Ma fanfic "Fragments"...

Skay-39
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CITATION (mat vador,Mardi 20 Décembre 2005 à 22:35) j'ai retrouvé un truc qui m'a étonné!

quand tu dit que les teltaks sont respectivement équipés de 4 et 2 missiles nucléaires à naquadah.
c'est cool, il y a de quoi raser n'importe quelle planète 3 fois de suite si besoin est, mais... on fait comment si on est attaqué par une escouade de chasseurs? on recule de 450 kilomètres et on tire?
Tu as tout à fait raison, Mat ! ;)
Cette arme est sensée être utilisé contre les Ha'tak, bien qu'elle ne puisse franchir leurs boucliers. Ces tel'tak, à l'origine, devaient s'approcher des vaisseaux Goa'uld en mode furtif et les détruire avant qu'ils n'activent leurs défenses.
Les missiles ne pourraient toucher des planeurs, ils ne sont pas asssez maniables et trop dangereux (comme tu le verras en lisant la suite ;) ).
J'ajoute qu'ils sont davantage basés sur le fonctionnement des générateurs au naquadah que sur celui des missiles de quinze mètres de haut classiques. Donc, même pas de quoi raser une lune !

Et ils n'ont pas d'hyperpropulseurs ! ;) :lol: :lol: :lol: (Pour ceux qui comprennent pas, lire la fic de Mat, "Le pharaon d'Heliopolis"- t'as vu ? Je te fais de la pub... :lol:)

EDIT : Au fait, tu m'as demandé plus haut si j'avais songé à mettre ma fic en World ; La réponse est oui. Pour la mettre ici, je me suis contenté de copier/coller. Hélas, elle en perd en qualité ! :( En effet, à l'origine, tout les dialogues des Goa'uld (avec la grosse voix) étaient en italiques, ce qui donnait un côté mystique. De même, O'Neill insiste parfois sur certains mots, afin de leur donner du poids, et je les avais écris en italique ; Tout ça c'est perdu, et je n'ai pas eu le courage de le remettre en manuellement.
Ca m'enerve aussi pour la mise en page : J'en avais fais une super, avec un titre énorme, des chapitres avec des enjolivements, et même le titre de ma fic en haut de chaque page. C'est rageant, mais j'espère que l'histoire se suffit à elle-même... :)
Dernière modification par Skay-39 le 21 déc. 2005, 11:27, modifié 1 fois.
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Re: Ma fanfic "Fragments"...

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Tout simplement sublime.

Ya des scènes ou je suis mort de rire : quand les deux cargo passent l'un à travers l'autre et O'Neill ne pige pas, quand la mine passe à travers l'anneau et que Anderson le réalise. Cependant, pour la mine et l'anneau, je m'étais dit que ça serait rigolo si ça arrivait. On a eu la meme idée :D

Seul point faible, mais c'est pas très grave : le passage où carter a tous les flash dans la base de donnée est trop long... On perd un peu le fil de l'histoire dans tout ça.
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Re: Ma fanfic "Fragments"...

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J'en prend note, Caméléon... ^_^ Dans la version World, les flash étaient en italiques, ainsi que certaines pensées de Sam. Ca rendait mieux... Mais je suis content que tu aimes. Tu as déjà tout fini ? :blink: Bravo... :lol: :lol: :lol:
La suite bientôt, promis ! ^_^
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Re: Ma fanfic "Fragments"...

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Re: Ma fanfic "Fragments"...

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j'ai terminé la lecture. et bien c'est la première FanFic flash-back que je lit, dit-dont! :lol:
c'est toujours aussi bien. je ne vais pas redire tout ce que j'ai dit avant... juste bravo. :) et "à quand la suite?" :D
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Re: Ma fanfic "Fragments"...

Message non lu par Skay-39 »

CITATION (mat vador,Lundi 26 Décembre 2005 à 22:22) j'ai terminé la lecture. et bien c'est la première FanFic flash-back que je lit, dit-dont! :lol:
c'est toujours aussi bien. je ne vais pas redire tout ce que j'ai dit avant... juste bravo. :)  et "à quand la suite?" :D
Content que tu apprecis... La suite dans pas longtemps, mais dans plus que prévu, quand même... A moins que je ne post déjà ce que j'ai ? Qu'en pensez-vous ? :(

EDIT : Oui, je vais faire ça ; J'ai déjà bien avancé. Donc, voici la suite, mais pas encore la fin... J'espère que ça va vous plaire. :( Soyez honnète !


Chapitre IX
Combats et Trahison

Aussitôt après, en orbite lointaine autour d’une géante gazeuse du système Tobien, dans le vaisseau cargo Charlie-one.

Jacob Carter faisait défiler avec colère les plans du vaisseau transmis par les scanners. L’appareil du Goa’uld se matérialisait dans toutes les positions, sous toutes les coupes. Et, à en juger par l’expression du Tok’Râ, les nouvelles n’étaient pas bonnes.
- Alors ? demanda Jack. C’est confirmé ?
- Oui, pesta le Tok’Râ. Tous les signaux de localisation des anneaux de transfert ont été désactivés, excepté un seul. C’est un piège, c’est évident.
O’Neill hocha, la tête, la mine sombre.
- Ils nous attendent. On ne peut pas faire ça, ajouta t-il. On ne peut pas se jeter comme ça dans leurs bras.
Le tok’Râ pinça les lèvres mais ne répondit rien. Il se remit à consulter l’écran avec fureur.
O’Neill baissa les yeux sur le pot de crème glacée qu’il avait entamé quelques secondes auparavant, dans l’espoir de se détendre un peu. Peine perdue : il ne pouvait s’empêcher de retourner la situation en tout sens dans sa tête. Il joua distraitement avec les deux petits drapeau constitués d’un cure dent et d’un bout de carton plantés dans la glace à la vanille : l’un représentait un drapeau américain, et l’autre lui souhaitait un « Good Lunch » (bon appétit).
Le colonel releva soudain la tête.
- Jacob ? dit-il.
Le tok’Râ se tourna vers lui.
- Avez-vous un moyen quelconque… de connaître la position d’une de ces plate-forme ?
Jacob haussa les sourcils.
- Oui… Leur disposition est à peu près identique sur chaque vaisseau… De plus les signaux de localisation ne sont utiles que pour les transferts vers ou depuis l’extérieur. Dans l’appareil, les anneaux peuvent encore être utilisés… Si je parviens à détecter l’énergie émise lors d’un transfert, je pourrais connaître la position approximative d’une des plates-formes. Pourquoi ça ?
- Eh bien, répondit lentement Jack, je songeais… au champ de mines de la planète Tobienne… ou plutôt à notre dernière mission là-bas.
Le tok’Râ fronça les sourcils, puis écarquilla les yeux lorsqu’il comprit.
- Vous voulez dire… Lorsque nous avons tenté d’intercepter un faisceau de matière lors de son transfert ? Vous avez l’intention d’envoyer le rayon en direction d’une des plate-forme afin qu’elle l’intercepte automatiquement ?
- Heum… J’y songeais… répondit O’Neill avec circonspection. Mais vu votre réaction, je ne suis plus très sur que ce soit une bonne idée.
Le général Carter eu un rire.
- C’est de la folie pure, vous voulez dire ! La dernière fois, nous disposions au moins de la liaison entre les anneaux pour définir notre trajectoire… Et puis je vous rappelle que nous avons manqué notre cible. Et vous voulez tenter ça à l’aveuglette ?
- Ho, ça va ! s’énerva Jack. Nous n’avons pas beaucoup d’autres solutions, je vous rappelle ! Alors, est-ce que c’est possible ou non ?
Jacob hésita, se tourna à nouveau vers le panneau de commande et pianota un instant. Puis il regarda le résultat affiché, et se laissa aller contre le dossier de son siège.
- Oui, c’est possible, dit-il enfin. Si nous synchronisons les déplacements du cargo sur la rotation du vaisseau, nous pourrons espérer réussir un transfert. Mais de toute façon, ça n’est pas envisageable. Pour activer les anneaux, nous devrions quitter le mode furtif. A la seconde où ils nous détecteraient, ils pourraient détruire le cargo. Nous aurions le temps d’effectuer le transfert, mais nous ne pouvons les laisser détruire les autres Fragments.
Le regard de Jack glissa vers son pot de crème glacée.
- Alors, il suffit de faire diversion…

Les anneaux s’activèrent.
La trappe dans le sol se rétracta, et les cinq cercles de naquadah bondirent dans les airs.
- Jaffa, Kree ! Assak ! lança le commandent du bataillon.
Douze lances s’abaissèrent vers le milieu de la pièce. Douze grésillements retentirent lorsque les soldats activèrent leurs armes.
Une intense lumière jaune remonta le long des anneaux, puis ceux-ci redescendirent. Mais, dans la zone de transfert…il n’y avait rien.
Ou presque rien.
Juste quelques pains de C4 collés ensemble avec, sur le dessus, un petit détonateur noir affichant en chiffres rouges : 00 : 00 : 03.
Et, plantés dans la masse brune de l’explosif, deux petits drapeaux.
L’un représentait un rectangle rayé bleu et rouge, avec, dans le coin, un petit carré bleu.
L’autre portait cette inscription, dans un langage Tau’ri : « Good Lunch ».

- Monseigneur, lança soudain un Jaffa en charge du poste de pilotage. Un cargo vient de se désocculter près du vaisseau. Il est en train d’effectuer un transfert vers le niveau trois.
- Ne faites rien, répondit Khnemou, que la perspective de tenir bientôt en son pouvoir les passagers du tel’tak avait temporairement distrait de ses ennuies informatiques. Peut-être même allait-il les torturer un peu, pour leur faire payer l’insolence de leur amie…
Une détonation puissante retentit soudain dans le vaisseau, et une secousse ébranla le pont du pel’tak.
- Quoi ? sursauta le Goa’uld.
- Seigneur ! s’exclama le même Jaffa. Les Tau’ri ont téléportés un explosif au niveau trois. Les dégâts sont importants ! Le niveau trois semble endommagé à plus de 60%, et les niveaux deux et quatre ont également subis des avaries. Nous avons temporairement perdus l’usage de nos détecteurs. Nous…nous n’avons plus le tel’tak à l’image.
Les mains de Khnemou se crispèrent sur les accoudoirs de son trône. Ses iris se réduirent, et ses yeux brillèrent encore une fois.
Alors, le Goa’uld fit quelque chose qui ne lui était plus arrivé depuis près de huit cent ans.
Il renversa la tête en arrière, et poussa un long et terrifiant hurlement de fureur. Le cri se répercuta sur les mur de métal et glaça chaque Jaffa jusqu'à la moelle. Paniqués et effarés, les soldats se jetèrent des regards désemparés.
- Tuez les ! hurla le Goa’uld d’une voix rauque. Tuez les tous ! Peu importe le plan Apogée, peu importe les Asgard ! Tuez les ! Tuez les !
Aucun Jaffa ne pouvait comprendre l’allusion aux Asgard et au plan Apogée. Mais ils avaient saisis l’essentiel du massage.
Plusieurs gardes saisirent leur lance et s’élancèrent dans les couloirs, tandis que le message circulait via les globes de communication.
La véritable lutte allait commencer.

Une sensation de vitesse, l’impression d’être secoué violement en tout sens ; une insupportable lumière jaune vif, et une horrible sensation de brûlure. Soudain, l’impression d’être broyé, écrasé par une masse énorme ! Les sensations de brûlure et de vitesse s’intensifient, suivies d’un soudain sentiment de chute libre. Et puis…
…le docteur Daniel Jackson sentit un sol sous ses pieds. Il ouvrit les yeux, et vit autour de lui les anneaux de transport. Sauf que le transfert ne se passait pas comme d’habitude. De petits éclairs orange parcouraient les anneaux en tout sens, dans un grésillement permanent. Soudain, l’un d’eux frappa Daniel à la cheville, et il tomba à genou avec un cri de douleur.
Une fois le transfert terminé, les anneaux remontèrent dans le plafond. Un iris se referma au dessus des voyageurs, étouffant la lumière blanche tombant de la cache.
Avec un instant de retard, l’archéologue sentit la douleur irradier de sa cheville. Puis, une sensation de souffrance uniforme se réveilla dans son corps tout entier ; pas une parcelle n’était épargnée, depuis les muscles jusqu’aux os, en passant par la surface de la peau, l’estomac, le crâne, les articulations. Daniel avait l’impression d’avoir à nouveau fait les frais d’un bâton de torture Goa’uld.
- Ho, bon sang ! lâcha Jack dans un mélange surprenant de grognement et de gémissement. Je crois que je me sentirais mieux si je venais de passer dans un hachoir à viande… Ha…
- Estimez-vous déjà heureux que nous nous soyons rematérialisé quelque part, répondit Jacob entre ses dents serrées. Avec ce mode de transport, rien n’était moins sur.
- Je crois même qu’on est pas passé loin de se perdre dans le vide, grogna Teal’c en se redressant.
Même lui semblait avoir du mal à tenir sur ses jambes. Jacob était allé s’écrouler contre un mur, mais était parvenu à rester debout. Quand à Jack, il se tenait à quatre patte sur le sol, et semblait concentrer toute son énergie mental à s’empêcher de rendre son déjeuné. Ils étaient tous blêmes et tremblant.
Jack saisit sa radio et pressa la touche émission.
- Anderson ? Est-ce que vous me recevez ? demanda t-il.
Il leur avait semblé plus prudent de laisser quelqu’un à l’intérieur de Charlie-one, en cas de problème.
Et puis aucun d’entre eux ne souhaitait avoir le professeur dans les pattes.
- C-cinq sur cinq, répondit aussitôt Anderson, manifestement soulagé. Content de voir que vous allez b-bien. Le c-cargo s’est occulté automatiquement après le transport, et il s’est éloigné. Tout va bien ici p-pour moi.
O’Neill hocha la tête et grimaça aussitôt de douleur en se tenant le crâne.
- Parfait. Terminé.
Il soupira.
- Allez, les enfants, en route, ordonna t-il d’une voix vague.
Teal’c pressa quatre touches hiéroglyphiques sur un panneaux mural qui en comportait six, et une porte coulissa vers le haut, dévoilant un long couloir éclairé par des torches.

Aussitôt après, dans le vaisseau mère du Seigneur Khnemou, système informatique.

Cela avait été juste. Très juste. Le cargo était agile, mais le transfert avait du se faire rapidement, avant que Khnemou ne récupère le contrôle de ses détecteurs. Le vaisseau de transport avait mit une seconde de trop à stabiliser sa position, et le faisceau de matière allait continuer son chemin dans le vide spatial, avant de se dissiper quelque part dans l’atmosphère de la géante gazeuse.
Elle n’avait eu qu’une fraction de seconde pour empêcher cela. D’abord, en obligeant la plate-forme à accepter le transfert. Ensuite, en se concentrant de toute son énergie pour activer les moteurs sub-luminiques du vaisseau mère juste un instant, afin de le placer sur la trajectoire du rayon. Elle avait du forcer des sécurités très complexe, sans prendre de précautions. Elle les avait sauvé. Son père, Teal’c, O’Neill et Daniel... et Anderson aussi, probablement. Oui, elle les avait sauvé. Et maintenant, elle en payait le prix.
Cette opération, si difficile et épuisante, l'avait forcée à baisser sa garde. Elle n'avait pu continuer à tenir à distance tout les programmes d'interception lâcher par les Jaffa de Khnemou dans le système. Et l'un d'eux...L'un d'eux était parvenu à pénétrer en elle.
Et, en cet instant même, le major Samantha Carter luttait avec acharnement contre les intrusions du programme dans les défenses qu'elle avait conçut. En une fraction de seconde - le temps d'une impulsion électromagnétique - le programme avait neutraliser ses leurres informatiques et passer ses protections externes. Le temps qu'elle le localise, tout en empêchant les autres intercepteurs de l'atteindre - ce qui devenait de plus en plus compliqué à mesure que ses défenses étaient neutralisée - il avait pulvériser deux de ses Firewall. Elle le sondait, cherchait son code source... Mais, avant qu'elle y parvienne, il avait supprimé le virus informatique qui permettait au major Carter de se camoufler parmi les programmes d'interceptions. Soudain, sans avoir très bien comprit comment cela était arrivé, Sam réalisa avec horreur que plus rien de la dissimulait au scan system du vaisseau. Forcée de concentrer toute ses forces sur la lutte contre le virus, elle se trouvait désormais aussi démunie et vulnérable qu'un ver se tortillant sur une pierre sous le regard d'une vingtaine de vautours affamés. Avec une ardeur renouvelée, elle fondit sur l'intercepteur, le disloquant et le lacérant de ses offensives virtuelles. Le programme s'acharna sur elle jusqu'a son annihilation, tel un Jaffa informatique. Lorsque enfin elle pu le décrypter, assimiler son code source et le reproduire, le major redevint indétectable. Juste à temps pour éviter l'assaut de nouveaux programmes d'interception ...
...mais trop tard pour empêcher sa détection. Elle avait sentit les frissons provoqués par les étranges vagues d'énergies des scans system. Trois, au moins. Maintenant, les Jaffa pourraient la détecter, où qu'elle soit ; le mal était fait, il n'y avait aucun moyen d'éviter cela. Il n'y avait plus qu'une seule façon pour elle de s'en tirer : guider au plus vite ses collègues et son père à travers les couloirs du vaisseau, jusqu'a la salle ou était entreposée le dernier Fragment de son corps et de son esprit.
Elle capta un ordre transmit par les globes de communication audiovisuels de portée universelle Goa'uld. Une patrouille se dirigeait vers le couloir matricule 475 du niveau 5 du vaisseau mère.
Carter se prépara à assister une SG-1 recomposée dans une lutte à mort.

- La piéger ? murmura Khnemou, d'une voix encore pleine de rage.
- Oui, Monseigneur, assura Schel'nok, fixant consciencieusement le sol aux pieds du Goa'uld. L'Entité est réapparue un bref instant sur nos écrans de contrôle. Cela n'a pas durée, mais a été suffisant pour que nous pénétrions son code source. Nous savons ou elle se trouve. J'ai étudié le système...
Le Jaffa prit une courte inspiration. Il sentait que Khnemou n'allait pas apprécier cette partie de son plan.
- Je peux la bloquer dans une section du système, l'y piéger... Mais cela m'obligera à déconnecter la section bouclier du reste du réseau. Nous serions sans défense dans le cas d'une attaque venant de l'extérieur.
Khnemou tourna vivement le beau visage de son hôte Enkaran vers son premier prima, qui rectifia aussitôt sa position, un genou à terre, le regard baissé, sa lance tenue bien droite dans sa main gauche, le point droit serré posé sur le coeur.
- C'est inacceptable, répondit le Dieu d'une voix dure et claire.
Il fit brusquement volte-face et se dirigea vers le hublot du pel'tak.
- Trouve un autre moyen.
Schel'nok inclina la tête.
- Bien, Monseigneur.

