Commission au sein des étoiles

lyly0404
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Commission au sein des étoiles

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La suite de La Troisième Evolution... Tant réclamée et toute aussi longue, vous êtes prévenus !!! :D L'ennui c'est qu'il ne s'agit que du début. Mes cours ne me permettent pas encore de la terminer...


Gabrielle se tenait debout au milieu d’une pièce blanche, aux murs de lumière. Daniel était à ses côtés. Elle ignorait où elle se trouvait, tout comme elle ignorait depuis combien de temps Chaya les avait amené devant le Haut Conseil des Anciens.
Gabrielle ne les aimait pas. Depuis son arrivée devant eux, elle n’en avait vu aucun. Elle les percevait devant elle, sous leur forme originelle, mais aucun ne s’était matérialisé. Elle n’avait pu leur attribuer de visage, et cela lui avait fortement déplu. Ils n’avaient pas confiance. Elle les soupçonnait même d’avoir peur. L’inconnu était ce qui effrayait la plupart des êtres vivants. Les Anciens n’échappaient pas à cette règle.
« Avez-vous pris une décision ? demanda Daniel en s’adressant au Conseil. »
Il paraissait calme et rassurant. Gabrielle ne le regardait pas, mais elle sentait émané de lui une assurance et un sentiment de bien-être puissants. Mais cela non plus ne lui plaisait pas. Daniel avait tellement changé depuis que leur entretien avec les Anciens avait commencé. C’était comme s’il était redevenu ce qu’il avait été durant son Ascension. Un être pur mais froid.
« Oui.
- Et quelle est-elle ?
- Vous devrez vous soumettre aux règles et aux lois de notre peuple. Tous les deux. Votre liberté est à ce prix.
- Nous nous y soumettrons. »
Gabrielle se tourna vivement vers lui, indignée.
« Daniel !!! Si nous nous y soumettons, nous ne pourrons pas porter notre aide à Atlantis, ni à ceux restés sur Terre !!!
- Et si nous restons ici, sans liberté, comment les aiderons-nous ? »
Il continuait à fixer un point devant lui. Il ne lui jeta même pas un regard. Son ton était sec et sans chaleur. Une voix semblable à celle des Anciens qui les avaient jugé. Car, contrairement à ce qu’avait cru et affirmé Chaya, la convocation des Anciens n’avait pas eu pour but d’entendre l’appel à l’aide des Terriens. Le Haut Conseil s’inquiétait de l’évolution soudaine de la seconde génération de leur race. Ils voulaient simplement déterminer quels êtres avaient été engendrés par le Fléau.
Dépitée, Gabrielle regarda à nouveau face à elle. Daniel avait tort : quelle liberté leur restaient-ils s’ils devaient se soumettre aux lois Anciennes ?
« Ce n’est pas tout, continua la voix grave et glaciale de l’Ancien. Nous vous interdisons d’aider un quelconque être vivant à évoluer vers votre nouveau plan d’existence, tant que nous n’en aurons pas décidé autrement. »
Daniel acquiesça silencieusement. Gabrielle sentit les larmes lui monter aux yeux. Cet entretien n’était qu’une vaste mascarade. Elle avait tant espéré de cette rencontre avec les Anciens, mais l’espoir s’éteignait dans son cœur. La sagesse des Anciens lui échappait totalement. Elle avait refusé l’Ascension que lui avait offert Chaya, justement pour échapper à une vie d’observation et d’impuissance. Elle avait proposé l’évolution à Daniel car lui-même avait fini par rejeter un tel mode de vie. Et elle avait cru qu’il l’aimait. Elle n’avait pas voulu le perdre. Mais elle doutait à présent de son geste, car il la ramenait inexorablement et sûrement vers ce à quoi elle avait voulu échapper.
La jeune femme ferma les yeux, et serra les poings. Elle ne voulait plus les voir. Ni lui, ni eux. Partir loin d’eux, et de leurs lois insupportables. Partir là où elle trouverait enfin quelqu’un pour l’écouter et l’approuver.
La lumière qui l’entourait déclinait peu à peu, sans qu’elle y fasse attention. Elle se trouvait à présent en elle, face à une étendue infinie, faite de ténèbres et d’étoiles. Elle s’y sentit bien. C’était la première fois qu’elle parvenait à contempler ce qu’elle était devenue. Jusqu’alors, elle n’avait ressenti sa nouvelle nature que par le regard et les sensations de ceux qui l’entouraient. Mais bien que ce qu’elle voyait lui faisait prendre conscience de ce qu’elle était, son esprit encore naissant n’en percevait que faiblement les limites.
« Gabrielle… »
Était-ce une voix qu’elle avait perçu ? Peut-être était-ce Daniel ou l’un des membres du Haut Conseil qui l’appelait ainsi…
Elle voulut ouvrir les yeux, mais quelque chose en elle lui souffla de rester encore un peu. Quelque chose la cherchait… La voix qu’elle avait entendue.
« Gabrielle… »
La jeune femme essayait vainement de discerner la provenance de cette voix. Elle lui était familière, bien qu’elle ne l’ai entendu que peu de fois dans sa vie d’avant. Car cette voix, jusqu’alors, elle ne l’avait perçu que lorsqu’elle était encore humaine, et que son esprit était prisonnier d’une enveloppe physique. Des sensations et des souvenirs lui revinrent. La voix… elle ne l’avait perçue que durant ses longues périodes d’inconscience. Lorsqu’elle s’était battue contre le Fléau. Lorsqu’elle avait été blessée par les wraiths. Et lorsqu’elle avait sauvé Daniel de la mort.
Cette voix, c’était la voix de la lueur qui l’avait guidée lorsqu’elle avait failli mourir sur Atlantis. Mais autant cette voix lui avait paru forte et proche lorsqu’elle avait été sur la cité des Anciens, autant à présent et lorsqu’elle s’était battue contre le Fléau, elle lui avait semblé faible et lointaine.
« Gabrielle… »
La jeune femme lui répondit. Mentalement. Oui, elle l’entendait. Que voulait-elle ?
Soudain elle aperçut la lueur, au milieu des étoiles et des ténèbres de ce qu’elle était. Mais elle avait l‘air si fragile…
« Gabrielle… J’ai eu tant de mal à te trouver… »
Elle n’était pas effrayée, bien au contraire. Elle sentait, elle savait qu’elle pouvait avoir confiance en la lueur.
« Gabrielle… Tu dois leur montrer la voie… C’est à toi de le faire… »
La lueur s’agitait devant elle, à mesure qu’elle s’approchait et devenait plus visible, plus lumineuse. Elle virevoltait au milieu des étoiles et des ténèbres. L’attention et la confiance de la jeune femme semblaient la faire revivre.
« Vois et écoute… Vois et apprends… »
Une onde d’énergie s’échappa de la lueur, et pénétra dans l’esprit de Gabrielle. Une foule d’images se succédèrent, sans ordre apparent. Mais la jeune femme les reconnut toutes, bien que certaines lui soient totalement étrangères. Elle vit la cité d’Atlantis protégée par son bouclier, plongée dans une attente et un espoir silencieux, elle reconnut la salle de briefing autour de laquelle s’étaient réunis les membres-clés de la cité, puis une foule de visages défilèrent : humains, jaffas, asgards, tok’ra, noxs, et même furlings. Gabrielle sourit à cette dernière image inattendue.
« Tu as vu et tu as appris… Enseigne-leur… L’heure est venue de corriger mes erreurs… »
La lueur s’éteignit brusquement, la laissant seule au milieu des étoiles et de l’obscurité de son être. Son esprit, d’abord confus, avait vu, appris, et à présent comprenait.
Gabrielle ouvrit les yeux. Combien de temps avait-elle ainsi erré dans son âme ? En tout cas, suffisamment longtemps pour que certains des Anciens du Haut Conseil l’aient remarqué. Elle sentit un trouble les agiter… et de la frayeur aussi.
« J’accepte de me soumettre à vos lois à une seule condition, dit-elle d’une voix qu’elle espérait ferme.
- Vous ne pouvez nous imposer de condition.
- Une condition, ai-je dit. Une seule. Vous avez refusé d’écouter notre requête, et je ne vous laisserais pas m’enlever ma liberté sans contrepartie.
- Nous ne vous enlevons pas votre liberté. Nous voulons vous protéger de vous-même. Il est dangereux de laisser des êtres disposer sans limite de pouvoirs tels que ceux que vous offre votre nouveau plan d’existence.
- J’ai dit une condition, une simple et unique condition, pour me voir me soumettre à vos règles. Je ne demande rien d’autre. »
Malgré le silence qui accueillit ses paroles, elle savait que le Haut Conseil délibérait. Ils n’avaient pas besoin de parler pour cela.
« Nous vous écoutons, finit par se faire entendre l’un des Anciens.
- Vous avez rejeté notre demande d’aide pour les Terriens.
- C’est exact. Et le Haut Conseil maintient sa décision.
- Je souhaiterais réitérer cette demande…
- Gabrielle ! Cela suffit ! »
La jeune femme ignora superbement l’ordre de Daniel.
« Je souhaiterais réitérer cette demande, répéta-t-elle. Mais cette fois-ci au nom de tous les peuples de la Voie Lactée, et non au simple nom des Terriens. »
Un nouveau silence accueillit sa demande.
« Pensez-vous que cela modifiera notre réponse ?
- Il serait absolument impensable que ce ne soit pas le cas.
- Ah non ? Et pourquoi cela ?
- Parce qu’en posant une telle requête au nom de l’ensemble des peuples de la Voie Lactée, ce n’est plus simplement devant les Terriens que vous aurez à répondre.
- Nous ne voyons toujours pas objet à modifier notre réponse, d’autant que vous vous faîtes la porte-parole de peuples dont vous ignorez tout, et surtout l’opinion face aux Oriis.
- C’est sur ce point que je voulais vous faire réfléchir justement.
- Expliquez-vous.
- Je m’adresse à vous au nom de tous les peuples de la Voie Lactée, mais il est exact que j’ignore leur position quant à la menace représentée par les Oriis. Cependant, si leurs opinions rejoignent celle des Terriens, cela prouverait clairement à quel point les Oriis représentent un danger pour notre galaxie. Et dans ce cas, vos appréhensions quant au fait d’intervenir seraient sans valeurs. Vous vous dites sages et avisés, mais quel peuple seriez-vous si vous laissez les Oriis anéantirent et soumettrent une galaxie entière ?! »
De nouveau, le trouble gagna le rang des Anciens. Gabrielle avait touché la corde sensible : les Anciens se refusaient d’intervenir dans la destinée d’un seul et unique peuple, par peur des conséquences d’un tel acte. Mais quel poids avait une telle loi lorsqu’il s’agissait de l’avenir d’une galaxie ? De plus, les paroles de Gabrielle sous-entendaient, rappelaient une erreur qui avait failli s’avérer fatale pour les Anciens : les wraiths… En refusant de corriger une erreur qu’ils avaient commises en introduisant la vie sur l’une des planètes de Pégasus, ils avaient subi les contrecoups de leurs actes. N’était-ce pas ce qui se passait avec les Oriis ?!
« Pour accéder à votre requête, il nous faudrait connaître l’avis de chaque peuple concerné. Une Commission extraordinaire sera donc créée dans ce but, tel l’a décidé le Haut Conseil des Anciens. Cette Commission devra réunir les représentants de chaque grand peuple de la galaxie menacée.
- Je vous remercie. Je me soumettrais donc à vos lois.
- Cette Commission extraordinaire devra être organisée sur la cité d’Atlantis, et aura lieu d’ici trente-trois jours terrestres. D’ici là, Daniel Jackson et vous, Gabrielle, serez chargés de trouver et de rassembler chacun des représentants. Chaya vous secondera, et s’assurera du strict respect de nos lois. Vous devrez également créer une délégation humaine, choisie parmi l’ensemble des peuples humains de la galaxie, afin d’être certains du choix et de l’avis de chacun. Une délégation Ancienne sera également créée, afin d’assister et de présider cette assemblée. Durant cette Commission, vous n’aurez pas le droit d’intervenir, à aucun moment, est-ce clair ? Vous pourrez observer, rien de plus. »
Gabrielle se contenta d’acquiescer. Elle avait vu, écouté, appris et enseigné.
Dernière modification par lyly0404 le 28 janv. 2006, 21:47, modifié 1 fois.
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Flèche sud-est, Atlantis, Galaxie de Pégase.

