne vous en voudrai pas si vous arrêtez quelqu’un pour lui demander votre chemin. Cependant, je pense…
– Stop ! interrompit O’Neill.
– Quoi ?
– Vous alliez dire quelque chose de désobligeant.
– Moi ? Pas du tout ! protesta Harlock.

Mais son air offusqué ne collait pas avec son sourire ironique.

– Vous auriez dû les prévenir avant, qu’ils balisent le trajet avec des pancartes, fit Harlock alors qu’ils dépassaient le bloc Golf.
– Pourquoi pas des panneaux explicatifs détaillant les découvertes des chercheurs ? répliqua O’Neill. C’est une base ultra-secrète où l’on étudie les technologies alien les plus avancées, pas un parc d’attraction… Et ce n’est pas un musée non plus ! ajouta-t-il comme Harlock ouvrait la bouche pour répondre.

Enfin, le colonel repéra un visage connu. Un des techniciens du SG-C, un scientifique qui travaillait souvent avec Carter. Celui-ci s’engouffra dans un passage étroit entre deux hangars. O’Neill le suivit sans hésiter.

– Vous me faites arriver par l’entrée de service ? demanda Harlock. Vous traitez tous vos visiteurs de la même manière, ou j’ai droit à un régime de faveur ?
– Vous avez le droit à un régime de faveur ! Je vous épargne toutes les rencontres protocolaires, et toutes les discussions assommantes avec les diplomates, qui auraient essayé de vous extorquer les secrets de nouvelles technologies…
– Dites-le, que vous êtes perdu ! Cela m’épargnera la visite en détail des recoins de cette base.
– Ce que vous voyez, aucun visiteur non-habilité ne l’a vu avant vous.
– Je n’en doute pas, répondit Harlock en regardant d’un œil critique les parois en zinc des hangars. C’est en effet des plus intéressants.

Le technicien venait de s’engager dans un passage transverse. O’Neill accéléra pour ne pas le perdre de vue.

– Vous pensez qu’il s’agit d’un raccourci ? continua Harlock. On aurait mieux fait de rester sur l’artère principale et suivre les blocs. Ils vont mettre des jours à nous retrouver dans ce dédale.
– Très drôle. L’homme qui est devant fait partie du SG-C. Et par conséquent, il va nous conduire au bon endroit.
– Oh. J’espère pour vous qu’il ne va pas se chercher un sandwich. Vous auriez l’air fin, s’il vous conduisait à un distributeur de nourriture.

Mais le bruit caractéristique d’un vortex vint effacer les sarcasmes d’Harlock.

– Aha ! s’exclama O’Neill. Je viens d’entendre la porte.
– Fascinant. Vous communiquez souvent avec le mobilier ?
– Je viens d’entendre la fermeture du vortex de la porte des étoiles, répéta le colonel posément. Vous le faites exprès ou quoi ?
– Oui. C’est énervant, hein ?

Le colonel prit une grande inspiration.
Il savait qu'il se faisait provoquer... ’fallait pas rentrer dans le jeu de son interlocuteur...
Fort heureusement pour les nerfs d’O’Neill, les deux hommes débouchèrent enfin face à la porte des étoiles.

– Et bien ! déclara Harlock. J’ai l’impression que votre installation n’est pas encore très au point.

O’Neill ne pouvait pas le contredire à ce sujet. Le site était encombré d’ordinateurs, de machines de diagnostic et de techniciens. Sans compter les équipes de combat, chargées de protéger les accès à la porte, et dont les effectifs avaient été doublés. Carter se trouvait près du système de contrôle, en compagnie du général.

Il semblerait qu’ils soient finalement arrivés avant Teal’c… Tiens, non. Le Jaffa discutait avec le colonel Phil Norton, de SG-6.

– Vous avez tardé, colonel O’Neill, dit Teal’c lorsqu’il les aperçut.
– Je savais que vous alliez dire ça, soupira O’Neill.

Il savait aussi qu’il était parfaitement inutile de se justifier devant Teal’c. Tout ce qu’il obtiendrait, ce serait une réponse neutre du genre « je vous crois, O’Neill » de la part de Teal’c – traduit en terrien : « cause toujours » – suivi d’une réflexion ironique du visiteur du futur au sujet de la visite guidée de la base, vraiment appréciable, une telle technologie, c’est à peine croyable…

Argl.

Il préférait encore subir le compte-rendu de Carter.
Justement, la scientifique se dirigeait vers eux.

– Que se passe-t-il, major ? demanda O’Neill dès qu’elle fut à portée de voix.
– Il semblerait que des composants non identifiés de la porte aient été endommagés, répondit-elle. J’espère pouvoir localiser la panne au moyen des ordinateurs de diagnostic, mais pour l’instant, ce n’est toujours pas possible de contacter le site Alpha.
– Si votre anneau a subi une décharge supérieure à ses capacités de stockage lorsqu’il était activé, les relais de contrôle ont dû griller des deux côtés, intervint Harlock. Vous ne devez être capable d’ouvrir une fenêtre warp que vers la destination qui était entrée au moment de la surcharge.
– Euh… En effet, fit Carter.
– C’est la panne la plus classique des systèmes warp, continua Harlock, l’air blasé.
– Et vous savez réparer ? demanda O’Neill.
– Non.
– Alors taisez-vous et laissez travailler les experts.

Le groupe avait été rejoint par du personnel de la zone 51, lequel écoutait l’échange, l’air de ne pas trop savoir quoi en penser.

– Alors, Carter ? s’impatienta le colonel.
– Euh… J’étais effectivement parvenue à la même conclusion qu’Harlock, expliqua la scientifique. Les simulations que nous avons effectuées sur notre porte après les réparations n’ont montré aucun défaut interne. Je pense que la porte de P4X-48C a été endommagée elle aussi, et c’est ce qui perturbe le fonctionnement de l’anneau de notre côté.
– Il reste un couloir résiduel entre les deux planètes, renchérit Harlock. Les sécurités du système vont empêcher toute création d’un autre couloir avant que le logiciel de navigation ne soit entièrement reformaté.
– Donc selon vous, conclut O’Neill, sceptique, il suffirait de changer les fusibles et de formater le système de contrôle pour que tout fonctionne à nouveau ?
– Je n’ai pas dit ça.
– En effet, vous avez dit que vous ne saviez pas réparer…

O’Neill s’apprêtait à titiller Harlock sur ses connaissances scientifiques. Quoiqu’il puisse affirmer, le colonel était persuadé que ce gamin en savait beaucoup plus qu’il ne voulait bien leur dire.
Et ce n’était pas seulement sous prétexte de ne pas leur révéler leur futur.

Il nous cache la vérité, ou je ne suis pas colonel.

Il fut interrompu dans ses réflexions par Carter. Le major regardait fixement Harlock depuis quelques minutes, comme s’il allait d’un coup matérialiser des pièces de rechange entre ses mains.

– Bien sûr ! s’exclama-t-elle. Nous avons réinitialisé le système d’ici, mais il faut maintenant faire la même chose sur P4X-48C.
– Hein ?
– Il faut réinitialiser le DHD de P4X-48C, mon colonel, répéta Carter. Et probablement, comme vous l’avez dit, changer quelques… fusibles de la porte.
– Vous oubliez un petit détail, major. Nous avons été attaqués par des escouades jaffas lorsque nous nous somme rendus là-bas la première fois. Vous pensez qu’ils vont nous laisser nous installer tranquillement avec notre trousse à outils pour bidouiller sur leur porte des étoiles ?

o-o-o-o-o-o

Le vaisseau asgard sortit de l’hyperespace à quelques années-lumière du système solaire abritant la Tauri. Thor lança aussitôt une volée de sondes enregistreuses vers les différentes planètes. Le phénomène qui l’avait conduit ici ne devait pas l’empêcher de poursuivre les activités habituelles d’un vaisseau de reconnaissance comme le sien. Et les données réactualisées qu’il enverrait au Conseil seraient de nature à adoucir la sanction si son voyage impromptu s’avérait sans intérêt.
Mais sincèrement, il en doutait.

L’activité hyperspatiale ne correspondait pas aux données de son unité centrale. Même si la comparaison était totalement irrationnelle, Thor ne pouvait s’empêcher de penser qu’il avait essuyé une tempête d’une violence inouïe pendant les dernières minutes de navigation. Et les instruments du bord auraient tendance à lui donner raison.
Deux de ses radars avaient proprement explosé, et la console de tir avait grillé au moment même où le vaisseau quittait l’hyperespace.

L’Asgard prépara un compte-rendu détaillé compilant toutes les aberrations qu’il avait constatées pendant son voyage. L’affaire était plus inquiétante qu’il ne l’avait estimé en premier lieu. Ce que son vaisseau avait subi n’était que la perturbation résiduelle engendrée par le phénomène. Et maintenant qu’il était à proximité, il pouvait juger plus précisément de la puissance initiale.

Tout simplement inconcevable.
Et par conséquent très dangereux.

Les empreintes énergétiques étaient brouillées, mais encore lisibles. Cependant, l’ordinateur central de son vaisseau ne parvenait pas à s’accorder sur l’objet qui les avait générées. Finalement, le calculateur cracha sa conclusion.

Vaisseau spatial de type inconnu. Longueur estimée quatre cents mètres. Capacité de navigation autonome en hyperespace. Probablement armé.

L’ordinateur ne faisait aucune mention de l’équipage, mais Thor ne s’en formalisa pas. Les traces énergétiques d’organismes vivants s’effaçaient quelques heures seulement après le passage d’un vaisseau.
Il était par contre beaucoup plus ennuyé par les hypothèses sur la provenance de cet appareil.

La Terre ?

Il n’y avait aucun doute à ce sujet. Son vaisseau était avant tout équipé pour cartographier les galaxies. Sa bibliothèque comprenait des milliards d’échantillons numérisés, provenant de dizaine de millions de planètes.
Et en l’occurrence, le spectrogramme relevait des traces de métaux, ainsi que des résidus de carburants qui étaient obstinément corrélés avec ceux collectés sur la Terre.

Bien sûr, il y avait un taux d’erreur. Par exemple, l’ordinateur avait tenu compte de la proximité du système solaire pour effectuer son étude comparative.

Mais tout de même, c’était troublant.

Thor envisagea la possibilité que les humains aient mis au point un nouvel appareil spatial sans qu’il soit au courant. C’était parfaitement plausible, et typique de la stratégie militaire terrienne, qui consistait à mettre ses alliés devant le fait accompli et trouver un arrangement diplomatique par la suite.
Cependant, d’un point de vue technologique, c’était tout simplement impossible.

Fallait-il présager de la venue d’un nouvel adversaire, disposant d’une puissance capable de perturber durablement l’hyperespace ?

Thor lança une simulation du phénomène, à partir du peu de données qu’il avait collectées. Sans le savoir, il utilisa sensiblement le même programme informatique que le major Carter avait conçu quelques jours plus tôt.
Il obtint également les mêmes résultats : un premier couloir créé entre une planète située huit quadrants plus loin, et la Terre. Puis un deuxième couloir, entre le vaisseau inconnu et la Terre.

Ce qui n’avançait à rien. Le deuxième couloir avait été généré alors que le vaisseau se trouvait déjà en hyperespace. Le programme informatique ne pouvait donc pas lui révéler d’où venait le vaisseau.

Plus par curiosité que dans l’espoir d’apprendre quelque chose, Thor rechercha des informations supplémentaires sur la planète d’origine du premier couloir.
Lorsque la fiche de la planète s’afficha sur l’écran principal de la passerelle, il se passa encore quelques secondes avant que le commandant suprême de la flotte asgard se rende compte qu’il en connaissait déjà le contenu.

Et pour cause. Il avait participé en personne à l’expédition qui avait été envoyée là-bas, au moment où la race dominante de la planète avait été éradiquée.
Ce n’était pas l’une de ses meilleures campagnes.

Pas cette planète !

Il lui fallut encore quelques minutes avant d’interpréter les dernières lignes du rapport. Les données provenaient d'une sonde automatique que les Asgards avaient laissée sur place après leur départ, et que son vaisseau avait dû recevoir lorsqu’il était passé à portée des émissions.

Activité inhabituelle de la porte des étoiles. Des installations récentes…
Oh non.
Des Goa’ulds.
Et in Arcadia ego.
Raphi13
Avatar de l’utilisateur
Sergent-chef
Sergent-chef
Messages : 140
Inscrit : 26 sept. 2010, 09:52
Pays : Astral Diner

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par Raphi13 »

Très bonne fic continue et vivement la suite
(\_/)
(='.'=)
AuBe in Arcadia
Avatar de l’utilisateur
Sergent
Sergent
Messages : 52
Inscrit : 21 sept. 2011, 21:49
Pays : France

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par AuBe in Arcadia »

Interlude 2

LES CHRONIQUES DE STARGATE ARCADIA
I – LEÇON DE CONDUITE


Disclaimers : la porte des étoiles est sous la responsabilité du SG-C qui lui même dépend du Pentagone. Tout ce petit monde est propriété de la MGM.
L’Arcadia ne dépend de personne mais appartient tout de même à M. Matsumoto.
P4X-48C est une création de l’auteur. Je la prête si quelqu’un a besoin d’une planète.

Personnages : O’Neill, Harlock. Carter sur la fin.
Situation : quelque part entre les chapitres 3 et 4 de Stargate Arcadia 1.
SG-1 dispose d’une soirée avant de partir sur P4X-48C pour tenter de réinitialiser la porte des étoiles. Le colonel O’Neill en a profité pour emmener Harlock faire un tour à l’extérieur – en partie pour lui faire découvrir le vingt-et-unième siècle, mais surtout parce que l’officier de sûreté de la base a frôlé la crise de nerfs lorsqu’Harlock a eu l’idée de tester un par un tous les dispositifs de sécurité des zones sensibles.


o-o-o-o-o-o

Jack O’Neill se demandait s’il n’aurait pas mieux fait de rester au SG-C préparer la mission du lendemain. Il se demandait également s’il rentrerait entier chez lui ce soir. Il jeta un coup d’œil par la vitre côté passager. Mmm. Le bas-côté défilait trop vite et avait l’air trop rocailleux pour qu’il puisse sauter en marche. Il respira à fond.

– Mon garçon, ôte-moi d’un doute. Lorsque je t’ai montré le fonctionnement des pédales, j’ai bien fait la distinction entre l’accélérateur et le frein ?
– Évidemment, colonel. De toute façon les commandes de ce véhicule sont très basiques. Un enfant saurait s’en servir.
– Oui, justement. Et tu n’aurais pas envie de te servir du frein, par hasard ?

Jack avait proposé à Harlock de prendre l’air juste après que celui-ci lui eut montré un « petit programme intéressant qui met bien en évidence les défauts de votre système informatique », quelques secondes avant que les générateurs électriques de la base ne décident subitement de démarrer ensemble une séquence automatique de découplage et que l’éclairage ne passe en mode « grand secours ». Le jeune homme avait poliment accepté et avait même fait mine de s’intéresser au paysage. Tout était parti de travers lorsque le colonel s’était arrêté dans une station service et qu’Harlock lui avait demandé, l’air de rien, si il ne pouvait pas prendre le volant « juste pour voir ».

– Vous trouvez que je vais trop vite, colonel ?
– Non, vite, c’est encore trop faible. Je te signale simplement que ça ne sert à rien d’essayer de décoller, tu es dans une voiture, pas dans un aéronef.
– Oui, j’avais remarqué. Je ne pensais pas qu’un engin aussi primitif aurait autant de ressource… Et il n’est pas encore à fond.
– Primitif ? Ne critique pas mon 4x4 neuf, tu veux ? Et… ahh ! Bon sang, regarde la route ! Et ralentis ! Tu veux ma mort, ou quoi ?
– Du calme. Ce n’est qu’une grande route droite déserte. Que pensez-vous qu’il puisse arriver ?

Jack entendit la sirène au moment où ils dépassèrent le deuxième panneau publicitaire. Il aurait dû s’en douter : c’était la planque favorite du shérif du coin lorsqu’il était en mal de contraventions pour excès de vitesse.

– Je crois qu’on nous suit, constata Harlock.
– La police, soupira O’Neill. Arrête-toi.
– ‘z’êtes sûr ? Vous risquez d’avoir des ennuis…
– Évidemment que je suis sûr ! Je n’ai pas envie d’aggraver mon cas !

Le jeune homme stoppa sur le bas-côté et eut le bon sens de ne pas tenter de manœuvre stupide, comme un dérapage ou un freinage au frein à main. O’Neill le fusilla tout de même du regard, pour la forme.

– Sortez du véhicule et placez les mains sur le capot ! cracha le haut-parleur de la voiture de police, derrière eux.
– Sors et ne fais pas d’histoires, fit O’Neill.
– Ça va ! Je tiens cependant à mentionner le fait que mes relations avec les forces de l’ordre ne peuvent pas être qualifiées d’excellentes.
– Tiens donc. Et bien ceux-là ne te connaissent pas, alors arrange-toi pour ne pas te faire remarquer, okay ?
– Mmm.

Jack leva les yeux au ciel et obtempéra aux injonctions du policier, tout en vérifiant qu’Harlock faisait bien de même. Bon sang ! C’était la dernière fois qu’il prêtait sa voiture à un voyageur temporel, pensa-t-il alors que le shérif vérifiait qu’il ne portait pas d’arme.

– Permis de conduire et papiers du véhicule, demanda celui-ci à Harlock une fois qu’il eut terminé de contrôler les deux hommes.

L’intéressé haussa un sourcil interrogatif. C’était le moment d’intervenir.

– Colonel Jack O’Neill, fit Jack en sortant sa carte militaire de sa poche. Je réponds de ce jeune homme, mais il n’a pas de papiers.

Le policier le considéra d’un air suspicieux.

– Possédez-vous un ordre de mission ou tout autre document autorisant cet homme à conduire sans permis cinquante miles au dessus de la vitesse autorisée, mon colonel ?
– Euh… non.
– Et une pièce justificative certifiant son identité ?
– Non plus.

Argl. Il savait qu’il oubliait quelque chose en quittant le SG-C.

– C’est votre véhicule, mon colonel ?
– En effet. Les papiers sont dans la boîte à gants.
– Je suis désolé, monsieur, mais je dois vous confisquer votre permis. Cette disposition prend effet immédiatement.
– Je vois. Je peux appeler pour qu’on vienne nous chercher ?

Le policier saisit Harlock par le bras.

– Bien sûr. Mais je vais devoir effectuer des contrôles d’identité plus poussés au poste, mon colonel. Dites à la personne que vous contacterez de vous récupérer là-bas… et d’amener toutes les autorisations dont vous avez besoin… Si vous voulez bien me suivre…
– Quoi ? s’exclama Harlock. Hors de question que je…
– Nous vous suivons, coupa O’Neill avec un regard appuyé à Harlock. Laissez-moi juste le temps de passer un coup de fil, d’accord ?
– Pas de problème, monsieur.

Jack rentra dans son 4x4, enleva au passage les clés de contact – il n’avait plus de permis, soit, mais il ne tenait pas non plus à ce qu’on lui vole sa voiture – et attrapa son téléphone portable dans le vide-poches côté conducteur.

– Allô, Carter ?

o-o-o-o-o-o-o-o

Le commissariat…
Jack O’Neill avait apposé ses empreintes digitales sur une feuille, s’était fait photographier de face et de profil et avait même donné une goutte de son sang « pour le fichage génétique ». Il s’était ensuite fait cuisiner par deux inspecteurs – « que faisiez-vous sur cette route, à cette vitesse, et c’est qui, ce type qui n’a pas de papiers ? » – maintenant il poirautait depuis près d’une heure pendant qu’Harlock subissait le même sort.
Et Carter qui n’arrivait pas…

Il était de mauvaise humeur, mais il avait décidé de prendre sur lui. Après tout, le gamin n’avait pas encore fait de scandale, et ça, c’était plutôt une bonne nouvelle… La porte du bureau dans lequel Harlock avait été enfermé avec les deux inspecteurs s’ouvrit finalement.

– Fascinant. Tout ça pour un simple excès de vitesse, commenta le jeune homme.
– Je crois que c’est plutôt parce que tu n’as pas de papiers d’identité, mon garçon, répondit O’Neill.