La porte suivante se souleva. Jack, accroupit un peu plus loin en face, son P-90 braqué en avant, fit signe à Teal'c que la voie était libre. Le Jaffa, adossé à côté de la porte, bascula devant l'entrée, son Zat déployé à la main. Il s'avança dans le couloir, vérifia les deux extrémités, puis s'avança vers la droite. Jack, Daniel et Jacob le suivirent.
- Jacob, dit O'Neill, rappelez moi ce qu'on cherche ?
- Il nous faut un poste de contrôle, répondit le Tok'Râ, qui surveillait leurs arrières. Il faut que nous puissions localiser...
Soudain, une porte à côté d'eux se souleva avec le lourd chuintement habituel. Tous bondirent vers le mur opposé, évaluant à toute vitesse la situation. Ils avaient parcourus une trop grande distance depuis le dernier embranchement ; ils n'avaient pas le temps de retourner s'y cacher. En désespoir de cause, l'équipe braqua Zat et P-90 vers l'ouverture, prête à se battre contre les soldats Jaffa. La porte disparue dans le plafond, la lumière envahie le couloir, éclairant le visage des équipiers. Ils se préparèrent à ouvrir le feu sur...
...rien du tout.
Le couloir était vide.
Jack cligna des yeux, jeta des regards en biais aux trois hommes à ses côtés.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? demanda t-il d'un ton agressif.
- Je n'en aie aucune idée, répondit Jacob, étonné.
- ça ne me dit rien qui vaille, ajouta Daniel avec circonspection.
Jack se releva, s'avança vers l'entrée, puis, après une brève hésitation, jeta un coup d'oeil dans le nouveau corridor.
- Vide, lâcha-il, toujours penché en avant.
Il se redressa.
- Bon, fie-il avec agacement. Ça ne me plait pas du tout, du tout. Venez.
Laissant derrière lui la porte ouverte, il se remit à avancer d'un pas vif le long du même couloir.
Après un dernier coup d'oeil à l'ouverture béante, le Jaffa, l'humain et le tok'Râ lui emboîtèrent le pas. Ils firent quelques pas...
...et les lumières tombant du plafond clignotèrent une seconde, avant de s'éteindre totalement. Le couloir n'était plus éclairé que par les torches murales.
Tous s'immobilisèrent aussitôt, levèrent les yeux. Puis, pris d'un doute soudain, ils se retournèrent lentement.
Les plafonniers étaient encore allumés jusqu'a la mystérieuse porte.
- Très bien... murmura le colonel. Il faut qu'on choisisse la porte surprise, c'est ça ?
Comme pour confirmer, la luminosité s'accrue soudain dans le nouveau couloir, avec un bourdonnement électrique.
- Ok, très bien, soupira O'Neill. Allons-y.
Jack fit demi-tour et, passant devant les trois autres, s'engagea dans le passage éclairé.
- Jack, vous êtes sûr que c'est bien prudent ? demanda le tok'Râ.
- Heum, oui, Jack, vous en êtes sûr ? ajouta le docteur Jackson.
Le colonel se contenta de passer la tête par l'ouverture avant de hausser les épaules en signe d'ignorance.
Teal'c s'apprêta à dire quelque chose, mais des bruits de pas horriblement familiers se firent soudain entendre et l'en dispensèrent.
« Tch-rwk, Tch-rwk, Tch-rwk, Tch-rwk … »
Jacob, Daniel et Teal'c échangèrent un regard soudain bien plus alerte, et firent vivement marche arrière. Ils passèrent le seuil et Teal'c pressa rapidement trois touches hiéroglyphiques. La porte se referma juste à temps avant le passage de la patrouille.
Leurs armes pointés sur la porte, les humains et le Jaffa écoutèrent les bruits de pas augmenter et atteindre leur paroxysme, pour enfin décroître doucement.
- Bon sang, souffla Jack. C'était moins une.
- Encore plus que ça, ajouta Jacob sèchement. Si nous avions continué à avancer, nous serions tombés en plein dessus sans aucune possibilité de replie.
- Donc, notre guide mystère nous voudrais du bien ? demanda O'Neill.
- On dirait bien, avança prudemment le docteur Jackson.
Tout à coup, le luminaire situé juste au-dessus de leur tête brilla avec plus de force, avant de retrouver sa puissance habituelle. Ensuite, la même chose se produisit pour le suivant, puis pour celui d'après, et ainsi de suite tout le long du couloir, formant une sorte de chemin fléché.
- On dirait qu'il s'impatiente, remarqua Teal'c, que la situation semblait fasciner.
- S'il veut nous aider à éviter les patrouilles Jaffa, celui qui fait ça, qui qu'il soit, dispose d'une marge de manoeuvre très limitée, devina le tok'Râ. Il doit éviter que nous ne nous fassions prendre en tenaille.
- Dans ce cas, fit O'Neill d'une voix ferme, en avant.
Pendant près d'une heure, ils avancèrent le long de différents couloirs, faisant parfois de longs détours pour éviter les bataillons en armures. De temps en temps, une nouvelle porte s'ouvrait à côté d'eux, les lumières clignotaient, s'intensifiaient ou s'éteignaient, leur indiquant le chemin à suivre. Ils empruntèrent les anneaux de transfert à trois reprises. Plusieurs fois, les plafonniers se mirent à nouveau à s'allumer et à s'éteindre les uns après les autres à un rythme effréné, et l'équipe, comprenant l'urgence, courait alors aussi silencieusement que possible jusqu'a l'embranchement suivant. Souvent, ils faillirent croiser les guerriers ennemis ; les bruits fracassants de leurs pas les entouraient presque en permanence, et Jack ne pouvait s'empêcher de constater qu'ils se faisaient de plus en plus proches. Bientôt, il leur faudrait les affronter.
Un autre sas se souleva devant Teal'c, qui pointait sa lance vers d'éventuels soldats. Voyant que, comme les autres fois, le corridor était vide, les trois autres hommes s'avancèrent à sa suite. Puis, aussitôt...
« Rrrrrrrr-Sblom ! »
La porte se referma hermétiquement juste après leur passage.
- Hé ! s'exclama Jack d'un ton alarmé et agressif.
Il se jeta sur la porte et la frappa du plat des mains.
- Qu'est-ce qui se passe ?
« Tch-rwk... Tch-rwk... Tch-rwk... Tch-rwk … »
- Heu, problème, problème, problème, annonça Daniel nerveusement.
« Tch-rwk, Tch-rwk, Tch-rwk, Tch-rwk … »
- Une patrouille ! s'exclama Jacob.
« TCH-RWK, TCH-RWK, TCH-RWK, TCH-RWK … »
- Nous allons devoir les affronter, répondit Teal'c froidement en levant avec grâce sa lance serpent. Si un autre chemin était possible, notre guide ne nous aurait sans doute pas confiné ici.
- Non de... C'est pas vrai... pesta Jack. On attaque, maintenant ! Il faut conserver l'effet de surprise !
Disant ces mots, il passa le coude que formait le couloir un peu plus loin et se jeta contre le mur gauche, apparaissant au regard des Jaffa. Avant que ceux-ci ne se soient remis de leur surprise, il ouvrit le feu avec son P-90. Il visa le Jaffa de tête - le leader - et, dans le vacarme des balles heurtant le plastron de métal, celui-ci bascula en arrière. Les autres soldats, éclaboussés du sang de leur supérieur, s'apprêtaient à riposter, lorsqu'un tir de lance en frappa un en pleine poitrine.
« Swah !...mzzzz-WAP ! »
Des rafales de fusils mitrailleurs et des tirs de Zat'Nik'Tel frappèrent les murs autour des soldats, forçant ces derniers à se replier. Ils lancèrent quelques tirs au passage afin de se couvrir, obligeant Jack, Daniel, Jacob et Teal'c à regagner eux aussi leur extrémité du couloir, protégés par le virage.
- J'en ai compté huit, annonça calmement le colonel tout en rechargeant.
- Moins deux, ajouta Teal'c qui continuait à tirer pour distraire l'ennemi et l'empêcher d'approcher.
L'une des grandes qualités des lances Goa'uld était leur munitions quasi-illimités.
- Allez, on y retourne, lança Jack avant de se jeter encore une fois dans la mêlée.
Il se jeta au sol, contre un mur, et ouvrit le feu. Un tir de plasma frappa le mur au dessus de sa tête, dans un vacarme si puissant qu'il faillit l'assommer. Des étincelles rebondirent sur le sol autour de lui, et il tira à l'aveuglette, éblouie.
« Ti-ti-ti-TIARZ-TIARZ ! »
Un premier tir de Zat provenant de Jacob toucha un Jaffa au bras gauche, un second en frappa un autre tout à fait. Daniel échappa de justesse à une flèche incandescente en se jetant sur le côté. Teal'c reçut un éclat de métal dans le bras.
« Ce n'est pas possible, songea Jack. Nous allons perdre !...»
Il toucha un Jaffa à l'épaule.
« Allez, aidez-nous ! hurla mentalement Jack à leur allié secret. Donnez-nous un coup de main, maintenant ! »
Alors, comme pour répondre à sa prière, quelque chose se produisit. Les lumières au-dessus d'eux clignotèrent chaotiquement - O'Neill jeta un bref coup d'oeil en l'air, dans l'espoir de voir indiquer un chemin qui les sortirait de ce guêpier - puis s'éteignirent. Les Jaffa hésitèrent soudain, incapables de les distinguer dans la semi obscurité.
« Ti-ti-ti-TIARZ-TIARZ ! Ti-ti-ti-TIARZ ! »
Trois éclairs de Zat frappèrent un Jaffa, qui se désintégra aussitôt. O'Neill et Daniel visèrent un même soldat, qui s'écroula en crachant du sang.
Mais les autres réagirent rapidement. Désormais au nombre de quatre, ils devinrent plus féroces que jamais. Un tir effleura Teal'c à la jambe, et l'ancien prima s'écroula, la cheville légèrement brûlée.
La destruction des humains semblait n'être plus qu'une question de seconde, lorsque quelque chose de nouveau se produisit. Les luminaires au dessus des Jaffa se mirent soudain à briller avec une force accrue, les éblouissant ; un puissant bourdonnement électrique emplie le couloir...
... et une première lampe explosa au dessus des Jaffa.
Une pluie d'éclats de verre - ou tout autre matériau similaire utilisé par les Goa'uld – et d’étincelles brûlantes arrosèrent le soldat de tête. Déstabilisé, il commit l'erreur de lâcher son arme pour se protéger le visage. Un tir de plasma le frappa au flanc, l’envoyant au sol.
Une seconde lumière explosa au-dessus des Jaffa, puis une troisième, une quatrième. Une lampe sur deux restait allumée, permettant aux humains de viser convenablement leurs ennemis désemparés. Un à un, les trois Jaffa restant tombèrent, agonisant, le corps percé par les balles ou brûlé par les tirs de plasma.
Ensuite, le silence revint lentement, et le mélange de poussière due aux murs déchiquetés, de vapeur causée par les lances et de fumée répandue par les armes terriennes se dispersa, laissant voir les cadavres ensanglantés et les centaines de douilles vides sur le sol.
Et, tout au bout du couloir, dans une zone encore éclairée, une nouvelle porte se souleva.

Les derniers planeurs de la mort replièrent leurs ailes, et traversèrent le bouclier qui empêchait l'atmosphère du pont d'envol du ha'tak de se déverser dans l'espace. Atteignant un ascenseur gravitationnel, ils montèrent soudain en flèche, avant de rejoindre automatiquement leur ancrage respectif.
Debout devant le tableau de commande du vaisseau, Men'tar vit apparaître un cadre orange ou était indiquée en écriture Goa'uld la fin des procédures de préparation à un bond hyperspatial.
Confirmant l'ordre, il se tourna vers son maître, qui était assis dans son trône, la mine sombre.
- Seigneur Camulus ?
Le tête aux cheveux noirs de Camulus se leva vers son prima.
- Nous sommes prêt pour un nouveau bond, Seigneur.
Camulus se leva, avança jusqu'à la vitre à l'avant du pel'tak, par laquelle on pouvait voir des al'kesh évoluer, scanners en action.
- Et bien, allez-y, répondit sèchement le Goa'uld.
Men'tar hésita, incertain.
- Monseigneur... Quelle destination souhaitez-vous rallier ? demanda t-il prudemment.
Camulus fit brusquement volte-face, son regard noir plus orageux que jamais. Son humeur n'avait cessée de se dégrader ces dernières heures.
- Quelle zone reste à explorer ? questionna t-il.
Men'tar fut soulager de pouvoir baisser les yeux vers son panneau de contrôle. Il pressa quelques touches, et une carte du système Tobien s'afficha sur le hublot du pel'tak. Toute une partie de l'image était colorée en rouge.
- Nous avons presque exploré le territoire Tobien dans son intégralité, constata Camulus.
Il marqua un long silence.
- Il pourrait être partie depuis longtemps, dit-il soudain avec colère - et aussi avec frustration. Un seul passage en hyperespace aurait suffit à le conduire à des années lumières d'ici. Pourquoi Khnemou serait-il resté dans ce système, la où nous pourrions le trouver ?
Men'tar, mal à l'aise, resta silencieux. Le silence s'étira quelques secondes encore.
- Emmènes-nous à la zone suivante en suivant l'ordre des planètes.
Soulagé, le Jaffa s'empressa de programmer le transfert.

Une nouvelle fois, Schel'nok s'agenouilla devant son Maître avec une mauvaise nouvelle.
- Schel'nok. Qu'as-tu à m'apprendre ? murmura celui-ci froidement. Quand pourrons nous à nouveau passer en hyperespace ?
Un étrange sentiment flotta dans l'esprit de Schel'nok lorsqu'il entendit cette phrase. Troublé, il en chercha l'origine. Lorsqu'il comprit de quoi il s'agissait, l'effroi lui retourna l'estomac.
- Je l'ignore, Seigneur, parvint-il tout de même à répondre. L'Entité ne tente plus de contrôler le vaisseau...
Du mépris. C'est ce que la question de son Dieu lui avait inspirée. Lui même avait passé des heures dans la salle de l'ordinateur central, à réorganiser sans cesse les cristaux, cherchant à contrer les offensives de la sonde... Des heures dans la lumière artificielle du grand cristal central - celui de la mémoire principale - des heures à genou devant des dizaines de casiers à cristaux, l'esprit saturé de divers possibilités d'organisation, de combinaisons, de dérivations... Il avait réussit à ralentir considérablement la sonde, il avait réussit à la localiser... Et le voila, à genou devant son Dieu, épuisé mais satisfait de ses efforts...
Et cela pour quoi ? « Quand pourrons nous à nouveau passer en hyperespace ? »...
Non ! Il ne devait pas se laisser aller à de telles pensées. Khnemou lisait le coeur de ses Jaffa, et ceux qui osaient lui manquer de respect...
- ...mais nous pensons qu'elle guide les intrus à travers ses couloirs, termina t-il après un effort surhumain pour se concentrer à nouveau sur la situation actuelle.
Khnemou se tourna vivement vers lui, et, avec un bruit de phosphore s'embrasant, ses yeux s'illuminèrent.
- Quoi ? lâcha t-il d'une voix sèche et dure.
Pourquoi posait-il ces questions ? « Le Seigneur Khnemou voit, sait, entend et devine tout, car il est un avec l'univers ». C'est ce qui était écrit dans le Livre Noir.
Mais Khnemou n'avait pas l'air omniscient. Depuis l'arrivée de l'Entité, il paraissait au contraire de plus en plus désemparé.
« Le Seigneur Khnemou voit ta fidélité comme ta traîtrise, devine ta confiance comme tes doutes. On ne peut le tromper, on ne peut lui mentir »
C'était la suite du verset. Oui, Khnemou savait lorsque l'un de ses fidèles doutait. Il le savait...
- D'après les témoignages des Jaffa survivants, les portes s'ouvrent devant les Tau'ri, les lumières explosent au dessus de nos soldats, continua Schel'nok, tentant d'étouffer ses réflexions blasphématoires. L'Entité contrôle nos capteurs internes, nous ignorons donc où ils se trouvent.
« ...on ne peut lui mentir. Prie, car il t'entend ».
Mais Schel'nok ne pria pas. Pour quelle raison ? Pourquoi prenait-il ce risque ?
Il l'ignorait. Mais, la panique toujours au ventre, il attendit.
Khnemou tremblait de fureur. Ses pupilles, réduites à deux petits points noirs, semblaient regarder un spectacle chaotique, infernal. Les vaisseaux sanguins éclatés de ses yeux les coloraient en écarlate, accentuaient l'aspect démoniaque du Goa'uld. Soudain, le Goa'uld s'avança d'un pas vif vers son premier prima, et s'arrêta devant lui. Schel'nok, fébrile, retint sa respiration.
Maintenant... Maintenant, il allait savoir. Savoir si Khnemou avait entendu ses doutes.
- Bloque-la.
- Monseigneur ? fit Schel'nok, déstabilisé.
- Bloque-la ! siffla le Dieu égyptien. Effectue cette opération que tu voulais réaliser, emprisonne-la dans la section bouclier ! Et, surtout... TROUVE UN MOYEN DE L'ELIMINER !
Un vertige s'empara de Schel'nok, tandis que toute l'ampleur des conséquences de sa découverte le frappait dans un tourbillon étourdissant.
Il ne savait pas. Khnemou était ici... Juste en face de lui... Il le surplombait, le regardait... Et il n'avait rien deviné...
- Bien, Monseigneur, murmura le Jaffa, encore hébété.
Heureusement, Khnemou s'était déjà éloigné, et son regard s'était perdu du côté d'une torche murale, si bien qu'il ne remarqua rien. Schel'nok se leva lentement, et se dirigea vers l'une des portes de sortie du pel'tak. Un Jaffa lui ouvrit le passage.
« Il n'a pas vu... Il n'a pas deviné... »
Mais, au fond de lui-même, il avait toujours su. Déjà, son père, lorsqu'il était jeune, lui racontait les contes interdits ou Dieux et Déesses se trouvaient trompés par des serviteurs rusés. Plus tard, au moment d'entrer dans l'armée impériale, il avait choisit de croire à la propagande des prêtres Jaffa, afin d'étouffer la culpabilité que faisaient naîtrent en lui les cris de douleur et de désespoir des peuples tombant sous la coupe de Khnemou.
Il lui avait fallu si longtemps pour se rappeler de la vérité...
- Schel'nok ?
Il sursauta, leva les yeux. Perdue dans ses pensées fiévreuses, il avait parcouru plus de la moitié du chemin vers l'ordinateur central sans s'en rendre compte. Devant lui, mal à l'aise, se tenait un jeune Jaffa du nom de Kel'tsär. Son age exact était de seize ans et deux mois, et on voyait à sa façon maladroite de tenir sa lance serpent qu'il n'avait finit ses classes que depuis peu.
Il était en fait trop jeune pour entrer dans l'armée Goa'uld, mais la position précaire de Khnemou dans le système féodale des Grands Maîtres l'avait obligé à engager des novices sur son propre vaisseau mère. Sur son al'kesh et les deux ha'tak qu'il possédait avant sa défaite contre Camulus, certain soldats ne portaient même pas de larve Goa'uld.
- Kel'tsär, répondit Schel'nok distraitement, l'esprit encore préoccupé. Qu'y a t-il ?
- Tu viens de voir le Seigneur, n'est-ce pas ?
Si un autre novice l'avait ainsi arrêté pour posé cette question, Schel'nok l'aurait sans doute remit à sa place. Mais il éprouvait pour Kel'tsär une affection particulière, mi-fraternelle, mi-paternelle.
- Oui.
Le jeune Jaffa hésita, dansant d'un pied sur l'autre.
- On dit qu'il à encore tué deux des notre. On dit qu'il a envoyé Hak'net contre un mur, et que Kento'c à été abattu de deux tirs dans le dos.
- Les systèmes de communication sont hors services, et les nouvelles circulent toujours aussi vite, remarqua Schel'nok avec sévérité.
- Alors, c'est vrai ? demanda Kel'tsär, soudain effrayé.
Schel'nok hésita une seconde avant de répondre.
- Pour Hak'net, oui. Mais ce n'est pas Kento'c qui à été abattu.
Kel'tsär parut légèrement soulagé. Schel'nok savait qu'il s'entendait bien avec Kento'c, un autre novice, âgé de dix-sept ans.
- Pourquoi fait-il cela ? gémit le jeune soldat. Il est sensé être notre Dieu, notre guide dans cet univers, mais il se conduit comme Sokar...
- Rin'noc ! le coupa sèchement Schel'nok. Il est ton Dieu, et tu lui dois respect et obéissance.
Kel'tsär se tu aussitôt, et baissa les yeux. Le prima comprit qu'il estimait en avoir trop dit.
- Demande pardon à ton Dieu dans tes prières, dit-il plus doucement. Il ne te fera pas de mal si tu le sers de ton mieux.
Le jeune Jaffa hocha la tête, manifestement soulagé. Schel'nok continua son chemin, se sentant le pire des lâches.
Kel'tsär n'était pas en sécurité du seul fait de sa fidélité, loin de la.

To be continued...

Voila, j'attends votre opinion... :(
Dernière modification par Skay-39 le 07 juin 2007, 16:05, modifié 1 fois.
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Re: Ma fanfic "Fragments"...

Message non lu par Skay-39 »

Bon, pour éviter de laisser un post inutile, je répond à Râ'sta ici... ;)
Merci, Râ'sta ! A force de ne recevoir aucun commentaire, je me demandais si quelqu'un s'était aperçut que la suite de ma Fanfic était disponible... Content que tu apprécis ! :lol: Quel enthousiasme... ^_^
Dernière modification par Skay-39 le 25 janv. 2006, 20:44, modifié 1 fois.
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Re: Ma fanfic "Fragments"...

Message non lu par RA' STA »

WAOW !!!!!!!!!!!!
stupefiant genial ahurissant super .
continue tu tiens le bon bout :o :D :D
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Re: Ma fanfic "Fragments"...

Message non lu par Aurore »

Je suis tombée dessus un peu par hasard : j'ai pas l'habitude de lire les fanfic sur fusion. ;) Et je me dis que finalement j'ai tord.
Ton histoire est bien ficeleé, ton style est agréable a lire et l'action est omniprésente sans poluer l'histoire. J'aime bien les perso que tu a créer et je trouve que la prise de conscience de Schel'nok est réussie.
L'idée du :
CITATION Extrait du Livre Noir du Seigneur Khnemou, traduit par le Dr. D. Jackson
m'a bien plu :D

La seule chose qui pourrait manquer, c'est peu etre une pic d'humour ou deux (que ce soit d'O'Neill ou de Jacob). Mais bon l'histoire ne s'y prete pas vraiment alors c'est pas dramatique.

Ccl : A quand la suite???
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Re: Ma fanfic "Fragments"...

Message non lu par lebreton »

je viens (enfin) de commencer à lire ta fnafic et c'est vrai que c'est très très bon...je n'ai pas encore tout lu (je suis encore à la moitié de la page 1 du topic :P ) mais pour l'instant, tout ce qui fait un bon Stargate y est
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Re: Ma fanfic "Fragments"...

Message non lu par Skay-39 »

CITATION (Aurore,Dimanche 5 Février 2006 à 15:47) La seule chose qui pourrait manquer, c'est peu etre une pic d'humour ou deux (que ce soit d'O'Neill ou de Jacob). Mais bon l'histoire ne s'y prete pas vraiment alors c'est pas dramatique.
Merci beaucoup, Aurore et Le Breton...

Pour ce qui est de l'humour, j'ai essayé d'en mettre un peu, de celui que je préfère : ces attitudes de nos personnages préférés qui nous font rires tant elles nous semblent familières ("C'est tout lui !"). Mais l'intrigue tourne tout de même autour de la mort de Carter, alors ils ne sont pas vraiment d'humeur jovial...
J'ai quand même essayé d'y mettre quelque passage amusant, comme lorsque Jack demande à Jacob de réparer l'hyperpropulsion "sans trafiquer le moteur, cette fois".
Mais c'est vrai que les fameuses blagues de O'Neill ne se feront pas beaucoup entendre dans cette fic.

Merci beaucoup de m'avoir lu, je sais que c'est assez... intimidant... lorsque tant de texte s'affiche d'un coup. :)
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Re: Ma fanfic "Fragments"...

Message non lu par Skay-39 »

Pfffiou ! 'A y est ! J'ai finis ce chapitre ! A ma grande surprise, il fait près d'un tier de ma fic !
Il y à un peu d'action, beaucoup de paroles, et j'ai tenté de rendre les dilemne moraux interressant et crédibles. Dites-moi ce que vous en pensez...

_______________________________________________________________

« Ti-ti-ti-TIARZ-TIARZ ! »
Teal’c se jeta au sol, et les deux tirs de Zat qui lui étaient destinés frappèrent le mur contre lequel il s’appuyait une seconde auparavant. Il effectua une habile roulade et, faisant gracieusement tournoyer sa lance, lança un tir avec précision.
« Swah !...mzzzz-WAP ! »
Le flux de plasma incandescent toucha le Jaffa ennemi sur son plastron de métal, le projetant en arrière. Il mourut dans un cri, lorsque la décharge d’énergie arrêta son cœur.
« Ti-ti-ti-TIARZ ! Ti-ti-ti-TIARZ ! »
Les deux derniers Jaffa, complètement éblouis par l’intensité anormale des luminaires au-dessus de leur tête – qui contrastait trop avec l’obscurité ou était dissimulée les soldats de la Terre pour qu’ils puissent espérer les abattre – s’écroulèrent, foudroyés par les tirs de Zat de Jacob. Des éclairs bleutés parcoururent encore un instant leur corps, puis ils restèrent tout à fait immobiles.
Les lampes retrouvèrent alors une luminosité normale dans tout le couloir, éclairant le champ de bataille fumant ou flottait l’odeur du sang et des chairs brûlées.
Teal’c, se relevant sans difficulté, malgré sa cheville encore endommagée – son symbiote avait déjà commencé à régénérer ses tissus – s’approcha de l’un des morts, et examina son front.
- Toujours le même symbole, annonça t-il tranquillement.
- Et… Vous n’avez… vraiment aucune idée de l’identité du Goa’uld à qui peut appartenir ce signe ? Mmh ? lui demanda O’Neill
- Aucune, confirma le Jaffa.
Le symbole en question lui était tout à fait inconnu. Tatoué sur le front du guerrier, il représentait une sorte de triangle dirigé vers le bas, munit de deux cornes recourbés ; le tout s'inscrivait dans un cercle ouvert en son sommet, et encadré de deux autres petits triangles opposés par leur base, un au dessus et un au dessous.
- Je peux voir ça ? demanda Daniel Jackson.
Inclinant respectueusement la tête, Teal’c se leva afin de lui céder la place.
Le docteur Jackson s’agenouilla près du cadavre, et examina lui aussi la marque.
- Ho, ho, fit-il aussitôt, avant de marquer un silence.
- Quoi, « Ho, ho ? » demanda le colonel O’Neill au bout de quelques secondes, avec un agacement agrémenté d’une pointe d’agressivité. « Ho, ho, très intéressant », ou « Ho, ho, nous allons avoir des ennuis » ?
- Quoi ?
- Laissez tomber... Vous connaissez ça ? soupira O’Neill en désignant le symbole.
Daniel Jackson se redressa.
- Il s’agit du symbole de Khnemu. Je l’ai vu dans les bases de donnée de la Tok’Râ, lorsque nous effectuions des recherches pour localiser les anciens Goa’uld dont on entend plus parler, comme notre ami Sethesh. Il représente une tête de bélier. Sur Terre, Khnemu était considéré à la fois comme le gardien de la vérité et le grand prêtre sacré du temple de Râ. Ils ont été alliés un moment, toujours d’après les Tok’Râ. Et puis, si je me souviens bien, Khnemu a commencé à devenir dangereux. Il aurait rompu plusieurs traités entre les Grands Maîtres, et ceux-ci l’ont bannis de leur ordre avant de s’allier contre lui – à l’époque, son armée rivalisait même avec celle de Râ. Par la suite, elle à été tellement réduite qu’il a du fuir et se cacher dans des coins reculés de la galaxie. C’est un Goa’uld mineur, un Grand Maître déchu. Pas étonnant que Teal’c n’en ait jamais entendu parler… Il s’agit d’un des plus vieux dieux d’Egypte ancienne, et il est hors du coup depuis un moment.
- Donc, c’était « Ho, ho, très intéressant » ? conclu O’Neill.
- Ah…non. Non, pas vraiment, répondit le docteur Jackson. Le problème, c’est que Khnemu à la réputation d’être d’une rare cruauté. Heu, même pour un Goa’uld. On dit aussi qu’il prend un malin plaisir à massacrer des peuples entiers. Ho, et, pour finir, il parait aussi qu’il est, hum… Complètement fou.
Teal’c et O’Neill haussèrent de concert les sourcils.
- Complètement… commença ce dernier.
- Fou, oui, acheva Daniel Jackson. C’est pour ça qu’il inquiétait les autres Seigneurs. Il était sujet à des… des crises de démence… qui risquaient de compromettre la propagande Goa’uld selon laquelle ils seraient des Dieux tout-puissants.
- Je vois. Pas vraiment un sosie de « Winnie the Pooh »… soupira O’Neill. Je…
Soudain, les lumières au-dessus de leurs têtes se mirent à clignoter hiératiquement, durant quelques secondes.
- On dirait que notre guide s’impatiente, remarqua Teal’c, toujours très intéressé.
- Jack ! appela soudain Jacob Carter depuis le fond du couloir.
Les trois autre se tournèrent vers lui. Le tok’Râ avait continué à avancer pendant qu’ils discutaient, et il regardait maintenant fixement un mur situé à mi-chemin du corridor.
Ils se mirent en marche et le rejoignirent rapidement. Puis, ils regardèrent ce que Jacob Carter fixait avec tant de fascination. Il s'agissait...
...de quelques petits symboles gravés sur un mur.
Au bout de quelques secondes de silence, O'Neill prit la parole, sans quitter les hiéroglyphes des yeux :
- Vous êtes fou, Jacob, vous auriez du nous prévenir ! fit-il ironiquement. Je viens de frôler la crise cardiaque !
Le regard sévère et hautain que lui lança le général Carter effaça très vite le sourire sur ses lèvres, et lui fit même faire un court pas en arrière. Teal'c, qui avait tout de suite traduit les hiéroglyphes par « Poste de contrôle », esquissa un sourire.
Le tok'Râ se pencha en avant, et posa ses doigts sur les glyphes, qui s'illuminèrent d'une lumière jaune.
Alors, avec un bruit sourd et un frottement minéral, le mur se scinda en quatre parties.
La partie inférieur de la paroi se mit soudain à reculer, obligeant Jack et Daniel à bondir en arrière. Elle avait une forme rectangulaire, et les quatre hommes s'aperçurent très vite qu'il s'agissait du dossier d'un fauteuil massif, dont le siège était camouflé dans le mur. En même temps, la partie située au dessus du siège se rétracta dans le plafond, libérant un écran où défilaient des hiéroglyphes dorés. Enfin, de part et d'autre du fauteuil Goa'uld, deux autres pans de mur, de forme rectangulaires, coulissèrent sur le côté, permettant à quelqu'un de passer à côté du siège afin de s'asseoir dedans. Jacob se dédia ce rôle, et se plaça vivement sur le fauteuil de contrôle, avant même que les quatre pans se soient immobilisés avec un choc sourd.
- Parfait, dit-il d'une voix pénétrée tandis que Jack se contorsionnait pour essayer de voir par dessus son épaule le petit écran holographique placé dans l'alcôve. C'est exactement ce dont nous avions besoins. Je vais tenter de localiser l'endroit ou est entreposé l'ann...
Le tok'Râ se tu soudainement, et eut un mouvement de recul, tandis qu'une lumière blanche venait éclairer son visage.
- Quoi ? fit O'Neill, qui tentait toujours d'apercevoir l'écran triangulaire.
Teal'c s'approcha de lui et lui tapota l'épaule, avant de lui indiquer le grand écran au dessus du siège. Celui-ci retransmettait les données saisies par l'occupant du fauteuil en temps réel. Pour l'instant, il était d'un blanc éblouissant, entrecoupé de brefs clignotements bleu. Les hiéroglyphes dorés qui défilaient par à-coup sur fond rouge quelques secondes auparavant avaient disparus.
- Jacob, ne me dites pas que vous avez réussi à planter un vaisseau mère Goa'uld, fit O'Neill lentement.
- Je n'y suis pour rien, répliqua le tok'Râ sèchement, sans cesser de fixer la zone de projection holographique avec une incompréhension méfiante. Je n'ai encore rien fais !
Soudain, le grand écran s'éteignit - ou plutôt non ; le fond bleuté fut simplement remplacé par un fond noir, qui continuait de pulser régulièrement, les flashs azur s'imprimant sur la rétine des quatre intrus.
- Voila quelque chose de nouveau... marmonna Daniel Jackson tout en fronçant les sourcils.
Soudain, une petite barre blanche verticale se mit à clignoter lentement dans le coin supérieur gauche de l'écran. Jacob Carter, considérant apparemment que sa présence au poste de contrôle était inutile, se leva vivement et rejoignit les trois autres, levant tout comme eux les yeux vers le rectangle noir et la petite barre blanche.
- Qu'est-ce que c'est que ça ? marmonna à son tour O'Neill.
Teal'c, lui, avait reconnu le sigle. Sans doute parce que sa présence dans un appareil Goa'uld était si incongrue ; elle reliait les deux mondes auquel appartenait le Jaffa rebelle, celui des Goa'uld et celui des Tau'ri.
- Il s'agit d'un curseur, dit-il d'une voix tranquille qui ne laissait en rien transparaître sa perplexité. Du type de celui que contiennent les programmes de traitement de texte Tau'ri.
- Comment ?... murmura O'Neill d'un ton incrédule, alors que lui même reconnaissait enfin le symbole.
Teal'c échangea un regard perplexe avec le tok'Râ Jacob Carter.
- Heu... au risque de poser une question stupide, commença Daniel Jackson, comment est-ce que ce truc a pu atterrir ici ?
Jacob Carter ouvrit la bouche pour répondre qu'il n'en avait « absolument aucune idée », mais l'écran l'en dispensa. Après un éclair bleu plus long que les autres, le curseur se mit soudain à glisser à toute allure sur l'écran, inscrivant encore et encore, lettre après lettre, la même phrase.
Daniel Jackson écarquilla les yeux ; O'Neill entrouvrit la bouche. Teal'c lui-même cumula ces deux signes de stupéfaction.
Jacob Carter les regarda en fronçant les sourcils. Lui ne pouvait pas comprendre les implications de la phrase qui continuait de se répéter au dessus d'eux.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? demanda t-il.
Daniel eut un sourire, et ses yeux se mirent à briller d'excitation.
- Ça veut dire que Sam était bien plus proche de nous que nous ne le pensions, souffla t-il avec fascination.
Jacob du se contenter de cette réponse pour le moment. Les trois membres restant de SG-1, captivés, fixaient avec agitation les trois simples mots qui signifiaient tant de chose.