Les deux hommes observaient silencieusement l’abysse qui s’ouvrait sous leurs yeux. La cavité devait bien faire cinquante mètres de diamètre. Ils n’en distinguaient pas le fond. L’un des deux hommes poussa du pied un débris près de lui. Le fragment tomba silencieusement dans le vide. Deux ou trois minutes s’écoulèrent avant qu’ils n’entendent un choc lointain provenant du fond du gouffre.
« Ça va être difficile à reboucher, remarqua O’Neill en s’approchant du rebord avec prudence. Qu’y avait-il en dessous ?
- C’est une bonne question, mon général, répondit Sheppard en l’imitant. Mc Kay m’a informé que cette partie de la cité n’avait pas encore été fouillée jusqu’à présent. »
O’Neill se pencha légèrement en avant pour observer plus à loisirs les ténèbres de l’abysse. Celui-ci semblait avoir traversé plusieurs niveaux sous la surface.
« J’ignorais que la cité possédait de tels niveaux sous-marins…
- Nous en avons recensé sept s’étendant sous la ligne de flottaison. Mais d’après le temps qu’a mis la pierre à atteindre le fond de la cavité, je pense qu’il doit exister d’autres niveaux… L’ennui, c’est que je n’ai pas le souvenir d’avoir vu ce genre de choses dans les archives de la cité.
- Cet endroit est vraiment plein de surprises. Et je déteste les surprises, major.
- Je suis au courant, mon général.
- Il faudra envoyer une équipe explorer ce trou… Histoire de s’assurer qu’Atlantis ne prenne pas l’eau par le fond. »
O’Neill s’écarta du rebord et rejoignit Sheppard qui s’était éloigné pour avoir une vue d’ensemble des dégâts. L’attaque des wraiths avait été moins catastrophique que prévu d’un point de vue matériel. Certes, certains bâtiments avaient subi de nombreux dommages qui les rendaient inhabitables, mais les parties essentielles d’Atlantis avaient tenu bon.
« Mes hommes ont déjà commencé à dégager les gravats de la pointe ouest, expliqua Sheppard. C’est la partie ayant le plus souffert, avec la flèche sud-est. Au besoin, on pourra récupérer les débris pour colmater cette cavité, mon général.
- Ce peut être une solution, en effet. Mais j’aimerais quand même qu’une équipe et un ingénieur viennent explorer l’ensemble de ce gouffre. Peut-être découvriront-ils des choses intéressantes ?! »
Par choses intéressantes, Sheppard soupçonna O’Neill de sous-entendre des armes, ou un quelconque autre moyen de lutter efficacement contre les wraiths.
Depuis le départ de Daniel et Gabrielle, un mois et demi plus tôt, le bouclier n’avait cessé de fonctionner, car les wraiths envoyaient quotidiennement plusieurs escadrons de Darts survolés la cité, à la recherche d’une éventuelle faiblesse de la part du système de défense d’Atlantis. A la dizaine de vaisseaux ruches qui stationnaient en permanence autour de la cité s’étaient joints cinq nouveaux vaisseaux, positionnés en orbite autour de la planète.
« Vous croyez qu’ils finiront pas se lasser ? interrogea O’Neill en levant les yeux vers le ciel et les masses sombres des vaisseaux ruches.
- Ils sont tenaces et très patients. Qui plus est, ils espèrent mettre la main sur notre Porte des Etoiles afin d’accéder à la Terre et à ses réserves de nourriture… Je ne pense pas qu’ils se lasseront de si tôt, mon général.
- On pourrait peut-être leur envoyer des fleurs avec un petit carton leur indiquant que la presque totalité des habitants de la Terre sont morts du Fléau. Qu’en dites-vous ?
- Je ne suis pas certain que cela les fasse partir, mon général. En plus, nous n’avons pas de fleurs.
- Ah oui ! J’oubliais ce détail… »
Les deux militaires se sourirent, amusés. O’Neill appréciait beaucoup Sheppard, surtout depuis le départ de Daniel. En plus d’être un excellent militaire, et une forte personnalité, il possédait un sens de l’humour très particulier et un sens de la répartie qui plaisaient beaucoup à son supérieur.
Ils décidèrent de longer la cavité, sans but particulier. Malgré les importants travaux qu’engendrait la remise en état de la cité et les attaques quotidiennes des wraiths, Atlantis n’avait jamais été aussi calme, pour les militaires du moins. Le docteur Weir avait suspendu toutes les missions d’exploration par la Porte des Etoiles, que seules les équipes de ravitaillement étaient autorisées à traverser. Le bouclier les protégeait toujours, d’où l’abandon progressif des rondes de surveillance dans l‘ensemble de la structure. Seule une patrouille de quatre hommes était maintenue dans la salle des générateurs.
« Je m’inquiète au sujet du retour du docteur Jackson et de Gabrielle, avoua soudain Sheppard, le visage sombre.
- Ils nous ont promis de revenir, major. Ne vous inquiétez pas pour eux.
- A vrai dire, mon général, ce n’est pas directement pour eux que je m’inquiète… C’est pour le moral du personnel d’Atlantis.
- Expliquez-vous. »
Sheppard se gratta la tête, ne sachant trop par quel bout commencer.
« Des rumeurs circulent dans les couloirs de la cité depuis quelques temps, se lança-t-il enfin. Certains commencent à douter du retour de Jackson et Gabrielle. Ils pensent que les Anciens les retiennent prisonniers, ou encore qu’ils nous ont tous deux oubliés…
- C’est absolument grotesque ! S’écria O’Neill dédaigneusement.
- Je le sais bien, mon général. Mais peu parmi nous connaissait aussi bien que vous le docteur Jackson et Gabrielle… Et vu la situation tendue de ces derniers temps, une sorte de … euh… nervosité semble s’emparer de certains. Ils souhaiteraient se trouver ailleurs qu’ici, avec la menace wraith juste au dessus de leurs têtes.
- Au fait, major ! Où voulez-vous en venir ?
- Certains membres d’Atlantis souhaiteraient repartir sur Terre, mon général. Et cette idée fait de plus en plus d’adeptes… »
O’Neill manqua s’étrangler de stupéfaction et de rage.
« Quoi ?!! Et qui est allé leur fourrer une idée pareille dans la tête ?!!!
- C’est… une gaffe de… d’un scientifique… Il a laissé entendre à qui voulait bien écouter que les EPPZ avaient retrouvé suffisamment de puissance pour permettre une connexion intergalactique…
- Un scientifique, hein ?! Dont le nom ne commencerait pas par « Mc » et se finirait par « Kay », par hasard ?!!
- Je n’ai pas…
- C’est inutile d’essayer de le couvrir… Il va m’entendre celui-là.
- Ne soyez pas trop dur avec lui, mon général. Rodney est fortement sollicité ces temps-ci, et il a les nerfs à vif, alors il raconte n’importe quoi…
- Et combien de personnes, selon vous, seraient susceptibles d’adhérer à cette folie ?
- Une vingtaine, peut-être une trentaine… Pas plus.
- ça fait déjà un beau chiffre… »
O’Neill considéra le gouffre d’un air pensif. A la vérité, cela ne l’étonnait pas vraiment. Il était même plutôt surpris qu’une telle réaction ne soit pas apparue plus tôt.
« Il est hors de question de céder à la panique, major. Alors pour le moment, essayez de calmer les esprits. Vous n’avez qu’à faire circuler une contre rumeur. Je suis sûr que Mc Kay sera ravi de faire ça, histoire de rattraper sa bourde ! »
Sheppard acquiesça silencieusement.
« Nous ne devons pas perdre espoir, major. Daniel et Gabrielle reviendront, et ils nous sortiront de là ! »
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Proculis, temple de Chaya Sar, galaxie de Pégase.

Gabrielle était assise sur l’un des bancs de pierre de la cour du temple, et observait silencieusement Chaya et Daniel débattre de la manière la plus efficace d’effectuer la mission que leur avaient confié les Anciens.
Cela faisait moins d’une heure que le Haut Conseil avait mis fin à leur entretien, et la jeune femme était restée silencieuse depuis.
« Le mieux serait que ce soit vous qui vous occupiez des peuples humains, Daniel, décida Chaya une fois la liste de toutes les civilisations requises à la Commission établie. La plupart vous connaissent et ce sera ainsi plus simple d’établir une discussion.
- Parfait. Mais pour ce qui est de la Terre, il me semble qu’il faudrait plutôt… »
La voix de Daniel devenait de plus en plus indistincte pour Gabrielle. Quelque chose troublait son esprit. Quelque chose l’appelait en elle. Ce n’était pas la lueur qui l’avait guidée face aux Anciens… C’était autre chose. De familier. Intime même.
Elle ferma les yeux, renonçant à combattre cet appel. A quoi cela aurait-il servi ? A nouveau, les ténèbres et les étoiles l’environnèrent. La vision de ce qu’elle était se faisait plus claire, plus nette. Elle percevait certaines choses.
Elle errait au milieu de cet univers étrange, qui constituait à présent une partie de son âme. Elle cherchait, en vain, la source de l’appel qui l’avait fait se replonger en elle. L’appel semblait se répercuter un peu partout autour d’elle, comme un écho. Il fallait qu’elle se concentre… Elle écouta plus attentivement l’appel, essayant de détailler son origine et son contenu. Elle s’était immobilisée et écoutait.
Faire le vide dans son esprit et se laisser guider par l’appel. Le néant fit place aux ténèbres. C’était du moins la vision qu’elle en percevait. Une à une les étoiles s’éteignirent. A la fin, il n’en resta qu’une dizaine, et elles semblaient refuser de s’éteindre. Gabrielle comprit soudain : l’appel, qu’elle avait eu l’impression d’entendre comme un écho, était en réalité une multitude de voix. Les voix de chacune de cette dizaine d’étoiles. Elle tendit la main vers l’une d’elle. La jeune femme réalisa alors que ce qu’elle avait considéré comme des étoiles étaient en réalité de minuscules éclats de cristal, dont émanait une incandescence blanche et lumineuse comme un soleil. Ces cristaux vivaient, aurait-on pu croire.
Gabrielle toucha enfin l’un des cristaux : elle le prit avec d’infinies précautions au creux de sa main, émue plus qu’elle n’aurait dû l’être. Une douce chaleur s’échappait du cristal. Elle avait l’impression de tenir dans sa paume un papillon minuscule et fragile. Pourquoi l’avoir appelée ?
Elle étudia avec attention la petite roche phosphorescente, intriguée. Sans comprendre pourquoi, elle se sentait proche, très proche de cette pierre. Comme si toutes deux étaient liées, ainsi que toutes les autres.
Une sensation de brûlure la tira de ses pensées. La petite étoile dans sa main s’était littéralement liquéfiée en un liquide fluide et argentée, lumineux. Ce liquide recouvrait à présent toute sa main, et émettait une forte chaleur à mesure qu’il étendait son emprise sur le bras de Gabrielle.
La jeune femme poussa un hurlement de peur et de douleur. Puis ce fut le noir total.