Un des inspecteurs était sorti en même temps qu’Harlock.

– Absence totale de coopération, déclara-t-il, laconique. Vous, les militaires, vous vous croyez toujours tout permis…

Fort heureusement, le major Carter fit son entrée à ce moment, ce qui empêcha le colonel de répondre vertement.

– Major Samantha Carter, se présenta-t-elle. J’ai ici tous les justificatifs nécessaires, ajouta-t-elle en tendant une liasse de papiers.

L’inspecteur grogna un remerciement et parcourut rapidement les documents. Jack donna un discret coup de coude au major.

– Vous en avez mis du temps, chuchota-t-il. Qu’est-ce qui vous a retardé ?
– Mon colonel, protesta Carter, ces papiers possèdent toutes les signatures et cachets administratifs des autorités compétentes jusqu’au plus haut niveau hiérarchique que j’aie pu trouver en un minimum de temps. Ça ne se réalise pas sur un claquement de doigts.

L’inspecteur avait fini de lire. Il avait une moue résignée.

– J’ai ici un sauf-conduit signé d’un général George Hammond, dit-il. Ainsi qu’une attestation d’identité. Il semble que ce soit en règle.

L’homme soupira.

– J’ai l’impression que je n’ai d’autre choix que de vous laisser partir.
– Yep. Si vous pouviez me rendre mes papiers…

L’autre se fendit d’un demi sourire.

– Je garde votre permis de conduire, mon colonel. Il n’est écrit nulle part ici – l’inspecteur agita les feuilles du SG-C – que vous êtes autorisé à dépasser les limitations de vitesse…

o-o-o-o-o-o-o-o

Sitôt hors de portée d’oreilles d’un policier quelconque, O’Neill s’était mis à fulminer contre les forces de l’ordre, les autoroutes, les limitations de vitesse, Harlock et l’univers en général. Le jeune homme avait l’air de trouver ça drôle et – le comble ! – Carter également.

– Je vous reconduis au SG-C, mon colonel, sourit-elle.
– Et ma voiture ? grogna Jack. Qui va la récupérer ? Je ne vais quand même pas la laisser sur le bord de la route pendant que nous partons en mission !
– Vous n’avez qu’à donner vos clés à Walter, mon colonel. Il trouvera bien le temps de faire l’aller-retour…
– Pas question ! Je ne prête pas mon 4x4 à n’importe qui !

Carter haussa un sourcil avec un regard vers Harlock.

– Une résolution que j’ai prise moins de dix minutes après lui avoir passé le volant, expliqua Jack.
– Quelle idée, aussi…
– Mrf.
– Si vous le souhaitez, colonel, intervint Harlock avec un vague sourire ironique, je peux me charger de votre voiture. Je connais le chemin du retour, ça ne devrait pas poser de problème…
– C’est ça, gamin. Sans permis de conduire, sans papiers, et si tu ajoutes que tu ne dépasseras pas la vitesse autorisée, je ne te croirai pas.
– Ou sinon, je vous remorque, mon colonel, fit Carter. Mais on risque d’y passer la soirée.

O’Neill soupira en essayant de prendre l’air malheureux – ça ne semblait pas inspirer le moindre soupçon de culpabilité à Harlock (au contraire).

– Très bien, céda-t-il. Walter s’en occupera.

Il secoua la tête pour bien signifier qu’il n’abandonnait son 4x4 à son sort qu’à regret, et se focalisa sur le futur immédiat : passer la nuit au SG-C, non merci ! Il offrit à Carter un sourire charmeur.

– Mais je ne rentre pas au SG-C, continua-t-il. Vous feriez bien d’en faire autant, major, vous avez besoin d’une bonne nuit de repos avant la mission de demain.

Il laissa passer quelques secondes puis reprit innocemment :

– Que diriez-vous de nous déposer chez moi, et de rester prendre une bière, major ? Je pourrais même commander des pizzas…

Carter eut une moue songeuse tandis qu’elle évaluait les avantages réciproques d’un algorithme récalcitrant et d’une pizza.

– Une spéciale, avec les poivrons et le chorizo, ajouta Jack, histoire de faire pencher la balance dans le camp de la pizza.
– C’est d’accord, se décida la scientifique. Promettez-moi seulement de ne pas me faire l’historique des coupes de base-ball des années précédentes comme la dernière fois.
– Comme vous voulez.

Bah. Il pourrait toujours en discuter avec Harlock.
Il fit les gros yeux au jeune homme qui faisait mine de s’installer à l’avant de la voiture de Carter, lui désigna d’autorité la banquette arrière sans se soucier du regard noir qu’Harlock lui lançait en retour et prit place lui-même sur le siège passager, à côté du major. La scientifique lui adressa un sourire rayonnant.

La soirée n’était pas encore perdue.
Et in Arcadia ego.
Raphi13
Avatar de l’utilisateur
Sergent-chef
Sergent-chef
Messages : 140
Inscrit : 26 sept. 2010, 09:52
Pays : Astral Diner

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par Raphi13 »

:clap: :clap: Très bonne suite ^^ le calme avant la tempête je présume. j'ai beaucoup aimé les remarques de O'Neill et l'humour présent dans tout le texte. un seul conseil : CONTINUE .
(\_/)
(='.'=)
AuBe in Arcadia
Avatar de l’utilisateur
Sergent
Sergent
Messages : 52
Inscrit : 21 sept. 2011, 21:49
Pays : France

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par AuBe in Arcadia »

Poursuivons avec un autre interlude.
Et après, je reprends le fil, promis.

--------------------

Interlude 3

LES CHRONIQUES DE STARGATE ARCADIA
III - COCKTAILS


Personnages : Harlock, O’Neill
Situation : Stargate Arcadia, entre les chapitre 3 et 4, juste après « une leçon de conduite ».

Souvenez-vous, SG-1 ne part pas en mission avant le lendemain, par conséquent O’Neill a passé la fin de son après-midi au poste de police avec Harlock après que celui-ci a tenté de battre le record de vitesse sur route au volant du 4x4 du colonel. Les deux hommes ont été récupérés par Carter et le début de soirée s’est poursuivi chez Jack O’Neill : au programme bière puis pizza, puis bière. Au bout de deux tiers de pizza et d’une bière et demi (et alors que le colonel expliquait une troisième fois les règles du base-ball à Harlock), Sam a gentiment fait comprendre qu’elle tenait à être reposée pour le lendemain et s’est éclipsée. Comme Harlock, lui, ne montrait aucune intention de se reposer, O’Neill a proposé de lui faire goûter d’autres bières locales (et peut-être même quelques alcools typiques, s’il le désirait).
Mais pas chez lui, évidemment.

o-o-o-o-o-o

– La même chose, Joey ! Tu mets ça sur ma note !

Le colonel Jack O’Neill, chef de l’équipe SG-1, réputé pour son sens du leadership, sa combativité et son aptitude à se sortir vainqueur de toute situation, se rendait vaguement compte qu’il était en train de perdre la bataille en cours. Vaguement, parce que le ralentissement du fonctionnement de son cerveau était inversement proportionnel à la quantité d’alcool dans la bouteille en face de lui. Il avait dépassé le stade « bon sang, la migraine de demain matin va être horrible », avait joyeusement franchi l’étape « goûtons tous les cocktails que propose ce bar » et papillonnait maintenant entre les options « j’ai plus d’expérience que ce gosse, il va bien finir par craquer » et « putain il tient mieux l’alcool que moi ».

– Ce whisky n’est pas mauvais, déclara Harlock, attablé en face de lui, tout en faisant tourner d’un air pénétré le liquide dans son verre. Mais je connais un brandy auprès duquel il ferait pâle figure.
– Vraiment ? À ce stade, ça doit basculer dans la catégorie « alcool à brûler », alors...
– Pas du tout.

Harlock agita un doigt péremptoire devant lui, ce qui pouvait permettre d’en déduire que le whisky ne l’avait pas laissé tout à fait indemne lui non plus.

– Le brandy d’Andromède est plus fort sans pour autant être dépourvu de goût, expliqua-t-il. Personnellement je trouve ses arômes plus développés que ceux du whisky. ’faudra que je vous trouve une bouteille, vous m’en direz des nouvelles.

Le jeune homme se plongea dans la contemplation de son verre, donna l’impression de se concentrer intensément sur le niveau de whisky à l’intérieur, puis attrapa la bouteille d’une main à peine hésitante et se resservit copieusement.

– ’videmment, faudrait aller directement chez le producteur, ’m’étonnerait qu’il exporte sur Terre au vingt-et-unième siècle...

O’Neill fronça les sourcils. Le fait que les mots semblaient entrer par une de ses oreilles pour ressortir aussitôt par l’autre devait être dû à sa propre consommation d’alcool. Évidemment, en face, l’accent d’Harlock était de plus en plus marqué (un généreux mélange de syllabes inarticulées et de sonorités plus rugueuses), ce qui ne facilitait pas la compréhension. Une fois qu’il eut identifié tous les mots, et après les avoir rassemblés dans une phrase à peu près cohérente, le colonel hocha gravement la tête tout en se demandant au passage quelle couleur pouvait bien avoir un alcool extraterrestre.
Phosphorescent, ce serait bien, tiens...
Parallèlement à ces considérations esthétiques, une poignée de neurones ayant échappé aux bières, aux cocktails vodka-tequila-jus d’orange et à l’assaut final du whisky (sans glace pour moi, merci) tentèrent de faire remonter à la surface les responsabilités d’un colonel, l’heure qu’il était et surtout la mission du lendemain qui se rapprochait à grands pas. O’Neill repoussa la voix de sa conscience à la gaffe jusqu’à ce que son cerveau ne produise une version très réaliste de la conversation qu’il pourrait avoir avec Carter lors du briefing.
Le colonel se massa les tempes et repoussa la bouteille quasi vide que lui tendait Harlock (lequel en profita pour la finir, d’ailleurs).

– ’faut qu’on rentre, dit-il. On a une mission délicate, demain.
– Vous voulez dire aujourd’hui, colonel, corrigea Harlock.
– Mrf.

O’Neill réussit à se lever sans tituber et constata avec un certain sadisme qu’Harlock avait été obligé de se rattraper successivement à sa chaise, au comptoir et au chambranle de la porte.
Il ouvrait la bouche pour fanfaronner lorsqu’il s’emmêla les pieds et manqua de peu la chute sur le trottoir... Moui, bon. Peut-être valait-il mieux qu’il se taise.

D’un commun accord, les deux hommes décidèrent de marcher un peu pour se rafraîchir les idées. Le bar duquel ils étaient sortis se situait à environ cinq cent mètres du centre-ville, et O’Neill se dirigea dans cette direction ; ils avaient plus de chances de trouver un taxi, là-bas. Bien sûr, ils cheminaient le long d’une rue tranquille et mal éclairée, mais le colonel n’y prit pas garde – sur le moment. Ce fut lorsqu’il aperçut des mouvements sous une porte cochère qu’il reprit ses esprits.
Quel était le point important à retenir au sujet de ce bar, déjà ?... Ah, oui. Pas cher, mais mal fréquenté. Il fallait mieux appeler un taxi à l’intérieur et ne pas s’attarder dehors – surtout à cette heure.
Jack O’Neill sentit les effets de l’alcool se disputer avec l’impression de plus en plus tenace qu’il avait fait ce qu’on appelle communément « une grosse bêtise ». Il jeta un regard en arrière, mais ils étaient maintenant trop loin du bar pour être capables d’y revenir sans attirer l’attention. De toute façon les ombres s’étaient matérialisées, et les deux hommes furent encerclés par un groupe d’encapuchonnés, membres d’un gang de jeunes quelconque, probablement.

– Vos portefeuilles, et vite ! grogna l’un d’eux.

O’Neill s’efforça de réfléchir rapidement (pas facile). Mmm... Voyons... Utiliser son téléphone portable pour appeler la police ? Non, il n’aurait jamais le temps. Courir jusqu’au bar ? Pour cela il aurait fallu qu’il bouscule deux gaillards bâtis comme Teal’c et qu’il soit certain de les battre à la course.

– Je n’ai pas de monnaie, répondit Harlock avec un geste désinvolte de la main.

Ouch... ça ne s’arrangeait pas, son accent.

– Étranger, hein ? ricana son agresseur. T’as mal choisi l’endroit pour faire du tourisme ! Allez, vide tes poches ! Me fais pas croire que tu as tout dépensé dans cette gargote !
– Pas question, s’entêta Harlock.

Jack évalua la situation d’un coup d’œil circulaire : les types aux capuches étaient cinq, trois d’entre eux pouvaient très bien avoir été croisés avec des gorilles et des éclats métalliques le convainquirent que les deux autres compensaient leur petit gabarit par des objets tranchants.
La fuite était la meilleure solution. Avec un peu de chance, Harlock et lui ne seraient pas poursuivis, ou bien ils réussiraient à rester hors de portée jusqu’à ce qu’une voiture passe...

Il y eut une mêlée confuse. Pour ce qu’en avait vu O’Neill, un des voyous avait perdu patience et avait attrapé Harlock par le col de sa veste. Lequel ne s’était pas laissé faire, évidemment.

– Gamin ! Ça va ? s’exclama O’Neill.

Il repoussa un gorille, toute velléité de fuite oubliée. Le gars poussa un grognement menaçant et brandit le poing, prêt à frapper. Il n’en eut cependant pas le temps : il s’affaissa soudain sur lui-même, une expression de surprise plaquée sur le visage.

– ’m’appellez pas « gamin », colonel, fit Harlock en enjambant le corps du gorille inconscient.

O’Neill écarquilla les yeux : en plus du gorille, deux de leurs agresseurs étaient à terre et ne montraient aucune envie de se relever. Il n’y avait qu’une seule conclusion logique à cet état de fait.

– Ne me dis pas que tu viens d’assommer ces trois types ! souffla-t-il à Harlock. Le plus gros devait faire deux fois ton poids !

L’intéressé toisait les deux voyous restants, qui semblaient à présent réticents à avancer.

– Assommé, colonel ? répondit Harlock avec un sourire narquois. Je reconnais que je me défends bien à mains nues, mais pas au point de faire un KO en un coup !

Le jeune homme mit en évidence le couteau qu’il tenait.

– Non, j’ai préféré utiliser un de leurs joujoux...

Sans cesser de sourire, il fit tourner l’arme entre ses doigts. Les deux voyous reculèrent de concert, puis après s’être consultés du regard, firent demi-tour et disparurent dans l’obscurité.
Harlock renifla dédaigneusement.

– Pff. Amateurs...

O’Neill sentit confusément qu’il devait protester : se défendre, d’accord, poignarder ses agresseurs – et leur infliger les blessures suffisamment graves pour qu’ils ne se relèvent pas, non (son cerveau n’était cependant pas totalement d’accord sur la question : une partie des neurones arguait du principe de légitime défense, l’autre rétorquait que la riposte proportionnelle n’avait pas vraiment été respectée – si les jeunes avaient été une dizaine, peut-être auraient-ils eu une chance contre Harlock, mais là...). Le colonel ouvrit la bouche, la referma, tenta d’organiser ses idées, rouvrit la bouche, puis renonça lorsqu’Harlock retourna négligemment un corps du bout du pied.

– ’sont vivants, lâcha le jeune homme. J’pense que vous devriez appeler une ambulance.

Il plongea ensuite les mains dans ses poches et se désintéressa ostensiblement de sa victime.

– Mais faites vite... ajouta-t-il après quelques secondes d’hésitation.

Il désigna le type allongé le plus proche.

– Celui-là, j’ai failli ne pas le rater.

O’Neill opina et composa le numéro des urgences sur son téléphone portable. Le rater, hein ? Il n’osait imaginer tout ce que cela impliquait...

o-o-o-o-o-o

Plus tard...
La rue avait retrouvé son calme après la cacophonie de sirènes qui avait dérangé tout le pâté de maisons. Les ambulances, les pompiers... La police...

– Encore vous ! C’est un pari, ou quoi ? Vous avez décidé de passer la nuit ici ?

O’Neill et Harlock avaient été conduits au commissariat pour y signer leur déposition. Malheureusement, l’inspecteur de garde était une vieille connaissance – à vrai dire, les deux hommes avaient eu affaire à lui l’après-midi même, pour excès de vitesse et défaut de papiers. Seule l’intervention de Carter et la rapidité avec laquelle elle avait obtenu un sauf-conduit d’Hammond les avait tirés de ce mauvais pas.
O’Neill s’était promis de ne plus laisser Harlock prendre le volant avant de pouvoir le renvoyer à son époque. À présent, il se disait qu’il aurait également dû se promettre de ne pas l’emmener traîner dans les bars.

– J’espère que vous vous rendez compte qu’à un centimètre près, je vous coffrais pour homicide ! continuait l’inspecteur.

Le colonel n’avait pas osé réveiller Carter et avait appelé directement le SG-C. L’officier de garde avait prévenu Hammond. Jack venait par conséquent de subir un sermon d’un quart d’heure au téléphone tout en supportant à la fois le rictus ironique de l’inspecteur et l’air « ça ne me concerne pas » d’Harlock. Le général avait crié suffisamment fort dans le combiné pour que tout le monde se rende compte qu’il était en train de se faire remonter les bretelles – il n’avait même pas eu besoin de mettre le haut parleur...
C’était maintenant le tour du sermon du policier. O’Neill s’y prépara mentalement et espéra que l’inspecteur n’aurait pas l’idée de lui faire une prise de sang – tous ces évènements l’avaient dégrisé, mais les petits verres qu’il avait bus avaient certainement laissé des traces.
Par chance, l’homme fut interrompu au bout d’une dizaine de minutes par les militaires du SG-C (ouf, Hammond ne s’était pas déplacé en personne). Jack s’interrogea sur le bien fondé d’une saillie type « bravo les gars, la cavalerie arrive toujours à temps » lorsqu’il s’aperçut des mines renfrognées des soldats – la « cavalerie » n’avait pas apprécié être réveillée en pleine nuit pour venir chercher un des leurs au poste de police, fut-il colonel.
Le chef du détachement grommela un vague « suivez-moi, mon colonel » histoire de rester dans les limites du protocole hiérarchique, tout en fourrant entre les mains de l’inspecteur le désormais fameux « sauf-conduit du général Hammond ».

Ni O’Neill, ni Harlock ne prononcèrent un mot lors du trajet qui les ramena au SG-C.

– On peut dire que grâce à toi, ma soirée aura été animée, souffla finalement O’Neill alors qu’ils empruntaient l’ascenseur qui s’enfonçait sous Cheyenne Mountain.
– ’pas ma faute si vous fréquentez des bars louches, rétorqua Harlock.
– Mmm... Okay pour ce point. Et pour ma voiture ?
– Oh, ça... De l’histoire ancienne, colonel...
– Tu parles ! Ça m’étonnerait que le général Hammond l’ait oubliée !

O’Neill soupira. Il s’attendait à être reçu dans le bureau du général séance tenante (il y avait traîné Harlock qui osait prétendre que ce n’était pas son général, et pourquoi devrait-il perdre son temps à l’écouter ?), mais le sergent de quart lui répondit que non, le général n’était pas arrivé, il devait probablement dormir à cette heure et je pense que vous devriez faire de même, mon colonel.
Le colonel en question grogna un remerciement, puis continua à râler en retournant vers ses quartiers – il avait la migraine et en plus il allait devoir finir sa nuit dans la pièce minuscule qui lui servait de bureau, sans compter que le général ne manquerait pas de le convoquer dès qu’il arriverait au SG-C... Et il ne fallait surtout pas qu’il pense au savon que lui passerait Carter.
Il stoppa au milieu d’un embranchement de couloirs. Harlock le suivait toujours, sans rien dire pour une fois.

– J’habite par là, fit Jack en désignant le couloir de droite.
– Oui, je suis au courant, colonel...
– Ça va, n’en rajoute pas ! Si mes souvenirs sont bons, on t’a mis de l’autre côté, et un étage plus haut.

Il fit un geste vague dans la direction plus ou moins approximative des quartiers des passagers. Harlock haussa les épaules en signe d’assentiment.

– Tu vas pouvoir retrouver ton chemin tout seul ? continua le colonel.

