Chapitre 15: Un éternel recommencement
D’un commun accord, les hommes et les femmes du château avaient décidé d’organiser un repas où l’on rendrait grâce au seigneur tout puissant. Et il y avait de quoi : non seulement les femmes avaient repoussé les barbares qui avaient fait le siège du château, mais en plus la compagnie des neuf était rentrée victorieuse de sa quête. La logique voulait que la fête ait lieu un dimanche. Le roi et ses chevaliers étaient arrivés le vendredi. Cela leur laissait peu de temps pour organiser la fête. Rature avait donc déclaré qu’il convenait de se magner le cul si l’on voulait arriver dans les temps. Les femmes avaient été chargées d’organiser la décoration du château. Les hommes s’occuperaient quant à eux du repas. Cela impliquait de partir à la chasse afin de ramener force cerfs, paons, sangliers, taureaux (on était en Bretagne à deux pas d’un village gaulois bien connu pour ses orgies marcassinières). Les chevaliers chargèrent les pâtissiers du château de faire une pyramide de choux à la crème, une dizaine d’énormes gâteaux, et quelques centaines de crêpes (les chefs bretons alliés à Rature avaient été conviés au festin).
Le samedi, après avoir embrassé leurs femmes qui s’employaient à rendre le château un peu moins moche que d’ordinaire (c’est dire si elles avaient du travail et du mérite à le faire), les hommes partirent dans le bois voisin à la recherche des bêtes tant convoitées. Ils s’étaient séparés en deux groupes. Rature, Ivan, Pioncemal, Laszlo d’un côté, Queue, Fesmol, Cervovid, Cornedebouc et Beueurk de l’autre. Il avait été convenu que Queue et son groupe irait débusquer un ours dans sa tanière tandis que Rature et le sien devrait tuer quelques taureaux, paons et cerfs. Deux heures après le début de la traque, Rature aperçut un sublime taureau noir qui a lui seul pourrait combler Pioncemal et le gouffre abyssal qui lui servait de ventre. Il s’agissait de Newton, le mâle dominant d’un groupe de taureaux sauvages des alentours. Ils s’approchèrent avec précaution. Ivan, dont l’âme de poète était bien connue, ramassa une sublime fleur dont l’odeur lui avait paru particulièrement subtile. Il la porta à son nez, proche de la pamoison. Ses narines commencèrent à piquer. Il sentit une irrépressible envie d’éternuer. Aaaaaaaaaaaa-tchiiiiiiiii ! Ivan avait mis la main devait son nez, mais trop tard. Le taureau se retourna et jeta un regard furieux en leur direction. Il gratta la terre de ses pattes. « Planquons nous !» hurla Rature qui grimpa à l’arbre le plus proche. Les trois autres chevaliers l’imitèrent. Le taureau vint se placer sous l’arbre en question et s’allongea, les sabots en éventail. Il eut aimé demander à son harem de vaches un cocktail de fruits et une ombrelle, mais ses compagnes étaient parties en cure thermale à La Baule. Il regardait de temps en temps vers le haut comme un garçon polisson et oisif qui attend que le fruit tombe tout seul de l’arbre. De fait, l’attraction terrestre n’allait pas tarder lui donner raison. Le refuge de nos quatre amis n’était qu’un tout jeune arbre, et celui-ci ne pourrait supporter longtemps le poids de plusieurs chevaliers en armure. La branche la plus basse céda d’un coup. Pioncemal chuta avec la grâce d’une feuille morte, mais sans sa légèreté. Il écrasa le pauvre Newton qui mourut sur le coup. Il le regarda avec gravité, vérifia que tout danger était écarté, et fit signe à ses compagnons de descendre. Rature se réjouit de pouvoir servir à ses futurs hôtes une si belle bête. Ils portèrent le taureau à la lisière de la forêt. Ivan sortit de sa musette une corne de brume et souffla avec force. Cela signifiait que les valets du château devaient venir chercher le gibier. Ils virent alors sortir avec empressement une dizaine de cuisiniers au pas de course. Rature et ses compagnons rentrèrent dans la forêt à la recherche de nouvelles victuailles : ils ramèneraient des paons pour la cour et des cerfs pour les cocus. Ils parvinrent sans difficulté à capturer une cinquantaine de paons. Pioncemal assomma un lion d’un coup de tête. Ivan et Laszlo prirent au filet des sangliers qu’ils sanglèrent de leurs ceintures, ce qui empêchait les bestiaux de gesticuler mais qui provoquait un fâcheux problème de chute de pantalons. Apres avoir remonté leurs frocs une bonne centaine de fois, Rature, agacé, leur suggéra d’écorcher un de leurs sangliers, de tailler dans sa peau des lanières de cuir. Ils relieraient l’avant et l’arrière de leur pantalon en faisant passer les lanières de cuir par dessus leurs épaules et les pantalons tiendraient tous seuls. Ces ustensiles ayant été inventés en Bretagne, on les appela les bretelles. Mais revenons à notre sujet.