« I AM HERE
I AM HERE
I AM HERE
I AM HERE
I AM HERE... »

Schel'nok plaça un cristal bleu dans un casier dédié aux boucliers. Aussitôt, un diagramme tremblotant apparu sur un écran mural. Il représentait une nuée de hiéroglyphes de couleurs et de tailles différentes défilant en tout sens. Schel'nok scruta les symboles avec attention, puis pressa une touche à l'intérieur de l'alcôve. Les glyphes s'estompèrent, remplacés par d'autres. Le primat les observa quelques secondes encore, puis, comme ce qu'il cherchait ne s'y trouvait pas, il pressa une nouvelle touche qui afficha de nouveau symboles.
« Je la trouverais, pensa t-il. Je la trouverais, et j'exécuterais les ordres de mon Dieu. »
« Il n'est pas un Dieu ! » hurla une voix dans sa tête - peut-être celle de son père.
Schel'nok la fit taire.
Khnemou existait depuis aussi longtemps que remontait l'histoire du peuple Jaffa. Il était déjà là bien avant sa naissance - et celle de son père - et serait encore là longtemps après sa mort.
« Trouve la. Piège la. Détruit la. Et ne te pose pas de question. »
Schel'nok poursuivit sa traque, ses yeux noir disséquant les séquences informatiques à la recherche de sa proie sans défense.

- C'est impossible ! s'exclama Jacob avec agacement, comme s'il pensait qu'on lui faisait une mauvaise plaisanterie.
Il n'était d'ailleurs pas loin de le croire. Ce qu'on lui annonçait était tout simplement...
- C'est le même message, Jacob ! répondit Daniel, sans se départir une seconde de son ton passionné. Le même que celui laissé par Sam lorsqu'elle était prisonnière de ce terminal informatique, après qu'une Entité se soit emparée de son corps. Et il n'y à pas que ça ! Teal'c la dit, il s'agit d'un programme et de caractères humains. Qui d'autre que Sam pourrait reprogrammer ainsi un vaisseau Goa'uld de l'intérieur ?
Jacob poussa un soupire exaspéré. Il n'aurait pas demandé mieux que de croire ce qu'on lui affirmait - à savoir que le mystérieux guide qui les avait mené jusqu'ici n'agissait pas depuis un terminal quelconque, mais directement depuis l'intérieur du système. Que sa propre fille se trouverait actuellement, sous forme d'impulsion électromagnétique, en train de se déplacer de cristaux en cristaux, faisant exploser des lampes et ouvrant des portes. Malheureusement, cela était totalement...
- Impossible, Daniel ! répéta le tok'Râ. L'Esprit d'une personne, lorsqu'il est en mémoire dans un anneau de transfert, ne peut pas agir indépendamment du corps. Un cristal n'a pas la structure neuronale d'un cerveau humain ! Il garde une empreinte de cet esprit, rien de plus qu'une trace. Un programme ne s'active pas tout seul dans un CD Rom, et un être vivant ne peut pas penser - encore moins agir - lorsqu'il n'a pas à sa disposition une structure qui permette à ses différentes fonctions de s'exprimer.
« Du calme, Jacob, tenta de tempérer Selmak. Ce qu'il dit mérite attention »
« C'est impossible, tu le sais aussi bien que moi... »
« " Impossible "... Tu n'as que ce mot à la bouche. Ce que je sais, c'est que la Tok'Râ n'a jamais rencontrée de forme de vie capable de survivre aussi bien dans un corps que dans un système informatique. Les possibilités sont extrêmement vastes... »
O'Neill fit une petite grimace, ce qui indiquait qu'il s'apprêtait à parler. Jacob s'exhorta par avance à la patience. Fondamentalement, il appréciait le colonel O'Neill... Ce qui ne l'empêchait pas d'éprouver de temps en temps l'envie de le renvoyer sur Terre sans passer par la porte des étoiles, directement à coup de pied au...
« Tu ne crois pas que tu devrais essayer de te calmer un peu ? » répéta son symbiote avec une pointe d'agacement.
- Hum, Jacob, commença le colonel avec prudence, peut-être pourrions-nous tout simplement en discuter avec... Heu... Cette chose, quelle qu'elle soit.
Le général se contenta de le fixer quelques secondes, et O'Neill sembla prêt à faire un nouveau pas en arrière.
« Il a raison » souffla Selmak, soudain très intéressé.
- Il a raison ! s'exclama Daniel en écho. Pourquoi nous mener ici, jusqu'a ce terminal ? Juste pour nous faire savoir que notre allié inconnu n'est peut-être pas si inconnu que ça ? Ce serait beaucoup de risques pour pas grand chose... Celui qui nous a dirigé jusqu'ici aurait tout aussi bien pu nous guider directement jusqu'a l'anneau. Pourquoi nous amener jusqu'a un poste de contrôle, si ce n'est pour communiquer avec nous ?
Cette fois ci, le tok'Râ marqua un temps d'arrêt. L'argument avait fait mouche : pourquoi, en effet, se donner la peine de les guider jusqu'à un terminal de contrôle ? Lui même en avait besoin pour localiser l'anneau, mais quelqu'un capable d'interagir de cette manière avec les systèmes du vaisseau n'aurait eut aucun problème de ce côté la.
« Essayons », lui intima Selmak avec intérêt.
Jacob leva les yeux au ciel.
- Très bien, soupira t-il, répondant à la fois à Daniel et à Selmak. Vous permettez ?...
Il fit un signe à l'intention de Jack vers le fauteuil de pierre.
- Mais je vous en prie, répondit le colonel O'Neill avec un empressement peut-être légèrement exagéré.
Jacob s'approcha de la console.
- Il n'y a pas de clavier terrien, indiqua t-il. Mais je suppose que notre allié mystère à associé à chaque hiéroglyphe une lettre, de gauche à droite et de haut en bas, dans le même ordre que sur un ordinateur américain... Bien sur, le nombre de sigle est insuffisant. Le plot de commande centrale doit permettre de permuter les séquences afin d'accéder à un alphabet complet.
- Vous savez, Jacob, par certains aspects vous me rappelez vraiment beaucoup votre fille... marmonna O’Neill. Votre capacité à me donner la migraine, par exemple. Prenez ça comme un compliment...
Jacob ne l'écoutait pas. Avançant la main vers une touche ornée d'une vague, il appuya dessus.
Rien ne se passa.
Jacob fronça les sourcils. L'écran continuait à aligner cette même phrase, « I AM HERE ».
Soudain, le curseur s'immobilisa au milieu d'un mot. Il clignota encore une ou deux fois, puis, soudain, l'écran redevint totalement noir.
Puis, dans une série de crépitement sourd, une nuée de un et de zéro se mit à descendre le long de l'hologramme. Les chiffres remplirent vite l'écran et continuèrent à défiler, apparaissant et disparaissant à la vitesse de l'éclair.
- Ho, non... fit O'Neill d'une voix ennuyée. Changez de chaîne, Jacob. J'ai déjà vu ce film, et je n'y ais rien compris.
A nouveau, l'écran vira au noir. Puis, il y eut un léger flash de lumière bleu, et le message réapparut.

> I AM HERE. (Je suis ici.)

Les quatre hommes attendirent de voir si la phrase allait à nouveau se répéter, mais rien d'autre n'arriva. Le curseur avait disparu.
« Je crois que c'est à nous, Jacob » remarqua Selmak.
Jacob se pencha sur le panneau de contrôle, et appuya à nouveau sur la touche illustrée d'une vague. La lettre apparue aussitôt sur l'écran.

> W

Sans attendre, le tok'Râ termina sa phrase.

> WHO IS HERE ?

La réponse vint une seconde plus tard.

> IT'S ME.

Jacob Carter fronça un peu plus les sourcils. Voila une réponse qui ne les avançait en rien.
- La dernière fois, Sam à dit qu'elle avait criée... criée pour qu'on l'entende, dit le docteur Jackson. Je crois qu'elle ne peut pas écrire ce qu'elle veut. Elle essaye, mais... (Il haussa les épaules) Elle écrit davantage ce qu'elle ressent que ce qu'elle pense. Comme lorsqu'elle était piégée dans ce terminal, à la base.
Le tok'Râ réfléchit un court instant, puis tapa un nouveau message.

> WHO ARE YOU ?

Tous retinrent leur souffle. Jack n'osait même pas cligner des yeux.
Enfin, la réponse s'afficha.

> CAP.SAM CARTER.

O'Neill ferma les yeux plusieurs secondes, incroyablement soulagé ; Teal'c eut un sourire énigmatique.
« Oui ! » murmura Daniel d'un ton féroce.
Jacob ne se laissa aller à aucune démonstration de joie. Pas encore. Un nouveau cliquetis de touche retentit.

> CHECK IT.

- Jacob... marmonna O'Neill, mais il se tu. Il était en effet plus prudent d'être certain de l'identité de leur interlocuteur.
L'attente s'éternisa. Aucune réponse ne venait. Les quatre hommes commencèrent à échanger des regards ou se mêlaient divers sentiments : inquiétude, perplexité, méfiance. En effet, ce silence semblait indiquer que la personne communiquant avec eux n'avait aucun moyen de prouver qu'elle était Samantha Carter... parce qu'elle ne l'était pas, justement.
Et puis...

> 1432 0568 35

Tous restèrent silencieux une seconde, se demandant quel était ce nouveau mystère.
- Qu'est-ce que... grommela Jacob après un moment.
Peut être un problème était-il survenue, perturbant le programme de dialogue et empêchant Sam - ou qui que ce soit d'autre, se força t-il à se rappeler - de communiquer normalement ? Un bug ou un quelconque ...
- C'est elle ! s'exclama soudain Jack d'une voix victorieuse, interrompant le fil de ses pensées.
Le tok'Râ fit brusquement volte-face, se griffant l'épaule contre le dossier rugueux du siège.
- Comment ? fie-il, fronçant encore un peu plus les sourcils. A quoi est-ce que vous voyez ça ?
- Un quatre trois deux zéro cinq six huit trois cinq ! récita O'Neill d'un trait, toujours aussi enthousiaste. C'est le code d'ouverture de l'iris qu'on nous avait donné avant notre départ pour P3X-655. Le dernier code que Carter ait reçut.
Il marqua une pause, puis répéta avec assurance :
- C'est elle.
Jacob n'osait pas y croire. Etait-ce possible ? Après tout ce temps, ce pouvait-il que ?...
Cela lui paraissait tellement surréaliste... Bien sur, il avait espéré, mais...
- Vous vous souvenez de ce code si longtemps après ? demanda t-il, prenant une voix septique. Ça fait plus de deux mois...
Le regard du colonel O'Neill se fit soudain vague, comme si Jacob venait de le renvoyer à quelque lointain souvenir. Sur une planète munit de deux lunes, dans l'obscurité de la nuit et le rugissement des planeurs de la mort, peut-être...
- Je me souviens de tout ce qui c'est passé cette nuit la, répondit Jack d'une voix égale sans le regarder.
Jacob n'ajouta rien. Ce qu'on entendait dans la voix du colonel était une preuve suffisante. Retournant à son clavier, il écrivit un nouveau message à sa fille.
Trop de confiance n'est jamais bon, se dit-il.
Trop de méfiance non plus, lui répondit Selmak.

Les choses n'auraient pu tourner plus mal. Carter, désespéré, résuma pour elle-même la situation catastrophique qui était la leur.
Khnemou voulait seulement les rencontrer... Il voulait leur parler du Plan Apogée, de la terrible menace qui pesait sur eux. Il ne leur aurait fait aucun mal (c'était faux ; elle le savait. Il les aurait torturé pour le simple plaisir de les entendre hurler jusqu'a l'épuisement, mais il les aurait laissé en vie, et, au vue du danger qu'encouraient leur espèce, c'était tout ce qui comptait). Mais elle avait omise un détail : Khnemou était dément. En fait, si elle avait du poser un diagnostique précis, elle aurait misée sur une schizophrénie hallucinatoire accompagnée de périodes psychotiques et de délires paranoïaques. Une part de lui croyait vraiment qu'il était un Dieu, elle en était persuadée.
La tactique employée par l'équipe du colonel O'Neill était bonne ; risquée, un peu folle, mais fondamentalement bonne. Téléporter des explosifs par les anneaux, avant de tenter un transfert en projetant un flux de matière vers une plate-forme...
A bien y réfléchir, cette stratégie était plus suicidaire qu'autre chose.
Evidement, l'équipe ne pouvait savoir qu'il était dans son intérêt de rencontrer le Goa'uld ; et maintenant, il n'était plus question de les laisser tomber entre ses mains. La folie de Khnemou l'avait complètement submergée, lui avait fait totalement oublier ses objectifs premiers ; plus rien ne comptait à ses yeux, sinon sa nouvelle obsession : voir les quatre hommes qui avaient oser défier son pouvoir périr de sa main, au terme de souffrances si atroces que Carter préférait ne pas y penser. Tout le reste n'avait pour lui plus aucune importance - absolument plus aucune importance. Le docteur Fraiser aurait parlé d'un syndrome obsessionnel délirant.
C'est pourquoi elle s'était efforcé de guider l'équipe le long des couloirs du vaisseau mère, tentant de leur faire éviter les patrouilles Jaffa aussi longtemps que possible, et les aidant dans la lutte lorsque l'affrontement ne pu être repoussé davantage. Tout cela... Tout cela pour les mener jusqu'a ce terminal, le plus proche de leur position, et pouvoir enfin communiquer directement avec eux, puisqu'il ne fallait plus compter sur Khnemou. Un plan risqué. Le seul qu'elle ait réussi à élaborer.
Elle sentit un frisson la parcourir. Le terminal avait été activé. Les programmes gérant l'ouverture de l'alcôve défilèrent à ses côtés ; ensuite, ce fut le tout de ceux organisant la mise en fonctionnement de l'interface.
Aussitôt, elle les intercepta. Les inactivant d'un petit sous-programme, elle entreprit de poser ses propres codes.
Cela lui prit quelques instants, bien qu'elle ne pu dire à quoi cela pouvait correspondre dans le monde réelle : il lui était très difficile de conserver la notion du temps. Jusqu'ici, elle avait gardée une connections permanente avec l'horloge du vaisseau, mais cela la retardait plus qu'autre chose ; elle avait donc décidée de s'en passer.
Elle reconstitua les fonctions informatiques d'un programme de traitement de texte terrien, puis assura l'interface avec les système Goa'uld grâce à son algorithme de transcription. Ensuite, elle entreprit de faire correspondre aux différentes touches du poste de contrôle des caractères américains, afin de permettre une communication bilatérale.
Une fois le programme mit en place, Samantha se concentra sur le message qu'elle devait envoyer. Il fallait d'abord leur faire comprendre qu'elle s'était libérée de l'anneau ; que c'était elle qui les avait guidé à travers le vaisseau - au cas ou ils ne l'auraient pas encore deviné. Puis, il faudrait leur parler du plan Apogée. Le faire ici, dans un couloir, alors qu'elle devait se concentrer uniquement sur sa tache et ne pouvait surveiller les patrouilles ennemies, était incroyablement risqué ; mais le temps pressait. Elle savait que les hommes de Khnemou avaient son code source ; ils ne pouvaient pas l'éradiquer comme un vulgaire virus - elle était trop bien camouflé pour cela - mais plus rien ne les empêchait de la localiser, et lorsque ce serait fait, Dieu seul savait ce qu'ils allaient pouvoir imaginer...
« Fais leur comprendre que c'est toi, songea t-elle. Dis-leur que tu es ici, dans le système »
Elle se concentra de toute ses force pour envoyer le message... Il lui était d'une incroyable difficulté de former une phrase précise dans sa tête ; son esprit avait l'air de tourner à vide. Comme si son univers se limitait désormais à des moyens de communication a la fois plus basique et plus complexe : la magie des langages informatiques.
« Je suis ici... C'est moi, Sam... Je suis ici... Je suis....
Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici ...»
Mon Dieu ! Elle ne parvenait plus à s'arrêter. Ce qui lui était arrivé tandis qu'elle consultait les bases de données du vaisseau mère se produisait à nouveau. Son esprit semblait prit dans une spirale sans fin, tombant de plus en plus, envoyant encore et encore la même séquence codée, qui, dans le monde matériel, se traduisait par des lettres, répétant inlassablement le même message.
« ...Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici Je suis ici... »
Il fallait qu'elle s'arrête ! Le temps pressait... Elle devait... leur dire... leur parler... du plan Apogée...
C'était peine perdue. Impuissante, elle entendait la phrase mitrailler son esprit.
Soudain, une nouvelle impulsion lui parvint. Elle tenta de se concentrer dessus... malgré les mots qui continuaient à....
Et, soudain, elle réalisa qu'il n'y avait plus le moindre mot. Comme un ciseau tranchant le fil d'un détonateur, la nouvelle impulsion avait interrompu la spirale infernale.
Il fallait qu'elle soit prudente. Ce genre de chose s'était déjà produit ; c'était dangereux, très dangereux. A chaque fois, il lui avait semblé que plus elle tentait d'interrompre le processus, puis il lui était difficile de penser à autre chose.
Se reprenant, elle s'intéressa à cette nouvelle impulsion. Elle correspondait à la touche 03 de la troisième séquence programmée, à savoir la lettre W. Cependant, l'impulsion était restée sans réponse ; aucune réaction du côté de l'affichage holographique. Avec une vague sensation de désespoir, elle constata que l’interface précaire qu'elle avait installée un peu plus tôt s'était dispersée lors de sa perte de contrôle. N'ayant pas prit soin de mémoriser cette interface dans sa propre structure informatique, elle du se résoudre à la réécrire entièrement. Cette activité la mettait au supplice, car elle craignait que son père, Daniel, Teal'c et J... le colonel O'Neill ne finisse par se méfier en ne voyant rien se passer et ne décide de repartir en quête d'un terminal en état de marche. Elle songea un instant à relancer les programmes initial, afin de les « occuper », mais rejeta rapidement cette idée : bloquer à nouveau ces programme n'aurait fait que la retarder davantage.
Une ligne de code ici... Une jonction... L'algorithme de traduction, l'interface avec le système Goa'uld... Vite...
Ça y était ! Elle émit un rapide - très rapide - diagnostique système, décida (assez arbitrairement) que tout fonctionnait, et se concentra à nouveau sur l'envoie d'un message - avec beaucoup de prudence :
« Je suis ici !... C'est moi, Sam ! »
Quelque chose ! Quelque chose était partie. Mais, toute à sa concentration, elle n'avait pu détailler le message. Qu'avait-elle dit, exactement ?...
Elle attendit. Rien ne venait. Mais peut-être était-ce normal ? Elle ne parvenait pas à évaluer le temps qui s'était écoulé depuis son envoie. Se connecter maintenant à l'horloge du vaisseau aurait été inutile : elle ne savait pas à quel moment elle avait émit son message. D'ailleurs, y avait-il vraiment eut un message ? Elle n'en était plus si sure...
Peut-être avait-elle mit trop de temps à reprogrammer le terminal. Est-ce qu’ils étaient partis ? Le major Carter s'apprêtait à consulter les capteurs internes du vaisseau, pour l'instant en sa possession, lorsque la réponse arriva.
W.
W ?
Qu'est-ce que ça voulait dire ? Est-ce qu'elle avait mal effectuée sa programmation ? Ou bien peut-être avaient-ils pressé une touche au hasard. Et s'ils n'avaient pas compris la système qu'elle avait utilisée pour adapter un clavier hiéroglyphique Goa'uld à un programme humain ? Pourtant, son père ou Teal'c...
La suite du message arriva à cet instant, et elle se jeta dessus, oubliant aussitôt ce à quoi elle songeait une seconde auparavant : « Who is here », ce qui signifiait « Qui est ici ? »
Un immense soulagement l'envahit, et elle n'aurait pas été surprise d'apprendre que ce sentiment avait fait clignoter quelques lampes dans le vaisseau. Son système fonctionnait !
« C'est moi ! C'est Sam. Je suis dans le système ! C'est moi, je suis hors de l'anneau ! »
Elle sortie un peu étourdie de cet envoie. Après un instant de confusion, durant lequel Samantha se posa toutes les questions de circonstance (« Où suis-je ? Qui suis-je ? Quelle heure est-il, s'il vous plait ? »), elle finit par se reprendre.
A l'avenir, elle se contenterait de courtes phrases. Les longs discours étaient trop fatiguant ; ce qui ne risquait pas de l'aider, pour ce qui était de les informer du plan Apogée.
Ah ! Une réponse.
« Qui êtes-vous ? »
Pendant un instant d'illogisme, Carter se dit qu'ils étaient vraiment très obtus. Mais l'explication la plus raisonnable était qu'elle n'avait pas été aussi précise qu'elle l'avait crue (Qu'avait-elle bien pu envoyer ? Que c'était énervant !) ; elle entreprit donc de donner une réponse aussi claire que possible.
« C'est S... Le Capitaine Samantha Carter. Capitaine. Samantha. Carter. »
Envoyé. Il n'y avait plus qu’à patienter. Sam avait tentée de se montrer aussi concise que possible, et elle voyait difficilement comment son message pouvait ne pas être comprit. Maintenant...
Ah... Le message retour.
« Prouvez-le. »
...le prouver. D'accord. C'était plutôt raisonnable. Teal'c devait être aux commandes ; à moins qu'il ne s'agisse de son père - elle ne pensait pas que Daniel ou le colonel O'Neill aurait pensé à faire cette demande. Restait un problème : Comment Diable allait-elle bien pouvoir prouver qu'elle était elle ?
Impossible d'envoyer une information secrète. Les risques pour que leur communication soit interceptée étaient faibles, mais pas inexistants. Un détail relatif à une de leurs missions, peut-être ?... Mais il valait mieux que ce soit quelque chose qu'aucun étranger n'ait moyen de savoir, un élément que seules les équipes SG...
L'iris ! Le code d'ouverture de l'iris. Voila une chose qu'ils étaient les seuls à connaître ! Mais s'en souviendraient t-ils encore ?...
Sam décida de tenter le coup. C'était la sa meilleure preuve. Pour elle, il ne s'était écoulé que quelques heures entre le moment ou les anneaux de transfert l'avaient entouré, dans le cargo en flamme, et celui ou l'équipe avait investie le vaisseau. Elle se concentra donc sur les dix chiffres qui auraient ouverts, deux mois plus tôt, la barrière de Tritanium de la porte terrestre : « 14-32-05-68-35 »
Impulsion.
« Il faut qu'on se dépêche, songea t-elle, au comble de l'inquiétude. Nous avons si peu de temps... »