Si Harlock avait répondu quelque chose, ou avait ne serait-ce qu’ébauché un sourire, O’Neill aurait surmonté son envie de s’allonger pour le raccompagner manu militari jusqu’à sa chambre et l’y enfermer à double tour. Il lui restait quelques précieuses heures de repos avant sa mission et il ne tenait pas à ce qu’elles soient gâchées par un appel téléphonique du genre « eh, votre protégé a forcé l’accès du réseau crypté / des laboratoires de recherches / d’une salle blindée du vingt-huitième niveau, nous avons besoin de vous immédiatement pour régler le problème ou nous risquons la catastrophe ».
Mais le jeune homme se contenta d’un « mmh » – à vrai dire, il avait plutôt l’air soulagé de pouvoir profiter d’un peu de tranquillité lui aussi.

Pas complètement rassuré (mais suffisamment tout de même pour laisser Harlock se débrouiller), Jack O’Neill marmonna un « bonne nuit » et s’engouffra dans sa propre chambre.
Il dormait moins de deux minutes plus tard.
Et in Arcadia ego.
AuBe in Arcadia
Avatar de l’utilisateur
Sergent
Sergent
Messages : 52
Inscrit : 21 sept. 2011, 21:49
Pays : France

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par AuBe in Arcadia »

Chapitre 4 - Partie 1

Des échos métalliques lointains résonnaient à travers la pierre, assourdis par l’épaisseur des parois. La faible lueur d’une torche se frayait péniblement un chemin par-dessous l’encadrement de la porte. Un rongeur d’espèce indéfinie trottina avec curiosité vers le milieu de la pièce et entreprit de renifler prudemment ce qui y avait été déposé.
En tant que rongeur, il se réjouissait du regain d’activité des lieux. Les nouveaux arrivants avaient apporté avec eux de la nourriture en abondance, ce qui le dispensait à présent de chasser des insectes et autres vers. Il grignota un morceau de tissu dans l’espoir d’atteindre la chair qu’il sentait dessous, mais la forme bougea brusquement et l’envoya valser d’un revers.

Ignorant le rongeur qui couinait d’un ton désapprobateur dans un coin de la pièce, Harlock se redressa en massant son avant-bras. Cette saleté de bestiole avait entamé sa manche et laissé des traces de morsures sur son bras.

– Ne compte pas sur moi pour te servir de dîner", dit-il au rat. "Je ne suis pas encore mort.

Le rongeur fit mine de ne pas comprendre et disparut dans un trou du mur… malheureusement trop étroit pour que le capitaine puisse le suivre.
Harlock essaya de faire bouger les deux grosses pierres disjointes dans l’espoir d’élargir le passage, mais sans succès. Le reste de sa cellule n’offrait pas davantage de possibilités d’évasion. La seule ouverture sur l’extérieur était un soupirail muni de barreaux de fer solidement enchâssés dans la pierre, précaution totalement inutile vu l’étroitesse du conduit, qui ne laissait passer ni lumière, ni le moindre souffle d’air frais. Quant à la porte… Chêne massif, ou équivalent, verrou extérieur… Aucune chance.

La pièce était petite et nue. Guère plus grande qu’un placard à balais. Et qui conservait les odeurs des occupants précédents. De toute évidence, l’architecte des lieux avait potassé à fond la définition de « geôle moyenâgeuse » avant de passer à la construction.
Il est vrai que les geôliers jouaient parfaitement bien leur rôle eux aussi.

Harlock s’adossa au mur opposé à la porte. Il n’était pas blessé… Enfin, il n’avait pas de blessures récentes. À bien y réfléchir, c’était tout de même bizarre qu’il n’en ait pas. Mais il n’arrivait pas à trouver le détail qui n’allait pas.



– Chevron sept, enclenché !
– Vous êtes bien sûr de vouloir venir ? demanda O’Neill. Parce que ce qu’on s’apprête à faire, c’est voyager dans l’espace. Sans vaisseau, sans scaphandre…
– Je pense avoir saisi les bases de fonctionnement de vos portes des étoiles, merci. C’est de l’inconscience de traverser comme ça, mais d’un autre côté, je ne peux pas vous laisser partir tout seul. Mes garanties de retour dépendent de la fiabilité de votre réparation de fortune.
– Vous ne faites pas confiance à Carter ? Selon elle, la réinitialisation ne devrait prendre que quelques minutes… Une opération de routine…




O’Neill et lui avaient traversé la porte après le major Carter et Teal’c. Daniel Jackson était resté sur Terre malgré ses protestations.



– Jack, vous ne pouvez pas m’obliger à vous attendre au SG-C ! argumenta Daniel. Je suis sûr que ces ruines recèlent des trésors technologiques !
– Et moi, je suis sûr que ces ruines recèlent plein de Jaffas. Cette mission a pour unique objectif de réparer la porte, pas de mettre en place des fouilles archéologiques.




Finalement, il aurait peut-être mieux fait de rester tenir compagnie au professeur.
Il ne savait même pas si la porte des étoiles avait été réparée.

Un bruit de loquet qu’on déverrouille se fit entendre, et une lumière jaunâtre se déversa dans la cellule lorsque la porte s’ouvrit. Une silhouette se découpa dans l’embrasure.

– Dehors ! grogna-t-elle.

Harlock préféra obtempérer sans protester. Il ne connaissait pas suffisamment les Jaffas pour tenter une évasion du premier coup… S’ils étaient tous du gabarit de Teal’c, il ne faudrait mieux pas y penser. Légèrement ébloui, il s’arrêta à la sortie de la pièce pour accommoder sa vision… Et reçut sans tarder un coup du plat d’une lance dans le dos, qui manqua de le faire tomber.

– Plus vite !

D’accord. Pas la peine de s’énerver.
Une escorte de quatre Jaffas l’attendait à l’extérieur. Harlock n’aurait pas pensé cela possible, mais ils avaient l’air de posséder encore moins d’humour que Teal’c. Il fut poussé dans des couloirs sombres, éclairés ça et là par de simples torches. Il se demanda où pouvaient se trouver les autres membres du groupe. Probablement avaient-ils eu droit à une cellule identique à la sienne. Il doutait qu’un seul d’entre eux ait pu s’enfuir…



– Les environs sont déserts, colonel O’Neill, mais j’ai relevé de nombreuses traces de passage récentes.
– Ça nous fait un peu de répit, répondit le colonel. Au boulot, Carter, vous devriez déjà avoir fini.
– Je n’en ai que pour quelques minutes, mon colonel.
– Teal’c, postez-vous de ce côté. Tenez-vous prêt à rappliquer en vitesse dès que la porte sera rouverte. Nous deux, nous allons nous placer en couverture devant le DHD. Vous savez vous servir de ça ? fit O’Neill en donnant à Harlock un de ses pistolets automatiques.
– Je préfère les armes à laser, mais faute de mieux…




Rétrospectivement, cette mission apparaissait comme ce qu’elle était réellement. Un suicide. L’anneau se situait au milieu d’une clairière, dans une cuvette. D’après O’Neill, les ruines qu’ils avaient explorées étaient à moins de trois kilomètres. Totalement invisibles de la porte car derrière les collines environnantes.
Il avait suffit d’un guetteur bien positionné, avec une bonne paire de jumelles. Ils avaient été attaqués moins de cinq minutes après être arrivés… Tous les Jaffas du coin devaient les attendre.
Ce qui était parfaitement logique, en fin de compte.

o-o-o-o-o-o

Une cellule de crise s’était réunie d’urgence au SG-C. Contre l’avis des médecins, Daniel était passé prendre Kei à l’hôpital. La jeune femme était encore faible et ne maîtrisait pas parfaitement l’anglais, mais Daniel avait estimé qu’elle devait être tenue au courant des évènements.
Ils n’avaient eu aucune nouvelle de P4X-48C depuis quarante-huit heures. Le général Hammond avait refusé l’envoi de renforts tant qu’il ne pourrait pas être certain que la réparation de la porte était effective. Il ne restait qu’à attendre et espérer que le major Carter saurait déterminer l’origine de la panne là-bas. Mais les heures avaient passé sans que la porte ne se réactive.
Jusqu’à maintenant.
Aucun code de sécurité n’ayant été reçu, l’iris nouvellement réinstallé n’avait pas été ouvert. Le message leur était parvenu sous forme holographique.

Baal…
– Votre misérable tentative de sabotage de la porte des étoiles a échoué. Je détiens votre équipe SG-1. Je peux vous assurer que je serai sans pitié, à moins que vous n’apportiez des éléments de négociation valables. Et n’espérez pas envoyer d’autres équipes, je ne vous laisserai jamais vous emparer des trésors de cette planète.


Le gros problème, c’était qu’aucun des Terriens présents n’avait la moindre idée de ce à quoi Baal pouvait faire allusion.
Et ce qui ennuyait encore plus Daniel, c’était que le général Hammond comptait visiblement sur lui pour lui fournir des explications.

– Je pense que Baal est à la recherche de l’artefact dont vous avez trouvé la description dans les ruines, docteur Jackson, disait Hammond. Il nous faut absolument savoir de quoi il s’agit, si ces tablettes révèlent leur emplacement et s’il est possible de le négocier contre la libération de SG-1.
– C’est que… je n’ai pas encore réussi à déchiffrer les inscriptions dans leur totalité, répondit Daniel. Elles sont écrites dans un dialecte que je n’avais jamais rencontré auparavant… apparemment une sorte de mixage entre la langue des Anciens et celle des Asgards. La seule chose qui ressort clairement pour l’instant, c’est qu’elles parlent d’une arme, ou du moins d’un appareil de grande puissance.
– Et c’est tout ? interrompit le major Davis, déçu.
– Ce n’est pas ça qui va nous aider, continua un officier, en bout de table. Mon général, il faut préparer une opération d’exfiltration ! SG-1 ne résistera pas longtemps.

L’ensemble des équipes SG était volontaire pour une opération de sauvetage. Mais tout le monde savait qu’une telle opération, si elle avait lieu, était vouée à l’échec sans un minimum d’informations sur la situation de l’autre côté de la porte.

– C’est hors de question, trancha Hammond. Je n’enverrai personne sur une planète qui semble être le QG actuel de Baal.
– N’avons-nous aucun moyen de contacter la Tok’ra pour qu’elle envoie un espion sur place ? fit Davis.
– Impossible, répondit le général. La porte refuse toujours de s’ouvrir sur d’autres planètes que P4X-48C. Nous ne pouvons contacter ni la Tok’ra, ni la rébellion Jaffa. Et nous ne pouvons par conséquent pas envisager le débarquement d’un détachement par navette.

Daniel avait beau tourner le problème dans tous les sens, il ne voyait pas comment sortir de l’impasse. Les militaires s’étaient lancés dans un débat animé, visant à déterminer la meilleure stratégie pour forcer le passage. Mais il fallait être réaliste, vu leur technologie, il ne valait mieux pas penser à une attaque frontale.

Kei lui donna un discret coup de coude.

– Si je comprends bien, fit-elle, le capitaine et vos hommes sont coincés sur une planète, et vous ne disposez d’aucun vaisseau pour vous y rendre, n’est-ce pas ?

Elle avait un accent plus prononcé qu’Harlock, mais Daniel avait été surpris de la rapidité avec laquelle elle s’était adaptée à leur langue.

– La seule voie d’accès consiste à traverser la porte, et compte tenu du message qui nous a été envoyé, je doute fort que personne ne nous attende de l’autre côté… Ils sont retenus par un grand maître Goa’uld, expliqua-t-il. Baal. Un des plus dangereux.
– J’ignore ce qu’est un Goa’uld, répondit-elle.
– Il vaut mieux pour eux qu’ils ne restent pas trop longtemps entre ses mains.
– Alors je suppose que vous accueillerez à bras ouverts un vaisseau spatial, quel qu’il soit.

Le silence se fit dans la salle.

– Que voulez-vous dire ? demanda Daniel.
– J’ai cru comprendre que vous avez déjà eu une tentative de contact de l’Arcadia.
– Euh… Nous n’en sommes pas sûrs, mais c’est ce qu’a affirmé Harlock.
– Si c’est le cas, c’est probablement ça qui bloque votre système… Tochiro ne renoncera pas tant qu’il ne sera pas passé, fit-elle avec un sourire.

Daniel hésita. Le général sembla sur le point de dire quelque chose, mais se ravisa. En réalité, ils avaient dû faire face à une dizaine d’activations non conformes depuis que la porte avait été installée en zone 51. Mais l’équipe scientifique n’avait pas pu déterminer si leur provenance était identique.

– Le mieux, c’est d’essayer de le contacter par radio la prochaine fois qu’il tentera d’ouvrir un vortex, continua Kei. Je vais vous donner les codes de cryptage de notre fréquence d’urgence, afin que vous puissiez adapter vos appareils.

La jeune femme semblait plus disposée à leur donner des renseignements qu’Harlock, qui avait systématiquement éludé toutes les questions qu’avait pu lui poser Jack.

– C’est parfait, déclara Hammond. Mais pensez-vous que vos amis accepteront de transporter des équipes SG jusqu’à P4X-48C ?
– Mes amis ne laisseront jamais leur capitaine entre les mains d’un ennemi, répondit Kei. Et je pense qu’une fois que nous serons là-bas, nous pourrons en profiter pour délivrer aussi vos hommes.
Et in Arcadia ego.
AuBe in Arcadia
Avatar de l’utilisateur
Sergent
Sergent
Messages : 52
Inscrit : 21 sept. 2011, 21:49
Pays : France

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par AuBe in Arcadia »

Petit à petit, on avance...

------------------

Chapitre 4 - Partie 2




Il courait entre les arbres, ignorant les branches basses qui lui griffaient le visage. Il pouvait entendre les cris de ses poursuivants et les tirs des lasers qui trouaient la végétation. Il avait jeté son arme, faute de munitions, mais il refusait de se laisser prendre aussi facilement.
Il s’arrêta à l’abri d’une souche, pour reprendre son souffle. En contrebas, deux Jaffas scrutaient les arbres, à l’affût du moindre mouvement…
Il n’avait en main que le couteau de survie, qu’O’Neill lui avait donné en même temps que sa tenue de combat. Le premier Jaffa prit un coup de couteau dans l’oreille avant de comprendre ce qui lui arrivait. L’autre tira au jugé juste avant de s’écrouler, l’arme plantée dans un œil.
Un rocher à proximité explosa en une gerbe de projectiles incandescents. Le tireur était invisible.
Il plongea sous le couvert d’une fougère géante. Une langue de feu lui déchira le dos quand le deuxième tir l’atteignit. Il roula sur lui-même, lutta pour se relever et poursuivit sa course. Le tir avait transpercé son épaule, inondant ses vêtements de sang. Ses oreilles bourdonnaient. Il passa la main sur sa figure. Elle était en sang. Les éclats de roche… Il ne sentit pas le troisième tir, mais ses jambes se dérobèrent sous lui…
Pas maintenant…
Pas ici…




– Avance ! fit le Jaffa.

Harlock secoua la tête. Il était debout, dans un couloir sombre, entouré des quatre Jaffas patibulaires qui étaient venus le chercher dans sa cellule.
Ce n’était pas normal.
Pas après avoir été la cible de tirs lasers.

Il fut violemment poussé à l’intérieur d’une salle richement décorée.

– À genoux devant ton dieu ! cria le Jaffa.

Un dieu ? Bon sang, ces types étaient dingues !

– Je ne me mets à genoux devant personne ! répliqua Harlock en tentant de se dégager de la poigne du Jaffa, qui lui broyait l’épaule.

Pour toute réponse, le capitaine reçut un coup de pied dans les jambes qui le força à mettre un genou à terre. Le Jaffa intensifia la pression sur son épaule, et lui tordit le bras jusqu’à ce qu’Harlock cède et pose l’autre genou.

– Seigneur Baal, voici le prisonnier, annonça le Jaffa.
– Bien. Laissez-nous.

Les quatre Jaffas s’inclinèrent avec déférence avant de disparaître. Harlock se releva en se massant l’épaule et dévisagea le maître des lieux. Le seigneur Baal avait l’apparence d’un homme d’une quarantaine d’années, mais il dégageait une aura qui n’avait rien d’humain.

– Qui t’a permis de te mettre debout, humain ? demanda-t-il.
– Je l’ai dit. Je ne me mets à genoux devant personne ! répondit Harlock sans détourner le regard.
– Quelle impudence !

Les yeux de Baal s’illuminèrent brièvement. Il leva la main, mettant en évidence le bijou ouvragé qui ornait sa paume. Il y eut un éclair, et Harlock fut plaqué contre le mur. Un étau invisible comprimait sa poitrine. Le souffle coupé, il essaya de se libérer de l’emprise de cette espèce de filet énergétique, mais ses efforts ne rencontrèrent que le sourire narquois de Baal.

– Tu es différent des autres humains, déclara Baal. Tu ne viens pas de la Tauri.

La Tauri ? Ah oui, c’était comme ça que les aliens appelaient la Terre par ici.
Baal ferma brusquement le poing, faisant cesser du même coup les effets du bijou. Harlock s’effondra sur le sol.

– D’où viens-tu ? insista Baal. Réponds !

Harlock releva la tête et fixa Baal dans les yeux. Celui-ci avait une expression de prédateur qui sait sa proie à sa merci. Il irradiait d’autosuffisance, et de confiance en sa puissance. Et d’autre chose aussi, d’indéfinissable mais vraiment vicieux.
C’était donc ça, un Goa’uld.

Une partie de l’esprit du capitaine enregistra avec détachement le sens de la mise en scène de l’alien. Tout était fait pour accentuer le contraste entre le prisonnier et son geôlier, et pour convaincre le visiteur de la supériorité de la race goa’uld. Ambiance menaçante, présence d’artefacts bizarres pointus, tranchants ou dentés – voire les trois – disposés à des endroits stratégiques de la pièce de façon à en voir au moins un quelle que soit la direction où l’on regardait. Et comportement froid et hautain du propriétaire, qui faisait étalage d’entrée de jeu de ses petits gadgets technologiques.
Il n’allait pas se laisser impressionner si facilement.

Baal le toisa un instant avec dédain.

– Il est inutile de t’obstiner à te taire, reprit-il enfin. Tu ne fais que te condamner à une agonie plus lente et plus douloureuse. Puis je te ressusciterai encore et encore avec le sarcophage, et tes souffrances n’auront pas de fin.

Voilà qui devait expliquer pourquoi il était toujours vivant. Il faudrait qu’il demande à O’Neill comment fonctionnait ce… sarcophage.
Ou plutôt au major Carter.

– Je te le demande une dernière fois, continua le Goa’uld. Je veux savoir ton nom, le nom de ta planète, et ce que tu faisais ici avec les Tauris.

Si Baal ne l’avait pas accueilli aussi peu… diplomatiquement, Harlock aurait été tenté de le lui dire. Après tout, les petits conflits locaux de cette époque ne le concernaient pas. La guerre humains / Goa’ulds était terminée pour lui depuis tellement longtemps qu’il n’en avait jamais entendu la moindre allusion. Mais il ne supportait pas qu’on tente de lui arracher des renseignements par la force. À partir de là, il était exclu de révéler quoi que ce soit.
Question de principe.

Et puis, il appréciait mieux le courage d’O’Neill et son équipe maintenant qu’il avait rencontré leur ennemi. Quelque part, ils défendaient la même chose.
Leur planète.
La Terre.

Il se redressa, et fixa son adversaire d’un air de défi.

Le Goa’uld bougea brusquement, un mouvement si rapide que le capitaine n’eut pas le temps de réagir. Baal plaqua sa main contre le front d’Harlock, et celui-ci eut l’impression que sa tête explosait quand la pierre s’activa. Il serra les dents, refusant de laisser échapper le moindre gémissement.

Je ne lui ferai pas ce plaisir !

La pression du bijou augmenta. La douleur s’intensifia.

Ne cède pas.

Des langues de feu s’insinuaient dans son cerveau. La pièce prit une teinte rougeâtre. Une traînée douloureuse s’enroula autour de sa colonne vertébrale, descendit le long de ses jambes, se fragmenta en une multitude d’aiguilles incandescentes.

Ne cède pas.

Son rythme cardiaque s’emballa. Sa bouche s’emplit de sang. Ses bras furent agités de tremblements, et il serra convulsivement les poings pour les faire cesser.

Ne… cède…jamais !

