[FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Rufus Shinra
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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

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Chapitre 15 : Concorde....et discorde, publié originellement le Lundi 11 Février 2008


22 heures plus tard


Système FT-957

Les quatre chasseurs et le ravitailleur volaient en formation, propulseurs coupés. Le silence avait suivi une demi-heure de discussion entre les pilotes, et chacun était perdu dans ses pensées et le vide affiché par les détecteurs.
La formation était en vol serré, centrée autour du ravitailleur, de la taille d'un petit transport, qui servait en même temps d'appareil de détection avancée et de contrôle pour les chasseurs.

L'alerte générale avait été déclenchée quelques heures plus tôt dans l'ensemble des appareils de la flotte. Mais, cette fois-ci, cela n'avait rien à voir avec un exercice.

Carl regarda dans son cockpit virtuel les missiles sous les embryons d'ailes de son chasseur. Deux de ses fusées étaient noires mat, tandis que les autres avaient une tête sensiblement plus large que le reste du corps, peinte en jaune à rayures noires, et il repensa à son parcours.

Punaise, il y a 6 ans, j'étais un gars standard, étudiant pour devenir ingénieur, et maintenant, je pilote un super-chasseur bourré de missiles nucléaires hors de la Voie Lactée.....Engagez-vous, qu'ils disaient, vous verrez du paysage , pensa-t-il avant de régler son affichage pour afficher la Voie Lactée, toujours aussi magnifique, qui l'aida à se détendre, et à repenser aux dernières heures.


Le CAG les avait tous convoqués en salle de briefing lors de l'alerte, où ils apprirent la disparition du Bellérophon. Les patrouilles avaient alors été renforcées en nombre, en fréquence.
Son groupe était le second dans les rotations, et il avait eu le temps de chercher d'autres informations avant le briefing spécifique. Et pour les infos, il s'avait où chercher : au CIC.

"Samir, tu peux venir un instant ?", lui demanda-t-il, une dizaine de minutes après la fin de la réunion d'urgence, alors que son ami sortait de la salle de contrôle pour quelque raison.

"Pas le temps. Si c'est important, suis-moi, je dois aller récupérer des paperasses chez l'amiral. Les codes PAL, pour être précis."

"Quoi ?", dit Carl tout haut, avant de se reprendre et de chuchoter, "Ils sortent les charges nucléaires ?"
"Tu n'es pas au courant ? On a perdu un croiseur, démoli en quelques minutes, et la Terre vient de nous faire passer en DEFCON 2."
"Comment ça, démoli ? Au briefing, le CAG a juste dit qu'il avait disparu."
"Ouais, ben on a retrouvé les boites noires", dit Samir, en continuant à avancer dans les coursives, "et on m'a montré les enregistrements de l'engagement. A ce que j'en ai vu, il s'en semble que l'on soit dans...."
"Mouais, j'ai compris. Et....on sait qui a fait ça ?"
"On ne m'a rien dit à ce sujet, et je n'ais aucune idée de mon côté. L'attaque ne ressemble à rien de connu, mais un conseil, fais gaffe dehors, parce que qui qu'ils soient, ils ne plaisantent pas."

Ils étaient à présent près des quartiers des officiers généraux.

"Tu ferais mieux de t'éclipser, à moins d'avoir un laissez-passer pour amadouer ces deux là.", dit-il en pointant de la tête les deux gardes à l'entrée de la cabine de l'amiral.
"OK, merci, vieux."
"T'inquiètes."



Il avait vu, par la suite, les techniciens sortir les ogives nucléaires, sous la surveillance des Marines. Puis, juste avant le décollage, il reçut dans les banques de données une série de codes d'activation, signifiant qu'il avait désormais entre ses mains le pouvoir de ravager un pays entier.


Un cri dans son casque le fit revenir à la réalité.
"Contact ! Fenêtre hyperspatiale ! Distance 56200 km", aboya le contrôleur radar du ravitailleur, un instant avant que les informations ne s'affichent dans son cockpit virtuel.

"Ici Lone Wolf. Bravo 2, avec moi, on va voir ce que c'est. Bravo 3 et 4, vous restez en arrière et nous couvrez."
"Compris", répondit Carl à son leader, avant de s'engager avec lui sur une trajectoire d'interception, propulseurs activés.

La fenêtre avait disparu, laissant place à un contact radar clair, qui fut rapidement analysé et identifié par l'IA de son chasseur.
"Lone Wolf", dit Carl, "transport Goa'uld classe Tel'tak II. Pas d'IFF. Qu'est ce que l'on fait ? Sommations d'usage ?"
"Je m'en charge.", répondit-il

La voix du chef de groupe se fit entendre sur la fréquence de communication d'urgence reconnue dans la Voie Lactée :
"Tel-tak inconnu, vous entrez dans l'espace de contrôle du groupe spatial terrien du Concordia. Veuillez vous identifier et vous immobiliser sur le champ, ou nous ouvrons le feu. Toute tentative de fuite sera interprétée comme une action hostile et sera traitée en tant que telle."
"Bien compris, chasseurs Tau'ri.", répondit le pilote du transport, dont le visage s'afficha à droite de l'écran affichant plusieurs vues du transporteur. "Je m'appelle Rya'c, fils de Teal'c, et je viens représenter la nation Jaffa auprès de vos forces."

Le transport commença alors à ralentir, et Carl vit son canonnier retirer son pouce du bouton de tir des missiles.
"Allons bon", dit ce dernier, "dans quoi est-ce qu'on s'est mis ?"
"Sais pas", répondit Carl, "mais ce qui est sûr, c'est qu'on est dedans jusqu'au cou...."

Alors que le reste de l'escadron termina sa patrouille normalement, les deux chasseurs et le transporteur revinrent rapidement vers le porte-astronefs, où le transport fût dirigé vers une baie d'appontage différente.







La baie avait été désertée par les techniciens et les contrôleurs de vol, laissant un petit groupe de personnes y entrer, escorté par un groupe de Marines.
Un homme sortit de l'une des coursives et se dirigea en courant vers le groupe. Les Marines firent mine de pointer leurs armes sur lui, avant de le reconnaître et de le saluer.

"Ah, Mitchell. Heureux de voir que vous avez pu nous rejoindre", dit l'amiral Wulfe.
"Désolé du retard, amiral.", répondit-il. "Je suis venu aussi vite que possible et je n'ai pas eu le temps de me faire informer de la situation."
"Une de vos patrouilles vient d'intercepter un transport Jaffa et le ramène à bord. Il semblerait que ce soit Rya'c qui le pilote, et il demande à monter à bord en tant que représentant de la nation Jaffa. Nous avons eu l'autorisation de l'accueillir de la part du SGC."
"Les Jaffas se joignent à la fête ?", demanda Mitchell
"Il semblerait. Le SGC vient de nous avertir qu'ils les ont mis au courant des attaques, et que nous pouvons nous attendre à l'arrivée prochaine d'un de leurs groupes de combat dans le secteur."
Mitchell soupira :
"Il ne manquait plus que ça...."




Le transport traversa le champ de force pour atterrir délicatement sur le sol, au moment où les Marines formaient une garde d'honneur derrière les principaux officiers du navire.

Le Jaffa sortit du vaisseau, s'arrêta quelques minutes pour regarder autour de lui, puis avança en direction du petit groupe.

-Général Mitchell. C'est un plaisir de vous revoir, malgré les circonstances.
-De même pour moi, Rya'c.
-Bienvenue à bord du Concordia, lui dit le commandant du navire. Je suis le capitaine de vaisseau Ha Tran, et voici l'amiral Wulfe, qui commande notre flotte.
-Bienvenue à bord, dit l'amiral.
-Merci de votre accueil, messieurs.
Il regarda à nouveau autour de lui.
-Votre navire est réellement impressionnant, messieurs, mais je crains que ce ne soit pas l'objet de ma visite. Il semble que nous ayons un problème commun, selon votre message....





Le dernier à rentrer, Mitchell ferma la porte du quartier des V.I.P., et vint s'asseoir à la table où venaient de s'installer les officiers généraux, les commandants des navires de la flotte, le second du Concordia et une partie de l'état-major.
A la surprise des commandants des différents vaisseaux, ce fut Mitchell et non Wulfe qui débuta la réunion :
-Alors, quel est la position officielle de la Nation Jaffa sur la crise actuelle ?
-Toujours aussi direct, général Mitchell. Enfin, je préfère ce style à celui qui prédomine actuellement sur Dakara.
-Toujours des problèmes avec la faction de Gerak ?
-En effet. Votre communication n'a fait que renforcer sa position au sein du Conseil. Nous avons de plus en plus de mal à faire face à ses arguments en faveur d'une politique d'expansion agressive, justifiée soit par cette menace, soit par une tentative d'intimidation de votre part, pour reprendre les termes de Gerak.
-Je pensais que les factions modérées étaient majoritaires au sein de votre Conseil, intervint Wulfe.
-Oui, mais leur position s'effrite, entre les escarmouches avec l'alliance luxienne et cette menace dont vous nous avez averti. La preuve en est mon arrivée.
-Comment çà ?, demanda le chef d'état-major de l'amiral. N'est-ce pas plutôt un signe du soutien des partisans de Bra'tac ?
-Au contraire, amiral. Ma venue a, comme vous le pensiez, un objectif politique, mais pas celui qui nous serait à tous favorables. Il semble que j'ai été écarté de la scène publique, pour permettre un renforcement de la position des factions extrémistes.
-Ce qui signifie pour nous ?, demanda pragmatiquement Mitchell
-Ce qui signifie, général, que si je n'ai désormais plus beaucoup de certitudes quant à l'attitude de mes frères et sœurs face à cette situation, je pense que les idées des bellicistes vont prendre beaucoup de poids dans la politique extérieure de notre Nation......
Dernière modification par Rufus Shinra le 22 nov. 2009, 13:03, modifié 1 fois.
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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Message non lu par Samus Aran »

J'adore cette fic, surtout le début avec l'académie, et l'ensemble en général ensuite, très crédible, comparée à d'autres fics se déroulant dans le futur. J'irais prochainement lire la suite sur l'autre site.
Bravo à toi.
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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Message non lu par Rufus Shinra »

A propos de cette fic, justement, je suis en train de finir de réécrire les 4 premiers chapitres (pour fin janvier au plus tard), et ensuite, je vais commencer le Tome II, le premier étant à présent terminé (26 chapitres).

Autrement, ça fait plaisir de voir qu'elle est lue sur ce forum aussi ^^
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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Message non lu par Rufus Shinra »

Alors, je prie aux modos de m'excuser pour le double post éhonté, mais j'en profite pour annoncer que comme le Tome I est terminé, je vais reprendre la publication progressive de celui-ci sur SGF. Celle-ci demeurera lente, et la suite et fin du Tome I, ainsi que le début du Tome 2 sont disponibles sur www.scifi-fanseries.forumpro.fr


Au passage, je suggère à toutes les personnes entamant ce chapitre de revenir au début du topic, puisqu'elles y trouveront les 4 premiers chapitres totalement réécris (et 4 à 5 fois plus longs).


Chapitre 16 : Premier sang


"Silence, tout le monde."
Mitchell attendit une ou deux secondes, le temps que les pilotes se taisent complètement.
"Bien. Maintenant que ce qui est arrivé au Bellérophon est officiel, j'ai une autre bonne nouvelle : Les Jaffas viennent de nous prévenir qu'une de leurs flottes va nous rejoindre pour nous aider."
Il laissa passer les quelques "commentaires désobligeants" qui ne pouvaient que fuser dès que l'on parlait de la Nation Jaffa, puis reprit :
"Vu leur foutoir politique actuel, nous n'avons aucune idée de leurs plans à long terme. Donc, aucune communication en-dehors du strict protocole, et si je prends qui que ce soit à répondre à une provocation, il m'accompagnera lors de ma prochaine patrouille, assis sur mon aile sans combinaison."
A peine une demi-douzaine de pilotes eurent une esquisse de sourire, témoignant soit du sérieux des pilotes terriens, soit, plus probablement, de la piètre qualité de l'humour du chef des opérations aériennes de la flotte.

-Bon, reprit Mitchell, les patrouilles vont être rapprochées de la flotte, à l’exception des groupes 1 et 2 de Pulsar, qui surveilleront nos invités.
Quoi qu’il en soit, les gars des Renseignements veulent que l’on fasse un rapport pour le moindre contact avec un appareil inhabituel, avec un maximum de détails.

Il y eut un léger temps d’arrêt, marqué par l’acquiescement silencieux des pilotes, puis le chef d’escadre se mit à donner le planning des patrouilles pour les deux prochains jours standard.


Huit heures plus tard.



Pendant une trentaine de secondes, les haut-parleurs de l’ensemble des navires de la flotte du Concordia se mirent à diffuser un signal d’alarme, qui pressa tous les membres d’équipage à rejoindre leur poste de combat.
Pour le capitaine de vaisseau Li Ha Tran, ce poste de combat était le CIC du porte-astronefs, où il arriva quelques minutes plus tard, sa chemise à moitié boutonnée.
-Rapport de situation.
-Un groupe de quinze navires lourds jaffas vient de sortir de l’hyperespace il y a approximativement quatre minutes, lui dit le lieutenant Aldana. Ils sont situés à 92 secondes-lumière en 248 par 101. Nos croiseurs d’escorte sont prêts au combat, nous avons 24 appareils dont 6 en configuration anti-navire en vol, ainsi qu’un escadron supplémentaire en alerte T-5.
-Bien compris, lieutenant. Avons-nous été contacté par les appareils Jaffa ?
-Pas pour le moment, monsieur.
-Bien.

Il se tourna vers la section de communications du CIC :
-Quartier-maître, mettez-nous en communication avec ces appareils.
Puis, en se retournant vers son officier tactique :
-Francesca, trouvez-moi tout ce que vous pouvez sur ces appareils. Je veux savoir exactement à quoi nous avons affaire.

Le lieutenant prit un listing posé sur une console près d’elle et lui dit :
-En fonction des masses et des accélérations enregistrées, nous pensons avoir à faire à 8 Ha’Tak de première génération, 4 modèles améliorés 2002, 2 modèles 2011 et un croiseur lourd de classe Ka’Nesh, données corrélées par observations visuelles longue portée. Ils ont déployé approximativement deux dizaines de corvettes de type pour l’instant inconnu.

Tout en se disant qu’il devrait la féliciter, elle et ses subordonnés, pour avoir récupéré autant d’informations aussi rapidement, il avait à présent un problème plus important. Le croiseur lourd, plus que probablement le navire-amiral de cette formation Jaffa, était l’un des navires les plus récents des Jaffa, dont les caractéristiques restaient encore peu connues. Si les Jaffas en déployaient un ici, c’est qu’ils considéraient qu’ils en auraient vraiment besoin.
Reste à savoir contre qui ils veulent s’en servir.




Il n’eut guère le loisir d’approfondir ses pensées : L’interface de communication principale venait de s’activer, affichant l’intérieur du croiseur lourd Jaffa.
Là où les Ha’Tak trahissaient leur origine goa’uld par l’excès d’éléments décoratifs superflus, l’intérieur du Ka’Nesh affichait sa conception purement militaire, avec un poste de commandement où trônaient une demi-douzaines de consoles de contrôle où s’affairaient autant de Jaffas.

-Ici le capitaine de vaisseau Li Ha Tran, commandant du vaisseau terrien Concordia. Veuillez vous identifier et préciser vos intentions.

Un jaffa rentra dans le champ de vision du système de communication :
-Je suis le second conseiller Na’Shan de la Nation Jaffa. Nous venons porter assistance aux forces Tauri dans le cadre des accords passés entre nos deux nations.

-Au nom de l’amiral Günther Wulfe, je vous remercie de votre….

La communication fut coupée, avant même qu’il ne puisse terminer sa phrase. Alors qu’il était toujours tourné vers l’écran, attendant une reprise des communications, l’amiral entra dans le CIC, sa légère barbe et son uniforme mis à la hâte témoignant de son brusque réveil quelques minutes plus tôt.
-Amiral, un groupe de quatorze Ha’Tak et d’un Ka’Nesh est arrivé il y a…. . Il regarda sa montre. ….six minutes trente, à 92 secondes-lumière. Ils ont répondu à notre sommation en s’identifiant comme une force de soutien envoyée par la Nation Jaffa. Le groupe de combat est entièrement opérationnel, et nous avons un escadron prêt au déploiement.
-Compris. Lancez-le, et mettez les autres en alerte par rotation.
-Oui, monsieur.




Douze heures plus tard.



Les patrouilles se succédaient les unes après les autres, mais cette fois il y avait quelque chose à se mettre sous la dent, pour les pilotes, qui observaient de loin l’imposant déploiement de force Jaffa qui, s’il ne révélait pas grand-chose sur les capacités offensives de leurs appareils, affichait clairement leur supériorité numérique en terme de vaisseaux.
De temps à autre, un appareil léger passait à proximité des groupes de chasseurs terriens et de leur corvette, et se trouvait alors scanné et analysé dans la mesure du possible, au point où Lone Wolf avait dit que sans la trétonine, la moitié des pilotes Jaffas aurait déjà un cancer, vu le nombre de détecteurs braqués sur eux.
Carl n’avait pu s’empêcher, comme les pilotes de la patrouille, de s’esclaffer, puis s’était remis à étudier les informations qu’il recevait sur les navires lourds, en particulier celui qui trônait au centre de la flotte Jaffa.

-Halcyon, ici Lone Wolf. Passe sur communication laser.
-Bien reçu, répondit Carl en activant le système de communication unidirectionnel sécurisé. Qu’y a-t-il ?

-Je crois qu’on est suivi. Demande à ton l’ordinateur de comparer les compensations de trajectoires automatiques dès dix dernières minutes avec la moyenne de la patrouille.

Carl s’exécuta, et, quelques secondes plus tard, une paire de graphes s’affichèrent devant lui, et celui correspondant aux dernières minutes présentait des valeurs légèrement supérieures à celles habituelles, que montraient le premier graphe.
-Un appareil camouflé ? demanda-t-il à son chef de patrouille.
-Probablement, et je dois en être assez proche, autrement, mon IA ne s’en serait pas rendue compte. Tu me passe les infos, et dès que l’on a sa position, on va s’amuser avec lui, d’accord ?


Il fallut moins d’une minute pour que la patrouille soit au courant et que la corrélation des données puisse permettre de déterminer une zone de forte probabilité de présence.

-Bon, reprit Lone Wolf, en s’adressant toujours à ses ailiers par communication unidirectionnelle, le Concordia nous a autorisés à impressionner ce petit farceur. Alors on va l’encadrer et le serrer sur les côtés, et le ravitailleur se placera devant lui. Ensuite, on l’illumine avec nos radars de tir pour bien lui faire comprendre qu’il n’est pas le bienvenu. Compris ?

-D’accord, patron, répondit Carl.

La patrouille continua son vol normal, si ce n’est que les trajectoires des appareils étaient désormais convergentes. Quelques minutes plus tard, les différents appareils terriens firent une manœuvre coordonnée les amenant à une vingtaine de mètres les uns des autres, les différentes mesures leur ayant assuré que l’appareil, quel qu’il soit, ne pouvait pas dépasser les quinze mètres d’envergure. La présence de l’imposant ravitailleur acheva de refermer le piège sur l’appareil inconnu, toujours invisible.

-Ici la patrouille de reconnaissance du navire terrien Concordia, dit Lone Wolf en communication omnidirectionnelle. Veuillez immédiatement désactiver votre système de camouflage et vous identifier, ou nous engagerons de manœuvres en vue de protéger notre flotte.

Quelques secondes plus tard, les quatre chasseurs activèrent leurs désignateurs de tir à puissance maximale.

Carl vit alors l’icône représentant l’appareil furtif accélérer brusquement vers l’appareil de son leader, sans laisser à ce dernier le temps de réagir. Lorsque l’inévitable se produisit, le spectacle fut étrangement calme.

Sans l’éclair fugace d’un bouclier pour prouver la présence de l’appareil furtif, un observateur mal équipé aurait tiré pour seule conclusion que les Terriens ne savaient pas fabriquer leurs appareils.

L’embryon d’aile bâbord du chasseur se déchira proprement et fut projeté sur quelques mètres, avant que le corps du chasseur ne rentre en collision avec le bouclier. L’avant de l’appareil fut séparé du reste de la cellule lorsque le système de protection activa l’éjection de l’habitacle, et s’extirpa de l’amas de métal et de carbone que devenait le chasseur.

Carl faillit soupirer en voyant l’équipage du chasseur s’en tirer, puis eut le souffle coupé en voyant la suite du spectacle muet qui se déroulait devant ses yeux : L’appareil inconnu effectua clairement une accélération et changea légèrement de cap pour se diriger vers la nacelle, qui fut pulvérisée par l’impact sur le bouclier.

Reprenant ses esprits dans la seconde qui suivit, il appela le contrôleur de vol du Concordia :
-Concordia, ici Halcyon, l’appareil inconnu a détruit Yankee 1 et sa capsule d’évacuation par une manœuvre délibérée. Pas de survivants, je répète, pas de survivants. Je transmets l’enregistrement de l’attaque. Demande autorisation d’ouvrir le feu. A vous.
Il déclencha la transmission de ses capteurs, puis, sans attendre de réponse, il bascula sur le canal de la patrouille.
-Ici Yankee 2, je prends le commandement ! On poursuit cette ordure ! Ne tirez pas avant mon ordre. Terminé.





-Yankee 2, ici Concordia, répondit le contrôleur de vol une dizaine de secondes ensuite, gardez l’appareil à portée de détecteurs. N’engagez pas la cible pour l’instant, sauf en légitime défense. A vous.
-Ici Yankee 2, bien compris, contrôle.

Faisant un effort pour se calmer, il parla dans son micro :
-Officier pilote Carl Banet, matricule P52FV90C1, demande armement et activation missiles nucléaires tactiques StarBurst 1 et 2.
Une fraction de seconde plus tard, une voix féminine lui répondit :
-Identification confirmée. Demande d’activation transmise.
Puis, quelques secondes plus tard :
-Autorisation de tir acceptée. Missiles StarBurst 1 et 2 activés et en attente de cible.

Il tourna sa tête vers l’icône représentant l’appareil inconnu, et dit à l’I.A. de bord :
-Cible, India 02.

L’icône fut aussitôt encadrée par un carré rouge, signifiant l’asservissement du système de guidage des missiles pour leur permettre de frapper la cible invisible.




Puis il attendit, suivant les manœuvres d’évasion de l’appareil, en cela imité par ses ailiers, le ravitailleur s’éloignant de la zone d’engagement.





CIC du Concordia :


-Qu’est-ce que c’est que ce foutoir ?
Le commandant avait rapidement traversé le CIC lorsqu’une alarme avait signalé la disparition d’un appareil allié. Il entendit le rapport préliminaire de l’un des pilotes alors qu’il s’approchait des contrôleurs de vol.
Sans attendre de réponse à sa première injonction, il continua :
-Montrez-moi son enregistrement.

L’appareil qui suivait la patrouille était représenté par une sphère, son apparence réelle étant inconnue, au milieu de la formation, et, quelques secondes plus tard, les officiers tactiques et le commandant virent la destruction du chasseur.
-La manœuvre était délibérée, conclut le second.
-Sans aucun doute, commandant, ajouta l’officier tactique, surtout ce qu’il a fait à la capsule d’éjection.

Le commandant se retourna vers le contrôleur de vol :
-Dites-leur de ramener cet appareil ici. Mais qu’ils l’empêchent par tous les moyens de s’échapper tant qu’il n’a pas été identifié.



.....tant qu’il n’a pas été identifié. A vous. »
-Bien compris, Concordia. Terminé.

-OK, les gars, on ramène l’intrus à la maison. On l’encadre et on le dirige. S’il tente de se tirer, on l’en empêche, quelque soit le moyen.
Les deux autres pilotes acquiescèrent puis se séparèrent de lui pour se diriger vers l’appareil et se mettre dans une position telle que son seul chemin de fuite passerait par la flotte et les nombreux appareils qui devaient désormais être dirigés vers eux.


Le jeu du chat et de la souris se poursuivit pendant quelques minutes, quand, brusquement, l’appareil inconnu désactiva son camouflage et son bouclier, devenant visible par tous.
Avant d’avoir eu le temps de se poser la moindre question, Carl entendit la voix de son I.A. lui dire :
-Activation de l’hyperpropulsion.
Il enfonça aussitôt le bouton de tir des missiles, et les deux projectiles accélérèrent en direction de l’appareil inconnu.

Les deux StarBurst activèrent leurs propulseurs ioniques et se lancèrent à la poursuite de leur cible, à présent illuminée par tous les capteurs des chasseurs de la patrouille. Il ne leur fallut qu’une demi-seconde pour rejoindre la position déterminée par leur système de guidage, et vérifier la distance les séparant de leur cible. Aucun d’entre eux ne s’intéressa alors au magnifique spectacle qu’était la fenêtre hyperspatiale qui finissait de s’ouvrir, mais envoyèrent un signal vers un petit groupe de lasers. Ceux-ci déclenchèrent une réaction thermonucléaire non contrôlée, qui consuma presque instantanément les deux projectiles, à présent situés à quelques dizaines de centimètres de la coque externe de l’appareil.
Les sphères de plasma en expansion continuèrent leur trajectoire et passèrent au travers du vaisseau à la vitesse que leur avait fourni les propulseurs des missiles, à présent dispersés dans la masse de particules.

Pour les observateurs incapables de différencier des évènements espacés de quelques microsecondes, il n’y eut qu’un flash éblouissant qui désintégra la moitié arrière de l’appareil.
L’autre moitié, privée des systèmes de propulsion et de contrôle, prit une trajectoire aléatoire qui l’emmena partiellement dans la fenêtre hyperspatiale, où elle fut à son tour anéantie.



-Ici Yankee 2, dit Carl au contrôleur de vol. La cible a tenté de s’échapper et a été détruite. Pas de survivants. Demandons instructions.



-Rentrez à la base pour débriefing, Yankee 2. Concordia, terminé. , dit le contrôleur de vol avant de couper la communication et de chuchoter : « Bien joué. »





Pour le capitaine de vaisseau Li Ha Tran, l’heure n’était pas aux soulagements. Il composa un numéro sur le visiophone et attendit quelques secondes, puis parla à son interlocuteur :
-Amiral, je crois que nous avons un début de crise grave, ici.
-Que se passe-t-il, commandant ?
-Nous sommes peut-être bien en état de guerre, mais nous ne savons pas encore avec qui.
-J’arrive.

La communication se coupa, et le capitaine soupira enfin. Mais pas de soulagement.....
Dernière modification par Rufus Shinra le 15 févr. 2009, 23:26, modifié 1 fois.
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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Message non lu par Flo »

CITATION Alors, je prie aux modos de m'excuser pour le double post éhonté, mais j'en profite pour annoncer que comme le Tome I est terminé, je vais reprendre la publication progressive de celui-ci sur SGF.
Pour un mois d'intervalle et l'ajout d'un texte à ta fanfic, je ne pense pas que tu risque quelque chose ;)
Les modérateurs sont plus intelligents qu'ils en ont l'air (même NOUT)!
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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Message non lu par Artheval_Pe »

CITATION Les modérateurs sont plus intelligents qu'ils en ont l'air (même NOUT)!
:lol:

Sinon, c'est un nouveau chapitre très intéressant, qui reste dans le domaine de ce que tu fais le mieux : les opérations spatiales. La création par les jaffas d'un nouveau type de vaisseaux est inattendue mais peut se justifier selon la manière dont ils ont évolué dans ton histoire, mais ça a le mérite de rajouter du piment à l'histoire et de titiller la curiosité du lecteur (en l'occurrence moi) qui souhaiterait en savoir plus.

Le reste est bien écrit, bien mené et cohérent. Le texte donne l'impression de se trouver au coté des militaires de la flotte, et d'avoir affaire à une force militaire consistante, et pas aux délires de scénaristes que Stargate a eu tendance à proposer pour figurer des forces militaires.

C'est un bon chapitre, qui pose deux inconnus intéressants : Le nouveau vaisseau jaffa et les ennemis inconnus, et j'espère que tu finiras par lever (plus ou moins) ces deux mystères.
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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Message non lu par Samus Aran »

Particulièrement content de retrouver cette fanfic que j'adore.
J'apprécie beaucoup la réécriture des premiers chapitres, si ma mémoire est bonne tu as rajouté pas mal de choses en effet, mais je crois que tu as aussi enlevé deux trois passages intéressants, non? C'est dommage, mais peut-être nécessaire pour toi. En tout cas cela permet de s'immerger encore mieux dans ton univers.

