CITATION
(mat vador,Lundi 26 Décembre 2005 à 22:22)
j'ai terminé la lecture. et bien c'est la première FanFic flash-back que je lit, dit-dont!
c'est toujours aussi bien. je ne vais pas redire tout ce que j'ai dit avant... juste bravo.

et "à quand la suite?"
Content que tu apprecis... La suite dans pas longtemps, mais dans plus que prévu, quand même... A moins que je ne post déjà ce que j'ai ? Qu'en pensez-vous ?
EDIT : Oui, je vais faire ça ; J'ai déjà bien avancé. Donc, voici la suite, mais pas encore la fin... J'espère que ça va vous plaire.

Soyez honnète !
Chapitre IX
Combats et Trahison
Aussitôt après, en orbite lointaine autour d’une géante gazeuse du système Tobien, dans le vaisseau cargo Charlie-one.
Jacob Carter faisait défiler avec colère les plans du vaisseau transmis par les scanners. L’appareil du Goa’uld se matérialisait dans toutes les positions, sous toutes les coupes. Et, à en juger par l’expression du Tok’Râ, les nouvelles n’étaient pas bonnes.
- Alors ? demanda Jack. C’est confirmé ?
- Oui, pesta le Tok’Râ. Tous les signaux de localisation des anneaux de transfert ont été désactivés, excepté un seul. C’est un piège, c’est évident.
O’Neill hocha, la tête, la mine sombre.
- Ils nous attendent. On ne peut pas faire ça, ajouta t-il. On ne peut pas se jeter comme ça dans leurs bras.
Le tok’Râ pinça les lèvres mais ne répondit rien. Il se remit à consulter l’écran avec fureur.
O’Neill baissa les yeux sur le pot de crème glacée qu’il avait entamé quelques secondes auparavant, dans l’espoir de se détendre un peu. Peine perdue : il ne pouvait s’empêcher de retourner la situation en tout sens dans sa tête. Il joua distraitement avec les deux petits drapeau constitués d’un cure dent et d’un bout de carton plantés dans la glace à la vanille : l’un représentait un drapeau américain, et l’autre lui souhaitait un « Good Lunch » (bon appétit).
Le colonel releva soudain la tête.
- Jacob ? dit-il.
Le tok’Râ se tourna vers lui.
- Avez-vous un moyen quelconque… de connaître la position d’une de ces plate-forme ?
Jacob haussa les sourcils.
- Oui… Leur disposition est à peu près identique sur chaque vaisseau… De plus les signaux de localisation ne sont utiles que pour les transferts vers ou depuis l’extérieur. Dans l’appareil, les anneaux peuvent encore être utilisés… Si je parviens à détecter l’énergie émise lors d’un transfert, je pourrais connaître la position approximative d’une des plates-formes. Pourquoi ça ?
- Eh bien, répondit lentement Jack, je songeais… au champ de mines de la planète Tobienne… ou plutôt à notre dernière mission là-bas.
Le tok’Râ fronça les sourcils, puis écarquilla les yeux lorsqu’il comprit.
- Vous voulez dire… Lorsque nous avons tenté d’intercepter un faisceau de matière lors de son transfert ? Vous avez l’intention d’envoyer le rayon en direction d’une des plate-forme afin qu’elle l’intercepte automatiquement ?
- Heum… J’y songeais… répondit O’Neill avec circonspection. Mais vu votre réaction, je ne suis plus très sur que ce soit une bonne idée.
Le général Carter eu un rire.
- C’est de la folie pure, vous voulez dire ! La dernière fois, nous disposions au moins de la liaison entre les anneaux pour définir notre trajectoire… Et puis je vous rappelle que nous avons manqué notre cible. Et vous voulez tenter ça à l’aveuglette ?
- Ho, ça va ! s’énerva Jack. Nous n’avons pas beaucoup d’autres solutions, je vous rappelle ! Alors, est-ce que c’est possible ou non ?
Jacob hésita, se tourna à nouveau vers le panneau de commande et pianota un instant. Puis il regarda le résultat affiché, et se laissa aller contre le dossier de son siège.
- Oui, c’est possible, dit-il enfin. Si nous synchronisons les déplacements du cargo sur la rotation du vaisseau, nous pourrons espérer réussir un transfert. Mais de toute façon, ça n’est pas envisageable. Pour activer les anneaux, nous devrions quitter le mode furtif. A la seconde où ils nous détecteraient, ils pourraient détruire le cargo. Nous aurions le temps d’effectuer le transfert, mais nous ne pouvons les laisser détruire les autres Fragments.
Le regard de Jack glissa vers son pot de crème glacée.
- Alors, il suffit de faire diversion…
Les anneaux s’activèrent.
