[fanfic] Autres regards

tyrsia
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...
que du bonheur :lol:
Aller je vais me rerépéter encore une fois, mais j'adore et c'est génial.
Bon promis je vais essayer d' élargir mon vocabulaire pour la prochaine fois. B)
Je suis trop impatiente de connaître la suite, et pour décrire mon état actuel je dirais que je suis exxitée comme une puce.
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***

Je l’avais senti venir de loin. Elle est exactement comme je l’imaginais. Son flux est si net que je m’étonne d’une telle réussite. Qui aurait dit que notre expérience aurait perdurée au-delà du temps et traversée plusieurs générations ?
La fille, fruit de notre savoir, union d’un peuple et du notre.
Je la hume sans difficulté malgré la distance. Elle en fait autant à sa façon. Cela la perturbe. Elle réalise que quelque chose entre nous va bien plus loin qu’une simple rencontre entre un wraith et une humaine. A-t-elle seulement la moindre idée de notre lien ?
Je la vois qui s’interroge. Décidément, ma petite expérience personnelle prend vraiment une tournure différente de ce à quoi j’aspirais.
Ma victime semble regarder aussi en direction de la fille, mais son regard ne s’y arrête pas. Ce qui l’intéresse, c’est l’autre, l’homme, son ami.
Je le regarde également avec intensité. Il est celui par qui la connaissance du mot « amitié » va enfin être dévoilée. Sera-t-il vraiment prêt à échanger sa place contre celle de ma petite chose ?
Ce jeu devient vraiment intéressant d’un coup. Lui, le chaînon manquant à mon étude et Elle, le fruit d’une expérimentation plus ancienne que je croyais oubliée.

Ma victime s’agite sous la paume de ma main. Je la sens qui vibre. Une nouvelle émotion ? Non, la voila qui glousse puis rit franchement.
Je porte mon regard sur son visage blafard et hilare. Je suis particulièrement décontenancé. Que se passe-t-il ?
Les deux autres humains semblent aussi surpris que moi. Est-ce la folie ?
Voila un mal qui ne touche pas les wraiths. Encore un signe de notre supériorité.
La folie est la dégradation d’un esprit. C’est une chose inacceptable que l’on doit éradiquer avant qu’elle ne s’installe et pourrisse le corps.

Je diminue la pression que j’exerce sur mon cobaye. Je le vois se calmer doucement. Il a l’air d’avoir oublié ma présence lorsqu’il s’adresse aux autres humains.
-« Que faites-vous là ? »
La femme ne répond pas et l’homme semble presque amusé par cette question. J’assiste donc incrédule, à une discussion surréaliste entre mon objet d’étude et son dit, ami.
-« Et bien, on se baladait quand tout à coup, Teyla s’est dit que se serait sympa de visiter ce magnifique et paisible site.
-…
-Que croyez-vous que l’on soit venu faire ici, franchement Rodney, vous en avez d’autres des questions stupides ?
-Hé, ho, des fois que cela ne soit pas évident je suis blessé et fatigué. Désolé si je ne brille pas par mon habituelle intelligence et capacité de déduction.
Et puis si vous n’avez pas encore remarqué, nous ne sommes pas seul. Que comptez-vous faire de la sangsue qui s’est agglutinée à moi ? »


Je vois bien que l’on parle de moi mais j’avoue que cela m’amuse étrangement. Finalement, rien ne vaux une confrontation entre plusieurs spécimens pour comprendre plus amplement leur mode de vie.
L’homme reprend tout en me désignant.
-« Je ne sais pas à quel petit jeu il joue, mais je doute que votre parasite nous laisse vous récupérer sans broncher. Je vous ferais également remarquer que sa main est posée sur votre poitrine, prête à dégainer.
-Et vous croyez que je l’ignore ?
-Bon, maintenant ça suffit tous les deux ! »

Ha, voila enfin la femelle qui rentre dans la partie. Elle avance vers nous, le canon de son arme pointé droit sur moi.
-« Que voulez-vous ? Qui êtes-vous ? »
Je la fixe avec toute mon énergie et je la sens vaciller.

Elle sait.
Elle doute et ne veut pas y croire, mais elle sait.
J’attends le bon moment, celui où la révélation sonnera le glas de cette expérience. Je me délecte de la tournure des évènements. Le hasard, s’il existe, a vraiment travaillé en ma faveur.
Je me sens invulnérable.
Etrange remarque…je SUIS invulnérable face à ces humains qui ne sont pour moi que de misérables bestioles.
Je me fais ses réflexions et en même temps, je sais pertinemment que je n’en crois rien. Comme j’aimerais parfois avoir l’esprit aussi faible que les humains. Comme j’aimerais agir sans me poser toutes ces questions.
Voila encore ma pensée qui divague et s’égare dans les méandres de mon âme.
Concentration. Répondre à la femelle.

-« Ce que je veux ? Je veux savoir. »
C’est l’homme qui me répond. Lui aussi s’est avancé et pointe son arme sur moi.
Tous deux m’ont mis en joue et pourtant aucun ne tire. Veulent-ils des réponses eux aussi ou est-ce simplement par souci de ne pas blesser leur «ami ». Attitude illogique et stupide, mais qui m’arrange bien il faut l’avouer.
-« Que voulez-vous savoir ? »
Je ne réponds pas, me contentant d’exercer de nouveau une pression sur mon futur repas. Ainsi stimulé, celui-ci donne matière à réfléchir aux deux humains.
-« Vous allez rire colonel, mais ce wraith veux connaître le sens du mot amitié. Et pour tout vous dire je crains qu’il ne m’ait gardé en vie que pour vérifier de visu ma définition du terme. »
L’homme blêmi et me regarde avec étonnement. Je soutiens cet échange visuel. Cet humain aussi est différent. Si tous les hommes de la Terre sont ainsi, je comprends mieux leur esprit combatif.
Il y a dans cet humain quelque chose de très spécial. Ma victime est étrange car ses pensées sont particulièrement intéressantes. Sa façon de raisonner donne vraiment matière à étudier. Mais cet autre humain est aussi très captivant. Je le perçois avec une sensibilité aiguisée et à fleur de peau. J’ai l’impression que son corps réagit à la place de son cerveau. Non qu’il ne soit pas intelligent, enfin, pour un humain, mais je le sens moins tordu que son compatriote. Cependant, il a en lui un petit quelque chose qui le rend vraiment différent. Je sens en lui une démesure. Une absence de limite qui me procure à son contact un sentiment de vertige.
Lui prendre sa force vitale doit être extraordinaire.
J’ai envie de lâcher ma proie, qui tout d’un coup me semble bien terne. Il me faut résister. Si ce qu’à dit ma marionnette est exacte, cet humain sera mien.
Je sens sa force. Elle me donne envie et décuple ma faim. Je ne saurais attendre davantage. Il me le faut, maintenant, de suite !

Je me redresse avec une rapidité qui les laisse sur place. Je me délecte de cette supériorité que je leur crache comme une insulte. Ma proie est collée à moi comme une seconde peau. Je la sens qui perd vie. Les mouvements brusques ne doivent pas convenir à son état.
Tiens, il vient de découvrir une nouvelle blessure.
Sa souffrance décuple mon plaisir. Encore une fois je crois nécessaire de me rassurer et de me dire que la souffrance en tant que telle n’est pas la cause de ce bonheur physique. Pourquoi ai-je tant besoin de me le dire encore et encore à chaque jouissance. Est-il si important pour moi de me déculpabiliser ? Où est ma responsabilité, en tant qu’individu ? Je suis un wraith et cela ne devrait en aucun cas me poser problème.
Comme j’exècre ces moments de dialogue intime où je tourne en rond. Je n’aime pas vraiment faire souffrir mais cela me procure du plaisir. Je voudrais pourvoir dire cette phrase sans en ressentir une gêne intense.

Bon, cessons-là ces divagations de l’âme et revenons au présent. Hum…
Je disais donc que la douleur qui vient de prendre naissance dans mon humain me procure beaucoup de pl…plaisir !
Il serre les dents et essaye de cacher son martyre aux autres. Non, je ne le veux pas. La douleur est contagieuse et le mal qui enfle dans leur esprit est source de confusion. Cela ne peut que m’être utile. Je bouscule un peu mon humain, l’obligeant à avancer d’un pas. Sa jambe se dérobe sous lui et il laisse échapper un cri en perdant son équilibre. Je le tiens fermement, il ne tombera pas.
La femme a fait un pas dans notre direction, prête à prendre le blessé dans ses bras. Que ces femelles sont donc maternantes et instinctives.
L’homme par contre n’a pas bougé. Me serais-je trompé ? Sera-t-il vraiment l’ami tant vanté par ma proie ?
Ses yeux brillent d’une colère que je mésestimais.
Oui, il sera l’aboutissement de cette expérience. Par ma volonté et je l’espère la sienne. Quelque soit son choix, il m’appartiendra.

-« Jusqu’où irez vous par amitié ? »
Voila, la question est lâchée. Je la laisse faire son chemin dans les esprits inférieurs des humains. Je sens mon cobaye se raidir, comme si une balle l’avait frappé en pleine poitrine.
La femme ne bouge pas, elle semble médusée. Je la sens qui cherche à infiltrer mon esprit. Je la laisse venir doucement.
L’homme baisse son arme.
-« Que voulez-vous ? »
Je visualise dans mon esprit ce que je veux. Lui. Et ce que j’en ferais…ça !
-« Non !!! »
La femelle crie en plaquant ses mains sur ses tempes. Un cri unique puis le silence. Elle s’effondre au sol avec légèreté, comme se pose une plume.
Quelle est fragile la vie de ces petits insectes futiles !
Dernière modification par l'enfanteuse le 10 déc. 2006, 23:10, modifié 1 fois.
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La voix éraillée de Dylan tourne en boucle dans sa tête. Spencer aussi voudrait refermer le livre, négliger le futur et laisser le temps en construction l’effleurer sans jamais l’atteindre.
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CITATION ...
que du bonheur 
Aller je vais me rerépéter encore une fois, mais j'adore et c'est génial.
Bon promis je vais essayer d' élargir mon vocabulaire pour la prochaine fois.
Je suis trop impatiente de connaître la suite, et pour décrire mon état actuel je dirais que je suis exxitée comme une puce.
eh ouais super Hélène plus rapide que la lumière.
Tout juste j'ai étais trop rapide.