Khnemou regardait fixement les flammes dansant dans leur bac de marbre. Pour une raison qui lui échappait, elles lui apparaissaient teintées de rose. Ses Jaffa auraient pus lui dire que cela venait sans doute des vaisseaux sanguins éclatés de ses yeux ; mais, ces dernières heures, aucun Jaffa n'adressait plus la parole au Seigneur Goa'uld à moins de n'y être obligé. Des cernes mauves soulignaient ses immenses yeux d'ambre, eux même encadrés d'une fine ligne rouge, luisante et fiévreuse, maladive. Ses mains, dont le dos était écorché à force d'être griffés dans des périodes de paranoïa, se serraient parfois convulsivement sur les accoudoirs de son trône. Ses lèvres blêmes d'avoir été trop souvent serrés, ses pupilles qui se dilataient parfois sans raison apparente, sa nervosité, l'éclat de folie qui brillait désormais en permanence au fond de ses yeux morts, tout cela lui donnait l'air d'un animal acculé, empoisonné, mortel. Comme un serpent blessé ou un Fenri aux ailes tranchés incapable de se rendre invisible, Khnemou semblait prêt à tuer au moindre geste suspect. La marque noir, à l'endroit ou le crâne de Hak'net s'était brisé contre le mur, leur rappelait que ce n'était pas qu'une impression.
Le Seigneur Khnemou, assis dans son fauteuil divin, songeait avec le plus grand calme qu'il était en train de perdre l'esprit.
Cela ne l'inquiétait pas le moins du monde ; il ne s'agissait là que d'une distraite constatation. Ce n'était pas la première fois que cela lui arrivait. Plusieurs fois, durant les premiers siècles de son règne, de semblables crises l'avaient un temps déstabilisé. En général, ces crises se traduisaient par des moments de dépression intense, entrecoupés de pulsions meurtrières. Parfois, il lui arrivait de perdre la mémoire pour de courtes périodes - quelques années au plus. De temps en temps, également...
Vivement, son regard bondit vers l'un de ses gardes. Il avait cru distinguer... durant un instant, il lui avait semblé apercevoir l'éclat métallique d'un zat'nik'tel. Quoi ? Pourquoi l'un de ses Jaffa sortirait-il une arme sur le pel'tak ? Khnemou le regarda avec attention, mais ne vit aucun autre mouvement suspect. Il muterait ce Jaffa dans son armée active, et s'arrangerait pour l'envoyer dans une mission suicide, pour plus de sûreté.
...de temps en temps, donc, il lui arrivait de voir la réalité se tordre, se déformer, devenir ce qu'elle ne pouvait être. Il se refusait à utiliser le terme d'hallucination - cela ne pouvait ce...
Ce la ne pouvait...
De quoi parlait-il, déjà ?
Cette Entité lui avait fait perdre pied, il devait bien se l'avouer. Il n'avait pas l'habitude d'être attaqué d'aussi près. La savoir... rodant dans son vaisseau... Dans les moindres circuits, tout autour de lui...
La vie, en fait - l'Entité était vivante, oui, ça ne faisait pas le moindre doute. Elle avait donnée la vie à ce vaisseau. Une vie maléfique, malveillante, sournoise. Elle avait... dressé son propre vaisseau contre lui...
Cette saleté de Tau'ri, membre d'une race d'esclave ! Les Goa'uld les avaient asservis, ils avaient dompté leur espèce ! Elle leur appartenait !
La colère l'envahit à nouveau, comme une nuée de guêpe furieuse. Comment pouvait-elle... Comment avait-elle osée...
Soudain, il se dressa vivement. Ses membres tremblaient, les couleurs lui paraissaient trop vives, trop éclatantes ; les murs couverts de hiéroglyphes ondulaient, le moindre bruit lui blessait les oreilles.
- Jaffa ! hurla Khnemou.
Tous les soldats présents sursautèrent, et une immense terreur les envahit instantanément. Ils échangèrent brièvement des regards hostiles et paniqués : aucun d'eux n'était près à se dévouer. Ces dernière heures, approcher le Seigneur Khnemou était plus dangereux que partir à la chasse au Unas.
Finalement, un soldat, nouvellement nommé sur le pel'tak en remplacement du dernier mort, s'avança vers le Goa'uld et s'agenouilla. Il s'appelait Kento'c. Comme il y avait fort à parier qu'il aurait été unanimement désigné par les autres pour effectuer cette tache, il avait décidé de se porter de lui-même devant son Dieu, afin de ne pas faire empirer son humeur par une attente inutile.
- Monseigneur ? demanda t-il d'une voix qu'il s'efforça de rendre assurée.
Malgré cela, un net tremblement restait perceptible.
Khnemou le regarda en silence pendant un très long moment, le regard indéchiffrable. Il n'était pas perdu dans ses pensées, comme le Jaffa avait entendu dire que cela lui arrivait. On avait plutôt l'impression qu'il...
Le jeune soldat éprouva un vif soulagement lorsqu'il comprit que Khnemou avait tout bonnement oublié la raison pour laquelle il l'avait appelé. Ce soulagement se mua en inquiétude lorsque Kento'c se demanda si le Goa'uld ne risquait pas de le tuer dans un simple accès de rage, furieux de ne pas se rappeler ce qu'il désirait.
Heureusement, Khnemou sembla retrouver ses esprits.
- Je veux qu'une escouade m'accompagne, chuchota t-il durement. Je veux que cet anneau soit détruit, et je veux m'assurer que ce sera fait.
Il n'avait aucune confiance en ces chiens de Jaffa.
- Bien, Monseigneur.
L'élève soldat se garda bien de faire remarquer que si l'Entité présente dans les systèmes du vaisseau s'était vraiment échappée de cet anneau, le détruire serait inutile.
- Devons-nous faire appel à Schel'nok ? demanda le Jaffa avec espoir.
- Non, souffla simplement le Goa'uld tout en passant à côté de lui sans le regarder.
Le Jaffa, un instant déstabilisé, s'empressa de lui emboîter le pas. Au passage, il fit timidement signe à quatre guerriers de les accompagner. Il se sentait mal à l'aise - en temps normal, des Jaffa expérimentés n'obéissent pas à un novice. Il faut dire qu'il était normalement de la responsabilité du Jaffa le plus haut gradé présent de venir à l'appel du Seigneur, et donc de faire exécuter les ordres.
Cependant, les quatre hommes obtempérèrent sans la moindre hésitation, et l'élève soldat sentit un singulier sentiment de fierté l'envahir.
Le groupe prit une position d'escorte, encadrant le Goa'uld, et se dirigea vers la salle des anneaux.

Schel'nok se redressa soudain. Elle était là ! Se penchant sur les symboles colorés, il les examina plus attentivement. Oui... Pas de doute possible, c'était bien là la signature de son code source.
« Il ne me reste plus qu'a mettre en place la dérivation » exulta t-il.
Saisissant un cristal orange, il le retira de son emplacement, pour le remplacer par un vert. Puis, il repoussa un casier et en tira un autre.
Les Jaffa passant devant lui jetèrent un regard vaguement inquiet au primat affairé. Sa cape retombait négligea ment sur le sol, et son front était couvert de sueur, à force de rester à proximité de la tiédeur des cristaux. Il se montrait si... acharné... que c'en était dérangeant.
Schel'nok n'avait pas conscience de tout cela. Il était trop occupé à se convaincre qu'il agissait comme il le devait.
Ho, Seigneur, que pouvait-il faire d'autre ?

Une lourde porte blindée se souleva en chuintant. Sa structure en losange était consolidée par une vingtaine de chevron de naquadah et par une bonne épaisseur de Trinium. Cette pièce était habituellement utilisée pour le stockage des substances fortement explosives ou radioactives, tel que le naquadah liquide lourd.
Derrière, entouré par deux Gardes Béliers, se trouvait l'anneau.
Les Gardes Béliers étaient des soldats particulièrement doués, désignés pour les missions de première importance. Ils étaient le plus souvent affectés à la protection du Seigneur Khnemou. Afin de les rendre plus impressionnants auprès des races esclaves, on les avait munis d'un casque imposant et très réaliste, représentant une tête de bélier d'apparence agressive - le bélier était l'animal-symbole de Khnemou.
Lorsqu'ils avaient vus s'ouvrir la porte, les deux hommes avaient immédiatement braqués leur lance vers l'ouverture ; mais à l'instant où ils reconnurent le visage de Khnemou, ils redressèrent leur arme, posèrent un genou au sol et inclinèrent la tête, dans une attitude plus craintive que respectueuse.
Khnemou ne leur prêta pas un regard ; il n'avait d'yeux que pour le cercle de naquadah fixé au mur. L'anneau doré et luisant était retenu par trois énormes points d'attache qui le faisaient ressembler à une étrange caricature de Chap'aï.
- Jaffa ! fit Khnemou qui recula d'un pas tout en adressant un sec mouvement de tête à deux des Jaffa d'escorte.
Obéissant à son injonction, les deux soldats s'avancèrent tout en armant leur lance serpent.
Kento'c vit les deux Gardes Béliers s'agiter, inquiets. Ils se trouvaient juste à côté de l'anneau, et si l'on ouvrait le feu sur le cercle de naquadah, les éclats de métal surchauffés risquaient de leur causer de graves blessures. Mais se relever sans y avoir été invité par leur dieu était un manque de respect, même si Khnemou était de toute évidence si perturbé qu'il avait totalement oublié de donner cet autorisation.
Kento'c jeta rapidement un regard aux deux Jaffa qui se préparaient à ouvrir le feu. Allaient-ils dire quelque chose ? Non. Ils se contenteraient d'obéir sans discuter, surtout compte tenu de l'état mental du Goa'uld.
Kento'c vit Khnemou ouvrir la bouche. Son dieu s'apprêtait à ordonner le tir !
- Jaffa ! Yes'nah ! fit vivement le novice avant que Khnemou n'ait pu parler.
Sans se faire prier, et avec un soulagement perceptible malgré les casques de métal, les deux guerriers se levèrent et s'écartèrent.
Quand à Kento'c, il regardait le visage du Seigneur, n'osant pas croire à ce qu'il venait de faire. Il se trouvait derrière lui, et ne pouvait donc distinguer que son profil ; Khnemou s'était immobilisé, bouche entrouverte, et une sorte de stupéfaction furieuse semblait le clouer sur place. On n'avait eu l'impudence de l'interrompre ! Lui !
Son beau visage d'Enkaran ravagé par la folie se tourna soudain vivement vers l'élève soldat. Ses cheveux noirs et soyeux volèrent et frappèrent sa joue, évoquant la crinière d'un lion se préparant à attaquer. Ses yeux jaunes comme ceux d'un aigle se rivèrent dans ceux du novice, qui faillit défaillir, croyant sa dernière heure arrivée.
« Je vais le tuer, songea Khnemou avec délectation. Je le tuerais de mes mains, très lentement, je lirais la fin dans son regard, et puis je... Je... »
Mais que devait-il faire ensuite ? C'était important, très important... C'était même pour cette raison qu'il avait quitté ses quartiers pour se rendre dans ce sordide entrepôt de matières dangereuses, entouré de ces esclaves répugnants...
Que faisait-il ici ! Il devrait être sur le pel'tak, en train de donner des ordres pour exterminer les intrus qui avaient pénétrés dans son vaisseau afin de...
...afin de récupérer l'anneau ! Le dernier Fragment de cette Tau'ri, Samantha Carter ! C'était cela. Il était ici pour s'assurer de la destruction de cet anneau...
Kento'c recommença à respirer. Ses mains étaient agitées de tremblements, et son estomac était si noué que son prin'tah s'agita avec inquiétude. Il ignorait pourquoi Khnemou l'avait épargné, mais les yeux de braise s'étaient soudain calmés - apaisés, même - et regardaient à nouveau le cercle de naquadah, comme si le Seigneur Goa'uld l'avait oublié - ce qui n'avait rien d'impossible.
- Jaffa ! lança Khnemou d'une voix douce en levant une main. Kree'O !
Les deux Jaffa en position de tir, qui n'avaient pas bougé d'un pouce depuis le premier ordre de leur dieu, ouvrirent aussitôt le feu. Dans un grésillement, l'extrémité de leur lance brilla d'une lueur orange, puis cracha une gerbe de plasma en fusion. Les tirs d'énergie frappèrent la surface polie de l'anneau, faisant jaillir des éclats de métal surchauffés et des gerbes d'étincelle. Les soldats continuèrent à faire feu, fendant et faisant voler les plaques de naquadah. Des fragments de cristaux opacifiés ricochèrent sur les murs et le sol, délogés de leurs réceptacles, et une fine poussière brillante virevolta dans les airs, gênant la respiration. L'air ondulait sous l'effet de la chaleur dégagée ; une fumée noire s'échappait de l'anneau disloqué. Un trait indes cant pulvérisa l'un des points d'attache, et l'anneau glissa à moitié. C'était amplement suffisant ; cet anneau était absolument inutilisable. Mais le Seigneur Khnemou aimait la destruction, aucun de ses soldats ne l'ignorait.
Les tirs continuèrent donc de pleuvoir, pulvérisant les délicats systèmes électroniques, réduisant en miette jusqu'au plus infime cristal interne. Chaque soudure céda, chaque attache se rompit. Finalement, de cette petite merveille de la technologie Goa'uld, ne demeura bientôt plus qu'un tas de débris tordus, fondus, brisés et surchauffés.
Alors seulement, les soldats refermèrent leur arme. Se redressant, ils firent face à leur Seigneur.
Le Goa'uld contemplait le massacre avec des yeux brillant d'une satisfaction sauvage. Il se tenait drapé dans sa cape écarlate, l'air satisfait. Le bijou bleu et rouge reposant sur sa poitrine reflétait l'éclat de braise qui rongeait encore les fragments de l'anneau.
Sans un mot, un sourire carnassier aux lèvres, le Seigneur Khnemou fit volte-face et quitta la pièce.

Jacob pressa encore quelques touches qui émirent chacune un bref son discordant, puis appuya sur une sphère verte afin d'envoyer son message. Les lettres aussitôt s'affichèrent en blanc sur le petit écran triangulaire holographique.

> HI, SAM. IT'S YOUR DAD. HOW ARE YOU ?

Il leur fut répondu immédiatement.

> WE MUST DO QUICKLY.

O'Neill échangea un regard avec Jacob. De toute évidence, l'heure n'était pas aux réjouissance. Pourtant, lui même avait peine à contrôler sa joie. Ainsi, Sam était vivante, bien vivante ! Enfin... Presque. Dès que cet anneau et son contenue seraient entre leurs mains, ils pourraient la ramener. Il se rendit compte qu'il n'avait pas vraiment osé espérer que cela arriverait.
Un léger mouvement attira leur attention, et Jack leva à nouveau les yeux vers l'écran principal tandis que Jacob se tournait vers le creux de l'alcôve. Quelque chose d'autre s'était inscrit à l'écran, une inquiétante ébauche de phrase.

> I CAN'T G

Sous leur yeux, l'écran vacilla, son fond noir vira au mauve. La phrase se mit à clignoter hiératiquement, par intermittence, disparaissant durant une fraction de seconde avant de se stabiliser un instant. Tout à coup, l'embryon de message se mit à se dupliquer à une allure étourdissante.

> I CAN'T G I CAN'T I CAN'T I CAN'T I CAN'T...

Un bruit de déchirure jaillit brusquement des haut-parleurs du vaisseau en un puissant rugissement qui fit sursauter les quatre hommes et satura leurs veines d'adrénaline. Le vacarme cessa brutalement à peine trois secondes plus tard, aussi vite qu'il avait commencé. L'écran commença à se tordre et à tressauter, alternant flashs blancs et lignes brouillées. Il devenait de plus en plus complexe de distinguer les mots qui continuaient de s'inscrire à toute vitesse. Tout cela évoquait à Jack une scène de « L'Exorciste », un vieux film qu'il adorait. Soudain, comme pour confirmer cette impression, les lumière se mirent à s'affoler ; certaines se coupèrent, d'autre passèrent successivement d'une terne lueur à un intense éclat. Un horrible gémissement se mit à couler des haut-parleurs, et, avec une secousse brutale, l'écran du programme de traitement de texte se stabilisa un instant. Les mots qui s'y inscrirent leur glacèrent le sang.

> NON NON JE NE DOIS PAS IL NE FAUT PAS PAS QUE JE PERDE LE CONTRÔLE JE DOIS RESISTER RESISTER RESISTE SAM RESISTE DETRUIRE IL FAUT DETRUIRE LE DETRUIRE NON NON NON NON NON NON QU'EST-CE QUE JE DOIS QU'EST-CE QU'IL FAUT NON NON NON...

Avec un claquement sec, plusieurs luminaires explosèrent dans une pluie d'étincelle. Le gémissement monta dans les aiguës, se changeant en une plainte stridente et désespérée.

...NON NON NON NON NON...

- Jacob, je vous en prie, faîtes quelque chose ! s'exclama Jack, dont les yeux bondissaient, comme fou, de l'écran aux lampes en flamme.
Teal'c continuait à surveiller les alentours, avec une vigilance accrue, tout en jetant de temps en temps un regard inquiet aux paroles du major Carter. Daniel Jackson, de toute évidence complètement perdue, cherchait quelque chose à faire pour aider - n'importe quoi.
- Et qu'est-ce que vous voulez que je fasse ? s'exclama Jacob durement, sans quitter l'écran des yeux. Je n'ai aucune idée de ce qui se passe !
Il se mit à frapper les touches avec plus de force que de conviction. Il ne pensait pas pouvoir faire quoi que ce soit pour elle, et O'Neill s'en rendit compte. Il décida de ne pas insister, afin de ne pas ajouter à la tension du général. Complètement déstabilisé, il regarda, sans savoir quoi faire, la plainte silencieuse de Samantha Carter.

...NON NON NON NON NON NO

La série s'interrompit soudain, au milieu d'un mot, en même temps que le son lugubre filtrant des haut-parleurs et le jaillissement d'étincelle. L'écran frémit, tandis que les lumières se rétablissaient en clignotant, puis s'éteignit tout à fait.
Le temps d'un clignement de paupière, et le fond bleu parcouru de hiéroglyphes dorés réapparut. Quelque lampes continuèrent à clignoter, lançant même parfois quelques étincelles braisillantes, et quelques pulsations affectèrent encore l'écran ; mis à part cela, un calme total était revenu, laissant les quatre hommes hébétés et confus.
- Jacob ? fit O'Neill vivement.
- Je ne sais pas ! répondit Jacob sèchement.
Il pianota vivement. Une série de déclics rapides emplirent le couloir, par ailleurs totalement silencieux. Le front du tok'Râ était plissé, son regard sautait nerveusement d'une ligne à l'autre. Derrière lui, O'Neill s'agitait nerveusement, incapable de masquer son impatience mais ne souhaitant pas distraire le général Carter.
- Je ne vois aucune anomalie, annonça Jacob d'une voix absente. Le terminal fonctionne comme il est prévu qu'il le fasse. Pas la moindre trace d'activité extérieur... Ce qui ne veut pas dire grand chose, puisque je n'ai aucune idée de ce que je dois chercher.
- Faites une recherche dans l'historique, conseilla tranquillement Teal'c.
Le tok'Râ hocha la tête afin d'approuver la validité de l'opération, et enfonça encore plusieurs touches. Un long diagramme apparue, affichant des lignes et des lignes de texte en Goa'uld.
- C'est répertorié comme un événement inconnue. Mais...
Il ouvrit de nouveaux menus, et afficha le plan de l'un des niveaux du vaisseau.
- Oui... Ça y est ! dit-il.
Puis, il se retourna et se leva, sortant de l'alcôve.
- J'ai localisé l'anneau, annonça t-il. Je peux nous y mener. Ce n'est pas à ce niveau, mais ce n'est pas très loin pour autant.
Daniel prit la parole. Sa voix était encore nerveuse, marquée par ce qu'ils venaient de voir.
- Est-ce qu'on ne devrait pas tenter de comprendre ce que...
Un bruit de glissement sourd se fit soudain entendre, à l'autre extrémité du couloir, lorsqu'une porte se souleva. Une voix rauque parla, et, s'il ne comprirent pas ce qui se disait, ils ne purent manquer de reconnaître du Goa'uld.
« Venez », articula silencieusement Jack.
L'équipe abandonna à regret l'ordinateur. Voyant Jacob hésiter à le laisser ainsi ouvert, siège sortit et écran allumé, O'Neill hocha négativement la tête : le bruit de la fermeture aurait risqué d'alerter les Jaffa encore plus tôt.
Les quatre intrus s'enfuirent aussi silencieusement que possible, tandis que raisonnaient déjà à leurs oreilles le son brutal des armures Jaffa.