La trappe dans le sol se rétracta, et les cinq cercles de naquadah bondirent dans les airs.
- Jaffa, Kree ! Assak ! lança le commandent du bataillon.
Douze lances s’abaissèrent vers le milieu de la pièce. Douze grésillements retentirent lorsque les soldats activèrent leurs armes.
Une intense lumière jaune remonta le long des anneaux, puis ceux-ci redescendirent. Mais, dans la zone de transfert…il n’y avait rien.
Ou presque rien.
Juste quelques pains de C4 collés ensemble avec, sur le dessus, un petit détonateur noir affichant en chiffres rouges : 00 : 00 : 03.
Et, plantés dans la masse brune de l’explosif, deux petits drapeaux.
L’un représentait un rectangle rayé bleu et rouge, avec, dans le coin, un petit carré bleu.
L’autre portait cette inscription, dans un langage Tau’ri : « Good Lunch ».
- Monseigneur, lança soudain un Jaffa en charge du poste de pilotage. Un cargo vient de se désocculter près du vaisseau. Il est en train d’effectuer un transfert vers le niveau trois.
- Ne faites rien, répondit Khnemou, que la perspective de tenir bientôt en son pouvoir les passagers du tel’tak avait temporairement distrait de ses ennuies informatiques. Peut-être même allait-il les torturer un peu, pour leur faire payer l’insolence de leur amie…
Une détonation puissante retentit soudain dans le vaisseau, et une secousse ébranla le pont du pel’tak.
- Quoi ? sursauta le Goa’uld.
- Seigneur ! s’exclama le même Jaffa. Les Tau’ri ont téléportés un explosif au niveau trois. Les dégâts sont importants ! Le niveau trois semble endommagé à plus de 60%, et les niveaux deux et quatre ont également subis des avaries. Nous avons temporairement perdus l’usage de nos détecteurs. Nous…nous n’avons plus le tel’tak à l’image.
Les mains de Khnemou se crispèrent sur les accoudoirs de son trône. Ses iris se réduirent, et ses yeux brillèrent encore une fois.
Alors, le Goa’uld fit quelque chose qui ne lui était plus arrivé depuis près de huit cent ans.
Il renversa la tête en arrière, et poussa un long et terrifiant hurlement de fureur. Le cri se répercuta sur les mur de métal et glaça chaque Jaffa jusqu'à la moelle. Paniqués et effarés, les soldats se jetèrent des regards désemparés.
- Tuez les ! hurla le Goa’uld d’une voix rauque. Tuez les tous ! Peu importe le plan Apogée, peu importe les Asgard ! Tuez les ! Tuez les !
Aucun Jaffa ne pouvait comprendre l’allusion aux Asgard et au plan Apogée. Mais ils avaient saisis l’essentiel du massage.
Plusieurs gardes saisirent leur lance et s’élancèrent dans les couloirs, tandis que le message circulait via les globes de communication.
La véritable lutte allait commencer.
Une sensation de vitesse, l’impression d’être secoué violement en tout sens ; une insupportable lumière jaune vif, et une horrible sensation de brûlure. Soudain, l’impression d’être broyé, écrasé par une masse énorme ! Les sensations de brûlure et de vitesse s’intensifient, suivies d’un soudain sentiment de chute libre. Et puis…
…le docteur Daniel Jackson sentit un sol sous ses pieds. Il ouvrit les yeux, et vit autour de lui les anneaux de transport. Sauf que le transfert ne se passait pas comme d’habitude. De petits éclairs orange parcouraient les anneaux en tout sens, dans un grésillement permanent. Soudain, l’un d’eux frappa Daniel à la cheville, et il tomba à genou avec un cri de douleur.
Une fois le transfert terminé, les anneaux remontèrent dans le plafond. Un iris se referma au dessus des voyageurs, étouffant la lumière blanche tombant de la cache.
Avec un instant de retard, l’archéologue sentit la douleur irradier de sa cheville. Puis, une sensation de souffrance uniforme se réveilla dans son corps tout entier ; pas une parcelle n’était épargnée, depuis les muscles jusqu’aux os, en passant par la surface de la peau, l’estomac, le crâne, les articulations. Daniel avait l’impression d’avoir à nouveau fait les frais d’un bâton de torture Goa’uld.
- Ho, bon sang ! lâcha Jack dans un mélange surprenant de grognement et de gémissement. Je crois que je me sentirais mieux si je venais de passer dans un hachoir à viande… Ha…
- Estimez-vous déjà heureux que nous nous soyons rematérialisé quelque part, répondit Jacob entre ses dents serrées. Avec ce mode de transport, rien n’était moins sur.