Bon faut que je me calme en attendant la suite je vais allée essayer de battre mon highscore au démineur
Dernière modification par tyrsia le 10 déc. 2006, 00:24, modifié 1 fois.
l'enfanteuse
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***


Teyla, Sheppard !
Au-delà de ma surprise et de mon hallucination, je ressens un profond bonheur de les avoir auprès de moi en instant. Je pensais mourir seul et abandonné de tous et voila que mes amis viennent assister à mon dernier souffle. Peut être même qu’ils me permettront de vivre encore un peu ?
Je me rends bien compte que mon corps poursuit son rire convulsif, bien que mon esprit essaye tant bien que mal de le stopper.
Que faire ? Je lis dans le regard de mes amis la stupeur. Même le wraith semble pris au dépourvu. J’avoue que j’en ressens une joie immense. Plus je peux le surprendre celui-là, mieux c’est !
Il a du percevoir la lutte que j’oppose à mon corps car il me donne un peu de leste, juste de quoi amplifier ma respiration et calmer mon rire ridicule et hors de propos.
Je me calme lentement comme après un marathon. Ha ! J’imagine déjà la remarque acerbe de Sheppard… « Comme si vous saviez ce que c’est que de courir un marathon, gnagnagna… » Et bien moi, je considère que c’est chose faite. Je n’accepterai donc aucune critique.
Ma respiration est maintenant bien régulière. Je regarde John fixement, essayant de visualiser ses pensées. Comment me voit-il ? Suis-je une loque échouée ou simplement un ami en perdition ? Ma crainte se déporte brutalement sur l’image que je renvois aux autres. C’est bien la première fois que je m’inquiète de mon aura. Aurai-je perdu toute confiance en moi ? Non, ce wraith ne me brisera pas !

-« Que faites-vous là ? »
Je tente de rester maître de ma voix, mais je sens celle-ci qui tressaute sur la dernière syllabe.
Teyla ne semble pas réagir. Pour être honnête, elle paraît distante et lointaine. N’a-t-elle pas la moindre compassion pour moi ?
Cette question me répugne dès la seconde où je la formule. Est-ce ainsi que je souhaite être perçu ? De la compassion ? De la pitié ?
Non ! Je suis Rodney McKay, scientifique de génie de la citée Atlante.
La panique me gagne. Que suis-je donc devenu ?

Je regarde Sheppard comme un sauveur. Son attention ne m’a pas lâché et il sourit.
Mon ami.
Son sourire m’agace, comme d’habitude et j’aime ça. Je me sens en vie et humain. Je me sens bien car je retrouve ce sentiment que l’on partage lui et moi.
John s’adresse à moi avec la même décontraction qu’a l’accoutumé.
-« Et bien, on se baladait quand tout à coup, Teyla s’est dit que se serait sympa de visiter ce magnifique et paisible site. »
L’ironie et le sarcasme sont perceptibles mais j’en ai cure. Il est là et me voit tel que je suis.
Je me sens revivre. Ses paroles me réchauffent le cœur. Je suis l’homme que j’ai toujours été et Sheppard attend de moi que je me reprenne en main.

-« Que croyez-vous que l’on soit venu faire ici, franchement Rodney, vous en avez d’autres des questions stupides ? »
Voila, je vais me ressaisir et redevenir le Rodney que tout le monde adore…oui, enfin… Allez, on ne me parle pas comme ça à moi !!!
-« Hé, ho, des fois que cela ne soit pas évident je suis blessé et fatigué. Désolé si je ne brille pas par mon habituelle intelligence et capacité de déduction.
Et puis si vous n’avez pas encore remarqué, nous ne sommes pas seul. Que comptez-vous faire de la sangsue qui s’est agglutinée à moi ? »

Tout en parlant je reprend soudainement conscience de la situation. La sangsue en question ne m’a pas lâché et semble boire nos paroles comme du petit lait. Tiens qu’est-ce que ça boit un wraith ? Il y a bien du sang dans leurs veines ? Quel est le fluide qu’utilise leur corps ? De l’eau sans doute. Etonnant, je n’ai jamais vu un wraith se désaltérer ?
Sheppard m’extirpe de mes réflexions. Je jubile intérieurement. Si mon cerveau commence à divaguer en tous sens, c’est que je reprends des forces.
Ha oui, zut, j’ai encore déconnecté

-« Je ne sais pas à quel petit jeu il joue, mais je doute que votre parasite nous laisse vous récupérer sans broncher. Je vous ferais également remarquer que sa main est posée sur votre poitrine, prête à dégainer. »
Je visualise la ligne invisible qui s’échappe du doigt accusateur de Sheppard. Mon regard se pose sur le wraith et sur la main, celle qui capte chaque battement de mon coeur. J’avais oublié cette sensation. Je l’avais faite mienne.
Un frisson me parcourt. Je le réprime et fait mine de ne pas être surpris.
-« Et vous croyez que je l’ignore ? »
Sheppard n’est pas dupe. Je vois bien qu’il perçoit parfaitement mon état. Quel est-il d’ailleurs ?
-« Bon, maintenant ça suffit tous les deux ! »
Tiens, Teyla vient de redescendre sur terre. Elle aussi je l’avais unifier à mon environnement de souffrance. Entendre sa voix me fait prendre conscience de mon étrange capacité à me fondre dans l’instant présent et à m’y perdre.
Ai-je encore toute ma raison ? Je jette un regard en ce sens à John.
Le wraith est captivé par Teyla et oublie mon existence…si cela pouvait durer !
Mon regard se perd dans celui de Sheppard. Le temps n’existe plus…
Quelques brides de son me parviennent.
Je reconnais la voix de Teyla, …voulez… êtes-vous…, puis celle de mon bourreau, …ce que … veux savoir.
Je me noie dans le regard de John, porté par des vagues qui m’entraînent en un lieu plus paisible. Le wraith aussi est dans une autre sphère. Est-ce lui qui me porte loin des nimbes de mes tourments? Notre symbiose est-elle à ce point ancré dans nos âmes que nos rêves nous portent ensembles ? Je l’ignore et franchement, du moment que nous ne sommes pas dans le même délire, cela m’importe peu. Je souhaiterai même qu’il ne cesse jamais de divaguer…je suis si bien dans cette mer de tranquillité, guidé par la voix de John Sheppard.

J’ai parlé trop vite.
Sa voix me retient et m’empêche de m’enfoncer dans mon rêve. J’essaye de capter ce qu’il dit et en même temps, je n’en ai pas envie. Je ne veux pas savoir. Je m’en fiche !
Que dit-il ?
-« Que voulez-vous savoir ? »
Tout ça pour ça ? Je voudrais revenir à mes flots bleus. Je peux ?
Ha !
Le wraith appuie de nouveau sur ma poitrine, m’obligeant à forcer ma respiration.
Adieu mon refuge onirique. J’ai bien les pieds sur terre maintenant…et peut-être même, bientôt SOUS terre.

Tout à mon nouvel état de conscience, je comprends soudainement le fin mot de l’histoire. Sans lâcher Sheppard des yeux, mais sans m’y noyer cette fois-ci, j’explique la triste réalité.
-« Vous allez rire colonel, mais ce wraith veux connaître le sens du mot amitié. Et pour tout vous dire je crains qu’il ne m’ait gardé en vie que pour vérifier de visu ma définition du terme. »
Alors que ma bouche exprime la pensée qui se formule dans mon cerveau endolori, je prends conscience de la véracité de mes propos. Je ne suis qu’un jouet entre les mains d’un enfant qui expérimente. Je me fais l’effet d’être l’araignée à qui ont arrache la patte.
Je vois le colonel qui blêmi. A-t-il pensé à l’araignée ou au papillon que l’on fond dans une boule de plastique ?
John m’a quitté des yeux et fixe intensément le wraith. Je suis admiratif mais j’ai peur. Peur de ce contact qui me retenait en vie et qui m’abandonne pour mon ennemi, peur de cet échange qui ne peut aboutir qu’à la mort…pourvu qu’elle ne soit pas mienne…pourvu qu’elle ne soit pas … tout simplement !

Brutalement alors que je me laissais emporter dans mes sombres tourments, le wraith se relève, m’entraînant dans ce mouvement.
De sombres, mes tourments deviennent sanguins, rouges intenses. Le pluriel n’est pas accidentel, il est la déclinaison de toutes les souffrances que mon corps porte à mon attention. Mon épaule d’abord, qui comme le reste suit le mouvement. Membre désarticulé du jouet cassé que je suis.
Ma jambe ensuite. Je la découvre inerte et sans vie. Pas de douleur, du moins pas physique. Ma jambe, n’est plus, tout simplement.
Je sens les larmes piquer mes yeux. J’hésite, j’ai peur. Non, la peur n’est rien face à ce que je ressens. Je suis terrorisé. Je n’ose regarder. Et si ma jambe n’est pus là ? Si elle gît quelques mètres plus loin ?
J’essaye de rationaliser. Si ma jambe avait été sectionnée, je serai déjà mort d’hémorragie.

Le wraith me bouscule. Je fais un pas en avant et titube.
J’ai cru entendre un cri. Serait-ce moi ?
Je suis tout seul. Le wraith, John, Teyla, plus personne n’a d’importance. Je veux bien mourir, mais pas en petit morceau.
Je me souviens d’un vieux western et d’un alcoolique cherchant son doigt coupé dans un feu de camps. Les indiens, disait-il, considèrent qu’ils ne peuvent pas partir au pays des ancêtres sans toutes les parties de leur corps.
Et si c’était vrai ? La panique me gagne. J’essaye de la réprimer, de la canaliser.

Etrangement, j’en fais une force, qui subrepticement, à mon insu m’éloigne de la douleur. Je serre les dents et tente de faire mienne cette sensation nouvelle.
La douleur. Je dois travailler avec elle et non lutter contre elle.
La douleur sera ma force.
Je regarde Sheppard et comprends enfin le moteur qui dynamise les militaires.
La souffrance, la haine, la peur, tous les sentiments négatifs sont autant de carburant à la survie.
Mon regard ne lâche pas celui de mon ami. J’y puise plus de force que je ne l’aurai cru.
Teyla s’est approché de moi en me voyant perdre l’équilibre. Je suis touchée. Douce alien de Pégase.
Sheppard n’a pas bronché. Il me fixe avec une intensité désarmante mais qui me booste comme jamais. Oui, je peux trouver en moi les ressources qui me sont nécessaires. Oui, je peux encore lutter.

Le wraith s’adresse à Sheppard avec délice.
-« Jusqu’où irez vous par amitié ? »
Je me raidis car en cet instant ultime j’ai enfin compris.
Alors que je ne suis plus que souffrance et lutte contre moi-même, le colonel John Sheppard m’a donné ce qu’il me manquait le plus… la confiance.
Je sais enfin ce que l’amitié signifie.

John baisse son arme et s’approche lentement de mon tortionnaire.
-« Que voulez-vous ? »
Le wraith ne répond pas, mais semble se concentrer.
Je ne quitte pas Sheppard des yeux. Il est la source où s’abreuvent mon âme et mon espoir.
Un cri lointain, celui de Teyla, me rappelle qu’il y a une réalité qui se joue autour de moi.
Je m’en fiche. Je suis en vie et je vais m’en sortir.
John, ne me lâche pas, ne me quitte pas !

Je vois ses lèvres qui formulent quelques mots étranges…Field goal, fasety...
Je rêve où le colonel est entrain de me parler football américain ?