Ce nouveau chapitre est très intéressant, comme l'a dit Artheval_Pe, tu maîtrises très bien tout le côté spatial et la hiérarchie militaire, les dialogues entre personnages sont vraiment réalistes, bref, j'accroche vraiment à fond. Encore bravo à toi.
Rufus Shinra
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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Message non lu par Rufus Shinra »

Voici le chapitre 17 du Tome I. Pour les chapitres 18 à 26, ainsi que le début du Tome II, ils sont disponibles sur le forum SciFi Fan-Séries ^^ (les chapitres suivants du Tome I viendront ici au cours de l'écriture du Tome II)




Chapitre 17 : Déréliction

Lorsque l’on est chef de projet sur Atlantis, deux possibilités s’ouvrent à soi. Premièrement, on peut ne devenir qu’un administrateur, gérant globalement le travail de son équipe, sans forcément y prendre part. Une telle approche demande de grandes compétences de gestionnaire associées à une certaine expérience de la Cité pour fournir à ses troupes ce dont elles ont besoin au moment où elles en ont besoin.
Cette méthode de fonctionnement concerne à peu près 80 % des projets en cours dans la galaxie de Pégase.
Les autres projets, plus rares, sont dirigés par quelqu’un qui est trop passionné pour s’occuper de ces détails inutiles que sont l’administration et la gestion. Cette méthode, peu recommandée par les universitaires ou les scientifiques de tout bord, a connu son heure de gloire lors des premières années d’occupation de la Cité, où un amas d’esprits plus brillants et bricoleurs les uns que les autres fut concentré sur quelques km² de territoire, encerclés par des ennemis mortels. Le cocktail « danger de mort imminent » et « 10 génies au mètre carré » fut suffisamment détonant pour tenir les Wraith hors de portée assez longtemps pour permettre à l’expédition de recevoir des renforts.

Mais à présent que pouvaient accéder à Atlantis des personnes ne faisant pas forcément partie du « haut du sommet du top du gratin de l’élite » scientifique terrienne, et que, en plus, les Wraith avaient appris, à la dure, qu’ils étaient persona non grata dans les 10 années-lumière autour d’Atlantis, la réalité scientifique et administrative avait repris ses droits.


C’est pourquoi des personnes comme Nathan Ritter, dont le seul talent était l’organisation et l’administration, étaient clairement indispensables sur la Cité.
Il avait fait ses études dans une université, où les mathématiques les plus compliquées ne dépassaient pas la comptabilité analytique, et n’avait souvent aucune idée des détails des projets qu’il encadrait.
En revanche, s’il y avait une chose qu’il savait chez les scientifiques, c’est comment le système fonctionnait, et comment anticiper leurs besoins, tout en restant dans l’ombre, sans gêner le bon déroulement du projet.

Il avait travaillé aussi dur que les scientifiques qu’il assistait, et avait contribué à la réalisation de nombreux projets de grande ampleur, en permettant à ceux ayant les idées de les concrétiser.



-‘jour, Nathan.
-Bonjour, madame Stern. Pouvez-vous signer ces deux documents, s’il vous plaît ?

Elle s’exécuta aussitôt, sans dire un mot. Deux jours. Elle est rapide.

Il fallait habituellement entre une semaine à un mois pour que le chef de projet en titre ne lui fasse totalement confiance, signant les paperasses qu’il présentait sans même poser de questions. Il surveillait, réservait les salles, commandait le matériel, de telle sorte que chacun trouvait en permanence ce dont il avait besoin disponible. Les papiers présentés auraient pu être des chèques en blanc ou une confession détaillée pour une série de meurtres barbares, les chefs de projets les auraient signés sans y prêter attention.



-Merci, madame.
-Hé, je suis nouvelle ici, alors appelez-moi Anna, s’il vous plait.
-Bien.....Anna.
-Voilà, ce n’était pas si dur, non ?

Elle reprit son trajet qui la mena vers la médiathèque Kepler, désormais réservée à son groupe de travail.
Ce second jour en tant que chef de projet commença sensiblement comme le premier, avec une demi-heure passée à être mise au courant de l’avancement du décryptage des différents fichiers. Deux nouvelles entrées de la base de données étaient désormais accessibles, et l’équipe de nuit avait déjà commencé le travail d’analyse. Mais malheureusement pour les Terriens, les précédents habitants d’Atlantis avaient fait le maximum pour assurer la protection de cette série de fichier, et le décryptage de l’un d’entre eux ne fournissait qu’une trop légère aide pour les autres.
Et pour couronner le tout, les secrets n’étaient pas que dans la base de donnée Atlante, mais aussi dans les instances dirigeantes de l’installation.

Elle avait été « invitée » la veille dans le bureau du gouverneur Weir, qui l’attendait, avec le docteur McKay. Ils lui annoncèrent alors une modification temporaire de son niveau d’accréditation, avant de lui tendre un dossier, qui donna un nouveau point de vue sur son travail.

Non seulement les Anciens ont eu une guerre civile, mais ils en ont profité pour faire des massacres dans les populations civiles.
Elle avait eu du mal à croire ce que contenait ce dossier, et ne put s’empêcher de poser de nombreuses questions sur ces Ori. Mais elle savait qu’une question particulière demeurerait forcément sans réponse, et ne la posa par conséquent pas, malgré, ou peut-être à cause des implications qu’elle avait.

Comment en savent-ils autant sur eux ?
Le dossier contenait en effet des informations remontant à l’époque des derniers ajouts de la base de données, mais contenait aussi quelques renseignements bien plus récents, qui laissaient supposer la présence d’une autre source d’information.

Quoi qu’il en soit, elle ne pouvait parler à personne de ce dossier, dont la seule utilité était de lui permettre de recoller les différentes pièces du puzzle géant qu’étaient ces fichiers cryptés.


Le rapport d’avancement terminé, elle se posa, à l’instar de ses collègues, devant l’une des consoles affichant le contenu d’un fichier récemment décrypté, concernant l’un des mondes que les Anciens surveillaient en dehors de leur galaxie à l'apogée de leur civilisation.

La représentation d’une planète flottait au-dessus du projecteur holographique à droite de l’écran, où était affiché un texte en Ancien, que à peu près tout le monde lisait sur Atlantis.

Les vaisseaux d’exploration s’étaient succédés au-dessus de cette planète tous les quarante années altéranes jusqu’au moment où, semble-t-il, des formes de vie animales étaient apparues.
A côté d’un formulaire informatique destiné à changer le classement de la planète se trouvait une série de noms, puis l’autorisation d’installer une Porte.

Le regard d’Anna fut attiré par une animation dans l’hologramme de la planète : Un point vert fut affiché sur un sous-continent isolé au milieu des océans, puis la dérive des continents devint visible, représentée jusqu’à l’unification du sous-continent porteur de la Porte avec une Pangée locale. Elle regarda avec intérêt l’hologramme dont l’animation était réglée en boucle, puis reprit la lecture.
Passant rapidement au-delà de rapports concis sur l’évolution des formes de vie sur la planète, elle ne s’arrêta que sur une note encadrée : la Porte était désormais accessible à pied depuis n’importe quel point des terres émergées. A côté de la note d’information se trouvait une autre note, indiquant l’apparition de sociétés primitives d’animaux dont une représentation figurait près du texte.
Elle activa l’icône et observa la représentation holographique de ces animaux dans leurs premiers pas vers une civilisation : ils ressemblaient à première vue à des araignées terriennes, mais ne se déplaçant sur quatre pattes, les autres étant semble-t-il désormais affectées à des opérations manuelles.

Elle compara les dates, et fit mentalement la conversion en unités terriennes, pour être abasourdie par le résultat : Les anciens avaient placé une Porte sur un continent, sachant que son déplacement le rendrait accessible quelques centaines de milliers d’années plus tard. Et les premières traces de civilisation n’étaient apparues que quelques dizaines d’années terriennes après l’unification de ce sous-continent précis au reste des terres émergées.

Après avoir félicité intérieurement les biologistes Anciens de ce coup de maître, elle reprit la lecture, jetant un coup d’œil rapide aux notes prises par les équipages des appareils d’exploration, ne s’attardant que sur des évènements importants, comme la découverte par ces arachnides de la Porte, ou les guerres qui s’en suivirent pour le contrôle de sa région.

Puis, tout d’un coup, il y eut un trou. La dernière note décrivait les débuts des Etats centralisés, seize années altéranes après le dernier passage d’un appareil de surveillance. Le passage suivant fut daté de quatre-vingt cinq de ces années, et décrivait une dégénérescence technologique et sociale, les habitants de cette planète étant revenus à un niveau technologique moyenâgeux, porté sur une agriculture de subsistance.

Elle examina quelques rapports, à présent assez rapprochés temporellement, quand apparut un formulaire de reclassement de planète.

Il portait une mention « Approuvé », et signifiait que la planète en question devait être retirée aussitôt que possible du réseau de Portes, du fait de sa nouvelle allégeance.

Elle refit la conversion des unités temporelles, qui ne fit que confirmer ses suspicions : Cette planète et ses habitants s’étaient convertis à Origine, et les Anciens tentaient alors de couper ses communications pour éviter de fournir aux représentants de ce culte une nouvelle base.
Le formulaire spécifiait aussi l’envoi d’un émissaire sur la planète.

Elle vit les rapports de l’émissaire en question, accompagné de xénobiologistes et de scientifiques, où le ton était dans l’ensemble assez confiant.
Certains enregistrements de rencontres étaient disponibles, et elle s’empressa de les regarder sur le projecteur holographique.

La qualité d’image était impressionnante, et affichait tous les détails des armures externes faisant office de vêtements ornementaux aux arachnides faisant paisiblement face aux émissaires Altérans.
Passé les quelques instants de terreur face à la taille de ces créatures, Anna fut charmée par leur stature et leur éloquence, que retransmettaient les sous-titrages de l’hologramme.
Ils se sont peut-être soumis à ce culte, mais ils savaient bien le défendre.

Elle regarda le premier enregistrement dans son intégralité, puis regarda rapidement les autres, ressentant une certaine sympathie pour ces créatures pourtant physiquement si éloignées.

Le rapport final du chef de l’expédition indiqua un succès total, résultant en un renoncement intégral d’Origine, ce qui ne fut pas sans soulager sa lectrice.

Une copie d’un ordre de mission suivait ensuite, indiquant l’assignement d’une paire de frégates lourdes à la protection de la planète, désormais impliquée dans le conflit fratricide que connaissait la plus majestueuse civilisation connue par les êtres humains.


Quand, brutalement, toute la situation bascula dans l’horreur.

Les rapports de la mission basée sur la planète indiquèrent une centaine de foyers d’épidémie distincts, ayant tous éclaté presque simultanément, chacun abritant une variante d’un même groupe de virus.

Les demandes de matériel médical, d’analyses et de personnel commencèrent à s’afficher sur le terminal, presque tous refusés à partir d‘un certain moment.
Le fléau des Ori était à l’œuvre sur de trop nombreux mondes, et celui-ci n’avait aucune valeur stratégique, et finalement, la mission fut rappelée, ainsi que les vaisseaux de protection, laissant la planète et ses habitants à leur sort.



Les derniers documents montraient les fosses communes des arachnides tués par la maladie, les cités souterraines désertes, alors que les scientifiques et les biologistes revenaient dans leurs foyers pour lui faire face.


La fin, comme pour tant d’autres planètes….

Elle afficha la dernière page, pour voir quelle était la conclusion de l’histoire de cette civilisation.

Les derniers fichiers décrivaient la planète comme ayant été dévastée par la maladie, avec quelques poignées de survivants mis à l’abri à temps par les scientifiques Altérans. Puis, les fichiers furent de plus en plus espacés temporellement, et tous identiques, et faisaient part de l’anéantissement de la seule espèce consciente de la planète.


Ce fut tout, et Anna se leva, dégoûtée des conséquences de cette guerre idéologique.

Elle ne revint que deux heures plus tard, après avoir tenté tant bien que mal de déjeuner, sans aucun appétit.
Elle vit alors un cadre clignoter sur son moniteur, qui indiquait :

[center]NOUVEAU FICHIER[/center]

Elle ferma le cadre, intriguée, et vit un dernier rapport, plus sommaire que les autres, afficher des données brutes sur la planète.
L’une d’entre elles la fit sursauter : il y avait lors de l’envoi de ce rapport plus de deux cent soixante millions d’individus de catégorie 4 ou plus, soit du niveau d’évolution biologique des êtres humains.

C’est absurde. A aucun moment, leur population n’a atteint cette valeur !

Elle regarda alors la date d’envoi du rapport, et eut soudain des sueurs froides.
Elle se mit à convertir la date en dates terriennes, d’abord mentalement, puis par écrit, deux fois, et enfin par ordinateur.
Quand il n’y eut plus aucun doute, elle activa son oreillette :

« Passez-moi le gouverneur, immédiatement. Il s’agit d’une priorité Alpha-1 ! »
Il ne fallut que quelques secondes pour que sa demande soit exécutée.
« Docteur, vous devriez venir immédiatement. Nous avons une situation critique, ici !! »



Sur la feuille, le résultat des calculs du directeur de projet Anna Stern se terminait par :

MAI 2019 ap J.C.










-Mon commandant, elle se réveille !
-Laissez-moi passer !
La voix se rapprocha d’elle, alors que ses yeux cherchaient la lumière.
Elle fit un mouvement.
-Ne bougez pas. Vous avez été dans le coma pendant près de deux jours.
Elle marmonna quelque chose d’inintelligible.
-Heureux de vous revoir parmi nous, Shanti.
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Un avenir possible, moins sûr et plus complexe pour des galaxies porteuses d'un mélange explosif : vide de pouvoir, héritages vivants et ambitions multiples.
Tomes I et II terminés, Tome III en cours

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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Message non lu par Rufus Shinra »

Voilà un nouveau chapitre de la fic. Bonne lecture !


Chapitre 18 : Charlie Foxtrot ?


L’éclairage du Jumper lui fit mal aux yeux et l’obligea à les laisser à moitié fermés pour leur laisser le temps de se réadapter à la lumière normale. Elle passa ces courts instants à essayer de faire le point sur sa situation.

Quelque chose avait mal tourné.

Le croiseur qui les accompagnait avait été détruit en quelques minutes, sous leurs yeux.
Puis...

Puis quoi, d’ailleurs ?

"Où sommes-nous ?", demanda-t-elle.
"Nous n'en avons aucune idée. Les systèmes de navigation et de contrôle se sont tous bloqués juste après que vous soyez tombée dans les pommes."
"Comment ça ?", hasarda-t-elle, alors que sa tête tournait un peu moins.
"Ca fait 36 heures que tous les systèmes de base demandent un mot de passe. Résultat, on n'a plus que les systèmes de survie et ce qui a été rajouté par le SGC."

Elle se tut un instant, avant de se diriger vers l'un des sièges du poste de pilotage, où elle vit que le vaisseau était posé sur une planète.

"Euh, je suis fatiguée et je vais sûrement dire n'importe quoi, mais comment se fait-il que l'on soit posés sur une planète, si l'on n'a plus de commandes ?"

"Quand le vaisseau ennemi a commencé à faire des siennes, nous avons, à première vue, subi un déplacement interstellaire, puis tout s'est bloqué. C'est alors que le Jumper s'est automatiquement dirigé vers l'une des planètes et s'est posé."

Campbell arriva de l'arrière de l'appareil avec un sandwich et une bouteille d'eau et les lui tendit.
"L'atmosphère extérieure est irrespirable, résultat, on est coincés ; mais au moins, on a de la matière première pour faire de la nourriture avec la fonderie moléculaire. Tiens."
"Merci."

Le sandwich avait plutôt bon goût, se dit-elle, avant de se dire que cette impression venait probablement du fait qu'elle n'avait pas mangé depuis des jours.
Les fonderies moléculaires embarquées arrivaient à synthétiser de la nourriture et des produits de première nécessité, mais il était de notoriété publique chez leurs consommateurs que l'aspect esthétique avait été plus réussi que l'aspect gustatif, les aliments étant fabriqués pour obtenir les apports nutritionnels maximaux avec le moins de molécules possibles.

« Est-ce que vous vous rappelez de ce qui est arrivé avant que ne vous perdiez connaissance ? »

« Je ne suis pas sûre, commandant. Je me rappelle bien de la destruction du Bellérophon, mais ensuite c'est encore un peu flou. »

« Bon, ce n'est pas grave. L'important, pour l'instant, c'est de trouver un moyen de communication ou de transport. Nous allons reprendre les reconnaissances d’ici deux heures. Venez par ici, Shanti. »

Il lui montra une carte affichée sur un PDA, sur laquelle se trouvait un quadrillage partiellement vierge centré sur une icône représentant le Jumper.

« Les proportions de gaz dans l’atmosphère ne sont pas viables, et il y a une vie animale indigène, donc nous ne pouvons faire de sorties qu’avec l’armure. Les sorties sont de deux heures maximum, espacées de six heures. Nous avons commencé à repérer les environs, mais pour l’instant, rien de bien transcendant, si ce n’est quelques bestioles de petite taille sûrement pas comestibles. »

Il indiqua ensuite sur la petite carte les heures de chaque sortie et les noms des personnes affectées.
Elle vit qu’il lui restait huit heures avant de devoir enfiler l’imposante armure de combat.

Huit heures devant moi.
……
……
Elle se mit quelques minutes plus tard au travail, malgré sa fatigue. En effet, si elle ne pouvait pas encore effectuer d’actions physiques intenses, rien ne l’empêchait d’examiner le logiciel de navigation du Jumper, pour tenter de le remettre en état.

Après tout, elle se reposerait bien mieux une fois dans son lit au SGC.





L’écran que regardait Shanti affichait plusieurs fenêtres, renvoyant à différents programmes de décryptage et d’analyse, qu’elle faisait fonctionner depuis plusieurs heures. Mais une seule importait, en l’occurrence l’interface avec le Jumper, et un seul texte apparaissait, simple et inébranlable :
[center]**MOT DE PASSE INCORRECT**[/center]

Shanti posa son ordinateur avec un calme trop naturel pour ne pas traduire son début d’exaspération, et jeta un coup d’œil aux autres.
Fatigué de traiter le Jumper de "saloperie de canette bornée" et autre "chasseur intello à la manque", Campbell fixait d'un air morne la vitre lumineuse où les mêmes mots clignotaient inlassablement, tandis que Vernil dormait et que Maltez faisait quelques réglages sur l’armure de combat.
Durant tout le temps qu’elle avait passé devant l’écran, elle avait eu l’occasion d’essayer toutes les astuces suggérées par ses instructeurs pour contourner les systèmes de sécurité altérans.
Même la backdoor installée sur tous les Jumpers avait été inutile, alors qu’en théorie, elle devait permettre, avec l’identification de deux officiers , de contourner toutes les sécurités logicielles du système. Ce dispositif particulier semblait avoir échappé à toutes les observations.
Donc, on est coincés dans un F-301 foireux, mais à l’Ancienne. Au moins, le génér..colonel O’Neill et Teal’c savaient où ils étaient, quand ils dépassèrent Jupiter....Je ne peux pas en dire autant de nous.

Quelqu’un lui tapota l’épaule.
-Shanti, lui dit Maltez, il est l’heure de vous préparer.
-Bien, monsieur, dit-elle en soupirant.
-Rien de nouveau, de votre côté ?
-Rien. Le gars qui a installé ce truc savait clairement ce qu’il faisait.

Elle soupira.

Un quart d’heure plus tard, elle put sortir à l’extérieur du véhicule. L’un des écrans indiquait la carte établie par les précédentes reconnaissances, tandis que les autres affichaient les paramètres extérieurs utiles. L’orientation dans ce nouvel environnement fut aisée pour le lieutenant Bhosle, étant donné que le logiciel de navigation avait été programmé pour cette sortie, et indiquait en permanence la direction à suivre pour arriver dans la zone à cartographier.
Ce qui, d’ailleurs, prit un temps assez réduit, si l’on considère la vitesse conséquente que peut atteindre une armure de combat en terrain dégagé.

Même si elle n’ignorait pas qu’elle devait être à l‘affût du moindre danger ou signe de civilisation, son regard n’en était pas moins attiré par la faune et la flore locale. Après tout, les différentes planètes sur lesquelles elle avait pu se rendre jusqu’à présent abritaient toutes des écosystèmes semblables à celui de la Terre, tandis qu’elle se déplaçait à présent sur une espèce de mousse jaunâtre qui semblait couvrir une grande partie du paysage, avec quelques excroissances de grande taille de temps à autre.

Mais si son attention avait pu commencer à lentement s’affaiblir, les réflexes de son entraînement reprirent instantanément le dessus lorsque l’affichage interne indiqua une détection sur les systèmes passifs, alors qu’elle franchissait la crête d’une colline qui lui faisait sans cesse penser aux sandwiches au fromage du SGC.

-Commandant, dit-elle dans le système de communication, je viens de repérer des émissions électromagnétiques trop intenses pour être naturelles. J’ai un relèvement, mais pas de distance. Dois-je aller voir ?
« OK, mais vous ne sortez pas de la zone de reco, et interdiction de vous faire repérer par des natifs, quels qu’ils soient. Compris ? »
-Affirmatif, commandant.

Elle se déplaça plus lentement, cette fois, pour éviter d’être repérée par le dispositif ou ses constructeurs, et, tandis qu’elle avançait, le signal se faisait de plus en plus fort. Mais elle dut finalement se rendre à l’évidence : si elle progressait dans la bonne direction, elle ne pourrait néanmoins pas atteindre son objectif sans enfreindre ses ordres, celui-ci étant de toute évidence hors de la zone qui lui était allouée.

Après s’être déplacée latéralement sur quelques centaines de mètres pour permettre la détermination précise de la position de la source de signaux, elle prit le chemin du retour vers le Jumper.

Si l’objet n’était qu’à quelques kilomètres d’ici, il n’en n’était pas visible pour autant, le relief devenant d’un coup beaucoup plus accidenté, et Shanti ne pouvait qu’imaginer la cause derrière ces émissions, lampe primitive ou générateur à fusion miniature.

Au bout d’une dizaine de minutes, elle aperçut enfin la minuscule base d’opérations de SG-22, et s’en rapprocha avant de se rendre compte, au bout d’une dizaine de secondes, du problème : elle voyait le Jumper, alors qu’il était sensé demeurer camouflé.

-SG-22, ici Shanti. Le Jumper est visible. Est-ce que tout va bien ?
Elle attendit quelques secondes avant de rappeler les personnes à l’intérieur du véhicule.
-SG-22, me recevez-vous ?
Devant l’absence de réponse, elle demanda un autodiagnostic du système de communication interne de l’armure de combat. Celui-ci indiqua qu’il n’y avait aucun problème interne.

Elle décida de se rapprocher plus lentement du Jumper après avoir déclenché le système de défense automatisé d’urgence, par mesure de précaution. Elle n’eût pas le temps de se féliciter de cette initiative quand le bouclier de son armure se déclencha à temps pour arrêter une petite décharge d’énergie venue du ciel. En effet, sa seule pensée était maintenant de courir, aussi vite que son exosquelette le lui autoriserait.

Elle s’éloigna à une vitesse qui aurait sidéré tout athlète sur Terre, en effectuant de légers changements de direction aléatoires pour éviter d’offrir une cible facile à ceux qui avaient probablement réussi à capturer son équipe, mais tout en suivant une direction précise.

Les problèmes avaient commencé à partir du moment où elle s’était approchée de cette source de rayonnements, et, désormais qu’elle était dans un environnement hostile, avec une réserve d’air et d’eau limitée, elle n’avait plus qu’une chose à faire : en savoir plus sur cet objet, si ses agresseurs lui en laissaient le temps.


Il fallut une quinzaine de minutes étrangement calme, sans tir ni poursuite, pour arriver à proximité de sa – probablement dernière – source de curiosité.

Elle vit de quoi il s’agissait, et en resta sans voix.

Après avoir décidé de s’approcher, elle constata que ce....monument.... n’était rien d’autre qu’une projection tridimensionnelle, assez semblable aux hologrammes modernes qui peuplaient sa vie de tous les jours.
Mais elle n’eût pas le temps de continuer sa réflexion, une décharge d’énergie traversant sans difficulté le petit bouclier généré par l’armure, la paralysant brusquement.

Elle s’effondra lentement, alors que l’ordinateur interne se faisait brusquement contrôler de l’extérieur, et n’avait désormais plus comme ordre que celui de subvenir aux besoins vitaux de sa passagère aussi longtemps que possible.

Une dernière vision de ce monument, à la fois magnifique et effrayant, revint à elle.
Un être humain figurant aux côtés d’une araignée géante recouverte de plaques élégantes, le tout surmonté de deux séries de symboles.

Ses yeux, alors qu’elle tombait, restaient fixés sur ces symboles.
Si la première série de « caractères » lui était parfaitement inconnue, la seconde était en revanche évidente à identifier : la langue des Anciens.



Une opération militaire passe souvent par plusieurs étapes.

Initialement, tout est sensé se dérouler conformément au plan établi lors du briefing.
Puis, lorsque la réalité reprend ses droits, c’est aux officiers d’improviser avec les moyens du bord pour parvenir aux objectifs initiaux, et faire de la mission, sinon une réussite complète, au moins un succès dans la stratégie globale.
Ensuite, quand l’ennemi se mêle de l’opération, la situation devient chaotique, mais malgré tout gérable, puisqu’il reste, après tout, une certaine rationalité de chaque côté.

En revanche, quand Murphy rentre en jeu, toute planification à un plus long terme que les cinq prochaines secondes est vouée à l’échec, et seuls les plus chanceux s’en sortent sans trop de problèmes.

Aucun des membres de SG-22 n’avait eu de problème pour comprendre que la situation, malgré son calme apparent, était en fait chaotique.
Ils avaient, en revanche, commis une erreur qu’aucuns qualifieraient « de débutant » : ils pensaient que cela ne pourrait plus empirer…
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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Message non lu par Rufus Shinra »

Chapitre 19 : Premier contact



Pour la seconde fois en une semaine, le lieutenant Bhosle sortait de l'inconscience avec, pour tout souvenir récent, une série d'évènements désagréables. Le réveil fut, cette fois, plus aisé, alors qu'elle observait son environnement immédiat avec un mélange d'appréhension et de curiosité.

L'endroit où elle se trouvait était faiblement éclairé, sans paroi ni aspérité visible. Elle resta assise pendant quelques minutes, son attention portée sur un détail qui lui échappait et sur lequel elle tentait de mettre un nom.

Puis elle se rendit compte.
La couleur du lieu où elle se trouvait variait légèrement, prenant différentes teintes de rouge sombre, toujours éclairé par une lumière diffuse, sans source visible.
Au bout de quelques secondes, elle se leva lentement, le regard fixé devant elle, et commença à marcher. Le sol n'opposait aucune résistance, et elle gardait ses bras légèrement portés vers l'avant, tout en jetant périodiquement un coup d'œil derrière elle.

Elle continua son exploration pendant une dizaine de minutes, au cours de laquelle elle ne rencontra aucun obstacle, puis s'arrêta et regarda autour d'elle. Elle était à présent entourée par une couleur orangée omniprésente qui lui faisait cligner fréquemment des yeux.
Elle s'assit alors, et commença à tâtonner le sol autour d'elle.

Rigide, lisse et tiède.

Pas de fente, pas de conduit, pas d'issue visible de ce côté-là......... Bon, à moins qu'il ne m'aient enfermée dans un espace tridimensionnel fermé, il doit y avoir des parois quelque part.

Elle s'assit et se décontracta, observant calmement le lent jeu de couleurs devant ses yeux, pour se concentrer ensuite sur ses autres sens, et collecter un maximum d'informations, à partir desquelles elle pourrait tenter de comprendre plus précisément sa situation.
Elle resta ainsi alors que son environnement changeait lentement de couleur, et vit le jaune remplacé par toutes les teintes de vert et de bleu qu'elle eût pu imaginer, quand, soudain, l'uniformité de son univers fut brisée.

Une tache jaune claire subsistait au milieu d'un violet qui commençait à revenir vers le rouge lointain.

Intriguée, elle ferma les yeux pendant une dizaine de secondes, avant de les rouvrir pour s’apercevoir que l’irrégularité chromatique était toujours présente, à apparemment quelques mètres d’elle. Se levant, elle fut rapidement au niveau de cette tache circulaire, qu’elle examina avec prudence avant de se résigner à la toucher, avec le mince espoir que le contact avec cette anomalie puisse influer sur sa condition.
La sensation prit Shanti par surprise.
Elle n’avait absolument rien senti avant de toucher la surface, et, à présent, le froid s’infiltrait brusquement depuis sa main, qu’elle retira presque aussitôt.
Sa main la fit souffrir pendant quelques secondes supplémentaires, puis, après avoir vérifié l'absence de lésions, elle recula de quelques pas, par prudence, puis observa le cercle jaune devant elle. Au bout de quelques minutes, celui-ci changea de couleur et passa au vert.

Bon, pas question que je me fasse avoir à nouveau.

Elle s'approcha à nouveau du disque, mais n'y plaça que brièvement la manche gauche de son uniforme. Il n'en fallut pas plus pour qu'une forte chaleur se répande à travers son bras.

C'est bien ce que je pensais.....

"Quelqu'un m'entend ?", se mit-elle à dire à haute voix, sans trop d'espoir.
Le silence fut sa seule réponse, et, pendant plusieurs minutes, elle resta immobile, en train d'écouter et de réfléchir au lieu où elle se trouvait.

Pas un bruit, même pas d'écho, même pas de....
Elle pencha soudain la tête et tapa plusieurs fois le "sol" de son pied, mais aucun son ne vint.
-Bon, bon, bon....., chuchota-t-elle.

Quand elle redirigea son regard vers l'endroit où avaient émergé les anomalies, elle ne vit plus que le rouge sombre omniprésent, et ressentit une certaine déception. Elles l'avaient fait souffrir, mais elles étaient, dans un monde sans mur ni plafond, un repère bienvenu à présent disparu.