Il cracha un peu de sang, et regarda farouchement Baal. Les yeux du Goa’uld brillèrent.
Ah. Il l’avait contrarié.

Baal relâcha son emprise. Harlock vacilla, mais réussit à ne pas tomber. Le Goa’uld le scruta d’un œil calculateur. Une impression fugitive d’incrédulité transparut sur son visage, remplacé presque aussitôt par un masque impénétrable.
Il avait aussi réussi à l'impressionner. Et surtout, à le mettre en colère...

Baal se dirigea vers une série de fioles posées sur un meuble. Il hésita quelques secondes, puis saisit un flacon rempli d’un liquide ambré.

– Je ne pensais pas me servir de ça maintenant, fit-il à mi-voix. Mais…

Il parut soudain se rendre compte qu’il parlait tout haut. Il plissa les yeux, soucieux, avant d’arborer un sourire triomphant.

– Ceci, continua-t-il d’une voix plus forte en désignant les bouteilles, est mon hobby. Il s’agit d’acides qui ont tous une action bien spécifique. Celui-ci par exemple, déclara-t-il en secouant légèrement le flacon qu’il tenait, ronge uniquement les nerfs…

Baal déboucha précautionneusement la fiole tout en observant attentivement les réactions du capitaine. Harlock s’efforça de rester de marbre.
Le Goa’uld activa un invisible panneau de commande. Une partie du mur derrière Harlock s’escamota. Une dizaine de tentacules métalliques sortirent en crissant et s’enroulèrent autour de ses bras et ses jambes. Ses mouvements n’eurent pour résultat que de resserrer l’étau.

– Cependant, finissait Baal alors qu’il transférait le contenu du flacon dans une sorte de pipette, tous mes acides ont un point commun…

Il arracha d’un coup sec le tee-shirt du capitaine et déposa quelques gouttes de liquide sur sa peau.

– Ils sont mortels.

Le monde bascula.

o-o-o-o-o-o


– Tous systèmes parés pour le saut !

Tochiro inspira profondément avant d’enclencher la navigation warp. Il espérait que cette fois serait la bonne. Tous ces sauts hyperspatiaux avortés ébranlaient sérieusement le moral de l’équipage. Lui-même commençait à douter de ses capacités à mener l’Arcadia jusqu’au capitaine.
Le vaisseau se dématérialisa normalement et commença sa navigation sans aucun problème.
Comme toutes les autres fois.

Ils étaient systématiquement bloqués au même endroit.

– Nous approchons de l’anomalie, annonça Mimee.

Juste avant la rematérialisation, l’Arcadia rencontrait une résistance qui n’avait pas lieu d’être, un obstacle solide qui l’empêchait de terminer sa navigation. Là, quelle que soit la quantité d’énergie que Tochiro pouvait insuffler dans le système, il n’avait jamais réussi à passer au travers – même s’il lui semblait être proche du but à chaque fois.

Simplement, il lui manquait des informations sur ce qui provoquait cette anomalie. Aucune de ses recherches n’avait abouti. Il n’y avait pas de référence à un phénomène semblable dans les archives de la bibliothèque informatique de l’Arcadia.

– Impact imminent.

Le vaisseau fut secoué de la proue à la poupe, mais l’expérience des précédents essais limita les dégâts au minimum.

– Navigation warp interrompue. Dégâts structurels mineurs, énonça un opérateur.
– Et voilà. Nous sommes encore coincés, fit un autre, fataliste.

Les doigts de Tochiro volèrent sur son clavier. Il allait tenter une nouvelle séquence pour forcer le passage. S’il était assez rapide, il pourrait faire un deuxième essai avant que les sécurités du vaisseau ne rematérialisent automatiquement l’Arcadia en espace normal.
La quantité d’énergie qui était engloutie pour maintenir un vaisseau de cette taille en équilibre instable contre un obstacle inconnu leur interdisait de s’attarder très longtemps.

Alors qu’il peaufinait ses dernières lignes de code, un voyant d’alarme se mit à clignoter.

– Professeur ! s’exclama le radio en examinant ses consoles, l’air de ne pas y croire.
– Que se passe-t-il ?
– Nous… nous recevons une communication codée sur notre fréquence d’urgence… En provenance de l’anomalie !
Et in Arcadia ego.
AuBe in Arcadia
Avatar de l’utilisateur
Sergent
Sergent
Messages : 52
Inscrit : 21 sept. 2011, 21:49
Pays : France

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par AuBe in Arcadia »

Chapitre 4 - Partie 3



Harlock se réveilla dans sa cellule. Il ne se souvenait pas de la fin de sa rencontre avec Baal, et n’avait aucune idée du temps qui avait bien pu s’écouler depuis qu’il avait été reconduit ici. Les évènements lui revenaient par bribes.



Un flash lumineux.
Il avait repris conscience dans un cercueil métallique, baigné d’une lumière irréelle. Il avait frappé les parois, mais les bruits assourdis qu’il avait provoqués n’avaient eu aucune conséquence notable.
Il avait perdu la notion du temps. Il aurait très bien pu s’être débattu pour sortir pendant des heures, des jours, ou seulement quelques minutes. Puis la partie supérieure avait fini par s’ouvrir. Il se souvenait avoir été traîné dans les couloirs, incapable de faire réagir son corps.
Il se souvenait avoir croisé O’Neill.




Le capitaine fit quelques pas dans la cellule tout en faisant jouer ses articulations l’une après l’autre. Apparemment, il avait retrouvé sa pleine fonctionnalité. Le dispositif que Baal appelait « sarcophage » était sans conteste le système de régénération le plus performant qu’il ait jamais rencontré.
Il se demanda quel pouvait être le revers de la médaille.

Harlock fit le tour de la pièce, à l’affût de la moindre faille… Visiblement, le point le plus faible de la cellule restait la porte. Il l’étudia attentivement, éprouvant minutieusement chaque jointure dans l’espoir d’en trouver une qui ait un peu de jeu.

Il avait été soulagé de voir que le colonel O’Neill était toujours en vie… Même si le contraire l’aurait étonné, Baal jouant à la perfection le rôle du sadique qui tient à garder ses prisonniers vivants le plus longtemps possible.
Pas le genre à les exécuter sur un coup de tête.
Ou plutôt si, tout en sachant pertinemment qu’il pourrait recommencer.

La porte resta obstinément close, quelles que soient les pressions qu’il exerça sur les panneaux de bois, et malgré le coup de pied dépité qu’il finit par lui donner.
Il s’adossa au mur, laissant le froid de la pierre pénétrer ses omoplates. La sensation était diffuse, comme si son corps refusait de recevoir une quelconque information. Il ne savait pas s’il s’agissait de la conséquence du traitement infligé par Baal, ou du sarcophage.
Certainement un peu des deux.

Il resta dans cette position pendant un temps indéfini, ses pensées vagabondant sans trouver de point d’ancrage fixe.

La porte s’ouvrit.

Les Jaffas le reconduisirent dans la même salle sombre. Aucun de ses efforts pour se défaire de son encombrante escorte n’avait abouti. Les Jaffas s’étaient laissés surprendre lorsqu’il les avait bousculés avant de piquer un sprint dans un couloir, au jugé. Mais il n’avait pas pu trouver d’endroit où se dissimuler. Pour ce qu’il en avait vu, le bâtiment semblait uniquement composé de couloirs.
Il s’était rapidement fait rattraper, et roué de coups.

Baal l’attendait. Les Jaffas se retirèrent.

– Je t’ai laissé du temps pour réfléchir, humain. Tu sais ce qui t’attend à présent. T’es-tu décidé à être plus coopératif ?

Harlock ne répondit pas.

– Je n’ai pas bien entendu, insista Baal.

Le Goa’uld joua avec le bijou, sur sa main, l’activant et le désactivant avec une lenteur délibérée. Le capitaine se força à ne pas bouger lorsque Baal dirigea le rayon vers lui. La pièce était fermée, à coup sûr gardée par le groupe de Jaffas qui l’avait conduit ici. Il ne pouvait pas s’enfuir.
Et il ne tenterait pas d’éviter les rayons, pas plus qu’il ne supplierait cet alien de cesser.
Il se contenta de le fixer.
Indomptable.

Baal stoppa son manège. Il sourit franchement, écartant les bras.

– Et bien ? demanda-t-il. Tu ne tentes rien ? Aucune rébellion ?
– Je n’ai aucune chance de m’approcher de vous tant que vous porterez ceci, répondit Harlock en désignant le bijou.
– Tu reconnais donc la toute-puissance de notre race sur la tienne ?
– Je ne reconnais rien du tout. Sauf que le rapport de forces actuel n’est pas… favorable pour moi.

Baal hocha la tête. Il restait à une distance suffisante pour pouvoir contrer à temps le capitaine, si celui-ci décidait d’agir.
Il n’arriverait jamais à se déplacer assez vite pour se jeter sur le Goa’uld et l’empêcher d’utiliser la pierre de son bijou.

Lentement, plissant les yeux à demi, Baal défit l’attache en or qui maintenait le bijou sur sa main.

C’est un test.

Sans quitter Harlock des yeux, il posa le bijou sur le bureau. Puis pas après pas, il s’en écarta.

Un test.
Il veut te faire réagir.
Ne bouge pas.


Les deux hommes se jaugèrent du regard.
Une éternité passa.

Harlock saisit un objet sphérique sur la table et le lança en direction de Baal. Le Goa’uld détourna son attention de lui pour éviter le projectile. Harlock bondit, les jetant tous deux au sol.
Il fut surpris par la contre-attaque de Baal, qui l’immobilisa avec une facilité déconcertante.

Évidemment. C’était un alien, il fallait s’attendre à ce que sa force ne soit pas équivalente à un humain.
Baal le plaquait au sol, un genou sur sa poitrine, la main lui enserrant la gorge.

– Qu’espérais-tu ? interrogea Baal.

Harlock se contorsionna pour se dégager. Il n’arrivait pas à repousser la prise de Baal, et ses forces le lâchaient. Il étouffait. Un voile noir obscurcit son champ de vision. Au bord de l’inconscience, il essaya d’aspirer quelques goulées d’air, tentant à deux mains de desserrer les doigts du Goa’uld.
Il avait l’impression de vouloir plier une barre d’acier.

Baal le lâcha et se releva, le gratifiant au passage d’un coup de pied.

– C’est inutile de t’entêter. Je te suis définitivement supérieur.
– Allez… au… diable ! hoqueta Harlock, qui peinait à retrouver son souffle.

Baal recula de quelques pas. Harlock resta allongé sur le dos. Le Goa’uld avait dû lui casser des côtes. En tout cas, il avait distinctement entendu ses os craquer.

– Cependant, je suis forcé d’avouer que je n’ai jamais rencontré d’humain aussi combatif que toi, continua Baal, tout en s’affairant à son bureau.

Harlock ne bougea pas. S’il voulait s’enfuir, il ne faudrait pas compter sur la réussite d’une confrontation frontale. Il essaya de localiser de sa position un objet susceptible de l’aider à forcer la porte de sa cellule… ou de lui donner un avantage physique sur Baal.
Rien que de la pierre nue...

– Même O’Neill sait quand il faut s’arrêter d’être insolent, disait le Goa'uld.

S’il pouvait subtiliser un couteau… la pierre lumineuse de Baal…

– Je dois dire que je gardais le contenu de cette jarre pour lui. Cela me tenait particulièrement à cœur.

Baal revint vers lui. Il portait avec précaution un récipient d’une trentaine de centimètres de haut. Ce récipient était… il dégageait quelque chose.

– Mais je pense qu’avec toi cela pourra être… plus intéressant.

Le capitaine roula sur le côté, ignorant l’élancement douloureux dans sa poitrine. Il avait un mauvais pressentiment.
Baal posa la jarre sur la table, puis dirigea vers Harlock un appareil qui ressemblait de loin à un stylo. Harlock s’affaissa comme une marionnette dont on aurait coupé les fils.

– Paralysie légère, expliqua Baal. Je ne voudrais pas que tu manques le spectacle.

Le Goa’uld ouvrit la jarre et en sortit ce qu’elle contenait.

– C’est vraiment dommage de n’avoir pu en obtenir qu’un seul, fit Baal en exposant avec délectation ce qu’il tenait. J’aurais tellement aimé faire ce cadeau également à O’Neill. Mais il fallait faire un choix. Tu peux t’estimer… honoré par mon présent.

Déployant une collerette grisâtre, le serpent siffla d’un air mauvais en direction du capitaine.

o-o-o-o-o-o

Daniel observait les dernières décharges électriques parcourir l’anneau. Les « ouvertures non conventionnelles », comme elles avaient été nommées par le personnel scientifique, se produisaient à intervalles plus ou moins réguliers – entre quatre et six heures – et leur puissance s’était stabilisée.
Mais pour la première fois, ils avaient réussi à identifier ce qui se trouvait derrière.

– Je leur ai dit tout ce que j’ai pu sur votre système de navigation, déclara Kei en reposant le micro.

Malgré une fréquence de travail inhabituelle et un code de cryptage qui avait donné des sueurs froides aux informaticiens qui avaient dû l’installer, le personnel du SG-C avait réussi à monter de toutes pièces un appareil de transmission compatible.

– La communication ne pouvait pas durer plus longtemps ? demanda Daniel.

Il n’avait pas pu suivre la conversation que la jeune femme avait eue avec son vaisseau – et il doutait que quelqu’un ait réussi cet exploit –, mais les quelques minutes qu’avait durées l’ouverture lui semblaient insuffisantes pour transmettre toutes les informations nécessaires à faire passer un vaisseau spatial venu du futur par une porte des étoiles.

– La navigation consomme trop d’énergie, répondit Kei. Tochiro a dû retourner en espace normal le temps de recharger les générateurs.
– Vous dites ça comme s’il s’agissait d’une opération de routine, s’étonna le scientifique civil qui avait pris la direction de l’équipe depuis que le major Carter était retenue sur P4X-48C.

Un dénommé MacKay.

Daniel ne pouvait pas s’empêcher de partager le sentiment de Sam à son sujet. Le scientifique canadien était certes brillant, mais il en était parfaitement conscient et ne ratait jamais une occasion de le faire savoir aux autres. Ce qui devenait vite exaspérant.

– Je suis bien placé pour connaître les problèmes liés à la production et au stockage de trop grandes quantités d’énergie, puisque je travaille sur l’exploitation du naquadriah, continua MacKay. Vos amis ont dû prendre des risques insensés pour vous contacter !
– D’après ce que j’ai compris, pas vraiment. En fait, le seul problème est que l’Arcadia est bloquée par votre porte. Comme Tochiro n’avait aucun moyen de connaître la nature de l’obstacle de son côté, les sécurités du vaisseau l’empêchaient de quitter la dimension warp par le vortex de sortie… Et à mon avis, ajouta Kei après avoir jeté un coup d’œil à l’anneau, votre porte doit aussi être un peu réticente à laisser passer un vaisseau plus grand qu’elle.
– Mais… Mais vous ne pouvez tout de même pas produire de telles quantités d’énergie d’un simple claquement de doigts ! reprit MacKay, interloqué. C’est techniquement impossible, ajouta-t-il d’un ton docte. J’ai fait des simulations !
– Oh, Tochiro a dit que cela devrait prendre environ six heures pour recharger complètement… Je suppose qu’il fera un saut immédiatement après.

Daniel eut la satisfaction de voir MacKay rester la bouche ouverte, incapable de répondre à Kei. Il est vrai que le comportement de la porte et les enregistrements contredisaient toutes les simulations du scientifique.

Il était impatient de voir ce vaisseau.

o-o-o-o-o-o

L’Arcadia s’était rematérialisée en espace normal sensiblement à sa position de départ. Tochiro soupira.
Une porte... Il comprenait pourquoi il avait échoué à passer. Il se doutait qu’il y avait quelque chose de solide de l’autre côté, mais il n’avait jamais considéré qu’il s’agissait de ce qui contenait le vortex – et accessoirement, le créait.
L’obstacle ne serait pas trop difficile à contourner.

En revanche, il était plus ennuyé par le reste de la transmission de Kei.

Un voyage dans le passé.

Il devrait pouvoir gérer. Ce genre de problèmes était inhérent au principe même de la navigation warp.

Des aliens en guerre contre les Terriens.

Bon, il avait l’habitude, même si ce n’étaient pas les mêmes.

Le capitaine retenu par l’un d’entre eux.

Ça, c’était plus embêtant. D’autant plus qu’il ne connaissait rien de la technologie qu’ils employaient.

Même s’il prenait peu de risques avec l’Arcadia. Il doutait qu’en remontant le temps, il puisse trouver un vaisseau capable de rivaliser avec le sien – déjà maintenant, ce n’était pas évident…

Il contempla un moment la console radio. Allez, Harlock ne lui reprocherait pas d’avoir été trop prudent, même si cela lui ferait perdre un peu de temps… Il ouvrit une fréquence et tapa un code d’accès compliqué.

Et puis, il en mourait d’envie…

Il regarda l’écran afficher un emblème caractéristique, sur fond rouge sang.

o-o-o-o-o-o

Thor éteignit la console de transmission holographique. Comme il l’avait pressenti, le Haut Conseil n’avait pas apprécié son rapport. Il avait reçu toute latitude pour agir dans cette zone. Le Conseil avait même détaché deux vaisseaux de la flotte asgard, qui le rejoindraient dans les plus brefs délais. Et ce, malgré la situation militaire délicate là-bas.

Les réplicateurs…

Il lui avait été ordonné d’agir de manière plus efficace que la dernière fois. Enfin, ce n’était pas le mot que le Conseiller Suprême avait employé.
Il avait utilisé l’adjectif « radical ».
Et les vaisseaux qu’on lui envoyait étaient des destructeurs. Des Mange-planètes.

Thor espérait qu’il ne serait pas conduit à de telles extrémités.

o-o-o-o-o-o

Bien plus tard, mais pas beaucoup plus loin…

À l’abri dans une base de ravitaillement dissimulée en astéroïde, l’unique occupant du vaisseau en forme de zeppelin terminait l’installation d’un programme de camouflage sophistiqué. Son vaisseau n’avait pas vraiment besoin de ça. Ses dispositifs de défense étaient entièrement automatisés, et ceux de la base également. Tout ce qui s’approcherait d’un peu trop près serait impitoyablement engagé s’il n’envoyait pas le bon code d’identification.

Un code qu’elle avait entré elle-même dans le pupitre de contrôle et n’avait donné à personne.
Et jusqu’à présent, aucun de ses ennemis n’avait résisté à sa puissance de feu.

Elle ressentait un pincement au cœur désagréable à l’idée de laisser son vaisseau. Mais ceux de l’Arcadia avaient besoin d’aide.
Elle n’avait pas souvent l’occasion de se rendre à bord de ce vaisseau. Ni d’assurer l’intérim du commandement.

Un petit appareil monoplace attendait dans le hangar, prêt au décollage.

o-o-o-o-o-o

Laisse-moi tranquille ! Je refuse de te laisser contrôler mon corps ! Je ne veux pas que tu entres dans mon esprit ! Je ne veux pas ! Je… ne… veux pas…

Sors de ma tête ! Va-t’en ! Tais-toi !
Tais-toi…

Non…
Je ne… te laisserai… jamais…
Et in Arcadia ego.
AuBe in Arcadia
Avatar de l’utilisateur
Sergent
Sergent
Messages : 52
Inscrit : 21 sept. 2011, 21:49
Pays : France

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par AuBe in Arcadia »

J'ai du temps disponible, en ce moment.
Profitons-en.

------------------

Chapitre 5 - Partie 1


O’Neill était enfermé dans une sorte de cage, d’environ trois mètres de côté, au milieu d’une pièce bien plus vaste dont l’utilité s’était perdue quand ses concepteurs avaient disparu de la planète. Sam Carter se trouvait dans une cellule similaire, à une dizaine de mètres de lui. Teal’c et Harlock n’étaient pas retenus avec eux.
« J’espère que le gamin s’en tire bien », pensa le colonel. Il avait pu l’apercevoir brièvement lorsque deux Jaffas lui avaient fait traverser la pièce, mais le jeune homme n’avait montré aucun signe qui aurait pu laisser penser qu’il l’avait reconnu. Il avait l’air plus mort que vif. Ils venaient probablement de le sortir du sarcophage.

