CITATION Londres plus tenté que jamais par une sortie de l'UE
Le Fg | 19/11/2012 à 07:09
David Cameron doit maîtriser une opinion de plus en plus eurosceptique.
Le premier ministre britannique David Cameron s'apprête à batailler durement cette semaine sur le budget de l'Union européenne.
David Cameron se prépare à partir au combat, jeudi 22 et vendredi 23 novembre, à Bruxelles, pour un sommet de tous les dangers sur le budget européen. Le premier ministre britannique risque de troubler les discussions avec ses exigences de gel des dépenses sur la période 2014-2020. Une position sur laquelle il est déjà en porte-à-faux avec sa base eurosceptique, qui réclame, elle, une réduction - position soutenue par la majorité des Britanniques. David Cameron a tenté ces derniers jours de jeter des ponts avec les autres capitales européennes, sans grand succès.
Le problème insoluble du gouvernement britannique est de trouver des terrains d'entente avec les Vingt-Sept tout en maîtrisant une opinion intérieure de plus en plus fougueuse sur l'Europe. La crise donne du grain à moudre aux eurosceptiques qui voient avec plaisir s'approcher l'opportunité d'un «Brexit», une sortie du Royaume-Uni de l'Union.
Un référendum «inévitable»
Selon un sondage de The Observer paru dimanche, 56 % des Britanniques voteraient pour un départ de l'UE si un référendum était organisé, 30 % seulement souhaitant rester. «Le Royaume-Uni se tient tout près de la porte de sortie, plus près qu'il n'a jamais été depuis quarante ans», constate Kirsty Hughes, spécialiste de l'Europe à l'organisme Index on Censorship.
L'ex-commissaire à Bruxelles, Peter Mandelson, estime «inévitable» un référendum. Une telle consultation pourrait être organisée après les élections législatives de 2015, aux alentours de 2017. D'ici là, la question va empoisonner la vie politique britannique et parasiter, du fait de cet enjeu crucial, toutes les négociations européennes.
CITATION Une majorité de Britanniques souhaite une sortie de l'UE
18-11-2012 à 16h05 - Nouvel Obs avec AFP
Cette enquête porte sur les intentions de vote des Britanniques "si un référendum se tenait sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne".
Une grande majorité de Britanniques (56%) est en faveur d'une sortie de l'Union européenne.
Une grande majorité de Britanniques (56%) est en faveur d'une sortie de l'Union européenne, montre un sondage publié dimanche 18 novembre à quelques jours d'un sommet sur le budget européen, confirmant à nouveau la prédominance de l'euroscepticisme au Royaume-Uni.
Cette enquête de l'institut Optimum publiée dans le journal The Observer porte sur les intentions de vote des Britanniques "si un référendum se tenait sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne".
Vers une "Brixit" ?
A cette question, 34% des sondés sont catégoriques pour dire qu'ils voteraient pour une sortie et 22% opteraient "probablement" pour cette solution, ce qui donne un total de 56% en faveur de ce scénario.
En revanche 30% des personnes interrogées sont favorables au maintien du Royaume-Uni au sein de l'UE: 11% en sont des partisans décidés et 19% voteraient "probablement" pour ce maintien. Enfin, 14% des sondés ne savent pas quelle solution privilégier.
Des trois principaux partis au Royaume-Uni, les électeurs conservateurs sont les plus enclins à préférer la sortie (68% voteraient pour). Les partisans d'un "Brixit" ("British exit") sont également majoritaires chez les travaillistes, à un degré moindre (44% pour la sortie, 39% pour le maintien).
Enfin les lib-dems sont les plus europhiles, puisqu'ils sont 47% à privilégier le maintien dans l'UE (39% contre).
Par ailleurs, 28% des personnes sondées jugent que l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE est une bonne chose et 45% en ont une opinion négative.
L'enquête a été réalisée en ligne de mardi à jeudi auprès de 1.957 adultes, à quelques jours d'un sommet sur le budget 2014-2020 de l'UE convoqué à partir de jeudi, qui s'annonce tendu.
Le Premier ministre britannique David Cameron, sous pression des députés britanniques qui réclament une réduction du budget, a menacé d'opposer son veto si ses demandes ne sont pas satisfaites à Bruxelles.