« Gabrielle ?! Vous m’entendez ? »
Chaya se tenait près de la jeune femme, étendue sur le sol, près du banc où elle se trouvait quelques instants auparavant. Gabrielle était totalement désorientée : elle regardait autour d’elle, les yeux hagards, le visage défait, les cheveux en bataille.
« Que… Qu’est-ce qui m’est arrivé ?
- Nous l’ignorons… Vous nous écoutiez, Daniel et moi, décider de l’organisation de la Commission. Et puis vous avez poussez un hurlement, et vous avez perdu connaissance brusquement… »
La jeune Ancienne semblait inquiète. Gabrielle tenta de se redresser malgré la douleur qui irradiait encore dans chacun des membres de son corps. Elle jeta un coup d’œil discret à sa main, qui avait tenu il y avait encore peu une petite étoile, mais il n’y avait aucun signe de brûlure ou de blessure apparente.
« Comment vous sentez-vous ?
- Comme si on m’avait rouée de coups… Mais je vais bien. N’ayez crainte.
- Difficile à faire. »
Gabrielle soupira. Il était certain que le spectacle avait dû être particulièrement saisissant, d’autant que la jeune femme n’était plus sensée ressentir de faiblesses physiques du fait de sa nouvelle évolution.
« Voulez-vous prendre un peu de repos ? S’enquit Chaya en l’aidant à s’asseoir sur le banc de pierre. Vous êtes très pâle…
- Cela ne change pas de d’habitude. Où est Daniel ? »
Elle venait seulement de remarquer l’absence de l’archéologue.
« Parti prévenir le Haut Conseil de…
- Etait-ce une nécessité ? La coupa sèchement Gabrielle en retenant de peu un juron. »
Chaya prit un air scandalisé, qui arracha un sourire d’excuse à la jeune femme.
« Ce n’est pas normal que vous soyez prise d’un tel malaise dans votre état…
- D’après le Haut Conseil, ce serait parfaitement normal, au contraire. »
Daniel venait juste d’apparaître en haut des marches menant à l’intérieur du temple.
« D’après eux, ce malaise serait dû au maintien de notre apparence à l’état physique. Ils pensent que, sous cette forme, nous devenons aussi vulnérables qu’un simple être humain à tout mal extérieur… Hormis les attaques mentales, cela va de soit !
- Fantastique ! Grommela Gabrielle en lui lançant un regard noir. Et que sommes-nous censés faire ?!
- Conserver cet état. Il se peut tout à fait votre corps n’ait fait que réagir à un trop long maintien de l’état physique… Une sorte de faiblesse mentale…
- Je ne suis pas faible, Daniel Jackson !!!! Mettez-vous bien ça en tête !!! Et je n’entends pas me faire dicter ma conduite ni par vous, ni par les Anciens ! Je tiendrais la promesse que j’ai faite en n’utilisant pas mes pouvoirs, ni en faisant évoluer qui que ce soit d’autre. Mais il est hors de question que je reste alitée ou inactive !!!
- Gabrielle, calmez-vous, supplia Chaya en lui tapotant la main. Vous êtes encore…
- J’irais seule voir les Noxs, les Furlings et les Asgards ! Décida soudain Gabrielle. Est-ce clair ? Je ne veux ni de vous, Daniel Jackson, ni de Chaya !!! Je dois les voir seule ! Pendant ce temps, occupez-vous des humains et de la Terre.
- Avons-nous notre mot à dire ? Interrogea Daniel dont le visage indiquait une vive désapprobation.
- Absolument pas !
- Mais je dois vous surveiller tous deux et…
- Non, Chaya ! Vous surveillerez Daniel Jackson si vous voulez, mais pas moi ! Les Anciens nous font déjà perdre un temps précieux en nous confiant la réunion de l’ensemble des membres de la Commission. Scindés en deux groupes, nous serons plus efficaces. Et si les Anciens ont quelque chose à y redire, dites-leur de s’en prendre à moi. Je ne vous laisse aucune alternative. »
Un lourd silence s’abattit entre eux. Chaya regardait Gabrielle avec surprise, face à ce soudain accès d’emportement et de caractère dont la raison lui échappait. A la vérité, son propre comportement troublait fortement Gabrielle. Elle était la première stupéfaite par sa décision. Cette idée lui était venue soudainement, en même temps que la pensée sournoise mais justifiée qu’en réalité le délai donné par les Anciens était une manière intelligente et fine de se débarrasser de la demande d’aide de la Terre de façon juste, sans même que la Commission n’ait débutée. Car les Anciens s’étaient montrés très explicites : si d’ici trente-trois jours les membres de la Commission n’avaient pas été réunis sur Atlantis, la Commission serait annulée définitivement et la demande des Terriens rejetée à jamais.
Daniel considérait la jeune femme gravement, les sourcils froncés de façon critique.
« Et vous pensez réellement pouvoir parvenir à convaincre ces peuples à vous toute seule ?! Finit-il par lâcher, presque ironiquement.
- Vous m’en croyez incapable ?
- Soyons sérieux. Vous êtes autant capable de diplomatie que l’est Jack !!! Vous avez un caractère de chien, et êtes pire qu’une gamine face aux personnes qui n’accèdent pas à vos désirs !!! »
Ce fut au tour de Chaya et Gabrielle d’observer Daniel gravement, avec une pointe de stupéfaction non feinte. Gabrielle sentit son sang ne faire qu’un tour.
« Vous me prenez pour une enfant capricieuse et entêtée, c’est ça ?!
- Oui. C’est tout à fait ça… C’est à se demander comment vous avez pu être la première à connaître cette évolution, et sans aide par-dessus le marché ! C’est stupéfiant… Tout comme le fait que j’ai cru éprouver quelque chose pour… »
Il lui était inutile d’achever sa phrase : Gabrielle avait déjà quitté la cour du temple, et s’était enfuie en courant par les escaliers. Il était seul face à Chaya.
« Où est-elle partie selon vous ? L’interrogea l’Ancienne après avoir hésité un court instant entre un sermon grandiloquent et une gifle cinglante pour le punir de ses paroles blessantes.
- Partie passer la Porte des Etoiles, j’imagine…
- Que fait-on dans ce cas ?
- Laissons-la faire ce qu’elle a décidé et occupons-nous du reste.
- Je vais prévenir Atlantis de…
- Inutile ! Nous ne sommes sûrs de rien concernant le maintien de la Commission. A vrai dire, ce projet est trop fou et complexe pour le voir aboutir dans un délai aussi court. Je doute fortement que la Commission ait lieu. Atlantis ne sera prévenue qu’en dernier lieu, d’ici une quinzaine de jours. Mais je crains fort qu’O’Neill et la Terre n’aient d’autre recours que de se débrouiller seuls… »
lyly0404
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Re: Commission au sein des étoiles

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Gouffre de l’aile est, Atlantis, galaxie de Pégase.