Il n’avait aucune nouvelle de Teal’c.

O’Neill tenta une nouvelle fois d’engager la conversation avec le Jaffa posté entre les deux cellules, plus pour passer le temps que dans l’espoir d’obtenir un résultat quelconque. Il préférait ne pas trop penser à ce qui l’attendrait quand Baal l’enverrait chercher. Sa première entrevue avec lui s’était plutôt bien déroulée, comparé à ce qu’il avait dû subir lorsque, sous l’emprise d’un symbiote Tok’ra, il s’était jeté tête baissée dans une opération de sauvetage hasardeuse.
Il n’était pas prêt d’oublier les tortures raffinées de Baal.
Cependant, il était étonné que le Goa’uld ne se soit pas davantage acharné. Baal n’était pas du genre à perdre du temps, ni à sous-estimer les humains. Il devait savoir que les laisser croupir en cellule n’aurait pas d’effet psychologique notable – enfin, pas tout de suite. Et par conséquent, il aurait déjà dû leur faire subir un interrogatoire plus poussé.

Le Jaffa ne bronchait pas. O’Neill essaya une nouvelle approche. Après tout, le dialogue était une méthode qui pouvait marcher. Teal’c en était la preuve vivante.
Enfin, vivante… Il faudrait d’abord que le colonel s’assure que son ami n’avait pas été exécuté pour l’exemple en tant que shol’va.
Les Goa’ulds n’appréciaient guère la trahison de Teal’c, d’autant plus que les actions qu’il avait menées au sein du SG-C avaient pour beaucoup contribué au renforcement des rangs des rebelles jaffas.

O’Neill finit une tirade sur les avantages de la liberté, et les perspectives qui s’offriraient aux Jaffas une fois qu’ils se seraient affranchis des Goa’ulds, puis il guetta les réactions du garde.
Rien.

Zut.

Il obtiendrait autant de résultats à lui parler de base-ball.
...
Tiens, ça, c’était une idée.
Mais le colonel ne put jamais commencer son monologue sur l’ouverture de la saison sportive de base-ball. Une escouade de Jaffas entra dans la pièce et se mit au garde-à-vous, laissant le passage à un Jaffa de rang supérieur – le primat de Baal.

– Le seigneur Baal requiert votre présence, annonça-t-il.

Carter et lui furent tirés hors de leur cellule et conduits jusqu’à une pièce construite toute en longueur, aux plafonds élevés et aux airs de nef gothique, qui avait visiblement été transformée par Baal en salle d’audience.
Le seigneur des lieux les attendait à l’autre bout de la pièce, nonchalamment assis sur un trône sculpté, de manufacture différente du bâtiment. Un ouvrage goa’uld, que Baal avait dû prendre sur son propre vaisseau.

– Colonel O’Neill ! fit Baal alors que les prisonniers n’étaient plus qu’à une dizaine de mètres de lui. Quelle joie de vous revoir ! Prenez place…

Deux sièges avaient été installés à proximité d’une table basse sur laquelle étaient disposés des plateaux de fruits et d’autres mets non identifiables. Carter interrogea le colonel du regard. Celui-ci répondit d’un haussement de sourcil avant de s’asseoir. Le major l’imita après une courte hésitation. O’Neill ignorait où voulait en venir le Goa’uld, mais autant profiter de chaque instant qui le séparait d’une prochaine séance d’interrogation particularisée telle que les affectionnait Baal.
Il évita néanmoins de toucher à la nourriture.

– Servez-vous, lui dit Baal, qui avait intercepté l’expression dubitative du colonel lorsqu’il avait regardé les plateaux.

Le colonel saisit un fruit qui ressemblait vaguement à une orange.

– N’ayez aucune crainte, ce n’est pas empoisonné, précisa Baal.
– Oh. Et vous vous imaginez peut-être qu’en nous invitant à une petite collation informelle, nous serions plus disposés à discuter avec vous ? ironisa O’Neill.
– Pas du tout, rassurez-vous. Mais je tenais à vous informer de votre sort…
– Je pense que je peux le deviner tout seul, interrompit O’Neill. Voyons… Vous voulez savoir ce que nous faisions sur cette planète, et accessoirement, vous voulez des informations sur le SG-C. Et vous ne reculerez devant aucun moyen pour les obtenir. C’est toujours la même chose, vous savez. Je commence à avoir l’habitude.

Baal le considéra avec un sourire suffisant. O’Neill tritura nerveusement son orange. Il y avait quelque chose d’autre. Baal ne se serait pas amusé à les amener ici sans raison.

– Non, je crois que je ne vais pas avoir besoin de vous pour ça, répondit Baal d’un ton faussement désinvolte. Votre ami du futur m’a déjà fourni des informations bien plus intéressantes que tout ce que vous pourriez me dire, j’en ai peur.

Quoi ?

– Par conséquent, et à mon grand regret, continua le Goa’uld, je ne pourrais m’occuper de vous avant un certain temps, aussi je vous demanderai d’être patient. J’ai à traiter d’affaires importantes sur cette planète qui ne souffriront d’aucun retard… Mais je ne dois rien vous apprendre, n’est-ce pas ?
– Justement, si, rétorqua O’Neill. Vous ne pouvez pas nous en dire plus sur ce que vous faites ici ?
– Il me semble, fit calmement Baal, que ce n’est pas à vous de poser les questions, colonel. C’est un travers qu’il vous faudra corriger…
– C’était juste pour faire la conversation, répondit le colonel. Puisque apparemment c’est le but de notre présence à cette table.

Et surtout, O’Neill espérait qu’en faisant traîner l’entretien, Baal, avec l’orgueil démesuré qui caractérisait tous les Goa’ulds, finirait par lui donner quelques explications.
Il essaya de communiquer mentalement à Carter de poursuivre le dialogue, mais celle-ci s’était murée dans le silence. Il n’avait pu lui arracher que quelques phrases depuis que les Jaffas l’avaient conduite chez Baal, peu après lui.
Il ne pouvait pas lui en vouloir. Il était bien placé pour savoir les traitements que Baal infligeait aux prisonniers.

Il songea avec inquiétude à Harlock. Le gamin ne lui avait pas révélé grand-chose sur lui-même – il donnait toujours l’impression d’en savoir beaucoup plus qu’il ne voulait bien en dire. Mais, vu la façon dont Baal avait parlé de lui – avec cet air satisafait –, il devait avoir obtenu davantage.

O’Neill n’osait imaginer ce que Baal avait utilisé pour obtenir de tels résultats.

o-o-o-o-o-o

– Activation non conforme de la porte des étoiles !

La zone 51 se mit en alerte. Kei ouvrit la fréquence qui lui permettait de contacter l’Arcadia. Elle avait apprécié la volonté évidente de coopérer des Terriens du SG-C. Malgré l’heure tardive, tout le personnel était encore à poste. Daniel était lui aussi resté près du système de contrôle quasiment toute la journée. Il n’avait voulu manquer ça sous aucun prétexte.

– Vos amis ont tardé, dit-il à Kei. Cela fait presque dix heures que nous les avons contactés.
– Vous oubliez qu’il s’agit d’un voyage temporel, répondit-elle. Il n’y a peut-être aucun lien entre le temps qui s’écoule maintenant et celui qui se passe pour eux.

Le général se rapprocha d’eux.

– Dès que vous serez en liaison, mademoiselle, déclara-t-il, annoncez-leur la situation de ce côté de la porte. Nous l’avons déplacée pour éviter des dégâts à Cheyenne Mountain, mais il y a quand même de nombreux bâtiments sensibles ici que je ne voudrais pas voir détruits… Et dites-leur de ne pas endommager la porte plus qu’elle ne l’est déjà !

Kei sourit sans répondre. Évidemment, la coopération pressée qu’elle avait constatée avait une bonne raison d’exister. En l’occurrence, le seul moyen de voyager dans l’espace pour les équipes commandées par le général était de franchir cette porte des étoiles, laquelle était actuellement hors service.

Et elle leur offrait sur un plateau un vaisseau et l’ingénieur qui allait avec. Elle ne doutait pas une seule seconde que Tochiro réparerait tous les dommages en deux temps trois mouvements. En revanche, elle se demandait si le capitaine apprécierait de voir son vaisseau aux mains de militaires réguliers. Même au vingt-et-unième siècle.

Ce qui était certain, et qu’elle appréhendait de plus en plus au fur et à mesure que l’arrivée de l’Arcadia se faisait plus évidente, c’était que l’arrivée d’un vaisseau pirate au beau milieu d’une base militaire risquait de provoquer une belle pagaille.

Il allait lui falloir un argumentaire convaincant et rapide pour éviter que la situation dégénère.

o-o-o-o-o-o

– Nous recevons le signal de Kei !
– Préparez-vous pour la fin du saut !

Les doigts de Tochiro volèrent une nouvelle fois sur le clavier de commande.

– Professeur ! Kei nous transmet de prendre garde aux bâtiments qui sont autour de la sortie, et de tout faire pour ne pas endommager la porte !
– Des bâtiments ? Tu veux dire que tu vas tenter une dématérialisation warp en atmosphère ? demanda la femme qui se trouvait derrière lui.
– Je ne peux pas faire autrement, répliqua-t-il. Je compte sur toi pour minimiser les dégâts à l’atterrissage.
– Je crains fort de ne pas avoir le talent du capitaine légitime pour transformer un crash annoncé en un atterrissage de routine, répondit-elle.

La femme se positionna au centre de la passerelle, les bras croisés. Tochiro nota avec un sourire qu’elle ne s’était encore jamais assise dans le fauteuil de commandement depuis qu’elle était arrivée à bord.

– Séquence de sortie validée, annonça-t-il.

Il se retourna vers la femme. Elle fixait l’écran central d’un air de défi.

– Emeraldas…
– Oui ?
– Tout se passera bien…

Il avait réussi à contourner toutes les sécurités du vaisseau et de la porte de sortie. Une faille apparut dans la dimension warp. D’abord vacillante, elle grandit et atteignit bientôt une taille suffisante.
L’Arcadia s’engouffra dans la brèche.

o-o-o-o-o-o

O’Neill essayait à présent de discuter avec le primat de Baal. Lui et Carter avaient quitté le bâtiment dans lequel Baal s’était installé, et étaient escortés à travers les ruines par les mêmes Jaffas qui étaient venus les chercher en cellule.
Ils se dirigeaient vers le vaisseau-mère, pour l’instant encore partiellement caché par la végétation.

Tout en monologuant sans grande conviction, le colonel regardait discrètement alentours, à l’affût de la moindre échappatoire. Ils n’auraient plus jamais une aussi belle occasion de fausser compagnie à leur escorte. Une fois à l’intérieur du ha’tak, les chances de s’enfuir seraient quasiment réduites à zéro.
On ne pouvait pas quitter clandestinement un vaisseau goa’uld sans bénéficier d’une aide extérieure – et les probabilités d’une telle aide étaient quasi nulles.

– Silence ! ordonna le primat. Rien de ce que vous pourrez me dire ne m’incitera à trahir mon seigneur. Je n’apporterai pas la honte dans ma famille en devenant un shol’va !
– Vous ne vous êtes jamais demandé si votre famille ne serait pas plutôt fière de vous savoir en train de combattre pour leur liberté ? contre-attaqua O’Neill.

Le Jaffa resta silencieux.

Il s’est posé la question. Je tiens peut-être un rebelle potentiel. Il s’agit de faire preuve de doigté.

– Je peux quand même savoir votre nom ? reprit O’Neill.

Le Jaffa hésita un long moment. Il fixa le colonel, soupçonneux. O’Neill pouvait presque suivre le fil de ses pensées : n’importe quelle concession qu’il lui ferait pouvait être interprétée comme un signe de faiblesse par ses hommes. Le colonel ne pensait pas que Baal soit très tolérant à ce sujet.

– Je suis Mel’tek, finit par déclarer le Jaffa. J’ai l’honneur suprême d’être le primat de notre seigneur Baal, et je le servirai loyalement jusqu’à ma mort.

Mmm… Trop pompeux pour être honnête.

O’Neill n’insista pas davantage. Il attendrait d’être seul avec le Jaffa pour continuer son opération de persuasion. Mais Mel’tek semblait s’être décidé à engager la conversation.

– Vous allez être conduits en cellule de haute sécurité, continua-t-il. Le seigneur Baal s’occupera de votre sort plus tard… Lorsqu’il lui viendra l’envie de se distraire, j’imagine.
– Charmant programme, ironisa O’Neill. Enfin… Après tout ce que les Tauris lui ont fait, je ne pensais pas qu’il nous ferait l’affront de nous snober.
– Le seigneur Baal a d’autres occupations plus importantes.
– Tiens donc…

Le Jaffa le regarda à nouveau. Il eut l’air de peser le pour et le contre, puis fit un geste impatient, comme pour balayer les objections.

– J’ignore ce qu’il recherche sur cette planète. Il doit s’agir d’un objet de grande valeur, ou d’une arme très puissante.

Nous y voilà.


– Baal nous a ordonné de fouiller les ruines minutieusement et de lui rapporter toute découverte intéressante – artefacts, textes, et toutes les salles que nous dégagerions, poursuivit Mel’tek.

O’Neill nota que le primat avait laissé tomber le titre honorifique de son dieu. Un bon point pour lui. Carter semblait l’avoir remarqué également, car elle s’immisça dans la conversation.

– Vous avez trouvé quelque chose dans d’autres bâtiments que ceux à proximité de la porte ?
– Rien qui n’ait pu satisfaire notre maître, répondit Mel’tek.

Les autres Jaffas commençaient à considérer l’échange d’un drôle d’air. Mel’tek le remarqua et se renfrogna. Il allongea le pas pour gagner la tête du petit détachement, coupant court à toute autre question.
Et in Arcadia ego.
AuBe in Arcadia
Avatar de l’utilisateur
Sergent
Sergent
Messages : 52
Inscrit : 21 sept. 2011, 21:49
Pays : France

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par AuBe in Arcadia »

Bon, voilà. Jonction.

-----------------

Chapitre 5 - Partie 2


– Surcharge du système de propulsion ! La salle des machines reporte qu’elle ne tiendra plus très longtemps à ce rythme !
– Encore quelques secondes ! cria Tochiro en retour. Nous sommes presque passés !

Le vaisseau pirate craquait de toutes parts. La passerelle était saturée de sonneries d’alarmes qui se déclenchaient successivement, au fur et à mesure que les instruments lâchaient. Les vagues d’énergie étaient telles qu’elles se matérialisaient sous forme visible, libérant au passage quelques décharges électriques dans les appareils de navigation.

– Rematérialisation en cours ! annonça Mimee. Nous aurons les mêmes paramètres de route et de vitesse qu’en entrée de saut !

C’est-à-dire beaucoup trop élevés pour une navigation en atmosphère. La trame interdimensionnelle se déchirait, laissant apparaître le ciel bleu de la Terre.

– Emeraldas ! cria Tochiro.

Celle-ci était arc-boutée sur la barre.

– Le gouvernail ne répond plus ! répondit-elle. Je ne contrôle plus rien !

Lentement, l’Arcadia émergea dans l’espace réel. Le vaisseau parut hésiter sur la conduite à tenir, encore retenu d’un côté dans la dimension warp tandis que son avant était en train de réacquérir l’énergie cinétique qu’il possédait au départ.
Les structures de la coque gémirent.

– Freinage d’urgence ! ordonna Emeraldas. Machines arrière toute ! Enclenchez les rétrofusées, puissance maximale !

Le vaisseau finit de se matérialiser. Enfin libéré, il accéléra d’un coup, mouvement aussitôt contré par les rétrofusées et le coup de barre énergique d’Emeraldas. L’Arcadia amorça un début de trajectoire plus ou moins parabolique qui le propulsa quelques centaines de mètres en hauteur. Puis la courbe s’infléchit et le vaisseau retomba selon un angle qui ne lui laissait aucune chance d’effectuer un atterrissage sans dommages.

Le terrain était désertique et semblait dégagé.

L’Arcadia se mit en vrille. L’image de l’écran central, brouillée, se mit à tournoyer. Tochiro sentit son estomac protester. Les amortisseurs inertiels peinaient à compenser le mouvement.

– Les moteurs principaux viennent de nous lâcher ! diffusa le chef machine par l’interphone.
– Passez sur auxiliaires ! Nous avons encore trop de vitesse, il faut maintenir les rétrofusées à tout prix !

Sinon, c’était l’explosion assurée lorsqu’ils arriveraient au sol.

Emeraldas luttait avec les commandes pour reprendre le contrôle du vaisseau. Le sol se rapprochait à toute vitesse.

– Redresse-toi !

Très doucement, presque à contrecœur, l’Arcadia releva le nez. Le sifflement des rétrofusées envahit la passerelle, se superposant aux alarmes. Deux explosions successives secouèrent l’équipage. Les rétrofusées rendaient l’âme à leur tour.

Le vaisseau toucha lourdement le sol, pulvérisa les rochers et arbustes qui se trouvaient sur son chemin sur près de cinq kilomètres avant de s’immobiliser définitivement dans un nuage de poussière.

o-o-o-o-o-o

Lorsque la poussière commença à retomber et que le personnel autour de lui se décida à bouger, l’air hébété, Daniel prit le temps d’ôter ses lunettes et de les nettoyer minutieusement avant d’entreprendre quoi que ce soit.

Il n’en croyait toujours pas ses yeux.

Peu après la transmission de Kei, le vortex s’était… emballé. Ils avaient tous gagné une position d’observation plus abritée, dans l’attente de l’arrivée du vaisseau.

Daniel devait bien s’avouer qu’il ne s’attendait pas à ça. Lorsque Kei, et Harlock avant elle, avaient parlé de vaisseau, puis qu’il avait été question de le faire venir par la porte des étoiles, Daniel s’était imaginé un petit appareil. Quelque chose qui devait être plus ou moins de la même taille que la porte.

Il n’était pas certain de ce qu’il avait vu. Mais c’était… bien trop gros pour transiter par une porte des étoiles. Ça lui avait même paru bien trop gros pour atterrir au beau milieu de la zone 51.
Ses oreilles bourdonnaient.

Kei le regardait avec inquiétude.

– Est-ce que ça va ? lui demanda-t-elle.

Il secoua la tête pour acquiescer, toujours bouche bée. Il y avait la porte, qui se dressait au milieu d’un cercle de sable vitrifié. Le métal était encore rouge. Daniel aurait juré qu’il s’était déformé sous l’effet de la chaleur. Il y avait un hangar – heureusement vide – qui avait été soufflé au passage du vaisseau. Il y avait une immense tranchée qui se dévoilait peu à peu, au fur et à mesure que le nuage de poussière se déposait sur le sol.
Et il y avait cette haute forme sombre, dont les contours étaient encore diffus, immobile.

Bien trop gros…


La base était étonnamment calme. Ç’aurait dû être le contraire.

– Docteur Jackson !

Le général Hammond émergea du brouillard, suivi de près par le commandant Fields.

– La jeep nous attend, annonça-t-il sans préavis. "Allons accueillir nos visiteurs."

Daniel aida Kei à monter dans le véhicule. La jeep démarra en trombe, escortée de part et d’autre par des véhicules similaires.

– C’est… votre vaisseau ? demanda Fields alors qu’ils se rapprochaient.

Le rideau de poussière se déchirait peu à peu. La silhouette échouée prenait de la consistance. C’était… menaçant.
Mais c’était également étrangement familier.

Où ai-je déjà vu ça ?


Daniel plissa les yeux pour essayer de distinguer plus clairement à travers les grains de sable qui volaient.

– Euh… Oui, répondit Kei à Fields. C’est mon vaisseau. L’Arcadia. Mais…

Elle hésitait.

– Mais quoi ? l’encouragea Daniel.
– Et bien… Il faut que vous soyez au courant avant de rencontrer l’équipage… L’Arcadia n’appartient pas à… comment dire… à une force armée constituée. Nous…

La jeep freina net. Daniel s’aperçut que, sans aucune transition, ils étaient sortis du nuage. Le vaisseau était maintenant parfaitement visible.
Et, si jamais il avait eu le moindre doute à ce sujet, il ne pouvait qu’admettre qu’il s’agissait d’une création terrienne.

