Conte médiéval

leprechaun
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CITATION (starfighter,Mardi 20 Septembre 2005 à 19:02) mega giga hypra UP
Quesaco? Moi pas comprendre. Est ce un commentaire appréciatif? :D
Prochain chapitre ce week end. ^_^
starfighter
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up c des encouragement
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Re: Conte médiéval

Message non lu par leprechaun »

CITATION (starfighter,Dimanche 25 Septembre 2005 à 17:26) la suiiiiite je t'en supplis ecrit la suite.
La suite est en cours d'écriture. T'en fais pas. Mais je suis pas mal pris en ce moment. Je pense pouvoir poster la suite lundi. :D :anno:
Dernière modification par leprechaun le 26 sept. 2005, 03:19, modifié 1 fois.
leprechaun
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13) Fuite héroïque dans les tunnels

Il convenait qu’ils soient prudents dans leur retraite. En effet, le bruit de lutte contre l’âne, l’ogre et le dragon pouvait avoir attiré l’attention des créatures qui habitaient les souterrains. Celles ci avaient l’habitude de quitter la nuit les cloaques qui leur servaient de tanières pour aller chercher leur pitance. D’ordinaire, elles se contentaient de rats, de chauves souries rôties, avec, en guise de légume, car elles tenaient à garder un bon équilibre alimentaire et à manger équilibré afin d’être en forme, purée de lichens et de mousse. Mais de temps en temps, elles aimaient bien se baffrer et s’autorisaient de petits écarts. De fait, ce soir là, les gobelins, les trolls et les rats- singe étaient de sortie. Ils étaient à la recherche de créatures rondouillardes et juteuses qu’ils espéraient faire rôtir sur des pals, à la manière des méchouis. Et nos amis chevaliers feraient très bien l’affaire.

Rature et sa suite progressaient précautionneusement vers la sortie. Dans le noir, ils n’arrivaient pas à voir à deux mètres. Ils s’égarèrent. Au lieu de tourner à droite et tomber sur la colonie de chauves souris, ils partirent à gauche et s’aventurèrent en territoire inconnu.

-« Ce serait quand même plus pratique s’ils mettaient des panneaux lumineux indiquant la sortie quand même ! » dit Pioncemal
- « Les commodités et les sorties se trouvent à l’avant, au milieu, et à l’arrière de la caverne » dit Fesmol d’une voix railleuse
-« On est aussi discrets qu’un troupeau de bœufs » dit Cervovid
-« Chuttttttttt ! »
-« Quand est ce qu’on mange ? » dit Pioncemal
- « Pioncemal, taisez vous ! » dit Rature
-« Aaaaaaah ! J’oubliais ! J’ai un truc qui pourrait nous rendre service. Je …. »
-« Pioncemal ! La ferme ! » dirent ils tous en chœur

Pioncemal bougonna, mais avait une idée dans la tête, et rien n’aurait pu l’en déloger. Il tâtait sa cotte de maille à la recherche d’on ne sait quoi. Au bout d’un quart d’heure de farfouillage, le roi, exaspéré, se retourna vers lui.

-« Peut on enfin savoir ce que vous manigancez ? On vous entend à des lieues à la ronde ! »
-« Je cherche quelque chose que j’ai piqué dans la salle voisine de la grotte. »
-« Je vous avais demandé de ne prendre que le Saint Grill. J’ignorais que vous aviez des tendances kleptomanes ! »
-« Heinnnnnnn ? Ah ! Oui ! J’adore les clebs ! »
Rature se passa la main sur la figure. « Restons calme, restons calme » se dit il. Il mordit dans sa chevalière afin de se décharger de son énergie agressive. Il hurla car il avait fait pression sur ses dents cariées. Mais son hurlement fut couvert par le cri de victoire de Pioncemal.

-« Eurêka ! » brailla Pioncemal en sortant une lampe à huile
-« Une simple lampe ? » demanda Rature
-« Avec ça, on devrait pouvoir s’éclairer ! »
-« Et vous avez de l’huile sur vous ? » ironisa Rature
-« Non ! Mais j’ai dans ma musette du lard de porc ! »
-« Du lard de porc ? Vraiment ? Et d’où vient il ? »
-« C’est un relief du cassoulet toulousain » dit Pioncemal tout fier

Il sortit le lard de son emballage, et le fourra dans la lampe. Il fouilla dans sa poche et en sortit une petite boite cartonnée qu’il ouvrit. Il en sortit une sorte de cure dent à bout rouge. Il le frotta contre sa botte, et le cure dent prit feu. Il mit le feu à la lampe.

Une traînée bleue fusa hors de la lampe. Elle allait de droite à gauche, de gauche à droite… Elle prit soudain la forme d’un génie peu ordinaire puisque le froc du génie en question était en feu. Pioncemal eut peur que les hurlements du génie ne finissent par faire repérer la compagnie du Saint Grill (ils étaient au nombre de neuf). Il se jeta sur le mage qu’il écrasa de son poids ce qui eut pour effet d’étouffer les flammes qui s’éteignirent. Lorsque Pioncemal se releva, chaudement félicité par ses compagnons, le génie avait l’aspect d’une crêpe. Le chevalier le prit, et entreprit de lui faire reprendre sa forme normale en lui soufflant à travers les trous du nez (il refusait catégoriquement de poser sa bouche sur celle d’un individu de sexe masculin). Il le gonfla même un peu trop. Le génie avait l’air ballonné. Pioncemal le pressa sous son bras, pendant que le génie qui couinait, à la manière du coussin d’air des cornemuses. Lorsqu’il eut repris sa forme normale, le génie se mit sur ses pieds et fit mille courbettes.

-« Je vous salue bien, étrangers ! »
-« C’est pas en caressant les lampes qu’on les fait sortir d’habitude ? » murmura Fesmol
- « Les génies homosexuels sans doute. Mais les génies endormis, comme moi, il faut un peu leur botter les fesses -et non les faire cramer- pour les sortir de leur prison ! » répondit le génie
- « Exaucez vous les vœux ? » demanda Rature
-« Un seul et unique vœu! »
-« Alors, pouvez vous faire en sorte qu’on voie clair dans cette grotte. Il y fait noir comme dans le postérieur des vaches ! » dit Cervovid
-« Nooooooooooooooooooooon ! » hurla Rature
-« Exaucé » dit le génie
-« Trop tard » dit Ivan

Le génie claqua des doigts. Une flamme bleue apparut et flotta dans les airs. Il continua.

-« La flamme que voici vous précèdera de quelques mètres où que vous soyez dans les souterrains et vous y fera voir comme en plein jour » dit le génie
-« Grand merci, puissant mage »dit Cervovid
-« Cervovid, vous méritez bien votre nom » dit le roi
-« Plait il ? »
-« Ne vous est il pas venu à l’idée que nous aurions pu lui demander de nous transporter à au dehors ? Au lieu de ça, nous allons peut être pourrir dans ce trou à rats» répondit Rature
-« …………………………….. »
-« Vous êtes le pire des (censure) ! » dit le roi

Une voix rauque, puissante, mais inconnue se fit alors entendre.
-« Trou à rats ! Ahahaha ! Trou à trolls, vous voulez dire. Et vous savez quoi ? J’en suis le roi ! »
-« Pioncemal ! Arrêtez vos conneries ! Je sais que c’est vous ! » dit le roi
-« Moi ? Mais qu’est ce que ? »
-« Vous êtes ventriloque. Je vous ai déjà vu faire rire vos enfants comme ça ! »
-« Mais pourquoi ferai je cela ? »
-« Pour vous amuser en nous flanquant les miquettes par exemple » dit fielleusement Rature
La voix puissante se fit à nouveau entendre : « Il n’essaie pas de vous faire peur, mais moi… Permettez moi de me montrer».

