6x19 La Porte des rêves
Ma note :
15/20
J'aime assez ta comparaison avec
Le seuil Everett, même si cet épisode joue dans un autre registre. C'est un épisode profondément complexe et touchant, avant tout centré sur les personnages, et avec un délicieux penchant pour l'humour. Il s'agit d'un épisode surréaliste qui marque un tournant dans la série, vers un programme plus créatif, plus sérieux et plus surprenant. Formellement, l'univers onirique permet à Martin Wood de multiplier les expériences visuelles. Sur le plan narratif, l'épisode nous montre de façon cryptée la vision de Teal'c sur son entourage. Cet épisode à été écrit pat Christopher Judge en personne, qui nous a prouvé alors ses talents pour l'écriture.
Il faut mettre en avant la qualité du montage et l'imagerie étrange de cet épisode intriguant, ouvert à diverses interprétations. Un mélange d'absurde et de plausible, où l'on est sans cesse transporté ailleurs, si bien que l'on atteint jamais vraiment notre destination et que l'on a du mal à discerner le vrai du faux.
A travers la vision de Teal'c et sa caserne de pompiers (qui soit dit en passant est une superbe idée), on comprend que Jonas n'est qu'une pièce rapportée dans l'équipe, qui n'aura jamais véritablement gagné sa place, et qui doit constamment faire des efforts déployés pour faire ses preuves. Le côté paternaliste de Jack O'Neill est bien retranscrit. Dans les rêves de Teal'c, il paraît autoritaire mais juste. Il met de la distance avec Jonas mais traite Teal'c comme son frère. Sam est parfaitement à sa place aussi dans les séquences oniriques et se montre à même de diriger. Curieusement, j'y vois un indice de ce qui va venir avec l'avancement de Jack plus tard, la montée en grade de Sam, le retour de Daniel et l'éviction de Jonas, comme si on nous annonçait de façon cryptée les futures intentions des scénaristes. Le choix d'une équipe de pompiers est simple : ils sont des héros qui risquent leurs vies chaque jour.
Comme dans beaucoup de rêves, on y retrouve de vieux personnages qui marquent nos vies. Ici bien sûr il y a Brat'ac, à qui Teal'c doit métaphoriquement donner un rein (un symbiote). Puis on y retrouve avec joie la délicieuse Shan'auc, même si il est évident qu'elle a été inclue au scénario pour remplacer l'absence de Brook Parker (Drey'auc), dont la présence aurait été plus logique. Les apparitions d'Apophis et la crainte qu'il inspire démontre que Teal'c n'est pas confiant sur ce qui l'attend après la mort. Enfin, le rôle de psy qui est attribué à Daniel Jackson est extra, et fait de lui l'invité vedette de cet épisode. Daniel n'a pas cessé de veillé sur les siens depuis son ascension.
La spécificité de cet épisode en fait l'une des expériences les plus incroyables de la saison 6. Un épisode étrange et psychédélique comme il est bon d'en voir de temps en temps, et qui prouve que la série est à l'aise dans différents registres. Mon seul regret est que Hammond et Fraiser ne trouvent pas leur place dans les rêves de Teal'c. Grâce aux Tok'ras, Teal'c et Brat'ac sont à présent libérés de leur dépendance aux symbiotes, ce qui provoquera quelques retournements dans les saisons à venir et prolongera la vie de Brat'ac (qui était en fin de vie). Enfin, je conclurai sur cette phrase diablement efficace de Jack O'Neill :
"Teal'c sans son symbiote... c'est intéressant !"