Pendant une durée qu'elle n'aurait pu évaluer, elle chercha du regard tout détail dans ce décor à la couleur désormais fixée, avant d'admettre qu'il n'y avait rien à voir autour d'elle. Elle s'assit alors, décidée à conserver ses forces.

Ne pas céder à la panique.
Inspirant et expirant calmement plusieurs fois, elle ôta sa veste et s'allongea, se servant de celle-ci comme appuie-tête.
Une fois posée, elle commença à réfléchir.

Pas de mur, pas de plafond, juste le sol, et moi au milieu...

Elle ferma les yeux et tenta de visualiser des paysages, des visages, quoi que ce soit pouvant l'éloigner de cet univers oppressant dont elle était prisonnière.

Prisonnière !

Si tout cela est une cellule, ceux qui m'y ont enfermée doivent tenir à ma survie.....du moins pour le moment.





Le paysage créé de toutes pièces par son imagination commençait à prendre forme depuis quelques minutes quand un bruit la fit sursauter.
Une plainte sourde venait de sa droite, et elle se leva aussitôt, fixant l'origine du son.

Puis, au bout de quelques secondes, le silence reprit ses droits, avant d'être interrompu par un nouveau son tout aussi grave venant d'au-dessus d'elle. Tournant instinctivement la tête, elle tenta d'apercevoir le haut-parleur ou ce qu’utilisaient ses geôliers pour émettre ce signal, mais en vain, alors que celui-ci s'évanouissait pour laisser place à un autre légèrement plus intense.

Vous voulez attirer mon attention. Cà, c'est on ne peut plus clair. Mais sur quoi ? se demanda-t-elle alors que son regard portait désormais dans une nouvelle direction.

Le son ! Il est plus aigu !

Le son devenait légèrement plus aigu après chaque pause, pour rester uniforme jusqu'à son interruption, avant de reprendre sur une gamme plus aiguë.
.

Comme les couleurs….ils me testent. Comme un rat de laboratoire, dans une cage plus évoluée.

Elle commença alors à reproduire tant bien que mal le bruit qui emplissait ses oreilles, et, alors qu'elle tentait de s'y accorder précisément, elle remarqua que cette fois le son ne s'arrêtait pas.

Alors qu'elle tentait avec difficulté de rester sur ce qui lui semblait être la bonne note, le son s'arrêta, pour tout d'un coup revenir ; mais cette fois-ci avec une différence notable en fréquence.

Pourquoi pas....

Signal après signal, le son devenait de plus en plus aigu alors que sa voix s’affaiblissait, fatiguée par ces improbables vocalises. Finalement, elle dut s’arrêter, à la fois épuisée et incapable de monter assez haut, et, quelques instants plus tard, le son s’arrêta pour le plus grand plaisir de ses oreilles endolories.


Essoufflée, elle se rassit à côté de ses vêtements et se mit à attendre la prochaine expérience avec une certaine appréhension.

Bonne sonorisation, bon éclairage, mais rien à manger et à boire. Si ça continue, leurs expériences vont devoir s’arrêter rapidement, faute de cobaye.

Quelques minutes plus tard, elle jeta un coup d’œil à sa veste et commença à la plier méthodiquement, lorsqu’un bouton tomba et commença à rouler derrière elle.

-Génial, commença-t-elle à dire avant d’entendre un bruit inattendu dans son dos.


Le bruit d’un objet tombant dans l’eau.




Elle se retourna aussi vite que possible, et vit devant elle un disque rempli de liquide, profond de quelques dizaines de centimètres. A côté du disque se trouvaient deux surfaces colorées, identiques à celles qui avaient attiré son attention auparavant, l’une jaune, l’autre verte.

Avec prudence, elle trempa légèrement la manche de sa veste, avant de s’assurer de l’absence de mauvaises surprises « évidentes » telles celles qui l’avaient attendues lorsqu’elle avait touché les disques de couleur. Alors que son vêtement, quoique détrempé, n’avait pas subi d’altération particulière, son regard fut attiré par le disque vert, qui se mit à pulser légèrement.

Elle recula légèrement, et vit le liquide dans le disque se mettre à bouillir, sans pour autant que le niveau ne change.

Puis, un instant après, le disque jaune prit le relais, et l’ébullition s’arrêta rapidement, pour laisser place à des glaçons à la surface, puis à une véritable couche solide.



D’accord. Donc j’ai un contrôle de température dans le lavabo de ma chambre grand standing, et vu que le solide flottait sur un liquide transparent, çà ne peut être que de l’eau. Enfin, si j’ai bien écouté les cours de chimie d’il y a quatre ans., pensa-t-elle en souriant.

Elle approcha sa main du disque vert, et le toucha jusqu’à ce que la glace ait complètement disparu, laissant la place à de l’eau assez fraîche.


Se servant de ses mains, elle put boire quelques gorgées avant de chercher autour d’elle la moindre trace de nourriture, mais en vain, ses vêtements et la source d’eau représentant les seules exceptions au rouge sombre qui emplissait son petit univers.


Ce n’était pas une coïncidence, hein ?, se demanda-t-elle avant d’attendre une réponse quelconque pendant quelques secondes. Je pense à boire, et l’eau arrive, je peux voir une gamme de couleurs, et vous me la montrez. D’une manière ou d’une autre, vous devez me comprendre en ce moment même. Reste à savoir comment vous comprendre......si vous le voulez, en tout cas, qui que vous soyez.


Soudain, les disques colorés de part et d’autre de sa source d’eau s’illuminèrent brièvement, et elle comprit.

Bon, vous pouvez donc me « parler ». On va dire que le disque vert veut dire « Oui » et le jaune « Non », d’accord ?

Les disques restèrent inertes.

Elle pensa au terme « oui » tout en fixant du regard le disque vert, fit de même avec le disque jaune pour le terme « non », et réitéra l’expérience. Sans plus de résultats.

La journée va être longue......, pensa-t-elle en s’installant aussi confortablement que possible à côté de la source.
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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

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Chapitre 20 : Jeu de miroirs


Les huit individus dormaient d’un sommeil léger sur leurs couchettes lorsque le son strident envahit la chambrée. Le signal de réveil continua jusqu’à ce que le moins vif d’entre eux soit debout, ce qui prit une vingtaine de secondes, tout au plus.
La pièce était vide, à l’exception d’un petit autel où trônaient quelques statuettes et des offrandes.
Van’Tet était encore à moitié endormi. Sans y réfléchir, il se mit à effectuer la même routine que les Jaffa de la base suivaient après le lever, et ne fut complètement réveillé qu’au bout d’une minute supplémentaire.
S’arrêtant brusquement au milieu de son geste, il regarda imperceptiblement autour de lui avant de continuer sa toilette sommaire.

Ses compagnons de chambrée avaient remarqué, comme chaque jour depuis l’arrivée du jeune guerrier, sa légère hésitation, mais n’en dirent mot. Il était jeune et malgré son entraînement devait encore s’endurcir. Ils étaient eux-même passés par là, avant de former leur corps à être instantanément prêt au combat sur demande.

Et ils ne lui diraient rien tant que son inexpérience ne les retarderaient pas.

Quelques minutes plus tard, ils quittèrent la pièce pour se diriger d’un même pas vers les quartiers principaux, où ils mangeraient la même ration insipide sensée les garder en pleine forme le long de leur tour de garde.

Le groupe s’assit ensuite dans le réfectoire, qui tenait plus de l’étable que d’un lieu destiné à abriter des êtres conscients. Ce qu’étaient à peine les Jaffas, selon le mode de pensée Goa’uld.
Ils commençaient tout juste à manger quand une femme entra, suivie de quelques gardes et de serviteurs.
En quelques secondes à peine, tous les Jaffas présents se levèrent, pour ensuite se mettre à genoux en proclamant d’une seule voix :
« Gloire à Khensit, notre déesse bien-aimée ! »

Elle les laissa répéter à nouveau leur ovation, puis fit un léger signe de la main qui mit fin à cette démonstration de fidélité, puis annonça d’une voix forte et claire :
« Vous tous, serviteurs fidèles, voyez à nouveau le pouvoir de votre déesse ! Grâce à mes armes, mon père Râ vient de remporter une éclatante victoire contre Anubis le maudit ! »

Aussitôt, un serviteur placé derrière elle activa un projecteur holographique, affichant à l’intention de chacune des personnes présentes les enregistrements d’une bataille où un camp semblait posséder un avantage certain et anéantissait les uns après les autres les vaisseaux adverses. L’image bascula ensuite sur une plaine où gisaient des centaines de Jaffas morts ou agonisants. L’un des Jaffas de l’armée victorieuse s’approcha d’un blessé et, activant son arme, une lance plus courte et plus volumineuse que celles présentes dans les armureries de la base, acheva son adversaire.
« Voilà le sort des traîtres au dieu du Soleil. », dit calmement la Goa’uld, alors que l’enregistrement se terminait derrière elle.

« Vive Khensit ! Vive Râ ! », commencèrent à scander les troupes présentes, alors que le petit groupe repartait, sans un regard pour les guerriers.

Après une bonne minute d’ovations, les combattants reprirent leur repas, tiraillés entre le dégoût envers leur nourriture et celui envers la créature parasitant le corps de la femme qui dirigeait officiellement cette installation, mais n’en dirent rien, et tout particulièrement Van’Tet.
Il avait été affecté dans le laboratoire principal, où la fausse déesse concevait ses nouvelles armes sous l’œil attentif de techniciens à qui elle expliquait ensuite avec un mépris dont les Goa’uld avaient le secret les principes, pour les voir s’extasier devant son écrasante supériorité.
Mais l’œil du jeune Jaffa, plus attentif encore que celui de ceux tentant de comprendre ces inventions, était tout occupé à surveiller quelqu’un d’autre.

Derrière Khensit se trouvait un Jaffa d’âge respectable en armure. Le Prima n’avait sur lui qu’un zat’nik’tel, mais chacun savait que cela lui était suffisant. Khensit, parce qu’elle ne pouvait pas ignorer que le Prima d’un Goa’uld de son envergure ne pouvait être qu’un expert du combat sous toute ses formes, capable de vaincre un bataillon ennemi à mains nues. Les autres, parce qu’ils le connaissaient vraiment.

Mais ceux qui avaient envoyé le jeune Jaffa sur place n’étaient pas sûrs de suffisamment connaître le chef du contingent militaire de cette base.

Du moins pas assez pour lui faire confiance.


Depuis deux mois, Van'Tet profitait de sa position avantageuse pour observer une grande partie des faits et gestes de la Goa’uld et de son Prima, pour ensuite renvoyer les rapports quotidiens à ses véritables maîtres, et il était prêt à les exécuter immédiatement s’il en recevait l’ordre.

Il jeta un regard aux extrémités de la pièce et observa d’un œil les autres Jaffas présents, en tentant de décrypter leur visage.

Combien d’entre eux sont comme moi ?

Cette question avait eu une première réponse quelques dizaines de jours auparavant, quand un garde avait été surpris à espionner sa déesse pendant son tour de garde. Pendant plusieurs minutes, il avait entendu les hurlements de son collègue, que Khensit torturait avec plaisir, puis avait vu avec soulagement le Prima, Men’Dal, arriver sur les lieux, lance à la main.
Avant même que les cris ne s’interrompent avec le bruit de la décharge de plasma, il savait exactement ce qui allait se produire.
L’ « espion » avait réussi à sortir son couteau alors que le Prima entrait, et il n’en fallut pas plus pour que la torture s’achève dans un éclair de lumière.

La consigne était la même pour lui : mourir plutôt que de parler. Et c’était une consigne qu’il comptait respecter à la lettre, étant donné l’importance de l’opération.


Un compliment lancé plus fort que d’habitude l’arracha à ses pensées, et il regarda avec peu d’intérêt l’un des conseillers s’émerveiller devant le talent de la Goa’uld pour régler un problème qui bloquait le misérable serviteur qu’il était.
Aussi peu subtil qu’il soit, le flatteur fut récompensé par un regard dans lequel brillait le plaisir ressenti par le parasite à se savoir supérieur à tous les individus présents.

Le Jaffa savait pertinemment que ces « pauvres bougres incompétents » cachaient bien leur jeu et qu’ils comprenaient mieux chaque jour la technologie que Khensit manipulait avec, il devait le reconnaître, un talent certain.
Mais quelles que soient ses performances techniques, Khensit était sans même le savoir condamnée à l’avance... Le véritable problème était Men’Dal, qui avait eu une chance insolente avec cette Goa’uld et qui savait l’exploiter de manière parfaite depuis six ans.
Trop parfaite, même, pour les donneurs d’ordres.


Khensit continuait quelques réglages sur un artefact lorsqu’un garde arriva, à une allure trahissant son empressement.
« Votre grandeur », commença-t-il, « nous avons reçu un communiqué sur les informations obtenues d’un tok’râ capturé. »
« Men’Dal. » dit la Goa’uld, sans même lever les yeux de son dispositif.
« Bien, votre altesse. », répondit le Prima avant de se retourner et de suivre le jeune Jaffa, en faisant signe aux autres gardes de rester sur place.

Compris.

L’un des autres gardes avait tiqué en entendant l’annonce. Il connaissait donc aussi la véritable signification de celle-ci.

Donc nous sommes bien deux au moins....Il reste à présent à savoir ce qu’il y a derrière ce message....

Ce code n’avait pas été utilisé depuis son arrivée, mais il savait pertinemment qu’il n’était employé que pour signaler une crise pouvant concerner l’Installation. La nature de la crise, elle, demeurait dans le message auquel un simple garde tel que lui ne pourrait en aucun cas avoir accès.

Son tour de garde terminé, il se dirigea subrepticement vers un local de maintenance qu’il savait vide. Sitôt la porte fermée, il sortit d’une poche de son armure un petit disque qu’il plaça sur sa tempe en esquissant une grimace alors que l’interface neuronale commençait son travail. Son rapport enregistré, il ôta le dispositif pour le placer sur un socle.
Après avoir attendu le temps requis, il remis le disque dans son emplacement d’origine et se mit en route vers la salle des communications, où se trouvait le seul lien avec l’extérieur....et la réalité, dans le cas de l’Installation. Il croisa quelques gardes en chemin, les saluant brièvement, avant de rentrer dans la petite pièce où officiaient une paire de Jaffa :
« Tek ma te, Nik’knor », dit-il après que la porte se soit fermée.
« Tek ma te, Van’Tet », lui répondit le plus âgé des deux Jaffas de la salle, tandis que l’autre faisait mine d’ignorer leur échange. « Ta femme t’a envoyé un nouveau message, si c’est pour cela que tu venais. » Il tendit un petit bloc que le jeune Jaffa prit avec joie, avant de dire :
« Merci, mon ami, mais je venais pour lui envoyer ma réponse à son dernier courrier, si c’est toujours possible. »
« Ne t’inquiète pas, tu n’es pas le seul dont le fils aîné fait ses premiers pas loin de son père. Ton épouse aura sa réponse avant demain soir. », lui dit le technicien en prenant le bloc de données que Van’Tet avait sorti de la poche.
« Je t’en remercie mille fois. Si jamais je peux t’être.... », commença-t-il avant d’être interrompu.
« Pas de ça entre amis. », dit le vieux Jaffa en souriant.
Il sourit à son tour et vit le second Jaffa lui jeter un regard légèrement amusé, tout en continuant de paraître occupé à sa tâche.


S’ils savaient...., se dit-il avant de ressortir de la salle

Il revint alors vers le local, et utilisa le dispositif qu’il y avait caché pour extraire le véritable message de celui de « sa femme ». Le bloc mémoriel prêt, il le brancha à nouveau sur sa tempe avant de l’activer.

Il se souvint alors de tout.

Il y a quelques heures, il était sur Dakara, et son mentor lui avait expliqué en détail les nouvelles informations dont il aurait besoin sur Men’Dal, l’état d’avancement officiel des projets, les doutes de ses supérieurs quant à certaines des affirmations du « Prima », qu’il faudrait vérifier aussi vite que possible, et enfin la raison de l’avertissement arrivé quelques temps auparavant.

Quoi !? Une flotte tauri ? Ici ? Qu’est-ce que cela veut dire ?

L’esprit plein de questions liées à ses nouveaux souvenirs, il marcha d’un pas calme et assuré vers la salle d’entraînement, arrêt obligatoire du Jaffa après son tour de garde.....tout du moins selon Khensit.

Dans la grande salle, les combattants travaillaient les différentes techniques indispensables aux Jaffas devant assurer la sécurité d’une base occupée par un Goa’uld, à savoir l’utilisation précise de la lance et le combat rapproché....autant d’arts qui partout ailleurs commençaient à être déconsidérés au profit d’enseignements plus constructifs sur le long terme.

Enfin, un entraînement « à l’ancienne » me donnera plus de crédibilité lors de mon retour sur Dakara. Après tout, quoi de pire pour le milieu politique qu’en plus de ne pas avoir été un héros de la Guerre on ne sache même pas se battre ? C’est peut-être idiot, mais je n’y échapperai pas., se dit-il alors qu’il prenait une lance à plasma sur son socle et qu’il entamait les vérifications d’usage sur l’arme.
Il commença alors les mêmes exercices d’entraînement que ceux qu’il pratiquait avant d’être sélectionné pour sa mission. Leur aspect répétitif n’entamait en rien leur intérêt, puisque depuis son arrivée, il arrivait de mieux en mieux à maîtriser l’arme ancestrale de son peuple. Mais cette fois-ci, il avait du mal à se concentrer, alors qu’il continuait à réfléchir sur les conséquences de sa situation. Un nouveau paramètre venait de se rajouter, compliquant considérablement celle-ci, et il tentait de comprendre ses implications, au détriment de son efficacité au tir.

Quand il lui apparut qu’il allait devoir choisir entre l’une des deux activités, il désactiva sa lance et la reposa sur son râtelier, avant de se diriger vers la piste, où d’autres jaffas couraient aussi longtemps que possible depuis leur arrivée dans la salle, et se mit à les imiter, tout en continuant à réfléchir.


Au bout de quelques dizaines de tours, son regard fut attiré par une silhouette familière, qu’il identifia comme étant Men’Dal. Il l’observa pendant quelque temps alors qu’il s’entretenait avec un autre Jaffa, avant de revenir à ses pensées. Puis, tout d’un coup, il se rendit compte qu’un détail clochait.
Il était au niveau de la seconde porte de la salle, presque inutilisée de par son emplacement dans la base : elle menait au seul accès vers l’extérieur, qui lui-même était théoriquement bloqué pour empêcher les ashrak d’Anubis de pénétrer dans le complexe....ou tout du moins, c’est l’explication qu’avait reçu Khensit pour expliquer le scellement de la seule issue de la base.

Donc, Men’Dal doit vouloir sortir. Intéressant, ça.....

Il sortit de la piste et marcha vers le Prima, tout en manipulant un petit objet dans sa poche, jusqu’à trouver l’interrupteur commandant son ouverture, et s’efforça de ne pas réagir quand l’insecte qui en sortit se mit à grimper sur son doigt.
L’insecte était le reliquat d’une lubie d’un goa’uld mineur pour la biologie, qui avait été à l’origine une découverte intéressante en soi, mais surtout incroyablement utile dans le domaine de l’espionnage. En effet, le goa’uld avait remarqué qu’une partie du cerveau de la blatte de Gheffra présentait certaines similitudes avec celui des êtres humains, en particulier pour la zone contrôlant ses sens, tels que l’ouïe. Il ne fallut que peu de temps alors pour que certains implants mémoriels soient modifiés pour recueillir et enregistrer les derniers souvenirs de l’insecte liés à ce sens. Il n’en fallut pas moins à Nirtii pour gagner bien plus d’importance parmi les autres goa’uld, leurs secrets étant désormais écoutés par des antennes indiscrètes, jusqu’à la découverte du procédé par les Tok’râ, qui en usèrent eux-mêmes abondamment pour leurs propres fins.

Et d’une manière ou d’une autres, les Jaffas libres avaient eux aussi mis la main sur cette technique d’espionnage, pour munir certains de leurs agents de ces insectes. Et Van’Tet, l’un de ces agents, put s’approcher suffisamment près de Men’Dal pour projeter discrètement le minuscule animal sur l’armure du Prima, où il resta à peu près immobile, tandis que le jeune Jaffa continuait son chemin après avoir présenté ses respects à son supérieur hiérarchique.

A la fin de son entraînement, il rentra, légèrement fatigué, dans sa chambrée et, à l’instar des autres Jaffas présent, s’endormit rapidement afin de profiter du répit que lui offrait le faible temps de sommeil laissé aux gardes de l’Installation.


Le lendemain, sitôt après s’être mis en route pour le réfectoire, il activa un second dispositif dans son armure, qui se mit à libérer des phéromones particulières, qui inciteraient l’insecte, si celui-ci était suffisamment proche de lui, à rejoindre l’appareil, ce qui facilitait grandement la récupération discrète de l’enregistreur biologique. Il vérifia régulièrement le petit bloc, qui était sensé signaler la présence de son hôte par de légères vibrations, et n’eut de signal qu’un peu avant la fin de son tour de garde, alors qu’il venait de croiser le Prima, au milieu des suivants de Khensit.
Aussitôt qu’il put s’éclipser, il se rendit dans la pièce isolée où son matériel résidait, et plaça délicatement l’insecte sur le socle prévu à cet effet. Le système d’extraction de souvenirs remplit son travail, et afficha la disponibilité d’un nouveau fichier, long de près d’une journée, soit depuis le moment où il avait mis fin à l’hibernation de l’insecte.

Il se mit ensuite à écouter divers passages de l’enregistrement et isola, malgré la mauvaise qualité de celui-ci, l’instant où le Prima retourna dans l’Installation. Il se concentra alors sur les passages correspondant au moment où celui qu’il surveillait devait avoir atteint le lieu vers lequel il se dirigeait. L’insecte n’avait entendu que les bruits des divers animaux présents et, de temps en temps, le bruit des pas du vieux Prima. Cependant, un bruit plus sec que les autres attira son attention. Aucun mot n’était dit, mais il y avait désormais une série de sons manifestement d’origine artificielle, que Van’Tet ne put reconnaître. A plusieurs reprises, il réécouta ces sons, mais, sans plus de succès, il coupa le système de restitution des données.

Il prit l’enregistrement avec lui, après l’avoir accroché à son système d’autodestruction, puis reprit le chemin vers la routine pour une longue séance d’entraînement au corps à corps où il fit attention à ne pas endommager le petit bloc d’informations.

Il revint dans le local, alors qu’il lui restait un peu de temps avant que ses camarades de chambrée n’aillent se coucher, et il reprit l’écoute des activités du Prima, après son retour. Parmi les différentes conversations aussi brèves qu’inutiles, il en remarqua une qui utilisait des termes plus techniques qu’à l’accoutumée.
Réglant l’appareil, il réécouta la conversation depuis le début :
« .....venons de repérer quelqu........assifs. Nous.........vons pas de quoi il s’agit. », dit une voix difficilement audible.
« Va droit au but, de quoi s’agit-il ? », répondit le Prima qui, si sa voix était déformée, n’en n’était pas moins biens plus audible pour l’insecte.
« Nous l’ign...........sseau tauri ou...... »
« Sait-il que nous sommes là ? »
« .....n’a rien..........resté immobile. »
« Bien, préviens-moi s’il y a du nouveau. »
« ..... »



Un vaisseau tauri, ici ? Si Men’Dal ne le signale pas au Conseil, alors j’ai la preuve qu’il me faut, quel que soit l’appareil qu’il ait placé dehors., pensa-t-il en coupant l’interface.

D’un pas pressé, il se rendit dans le quartier d’habitation quand, brutalement, tout bascula autour de lui.
Il se vit plonger vers le sol, qui lui-même semblait vouloir se joindre à lui dans ses acrobaties involontaires, tandis qu’un grondement insoutenable emplissait le couloir.
Qu’est-ce que.....

Une intense douleur lui parvint de l’épaule alors qu’il heurtait violemment le coin d’un mur avant d’être plaqué au sol. Son entraînement reprenant le dessus, il tenta de se relever, mais ses efforts furent réduits à néant par les oscillations sans fin du sol, alors que le vacarme perdait peu à peu de son intensité, suivi en cela par l’éclairage de l’Installation.


Il attendit le retour au calme pour se relever, luttant pour ignorer les signaux d’alarmes lancés par son épaule, et s’appuya sur le mur.

Il entendait à présent des cris lointains et le bruit caractéristique de roches qui s’effondrent.

Que....que s’est-il passé.....?
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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Message non lu par Rufus Shinra »

Chapitre 21 : Conséquences

La salle d’état-major principale du Concordia était silencieuse, malgré la présence d’une vingtaine de personnes. Chacun regardait attentivement la petite cuve holographique, qui projetait au-dessus de la table la reconstitution tactique de l’escarmouche qui avait causé quelques heures plus tôt la mort de l’équipage d’un chasseur terrien. La poursuite se déroulait sans bruit, l’icône de l’appareil inconnu étant suivie sans relâche par celles des appareils du porte-astronefs, quand, sur un geste discret d’un officier, la simulation se figea.

« A ce moment précis, l’appareil ennemi a voulu effectuer un saut hyperspatial avec pour objectif évident d’échapper à la capture. Conformément aux ordres issus quelques minutes plus tôt, le chasseur de tête l’a détruit avant qu’il ne puisse fuir. Les images que vous allez maintenant voir sont celles enregistrées par les caméras des différents chasseurs, durant les quelques instants séparant le verrouillage et la destruction de la cible. », dit l’officier des renseignements affecté à l’état-major de l’amiral.

Les images s’affichèrent dans la cuve, remplaçant les icônes impersonnelles. L’appareil ennemi était immédiatement reconnaissable comme étant un transport d’origine Goa’uld.
« La brièveté de l’engagement ne nous a pas permis d’obtenir une image complète de l’appareil. En revanche, le recoupement des informations obtenues par la patrouille désigne ce vaisseau comme étant un Tel’tak II lourdement modifié. Il semble qu’il s’agisse d’un modèle spécifiquement conçu pour les opérations spéciales, disposant d’améliorations technologiques récentes, tel le bouclier prévu pour fonctionner en parallèle avec un système de camouflage actif sans pour autant trahir sa présence. D’autres différences notables avec le modèle d’origine impliquent que le constructeur de ce transport dispose d’une base technologique importante, et en tout cas inaccessible au pirate ou au contrebandier lambda. », dit-elle ensuite avant de se tourner vers l’amiral.

« Merci, Alison. », dit Wulfe avant de s’adresser aux personnes présentes : « Nous n’avons pour l’instant aucune certitude quant à l’origine de l’attaque, donc aucune riposte n’est envisageable pour le moment. J’ai en revanche décidé d’instaurer une zone d’interdiction de vol autour de la flotte. » Il fit un léger mouvement de tête à l’intention de l’un de ses officiers d’état-major, qui activa une représentation tactique de la flotte, au milieu d’une sphère verte. « Tout appareil approchant à moins de huit mille kilomètres du Concordia devra être considéré comme hostile et abattu sans sommation. Je vais prévenir les navires Jaffa à proximité de nos intentions, étant donné que la zone sera établie d’ici deux heures. Des questions ? »
Le second de l’Ajax leva légèrement la main, et attendit l’autorisation de l’amiral pour parler.
« Oui ? »
« Devrons-nous ouvrir le feu si un navire lourd Jaffa entre dans la zone ? »
L’amiral se tut un instant, avant de répondre, en s’adressant aux différents officiers :
« Ceci est une décision d’ordre politique. Pour l’instant, les ordres du commandement sont de s’écarter si un Ha’tak Jaffa venait à s’approcher. Je ne peux en revanche pas assurer que ces ordres resteront similaires si jamais celui-ci cherchait ouvertement une confrontation, armée ou non. En outre des ordres d’engagements pour les appareils entrant dans le périmètre d’interdiction, vous êtes autorisés à attaquer pour protéger votre commandement d’une attaque ouverte ou imminente. Est-ce clair ? »

Chacun acquiesça avant que Wulfe ne reprenne son briefing.



Le mess des officiers était de taille conséquente sur le Concordia, et il fallut une vingtaine de secondes au général Mitchell pour y trouver la personne qu’il cherchait.

« Puis-je m’asseoir ? », demanda-t-il à l’individu en question après s’être approché de sa table.
« Bien sûr, Cameron. », répondit Rya’c en levant les yeux d’un feuillet imprimé posé sur son plateau.
Tout en s’installant, le CAG observa le document, et le reconnut comme un rapport tels que ceux que le représentant de la nation Jaffa recevait depuis son installation à bord, la veille.

« Je viens d’apprendre pour votre appareil....et ses pilotes », commença le Jaffa sans préambule. « Même si cela ne fera pas revenir vos hommes, je partage vos sentiments. Nulle personne honorable n’aurait pu commettre un tel acte sanguinaire. »
« Merci », répondit brièvement Mitchell avant de continuer, « Avez-vous eu des informations sur l’origine de cette action ? »
« Droit au but, comme toujours », dit Rya’c avec le peu d’ironie qu’il pouvait se permettre en ces circonstances. « Je n’ai aucune idée précise, que ce soit officiellement ou officieusement. J’aurai personnellement penché pour des pirates ou des agents de l’Alliance Luxienne, mais le niveau technologique du transport décrit dans ce rapport » – il indiqua la feuille à côté de lui – « est probablement trop avancé pour eux. »

Il marqua une pause.
« Et je sais très bien ce que cela implique....mais nous n’avons rien à voir avec ce crime, général Mitchell. », conclut-il sérieusement.