Schel'nok retira lentement le cristal bleu. Il y eut un éclair de lumière blanche, bref et incertain, et une douzaine de casier s'éteignirent, les uns après les autres. Quelques mots en Goa'uld résonnèrent dans la salle de l'ordinateur central ; des nouveaux glyphes défilèrent sur l'écran, et la voix lui demanda de confirmer l'opération. Schel'nok avança la main vers une touche représentant un faucon, s'arrêta. Il hésita durant de longues, très longues secondes, puis valida finalement la dérivation, bloquant la sonde - ou l'Entité - dans la section du vaisseau habituellement réservée aux boucliers. Dès lors, toutes les défenses du vaisseau étaient inopérantes. Un bruit retentit, parfaite imitation du verrouillage d'un chevron sur le Chap'aï. Les Goa'uld avaient pour habitude de doter toutes leurs technologies des même apparences et mode de fonctionnement - si tant est que le Chap'aï fut bien une création des Goa'uld.
« Bien sûr que c'est le cas, se réprimanda t-il agressivement. Les Goa'uld sont des dieux ! Leurs pouvoirs sont sans limite. »
Sans limite. Oui.
« C'est inacceptable ! Trouve un autre moyen... » La voix de Khnemou.
Comment un dieu pouvait-il inspirer le mépris ?
« Tais toi ! »
Comment un dieu pouvait-il se montrer perdue, déstabilisé...
...dément ?
Cette fois, Schel'nok ne tenta pas de se contredire. Oui, Khnemou était dément.
Mais un dieu pouvait être fou, n'est-ce pas ?
N'est-ce pas ?...

Kelt'sär avançait en courant le long de l'un des couloirs principaux du vaisseau mère. Ses bottes formées de plaques de métal frappaient le sol en cadence.
Ce Ashak de Chef de patrouille ! Il le traitait comme un larbin. Depuis que les systèmes de communication internes étaient inopérants, les messages importants devaient être transmis en personne, et les guerriers expérimenté avaient pris l'habitude d'envoyer les novices effectuer cette tache. Kelt'sär n'avait rien contre le fait de servir d'intermédiaire ; il préférait même ça plutôt que d'être affecté à la traque des Tau'ri infiltrés dans le vaisseau.
Il en était vaguement honteux, mais pas tant que ça. Après tout, il n'avait jamais demandé à entrer dans l'armée Goa'uld... mais aucun des soldats présents ici ne l'était par choix non plus.
Il n'aspirait qu’à retourner sur Memphis, sa planète natale, afin d'y retrouver ses amis. Nir'toh et Gen'meth avaient fais leurs classes avec Kelt'sär, mais c'était lui que les Professeurs avaient choisis d'envoyer sur le vaisseau mère afin de palier au manque d'effectif. En cet instant, la nuit venait de tomber sur Memphis, et ils devaient avoir finis leur journée au camp. Nir'toh s'était sans doute rendue sur la colline de Kree'nell Dee afin de s'entraîner à manier un Bashaak, une réplique de lance faîte en bois, et utilisée pour le combat au corps à corps ; il avait pour habitude de s'exercer plusieurs heures après la tombée de la nuit, afin d'assimiler tout ce qu'il avait apprit dans la journée. Nir'toh était bien plus sérieux que Kelt'sär ; c'était lui qui aurait du se trouver ici.
Quand à Gen'meth, il devait être en train de « discuter » avec cette jeune apprentie prêtresse du temple noir de Khnemou, qu'il avait rencontré quelques mois auparavant. Il l'avait aidé à rejoindre la cité après qu'elle se fut foulée la cheville sur le chemin du temple des montagnes, et il entretenait depuis avec elle une relation... hum... amicale. Bien entendu, les prêtresses n'étaient pas sensées fréquenter les élèves soldats, mais après tout, comme aimait à le répéter Gen'meth, ce n'était pas un sacrilège tant qu'elle n'était pas prêtresse à part entière.
A cette pensée, Kelt'sär ressentit une pointe de jalousie mêlée de mélancolie. Lui était coincé dans ce vaisseau alors que ses deux meilleurs amis...
Bien sûr, ici, il y avait Schel'nok ; c'était un Jaffa expérimenté, et un guerrier hors pair. Kelt'sär ne l'avait jamais vu perdre un seul combat. De plus, c'était un homme intelligent et sympathique ; il n'avait rien de ces chefs arrogants qui ne témoignaient à l'égard des novices que le plus profond mépris... En les envoyant transmettre des messages sans la moindre importance à l'autre bout du vaisseau, par exemple. Mais Schel'nok était le commandant en chef de l'armée de Khnemou, et avait évidement autre chose à faire que de discuter avec un cadet qui n'avait même pas fini ses classes.
Il y avait aussi Kento'c. Il était sympathique, mais tellement sérieux... Il se refusait à toute plaisanterie sur les chefs, et faisait mine de ne pas entendre Kelt'sär lorsque celui-ci lançait une remarque quelconque sur l'un ou l'autre. Nir'toh et Gen'meth, eux, partageaient ses intérêts et son sens de l'humour. Ils savaient s'amu...
Perdu dans ses pensées, il n'avait pas entendue venir l'escorte, depuis un couloir adjacent, et l'avait percuté violement. Il était toujours en train de courir, et le choc fut brutal. Kelt'sär vacilla, déséquilibré, et se prépara à présenter des excuses - peut-être même à recevoir un bon coup en plein visage. Cela lui était déjà arrivé.
Mais lorsqu'il leva les yeux, il comprit que cette fois il ne s'en tirerait pas à si bon compte.
Celui qu'il venait de heurter était le Seigneur Khnemou.
Il n'avait jamais vu son Dieu avant cela ; Khnemou ne descendait presque jamais sur Memphis, et Kelt'sär ne s'était encore jamais rendu dans les niveaux supérieur du vaisseau, ou résidait le Seigneur.
Il fallait qu'il s'excuse ; il aurait déjà du être en train de s'excuser. Il devait s'agenouiller devant son dieu, baisser les yeux aussi bas que possible, et le supplier de lui pardonner.
Mais il ne parvenait pas à détacher son regard de la lueur dorée et maléfique de ces yeux de lynx, immenses et ambrés. Khnemou, entouré de son escorte, le manteau de travers, l'observait avec une sorte de mépris détaché. Sous son regard, on avait l'impression d'être déjà mort ; comme s'il avait d'ores et déjà commencé à se demander de quel façon il allait vous ôter la vie.
Il devrait être en train de supplier pour sa vie ; et il n'arrivait à penser qu'à Nir'toh qui devait être en train de s'entraîner sur la colline de Kree'nell Dee, et à Gen'meth et sa jeune et jolie prêtresse, et à Kento'c et son manque de sens de l'humour.
Khnemou redressa sa tunique avec soin ; il lissa les plis du tissus sur ses épaules, redressa le col de son manteau.
« Fais quelque chose ! hurla Kelt'sär mentalement. Parle-lui ! Excuse-toi ! »
Mais il était trop tard, en réalité. Cette fois, c'était vraiment comme s'il était mort.
Le dieu égyptien s'avança doucement vers le novice, et avec la même douceur, le saisit à la gorge. Sa main se referma sur la fragile carotide ; ses doigt s'enfoncèrent dans la gorge vulnérable.
Kelt'sär hoqueta ; par réflexe, il saisit la main du Goa'uld, tentant de desserrer sa poigne de fer. Mais un Jaffa de seize ans ne pouvait rivaliser en force avec un Goa'uld dans un hôte adulte ; a plus forte raison si ce Goa'uld était si excité par la perspective d'une mort imminente qu'il n'était plus en mesure de ressentir ni la fatigue, ni la douleur.
Les yeux du Seigneur Khnemou s'embrasèrent ; un sourire sauvage vint fleurir sur ses lèvres fines et délicates. Kento'c regardait, complètement paralysé, le visage de Kelt'sär, déformé par la terreur et violacé. Il s'aperçut avec effroi que les pieds du novice ne touchaient plus le sol ; Khnemou le maintenait en l'air d'un seul bras. Sa manche avait glissée et révélait une main blanche, aux muscles raides et tendus.
- Gonak ! fit le Goa'uld avec calme. Cela signifiait « C'en est trop ».
Les joues de Kelt'sär se marbraient de tâches blanches ; il sentait ses forces, lentement, l'abandonner. Sa vision se troublait, ses pensées se faisaient confuses...
Soudain, parmi tout les Jaffa anonymes et silencieux, le jeune novice aperçut le visage pâle et affolé de Kento'c. Kelt'sär le regarda dans les yeux, désespéré ; il commençait à voir de petits points blancs, alors que tout autour s'assombrissait.
Kento'c croisa le regard de Kelt'sär, le seul ami qu'il ait à bord du vaisseau mère. Un peu trop inconséquent parfois ; manquant probablement un peu de sérieux. Cependant, il était un camarade agréable et honorable. Il ne pouvait le regarder mourir sous ses yeux sans rien faire.
Mais l'image du regard plein de fureur de Khnemou le transperçant lui revint, et tout courage le déserta. Il avait déjà défié le Seigneur aujourd'hui, et il avait cru sa dernière heure arrivée ; il n'oserait pas recommencer. Le coeur au bord des lèvres, il détourna les yeux. Cela ne le concernait pas. Kelt'sär ne pouvait s'en prendre qu'a lui-même.
Les doigts de Khnemou se resserrèrent encore, et d'inquiétant craquement se firent entendre. Soudain, un filet de sang se mit à couler des narines du Jaffa ; ses yeux, révulsés, avait le même aspect rougeâtre que ceux du Goa'uld. Il avait presque cessé de se débattre, et seul de petits soubresauts d'agonie agitaient encore ses membres.
La ligne de sang noir toucha la main du dieu égyptien, qui afficha une violente grimace de répulsion. Le cou de Kelt'sär n'était plus qu'une masse de chair bleuâtre.
La dernière pensée du jeune homme fut pour Schel'nok, ce Jaffa qu'il admirait tant. Depuis qu'il le connaissait, il s'ingéniait à l'imiter en tout et à mettre en pratique le moindre de ses conseils.
« Ne baisse jamais ta garde, reste toujours concentré sur ce qui t'entoures... »
C'était un conseil de Schel'nok qu'il n'avait pas respecté. Il s'était montré imprudent.
Dernière modification par Skay-39 le 15 mars 2006, 20:35, modifié 1 fois.
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Re: Ma fanfic "Fragments"...

Message non lu par Skay-39 »

- Par...don... parvint-il à murmurer malgré sa gorge écrasée.
Il ne voyait plus rien, maintenant. Son cerveau semblait en feu.
Khnemou cru que ces paroles s'adressaient à lui.
- Kla...Mel...Arok, répondit-il lentement.
« Trop tard... »
Le cou du jeune novice se brisa avec un craquement sonore, qui fit frémir tout les Jaffa présents. Ses yeux se vidèrent de toute expression ; son corps devint lourd et immobile.
La vie l'avait quittée.
Le Seigneur Khnemou était calme ; il était même apaisé. Il ouvrit la main - ses articulations craquèrent, faisant à nouveau frémir les Jaffa - et le corps de Kelt'sär tomba au sol avec un bruit sourd.
- Kal'Mel'Kalaa... souffla t-il d'une voix pleine d'une lassitude amusée, en une sinistre parodie d'oraison funèbre.
Ses grand yeux d'ambre regardaient le visage vide et congestionné du mort sans le voir vraiment.
Kento'c avait envie de vomir. Il ne parvenait pas à détourner son regard du filet de sang sombre et fluide qui avait coulé depuis le nez de Kelt'sär jusqu'au sol.
« J'ai fais ce qu'il fallait, se dit-il avec désespoir. J'ai peut-être... J'ai sûrement sauvé ces deux Gardes Béliers. J'ai déjà risqué ma vie aujourd'hui. Je ne suis pas un lâche. Je ne pouvait rien faire pour Kelt'sär. »
Bien sûr, il ignorait que cela ne changerait pas grand chose en ce qui le concernait.
Parce que d'ici peu, il n'y aurait plus un seul Jaffa en vie à bord de ce vaisseau.

« Aaaaaaaarhhh ! »
Le hurlement de frustration du major Samantha Carter résonna dans le système informatique, se répercutant bien trop tôt contre les limites de la petite parcelle de matrice dans laquelle elle était enfermée. Bien sûr, il ne s'agissait pas d'un cri à proprement parler ; tout au plus d'une impulsion. Mais elle n'en révélait pas moins une triste vérité : elle était complètement bloquée. En fait, « piégée » aurait été plus approprié...
Il n'y avait rien à faire ! Tout, elle avait tout essayé ! Pas de liaison direct ou indirecte avec l'extérieur, pas de cristaux de connexion, pas de transmission par onde, par rayon ou par impulsion, pas la moindre borne de sortie d'énergie. Rien !
Il y avait bien un impulseur, mais il n'émettait que des onde électromagnétiques de faible puissance, insuffisante pour espérer réaliser un transfert.
Pourtant, elle devait parvenir à les contacter. Son premier plan, qui consistait à utiliser Khnemou comme intermédiaire, avait échoué ; et maintenant, alors qu'elle avait réussi à faire traverser tout un vaisseau mère remplie de Jaffa à son père et à ses coéquipiers, elle se retrouvait coincé ici - ici !
Folle de rage et d'inquiétude, elle explora et décrypta pour la centième fois les quelques rares lignes de code à sa disposition, cherchant désespérément la moindre échappatoire possible. Programme... Programme...
Energie... Modulation de l'énergie... Modulateur de fréquence... Alterneur...
Seigneur... Il était d'une incroyable difficulté de comprendre l'utilité de ces programmes sans pouvoir télécharger les références depuis les bases de donnée. Autant essayer de...
Energie. Modulation de l'énergie, modulateur de fréquence et alterneur.
Soudain, elle comprit.
Les boucliers ! Les champs de force qui protégeaient le vaisseau... Elle se trouvait bloquée dans les systèmes de défense !
Ce qui signifiait...
...Ce qui signifiait que l'appareil se trouvait en ce moment sans la moindre protection.
Samantha explora rapidement les fichiers qui l'entouraient. Oui... Le désordre qu'elle avait semé en transcrivant une partie des codes informatiques Goa'uld en un système binaire terrien les avait empêché de copier ces programmes afin de recréer une section bouclier. En cas d'attaque, cet appareil ne résisterait pas plus de quelques minutes.
Une telle opération pouvait sembler imprudente de leur part ; mais parmi tous les systèmes du vaisseau mère, très peu disposaient des protocoles de sécurité nécessaires à l'emprisonnement d'une structure énergétique autonome telle que la sienne, surtout après les dégâts qu'elle avait causée.
« Il doit y avoir un moyen d'exploiter ça », songea le major Carter.
Un programme aussi complexe, aussi particulier, devait forcément posséder des faiblesses utilisables...
Soudain, un souvenir lui revint, issu d'une de ses anciennes missions par la porte des étoiles.
Daniel, le colonel O'Neill et elle-même avaient été capturés par la Goa'uld Hathor. La mission de sauvetage envoyée à leur secours avait à un moment donné été obligée de se réfugier dans des tunnels de cristaux creusés par une Tok'Râ qui avait infiltré la base de la déesse. Alors qu'il cheminait dans une des galeries mauves et étincelantes, le contingent s'était heurté à un puissant bouclier énergétique. Alors, le major Carter avait remarqué une curieuse caractéristique du champ de force : lorsqu'on en approchait suffisamment l'antenne d'une radio, le signal qu'elle émettait était décuplé.
C'était cette spécificité qu'elle espérait pouvoir exploiter aujourd'hui.
Les boucliers étaient inactifs ; mais elle pensait pouvoir les reconnecter. Lorsqu'elle fonctionnaient normalement, la génératrice envoyait régulièrement une onde de choc et en étudiait l'écho contre les champs de force ; cela lui permettait d'ajuster la fréquence oscillatoire du mur d'énergie quelque soit le milieu dans lequel l'appareil évoluait, qu'il s'agisse de l'atmosphère d'une planète, du vide spatiale ou des nuages de gaz d'une nébuleuse.
Si elle pouvait calibrer cette onde avec précision, Sam pourrait provoquer un écho suffisamment puissant pour atteindre l'informatique de bord et lui permettre d'agir dessus. Enfin... en théorie.
Sans attendre, le major Samantha Carter se mit au travail. Elle fut agréablement surprise de constater que le système était autonome ; il lui suffisait de faire croire à la section qu’elle était toujours connectée au réseau pour la mettre en fonctionnement. Cette opération ne prit pas plus de quelques secondes.
Connection.
Une nuée d’information lui parvint. Bien. Boucliers activés.
Après quelques opérations informatiques, Carter parvint à enclencher le générateur d'onde. Elle commença à emmetre impulsions après impulsions. A la réception de chaque écho, elle recalibrait l'impulseur, afin de produire la bonne fréquence. Il lui fallut très exactement 82 667 IEM avant d'obtenir un écho satisfaisant - ce qui correspondait, à raison de 542 impulsions par seconde, à seulement quelques minutes.
Avec l'avidité d'un Goa'uld se jetant sur un nouvel hôte, Samantha disséqua l'écho miraculeux. Les empreintes-fantômes de codes numériques lui fournirent un compte-rendu assez précis de l'état de l'informatique de bord.
Et, peu à peu, son soulagement s'effrita.
Elle avait perdue le contrôle.
Il fallait reconnaitre quelque chose aux servants de Khnemou : ils étaient efficaces - ce qui était tout à leur interêt, quand on connaissait leur maître. Ils avaient déjà purgé le système de la plupart de ses algorythmes de transcription informatique ; une grande partie des liaisons inter-cristaux qu'elles avaient réalisés avaient été rompus, et ils s'étaient même attaqué à deux de ses dérivations. Ou qu'elle regarde, elle ne rencontrait que programme de sécurité, zones déconnectées du reste du système et sections en cours de réinitialisation. Tout les Jaffa du pel'tak avaient du s'atteller à la tâche ; d'ici une douzaine d'heure, tout le système leur appartiendrait à nouveau.
Frustrée, elle augmenta le nombre d'impulsion par minute et élargie la zone de balayage. Mais les échos ne lui apportaient que des mauvaises nouvelles : niveau trois, un autre de ses programmes était en train d'être démantelé, niveau quatre, c''était tout un réseau de porte qui échappait à son contrôle. Et elle ne pouvait rien faire !
Curieusement, c'était l'intervention du colonel O'Neill, ayant ruinée ses plans un peu plus tôt, qui jouait ici en sa faveur. En effet, les pains de C4 que l'équipe avait envoyée par les anneaux s'étaient chargés de neutraliser les circuits de deux des niveaux du vaisseau mère, ce qui retardait les réinitialisation et offrait au major Carter un peu de répit.
Cependant, ces quelques heures ne seraient d'aucune utilité si elle ne parvenait pas à localiser une zone encore sans protection. Mais elle avait beau fouiller les échos...
Ici. Son attention se focalisa immédiatement sur l'un des retours d'onde.
La section des communicateurs longue-portée. Une réinitialisation était en cours, mais Samantha avait munie cette zone d'un nombre important de programmes de sécurité et de leurres, car c'était elle qui gérait en partie l'emmision du signal de balise de son anneau. Ces systèmes étaient encore sous son contrôle.
Pour le moment.
Elle n'avait pas le temps de chercher davantage. Il lui faudrait se contenter de cela.
Mais à quoi des communicateurs pourraient-ils bien lui servir ? Elle ne pouvait contacter Anderson et télécharger dans la mémoire du cargo toutes les informations relatives au plan Apogée ; le tel'tak s'était occulté, et elle n'avait aucun moyen de le joindre dans ces conditions.
Avertir la Tok'Râ ? Ridicule. Le mouvement n'avait à sa disposition que des cargos, qui ne leur seraient d'aucun secours. Bien sûr, ce serait un moyen de faire parvenir à la Terre un compte-rendu de la situation, mais comme le leur avait appris les Tok'Râ, les communicateurs Goa'uld étaient loin d'être fiable, et les risques de voir les Grands Maître intercepter le message étaient...
Etaient...
Carter en eut le souffle coupé - pas physiquement, bien sûr, étant donné qu'elle n'avait pour le moment plus de poumons, mais l'effet n'en fut pas moins violent.
Elle n'envisageait tout de même pas de faire ça ? Ce serait succidaire... Et pourtant...
Les risques de voir son message être intercepté étaient importants.
Les chances de voir son message être intercepté étaient importantes.
Tant qu'elle serait piégée dans cette section, elle serait totalement inutile. Or, elle ne pouvait s'echapper... à moins que les Jaffa ne décident de reconnecter la section au reste du reseau.
A moins, en somme, qu'une situation d'urgence ne les oblige à activer leurs boucliers.
L'attaque d'une douzaine de ha'tak constituait sans doute une situation d'urgence.
« Tu es completement folle », songea t-elle, épouvantée.
Juste après, elle se mit au travail.
Il lui fallait rédiger un programme autonome, qui pourrait agir à distance. Un programme résistant, car il lui faudrait emmetre à pleine puissance pour générer un écho suffisement robuste pour s'imprimer dans les cristaux de mémoire vive et se répendre dans les bonnes sections.
Ligne de code... Ligne de code... Algorythme... Liaison...
Les capteurs internes lui indiquèrent que la température de l'alcôve dans laquelle elle était confinée augmentait de manière inquiétante, et Samantha se força à réduire son activité. Cela ne l'avancerait à rien de griller un cristal principal - il était même possible que ça la tue.
Enfin, après de longues minutes de création frénétique et d'essaies consciemment baclés, le programme fut près à fonctionner. Très probablement près. Enfin, en théorie.
Elle n'avait pas le temps de faire mieux.
Receuillant le maximum d'énergie autour d'elle, le major Carter téléchargea son programme dans le générateur d'onde. Calibra celui-ci, en ajusta la fréquence. Puis, envoyant une surcharge d'énergie dans le générateur, elle l'activa.
Impulsion.
Une secousse énorme affola les capteurs. Toute la matrice autour d'elle fut balayée par une IEM de faible ampleur. Même ici, dans une section protégée - surprotégée, pourrait-on dire - l'écho s'était fait sentir, revenant à peine une fraction de seconde après son emmission. Certaines lignes de codes se brouillèrent et s'altérèrent, d'autre se perdirent. La température du casier à cristaux grimpa en flêche, allant jusqu'a faire jaillir quelques étincelles, avant de se stabiliser et enfin de diminuer lentement. Les cristaux grésillèrent, chargés d'électricité statique. L'Entité qui portait le nom de Samantha Carter encaissa le choc, et en sortie à peu près intact. En temps que programme complexe, sa structure aurait dû être particulièrement sensible à se genre de retour d'énergie, mais les Entités avaient un mode de fonctionnement bien particulier.
Réactivant l'impulseur, elle examina une nouvelle série d'échos. Les communicateurs s'activèrent. Un message fut envoyé. Impossible de vérifier son contenue, de savoir s'il avait été altéré au cour du transfert. La perte d'une seule donnée pouvait invalider la totalité de l'opération.
A contre-coeur, elle coupa les boucliers. Il fallait éviter que les Jaffa ne remarquent leur activation, si ce n'était pas déjà fait. Cela aurait pu leur donner des soupçons.
Le générateur d'impulsion étant désormais inutile, elle le coupa également. Aveugle, sourde, muette et infirme, le major Carter s'arma de patience.
Tout reposait maintenant sur ce message.
Ce message qui était calibré de telle façon qu'il avait bien plus de chance d'être intercepté par un vaisseaux « ennemi » que de parvenir un jour à une base Tok'Râ.
Ce message qui disait : « Message de l'équipe SG-1 à l'avant-poste Tok'Râ de Het'Nomina. Sommes actuellement infilitré dans le vaisseaux mère du Goa'uld Khnemou, aux coordonnées ci-jointe. Avons récupéré l'anneau, mais ne disposons plus de notre moyen de transport. Avons besoins d'un tel'tak de toute urgence.
Attention : vaisseau infiltré lourdement armé et particulièrement dangereux. »