***
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par tyrsia »

Franchement j'aime beaucoup c'est retour en arrière à chaque chapitre, ça permet de connaître l'état d'esprit de chacun, c'est marrant.
Par contre je vais attendre le prochain chapitre pour remettre un avis mais c'est toujours super, sinon je trouve que l'atmosphère est un peu moins oppressante.
l'enfanteuse
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par l'enfanteuse »

***


Le rire de McKay résonne en moi comme une mélodie funèbre.
La folie, la peur ou le soulagement de nous savoir là, j’ignore l’origine de son gloussement lugubre, mais il me remplie d’effroi. Je suis glacée jusqu’au plus profond de mon âme. J’ai l’impression de sentir un frisson parcourir mon corps en tout sens. Je tente de quitter cette froideur morbide et de me concentrer davantage sur l’ennemi, mais le froid ne fait que s’accentuer.
Est-ce lui qui me procure autant de mal être ? Jamais un wraith ne m’avait autant perturbée. Bon, il faut quand même avouer que celui-ci a quelque chose d’infiniment plus étrange que les autres. Son comportement d’abord, mais pas seulement. Plus je cherche à m’infiltrer dans son esprit plus je réalise que le chemin m’est familier. La couleur et la texture de son aura psychique me renvoient à des sensations de mon enfance.
Je pense soudain à mon père et à l’amour qui nous unissait. Un amour si fusionnel et si fort que l’on percevait chacun les sentiments de l’autre. Avec le recul, je comprends que l’origine est ce don que m’ont transmit mes ancêtres.
Pourquoi est-ce que je me plonge aveuglément dans mes souvenirs depuis que je traque ce wraith ? Quel est son lien avec moi ?
Je n’ose imaginer la réponse à cette question. Pourtant je l’entrevois avec autant de clarté que je perçois la nécessité d’avoir une réponse.
Mon passé. Mon présent. Deux temps qui se confrontent aujourd’hui avec comme ciment unificateur cet étrange wraith et…moi.

-« Que faites-vous là ?
- Que croyez-vous que l’on soit venu faire ici, franchement Rodney, vous en avez d’autres des questions stupides ? »

La voix chaude de Sheppard se glisse dans ma rêverie mais n’arrive pas à m’en extraire. J’ai pleinement conscience d’être absente, mais je n’arrive pas à me détacher de ce sentiment qui enfle en moi. J’ai peur. Peur de la situation présente, peur de son évolution, peur du wraith qui a percé mon âme. J’ai surtout très peur de ce que je vais découvrir ici.
Comme un fantôme j’assiste à la discussion qui oppose John et Rodney. On dirait qu’ils jouent à leur jeu favori, celui du massacre verbal.
Je ne comprends pas pourquoi Sheppard se jette ainsi sur McKay ? Ne voit-il pas que McKay est dans une situation périlleuse ?
Mon regard se porte sur le wraith. Lui aussi à l’air amusé. Il semble étudier la situation avec un certain plaisir.
John, bon sang, laissez donc Rodney tranquille ! Au fond, qui suis-je pour donner des leçons ? Je les regarde se battre comme des petits enfants à peine sevrés, mais je n’agis pas, je reste spectatrice incrédule.
Je dois me concentrer.

Haa… j’ai mal ! Quitter le fil invisible qui me liait au wraith est douloureux, comme un claquement brusque dans mon cerveau. Je ne m’y attendais pas, mais maintenant au moins je suis bien présente et il est grand temps d’interrompre mes deux garnements préférés.
Un sourire intérieur me réchauffe alors que je formule cette phrase. Des garnements, voila bien ce que sont ces deux terriens. Tendres et charmants étrangers qui ont su me donner leur amitié.
-« Bon, maintenant ça suffit tous les deux ! »
Je m’approche de la scène d’où se diffuse une tension extrême. J’essaye de la laisser passer sur moi sans en prendre ombrage, sans l’accueillir en moi. Le canon de mon arme dressé devant moi comme un bouclier, j’interpelle le wraith.
-« Que voulez-vous ? Qui êtes-vous ? »

Le wraith se concentre sur moi avec toute son énergie. Une intense brûlure se propage dans tout mon être. Le froid, le chaud, décidément, je ne sortirai pas indemne de cette aventure. Je me sens flotter de nouveau. Je cherche à lutter contre ces sensations nouvelles, mais je comprends maintenant qu’elles sont en moi depuis toujours.
C’est ce que je suis. Une Athosienne avec des gènes wraiths et leurs lots de perceptions extrasensorielles.

Le wraith semble également perdu dans ses réflexions. Sait-il qui je suis, ce que je suis ?
Oui, j’ai l’intime conviction qu’il le sait. Comment est-ce possible ? Les wraiths n’ont pas de conscience collective, même s’ils peuvent lire dans les pensées d’autrui.
Mon esprit part en vrille, bifurquant sur autant d’hypothèses que mon cerveau en ébullition peut en inventer. J’ai la curieuse sensation d’avoir l’esprit aussi tordu que celui de McKay et ce n’est pas peu dire.
-« Ce que je veux ? Je veux savoir. »
Sheppard a également braqué son arme sur notre ennemi. Nous échangeons un regard. Notre gestuelle est celle du militaire prêt à l’assaut et pourtant… Pourtant nous ne bougeons pas, nous restons à observer en simple spectateur. La tension est de plus en plus palpable.
Que faire ? Comment agir sans que McKay ne soit la première victime ? Quoiqu’il en soit, si nous ne faisons rien, McKay n’y réchappera pas.
-« Que voulez-vous savoir ? »

La voix de John calme la tension naissante en nous. Le calme avant la tempête.
Le wraith paraît vraiment s’amuser de la situation. En même temps je perçois en lui une certaine curiosité. Il s’ouvre au monde qui l’entoure, en l’occurrence nous, et accepte les perceptions qui lui parviennent. J’en suis profondément troublée. Je pensais les wraiths hermétiques à toutes sortes d’empathie. Je pensais qu’ils se fermaient afin de ne rien ressentir des simples humains que nous sommes. Ce wraith là, au contraire, cherche à capter la moindre bride de nos humeurs. Cette empathie n’en fait pas pour autant quelqu’un de bien. Il se sert de nous et de nos émotions pour dynamiser sa force. Il est un vampire plus que tout autre wraith. Sa curiosité en fait un être bien plus malsain.

Alors que je m’interroge sur les motivations de notre ennemi, celui-ci accentue sa pression sur McKay qui blêmit et s’agite à son contact.
-« Vous allez rire colonel, mais ce wraith veux connaître le sens du mot amitié. Et pour tout vous dire je crains qu’il ne m’ait gardé en vie que pour vérifier de visu ma définition du terme. »
McKay se tait et le silence s’installe. Le wraith étudie nos réactions. Il est vrai que nos corps parlent parfois bien mieux que nos mots.
Une onde me caresse le corps.
Le wraith s’est relevé. Chacun de ses mouvements me trouble, chacune de ses pensées se coule en moi. Je me sens chavirer et perdre pied.
McKay s’est également relevé, contraint et forcé par son tortionnaire. Je vis sa douleur comme si elle était mienne. Je la vis et je la vois. Mon mal-être s’intensifie et se noie dans les larmes qui cherchent à inonder mon visage.
McKay est si pâle qu’il semble translucide. Sa jambe gauche ne lui obéit plus, elle suit mollement le reste de son corps.
Un cri perce les mâchoires contractée de Rodney lorsque le wraith le bouscule un peu plus en avant. Instinctivement, j’avance d’un pas. Bras ouvert en avant, je suis prête à l’accueillir.
Quelle idiote je suis ! Comme si le wraith m’aurait laissé lui soustraire sa proie.

McKay semble souffrir le martyr. Il n’est plus que souffrance. Je la vois l’envahir. Elle l’engloutit et m’entraîne dans son tourment. Le wraith nous accompagne dans ce difficile moment.
Le wraith se délecte de l’acharnement que McKay met à survivre et à résister à la mort. Je le sens désappointé par cette lutte constante de notre espèce pour survivre malgré tous les malheurs que les wraiths laissent derrière eux.
Il jubile et moi je souffre. Si je devais me convaincre de la différence fondamentale qu’il y a entre un wraith et moi, la preuve est là sous mes yeux et dans chacun de mes sens.
Je voudrais me fondre en McKay et le sortir de sa douleur comme je l’avais fait pour Sheppard, mais ses blessures n’ont rien de psychique. Quoique…
McKay à l’air d’être soudainement à mille lieux de la douleur qui l’étouffait quelques minutes plus tôt. Il fixe Sheppard avec une intensité incroyable. Il semble figé comme une statue de cire.

J’ignore ce qui se passe mais je visualise un fluide psychique qui émane des deux terriens. Ils sont liés par un échange qui n’est ni télépathique ni verbal. Un simple regard d’où transitent des tonnes d’émotions qu’eux seules peuvent traduire. Ils se connaissent si bien que les paroles sont devenues inutiles.
Le wraith aussi fixe Sheppard mais l’intensité de son regard est bien différente. Une couleur plus sombre.
Entre Rodney et John, le flux est ambré comme l’évanescence d’un gris qui se teinte d’orangé. Un coucher de soleil sur mon magnifique continent athosien.
Entre Sheppard et le wraith, le flux est net et mieux canalisé. La couleur est plus soutenue et structurée. Un bleu nuit marbré de vert émeraude.

Je sens monter le plaisir du wraith. Le vert s’intensifie jusqu’à dominer le bleu de sa luminosité. J’en suis presque éblouit.
J’aimerai être aveugle au don qui est le mien et qui me lie contre mon grès à mon ennemi de toujours. Ce dernier s’adresse à Sheppard sans pour autant rompre le lien qu’il a tissé entre eux. La réaction physique, chimique ou sensorielle induite par sa question ayant pour le wraith autant de valeur que la réponse verbale elle-même.
-« Jusqu’où irez vous par amitié ? »

Un défit.
Le wraith lance en défit à Sheppard. Il se joue de nous, comme de pions que l’on manipule à sa convenance. Je sens McKay qui devient plus crispé que jamais. Son regard est si inexpressif qu’il en est effrayant. Il est si près du wraith qu’il doit percevoir le sombre dessin de celui-ci. Je cherche à m’immiscer dans leurs esprits. Le wraith s’ouvre à moi sans l’ombre d’une résistance, bien au contraire. C’est un piège, je le sais mais il est déjà trop tard. Je m’engouffre sur le chemin de son âme.

-« Que voulez-vous ? »
La question est formulée à haute voix par John au moment même où je la murmure à la pensée du wraith. Je me sens faible. Je suis une proie facile et le wraith m’emporte vers une zone bien sombre de son esprit. C’est là que je trouverai la réponse à ma question. Je crois que je n’ai plus envie de savoir finalement.
Je me raidis. La peur se propage en moi. Ce qu’il veut, je le devine plus que je ne le vois au sens propre du terme. John !
Nous sommes ses jouets bien plus que je ne le croyais.
Il m’envahit d’un rire que moi seul peux entendre. Je me noie dans son plaisir. Il a gagné. Je me perds en lui.
Je regarde, absente, mon corps qui s’effondre au sol.