– C’est pas croyable… lâcha le conducteur.

Le vaisseau devait bien faire dans les quatre cents mètres de long. Il s’était enfoncé d’une dizaine de mètres dans le sol, et s’était immobilisé avec une gîte de quarante-cinq degrés. Ses deux réacteurs laissaient encore échapper des panaches de fumées. Daniel pouvait entendre le sifflement des systèmes de refroidissement qui tournaient à plein régime.

– Apparemment, votre ami et vous avez omis de nous faire part de certaines informations au sujet de vos activités spatiales, déclara Hammond.

Devant eux se dressait la poupe de l’Arcadia. Anachronique. Un morceau d’histoire sur un vaisseau bardé d’antennes et de radars. Et équipé de canons impressionnants.

Kei haussa les épaules et eut un sourire mi-amusé, mi-contrit.

Ils étaient face au château arrière d’un galion du dix-huitième siècle.
Mais surtout, ils contemplaient le pavillon.
Daniel devait se demander plus tard quel était l’intérêt d’arborer un pavillon sur un vaisseau spatial. Puis comment diable un drapeau pouvait-il bien flotter dans le vide interstellaire.

Cependant, pour le moment, il était bien loin de ces considérations.
Le pavillon avait souffert, mais ce qu’il représentait était encore tout à fait reconnaissable.

– Des pirates…

o-o-o-o-o-o

– Rapport des dégâts !

Tochiro se redressa avec précaution. Ils étaient encore entiers. En revanche, s’il en croyait son écran de contrôle, l’Arcadia était en piteux état.

– Rupture de la coque dans les tranches Alpha, Foxtrot, India et Lima, énonça Mimee. Le chef machine signale des fuites de combustibles importantes au niveau du réacteur numéro deux. Il a fait évacuer le compartiment. Les autres secteurs reportent des dégâts sérieux au niveau des consoles de contrôle… Les composants internes ont grillé.
– Les boucliers sont à zéro. Tout le système de défense est hors service et nous avons perdu les conduites de tir des trois tourelles, continua Sabu. Le système de pointage automatique est mort, et le mécanisme de la tourelle trois est faussé… Les gars disent que la cloison s’est enfoncée d’un bon mètre.
– Des blessés ? demanda Emeraldas.
– Seulement des brûlures légères en machine et quelques contusions.
– Estimation du potentiel global en cours de calcul… Quatorze pour cent… On s’en tire bien, soupira Tochiro.

Malgré tout, il espérait que la fuite provenait des tubes d’alimentation et non du réacteur lui-même. Il ignorait s’il pourrait réparer un réacteur fissuré en dehors d’un dock spatial. Et ce ne serait pas au vingt-et-unième siècle qu’il pourrait trouver les infrastructures adéquates.

o-o-o-o-o-o

Baal passait en revue une rangée d’artefacts divers, qui avaient été alignés à l’extérieur du bloc de bâtiments dans lesquels ils avaient été découverts. Un monceau d’objets inutiles. Il n’y avait là que des fragments de tablettes illisibles, quelques pièces de vaisselle cabossées et sans aucune valeur, sans oublier ce qui ne lui paraissait n’être que des bouts de rochers.
Il ne cachait pas sa déception, ce qui avait pour effet de rendre les Jaffas chargés des fouilles plutôt nerveux.

Il passa sans un regard devant l’équipe figée dans un garde-à-vous impeccable. Il perdait un temps précieux. Tôt ou tard, Anubis s’intéresserait à lui, et se demanderait pourquoi il passait tant de temps sur cette planète. Il ne tenait pas à lui rendre de comptes, surtout pour lui faire part d’un échec.

– Syssend’har ! appela-t-il sans se retourner.

Il avait divisé l’équipe de fouille en plusieurs groupes, et comptait confier la direction de ceux-ci à certains de ses vassaux. Des Goa’ulds. D’un côté, il serait assuré de l’efficacité du travail ici, mais de l’autre, il prenait le risque de fragiliser son territoire. Les vassaux maintenaient la permanence de la présence goa’uld. Ils entretenaient la crainte – et le culte – de sa personne parmi les populations des planètes qu’il avait conquises, supprimant toute velléité de rébellion.
Avec la montée en puissance de la Tauri et les idées de liberté qui se répandaient comme une traînée de poudre chez les Jaffas, demander à ses vassaux de s’absenter de leur planète était quasi suicidaire.

Il fallait absolument que ses recherches soient fructueuses.

– Je suis à vos ordres, seigneur Baal.

Syssend’har avait prêté serment d’allégeance très récemment. Baal profitait de l’activité en cours pour tester sa loyauté. Il souhaitait lui confier davantage de responsabilités.
Il avait un potentiel prometteur…

– Espères-tu me satisfaire avec ces… détritus ? demanda Baal.

Si l’attitude des Jaffas indiquait clairement qu’ils s’attendaient à des représailles sévères, leur chef resta totalement impassible.

– J’ai sélectionné les objets les plus intéressants, seigneur, répondit-il.
– Aucune de ces… choses ne présente le moindre intérêt à mes yeux, rétorqua Baal sèchement.
– Si vous le dites… Comme j’ignore ce que vous cherchez, j’en suis réduit à de simples suppositions…

Baal ne répondit pas immédiatement. Cette dernière remarque frisait l’insolence. En d’autres temps, il aurait fait exécuter son auteur sans hésitation.
Mais aujourd’hui, quelque chose le retenait.

Syssend’har le fixait sans mot dire. Il avait le regard pénétrant et, – Baal en prit brusquement conscience avec une certaine horreur – cela tendait à le mettre mal à l’aise.

– Tu seras informé en temps utile, déclara Baal. Pour l’instant, contente-toi d’obéir à mes ordres.
– Comme vous voudrez.

Le Goa’uld eut un demi-sourire, puis exécuta un semblant de garde-à-vous lorsque Baal quitta le site. Juste avant d’être hors de vue, Baal se retourna et jeta un dernier coup d’œil à l’équipe. Bon, cela risquait de ternir un peu son prestige divin, mais…

La plupart des Jaffas avaient disparu. Probablement étaient-ils rentrés dans l’un ou l’autre bâtiment qui n’avait pas encore été exploré. Deux d’entre eux poussaient un conteneur sur son coussin magnétique entre les objets épars et, sous la direction de Syssend’har, en sélectionnaient certains pour les placer à l’intérieur du coffre.
Baal fut saisi d’une sensation désagréable.
Se pourrait-il qu’un élément important lui ait échappé ?

Comme averti par un sixième sens, Syssend’har regarda dans sa direction. Les deux Goa’ulds se défièrent du regard. Le coffre disparut à son tour dans un bâtiment. Baal eut un geste qu’il voulait désinvolte et reprit son chemin. Après tout, peut-être que toutes les découvertes étaient entreposées dans une pièce quelconque pour éviter d’encombrer les extérieurs…

Ne te raconte pas de mensonges. Pourquoi irait-il stocker certains objets en laissant les autres en plan ?

Il rumina la stratégie à adopter. L’éventualité d’une trahison le disputait à la tentation d’utiliser tout le potentiel de Syssend’har. Enfin, pour être franc, de son hôte humain.
Après un court débat avec lui-même, Baal parvint à une conclusion identique aux autres fois où il s’était posé la même question.
Le risque était acceptable.

Son monologue intérieur ne suffit pas à dissiper les incertitudes de Baal. Il n’arrivait toujours pas à savoir ce que pensait exactement Syssend’har. Ses vassaux étaient d’ordinaire tellement prévisibles. Arrivistes, certes, mais prévisibles. Lui… Eh bien, il donnait toujours l’impression d’en savoir plus qu’il ne le disait.
Il avait eu des difficultés avec son hôte, et probablement devait-il maintenir toute sa concentration pour maintenir le contrôle.
Lorsque Baal faisait le bilan des renseignements qu’il avait obtenus, il se retrouvait avec bien peu de choses. Des informations distillées au compte-gouttes, suffisamment pour lui mettre l’eau à la bouche, mais trop peu pour qu’elles soient exploitables.
Et tout cela commençait à l’impatienter, bien que Syssend’har ait toujours de bonnes explications : son hôte résistait, il ne possédait pas les connaissances techniques… Balivernes !

De plus en plus, Baal avait l’impression que son vassal cherchait à gagner du temps. Tout dans son comportement laissait entendre à Baal qu’il possédait un atout sur lui.
Il devait savoir de quoi il s’agissait.

Il enverrait sa garde personnelle surveiller de près l’équipe de fouilles de Syssend’har.
Et in Arcadia ego.
AuBe in Arcadia
Avatar de l’utilisateur
Sergent
Sergent
Messages : 52
Inscrit : 21 sept. 2011, 21:49
Pays : France

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par AuBe in Arcadia »

Chapitre 5 - Partie 3


Le chuintement de vérins martyrisés vint rompre le silence tendu qui s’était installé au sein des soldats en posture de défense tout autour du vaisseau pirate. Daniel jeta un coup d’œil à la dérobée à Kei. Elle était en plein argumentaire avec le général Hammond. Quant à Fields, il conversait avec animation dans son téléphone portable.

– Je vous répète que c’est inutile d’appeler d’autres renforts ! disait Kei. Je connais Tochiro et les autres membres de l’équipage, et je réponds d’eux personnellement !
– Comprenez tout de même qu’en voyant ceci, répondit le général en montrant le pavillon à tête de mort, nous prenions quelques précautions…
– Bon sang, nous n’avons rien contre vous !
– Enfin, votre ami a quand même blessé le colonel O’Neill, et je ne suis pas sûr qu’il nous fasse entièrement confiance, continua Hammond, sceptique.
– Oui, mais… hésita Kei. Le capitaine… Ce n’est pas pareil.

Daniel observait un panneau s’ouvrir lentement sur le ventre du vaisseau. Visiblement, le mécanisme d’ouverture devait être faussé d’un côté. Arrivé à mi-parcours, le panneau tenta un instant de se déployer de façon dissymétrique mais se bloqua dans un bruit de tôles froissées.

Hmm. Il y avait du dégât.
C’était normal, quand on considérait la manière dont le vaisseau était parvenu jusqu’ici. Daniel espérait qu’il était capable de faire le voyage dans l’autre sens.

– Laissez-moi leur parler, ajouta Kei. Tout ce que je veux, c’est que nous retournions tous sains et saufs à notre époque ! Je vous assure que vous n’avez pas besoin de tous ces soldats. La seule chose que vous risquez d’obtenir, c’est que la situation dégénère !
– Mes hommes sont parfaitement bien entraînés, intervint Fields. Ils ne tireront que si j’en donne l’ordre. Et de votre côté ?
– Ils… Je… C’est sûr, vous ne mettez pas toutes les chances de votre côté en pointant des armes sur eux dès qu’ils vont sortir ! s’emporta Kei.
– Vous reconnaissez donc que la probabilité de voir vos hommes commencer à parlementer après avoir ouvert le feu n’est pas nulle ?
– Non… Bien sûr que non !... Et ce ne sont pas mes hommes !

Kei faisait les cent pas devant le général et Fields, l’air soucieux. Elle croisa le regard de Daniel, qui lut dans ses yeux un appel au secours muet.
Bah, il ne pouvait pas faire grand-chose. Il essaya de se montrer conciliant.

– C’est la procédure normale, lui expliqua-t-il. De simples mesures de protection…

Kei ne l’écoutait plus. Elle scrutait le panneau, les yeux écarquillés.

– Oh, non, fit-elle.

Daniel suivit son regard. Il y avait du mouvement à proximité du vaisseau. Daniel distinguait deux silhouettes en bas de la rampe. D’autres personnes étaient apparemment en train de tenter de décoincer le vérin récalcitrant.

– Dites à vos soldats de baisser leurs armes, ordonna Kei. Vite !

Le ton de sa voix avait changé. Daniel sourit. C’était le pirate en elle qui ressortait, apparemment.

– Tochiro ! appela-t-elle en agitant les bras. Par ici !

Une des silhouettes – la plus petite – lui répondit d’un grand signe enthousiaste de la main. L’autre se retourna lentement dans leur direction.

– Il faut que vous baissiez vos armes maintenant, insista Kei.
– C’est impossible, rétorqua Fields. Je n’ai aucune garantie… c’est la sécurité de mes hommes qui est en jeu.

Kei fixa intensément Fields, puis Hammond.

– Vous ne comprenez pas. Ça risque d’être pris comme une provocation…
– Je croyais que vous n’aviez rien contre nous ? demanda Daniel.
– Je ne connais que deux personnes qui aient tendance à être chatouilleuses de la gâchette, répondit Kei. La première est partie avec votre équipe pour réparer la porte des étoiles, et la deuxième n’est pas à bord de l’Arcadia en temps normal. Elle commande un autre vaisseau... mais elle est apparemment venue donner un coup de main pour le voyage temporel.
– Et donc, s’entêta Fields, cela prouve que les renforts sont nécessaires.
– Vous n’avez aucune chance, déclara Kei froidement. "Pas contre elle.
– Elle ?

Les deux silhouettes s’approchaient. La petite était coiffée d’un grand sombrero troué, et vêtue d’un poncho informe de couleur indéfinissable. Il s’agissait d’un homme, presque un nabot aux yeux de Daniel. Il arborait un sourire épanoui et cria quelque chose d’incompréhensible à l’intention du groupe. L’autre avait les traits dissimulés par le capuchon de sa cape, mais sa démarche féline laissait par moment entrevoir des éclats métalliques.

– Je vous présente le professeur Tochiro Oyama, dit Kei en désignant le nabot. Il est ingénieur. C’est lui qui a conçu et construit l’Arcadia. Entre autres. Elle, c’est Emeraldas. Capitaine du Queen Emeraldas… C’est un autre vaisseau pirate, ajouta Kei après réflexion.
– Quoi, encore un ? s’exclama Fields.

Visiblement, son instinct de militaire supportait mal cette invasion flagrante de sa base par des hors-la-loi. Emeraldas se raidit. La tension entre les deux groupes devint presque palpable.
Effectivement, cette pirate semblait plutôt chatouilleuse de la gâchette.
« Allez, je sens que ça va être à moi de faire tomber la pression », pensa Daniel. Il s’avança d’un pas, les mains bien en évidence.

… s’agirait pas de se faire descendre sur un réflexe malheureux.

– Je suis Daniel Jackson, annonça-t-il. Voici le général Hammond, commandant le SG-C, et le commandant Fields, qui dirige cette base… Nous… euh… vous souhaitons la bienvenue au vingt-et-unième siècle.

Le nabot et la femme échangèrent un regard perplexe. Kei se lança dans une explication dans sa propre langue.

– … C’est de l’anglais, finit-elle en repassant à un dialecte plus compréhensible. Comme dans tes rapports techniques, Tochiro.

L’intéressé bougonna quelque chose d’inaudible, l’air vexé. La femme parut se détendre un peu. Elle ôta sa capuche d’un geste souple, libérant une cascade de cheveux roux. Lentement, elle dévisagea chaque personne présente. Les soldats, toujours en position de défense, mais chez lesquels on sentait maintenant une pointe d’hésitation, Fields, puis le général, et enfin Daniel.
Celui-ci se rendit compte qu’il avait la bouche ouverte, et fixait Emeraldas d’un air qui devait certainement être stupide depuis de trop longues secondes. Il essaya de sourire.

Des yeux bleus glacés dans un visage de rêve.

– Je suis Emeraldas, commandant par intérim l’Arcadia.

Elle fixa d’un regard appuyé les soldats, les armes toujours plus ou moins pointées sur elle.

– Je n’ai pas d’intentions hostiles… Pour l’instant.

Sur un signe du général, Fields cria un ordre bref au sous-officier le plus proche. Les soldats baissèrent leurs armes. Daniel se détendit, mais remarqua vite qu’il était bien le seul.
Hammond s’avança résolument.

– Vous n’avez rien à craindre de nous, madame. Notre objectif est d’établir, autant que faire se peut, des relations pacifiques avec les autres peuples de la galaxie… Et a fortiori, avec des voyageurs temporels tels que vous. Si vous voulez bien nous suivre, je vous propose de continuer cette discussion à la base.

L’ignorant superbement, Emeraldas se tourna vers Daniel.

– Où est Harlock ? demanda-t-elle.

Elle parlait avec précaution, comme si elle formulait mentalement chaque mot avant de le prononcer, mais n’avait presque pas d’accent. Daniel déglutit avec difficulté.

Euh… Au secours ?


– Nous avons eu des ennuis, répondit-il évasivement. Je pense que nous pourrons en discuter plus en détail à l’intérieur.
– Vraiment ?
– Euh… Oui. La situation est assez compliquée… Et… euh… Le général Hammond est responsable du programme « porte des étoiles » et il a toute autorité pour parler au nom de la Terre… Quant à moi, je ne suis qu’archéologue.

S’il pouvait l’éviter, il préférerait éviter de se retrouver à la table des négociations.

– Je choisis les interlocuteurs que je veux, déclara Emeraldas.

Soit.

– Et cela ne me gène pas de rester à l’extérieur… Je vous avais posé une question…

Il n’y couperait pas.

– Pourquoi moi ?
– Kei trouve que vous êtes gentil.

Le général Hammond leva un sourcil. Daniel sentit qu’il piquait un fard. Emeraldas sourit. La température ambiante parut se dégeler de quelques degrés.

– Ça risque de prendre un peu de temps, répondit Daniel.
– Très bien, soupira Emeraldas. Je vous suis.

Le nabot grogna une phrase indistincte. Emeraldas et lui eurent un bref échange, qui tourna visiblement à l’avantage de la femme. L’air peu convaincu, il fit demi-tour et regagna le vaisseau.

– Tochiro va s’occuper des réparations les plus urgentes, expliqua Emeraldas. Il nous rejoindra plus tard… J’aimerais mieux rendre un vaisseau en bon état à son propriétaire.
– Si cela peut vous arranger, avança Daniel, je ne pense pas qu’il y ait d’inconvénients à ce que nous vous suivions à bord.

Emeraldas le considéra, pensive, puis consulta Kei du regard. Les deux femmes eurent une moue dubitative.

– Non, ça ne lui ferait pas plaisir", déclara Kei. Il a horreur d’embarquer des passagers.
– Et il ne supporte pas quand des militaires réguliers envahissent sa passerelle, renchérit Emeraldas. N’en parlons plus ! Kei vous fait confiance, et j’ai dit que je vous suivais. Je ferai un résumé à Tochiro. Ce sera plus facile pour lui. Il a beau écrire en anglais, je doute qu’il sache le prononcer correctement. Et il faut une concentration terrible pour vous comprendre !
– Oh. Désolé.
– Pas grave. On s’habitue assez vite.

Durant le trajet retour, Kei et Emeraldas discutèrent dans leur propre langue, pendant que Daniel essayait désespérément de saisir le sens de la conversation.

Allez, quoi ! Tu es linguiste, ou pas ?


– Excusez-moi, fit-il. C’est de l’anglais qui a évolué, n’est-ce pas ?
– Hmm ?
– Votre langue, répéta-t-il. Elle a évolué à partir de l’anglais ?
– On peut dire ça. En quoi ça vous intéresse ? demanda Emeraldas.
– Et bien… je suis linguiste, et…
– Je croyais que vous étiez archéologue ?
– Le professeur Jackson étudie les civilisations anciennes, expliqua Kei, venant au secours de Daniel. Les vieilles pierres, mais aussi les langues, les cultures…
– Je ne me considère pas comme appartenant à une civilisation ancienne, rétorqua Emeraldas.
– En l’occurrence, au SG-C, je travaille en tant que… comment dire… spécialiste des cultures extraterrestres…
– Je n’ai pas du tout l’intention de vous servir de sujet d’étude ! Trouvez quelqu’un d’autre.
– Mais… bégaya Daniel. Ce n’est pas ce que je voulais dire…

La rousse le gratifia d’un regard qui aurait glacé même un Goa’uld.
Et in Arcadia ego.
brian norris
Avatar de l’utilisateur
Champion 2015 des pronostics Ligue 1
Messages : 2892
Inscrit : 06 avr. 2010, 16:11
Pays : France
Lieu : L.A.