« Héé, je n’ai accusé personne ! », se défendit le général. « De toutes façons, je suis autorisé à vous dire que, dans la liste des suspects, la nation Jaffa est très, très bas. Et pour une fois, je suis complètement d’accord avec les gars des Renseignements. Vous avez les moyens de monter ce coup, mais ce serait vraiment un moyen inefficace au possible de nous attaquer, surtout vu comment ça s’est terminée. » Se servant un verre d’eau, il continua : « Je voulais juste savoir si vous aviez une idée des groupes ayant pu avoir connaissance de notre présence aussi rapidement. »
L’ambassadeur sourit et répondit : « La liste est malheureusement longue. Ces dernières années, nous avons appris à ne plus sous-estimer les réseaux de renseignement indépendants qui agissent un peu partout dans nos territoires respectifs, et il est probable que nos deux mouvements de troupes aient attiré leur attention assez rapidement. Personnellement, je pense que la meilleure piste que vous ayez est ce vaisseau, si vous pouvez en trouver l’origine... même si vous avez d’autres préoccupations pour le moment. »
Mitchell s’arrêta de manger et prit l’air le plus naturel qui soit.
« Qu’est-ce qui pourrait être plus important qu’une attaque directe contre un de nos chasseurs ? »
« Les bellicistes n’apprécieront sûrement pas que je vous le dise, mais nous savons qu’un de vos fameux croiseurs lourds s’est absenté pour une mission....particulière, avant mon arrivée, et surtout qu’il n’est pas revenu depuis. »
« Pourquoi me le dire ? », s’enquit Mitchell, sincèrement étonné que lui soit révélée une telle information.
« Je suis loyal envers mon peuple, et celui-ci n’a pas besoin d’une guerre avec le votre, même si certains envisagent la situation autrement. Faites juste attention à vos propos sur le sujet, général Mitchell, car dans certaines oreilles, ils pourraient, comme le dit votre expression, mettre le feu aux poudres....et ce, malgré tous mes efforts. »





« Amiral, puis-je vous parler un instant ? », demanda le CAG alors qu’il venait d’arriver dans le CIC, où la même tension régnait depuis l’arrivée des navires Jaffa.
« Désolé, Francesca. », dit l’amiral en reposant un dossier auprès de l’officier tactique. « Oui ? »
Mitchell fit un geste discret indiquant une console inoccupée de la salle, avant de s’y diriger, suivi par Wulfe.
« Je viens de discuter avec Rya’c, et je crois qu’il veut nous transmettre un avertissement. Il m’a dit que les Jaffas savent que le Bellérophon s’est séparé des autres vaisseaux et n’est pas encore revenu, et semble suggérer que cela puisse causer, d’une certaine manière, un casus belli. »
« Est-ce un ultimatum qu’il nous adresse ? »
« Je ne pense pas. Il semblait plutôt inquiet, et je crois qu’il tente vraiment d’éviter les hostilités et que l’affaire du Bellérophon pourrait être utilisée par certaines personnes pour les déclencher. »
« Cette faction belliciste dont il parlait.... »
« Voilà. Selon lui, nous devrions faire attention à ce que nous dirons à ce sujet. »
Après quelques secondes passées sans dire un mot, Wulfe répondit, à voix basse, « Tout va bien trop vite, Cameron. Nous avons prévenu les Jaffas, certes, mais ils arrivent quand même à déployer une force conséquente pour nous « aider » dans les jours qui suivent. Et ceci alors que nous savons que leurs vaisseaux sont déjà plus qu’occupés à empêcher l’Alliance Luxienne de prendre le pouvoir dans la moitié de leur territoire. Enfin, l’arrivée de Rya’c, l’une des personnalités les plus en vue des Jaffa… Plus j’examine la situation, plus j’ai l’impression que nous nous dirigeons à toute vitesse vers un piège. »
« Oui, mais on ne peut pas vraiment faire grand chose de plus sans nous diriger tout droit vers une guerre... »
« Essayez d’obtenir un maximum d’information de la part de Rya’c… diplomatiquement. »
« Bien, amiral. »


Après que son CAG ait quitté le CIC, Wulfe se rapprocha de l’affichage tactique, qui indiquait en temps réel la position de chaque appareil détectable par les senseurs de la flotte. Les vaisseaux Jaffa restaient à vitesse nulle par rapport à ses appareils depuis leur arrivée, et aucune communication directe n’avait été établie après l’échange initial de formalité, lui-même bref. Son regard s’attarda sur la plus imposante des icônes jaunes représentant les vaisseaux immobiles. Les Renseignements n’avaient que peu d’informations sur l’appareil qui était de toute évidence le navire-amiral de cette flotte, et une bonne partie des Ha’tak étaient positionnés de manière à faire un écran entre lui et l’escadre terrienne.
Il avait assisté, à l’instar de son capitaine de pavillon et d’une partie de l’état-major, à un briefing dédié à ce vaisseau, qui semblait être le symbole même du départ fulgurant que prenait la Nation Jaffa. La nature superficielle des quelques informations disponibles avait témoigné en elle-même de la sécurité autour des installations de conception et de construction de vaisseaux.

Il se rendit ensuite vers sa console de commande, et, après s’être identifié, fit afficher quelques unes des photographies où le navire central était visible, prises lors de l’arrivée de la flotte. Ce n’était pas la première fois qu’il avait accès à des images du vaisseau appelé Ka’Nesh par les Jaffa, mais il ressentit une fois de plus une certaine crainte. Le navire était clairement d’origine goa’uld, mais différait pourtant de ceux auxquels il était habitué. Plus compact mais plus gros qu’un Ha’tak, il gardait malgré tout l’aspect imposant et la symétrie de ses prédécesseurs.


Ça aussi, c’est trop rapide. Comment ont-ils pu développer une nouvelle classe de vaisseaux alors qu’il y a seulement dix ans, ils avaient à peine la capacité de cannibaliser les plus vieux pour maintenir les récents en service ?

Mais ce qui nourrissait le plus sa crainte était l'aspect sobre du Ka'Nesh, là où les vaisseaux goa'uld avaient pour vocation d'impressionner l'adversaire avant de l'écraser.

S'ils jugent ne plus avoir besoin d'effrayer leurs ennemis par l'apparence de leurs engins, ça ne peut pas être bon signe.

Il se mit ensuite à réévaluer les différents plans d’action sensés couvrir toutes les éventualités à court et moyen terme... Mais il n'ignorait pas que ces tactiques resteraient bancales tant qu'il n'en saurait pas plus sur cet appareil...





Si chacun à bord du Concordia et de ses escorteurs gardait à l’esprit l’escarmouche qui avait coûté la vie à un pilote et à son canonnier, les activités habituelles ne s’étaient pas arrêtées pour autant.
Carl était assis à une table, regardant une chope de bière devant lui sans dire un mot. Elle portait une inscription discrète à sa base, qu’il n’avait pas eu besoin de lire quand le barman la lui avait tendue.
Il savait ce que cette inscription était et signifiait.
Une bonne partie des vétérans avaient, comme lui désormais, leur nom gravé sur une chope, depuis leur première victoire au combat, et il avait désormais quelques regrets. Il avait regardé ces récipients avec une légère envie, sachant qu’ils représentaient l’une des barrières symboliques entre les bleus et les anciens. Et il observa à nouveau sa chope, avant de tourner la tête vers un groupe d’étagères derrière le comptoir, où trônaient ces mêmes symboles, retournés.
Il savait désormais de quoi il s’agissait. Le barman lui avait donné une autre chope, celle-ci gravée au nom du capitaine Jeffrey « Lone Wolf » Anders, avant de lui indiquer la première étagère, où était représenté l’insigne de l’escadron Nova. Alors, il avait délicatement posé la chope, retournée, aux côtés d’une demi-douzaine d’autres, où pouvaient être lues autant d’inscriptions.

Il jeta ensuite un bref coup d’œil à une table proche où certains de ses camarades de promotion tentaient sans succès de discuter normalement. Il but sa bière d’une longue gorgée, avant de se lever, et de se diriger vers une table où discutaient d’autres membres de l’escadron, chacun ayant son nom gravé dans sa chope. L’un d’entre eux prit une chaise d’une table voisine et la mit à côté de lui, en lui faisant signe de venir.
« Bienvenue à bord, Halcyon. », lui dit le major Borden, avec un léger sourire.
« Merci », répondit Carl.
Il tourna légèrement la tête vers le groupe de bleus, qui tentèrent d’éviter de croiser son regard quand le major parla à nouveau :
« Ignore-les. Ils n’ont aucune idée de comment c’était. »
« Je... je ne suis pas vraiment sûr de savoir de quoi vous parlez, major. »
« Un, ici tu m’appelles Bill ou « Cardinal », mais pas major. Deux, tu sais très bien de quoi je parle. La situation est nouvelle pour eux et ils ne savent pas encore s’y adapter. Nous, si. »
« Peut-être. C’est juste que.... »
« Arrête, veux-tu ? Quand tu as plombé ce salaud, tu ne t’es pas demandé ce qu’il fallait dire ou faire. Tu n’es pas venu à cette table pour te faire encenser ou trouver une épaule sur laquelle pleurer, je me trompe ? »
« Non », répondit-il d’une voix aussi assurée que possible.
« Bien. »

Une poignée de pilotes et de canonniers de son âge se leva à l’autre bout de la salle, pour en sortir silencieusement.
Depuis quelques minutes, la salle se vidait, et n’y restaient presque plus que les vétérans. Alors que ceux autour de lui reprenaient leur discussion à propos de Lone Wolf, ressassant anecdotes et autres détails de la vie du défunt, il regarda à nouveau sa chope, puis les derniers « bleus » quittant le bar

Que dira-t-on sur moi quand ma chope ira sur l’étagère, avec les autres ?
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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Message non lu par Rufus Shinra »

Chapitre 22 : Exception


La cité prenait une toute autre apparence à travers les parois du masque à oxygène, lui donnant un aspect surréaliste.
Mais les préoccupations de l’individu derrière celui-ci étaient toutes autres.
Malgré l’exosquelette ignifugé, Anna Stern ressentait la chaleur résultant de la combustion incontrôlée qui se déroulait tout autour de la petite troupe dont elle faisait partie.
« On a un blessé ici ! », dit-elle dans le micro de son casque, indiquant la silhouette allongée au milieu du couloir, à quelques mètres de l’incendie.
L’un des membres de son groupe projeta un jet de halon réfrigéré dans la direction des flammes obstruant le passage et quelques secondes plus tard elle put s’approcher de la victime
Face au corps immobile, elle se pencha pour le ramener à l’abri, tout en appliquant le module de diagnostic d’urgence autour du cou. Elle attendit quelques instants que s’affiche en bas de sa visière la confirmation que le patient était toujours vivant et transportable avant de le prendre sur l’épaule.
Elle passa devant le sergent en charge de l’équipe de sécurité, qui, malgré la situation chaotique autour de lui, semblait garder son calme et continuait de diriger la lutte contre l’incendie et la lente décompression de la section touchée. Mais, à quelques mètres à peine de la porte, une grande partie des écrans de sa combinaison se désactiva, alors que les débris projetés à la fois par les pompiers et l’incendie prenaient une trajectoire anormale.

« Perte de l’alimentation principale et de la gravité artificielle. », entendit-elle dans ses écouteurs, tandis qu’elle faisait un geste pour rattraper le corps inerte qu’elle portait.
Elle baissa rapidement la tête et eut un soupir de soulagement en vérifiant que ses bottes magnétiques sétaient activées. Elle ouvrit ensuite la porte alors qu’une poignée de jurons proférés à voix basse arrivaient sur le canal principal.

Les deux infirmiers présents l’aidèrent aussitôt à mettre la victime, encore vivante selon le module de diagnostic, dans l’un des brancards hermétiques qui flottaient dans la pièce, avant de le transporter vers l’hôpital mobile installé dans le bâtiment voisin.
Alors que le second infirmier terminait de régler les appareils de suivi médical du brancard qui ne nécessitait désormais plus qu’une personne pour être déplacé, un visage s’afficha en lieu et place de l’écran de diagnostic de la combinaison d’Anna.

-Bonjour, madame Stern, je ne vous dérange pas, au moins ?, demanda son interlocuteur.
-Nathan, qu’est-ce que vous foutez !?, rugit-elle.
-Il y a une urgence qui demande votre présence immédiate, et je fais donc le nécessaire pour obtenir celle-ci, répondit-il avec un léger sourire.
Elle ouvrit la bouche pour répondre mais fut coupée dans son élan lorsque s’afficha en face d’elle :

VOUS ÊTES DÉCÉDÉE.
CAUSE DE LA MORT : EFFONDREMENT D’UNE CLOISON

-Oups..., crut-elle entendre dire son responsable administratif, toujours souriant.

Furieuse, elle se dirigea vers la porte qu’avaient emprunté les deux infirmiers et les rejoignit rapidement au niveau du sas de sortie de la zone d’exercice n°5 de la base d’Atlantis. Elle leur adressa un bref hochement de tête alors qu’ils déchargeaient le mannequin qu’elle avait transporté à travers les flammes quelques minutes plus tôt et franchit le sas, avant de se diriger vers le vestiaire où elle entreprit d’ôter sa combinaison.
Une dizaine de minutes plus tard, elle en ressortit, à peine moins énervée que lors de sa « mort », pour trouver Nathan Ritter devant la porte, lui tendant un moniteur déjà allumé.

-Une réunion d’urgence vient d’être organisée, et vous êtes attendue immédiatement, dit-il sans préambule.
-Ca doit avoir un rapport avec notre projet, autrement je n’aurais pas été « conviée », dit-elle en réfléchissant à voix haute. Pourquoi maintenant, et pas dès la réception de mon rapport ?
-Il semblerait qu’un nouvel évènement se soit produit pendant votre exercice de sécurité, répondit posément Ritter en se dirigeant vers des escaliers, suivi par Anna.
-Un problème ?
-Probablement, même si j’en ignore la nature exacte.

Elle s’écarta devant quelques militaires descendant au pas de course les escaliers, suivis par une paire de civils, avant de demander :
-Quel rapport avec moi ?
Il haussa les épaules exagérément en répondant : « Aucune idée. »
-Si la réunion est si urgente, pourquoi prenons-nous les escaliers ?
La réponse lui vint d’un individu qu’elle voyait tendu pour la première fois depuis son arrivée :
-Parce que depuis une bonne demi-heure, les téléporteurs internes ne fonctionnent plus, comme une partie non négligeable des systèmes de la Cité...Ce qui est probablement l’un des éléments constituant le problème pour lequel la réunion est organisée.

C’est pas vrai...Qu’est-ce qu’il y avait dans ces fichus fichiers ?



Elle suivit docilement son « assistant » jusqu’à une terrasse sur laquelle se trouvait, debout à côté d’un câble, un homme en combinaison de vol qui lui faisait signe de s’approcher.
-Le drone va vous amener, vous et les autres, jusqu’à la tour centrale. Ensuite, on vous amènera directement à la salle de réunion, dit Ritter en ouvrant la porte-fenêtre.
Le vacarme et le souffle qui entrèrent dans la salle surprirent Anna, avant qu’elle ne réponde, en hurlant :
-Compris. Réunissez tout le monde dans la médiathèque, et préparez cent litres de café, je crois qu’on va avoir du boulot.
-Je ne vous ai pas attendu pour tout ça, répondit-il aussi fort, avant de lui indiquer l’homme au bout de la terrasse. Allez-y, il s’impatiente !
Elle se tourna et courut vers le treuilliste, tandis que Ritter refermait la porte en souriant.
Cent litres de café seulement ! Heureusement que je suis là, sans ça, « son » équipe s’arrêterait au bout d’un jour ou deux à peine. Enfin, elle est nouvelle ici...


L’appareil de surveillance atmosphérique était en vol stationnaire à une demi-douzaine de mètres au-dessus du bord de la petite plate-forme, et ses deux rotors fouettaient violemment l’air autour de l’aviateur et de son dernier colis.
Elle se vit remettre un casque avant que l’homme en face d’elle lui indique de le coiffer immédiatement, ce qu’elle fit sans discuter -ce qui aurait probablement inutile vu le vacarme.
« Restez immobile pendant que je vous passe le harnais », entendit-elle dans les écouteurs de son casque.
Elle s’exécuta et, quelques secondes plus tard, elle se retrouvait soulevée par un câble et prenait la direction de l’appareil volant, qu’elle atteint rapidement. On la fit s’asseoir dans le compartiment passager avant de la libérer, et l’appareil se mit à se déplacer aussitôt que celui qui semblait donner les instructions fut remonté à bord.

L’intérieur exigu de l’engin était rempli par ses six passagers, équipage compris, et elle devait garder la tête baissée pour éviter de se heurter aux deux brancards qui étaient fixés au plafond.
-Qui êtes-vous et qu’est-ce qui se passe ?, demanda-t-elle aux personnes assises à côté d’elle à l’aide de son casque.
-Lieutenant-colonel Francis Girout, chef de la sécurité incendie, se présenta le militaire en face de lui, et je n’en sais pas plus que les personnes ici présentes, à savoir que depuis peu de temps, une bonne partie des systèmes de la cité ont décidé de se désactiver.
-Naomi Karlsson, responsable de l’approvisionnement en denrées périssables, et je ne sais pas grand chose de plus que le colonel, juste qu’il y a une heure encore, tout allait à peu près bien, alors que maintenant, moi et mon service allons avoir un sacré boulot supplémentaire si les téléporteurs ne fonctionnent plus, dit sa voisine de droite. Elle soupira avant de dire à l’homme perdu dans ses pensées qui siégeait à côté du militaire :
-Et vous, vous n’avez pas dit un mot depuis le décollage, vous savez quelque chose de plus que nous ?
Il leva la tête et regarda rapidement ses interlocuteurs avant de répondre :
-J’aimerais bien, mais malheureusement on ne m’a rien dit. Vous, en revanche, dit-il en se tournant vers la nouvelle venue, vous devriez probablement en savoir plus, mademoiselle Stern.
-Pardon, mais pourquoi en saurais-je plus ? Et puis, continua-t-elle après quelque secondes, comment connaissez-vous mon nom ?
-Désolé, je ne me suis pas présenté. Radek Zelenka, directeur-adjoint du département scientifique. Et si je pense que vous avez quelque chose à voir avec ce qui se passe, c’est tout simplement parce que vous n’avez pas grand chose à faire dans une cellule de crise, en tant que xénoanthropologiste. A moins, bien sûr, que vous ayez une idée de l’origine de ce qui nous arrive.

Personne ne répondit pendant quelques secondes, le raisonnement semblant avoir convaincu chacun.
-Je ne sais pas ce qui se passe, répondit-elle au tchèque qui la regardait avec un petit sourire. J’étais en plein exercice de sécurité incendie quand on m’a fait venir avec vous. Mon assistant ne m’a rien dit, juste que certains systèmes ne fonctionnent plus et que je devais venir.

La cabine fut secouée brièvement, et le même message fut retransmis dans les casques des passagers : « Nous sommes sur le point de nous poser. Dès que la lumière verte s’allume, vous pouvez décrocher votre harnais et sortir. Un soldat vous attendra en bas et vous emmènera dans la salle de réunion, d’accord ? »
Les quatre personnes à qui le message était destiné acquiescèrent brièvement, et une lampe rouge s’alluma près de la portière de l’habitacle, qui commença à s’ouvrir.

La tour centrale occupait la totalité de l’espace dévoilé par l’ouverture, tandis que le drone entamait sa manœuvre d’atterrissage vertical. Puis, au bout de quelques secondes, un choc sourd et une lumière verte annoncèrent aux passagers l’arrêt de l’aéronef. Aussitôt, ils commencèrent à se libérer de leurs attaches avant de descendre d’un pas plus ou moins assuré sur la plate-forme, où une femme en uniforme les attendait. Après avoir déposé leurs casques dans l’habitacles, ils se dirigèrent vers leur guide, qui rentra à l’intérieur de l’immense bâtiment

La tour était comme chaque jour parcourue par des centaines de personnes qui avaient toute une ou plusieurs tâches précises à accomplir et la situation présente ne faisait pas exception, même s’il semblait à Anna que l’atmosphère était plus tendue qu’à l’accoutumée. Les couloirs eux-mêmes semblaient plus étroits alors qu’elle devait s’écarter pour laisser passer des techniciens qui ne lui prêtaient aucune attention, donnant tout au plus un bref signe de tête au docteur Zelenka en le croisant.

Ils arrivèrent quelques minutes plus tard dans la salle d’embarquement, surplombée par l’ancien poste de commandement central. Anna ne put s’empêcher d’admirer l’anneau partiellement fixé au sol qui avait été pendant longtemps le seul moyen de déplacement accessible à l’expédition originelle. Inerte, il était entouré d’une demi-douzaine de personnes qui semblaient occupées à le tester avec les appareils posés près de l’énorme artefact.
Elle reporta alors son attention sur la salle où les quatre occupants du drone devaient se rendre, et vit aussitôt la demi-douzaine de militaires en faction, qui semblaient vouloir défendre la pièce contre....contre quoi, exactement ? C’est vrai, on ne sait toujours pas ce qu’il se passe.

Passant devant les gardes sans que ceux-ci ne lui adressent la moindre parole, elle entra et, avant de pouvoir esquisser le moindre geste, fut abordée par un homme se tenant près de l’un des battants.
-Anna Stern ?, demanda-t-il.
-Oui, en effet.
-Veuillez vous asseoir, lui dit-il en désignant une place située en bout de table.
-Heu, bien, hésita-t-elle un moment, avant de se diriger vers la chaise désignée.

Devant elle se trouvait, posé sur la table, un dossier marqué à son nom, au dessous du niveau d’accréditation requis. Alors qu’elle allait l’ouvrir, la voix du gouverneur Weir couvrit le léger brouhaha qui régnait dans la salle.
-Votre attention, s’il vous plaît. Comme vous vous en êtes aperçus, tous les téléporteurs internes de la Cité ne fonctionnent plus depuis un peu moins d’une heure. La cause de ce dysfonctionnement est pour le moment inconnue, mais nous avons un problème plus critique. Nous n'avons plus de communications subspatiales avec l'extérieur, et, de manière plus globale, à l’exception des systèmes de survie primaires, tout le matériel Ancien semble en panne. Les forces militaires et spatiales n’ont repéré aucune menace pour l’instant, donc nous devons nous organiser pour les prochains jours en sachant que la Terre enverra un vaisseau dès que la perte de contact sera confirmée.

Elle se tut pendant quelques secondes, afin de laisser chacun assimiler les informations.
-Je n’attends pas de solution-miracle, dit-elle en tournant la tête vers Rodney McKay, qui levait déjà les yeux au ciel de manière prétendument innocente, mais un travail efficace. Nous organiserons par la suite une seconde réunion pour coordonner les moyens et les effectifs disponibles en fonction des besoins de chaque secteur.
Il nous faut un compte-rendu périodique des menaces planétaires et spatiales, ainsi qu’une évaluation de nos capacités défensives et offensives, compte-tenu des nouvelles conditions, dit-elle en se tournant vers le groupe de militaires qui occupait un tiers des places autour de la table. John ?
Le brigadier général John Sheppard lui répondit brièvement :
-Comptez une heure pour une bonne évaluation de nos capacités actuelles et des moyens nécessaires.
-Bien, nous aurons aussi besoin de communications internes fiables pour l’ensemble de la Cité, à usage tant civil que militaire, ainsi qu’un inventaire des stocks disponibles pour les matériaux de première nécessité. Naomi ?
La responsable échangea quelques mots avec ses voisins avant de dire :
-Il nous faudra deux heures pour l’inventaire. Cela devrait aussi suffire pour examiner le problème des comms.
-Entendu. Les ressources en question étant probablement assez limitées, je veux que l’on envisage les différentes possibilités pour augmenter notre autonomie au maximum, vous me faites le rapport dès que possible, demanda-t-elle aux responsables de la distribution, qui ne répondirent qu’en disant « Deux heures. ».
-Je veux avoir une idée des capacités de sécurité incendie et sanitaires actuelles ainsi que des arrangements envisageables pour les renforcer.
-On peut voir ça d’ici une heure et demie, deux heures au plus, répondit le colonel Girout.
-Radek, essayez de voir si vous pouvez trouver une origine à cette panne générale, d’accord ?
-Bien, docteur Weir, dit l’intéressé.
-Je veux les rapports de situation d’ici deux heures. Que ceux qui ne pourront être présents utilisent le réseau sans fil local : il semble encore fonctionner.
-Une dernière chose, mesdames et messieurs, annonça Weir. Vous pouvez confirmer que nous sommes en sécurité et qu’il n’y a aucun danger immédiat pour la Cité et ses habitants. Nous cherchons toujours les causes du problème, et une réunion d’information sera organisée à..., elle s’interrompit pour regarder l’heure, 17 heures 30, dans les médiathèques et cafétérias de secteur. Pour le moment, black-out en ce qui concerne les problèmes de communication et de la Porte. Officiellement, on ne vous a rien dit à ce sujet, jusqu’à la réunion d’information. On est déja assez occupés comme ça sans avoir à nous occuper des rumeurs.

Tout le monde acquiesça, et les personnes commencèrent à se lever et à se regrouper en quittant la salle, certains commençant aussitôt à réfléchir à voix haute sur le travail qui leur était assigné.

Tous, sauf le gouverneur Elizabeth Weir, le docteur Rodney McKay et Anna Stern, qui commençait à être de plus en plus inquiète alors que le regard des deux plus hautes autorités civiles d’Atlantis se posait sur elle.

-Durant les derniers jours, vous et votre équipe avez fait des découvertes pour le moins, intéressantes, je crois, commença le gouverneur.
-On peut le dire ainsi. Tout d’abord ces fichiers surcryptés, puis ces Ori dont personne n’a jamais, semble-t-il, entendu parler, et qui s’amusent à exterminer des espèces entières....commença Anna, sans savoir où elle voulait en venir.
-Sans oublier un fichier qui se réactualise toutes les quelques heures depuis moins d’une semaine, compléta McKay.
Ses deux interlocuteurs se levèrent et lui firent signe de les accompagner.
-Y a-t-il eu de nouveaux développements ces dernières heures ?, demanda Weir alors que le petit groupe quittait la salle de réunion.
-Je ne sais pas, j’étais en plein exercice de sécurité incendie quand l’on m’a fait venir ici, et je n’ai pas eu le temps de lire le rapport que mon assistant m’a fourni, répondit-elle en désignant le moniteur que Nathan lui avait donné un quart d’heure plus tôt.
-Quelque chose d’étrange dedans ?, suggéra McKay.
Elle le parcourut rapidement tout en suivant le duo, puis dit :
-Non, l’analyse des fichiers continue, sauf pour ceux liés aux Ori, que je devrai voir personnellement.
-Et à quand remonte le rapport, mademoiselle Stern ? dit Elizabeth Weir, d’un air trop courtois pour la situation.
Elle regarda brièvement les données dans un coin du moniteur.
-Il a été terminé il y a environ trois quarts d’heure.
-Vous voyez maintenant pourquoi on vous a demandé de venir, répliqua McKay d’un ton assuré.

Qu’est-ce qu’il veut dire ? Où est le rapport avec la situ.... Oh non !, pensa-t-elle au moment où elle comprit ce que son interlocuteur voulait lui dire.

Sa réaction dut trahir ses pensées, car une nouvelle voix s’éleva, à quelques mètres d’elle :
-En effet. Toutes les équipes de recherches ont envoyé des rapports selon lesquels leur accès à la base de données centrale avait été interrompu. Toutes, sauf une, qui semble pourvoir continuer son travail comme si de rien n’était.
Elle se tourna brusquement pour voir qui était le nouvel intervenant.
-Le rapport de M. Ritter ne fait que confirmer l’anomalie, continua Daniel Jackson en marchant vers elle.
Il lui serra la main, et reprit, en lui faisant signe de s’asseoir :
-Il se pourrait bien que vous soyez tombée sur quelque chose de très intéressant, ou tout du moins d’assez important pour bénéficier de ce traitement de faveur. Maintenant, si vous le voulez bien, expliquez-nous plus en détail ce qu’il y a dans ces fichiers...
Dernière modification par Rufus Shinra le 11 sept. 2009, 16:57, modifié 1 fois.
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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Message non lu par Rufus Shinra »

Chapitre 23 : Dualités

La ville ressemblait à celle qu'elle avait quittée il y a des années, avec son agitation permanente à laquelle elle avait fini par s'habituer. Les visages des passants étaient flous alors qu'elle les croisait sans un mot. Autour d'elle, les bâtiments, dont les structures se détachaient du brouillard omniprésent complétaient le tableau. Au bout de quelques secondes, elle se mit à s'interroger sur sa destination, son but, alors que sa progression se poursuivait inlassablement.
Puis, alors qu'elle continuait de chercher une raison, elle le vit.
L'Étranger.
Elle ignorait tout de lui, si ce n'est qu'il était différent. Son attitude, son comportement, son apparence, sa forme même, tout le désignait comme étranger à la ville, à son peuple, à son monde.
Interrompant alors son déplacement, elle sembla fixer son attention sur le nouveau-venu, autour duquel une foule se formait lentement. Fascinée par ce nouveau phénomène, elle ne prêta aucune attention à ses semblables qui semblaient l'éviter gracieusement.
L'Étranger parlait, bougeait, écoutait. La foule passa de la curiosité naturelle à l'intérêt sous ses yeux, et elle décida de s'approcher de celle-ci, pour comprendre le phénomène qui touchait tous ses semblables.