Pendant ce temps, Queue, Fesmol, Cervovid, Cornedebouc et Beueurk étaient à la recherche d’un ours. Ils découvrirent une grotte dans la montagne qui bordait la forêt. De grosses touffes de poils jonchaient l’entrée, ce qui indiquait qu’un animal sauvage avait fait de cette anfractuosité rocheuse sa tanière. Ils allumèrent leurs torches. Leurs pas étaient à peu près aussi discrets que des coups de canon. Le boyau rocheux faisait deux à trois cent mètres de long. Ils distinguèrent une forme sombre au bout du tunnel. Mais ce qui était inquiétant, c’était que la forme était debout. Les torches éclairèrent d’un coup la monstrueuse bête. Elle avait l’air de mauvais poil. Elle tapait de la patte sur le sol. En voyant nos cinq amis, elle dévoila ses crocs, d’un air malveillant. Elle leva sa patte gauche. Elle replia un doigt, un deuxième, puis un autre…Cervovid brailla : « Il décompte ! Filons de ce trou à rats ! ». Ils prirent la fuite, l’ours sur leurs talons. Ils sortirent comme une fusée de la grotte. L’ours brun les poursuivait toujours. Queue ne perdait pas de vue qu’il ne suffirait pas d’échapper à la bête. Ils devraient la tuer, et la ramener au château. Il lui fallait inventer un stratagème pour occire le sieur ours. Et il lui était difficile de réfléchir et courir en même temps. Il fit donc une pause tandis que ses compagnons continuaient de fuir. L’ours était énorme, ce qui limitait considérablement sa vitesse. Il vit qu’un des chevaliers était arrêté, et chercha à profiter de l’aubaine. Il s’approcha de Queue, toujours en pleine réflexion, le plus discrètement possible. Il était à une vingtaine de mètres de sa proie quand Cornedebouc et Cervovid, qui s’étaient retournés, virent que leur compagnon était en danger. Ils lui hurlèrent de fuir. Queue vit l’horrible bête, et pensa qu’il était plus raisonnable de se remettre à courir. Il retourna en direction de la grotte, ce qui arrangeait singulièrement l’ours. De la sorte il pourrait dévorer le chevalier, tranquillou, dans sa tanière, à l’abri des regards avides des charognards. Queue aperçut l’entrée de la grotte et pensa qu’il serait suicidaire d’y retourner. Mais il lui était également impossible de changer de trajectoire, car l’ours le suivait de près, la bave aux lèvres. Il s’arrêta face à une paroi rocheuse à cinq mètres de l’antre du fauve et se retourna, l’air déterminé, et prêt à affronter le monstre. Celui ci freina également, l’air confiant. Le chevalier ne pourrait plus lui échapper désormais. Certes, il aurait beaucoup de mal à le décarapaçonner mais l’abondante viande qui l’attendait en dessous des différentes couches de fer en valait la peine. Il se rapprocha lentement, plia les pattes arrière, se préparant à sauter à la gorge de sa victime. Il fit un bond prodigieux, compte tenu de son poids. Mais au moment où il allait retomber sur Queue, le noble chevalier fit un quart de tour sur lui-même. Il évita ainsi l’ours qui s’écrasa contre le mur et se brisa la nuque. Cervovid, Cornedebouc, Fesmol et Beueurk coururent vers Queue en poussant des hourras. Ils l’applaudirent. Fesmol lui demanda : « Quel talent, ami Queue. D’où vous est venue cette idée ? Quelle est cette stratégie ? Comment avez-vous eu l’idée de pivoter alors que la bête se jetait sur vous ? ». « Hé hé ! » répondit Queue, « Il y a deux ans, notre bon roi m’a envoyé dans le sud de l’Europe afin de sceller une alliance avec un seigneur de là bas. C’était en Ibérie, je crois ! ». Ils le congratulèrent une dernière fois. Ils soulevèrent ensuite, non sans mal, l’ours et prirent la direction de la lisière de la forêt où les attendaient Rature, Ivan, Pioncemal et Laszlo. Ces derniers furent ravis de voir que leurs compagnons avaient réussi à ramener un ours. Ivan souffla dans sa corne de brume. Des valets vinrent aider nos neuf amis à porter les animaux tués aux cuisines du château.