- Je crois même qu’on est pas passé loin de se perdre dans le vide, grogna Teal’c en se redressant.
Même lui semblait avoir du mal à tenir sur ses jambes. Jacob était allé s’écrouler contre un mur, mais était parvenu à rester debout. Quand à Jack, il se tenait à quatre patte sur le sol, et semblait concentrer toute son énergie mental à s’empêcher de rendre son déjeuné. Ils étaient tous blêmes et tremblant.
Jack saisit sa radio et pressa la touche émission.
- Anderson ? Est-ce que vous me recevez ? demanda t-il.
Il leur avait semblé plus prudent de laisser quelqu’un à l’intérieur de Charlie-one, en cas de problème.
Et puis aucun d’entre eux ne souhaitait avoir le professeur dans les pattes.
- C-cinq sur cinq, répondit aussitôt Anderson, manifestement soulagé. Content de voir que vous allez b-bien. Le c-cargo s’est occulté automatiquement après le transport, et il s’est éloigné. Tout va bien ici p-pour moi.
O’Neill hocha la tête et grimaça aussitôt de douleur en se tenant le crâne.
- Parfait. Terminé.
Il soupira.
- Allez, les enfants, en route, ordonna t-il d’une voix vague.
Teal’c pressa quatre touches hiéroglyphiques sur un panneaux mural qui en comportait six, et une porte coulissa vers le haut, dévoilant un long couloir éclairé par des torches.
Aussitôt après, dans le vaisseau mère du Seigneur Khnemou, système informatique.
Cela avait été juste. Très juste. Le cargo était agile, mais le transfert avait du se faire rapidement, avant que Khnemou ne récupère le contrôle de ses détecteurs. Le vaisseau de transport avait mit une seconde de trop à stabiliser sa position, et le faisceau de matière allait continuer son chemin dans le vide spatial, avant de se dissiper quelque part dans l’atmosphère de la géante gazeuse.
Elle n’avait eu qu’une fraction de seconde pour empêcher cela. D’abord, en obligeant la plate-forme à accepter le transfert. Ensuite, en se concentrant de toute son énergie pour activer les moteurs sub-luminiques du vaisseau mère juste un instant, afin de le placer sur la trajectoire du rayon. Elle avait du forcer des sécurités très complexe, sans prendre de précautions. Elle les avait sauvé. Son père, Teal’c, O’Neill et Daniel... et Anderson aussi, probablement. Oui, elle les avait sauvé. Et maintenant, elle en payait le prix.
Cette opération, si difficile et épuisante, l'avait forcée à baisser sa garde. Elle n'avait pu continuer à tenir à distance tout les programmes d'interception lâcher par les Jaffa de Khnemou dans le système. Et l'un d'eux...L'un d'eux était parvenu à pénétrer en elle.
Et, en cet instant même, le major Samantha Carter luttait avec acharnement contre les intrusions du programme dans les défenses qu'elle avait conçut. En une fraction de seconde - le temps d'une impulsion électromagnétique - le programme avait neutraliser ses leurres informatiques et passer ses protections externes. Le temps qu'elle le localise, tout en empêchant les autres intercepteurs de l'atteindre - ce qui devenait de plus en plus compliqué à mesure que ses défenses étaient neutralisée - il avait pulvériser deux de ses Firewall. Elle le sondait, cherchait son code source... Mais, avant qu'elle y parvienne, il avait supprimé le virus informatique qui permettait au major Carter de se camoufler parmi les programmes d'interceptions. Soudain, sans avoir très bien comprit comment cela était arrivé, Sam réalisa avec horreur que plus rien de la dissimulait au scan system du vaisseau. Forcée de concentrer toute ses forces sur la lutte contre le virus, elle se trouvait désormais aussi démunie et vulnérable qu'un ver se tortillant sur une pierre sous le regard d'une vingtaine de vautours affamés. Avec une ardeur renouvelée, elle fondit sur l'intercepteur, le disloquant et le lacérant de ses offensives virtuelles. Le programme s'acharna sur elle jusqu'a son annihilation, tel un Jaffa informatique. Lorsque enfin elle pu le décrypter, assimiler son code source et le reproduire, le major redevint indétectable. Juste à temps pour éviter l'assaut de nouveaux programmes d'interception ...
...mais trop tard pour empêcher sa détection. Elle avait sentit les frissons provoqués par les étranges vagues d'énergies des scans system. Trois, au moins. Maintenant, les Jaffa pourraient la détecter, où qu'elle soit ; le mal était fait, il n'y avait aucun moyen d'éviter cela. Il n'y avait plus qu'une seule façon pour elle de s'en tirer : guider au plus vite ses collègues et son père à travers les couloirs du vaisseau, jusqu'a la salle ou était entreposée le dernier Fragment de son corps et de son esprit.
