Alors voilà c'est mon tour de me lancer dans la publication de fanfic. Quand je vois le niveau des autres, la pression est là !

Je vous préviens toutefois que c'est une fic qui prend une forme "romancée" c'est-à-dire que c'est écrit comme un livre. Je ne mettrais pas des images, des trailers ou encore le générique, simplement des passages successifs.
En espérant que ça vous plaira.
Dernière chose : j'ai construit le début en puzzle (un peu comme les deux premiers épisodes de la saison 1). Je n'avais pas envie de commencer par "Après x années, le Destinée quitta le VSL dans un éclair bleu qui illumina la nouvelle galaxie. A son bord, les caissons de stase d'ouvrirent un à un"...
Du coup, il va vous falloir un peu de patience pour savoir tout ce qu'il s'est passé, comment, et pourquoi.
Sans plus attendre, je vous mets le début. Surtout, dites-moi honnêtement ce que vous en pensez !
_ Nous venons de quitter la vitesse supralumique, annonça Lisa Park pour la forme.
Depuis le temps, chacun à bord de Destinée avait pris l’habitude de reconnaître les transitions d’entrée et de sortie de la VSL. Aussitôt, l’équipe réunie autour des consoles se mit au travail. Après quelques secondes, ce fut à Eli d’annoncer d’un ton surpris.
_ C’est étrange… Il n’y a qu’une porte des Etoiles à portée et Destinée me signale qu'elle est reliée à une source importante d’énergie.
_ Importante comment ? demanda son voisin Adam Brody.
_ Très, se contenta de répondre le jeune homme.
_ Ce qui veut dire ? s’impatienta le colonel Young qui ne désespérait pas qu’un jour les scientifiques ne parleraient plus en scientifiques et traduiraient directement les nouvelles.
_ Je n’en sais trop rien, avoua Eli tout en continuant de scruter sa console avec attention. Ca peut provenir de plusieurs choses…
_ Une vie alien, un vaisseau, une source naturelle, ou que sais-je encore, coupa le docteur Rush avec la même impatience. En tous les cas, ça pourrait s’avérer très utile, ne serait-ce que pour alimenter les boucliers.
Pourquoi fallait-il que celui qui avait été choisi pour les commander soit aussi limité intellectuellement parlant et surtout qu’il ne fasse aucun effort pour améliorer son niveau médiocre ? Rush soupira. Non seulement Young ne saisissait toujours pas l’importance de la mission de Destinée (même s’il avait fait de nets progrès à ce sujet), mais en plus les conditions de leur réveil, deux semaines plus tôt, n’avait fait que renforcer sa propension à jouer les petits chefs.
Ce que Rush pouvait détester les militaires…
_ Il n’y a qu’une façon de le découvrir, conclut Adam Brody déjà prêt à repartir vers de nouvelles aventures. Et nous avons six heures avant le prochain bond en VSL.
Depuis plus de quatre ans maintenant, Brody n’avait pas quitté le vaisseau. Certes, il avait été plongé en stase la grande majorité du temps et ne s’était donc rendu compte de rien, mais l’air frais lui manquait. Non pas que le scientifique commença à s’ennuyer (il leur faudrait mille vies pour appréhender l’ensemble des fonctionnalités de Destinée), il était même en manque de sommeil. Avec tout ce qui s’était passé, il n’avait pas chômé depuis son réveil.
D’un point de vue purement objectif, il lui fallait admettre que tous ne pouvaient pas quitter le vaisseau maintenant. Il restait bien trop à faire et peu de temps pour le faire. Mais il s’était déjà privé lorsqu’avait été menée la première exploration de planète dans la nouvelle galaxie et il ne comptait pas laisser passer son tour une fois encore. Rush n’était pas un dieu, il n’avait pas tous les privilèges !
Brody s’en voulut aussitôt d’être si égoïste, surtout dans les circonstances actuelles. Néanmoins, rester à se morfondre ne changerait en rien le destin des morts. Le sien, par contre…
_ Scott ? lança Young par radio. Réunissez une équipe dans la salle
d’embarquement. Vous allez jeter un œil sur une nouvelle planète.