« Pourquoi m’avoir choisi, moi ? Se lamenta Mc Kay en jetant un coup d’œil horrifié en direction du gouffre. Je déteste le vide…
- Il y a tellement de choses que vous détestez que nous ne pouvons pas toutes les retenir, désolé Rodney.
- Je vous déteste, major !
- Ah, tenez vous voyez ! Celle-ci non plus je ne la connaissais pas ! »
Le regard noir et incendiaire que lui lança Mc Kay tendait plutôt à prouver le contraire, mais le major Sheppard se contenta de lui renvoyer un sourire hypocrite.
« Vérifiez bien que mon harnais soit solidement fixé, vous ! S’écria Mc Kay à l’adresse du militaire qui s’occupait de fixer les cordes au rebord de l’abysse. Je tiens à descendre dans cet enfer en un seul morceau ! »
Un pouffement de rire tira le scientifique de ses jérémiades
« Mais qu’est-ce que vous faites ici ? Gronda Mc Kay en jetant un nouveau regard furieux à l’adresse de Sheppard.
- Le major ne vous a pas prévenu ? Le général O’Neill et moi vous accompagnons. Teal’c sera également de la partie.
- Magnifique !
- Je vais finir par me vexer, professeur Mc Kay »
Samantha Carter lui décocha un superbe sourire moqueur, qui fit monter le feu aux joues de Mc Kay.
« Dans ce cas, vous n’avez pas besoin de moi ! S’écria-t-il en faisant mine de retirer son harnais tandis que Samantha enfilait le sien.
- Bien sûr que si, ne dites pas de bêtises ! Vous connaissez mieux que quiconque les technologies entreposées sur Atlantis ! Vous devez venir !
- Ai-je rêvé, ou était-ce un compliment ?
- Vous avez rêvé. C’était une simple réponse à votre refus d’obéir à un ordre du major. »
Mc Kay grimaça de nouveau, mais se garda cette fois-ci de répondre. Il préféra reporter son attention et sa mauvaise humeur sur le militaire qui arrangeait une nouvelle fois son harnais après que le scientifique ait essayé maladroitement et sans succès de le retirer.
« Ah ! Carter !!! Enfin un peu d’action !!! »
Samantha salua d’un sourire l’arrivée d’O’Neill et de Teal’c. Tous deux portaient déjà un harnais. Visiblement, leur petite excursion plaisait davantage à O’Neill qu’à Teal’c.
« Combien de temps mettrons-nous à atteindre le fond ? S’informa la jaffa en jetant un regard sans expression dans les profondeurs du gouffre.
- Une bonne vingtaine de minutes… Peut-être une demi-heure, finit par lâcher Sheppard après un regard amusé en direction de McKay.
- Et une quarantaine de minutes pour remonter, ajouta Samantha en vérifiant l’un de ses mousquetons. Mais ne vous inquiétez pas, Teal’c. Tout se passera bien…
- Je n’ai pas peur, assura le jaffa avec un léger froncement de sourcils.
- Il craint juste d’être en retard pour le dîner, précisa O’Neill tandis qu’un technicien fixait la corde de sûreté à son harnais. Bon, on y va ? Je meurs d’envie de me dégourdir les jambes !!! »
Teal’c, Samantha et Sheppard rejoignirent Mc Kay et O’Neill au bord du gouffre, enfilèrent des casques de protection munis de lampes, et se mirent en position pour commencer leur longue descente en rappel.
« Et c’est parti !!! S’écria O’Neill en sauta joyeusement dans le vide. »
Samantha et Sheppard l’imitèrent de façon assurée, mais Teal’c et Mc Kay semblaient moins confiants et enthousiastes.
« Rappelez moi ce qu’a découvert la première équipe d’exploration ? Cria soudain O’Neill tandis que l’équipe s’enfonçait de plus en plus profondément dans les ténèbres.
- Ils ont découvert tout au fond du gouffre une espèce d’entrée vers une pièce sous-marine. Mais le passage était à moitié éboulé, alors nous avons dû attendre qu’ils l’aient renforcé avant de pouvoir l’explorer…
- Nous ne serons donc pas les premiers, laissa tomber O’Neill, déçu.
- A vrai dire, la première équipe n’a pas été très loin dans leur exploration, mon général, le rassura Samantha. Apparemment, ils n’auraient pas découvert la pièce principale… »
Ils finirent leur descente silencieusement, troublée simplement par quelques grognements et jurons de la part de Mc Kay. Enfin, après vingt-cinq longues minutes d’efforts fastidieux, les lumières des lampes laissées par la première équipe d’exploration apparurent, éclairant un sol accidenté et humide. L’équipe se déséquipa, sans toutefois se débarrasser de leurs harnais, et ramassèrent leur matériel qui était descendu en même temps qu’eux. Samantha envoya un message radio à l’équipe de techniciens restés en surface pour leur signifier leur arrivée sans incident, tandis que Mc Kay sortait de son sac un appareil assez gros de forme rectangulaire, semblable à un capteur.
« C’est pour quoi faire ? Demanda O’Neill, décidément d’excellente humeur.
- Mesurer tout simplement les radiations, général… Afin de s’assurer que tout aille pour le mieux…
- Oh ! Quel rabat-joie vous faites, Mc Kay !!! J’espère au contraire qu’il y aura de l’action !!! »
Il tapota, comme s’il s’était agi d’un chien, son P-90 et adressa un sourire goguenard à un Mc Kay dégoûté.
« Très bien. Allons-y ! Si nous voulons être revenus pour le dîner, nous avons moins de trois heures devant nous. »
Teal’c fronça une fois de plus les sourcils en réponse à la boutade d’O’Neill, et ferma la marche.
Ils avaient quitté le gouffre à proprement parler, et marchaient à présent dans une sorte d’immense galerie en arc de cercle. Le sol et les murs étaient plats et semblaient lisses, mais à la lumière des torches, de minuscules veinures sombres luisaient sur leurs surfaces gris bleu, recouvrant l’ensemble de façon régulière et dense.
« Ce couloir ressemble beaucoup au reste de la cité, bailla Mc Kay, guère impressionné.
- C’est vrai qu’il ressemble beaucoup aux autres couloirs de la cité… Il est juste cinq fois plus grand !
- Il vous en faut peu pour vous impressionner, major ! »
Sheppard se contenta d’hausser les épaules et continua à observer. De faibles lumières au plafond, protégées d’une grille ouvragées, éclairaient un peu leur chemin tous les mètres. Mais cet éclairage seul était loin d’être suffisant pour apprécier toute la beauté du lieu. Sheppard se félicitait que tous aient conservé leurs casques munis d’une torche.
« Voici le passage que nos hommes ont dû consolider avant de pouvoir passer sans risque. »
L’équipe stoppa net. Il s’agissait en réalité, non pas d’un simple petit passage, mais de l’écroulement partiel d’une partie du couloir sur près de dix mètres ! O’Neill jeta un regard méfiant aux structures de renforcement posées par ses équipes.
« Z’êtes sûre que ça va pas nous tomber sur le coin de la figure, colonel Carter ? Se méfia O’Neill.
- Certaine, mon général. Il n’y a aucun danger.
- Dans ce cas… Mc Kay, à vous l’honneur !!!
- QUOI ?!!! Pourquoi devrais-je passer le premier ?! Allez-y vous-même ! En plus, c’est à vous d’ouvrir la marche !
- Je plaisantais, Mc Kay… »
Le scientifique rougit à nouveau violemment et se renfrogna à la vue d’une Samantha et d’un Sheppard hilares.
O’Neill ne lui laissa pas le temps de se plaindre, et s’engouffra dans le couloir à moitié éboulé. Le reste de l’équipe suivit docilement. Une fois ce léger obstacle passé, le couloir continuait à s’étendre devant eux, sur une vingtaine de mètres. Au bout s’élevait une sorte de grande arche à l’ouverture sombre et peu hospitalière.
« La première équipe l’a-t-elle passée ?
- Oui, mon général. Il n’y a pas de danger. »
Ils passèrent l’arche, impressionnés par sa hauteur de près de trois ou quatre mètres, et se retrouvèrent dans une sorte d’antichambre. Les murs étaient cependant semblables à ceux du couloir. L’unique différence était le fait que ceux-ci paraissaient plus anciens, plus abîmés, et qu‘ils ne dépassaient pas chacun plus de trois mètres de hauteur et cinq de longueur. Les plafonniers avaient été remplacés par des chandeliers fixés au mur, de part et d’autres de l’arche d’entrée.
« C’est charmant ! S’il n’y avait pas un gouffre à descendre et une promenade de presque un kilomètre à faire pour y arriver, j’y établirais mon bureau…
- Vous n’avez pas de bureau sur Atlantis, O’Neill, remarqua Teal’c.
- Oh, tiens, mais c’est vrai ! Merci Teal’c ! La prochaine fois, j’en ferais la réclamation au docteur Weir. »
Mc Kay renifla dédaigneusement, mais ne répliqua rien. La bonne humeur du Général avait étrangement tendance à zapper la sienne, d’autant que Samantha, elle, en semblait ravie.
« Et maintenant, que fait-on ?
- Eh bien, il nous suffit d’actionner ceci, je pense. »
Sheppard désigna avec le faisceau de sa lampe un minuscule interrupteur atlante dissimulé dans le recoin de l’antichambre.
« Je ne vois aucune autre ouverture, major Sheppard, remarqua judicieusement Teal’c, tandis qu’O’Neill s’approchait de l’interrupteur et tendait la main pour l’activer. Et si cela déclenchait un piège ? »
O’Neill retira précipitamment sa main.
« Teal’c, maugréa le militaire aux cheveux gris. Vous me gâchez mon plaisir…
- Mieux vaut rester prudent. Nous ne connaissons pas tous les secrets de cette cité.
- Pour ma part, si cela vous intéresse encore, je tiens à signaler qu’il semblerait plutôt incongru que les Anciens aient fait construire cet endroit à l’abri des regards indiscrets simplement pour piéger ses rares visiteurs…
- Mc Kay raison, Teal’c, approuva Sheppard avec raison. Visiblement, les Anciens se sont donnés beaucoup de mal pour que cet endroit reste secret. Il n’est indiqué sur aucun des plans de la cité… Pourquoi auraient-ils piégé l’unique moyen d’ouvrir une éventuelle autre pièce ? »
Teal’c se contenta de croiser ses mains dans son dos et de fixer O’Neill.
« Quoi ? Pourquoi me regardez-vous comme ça ?
- J’attends que vous activiez l’interrupteur.
- Ah ! Bon… Pas d’autre remarque intéressante ?
- Aucune.
- J’ai votre bénédiction, alors ?
- Tout à fait.
- Et si nous mourrons tous dans d’affreuses souffrances à cause de ça, vous ne m’en voudrez pas ?
- Non.
- C’est sûr, Teal’c ?
- O’Neill, nous allons manquer le dîner.
- Ah ! Pardon ! »
O’Neill esquissa un sourire satisfait, puis actionna l’interrupteur. A la vérité, il n’était pas vraiment sûr de ce qu’il faisait. En fait, il se rendit compte de l’imprudence de son geste au moment même où il posait la main sur l’artefact atlante.
Un bruit sourd, comme un tremblement, lui arracha un faible gémissement. Quelle catastrophe son trop plein d’euphorie avait-il déclenché ?
« Regardez le mur !!! S’écria soudain Samantha, au comble de l’excitation. »
Le mur qui faisait face à l’arche avait en effet bougé, et se soulevait lentement devant eux, telle une porte coulissante. L’équipe était stupéfaite, mais elle le fut encore plus lorsque l’ouverture de la porte se fut achevée.
Les cinq explorateurs s’avancèrent de plusieurs pas, abasourdis. La salle dans laquelle ils se trouvaient à présent dépassait de loin tout ce qu’ils avaient pu observer jusqu’à présent sur Atlantis. La salle en elle-même semblait avoir la forme d’une demie sphère. Elle devait bien mesurer dans les deux cents mètres de diamètre, et le dôme que formaient les parois s’élevait à une vingtaine de mètres au-dessus d’eux. Mais les dimensions extraordinaires de cette salle n’étaient rien comparées à ce qui ornait son centre. Trois énormes piliers se dressaient en plein milieu de la pièce, s’élevant jusqu’au sommet du dôme. Leur forme était singulière : on aurait dit des sabliers gigantesques et étrangement étirés. Le matériau qui les constituait semblait être translucide, mais une substance lumineuse et laiteuse se mouvait à l’intérieur même des piliers, éclaira d’une lumière pâle et blanche l’ensemble de la salle.
« C’est étrange…, commenta Mc Kay en s’avançant encore de quelques pas. Ces piliers donnent l’impression d’être des stalactites et des stalagmites assemblés… Comme si leurs sommets respectifs s’étaient joints pour former ces piliers…
- On dirait qu’il y a quelque chose de… de vivant à l’intérieur, remarqua à son tour Samantha, éblouie par ce spectacle.
- Carter, Mc Kay… Procédez à quelques analyses pour être certain que ces… trucs ne sont pas dangereux, ordonna soudain O’Neill, en ayant toutes les difficultés du monde à s’arracher à la contemplation de la salle. Pendant ce temps, Teal’c, le major et moi allons vérifier le reste de la pièce. »
Samantha et Mc Kay s’exécutèrent. Ils posèrent leurs sacs sur le sol et en retirèrent une foule d’appareils électroniques de mesure. Pendant ce temps, leurs compagnons d’aventure commencèrent leur inspection.
Au bout d’une vingtaine de minutes, ils rejoignirent les deux scientifiques qui s’affairaient toujours autour des piliers.
« Alors ? Y’a-t-il quelque chose d’intéressant dans cette salle ? S’enquit Samantha tout en manipulant l’un de ses appareils de mesure.
- Absolument rien, Carter ! S’écria O’Neill, visiblement dépité. La salle est totalement vide… Hormis ces trois grands machins là, bien sûr…
- J’ai remarqué que les murs étaient tous recouverts d’inscriptions, fit remarquer Teal’c gravement. Certains passages sont en ancien, d’après le peu que j’en ai vu, mais il y a également d’autres écritures qui me sont totalement inconnues…
- Vous avez un sacré sens de l’observation ! Admira O’Neill en pointant le faisceau de sa lampe sur les parois. »
Il poussa un petit sifflement admiratif.
« Il semblerait que toutes les parois soient couvertes d’inscription jusqu’au sommet !
- En effet, admit Sheppard en pointant à son tour sa lampe sur le dôme. C’est complètement dingue… Je n’ai jamais rien vu de pareil sur Atlantis !
- Jamais ?! S’inquiéta O’Neill, pas très heureux de cette surprise.
- Non, mon général. Toutes les données écrites que nous avons pu recueillir jusqu’à présent étaient toujours sous forme… euh… informatiques disons.
- Ben ça alors ! S’écria soudain Mc Kay. »
O’Neill, Teal’c et Sheppard se tournèrent vers lui précipitamment
« Regardez ça, colonel Carter…
- C’est impossible, Mc Kay… Votre appareil débloque…
- Non, non ! J’ai déjà vérifié trois fois !!!
- Dites, on pourrait savoir ce qui se passe ?!
- Regardez par vous-même, mon général… »
Samantha lui tendit l’appareil de Mc Kay, visiblement contrariée. O’Neill ne se donna même pas la peine d’y jeter un coup d’œil.
« Carter…
- Hein ? Ah oui, pardon… J’oubliais votre fameuse allergie aux appareils scientifiques…
- Alors qu’est-ce qui ne va pas ?
- Et bien, d’après cet appareil, ces trois piliers dégageraient chacun une énergie plus ou moins constante…
- Plus ou moins constante ? Répéta Sheppard sans vraiment saisir ni le sens de ses paroles, ni le problème que cela posait au colonel.
- Ce que le colonel essaie de vous faire comprendre, c’est que ces piliers émettent de l’énergie, mais de façon pour le moins instable. Les maxima enregistrés jusqu’à présent semblent être dignes des EPPZ, mais les minima sont proches du zéro… C’est du jamais vu !
- C’est dangereux ?!
- Non, mon général, répondit Samantha catégoriquement. Comme cette salle a l’air très ancienne et que visiblement, nul n’est venu depuis un certain temps et que les équipes SGA n’ont jamais rien détecté d’anormal à ce niveau, on peut supposer que ces sources d’énergie ne sont pas dangereuses… Les piliers qui les retiennent prisonnières semblent parfaitement adaptés pour les maintenir sans dommage.
- Mmmmh… Qu’en dites-vous ?
- Pour ma part, il faudra que nous les étudions plus précisément pour déterminer de quels types d’énergie il s’agit, et si elle est exploitable…
- N’est-ce pas dangereux de vouloir exploiter une énergie inconnue, cachée depuis des millénaires dans Atlantis par les Anciens ? Interrogea Teal’c avec sagesse.
- Teal’c a raison, colonel, approuva Sheppard. Il a fallu attendre que les wraiths attaquent et détruisent une partie de la cité pour découvrir cet endroit. Si les Anciens ont pris tant de précautions pour le cacher, je pense qu’ils avaient une bonne raison. Et l’exploitation de cette énergie n’est pas une idée très réconfortante aux vues de la situation. D’autant que vous avez dit vous-même que ces énergies étaient instables.
- Mais cela pourrait nous permettre de maintenir beaucoup plus longtemps le bouclier activé ! S’écria Mc Kay. Je pense même que si nous parvenions à contrôler cette énergie, nous…
- Pour le moment, vous vous contenterez d’étudier cet endroit, docteur Mc Kay, l’interrompit O’Neill. Teal’c et le major Sheppard ont raison : nous ne connaissons rien de cette énergie et je ne tiens pas à prendre de risques, surtout qu’en ce moment la situation est plutôt tendue. Je vous autorise à pratiquer toutes les recherches que vous voulez ici, et même à déménager votre laboratoire dans cette salle si ça peut vous y aider, mais pour le moment vous vous limiterez à de simples analyses. Je vais également envoyer une ou deux équipes pour tenter de traduire tout ce charabia gravé sur les murs… En attendant, il faut prévenir le docteur Weir de cette découverte. »
Ses ordres furent accueillis par un grognement provenant du ventre de Teal’c.
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Re: Commission au sein des étoiles