Elle capta un ordre transmit par les globes de communication audiovisuels de portée universelle Goa'uld. Une patrouille se dirigeait vers le couloir matricule 475 du niveau 5 du vaisseau mère.
Carter se prépara à assister une SG-1 recomposée dans une lutte à mort.
- La piéger ? murmura Khnemou, d'une voix encore pleine de rage.
- Oui, Monseigneur, assura Schel'nok, fixant consciencieusement le sol aux pieds du Goa'uld. L'Entité est réapparue un bref instant sur nos écrans de contrôle. Cela n'a pas durée, mais a été suffisant pour que nous pénétrions son code source. Nous savons ou elle se trouve. J'ai étudié le système...
Le Jaffa prit une courte inspiration. Il sentait que Khnemou n'allait pas apprécier cette partie de son plan.
- Je peux la bloquer dans une section du système, l'y piéger... Mais cela m'obligera à déconnecter la section bouclier du reste du réseau. Nous serions sans défense dans le cas d'une attaque venant de l'extérieur.
Khnemou tourna vivement le beau visage de son hôte Enkaran vers son premier prima, qui rectifia aussitôt sa position, un genou à terre, le regard baissé, sa lance tenue bien droite dans sa main gauche, le point droit serré posé sur le coeur.
- C'est inacceptable, répondit le Dieu d'une voix dure et claire.
Il fit brusquement volte-face et se dirigea vers le hublot du pel'tak.
- Trouve un autre moyen.
Schel'nok inclina la tête.
- Bien, Monseigneur.
La porte suivante se souleva. Jack, accroupit un peu plus loin en face, son P-90 braqué en avant, fit signe à Teal'c que la voie était libre. Le Jaffa, adossé à côté de la porte, bascula devant l'entrée, son Zat déployé à la main. Il s'avança dans le couloir, vérifia les deux extrémités, puis s'avança vers la droite. Jack, Daniel et Jacob le suivirent.
- Jacob, dit O'Neill, rappelez moi ce qu'on cherche ?
- Il nous faut un poste de contrôle, répondit le Tok'Râ, qui surveillait leurs arrières. Il faut que nous puissions localiser...
Soudain, une porte à côté d'eux se souleva avec le lourd chuintement habituel. Tous bondirent vers le mur opposé, évaluant à toute vitesse la situation. Ils avaient parcourus une trop grande distance depuis le dernier embranchement ; ils n'avaient pas le temps de retourner s'y cacher. En désespoir de cause, l'équipe braqua Zat et P-90 vers l'ouverture, prête à se battre contre les soldats Jaffa. La porte disparue dans le plafond, la lumière envahie le couloir, éclairant le visage des équipiers. Ils se préparèrent à ouvrir le feu sur...
...rien du tout.
Le couloir était vide.
Jack cligna des yeux, jeta des regards en biais aux trois hommes à ses côtés.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? demanda t-il d'un ton agressif.
- Je n'en aie aucune idée, répondit Jacob, étonné.
- ça ne me dit rien qui vaille, ajouta Daniel avec circonspection.
Jack se releva, s'avança vers l'entrée, puis, après une brève hésitation, jeta un coup d'oeil dans le nouveau corridor.
- Vide, lâcha-il, toujours penché en avant.
Il se redressa.
- Bon, fie-il avec agacement. Ça ne me plait pas du tout, du tout. Venez.
Laissant derrière lui la porte ouverte, il se remit à avancer d'un pas vif le long du même couloir.
Après un dernier coup d'oeil à l'ouverture béante, le Jaffa, l'humain et le tok'Râ lui emboîtèrent le pas. Ils firent quelques pas...
...et les lumières tombant du plafond clignotèrent une seconde, avant de s'éteindre totalement. Le couloir n'était plus éclairé que par les torches murales.
Tous s'immobilisèrent aussitôt, levèrent les yeux. Puis, pris d'un doute soudain, ils se retournèrent lentement.
Les plafonniers étaient encore allumés jusqu'a la mystérieuse porte.
- Très bien... murmura le colonel. Il faut qu'on choisisse la porte surprise, c'est ça ?
Comme pour confirmer, la luminosité s'accrue soudain dans le nouveau couloir, avec un bourdonnement électrique.
- Ok, très bien, soupira O'Neill. Allons-y.
Jack fit demi-tour et, passant devant les trois autres, s'engagea dans le passage éclairé.
- Jack, vous êtes sûr que c'est bien prudent ? demanda le tok'Râ.
- Heum, oui, Jack, vous en êtes sûr ? ajouta le docteur Jackson.