Dimanche, le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a affirmé sur Sky News que le but du gouvernement était "d'obtenir le budget européen le plus bas possible".
Début du mois...
La position historique de De Gaulle à leur égard aurait-elle finalement un sens ? Rappelons que celui-ci était contre une adhésion de la GB (malgré leur demande soutenue pendant plus de 15 ans) à condition que les Anglais soient prêts à abandonner le Commonwealth...CITATION Dîner sous tension entre Merkel et Cameron à Londres
Le Fg — 07/11/2012 à 20:52
David Cameron reçoit Angela Merkel à Downing Street, mercredi soir.
La chancelière était conviée à dîner à Downing Street, mercredi soir, pour évoquer avec David Cameron le budget européen, alors que Londres menace d'opposer son veto.
De notre correspondant à Londres
Le budget de l'Union européenne pour les années 2014-2020 était entre les mains d'Angela Merkel et de David Cameron mercredi soir. Les deux leaders cherchaient au cours d'un dîner de travail à Downing Street à surmonter des positions divergentes pour éviter un fiasco lors d'un sommet à Bruxelles sur la question dans quinze jours. Et, à plus long terme, à ménager un partenariat germano-britannique bien fragile mais essentiel à l'avenir de l'Union.
La relation conviviale entre les deux leaders est mise à mal par l'exaspération de leurs positions respectives sur le budget mais aussi sur la marche générale de l'Europe. David Cameron a miné le terrain en qualifiant de «plaisanterie» la proposition de Bruxelles d'augmenter le budget de 5% au matin de la rencontre. Il a promis d'être «dur» dans les discussions et d'ores et déjà confié ne pas nourrir «de grands espoirs» sur un accord à Bruxelles à la fin du mois. Il a déjà fait savoir qu'il n'hésiterait pas à opposer son veto à un deal qui ne le satisferait pas.
Le premier ministre entend obtenir un «gel» du budget. Il est soumis à une très forte pression interne de sa base conservatrice, qui l'a humilié la semaine dernière en le mettant en minorité lors du vote au Parlement, avec les travaillistes, d'une motion réclamant une diminution du budget. Une option clairement impossible à tenir face aux Vingt-Sept.
«Chantage permanent»
Merkel, elle, s'impatiente des menaces de veto à répétition des Britanniques et de leur marchandage permanent pour négocier moins d'Europe, tandis qu'elle mène un combat pour le rapprochement des membres de la zone euro. Sur le budget, les Allemands ne sont pas non plus les chantres d'une augmentation débridée mais militent pour un plafonnement à 1% du PIB, ce qui correspond plus ou moins au niveau actuel. Les deux positions divergent d'une centaine de milliards d'euros sur un total d'environ 1000 milliards sur la période de sept ans. Pas de quoi sortir les fusils, mais les tensions se font surtout sentir sur la méthode et sur les intentions.
Les Allemands voudraient pouvoir compter sur les Anglais comme des partenaires importants de l'évolution européenne - ne serait-ce que pour contrebalancer l'influence de la France, à l'heure où les relations Hollande-Merkel ne sont pas au beau fixe. Mais les désirs de distanciation de Londres par rapport à Bruxelles compliquent la donne. «Cette constante litanie selon laquelle il faut tout faire pour garder la Grande-Bretagne dans l'Union conduit à un état de chantage permanent de nos amis britanniques», déplorait récemment un ancien ambassadeur allemand à Bruxelles, Dietrich von Kyaw.
La chancelière devait donc mettre de côté ses rancœurs pour tenter d'amadouer Cameron, espérer préserver la possibilité d'un accord sur le budget et éviter un clash majeur. La question secondaire du budget ne devrait pas se mettre en travers du vrai défi européen selon Berlin: l'intégration bancaire et fiscale et le sauvetage de la zone euro.
Or, adhérer à l'UE suppose nécessairement l'acceptation d'une perte d'intérêts personnels au profit de l'intérêt commun. Chose que les britanniques ne semblent pas prêt de faire (ex : leur monnaie ou encore l'espace Schengen — un accord de défense franco-britannique qui semble partir en lambeaux).
Finalement,
quelle part d'européanisme y a-t-il (ou reste-il) chez les britanniques ?