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Quelque part dans la Voie Lactée, planète des Noxs.

Gabrielle était étendue sur un lit de mousses et de paille, recouvert d’un fin drap de lin blanc. Elle ouvrit les yeux lentement, et battit plusieurs fois des paupières afin de s’habituer à la lumière du jour qui entrait à flot dans la petite hutte en bois.
« Vous avez dormi près de cinq heures, l’informa la Nox Lya en s’approcha de sa couche. »
Elle lui tendit un bol en bois rempli d’une pâte blanche et onctueuse, colorée de pétales de fleurs, de baies et de racines. La jeune femme se redressa lentement, le corps douloureux, et remercia la Nox d’un faible sourire. Elle prit le bol et mangea lentement ce qui s’y trouvait : le plat était bon, mais elle n’avait pas très faim. Elle était épuisée.
« Cela va faire votre troisième perte de conscience depuis votre arrivée ici, remarqua Lya d’une voix douce.
- Je sais… Cela arrive de plus en plus souvent, mais je n’arrive pas à comprendre ce qui m’arrive, avoua la jeune femme en posant le bol à moitié plein encore sur le sol de terre battue. Je suis si fatiguée…
- Votre esprit est fatiguée, mais pas votre corps. »
Gabrielle préféra garder le silence. Elle était parvenue à trouver les Noxs au prix d’une bonne semaine de recherches à travers la galaxie. Certes les Anciens l’avaient aidé à se rendre dans la Voie Lactée en ouvrant le huitième chevron de la Porte des Etoiles, mais une fois parvenue sur une petite planète inhabitée de la galaxie, Gabrielle avait dû se débrouiller seule pour trouver ceux qu’elle cherchait. Fort heureusement, la planète sur laquelle elle avait été envoyée se situait non loin de l’une des nouvelles planètes-refuges asgardes, et ceux-ci avaient détecté immédiatement l’ouverture d’un vortex provenant de la galaxie de Pégase grâce au trop-plein d’énergie nécessaire.
Un vaisseau asgard envoyé en reconnaissance l’avait recueillie et après trois longues heures au cours desquelles la jeune femme avait raconté les derniers évènements sur Atlantis et la création d’une Commission extraordinaire, les Asgards avaient accepté sans trop de difficultés de participer à cette réunion au sommet, d’autant que la nouvelle évolution de l’espèce humaine dont Gabrielle était la preuve vivante les intéressaient fortement. Mais comprenant l’urgence de sa mission, ils avaient repoussé à plus tard l’étude de son cas et avaient accepté de la déposer sur la planète-mère des Noxs, sans toutefois lui indiquer le moyen de les trouver ou de les contacter. Ils avaient parfaitement saisi qu’elle devait accomplir ses recherches seules.
Ainsi, Gabrielle s’était retrouvée seule au beau milieu d’une forêt totalement inconnue d’elle, à chercher des êtres pacifiques mais méfiants doués d’invisibilité. Au terme de douze heures de marche, elle avait découvert une clairière minuscule, où un cercle d’une dizaine de pierres plates et lisses dominait une petite souche d’arbre situé en son centre. Son instinct lui avait alors soufflé de s’asseoir sur la souche et d’attendre. Six longues autres heures s’étaient ainsi écoulées, qu’elle passa assise silencieusement sur l’arbre mort, ses jambes repliées sous elle, les yeux clos, écoutant chaque bruissement de la forêt à la recherche d’un bruit quelconque trahissant la présence d’un Nox. Ce fut la voie d’Opher qui lui apprit que les Noxs acceptaient enfin de lui parler. Lorsqu’elle avait ouvert les yeux, chaque pierre qui l’entourait était occupée par une créature humanoïde, à la peau pâle, un peu mauve, et à la chevelure constituée de mousses et de pailles. Le Conseil des Noxs. Ils avaient longuement parlé, notamment de la menace Orii et wraith, de la découverte d’Atlantis et des derniers évènements qui s’y étaient passés. Mais tout comme les Asgards, s’était avant tout la nouvelle évolution de Gabrielle qui semblait davantage intéresser les Noxs.
La jeune femme était consciente à quel point cette évolution soudaine puisse paraître curieuse à des peuples aussi avancées que les Noxs et les Asgards, mais leur intérêt semblait dépasser la simple curiosité. Elle sentait une pointe de désarroi et d’incrédulité dans le regard des Noxs à présent. C’était alors même qu’ils avaient abordé la participation des Noxs à la Commission que Gabrielle sentit à nouveau quelque chose l’appeler en elle… Les étoiles, ou plutôt les cristaux à la lumière bleutée qui les composaient, l’appelait à nouveau, et l’attirait malgré sa précédente expérience douloureuse. Le même phénomène s’était reproduit, et elle s’était éveillée, un peu plus tard, dans la demeure forestière d’Opher, Lya, Anteus et Nafrayu.
Sa seconde perte de conscience avait eu lieu vingt quatre heures plus tard, alors que le Conseil des Noxs délibérait au sujet de leur participation à la Commission. Sa troisième perte de conscience avait suivi la précédente moins de deux heures plus tard.
« Je m’inquiète à votre sujet, avoua soudain Lya. Ces pertes de conscience sont anormales. Je ne pense pas qu’il s’agisse du maintien de votre état à l’aspect physique comme le laissent entendre les Anciens.
- Je ne le pense pas non plus. A la vérité, je suis même persuadée qu’ils savent ce qui m’arrive, mais ils refusent de me le dire…
- Vous n’aimez pas les Anciens. »
C’était une simple constatation, et non pas un reproche. Lya ne la jugeait pas. Elle essayait simplement de la comprendre mieux. Gabrielle l’intriguait beaucoup : non pas seulement à cause de sa nature, mais il y avait quelque chose en elle d’étrange. Il émanait d’elle une impression étrange qui rappelait quelque chose de familier à Lya. Comme si la Nox la connaissait, l’avait déjà rencontré auparavant…
« Je ne les aime pas, admit Gabrielle sans vraiment de retenue. Ils refusent de porter secours à des peuples qui souffrent pourtant le martyr alors qu’une partie de cette souffrance est le fruit de leurs erreurs.
- Ils ne peuvent être tenus responsables tous ensemble d’une erreur commise par quelques uns de leurs semblables. La connaissance et le pouvoir ne peuvent être utilisés qu’avec sagesse et prudence.
- Est-il sage de laisser les Oriis détruire le peuple de toute une planète ?
- La nuit succède au jour. Vous en êtes la preuve.
- La mort de milliards d’êtres humains est chère payée pour m’avoir vu naître. Et je ne tiens pas à porter un tel fardeau.
- Alors vous préférez leur faire porter cette responsabilité.
- Oui. »
Gabrielle était épuisée, mais elle parlait calmement. Elle avait également parfaitement saisi les paroles de Lya, mais elle ne pouvait admettre que la mort de son peuple ait été une étape obligatoire à l’émergence d’une troisième évolution de l’espèce humaine.
« A quoi peut servir de posséder un tel don si je ne peux même pas l’utiliser pour sauver les miens ?
- Je ne peux pas répondre à cette question. Mais si les Anciens ont estimé qu’il en allait mieux ainsi, ils devaient certainement avoir d’excellentes raisons.
- Je n’en suis pas convaincue. »
En réalité, plus Gabrielle songeait aux Anciens et à leurs étranges décisions, et moins la confiance qu’elle avait placé en eux lorsqu’elle avait émis l’idée qu’eux seuls pouvaient leur apporter de l’aide lui semblait claire. Elle se méfiait d’eux, elle doutait. Très fortement même. Daniel avait changé depuis qu’ils leur avaient parlé, ils les avaient privé de leurs pouvoirs, et ils avaient accepté bien trop rapidement la proposition que leur avait faite Gabrielle. Car plus elle y réfléchissait, plus elle était persuadée que les Anciens avaient accepté son offre à la suite de l’appel qu’elle avait reçu de l’étrange lueur. Leur précipitation à répondre favorablement ne collait pas avec le reste du comportement qu’ils avaient eu vis-à-vis d’eux jusqu’ici.
« Pourquoi ne leur accordez-vous pas un peu de votre confiance ?
- Je ne peux pas. Ils ne sont eux-mêmes pas francs avec moi. »
Lya ne répondit rien. Elle-même faisait confiance aux Anciens et ne comprenait pas vraiment les raisons de l’entêtement de Gabrielle.
« Il est dans la nature d’un Nox d’accorder sa confiance facilement, même à un étranger. Vous avez sauvé Apophis de SG1, alors qu’il était à l’origine d’un grand nombre d’atrocités, dont l’enlèvement de la femme de Daniel Jackson. C’est une chose dont un Nox ne tient pas compte. Pour vous, la vie est la vie, peu importe ce qu’un être peut en faire. C’est ce qui vous permet d’être pacifique et sage. Les Hommes sont différents : ils agissent à l’instinct et selon leurs émotions. Et mon instinct m’interdit de faire confiance aux Anciens.
- En somme, vous êtes restée très humaine, malgré votre évolution.
- Je ne suis pas une Ancienne. »
Lya esquissa un sourire. Gabrielle ne détestait pas vraiment les Anciens, donc. Elle ne les supportait simplement pas.
« Le Conseil des Noxs a-t-il rendu son verdict ? S’enquit soudain Gabrielle en voyant entrer Opher.
- Oui. Nous avons longuement délibéré, et avons décidé de participer à votre Commission. Il nous a semblé essentiel d’y participer, et bien que nous n’approuvions pas tous à l’unanimité l’intervention d’êtres plus évolués dans le cours de vos existences, nous devons malgré tout admettre que nous ne pouvons non plus toléré plus longtemps les souffrances que votre peuple subit.
- Merci Opher.
- Cela ne garantie pas notre approbation lors de la Commission, précisa le vieux Nox.
- Je sais. Mais pour le moment, tout ce qui m’importe, c’est que la Commission ait bien lieu.
- Fort bien. Anteus m’a informé de vos nouveaux malaises…
- Ce n’est rien. Un peu de repos et il n’y paraîtra plus. »
Le Nox la considéra, le visage soucieux.
« Anteus m’a également informé de votre désir de trouver les Furlings…
- C’est exact. Les Anciens souhaiteraient qu’ils fassent également partie de la Commission. J’ai déjà demandé l’aide des Asgards pour les trouver, mais ils m’ont dit ignorer le moyen de leur parler. J’avais espéré que vous pourriez me l’indiquer…
- Nous l’ignorons également. »
Le visage de Gabrielle se décomposa.
« Mais…
- Il est vrai que nous entretenions des contacts amicaux avec ce peuple, mais c’était il y a des millénaires… Nous n’avons plus vu un Furlings depuis des siècles déjà.
- Mais ce n’est pas possible. Il doit certainement y avoir un moyen…
- Je vais être honnête avec vous, Gabrielle : il y a déjà fort longtemps que mon peuple et moi-même soupçonnons cette race de s’être éteinte.
- Les Anciens m’ont assuré du contraire !
- Alors dans ce cas, eux seuls connaissent le lieu où ils se trouvent. Nul peuple dans la Voie Lactée n’en a aperçu depuis bien longtemps déjà… »
Gabrielle se laissa retomber sur sa couche, le regard vague. Silencieusement, des larmes de rage et de dépit coulèrent le long de ses joues.
« Ils le savaient, et ils ne m’ont rien dit, murmura-t-elle enfin. Je les soupçonnais de vouloir me faire perdre du temps, pour faire échouer le maintien de la Commission, mais je ne pensais qu’ils utiliseraient un tel procédé… Je ne peux pas explorer toute la galaxie à leur recherche. D’autant que je ne peux utiliser mes pouvoirs… Pourquoi font-ils ça ? Pourquoi ? »
Lya jeta un regard douloureux à Opher. Celui-ci secoua la tête, navré.
« Je n’ai aucun moyen de l’aider. Je le ferais dans le cas contraire…
- N’y a-t-il rien dans les archives de notre cité à leurs propos ? Insista Lya, à qui la vue de Gabrielle pleurant et gémissant devenait de plus en plus insupportable.
- Nous avons déjà regardé, avoua Opher.
- Les Anciens ne l’auraient pas envoyé ici, sans savoir qu’il lui serait impossible de retrouver l’un des peuples convoqués.
- Je suis de cet avis, approuva Opher. Mais…
- Ils ne veulent pas que la Commission ait lieu ! S’écria soudain Gabrielle, hors d’elle.
- Allons, pourquoi feraient-ils une chose pareille ? Rétorqua le vieux Nox sur un ton de reproche, face à cette irruption de colère injustifiée.
- Je le sais ! Je le sens ! Je… »
Gabrielle ouvrit soudain de grands yeux étonnés, puis s’effondra sur la couche de paille et de mousses, inanimée. Lya se pencha sur elle, inquiète.
« Cela fait quatre fois, murmura-t-elle à l’adresse d’Opher, une fois qu’elle l’eut convenablement couchée. Je suis inquiète. Ce n’est pas normal. Ne peux-tu rien faire pour elle ? Tu es l’un des plus anciens Nox de notre peuple. Peut-être que….
- Je suis navré, Lya, mais ce qui arrive à Gabrielle échappe totalement à mes compétences. Je ne connais qu’une seule créature dont les capacités approchent celles des Anciens et qui pourrait l’aider à comprendre le mal dont elle souffre, mais nous sommes incapables de les joindre… A moins que… »
Le visage d’Opher s’éclaira. Pris d’une soudaine inspiration, il laissa seule Lya et sortit de la hutte pour retourner à la cité volante des Noxs.
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Re: Commission au sein des étoiles