Le colonel se contenta de passer la tête par l'ouverture avant de hausser les épaules en signe d'ignorance.
Teal'c s'apprêta à dire quelque chose, mais des bruits de pas horriblement familiers se firent soudain entendre et l'en dispensèrent.
« Tch-rwk, Tch-rwk, Tch-rwk, Tch-rwk … »
Jacob, Daniel et Teal'c échangèrent un regard soudain bien plus alerte, et firent vivement marche arrière. Ils passèrent le seuil et Teal'c pressa rapidement trois touches hiéroglyphiques. La porte se referma juste à temps avant le passage de la patrouille.
Leurs armes pointés sur la porte, les humains et le Jaffa écoutèrent les bruits de pas augmenter et atteindre leur paroxysme, pour enfin décroître doucement.
- Bon sang, souffla Jack. C'était moins une.
- Encore plus que ça, ajouta Jacob sèchement. Si nous avions continué à avancer, nous serions tombés en plein dessus sans aucune possibilité de replie.
- Donc, notre guide mystère nous voudrais du bien ? demanda O'Neill.
- On dirait bien, avança prudemment le docteur Jackson.
Tout à coup, le luminaire situé juste au-dessus de leur tête brilla avec plus de force, avant de retrouver sa puissance habituelle. Ensuite, la même chose se produisit pour le suivant, puis pour celui d'après, et ainsi de suite tout le long du couloir, formant une sorte de chemin fléché.
- On dirait qu'il s'impatiente, remarqua Teal'c, que la situation semblait fasciner.
- S'il veut nous aider à éviter les patrouilles Jaffa, celui qui fait ça, qui qu'il soit, dispose d'une marge de manoeuvre très limitée, devina le tok'Râ. Il doit éviter que nous ne nous fassions prendre en tenaille.
- Dans ce cas, fit O'Neill d'une voix ferme, en avant.
Pendant près d'une heure, ils avancèrent le long de différents couloirs, faisant parfois de longs détours pour éviter les bataillons en armures. De temps en temps, une nouvelle porte s'ouvrait à côté d'eux, les lumières clignotaient, s'intensifiaient ou s'éteignaient, leur indiquant le chemin à suivre. Ils empruntèrent les anneaux de transfert à trois reprises. Plusieurs fois, les plafonniers se mirent à nouveau à s'allumer et à s'éteindre les uns après les autres à un rythme effréné, et l'équipe, comprenant l'urgence, courait alors aussi silencieusement que possible jusqu'a l'embranchement suivant. Souvent, ils faillirent croiser les guerriers ennemis ; les bruits fracassants de leurs pas les entouraient presque en permanence, et Jack ne pouvait s'empêcher de constater qu'ils se faisaient de plus en plus proches. Bientôt, il leur faudrait les affronter.
Un autre sas se souleva devant Teal'c, qui pointait sa lance vers d'éventuels soldats. Voyant que, comme les autres fois, le corridor était vide, les trois autres hommes s'avancèrent à sa suite. Puis, aussitôt...
« Rrrrrrrr-Sblom ! »
La porte se referma hermétiquement juste après leur passage.
- Hé ! s'exclama Jack d'un ton alarmé et agressif.
Il se jeta sur la porte et la frappa du plat des mains.
- Qu'est-ce qui se passe ?
« Tch-rwk... Tch-rwk... Tch-rwk... Tch-rwk … »
- Heu, problème, problème, problème, annonça Daniel nerveusement.
« Tch-rwk, Tch-rwk, Tch-rwk, Tch-rwk … »
- Une patrouille ! s'exclama Jacob.
« TCH-RWK, TCH-RWK, TCH-RWK, TCH-RWK … »
- Nous allons devoir les affronter, répondit Teal'c froidement en levant avec grâce sa lance serpent. Si un autre chemin était possible, notre guide ne nous aurait sans doute pas confiné ici.
- Non de... C'est pas vrai... pesta Jack. On attaque, maintenant ! Il faut conserver l'effet de surprise !
Disant ces mots, il passa le coude que formait le couloir un peu plus loin et se jeta contre le mur gauche, apparaissant au regard des Jaffa. Avant que ceux-ci ne se soient remis de leur surprise, il ouvrit le feu avec son P-90. Il visa le Jaffa de tête - le leader - et, dans le vacarme des balles heurtant le plastron de métal, celui-ci bascula en arrière. Les autres soldats, éclaboussés du sang de leur supérieur, s'apprêtaient à riposter, lorsqu'un tir de lance en frappa un en pleine poitrine.