L'apparence de l'Étranger lui semblait familière, malgré les différences morphologiques, et elle se rapprocha encore pour avoir plus d'informations à son sujet. Puis, au travers du voile qui recouvrait ses sens, elle vit la foule commencer à muter, lentement au début, individu après individu, puis de plus en plus rapidement, jusqu'à n'être plus qu'une extension de celui en son centre.. La peur vint se mêler à la curiosité, et elle s'immobilisa, avant de regarder autour d'elle pour voir les passants dans une posture similaire, témoins indécis de l'évènement. Elle observait encore quand une forme floue se rapprocha rapidement. L'être qui se dirigeait vers elle était l'un de ses semblables qui paraissait avoir été touché par le phénomène. Elle ne savait pas comment de manière précise, mais la différence était là. La forme se clarifia brièvement et la percuta avant de continuer son chemin sans lui prêter attention. Elle garda aisément son équilibre, malgré le choc, et tourna par hasard la tête vers une flaque d'eau au sol, et entrevit son reflet....



Shanti Bhosle se réveilla en hurlant. Après quelques instants de terreur, elle reprit son souffle.
Qu'est-ce que...!?
Reprenant rapidement ses repères, elle fit de son possible pour se calmer, et pour comprendre. Elle était toujours dans cette pièce sans frontière, sa veste posée à côté d'elle. S'asseyant à côté du point d'eau toujours présent, elle regarda à nouveau autour d'elle, cherchant une fois de plus une issue à cet univers. Mais rien n'avait changé. Elle resta assise ainsi, fatiguée et tentant de mettre un peu d'ordre dans ses pensées pendant quelques minutes, avant de vouloir se lever.
Au moment où elle esquissa le mouvement, un son se fit entendre à sa gauche, et elle tourna brusquement la tête, pour voir l'arrivée d'un objet qui semblait venir du sol lui-même. L'identifiant instantanément, elle n'en crut pas ses yeux.
Au bout des quelques secondes nécessaires pour s'assurer qu'elle ne commençait pas à avoir des hallucinations quelconques, elle se pencha pour prendre dans ses mains tremblantes le sandwich qui venait d'apparaître dans sa cellule.
Elle le regarda longuement tout en s'assurant au toucher de son existence.
Bon, soit je suis toujours en train de rêver, soit les jaffas se sont mis au fast-food. Enfin, les jaffas ou qui que ce soit qui est derrière tout ça...
Le repas était absolument identique à ceux qu'elle avait mangé au cours des derniers jours, depuis que son petit groupe était perdu loin du SGC et de ses cuisines. De l'apparence à l'odeur, tout semblait indiquer que, d'une manière ou d'une autre, ses geôliers avaient compris le fonctionnement de la fonderie moléculaire du Jumper ainsi que les besoins alimentaires de leurs prisonniers. La manière dont ils y étaient arrivés lui échappait, mais elle considéra qu'elle avait une autre priorité et soulagea sa faim en dévorant la nourriture mise à sa disposition.
Aussitôt qu'elle eût fini de manger, le phénomène se reproduisit, mettant à sa disposition un nouveau sandwich, identique en tous points à son prédécesseur.
Bonne nouvelle, je ne risque pas de mourir de faim ici. Il ne reste plus qu'à retrouver les autres et à voir comment appeler de l'aide, ou au mieux repartir...




-Sont-ils venus par le patrouilleur ?
-Oui.
-Les avez-vous maintenus en vie ?
-Oui.
-Pourquoi ?
-Ils Leur ressemblent. Nous devons savoir si nous Les avons retrouvés ou s'ils sont des partisans de l'Ennemi.
-Je désire communiquer avec eux.
-Pourquoi ?
-Je veux les connaître, les étudier.
-Nous étudiez-vous ?
-Oui.
-Pourquoi ?
-Je veux savoir si vous représentez un danger ou une opportunité.
-Et ensuite ?
-Si vous êtes ce qu'Ils avaient supposé, je partagerai ce que j'ai.



Que veulent-ils ?
Assise en tailleur, les yeux fermés, le lieutenant Bhosle était inquiète. Depuis bien trop longtemps, il n'y avait plus eu d'activité, et elle commençait à craindre que son enfermement ne soit indéfiniment prolongé. Alors elle écoutait, parlait de temps à autre, à la fois pour se rassurer et pour tenter d'établir un contact avec ses geôliers.
Mais il ne se produisait rien, et si l'on attendait quelque chose de sa part, elle n'avait pas encore trouvé de quoi il s'agissait. Elle rouvrit les yeux, pour voir que rien n'avait changé autour d'elle, et soupira. Les fermant une fois de plus, elle tenta de visualiser un paysage quelconque, pour se raccrocher à quelque chose. Il lui vint rapidement le souvenir de sa ville natale.
L'image était d'abord celle de l'immeuble où elle avait vécu avec sa famille jusqu'à son départ pour l'université, puis elle s'élargit lentement alors qu'elle rajoutait autour des immeubles, voitures et autres détails de sa mémoire. A plusieurs reprises, elle perdit la trace de certaines parties de ce décor, alors qu'elle en complétait d'autres. Au bout d'une douzaine d'essais infructueux, elle s'allongea au sol et ouvrit lentement les yeux. L'image mentale qu'elle venait de se construire s'estompa légèrement, mais subsista dans son esprit en l'absence de paysage réel pouvant détourner son attention. Pendant quelques instants, elle profita du fruit de ses efforts, ayant réussi à briser l'uniformité qui l'entourait depuis trop longtemps.
Puis, parmi les immeubles s'évanouissant, une forme apparut, brièvement. En la voyant, elle se rappela brutalement du rêve qui l'avait laissée effrayée quelques heures plus tôt.
Qui est ce type ?!, se demanda-t-elle, inquiète.
Soudain, comme pour répondre à sa question, l'être apparut devant elle, assez longtemps pour qu'elle puisse le détailler avant sa disparition. Il ressemblait à un religieux tel qu'elle en avait croisé au cours de sa vie, mais s'il était sans aucun doute humain, son visage avait retenu son attention. Son teint était trop pâle pour être naturel, tandis que sa peau elle-même était recouverte de motifs semblables à des cicatrices. Elle le regardait toujours quand l'élément monté au bout de son bâton de marche s'était soudain illuminé, sans que l'être ait fait le moindre geste. Il brilla de plus en plus, au point où Shanti fut forcée de détourner le regard jusqu'à la fin du phénomène.

Elle se mit à réagir alors instinctivement, se mettant sur la défensive. Depuis l'instant où l'individu était apparu, elle avait ressenti une certaine antipathie, qu'elle savait associée à son enfance où elle avait subi de plein fouet la montée des mouvements religieux extrémistes. Elle respira profondément, essayant de se détendre en se répétant que cette personne ne pouvait rien à avoir à voir avec l'attentat qui avait coûté la vie à sa mère cinq ans plus tôt.

Qui est-il ?, se demanda-t-elle à nouveau lorsqu'elle put penser clairement. D'abord cette ombre dans le rêve, et maintenant il vient en chair et en os ? Il doit avoir partie prenante avec ceux qui m'ont capturée, mais en quoi ? Et puis, s'ils connaissent les humains, pourquoi ces tests ?

Qu'est-ce que.....?


L'être venait de réapparaitre à proximité et elle se dirigea vers lui, prudemment. Identique à l'image qu'elle en avait eu quelques instants auparavant, il semblait la regarder, sans afficher la moindre émotion. Lorsqu'elle fut suffisamment près, elle eut confirmation de sa première impression.
Il ne respirait pas, ne bougeait pas un muscle.
Probablement un hologramme ou quelque chose du même genre. Plus aucun doute, ils ont dû m'envoyer ce rêve pour me le montrer.
Elle passa brièvement sa main à travers la représentation lumineuse, sans y trouver de résistance. Son hypothèse se vérifiant, elle commença à parler quand l'individu disparut instantanément.
-Qui est-ce ? demanda-t-elle à haute voix.
Mais seul le silence lui répondit et, au bout de quelques minutes, elle dut se résigner à attendre à nouveau.
Je l'ai croisé dans mon rêve. Enfin, pas croisé, plutôt aperçu. Et que faisait-il ? Zut ! Pourquoi ils m'envoient des images floues en guise de message ? Ca ne facilite pas la compréhension.
D'un autre côté, vu sa fin, pas besoin d'en voir plus...

Elle frissonna à nouveau en repensant à l'image qui l'avait réveillée en sursaut : Son reflet dans une flaque d'eau. Celui-ci n'était pas son image, mais plutôt le portrait rapproché d'un insecte ou d'un animal similaire qui aurait décidé de mesurer près de deux mètres de haut. Et si l'image elle-même n'était pas suffisante, la simple pensée des raisons qui auraient poussé son subconscient à s'identifier de la sorte achevait de lui faire regretter de ne pas être insomniaque.

Mais d'un autre côté, s'ils m'ont envoyé ce rêve, ça peut vouloir dire autre chose.......Géniaaaal, maintenant je dois essayer de comprendre mes rêves..... C'est juré, s'ils m'envoient une boule de cristal, je fais la grève de la faim !
Brutalement, elle se rappela des derniers moments qui avaient précédé sa capture.
Je m'enfuyais, vers cette source d'énergie inconnue. Ils m'ont eue au moment où je l'atteignais, et il y avait cette créature dessus, à côté d'un humanoïde. Une araignée. Une grosse araignée.
-D'accord, marmonna-t-elle, donc, je sais à quoi vous ressemblez, maintenant. Pas vraiment utile pour le moment, mais bon....
Alors, on m'envoie des souvenirs d'un type que je n'ai jamais vu, souvenirs venant probablement d'un de leurs congénères. Pour quelle raison est-ce qu'ils veulent me le montrer ? Enfin, déjà il est humanoïde, donc de leur point de vue, on doit être cousins.
Elle repensa à cette représentation qui avait occupé ses derniers instants hors de ce lieu.
Non, il y a un truc qui cloche. Ils ont rencontré les Anciens, et leur ont même fait une sorte de monument. Et côté apparence, je leur ressemble plus qu'à ce prêtre recouvert de talc. Alors pourquoi lui ?



-Elle ressent peur et haine face à l'Ennemi.
-Est-ce tout ce que vous désirez savoir ?
-Non, il nous faut savoir s'il s'agit de soumission ou d'opposition pour décider des actions à suivre.
-Qu'en est-il des autres spécimens ?
-Leurs réactions sont aussi limitées que lors des tests préliminaires. Sa préséance sur eux est claire.
-…



Ses réflexions s'interrompirent brutalement quand une nouvelle forme se matérialisa devant elle, la poussant à reculer. Cette fois-ci, elle reconnut instantanément l'humanoïde qui restait aussi immobile que le précédent. Sa posture était similaire à celle de l'individu qui figurait sur le monument qui occupait ses pensées depuis quelques instants. Il portait des vêtements à la fois simples et complexes d'un tissu brun clair qu'elle ne reconnaissait pas, qui caractérisaient le peuple des Anciens tandis que son visage métis arborait une expression légèrement amicale qui était appuyée par sa sobre élégance. Parfait opposé du précédent être, il tenait dans la main un petit boitier qu'elle ne put identifier. Elle avait l'impression, en le voyant, de faire face à un être de chair et de sang qui s'était retrouvé brutalement figé dans le temps.
La vision de cet Ancien lui remonta le moral en lui confirmant qu'elle et ses geôliers avaient au moins une connaissance commune, et elle s'en approcha lentement, en prenant garde de ne pas rentrer en contact avec la projection.
Elle remercia mentalement une centaine de fois le bureaucrate qui avait décidé du contenu de ses cours à l'Académie. Il avait en effet été obligatoire pour tout le personnel d'apprendre certaines phrases simples, tant écrites qu'orales, dans la langue des Anciens. De cette manière, les avertissements autour de leurs ruines et artefacts servaient à quelque chose et, dans le cas malheureusement peu probable d'un contact avec l'un d'entre eux, ces phrases simples pouvaient éviter l'accident bête impliquant des armes automatiques.

-Je m'appelle Shanti Bhosle, et je viens en paix, récita-t-elle dans la langue supposée de son interlocuteur, en espérant que ceux qui projetaient son image la comprendraient.
L'hologramme s'anima, et lui répondit une phrase qui resta incompréhensible pour elle. Mais elle fut pourtant rassurée en reconnaissant certains des mots comme étant du langage des Anciens.
-Je n'ai pas une grande maîtrise de votre langue, dit-elle, à la fois gênée et heureuse, alors que la communication était possible, mais dans une langue qu'elle n'avait pas apprise.
On lui répondit à nouveau.
Bon, déjà il utilise des mots plus simples. Le premier c'est "connaître". Ensuite, il a parlé de moi et de lui et c'est une question. Ils ne vont pas me demander s'il me connaît, donc ça doit être quelque chose comme "Me connaissez-vous ?". Et le dernier mot, "famulus", ça doit sûrement vouloir dire famille… Je lui ressemble, donc ils doivent considérer qu'on est cousins. Ouais, ça se tient.
Elle répondit par l'affirmative, et n'eût pas à attendre la question suivante, qui était plus simple.
Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que je peux répondre à ça ? Ils se foutent bien de mon nom et de mon matricule.
Après une hésitation, la seule réponse valable qui lui vint fut qu'elle faisait partie d'une espèce conçue par les Anciens.
-D'où venez-vous ? lui demanda-t-on.
Ne voulant pas donner trop d'informations, elle n'utilisa que le terme que les Altérans utilisaient pour désigner la Voie Lactée.
-Comment êtes-vous venus ?
Euh, comment est-ce qu'ils appellent un Jumper dans leur langue ?
Pendant quelques instants désagréablement longs, elle essaya de se souvenir d'un mot de leur langue permettant de décrire l'appareil léger que le SGC utilisait depuis sa découverte sur la Cité.
Elle ne trouvait aucune manière de répondre de manière convenable quand, subitement, l'Ancien disparut devant elle.

Voilà, voilà, voilà....Espérons que je leur ai fait bonne impression.


-Elle reconnait Leur ascendance et connaît des rudiments de leur langue.
-Oui, cela ne fait aucun doute.
-Les connaissent-ils aussi bien que vous ?
-Non, pas encore.
-Mais suffisamment pour Leur montrer le respect qui Leur est dû.
-En effet, et je désire m'entretenir avec eux, ou tout du moins avec leur chef.
-Pourquoi ?
-Ils pourraient détenir certaines informations pouvant m'être utile… Considérez cela comme une preuve de mes intentions…
- …Bien.



-Bonjour, lieutenant Bhosle.
Il fallut quelques secondes à Shanti pour se rendre compte que la voix qui venait de remplir sa cellule s'exprimait en anglais. Elle en resta sans voix pendant quelques instants, avant de réagir :
-Qui êtes-vous ?!
-Quelqu'un de très curieux, lieutenant.
Dernière modification par Rufus Shinra le 08 févr. 2012, 14:16, modifié 1 fois.
Effet Papillon :
Un avenir possible, moins sûr et plus complexe pour des galaxies porteuses d'un mélange explosif : vide de pouvoir, héritages vivants et ambitions multiples.
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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Message non lu par Rufus Shinra »

Chapitre 24 : Changements, publié originellement le lundi 6 octobre 2008



Dès son origine, la Cité d’Atlantis avait été articulée autour d’un réseau de transport interne constitué principalement de téléporteurs. Ceux-ci furent rapidement identifiés comme tels par les Terriens lors de leur arrivée. Les nouveaux arrivants ne purent rapidement plus s’en passer, non par fainéantise, mais à cause de la Cité elle-même. En effet, l’existence d’une technologie de téléportation, associée aux capacités spatiales d’Atlantis, avait mené à l’absence pure et simple de structures de type routières adaptées au déplacement massif de personnes ou de marchandises. Et si les nouveaux habitants s’étaient bien rendu compte de cette lacune, ils n’avaient pu y remédier efficacement, se limitant au déploiement de ponts entre les « bras » de la Cité.
Lorsque tout le réseau s’était soudainement désactivé, il avait non seulement fallu installer des infrastructures de fortune, mais surtout les amener là où elles allaient être nécessaires, ce qui avait résulté en un encombrement massif de tous les couloirs autour de la flèche centrale et des entrepôts de stockage. Au milieu de ce chaos parfaitement organisé se trouvaient deux personnes qui tentaient d’atteindre leur objectif situé dans l’un des « bras ».

-On aurait dû partir plus tôt, reconnut le docteur Jackson, en voyant une fois de plus le couloir devant lui occupé par un groupe transportant des caisses de matériel divers.
-Ils ne nous auraient jamais laissé partir avant que je ne leur aie tout dit, répondit Anna en affichant une carte du niveau sur son moniteur. En-dessous, on devrait pouvoir passer par les zones techniques.
-On peut tenter, mais les accès y sont encore plus étroits, alors si quelqu’un y a pensé avant…
-Par ici, lui indiqua la jeune femme, se guidant avec la carte.

Au bout de quelques minutes, ils atteignirent l’escalier cherché. Cet étage contrastait avec celui qu’ils venaient de quitter. Il n’y avait pas ou peu d’aménagements esthétiques, et tout autour d’eux leur rappelait qu’ils étaient à l’intérieur non pas d’une ville pouvant se déplacer mais d’un vaisseau pouvant abriter une Cité. Prenant rapidement ses repères dans le dédale de machines autour de lui, Jackson prit la direction devant mener à une zone théoriquement moins encombrée.

-Vous êtes sûr que c’est par là ?, s’informa Anna, en voyant qu’il n’avait pas consulté sa carte.
-Oui, je me balade de temps à autre dans cette section, pour réfléchir sans être dérangé. Vous voyez ces conduites ?, demanda-t-il en montrant l’une d’entre elles, plaquée au mur à côté d’eux, Il s’agit des systèmes de survie d’urgence pour renouveler l’air, au cas où les recycleurs locaux ne fonctionneraient plus. Ils suivent les couloirs, avec des capillaires pour amener l’air aux pièces, donc tout ce qui nous reste à faire, c’est de voir dans quelle direction nous devons aller et de suivre suffisamment longtemps cette canalisation pour éviter, comme vous l’avez suggéré, les bouchons.

Pendant quelques dizaines de secondes, ils avancèrent d’un pas rapide sans échanger un mot, Anna observant avec intérêt un endroit dans lequel elle n’avait jamais songé à pénétrer, Jackson regardant en souriant la curiosité de la jeune femme. Le couloir était étroit et bien éclairé, se prolongeant à perte de vue. Elle vit du coin de l’œil le docteur mettre la main à l’oreille, recevant un nouveau rapport.
-Bon, à votre avis, que se passe-t-il ?, demanda-t-il quelques secondes plus tard.
-Je l’ai déjà dit au docteur Weir, je n’en n’ai aucune idée.
-Je n’ai pas demandé des faits, juste votre avis.
-Et bien, tous les systèmes Anciens sont désactivés, mais pas les nôtres, et je n’ai pas vu de dégâts quelconque sur mon chemin. Peut-être un virus Wraith, ou alors, ça pourrait être l’équivalent d’une arme EMP qui n’agirait que sur des systèmes comme ceux d’Atlantis…
-Mais votre équipe semble continuer à avoir accès à la base de données, compléta le docteur.
-Oui, et là, je reconnais que je suis perplexe. Une arme de neutralisation n’épargnerait pas un groupe de recherche précis, et un virus n’aurait aucune raison de différencier ce groupe des autres. Pourquoi cette question ? Vous avez reçu de nouvelles informations sur l’état de la Cité ?
-En quelque sorte… En quelque sorte.
Sans dire un mot de plus, il reprit le trajet, puis, au bout de quelques secondes, il soupira, s’arrêta, se retourna, et dit à Anna :
-Au point où l’on en est, autant vous tenir au courant de tout. On vient de m’annoncer que les hyperpropulseurs et les communications longue portée de tous nos vaisseaux sont bizarrement tombés en panne quand on a voulu les activer.
-Est-ce que…
-Non, pas de dégâts matériels. La personne ou la chose qui nous a paralysés semble vouloir nous isoler complètement.
-…
Voyant l’air dépité de la jeune femme, le docteur continua :
-J’espère que votre projet nous donnera plus de réponses. On y va ?
Sans attendre sa réponse, il reprit le chemin se dirigeant vers le bras de la Cité où se trouvait la médiathèque Kepler.

Ils remontèrent à l’étage supérieur au bout d’une dizaine de minutes, et reprirent leur chemin. Le contraste avec la situation au cœur-même de la Cité était flagrant, le couloir dans lequel les deux individus venaient d’arriver étant vide de toute présence.
-Combien de temps devrait encore durer l’alerte ?, demanda Anna.
-Ca dépend. Si on arrive à trouver rapidement la cause du problème, peut-être une heure ou deux. Sinon… je ne sais pas. Enfin, on devrait donner l’ordre de rappel des postes de combat d’ici deux heures, tout au plus. Pourquoi ?
-Si vraiment les problèmes viennent de mon groupe, on pourrait avoir besoin de personnel supplémentaire.
-Un problème à la fois, d’accord ?
-Entendu, répondit Anna alors qu’ils arrivaient dans le quartier abritant la médiathèque Kepler.

Les couloirs internes au quartier étaient occupés, mais permettaient encore une circulation fluide, et les deux scientifiques marchèrent d’un pas rapide en direction de leur objectif, croisant de temps à autre une patrouille de Marines faisant sa ronde ou des techniciens déplaçant du matériel.
Ils allaient tourner pour la dernière fois dans le dédale de couloirs lorsqu’un individu arriva brusquement devant eux :
-Madame Stern, docteur Jackson, commença brièvement Ritter, je vous attendais.
Sans leur laisser le temps de répondre, il continua :
-Les autres membres du groupe commencent à se poser des questions. Après tout, il n’a pas fallu longtemps pour voir qu’il faut venir ici pour trouver le seul accès à la base de données encore actif.
-Logique, répondit Jackson, un sourire blasé aux lèvres. Quoi de neuf depuis le blackout ?
-En majorité, rien. Tous les dossiers en cours continuent d’être analysés, mais sans la moindre découverte significative. Mais il y a un problème, madame Stern, dit-il en tournant la tête vers celle-ci.
-Quel genre de problème ?, demanda-t-elle.
-Quand j’ai vu que vous ne reveniez pas dans la foulée, j’ai pris sur moi de vérifier vos dossiers pour vous tenir informée de l’évolution du décryptage, et…
-Vous avez quoi ?!, cria presque Anna. Depuis quand vous fouillez mon ordinateur ?
-Depuis que je m’occupe de faire des rapports de situation pour ma patronne actuelle, rapports qui vous ont toujours été utiles, je me trompe ?
Elle allait répliquer quand Daniel la devança :
-Ne vous inquiétez pas, je connais Nathan, il fait ça uniquement pour vous aider à garder un œil sur votre travail quand vous vous absentez. En tout cas, il l’a fait pour moi, n’est-ce pas, Nathan ?
-Je me contrefiche assez du contenu de vos fichiers en eux-mêmes, reprit l’assistant administratif. Je sais juste m’informer assez pour vous aider efficacement, ni plus, ni moins.
Se calmant, Anna répondit :
-Bon, on verra ça plus tard. Quel était le problème avec mon ordinateur ?
-Je n’ai pas pu y accéder, tout simplement.
-Oui, et ?
-Anna, intervint Daniel, quand Nathan accédait à mes fichiers, il utilisait mon mot de passe, alors que je le changeais deux fois par semaine. Alors s’il dit que tout d’un coup, il n’arrive plus à rentrer dans votre session, ça suffit pour attirer mon attention.
-On peut aller voir ça, mais vous vous êtes sûrement trompé en tapant mon mot de passe, répondit-elle en commençant à avancer vers la porte de la médiathèque. Comme si c’était normal qu’il puisse accéder à ma session, d’abord, grommela-t-elle discrètement, alors que son assistant et Daniel la suivaient.


La médiathèque était assez petite et la majorité des moniteurs était occupée par des membres du groupe de recherche dirigé par Anna. Ce ne furent pas les chercheurs, éléments familiers du paysage, qu’elle remarqua immédiatement, mais le petit groupe de Marines armés qui lui demanda son autorisation.
-Comment ça, une autorisation ? Je dirige cette équipe et on bosse ici depuis pas mal de temps.
-Ce sont les ordres, madame, la zone vient d’être reclassifiée en « importance majeure » et nous devons filtrer toutes les personnes y rentrant, répondit le sergent devant elle, posant une main sur son arme.
-Le gouverneur a dû considérer qu’une fois que tout le monde serait au courant, il y aurait foule ici, dit Jackson, en sortant lentement son portefeuille.
Il sortit ensuite une carte et la présenta au sergent.
« Henrik, vérifiez ça. », dit le militaire en voyant le bout de plastique.
Un caporal s’avança, et plaça la carte dans un appareil qu’il tenait dans sa main. Quelques secondes plus tard, il dit à son supérieur :
-C’est bon, chef, il est plus qu’habilité.
-Entendu, répondit le sergent, passez.
-Merci beaucoup, dit Anna d’un ton lassé.