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par brian norris »

Hey salut. J'ai pas encore zieuter ta fic, mais je compte m'y mettre quand je le pourrais. Tu as reçu des bonnes critiques de la part d'Irhiae et tu sembles avoir un bon niveau.
Donc je reviendrais te donner mon avis. ;)
"Sais-tu que Flaubert voulait écrire un roman sur le néant? S'il t'avait connue, on aurait eu un grand livre. Quel dommage."
-Jep Gambardella, La Grande Bellezza
AuBe in Arcadia
Avatar de l’utilisateur
Sergent
Sergent
Messages : 52
Inscrit : 21 sept. 2011, 21:49
Pays : France

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par AuBe in Arcadia »

Tiens, ça faisait longtemps que je n'étais pas revenue poster par ici...

--------------------

Chapitre 6 - Partie 1



La patrouille passa devant l’amas rocheux sans remarquer l'anfractuosité dissimulée par la végétation. Un renfoncement suffisamment grand pour abriter un homme.
Teal’c s’extirpa prudemment de son abri. La voie était libre. Prenant soin de rester le plus possible dans les zones d’ombres du sous-bois, il courut dans la direction d’où venait la patrouille.
Il avait perdu trop de temps. Blessé et poursuivi par un groupe de Jaffas, il n’avait pas pu retrouver O’Neill et les autres lorsqu’ils avaient été attaqués. Il n’avait eu d’autre choix que de s’éloigner autant qu’il pouvait de la porte des étoiles. Ses poursuivants n’avaient abandonné que lorsque, acculé, il s’était volontairement jeté dans les flots bouillonnants d’un torrent.
Il avait manqué de peu la noyade.

Il s’arrêta juste avant d’être en vue du ha’tak de Baal et rejoignit en rampant un point d’observation légèrement en surplomb de l’entrée. Il avait déjà passé là plusieurs heures à observer le va-et-vient des patrouilles.

Il savait qu’il avait peu de chances de réussir à passer inaperçu une fois qu’il serait entré dans la forteresse, mais il lui était inconcevable de ne pas tenter de secourir ses amis.

Il attendit, guettant le moment propice.

o-o-o-o-o-o

– Hého ? Il y a quelqu’un ?
– C’est inutile, mon colonel, vous voyez bien que c’est désert… Et les parois sont insonorisées, ajouta Carter alors que le colonel, frustré, donnait des coups de poings rageurs dans les murs.
– Je veux parler au responsable ! s’obstina O’Neill. J’aurais des réclamations à faire au sujet du service d’étage… Aïeuh !

Il s’était approché trop près de la porte de la cellule et venait de prendre une décharge. La grille était renforcée d’un champ de force, rendant impossible toute tentative de forcer la serrure.

– Mon colonel ? s’inquiéta Carter.

O’Neill massa sa main engourdie par le choc pour tenter de rétablir la circulation sanguine.

– Ça va, répondit-il, bougon. Je…

Le bourdonnement caractéristique d’un tir de zat, suivi du bruit sourd d’un corps qui tombe au sol, l’interrompit.
Teal’c franchit la porte d’un bond, prêt à tirer.

– Teal’c ! s’écria O’Neill. Vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis content de vous voir !
– Colonel O’Neill, major Carter, je suis moi aussi heureux de vous voir sains et saufs, répondit Teal’c.

D’un coup bien ajusté, le Jaffa fit sauter la serrure.

– Ne traînons pas, ajouta-t-il.
– Vous avez mis le temps pour venir, le taquina O’Neill.
– J’ai eu quelques difficultés à semer mes poursuivants, répondit Teal’c sans sourciller.
– Et pour entrer ici ?

Teal’c se renfrogna.

– Il n’y a presque pas de patrouilles… Et à part le garde à l’entrée des cellules, je n’ai croisé personne à l’intérieur.

O’Neill attrapa deux zats sur un râtelier, et en tendit un à Carter. Teal’c les entraîna au pas de course dans le dédale de couloirs, prenant à peine le temps de s’arrêter à chaque intersection pour vérifier que la voie était libre.
À bout de souffle, Carter stoppa alors qu’ils traversaient un vaste entrepôt vide.

– Est-ce qu’on ne pourrait pas ralentir un peu ? demanda-t-elle. Je crois… que je n’ai pas totalement récupéré de l’interrogatoire de Baal.
– Il faut sortir d’ici le plus vite possible, déclara Teal’c. Nous ne sommes pas en sécurité. J’ai un mauvais pressentiment.
– Vous avez raison, c’est trop calme, renchérit O’Neill. Je n’aime pas ça.
– Et Harlock ? fit Carter. Vous comptez le laisser ici ?

Harlock…
Il avait failli l’oublier.

– Il faut trouver un terminal informatique, dit-il. Ça devrait nous permettre de savoir où il a été emmené.
– Nous allons devoir monter aux niveaux supérieurs, colonel O’Neill, fit Teal’c.
– Je ne partirai pas en laissant un membre de mon équipe derrière moi ! s’emporta O’Neill d’un ton théâtral… Même s’il ne s’agit que d’un membre honoraire, continua-t-il comme Teal’c lui jetait un regard dubitatif.

Carter retint un sourire.

– Ne faites pas comme si son sort vous laissait insensible, mon colonel, ironisa-t-elle. Avouez que vous l’appréciez comme un membre de SG-1 à part entière.
– Quoi ? Ce gamin insupportable ? Je préférais encore Jonas !

Mais bon, même s’il lui tapait sur les nerfs, le colonel savait qu’il ne pouvait pas l’abandonner entre les mains de Baal.

Le petit groupe se faufila prudemment jusqu’à l’étage du dessus. Teal’c y repéra rapidement un terminal – dans un local technique discret –, sur lequel Carter, après un bref coup d’œil à ses circuits, fit s’afficher un plan complet du ha’tak.

– J’y suis, mon colonel, déclara-t-elle. Il ne me reste plus qu’à trouver les fichiers concernant le personnel.
– Parfait. Faites vite.

O’Neill commençait à se sentir nerveux. Ils n’avaient rencontré personne. Ça n’était pas normal. Baal ne laisserait jamais son vaisseau sans surveillance. Quoi qu’il puisse fabriquer dans les ruines, il devait bien rester ici quelques escouades de Jaffas.
Mais les couloirs étaient déserts…

– Mon colonel, fit Carter avec une pointe d’angoisse. Il n’y a aucune trace de lui dans le système informatique du vaisseau.
– Baal a dû l’emmener ailleurs… Ne restons pas là. Plus le temps passe et plus nous courons le risque de tomber sur une patrouille.
– Que fait-on pour Harlock ?
– Il faut trouver un abri à proximité des ruines… Ensuite, nous essayerons de déterminer où il peut être. Pour l’instant, la priorité est de sortir d’ici.

Il s’apprêtait à rebrousser chemin, lorsqu’une silhouette armée d’une lance jaffa se découpa dans l’encadrure de la porte.

Image

– Où croyez-vous donc aller, colonel O’Neill ? demanda une voix connue.
– Harlock ! s’exclama O’Neill, soulagé. Nous vous cherchions, en vérité, mais je vois que vous vous en tirez bien tout seul.
– Vous ne croyez pas si bien dire, sourit Harlock.

Le jeune homme s’écarta pour les laisser sortir de la pièce. O’Neill sentit que quelque chose n’allait pas au moment où il passait devant lui…
Une patrouille de Jaffas – huit en tout – les attendait dans la coursive.

Et puis il y avait ce picotement caractéristique, comme un frisson qui lui parcourait l’échine…

– Mon colonel… souffla Carter. Je crois qu’il y a un problème…

Elle avait senti, elle aussi…

Le colonel se retourna vers Harlock. Celui-ci pointait sa lance sur eux, un demi-sourire moqueur aux lèvres.

– Jetez vos armes, ordonna-t-il. Comme vous pouvez le constater, toute résistance est inutile…
– Gamin ? interrogea O’Neill faiblement. Baal t’a…
– Votre arme, colonel… insista Harlock.

O’Neill laissa tomber son zat.

– Harlock ?

Il essaya de saisir dans son regard la plus petite trace d’humanité, un signe quelconque qui aurait montré le conflit de deux personnalités.

Harlock sourit sans répondre. Il fit un geste à l’attention des Jaffas, qui se placèrent de part et d’autre de leurs prisonniers.
Contre toute attente, ils ne reprirent pas le chemin des cellules.

– Je peux savoir où nous allons ? demanda O’Neill.
– Le seigneur Baal m’a accordé l’honneur de me charger de vous soutirer toute information exploitable, répondit Harlock d’un ton égal. Il est exclu pour moi de le décevoir sur ce point.

O’Neill tenta une nouvelle fois de sonder le jeune homme. Il était incapable de dire pourquoi, mais la situation le rendait franchement mal à l’aise. Et ce n’était pas parce qu’il était en train de parler à un Goa’uld.

D’ailleurs, à ce propos…

– Au fait, lâcha-t-il d’un ton qu’il espérait désinvolte, qu’avez-vous fait du décorum habituel ?
– Hmm ?
– Ben oui, vous savez… pour avoir l’air, euh, comment dire… plus divin.
– Oh. Et bien, je supervise un chantier de fouilles, pas un atelier de couture. Les armes ornementales et les grandes pièces d’étoffes précieuses, c’est joli, mais ce n’est pas très pratique pour inspecter des galeries… À vrai dire, quand je suis sûr que le chef n’est pas dans les parages, je préfère laisser la quincaillerie de côté, termina Harlock, tout en balançant nonchalamment sa lance sur son épaule.

O’Neill haussa les sourcils. Voilà qui n’était pas banal.

– Euh… Je pensais plutôt à de petits détails physiques… Comme la voix, ou les yeux qui brillent. Pour bien fixer la hiérarchie dès le départ…
– Ah, oui… Je sais faire aussi.

Il s’interrompit brièvement, le temps de désactiver le verrouillage d’une porte en plaquant sa paume contre le dispositif de reconnaissance digitale.

– Jaffas ! Shal’ke ! ordonna-t-il ensuite.

Et si le colonel avait douté des sensations fugaces qu’il avait eues, ce n’était à présent plus le cas.
D’autant plus que, comme les Jaffas tardaient un peu à obéir, Harlock illumina son œil de la façon caractéristique que le colonel interprétait comme voulant dire « attention, Goa’uld en colère ».

– Si vous voulez vous donner la peine d’entrer, fit Harlock en revenant à une voix humaine une fois que les Jaffas furent partis.
– À trois contre un, déclara O’Neill, vous pensez que nous n’allons rien tenter ?
– Ne dites pas n’importe quoi, colonel, rétorqua Harlock. Vous n’auriez déjà eu aucune chance contre moi en temps normal, alors avec le serpent…

O’Neill ne savait plus trop quoi penser. Il avait déjà rencontré des Goa’ulds qui se faisaient passer pour des humains ou des Jaffas, mais c’était la première fois qu’il en croisait un qui parlait de lui à la troisième personne.
Surtout en se qualifiant de « serpent ».
C’était déstabilisant.

Il consulta du regard Teal’c et Carter, qui avaient l’air aussi désarçonné que lui.
Quant au gamin, il semblait s’amuser de la situation.

– C’est peut-être idiot, mais… à qui suis-je en train de parler ? demanda O’Neill.
– C’est à vous de voir, lui répondit Harlock.
– Vous vous foutez de moi ?
– Non… Simplement je pense que je n’arriverais jamais à vous convaincre que c’est ma personnalité humaine qui a pris le dessus, soupira le jeune homme. C’est le contraire qui se produit d’habitude, je crois…

O’Neill mit quelques secondes avant d’assimiler l’information.

– Vous avez raison, finit-il par répondre. Je ne vous crois pas.
– Généralement, les hôtes résistent avec plus ou moins de force, renchérit Carter, mais je n’ai jamais entendu parler d’un hôte qui aurait repris totalement le contrôle.

Harlock haussa les épaules et s’installa confortablement dans le seul fauteuil de la pièce.

– Je n’ai jamais dit que je contrôlais totalement mon Goa’uld.
– Et vous voulez qu’on vous fasse confiance avec une réponse pareille ?
– Je n’ai jamais dit ça non plus… En fait, il me semble que la seule chose que j’ai dite était qu’il me fallait des informations pour Baal.
– Vraiment ?
– Oui… C’est même assez urgent. Voyez-vous, Baal ne me fait pas encore entièrement confiance, et j’aimerais bien augmenter mon potentiel de crédibilité rapidement… Histoire de me conserver une bonne marge de manœuvre…
– Ben voyons. Et vous pensez qu’après avoir entendu tout ça, je vais être plus enclin à vous parler ?
– Vous n’avez pas le choix.

Le colonel ne répondit pas. Quelle que soit la personne à laquelle il était en train de parler, elle semblait prendre un malin plaisir à brouiller les pistes.
Le pire, c’est qu’il pouvait très bien dire la vérité.


Je ne sais pas ce qui me fait le plus peur. Qu’on se retrouve devant un Goa’uld très persuasif, ou que l’esprit du gamin soit effectivement capable de dominer celui de ce serpent.


Il finit par considérer que statistiquement, le Goa’uld avait plus de chances de l’emporter.

– Jamais je ne me soumettrai à un faux dieu, quelles que soient les ruses qu’il emploie ! s’écria Teal’c.

Apparemment, Teal’c était du même avis que lui.

– Je ne veux pas vous soumettre, lui rétorqua Harlock. Je veux négocier.
– Depuis quand les Goa’ulds négocient-ils ? fit O’Neill.
– Depuis qu’ils s’installent dans des humains qui viennent du futur. Écoutez, le temps m’est compté. Je propose que vous en restiez là sur les spéculations et que vous vous intéressiez plutôt à ce que je vais vous montrer.

Harlock se leva et se dirigea vers le fond de la pièce. Il fit coulisser un mécanisme quelconque, et la paroi s’escamota, révélant un espace de stockage assez conséquent.

– Alors quoi ? Vous venez ? demanda-t-il comme ni O’Neill, ni ses deux équipiers ne faisaient mine de bouger.
– Ça ne m’inspire pas confiance, souffla Carter.
– À moi non plus, confirma O’Neill. Mais comme l’a très justement fait remarquer notre ami, nous n’avons pas vraiment le choix.
– Je propose de profiter qu’il est seul pour tenter de le maîtriser, avança Teal’c.

C’était tentant. Mais d’un autre côté, le colonel était curieux de savoir ce que ce Goa’uld avait trouvé de suffisamment intéressant pour risquer la colère de Baal en lui dissimulant.
Et il y avait toujours ce problème du « qui contrôle qui ».

– Donnons-lui le bénéfice du doute… déclara O’Neill. Pour passer outre les ordres de ton seigneur, gamin, lança-il à Harlock, tu as au moins dû dénicher quelque chose qui te permette de prendre sa place !
– Pire que ça, répondit Harlock sombrement.
Dernière modification par AuBe in Arcadia le 20 janv. 2013, 22:02, modifié 1 fois.
Et in Arcadia ego.
AuBe in Arcadia
Avatar de l’utilisateur
Sergent
Sergent
Messages : 52
Inscrit : 21 sept. 2011, 21:49
Pays : France

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par AuBe in Arcadia »

Désolée, explications scientifiques un peu foireuses par ici. Me suis aperçue plus tard que le trinium existait déjà. Entre autres choses... Mais bon, tant pis.

-----------------

Chapitre 6 - Partie 2


Kei écoutait Tochiro détailler le bilan des dégâts.
Ce n’était pas brillant.

Emeraldas donnait l’impression de s’ennuyer royalement. C’était vrai que l’anglais laborieux de l’ingénieur en chef de l’Arcadia ne rendait pas l’exposé très attrayant.
Et probablement avait-elle déjà entendu le même discours auparavant.

Les principaux responsables du programme « porte des étoiles », ainsi que Kei, Tochiro et Emeraldas, s’étaient réunis pour décider d’un plan d’action.
Le plus difficile, une fois qu’on avait surmonté le problème de la langue, était de s’accorder sur les priorités – et en deuxième lieu de supporter la lenteur de l’élocution de Tochiro, et son accent à couper au couteau.

Kei se demanda combien de temps Emeraldas allait tenir avant de tuer tout le monde dans la pièce.
Elle remarqua qu’un colonel à l’autre bout de la table de réunion montrait lui aussi des signes d’impatience.

– Mon général ! interrompit-il alors que Tochiro tentait – vainement – d’expliquer son problème de réacteur à MacKay. Nous perdons du temps ! Il faut envoyer une expédition de sauvetage sur P4X-48C. Nous ne pouvons pas abandonner SG-1 !
– Excellente idée ! répondit Emeraldas en se levant, avant même que le général Hammond ait eu le temps d’ouvrir la bouche. Préparez vos hommes, je vous accompagne.
– Madame, tenta de protester Hammond, je suis seul responsable de la sécurité de mes hommes et…
– Cela implique d’aller chercher ceux qui sont restés sur cette planète, coupa sèchement Emeraldas. Tochiro, combien de temps te faut-il pour que l’Arcadia soit capable d’effectuer un saut jusque là-bas ?
– Euh… Il y a bien quinze heures de travail, mais…
– Je t’en donne cinq. Je pars d’ici une heure. Dès que le vaisseau est prêt, rejoins-moi.

La jeune femme rousse quitta la pièce sans se retourner, sans laisser à quiconque la possibilité de réagir.
Tochiro rassembla ses notes nerveusement.

– Il faut que je répare le réacteur de toute urgence, fit-il. J’aurais besoin de faire le tour de toutes vos installations pour voir ce que je peux récupérer.
– Nous n’allons tout de même pas laisser des pirates dicter leur loi ici ! rugit Fields. Général Hammond, c’est à vous de décider de l’envoi d’équipes sur le terrain, pas à cette… femme…
– Emeraldas partira même s’il n’y a personne avec elle, intervint Kei.
– Et elle va certainement ouvrir la porte d’un claquement de doigts ? ironisa Fields.
– Ce n’est pas un problème, répondit Tochiro. Je peux faire ça à distance.

Kei soupira. Chaque seconde perdue dans cette pièce diminuait les chances de retrouver le capitaine sain et sauf.

– Mon général, dit-elle. Nous avons le même objectif. Il faut que nous unissions nos forces pour secourir le capitaine et l’équipe du colonel O’Neill. Et l’Arcadia est notre meilleur atout contre ces Goa’ulds. Une fois que ses moteurs seront réparés, le professeur pourra remettre en état votre porte des étoiles…
– Vous pourriez faire ça ? demanda MacKay. Identifier et réparer une panne sur laquelle tout un département de scientifiques chevronnés se casse les dents depuis plus d’une semaine ?
– Je construis des moteurs warp, répondit Tochiro. Je ne sais pas comment fonctionne votre truc, mais le principe de base est forcément le même… Mais avant, il faut s’occuper de mon réacteur…
– De quoi avez-vous besoin ? fit Hammond.
– Mon général, vous n’allez pas écouter ces…
– Ces gens nous offrent leur aide, interrompit le général. Alors ?
– Les cristaux sont morts, déclara Tochiro.

Hammond interrogea MacKay du regard. Celui-ci haussa les yeux au plafond et eut un geste d’impuissance.

– Ça ne m’avance pas à grand-chose.
– Nous avons seulement besoin d’un peu de trinium, lui expliqua Kei.
– J’ai bien peur de ne pas pouvoir accéder à votre requête.
– Mais… le métal de votre porte…
– Désolé, mais ce n’est pas du… trinium, fit MacKay.
– Vous devez lui donner un autre nom, intervint Tochiro.
– Euh… F3Z-P ? Tr-I8 ? proposa Kei.

Ses connaissances en mécanique étaient assez limitées. Elle n’avait pas mémorisé toutes les dénominations techniques du métal énergétique qui permettait la navigation warp.

– Non… dit Tochiro. C’est trop récent… Il faut son appellation d’origine…
– Si vous voulez, tenta MacKay, nous possédons des cristaux asgards...
– Il me faut juste quelques grammes du métal de votre porte, répondit Tochiro distraitement. Bon sang, je l’ai sur le bout de la langue… Euh… Du naquadah ! énonça-t-il triomphalement.
– Vous avez besoin de naquadah ?
– Mais le naquadah désigne le minerai brut, dit Kei. La porte n’est pas faite en naquadah !
– Je vous assure que si, répondit MacKay.
– Non, rétorqua Tochiro. C’est du naquadah raffiné. Trois fois pour le trinium, et je ne suis même pas sûr que c’en soit… Peut-être du quadrinium…

Il secoua la tête.