« Swah !...mzzzz-WAP ! »
Des rafales de fusils mitrailleurs et des tirs de Zat'Nik'Tel frappèrent les murs autour des soldats, forçant ces derniers à se replier. Ils lancèrent quelques tirs au passage afin de se couvrir, obligeant Jack, Daniel, Jacob et Teal'c à regagner eux aussi leur extrémité du couloir, protégés par le virage.
- J'en ai compté huit, annonça calmement le colonel tout en rechargeant.
- Moins deux, ajouta Teal'c qui continuait à tirer pour distraire l'ennemi et l'empêcher d'approcher.
L'une des grandes qualités des lances Goa'uld était leur munitions quasi-illimités.
- Allez, on y retourne, lança Jack avant de se jeter encore une fois dans la mêlée.
Il se jeta au sol, contre un mur, et ouvrit le feu. Un tir de plasma frappa le mur au dessus de sa tête, dans un vacarme si puissant qu'il faillit l'assommer. Des étincelles rebondirent sur le sol autour de lui, et il tira à l'aveuglette, éblouie.
« Ti-ti-ti-TIARZ-TIARZ ! »
Un premier tir de Zat provenant de Jacob toucha un Jaffa au bras gauche, un second en frappa un autre tout à fait. Daniel échappa de justesse à une flèche incandescente en se jetant sur le côté. Teal'c reçut un éclat de métal dans le bras.
« Ce n'est pas possible, songea Jack. Nous allons perdre !...»
Il toucha un Jaffa à l'épaule.
« Allez, aidez-nous ! hurla mentalement Jack à leur allié secret. Donnez-nous un coup de main, maintenant ! »
Alors, comme pour répondre à sa prière, quelque chose se produisit. Les lumières au-dessus d'eux clignotèrent chaotiquement - O'Neill jeta un bref coup d'oeil en l'air, dans l'espoir de voir indiquer un chemin qui les sortirait de ce guêpier - puis s'éteignirent. Les Jaffa hésitèrent soudain, incapables de les distinguer dans la semi obscurité.
« Ti-ti-ti-TIARZ-TIARZ ! Ti-ti-ti-TIARZ ! »
Trois éclairs de Zat frappèrent un Jaffa, qui se désintégra aussitôt. O'Neill et Daniel visèrent un même soldat, qui s'écroula en crachant du sang.
Mais les autres réagirent rapidement. Désormais au nombre de quatre, ils devinrent plus féroces que jamais. Un tir effleura Teal'c à la jambe, et l'ancien prima s'écroula, la cheville légèrement brûlée.
La destruction des humains semblait n'être plus qu'une question de seconde, lorsque quelque chose de nouveau se produisit. Les luminaires au dessus des Jaffa se mirent soudain à briller avec une force accrue, les éblouissant ; un puissant bourdonnement électrique emplie le couloir...
... et une première lampe explosa au dessus des Jaffa.
Une pluie d'éclats de verre - ou tout autre matériau similaire utilisé par les Goa'uld – et d’étincelles brûlantes arrosèrent le soldat de tête. Déstabilisé, il commit l'erreur de lâcher son arme pour se protéger le visage. Un tir de plasma le frappa au flanc, l’envoyant au sol.
Une seconde lumière explosa au-dessus des Jaffa, puis une troisième, une quatrième. Une lampe sur deux restait allumée, permettant aux humains de viser convenablement leurs ennemis désemparés. Un à un, les trois Jaffa restant tombèrent, agonisant, le corps percé par les balles ou brûlé par les tirs de plasma.
Ensuite, le silence revint lentement, et le mélange de poussière due aux murs déchiquetés, de vapeur causée par les lances et de fumée répandue par les armes terriennes se dispersa, laissant voir les cadavres ensanglantés et les centaines de douilles vides sur le sol.
Et, tout au bout du couloir, dans une zone encore éclairée, une nouvelle porte se souleva.
Les derniers planeurs de la mort replièrent leurs ailes, et traversèrent le bouclier qui empêchait l'atmosphère du pont d'envol du ha'tak de se déverser dans l'espace. Atteignant un ascenseur gravitationnel, ils montèrent soudain en flèche, avant de rejoindre automatiquement leur ancrage respectif.
Debout devant le tableau de commande du vaisseau, Men'tar vit apparaître un cadre orange ou était indiquée en écriture Goa'uld la fin des procédures de préparation à un bond hyperspatial.
Confirmant l'ordre, il se tourna vers son maître, qui était assis dans son trône, la mine sombre.
- Seigneur Camulus ?
Le tête aux cheveux noirs de Camulus se leva vers son prima.
- Nous sommes prêt pour un nouveau bond, Seigneur.
Camulus se leva, avança jusqu'à la vitre à l'avant du pel'tak, par laquelle on pouvait voir des al'kesh évoluer, scanners en action.