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Salle de contrôle , Atlantis, galaxie de Pégase.

Mc Kay frappa à la porte du bureau du docteur Weir, mais n’attendit pas sa réponse pour entrer.
« Ne vous gênez surtout pas, Rodney…
- J’ai vu que vous n’étiez pas vraiment occupée, alors je me suis permis…
- J’ai vu ça. A ce qu’on raconte, vous vous permettez beaucoup de choses ces temps-ci. »
Le ton était calme, mais le scientifique crut y déceler une pointe de désapprobation.
« Je ne vois vraiment pas à quoi vous faites allusion, Elisabeth.
- Ne jouez pas les innocents, Rodney. Certains de vos collègues sont venus se plaindre auprès de moi de vos… expériences sur ces mystérieuses sources d’énergie, dans le dôme sous-marin. Et n’essayez pas de démentir ! »
Mc Kay grimaça, mais n’osa rien rétorquer. Il maudit silencieusement ceux qui l’avaient dénoncé, savourant par avance le moment où il leur mettrait la main dessus. Car il avait une idée bien précise de qui avait pu se plaindre de lui.
« Je croyais que le général O’Neill vous avait interdit d’exploiter ces énergies ? reprit Elisabeth après un court silence songeur. Qu’est-ce qui vous arrive, Rodney ? Je vous ai connu plus prudent…
- Il se passe que nous sommes assiégés depuis près de deux mois déjà, Elisabeth, et que ni vous, ni le général O’Neill n’avez fait grand-chose pour nous sortir de ce marasme !!! Vous avez stoppé entièrement les missions extérieures, et c’est sans compter sur l’attitude hautaine des scientifiques du SGC qui donnent l’impression à toute mon équipe de n’être que des débutants, alors que nous connaissons les technologies anciennes cent fois mieux qu’eux !!!
- Je ne peux pas laisser sortir une équipe d’ici, voyons !!! s’indigna Elisabeth. Ce serait de la folie !!! Les wraiths n’ont de cesse d’effectuer des raids réguliers sur les planètes environnantes, afin de nourrir les centaines de milliers d’entre eux qui pullulent dans leurs vaisseaux ruches ! Ce serait prendre un risque bien trop grand que de laisser l’un de vous sortir d’ici !!! Pour ce qui est de l’attitude désagréable de vos confrères, et bien ignorez-la. Vous avez fait vos preuves aux yeux de tous les membres d’Atlantis. Il est inutile d’essayer de les impressionner en jouant les apprentis sorciers…
- Mais en attendant, nous restons là, les bras croisés, à dépendre du peu d’énergie qu’ont bien voulu nous donner les Anciens, en espérant un très hypothétique retour du docteur Jackson et de Gabrielle, sans chercher à tirer parti du potentiel offert par la recharge des E2PZ ou la découverte de ces sources d’énergie cachées… »
Elisabeth dévisagea Mc Kay avec surprise et inquiétude.
« Il a fallu attendre que le crash d’un chasseur wraith, lors de leur dernière attaque il y a deux mois, fasse s’écrouler une partie du sol de l’aile sud-est pour que nous découvrions qu’il existait un boyau caché sous la cité, construit pour permettre justement d’accéder à ce dôme sous-marin où étaient entreposés trois puissantes sources d’énergie d’origine inconnue, poursuivit Mc Kay avec véhémence. Qui sait s’il ne s’agit pas là d’un moyen de recharger les E2PZ, ou même d’une super arme de défense ?!
- L’ordinateur principal de la cité n’en fait état nulle part. Aussi je doute que l’une de vos deux hypothèses soient exactes. Et si les Anciens ont mis tant de mal à dissimuler ces… ces choses au cœur d’Atlantis, c’est bien parce qu’elles devaient représenter un certain danger. C’est pour cette raison que je souhaiterais que vous montriez un peu plus de prudence vis-à-vis de l’exploitation de ce genre de découvertes, Rodney. Je conçois parfaitement que la situation actuelle puisse se révéler pénible pour un certain nombre d’entre nous, mais nous devons tous rester attentifs… Nous sommes parvenus à survivre aux wraiths jusqu’à maintenant. Je n’ai pas vraiment envie de voir cette cité volée en éclat à la suite d’une erreur d’interprétation scientifique. Est-ce que vous comprenez, Rodney ?
- Je crois, oui… »
Il ne semblait cependant pas convaincu, et le docteur Weir savait parfaitement jusqu’où son entêtement était capable de le mener. Mc Kay était sans conteste un membre inestimable d’Atlantis, mais son caractère têtu et emporté pouvait le rendre dangereux. Aussi, et bien que cela la rebutait, la responsable SGA décida de se montrer ferme envers le scientifique, et de prendre des mesures radicales.
« Je n’ai, pour le moment, rien dit de vos petites expériences au général O’Neill, Rodney. Mais je ne pourrais pas continuer à vous couvrir si vous poursuivez votre idée, d’autant que je n’en ai pas non plus l’intention. Donc si vous ne voulez pas être écarté de ce projet, je vous conseille vivement de cesser ce genre de pratiques… Ou je me verrais contrainte de prendre des sanctions.
- Elisabeth… Cela s’appelle du chantage…
- Vous ne me laissez guère d’autres choix d’action, Rodney.
- Très bien. Si cela peut vous faire plaisir… Je vous promets d’arrêter mes mauvais agissements.
- Sérieusement ?
- Je vous le jure.
- Très bien. »
Elle lui adressa un bref sourire, auquel il répondit de la même manière, puis elle se replongea dans la lecture des rapports qui s’accumulaient sur son bureau sans plus s’occuper de lui. Le scientifique referma la porte derrière lui en sortant, songeur. Il n’était pas véritablement en colère contre le docteur Weir, comme le craignait celle-ci. En fait, Mc Kay lui était reconnaissant de cette intervention. Lorsqu’il avait une idée derrière la tête, il était vrai qu’il avait tendance à se laisser facilement emporter. Comme le jour où il avait voulu tester le bouclier personnel ancien. Elisabeth avait toujours été un excellent garde-fou face à ses brusques délires scientifiques.
Mc Kay s’arrêta en salle de contrôle, la mine toujours grave. Il fixait, sans vraiment le voir, l’écran principal de l’ordinateur atlante. Au fond, ce petit rappel à l’ordre ne changeait pas grand-chose. Malgré son non-respect des ordres d’O’Neill, les expériences du scientifique s’étaient révélées infructueuses. En compagnie de Zelenka et du colonel Carter, il avait effectué toute une batterie de tests sur les trois étranges colonnes du dôme sous-marin, mais il n’avait rien appris de très intéressant.
Les trois colonnes en elles-mêmes étaient constituées d’un alliage inconnu et translucide d’une solidité à toute épreuve. Une explosion au C4 aurait même été incapable d’en érafler la surface. C’était justement ce qui perturbait grandement l’avancée de leurs observations : incapables de prélever une minuscule partie de la curieuse énergie qui s’y trouvait, les trois scientifiques n’avaient pu qu’établir diverses hypothèses concernant la nature de cette énergie, sans grande conviction. Les seuls faits certains étaient qu’elle était très instable, de consistance gazeuse et d’origine inconnue. Elle devait également être très ancienne aux vues des résultats de la datation des parois qui l’entouraient, ce qui se révélait être une information tout à fait stupéfiante comparé aux pointes de puissance que cette énergie était capable d’atteindre.
« Ah !!! Docteur Mc Kay !!! C’est justement vous que je cherchais !!! »
Samantha traversa d’un pas rapide la salle de contrôle et le rejoignit devant l’écran atlante.
« Quelque chose ne va pas ? s’enquit-elle en remarquant son air grave.
- Non, non. Tout va bien. Vous avez appris quelque chose de nouveau ?!
- Pas de nos scientifiques, malheureusement. Ce serait plutôt au sujet des inscriptions retrouvées sur le dôme. Vous vous souvenez ?!
- Nos linguistes sont parvenus à les traduire ? interrogea Mc Kay, qui avait complètement oublié l’existence de ces écritures.
- En fait, non, pas vraiment. Ils ont simplement pu déterminer qu’il s’agissait d’équations… Très complexes. Malheureusement, comme ce ne sont pas des spécialistes dans ce domaine, ils éprouvent quelques difficultés à nous en fournir une traduction juste, d’autant qu’il s’agirait de dialectes peu utilisés. C’est dommage que Daniel ne soit pas là : nous aurions besoin de lui pour... »
Elle ne put achever sa phrase, interrompue brutalement par la sirène d’alerte de la salle de contrôle.
« ACTIVATION NON PROGRAMME DE LA PORTE DES ETOILES !!! LES UNITES DE SECURITE EN SALLE D’EMBARQUEMENT !!! »
Samantha et Mc Kay se précipitèrent sur la console du DHD, tandis que les techniciens s’activaient sur les tablettes de l’ordinateur principal.
« J’active le bouclier, décida Samantha en appuyant sur la touche centrale du DHD.
- Bouclier non activé, annonça le technicien Bradford en consultant les données.
- Quoi ?! Il refuse de se fermer ?!
- Colonel Carter… Regardez l’adresse inscrite sur le DHD, murmura soudain Mc Kay, les yeux écarquillés. On dirait que votre vœu a été exaucé… »
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Re: Commission au sein des étoiles