***
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par tyrsia »

un petit moment de détente après un contrôle d'informatique bien pourrit, ça s'a fait plaisir.
Je trouve que la tension chute toujours mais ce n'est pas plus mal, ça permet de se "reposer".
J'aime bien comme tu présente les liens qui unissent les personnages, je visualise bien les couleurs que tu décris, leurs mouvements, leurs "formes" c'est franchement très (très) joli.
Sinon comme d'hab, vivement la suite.
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par Lala »

J'adore moi aussi et bien que je n'écrit pas toujours sache que je suis ta fic avec le plus grand interet cette histoire est manié a mon humble avis d'une main de maitre alors vivement la suite ^_^
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par l'enfanteuse »

***


Je ne sais toujours pas comment réagir. Mes tripes me disent de tout flinguer, de tirer dans le tas et de réfléchir après. McKay. Je ne peux le quitter des yeux. Son rire me donne la chair de poule. Je suis glacé jusqu’au plus profond de mon être.
Je m’interroge sur la situation.
Le wraith semble particulièrement attiré par Teyla. Son regard s’y perd étrangement. J’aimerai profiter de cette inattention à notre égard mais je ne me leurre pas, au moindre mouvement de McKay et il sera de nouveau avec nous, corps et âme. Le voila justement qui délaisse un peu Teyla pour s’attarder davantage à son futur repas.
Le wraith lâche un peu la bride à McKay qui arrive enfin à calmer son rire nerveux.
-« Que faites-vous là ? »

Rodney s’adresse à moi comme s’il faisait abstraction de Teyla et du wraith. Pour tout dire, il est vrai que Teyla semble ailleurs…je n’ai pas le temps de chercher à comprendre.
Je porte mon attention à Rodney et ne le quitte plus. Non, maintenant je ne le lâcherai plus ! Si quelqu’un sait ce que l’on ressent lorsque l’on chavire dans les turpitudes de l’esprit, c’est bien moi.
Je ne te lâcherai pas Rodney, accroches-toi et ensemble nous te sortirons de là. Ensemble, McKay, tu m’entends, c’est ensemble qu’il faut travailler.
D’abord le faire réagir, le faire redevenir celui que l’on connaît. Le McKay qui soulèverait des montagnes juste pour prouver à la terre entière et à Pégase en particulier, qu’il est un génie. Juste pour se le prouver à lui-même encore et toujours… Un petit picotement me vient au coin de l’œil en me faisant cette réflexion.
Je fixe McKay avec un peu plus d’intensité. Le tenir, ne pas le lâcher, ne pas me perdre.

Je souris et je le sens réagir. J’accentue mon sourire. Je le regarde comme si j’avais gagné un quelconque pari entre nous. Je vois la lumière qui illumine de nouveau son regard. La rage, non contre le wraith qu’il a oublié, tant mieux, mais contre moi et mon apparente suffisance, re-tant mieux !
Ses yeux m’envoient des éclairs mais je sens en lui autre chose, une chose que j’aime. Rodney reprend le dessus. Derrière sa façade de victime, il fulmine et jubile à la fois de ce contact entre lui et moi, contact dont nous sommes les seuls à vraiment appréhender toute l’ampleur.
Ma réponse est celle qu’il attend, je le sais, c’est de cela dont il a besoin…être lui-même, simplement…alors je m’adresse à lui avec le même plaisir taquin que d’habitude.
Je jubile aussi. Quoiqu’il ait fait, le wraith n’a pas annihilé mon ami, il l’a juste entraîné loin dans les bas-fonds de sa conscience meurtrie.
-« Et bien, on se baladait quand tout à coup, Teyla s’est dit que se serait sympa de visiter ce magnifique et paisible site. »
Il ne répond pas au sens propre du terme, mais son corps parle pour lui. Je ne le lâche pas. Je m’accroche à son regard comme à une bouée de secours.
-« Que croyez-vous que l’on soit venu faire ici, franchement Rodney, vous en avez d’autres des questions stupides ?
- Hé, ho, des fois que cela ne soit pas évident je suis blessé et fatigué. Désolé si je ne brille pas par mon habituelle intelligence et capacité de déduction.
Et puis si vous n’avez pas encore remarqué, nous ne sommes pas seul. Que comptez-vous faire de la sangsue qui s’est agglutinée à moi ? »


Gooooooooooal ! J’ai marqué un point, je le sais.
Et voila. The McKay est de retour.
Je désigne le wraith.
-« Je ne sais pas à quel petit jeu il joue, mais je doute que votre parasite nous laisse vous récupérer sans broncher. Je vous ferais également remarquer que sa main est posée sur votre poitrine, prête à dégainer.
- Et vous croyez que je l’ignore ? »


Rodney est de nouveau dans le monde réel, celui de la douleur, de la peur, celui du wraith. Je me demande si c’était une bonne idée finalement. Allez, John, pas de doute, pas toi, tu n’en as pas le droit !
Je n’ai pas le temps de m’interroger davantage car une voix douce et féminine nous apostrophe comme une réprimande maternelle.
-« Bon, maintenant ça suffit tous les deux ! »
Teyla a l’air d’être enfin redescendu sur Terre. J’ignore où elle était mais son intervention est vraiment la bienvenue. Non seulement elle arrête notre petit jeu mais elle capte toute l’attention du wraith.

Je les laisse tous les deux à leur propre jeu de regard et me plonge de nouveau dans celui de McKay. Ne pas le perdre est ma priorité numéro un. J’écoute d’une oreille distraite la question que Teyla pose au wraith. Ma concentration est ailleurs.
J’entends vaguement le wraith dire qu’il voudrait savoir quelque chose. Cette explication m’interpelle. Voila pourquoi il n’a pas tué McKay malgré la faim qui brûle en lui de façon évidente.
-« Que voulez-vous savoir ? »
Tout cela est vraiment ridicule. On dirait une banale conversation de salon entre de vieux amis. Le wraith accentue la pression sur McKay sans pour autant quitter mon regard. J’ai le sentiment qu’il jouit de la souffrance de McKay et de la mienne par la même occasion. Je savais les wraith sans pitié, mais je les ignorais sadiques et tortionnaires. La haine qui se consume en moi ne fait que croître. Ce wraith est ce que j’exècre le plus au monde. Je le maudis pour ce qu’il est, pour ce qu’il fait et pour ce qu’il veut nous obliger à faire. Ma haine grandit et se propage en moi.

La voix cassée et souffreteuse de Rodney me sort de mes réflexions morbides.
-« Vous allez rire colonel, mais ce wraith veux connaître le sens du mot amitié. Et pour tout vous dire je crains qu’il ne m’ait gardé en vie que pour vérifier de visu ma définition du terme. »
Ce n’est pas possible ! Dans quel guêpier McKay c’est encore fourré ? Qu’as-t-il donc dit au wraith pour attiser à ce point sa curiosité ?
Pas besoin d’être un grand psychologue pour comprendre ce qui se trame sous tout cela. Le wraith joue avec nous. L’amitié.
A voir le regard brillant du wraith et l’air catastrophé de McKay je devine que la notion de sacrifice ne doit pas être étrangère à sa définition.

Je quitte McKay pour les petits yeux perfides du wraith.
Il m’accroche et nous partons ensemble dans un duel visuel. Je ne le lâcherai pas. Mes yeux me brûlent. Je soutient son regard et plonge en lui comme une lame aiguisée dans la chair. Je me fais métal, rigide et froid. Je m’imagine en lui. Ma rage transpire par chacun de mes pores. Je sens qu’il perçoit mon animosité. Faible mot, tendres syllabes qui n’effleure même pas l’ombre de mes ressentiments à son égard.
Je me noie dans son regard et il m’y accueille avec délectation. Je sens la faim monter en lui.
Brusquement il se redresse, emportant McKay avec lui.
J’ai encore marqué un point. J’ai titillé sa curiosité. A moins que ce ne soit sa faim…et la mienne par la même occasion.

McKay est au comble de la souffrance, son épaule, sa jambe maintenant…j’essaye de ne pas y prêter attention. Je sais que c’est de ma faute. J’ai volontairement ramené McKay au présent avant de lâcher le fil qui nous liait, avant de l’abandonner à son sort.
Je soufre d’imposer cela à mon ami, mais je sais en mon âme et conscience que le seul moyen de survivre est de lutter en connaissance de cause, de combattre en utilisant les outils qui sont en notre possession.
La haine et la colère sont les moteurs d’une action sans retour possible.
La douleur présente est le pansement qui calfeutre la douleur à venir.
McKay semble s’enfoncer dans ses émois. Il semble en apparence être la proie de ses propres souffrances. En apparence seulement, car je lis en lui qu’il a comprit et qu’il sait.
Je cherche le lien que j’ai cassé puis me raccroche à lui.
Voila, doucement Rodney, pas trop vite… Là, je te tiens mon ami. Je suis là Rodney, courage !

Je devine Teyla bouleversée ma mon apparente inaction. J’en suis profondément touché.
Je sais le wraith décontenancé par mon attitude. J’en suis comblé à un point que je n’aurai pas imaginé ? Finalement qu’est-ce qui me différencie de lui ? Je jubile de son étonnement certes, mais l’idée de sa mort me soulage et m’apaise plus qu’elle ne me procure du plaisir. Quoique…
Le wraith s’adresse à moi avec son entrain et sa faim retrouvés.
-« Jusqu’où irez vous par amitié ? »
Nous y voilà. Enfin.
-« Que voulez-vous ? »
Pas de réponse. Pas la peine, je la connais. Ce qu’il veut, c’est moi, ou plutôt le sacrifice que je pourrais faire, en pleine conscience, pour sauver mon ami, pour libérer McKay de son emprise.
Tout se bouscule dans mon esprit.
Merci Rodney de nous avoir mis dans un pétrin pareil. Pourquoi ne pas avoir simplement dit que l’amitié était une franche rigolade ? Non, parce qu’en ce moment et bien, je me bidonne Arf, Arf, Arf…

Tout en m’imaginant rire et taper le dos de McKay d’une tape franchouillarde, je visualise la situation sous un angle différent.
L’idée.
Rodney, regardez-moi bon Dieu, regardez-moi et souvenez-vous !
-« Field goal, je feinte. Safety, souvenez-vous Rodney ! »
McKay est incrédule. Sa surprise et son questionnement se propagent au wraith qui baisse la garde.
-« Maintenant ! »
Je m’élance vers McKay, comme si je voulais me jeter sur lui. Le wraith est surpris par ma réaction et semble hésiter un instant entre agir ou laisser faire. Un instant de trop pour lui.
McKay tarde une seconde à bouger mais suit le mouvement tel que nous l’avions imaginé lors d’un match de football. Il se laisse tomber sur le côté et prenant un contre appuis sur mon pied droit, je plonge sur ma gauche, sur le wraith. Ses yeux s’écarquillent de surprise lorsqu’il se retrouve cloué au sol, le canon de mon arme sur son menton.
-« Adieu ! »
Je presse doucement la gâchette. Trop simple. Un frisson me parcourt lorsqu’il me sourit.
-« Dites adieu à Teyla, colonel Sheppard ! »


***
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par tyrsia »

ARRGH NAAAANNNNNNNN !!!!!!!!!! :shock: :cry: :non: :wall:
pourquoi maintenant sniff. Trop trop bien, après le calme la tempête, jolie reprise.
Sauf que maintenant je suis partagée entre l'envie de connaître la fin tout de suite car je saurais enfin le fin mot de l'histoire ; et ne pas encore la connaître car cela signifirait justement la fin de la fic...
J'imagine qu'il va encore me falloir être patiente. Alors la suite.