- Et bien, allez-y, répondit sèchement le Goa'uld.
Men'tar hésita, incertain.
- Monseigneur... Quelle destination souhaitez-vous rallier ? demanda t-il prudemment.
Camulus fit brusquement volte-face, son regard noir plus orageux que jamais. Son humeur n'avait cessée de se dégrader ces dernières heures.
- Quelle zone reste à explorer ? questionna t-il.
Men'tar fut soulager de pouvoir baisser les yeux vers son panneau de contrôle. Il pressa quelques touches, et une carte du système Tobien s'afficha sur le hublot du pel'tak. Toute une partie de l'image était colorée en rouge.
- Nous avons presque exploré le territoire Tobien dans son intégralité, constata Camulus.
Il marqua un long silence.
- Il pourrait être partie depuis longtemps, dit-il soudain avec colère - et aussi avec frustration. Un seul passage en hyperespace aurait suffit à le conduire à des années lumières d'ici. Pourquoi Khnemou serait-il resté dans ce système, la où nous pourrions le trouver ?
Men'tar, mal à l'aise, resta silencieux. Le silence s'étira quelques secondes encore.
- Emmènes-nous à la zone suivante en suivant l'ordre des planètes.
Soulagé, le Jaffa s'empressa de programmer le transfert.
Une nouvelle fois, Schel'nok s'agenouilla devant son Maître avec une mauvaise nouvelle.
- Schel'nok. Qu'as-tu à m'apprendre ? murmura celui-ci froidement. Quand pourrons nous à nouveau passer en hyperespace ?
Un étrange sentiment flotta dans l'esprit de Schel'nok lorsqu'il entendit cette phrase. Troublé, il en chercha l'origine. Lorsqu'il comprit de quoi il s'agissait, l'effroi lui retourna l'estomac.
- Je l'ignore, Seigneur, parvint-il tout de même à répondre. L'Entité ne tente plus de contrôler le vaisseau...
Du mépris. C'est ce que la question de son Dieu lui avait inspirée. Lui même avait passé des heures dans la salle de l'ordinateur central, à réorganiser sans cesse les cristaux, cherchant à contrer les offensives de la sonde... Des heures dans la lumière artificielle du grand cristal central - celui de la mémoire principale - des heures à genou devant des dizaines de casiers à cristaux, l'esprit saturé de divers possibilités d'organisation, de combinaisons, de dérivations... Il avait réussit à ralentir considérablement la sonde, il avait réussit à la localiser... Et le voila, à genou devant son Dieu, épuisé mais satisfait de ses efforts...
Et cela pour quoi ? « Quand pourrons nous à nouveau passer en hyperespace ? »...
Non ! Il ne devait pas se laisser aller à de telles pensées. Khnemou lisait le coeur de ses Jaffa, et ceux qui osaient lui manquer de respect...
- ...mais nous pensons qu'elle guide les intrus à travers ses couloirs, termina t-il après un effort surhumain pour se concentrer à nouveau sur la situation actuelle.
Khnemou se tourna vivement vers lui, et, avec un bruit de phosphore s'embrasant, ses yeux s'illuminèrent.
- Quoi ? lâcha t-il d'une voix sèche et dure.
Pourquoi posait-il ces questions ? « Le Seigneur Khnemou voit, sait, entend et devine tout, car il est un avec l'univers ». C'est ce qui était écrit dans le Livre Noir.
Mais Khnemou n'avait pas l'air omniscient. Depuis l'arrivée de l'Entité, il paraissait au contraire de plus en plus désemparé.
« Le Seigneur Khnemou voit ta fidélité comme ta traîtrise, devine ta confiance comme tes doutes. On ne peut le tromper, on ne peut lui mentir »
C'était la suite du verset. Oui, Khnemou savait lorsque l'un de ses fidèles doutait. Il le savait...
- D'après les témoignages des Jaffa survivants, les portes s'ouvrent devant les Tau'ri, les lumières explosent au dessus de nos soldats, continua Schel'nok, tentant d'étouffer ses réflexions blasphématoires. L'Entité contrôle nos capteurs internes, nous ignorons donc où ils se trouvent.
« ...on ne peut lui mentir. Prie, car il t'entend ».
Mais Schel'nok ne pria pas. Pour quelle raison ? Pourquoi prenait-il ce risque ?
Il l'ignorait. Mais, la panique toujours au ventre, il attendit.
Khnemou tremblait de fureur. Ses pupilles, réduites à deux petits points noirs, semblaient regarder un spectacle chaotique, infernal. Les vaisseaux sanguins éclatés de ses yeux les coloraient en écarlate, accentuaient l'aspect démoniaque du Goa'uld. Soudain, le Goa'uld s'avança d'un pas vif vers son premier prima, et s'arrêta devant lui. Schel'nok, fébrile, retint sa respiration.