Les femmes avaient décoré le château de façon magnifique. Des guirlandes de fleurs avaient été attachées aux lustres de cristal, les tâches de moisissure avaient été dissimulées par des peintures sur soie, le bois des rampes d’escalier avait été lustré, les parquets briqués et enduits de cire. Le château resplendissait et semblait construit de mille sortes de pierres précieuses. La salle des repas avait été aménagée comme suit : les tables étaient disposées en cercle et épousaient la forme de la salle. Un espace suffisamment large avait été laissé entre les murs et les tables afin de permettre aux invités de circuler et aux cuisiniers d’apporter les plats. Le centre de la salle servirait de piste de danse. On avait dressé une estrade pour l’orchestre dans un coin de la salle. Enfin, posé, à la manière d’un choixpeau, sur un haut trépied taillé dans un chêne multi centenaire, figurait le Saint Grill. Il était passé entre les mains expertes de Genève. Elle, qui nettoyait les épées, les arbalètes, les dagues et le bouclier de son époux chaque jour, ne serait pas accablée par le nettoyage d’un objet aussi petit que le saint grill. Elle avait commencé par enlever la graisse qui y était collée (rappelons que le dragon et l’ogre s’en servaient pour faire cuire leurs saucisses). Elle lui fit ensuite subir un traitement antirouille. Un objet sacré d’une telle importance se devait d’être présentable. Il serait exposé aux yeux de tous, dans une vitrine du château. Et un grill rouillé aurait été du plus mauvais effet. Elle le nettoya et le bichonna tant et si bien qu’une fois qu’elle eut fini, le saint grill semblait avoir fait une cure d’amincissement et diminué de moitié. A présent nettoyé, le saint grill brillait de mille feux, comme un bijou dans un gigantesque écrin.
Les sièges de bois dur avaient été remplacés par de moelleux fauteuils recouverts de velours. Des serviettes brodées avaient été posées dans des assiettes de porcelaine d’une immaculée blancheur. Les couverts étaient d’étain, leur manche en ivoire importé d’afrique. Tout avait été somptueusement préparé. Les femmes étaient fières de leur travail. Leurs maris étaient enthousiastes. Le château était rempli de l’odeur des différents plats que les cuisiniers préparaient pour le lendemain. Hommes et femmes décidèrent de jeûner afin de pouvoir mieux se baffrer le lendemain soir. Ils se couchèrent vers sept heures car ils prévoyaient de se coucher tard le jour suivant. Ce soir là, les ronflements envahirent le château plus tôt que d’ordinaire.