Rature et ses compagnons virent soudain surgir de sa cachette un odieux troll verdâtre qui devait mesurer deux mètres cinquante. Le tunnel ne faisant que deux mètres de haut, il marchait voûté. Sa longue épée, pendue à son côté, traînait par terre :

-« Je suis le roi des Trolls et vous ne m’échapperez pas comme vous avez échappé au dragon. Voilà des heures que nous vous traquons, mes sujets et moi. Nous ne vous lâcherons pas, maintenant que nous vous avons. Voyez vous ça ! Neuf compagnons. Exactement un pour chaque jour de la semaine »
-« Veuillez m’excuser, mais il y a sept jours dans une semaine ! » fit remarque Rature
-« Arf ! Peu importe le nombre de jours, vous serez tous mangés d’ici sept jours ! Il n’y a aucun problème » répondit le troll

Laszlo, qui était le moins stupide de tous les chevaliers (ce qui en passant souligne le niveau déplorable de l’intelligence de nos héros), tenta de gagner du temps. Durant sa joute verbale avec le roi des trolls, d’autres créatures arriveraient sans doute et disputeraient au monstre son futur repas. Une bagarre suivrait inévitablement pendant laquelle la compagnie aurait sans doute l’opportunité de prendre la clef des champs. Il mit son plan à exécution. Le troll s’était avancé vers Rature, ayant dans l’idée de le ligoter. Mais Laszlo s’interposa.

-« Milles excuses, seigneur troll, mais j’en vois une de difficulté, moi ! » dit il
-« Vraiment ? Quelle est elle? » répondit le monstre en se grattant la tête
-« Voici ! Si vous mangez un membre de notre expédition chaque jour, il vous restera deux membres au bout de sept jours ! »
-« Milles oreilles de chauves souris en bouillie ! Je n’y avais pensé. Cela complique tout ! » se lamenta le roi des trolls
-« Indeed ! » dit Laszlo
-« Comment faire alors ? »
-« Si vous voulez mon avis, vous devriez…Ouille ! »

Rature venait de lui mettre son pied au cul et chuchota : « Vous n’allez pas l’aider en plus. Nous aurons suffisamment de mal à lui échapper comme ça ! ». Le roi des trolls, absorbé dans ses pensées, ne s’aperçut de rien. Soudain le visage du troll s’anima. Revenant à ses instincts barbares, il avait décidé de découper en tranches chacun des neuf compagnons et d’en répartir la consommation sur sept jours. Il en fit part à la compagnie des neuf. Laszlo lui demanda s’il avait un double décimètre. Le troll répondit par la négative. Laszlo lui expliqua poliment que le problème demeurait insoluble étant donné que le troll n’aurait aucun moyen de couper les neufs compagnons en parts égales. Le monstre sortit un nouveau juron troll (on voit ici la richesse sémantique du langage troll).

-« Milles milliards de gargouilles asthmatiques ! On n’y arrivera donc jamais ! »
-« C’est probable » répondit Laszlo
-« Je crois que j’ai trouvé ! » dit le roi des trolls
-« Faites moi part de votre solution ! »
-« Et si je vous laissais partir ? Comme ça, plus de problème, vous comprenez ? »
-« Cela nous convient » dit Rature précipitamment
-« Je vous laisse dix minutes. Après quoi, si je vous retrouve, je vous réduis en bouillie et je fais de vous mon dîner de ce soir ! » dit le troll

Il s’écarta pour laisser passer nos neuf amis. Ils s’enfuirent à toute jambe, précédés de la flamme magique. Ils coururent d’autant plus vite qu’ils entendaient un bruit d’ailes qui se rapprochait dangereusement. Ils se rapprochaient inexorablement de la sortie. Rature et ses compagnons explorèrent les différents tunnels qui environnaient la sortie. Le dragon, qui connaissait le moindre centimètre de son royaume, les y attendait de patte ferme. Il avait bouché la sortie d’une énorme pierre, et faisait les cent pas en attendant l’arrivée de nos neuf amis. Il comptait venger son orgueil et son postérieur blessés. Pendant que nos héros s’égaraient dans les tunnels, le dragon était allé jusqu’à sa pharmacie. Il s’était badigeonné le postérieur de mercurochrome, ce qui lui donnait un drôle d’air d’un bébé qui aurait besoin qu’on lui talque les fesses. Ensuite, à l’endroit précis où il avait été blessé, il avait appliqué un pansement stérile. En effet, dans un endroit humide, peuplé de moustiques, d’odeurs pestilentielles, et de bactéries, sa blessure pourrait s’infecter. Et le dragon ne tenait nullement à se faire amputer de la fesse droite. Sa réputation n’y aurait pas résisté. Après avoir mis ses fesses bien au chaud, le dragon s’était envolé en direction de la sortie, décidé à montrer à Rature de quoi il se chauffait.

Rature et ses compagnons parvinrent enfin à la sortie qui, comme nous l’avons dit précédemment, était bouchée et gardée par le dragon. Le monstrueux lézard eut en les voyant un sourire sadique. C’était le moment de sa revanche. Pioncemal dégaina sa rapière et se jeta sur le dragon. Celui-ci cracha une petite flammèche, qui suffit à mettre le feu aux bottes de Pioncemal.
-« C’est chaud ! C’est chaud ! » hurlait le misérable chevalier
-« A l’attaque » cria Rature.

Le dragon se vit assailli par huit gnomes dont les cures dents lui paraissaient inoffensifs. Il s’amusait vraiment beaucoup. Il donna un coup de corne à l’un, un coup d’aile à l’autre. Un coup de ventre assomma le reste de nos amis. Le dragon entrepris de finir son chef d’œuvre en frappant Pioncemal de sa queue qu’il fit tournoyer afin de donner au coup davantage de puissance. Pioncemal eut juste le temps de se baisser. La queue du dragon heurta violemment le mur du tunnel qui se fissura. De l’eau commença à suinter.

Derrière lui, Pioncemal entendit un grognement. C’était le roi des trolls. Il avait retrouvé la trace des neuf compagnons. Mais il écumait de rage à l’idée que le dragon puisse lui piquer sa pitance. Le dragon et lui se jetèrent un regard flamboyant.