Maintenant... Maintenant, il allait savoir. Savoir si Khnemou avait entendu ses doutes.
- Bloque-la.
- Monseigneur ? fit Schel'nok, déstabilisé.
- Bloque-la ! siffla le Dieu égyptien. Effectue cette opération que tu voulais réaliser, emprisonne-la dans la section bouclier ! Et, surtout... TROUVE UN MOYEN DE L'ELIMINER !
Un vertige s'empara de Schel'nok, tandis que toute l'ampleur des conséquences de sa découverte le frappait dans un tourbillon étourdissant.
Il ne savait pas. Khnemou était ici... Juste en face de lui... Il le surplombait, le regardait... Et il n'avait rien deviné...
- Bien, Monseigneur, murmura le Jaffa, encore hébété.
Heureusement, Khnemou s'était déjà éloigné, et son regard s'était perdu du côté d'une torche murale, si bien qu'il ne remarqua rien. Schel'nok se leva lentement, et se dirigea vers l'une des portes de sortie du pel'tak. Un Jaffa lui ouvrit le passage.
« Il n'a pas vu... Il n'a pas deviné... »
Mais, au fond de lui-même, il avait toujours su. Déjà, son père, lorsqu'il était jeune, lui racontait les contes interdits ou Dieux et Déesses se trouvaient trompés par des serviteurs rusés. Plus tard, au moment d'entrer dans l'armée impériale, il avait choisit de croire à la propagande des prêtres Jaffa, afin d'étouffer la culpabilité que faisaient naîtrent en lui les cris de douleur et de désespoir des peuples tombant sous la coupe de Khnemou.
Il lui avait fallu si longtemps pour se rappeler de la vérité...
- Schel'nok ?
Il sursauta, leva les yeux. Perdue dans ses pensées fiévreuses, il avait parcouru plus de la moitié du chemin vers l'ordinateur central sans s'en rendre compte. Devant lui, mal à l'aise, se tenait un jeune Jaffa du nom de Kel'tsär. Son age exact était de seize ans et deux mois, et on voyait à sa façon maladroite de tenir sa lance serpent qu'il n'avait finit ses classes que depuis peu.
Il était en fait trop jeune pour entrer dans l'armée Goa'uld, mais la position précaire de Khnemou dans le système féodale des Grands Maîtres l'avait obligé à engager des novices sur son propre vaisseau mère. Sur son al'kesh et les deux ha'tak qu'il possédait avant sa défaite contre Camulus, certain soldats ne portaient même pas de larve Goa'uld.
- Kel'tsär, répondit Schel'nok distraitement, l'esprit encore préoccupé. Qu'y a t-il ?
- Tu viens de voir le Seigneur, n'est-ce pas ?
Si un autre novice l'avait ainsi arrêté pour posé cette question, Schel'nok l'aurait sans doute remit à sa place. Mais il éprouvait pour Kel'tsär une affection particulière, mi-fraternelle, mi-paternelle.
- Oui.
Le jeune Jaffa hésita, dansant d'un pied sur l'autre.
- On dit qu'il à encore tué deux des notre. On dit qu'il a envoyé Hak'net contre un mur, et que Kento'c à été abattu de deux tirs dans le dos.
- Les systèmes de communication sont hors services, et les nouvelles circulent toujours aussi vite, remarqua Schel'nok avec sévérité.
- Alors, c'est vrai ? demanda Kel'tsär, soudain effrayé.
Schel'nok hésita une seconde avant de répondre.
- Pour Hak'net, oui. Mais ce n'est pas Kento'c qui à été abattu.
Kel'tsär parut légèrement soulagé. Schel'nok savait qu'il s'entendait bien avec Kento'c, un autre novice, âgé de dix-sept ans.
- Pourquoi fait-il cela ? gémit le jeune soldat. Il est sensé être notre Dieu, notre guide dans cet univers, mais il se conduit comme Sokar...
- Rin'noc ! le coupa sèchement Schel'nok. Il est ton Dieu, et tu lui dois respect et obéissance.
Kel'tsär se tu aussitôt, et baissa les yeux. Le prima comprit qu'il estimait en avoir trop dit.
- Demande pardon à ton Dieu dans tes prières, dit-il plus doucement. Il ne te fera pas de mal si tu le sers de ton mieux.
Le jeune Jaffa hocha la tête, manifestement soulagé. Schel'nok continua son chemin, se sentant le pire des lâches.
Kel'tsär n'était pas en sécurité du seul fait de sa fidélité, loin de la.
To be continued...
Voila, j'attends votre opinion...