PS : ça y est je suis arrivé à élargir mon vocabulaire.
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par Eloa »

Même si je trouve quelques fois que les retours en arrière se répète un peu, je dois dire que ça permet d'apprendre plus de chose sur les personnages (leur point de vue...).


Et là je dois dire que tu ne peux pas nous laisser comme ça, ce n'est pas possible !!! :D
J'ai vraiment hâte de voir la suite !!! :lol:
"Deux choses sont infinies: l'univers et la bêtise humaine,
mais en ce qui concerne l'univers
je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue."
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par l'enfanteuse »

les retours en arrière sont inévitablement redondant. mais la fin est très proche, du coup les chapitres se font petit, tout petit...pour plus de rythme...enfin, j'espère.
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par l'enfanteuse »

***


Fragile petite humaine.
Je la regarde s’effondrer au sol alors que son âme est tapie en moi, terrorisée et soumise. Tout à mon plaisir d’avoir capté le fruit de mes recherches passées, tout à mon excitation de pouvoir enfin décortiquer une humaine jusque dans les moindres recoins, j’oublie un instant l’homme qui me fait face et celui qui est collé à moi.
Alors que je me fais miel avec ma prisonnière, une ombre titille ma curiosité. L’homme, celui qu’elle appelle le colonel John Sheppard, s’est avancé doucement vers moi. Il murmure des mots incompréhensibles à ma proie initiale. Je le laisse faire sans crainte. Les mots peuvent blesser et torturer l’esprit mais ils ne peuvent en aucun cas me mettre en péril.
Je quitte donc le matériel pour me concentrer sur mon esprit et sur le sien.
Elle est paniquée. Je la sens qui se cherche. Je pose mon regard sur son corps inerte. Elle réagit immédiatement et se pelotonne dans un petit renfoncement de mon esprit.
Au désespoir, elle tente de m’imposer ses désirs.
Pathétique petit animal !

Ma proie s’agite sur moi et me ramène à la réalité. Sheppard, puisque tel est son nom semble très concentré, il va essayer d’attraper son ami. Toute sa détermination transpire à travers lui. Croit-il vraiment que j’ignore ce qu’il va faire ? Même ma chose…comment l’appelle-t-elle ? Ha, tien curieux nom, même McKay donne des signes précurseurs de son action.
Voila. McKay essaye de s’éloigner de moi et Sheppard va venir à son secours.
Quoi ?!!
Je n’ai rien vu venir ! Je suis furieux contre eux et contre moi. Sheppard n’a pas cherché à sortir son ami de mes griffes mais s’est jeté sur moi avec rage et me tient maintenant cloué au sol. Je suis ridicule, moi, un wraith, de m’être fait avoir aussi simplement que cela !
La faim. Voila l’explication de ma piètre résistance. J’ai mésestimé l’affaiblissement occasionné par la faim qui me tenaille depuis si longtemps maintenant. Le simple fait d’y penser me renvoie en pleine figure la souffrance que j’avais intellectualisée et bannie provisoirement loin de moi.

Sheppard enfonce le canon de son arme dans mon cou. Il croit me tenir et je sens la haine qu’il éprouve pour moi. Ma faim augmente à mesure que ma propre haine se développe. Comment cet humain insignifiant a-t-il pu me prendre à contre-pied ? Il m’a bluffé mais maintenant c’est à moi de lui montrer qui je suis vraiment.

Son regard est de braise lorsqu’il commence à enclencher le processus d’éjection du projectile meurtrier.
-« Adieu ! »
Si ses yeux pouvaient créer la matière, je serai en feu. Je souris à sa provocation. Son regard se voile du doute, le pire fléau pour un combattant. Le doute est ce qui fait perdre une bataille. Je ne le sais que trop bien. Lorsque la pensée vient parasiter l’action du corps, wraith ou humain, nous ne sommes plus que les jouets de nos doutes et de nos peurs. Voila pourquoi mes congénères se barricadent contre de tels pièges. Voila pourquoi l’instinct est mis en avant au détriment de la réflexion. Voila pourquoi les humains sont de si faciles petites victimes, si fragiles et si manipulables.
Mais à l’instant présent, même si mon plaisir brille dans le doute qui vient de s’immiscer en Sheppard, je me sens également fragilisé par mes propres réflexions. Encore, encore et toujours le même problème. Mon problème. Ce côté humain qui est en moi et que j’ai bien du mal à réprimer. Ce sentiment de toujours vouloir comprendre avant d’agir.
Arg ! Stop ! Fini, je laisse mon instinct primer. Oui, mais elle est en moi et me donne matière à la réflexion.
Je donne à Sheppard le coup de massue dont il ne se relèvera pas.
-« Dites adieu à Teyla, colonel Sheppard ! »

Voila, j’ai gagné, comme toujours.
Sheppard lâche la gâchette de son arme et bien que me maintenant toujours au sol avec fermeté, je sens la pression de l’arme s’amenuiser. Il fixe la femelle avec attention puis reporte son regard sur moi. Il a compris.
-« Comment est-ce possible ? »
Comme il est touchant dans son habit de héros égratigné et impuissant.
-« Teyla possède des gènes wraiths. Le saviez-vous ?
-Oui, mais même si les wraiths peuvent communiquer entre eux, il ne peuvent pas…
-Si, lorsque l’autre wraith fait partie de la même unité au sein de la ruche. Votre petite amie est le fruit d’une expérience à laquelle nous nous sommes prêtés avec quelques autres scientifiques. »

Sheppard n’a pas relâché son étreinte mais je le sens vulnérable et moins précis. Paradoxalement sa colère, elle, ne s’est pas atténuée, bien au contraire.
Les terriens connaissaient le passé de Teyla, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Peut-être même qu’ils utilisaient ses capacités télépathiques. Oui, c’est fort probable. Mais ils ignoraient que cela pouvait se retourner contre eux. Tant mieux, ma victoire n’en aura qu’un meilleur goût.
-« Nous pouvons communiquer entre nous, cela vous le savez déjà. Mais quand deux wraiths possèdent le même capital génétique, ils leurs est alors possible de se fondre l’un dans l’autre. A l’instant présent, votre petite athosienne est en moi. »

Sheppard me regarde alternativement avec le corps inerte de sa protégée.
-« Me tuer maintenant, serai la condamner avec moi. Jusqu’où irez vous par amitié colonel John Sheppard ? Qui allez-vous choisir ? »
Je me repais de sa douleur et de celle de Teyla qui brûle en moi avec l’intensité du désespoir.


***
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par tyrsia »

COOL toujours aussi bien et rien à redire
CITATION Autres regards, fic SGA, psychologiquement torturée
maintenant je comprends mieux le titre de la fic car devoir attendre la suite c'est vraiment une torture psycologique, surtout que maintenant on a le droit à une petite réunion de famille :
Teyla et son arrière arrière...grand-père génétique.
tortionnaire va ! :D
Dernière modification par tyrsia le 19 déc. 2006, 15:00, modifié 1 fois.
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par l'enfanteuse »

HAAAAAAAA l'horreur!!! j'avais même pas fais gaffe à la sublime faute d'orthographe!!! psycHologique!!!!!! la honte :anno: :anno: :anno:
Bon allez, la suite et je me cache.
PS: suis en train d'écrire les derniers passages...patience donc!


***

-« Dites adieu à Teyla, colonel Sheppard ! »
Ces mots sont comme une douche froide qui par un pouvoir extraordinaire attiserait le feu qui brûle en moi.
Teyla est effectivement allongée sur le sol et ne semble pas avoir repris conscience. En fait, je ne suis pas plus surprit que cela. D’une façon que je ne saurai m’expliquer, j’ai senti ce qui se passait. Je me doutais que tout ceci était trop simple, trop facile. Je desserre légèrement l’étreinte de mon arme. Je ne veux pas lui laisser trop de marge. En même temps, je me demande bien ce que je vais pouvoir faire. Gagner du temps…

Je fixe le wraith avec une haine farouche que je ne me connaissais pas. Décidément ce wraith sait comment extraire de nous les sentiments les plus enfouis et malheureusement les plus inavouables.
Je meurs d’envie de lui enfoncer le canon de mon arme jusqu’à lui transpercer la gorge… résiste John, résiste !
-« Comment est-ce possible ? »
Tout en posant la question, je réalise que je connais déjà la réponse. L’expérience, le gène des wraiths. Mais je ne m’explique pas comment il a fait pour capturer son esprit. Déjà par le passé, un wraith avait pu parler à travers Teyla, mais entre communiquer par son biais et emprisonner son âme, il y a une limite qui me semble impossible à franchir.
-« Teyla possède des gènes wraiths. Le saviez-vous ? »
Nous y voilà !
-« Oui, mais même si les wraiths peuvent communiquer entre eux, il ne peuvent pas…
-Si, lorsque l’autre wraith fait partie de la même unité au sein de la ruche… »

J’écoute à peine le reste de son explication. J’ai compris.
Ce wraith, aussi incroyable que cela puisse paraître est finalement un ancêtre de Teyla, du moins du point de vu génétique. Ils ont utilisé leurs propres cellules avec leur capital ADN pour les expérimentations dont Teyla est issues.
Ainsi la télépathie n’est pas si restrictive que cela. Les wraiths apprennent à moduler leurs ondes cérébrales afin de ne transmettre que ce qu’ils souhaitent partager, mais ceux issus de la même famille ont des capacité bien plus développer que cela.
La peur se partage avec la colère. Une autre perception vient se mêler à mon cocktail déjà explosif de sentiment. La pitié.
J’éprouve à cet instant une pitié sans nom pour Teyla. La savoir seule, prisonnière de cette enveloppe charnelle si répugnante mais qui d’une certaine façon est son histoire… Combattre toute sa vie un ennemi que l’on découvre un jour être un élément de soi… autant de pensées qui viennent massivement perturber mon jugement.
Je me sens perdu.
Le wraith perçoit parfaitement ma détresse et s’en gave jusqu’à plus soif. S’il pouvait en imploser !

-« Me tuer maintenant, serai la condamner avec moi. Jusqu’où irez vous par amitié colonel John Sheppard ? Qui allez-vous choisir ? »
J’attendais ces mots sans aucune impatience. Maintenant qu’ils sont formulés, je me sens vidé de toute substance.
Je regarde McKay. Il gît inerte, dans une position ridicule mais qui met en avant sa jambe et son épaule blessées. L’effort qu’il a fournit pour se dégager de l’emprise du wraith a du vider ses dernières batteries. A moins que la peur et la fatigue se soient associés pour lui donner un repos bien mérité. Quoiqu’il en soit, il n’assiste pas à mon terrible dilemme et c’est tant mieux.
A présent, je porte mon attention à Teyla. Son visage est lisse comme si elle dormait d’un sommeil paisible. Pourtant je la devine en grande souffrance morale et sans doute physique. Je ne sais que trop bien par expérience ce que l’on ressent dans cet étrange contexte.