-« Alors ! On porte encore des couches à ton âge, dragon ? » dit le troll d’un air provocateur
-« C’est un pansement ! » rétorqua le monstre ailé dont le coup avait doublé de volume

Et ils se jetèrent dans une bagarre d’une violence inouïe. Au bout d’un quart d’heure de lutte, le roi des trolls parvint à saisir la queue du dragon. Il tournoya sur lui-même, avant de lâcher son ennemi contre le plafond du tunnel. Le jet, grâce à la force centrifuge, fut tellement puissant qu’il perfora l’épaisseur de pierre. Le dragon fut projeté au dehors et s’écrasa contre un chêne tricentenaire.

-« C’est chaud ! C’est chaud ! » brailla de nouveau Pioncemal.

Au même moment la paroi du tunnel lâcha avec fracas. Des milliers de litres d’eau jaillirent de toute part et expulsèrent de la grotte nos neuf amis. Le roi des trolls se noya. Pioncemal fut le premier à reprendre connaissance. Il constata avec satisfaction que ses bottes n’étaient plus en feu. Ses compagnons reprirent connaissance peu après. Ils décidèrent de prendre la fuite au plus vite. Le dragon ne tarderait pas à se réveiller et ils ne tenaient pas à l’affronter une troisième fois. Ils s’enfoncèrent dans la densité de la forêt, qui les protégea de la vindicte de leurs ennemis.

Ainsi se termina l’épisode le plus périlleux de la quête du saint Grill.




ps: commentez!
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Re: Conte médiéval

Message non lu par starfighter »

exellent,continue ainsi,20 sur 20 ;).

youououoou mon 100eme mess.
Dernière modification par starfighter le 26 sept. 2005, 15:29, modifié 1 fois.
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Re: Conte médiéval

Message non lu par leprechaun »

Merci à toi. Restent encore un chapitre ou deux de délire. Patience! :P
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Re: Conte médiéval

Message non lu par leprechaun »

Le chapitre 14 sera intitulé:
"De la vie des femmes aux chateaux quand les hommes sont à la guerre"
et sera posté dimanche ou lundi. :D



ps: pour ceux qui lisent: merci de commenter!
Dernière modification par leprechaun le 01 oct. 2005, 04:16, modifié 1 fois.
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Re: Conte médiéval

Message non lu par maiky »

Un épisode riche en péripéties et en émotions fortes ! :P

Et les :lol: :lol: :lol: réglementaires !
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Re: Conte médiéval

Message non lu par leprechaun »

Le chapitre quatorze tendra à prouver que les femmes ne valent pas mieux que les maris. :D
L'apparente dignité du titre entrera en contraste avec le contenu burlesque du chapitre. :rolleyes:
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Re: Conte médiéval

Message non lu par leprechaun »

14) De la vie des femmes aux châteaux lorsque leurs maris sont à la guerre

Nous avons beaucoup parlé dans ce conte des actes héroïques des hommes, mais fort peu des femmes. C’est une bien triste injustice que de ne point parler du rôle fondamental des femmes dans la vie au château. Nous espérons nous faire pardonner en leur rendant hommage à travers ce chapitre. Que seraient en effet les chevaliers sans leurs dames ? Les femmes apportaient de la finesse dans un monde dominé par la violence. La rudesse et la lourdeur des armures masculines n’avaient d’égal que la douceur et la légèreté de la mousseline des femmes. Aux couleurs ternes des cotes de mailles s’opposaient les couleurs chatoyantes des robes satinées. Le choc des armures et des épées était contrebalancé par les froufrous légers des tenues féminines. La voix des chevaliers était rauque, leur odeur rance, leurs manières frustes. La voix des femmes était veloutée, leur peau parfumée, leurs manières raffinées. Bref, elles faisaient ce qu’elles pouvaient pour contrebalancer la grossièreté de leurs époux.

Rature parti, c’était à Genève que revenait l’honneur et le devoir de diriger ses sujets, et d’organiser la vie au château. Elle prit sa tâche très au sérieux. Elle avait décidé de se montrer à la hauteur de son mari et décida de convoquer les femmes de chevalier autour de la table ronde. Au cours de la réunion, Genève fit le discours suivant :

« Mesdames, mesdemoiselles, et euh… Enfin, bref, Mesdames !

Nos maris sont partis pour une quête extrêmement périlleuse qui, si elle est accomplie avec succès, assurera la suprématie de la religion chrétienne sur le reste du monde. Nous connaissons tous la valeur de nos maris (les femmes se regardèrent entre elles d’un air penaud et quelques unes exprimèrent leur scepticisme quant à la réussite dans la quête en toussotant). Allons, mes amies ! Ne soyons pas pessimistes. La quête du chaudron magique s’est certes soldée par un échec. Le chevalier Taram a payé son incompétence de sa propre vie. La quête de la dive sandale n’a rien donné. La quête du bouclier solaire non plus. Tout cela, je le sais. Mon cœur saigne encor de nos anciens échecs. Mais il s’agit cette fois d’une quête qui nous a été ordonnée par notre seigneur en personne. Nos époux ne peuvent échouer s’ils sont soutenus par le bras de Dieu (bon nombre des femmes présentes gardaient une mine renfrognée) !

La quête devrait durer toute une semaine et une femme de chevalier se doit de ne pas se laisser aller au désoeuvrement. C’est de nous que dépend l’entretien du château, souvenez vous en ! C’est de nous que dépend la défense de nos terres ! C’est de nous que dépendent les politiques extérieures et intérieures ! Nous ne pouvons demeurer oisives quand un si grand travail nous attend. A nous huit, nous pourrons le mener à bien. Haspereen, Prozac’h, Aiferalgaan, Drageyfucca, Antibiotic’h, Juvameen, Dolirhuum, mes douces amies, me seconderez vous dans ma tache ? »

Antibiotic’h se leva et prit la parole :

« Ma reine,

Je pense pouvoir m’exprimer au nom de toutes mes amies ici présentes. Même si les taches qui nous attendent ne m’enchantent pas plus qu’un séjour de dix ans dans un nid de dragons, je ne peux laisser ma souveraine et amie seule devant les difficultés. Je mettrai tout mon poids, dont vous pouvez toutes témoigner qu’il est fort conséquent, dans la balance. Et nous nous montrerons dignes de nos époux. Les hommes portent les armes mais nous, nous lavons leurs caleçons, nous reprisons leurs chaussettes, nous coupons leur viande, nous lustrons leurs armures… N’en restons pas là ! Prouvons leur que nous ne sommes capables de gérer les affaires du royaume ! Le seul problème est que nous ne savons manier les armes. Comment dès lors prétendre protéger nos maisons, nos familles (il y eut des murmures d’approbation) ? Comment nous garantir des viols barbares? ».