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Atlantis, salle de briefing, galaxie de Pégase.

« On peut dire que vous, au moins, quand vous disparaissez pendant deux mois, vous savez revenir en beauté !!! s’écria O’Neill en s’appuyant exagérément sur le dossier de son siège.
- Ce n’était pas vraiment mon intention première, Jack, s’excusa Daniel Jackson en souriant. Nous ne pensions pas que les Anciens nous retiendraient aussi longtemps… Tout ne s’est pas passé comme prévu là-bas.
- Oui, oui, j’ai bien compris. Ce n’était pas un reproche… Et si j’en veux à quelqu’un, ce ne sera certainement pas après vous. Non, en réalité, c’est plutôt après les Anciens que j’en ai… »
Jack esquissa un sourire, qui ressemblait davantage à une grimace d’ailleurs, et se remit à tapoter nerveusement ses doigts sur la table de réunion.
Daniel et Chaya étaient arrivés à la base il y avait moins de deux heures seulement, mais déjà O’Neill sentait la migraine lui enserrer la tête comme un étau. L’archéologue et l’Ancienne venaient de leur expliquer en détail les derniers évènements de ces deux derniers mois, ainsi que la constitution d’une Commission intergalactique sur la cité même d’Atlantis. A présent, les plus hauts membres de la cité considéraient les faits silencieusement, en proie à une foule de réactions contradictoires.
« Donc, pour résumer la situation : nous allons nous retrouver d’ici une quinzaine de jours avec tout une mosaïque de peuples extraterrestres sur les bras, humains et non humains, afin de discuter ensemble de l’intervention ou non des Anciens contre les Oriis ?! récapitula O’Neill. Et vous-même n’avez plus le droit de faire quoique ce soit sans la permission des Anciens, pas même le fait de vous changer en brouillard doré, c’est ça ?!
- C’est exactement ça, Jack, acquiessa Daniel calmement. »
L’archéologue gardait son sourire calme et serein, mais il sentait pointer l’orage. Le visage d’O’Neill avait beau resté de marbre, il sentait que la nouvelle situation que lui-même et Chaya leur avait exposée n’était pas faite pour plaire au militaire. Ils l’avaient piégé, tout bonnement et simplement, car Atlantis était dans l’impossibilité totale de refuser la venue de cette Commission.
« Je vais sans doute vous sembler simple d’esprit, intervint soudain Mc Kay. Mais l’intervention des Anciens me semble, à moi, être une nécessité. Alors pourquoi provoquer un tel remue-ménage ?
- Parce que, ce qu’a omis de vous préciser le docteur Jackson, répondit Chaya en jetant un regard de reproche à l’archéologue. C’est que jusqu’à la proposition de Gabrielle, le Haut Conseil des Anciens s’était farouchement opposé à toute forme d’intervention de notre peuple. En formulant une demande de cette nature, elle savait parfaitement que les miens ne pourraient refuser d’intervenir si tous les peuples d’une même galaxie se liguaient ensemble pour leur demander de l’aide. C’était une idée très habile et…
- Vous plaisantez, Chaya ?! la coupa vivement Daniel. Elle les a littéralement coincé ! C’était un traquenard perfide et insidieux !!!
- Pas plus que celui dans lequel vous nous avez mis, Daniel, rétorqua O’Neill ironiquement. »
L’archéologue, qui pourtant s’attendait à un reproche de ce genre, se sentit rougir violemment.
« Mais en fin de compte, remarqua le docteur Weir. Gabrielle nous laisse encore une chance de les convaincre de nous aider…
- Oui, si on veut, répondit Daniel. Mais ne vous y trompez pas. Contrairement à ce que vous semblez croire, il ne sera pas si simple que cela de mettre tous les peuples de notre galaxie d’accord sur une telle chose… L’intervention des Anciens impliquerait de grandes conséquences, de grands bouleversements pour l’ensemble des peuples de la Voie Lactée, et un combat sans précédent.
- Et il n’est pas dit que tous ces peuples soient prêts à subir et soutenir une guerre contre les Oriis, poursuivit Chaya. Sans compter que tous les peuples de votre galaxie ne perçoivent pas de la même manière les Oriis et la menace qu’ils représentent. »
Cette nouvelle souleva une vague de réactions parmi les membres SG présents. Daniel échangea un regard entendu avec l’Ancienne : jusqu’à ce stade, la réunion s’était plutôt bien passée, mais ce qu’il leur restait à annoncer allait être beaucoup plus délicat. Daniel appréhendait principalement la réaction des membres de son ancienne équipe. Samantha et Teal’c étaient restés silencieux, mais cela ne signifiait rien. O’Neill, en revanche, paraissait déjà passablement énervé, et la nouvelle qui allait suivre n’améliorerait en rien son humeur. Daniel inspira profondément avant de se lancer.
« Le Haut Conseil des Anciens nous a donné un délai de trente-trois jours pour mener à bien la réunion de tous les membres de la future Commission. Et comme vous le savez, déjà dix-huit jours se sont écoulés depuis leur approbation. Durant ce laps de temps, Chaya, Gabrielle et moi-même avons travaillé dans ce but. D’après notre dernière rencontre avec les Asgards, il y a huit jours, Gabrielle serait toujours à la recherche des Furlings… Elle est cependant parvenue à convaincre les Asgards et les Noxs de participer.
- De notre côté, enchaîna l’Ancienne. Nous nous sommes occupés de recueillir l’accord de chaque peuple humain prépondérant de votre galaxie, et de leur faire choisir des ambassadeurs, chargés de représenter leurs peuples, mais aussi d’autres populations humaines moins importantes, car il n’était pas possible matériellement que chaque civilisation de chaque planète soit représentée individuellement. Ainsi, nous pouvons affirmer que la presque totalité de l’humanité de la Voie Lactée sera présente à la Commission.
- La presque totalité ? souleva O’Neill avec suspicion.
- Nous… Nous ne nous sommes pas encore occupés de la Terre, Jack, avoua finalement Daniel en choisissant ses mots avec soin.
- Ma foi, je crois que nous trouverons de quoi la représenter ici même. Après tout, les unités du SGC et d’Atlantis ne comptent que les fleurons de notre belle planète.
- Ce n’est pas possible, Jack, désapprouva Daniel, ennuyé.
- Et pourquoi cela, s’il vous plaît ?
- Parce que nous sommes brouillés avec ceux restés sur Terre, général, répondit le docteur Weir à la place de Daniel, sentant à son tour la conversation mal tournée. Et parce qu’un peuple qui décide de négocier avec d’autres peuples ne peut le faire au nom de l’ensemble de sa population s’il n’est pas uni au préalable.
- Elisabeth a raison, admit Daniel, quelque peu soulagé de compter une alliée. Notre parole n’aura aucune valeur si nous continuons à rester en mauvais termes avec le gouvernement de la Terre.
- Nous n’avons qu’à faire croire le contraire aux Anciens, suggéra O’Neill avec une mauvaise foi déconcertante.
- Ils… Ils sont au courant de la situation entre Atlantis et la Terre, avoua Daniel.
- Vous le leur avez dit ?!
- Je n’avais pas le choix, Jack.
- Oh si vous l’aviez !!! Rassurez-moi, Daniel : vous avez bien effectué une troisième évolution de l’espèce humaine, pas l’Ascension ?!! »
Daniel sentit une colère sourde s’emparer de lui. Il ne supportait plus que l’on dénigre ainsi les Anciens depuis qu’il avait eu cet entretien avec le Haut Conseil. A la vérité, il ne tolérait même plus la moindre critique à leur sujet. Car durant sa longue rencontre avec ces êtres évolués, ils lui avaient montré, à lui seul, le danger que représentait la nouvelle évolution qu’il avait subie. Ils lui avaient également révélé à quel point Gabrielle s’était montrée irresponsable et égoïste en lui ouvrant le chemin de cette évolution, et à quel point elle était différente de Sha’Re, et non respectueuse des grandes lois de l’univers et de la connaissance, qui avaient permis aux Anciens de presque atteindre le statut de dieux. Ils lui avaient fait comprendre également que les sentiments qu’il avait cru éprouver pour elle n’étaient rien d’autre que l’attraction due à sa nouvelle nature, et à sa différence. Etrangement, Daniel se sentait plus proche des Anciens que lorsqu’il avait effectué l’Ascension.
« Vous êtes en colère, Jack, et je peux parfaitement le concevoir, lui répondit sèchement Daniel. Mais je peux vous assurer que les Anciens n’ont aucune influence sur moi. Je suis simplement leurs pas parce que leurs décisions sont bonnes et justes.
- Et où leurs pas vous conduisent-ils, Daniel ? Parce que je sens que ça ne va pas du tout me plaire.
- Il faut que vous renouiez les liens entre Atlantis et la Terre. Et le meilleur moyen serait encore que ce soit vous-même qui vous rendiez sur Terre pour leur proposer de participer à cette Commission. »
Le silence pesant qui accueillit ses paroles lui fit comprendre de ce que sa suggestion avait de menaçante.
« Vous plaisantez, j’espère ?! s’écria soudain Samantha à la stupéfaction générale. Ils étaient prêts à nous tirer dessus la dernière fois, Daniel !!! Et ils voulaient également enfermer Tommy et Gabrielle comme des rats de laboratoires…
- Cela aurait peut-être pu éviter certaines erreurs, murmura Daniel tristement.
- Je vous demande pardon ?
- Rien. Je comprends vos réticences à retourner sur Terre, Sam, mais pensez que si vous refusez, je doute que les Anciens acceptent d’assister à une Commission, parmi laquelle le peuple qui a le plus besoin sans doute de leur aide n’est même pas capable d’être uni pour soutenir sa cause.
- Enfin, c’est tout de même dingue !!! s’emporta O’Neill. Sam a parfaitement raison : tout ce que nous tirerons à retourner là-bas, c’est une salve de balles dans les fesses !
- Ce qui est dingue, Jack, c’est votre entêtement et votre ego démesuré qui vous poussent à fiche en l’air l’unique chance qu’il vous reste d’obtenir l’aide dont vous avez besoin pour survivre !!!
- Si vous n’aviez pas accepté de vous soumettre à leurs stupides lois aussi, nous n’aurions pas à dépendre d’eux !!!
- Je n’avais pas le choix !!! Si j’avais refusé de me soumettre à leurs lois, qui sont loin d’être stupides sauf pour un esprit aussi étroit que le votre, ils m’auraient de toutes façons certainement empêché d’intervenir ! Gabrielle et moi aurions été incapables de nous défendre contre les Oriis et les Anciens en même temps ! Qui plus est, vaincre un Orii n’est pas vaincre un Ancien !!! »
Les deux hommes s’étaient levés de leurs sièges et se faisaient face, le visage rouge, le regard meurtrier. La situation était tendue à l’extrême, pourtant ce n’était pas la première fois que cela arrivait entre O’Neill et l’archéologue. Cependant, cette fois-ci, Teal’c et Samantha sentirent que la situation était différente. Plus sérieuse.
« O’Neill, intervint Teal’c. Bien que je n’approuve pas entièrement les paroles de Daniel Jackson, il a malgré tout raison sur un point : la situation conflictuelle entre le SGC et la Tau’ri doit cesser. Pour le bien de cette Commission et pour l’avenir de votre peuple… »
O’Neill n’accorda pas un regard au jaffa, fixant toujours Daniel d’un regard noir, sous l’œil inquiet des autres membres du briefing. Mais les paroles de Teal’c semblèrent néanmoins parvenir à lui faire reconsidérer la situation.
« Très bien, finit-il par lâcher. Et dans l’éventualité où j’accepterais cette proposition, comment nous rendrions-nous sur Terre ? Pardonnez mon esprit étroit, Daniel, mais il me semble que la Porte des Etoiles terrienne est restée aux mains des Asgards…
- C’est exact, répondit froidement Daniel en se rasseyant. Mais la Porte est en ce moment même à bord du vaisseau asgard laissé en orbite autour de la Terre, à notre demande. Les Asgards sont prêts à vous accueillir quand vous voudrez, et assureront votre sécurité en cas de dérapage.
- Vous avez tout prévu à ce que je vois, constata O’Neill, pas vraiment ravi de ces nouvelles.
- En effet.
- Daniel et moi nous proposons également de vous accompagner, précisa soudain Chaya. Afin d’être certains que les membres du gouvernement de votre planète vous écouterons attentivement…
- De toutes façons, nous n’avons pas vraiment le choix, remarqua O’Neill sombrement. Très bien. Je vais me charger personnellement de constituer l’équipe chargée des négociations. Je sens qu’on va bien s’amuser encore ! »
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Planète des Noxs, quelque part dans la Voie Lactée.