Schel'nok franchit l'angle d'un couloir et les portes du pel'tak lui apparurent. Comme à l'habitude, elles étaient gardées par deux Jaffa, parfaitement immobiles.
Le primat s'avança vers eux avec lenteur. Il ressentait une forte lassitude, qui se présentait sous la forme d'une vague culpabilité. Pourtant, il était porteur d'une excellente nouvelle ; Khnemou serait sûrement ravi. Evidement, il ne possédait toujours pas le moyen de d'éradiquer l'Entité... Pour cela, il aurait fallu détruire tout les systèmes gérant les champs de force, ou tout du moins en couper l'alimentation ; mais cela reviendrait à démunir le vaisseau de tout ses boucliers, principaux et secondaires.
Schel'nok s'arrêta devant les soldats en faction. Il effectua distraitement un salut militaire, que lui rendirent aussitôt les deux guerriers.
- Tek'Ma'Té, dit-il d'une voix malgré tout absolument ferme.
Il fit un signe de tête assez peu conforme au protocole, afin de désigner la salle de contrôle, et ajouta :
- Le Seigneur Khnemou est sur le pel'tak ?
L'un des soldats s'avança et lui répondit d'une voix neutre, attestant d'un grand nombre d'années passées à ce poste.
- Non, monsieur, dit-il. Notre Seigneur à quitté le pont de commandement il y a une demi-heure environ, accompagné d'une escouade.
Cela attira l'attention de Schel'nok. Il était rare que Khnemou se déplace dans les couloirs du vaisseau. Ses déplacements se limitaient habituellement à des allées-retour entre le pel'tak, ses appartements privés - qui occupaient à eux seul tout un niveau de l'appareil - et la salle de banquet, ou des dizaines de kilo de nourriture entraient deux fois par jour, pour en ressortir quasiment intact.
- Ou se rendait-il ? demanda t-il avec intérêt.
Le Jaffa hésita un instant, et le fixa d'un regard incertain. Il n'était pas sensé écouter ce qui se disait dans la salle de commandement, et encore moins le répéter. En temps normal, Schel'nok aurait eu la présence d'esprit de ne pas poser cette question ; tout du moins, pas aussi directement. Il fallait qu'il se reprenne très sérieusement. Dès qu'il en aurait l'occasion, il consacrerait quelques heures de Kelno'Reem à faire le point.
Pour l'heure, il se contenta d'un hochement de tête rassurant à l'égard du soldat, afin de lui indiquer que répondre ne lui attirerait aucun ennuie.
- Il me semble avoir entendue le Seigneur dire qu'il désirait détruire l'anneau que nous avons récupéré, répondit le soldat en recommençant à fixer le vide.
Détruire l'anneau ? Oui... Cela résumait bien la façon de faire de son dieu. Lorsque quelque chose échappait à son contrôle ou refusait de se plier à sa volonté, il devait provoquer la destruction... ou la mort.
- Kel'Sha, fit le primat en guise de remerciement.
Puis, dans un bruissement de cape, il fit volte-face et prit le chemin de la plus proche salle des anneaux.
Il n'eut pas à aller bien loin. Après un transfert et quelques embranchements, alors qu'il avançait dans un large couloir éclairé par des torches, ses sens aiguisés de soldat lui indiquèrent la présence d'un petit groupe derrière le croisement suivant.
Ralentissant l'allure, il se prépara à saluer son dieu, et tourna au coin du couloir.
Tout, alors, parut ralentir autour de lui, depuis ses pulsations cardiaques jusqu'à la danse des flammes éclairant les murs.
Il vit d'abord trois guerriers qui lui tournaient le dos. Son regard balaya brièvement leur visage, et il y décela une pâleur horrifié.
Il vit le Seigneur Khnemou debout au milieu de ses hommes, le regard absent, un vague sourire aux lèvres. Comme toujours, il émanait de sa posture une aura de grâce et de délicatesse, ainsi qu'une froideur impitoyable.
Des torches brûlaient doucement sur les murs, craquant et ondoyant, couvrant les visages de reflets changeants.
Une lumière blanche, semblable à celle d'un soleil hivernale, tombait des luminaires au-dessus de leur tête.
Sur le sol de naquadah, à demi adossé au mur couvert de hiéroglyphe, il y avait Kelt'sär.
Le visage congestionné, parsemé de marques blanches et déformé par la terreur. Le regard vide et opaque, fixant le sol sans le voir. Un filet de sang séché courant de son nez jusqu'a son cou noir et tordu, coupé par une marque de strangulation.
Mort.
Non... Ça n'était pas possible... Pas lui...
- Kelt'sär... dit quelqu'un.
C'était sa voix. C'était lui qui avait parlé.
- Ce Jaffa m'a manqué de respect, indiqua Khnemou d'une voix distraite en jetant un coup d'oeil au cadavre de l'adolescent.
« ...manqué de respect... »
Lentement, sans brutalité, un carcan de haine se referma sur son coeur et son esprit.
Le Seigneur reprit :
- As-tu remplis ta mission ?
Les yeux de Schel'nok, calmement, se levèrent vers le Seigneur Goa'uld. Il se sentait vide de toute émotion, hormis cette haine brûlante qui, doucement, se muait en une froide détermination. Est-ce qu'il avait remplie sa mission ? Est-ce qu'il avait fait ce qu'il fallait ? Ce qu'il devait ?
Ho, non. S'il avait fait ce qu'il devait, Kelt'sär serait en vie.
- Oui, Monseigneur, répondit Schel'nok d'une voix doucereuse.
« Je vais le tuer », songea t-il calmement.
Il fut stupéfait d'avoir osé formuler cette pensée. Pourtant, c'était bien son intention.
« Je vais le tuer », se répéta t-il plus fermement.
« C'est un dieu ! »
« Il n'en est pas un », fit calmement cette voix qui lui avait déjà parlé une fois, celle qui ressemblait tant à la voix de son père.
En cet instant ou tout lui semblait si irréel, Schel'nok ne s'en étonna pas. Il saisit sa lance plus fermement.
- L'Entité a t-elle été neutralisée ? reprit Khnemou d'une voix vaguement extatique, ce même sourire toujours au coin des lèvres.
Schel'nok posa la main sur le boîtier de tir. Il évalua les manoeuvres qu'il lui faudrait accomplir pour neutraliser les gardes en douceur et tirer un jet de plasma brûlant en plein dans le coeur de son dieu.
« Ne fais pas ça ! » fie-il en un cri mental désespéré.
Une image lui revint. Celle du cadavre d'un Goa'uld, déchiré, tuméfié, changé en une masse sanguinolente.
Il s'agissait d'un Ash'rak envoyé par Râ pour assassiner Khnemou, une dizaine d'année auparavant. A l'époque, Schel'nok n'était que simple soldat, mais ses professeurs lui prédisaient déjà un avenir brillant. Il faisait partie du groupe de combattant qui avait procédé à la capture de l'assassin professionnel. Sept Jaffa avaient perdus la vie lors de cette arrestation, et Schel'nok lui même avait reçut un tir de plasma à courte-portée - ce genre de tir provenait d'une sorte de dispositif en forme de bague, qui se dépliait de façon télescopique et pouvait alors émettre une centaine de rayon rouge sang avant de tomber à court d'énergie. Aujourd'hui encore, il lui restait une marque de brûlure en forme de demi-lune sur le haut de l'épaule droite.
Ils avaient amené le tueur, enchaîné et menotté, jusqu'au Seigneur Khnemou. Il venait de sortir de son sarcophage, qui l'avait guérit des quatre blessures, toutes non mortelles, que lui avaient infligé l'Ash'rak.
Khnemou avait tenue à interroger lui-même le suspect.
Durant cinq jours, les hurlements du Goa'uld avaient résonnés presque sans interruption dans les couloirs du vaisseau. Enfin, plus exactement, ses hurlements retentirent durant deux jours. Ses supplications, ses gémissements et, finalement, ses sanglots, se succédèrent durant les trois restant. Ces cinq jours avaient beaucoup marqués Schel'nok ; il n'avait encore jamais entendu un Goa'uld verser des larmes - même des larmes de douleur.
Lorsque Khnemou en eut finie avec l'assassin, il ordonna à ses hommes de jeter son corps par le Chap'aï, vers une planète marécageuse ou il avait coutume d'envoyer le corps de ses ennemis vaincus. Dans le monde des Goa'uld, laisser un corps pourrir sans sépulture était la pire offense que l'on puisse faire à son ancien propriétaire.
Schel'nok vit le cadavre lacéré. Khnemou n'avait même pas eut besoins d'utiliser le sarcophage pour le ramener à la vie ; ses seuls talents de tortionnaire lui avaient permis d'éviter les veines et les artères principales, ainsi que les organes vitaux.
Et c'était ce jour là que Schel'nok s'était juré que jamais, quoi qu'il arrive, il ne ferait quoi que ce soit...
...qui puissent lui attirer la colère de son dieu.
- Oui, Monseigneur, dit-il en réponse à la question de Khnemou. L'Entité ne peut plus vous nuire, à présent.
S'il le tuait, il n'aurait pas à redouter sa colère.
« Mais est-il seulement possible de le tuer ? »
Le primat fit glisser sa main le long de sa lance. Il avait déterminé quels enchaînements il devait pratiquer pour éliminer tout les gardes. Et alors...
Khnemou leva les yeux vers lui. Schel'nok suspendit aussitôt son geste.
- Tu m'as bien servi, Schel'nok, souffla le Seigneur.
Le Roi de Memphis s'avança vers lui.
« Il gouverne depuis des milliers d'années. C'est un dieu ! »
- Je suis content de toi.
Le temps sembla s'étirer. Khnemou le regardait, l'air paisible, souriant.
Derrière lui, le corps de Schel'nok glissa légèrement le long du mur.
La main de Schel'nok se crispa sur le manche de son arme.
- Monseigneur !
Le primat se figea, puis se retourna. L'un des guerriers en charge du pel'tak s'avançait vers eux en courant.
- Monseigneur, répéta le soldat, le souffle court.
Il s'arrêta devant eux et s'inclina craintivement.
- Nous venons de récupérer le contrôle des tableaux de commande, annonça t-il rapidement.
Il prit une inspiration, sans doute davantage pour calmer la nervosité que lui inspirait la proximité de son dieu que pour se remettre de sa course.
- Les ordinateurs sont encore très perturbés, reprit le Jaffa. Beaucoup de programmes ont été transcris en un langage informatique inconnu, et ne fonctionnent plus en synchronisation avec les systèmes. Nous sommes en train de les réinstaller à partir de la Bibliothèque des Cristaux. Mais nous avons pu faire fonctionner les détecteurs internes durant quelques minutes, et nous avons localisé les intrus ! Nous savons à quel niveau ils se trouvent.
Schel'nok regarda à nouveau le Seigneur. Ses yeux de cuivre s'étaient enfin éveillés. Ils brillaient d'une lueur cruelle et bestiales, à la pensée du massacre qui s'annonçait.
- Schel'nok ! souffla t-il.
« Maintenant ! Fais-le maintenant ! Si tu ne te décides pas immédiatement, tu ne le feras jamais ! »
A nouveau, Schel'nok saisit discrètement sa lance serpent dans une posture d'attaque. Son doigt caressa le bouton de tir.
- Je veux que tu traques ces intrus, reprit Khnemou avec délectation. Je veux que tu les élimines. Et je veux que tu m'amènes leur corps, afin que je puisse les ressusciter et les tuer... encore... et encore...
Un air d'insatiable cruauté déformait ses traits, les dotant d'une avidité malsaine et terrifiante. C'était la même expression de gourmandise macabre que lui avait vu Schel'nok dix ans plus tôt, lorsque l'Ash'rak, furieux et terrifié - car la réputation du Seigneur Khnemou n'était plus à faire, même tant de millénaires après son bannissement - avait été traîné jusqu'à lui.
Le souvenir du corps dépecé lui revint.
Celui des cris, des gémissements et des suppliques aussi.
Combien d'autres Ash'rak s'étaient attaqués à Khnemou à l'époque de sa grandeur ? Combien avaient échoués ?
Combien avaient vécus une longue, très longue agonie ?
Combien...
Un autre détail lui revint.
Le palais de Khnemou sur Memphis avait été bâtit sept mille cinq cent trente-deux ans auparavant par le plus grand constructeur impérial de tout les temps, un Goa'uld nommé Imhotep. C'était une merveille de marbre, de granit et de micas, brillant d'une lumière rouge et or sous le feu du soleil. Il était situé au sommet de la colline de Nas Fal'tha, qui surplombait la cité portant le nom de la planète. Formé de tours d'allure agressive aux arrêtes acérés et de coupoles dorés couvertes d'arabesques, cet immense édifice comportait une allée centrale longue de près de deux kilomètres, flanquée sur toute sa longueur de deux cent quarante-cinq statues d'hommes à tête de bélier taillés dans le basalte et montés sur des socles. Ces statues représentaient chacune un jour de l'année - d'une année sur Memphis. Toutes les semaines, des montagnes d'offrandes, or, bijoux, onguents, mets précieux, étaient déposés par les prêtres noirs devant les immenses portes d'argent du palais, dans une barque d'or et de basalte.
Mais peu - sinon aucun - des fidèles n'avaient jamais franchis ces deux portes ; ou, en tout cas, aucun n'était jamais revenu pour en parler.
Toujours était-il que personne, à l'exception des soldats et des esclaves personnels de Khnemou, ne savait que cette allée continuait à l'intérieur du bâtiment impérial. Sur deux autres kilomètres, un long et vaste couloir, d'une froideur pénétrante à cause de l'épaisseur de la pierre et de l'absence de fenêtres, courait à travers tout le palais au milieu de deux rangées formées de deux cent quarante-cinq autre socles. Mais ces socles ne portaient pas de statue d'homme à tête de bélier.
Sur soixante-douze d'entre eux, reposait une urne funéraire rouge sang, en forme de diamant.
Sur chaque urne, un nom gravé.
Dans chaque urne, un coeur momifié.
Celui de l'un des ennemis du Seigneur Khnemou, extrait de sa poitrine alors qu'il battait encore.
Soixante-douze urnes poussiéreuses. Soixante-douze organes desséchés.
Allait-il être le prochain ?
Voulait-il être le prochain ?
- Schel'nok, siffla Khnemou, d'un timbre bas et menaçant.
Avec la brutalité d'un tir de lance, la voix de Khnemou le ramena à l'instant présent. Encore une fois, il s'était laissé aller à se perdre dans ses pensées. Et c'était dangereux ; car Khnemou détestait que l'on l'ignore.
Obéissant à un réflexe qu'on lui avait inculqué quasiment depuis le jour de sa naissance, il se laissa tomber à terre, un genou au sol.
- Pardonnez-moi, Monseigneur, dit-il alors qu'il pensait :
« Imbécile ! Ashak ! Pourquoi recommences-tu à le craindre ? Pourquoi redoutes-tu à nouveau sa colère ? Tues-le ! Il est encore temps ! »
Mais c'était faux, bien sûr. Il était trop tard. S'il avait dû le faire, ç'aurait été déjà fait.
Ho, Seigneur... Il était si las... si fatigué...
- Je les trouverais, murmura t-il alors qu'en dedans, il hurlait. Je les tuerais. Je vous les amènerais.
Il se releva. Sa lance était bien droite à ses côtés, sa main bien loin de la commande de tir.
- Vas-y, ordonna Khnemou avec satisfaction.
« Je suis un soldat. J'obéis à mon dieu. »
Il devait oublier la colère.
Il fit volte-face, et commença à remonter le couloir. Les soldats s'écartaient de son chemin sans un mot. Ils le regardaient avec inquiétude, comme s'il était dérangé.
Il en avait sûrement l'air.
Il aperçut Kento'c, dont le visage exprimait un mélange de colère et de déception. Sans doute avait-il vu la haine dans le regard du primat, et espérait-il le voir venger Kelt'sär.
« Et toi ? eut envie de lui crier Schel'nok. Tu étais là ! Tu aurais pu le sauver ! »
« Tu voudrais qu'un novice agisse à ta place. Tu es le pire des lâches. »
Pour échapper au regard accusateur du jeune soldat, il pressa un discret bouton sur le côté du col de son armure. Un chuintement mécanique retentit aussitôt, et plusieurs plaques de naquadah argentés en jaillirent. Avec une série de claquements et de tintements, les morceaux de métal ouvragés et étincelants s'assemblèrent, s'encastrant les uns dans les autres. Les différentes pièces pivotèrent, se déplièrent, et se soudèrent, formant un casque autour de sa tête. Plusieurs plaques d'argent se dressèrent soudain devant son visage, et il demeura aveugle un instant. Puis, les circuits internes s'activèrent, et une image rougeâtre apparue devant ses yeux, retransmise par trois caméras situés à des endroits stratégiques.
Son armure était désormais complétée par un casque d'argent rutilant en forme de tête de bélier, d'aspect bien plus précieux et impressionnant que celui des Gardes classiques.
Maintenant dissimulé aux regards, il continua son chemin, les jambes lourdes et le dégoût de lui-même au fond du coeur.
Une fois les intrus mort, il pourrait oublier tout cela.
Alors, il allait s'en débarrasser rapidement.

Teal'c avançait, tout les sens en alertes, aussitôt suivit par le colonel O'Neill et par Daniel Jackson. Le tok'Râ Jacob Carter fermait la marche, tenant son zat'nik'tel avec une dextérité que les deux milles ans d'expérience de Selmak lui conférait. Le Jaffa appréciait la discrétion du tok'Râ ; ses pas ne produisaient que d'infimes frottements sur le sol de marbre. On ne pouvait hélas en dire autant de Daniel Jackson, dont chaque mouvement provoquait un fort bruissement de tissus. O'Neill était plus discret, mais cherchait d'avantage à ne pas se faire surprendre qu’à surprendre lui-même. L'équipe disposait là d'un avantage majeur sur les Jaffa : les armures de ceux-ci, conçut pour provoquer la terreur et impressionner les foules, étaient plus décoratives que fonctionnelles. A chaque pas, elle provoquait un bruyant fracas métallique. L'ancien primat avait toujours désapprouvé l'utilisation de cette armure. Il n'en avait évidement jamais fait part à Apophis - la sécurité de ses soldats était très loin d'être à l'ordre de ses priorités. Teal'c était cependant malade, à cette époque, lorsqu'il songeait que le tiers de ses soldats morts au combat auraient été encore en vie sans cet équipement encombrant et si peu fonctionnel. Lui même ne l'utilisait plus que lors des missions d'infiltration et pendant les rencontres avec les chefs rebelles Jaffa, pour la plupart très attachés à la tradition.
Le Jaffa jeta un coup d'oeil au couloir d'une largeur inhabituelle dans lequel ils progressaient. Ce qu'il voyait l'incitait à penser qu'ils se trouvaient à proximité des quartiers d'habitation de Khnemu : les sols de céramique doublés au naquadah avaient laissés place, lors du dernier changement de niveau par les anneaux, à des dalles de marbre noire striée de blanc. Les torches fixées au mur s'étaient changées en courts piliers de granit, surmontés d'une coupe contenant des flammes artificielles, et les murs en naquadah couverts de hiéroglyphes étaient devenus des parois de pierre gravées. De lourdes tentures en étoffe rouge, couvertes de prières à Khnemu, pendaient du plafond, masquant en partie les cotés de l'allée.
Ce fut sans doute à cause de ces tentures que Teal'c ne vit pas le danger arriver.

Schel'nok avançait d'un pas vif, tenant sa lance Serpent d'une main ferme. Les Jaffa s'éloignaient craintivement de son passage, jetant un regard plein de respect à son casque argenté. Le primat voyait des lumières orangées apparaître et disparaître régulièrement sur les murs, chaque fois que l'éclairage des torches murales se reflétait sur son casque.
Le Jaffa arriva devant la salle des anneaux. Il posa la main sur un cristal mauve ovale, en forme de scarabée. Celui-ci s'éclaira, et la porte s'ouvrit.
Schel'nok pénétra dans la pièce, et pressa une pierre bleu, sur sa protection de poignet. La porte se referma derrière lui.
Le soldat jeta un rapide coup d'oeil circulaire afin de s'assurer de l'absence de dispositif de surveillance électronique - les chances d'en trouver un dans un vaisseau Goa'uld étaient quasi-inexistante, à plus forte raison dans un appareil aussi ancien, mais il effectuait ce genre de vérification machinalement. Constatant que rien ni personne ne l'observait, il posa un genou à terre et fit pivoter, à l'arrière de sa botte, une petite cheville métallique qu'il avait installé lui-même. Il effectua la même opération sur son autre botte, avant de se relever et de s'avancer au centre de la pièce.
Son pas était maintenant totalement silencieux.
Il pressa à nouveau le joyau sur son poignet, et les cinq cercles de naquadah jaillirent du sol avant de l'entourer d'une lumière jaune éclatante.

Teal'c écarta une tenture. Le lourd tissu s'effaça mollement, avant de se rabattre derrière lui. Un léger « Blaff », accompagné d'une exclamation étouffée, lui indiqua que le colonel O'Neill n'avait pas été assez rapide pour rattraper la tenture avant qu'elle ne lui retombe sur la figure.
- Il y a un détail dont j'aimerais que nous discutions, fit celui-ci d'une voix pleine de mauvaise humeur manifestant de sa rancune à l'égard du Jaffa.
Teal'c se tourna légèrement vers le colonel, et vit qu'il était parvenu à coincer la sangle de son sac à dos dans les fibres textiles de la tenture fautive.
- Quelque soit l'endroit ou se trouve cet anneau, il y a de fortes chances pour qu'il soit bien gardé, non ?
Il tira sur la sangle, coinçant définitivement la lanière dans la banderole brodée de hiéroglyphe.
- Or, poursuivit-il tout en s'acharnant sur la courroie, nous ne sommes que quatre... Et je dois vous avouer que... qu'en ce qui me concerne... Je commence à fatiguer un peu.
Teal'c ne dit rien. Il devait avouer que les nombreux combats, au cours desquelles il avait été légèrement blessé à plusieurs reprises, l'avaient éprouvés. Sa larve Goa'uld avait guérie toutes ses brûlures, mais elle même puisait en partie ses forces dans son corps.
- Heu... commença Daniel, comme chaque fois qu'il s'apprêtait à dire une chose qui lui semblait évidente. Sam devrait pouvoir nous aider, non ?
Il les regarda les uns après les autres. Teal'c redressa la tête et détourna les yeux.
- Je ne crois pas, Daniel, répondit soudain Jacob Carter. La façon dont on a été coupé... Je ne pense pas qu'elle soit en mesure de faire quoi que ce soit pour nous.
Daniel regarda Jacob un instant, mais n'ajouta rien. Comme tout les autres, il songeait que les problèmes de Sam pouvaient très bien ne pas se limiter à des difficultés de communications.
Le silence se maintint quelques secondes, puis Jack décida de prendre la parole.
- Bon, allez, je voudrais voir un peu plus d'optimisme dans cette pièce... ce couloir, dit-il d'une voix forte, paume levées comme pour calmer une foule hystérique. Non, c'est vrai, au pire, tout ce qu'on a à faire, c'est atteindre la pièce ou se trouve le dernier bout de major, éliminer tout les gardes que ce Goa'uld schizophrène n'aura pas manquer de...
- Kree'Taï ! murmura soudain Teal'c d'un ton sec en levant vivement son poing serré au niveau de sa tête, oubliant que O'Neill ne comprenait ni le langage Goa'uld, ni la signalétique Jaffa.
Par conséquent, au lieu de « se taire » et de « se tenir prêt », comme le demandait l'ancien primat, il fit quelque chose d'un peu différent...
- Quoi ? demanda vivement le colonel, saisissant son P-90 et ôtant la sécurité, qui se débloqua avec un déclic retentissant. Qu'est-ce qu'il se passe ?
Deux bruits qui empêchèrent le guerrier Jaffa de localiser l'origine du son qu'il venait d'entendre tout prêt d'ici, à savoir celui du déploiement d'un zat'nik'tel.