Elle s’assit dans un concert d’applaudissement. Genève reprit la parole :

« Mes amies,
J’ai songé à tout cela. Voilà pourquoi j’ai demandé au maître d’armes de nous rejoindre. Entrez, maître. »

Un homme élégant et racé fit son apparition. Le travail des armes avait sculpté son corps de gladiateur. Il avait le regard perçant, le nez aquilin, et les mains extrêmement habiles. Il fit sa révérence devant la reine et prit le siège qui n’était pas occupé. Genève continua :

-« Mesdames, je vous présente Maître Tranchelard. Il nous enseignera le maniement des armes.
- Enchantée !» répondrent en chœur les femmes de chevalier.
- Majesté, mesdames, je compte vous enseigner les rudiments du maniement des armes légères. Dague, épée courte, fronde, et rouleau à pâtisserie. Je sais que vous excellez dans le maniement de cette dernière arme. Sachez qu’un coup de rouleau appuyé, et donné dans un point sensible du corps, est aussi efficace qu’un coup d’épée. Enfin, je vous apprendrai à vous servir de l’arme la plus efficace contre les hommes, la séduction.
- Vous nous en voyez ravies » se réjouit Prozac’h
- Je pense que nous devrions commencer dès après manger.
- C’est entendu ! Nous viendrons donc dans la salle d’armes vers quatorze heures. Vous pouvez vous retirer ! »

Tranchelard se retira non sans avoir fait mille courbettes. Les compagnes de Genève semblaient satisfaites d’avoir un homme aussi séduisant comme professeur. La reine clôtura la réunion en leur sommant de ne pas oublier la séance de maniement des armes. Tout le monde s’en fut et l’on se retrouva pour le déjeuner.

A quatorze heures précises, Genève, Haspereen, Prozac’h, Aiferalgaan, Drageyfucca, Antibiotic’h, Juvameen, Dolirhuum se trouvaient dans la salle d’armes. Tranchelard les regarda avec l’air incrédule d’une personne qui n’a pas bu mais qui voit passer un troupeau d’éléphants roses. Il faut dire que ces dames s’étaient apprêtées comme si elles allaient au bal dans l’espoir de rencontrer le prince charmant. Elles portaient des robes de taffetas, de mousseline, de satin. Les traînes balayaient le sol de la salle d’armes qui en avait bien besoin.
Tranchelard tacha de ne point s’énerver mais tenta de leur faire comprendre que leurs tenues ne convenaient pas pour un entraînement au maniement des armes. Genève lui expliqua que c’était tout ce dont elles disposaient, et ajouta perfidement que la faute en incombait aux hommes pour qui les femmes se devaient d’être élégantes, et qu’au lit, ils préféraient avoir des gravures de modes plutôt que des picassos. Le maître d’armes leur donna l’ordre de se mettre à la queue le leu. Genève se mit en première position. Le maître d’armes fit un élégant ballet de mouvements d’épée devant elle. Il allait à une allure si vertigineuse que Genève ne comprit pas ce qu’il lui faisait. Tranchelard s’arrêta soudain. Genève baissa alors les yeux et découvrit l’étendue des dégâts. Le maître d’armes avait taillé sa robe avec force coups d’épée. Il lui avait raccourci les manches et la robe, qui désormais lui arrivait à peine plus bas que les genoux, et coupé la traîne. Genève semblait être habillée d’un débardeur et d’un short. Seuls ses souliers en cuir de biche étaient intacts. Tranchelard la considéra et sembla satisfait de son travail. Il fit subir le même sort aux compagnes de la reine. Il s’expliqua : « Je vous présente mes excuses pour avoir abîmé vos tenues, mais vos gestes en seront facilités. » Genève fit la moue mais répondit : « Il faut ce qu’il faut ! ».
Ils passèrent ensemble deux heures à travailler les bases du maniement du rouleau, de la dague, de l’épée courte. Il n’y eut pas d’incident majeur si ce n’est deux dents cassées, dues à un coup de rouleau non esquivé, un oeil au beurre noir, trois estafilades, et deux chevilles foulées. Tranchelard finit son cours par l’enseignement de quelques ruses utilisables contre les hommes.

A seize heures trente, les huit femmes sortirent de la salle d’armes. Elles avaient prévu de s’entraîner régulièrement, à raison de deux heures par jour. Elles ne le savaient pas encore, mais ce qu’elles venaient d’apprendre allait être mis en pratique quelques jours plus tard. Elles allèrent prendre leur bain et décidèrent de se réunir aux environs de dix huit heures.

La salle de la table ronde brillait de mille feux. Genève, Haspereen, Prozac’h, Aiferalgaan, Drageyfucca, Antibiotic’h, Juvameen, Dolirhuum s’y retrouvèrent à l’heure dite. La reine avait prévu de parler de la politique extérieure, mais elle n’eut point besoin de le faire. Alors qu’elle avait commencé à ouvrir la bouche pour parler, un serviteur entra en trombe et beugla : « Votre majesté ! Les Saxons nous ont déclaré la guerre ! Ils nous envoient cette lettre.» La reine était restée la bouche ouverte comme la carpe asthmatique qui remonte respirer à la surface. Elle était choquée qu’un simple valet ose l’interrompre. Elle lui arracha la lettre des mains, le remercia d’avoir accompli son devoir de postier mais lui donna un coup de genou dans l’entrejambe pour le punir d’avoir osé lui couper la parole. Le serviteur s’écroula à terre, la figure toute bleue. Il se fit sortir de la salle par deux autres laquais. Genève dit : « Tout de même. Il est temps que les gens apprennent à rester à leur place. » Elle décacheta la lettre, et devint blême. Elle dit, affolée : « Un détachement d’une vingtaine d’ennemis sera devant Camelot demain matin. Ils n’exigent rien de moins que notre capitulation sans condition. » Les huit femmes frémirent. La reine fit venir le conseiller militaire du roi, Kouyoon. Elles établirent avec lui un plan de défense, lequel devrait permettre d’endiguer la menace barbare. Elles quittèrent la salle, et décidèrent de se coucher tôt, car, le lendemain, elles auraient besoin de toutes leurs forces.

C’était le petit matin, l’air était rempli d’odeurs légères, de senteurs de bruyère, de rosée et de muguet. Après avoir pris un solide petit déjeuner, la reine et les femmes de chevalier se réunirent sur les remparts afin de guetter l’arrivée des barbares saxons. Elles avaient revêtu leur tenue de combat, c'est-à-dire des robes rapiécées, rembourrées au niveau des coudes et des genoux. Un casque de cuir achevait de leur donner un air redoutable. Prozac’h avait même eu l’idée de se faire des peintures de guerre sur le visage. Soudain, Genève hurla :

« - Les voilà !
- Comment cela ? Nous ne voyons rien » répliquèrent les autres
- Il y a cinq minutes, l’odeur du matin était délicate, légère. Maintenant, elle est pestilentielle.
Un mélange d’odeur de graillon, de chaussettes pas lavées, de fayots… ils ont du manger un chili ou un cassoulet ce matin (on voit ici la puissance de déduction de la reine)… de tabac et de transpiration.
- Les voilà ! » brailla Haspereen, qui avait vu les Saxons grâce à sa paire de jumelles.
Un nuage de poussière s’élevait à l’horizon. Bientôt, on put voir des chevaux, et sur les selles, une vingtaine d’hommes répugnants, pas rasés. Leurs vêtements étaient rapiécés, leurs boucliers bosselés, leurs airs furieux. Ils s’arrêtèrent à deux cent mètres du château. Ils descendirent de leurs chevaux. Le plus grand des saxons s’avança, vérifia les piles de son mégaphone, et gueula :
« Nous savons que vous êtes seules. Vos maris sont absents du château. Rendez vous. Je peux vous promettre que si vous vous rendez, et que vous nous offrez les clefs de Camelot, vous serez violées, certes, mais avec le respect du à votre rang. Ensuite, vous serez vendues au poids, ce qui devrait nous assurer un revenu non négligeable. Si vous résistez, vous serez violées, coupées en petits morceaux, et vous servirez de repas aux chiens. » Il baissa son mégaphone, se moucha dans sa veste, et fit mine d’attendre. Antibiotic’h, qui ne s’en laissait pas conter, décida qu’on ne se laisserait pas faire. Ne possédant pas d’arme à projectile, elle prit un caillou rond, dégrafa son soutien gorge, et l’utilisa à la manière d’une fronde. La pierre frappa le saxon au front. Celui ci s’écroula, et ne se releva pas. Ecumant de rage, l’un des saxons brandit le poing vers elles : « Misérables femelles, vous avez tué Goliath ! ». Il hurla un mot barbare : « Warrrrrrr ! » et tous les saxons se ruèrent avec furie en direction du château.