Le wraith confirme mes plus terribles soupçons.
-« Votre amie vous supplie de l’épargner. Elle hurle contre son impuissance et ma suprématie dévoilée. Elle a en commun avec vous la couleur de ses émotions. Vous êtes tous deux d’un rouge incroyablement intense. Un rouge fluide assortit d’une ombre qui ondule au rythme de vos passions. Un rouge sanguin.
-Teyla sait très bien que je n’ai pas le choix. On a déjà vécu cela auparavant. »

Je devine le wraith qui farfouille son esprit à la recherche de l’information. Gagner du temps c’est bien, mais si je ne trouve pas rapidement quoi en faire…
-« Oui, effectivement. Mais j’entrevois une différence de taille colonel Sheppard. Teyla allait vous tuer afin de sauver toute la population d’Atlantis. »
Je sais où il veut en venir et je ne veux pas entendre la suite. J’essaye de me fermer, de me rendre hermétique à ses paroles, mais celles-ci pénètrent en moi avec d’autant plus de brutalité que je les sais être vraies.
-« Alors que le choix que je vous donne est plus restreint. Sauver Teyla ou la sacrifier pour McKay ! Quel est le sens que vous donneriez au mot amitié à cet instant ? »

A cet instant, le sens que je donnerai au mot amitié, c’est emmerde !


***
Dernière modification par l'enfanteuse le 20 déc. 2006, 12:13, modifié 1 fois.
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***


-« Qui allez-vous choisir ? »
L’humain réagit exactement comme je m’y attendais. Ils sont parfois si surprenants et d’autre fois si prévisibles. Toute l’ambiguïté de l’humain est dans sa façon d’interpréter les faits. Son cerveau est une machine complexe dont l’imperfection crée une diversité d’action terriblement déstabilisante mais particulièrement efficace en temps de guerre.
Et nous sommes en guerre.
Avant l’arrivée des terriens dans Pégase, les wraiths dominaient sans grande difficulté des populations soumises et dociles. Maintenant nous devons nous battre contre notre nourriture. Certes, traquer la proie est un jeu formateur, mais lorsque le gibier se transforme à son tour en chasseur, le plaisir devient contrainte.
Qu’il est beau mon gibier en cet instant magique. Il est à califourchon sur moi, son arme dansant contre ma peau sans aucune douceur. Il lutte contre le désir de me faire exploser. Je le sens et je le vois. Ce dilemme est un pur délice. Une épice qui donnera à sa mort un goût suave que je garderai en moi aussi longtemps que possible.

Le doute grignote sa résistance et le ronge comme une maladie incurable, lente et douloureuse.
Il regarde son ami McKay. Un beau spécimen celui-là aussi. Différent, tellement étrange et si proche de ce que je suis. Un esprit scientifique à la recherche de la compréhension de l’autre et de soi-même. J’imagine que c’est ce dernier point qui nous lie. A travers l’étude des humains je me découvre tel que je suis, l’évolution finale d’une espèce primitivement humaine et imparfaite. Je suppose que McKay se cherche comme on aspire à connaître l’origine de la vie. Il m’intrigue mais ne m’attire pas avec la même attraction vitale que Sheppard. L’un représente ce que j’aurai pu être, dans une époque lointaine et ancestrale, l’autre est une facette différente, mais particulièrement actuelle, de mon être.

Sheppard effleure du regard le corps de Teyla.
Ses yeux sont comme une caresse sur l’athosienne. Le fait que celle-ci porte en elle une parcelle de moi ne semble pas le gêner outre mesure. La tolérance est une ouverture sur autrui qui peut parfois être bien dangereuse.
Attention Sheppard, l’affection que vous portez à cette femelle sera votre perte…ou celle de votre ami McKay !

Je sens Sheppard souffrir de la savoir en moi contre son grès, prisonnière d’une carcasse qui la rebute, coincée dans les entrailles de l’ennemi. L’image me fait sourire, mais l’idée d’attiser le feu qui crépite déjà avec tant de violence dans le regard de l’humain me donne bien davantage de satisfaction.
-« Votre amie vous supplie de l’épargner. Elle hurle contre son impuissance et ma suprématie dévoilée. Elle a en commun avec vous la couleur de ses émotions. »
Je lui décris les couleurs qui chevauchent leurs auras et ondulent autour d’eux. Je devine que ces représentations sont abstraites pour lui, mais elles ont pour moi beaucoup de valeur.

Les humains sont vraiment naïfs. Croient-ils vraiment que pour un wraith, toute nourriture est identique ? L’énergie vitale que recèle un corps n’a pas une valeur similaire d’un individu à l’autre.
La vie de McKay aura l’âcreté du jaune et le piquant des ronces. Son goût sera un plaisir bref, comme une étincelle de vie qui pétille un instant avant de s’éteindre dans la nuit noire.
Teyla à la délicatesse du rouge orangé. Fondant lentement dans le corps en le réchauffant tout doucement. Elle est le miel de l’âme.
Sheppard partage avec Teyla la teinte rouge qui réchauffe. Mais il s’agit d’un autre feu. Il est la braise qui enflamme la colère et la rage. Il est le rouge du sang qui noirci lorsque l’oxygène vient à manquer, lorsque la mort frappe par derrière. Se nourrir de Sheppard est comme une claque d’énergie brutale et enivrante. Une drogue qui se distille dans le corps en y imprimant sa marque. L’épice sera brûlure, douleur et plaisir. J’ai hâte de l’unir à moi, de le vider de cette force qui me fait tant envie.

Sheppard essaye de me cacher ses émotions mais c’est peine perdue.
-« Teyla sait très bien que je n’ai pas le choix. On a déjà vécu cela auparavant. »
Je cherche en moi, en elle, le souvenir de cet épisode. La femme tente de me fermer le chemin de son esprit, mais rien n’est plus simple pour moi que de naviguer dans ses pensées.

Un souvenir apparaît, fugace, comme une bulle de savon qui s’ouvre à la surface de notre pensée commune. Deux êtres se déchirent. Sheppard est possédé par l’un d’eux, un homme. Tiens, intéressante découverte qui me permet de mieux comprendre ce que ressent le terrien. Il doit être totalement en empathie avec la femelle. Sa souffrance doit en être décuplée. Il en sera de même de mon plaisir.
Ma faim augmente. Ma patience s’amenuise.

Ainsi donc, Teyla allait tuer ce pauvre colonel pour sauver sa communauté. Voila enfin une action humaine qui obtient toute mon approbation. Logique sacrifice. Un pour tous.
-« Oui, effectivement. Mais j’entrevois une différence de taille colonel Sheppard. Teyla allait vous tuer afin de sauver toute la population d’Atlantis. Alors que le choix que je vous donne est plus restreint. Sauver Teyla ou la sacrifier pour McKay ! »
Deux situations en apparence similaire, mais dont les finalités sont largement opposées. Quelque soit le choix que fera Sheppard, il sera perdant. Il le sait.
-« Quel est le sens que vous donneriez au mot amitié à cet instant ? »

J’ai encore une fois gagné contre la stupidité humaine et leurs paradoxes ridicules. L’amitié est un piège sans fond dans lequel Sheppard est tombé. Et moi je suis là pour le réceptionner.

Sheppard se redresse brutalement sans pour autant me quitter de sa ligne de mire. Il a pris sa décision. Quelle est-elle ? Je l’ignore, mais son regard me transperce avec violence. Une douleur vive me saisit à l’épaule puis à l’abdomen. Une fois, puis deux et enfin trois fois je sens une pointe acérée qui me lance dans tout le corps.
Il me faut une seconde pour comprendre que Sheppard m’a tiré dessus. Il a ouvert le feu sans se soucier de faire du mal à Teyla. Il a donc fait son choix.
Haaaa.
Il me blesse encore, aux jambes cette fois. Je ne reste pas sans réagir. La prochaine blessure pourrait m’être fatale tant mon capital énergétique est au plus bas. J’ai mésestimé sa rapidité d’action et j’ai surestimé ma capacité de jeun.

En un éclair je suis sur lui, au corps à corps. Pourquoi ne m’a-t-il pas achevé alors qu’il le pouvait ? La question me vient à l’esprit mais s’en échappe aussitôt. Pas le temps de réfléchir, il me faut agir.
D’un magistral revers de la main, je le déstabilise. Il perd l’équilibre et j’en profite pour lui soustraire son arme. Il ne se laisse pas faire. Evidemment, cela aurait été trop facile. Sa résistance me plait vraiment énormément. Ses louables mais ridicules efforts me stimulent et décuplent mes forces. Nos mains sont jointent en une prière commune, posées fermement sur le canon de son arme.
Il ne lâche pas. Moi non plus.
Nos regards se sont noyés l’un dans l’autre. Il m’emmène dans sa douleur, je l’emporte dans ma jubilation. Il faiblit et je me gorge de l’énergie qui s’échappe de son enveloppe charnelle. L’arme se détourne de moi puis pointe vers le ciel avant de redescendre lentement vers lui.
Je ne le quitte pas des yeux.

Mon plaisir est à son comble lorsque la surprise et le bruit le figent dans cette stupéfaction pré mortem que je connais si bien. Son regard de braise s’éteint doucement. Le rouge le quitte par l’orifice que le projectile a formé dans sa chair. Je le lâche physiquement, tout en prenant bien soin de ne pas briser le lien qui uni nos regards. Le sien se voile doucement. De l’eau coule lentement dans ses pupilles, distillant la mort et éteignant son feu.
Non, il est hors de question de perdre cette flamme. Elle sera mienne !

Je pose un genou à terre et arrache violement la combinaison de pilote du colonel Sheppard. Ma faim est grande. Vitale pour ma survie et nécessaire pour apaiser mon envie de lui.
Je hurle ma satisfaction tout en jetant ma main vers Sheppard. Je ne saurai jamais ce qu’est l’amitié, mais à défaut je vais maintenant en connaître le goût.