En poursuivant son chemin, Anna s’attendit à être une fois de plus interrompue, par l’un des chercheurs voulant savoir ce qu’il se passait ou un autre invité-surprise, mais, à sa grande satisfaction, put traverser l’espace la séparant de son bureau sans incident. Voyant Nathan se diriger vers son moniteur, elle le suivit et le regarda entrer correctement son mot de passe.
-D’accord, c’est bien mon mot de passe, maugréa-t-elle alors que Daniel les rejoignait. Il ne devrait pas y avoir de problème, non ?
Sans un mot, son assistant valida la commande, et l’ordinateur afficha sans plus de bruit son refus.
-Bon, là, il y a bien un problème, reconnut Anna, en commençant à se gratter la tête. Est-ce que quelqu’un peut avoir changé mon code d’accès sans que moi ou Nathan ne l’apprenions, docteur ?
-Non, on vous a mis à un haut niveau de sécurité et ce genre de manipulation ne passerait pas inaperçue.
S’asseyant sur son siège, elle soupira lentement.
-Alors, il faudrait qu’on m’explique pourquoi le mot de passe ne fonctionne plus.
Pour appuyer ses dires, elle tapa son code et, d’un geste détaché, le confirma.
Tout d’un coup, l’écran d’accueil disparut et laissa place à son bureau virtuel, où ses documents étaient classés plus ou moins méthodiquement.
-Ah ! Enfin une bonne nouvelle aujourd’hui !, dit-elle en souriant à l’adresse de son assistant qui affichait sa surprise.
-Non, pas vraiment, parce que je n’ai pas entendu parler de systèmes d’identification biométriques dans la médiathèque, dit Daniel en regardant avec méfiance l’ordinateur. Les accès sont surveillés par d’autres moyens, mais ils ont été neutralisés avec le blackout.
-Raison de plus de croire que ces fichiers sont liés à ce qui se passe, en gros ?, répondit Anna.
-Voilà. Donc, au boulot, conclut son interlocuteur en posant une chaise à côté d’elle.
-Attendez, dit la jeune femme en se retournant. Euh, Nathan, pouvez…
Elle s’interrompit en voyant que celui-ci quittait la pièce.
-Nathan ?
-Je m’occupe de gérer les autres membres de l’équipe et de vous informer sur le moindre évènement anormal, pendant que vous et le docteur Jackson étudiez ces documents problématiques tranquillement, répondit son assistant comme s’il sortait une banalité.
-Euh, oui, voilà, dit-elle, prise au dépourvu, avant qu’il ne quitte la pièce.
Un léger sourire aux lèvres, Daniel lui demanda :
-Bon, où sont ces fichiers, que l’on se mette au boulot ?
-Ah, alors, dit-elle en reprenant ses esprits et en manipulant le curseur. Voilà, ce dossier contient les fichiers déjà étudiés, celui-là ceux pour lesquels je dois encore faire mon rapport et enfin les autres en cours de décryptage. On pourrait jeter un coup d’œil aux derniers fichiers décryptés, peut-être que l’un d’entre eux a déclenché ce merdier.
-D’accord. Sinon, sur quoi portait celui que vous avez étudié en dernier ?
-C’était une analyse assez exhaustive du nuage d’Oort du système qui nous intéresse. Il y avait pas mal d’infos sur des milliers de comètes, répondit-elle en accédant au dossier adéquat. Je n’ai évidemment pas exploré les fiches individuelles de chaque astre, mais selon la conclusion du rapport, il n’y avait pas de problème à recenser, si ce n’est un ou deux impacts sur la géante gazeuse dans les quinze, vingt mille ans après la date de rédaction.
-OK. Bon, ce sont les fichiers accessibles, ici ?, demanda Daniel en indiquant le moniteur.
-Oui. Alors…dit-t-elle en commençant à lire à haute voix les titres indiqués, « Perspective stellaires à moyen terme. », « Rapport d’activité planétaire interne. »… bon, rien de critique de ce côté-là, je crois.
-On ne sait jamais, si on a un virus, il ne nous fera pas le plaisir de s’intituler « Virus informatique très dangereux ».
-Dans ce cas-là, autant envoyer ces fichiers à des informaticiens compétents, parce que si ce sont vraiment des virus assez évolués pour se payer Atlantis, je doute fort qu’ils apparaissent comme tels si on les ouvre. On aura sûrement droit à un beau rapport rébarbatif sur la répartition des séismes et leur influence sur les migrations animales.
-D’accord pour ça, répondit brièvement Daniel avant d’activer son oreillette. Ici Jackson, si Rodney ou Radek ont un instant de libre, vous pouvez les faire venir ? Médiathèque Kepler.
Coupant son communicateur, il reprit :
-McKay et Zelenka sont les deux seules personnes de la Cité à avoir à la fois les compétences et le niveau d’accréditation pour analyser correctement ses fichiers à la recherche d’un virus. Mais…
-Ils n’arriveront pas avant pas mal de temps, c’est ça ?
-Voilà, donc, on va quand même voir ces fich….hein ?
-Qu’est-ce qu’il y a ?, demanda Anna, voyant son interlocuteur s’interrompre.
-C’est vous qui venez de rajouter ça ?
-Cà quoi, demanda Anna avant de se tourner vers le moniteur. Qu’est-ce que……non, je n’ai aucune idée de ce que c’est.
Tous deux fixaient la fenêtre ouverte dans le moniteur où s’affichait une liste de fichiers divers, suivie d’un unique dossier, intitulé « A l’attention de Anna Stern et Daniel Jackson ».
-Bon, qu’est-ce qu’on fait, on ouvre ?, demanda Anna en hésitant un peu.
-On a le choix ?
-Non.
-Voilà.
Elle ouvrit le dossier à son intention et aussitôt s’afficha une liste de plusieurs centaines de fichiers. Pendant quelques secondes, la pièce fut totalement silencieuse, ses deux occupants fixant l’écran devant eux.
Merde. Des rapports stratégiques, des comptes-rendus de bataille, mais dans quoi je me suis fourrée ?
Elle jeta un coup d‘œil à son voisin, qui semblait tout aussi perdu qu’elle, alors qu’il parcourait du regard la liste interminable. Puis, se reportant sur celle-ci, elle sélectionna le premier fichier affiché et l’ouvrit. Elle commença à le lire quand elle entendit la voix de Daniel :
-Ici le docteur Jackson, je veux une garde armée renforcée à toutes les issues de la médiathèque Kepler. Interdiction à quiconque d’entrer ou de sortir sans une autorisation de niveau 8. Prévenez le gouverneur Weir que nous avons découvert quelque chose d’énorme.
Elle reprit sa lecture pendant qu’il continuait ses instructions, et comprit les raisons derrière le comportement de son supérieur. Le rapport détaillait l’installation d’un avant-poste militaire totalement équipé dans le système qu’elle et son groupe étudiaient par fichiers interposés.
-Mais d’où viennent tous ces documents ?, réfléchit à voix haute Daniel alors qu’il se penchait à son tour sur l’écran.
-Aucune idée. Soit quelqu’un de plutôt doué en informatique se fiche royalement de nous au mauvais moment, soit ce même quelqu’un doit contrôler parfaitement toute la Cité, répondit Anna.
-Oui, et on est complètement à sa merci.
Elle soupira, étant arrivée à la même conclusion, et regarda brièvement la pièce, sans vraiment savoir ce qu’elle cherchait. Elle s’était installée récemment dans le bureau et commençait à peine à s’y sentir à l’aise quand la crise avait débuté. Evidemment, [/i pensa-t-elle, ça m’étonnerais que j’y reste longtemps, avec tout ça.
-Hé, dit Daniel en claquant des doigts alors qu’il voyait qu’elle dérivait, maintenant qu’on nous a gracieusement offert toute cette doc, autant voir de quoi il en retourne, non ?
-Vous avez raison. Au boulot.

Le gouverneur Weir terminait la seconde réunion de crise quand elle reçut l’information de son directeur des recherches en xénoarchéologie. L’abrégeant, elle retourna au pas de course à son bureau, la main sur le bouton de son oreillette.
-Docteur Jackson, prononça-t-elle aussitôt la porte vitrée fermée.
Le réseau d’urgence, auquel tant son communicateur que celui de son interlocuteur avaient un accès privilégié, reconnut la voix du gouverneur, identifia sa requête et fit légèrement vibrer le dispositif de Daniel.
Celui-ci venait de terminer la lecture rapide du rapport concernant l’avant-poste militaire lorsqu’il sentit la vibration et entendit une voix prononcer le nom du gouverneur. Il appuya rapidement sur le bouton unique pour accepter la communication.
-Docteur, vous avez trouvé quelque chose ?, lui demanda Weir.
-Plutôt, oui. La position d’un avant-poste avec ses drones et ses EPPZ, ça vous intéresse ? Et j’ai encore quelques centaines de fichiers du même acabit devant moi.
-Je suis preneuse, bien sûr !, répondit-elle d’une voix intéressée. Mais quel rapport avec notre problème ?
-L’avant-poste a été installé dans le même système que celui d’où proviennent ces rapports trop récents. Mais ce n’est pas tout. Nous n’avons pas trouvé ces fichiers, c’est plutôt eux qui nous ont trouvés. Ils sont apparus d’un seul coup, groupés à un endroit où ils ne devraient pas être, en plus de nous être ouvertement destinés. Il est plus que probable que la personne derrière ce qui se passe dans la Cité et celle qui nous a fait ce cadeau n’en soient qu’une.
-Et cette…personne, a-t-elle tenté de prendre contact ?
-Pas directement, mais vu ce qu’elle peut faire et la manière dont elle nous le montre, j’aurais tendance à dire que le contact est déjà établi, conclut Daniel d’un ton ironique.
-Bien compris, docteur. J’arrive dès que possible.
-Entendu. Mais pas besoin de vous presser, on n’a pas d’urgence par ici. Juste quelques centaines de documents, dont aucun ne semble détailler un danger imminent.
-Ne parlez pas de malheur. Si Rodney se retrouve avec plus de boulot, on n’aura plus assez de café pour le reste des habitants. Enfin, j’arrive d’ici une heure ou deux. Weir, terminé.

Daniel se tourna vers Anna :
-On a une heure, deux maximum pour avoir une idée de ce qu’il y a.
-OK, on se concentre sur quoi, d’abord ?
-Ce qui pourrait faire un rapport entre ce dossier et la situation ici.


Au bout d’une heure, quelqu’un frappa doucement à la porte du bureau d’Anna, où elle et Jackson continuaient leur titanesque tâche. Après une brève réponse de Daniel, le docteur Weir ouvrit la porte et rentra dans la petite salle.
-Bon, nous avons au moins trois quart d’heure devant nous, donc, qu’est-ce que c’est que cette histoire d’avant-poste ?
-Probablement la partie émergée de l’iceberg, madame, répondit Anna en se retenant de soupirer.
-Oui, poursuivit Daniel, notre mystérieux donateur nous a envoyé un ensemble de documents traitant, en vrac, de la stratégie globale des Anciens lors de leur conflit avec les Ori, de différentes armes déployées à ce moment-là, de leurs efforts pour combattre le virus. Bref, tout ce qu’on avait toujours rêvé de trouver sans jamais oser le demander.
-Et ces documents sont-ils authentiques ?
-Aucune certitude, mais ils ne…, commença Daniel avant d’être interrompu alors qu’un nouvel arrivant entrait dans la salle.
-Je vois qu’on commence sans moi. Merci…, dit Rodney McKay, blessé dans son amour-propre.
-Que se passe-t-il, Rodney ?, demanda Weir en se retournant.
-Jackson m’a dit de venir ici rapidement, et de tout laisser tomber.
-Comment ?!, répondit l’intéressé, je n’ai rien fait de tel.
-Il n’y a pas beaucoup de personnes qui peuvent me contacter directement, et j’ai clairement reconnu votre voix, donc pas besoin de continuer, d’accord ? Si vous avez besoin de moi, dites-le, sinon, j’ai une équipe de bras cassés qui risquent de démolir la Cité si je ne les surveille pas à chaque instant, répondit le scientifique, agacé.
-J’étais avec le docteur Jackson pendant tout ce temps, et il ne vous a pas appelé, docteur McKay, intervint Anna.
-Alors qui m’a appelé ici ?!
-Moi, répondit calmement une voix féminine sortant du système de sonorisation de la pièce.

Pendant quelques secondes, chacun se regarda sans rien dire, avant que le docteur Weir pose la question que chacun avait sur les lèvres :
-Qui êtes-vous ?
-Une alliée potentielle, docteur Weir, reprit la même voix, à la fois douce et ferme. Je suis l’outil dont les constructeurs de la Cité ont ressenti le besoin afin de gérer l’ensemble de ses fonctions.
-Une I.A., souffla McKay.
-J’avais compris, répondit brièvement Weir avant de continuer, Pourquoi avoir désactivé aujourd’hui la Cité ?
-Je tenais à me manifester de telle sorte que vous sachiez que je ne suis pas hostile, mais que me sous-estimer serait une erreur.
-Une démonstration de force, d’accord, mais pourquoi maintenant et pas quand nous sommes arrivés initialement ?
-Je ne me suis réactivée complètement qu’il y a deux journées locales. Un de mes patrouilleurs est isolé sur une planète que nous surveillions avant la Guerre. Il a envoyé des rapports demandant une prise de décision du Conseil. Celui-ci n’ayant pas réagi dans les temps, j’ai été remise en fonction pour analyser la situation.
Weir hésita un instant, et McKay prit la parole :
-Et quelles sont vos conclusions ?
-Une coopération pourrait nous être mutuellement profitable, docteur McKay. Je me suis assurée de la présence des décisionnaires de votre population locale pour discuter de cette coopération, ou de votre départ, selon votre choix.
-Notre départ ?
-Cette Cité n’est pas la vôtre, et je pourrais sans aucune difficulté la rendre hors d’atteinte pour vous et votre peuple. Mais telle n’est pas mon intention, si nous pouvons arriver à un accord.
-Et vous avez déjà déterminé les termes de l’accord, bien sûr, dit Daniel.
-En effet, à quelques détails que nous pourrons modifier selon vos desiderata.

Alors que la discussion prenait place, Anna se recroquevillait dans son siège.
Il y a des jours où l’on devrait vraiment rester au lit…, pensait-elle en voyant la scène se dérouler devant ses yeux.
Dernière modification par Rufus Shinra le 22 nov. 2009, 13:04, modifié 1 fois.
Effet Papillon :
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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Message non lu par Rufus Shinra »

Chapitre 25 : "Appelez-moi Atlantis", publié originellement le dimanche 16 novembre 2008



-Si ce n’est pas indiscret, demanda McKay, comment comptez-vous nous aider ?
-Depuis quelques semaines, l’amas que vous appelez Petit Nuage de Magellan est attaqué de manière indiscriminée par une espèce disposant de certaines de nos technologies, n’est-ce pas ? répondit la voix désincarnée.
-Oui. Suggérez-vous que vous pouvez nous… aider à arrêter ce carnage ? interrogea Weir.
-Pas directement, mais je peux vous donner une opportunité à exploiter.
-Que voulez-vous dire par là ?, continua Weir.

Lorsque l’on vit dans une Cité telle qu’Atlantis, il est facile de devenir blasé face à tant de merveilles technologiques et scientifiques. Pourtant, ce n’est pas faute d’accomplir quotidiennement des miracles que d’aucuns n’auraient pas de peine à classer parmi les « actes divins ». Mais malheureusement, la majorité de ces ‘miracles’ se déroulent à l’insu des habitants de la cité. C’est ainsi par exemple que personne ne s’extasia sur des cloisons insonorisées absorbant sans la moindre difficulté le cri de Rodney McKay lorsque l’I.A. acheva de leur définir cette ‘opportunité’.

En revanche, nul ne put ignorer les trois individus sortant au pas de course du bureau d’Anna Stern, suivis une vingtaine de secondes plus tard par celle-ci, qui arborait tous les signes de l’incompréhension et d’un début de panique. Rattrapant Jackson, quelques pas derrière un duo Weir/McKay en discussion effrénée, Anna lui demanda d’un ton faible :
-Qu’est-ce qu’on va faire ?
-D’abord, on va s’assurer d’éviter le massacre. Ensuite, on pourra commencer à discuter plus aisément. Si on arrive à discuter tout court. Vous avez les fichiers ?
-Oui, répondit Anna, tout est sur le portable.
-Dès qu’on arrive, vous m’en faites une copie sur un disque optique. Je veux être sûr de ne pas perdre ces données.
-Entendu. Je retourne à la médiathèque, ensuite ?
-Plus le temps. Vous êtes celle qui en sait le plus sur notre problème, et on aura besoin de vous là-bas.
-Génial, répondit-elle nerveusement.

Au bout de quelques minutes de marche rapide, Jackson s’arrêta brusquement, obligeant Anna à faire un écart brusque pour éviter la collision.
-Elizabeth, Rodney ! appela-t-il assez fort pour interrompre leur conversation.
-Quoi ? répondit sèchement le scientifique en proie au stress.
-Le téléporteur du couloir à droite pourra nous amener directement à la tour centrale.
Un silence de quelques secondes emplit la pièce alors que chacun regardait étrangement Daniel. McKay allait sortir une répartie cinglante lorsque l’archéologue lui répondit, agacé, en tapotant son oreillette :
-C’est l’I.A. qui me l’a dit.
-Et puis qu….commença McKay.
-Elle pourrait nous tuer de mille façons différentes, et n’a pas l’air d’avoir votre manie pour les solutions biscornues aux problèmes simples.
-Il marque un point, hasarda Weir avec un léger sourire avant de continuer, Autant y aller, non ?
Le haussement d’épaules de McKay mit fin à la discussion, celui-ci se dirigeant dans la direction suggérée par Daniel, avant de reprendre un débat houleux avec Weir sur la manière de gérer la nouvelle situation.
Au bout de quelques minutes à peine, le petit groupe arriva en vue du téléporteur interne, qui semblait effectivement être actif, au vu de son panneau de commande illuminé. Alors que McKay s'arrêtait pour chercher dans ses environs les signes d'un piège quelconque, Daniel le dépassa et rentra dans le minuscule local. Anna hésita un instant, puis le suivit avant de le laisser sélectionner sa destination.
Aussitôt qu'il eut appuyé sur l'emplacement de la tour centrale, un halo lumineux emplit le champ de vision de Daniel pendant une fraction de seconde avant de disparaître pour laisser place à un environnement à première vue inchangé. Puis la cabine s'ouvrit, confirmant à ses deux occupants le bon fonctionnement retrouvé du système de déplacement interne de la Cité.
-Jackson à Weir, dit à voix basse Daniel, qui quittait la petite pièce. Dites à Rodney qu'il peut arrêter de s'inquiéter, on est arrivé à bon port.
Quelques secondes plus tard, la porte du téléporteur se referma, avant de s'ouvrir une fois de plus et laisser la place à Elizabeth Weir et Rodney McKay, ce dernier semblant à peine moins tendu à Anna que lorsqu'elle l'avait quitté moins d'une minute auparavant.
Avec quelques légers grommèlements, le scientifique dépassa Daniel et Anna avant de se diriger vers un large couloir quelques mètres devant eux.
Moins d'une minute plus tard, Anna put reconnaître la salle de la Porte, qui était à présent presque déserte, avec pour seul personnel présent un groupe de militaires pointant une arme lourde vers l'imposant anneau. Les contournant, le petit groupe monta rapidement vers la section où étaient situées la plupart des salles de réunion et d'organisation stratégiques. Chacune d'entre elles était à présent occupée par les dirigeants des départements critiques de la Cité, qui coordonnaient leurs efforts pour maintenir celle-ci à un statut opérationnel.
Weir se dirigea vers l'un des groupes et signala sa présence d'un petit bruit :
-Amiral Davenport, nous devons vous parler, dit-elle en s'adressant à l'officier qui écoutait le rapport de l'une de ses subordonnées. Nous avons eu un nouveau développement qui vous concerne.
-Compris, répondit-il avant de se tourner vers la femme dont la présentation avait été interrompue. Déposez le rapport chez le capitaine Armando, je l'examinerai plus tard.
Aussitôt que le lieutenant eut acquiescé, l'amiral se leva et se dirigea vers le groupe.
-Alors, c'est une nouvelle offensive Wraith ?
-Pas ici, dit brusquement Daniel, en indiquant d'un mouvement de tête le bureau de Weir.
Acquiesçant, l'officier suivit le petit groupe jusqu'au lieu indiqué.

-Bon, que se passe-t-il exactement ?, demanda-t-il en posant son regard sur les trois principaux administrateurs civils de la Cité, accompagnés par une personne qu'il se rappelait avoir aperçu lors de la première réunion de crise, quelques heures plus tôt.
-Par où commencer, soupira McKay, avant de se tourner vers Weir.
-Bon, continua celle-ci. Il semblerait que la...situation dans le nuage de Magellan, ainsi que quelques autres éléments annexes aient conduit à la réactivation d'un système d'Atlantis.
-Et ?
-Et il s'agit d'une I.A. qui contrôle toute la Cité selon son bon plaisir, répondit McKay. Le foutoir d'aujourd'hui n'était que sa manière personnelle de nous dire " bonjour ".
-Comment ça, une I.A.?
-Intelligence Artificielle. Vous savez, ces programmes autonomes à peine différents d'un virus évolué.
-Je sais ce qu'est une I.A., docteur McKay !, répondit brusquement l'officier, visiblement agacé par le comportement du scientifique devant lui. Je voudrais par contre qu'on me dise ce que cet engin fait ici et comment on s'en débarrasse, dans la mesure du possible.
-Je contrôle les systèmes de survie de la Cité et assure la sécurité, tant matérielle que logicielle de son contenu, entre autres tâches, affirma une voix qui semblait sortir des murs eux-mêmes.
-Hein ?, s'étonna l'amiral.
-Oh, et ne vous faites aucune illusion, amiral Davenport. Personne ici n'a les moyens ou le talent nécessaire pour me nuire en quoi que ce soit avant que je puisse prendre des mesures défensives, termina l'I.A.
-On est dans un engin prévu pour survivre tout seul dans l'espace, avec des générateurs de gravité et autres contrôles environnementaux, alors pas besoin de vous dire que si elle a les pouvoirs qu'elle prétend, elle peut tous nous tuer d'un claquement de doigts, dit Daniel, l'air las.
-Bon, alors pour l'instant, on va cohabiter, c'est ça ?, poursuivit Davenport.
-C'est on ne peut plus correct, amiral, affirma la voix désincarnée.
-Donc, vous... venez de nous signaler votre présence de manière aussi impressionnante que possible, et maintenant qu'on a admis votre existence, tout va retourner à la normale, c'est ça ? conclut-il.
-Bien tenté, mais non, dit McKay en prenant son habituel ton ironique. Elizabeth vous a parlé du merdier dans le Nuage de Magellan, hein ? Et bien notre nouvelle amie a jugé bon de rentrer en contact avec les malades qui s’amusent à atomiser des dizaines de planètes. Et devinez quoi ? Ils vont venir ici.
Il fallut quelques secondes à l'amiral pour assimiler les informations que McKay venait de lui transmettre.
-Est-ce que quelqu'un a dit à ce "superbe programme" ce qui est arrivé au Bellérophon ?!
-Votre appareil a témoigné d'un comportement belliciste déplacé et a été attaqué en conséquence, dit l'I.A.
-Déplacé ? aboya l'amiral. Ils exterminent des populations civiles sans défense, et c'est déplacé que d'abattre leur missile ?
-Bien sûr. Vous devez avant tout comprendre que pour certaines civilisations fortement développées rencontrées par mes créateurs, l'anéantissement d'une population planétaire ne représente pas grand chose. Une goutte d'eau dans l'océan, comme vous dites. Ce que n'est pas une interférence directe pouvant être interprétée comme une menace.
-C'est... !
-Amoral, oui. Enfin, selon vos critères. Mais de toute façon, un de leurs vaisseaux va arriver ici, sans la moindre intention hostile. Il ne tient qu'à vous de réfléchir avant de tirer, mais faites-moi confiance quand je vous dis que votre escadre entière n'aurait aucune chance de survie face à ce vaisseau, si un combat devait prendre place ici.
-A ce qu'on a compris, dit Weir, ces êtres étaient étudiés par les Anciens depuis pas mal de temps, et elle a pu rentrer en contact avec eux.
-Et la consigne sera de ne pas tirer quand ils seront là, c'est ça ?
-Voilà, conclut Daniel. Ce serait quand même mieux de pouvoir s’expliquer avec eux sans se faire tirer dessus, parce que si vous voyez une autre manière d’arrêter les massacres…
-Parce qu'on a pas les moyens de régler la situation autrement, c'est bien ça ?
-En gros, oui, dit l'archéologue.
L'amiral regarda longuement ses interlocuteurs, avant de répondre :
-D'accord, je ferai passer la consigne.
McKay s'apprêtait à parler quand l'officier le devança :
-Et pas un mot sur cette I.A. pour l'instant, évidemment...enfin, pas tant que la situation ne se sera pas clarifiée un peu, parce que, je vais vous le dire clairement : Cette situation est un beau merdier, et j'espère que ça va se simplifier rapidement.
-Un retour à la normale se fera aussi vite que possible, amiral, mais pas avant, dit doucement l'I.A.
-Et nous n'avons pas notre mot à dire sur ça, hein ? rétorqua-t-il.
-Voilà.

Aussitôt après que l'officier eût quitté le bureau, Daniel se tourna vers le docteur Weir :
-Bon, alors, qui est-ce qu'il reste à mettre au courant de la situation ?
-Sheppard devrait être mis dans le coup, dit McKay.
-Oui, poursuivit Weir, la présence de cette I.A. relève de la sécurité de l'installation, c'est clair. Mais on pourra voir ça après, il n'y a pas d'urgence de son côté, et je n'ai pas envie de l'avoir dans les pattes avec tout ça.
Les deux scientifiques acquiescèrent d'un sourire entendu, tandis qu’Anna, elle, se sentait de plus en plus mal à l'aise dans un endroit où elle ne se sentait vraiment pas à sa place.
-Bon, de toute façon, conclut Weir, il faudra en parler aux responsables de la sécurité civile et militaire et renvoyer l'info sur Terre, dès qu'on aura récupéré les communications. Mais dans tous les cas, il faudra limiter le nombre de personnes informées au minimum.
-Totalement d'accord, répondit Daniel. Je n'aimerais pas voir tout le monde commencer à devenir paranoïaque à cause de notre...nouvelle connaissance. Surtout avant de la connaître un peu mieux.
Il attendit quelques instants et, voyant que personne n'avait rien à rajouter, continua :
-Je propose alors que nous voyons un peu ce que nous avons sur ces créatures. Anna, dit-il en se tournant vers elle, vous pouvez nous faire un petit topo récapitulatif, pour qu'au moins l'on sache avec qui on va discuter dans peu de temps ?

Voyant soudain les regards des trois éminences de la Cité tournés vers elle, Anna se mit à rougir, puis commença immédiatement à parler pour tenter de contrer le trac :
-Alors, euh…Ces créatures…Nous savons qu’elles ne sont originaires ni de la Voie Lactée, ni de Pégase, ou d’aucune des quelques galaxies pour lesquelles nous avons des informations directes. Il semble, selon les premiers rapports, que les Anciens se soient intéressées à elles avant même l’apparition de la conscience.
-Désolé de vous interrompre, Anna, dit Weir, mais est-il indiqué si les Anciens ont, ou non, directement influencé l’évolution de cette espèce, en induisant l’intelligence ?
-Les rapports que j’ai pu lire jusqu’à présent semblent indiquer que non, madame, répondit Anna, qui commençait à reprendre confiance. En revanche, ils avaient inclus leur planète dans le réseau de Portes alors en cours de mise en service.
Faisant quelques manipulations sur son moniteur, elle accéda à quelques images des dossiers biologiques, et choisit alors celle qui lui semblait la plus adaptée.
-Voici une photo d’un individu adulte de cette espèce, prise quelques mois avant la fin des études, causée par l’escalade du conflit avec les Ori. Il sont donc similaires à des arachnides, mais, selon leur dossier, vertébrés. Au moment de la photo, il semblerait qu’une forme de civilisation ait pu apparaître, qui a surpris les scientifiques de l’époque par sa précocité.
-Précoce comment ? demanda McKay.
-Les prévisions parlaient d’une société encore au stade chasse/cueillette, lui dit Anna. La mission périodique a, au contraire, pu voir des preuves d’une civilisation présentant des cités-nations de petite taille. C’est cette anomalie qui a causé l’arrivée des scientifiques sur cette planète.
-Et c’était pendant la guerre avec les Ori, c’est ça ? demanda Weir.
-Oui. Une poignée de xénobiologistes Anciens sont allés sur cette planète avec un contingent militaire, dont la mission était, semble-t-il, de préparer un avant-poste local, puisque le conflit s’étendait rapidement.
-Qu’est-ce qu’on sait de cet avant-poste ? l’interrompit McKay.
-Rien de particulier. Il a été mis en place avec, je crois, tout son équipement militaire. Mais de toute façon, ils n’ont pas eu le temps de l’utiliser, avec ce qui a suivi.
-L’offensive bactériologique, indiqua Daniel.
-Oui, reprit Anna. Il faut bien comprendre que les Ori avaient aussi remarqué cette espèce et avaient, d’une manière ou d’une autre réussi à les convertir. Quand les Anciens sont arrivés sur place, ils ont tenté de montrer la véritable nature de ceux que ces créatures vénéraient, et il semble qu’ils aient réussi de ce point de vue-là.
-Pour la non-intervention chez les jeunes espèces, on repassera, chuchota McKay.
-Bref, continua Daniel. Les Anciens ont pu se faire accepter par cette espèce, mais peu de temps après leur installation, les Ori ont entamé leur massacre. Quand l’étendue de la contamination est devenue visible, la planète a été abandonnée par les Anciens, à part quelques scientifiques qui ont, semble-t-il, préservé assez d’individus pour permettre la survie de l’espèce.
-Et leur civilisation si précoce ? demanda Weir. Étaient-ce les Ori qui l’avaient mise en place ?
-Non, lui répondit Anna. En tout cas, selon les rapports que nous avons pu lire, la présence des Ori a plutôt ralenti leur évolution. C’est d’ailleurs l’une des raisons citées pour construire l’avant-poste. Les Anciens avaient l’air de penser que cette espèce pourrait rapidement atteindre un stade suffisamment avancé pour devenir des partenaires militaires et politiques.
-Je veux bien le croire, murmura McKay.
-En tout cas, poursuivit Anna, notre nouvelle ‘’amie’’ a donc mis à notre disposition les derniers rapports des scientifiques restés sur la planète. Ils ont décrit de manière assez détaillée les différentes étapes de la contamination et de leur lutte. Au final, ils ont pu isoler une population non contaminée et la mettre en stase suffisamment longtemps pour qu’elle survive au virus.
-Suffisamment longtemps, c’est-à-dire ? demanda Weir.
-Aucune idée, aucun rapport n’en parle.
-Ou aucun dont ce charmant programme aurait pu juger bon de nous informer, suggéra McKay.
-Les rapports que j’ai reçus, répondit l’I.A. d’un ton sévère, ne provenaient que de l’avant-poste, dont la mission n’était pas la surveillance de cette espèce. Tout ce qu’il est possible de déduire de ces informations pour le moins partielles, c’est le moment où l’avant-poste a été trouvé, et l’évolution de l’espèce par la suite.
-Mais…, commença le scientifique.
-Ni plus, ni moins, conclut l’I.A. dont l’intonation affichait désormais l’agacement.
-Bref, coupa Weir en voyant que le Canadien s’apprêtait à exploser, que sait-on d’eux, maintenant ?
-Leur planète principale, dit Daniel, est peuplée de quelques centaines de millions d’individus ayant un niveau d’évolution biologique légèrement supérieur au notre. En tout cas, selon le système de classement des Anciens, entre l’apparition de la conscience et le passage à un plan supérieur. Niveau technologie, je crois que tout le monde ici sait ce qui est arrivé au Bellérophon, donc on ne va pas s’attarder sur ce qui nous arrivera si on fait parler les armes, d’accord ?
Chacun acquiesça silencieusement.
-Et, demanda Weir, sait-on quoi que ce soit sur leur mode de pensée, la manière dont ils réfléchissent ?
-Pas vraiment, hésita Anna avant de poursuivre, En fait, nous n’avons quasiment aucun document sur leur civilisation au-delà de ce qu’ont laissé les scientifiques qui les ont sauvés. Les vidéos sont assez longues et surtout centrées sur les premiers contacts et la manière dont ils ont éloigné cette espèce du culte d’Origine. Pour résumer, les premiers contacts ont été faits avec un hologramme de morphologie proche de l’espèce locale, comme indiqué dans les protocoles Anciens. Ensuite, ils ont réussi à les convaincre de quitter ce culte.
-Et il n’y a pas eu de problème ?, demanda Weir. Ils sont arrivés, ont discuté, et c’est tout ?
-En fait, les données du rapport indiquent qu’il a effectivement fallu très peu de temps pour effectuer cette partie de la mission, ce qui a aussi surpris les Anciens à ce moment-là, surtout que par la suite, Origine a été rejetée de manière totale et complète, sans qu’il reste, semble-t-il, le moindre fidèle nostalgique des Ori.
-Et a-t-on une explication à cela ?
-Aucune, alors que par la suite, quand ils cherchèrent à en savoir plus sur l’histoire de leurs ‘’sujets’’, les biologistes ont découvert que la conversion à Origine s’est aussi faite en un seul coup pour toute l’espèce.
-Comment ça ? Toutes ces ‘’cités-nations’’ ont été converties en une fois ?
-Toute l’espèce, d’un coup, répondit Anna. Le docteur Jackson et moi n’avons rien de plus là-dessus.
-Et lorsque les Anciens leur ont fait quitter Origine, demanda McKay, comment ont-ils fait ? On sait qu’ils utilisaient un hologramme, oui, bon, et après ?
-L’argumentation était, dit Anna, assez logique et cohérente. Ils n’ont évidemment pas commencé à parler de l’Ascension et de ce genre d’aspects, comme le fait qu’il s’agisse en fait d’une guerre civile qui a dégénéré sur plusieurs galaxies. Ils se sont plutôt concentrés sur le véritable avenir que leur promettaient les Ori face à ce que pouvaient leur donner les Anciens. En gros, ils les ont traités comme des égaux, sans tenter de les contrôler par leurs technologies ou leurs capacités physiologiques, et cette approche a du être préférée… surtout après qu’ils aient vu l’état des civilisations phagocytées par les Ori.
-Bon, dit Weir. Au moins, la logique semble fonctionner, enfin un point rassurant.
-Bien sûr, répondit McKay, dans la mesure où il y a une raison logique pour eux de ne pas nous anéantir en arrivant.
-De toute façon, ils vont arriver quoi qu’on fasse, c’est ça ? dit Weir en tournant la tête vers un mur.
-Tout à fait exact, docteur Weir, répondit l’I.A.
-Bon, donc ça ne sert plus à grand-chose de discuter sur leurs intentions. La flotte sera en état d’alerte, mais elle ne devrait rien changer.
Weir s’interrompit un instant avant de reprendre la parole :
-Vous n’auriez pas un nom, que l’on puisse directement vous parler ? Parce que ça va vite devenir pénible de parler aux murs.
-Atlantis.
-D’accord…Atlantis. Combien de temps avons-nous avant l’arrivée des appareils ?
-Leur vaisseau devrait être à proximité d’ici vingt-deux minutes.
-Bon, au moins serait-il possible de remettre en service les systèmes internes de la Cité, puisque vous nous avez expliqué ce que vous comptez faire à court terme ?
-Absolument pas, et ceci dans votre intérêt. A moins bien sûr que vous ayez envie que tout le monde sache ce qu’il se passe.
-Compris, dit brusquement Daniel. Les personnes non concernées seront trop occupées avec le foutoir actuel pour se rendre compte qu’on est au beau milieu d’un premier contact diplomatique avec une autre civilisation !
-Et vu les questions qu’il soulèverait…, compléta Anna.
-Voilà, répondit l’archéologue.
-C’est bien joli tout ça, dit McKay, mais qu’est-ce qu’on va dire aux équipages en orbite ? Ils vont quand même voir l’engin arriver, non ?
-Euh, j’avais réfléchi à ce problème sur le chemin, intervint Anna. Déjà, si les commandants et, au pire, les seconds sont mis au courant, il devrait être possible d’éviter pas mal de fuites. Après tout, les vaisseaux n’auront pas à intervenir à moins que ça ne dégénère. Donc, si les équipages pensent qu’il s’agit d’un exercice, on évitera les questions, non ?
-Un exercice, railla McKay, un exercice en plein milieu de ce foutoir ? Vous croyez vraiment qu’ils vont gober ça ?
-Çà se tiendrait, pourtant, reconnut Weir. Après tout, c’est un bon moment pour mettre les forces en état d’alerte et les préparer à une situation possible. Tant qu’il s’agit d’un exercice sans tir réel et que les commandants s’arrangent pour éviter de paraître agressifs, personne ne devrait se rendre compte de ce qu’il se passe.
-C’est osé, mais ça devrait bien marcher, si Davenport et les commandants sont dans le coup, dit Daniel.
-Bon, poursuivit Weir, je vais voir l’amiral et lui donner son rôle. En attendant, réquisitionnez la salle de réunion principale et assurez-vous qu’on ne soit pas dérangés, d’accord ? Oh, et…Atlantis ?
-Oui ? répondit l’I.A.
-Vous pourrez transmettre les communications dans cette salle ?
-Bien sûr.
-D’accord. Bon, on se retrouve dans la salle d’ici dix minutes, conclut-elle avant de quitter son bureau.
-C’est souvent comme ça ? demanda d’une petite voix Anna lorsque la porte se fut refermée derrière Weir.
Le regard mi-amusé, mi-désabusé que les deux hommes lui rendirent fut en soi une réponse éloquente.