Les servantes du château hurlaient de terreur, et les laquais cherchaient à en profiter en les prenant dans leurs bras. Ils pensaient que c’était le moment où jamais. Les saxons s’arrêtèrent devant le pont levis que la reine avait pris soin de faire lever. Ils ramassaient des cailloux et les jetaient dans les vitres. Ils hurlaient des insanités. Soudain, le nouveau chef de groupe hurla un ordre à ses subordonnés. Neuf saxons coururent jusqu’à leurs chevaux et sortirent des haches des fontes. Ils partirent en direction du bois voisin et se mirent à couper des arbres. Au bout de deux heures de travail, ils revinrent avec l’équivalent de deux troncs d’arbres coupés en demi bûches, ainsi que deux troncs d’arbres extrêmement fins. Ils les déposèrent devant leur chef. Et les dix neuf barbares se mirent au travail ensemble. Ils disposèrent les deux troncs fins sur le sol et de manière parallèle. Ils les liaient au moyen de demi bûches et de lanières de cuir. Les femmes du château prirent peur. Les Saxons étaient en train de construire une échelle ! Une fois achevée, elle permettrait aux assiégeants de pénétrer le château. Un quart d’heure plus tard, l’échelle était achevée.
Le chef saxon ordonna à ses hommes de la placer contre le pont levis. Les hommes pestèrent. Pourquoi donc la poser contre la passerelle ? Il fallait la poser contre le mur du château. Le chef barbare ricana, un rictus méprisant sur le visage. Lorsqu’une échelle était placée contre un mur, du haut des remparts on pouvait la pousser et tuer tous les guerriers qui y grimpaient. On ne pouvait survivre à une chute de plusieurs dizaines de mètres. On ne la lui ferait pas, à lui. Par contre, si l’échelle était placée contre le pont levis, personne ne serait en position de la renverser ! Les saxons poussèrent un sifflement admiratif. Décidément, leur nouveau chef en avait dans le ciboulot. Ils placèrent l’échelle contre la passerelle. Dix d’entre eux commencèrent à grimper. Alors qu’ils étaient au milieu de l’ascension, Genève hurla aux gardiens de la porte de baisser de pont. Celui-ci descendit avec rapidité et fracas, renversa l’échelle, et arrivant au sol, écrasa les dix attaquants saxons. La moitié des assaillants était désormais hors de combat. Genève était plutôt satisfaite de son stratagème. Mais, elle n’avait pas imaginé qu’en baissant le pont levis, elle permettrait aux neuf saxons restants d’entrer dans la cour du château. Ces derniers ne se firent pas prier. Ils se ruèrent sur le pont levis. Le loup était entré dans la bergerie ! Le maitre d’armes et les huit femmes descendirent au triple galop dans la cour. Ils rencontrèrent leurs ennemis dans la salle du trône. Ils étaient assis à la place du roi et de ses chevaliers. Ils riaient aux éclats. Manifestement, ils trouvaient la salle et sa décoration ridicules. Genève vit le chef des barbares sur le trône. Elle prit une couleur rouge brique. Elle prit son épée de la main gauche, et s’empara du tison posé dans la cheminée allumée de la main gauche. Elle chargea seule. Voyant une telle furie, les saxons prirent peur. Ils cherchèrent à s’échapper mais la seule issue praticable était bloquée par les compagnes de la reine. Ils brisèrent une vitre. Mais la reine eut le temps d’apposer sur les fesses de chacun un tatouage au fer rouge qu’il ne serait jamais possible d’effacer. Sur les neuf saxons qui plongèrent, cinq se noyèrent, engourdis par l’eau glacée des douves. Les quatre qui restaient coururent vers leurs chevaux respectifs, laissant aux mains des habitants du château les seize autres. Ils fouettèrent leurs montures qui filèrent plus vite que le vent. Tous les habitants du château poussèrent un hourrah. Genève décida de faire donner un banquet en l’honneur de la victoire.

La salle à manger luisait d’or et d’argent. Les serviteurs avaient mis les petits plats dans les grands. Les tables étaient surchargées de rôtis, de paons, des cygnes poivrés, de corbeilles de fruits. Genève avait décidé de faire une croix sur son régime. Elle était en train de s’empifrer lorsqu’un garde fit son entrée. Il hurla : « Les saxons reviennent ! ». La panique saisit les invités. La reine sortit et monta sur les remparts. Elle regarda dans les jumelles d’Haspereen.
Genève sourit et se retourna d’un air triomphal : « Ce ne sont pas les saxons. Ce sont nos maris qui rentrent ! ». Elle redescendit dans la cour avec ses amies. Cinq minutes plus tard, elles se jetaient dans les bras de leurs époux. Laszlo, lui aussi, tenait sa fiancée dans ses bras, son épée.

« - Nous allions passer à table » dit Genève
« - Haaaaaaaaa ! Nous arrivons au bon moment alors » dit Pioncemal en se frottant le ventre.
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Gratiné, encore une fois...

J'apprécie que tu n'aie pas cédé à la tentation de faire de Genève une nunuche comme dans Kaamelott, ça aurait été trop facile...

Les noms sont bien recherchés, et il y a même un double sens subtil à la fin : "Genève avait décidé de faire une croix sur son régime". L'as-tu écrit sciemment ?
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CITATION (maiky,Vendredi 7 Octobre 2005 à 22:27) Gratiné, encore une fois...

J'apprécie que tu n'aie pas cédé à la tentation de faire de Genève une nunuche comme dans Kaamelott, ça aurait été trop facile...

Les noms sont bien recherchés, et il y a même un double sens subtil à la fin : "Genève avait décidé de faire une croix sur son régime". L'as-tu écrit sciemment ?
Voué. Faire une croix pour une suisse, ça m'a fait rire. :P
Si on se laisse aller à la facilité, et qu'on met des gags dans tous les sens, qu'on ne crée que des nazes , ça devient du grand n'importe quoi. :huh:
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exellent ;)
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Merci à vous deux.

