Tout comme Webkev, ça fait bien longtemps que je n'ai plus posté sur SGF, en raison d'une certaine recrudescence de kikoo-lol de 15 ou 16 ans qui veulent nous apprendre ce que c'est qu'être fan de SG.
Mais bon, puisque la quasi-totalité du bien-nommé "bureau des emmerdeurs" -dont je suis trésorier, dois-je le rappeler ?- a décidé d'ouvrir une franchise ici, autant me joindre au spectacle.
CITATION
(Signature de John.Shep)
Membre autoproclamé du Bureau des Emmerdeurs
Je ne sais pas pour le président et le secrétaire, mais je soutiens ta candidature dans notre noble et austère institution.
Edit : Le secrétaire Ketheriel soutient la motion. Faut voir avec le président Mat pour confirmer ta nomination comme membre du bureau.
Mais pour revenir à ce qui nous concerne, puisque ce topic est déjà parti en sucette, je ne ferai que revenir sur une ou deux choses déjà indiquées :
Dr. Who, en tant que série, présente des effets spéciaux qui ne sont peut-être pas à la hauteur du dernier "Transformers" ou je-ne-sais-quel machin à grand spectacle qui impressionne les mirettes. C'est vrai. Mais ce qui est aussi vrai, c'est que cette série, tout du moins la version moderne (je n'ai pas vu la version old-school, mais il y a tellement d'épisodes.....), est l'une des perles de la SF. Pourquoi ? Parce que nous avons un univers qui est à la fois complètement fou et pourtant cohérent, où les petits incidents de tel épisode reviennent plusieurs saisons plus tard. Les aliens et les civilisations y sont colorées, originales, et, pour les plus simples d'esprit, enfantines.
Mais est-il besoin pour avoir de la qualité de rajouter un filtre sombre et poussiéreux sur la caméra et de mettre une clope au bec de tout le monde en interdisant aux acteurs de se raser et de prendre une douche ? Dans DW, l'univers est grand. Très grand. Surtout quand l'on peut voyager dans le temps. Et c'est l'un des grands points de DW : l'univers est moins un décor qu'un acteur à part entière, prêt à nous surprendre en permanence.
Et c'est là la base de la série : un être qui a décidé de voyager, de se balader dans l'espace et le temps pour découvrir les choses intéressantes, les évènements, les personnes, les époques, les civilisations. Il est un peu fou, ou beaucoup, personne ne peut le dire, pas même lui. Mais derrière ce masque de fantaisie (en tout cas, pour les dernières incarnation du Docteur), se cache un être brisé, seul, dernier représentant de son espèce, de sa civilisation, qui n'a pas de but particulier sinon essayer d'arranger ce qui peut l'être tant qu'il existe encore.
En fait, je pourrais m'étendre des heures sur le personnage du Docteur, sur cet être naïf, cynique, fier, lâche, courageux... Il est une somme de contradictions qui réussit à rester cohérent.
Et puis viennent ses compagnons, les différents humains qui, pour une raison ou une autre, se retrouvent embarqués dans cet univers infiniment plus grand qu'eux, mais dans lequel ils font ce qu'ils peuvent, où ils évoluent en tant qu'individus.
Les décors sont fous, légers, mais l'univers est infiniment plus sombre que celui d'un SG, où les méchants sont ridicules sans que ça soit assumé, où les menaces galactiques changent toutes les semaines et se résolvent par des Deus Ex Machina.
Pas de ça dans DW, oh non. Ici, même les Deus Ex Machina ne parviennent pas à éliminer les grandes menaces. Les adversaires sont ridicules d'apparence, mais après quelques instants, plus personne n'ose rire. Ils anéantissent sans pitié, sont efficaces jusqu'à l'absurde. Et c'est une autre grande réussite de DW : donner un charisme et inspirer au spectateur la crainte face à l'un des méchants les moins charismatiques qui soient, avec une voix particulièrement pourrie (mais c'est assumé par le staff).
On ajoute à ça un humour british très réussi, une quasi-absence de tabou, et ça donne une série qui tient depuis quarante à cinquante ans et qui fait des scores dépassant de très très loin SG en terme d'audience.
Le seul souci qui limite l'audimat : le respect donné au téléspectateur. Le problème, en effet, c'est que la série considère le téléspectateur comme quelqu'un de sensible, d'intelligent et comme capable de réfléchir par lui-même, de voir au-delà du simple premier degré. Mais en même temps, c'est British, et les Anglais sont fondus du second et du troisième degré, le maniant à merveille.
D'un autre côté, on a SGU, qui, comme la seconde moitié de SGA, se contredit, accumule les non-sens, incohérence et surfe juste sur la vague BSG ou "Darkier and Edgier". Pour BSG, ça passe au niveau des premières saisons, car il y a en plus un scénario qui tient la route (même si le Deus Ex Machina littéral à la fin va..... diviser les foules). Mais pour SG, ça tourne au ridicule (genre ça :
Les Schtroumpf revus et corrigés par Mallozi et Co.), où ils n'ont de SG que le nom.
Alors, une fois de plus, je vais me faire traiter de faux-fan qui n'a rien à faire sur un forum SG, parce qu'un "vrai fan, ça doit bêler de béatitude devant tout ce qui porte les initiales SG", mais bon, je vais me la jouer vieux pépé :
[mode Vieux Pépé ON]Écoute, gamin, t'es bien gentil, mais t'es trop jeune pour savoir de quoi tu parles. Je regardais Stargate avant que tu ne marches, j'ai vibré devant les vaisseaux d'Apophis en approche de la Terre, parce que, à l'époque, c'était un vrai cliffhanger et qu'on devait attendre des mois pour voir la suite, j'ai fait "Wouhoh putaing" devant le plan de Carter pour faire sauter Vorash, comme des millions de personnes, ce samedi soir là, devant M6 (vous vous souvenez, tout le monde, la trilogie du Samedi, avec Le Caméléon et Charmed juste après SG-1 ?), j'ai découvert "La Cité Perdue" avec les autres, et on en discutait au lycée, j'ai eu des doutes face à la nouvelle série SG-A, puis j'ai accroché, avant d'être trahi comme beaucoup de vieux de la vieille par la S3 et la suite. J'ai discuté des heures, tant IRL que sur internet des détails, ai débattu sur des pages entières face à Ketheriel des capacités tactiques des Ha'Tak, du fait que les deux fusées aient explosé ou non en touchant les boucliers d'Apophis, j'ai écrit plusieurs fics parodiques et écris une fic sérieuse depuis 4 ans qui en est à près de 350 pages. Je me suis fait des connaissances que je respecte, malgré mes divergences d'opinion, que j'ai croisé IRL quand on a voulu voir qui était derrière le pseudo. Tout ça, avec SG, durant ces 12 ou 13 dernières années. Et ça, tous ceux et celles que tu méprises et que tu traites de faux-fan peuvent le dire.
Et toi, qu'est-ce que tu peux dire ?
Voilà, c'est bien ce que je pensais.[/mode Vieux Pépé OFF]
Aux modérateurs : sorry pour ce petit coup de gueule, mais il me semble important de rappeler quelques vérités aux gamins. On me les a rappelé en mon temps, et ça m'a permis d'évoluer. De passer de "jeune con" à "vieux con".