C’était un dimanche ensoleillé. Hommes et femmes s’étaient levés au point du jour afin d’aller se recueillir dans la chapelle du château. Ils n’en sortirent qu’à midi, le chapelain ayant insisté pour les confesser tous un par un et publiquement, ce qui n’avait pas manqué de provoquer de nombreux fous rires aussi bien chez les chevaliers que chez leurs femmes. Ils passèrent l’après midi à préparer leurs tenues. Ils se devaient d’être habillés somptueusement car pour la première fois, une quête avait été menée à son terme. On sortit les fers à repasser des placards, les pate-mouilles et les planches. De nombreuses odeurs de brûlé envahirent le château, mais on ne s’inquiéta pas outre mesure. Les chevaliers et le roi ressortirent leurs épées d’apparat. Celles-ci été plus légères, plus fines, plus décorées que les machettes dont ils se servaient d’ordinaire. Rature, quant à lui, lustrait amoureusement son esqualibure. Vers sept heures du soir, on fit sonner la cloche du souper. Les femmes descendirent, majestueusement, au bras de leurs époux. La salle du trône se remplit d’invités et de chevaliers en moins d’un quart d’heure. Alors que l’on s’apprêtait à manger, un valet fit son entrée et chuchota quelque chose à l’oreille de Rature. Il fit « oui » de la tête. Le valet sortit de salle pour y rentrer presque aussitôt, accompagné de quatre étrangers, vêtus de curieux habits couleur kaki, dont une femme. Ils étaient menés par un homme aux cheveux gris qui devait avoir quarante cinq ou cinquante ans. Le roi ordonna que l’on apporte quatre sièges supplémentaires ainsi que quatre couverts. Le chef des étrangers prit la parole : « Merci, O roi des Bretons, de nous accueillir dans ton foyer et d’avoir accepté de partager ton repas avec nous. Permets moi de nous présenter. Je suis le chevalier Eau du Nil, mais appelez moi Eau Nil, ce sera plus convivial. » Il se tourna vers la femme dont les cheveux blonds avaient capté l’attention d’une bonne partie des hommes de la salle. « Voici mon chirurgien, Ecarteur ! ». La femme salua le roi avec grâce. Il continua en montrant du doigt un homme noir puissamment bâti : « Voici mon eunuque et garde du corps, Tilt. Il est un peu allumé, mais redoutable en combat ». Il désigna enfin un petit homme châtain, aux cheveux longs, et aux yeux bleus d’un magnétisme extraordinaire. « Et voici mon historiographe, Jack Daniels ! ». Celui-ci ne salua même pas. Il semblait trop absorbé par les objets précieux qui pullulaient dans la pièce. Son visage s’illumina lorsque son regard se posa sur le Saint Grill. Il chuchota à l’oreille de son chef : « Le voilà ! Nous touchons au but ! ». Le chevalier aux cheveux gris lui écrasa le pied tandis que l’eunuque noir lui jetait un regard noir lourd de sens. L’historiographe prit un air renfrogné mais ne moufta plus.
Rature les invita à s’asseoir et à manger jusqu’à, selon sa propre expression, s’en faire péter le bide. Les valets firent différents services. L’ours était du premier. Le taureau, les paons, les sangliers du deuxième et du troisième. Chaque plat de viande était accompagné de petits légumes qui devaient aider à faire passer le reste. Il était près de dix heures du soir lorsque l’on apporta les pâtisseries ainsi que la pièce montée. L’historiographe du chevalier à la chevelure grise, Jack Daniels, sembla tomber en pamoison : « Waouuuu ! Une pyramide ! Sublime ! ». La moitié des invités était complètement ivre et l’autre était peu claire. Seuls les quatre étrangers étaient sobres. L’ébriété des convives et de la compagnie des neuf allait les aider considérablement dans leur tâche. Dieu fit soudain son apparition. Il choisit de prendre forme humaine et de prendre part au banquet. Nous avons montré dans la vraie histoire de Jésus Christ que le très haut ne négligeait pas la bonne chère. Il aurait été d’autant plus dommage de ne pas participer au festin que celui-ci avait été donné en son honneur. Il se goinfra de petits choux, de nougats, de fruits. Il siffla à lui seul trois bouteilles de vin rouge et deux de champagne. Pour montrer qu’il était satisfait de son repas, il poussa un rot sonore, et s’endormit sur son trône, aux cotés de Rature. Les quatre étrangers se levèrent et s’approchèrent du Saint Grill. La femme chirurgien s’en empara, et entreprit de sortir, protégée par ses trois compagnons.