Schel'nok avançait silencieusement, ses pieds effleurant à peine le sol, son armure savamment huilée ne produisant pas le moindre frottement. Il se déplaçait derrière les tentures écarlates, ondoyant de façon à rester le moins longtemps possible à la vue du Jaffa d'Apophis le serpent. Teal'c, le shol'va, avait la réputation d'être un soldat très doué et un combattant émérite.
Le premier primat de Khnemou détacha la lanière de cuir qui retenait son couteau Orak, afin de pouvoir le saisir rapidement si le besoin s'en faisait sentir, et amena son zat'nik'tel au niveau de son flanc gauche. Il s'était débarrassé de sa lance lorsqu'il avait vu l'itinéraire emprunté par les Tau'ri : la disposition des lieux n'était guère favorable à la manipulation d'un long-bâton - les longues bandes de tissu rendaient le passage trop exigu.
Il ne se trouvait plus qu'a onze mètres du groupe.
« ...ne pense pas... soit en mesu... faire quoi que ce... nous. »
La voix du plus âgé lui parvenait par intermittence, lorsqu'il quittait l'abri d'une tenture pour une autre. La vision thermique de son casque lui montrait sous forme de tâches écarlates ce que les bandes de tissu lui dissimulaient.
Neuf mètres.
Il enfouie son zat'nik'tel dans sa cape, sous une couche de tissus aussi épaisse que possible, et, faisant arrêt un bref instant derrière l'une des banderoles, il tendit l'oreille.
« ...ptimisme dans cette pièce... ce couloir », disait celui qui, d'après les banques de données du vaisseau, était le chef - bien que Schel'nok ait du mal à le croire.
Il retint un rire méprisant. Les bavardages de ce ashak allaient couvrir plus sûrement que quoi que ce soit d'autre le bruit de son arme.
Sure de lui, il déploya son arme dans les pans serrés de sa cape. Un léger « Sming ! » cristallin filtra à travers le tissus, mais le Jaffa n'était pas inquiet. Il n'y avait aucun risque pour que...
« Kree'Taï ! »
Schel'nok se raidit comme si on venait de donner un coup de couteau Orak dans sa poche symbiotique. La main qui tenait le zat'nik'tel se crispa.
En un instant, l'adrénaline envahit ses veines, accélérant le rythme de ses battements cardiaques et la vitesse de ses pensées.
Il paraissait impossible que le Jaffa d'Apophis ait entendu le bruit étouffé de l'arme Goa'uld - pourtant, cela s'était manifestement produit. Cependant, sa vision thermique lui indiquait que Teal'c était en arrêt, ce qui tendait à indiquer qu'il n'avait pas repéré le côté du couloir d'ou avait émané le bruit.
Donc, il lui restait une chance... une toute petite chance... de conserver un semblant d'effet de surprise.
Toutes ces réflexions n'avaient pas durées plus d'un seconde, et, déjà, il passait à l'action. Il pressa un minuscule bouton, sur le cou de son casque-bélier, et la vision thermique se désactiva. Aussitôt après, il tourna une broche, sur son épaule gauche, et sa longue cape rouge se détacha. Il l'a retint, afin d'éviter que le bruit de sa chute ne révèle sa position.
Et alors...
« Quoi ? » fit le chef.
Un déclic retentit ensuite, et l'homme continua à parler, mais Schel'nok n'attendit pas. Dès les premiers mots, il passa à l'attaque, un rictus aux lèvres. Grâce à cet imbécile, ils n'allaient pas l'entendre venir.
Il dégaina son zat'nik'tel et tira.

Teal'c perçut le bruit des tentures déplacées par un corps se mouvant rapidement. Mû par un réflexe acquit depuis plus de quatre-vingt ans, il fit tournoyer sa lance au dessus de son épaule afin de la diriger plus vite vers l'attaquant. Il commit cependant une grave erreur : il oublia l'endroit ou il se trouvait. Sa lance heurta l'une des bannières, le coupant totalement dans son élan.
« Ti-ti-ti-TIARZ-TIARZ ! »
A ses côtés, O'Neill fut frappé par un rayon turquoise et tomba, une grimace de douleur sur le visage. Daniel Jackson fut atteint par le second trait alors qu'il faisait volte-face, et perdit connaissance au milieu de son mouvement. Ses jambes le trahirent, il s'écroula. Son corps fut agité de spasmes quelques secondes, et ses lunettes glissèrent au sol.
Teal'c pu enfin tirer : le jet de plasma transperça plusieurs bannières, y laissant des cercles de feu, mais n'atteignit pas sa cible. Il aperçut un reflet argenté lorsque leur agresseur se réfugia derrière une autre banderole.
« Ti-ti-ti-TIARZ ! »
Un nouveau tir jaillit en même temps d'un autre côté, frappant Jacob Carter en plein coeur. Le tok'Râ poussa un grognement de douleur et tomba à genou, mais, par un effort de volonté absolument fantastique, il parvint à rester conscient.
L'ancien primat comprit alors pourquoi il ne parvenait pas à localiser l'emplacement de l'ennemi : il y avait plus d'un agresseur.
Teal'c commença à tirer en rafale, transperçant les tentures en de multiples endroits. A chaque fois, un bruit d'impact contre les murs lui indiquait qu'il n'avait touché personne.
Il entendit un bruit de pas rapide et léger sur la droite du couloir, et regarda juste à temps pour apercevoir un nouvel éclat métallique. Il ouvrit à nouveau le feu, et entendit un feulement grésillant qui lui indiqua qu'il avait frôlé sa cible. Un rayon de zat'nik'tel tiré par l'ennemi, dévié, manqua Jacob Carter de peu et frappa un porte-flamme. Une nuée d'étincelle s'éleva de la coupe posée sur le piédestal.
« Swah !...mzzzz-WAP-WAP-WAP ! WAP ! WAP ! WAP ! »
Teal'c envoya de nouvelles salves de plasma, projetant de lourds pans de tissu enflammés au sol. La température dans le couloir commença à s'élever sensiblement. Il entendit un de ses tirs faire exploser une paroi de pierre, dont les débris vinrent opacifier légèrement l'atmosphère d'une poussière ocre. D'autres bruits de pas, incroyablement légers, retentirent quelque part.
Et soudain, l'assaillant - parce qu'il n'y en avait qu'un seul, venait de réaliser Teal'c, un seul Jaffa si doué que c'en était effrayant - fut sur lui.
Il ne l'avait absolument pas vu approché, encore moins entendu ; mais un léger gonflement d'une des banderoles lui avait indiqué que le soldat se dissimulait derrière, à moins de deux mètres de lui.
Teal'c abattit sa lance à l'instant ou leur agresseur se jeta sur le côté tout en braquant son zat'nik'tel. L'extrémité massive du long-bâton frappa l'homme au poignet, juste derrière la crosse de son arme, l'obligeant à la lâcher. Le serpent de naquadah gris et mauve tomba au sol et dérapa hors de leur vue en tournoyant.
Mais Teal'c ne le remarqua pas. Lorsqu'il avait vu ce qui lui faisait face, il n'avait pu s'empêcher de marquer un arrêt.
Le Jaffa portait une armure de combat sombre, presque noire ; le plastron de métal protégeant sa poitrine était bien plus long qu'à l'habitude, et gravé de symboles Goa'uld antiques signifiant « Force, Loyauté, Sacrifice ». Ses épaulettes comportaient chacune une tête de bélier gravée, tout comme ses protections d'avant-bras. Mais ce qui retenait immédiatement le regard, c'était le casque d'argent qui couvrait son visage, et qui figurait lui aussi la tête de cet animal, dénaturée jusqu'à l'extrême afin de terrifier les peuples esclaves.
Les yeux de l'animal étaient deux pierres noires en forme de losange, au centre desquelles brillait un point bleu éclatant. Ce cercle lumineux était entouré d'une sorte de minuscule iris de métal, semblable à celui qui protégeait la porte de la Tau'ri, et qui devait être capable de simuler la dilatation d'une pupille. Au dessus de ces yeux plein de fureur, une longue plaque triangulaire figurait le front de l'animal. Elle se terminait en bas pas un museau luisant, et était flanquée en haut par deux cornes de métal, blanches et recourbées, pouvant manifestement se replier sur elles-mêmes de façon télescopique. Des oreilles en losange, relié au casque juste en dessous des cornes par des pivots en formes d'engrenage, semblaient pouvoir s'abaisser en arrière afin d'imiter un bélier s'apprêtant à attaquer. Deux bande de tissus, composées de deux lignes bleu et jaune, tombaient de chaque côté du crâne d'argent, jusqu'a la mi-poitrine. Le casque du Garde Bélier était couvert d'un grand nombre d'arabesques et de dessins stylisés, qui figuraient à leur manière une fourrure parfaite, et froide comme une lame de couteau.
Et, par dessus tout, c'était l'apparence agressive et acérée de ces cornes, le regards cruel et impitoyable de ses yeux azur, l'aspect menaçant de ce front de naquadah qui glaçait le sang. Khnemu était peut-être fou, songea Teal'c ; mais il était avant tout un être impitoyable, cruel et glacé, à l'image de cet horrible reproduction d'animal défiguré.
Cette seconde d'hésitation aurait pu lui coûter la vie ; par chance, le Garde était de toute évidence loin de s'attendre à cet accueil. Les deux guerriers reprirent leurs esprits au même instant.
Le Garde Bélier profita que l'attaque de Teal'c ait placée sa lance entre eux deux pour la saisir d'une main et la soulever à la verticale ; empoignant l'extrémité inférieure de son autre main, il la fit vivement pivoter tout en se tournant de façon à lui briser le poignet. Chez la plupart des Jaffa, cette technique aurait provoquer l'action instinctive de serrer leur arme plus fort, afin d'empêcher l'ennemi de s'en emparer. Cependant, Teal'c était plus vif et plus expérimenté que la plupart des Jaffa, et il lâcha sa lance juste à tant pour éviter le plus gros des dégâts ; son poignet craqua tout de même désagréablement. Le Garde, légèrement déséquilibré par son propre élan, vacilla et fit tournoyer la lance afin de retrouver son équilibre. Au passage, il en frappa Jacob Carter sous le menton ; celui-ci retomba au sol sans un cri, lâchant son zat'nik'tel. Teal'c réalisa que le tok'Râ avait entreprit de se relever discrètement afin de l'aider. Apparemment, le Garde Bélier avait été plus observateur que lui, et avait étouffé dans l'oeuf cette tentative. Teal'c lui décocha un coup de poing dans lequel il mit toute sa force ; à sa grande surprise, le Jaffa parvint à bloquer son attaque. Il du cependant pour ce faire lâcher son arme, et Teal'c en profita pour l'envoyer à plusieurs mètres d'un coup de pied. Le Garde le repoussa brutalement, et les deux guerriers reculèrent, se fixant d'un regard d'acier, cherchant la moindre faille dans la défense de leur adversaire. Les yeux du garde scintillèrent, et les oreilles de son casque s'inclinèrent en arrière ; ses cornes s'allongèrent encore un peu dans un chuintement mécanique, réagissait aux pensées de leur porteur.
Teal'c vit le Garde se tourner légèrement sur le côté ; son regard suivit cette direction, et sa mâchoire se crispa.
A moins de trois mètres du guerrier ennemi, se trouvait le corps inconscient du colonel O'Neill. La sangle de son sac était toujours coincée dans la tenture rouge, le maintenant suspendu à environ trente centimètres au dessus du sol de marbre noir.
Le Garde Bélier se tourna à nouveau vers Teal'c ; les minuscules iris de ses yeux se rétrécirent. Il pourrait être sur O'Neill en une seconde ; lui trancher la gorge, ou le prendre en otage. L'ancien primat d'Apophis vit la main du soldat de Khnemu glisser lentement vers le couteau Orak à sa ceinture...
...Et s'immobiliser. Les deux guerriers se fixèrent un long moment, et Teal'c prit garde de ne pas tourner le regard vers O'Neill.
Soudain, avec la vivacité d'un guépard passant à l'attaque, le Garde se mit en mouvement. Teal'c se ramassa sur lui même afin d'essayer d'atteindre le colonel avant son adversaire, tandis que son coeur se contractait dans sa poitrine ; mais le soldat de Khnemou ne se jeta pas sur l'homme sans défense. Au lieu de cela, il bondit sur Teal'c. Les deux combattants se heurtèrent violementet s'affrontèrent furieusement durant quelques secondes, frappant, parant et encaissant à une allure étourdissante. Le Garde parvint à se dégager ; il envoya son bras afin d'atteindre Teal'c au cou. Le Jaffa rebelle parvint à le stopper, et tenta de riposter en frappant son adversaire au flanc, sous sa protection abdominale. Avec une fluidité déconcertante, le Garde Bélier esquiva et saisit son poignet, avant de le jeter par terre en utilisant son propre élan pour faciliter la prise. Teal'c roula au sol et se redressa juste à temps pour bloquer le puissant coup de pied qu'il lui envoya ensuite. Puis, il se releva tout en se jetant en avant, plaquant son adversaire contre le mur. Celui-ci le frappa à la cuisse d'un coup de genou, et profita de son déséquilibre pour le rejeter en arrière, contre une tenture ; Teal'c parvint à ne pas chuter, et voulu se retourner afin de jeter l'ennemi au sol. Mais un bruit de frottement caractéristique le força à revoir ses plans : celui d'un couteau Orak que l'on sortait de son fourreau. Il fit volte-face en se préparant à intercepter l'attaque ; mais, à sa grande surprise, ce n'était pas lui que le poignard visait. La lame frappa en l'air, à plus de quarante centimètres au-dessus de sa tête, avec un étrange éclair de lumière orange. Bien que ne comprenant pas la raison de cette erreur, Teal'c crut tenir sa victoire : le Garde ne se protégeait plus, et serait sans défense lors de sa prochaine attaque.
Mais le coup n'avait rien d'une erreur, et le couteau Orak atteignit sa cible : il y eu un curieux crépitement, accompagné d'un bruit de déchirure. Une odeur de tissu brûlé emplie ses narines au moment ou la lourde tenture contre laquelle il était appuyé lui tomba entièrement dessus. Il vacilla légèrement sous le poids de plusieurs kilos, inégalement répartie, qui venait de s'écraser sur ses épaule. Prévoyant la manoeuvre suivante du Garde Bélier, il jeta ses mains vers le bas et parvint à saisir in extremis le couteau Orak avant qu'il ne plonge dans sa poche symbiotique, afin de blesser à la fois son symbiote et lui même. La double pointe de la lame effleura tout de même son ventre à travers l'uniforme Tau'ri, et il sentit un inexplicable éclair de douleur. Le Garde poussa un grognement de rage.
Teal'c profita du fait qu'il tenait le poignet droit du Jaffa pour tenter une prise qui lui aurait déboîter l'épaule ; son adversaire usa cependant une nouvelle fois de son incroyable agilité pour se dégager et s'éloigner rapidement, non sans l'avoir repoussé en arrière d'un coup de pied. Le Jaffa rebelle profita de cette seconde de répit pour se débarrasser de l'épais drap qui entravait ses mouvements.
A nouveau, les deux guerriers se firent face, et Teal'c comprit soudain l'origine de l'éclair orange qui avait accompagné le mouvement de l'arme, ainsi que celle de la brûlure qu'il avait ressentit lorsqu'elle l'avait touché.
Le fil de la lame brillait d'une intense lueur orangée, semblable à celle des bâtons de torture Goa'uld. Le couteau Orak avait été modifié afin d'augmenter encore les souffrances infligées aux malheureux Jaffa condamnés à mourir de la plus terrible des morts : celle provoquée par une longue agonie au cours de laquelle le sang du symbiote mortellement blessé exhalait un poison qui se mêlait au sang de son porteur, chargeant son corps des pires douleurs.
Ho, oui, Khnemu était fou, cruel et impitoyable.
Teal'c comprit qu'il ne pourrait peut-être pas gagner. Le Garde Bélier était doué, très doué. Et il était en pleine forme, alors que le Jaffa rebelle était fatigué et affaibli. Il décida donc de tenter quelque chose que son expérience lui avait jusqu'ici déconseillé : saisir le zat'nik'tel dans l'étui sur sa cuisse, et tenter de le dégainer et de faire feu avant que le soldat ennemi ne soit sur lui.
Il se prépara à l'action, le corps encore endolori des derniers coups du Garde, examinant l'attitude du guerrier afin de deviner ses prochains mouvements. Le casque le gênait ; il l'empêchait de voir les yeux de son adversaire, ce qui aurait été le meilleur moyen de déterminer ses intentions.
En revanche...
...en revanche, lui pouvait le regarder dans les yeux.
Ce fut sans doute la raison pour laquelle il passa à l'action en même temps que Teal'c ; brandissant son coutelas à la lame incandescente, il se jeta en avant.
Teal'c saisit son zat'nik'tel.
La lame se dressa. Sa lumière sembla embraser le bras qui la tenait
Le zat'nik'tel se déploya avec un « Sming ! » semblable à celui qui avait commencé le combat ; sa tête de métal étincela sous l'éclair de feu projeté par le couteau Orak modifié.
Les deux Jaffa entrèrent en collision. Il y eut un éclair de lumière orange, un éclat blanc ; un bruit de métal heurtant du métal, et un grésillement, accompagné d'un grognement de douleur et de deux bruits de coup.
Et puis, quelque chose heurta le sol avec un claquement sec. L'objet dérapa d'abord à toute vitesse, puis heurta un mur et s'immobilisa.
Il s'agissait d'un zat'nik'tel.
Quelques mètres plus loin, Teal'c était immobilisé contre le mur par le Garde Bélier ; de sa seule main libre, il retenait la lame étincelante, à quelques centimètres de son cou. Une coupure aux bords noircis marquait sa joue droite, laissant couler un filet de sang écarlate. Le primat grognait sous l'effort, tandis que, millimètres par millimètres, secondes après seconde, la lame de feu glissait vers sa gorge.
Il faisait face au casque d'Argent ; son regard plongeait dans les pupilles bleues et mortes du bélier de naquadah.
Le soldat de Khnemou le pressa de toutes ses forces ; Teal'c résista en retour tant qu'il le pu. La lame oscilla, chauffant sa peau avant de s'en éloigner un peu.
Le garde poussa un grognement étrange, mélange de rage, de frustration... et aussi... Oui... d'une pointe de désespoir.
D'une pointe de désespoir...
Soudain, Teal'c voulu voir le visage du Garde de Khnemou.
Absolument.
Alors, il prit un risque énorme : lâchant le bras gauche du Jaffa, il plaqua sa main sur le casque d'argent et tâtonna vivement, à l'aveuglette, à la recherche d'un petit déclencheur circulaire.
Il leva suffisamment l'avant bras pour opposer une certaine résistance au Garde Bélier, qui tenait maintenant son arme à deux mains. Mais ses muscles le brûlaient de plus en plus, agités de spasmes d'épuisement : dans une minute au plus, la lame plongerait dans sa gorge, et si l'hémorragie ne le tuait pas immédiatement, la douleur le ferait. La lumière orange qui l'aveuglait à moitié le lui garantissait.
Sa main glissa sous l'oreille de métal ; fouilla l'arrière du crâne. Le Garde Bélier, agacé par cette exploration dont il ne comprenait pas le but, secoua la tête, tandis que ses yeux étincelaient de plus belle.
- Kree'Tol, Shol'va ! cracha t-il d'une voix déformée par son masque.
Teal'c sentit son épaule, aux muscles raides et horriblement douloureux, céder encore un peu. La lame entailla légèrement sa peau, et une souffrance atroce explosa dans tout son corps, oblitérant instantanément les tourments de son bras. Ses yeux implosaient ; son crâne se consumait ; son cerveau s'embrasait, tandis que ses membres se liquéfiaient comme du métal en fusion.
Mais la douleur eut un effet positif : comme soumis à un électrochoc, ses muscles puisèrent dans leurs ultimes ressources pour se contracter encore une fois, éloignant le coutelas. Immédiatement, les brûlures cessèrent, le laissant étourdi et courbaturé.
Alors il sentit, juste au milieu de l'engrenage articulant l'oreille, un petit cercle de métal s'enfoncer légèrement sous ses doigts. Luttant contre l'évanouissement, il le pressa.
Aussitôt, dans un concert de cliquetis, de claquements et de chuintements mécaniques, le casque entama sa transformation.
Les cornes se rétractèrent, leurs extrémités se contractant avant de glisser dans la section précédente, qui se contractait et se rétractaient à son tour, et ainsi de suite. Les deux bandes de tissu, de chaque côté du museau luisant, s'enroulèrent sur elles-mêmes puis furent avalées. Les trois parties triangulaires composant le museau se replièrent en une, avant de glisser sous le front long et plat ; celui-ci se divisa en trois morceaux, qui s'encastrèrent les unes dans les autres, avant de basculer en arrière.Les joues se rétractèrent, et les yeux de basalte, dont la pupille saphir s'était enfin éteinte, glissèrent à l'intérieur. La partie avant du cou s'encastra dans le col de métal de l'armure, tandis que les oreilles glissaient vers l'arrière du crâne en même temps que la plaque de naquadah sur laquelle elles étaient fixées. Les sections, empilés jusqu'a n'en former plus qu'une, disparurent à l'arrière de l'armure, et le visage du Jaffa apparut à la lumière vacillante des flammes artificielles.
Il était jeune ; c'est ce qui frappa Teal'c au premier coup d'oeil. Il était toujours difficile d'évaluer l'âge d'un Jaffa, son espèce ne vieillissant quasiment pas de sa trentième à sa centième année, mais le guerrier ne semblait pas avoir plus de trente ans ; cela ne rendait que plus impressionnantes ses performances au combat.
Le second détail qui attira son attention fut le symbole doré, sur le front du guerrier. Il s'agissait d'une marque semblable à celle des autres soldats de Khnemu, mis à part qu'elle était faite d'or fondue, et non tatouée sur la peau. Le Garde Bélier était donc le premier primat du Goa'uld, ce qui expliquait en partie son adresse. En partie seulement, car Teal'c avait lui aussi été le premier primat d'un faux dieu, ce qui ne l'avait pas empêché d'être battu.
Il n'eut pas le loisir d'observer davantage le visage de son adversaire ; la lame brûlait à nouveau son cou, et il s'affaiblissait un peu plus à chaque respiration. Se concentrant sur son but, il plongea son regard dans celui du Jaffa.
Ses yeux étaient noirs ; si noirs, en fait, qu'il était difficile de distinguer la pupille au milieu de l'iris. Ils étaient pourvus d'une certaine noblesse, et le Jaffa ne détourna pas les yeux. Teal'c y vit de la colère et de la détermination, comme il pouvait s'y attendre ; mais il vit aussi autre chose, de plus profondément enfouie, plus intéressant. Une sorte de haine... Une haine désespéré, pleine de détresse.
Un regard qu'il connaissait. Qu'il avait déjà vu.
Chaque fois, en fait, qu'il s'était regardé dans un miroir, le soir d'une journée ou il avait du ôter la vie à d'innombrables innocents sur les ordres d'un Dieu auquel il ne croyait plus. Une haine envers Apophis, envers lui même, et envers ses victimes ; parce qu'il est toujours plus facile d'enfouir la culpabilité sous la colère - pour un temps, du moins. En revanche, voir ses proies lutter pour survivre, jusqu'au bout, jusqu'a leur dernier souffle, les voir s'accrocher désespérément à leur existence... Cela, c'était un supplice.
Le premier primat de Khnemu ne croyait plus en son Dieu ; il connaissait sa vrai nature, celle de parasite. Et, de ce fait, il ne trouvait plus aucune justification à ses actes.
- Kornak Shel'nak, mon frère, grogna Teal'c, la sueur coulant sur son visage.
C'était sa dernière chance : obliger le Jaffa à reconnaître ses doutes. Le forcer à affronter la vérité qu'il tentait de se cacher à lui-même. Le mettre face à sa conscience, afin de l'empêcher de prétendre agir en l'honneur de son Dieu. En somme, faire de lui un allié.
Son bras commença à trembler, comme s'il s'apprêtait à se déchirer. Il sentit sa larve Goa'uld se tortiller dans sa poche ventrale, rendue nerveuse par l'état de fatigue extrême de son porteur.
Le Jaffa ennemi eut un léger mouvement de recul ; un éclair de panique passa dans son regard, et Teal'c en devina la raison comme s'il lisait les pensées de son adversaire : « Comment sait-il ? Est-ce que mes doutes sont si visibles ? S'il s'en est aperçut, qui d'autre l'a vu avant lui ? »
Mais cela ne dura qu'une seconde, et le masque de froide détermination réapparu bientôt.
- Rin'Noc, Shol'va ! cracha t-il d'une voix qu'il tenta d'emplir de mépris. Kree'T'Shak !
Teal'c ne faiblit pas. Il regarda son adversaire droit dans les yeux. Il s’agissait maintenant d'un duel entre deux volontés ; un duel que Teal'c devait remporter avant de céder, avant que le poignard ne lui ôte la vie.
- Je m'appelle Teal'c, reprit le Jaffa rebelle.
- Je sais qui tu es, shol'va ! siffla le primat.
Son visage était plutôt carré, mais très fin, et empreint de la même force et de la même noblesse que son regard. Ses cheveux étaient blonds cendrés, et son teint vaguement halé ; sans doute son peuple était-il originaire de l'Ancienne Egypte.
- Alors, tu connais notre combat ! lâcha Teal'c avec difficulté. Je sais que tu connais la vérité sur les Goa'uld, mon frère ! Je sais que tu ne désires plus les servir !
Il n'en pouvait plus ; il ne sentait même plus ses membres. L'effort allait l'abattre.
Le Jaffa ne répondit pas. Il le fixait d'un regard d'acier, impitoyable.
La lame effleura la coupure sur sa gorge, et il hurla. Des tremblements agitèrent son corps, tandis qu'une horrible brûlure l'envahissait à nouveau.
Ses yeux étaient ouverts, mais il ne voyait plus rien ; il sentait un liquide chaud... et poisseux... couler le long de son cou.
Son sang ?
Dernière modification par Skay-39 le 15 mars 2006, 20:40, modifié 1 fois.
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Re: Ma fanfic "Fragments"...