Quelques minutes plus tard, la douzaine de personnes qui tentaient tant bien que mal de coordonner les échanges de matériel avec la base continentale furent poliment mais fermement invités à se réunir ailleurs, et Anna eut quelques instants pour tenter de souffler un peu.
"...je vais voir ce qu'on peut faire. La prochaine fois, donnez-moi encore moins de préavis, hein !"
"On fait comme on peut, amiral, mais on n'a pas d'autre solution pour éviter les fuites."
"Mouais. Je vais aller les prévenir."
"Merci."

-Bon, ça devrait aller au niveau de la flotte, dit Weir en entrant dans la salle.
-On a entendu, répondit Daniel en souriant légèrement.
-La salle est libre ?, s'enquit son interlocutrice.
-On a du temps devant nous, et j'ai envoyé chercher du café, affirma McKay.

Dans les minutes qui suivirent, Anna s'occupa de préparer les micro-ordinateurs de chacun en les chargeant des informations que l'I.A. avait mis à sa disposition, alors que McKay réceptionnait deux litres de café bouillant avant de fermer l'accès à la salle.

Quelques minutes à peine s'écoulèrent avant que la voix reconnaissable d'Atlantis ne se fasse entendre :
-Le vaisseau est en approche et sera ici dans une minute.
Effet Papillon :
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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Message non lu par Rufus Shinra »

Chapitre 26 : La fin des certitudes, publié originellement le Mercredi 17 décembre 2008 :

Les songes ne s'étaient pas arrêtés, bien au contraire. Et elle savait que ce nouvel interlocuteur devait veiller sur son état, d'une manière ou d'une autre. Ainsi, depuis un temps qu'elle n'arrivait pas – et ne cherchait pas – à mesurer, une incertitude croissante l’habitait. Mais celle-ci était différente de ce qu’elle avait pu ressentir aux premières heures de sa captivité. Il lui fallait réussir à quitter le brouillard auquel menaient toutes ses tentatives pour rassembler les informations reçues ces derniers jours.
Chacune des scènes lui donnait une meilleure compréhension du message qui devait lui être destiné, si comme elle le soupçonnait fortement, ces images et ces sentiments étaient artificiels. Et à présent que la situation globale semblait lentement prendre forme, sa peur s'ancrait.
La peur de l'incertitude. Elle ne savait plus que penser, que conclure de ce que lui disaient ses propres souvenirs, troublés par ceux laissés après ses visions.

Shanti s’assit à nouveau, et repensa aux évènements avaient suivis sa contact avec cette voix qui semblait la connaître, du moins de nom. Les rêves s’étaient faits plus fréquents, alors que ses conditions de vie s’étaient brusquement améliorées avec l’arrivée dans sa cellule d’un équipement sanitaire minimal. La forme même de celui-ci ne fit que renforcer son intérêt pour ce nouvel intervenant, qui semblait avoir, au contraire de ses précédents geôliers, un minimum de connaissances sur l’être humain. La voix l’avait recontacté par la suite, et malgré les efforts de la militaire, ne laissa transparaître aucun indice sur son origine ou ses vues à son égard. Ses interventions se déroulaient souvent peu de temps après l’un de ces songes, sans jamais les aborder directement.
Elle passait désormais le plus clair de son temps à se remémorer ces images floues, tentant de distinguer le raisonnement les liant. Trop souvent, l’une de ses visions s’imposait, la forçant à revoir le cataclysme ayant touché P8X-511, encore et encore.
Mais quelque chose était différent par rapport à ses souvenirs.
Elle voyait chacun des corps, qu’elle savait morts malgré l’absence d’une blessure quelconque. Ils étaient rassemblés en petits groupes, semblables à des dormeurs voulant profiter de la chaleur corporelle de leurs voisins. Son regard ne pouvait s’écarter d’eux, car elle les connaissait. Elle les connaissait tous, sans exception. Leur mort l’avait anéanti, mais elle ne pouvait pas faire son deuil, alors qu’elle était éloignée de force de leur dernière demeure. Elle suivit à contrecœur celui qui la menait, qu’elle ne connaissait pas mais à qui elle avait appris à faire confiance.
La vision s’arrêta une fois de plus à cet instant précis, la laissant recroquevillée sur le sol, en larmes, saturée d’émotions.
Elle tentait de s’agripper à quelque chose, à n’importe quoi, mais ne trouvait que le sol, en tout point semblable au plafond et aux murs qu’elle avait renoncé depuis des jours à atteindre.




« Sortie de l’hyper dans 20 secondes. Paré à la séparation. »
-OK, Sky Eye, répondit Carl dans son casque.
Le jeune pilote regarda une dernière fois la beauté envoutante de l’hyperespace avant de se plonger dans ses instruments pour vérifier l’état de son appareil. L’alimentation externe venait de laisser la place au générateur de bord tandis que l’auto-vérification confirmait le bon fonctionnement de tous les systèmes.
-Tout est bon de mon côté, prêt pour la sortie, dit-il en s’adressant à son contrôleur de vol à bord de l’appareil qui occupait tout l’hémisphère gauche de son champ de vision virtuel.
-Roger. Arrivée dans 5 secondes.

En un instant, un point de l’espace dont la seule particularité notable était de se trouver dans le champ gravitationnel d’un système stellaire multi-planétaire fut plongé au milieu d’un déferlement d’énergie. La corvette sortit une fraction de seconde plus tard de la fenêtre hyperspatiale qui ne tarda pas à disparaître.
Le HUD du chasseur de Carl « Halcyon » Banet annonça le désarrimage automatique, et le pilote reprit aussitôt les commandes de son appareil. Activant ses propulseurs latéraux, il s’éloigna d'une centaine de mètres des perches d’amarrage avant d’accélérer. A nouveau dans son élément, il fit une seconde vérification automatique alors que la corvette commençait à lui transmettre les données de ses imposants détecteurs passifs et actifs.
-Réception des données scanners, Sky Eye. Je commence la patrouille de reco. A vous.
-OK, Halcyon. Aucun contact à proximité.
Carl fit une série de manipulations sur son ordinateur de bord avant de répondre.
-Scanners passifs activés, renvoi des données actif.
-Confirmé, Halcyon. On traite ça et c’est parti. Terminé.
Le moniteur principal afficha à nouveau les informations des systèmes de ciblage, à présent enrichies des petits senseurs gravitationnels des chasseurs qui s’étaient avérés capables, en groupe, de repérer l’appareil qui avait tué Lone Wolf.
Carl regarda attentivement la représentation de ses alentours, cherchant une anomalie qui aurait échappé à la corvette de commandement tactique, puis se décontracta.
Il n’y avait rien de détectable sur des milliers de kilomètres, en-dehors des habituelles micrométéorites, et il put commencer la longue patrouille de surveillance.


"...dans une minute."
Les quatre individus présents se regardèrent brièvement avant de finir de se préparer. De son côté, Weir appela l'amiral pour lui donner l'ordre de commencer le plan prévu pour éviter l'implication de l'escadre. Jackson s'installa aussi confortablement que possible sur son fauteuil, tandis que McKay faisait quelques gestes sur son moniteur tout en grommelant. Anna, elle, se mit à relire fébrilement son dossier, cherchant un quelconque passage critique qu'elle aurait pu ignorer ces dernières heures.
Soudain, une image s'afficha au-dessus de la table, qui montrait une planète depuis une orbite basse.
"Vous devriez pouvoir assister à l'arrivée du vaisseau d'ici quelques instants." leur dit Atlantis, sans présenter la moindre émotion dans sa voix.
Et, avant que la moindre question puisse être posée sur le fait que l'I.A. ait une idée du lieu précis d'arrivée, une partie de l'image se déforma de plus en plus rapidement. Au bout de quelques secondes, l'image partielle de la planète n'était plus qu'un décor autour de ce point brillant qui allait en s'agrandissant.


BBG-07 Pollux, en orbite basse autour d'Atlantis

"Postes de combat ! Postes de combat ! Ceci est un exercice ! Je répète, ceci est un exercice !"
La voix du commandant en second emplit chaque coursive du navire, interrompant instantanément les activités de chaque homme et femme à son bord, qui se ruèrent vers leurs sections respectives.
-Rapport de contact, demanda le commandant Schillek au sous-officier en charge des scanners.
-Anomalie gravitationnelle à 950 kilomètres au 285 par 172. Elle est identique à celle du vaisseau qui a attaqué le Bellérophon.
-Armez les batteries bâbord en anti-navire et activez les systèmes d'auto-défense. Verrouillage passif uniquement.
Le lieutenant au bout du CIC acquiesça avant de s'exécuter, transmettant les ordres aux sections concernées du navire.
Quelques secondes plus tard, les obus nucléaires des batteries latérales se retrouvèrent chargés dans leurs accélérateurs électromagnétiques. Ceux-ci recevaient désormais les flux d'informations en provenance des capteurs optiques et gravitationnels.

Seuls le commandant et son second savaient que ces données de ciblage n'étaient pas une simulation sortant des ordinateurs de bord, mais bien la réalité. Et le regard de Schillek s'attarda une fois de plus sur sa console, où, d'une simple pression sur un point de l'écran, il pouvait reconfigurer tout son croiseur en mode de combat et ordonner le tir, véritable, cette fois, des projectiles à présent chargés. Revenant à la réalité, il s'adressa à nouveau au responsable de la section armement :
-Chargez les shipkillers dans leurs tubes, puis maintenez les lanceurs à l'intérieur.
Ne pas les provoquer, d'accord, mais s'ils veulent s'amuser, on les balancera sur Chulak en pièces détachées.


Salle de commandement, Atlantis

La distorsion laissa rapidement place à un appareil sombre, dont les contours étaient difficilement distinguables et semblaient être en perpétuel changement.
Chacun retint son souffle pendant quelques secondes, admirant le sombre vaisseau ovoïdal qui venait de se matérialiser à quelques centaines de kilomètres au-dessus de leurs têtes. Mais si son élégance captait leur regard, leurs pensées étaient occupées par le sort des derniers humains à avoir aperçu l'un de ces engins...

-Le vaisseau vient de prendre contact avec moi. Ils annoncent avoir des intentions pacifiques et, dit l'I.A. avec une infime hésitation, désirent prouver leur bonne volonté en nous rendant leurs prisonniers.
-Co...comment ça des "prisonniers" ? Demanda McKay.
-Ils n'ont rien dit de plus.




Une forme s'était dessinée dans l'environnement monochrome qui entourait Shanti, qui, poussée par un instinct irrépressible, se rua vers ce qui semblait devenir une ouverture. Ce ne fut qu’un instant plus tard qu’elle se trouva une justification, se rendant vaguement compte qu’elle ne savait pas quand un tel phénomène se reproduirait. Gardant un bras tendu devant elle, il ne lui fallut que quelques instants pour atteindre la fente sombre, au niveau de laquelle elle s'arrêta brusquement. Devant ses yeux se trouvait une obscurité complète, qui lui donnait l'impression de se moquer de la lumière diffuse de sa "cellule". Tâtonnant du pied pour s'assurer de la présence d'un so, elle fut rapidement assurée de ne pas être au bord d'un gouffre sans fond, et, poussée par un instinct qu'elle savait ne pas pouvoir ignorer, avança dans les ténèbres.
A peine la séparation franchie, celle-ci disparut aussitôt, laissant la jeune femme dans l'obscurité complète. La peur l'envahit durant quelques secondes, avant que n’apparaisse devant ses yeux une intense lueur qui la força détourner le regard.
Un instant plus tard, ses yeux furent adaptés à la lumière ambiante, lui offrant alors une vision qu'elle pensait avoir dû abandonner il y avait de cela des jours.

Un Jumper était posé devant elle, identique en tous points à celui qui les avait placés, elle et le reste de SG-22, dans cette situation.

Pendant quelques battements de cœur, elle resta figée, ne sachant comment réagir, ses yeux rivés sur la paroi métallique sur laquelle ressortaient les traces laissées par le sol inhospitalier qu’elle avait foulé avant sa capture. Puis, elle prit sa décision.
Ils n'auraient pas eu besoin de me faire passer par cette ouverture si c'était pour me montrer un nouvel hologramme... Ça doit être différent cette fois-ci...
Elle avança lentement puis plaqua sa main sur le petit véhicule, et confirma ainsi son intuition lorsque ses doigts rencontrèrent la coque froide.
Elle se dirigea alors vers l'arrière de l'appareil et n'eût, à sa grande surprise, aucune difficulté à abaisser l’entrée de l'habitacle et à pénétrer dans celui-ci.
Sans comprendre ce qui lui arrivait, elle s'installa dans le poste de pilotage, pour s'apercevoir que les systèmes semblaient fonctionner parfaitement, à l'exception des communications, qui refusaient obstinément de transmettre le S.O.S. destiné à un quelconque récepteur terrien.
Qu'est-ce que ça veut dire ? Ils me rendent le Jumper, comme ça ? Et où sont les autres ?
Terminant les tests, elle vérifia que le vaisseau pouvait activer sa propulsion, en le faisant décoller de quelques centimètres avant de le reposer au sol. Inquiète, Shanti alla chercher l'une des radios de rechange et commença à appeler le reste de l'équipe, sans toutefois vraiment espérer de réponse.
-Bhosle à Sierra Golf 22. Répondez. Bhosle à Sierra Golf 22.
Répétant ce mantra qui la rassurait en la replaçant dans un cadre à peu près connu, elle chercha à vérifier ce que ses geôliers avaient laissé dans le véhicule, à commencer par d'éventuelles armes. Elle ouvrit le râtelier métallique et vit, à sa grande surprise, deux fusils automatiques accrochés à celui-ci. Posant sa radio à ses côtés, il ne lui fallut qu'une dizaine de secondes pour prendre l'un d'entre eux et en contrôler l'état afin de s'assurer qu'elle avait de quoi se défendre.
Elle allait reprendre la radio quand un mouvement attira son regard et lui fit, par réflexe, pointer son arme.
-Ne tirez pas ! aboya l'homme qui venait de sauter de côté en voyant le mouvement de la jeune femme.
-Montrez-vous...lentement, répondit-elle d'une voix aussi assurée que possible, tout en braquant son arme sur l'arrière de l'habitacle.
Avançant lentement dans son champ de vision, un homme qui portait une barbe de quelques jours lui dit :
-Content de voir que vous avez gardé vos réflexes, lieutenant. On pourrait bien en avoir besoin...
-Commandant Maltez ? dit-elle en abaissant lentement son arme, avant de la pointer à nouveau. Comment est-ce que je peux savoir que c'est vous ?
-Ressemblance. Sabot. Bureau. Dalle. Ça vous suffit ou vous voulez les mots-clefs des semaines précédentes ? Tiens, donnez-les moi, d'ailleurs, que je sache à qui j'ai affaire.
-Très drôle, commandant, dit-elle en abaissant son arme. Je ne fais pas partie de l'équipe depuis assez longtemps pour les connaître.
-Désolé, répondit-il en grimpant à bord avec un léger sourire. Mais je devais être sûr. Bon, quelle est la situation ?
-Le Jumper peut voler, on a des armes et la fonderie semble être en état, mais on peut oublier les comm' et je n'ai pas vraiment voulu vérifier si les drones fonctionnaient. Vous avez une idée de ce qui s'est passé ?
-Pas vraiment, mais pour l'instant, on s'en fout. Il faut récupérer Campbell et Vernil et rentrer à la mai...attendez, vous venez de dire que le Jumper pouvait voler ?
-Oui, je viens de le..., commença-t-elle avant de comprendre ce que son supérieur voulait dire. Il était complètement planté avant notre capture, hein ?
-Bingo. Ça pue de plus en plus le coup monté...
-On n'a pas vraiment d'autre choix. Si cette pièce est comme la précédente, il n'y aura pas d'issue, non ? Dit Shanti avec une légère hésitation.
Sortant tous les deux du Jumper, armes levées, les deux militaires commencèrent à explorer lentement leurs alentours, sans quitter du regard leur appareil retrouvé. La pièce était d'un blanc éclatant et ne semblait pas présenter le moindre détail visible.
-J'ai déjà essayé de trouver le bout dans ma cellule, commandant.
-Vous avez une autre suggestion à faire ?
-On pourrait peut-être utiliser le Jumper. Quitte à chercher une issue...commença-t-elle.
-Négatif, lieutenant. Je ne sais pas ce qui a été trafiqué dedans, donc on attend que Campbell nous dise que c'est bon avant de le prendre, compris ?
-Bien.
Après quelques minutes de recherches infructueuses Maltez vit que lui et Shanti s'éloignaient trop du Jumper, et décida de rebrousser chemin pour reprendre le processus dans une nouvelle direction.
Ils furent à peine arrivés près du vaisseau Ancien que devant eux apparurent deux fentes sombres qui s'élargirent brusquement avant de se figer. Sans un mot, les deux militaires braquèrent leurs armes sur ce nouveau phénomène, avant de voir un individu sortir de chacun des interstices.
-Pas un geste, cria Maltez aux deux arrivants, qui semblaient être les deux derniers membres de l'équipe. Campbell, mot de passe semaine 17. Vernil, mot de passe semaine 11.
-Polka, dit brièvement Campbell
-Euh, secrétaire, répondit Vernil.
-C'est bon, dit le commandant à Shanti, tout en abaissant son arme. Tom, allez voir si on peut se barrer avec le Jumper sans trop de risques. Vernil, préparez le communicateur subspatial : Ce serait bien de pouvoir récupérer des renforts.

Une poignée de minutes après, le lieutenant spécialiste des technologies Anciennes confirma que l'appareil était pilotable et que ses vérifications ne montraient aucune trace de sabotage, quel qu'il soit.

-Bon, tout le monde embarque ! On se tire d'ici...si possible., annonça Maltez à SG-22, avant de grimper dans le vaisseau.
Lorsque l'équipe eût grimpé à bord, Campbell fit se fermer la porte arrière et décoller l'appareil.
-Bon, on va où, maintenant ? demanda-t-il.

Maltez allait répondre quand, tout d'un coup, la pièce autour d'eux disparut, laissant à la place du sol le spectacle incomparable d'une planète vue depuis l'espace.
-D'accord...si c'est un piège, il n'est pas très subtil...dit Maltez avant de se tourner vers le pilote. Sortez lentement de ce...hangar ? Bhosle, surveillez les capteurs.



-Co...comment ça des "prisonniers" ? Demanda McKay.
-Ils n'ont rien dit de plus.
-Ils ne peuvent pas être clairs, non ? Qui est venu pour tailler une causette, eux ou nous ?
-Qui peut se faire anéantir en cinq secondes, répondit calmement Jackson, eux ou nous ?
McKay se renfrogna, puis l'image holographique sembla zoomer sur le vaisseau en orbite. Initialement, le seul résultat fut un début de mal de crâne pour les observateurs dont le regard était attiré par les formes floues qui semblaient courir le long de la coque. Mais un nouveau détail mobile apparut dans leur champ de vision, et les quatre individus présents dans la pièce reconnurent immédiatement un Jumper qui quittait le mastodonte inconnu.
-Les prisonniers ? dit Weir.
-Qui d'autre ? répondit Jackson.



Dans le Jumper, certaines fonctions revenaient à la normale alors que l'appareil quittait son ancien "hôte".
-Contact multiples, commandant ! dit Shanti. Il y a au moins une demi-douzaine de croiseurs en orbite à proximité. Des Homer. Le vaisseau qu'on vient de quitter, c'est bien le même que celui qui a démoli le Bellérophon
-Bon, alors on n'aura pas besoin du communicateur subspatial, les renforts sont déjà arrivés, conclut Maltez avant de prendre sa radio et de commencer à répéter "SG-22 à forces alliées, demandons assistance."




"...ons assistance"
Weir prit une décision rapide et dit :
-Atlantis, mettez-moi en communication avec eux.
-C'est fait, répondit l'I.A. un instant après, vous pouvez leur parler.
-Jumper inconnu. Ici le docteur Elizabeth Weir, gouverneur de la base d'Atlantis. Dirigez-vous vers l'atmosphère immédiatement. Nous allons activer des balises de guidage. Suivez les jusqu'à votre atterrissage. A vous.
"Bien compris, madame. Nous suivrons les balises. Content d'être rentrés."
Couvrant son oreillette de sa main, Weir demanda à Atlantis :
-Passez-moi le capitaine du Yukon.
Puis, à peine une seconde plus tard, en se tournant vers Jackson :
-Dites à Sheppard de faire en sorte que le Jumper arrive bien sur le Yukon.

La brique volante qu'était le petit vaisseau Ancien venait de pénétrer dans la stratosphère quand ses occupants furent à nouveau contactés.
"Jumper inconnu, ici Razor 1, de la défense aérienne d'Atlantis. Me recevez-vous ? A vous."
-Ici le commandant Samuel Maltez, répondit celui-ci une fraction de seconde après que son interlocuteur se soit tu, de l'équipe SG-22 affectée au SGC. Nous vous recevons 5 sur 5. Nous avons reçu l'ordre direct du gouverneur Weir de nous poser. A vous.
"Bien compris, SG-22. Nous allons vous escorter jusqu'au Yukon où vous atterrirez et serez pris en charge. A vous."
-Reçu. Nous vous suivrons. Terminé.

-Que se passe-t-il, monsieur ? demanda Shanti à son supérieur.
-De manière étonnante, ils ne font pas entièrement et totalement confiance à un appareil sorti sans problème du vaisseau qui a démoli un de nos croiseurs, répondit Maltez avec un sourire ironique.
-Alors, quand on va arriver... ?
-On passera d'une cellule à une autre tant que le moindre doute sur notre identité subsistera.
Shanti allait répondre lorsqu'elle fut interrompue par Campbell :
-Deux contacts en approche rapide. Des Wyvern.
Pour souligner son propos, il afficha une vue rapprochée des deux intercepteurs atmosphériques terriens qui remontaient derrière le Jumper. Une dizaine de secondes plus tard, les chasseurs ralentirent et déployèrent leurs ailes à géométrie variable, en se positionnant de manière à garder en permanence l'appareil en ligne de mire.
-On est illuminés au radar, au moins huit sources différentes, signala le pilote aux commandes du Jumper.
"SG-22, ici le destroyer Yukon. Nous vous envoyons le plan de vol pour votre appontage. Veuillez le suivre précisément. A vous."
-Yukon, bien reçu, nous avons les données, dit Maltez après que Campbell eut affiché celles-ci, nous nous tenons à votre disposition et suivons le plan indiqué. A vous.
-Reçu, SG-22. Heureux de voir que vous êtes coopératifs. Terminé.

Le vaisseau garda sa vitesse supersonique pendant la majorité du trajet, jusqu'à ce qu'il arrive à proximité du navire, décélérant alors, aussitôt imité par les intercepteurs. Ceux-ci le suivirent encore une dizaine de secondes à basse altitude, puis s'éloignèrent alors que la silhouette du destroyer commençait à se découper sur l'océan.
Suivant le plan de vol, Campbell se positionna derrière la masse métallique qu'était le Yukon, puis s'en rapprocha lentement, tout en tentant d'ignorer les armes du navire, qui étaient ostensiblement pointées vers le Jumper. Il se concentra sur la femme en veste jaune fluorescente qui lui faisait les signaux d'appontage terminaux et put se poser sans encombre sur la petite plate-forme arrière.
"Veuillez sortir du vaisseau sans arme et obéir aux Marines qui vont vous escorter. Terminé."
La communication coupée avant que quiconque puisse répondre, les membres de SG-22 se regardèrent longuement avant que Shanti n'aille fermer d'elle-même le râtelier où avaient été reposés les deux fusils d'assaut. Puis, sans un mot, Campbell ouvrit la porte arrière du véhicule, révélant plusieurs Marines en armure de combat.
-Sortez, les mains sur la tête, dit l'un d'entre eux à travers le haut-parleur de sa tenue.

Après une brève hésitation, ils obéirent et avancèrent, dans la position requise, vers les soldats.