-« Au voleur ! » brailla Pioncemal. « Les étrangers sont en train de voler le Grill de notre seigneur Jésus. »
-« Erreur !» dit le chef des étrangers. « Ce n’est pas un objet sacré, c’est un artefact créé par les anciens. Nous devons aider Thor, Heimdall et Freyr dans leur lutte contre des puissances démoniaques ».
Il avait employé l’adjectif « démoniaque », espérant faire comprendre aux chevaliers bretons qu’il était de leur côté et non leur ennemi. Mais Rature ne l’entendait pas de cette oreille.
-« Freyr ? Heimdall ? Thor ? Misérables païens, ramenez vous par ici que je vous tranche les oreilles ! » hurla le roi.
Le beuglement de Rature réveilla le tout puissant, qui fut, dès lors, de fort méchante humeur. On l’avait troublé dans sa digestion, ce qui était une erreur fatale. Les étrangers progressèrent sans difficulté aucune vers la sortie de la salle. Les chevaliers bretons étant trop saouls pour marcher droit, il était évident qu’ils ne pouvaient pas courir après les quatre voleurs. Cependant, ils les pistèrent jusqu’à l’extérieur du château. Ils les virent entrer dans une carriole d’un drôle d’aspect, de forme trapézoïdale, qui se volatilisa sous leurs yeux. Nos neuf héros se frottèrent les yeux. N’avaient ils point trop bu ? Le tout puissant était sur leurs talons et piqua une colère noire.
« Comment, sacré nom de Dieu, avez-vous pu les laisser s’enfuir ? Ils sont montés dans un chariot qui les a transportés dans le futur. Ils sont maintenant à une époque qui nous est postérieure de plus de quinze siècles ! Partez ! Partez les rejoindre et arrachez leur la relique de mon fils bien aimé ! Si d’ici une semaine vous n’êtes pas revenus avec le Saint Grill, vous vous ferez pulvériser le popotin par mon pied divin. Que faites vous encore ici ? ». Obéissant à l’injonction de leur seigneur, les neuf se précipitèrent vers les écuries, prirent leurs chevaux, et partirent au triple galop. Cervovid dit à Rature : « il y a une semaine nous partions pour la quête du Saint Grill. Et ce soir, nous partons de nouveau à sa recherche. La vie est un éternel recommencement, vous ne pensez pas? ». Il eut un grognement pour seule réponse.
Cela faisait deux heures qu’ils chevauchaient lorsque Pioncemal demanda à Rature où ils allaient. Comment pourraient ils se projeter dans une époque future ? Le roi avait déjà son idée. Il avait entendu parler d’une fontaine qui avait le pouvoir de faire remonter le temps, ou de faire faire des sauts en avant. Cette fontaine se situait dans la forêt de Briocheland, près de la maison de la sorcière de l’étang. C’était la fontaine de Barbotons ! Il expliqua son plan à ses compagnons. Ceux-ci furent soulagés d’entendre qu’il n’y aurait pas cette fois à occire de dragons et de trolls. Deux heures de cheval plus tard, et ils étaient arrivés. Ils tombèrent sur un géant noir qui n’avait qu’une seule jambe et un seul pied. Il leur expliqua que pour faire un bond dans le temps, il leur faudrait se mettre ensemble sur la dalle de la fontaine et prononcer une formule magique. Ils se volatiliseraient et se rematérialiseraient à l’époque dans laquelle ils voudraient se trouver. Ils remercièrent longuement le géant qui les regarda s’en aller en ricanant. Ils se mirent tous les neuf sur la dalle, mais cela leur coûta de nombreux efforts en raison de la proéminence de leurs ventres. Rature prononça ces paroles fatales : « Per-orus, ep-peira, e per-solem, in-blitus, du-ceres ! ». Ils disparurent dans un craquement sonore et se rematérialisèrent en 2005.
Mais ceci est une autre histoire !
Fin
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