Le chapitre prochain cloturera l'aventure. Il sera suivi d'une postface. :P
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au staff: post à effacer. Merci ;)
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à effacer; merci
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Chapitre 15: Un éternel recommencement


D’un commun accord, les hommes et les femmes du château avaient décidé d’organiser un repas où l’on rendrait grâce au seigneur tout puissant. Et il y avait de quoi : non seulement les femmes avaient repoussé les barbares qui avaient fait le siège du château, mais en plus la compagnie des neuf était rentrée victorieuse de sa quête. La logique voulait que la fête ait lieu un dimanche. Le roi et ses chevaliers étaient arrivés le vendredi. Cela leur laissait peu de temps pour organiser la fête. Rature avait donc déclaré qu’il convenait de se magner le cul si l’on voulait arriver dans les temps. Les femmes avaient été chargées d’organiser la décoration du château. Les hommes s’occuperaient quant à eux du repas. Cela impliquait de partir à la chasse afin de ramener force cerfs, paons, sangliers, taureaux (on était en Bretagne à deux pas d’un village gaulois bien connu pour ses orgies marcassinières). Les chevaliers chargèrent les pâtissiers du château de faire une pyramide de choux à la crème, une dizaine d’énormes gâteaux, et quelques centaines de crêpes (les chefs bretons alliés à Rature avaient été conviés au festin).

Le samedi, après avoir embrassé leurs femmes qui s’employaient à rendre le château un peu moins moche que d’ordinaire (c’est dire si elles avaient du travail et du mérite à le faire), les hommes partirent dans le bois voisin à la recherche des bêtes tant convoitées. Ils s’étaient séparés en deux groupes. Rature, Ivan, Pioncemal, Laszlo d’un côté, Queue, Fesmol, Cervovid, Cornedebouc et Beueurk de l’autre. Il avait été convenu que Queue et son groupe irait débusquer un ours dans sa tanière tandis que Rature et le sien devrait tuer quelques taureaux, paons et cerfs. Deux heures après le début de la traque, Rature aperçut un sublime taureau noir qui a lui seul pourrait combler Pioncemal et le gouffre abyssal qui lui servait de ventre. Il s’agissait de Newton, le mâle dominant d’un groupe de taureaux sauvages des alentours. Ils s’approchèrent avec précaution. Ivan, dont l’âme de poète était bien connue, ramassa une sublime fleur dont l’odeur lui avait paru particulièrement subtile. Il la porta à son nez, proche de la pamoison. Ses narines commencèrent à piquer. Il sentit une irrépressible envie d’éternuer. Aaaaaaaaaaaa-tchiiiiiiiii ! Ivan avait mis la main devait son nez, mais trop tard. Le taureau se retourna et jeta un regard furieux en leur direction. Il gratta la terre de ses pattes. « Planquons nous !» hurla Rature qui grimpa à l’arbre le plus proche. Les trois autres chevaliers l’imitèrent. Le taureau vint se placer sous l’arbre en question et s’allongea, les sabots en éventail. Il eut aimé demander à son harem de vaches un cocktail de fruits et une ombrelle, mais ses compagnes étaient parties en cure thermale à La Baule. Il regardait de temps en temps vers le haut comme un garçon polisson et oisif qui attend que le fruit tombe tout seul de l’arbre. De fait, l’attraction terrestre n’allait pas tarder lui donner raison. Le refuge de nos quatre amis n’était qu’un tout jeune arbre, et celui-ci ne pourrait supporter longtemps le poids de plusieurs chevaliers en armure. La branche la plus basse céda d’un coup. Pioncemal chuta avec la grâce d’une feuille morte, mais sans sa légèreté. Il écrasa le pauvre Newton qui mourut sur le coup. Il le regarda avec gravité, vérifia que tout danger était écarté, et fit signe à ses compagnons de descendre. Rature se réjouit de pouvoir servir à ses futurs hôtes une si belle bête. Ils portèrent le taureau à la lisière de la forêt. Ivan sortit de sa musette une corne de brume et souffla avec force. Cela signifiait que les valets du château devaient venir chercher le gibier. Ils virent alors sortir avec empressement une dizaine de cuisiniers au pas de course. Rature et ses compagnons rentrèrent dans la forêt à la recherche de nouvelles victuailles : ils ramèneraient des paons pour la cour et des cerfs pour les cocus. Ils parvinrent sans difficulté à capturer une cinquantaine de paons. Pioncemal assomma un lion d’un coup de tête. Ivan et Laszlo prirent au filet des sangliers qu’ils sanglèrent de leurs ceintures, ce qui empêchait les bestiaux de gesticuler mais qui provoquait un fâcheux problème de chute de pantalons. Apres avoir remonté leurs frocs une bonne centaine de fois, Rature, agacé, leur suggéra d’écorcher un de leurs sangliers, de tailler dans sa peau des lanières de cuir. Ils relieraient l’avant et l’arrière de leur pantalon en faisant passer les lanières de cuir par dessus leurs épaules et les pantalons tiendraient tous seuls. Ces ustensiles ayant été inventés en Bretagne, on les appela les bretelles. Mais revenons à notre sujet.

Pendant ce temps, Queue, Fesmol, Cervovid, Cornedebouc et Beueurk étaient à la recherche d’un ours. Ils découvrirent une grotte dans la montagne qui bordait la forêt. De grosses touffes de poils jonchaient l’entrée, ce qui indiquait qu’un animal sauvage avait fait de cette anfractuosité rocheuse sa tanière. Ils allumèrent leurs torches. Leurs pas étaient à peu près aussi discrets que des coups de canon. Le boyau rocheux faisait deux à trois cent mètres de long. Ils distinguèrent une forme sombre au bout du tunnel. Mais ce qui était inquiétant, c’était que la forme était debout. Les torches éclairèrent d’un coup la monstrueuse bête. Elle avait l’air de mauvais poil. Elle tapait de la patte sur le sol. En voyant nos cinq amis, elle dévoila ses crocs, d’un air malveillant. Elle leva sa patte gauche. Elle replia un doigt, un deuxième, puis un autre…Cervovid brailla : « Il décompte ! Filons de ce trou à rats ! ». Ils prirent la fuite, l’ours sur leurs talons. Ils sortirent comme une fusée de la grotte. L’ours brun les poursuivait toujours. Queue ne perdait pas de vue qu’il ne suffirait pas d’échapper à la bête. Ils devraient la tuer, et la ramener au château. Il lui fallait inventer un stratagème pour occire le sieur ours. Et il lui était difficile de réfléchir et courir en même temps. Il fit donc une pause tandis que ses compagnons continuaient de fuir. L’ours était énorme, ce qui limitait considérablement sa vitesse. Il vit qu’un des chevaliers était arrêté, et chercha à profiter de l’aubaine. Il s’approcha de Queue, toujours en pleine réflexion, le plus discrètement possible. Il était à une vingtaine de mètres de sa proie quand Cornedebouc et Cervovid, qui s’étaient retournés, virent que leur compagnon était en danger. Ils lui hurlèrent de fuir. Queue vit l’horrible bête, et pensa qu’il était plus raisonnable de se remettre à courir. Il retourna en direction de la grotte, ce qui arrangeait singulièrement l’ours. De la sorte il pourrait dévorer le chevalier, tranquillou, dans sa tanière, à l’abri des regards avides des charognards. Queue aperçut l’entrée de la grotte et pensa qu’il serait suicidaire d’y retourner. Mais il lui était également impossible de changer de trajectoire, car l’ours le suivait de près, la bave aux lèvres. Il s’arrêta face à une paroi rocheuse à cinq mètres de l’antre du fauve et se retourna, l’air déterminé, et prêt à affronter le monstre. Celui ci freina également, l’air confiant. Le chevalier ne pourrait plus lui échapper désormais. Certes, il aurait beaucoup de mal à le décarapaçonner mais l’abondante viande qui l’attendait en dessous des différentes couches de fer en valait la peine. Il se rapprocha lentement, plia les pattes arrière, se préparant à sauter à la gorge de sa victime. Il fit un bond prodigieux, compte tenu de son poids. Mais au moment où il allait retomber sur Queue, le noble chevalier fit un quart de tour sur lui-même. Il évita ainsi l’ours qui s’écrasa contre le mur et se brisa la nuque. Cervovid, Cornedebouc, Fesmol et Beueurk coururent vers Queue en poussant des hourras. Ils l’applaudirent. Fesmol lui demanda : « Quel talent, ami Queue. D’où vous est venue cette idée ? Quelle est cette stratégie ? Comment avez-vous eu l’idée de pivoter alors que la bête se jetait sur vous ? ». « Hé hé ! » répondit Queue, « Il y a deux ans, notre bon roi m’a envoyé dans le sud de l’Europe afin de sceller une alliance avec un seigneur de là bas. C’était en Ibérie, je crois ! ». Ils le congratulèrent une dernière fois. Ils soulevèrent ensuite, non sans mal, l’ours et prirent la direction de la lisière de la forêt où les attendaient Rature, Ivan, Pioncemal et Laszlo. Ces derniers furent ravis de voir que leurs compagnons avaient réussi à ramener un ours. Ivan souffla dans sa corne de brume. Des valets vinrent aider nos neuf amis à porter les animaux tués aux cuisines du château.