Le chasseur avançait furtivement dans le vide interplanétaire depuis à présent une vingtaine de minutes. Les propulseurs coupés, il émettait à peine plus qu'un astéroïde illuminé par l'étoile voisine. En revanche, il était à l'écoute de son environnement, par le biais de ses nombreux senseurs passifs qui collectaient d'imposantes quantités d'informations avant de les rediriger vers la corvette située à quelques dizaines de milliers de kilomètres. L'appareil de commandement demeurait, lui, purement indétectable pour quiconque ne sachant pas ce qu'il cherchait.
-Toujours rien, Sky Eye ? demanda Carl par le biais d'un faisceau de communication unidirectionnel.
-Négatif, aucune évolution sur la cible.
-OK.
Le pilote soupira un instant, avant de profiter de la vue qu'offrait son cockpit virtuel. Les missions de reconnaissance étaient rarement passionnantes, mais offraient l'avantage de voir les évènements de ses propres yeux, avant le traitement du service des Renseignements. Et il voulait savoir ce qui s'était produit ce jour-là, quand deux personnes avaient été assassinées devant ses yeux.
Son regard s'attarda sur l'écran de ciblage, qui indiquait l'objet qui avait justifié le déplacement du groupe. Ils avaient reçu un topo succinct au briefing, expliquant que cet engin, quoi qu'il soit, était un signe annonciateur de l'arrivée du vaisseau qui avait fait éclater un croiseur comme une coquille de noix.
Leur rôle était désormais d'observer ce qui se passerait après cette arrivée, et de ne pas faire de vagues.
Ouais, ne pas faire de vagues, pensa-t-il, et prier pour ne pas trop se faire tirer dessus. Enfin, c'est la mission, et je suis volontaire. Alors je suis mal placé pour me plaindre.
Son flot de pensées fut interrompu alors que la voix du contrôleur de vol se fit entendre.
-Attention à tous les pilotes ! Contact possible, non confirmé. Quatre heures-lumière environ. On vous transmet les coordonnées estimées. Il peut s'agir d'un vaisseau lourd en arrivée dans l'espace normal. Attendez les instructions.
-Ici Halcyon. Bien compris.
Le contact était, comme l'avait dit son interlocuteur, très éloigné et peu précis. La présence de deux géantes gazeuses et des astéroïdes intra-système perturbaient grandement les mesures des capteurs gravitiques, seuls capables de recueillir des informations à ces distances. Pourtant, la détection-même du phénomène témoignait, si elle était confirmée, de l'importance de celui-ci.


Atlantis, quelques minutes plus tôt.

-Suis-je le seul ici à m'étonner de l'illogisme complet de la situation, ou y aurait-il une autre personne de sensée dans cette galaxie ? demanda McKay avec sa délicatesse habituelle.
Devant les regards mi-amusés mi-agacés, le scientifique soupira bruyamment, avant de continuer :
-Donc ils arrivent, nous envoient un Jumper, et qu'est-ce qu'on fait, on lui dit de venir bien gentiment ? Vous me permettez de préparer le tapis rouge pour leurs armes biologiques ou leurs canons à plasma, parce qu'il ne faudrait pas qu'ils se sentent mal accueillis.
-Rodney... commença Weir.
-Oui, oui, je sais. J'attendrai comme d'habitude que la situation soit désespérée pour qu'on daigne enfin m'écouter... Une fois de plus.
Le regard blasé de Daniel lui attira du respect de la part d'Anna, qui y voyait la preuve de la patience et de la ténacité légendaire que l'on prêtait à l'archéologue.

-Communication de la part du vaisseau en orbite. Audio uniquement. Je transmets, dit posément l'I.A., qui semblait ignorer McKay.
Sans autre avertissement, une voix qui semblait de toute évidence artificielle se fit entendre dans la pièce. Ses occupants reconnurent aussitôt la langue des bâtisseurs de la Cité.
-Ils nous demandent qui nous sommes, traduisit du tac au tac Jackson.
Weir hésita quelques instants, avant de répondre : "Un ensemble de personnes cherchant à mieux connaître les Anciens."
Daniel la regarda le temps d'une respiration et répéta la phrase, traduite dans l'autre sens.
-Bon, dit-il précipitamment. Je connais mieux la langue que vous, donc autant que je fasse l'interprète, d'accord ?
Devant le hochement de tête des autres, il continua :
-Atlantis, ne renvoyez que ce que je dis en Ancien au vaisseau, d'accord ?
-Tout ce que vous voudrez, docteur, répondit l'I.A. avec une légère ironie dans la voix.
La voix se fit entendre à nouveau et, rapidement, l'archéologue la répéta à nouveau en anglais :
-Comment avez-vous eu l'accès à cette Cité ?
-Dites-leur que nous avons trouvé ses coordonnées lors de nos recherches sur leur peuple.
Anna se renfonça dans son fauteuil, observant en silence ce dialogue et se demandant pourquoi sa présence avait été requise. Elle voyait trois des personnes les plus importantes du Programme au beau milieu d'une situation de crise digne des premières années du SGC ou de l'expédition d'Atlantis et tout semblait lui dire de partir avant de provoquer un incident diplomatique réduisant son espérance de vie à quelques secondes. Sentant qu'il était nécessaire de s'occuper pour éviter de paniquer, elle alluma son moniteur et commença à parcourir les fichiers qu'elle et Jackson n'avaient pas eu le temps de consulter.
Lorsque la voix résonna à nouveau dans la pièce, Daniel reprit sa tâche d'interprète :
-Ils veulent savoir ce qui est arrivé aux premiers habitants d'Atlantis et ce qu'on leur a fait.
-Qu'est-ce qu'ils croient, demanda ironiquement McKay. Qu'on a volé la Cité aux Anciens, comme ça ?
Ignorant le Canadien, Daniel continua :
-Il vaudrait mieux leur dire qu'ils sont partis il y a dix mille ans, sans plus de précisions. Je préférerais éviter d'avoir à leur dire qu'ils ont perdu une autre guerre avant de fuir cette galaxie. Ils pourraient mal le prendre qu'on leur annonce ça d'entrée de jeu à propos de leurs bienfaiteurs.
-Oui, et il ne faudrait pas non plus qu'ils pensent qu'on les a tués pour Atlantis, aussi, reprit le scientifique.
Weir acquiesça et Daniel retraduisit se suggestion.
-Qu'est ce qu'on peut leur dire sur les Anciens, à votre avis ? dit McKay.
-Déjà, si on peut ne pas aborder le thème de leur disparition progressive, ça pourrait aider, dit Daniel, avant d'être coupé par Weir.
-Ainsi que les Wraith. Enfin, en général, ce qui ne montre pas les Anciens d'un bon jour.

D'une petite voix, Anna prit timidement la parole :
-Atlantis, commença-t-elle. Est-ce que...est-ce que vous leur avez dit quelque chose sur le sort des Anciens ?
-Pas encore, répondit l'I.A., et même alors, il est probable que mes propos et fichiers ne soient pas tenus comme argent comptant.
Daniel allait parler quand les hauts-parleurs de la pièce retransmirent une fois de plus la voix de son interlocuteur.
-Pas besoin de traduire, Jackson, le coupa sèchement McKay alors qu'il commençait à parler. Ils viennent de répéter la question d'avant, c'est çà ?
-Oui, répondit l'intéressé.
-Donnez-leur les faits, docteur Jackson, mais pas un mot sur les Wraith, comme prévu, dit précipitamment Weir.
S'exprimant dans le langage commun, il expliqua la découverte fortuite de la Cité et l'objectif scientifique de son expédition, en affirmant qu'à l'arrivée de celle-ci, Atlantis était vide de tout habitant. Il termina en disant que jamais les Anciens n'étaient revenus réclamer leur Cité ou n’avaient envoyé de signes montrant une telle volonté, et la voix lui répondit presque aussitôt après.
-Logique...ils nous demandent pourquoi nous avons tant de vaisseaux en orbite si notre but n'est que scientifique.
-"C'est pour ne pas nous faire botter le derrière par les Wraith, comme l'on été les Anciens", commença à dire McKay d'un ton volontairement exagéré. Ah oui, c'est vrai, si on leur dit que leurs idoles étaient loin d'être des flèches en termes militaires, on pourrait se faire vaporiser dans la seconde...Quelqu'un a une idée, là ?
-Rodney..., dirent à la fois Daniel et Weir, exaspérés.
-Oui, oui, je sais, on peut leur répondre qu'on ne sait pas comment utiliser les systèmes défensifs de la Cité et qu'un "tel héritage doit être protégé à tout prix", ou un je-ne-sais-pas-quoi dans le même genre qui sonne bien.
Cette fois-ci, au lieu de soupirer, la diplomate croisa le regard de l'archéologue, qui acquiesça brièvement de la tête, avant de répondre dans les termes de McKay auxquels il rajouta la touche de finesse délibérément omise par le scientifique.



Le nouveau contact était resté immobile depuis son arrivée dans le système, et la première alerte passée, les chasseurs s'étaient repositionnés pour offrir un ensemble d'informations aussi important que possible à leur corvette de coordination. L'appareil qu'ils surveillaient les avait peut-être repérés, mais si tel était le cas, il n'avait rien fait le laissant supposer. Même, à l'étonnement des pilotes et opérateurs systèmes du petit groupe, il n'avait rien fait du tout, contrastant avec son action rapide lors de la destruction du Bellérophon. Le calme imposé par le vaisseau tout juste arrivé commençait alors à peser sur chacun quand les systèmes de détections lancèrent un trille strident par les hauts-parleurs et les casques.
-Vampire ! entendit Carl dans son casque juste après l'avertissement sonore. Personne ne bouge, on ne sait pas encore où il va. Que tout le monde dégage s'il y a une fenêtre hyper.
-OK, en attente, répondit-il avant de regarder nerveusement le petit boitier rajouté sur son fauteuil à l'occasion de la mission.
Il savait comme tous les autres pilotes et canonniers du groupe, chacun volontaire, que la situation pouvait tourner à la catastrophe pour eux si la corvette se faisait détruire, les privant de leur capacité hyperspatiale, et par là-même de toute possibilité de ramener leurs informations. C'est pourquoi le service de Renseignements les avaient équipés d'un petit transmetteur qui pourrait activer la Porte de cette planète vers l'une de ses bases et en même temps envoyer un signal d'identification. On leur avait expliqué en termes très simples ce qu'ils auraient à faire si la planète était rendue invivable avant qu'ils n'arrivent près de celle-ci : activer la Porte si possible puis la franchir avec le chasseur sans se préoccuper de sa largeur, plus importante que celle de l'anneau de naquadah. Une solution crue mais présentant l'incomparable avantage de laisser une chance de survie aux équipages des chasseurs ainsi qu'à leurs équipements de reconnaissance.
Quand il vit le projectile continuer lentement sa trajectoire vers la planète, Carl laissa échapper un léger soupir.
Bon, peut-être qu'on va s'en tirer.



-Bon, la question que tout le monde attendait avec impatience, dit Daniel avec un sourire forcé. Ils nous demandent pourquoi nous avons interféré avec leur offensive.
-Alors, Jackson, pas de tirade sur l'humanité dont devraient faire preuve entre elles toutes les espèces de l'univers ? le railla McKay. C'est vrai, non ? Voici une belle occasion d'en appeler à leur conscience !
-Je ne suis pas suicidaire à ce point-là, répondit brièvement l'archéologue.
-Dit celui qui s'est fait tuer en se jetant sur du naquadriah ultra-radioactif, compléta à voix basse le Canadien, arrachant un léger sourire à Weir.
Celle-ci, se reprenant rapidement, s'adressa à McKay :
-Bon, Rodney, on s'y remet ? Je n'ai pas vraiment envie de les faire patienter plus que nécessaire.
-Oui, oui. Alors, de toute façons, on ne se fait pas d'illusions sur l'aspect moral de la chose, hein ? On peut leur dire qu'on a voulu éviter une démolition à l'échelle planétaire un peu gratuite, mais...
-Pas gratuite, le reprit Daniel. Ils ont clairement parlé d'offensive. Quoi qu'ils aient envie de le faire, je ne pense pas qu'ils se contentent de le faire sur une poignée de systèmes seulement.
-Mais qui est-ce qu'ils attaquent ? demanda Anna, qui semblait un peu désorientée.
-Bonne question, répondit Weir. Ça nous permettrait peut-être de mieux comprendre la situation s'ils nous disaient qui ils pensent attaquer en frappant des systèmes abritant au mieux des civilisations pré-industrielles. Docteur Jackson ?
Celui-ci acquiesça et traduisit la question posée par Anna.
La réponse qu'ils reçurent n'eut pas besoin du travail de Jackson pour être comprise :
Chacun entendit le mot "Ori" emplir la pièce.
-Pourquoi est-ce que je ne suis même pas étonné ? soupira McKay.
-Mais...les Ori ne sont plus venus dans la Voie Lactée depuis qu'ils pensent l'avoir purgée de toute civilisation avec leur virus, non ? demanda Anna, qui était à présent perdue.
-Tout juste, lui répondit McKay.
-Et en plus, aucune des planètes attaquées ne présentait la moindre trace visible de leur influence, compléta Daniel. Ça n'a aucun sens !
-Mais pourquoi est-ce qu'ils font une chose pareille ? cria presque la nouvelle recrue. Rien ne leur permet de dire que...
-Que quoi ? demanda Weir.
Anna se mit à manipuler frénétiquement son moniteur, et répondit à toute vitesse "que les Ori sont dans la Voie Lactée. Il n'y a qu'une seule possibilité !"
-Bien sûr, dit brusquement Daniel, tourné vers sa subordonnée. L'avant-poste, c'est ça ?
-Voilà, lui dit-elle sans lever la tête.
-Docteur Jackson, vous pourriez développer ? lui dit Weir.
-Oui, désolé, répondit l'intéressé. Nous avons vu que les Anciens avaient commencé à installer des forces militaires peu de temps avant l'offensive virale des Ori. Si, comme l'indiquent les documents fournis par Atlantis, l'avant-poste en construction a été abandonné en urgence, alors il pourrait bien y avoir une explication logique. Supposons donc que, après l'opération de préservation, les autochtones aient retrouvé cette installation en assez bon état.
-Vu la manière dont se conservent leurs équipements, je vois mal comment ils auraient pu ne pas le retrouver à un moment ou un autre, cet avant-poste, ajouta McKay, qui semblait plus s'investir dans la discussion.
-Voilà, continua l'archéologue. Maintenant, s'il s'agit d'une base militaire, alors ils auraient peut-être pu y trouver des informations datant de cette époque en rapport avec la Guerre.
-Mais, demanda Weir, comment auraient-ils pu trouver ces renseignements dans une installation militaire, même si elle n'était pas achevée ?
Ce fut Atlantis qui lui répondit. "De la même manière que vous, docteur Weir. Mes créateurs se basaient de manière quasi-complète sur des logiciels à forte capacité cognitive pour assurer la sécurité de leurs données. Nous sommes à peu près parfaits dans ce rôle, mais présentons quelques faiblesses inhérentes à notre nature qui auraient pu expliquer cette faille."
-Des faiblesses ? demanda McKay, d'un air innocent.
-Oui docteur, si par exemple une Intelligence Artificielle bien moins performante que moi se retrouvait par la force des choses isolée de tout interlocuteur pensant, qu'il soit biologique ou informatique, pendant des milliers d'années, une dégradation irréversible de sa psyché serait inévitable.
-Traduction, elle aurait craqué, résuma le scientifique.
-Effectivement.
-Et donc, continua Weir, ce système de sécurité absolu se serait effondré le temps que l'avant-poste soit redécouvert, donnant ainsi un libre-accès à son contenu.
-Ce qui leur aurait permis de se développer incroyablement vite en termes de technologies, ajouta McKay.
-Et de croire, à cause des derniers rapports reçus pendant la construction, que les Ori occupent la Voie Lactée, termina Anna en soupirant de désespoir.


La détonation à haute altitude fut enregistrée par les différents capteurs électromagnétiques avec quelques minutes de retard par rapport aux senseurs gravitiques.
-Ici Sky Eye, à tout le monde. On attend qu'ils soient partis, et on va récupérer leur joujou. Commencez à vous rapprocher.
-Bien compris, répondit Carl.
Il entra quelques commandes et fit s'afficher sur un écran secondaire leur dernier objectif : la sonde qui semblait être pour ces vaisseaux le prélude à la guerre. Puis, après un bref instant, il fit se déplacer son appareil avec les propulseurs de manœuvre pour ensuite infléchir sa trajectoire. La sonde était bien trop éloignée pour un vol direct et nécessiterait un saut hyperspatial tactique pour la récupérer.


La cellule à bord du destroyer était fondamentalement différente de celle où elle avait passé les derniers jours. Certes, elle était un peu plus adaptée aux êtres humains, mais elle en venait presque à regretter la précédente, avec ses parois inatteignables et le sentiment de pseudo-liberté qu'elles offraient. Ici, point de fausses impressions mais quatre parois rapprochées et deux soldats qui n'avaient pas dit un mot et ne s'étaient pas approchés du champ de force situé derrière la porte. Personne ne leur avait dit ce qui les attendait, même si Shanti avait déjà ses impressions : elle serait, comme le reste de SG-22, soumise à des interrogatoires ainsi qu'à des tests scientifiques et mémoriels poussés, avant, dans le meilleur des cas, d'être confinée à un poste administratif où elle serait surveillée en permanence, personne n'ayant la moindre confiance en elle. Elle acceptait logiquement ce destin, qui lui semblait aussi la meilleure chose à faire du point de vue des responsables du Programme, qui avaient subi trop de problèmes à cause des "lavages de cerveau" pour laisser la moindre chance à un individu potentiellement compromis. Mais, émotionellement, elle était enragée face à l'injustice qu'elle subissait : on lui avait tant promis lors de son engagement, et elle avait travaillé pour faire de ces promesses une réalité, puis, par un simple coup du sort, tout lui était arraché une semaine après son arrivée dans l'une des célèbres équipes de reconnaissance avancée SG.


Anna et Daniel étaient en train de présenter brièvement les quelques documents relatifs à l'avant-poste lorsque leur interlocuteur se fit à nouveau entendre.
-Ils veulent savoir si nous vénérons les Ori, et quelle est notre position par rapport aux Anciens, traduisit l'expert incontesté de la civilisation de ces derniers. Je leur dis que nous sommes opposés aux Ori et que nous admirons les Anciens, bien sûr ?
Weir acquiesça de la tête et laissa Daniel répondre, avant de reprendre le sujet précédent.
-Ne peut-on pas leur envoyer nos informations sur la Voie Lactée et sur la guerre entre Ori et Anciens en général. Si ça ne les convainc pas d'emblée, peut-être qu'au moins ils remettront en question leur source de renseignements et vérifierons ce qu'il en est réellement.
-Oui, mais qu'est-ce qu'on leur enverrait ? demanda Daniel. Parce que s'ils décident de continuer leur avancée, on ne ferait que leur donner des informations sur le futur champ de bataille.
-Ce qui changerait...quoi, exactement ? le reprit McKay. Ils nous pulvériseront en cinq secondes au lieu de dix, oui, bon, et alors ? Autant leur filer ces fichiers, au moins on a une petite chance d'éviter de nous faire démolir tout court.
-D'accord, lui concéda Daniel, mais on se contente du général, rien de précis quant à la situation actuelle, les puissances stellaires et autres infos utiles militairement parlant.
-Vous me prenez pour qui, Jackson, un mangeur de citron ?
-Bon, Atlantis, pouvez-vous leur envoyer des informations sur ce qui s'est passé à la fin de la Guerre et sur le sort de la Voie Lactée ?
-Malheureusement non, docteur Weir.
-Comment ça ?
-J'avais essayé de leur faire part de mes connaissances quant à la situation actuelle, peu de temps après avoir établi un contact. Cependant, tout transfert de données s'est soldé par un refus de leur part.
-Docteur Jackson, essayez de leur dire ouvertement que les Ori ne sont plus dans notre galaxie depuis la fin de la Guerre. Les informations qu'ils ont ne sont plus valables !
Daniel répondit mais fut coupé en pleine phrase par la voix.
-Ils disent...que nous ne savons rien des Ori, traduisit-il alors que son interlocuteur continuait de parler. Et ils veulent que nous restions désormais à l'écart car si, je cite, vous êtes trop faibles pour éliminer ce fléau, nous nous en chargerons. Tous ceux qui interféreront seront considérés comme s'alliant aux Ori.
"La communication a été interrompue." signala Atlantis.


Après les quelques secondes de vol hyperspatial, la corvette réapparut au milieu de particules faisant brutalement la transition entre les deux espaces. Les chasseurs se décrochèrent à nouveau de leur vaisseau-porteur, mais sans s'éloigner à plus de quelques kilomètres, cette fois-ci. Un petit drone de manutention fut dirigé vers la sonde et, lorsqu'il en fut suffisamment proche, s'arrima à celle-ci avant de rentrer vers l'appareil de commandement.
Pendant la minute que dura la totalité de l'opération, tous les équipages étaient sur le qui-vive, craignant un retour inopiné du vaisseau qui avait ravagé la seule planète autrefois habitable de ce système stellaire. Ce ne fut qu'au moment où il reçut l'ordre de retour pour rentrer vers la flotte du Concordia que Carl ôta son doigt de l'interrupteur de tir de ses missiles.
La manœuvre se déroula sans anicroche et permit aux quatre chasseurs de bénéficier du petit générateur hyperspatial de l'appareil central.


-Bonjour, lieutenant Bhosle.
Shanti se redressa immédiatement de sa couchette, reconnaissant la voix qui l'avait contacté pour la première fois dans sa précédente cellule.
-Où êtes-vous ? Qui êtes-vous ? demanda-t-elle à voix basse.
-Deux très bonnes questions. Pour la première, sachez que je suis avec vous en permanence, par l'intermédiaire de nanites agissant sur votre oreille interne, ce qui fait que personne autour de vous ne pourra m'entendre, sans même espérer trouver une preuve de notre "contact". Ensuite, la seule chose qui importe est que je reste votre seul allié valable à vous et le reste de votre équipe dans cette situation.
-Que voulez-vous ? Que va-t-il nous arriver ?
-Je ne désire que la même chose que vous, à savoir comprendre un peu mieux ce qui vous est arrivé depuis l'incident avec le Bellérophon. Pour ce qui vous attend, je pense que cela est assez clair, non ? Vous serez internés quelques mois et subirez des débriefing éprouvants et répétitifs. Puis vous perdrez toute chance de retrouver un poste intéressant. En tout cas, c'est ce qui vous arrivera si vous refusez ma proposition.
-Quelle proposition ?
-Celle de m'aider à en savoir plus, et par la même occasion faire la lumière sur votre enfermement. Vous n'avez pas à répondre immédiatement, mais je vous fournirai une occasion de retrouver une certaine maîtrise de votre destin. Il ne tiendra qu'à vous de la saisir ou non. En attendant, comme preuve de ma bonne foi et de mes capacités, je vais vous laisser disposer de ce petit réseau de communication privé avec le reste de votre équipe.
-Mais...
-Et rassurez-vous, les micros et les caméras de vos cellules ne montreront rien d'anormal dans votre comportement à tous, termina la voix avec douceur avant de faire une légère pause. Bonne journée, lieutenant Bhosle.
-Qu'est-ce que... commença-t-elle.
-Shanti ? lui dit une voix familière.
-Tom, c'est vous ?
-Vous avez compris ce qui se passe ici ? lui demanda le lieutenant Campbell, sa voix trahissant l'incompréhension.


BBG-07 Pollux

Le commandant Schillek entra les commandes lui donnant un contrôle direct sur les systèmes d'armes de son navire à partir de son pupitre lorsque les perturbations gravitationnelles apparurent autour du vaisseau inconnu. Pendant plusieurs secondes, les écrans qu'ils surveillaient indiquèrent une augmentation de l'intensité de ces anomalies, et il rapprocha son doigt de l'interrupteur activant les systèmes d'engagement automatisés, qui déchaîneraient l'enfer sur sa cible.
Soudain, le vaisseau disparut instantanément, laissant derrière lui le vide spatial. Les systèmes de bord lui confirmèrent la perte de contact et il eut un discret soupir de soulagement.


Les blessés les plus graves n'avaient pas survécu, mais au moins, lui et les autres Jaffas indemnes avaient pu rassembler et maintenir en vie les cas les moins désespérés. Pourtant, il commençait à reprendre peur alors qu'il voyait les faibles réserves de nourriture et de trétonine disponibles fondre comme neige au soleil. Pire encore, les recycleurs d'eau et d'air allaient bientôt manquer d'énergie et condamner les survivants regroupés dans ce souterrain à une mort pénible.
Il ne savait pas qui allait retrouver les ruines de l'installation et leurs cadavres à tous, ce qui l'empêchait de laisser derrière lui un ultime rapport de la situation. Khensit était morte, à cause des débris qui lui étaient tombés dessus, ou par la main d'un Jaffa qui avait décidé de ne plus jouer le jeu dans cette situation, il n'en savait rien. Il ne s'était pas attardé suffisamment longtemps sur le cadavre pour trouver la réponse à cette question.
Le sort de Men'Dal lui était inconnu, comme d'ailleurs celui de la majorité des personnes ayant été présentes sur l'Installation lors de l'attaque.
Van'Tet repensa aux dernières paroles du jaffa qui avait été affecté au centre de détection peu avant l'attaque. Il avait vu mourir le jeune homme devant ses yeux, mais pas avant de l'avoir interrogé sur ce qui s'était approché de la planète lors de son tour de garde. Peu de temps avant de fermer définitivement les yeux, il lui avait dit "Un seul vaisseau...inconnu". Ne laissant pas sa question lui brûler les lèvres plus longtemps, il lui demanda s'il s'agissait ou non d'un vaisseau Tauri. Le mourant n'arriva qu'à prononcer le mot "non" avant de se figer.
En tant que l'un des rares individus en forme, Van'Tet continuait d'explorer les couloirs, à la recherche de réserves ayant échappé aux autres, quand il entendit un bruit sourd. Celui-ci se rapprocha, conservant un rythme régulier.
Puis, la cloison d'où venait le battement éclata dans un nuage de poussière aveuglant qui força le Jaffa à se mettre la main devant le visage et à fermer les yeux.
Avant qu'il ne puisse les ouvrir, une main ferme l'avait pris par l'épaule et l'avait fait se déplacer. Il tenta un mouvement d'auto-défense quand, ouvrant les yeux, il vit un casque de garde horus s'ouvrir devant lui.
-L'air à l'extérieur est empoisonné, il ne faut pas s'approcher des issues sans notre autorisation, lui expliqua le vieux jaffa avant de continuer. Le Conseil nous a envoyé lorsque le contact a été perdu, et nous allons ramener tout le monde en sécurité.
-D'accord, s'entendit-il répondre. Il y a d'autres survivants dans ces galeries.
-Le Conseil veut savoir qui est responsable de ce désastre. Si tu as des renseignements, ils pourront nous être utiles pour venger les morts d'aujourd'hui.
Le jeune jaffa réfléchit un moment, puis répondit :
-Non...non, je ne sais rien. Tout a été si brutal. Ceux qui étaient à l'extérieur sont morts, si l'air est bien empoisonné, et des survivants ici, aucun ne savait ce qu'il y avait dehors. Enfin, je crois. Et...merci. Je vous serai à jamais redevable…





Fin du Tome I
Dernière modification par Rufus Shinra le 25 nov. 2010, 00:44, modifié 1 fois.
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Un avenir possible, moins sûr et plus complexe pour des galaxies porteuses d'un mélange explosif : vide de pouvoir, héritages vivants et ambitions multiples.
Tomes I et II terminés, Tome III en cours

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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Message non lu par Rufus Shinra »

Ceci est un dernier up, en raison du début de la publication du Tome II. La lecture du Tome I est "un peu" (lisez extrêmement) recommandée pour comprendre quoi que ce soit à la suite.
N'hésitez pas à poster des comm' pour m'indiquer vos suggestions de contenu pour le chapitre manquant.

Voilà, voilà, je vous retrouve avec Shanti, Carl et les autres dans le topic du Tome II :
Effet Papillon ~ Tome II
Dernière modification par Rufus Shinra le 27 nov. 2010, 15:25, modifié 1 fois.
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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Message non lu par Rufus Shinra »

Je poste pour indiquer que le Prologue de ce Tome I vient d'être entièrement modifié et remanié pour corriger de nombreuses faiblesses stylistiques (trois ans et demi de différence ^^).
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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Message non lu par ZizZ »

Un petit coup de pub, ça peut pas faire de mal :
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Re: [FANFIC] Effet Papillon ~ Tome I

Message non lu par Rufus Shinra »

Hum... Je pense avoir acquis une certaine réputation pour des posts mesurés, calmes, sereins, réfléchis et dépourvus de la moindre charge émotionnelle inutile. En conséquence, voici ma réponse à cette image géniale :

XDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDD (désolé, j'ai toujours cette réaction quand je vois que quelqu'un fait autant de 'taff pour EP, je me dis "putaing, faudrait pas, mais c'est trop cool !")


Merci beaucoup pour cet engin ! ('tain, faudra que je voie pour l'intégrer, avec les autres de tes modèles, dans le Tome III)
Dernière modification par Rufus Shinra le 25 sept. 2011, 20:02, modifié 1 fois.
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