***
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CITATION ARRGH NAAAANNNNNNNN !!!!!!!!!! shocking.gif crybaby.gif no.gif frusty.gif
pourquoi maintenant, tient vais pleurer pour la peine :cry: :cry: :cry: :cry: :cry:
n'empêche que la le derner chapitre il est trop trop bien whaou, on fond de moi j'espérais trop qu'il lui tire dessus mais je penser pas que t'allais le faire.
M'attendais pas non plus à ce qu'il s'en prenne lui aussi une . D'ailleurs où est ce qu'il se l'aie prise ?
Bon ben en espérant franchement la suite, :bye: :bye:
Ah non PS: ouais désolé pour le "h" manquant mais à la fac ils ont que des macs et je suis franchement pas douée sur un mac donc j'ai recopié le passage et j'ai oublié le "h" la honte sur moi bon faut que j'aille réparer cette horreur
Dernière modification par tyrsia le 19 déc. 2006, 14:56, modifié 1 fois.
Eloa
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Message non lu par Eloa »

Magnifique !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! :up: :up:

Le trouve que ces deux derniers chapitres sont vraiment prenant et tiennent vraiment en haleine !! J'accroche de plus en plus à ta fic alors qu'au début j'avais un peu de mal à rentrer dedans ... :rolleyes: (j'ai bien fait de continuer à la lire ... :D )

J'ai vraiment hâte de lire la suite (en espérant comme tyrsia qu'il y en aura une...) car là tu ne pouvais pas mieux nous torturer !! :huh:
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Re: [fanfic] Autres regards

Message non lu par l'enfanteuse »

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La première chose que je perçois, c’est le froid qui engourdit tout mon corps. Je ne le sens plus vraiment, juste l’impression de quelque chose de lourd. Mes paupières sont également des poids qui luttent pour rester fermé. Pendant quelques minutes, je n’insiste pas, me laissant doucement imprégner par ce qui se passe autour de moi.
Mes derniers souvenirs sont assez flous. Une sensation de chute brutale et interminable. Je ne me souviens pas avoir touché le sol.
J’essaye de me recentrer sur ce qui se passe autour de moi.
Des sons me parviennent, fractionnés et imparfaits. Des bruits étouffés de lutte. Immédiatement, je pense à John et les souvenirs refont surface avec l'exaltation de la découverte. Je m’en serais bien passé de cet enthousiasme qui me remémore mes douleurs et mes peurs.
J’ouvre lentement les yeux et mon regard tombe aussitôt sur celui de Sheppard qui se détourne. Il n’a pas vu que j’étais conscient, il me croit encore au pays des songes. A moins qu’il ne me croit mort.
Il braque son arme sur le wraith avec beaucoup de fermeté. Pourquoi est-ce qu’il ne tire pas ? J’accompagne son regard et le vois qui fixe Teyla. Elle est allongée au sol. Je me souviens vaguement d’un cri. Que c’est-il passé ? Je l’ignore.
Je vois parfaitement Sheppard discuter avec le wraith mais aucun son ne parvient jusqu’à moi. Non seulement je suis dans le floue le plus complet mais également dans une nébuleuse qui m’isole de tout. Mes oreilles bourdonnent avec entrain en des rythmes endiablés. Et comme si ces acouphènes ne suffisaient pas à mon malheur, j’ai maintenant de magnifiques phosphènes qui papillonnent devant mes yeux comme un feu d’artifice, rien que pour moi !
Je suis flatté, mais ça ne m’aide pas des masses pour comprendre ce qui se trame dans ce laboratoire.

Une détonation, puis d’autres, m’extirpent hors de mon nuage cotonneux. Sheppard a enfin tiré sur le wraith. Nous y voilà. Il était temps !
Je vois le wraith qui titube. Tire John, tire bon sang !!!!
Pourquoi est-ce qu’il attend ? Il tire encore mais vise les jambes. Je ne comprends pas.

Le wraith se rapproche dangereusement. La peur me submerge avec la même intensité que l'espérance qui m’avait rasséréné. Maintenant l’espoir s’échappe lentement loin de mon âme et de mon corps. John ressaisis-toi !
Je voudrais lui crier ma colère, l’encourager, mais aucun son ne sort de mes lèvres craquelées. Ma langue est gonflée et pâteuse. J’arrive à peine à la mouvoir. John !!!!
Seul le goût métallique du sang prouve que mes lèvres se sont entrouvertes, au sens propre comme au sens figuré. S’il pouvait lire sur les lèvres, John saurait qu’il n’est pas seul et que l’on croit en lui plus qu’en quiconque sur Atlantis. J’aimerai lui dire une dernière fois ce qu’il représente pour moi. A y bien réfléchir, ce serait même une première fois. La première et la dernière.
Le wraith et Sheppard sont maintenant au corps à corps. Une ombre unique qui danse devant moi. Un éclair lumineux traduit une déflagration. L’ombre se disloque en deux masses distinctes. L’une d’elle s’effondre au sol alors que l’autre reste immobile, digne et dominatrice. Le wraith, ce ne peut être que lui ! Mais alors…
Ma vue se brouille. Je sais ce que cela signifie. C’est la fin, pour nous tous.
Teyla est inconsciente, peut-être déjà morte. Moi je suis bien vivant, mais désarticulé et incapable de fournir la moindre résistance, incapable même de la formuler verbalement ! Quand à Sheppard, il gît au pied de notre ennemi. Je sais qu’il est encore vivant. Je le sens. En réalité, j’entends le bruit caractéristique de l’air qui s’échappe par un poumon perforé. Sans secours rapide, il ne survivra pas, mais de toute façon, la question est autre.

Le wraith ne le laissera pas mourir ainsi. Ce wraith là, plus que tout autre bête de son espèce, veut savourer sa victoire. Je le distingue nettement qui se met en position. Il va se nourrir de mon ami, cela ne fait aucun doute.
L’amitié, c’est savoir se sacrifier pour l’autre, sans rien attendre en retour, avais-je dis. Et que suis-je en train de faire à l’heure où mon ami va mourir pour moi… pour rien ?
Je ne fais rien justement. Je ne peux rien faire d’autre que d’assister au triomphe du wraith et à la fin de Sheppard.
Le wraith hurle sa victoire. Je ferme les yeux. Je suis lâche et je me répugne, mais je ne veux pas regarder John en cet instant.
Je ferme les yeux et cherche l’image que je veux garder de lui.
Son sourire en coin, celui qu’il réserve aux filles, et son regard lorsqu’il me taquine. Je souris malgré la douleur physique que cela m’occasionne.
Je veux rester avec cette image et elle sera en moi lorsque le wraith viendra poser sa main sur moi. Je serai avec toi, John, mon ami.
J’entends le bruit d’un corps qui tombe. John, Teyla ?
Je sens une main qui se pose sur moi avec délicatesse. Je me plonge corps et âme dans mes souvenirs, dans mes fantasmes.

Nous sommes sur le balcon d’Atlantis. John et moi regardons la mer à perte de vue. Le remous des vagues sur la lagune métallique berce notre mélancolie. John compare le calme relatif de cette fraîche soirée avec sa tendre Antarctique. Je parle mathématique et rationalité des sentiments. Il rit.


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Re: [fanfic] Autres regards

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***


J’essaye de crier mais aucun son n’est formulé. Je ne sais pas ce qui m’effraie le plus, le silence ou l’obscurité.
Je suis dans une noirceur si épaisse que je ne me sens plus bouger. Je cherche mon corps mais celui-ci reste discret, en retrait et je ne peux pas l’atteindre. La peur me submerge avec la violence d’une mer déchaînée. Où suis-je ?

Je tente de retracer mon parcours mais ce dernier s’arrête immanquablement au même moment, celui où le wraith s’ouvre à moi. Au loin une petite tâche lumineuse attire mon regard. Cela me rappelle étrangement quelque chose mais je n’arrive pas à me souvenir de quoi il s’agit. Mes pensées sont confuses. Je me sens psychologiquement barbouillée. J’avance vers la lumière. Enfin… j’avance est un terme bien physique pour décrire ce que je ressens. Je ne me perçois plus du tout en tant d’être de chair. Je ne suis plus qu’énergie parcourant synapses et chemins neuronaux.
Voila, je me souviens. Cela me rappelle le trajet que j’ai parcouru en Sheppard pendant que je tissais lentement un lien télépathique entre nous.
C’est donc là que je suis. Dans une conscience autre que la mienne. Dans celle du wraith évidement ! Comment est-ce possible ? Pourquoi ne puis-je donc pas en sortir ?

Haa !! La lumière devient subitement aveuglante. Des images fugaces s’impriment sur mes rétines virtuelles. Je vois ce qu’il veut bien me monter. J’entends également.
A cet instant, je comprends que je suis sa prisonnière, bien plus que je ne pourrais jamais l’être.

Je me sens meurtrie, comme violée de tout mon être. Je veux bien être sa proie et son repas, mais je refuse de dévoiler à mon ennemi ce qui est en moi, ce que je suis. Il perçoit ma résistance et tente de la briser. Ce ne sera pas si simple ! Je ne me laisserais pas faire ! Je le sens qui s’agace. Mes perceptions du monde extérieur s’affinent. Il veut visiblement que je comprenne ce qui se passe autour de lui, de nous. J’entends la voix de Sheppard puis la sienne. Curieuse sensation.
-« …Votre petite amie est le fruit d’une expérience à laquelle nous nous sommes prêtés avec quelques autres scientifiques... quand deux wraiths possèdent le même capital génétique, ils leurs est alors possible de se fondre l’un dans l’autre…»
Les mots ne sont pas choisis au hasard, évidement. Il voulait que je sache ce qui m’arrive, que je comprenne que je ne fais qu’un avec lui dans bien d’autre domaine que le simple lien télépathique. Que croit-il ?
J’ai mal bien sur, mais ma douleur est autre. Je suis furieuse. J’imagine la tristesse et la pitié que peut ressentir Sheppard en cet instant ! Il pense sans doute que je suis effondrée par une telle découverte. Effondré n’est pas le terme que j’emploierais. Je suis mortifiée, mais je ne veux pas de sa pitié ni de celle de personne. Qu’importe que je sois le résultat d’une expérience wraith, cela, je l’ai intégré et digéré. Qu’importe que ce wraith soit génétiquement mon parent, il est avant tout le wraith, celui qui a attaqué et détruit jadis ma famille.
Je désir sa mort plus que tout autre chose.
Il le sait. Il ressent ma haine envers lui. Je ne résiste plus et m’ouvre à son esprit.
Tiens, prend ça comme une claque ! Je lui crache ma rage et mon dégoût.
Je sens en lui le trouble.
Je veux qu’il meure et ma propre mort m’importe peu.

Son esprit s’illumine. Il veut me briser et se délecte de me savoir à sa merci. Le son revient, ainsi que l’image.
Sheppard est si prêt de nous. Je le vois avec le regard du wraith. Ses yeux sont des chardons ardents. C’est moi qui ai pitié de lui en cet instant. Je l’imagine souffrant du choix que lui impose le wraith.
Vas-y John, descend-le, ne t’en fait pas pour moi !
-« Votre amie vous supplie de l’épargner. Elle hurle contre son impuissance et ma suprématie dévoilée. Elle a en commun avec vous la couleur de ses émotions. »
Non, ce n’est pas vrai !!! John, tue-le !! Je crie ma colère et mon désespoir de ne pouvoir intervenir. Je crie, je hurle mais ma conviction s’amenuise avec l’évidente inefficacité de ma rage.
John explique que je comprendrais, que nous avons déjà vécu cela auparavant. Oui, c’est vrai, je comprends et je te pardonne john. Tue-nous !
Je le vois qui souffre de cette comparaison. Il sait parfaitement que j’aurai appuyé sur la gâchette si le colonel Caldwell n’avait pas eu le temps de me donner le contre ordre. Oui, mais qu’aurai-je fais si la survie de tout Atlantis n’avait pas été en jeu. Le wraith cherche en moi ce qu’il pourrait utiliser contre Sheppard. Je lui bloque le chemin, maladroitement, avec l’énergie et l’innocence du novice. Il brise mes barrières d’un souffle.