Message non lu par Skay-39 »

Il allait mourir. Rien ne le sauverait.
Il pensa à ses frères Jaffa, à son peuple, à la rébellion qu'il avait engendré.
Il pensa à ses autres frères, ceux de la Tau'ri. O'Neill, qui mourrait sans doute juste après lui. Tout comme Daniel Jackson, et le Tok'Râ Jacob Carter. A moins que Khnemou ne décide de les torturer ; dans ce cas, il y avait fort à parier que lui-même se réveillerait bientôt dans un sarcophage Goa'uld.
Samantha Carter. Une guerrière comme il n'aurait pas cru qu'il en existait. Elle aussi allait périr. Parce qu'en cet instant, tout reposait sur lui.
- Tal... Shak... Amel... gronda t-il à travers le mur de douleur.
Puis, dans un ultime sursaut, il hurla :
- Tal'Shak'Amel ! Je... meurs... libre !
La lame entaillait sa peau ; le rayonnement incandescent embrasait ses nerfs. Il s'endormait...
Et puis... Tout cessa.
Ce fut si brutal qu'il faillit s'écrouler. Il prit une inspiration qui laboura ses poumons ; entreprit, par réflexe, de se composer un visage inébranlable.
Le Jaffa le regardait ; son regard brûlait de haine, et il paraissait au supplice. Rassemblant ses esprits, essayant d'oublier les douleurs qui brisaient son corps, Teal'c fixa son adversaire.
Il réalisa que le primat avait reculé. Il tenait toujours le couteau Orak, mais avait un air indécis, et la lumière orange ne brillait plus.
- Tu es prêt à mourir dans le déshonneur ! cria le prima, furieux pour une raison qui lui échappait. Qu'es-tu prêt à risquer ? Ne crains-tu pas ce qui t'attends dans l'autre monde ?
Qu'est-ce qui avait pu provoquer cette crise de rage ? Il le tenait. Encore une seconde, et il périssait. Pourquoi ?
« Tu es prêt à mourir dans le déshonneur ! Qu'es-tu prêt à risquer ?... »
Bien sur. « Je meurs libre... » Cette phrase le renvoyait à sa propre lâcheté, lui qui refusait même de risquer sa vie mortelle.
- Je n'ai rien à craindre de l'autre monde, répondit Teal'c sans cesser de le regarder droit dans les yeux, parce que je combat pour la liberté de tout les Jaffa. Je sais qu'il n'appartient pas aux Goa'uld de m'ouvrir les portes du paradis... et tu le sais également.
Le Jaffa pinça les lèvres. Ses doigts s'agitaient sur le manche du poignard.
Il prit une inspiration. S'apprêta à parler...
- Kree, Schel'nok !
Son regard se durcissant instantanément, le Jaffa redressa la tête, puis se tourna à demi en arrière de façon à conserver son adversaire vaincu dans son champ de vision tout en identifiant celui qui venait de parler. Teal'c se redressa légèrement - ses cervicales se mirent à pulser douloureusement - et songea que la chance n'était décidément pas de son côté.
A l'extrémité du couloir, entourés de banderoles en feu, trois Jaffa se tenaient au garde à vous. Deux Gardes Béliers munis de lances serpent encadraient un soldat à l'air satisfait tenant un zat'nik'tel. L'armure des Gardes était semblable à celle des soldats de basse classe, ce qui permettait de les différencier du premier primat. Lequel, semblait t-il, se nommait « Schel'nok ».
- Que faites-vous ici ? demanda le dénommé Schel'nok brutalement. J'avais demandé à ne pas être assisté !
Le Jaffa central eut soudain l'air bien moins sûr de lui, et les deux Gardes Bélier semblèrent déconcertés, leur lance oscillant légèrement.
- Schel'nok... hésita le Jaffa de tête. Nous patrouillions dans le secteur et nous avons entendu des bruits de combat... Nous avons pensé que... notre présence pourrait être utile...
- Elle ne l'est pas, le coupa le primat sèchement. Laissez-moi.
L'homme sembla troublé. Il échangea un regard avec les Gardes - scène très étrange, la pupille noire plongeant dans les pupilles bleus - et parut reprendre un peu confiance en lui. Avançant d'un pas, il parla d'un ton assuré.
- Pardonnez-moi, mais les ordres du Seigneur Khnemou sont de tuer les intrus... monsieur.
Schel'nok fit franchement volte-face - non sans s'être assuré d'un regard que Teal'c n'était absolument pas en état de l'attaquer par derrière. Se campant sur ses jambes, il parla d'une voix dure et froide, qui aurait fait reculée les plus courageux des guerriers - à raison, sans doute, étant donné ses talents de combattant.
- Je connais les ordres ! gronda t-il, menaçant. Me défierais-tu, Jaffa ?
Bien que leur expression n'en montre rien, Teal'c remarqua des signes de méfiance accrue dans la posture des trois soldats. La main du chef se serra un peu plus sur le manche de son zat'nik'tel, tandis que les Gardes redressaient imperceptiblement leur lance à énergie. Teal'c observa le primat. Il cherchait à éloigner les nouveaux arrivants - pour leur sauver la vie ? Etait-il vraiment parvenu à le convaincre de se retourner contre Khnemu - ou plutôt Khnemou, d'après ce qu'il venait d'entendre.
- Non, Schel'nok, répondit celui qui ne portait pas de casque. Mais les ordres du Seigneur Khnemou sont d'éliminer les intrus immédiatement, et je le ferais.
Il hésita une seconde, et une pure terreur parut un instant flotter dans son regard, aussitôt remplacée par une détermination féroce.
- Je ne lui désobéirais pas, Schel'nok. Jamais.
Un long silence s'installa entre les trois soldats et le primat, Schel'nok. Teal'c ne voyait que le dos de celui-ci, et ne pouvait donc discerner son expression. En revanche, il avait lut la peur dans les yeux du Jaffa, et songea que le portrait du Goa'uld fait par Daniel Jackson devait être d'une grande fidélité.
- Très bien, lâcha alors Schel'nok d'une voix résignée.
Une grande lassitude perçait dans ses paroles, et il semblait soudain épuisé.
Le regard de Teal'c se braqua à nouveau sur le primat. Schel'nok fit demi-tour et s'avança vers lui à grand pas. Teal'c se prépara à encaisser une nouvelle attaque, mais Schel'nok ne leva pas son couteau - celui-ci était d'ailleurs retourné à sa ceinture. Empoignant le Jaffa diminué par le col de sa veste, il le projeta au sol d'une seule main, le plaçant à portée de tir des trois soldats.
Teal'c se redressa péniblement.
Le primat avait cédé. Ses doutes n'étaient pas être assez solide pour le pousser à se retourner contre les siens. Il avait abandonné.
En tout cas, lui ne renoncerait pas. Jamais. Il mourrait debout, dans l'honneur.
Il déplaça sa main, dans l'intention de trouver un point d'appuie afin de se relever.
Ses doigts heurtèrent quelque chose. L'objet, lisse, froid, et lourd, oscilla doucement.
Son cerveau se mit soudain à tourner à toute vitesse. Lisse, froid, et lourd...
Schel'nok ; sa voix. De la résignation ? De la lassitude ? Oui. Mais pourquoi ? Parce qu'il devait livrer un Jaffa inconnue, un ennemi potentiel ?
Non.
Il regarda Schel'nok. Celui-ci, tournant le dos aux guerriers, semblait s'être désintéressé de la scène, comme s'il attendait que les hérétiques soient morts pour passer ses nerfs sur les soldats qui avaient osés lui manquer de respect.
Sauf que ses mains, hors de vue du trio, traçaient un signe. Un signe appartenant à cette même signalétique Jaffa dont O'Neill ne savait rien.
« Attaquez ». Voila ce que disait ce geste. Et il s'adressait à Teal'c.
Le Jaffa de tête, qui observait le primat avec suspicion, se décida finalement à agir. Se tournant vers le Garde Bélier de droite, lui fit signe de lui donner sa lance.
Teal'c déplaça encore sa main, s'appliquant à bouger le moins possible, et saisit le zat'nik'tel qui se trouvait dans son dos. S'agissait-il de celui de Schel'nok, ou du siens ? Il n'aurait su le dire. Il avait perdu la trace de ces deux armes de la même façon, lorsqu'elles avaient glissées assez loin pour que les tentures les lui dissimulent.
Le doigt sur la gâchette, il attendit. A une vingtaine de mètre, le Jaffa saisit la lance. Et ce fut alors que Teal'c passa à l'action, tandis que l'un des Gardes Bélier était désarmé et que le Jaffa de tête ne dirigeait encore son long-bâton vers rien.
Serrant son arme plus fermement, il se laissa tomber en arrière, sur le dos ; c'était pour lui le seul moyen d'ouvrir le feu, la main tenant le zat'nik'tel étant celle qui lui permettait de se maintenir assis.
Les trois Jaffa réagirent dès qu'ils le virent bouger ; son premier tir atteignit le Garde encore armé alors qu'il s'apprêtait déjà à faire feu. Son corps, parcouru de lumières bleutées, s'écroula.
Le soldat central n'eut que le temps de d'empoigner son long-bâton en position de combat avant que le second jet ne le frappe ; il s'affaissa avec un grognement de douleur, assommé.
Mais l'effet de surprise s'était dissipé, et Teal'c était décidément très affaiblit. Le dernier tir énergétique manqua le second Garde, qui se réfugia promptement dans l'angle du couloir.
Teal'c voulu se redresser, mais une explosion de douleur, conséquence du rayonnement orange émit par le couteau Orak, éclata juste derrière ses yeux comme une nova inattendue.
Etourdie, il retomba au sol, et vit du coin de l'oeil le Garde refaire prudemment son apparition, un zat'nik'tel pointé sur lui.
- Uriak, Shol'va ! grinça sa voix, déformée par le casque afin d'imiter celle d'un Goa'uld.
Dans son état de faiblesse, un rayon de zat'nik'tel le tuerait aussi sûrement qu'un tir de plasma. Incapable de réagir, il vit le Garde le mettre en joue.
Alors... Quelque chose fendit l'air en tournoyant. Un objet vif et de taille réduite, qui fila en sifflant, mélange de reflet d'acier et d'éclairs de feu.
Le couteau Orak se ficha profondément dans la poitrine du Garde, qui se mit aussitôt à hurler. Sa lance atterrit au sol avec un claquement métallique, et une intense lumière jaune jaillit des minuscules interstices entre les plaques de naquadah composant son casque. Tombant à genou, il continua de crier, le buste cambré en une pose aberrante, agité de spasmes. Le poignard lumineux sortait de son torse tel un grotesque levier déclencheur de souffrance. Le sang, autour de la plaie, bouillonnait furieusement.
La main droite du Garde fouetta l'air une ou deux fois devant le manche sans parvenir à le saisir. Puis, elle plongea droit dessus, et, dans un horrible sursaut, arracha la lame de la chair en combustion. Aussitôt, les hurlements cessèrent, et le guerrier s'affaissa, comme vidé de toute énergie. Sa main, plutôt que de s'ouvrir, sembla céder, et le couteau ensanglanté et brillant tomba au sol. Un mince filet de fumée noire s'en dégageait, accompagné d'une odeur de viande brûlée et d'un infime grésillement, tandis que la chaleur consumait le liquide écarlate.
Les iris métallique, au milieu des yeux de basalte du casque, s'ouvrirent et se fermèrent hiératiquement ; le corps du malheureux vacillait, agonisant.
- Schel'nok... Shol'va... murmura le Garde de sa voix métallique avec une stupéfaction et une incompréhension troublante.
Puis, le Jaffa bascula avec lenteur avant de toucher le sol avec fracas.
Au bout de quelques secondes, la lueur bleue de ses yeux s'atténua puis s'éteignit définitivement.
Teal'c vit tout cela, avec un mélange de pitié et de fascination. Lorsque ce fut finit, il se tourna vers celui envers qui il était désormais redevable.
Schel'nok se tenait debout à côté de lui. Ses traits n'exprimaient ni horreur, ni culpabilité. Juste une profonde, immense et navrante fatigue.
Se penchant légèrement en avant, il lui tendit la main.
- Aide-moi, dit-il d'une voix pleine de lassitude, et je vous aiderais.


« Le temps de notre soumission aux Goa’uld est révolu, guerriers ! Bientôt sonnera l’heure de notre victoire ! Nous regagneront notre honneur et notre liberté dans la lutte, et le sang des Faux Dieux lavera notre peuple de tout ces millénaires d’esclavage ! »

Extrait du discours de Teal’c, instigateur de la rébellion Jaffa, aux chefs rebelles.
___________________________________________________________________

Voila, fin du chapitre IX. Il m'a donné du mal, alors j'espère qu'il vous plaira. Envoyez vos commentaires...

Et, en bonus, voici un dessin du casque de Schel'nok...

Garde Bélier
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Re: Ma fanfic "Fragments"...

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Excellent, vraiment.

Le dessin est magnifique, également.

However:

Les Jaffas ont des expressions différentes de celles de ton fic. "monsieurs", "professeurs", "faire ses classes"..... Ce n'est pas de la terminalogie Jaffa.
Spoiler
Il manque la petite scène habituelle dans laquelle on dit que la hiérarchie refuse de mettre en oeuvre de tels efforts pour sauver un seul individu, qui achève finalement son accord. Mais il faut trouver une raison assez crédible....
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Re: Ma fanfic "Fragments"...

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CITATION (Ienpk,Mercredi 15 Mars 2006 à 23:24) Excellent, vraiment.

Le dessin est magnifique, également.
Merci beaucoup... ^_^
CITATION (Ienpk) However:

Les Jaffas ont des expressions différentes de celles de ton fic. "monsieurs", "professeurs", "faire ses classes"..... Ce n'est pas de la terminalogie Jaffa.
Mais en principe, les Jaffa devraient aussi parler uniquement Goa'uld, et non Anglais. Ce détail scénaristique donne lieu à beaucoup de liberté. Le mot "professeur" n'est pas qu'un terme honorifique, c'est aussi un corps de métier, au même titre que "soldat" ou "paysan"... Après, j'ignore comment on dit "professeur" en Jaffa, mais vu l'emploie de notre langue par les Jaffa, ça ne me parait pas déplacé. Quand à "faire ses classes", même chose : J'aurais pu dire "effectuer sa période d'entrainement", "suivre son enseignement", mais j'ai choisis "faire ses classes".
Pour le "monsieur", tu as raison. J'ai beaucoup hésité avant de le mettre, et puis je me suis dis que je n'avais pas le choix : il n'existe aucun synonime Jaffa connu. Mais je vais peut-être le modifier...
CITATION (Ienpk)
Spoiler
Il manque la petite scène habituelle dans laquelle on dit que la hiérarchie refuse de mettre en oeuvre de tels efforts pour sauver un seul individu, qui achève finalement son accord. Mais il faut trouver une raison assez crédible....
Cette scène aura lieu à la fin... En effet,
Spoiler
cette mission ne devait être au départ qu'une simple mission de récupération. Il n'avait pas été envisagé qu'on puisse perdre des vaisseaux aussi précieux que des tel'tak. Récupérer les anneaux, rentrer au bercail, point barre. Mais les Goa'uld s'en sont mélés...
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Re: Ma fanfic "Fragments"...

Message non lu par Ienpk »

CITATION Mais en principe, les Jaffa devraient aussi parler uniquement Goa'uld, et non Anglais. Ce détail scénaristique donne lieu à beaucoup de liberté. Le mot "professeur" n'est pas qu'un terme honorifique, c'est aussi un corps de métier, au même titre que "soldat" ou "paysan"... Après, j'ignore comment on dit "professeur" en Jaffa, mais vu l'emploie de notre langue par les Jaffa, ça ne me parait pas déplacé. Quand à "faire ses classes", même chose : J'aurais pu dire "effectuer sa période d'entrainement", "suivre son enseignement", mais j'ai choisis "faire ses classes".
Pour le "monsieur", tu as raison. J'ai beaucoup hésité avant de le mettre, et puis je me suis dis que je n'avais pas le choix : il n'existe aucun synonime Jaffa connu. Mais je vais peut-être le modifier...
Oui, enfin, il faut quand meme se dire que les Jaffa se parle Goa'uld entre eux (d'ailleurs,il ne serait pas possible de faire un petit passage dans lequel tu dis que c'est grace à un traducteur Goa'uld trouvé sur Abydos, lors du pilote?).

Pour "professeur" et "monsieur", j'aurais plutot dit "maitre Jaffa", c'est ainsi que les Jaffa appellaient Bra'tac et l'appelle toujours d'ailleurs.
Pour "faire ses classes", j'aurais plutot dit "d'apprentissage" ou "d'initiation".
Tout ceci n'est qu'un détail mais donne l'impression d'avoir affaire une culture plus proche de la notre qu'elle ne l'est en réalité.

A propos, excellente utilisation de la franchise:
Spoiler
exploiter la propriété des boucliers Goa'ulds d'amplifier les signaux radio, les Enkarans, c'est bien trouvé.
Au fait Khnemou, c'est bien le dieu Knoum de la mythologie Egyptienne?
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Re: Ma fanfic "Fragments"...

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CITATION (Ienpk,Samedi 18 Mars 2006 à 23:57) Oui, enfin, il faut quand meme se dire que les Jaffa se parle Goa'uld entre eux (d'ailleurs,il ne serait pas possible de faire un petit passage dans lequel tu dis que c'est grace à un traducteur Goa'uld trouvé sur Abydos, lors du pilote?).
Je ne suis pas sûr d'avoir compris... :blink: Lorsque les Jaffa parlent entre eux, ils n'ont pas besoins d'un traducteur ; ils parlent Goa'uld. C'est comme les livres en anglais que l'on traduit en français ; on sait bien que les persos ne parlent pas vraiment français... :huh:
CITATION Pour "professeur" et "monsieur", j'aurais plutot dit "maitre Jaffa", c'est ainsi que les Jaffa appellaient Bra'tac et l'appelle toujours d'ailleurs.
Justement, ça, c'est un titre honorifique, pas une fonction. Je vais sans doute changer le "monsieur", mais pas le "professeurs".
CITATION Pour "faire ses classes", j'aurais plutot dit "d'apprentissage" ou "d'initiation".
Tout ceci n'est qu'un détail mais donne l'impression d'avoir affaire une culture plus proche de la notre qu'elle ne l'est en réalité.
Oui, ce n'est pas faux... Je vais sans doute le modifier dans la version Word, mais pas sur le topic, sinon ça risque de devenir difficile de comprendre nos posts.
CITATION A propos, excellente utilisation de la franchise:
Spoiler
exploiter la propriété des boucliers Goa'ulds d'amplifier les signaux radio, les Enkarans, c'est bien trouvé.
Merci beaucoup... J'essaye toujours de réutiliser des éléments de beaucoups d'épisodes, afin d'accentuer l'effet "univers Stargate"... Et puis je voulais rendre Khnemou aussi impressionant que possible, et les yeux jaunes rapellent les prédateurs...
CITATION
Spoiler
Au fait Khnemou, c'est bien le dieu Knoum de la mythologie Egyptienne?

Spoiler
Khnoum, Khnemou, Khnemu... Ce sont autant de noms désignant un seul personnage. Les dieux égyptiens se confondent souvent. Donc, oui, Khnemou est bien Khnoum, celui qui à faconné l'oeuf primordial.
Dernière modification par Skay-39 le 19 mars 2006, 15:45, modifié 1 fois.
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Re: Ma fanfic "Fragments"...

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CITATION QUOTE
Pour "professeur" et "monsieur", j'aurais plutot dit "maitre Jaffa", c'est ainsi que les Jaffa appellaient Bra'tac et l'appelle toujours d'ailleurs.

Justement, ça, c'est un titre honorifique, pas une fonction. Je vais sans doute changer le "monsieur", mais pas le "professeurs".
Dans l'épisode 0309, c'est ainsi que les jeunes appellent les Jaffas en charge du camp.
Et le terme "maitre" peut avoir une conotation éducative. Par exemple, le maitre d'un art, d'un metier qui transmet son savoir à ses élèves. Il ya bien le maitre et ses aprentis. Dans ce cas là, le maitre est quelqu'un d'expérimenté.
CITATION QUOTE (Ienpk @ Samedi 18 Mars 2006 à 23:57)
Oui, enfin, il faut quand meme se dire que les Jaffa se parle Goa'uld entre eux (d'ailleurs,il ne serait pas possible de faire un petit passage dans lequel tu dis que c'est grace à un traducteur Goa'uld trouvé sur Abydos, lors du pilote?).

Je ne suis pas sûr d'avoir compris... blink.gif Lorsque les Jaffa parlent entre eux, ils n'ont pas besoins d'un traducteur ; ils parlent Goa'uld. C'est comme les livres en anglais que l'on traduit en français ; on sait bien que les persos ne parlent pas vraiment français... huh.gif
Non, je ne parlais pas d'un traducteur pour les Jaffas, mais pour SG1 et les autres.
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Re: Ma fanfic "Fragments"...

Message non lu par Skay-39 »

CITATION (Ienpk,Dimanche 19 Mars 2006 à 21:49)
CITATION
CITATION Pour "professeur" et "monsieur", j'aurais plutot dit "maitre Jaffa", c'est ainsi que les Jaffa appellaient Bra'tac et l'appelle toujours d'ailleurs.
Justement, ça, c'est un titre honorifique, pas une fonction. Je vais sans doute changer le "monsieur", mais pas le "professeurs".
Dans l'épisode 0309, c'est ainsi que les jeunes appellent les Jaffas en charge du camp.
Et le terme "maitre" peut avoir une conotation éducative. Par exemple, le maitre d'un art, d'un metier qui transmet son savoir à ses élèves. Il ya bien le maitre et ses aprentis. Dans ce cas là, le maitre est quelqu'un d'expérimenté.
C'est vrai, j'y ai pensé après coup. Je l'ai modifié dans la version World, ainsi que "faire ses classes". ;)
CITATION Non, je ne parlais pas d'un traducteur pour les Jaffas, mais pour SG1 et les autres.
Ca ne serait pas crédible ; trop de races humaines parlent Anglais. Je préfère l'explication résultant de Moebius, a savoir que SG-1 à apprit aux Anciens égyptiens à parler notre langue, que les Jaffa ont appris cette langue par prudence, pour comprendre toutes leurs paroles, et que les autres races esclaves ont ensuite copié ce language sur les Jaffa. Un peu tiré par les cheveux, mais bon...

Quand aux conversations entre Jaffa, c'est juste du Goa'uld retranscrit...
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Re: Ma fanfic "Fragments"...

Message non lu par Ienpk »

CITATION Ca ne serait pas crédible ; trop de races humaines parlent Anglais. Je préfère l'explication résultant de Moebius, a savoir que SG-1 à apprit aux Anciens égyptiens à parler notre langue, que les Jaffa ont appris cette langue par prudence, pour comprendre toutes leurs paroles, et que les autres races esclaves ont ensuite copié ce language sur les Jaffa. Un peu tiré par les cheveux, mais bon...
Tiré par les cheveux, c'est le cas de le dire. Cela s'est passé il y a 5000 ans. Le Français d'il y a seulement 500 ans, tu ne le comprendrais pas. La langue aurait évoluer dans un tel laps de temps. De plus comme la plupart de ces civilisations ont évoluer indépendamment les une des autres, dans l'isolement, cet Anglais aurait aboutie à autant de langue différentes que de cultures différentes, à tel point que meme si l'Anglais est la langue d'origine, cela n'y changerait rien.

Le traducteur est selon moi la seule possibilité. Trouvé sur Abydos, lors du pilote, c'est lui qui permet au équipe Sg de comprendre les autres cultures. Le fait qu'ils parlent Anglais est alors un retranscription en Goa'uld.
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