_ Reçu, colonel, répondit la voix nasillarde dans l’appareil.
Young se tourna ensuite vers Rush. S’il était évident que lui-même n’allait pas quitter le vaisseau, il restait à déterminer qui se l’équipe scientifique allait le faire. C’était par nécessité plus que par choix que Young traitait avec Rush. Mais, à son grand désarroi, il ne pouvait nier la valeur du docteur et devait donc composer avec son humeur changeante et volatile qui mettait à mal ses propres nerfs. Comme il pouvait regretter de n’avoir pas quelqu’un de la trempe de Carter à bord ! Eli n’étant plus que l’ombre de lui-même, il ne disposait même plus de second avis.
_ Vous voulez y aller ? demanda-t-il poliment.
Contraindre Rush était une chose complexe et lui donner des ordres avait en général l’effet inverse de celui désiré. L’homme n’en faisait qu’à sa tête aussi lui donner l’illusion du choix le brossait dans le sens du poil. En tous les cas, le colonel restait seul maître à bord et avait le pouvoir ultime de décision. Mais ne pas le faire sentir facilitait souvent les choses. Aussi s’adonnait-il à ce jeu subtil du chat et de la sourie avec un Rush qui en avait probablement pleinement conscience. Mais peu importait.
_ Je pense que cela serait pertinent. Il faut mettre la main sur cette source d’énergie et l’analyser rapidement. J’aurais besoin d’Eli aussi, s’il veut se joindre à nous...
Depuis que le jeune homme avait perdu (au moins physiquement) Ginn, il était devenu plus renfermé et moins facile à cerner. Sans parler de la perte cruelle et plus récente qui l’avait frappé à son réveil et dont il n’avait cessé de se rendre responsable depuis. Après tout, c’était lui qui, quatre ans auparavant, avait eu cette idée stupide de tous les mettre en stase pour éviter la précédente galaxie.
S’il refusait pour l’heure d’en parler, il était évident que sa douleur le rongeait de l’intérieur.
Ajoutez à la frustration de pouvoir à nouveau voir Ginn sans pouvoir la toucher, le cocktail émotionnel était explosif. Cette dernière elle-même semblait démunie face à son désarroi et avait espacé ses visites.
Personne ne semblait pour l’heure en mesure de désamorcer la situation. Eli repoussait toute main tendue avec un acharnement croissant à mesure que Ginn se faisait plus absente. D’un naturel jovial et bon vivant, le jeune homme était devenu taciturne et réservé. Il faisait acte de présence, assurait le minimum vital, et se contentait de répondre aux questions qu’on lui posait, quand elles n’étaient pas trop personnelles toutefois. Il refusait désormais de prendre la moindre décision ni de donner un avis.
_ D’accord, répondit-il simplement avant de se lever, mains dans les poches.
Brody fixa Rush avec insistance puis se tourna vers le colonel en une supplique muette.
_ Vous avez besoin de quelqu’un d’autre ? demanda ce dernier, jouant les intercesseurs.
_ Non, je pense que cela suffira. Et puis, il y a encore beaucoup de chose à faire à bord. Il serait dommage de perdre du temps alors que nous n’allons peut-être rien trouver.
Brody rongea son frein. Evidemment, c’est toujours les mêmes qui sortent ! pensa-t-il. Dès que c’est dangereux, Rush n’y va pas. Mais quand il s’agit de se promener tranquillement sur une planète, là il est volontaire !
Le regard compatissant de Young n’y changea rien. Il allait ruminer un moment avant de s’apaiser. C’était un des effets secondaires de la vie sur le vaisseau. Tout prend des proportions exagérées dès lors qu’on évolue dans un espace confiné. D’autant plus quand l’atmosphère est aussi pesante qu’elle pouvait l’être à bord de Destinée depuis qu’ils étaient revenus à eux.