Je me souviens d’une histoire que John a racontée aux enfants un soir d’orage.
L’image d’un animal rose portant un casque effrayant s’impose à mon esprit. J’ai envie de rire. Si seulement cette image pouvait effrayer le wraith !
Mon esprit fatigué et apeuré, je peux me l’avouer maintenant, fait l’amalgame entre différents souvenirs d’histoire à la John Sheppard. L’histoire des grands, celle qui fait peur, avec un dénommé Jason et celle des petits, avec trois cochons roses et un loup très méchant et très bête.
Voilà ce qui est à la surface de mon âme en ce moment. Le sentiment d’être l’un de ces cochons roses et dodues qui mettent en appétit le loup et qui se cachent dans des maisons sans grandes résistances. Je m’accroche à se souvenir et commence à me construire ma maison, celle qui est en briques et qui résistera au souffle du wraith. J’y ajoute une couche de titan et quelques P-90 virtuels.

Avant de refermer ma lourde porte blindée, j’écoute une dernière fois les paroles du wraith.
-« Quel est le sens que vous donneriez au mot amitié à cet instant ? »
Je me laisse imprégner par la suffisance du wraith qui sent sa victoire approcher. Il a déstabilisé Sheppard, c’est plus que certain, mais j’ai confiance en lui. Je sais, qu’il va se ressaisir et tuer le wraith. Il n’a guerre d’autre choix.

Voila l’attaque qui commence.
Je me barricade dans mon bunker virtuel. Le wraith est surprit. Il ne s’attendait pas à une action rapide de John. Il me cherche, mais je reste bien caché dans mon antre.
Tout à sa surprise et à sa douleur…ho quel agréable mot… il m’oublie.
Il se concentre sur Sheppard et sur la faim qui lui laboure ses entrailles. Il est affaiblit par cette faim qu’il avait négligé, trop imbu de sa personne pour se croire, ne serait-ce qu’une minute, en danger de mort.

Je suis libre, libre de parcourir les chemins de sa pensée. Il est ailleurs, à l’extérieur. L’espace d’un instant, il a un regard juste sur ce qui se trame, mais heureusement, il n’y prête pas plus attention que cela. J’entends encore sa pensée qui résonne en lui comme une alarme, mais il n’y fait pas attention.
-« Pourquoi ne m’a-t-il pas achevé alors qu’il le pouvait ? »
Oui, pourquoi John ? Moi je me penche sur cette question. Qu’ai-je d’autre à faire après tout ? Je visite les méandres du cerveau wraith comme une balade au purgatoire avant le grand voyage.
Je vois les couleurs qui expriment les sentiments, je vois sa rage et sa détermination. Je vois également l’envie que représente pour lui la mort de Sheppard.
Sheppard, John, je le vois comme s’il me faisait face. En fait, c’est exactement le cas. Le wraith et lui sont au coude à coude. Le combat est rude.

Leurs regards se croisent. J’ai l’impression que le wraith emporte Sheppard dans son univers. L’expression de John est tout aussi violente. Douleurs, angoisses. Il semble vouloir projeter dans son ennemi ses meurtrissures.
Une flamme jaillit de son regard. Jamais je n’avais vu John ainsi.

Ma vision est celle du wraith, mais en même temps, je réalise que jamais vision n’avait été aussi vrai.
John est ainsi. Le feu qui brûle en lui dans sa colère est infini. C’est un feu qui attise ses sentiments les meilleurs et les pires. C’est le feu qu’il a retourné contre lui-même lorsque la bête de la grotte l’a attaqué, bien décidée à se nourrir de cette énergie. J’ai une sensation de vertige, l’impression que John ne s’adresse pas au wraith mais directement à moi.
Ma tête tourne et j’ai l’impression de tomber. Peut-on perdre conscience alors que l’on est plus qu’énergie électrique dans un circuit neuronale ?
J’ai envie de rire. Je suis certaine que McKay se poserait ce genre de question.
Mais pas moi, ni John. Nous ont fonce ! En même temps que je réalise cela, je me mets à foncer. Je ne sais comment, mais je parcours ses schémas corticaux sans vraiment savoir ce que je fais et comment je le fais. Je sais ce que John attend de moi et je ne veux pas le décevoir.

Le wraith lui a demandé de choisir et c’est exactement ce qu’il a fait.

Je file à une vitesse incroyable. Le temps n’a plus cours, l’espace non plus d’ailleurs. Je me faufile partout où mon esprit peut aller. Je cours jusqu’au point de non retour, celui qui m’est fermé, celui que le wraith protège envers et contre tout.
Je jette un œil sur la réalité. Celle-ci est brutale et douloureuse. John est à terre. Il est si pâle. La flamme est toujours là mais n’a plus assez d’oxygène pour croître et danser. La douleur et le doute se lisent en lui. Le wraith pense avoir gagné. Il traduit ses sentiments comme l’acceptation de l’échec. Je sais qu’il n’en est rien. Il doute de moi. S’il s’est trompé, si je me suis trompée, son sacrifice sera inutile et nous serons bientôt tous mort.

Non, John, tu ne t’es pas trompé, mais s’il te plait, ne meurt pas. Ce n’est pas une condition nécessaire.
Le wraith attaque. J’en fais autant.
Maintenant !


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Re: [fanfic] Autres regards

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Assez perdu de temps, il me faut agir maintenant, même si j’ignore encore quoi faire.
Je me relève tout en prenant soin de ne pas le quitter du regard et surtout de mon arme. Je le fusille des yeux. Si je pouvais le tuer simplement en y pensant, ce serait chose faite.
La voilà l’idée que j’attendais !
En un quart de seconde, un plan prend vie dans mon cerveau survolté et fiévreux. Mon plan est risqué mais j’ai peu de temps et surtout pas celui nécessaire pour réfléchir davantage aux conséquences de mon action, ou plutôt de mon inaction.
Je le regarde avec tant de haine qu’il me semble un instant impossible de ne pas le tuer, là maintenant.
J’abaisse mon arme.
Un seul coup, bien placé et il tomberait par terre, laissant ma rage libre de l’achever, tout doucement. Un frisson de plaisir me parcourt. Oui, mais ce n’est pas ce que je dois faire.

Je ne le quitte toujours pas des yeux. A-t-il vu la lueur de génie traverser mon âme ? J’ai envie de rire, mais la pensée de mon futur proche me refroidit instantanément.
Le wraith attend une réponse à sa question. Ma définition du mot amitié sera douleur pour lui…et pour moi !
Je tire trois fois avec une rage que je contrôle difficilement. Il est surprit. Le terminer serait si simple, mais cela signerait l’arrêt de mort de Teyla et ça, je m’y refuse.

Je porte déjà en moi la mort du général Sumner, je préfère mourir que de vivre avec celle de Teyla.
Je vise ses jambes. Je sais mes tirs non mortels. S’interroge-t-il sur mon incapacité à viser correctement ?
Il est instable malgré sa carrure de wraith qui en fait un dominateur né. Sa force vitale semble faible. Je souris intérieurement à cette idée. Il aurait du manger tant que le repas était bien chaud, maintenant il paye le prix de sa curiosité.
Et moi, je vais payer le prix de l’amitié.
Le wraith a reprit rapidement le dessus. Nous sommes si proche l’un de l’autre que je peux sentir son halène fétide de carnassier. Je ne prends pas garde à son revers de main qui m’envoie littéralement valser sur le côté. Je ne lâche pas pour autant mon arme.
Il faut gagner du temps. Je dois lui laisser le temps de trouver le bon chemin.


Je résiste autant que je le peux, mais je ne me fais pas la moindre illusion. Dans quelques secondes, une minute peut-être, le wraith aura retourné l’arme contre moi.
Pourvu que Teyla réussisse.
Pourvu aussi que le wraith réussisse son coup et ne me rate pas. Je veux bien me sacrifier encore une fois… je ris en pensant que cette fois-ci sera la dernière et qu’il leur faudra trouver quelqu’un d’autre… donc, me sacrifier ok, mais agoniser lamentablement, ça non !

Je regarde le conduit métallique et noir de l’arme qui se tourne enfin vers moi. Un rond obscur qui va m’engloutit et m’accompagner vers le néant.
L’arme poursuit son chemin et descend davantage. Je résiste. Pourquoi ne tire-t-il pas maintenant ?
Je comprends ! Il me veut vivant. Il veut m’achever ! Pourquoi n’ai-je donc pas pensé à cela ? C’est si logique finalement.
La peur commence à faire son petit bonhomme de chemin. Teyla…

Une brûlure intense et fulgurante stoppe nette ma pensée. La douleur est vive mais ne dure pas. Je n’ai pas vraiment mal. Je me sens bizarre. Tout marche au ralentit autour de moi. Je suis comme figée par la surprise, pourtant, je l’attendais cette balle. Mais peut-être pas là ! J’essaye de respirer profondément et là le monde qui se faisait vaporeux reprend brutalement de la couleur et du rythme.
Le bruit d’abord. Des râles bruyants en provenance du wraith. Il jubile et je le comprends. Des bourdonnements également. Ceux, caractéristiques qui précèdent la perte de conscience.
La lumière ensuite, vive et aveuglante. Je ne distingue plus que les contours des formes. Celle de McKay est trop lointaine mais je me le représente allongé paisiblement, comme sur son super matelas spécial dos fragile. Celle de Teyla, près de moi. Très près j’espère.
L’espérance est ce qu’il me reste. L’espoir de savoir Teyla et McKay sains et sauf, l’espoir de savoir cette pourriture hors d’état de nuire.
Pour toujours.
Le mot toujours prend une sonorité toute particulière dans mon esprit lorsque je sens le wraith arracher ma combinaison. Mon corps suit bêtement son mouvement de main. Comme il est triste de savoir que la dernière image que l’on aura de moi, est ce pantin désarticulé et bientôt décharné.
Une dernière pensée lorsque je vois le wraith se jeter sur moi avec appétit. Une dernière pensée pour Teyla, McKay et tout les autres, restés sur Atlantis…pour Elisabeth…
Adieu.

La douleur attendue est étonnante. Je pensais avoir la sensation de quitter mon corps, mais à la place je perçois mon corps comme jamais. Je suis lourd, si lourd que je vais sans doute m’enfoncer dans le sol. Tant mieux, pas besoin de cercueil finalement. Je suis si lourd que je ne peux plus du tout respirer.
Drôle de remarque de la part d’un mort ?
Je réalise alors que je ne suis pas mort, du moins pas encore. Pourtant la faucheuse n’est pas loin, je le sens bien. Le poids se fait plume et de l’air pénètre en force dans mes poumons blessés. J’ouvre brutalement les yeux lorsque ma respiration s’amplifie malgré moi.

Teyla est debout au-dessus de moi. D’un vigoureux coup de pied elle vient de repousser le corps du wraith qui m’oppressait.
Elle se penche doucement vers moi, mais mes yeux se sont déjà refermés. J’entends au loin une voix douce et rassurante qui cherche à me retenir, mais le néant est si attrayant.
-« Tenez bon John, ils vont venir nous chercher. »
Qui ça ils ? Ils sont plusieurs à tenir la grande faucheuse ?
Le néant pour toute réponse.


***
On the pages and the text
And I don't really care
What happens next.
La voix éraillée de Dylan tourne en boucle dans sa tête. Spencer aussi voudrait refermer le livre, négliger le futur et laisser le temps en construction l’effleurer sans jamais l’atteindre.
Extrait d'une fanfic Criminal Minds
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