– Peu importe ! reprit-il. Général Hammond ?
– Accordé, fit Hammond. Docteur MacKay, mettez-vous à disposition de Monsieur Oyama. Je veux que tout soit opérationnel le plus vite possible !
– Bien monsieur, répondit MacKay.

Il se leva et fit signe à Tochiro de le suivre.

– Du naquadah raffiné… Pouvez-vous me donner davantage de détails ? demanda-t-il alors qu’ils sortaient tous deux de la salle de réunion.

Kei resta sur place. Elle se rendit compte que tous ceux qui étaient encore présents la fixaient.

– Vous avez autre chose à nous demander, mademoiselle ? interrogea Hammond.
– Comptez-vous envoyer une de vos équipes sur P4X-48C ? répondit-elle sans se démonter.
– Ça dépend… Que pouvez-vous nous dire de plus sur votre amie… Emeraldas. À part le fait qu’elle passera la porte, même seule.
– Si elle y va seule, elle ira chercher le capitaine. Mais je ne suis pas sûre qu’elle se préoccupera des autres…
– Tu veux dire qu’elle abandonnerait Jack, Sam et Teal’c à leur sort ? intervint Daniel, silencieux depuis le début du briefing.
– Je ne sais pas… soupira Kei. C’est difficile de savoir ce qu’elle pense… Elle en est capable, termina-t-elle après quelques secondes de réflexion.

Et le capitaine doit en être capable aussi.

– Et Harlock ? demanda Daniel, comme s’il avait lu dans ses pensées.

Elle ne répondit pas, mais sentit qu’elle était en train de rougir et détourna la tête.

– Mon général, déclara le colonel du bout de table. Je demande la permission de me rendre sur P4X-48C avec SG-6 !

Hammond prit le temps de la réflexion.
Puis il se tourna vers Kei.

– Il y a de fortes probabilités pour que Baal en personne nous attende là-bas avec toute son armée, lui dit-il posément. Pensez-vous que votre amie ait des chances de réussir à s’introduire dans le vaisseau-mère, localiser SG-1, les délivrer et revenir sans se faire repérer ?
– Sans se faire repérer, non. Mais je pense qu’elle peut faire suffisamment de dégâts pour profiter de la confusion.

Tout le monde la fixa comme si elle venait d’annoncer que la Lune était composée de naquadah.

– Évidemment, ajouta-t-elle, il faudra dégager le passage avant… Je suppose qu’elle voudra utiliser un ou deux missiles de l’Arcadia pour sécuriser la zone…
– Vous supposez ? demanda Hammond.
– Euh… Elle l’a déjà fait…

L’expression de Fields signifiait clairement « je vous l’avais bien dit ».

– Notre politique est d’éviter autant que possible les frappes majeures, fit Hammond. Nous ne voulons pas que les Goa’ulds attaquent massivement la Terre en représailles… Nous n’avons pas les moyens de les repousser. Vous, peut-être, mais notre armement est bien insuffisant. Vous pouvez lui faire comprendre ça ?
– Je vais essayer, sourit Kei.
– Très bien. Le colonel Norton partira avec SG-6 et SG-12. Ne prenez pas de risques inconsidérés, et assurez-vous que Mademoiselle Emeraldas ne perdra pas de vue nos objectifs communs, termina Hammond.
– À vos ordres, répondit Norton.
– Quant à vous, reprit le général en s’adressant à Kei, je compte sur vous pour transmettre à vos amis les lignes directrices de l’action militaire au vingt-et-unième siècle. Je ne voudrais pas que vous vous rendiez responsable d’une guerre totale dans une époque qui n’est pas la vôtre.

Le général se leva.

– Messieurs, au travail ! conclut-il.

o-o-o-o-o-o

– C’est juste une petite partie, déclara Harlock. Je vais vous emmener voir le reste, mais je voudrais avoir votre avis sur ça avant… Surtout le vôtre, major.

Ils se trouvaient devant un fragment de bloc rocheux grossièrement taillé, qui devait bien peser dans les deux cents kilos. Le chariot qui avait servi à l’amener jusqu’à son emplacement actuel était encore dans un coin de la pièce, rangé à la verticale.
Curieusement, le rocher était posé sur un coussin magnétique, et par conséquent lévitait à quelques centimètres du sol.

– C’est un gros bout de rocher, fit O’Neill.
– Merci de votre participation, colonel, répondit Harlock. Je suis sûr que ça va nous faire progresser. Major Carter ?
– Vous l’avez trouvé où ? demanda-t-elle.
– Un morceau de mur qui s’est effondré… Baal n’a pas tiqué quand je lui ai montré, et pourtant je suis certain que c’est quelque chose de ce genre qu’il cherche ici.
– Il ne vous l’a pas dit ? dit O’Neill.
– Non. Mais c’est le seul truc qui présente un tant soit peu d’intérêt dans le coin. Enfin, pour moi en tout cas.
– Lequel de vos moi ? rétorqua le colonel. Le gamin ou le serpent ?
– Le serpent s’appelle Syssend’har. Il supporte assez mal qu’on le traite de serpent. Et le gamin apprécierait que vous arrêtiez de l’appeler gamin, sinon il va finir par vous exploser la tête contre un mur.
– Vous parlez souvent de vous à la troisième personne ?
– J’ai de petits problèmes d’identité en ce moment.

Harlock reporta son attention sur Carter, qui s’était approchée du rocher et l’examinait soigneusement.

– Alors ?
– Ce n’est pas une formation naturelle, répondit Carter en se redressant. De près, on voit distinctement tout un réseau de filaments insérés dans la pierre. Ils ne font pas partie du rocher, ajouta-t-elle. On peut sentir les points d’injection en passant la main dessus.
– C’est évolutif, fit Harlock.
– Comment ça ?
– J’ai apporté ce machin ici il y a deux jours. Les filaments, comme vous les appelez, se sont étendus sur tout ce côté, et ils ont commencé à attaquer le sol. J’ai dû le mettre sur un dispositif d’antigravité.
– Ce caillou est vivant ? s’exclama O’Neill.
– Je n’en sais rien, répondit Harlock. Je n’ai aucune idée de ce que ça peut bien être. Ça se développe de façon autonome, mais ça n’a pas l’air vivant.
– Vous avez pensé à la nanotechnologie ? interrogea Carter.
– Non… Vous avez raison, cela pourrait être une possibilité.

Le jeune homme regarda le rocher d’un air concentré, mais celui-ci ne semblait pas disposé à lui livrer ses secrets, quels qu’ils soient.

– Bon ! s’impatienta O’Neill. On ne va pas passer la nuit ici. C’est un caillou, avec des nano-robots à l’intérieur, et je ne crois pas qu’ils vont se mettre à parler d’un coup pour nous dire à quoi ils servent.
– Je ne sais pas ce que c’est, répliqua Harlock, mais je sais comment ça marche… Par contre, je trouve que vous avez l’air plutôt pressé de me quitter, colonel.
– Il faut que je vous explique quelles sont les relations entre humains et Goa’ulds ?
– Oh, ce n’est pas la peine…

Harlock sourit franchement, tout en jouant avec la lance jaffa qu’il n’avait pas lâchée.
Effectivement, ce n’était pas la peine. Et le gamin n'était pas idiot. Ils ne risquaient pas de lui fausser compagnie.

– Qu’attendez-vous de nous, au juste ? demanda le colonel.
– Cela m’arrangerait que vous coopériez avec Baal…
– Vous me prenez pour qui ?" s’indigna O’Neill. Il faut plus qu’un caillou et un Goa’uld bizarre pour me convaincre que Baal est de notre côté !
– Je pense que nous avons… des intérêts communs, fit Harlock.
Vous avez des intérêts communs avec lui, cria O’Neill. Pas moi !
– Du calme. Je ne vous ai pas encore montré comment ça fonctionnait. J’ai fait quelques tests… discrètement, pour ne pas mettre la puce à l’oreille de l’autre, et j’ai obtenu des résultats… plutôt intéressants.
– Dans quel sens ? fit Carter, intriguée.
– Et bien… Daniel Jackson avait raison, répondit Harlock. C’est une arme, et c’est puissant… Mais je n’ai trouvé de mode d’emploi nulle part, et je pense que ce que j’ai vu n’est qu’une… pièce qui s’insère dans un mécanisme plus global. En tout cas, j’ai l’impression que c’est trop puissant pour être parfaitement contrôlable… Il ne faut pas chercher à le remettre en marche.

Harlock s’interrompit un instant et fixa O’Neill. Un regard qui le mettait au défi de le contredire.
Et qui lui fichait vraiment la trouille.

– C’est ce que je crois, ajouta Harlock. Enfin… c’est ce que nous croyons tous les deux, précisa-t-il.
– Vous êtes vraiment bizarre, fit O’Neill.
– Lequel ?
– Ce n’est rien, laissez tomber.

Le jeune homme les fit revenir dans la première salle. Lui-même passa derrière un paravent en attrapant au passage une pile de vêtements sur une commode.

– Pour le reste, il faut sortir, continua-t-il alors qu’il se changeait. Je vous emmène d’abord sur le site de fouilles, puis j’irai rendre compte à Baal.
– Si vous lui dites que vous avez trouvé une arme, mais que, à votre avis, il ne faut pas l’utiliser, il ne vous écoutera pas, dit O’Neill.
– Il m’écoutera. Il n’est pas suicidaire.

Harlock ressortit de derrière le paravent et entreprit de déverrouiller la porte. Il avait passé un pantalon noir et un genre de perfecto, déniché dieu sait où, qui lui donnait l’air de Keanu Reeves dans Matrix.

– En revanche, si vous pouviez prendre l’air soumis une fois dehors, cela m’éviterait des ennuis avec les Jaffas.
– Wow, fit O’Neill. Vous vous êtes mis sur votre trente-et-un pour impressionner votre patron ? Vous savez que votre style vestimentaire ne colle pas tellement avec la mode goa’uld ?... À moins que vous ne vouliez lancer une nouvelle tendance…
– Pff… Pour votre gouverne, colonel, sachez que je possède aussi tous les accessoires, répondit Harlock en sortant un gantelet ouvragé de sa poche, sans toutefois l’enfiler.
– Je vois… La panoplie du parfait petit Goa’uld…
– Ne me cherchez pas… Le seigneur Baal avait mentionné votre tendance à être insolent. Vous vous comportez comme ça avec tous les Goa’ulds que vous rencontrez ?
– Non… Seulement avec ceux dans votre genre…

Harlock se contenta d’un grognement inaudible pour toute réponse.
Et in Arcadia ego.
AuBe in Arcadia
Avatar de l’utilisateur
Sergent
Sergent
Messages : 52
Inscrit : 21 sept. 2011, 21:49
Pays : France

Re: [FANFIC] Stargate Arcadia

Message non lu par AuBe in Arcadia »

Tiens, un petit up ne fera pas de mal.

------------------

Chapitre 6 - Partie 3


Les trois vaisseaux asgards s’étaient mis en position d’attente derrière une des lunes de la planète, à l’abri des senseurs goa’ulds. Par mesure de précaution, Thor avait quand même fait activer les boucliers de camouflage.
On ne savait jamais.

Il avait envoyé une sonde furtive dans la basse atmosphère. Elle avait peu de chances de se faire détecter, mais le risque existait. Il attendait avec appréhension son retour.
S’il pouvait choisir, il préférait régler cette affaire discrètement.

Si sa présence était révélée, il craignait beaucoup plus la réaction des Terriens que celle des Goa’ulds. Ces derniers avaient un caractère fondamentalement guerrier. Ils prendraient cette ingérence comme une provocation et se débarrasseraient du problème par les armes – comme d’habitude.
Mais les Terriens… Ils étaient trop curieux. Ils voudraient connaître le pourquoi de cette affaire.

Ils lui poseraient forcément des questions embarrassantes.

Il ne regrettait pas ce qu’il avait fait ici par le passé. Il s’agissait de la survie de son propre peuple.
Mais il comprendrait parfaitement la réaction des Terriens s’ils venaient à l’apprendre.

Et il savait également que ce qui avait eu lieu sur cette planète n’était pas qu’une expérience asgard isolée…

o-o-o-o-o-o

Le colonel Phil Norton finissait son briefing préparatoire, face aux deux équipes SG rassemblées devant lui.

– N’oubliez pas ! disait-il. Il s’agit de reconnaître le terrain, pour préparer l’exfiltration de SG-1. Notre but est d’éviter une confrontation directe avec les forces jaffas.
– Que faisons-nous s’ils nous attendent à la sortie de la porte, mon colonel ? demanda un des hommes.

Norton se tourna vers la pirate rousse. Après une discussion animée avec Kei, elle avait finalement consenti à revêtir une tenue de combat du SG-C, mais aucune des remarques plus ou moins directes des officiers de la base sur les coiffures réglementaires de l’armée n’avait eu d’effet. Les cheveux de la jeune femme lui tombaient presque jusqu’aux genoux, et le contraste avec l’uniforme vert SG donnait un résultat plutôt déconcertant.

– Madame…
– L’Arcadia enverra de quoi faire diversion, répondit-elle. Il faudra profiter de la confusion pour franchir la porte et s’en éloigner.
– Vous voulez dire que nous ne laisserons personne pour garder la porte ? fit le même soldat qui avait posé la première question. Dans ce cas, comment allons-nous faire pour revenir ?

Norton essaya de ne rien faire paraître de sa nervosité. À ce stade de l’opération, la réussite dépendait uniquement de la capacité des pirates à tenir leurs engagements. Ce n’était pas tant le risque de rester bloqués une fois sur place que la réaction de leurs nouveaux alliés qui l’inquiétait.
À vrai dire, le général Hammond avait passé un certain temps à exposer à Emeraldas les dangers qu’une réponse armée disproportionnée ferait courir à la Terre.

– L’Arcadia nous récupérera, lâcha Emeraldas d’un ton qui laissait clairement entendre qu’elle aurait aimé que le vaisseau bombarde au passage la planète entière.

Il avait fallu l’intervention de Kei, puis celle du nabot qui passait apparemment pour un authentique génie de la mécanique aux yeux de l’équipage de l’Arcadia, pour qu’Emeraldas se range enfin à l’avis du général.
Avec une mauvaise grâce évidente.

Norton soupira. Ce n’était pas cela qui rassurerait ses hommes.

– Trois de nos équipes, ainsi qu’un état-major, vont embarquer à bord de l’Arcadia, qui nous rejoindra dès que sa navigation en hyperespace sera réparée, déclara-t-il. Les Goa’ulds ne s’attendent pas à l’arrivée d’un vaisseau terrien. Il faudra profiter de cet avantage.

Emeraldas s’était tournée brusquement vers lui. Norton tiqua. Apparemment, personne ne l’avait mise au courant de ce petit détail… Bah, il fallait bien que quelqu’un se lance.

Au moins avait-elle eu la présence d’esprit de ne pas protester ouvertement devant son équipe.
« Elle sait commander des hommes, c’est sûr… » pensa le colonel. Il faudrait juste qu’elle n’oublie pas à qui ils appartiennent...

Les soldats se dispersèrent pour rassembler leur matériel devant la porte des étoiles. Le colonel Norton s’apprêtait à retourner chercher les dernières informations auprès du général Hammond, mais Emeraldas se planta devant lui et le foudroya du regard.

Aucune esquive possible. Il n’y couperait pas.

– Il n’a jamais été question de faire embarquer qui que ce soit à bord de l’Arcadia ! s’exclama-t-elle.
– Et bien, comme il s’agit d’une mission de sauvetage, il semblait évident d’envoyer d’autres renforts, se défendit Norton.
– L’Arcadia ne prend pas de passagers. Faites passer vos renforts par votre porte.
– Cette décision n’est pas de mon ressort, répondit Norton. Vous n’avez qu’à faire part de vos objections au général Hammond.
– Nous avions trouvé un accord, trancha-t-elle. Je refuse de recommencer des négociations interminables avec votre général. Dites-lui que je m’en tiendrai à ce qui a été décidé, et que personne n’a jamais été autorisé à monter à bord !

Un homme débraillé – peut-être un mécanicien de l’Arcadia, pour ce que Norton pouvait en juger – s’approcha d’Emeraldas et lui glissa quelques mots. Elle décrocha un regard furieux au colonel et s’éloigna rapidement sans lui laisser le temps de protester.

o-o-o-o-o-o

– Alors ? fit O’Neill. Qu’a-t-il dit ?

Il essaya de ne pas trop faire ressortir le sarcasme. Après tout, il ignorait quelle pourrait être la réaction du Goa’uld s’il continuait à le provoquer de la sorte.
Mais il était curieux de savoir si Harlock et son symbiote avaient convaincu le tout-puissant Baal de leur bonne foi.

– Rien d’intéressant, répondit Harlock laconiquement.
– Vraiment ?

Le jeune homme ne desserra pas les dents tandis qu’il les raccompagnait à l’extérieur du bâtiment dans lequel Baal s’était installé.

Un Jaffa était venu trouver Harlock pendant qu’il faisait visiter le site des fouilles à ses prisonniers perplexes, détaillant par le menu les artefacts qu’il avait découverts et ses suppositions quant à leur utilité. Le jeune homme n’avait rien laissé paraître de plus qu’un léger pincement de lèvres, mais il n’en avait pas moins interrompu ses explications pour se rendre aussitôt chez Baal.
Il les avait plantés au beau milieu d’une antichambre, sans aucun Jaffa pour les retenir.

Ils auraient pu sortir tranquillement sans que personne ne s’en rende compte… Que croyait-il ? Qu'ils allaient attendre que Baal s’intéresse à eux ? Qu’avait-il dans la tête ?

Question idiote. Il avait un serpent de trente centimètres collé à la colonne vertébrale, une saloperie de bestiole gris vert avec une collerette qui crachait et sifflait contre l’univers entier.

Son entretien avec Baal avait duré une quinzaine de minutes, mais O’Neill avait convaincu Carter et Teal’c de rester en place.
Si c’était avec le Goa’uld qu’ils discutaient, il avait visiblement tendance à vouloir traiter avec eux, et il fallait l’encourager dans cette voie. Peut-être même lui parler des Tok’ras…
Si c’était avec Harlock… Et bien, il ne valait mieux pas lui causer davantage d’ennuis qu’il n’en avait déjà avec Baal…

Une escouade complète de Jaffas commandés par le primat Mel’tek les rejoignit à l’extérieur. Harlock leur lança un regard mauvais.

– Nous avons droit à une escorte d’élite ? demanda O’Neill.
– Je suis… commença Mel’tek.
– Je n’ai pas besoin de vos explications, coupa Harlock sèchement. Vous êtes ici parce que votre maître vous a demandé de lui rapporter mes faits et gestes. Vous pourrez lui dire que je n’ai pas l’intention de voler son ha’tak personnel pour m’enfuir avec les prisonniers. Et aussi qu’il a tort de camper sur ses positions.

Apparemment, la discussion s’était plutôt mal passée. Baal devait pourtant l’écouter, non ?
O'Neill préféra ne pas formuler sa remarque tout haut. Le jeune homme avait l’air davantage goa’uld que lorsqu’il l’avait retrouvé. Ce serait un manque de tact que de souligner ses erreurs.

– Mel’tek est tout à fait disposé à entendre vos théories, intervint-il malgré tout. Je crois qu’il se pose… certaines questions…
– N’écoutez pas ce que dit ce Tauri, seigneur Syssend’har, protesta Mel’tek. Ma loyauté est sans faille…
– Calmez-vous, dit O’Neill. Le seigneur Syssend’har a lui aussi des envies de… comment dire… s’émanciper du giron de son maître.

L’intéressé fixa O’Neill d’un air exaspéré.

– Finalement, fit-il, je me demande si c’était une bonne idée de vous sortir de votre cellule. Vous semblez prendre plaisir à perturber les croyances des gens partout où vous passez.
– C’est possible, répondit le colonel. Mais j’ai l’impression que c’est aussi votre cas.
– Je vois.

Harlock posa sur Mel’tek un regard calculateur.
Et in Arcadia ego.
Répondre

Revenir à « Fan Fictions »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit