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L'époque l'époque mais on est pas obligé de dire "oui" sous prétexte que c'est l'époque quand même...
Oui, c'est toujours "rigolo"

de voir ce genre d'arguments

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Il y a énormément - on dirait presque : toujours plus - de moyens de répondre à autre chose que les attentes et aspirations médiocres d'une certaine frange de la société. On peut se donner bien d'autres objectifs dans la vie que la "consommation" au sens le plus déprécié du terme et il y a beaucoup d'autres modèles, et très valorisés, qu'elle

. Evidemment, en ces temps où les "idéaux" sociaux sont chahutés (la réussite par l'argent vaudrait mieux que la réussite intellectuelle par exemple, etc.), c'est plus complexe.
Il reste le problème de la vie sociale avec les gens qui ne répondent pas à nos attentes... et cette confrontation peut se révéler ardue. C'est ainsi. Il est certain que lorsque l'on diverge un tant soit peu de la norme, de quelque manière que ce soit, c'est plus compliqué ; et que lorsqu'on en est vraiment très éloigné, c'est vraiment dur... Mais dire "l'époque, l'époque" et " la seule manière, c'est de subir", c'est un peu facile - à part si l'on est vraiment touché (exemple : pauvreté à cause de la crise, etc.)
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parce que cette femme là elle n'avait pas de problèmes apparents, elle était issue d'une famille aisée
Effectivement, pas un argument du tout. Et c'est vraiment extrêmement simpliste et fallacieux de prétendre que l'aisance ou la richesse matérielles (et même parfois spirituelles) seraient des gages de bien-être

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va donc voir dans le tiers monde ce qu'est vraiment de la souffrance et non pas ce qui n'est que de la lubie d'imbécile
Pas besoin d'aller loin pour voir la souffrance, elle est partout.
La souffrance, ce n'est pas seulement le dénuement. Ce peut être autant la maladie ou la condition physique, que mentale. Ce peut être, en effet, le fait d'être rejeté socialement, ou ne pas être adapté à la société ; de ne pas pouvoir être pleinement soi. Et j'en passe.
Je ne vois pas en quoi, par exemple, vivre une dépression sévère ne serait pas de la souffrance, sous prétexte que la personne aurait l'aisance permise par notre société, mais vivre dans un pays en guerre civile, si - je parle toujours du niveau personnel.
Donc attention avant de faire des comparaisons hâtives et faciles, avec un jugement moralisateur aussi derrière du genre "c'était un lâche (

) ; regardez ce que les (insérer nom d'un peuple d'Afrique) subissent de leur côté". Il faut plutôt essayer de se mettre à la place de la personne pour comprendre...
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Pourquoi personne ne voit rien ?
Parce que les gens ne font pas attention. A part si tu disparais soudainement. Et là ils disent : si je lui avais parlé... Si je lui avais dit bonjour... mais ils pourraient se retrouver cent fois dans la même situation, que cela ne changerait pas.
Ne rien voir... C'est plutôt ne rien dire. On peut soi-même souffrir énormément de choses qui paraissent être broutilles aux autres. Nous sommes tous tellement différents... Dans ce cas, on va dire, mais ils ne vont pas comprendre. "Ce n'est pas de la souffrance", vont-ils dire (c'est comme l'argument "tiers-monde" plus haut). Sauf que pour la personne considérée, pour son cerveau ou son corps, c'en est bien. Du coup, elle se tait. J'ajouterais que les gens qui disent "mais ce n'est rien" enfoncent le clou et accentuent le problème

... tout en oubliant tant l'altérité que la diversité du genre humain

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Comment une telle chose peut arriver ?
Eh bien, cela arrivera encore, et encore, comme cela s'est toujours passé. Mais à part si l'on prend une attitude religieuse, c'est compréhensible. Parce que malgré ce que j'ai dit plus haut, il peut y avoir parfaite incompatibilité à la "vie", un dégoût complet, qui conduisent à la décision irrévocable.
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Comme vous le savez ces sujets me choque beaucoup
A vrai dire je suis plus choqué lorsque le suicide est directement dû à la stupidité hadale de certaines personnes. Vous vous souvenez peut-être de cet étudiant, aux États-Unis, filmé à son insu, lors d'un moment très privé, par ses collocataires et prétendus amis (le sens d'ami est tombé dans les profondeurs

) qui se sont fait une joie de poster la vidéo et de révéler son homosexualité sur Internet, ce qui a poussé le jeune homme à "l'acte final".
C'est un exemple horrifiant et perturbant, parmi d'autres. Cela illustre aussi un problème important : le fossé des valeurs, le fait que certains s'amusent avec la vie privée des autres... Ce ne sont pas du tout des nouveautés, mais Internet, avec sa rapidité et sa facilité (les qualités peuvent vite devenir défauts...), accentue le problème.