Les femmes avaient décoré le château de façon magnifique. Des guirlandes de fleurs avaient été attachées aux lustres de cristal, les tâches de moisissure avaient été dissimulées par des peintures sur soie, le bois des rampes d’escalier avait été lustré, les parquets briqués et enduits de cire. Le château resplendissait et semblait construit de mille sortes de pierres précieuses. La salle des repas avait été aménagée comme suit : les tables étaient disposées en cercle et épousaient la forme de la salle. Un espace suffisamment large avait été laissé entre les murs et les tables afin de permettre aux invités de circuler et aux cuisiniers d’apporter les plats. Le centre de la salle servirait de piste de danse. On avait dressé une estrade pour l’orchestre dans un coin de la salle. Enfin, posé, à la manière d’un choixpeau, sur un haut trépied taillé dans un chêne multi centenaire, figurait le Saint Grill. Il était passé entre les mains expertes de Genève. Elle, qui nettoyait les épées, les arbalètes, les dagues et le bouclier de son époux chaque jour, ne serait pas accablée par le nettoyage d’un objet aussi petit que le saint grill. Elle avait commencé par enlever la graisse qui y était collée (rappelons que le dragon et l’ogre s’en servaient pour faire cuire leurs saucisses). Elle lui fit ensuite subir un traitement antirouille. Un objet sacré d’une telle importance se devait d’être présentable. Il serait exposé aux yeux de tous, dans une vitrine du château. Et un grill rouillé aurait été du plus mauvais effet. Elle le nettoya et le bichonna tant et si bien qu’une fois qu’elle eut fini, le saint grill semblait avoir fait une cure d’amincissement et diminué de moitié. A présent nettoyé, le saint grill brillait de mille feux, comme un bijou dans un gigantesque écrin.

Les sièges de bois dur avaient été remplacés par de moelleux fauteuils recouverts de velours. Des serviettes brodées avaient été posées dans des assiettes de porcelaine d’une immaculée blancheur. Les couverts étaient d’étain, leur manche en ivoire importé d’afrique. Tout avait été somptueusement préparé. Les femmes étaient fières de leur travail. Leurs maris étaient enthousiastes. Le château était rempli de l’odeur des différents plats que les cuisiniers préparaient pour le lendemain. Hommes et femmes décidèrent de jeûner afin de pouvoir mieux se baffrer le lendemain soir. Ils se couchèrent vers sept heures car ils prévoyaient de se coucher tard le jour suivant. Ce soir là, les ronflements envahirent le château plus tôt que d’ordinaire.

C’était un dimanche ensoleillé. Hommes et femmes s’étaient levés au point du jour afin d’aller se recueillir dans la chapelle du château. Ils n’en sortirent qu’à midi, le chapelain ayant insisté pour les confesser tous un par un et publiquement, ce qui n’avait pas manqué de provoquer de nombreux fous rires aussi bien chez les chevaliers que chez leurs femmes. Ils passèrent l’après midi à préparer leurs tenues. Ils se devaient d’être habillés somptueusement car pour la première fois, une quête avait été menée à son terme. On sortit les fers à repasser des placards, les pate-mouilles et les planches. De nombreuses odeurs de brûlé envahirent le château, mais on ne s’inquiéta pas outre mesure. Les chevaliers et le roi ressortirent leurs épées d’apparat. Celles-ci été plus légères, plus fines, plus décorées que les machettes dont ils se servaient d’ordinaire. Rature, quant à lui, lustrait amoureusement son esqualibure. Vers sept heures du soir, on fit sonner la cloche du souper. Les femmes descendirent, majestueusement, au bras de leurs époux. La salle du trône se remplit d’invités et de chevaliers en moins d’un quart d’heure. Alors que l’on s’apprêtait à manger, un valet fit son entrée et chuchota quelque chose à l’oreille de Rature. Il fit « oui » de la tête. Le valet sortit de salle pour y rentrer presque aussitôt, accompagné de quatre étrangers, vêtus de curieux habits couleur kaki, dont une femme. Ils étaient menés par un homme aux cheveux gris qui devait avoir quarante cinq ou cinquante ans. Le roi ordonna que l’on apporte quatre sièges supplémentaires ainsi que quatre couverts. Le chef des étrangers prit la parole : « Merci, O roi des Bretons, de nous accueillir dans ton foyer et d’avoir accepté de partager ton repas avec nous. Permets moi de nous présenter. Je suis le chevalier Eau du Nil, mais appelez moi Eau Nil, ce sera plus convivial. » Il se tourna vers la femme dont les cheveux blonds avaient capté l’attention d’une bonne partie des hommes de la salle. « Voici mon chirurgien, Ecarteur ! ». La femme salua le roi avec grâce. Il continua en montrant du doigt un homme noir puissamment bâti : « Voici mon eunuque et garde du corps, Tilt. Il est un peu allumé, mais redoutable en combat ». Il désigna enfin un petit homme châtain, aux cheveux longs, et aux yeux bleus d’un magnétisme extraordinaire. « Et voici mon historiographe, Jack Daniels ! ». Celui-ci ne salua même pas. Il semblait trop absorbé par les objets précieux qui pullulaient dans la pièce. Son visage s’illumina lorsque son regard se posa sur le Saint Grill. Il chuchota à l’oreille de son chef : « Le voilà ! Nous touchons au but ! ». Le chevalier aux cheveux gris lui écrasa le pied tandis que l’eunuque noir lui jetait un regard noir lourd de sens. L’historiographe prit un air renfrogné mais ne moufta plus.

Rature les invita à s’asseoir et à manger jusqu’à, selon sa propre expression, s’en faire péter le bide. Les valets firent différents services. L’ours était du premier. Le taureau, les paons, les sangliers du deuxième et du troisième. Chaque plat de viande était accompagné de petits légumes qui devaient aider à faire passer le reste. Il était près de dix heures du soir lorsque l’on apporta les pâtisseries ainsi que la pièce montée. L’historiographe du chevalier à la chevelure grise, Jack Daniels, sembla tomber en pamoison : « Waouuuu ! Une pyramide ! Sublime ! ». La moitié des invités était complètement ivre et l’autre était peu claire. Seuls les quatre étrangers étaient sobres. L’ébriété des convives et de la compagnie des neuf allait les aider considérablement dans leur tâche. Dieu fit soudain son apparition. Il choisit de prendre forme humaine et de prendre part au banquet. Nous avons montré dans la vraie histoire de Jésus Christ que le très haut ne négligeait pas la bonne chère. Il aurait été d’autant plus dommage de ne pas participer au festin que celui-ci avait été donné en son honneur. Il se goinfra de petits choux, de nougats, de fruits. Il siffla à lui seul trois bouteilles de vin rouge et deux de champagne. Pour montrer qu’il était satisfait de son repas, il poussa un rot sonore, et s’endormit sur son trône, aux cotés de Rature. Les quatre étrangers se levèrent et s’approchèrent du Saint Grill. La femme chirurgien s’en empara, et entreprit de sortir, protégée par ses trois compagnons.

-« Au voleur ! » brailla Pioncemal. « Les étrangers sont en train de voler le Grill de notre seigneur Jésus. »
-« Erreur !» dit le chef des étrangers. « Ce n’est pas un objet sacré, c’est un artefact créé par les anciens. Nous devons aider Thor, Heimdall et Freyr dans leur lutte contre des puissances démoniaques ».
Il avait employé l’adjectif « démoniaque », espérant faire comprendre aux chevaliers bretons qu’il était de leur côté et non leur ennemi. Mais Rature ne l’entendait pas de cette oreille.

-« Freyr ? Heimdall ? Thor ? Misérables païens, ramenez vous par ici que je vous tranche les oreilles ! » hurla le roi.
Le beuglement de Rature réveilla le tout puissant, qui fut, dès lors, de fort méchante humeur. On l’avait troublé dans sa digestion, ce qui était une erreur fatale. Les étrangers progressèrent sans difficulté aucune vers la sortie de la salle. Les chevaliers bretons étant trop saouls pour marcher droit, il était évident qu’ils ne pouvaient pas courir après les quatre voleurs. Cependant, ils les pistèrent jusqu’à l’extérieur du château. Ils les virent entrer dans une carriole d’un drôle d’aspect, de forme trapézoïdale, qui se volatilisa sous leurs yeux. Nos neuf héros se frottèrent les yeux. N’avaient ils point trop bu ? Le tout puissant était sur leurs talons et piqua une colère noire.
« Comment, sacré nom de Dieu, avez-vous pu les laisser s’enfuir ? Ils sont montés dans un chariot qui les a transportés dans le futur. Ils sont maintenant à une époque qui nous est postérieure de plus de quinze siècles ! Partez ! Partez les rejoindre et arrachez leur la relique de mon fils bien aimé ! Si d’ici une semaine vous n’êtes pas revenus avec le Saint Grill, vous vous ferez pulvériser le popotin par mon pied divin. Que faites vous encore ici ? ». Obéissant à l’injonction de leur seigneur, les neuf se précipitèrent vers les écuries, prirent leurs chevaux, et partirent au triple galop. Cervovid dit à Rature : « il y a une semaine nous partions pour la quête du Saint Grill. Et ce soir, nous partons de nouveau à sa recherche. La vie est un éternel recommencement, vous ne pensez pas? ». Il eut un grognement pour seule réponse.

Cela faisait deux heures qu’ils chevauchaient lorsque Pioncemal demanda à Rature où ils allaient. Comment pourraient ils se projeter dans une époque future ? Le roi avait déjà son idée. Il avait entendu parler d’une fontaine qui avait le pouvoir de faire remonter le temps, ou de faire faire des sauts en avant. Cette fontaine se situait dans la forêt de Briocheland, près de la maison de la sorcière de l’étang. C’était la fontaine de Barbotons ! Il expliqua son plan à ses compagnons. Ceux-ci furent soulagés d’entendre qu’il n’y aurait pas cette fois à occire de dragons et de trolls. Deux heures de cheval plus tard, et ils étaient arrivés. Ils tombèrent sur un géant noir qui n’avait qu’une seule jambe et un seul pied. Il leur expliqua que pour faire un bond dans le temps, il leur faudrait se mettre ensemble sur la dalle de la fontaine et prononcer une formule magique. Ils se volatiliseraient et se rematérialiseraient à l’époque dans laquelle ils voudraient se trouver. Ils remercièrent longuement le géant qui les regarda s’en aller en ricanant. Ils se mirent tous les neuf sur la dalle, mais cela leur coûta de nombreux efforts en raison de la proéminence de leurs ventres. Rature prononça ces paroles fatales : « Per-orus, ep-peira, e per-solem, in-blitus, du-ceres ! ». Ils disparurent dans un craquement sonore et se rematérialisèrent en 2005.

Mais ceci est une autre histoire !







Fin






ps: laissez un commentaire, merci. :)
re-ps: certains utilisateurs m'ont demandé de leur expédier le conte dès qu'il serait achevé; ceux qui voudraient que je leur envoie le conte en entier par mail peuvent me le demander par mp. ;)
Dernière modification par leprechaun le 13 oct. 2005, 12:41, modifié 1 fois.
starfighter
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Re: Conte médiéval

Message non lu par starfighter »

C'est génial,un big bravo. ;)
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Re: Conte médiéval

Message non lu par elffe »

C'est super; un grand bravo! :) :) :)
Ba'al : - Je suis Ba'al
O'Neill : - Oh, ça devait être dur à l'école... comment on vous appelait ? Basket, Hand ?
leprechaun
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Re: Conte médiéval

Message non lu par leprechaun »

Merci de vos encouragements. Je compte rajouter une petite préface, mais le conte en lui meme est terminé. :P
Dernière modification par leprechaun le 13 oct. 2005, 16:10, modifié 1 fois.
maiky
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Re: Conte médiéval

Message non lu par maiky »

Un peu lourd à digérer celui-là... Limite tu aurais pu le couper en deux...

Mais il est excellent, comme d'habitude !

Pauvre Newton... Grave... :P

Sans dec', Jack Daniels !!! :lol: :lol: :lol:

... (un instant je reprends mon souffle)

Et le mystère du silence de Tilt résolu, bravo mon ami !
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