Anteus pénétra dans la hutte silencieusement. Lya était assise en tailleur près de la couche de mousse et de paille sur laquelle reposait Gabrielle.
« Elle est brûlante, murmura-t-elle en posant une compresse humide et fumante sur le front de la jeune femme. As-tu trouvé les racines que je t’ai demandé ? »
Pour toute réponse, le Nox lui tendit un petit sachet de toile qu’elle prit, et versa son contenu dans le bol d’eau chaude qui se trouvait près d’elle.
« Ne t’attaches pas trop à elle, Lya. Elle nous quittera très bientôt…
- Je sais. Mais son état m’inquiète. »
Anteus se tut à nouveau. Le visage de la jeune humaine était très pâle, hormis deux tâches roses sur ses joues, indiquant une forte fièvre. Son corps était par instant secoué de spasmes légers et irréguliers. Elle donnait l’impression de faire simplement un mauvais rêve. Mais le Nox sentait que son état d’apparente inconscience cachait en réalité un trouble profond et violent.
« Opher t’a-t-il informé de ce qu’il comptait faire ? demanda-t-elle soudain. Il est parti si précipitamment tout à l’heure que je n’ai pas osé le retenir pour lui demander de plus amples explications…
- Je sais seulement qu’il est retourné sur notre cité. »
Tandis que Lya surveillait l’infusion des racines dans le bol d’eau, Gabrielle s’agita soudain un peu plus. Elle chuchotait des paroles incompréhensibles ou dénuées de sens, et elle se tournait et se retournait sur sa couche.
« Ses rêves sont hantés par des cauchemars de plus en plus pénibles… Et cela n’est pas sans lien avec l’évolution que son corps et son esprit ont subie… Quoi qu’en disent les Anciens. »
Anteus s’approcha de son épouse, et s’agenouilla à ses côtés.
« Tu l’as ressenti toi aussi, n’est-ce pas ? l’interrogea Lya sans le regarder.
- Il est vrai que j’ai pu percevoir certaines choses à son propos, qui ont fait naître le doute dans mon esprit, admit Anteus. Mais rien de concret ni de certain…
- Mais si ces impressions s’avéraient exactes ?! s’inquiéta Lya. Par le passé, cela s’est révélé très dangereux, et le prix à payer a été très lourd. La fin de la Grande Alliance en a été le résultat le moins grave… Qui sait où ils pourraient en arriver si nos soupçons s’avéraient justes ?
- Nous devons laisser les choses suivre leur cours. Sans intervenir. Si cette évolution a pu voir le jour malgré tout ce qui a pu se passer il y a des milliers d’années, c’est que les choses ont bien changé et que l’issue différera de celle passée.
- Et dans le cas contraire ? Nous ne pourrons une nouvelle fois fermer les yeux, Anteus. Cela irait à l’encontre même de ce en quoi a toujours cru notre peuple. Est-il vraiment sage de l’aider à approcher les Furlings ?
- C’est son destin de les rencontrer, Lya. Elle a choisi sa voie. Elle a décidé, elle est déterminée à se battre pour les siens, bien qu’elle ne se soit pas encore rendu compte qu’elle ne faisait plus partie du peuple de la Terre. Le chemin qu’elle a choisi le lui apprendra. Mais c’est une épreuve qu’elle doit traverser seule. Pour maîtriser pleinement l’évolution qu’elle a subie, elle doit se construire seule. Nul ne peut le faire à sa place. Au mieux, nous pourrons simplement l’éclairer un peu lorsque la nuit assombrira son chemin…
- J’ai peur pour elle, avoua Lya en regardant la jeune femme tristement. Elle est si petite… La vérité qu’elle aura à accepter est si dure pour un cœur si jeune…
- Nous ignorons totalement encore si notre intuition est juste, Lya. Il se peut tout à fait que tes craintes soient infondées.
- Je suis persuadée d’avoir raison. Mes sens ne m’ont jamais trompée jusqu’ici… Anteus, je souhaiterais faire partie de la délégation Nox. »
Son époux ne put s’empêcher de sourire, amusé.
« Tu ressembles davantage à une humaine en cet instant qu’à ma sage et tendre femme, répondit-il. Tu as toujours eu une vive affection pour les Terriens, et ce depuis leur première visite sur notre planète.
- Tu penses que j’écoute trop mes sentiments, n’est-ce pas ?
- Opher avait déjà décidé de ta participation à notre délégation, annonça Anteus sans répondre à sa question. Il se doutait de ta volonté de te rendre sur Atlantis… »
Lya lui adressa un sourire de remerciement, mais n’ajouta rien. Anteus ne désapprouvait jamais ses actions ni ses décisions, quelles qu’elles soient. C’était le propre d’un Nox de ne jamais s’opposer au choix d’un autre être.
Un troisième Nox fit soudain irruption dans la hutte. Il s’agissait d’Opher.
« Nous sommes parvenus à trouver un moyen de joindre les Furlings, grâce à un très archaïque procédé qu’utilisaient les Tolans. Nous avons envoyé un message sous forme de lumière en direction du dernier lieu de la galaxie supposé abriter les Furlings. Une fois là-bas, le rayon se subdivisera en plusieurs autres faisceaux pour couvrir un espace plus important. Si les Furlings s’y trouvent encore, ils ne peuvent manquer de l’intercepter… »
L’attention du Nox se porta presque aussitôt sur le corps tremblant et inerte de leur jeune protégée.
« Elle n’a toujours pas repris connaissance depuis mon départ ?
- Toujours pas, répondit Lya en secouant tristement la tête. Peut-être que les racines que m’a rapportées Anteus calmeront son agitation et sa fièvre… Mais je crains que leurs vertus n’aient un effet limité.
- Dès que les Furlings auront reçu notre message et viendront la chercher, ils s’occuperont bien mieux que nous d’elle. Ils s’y connaissent davantage dans ce domaine.
- Pourquoi ne pas utiliser notre pouvoir de régénération ? proposa Lya avec espoir.
- Tu sais que nous ne pouvons l’utiliser dans de telles circonstances, désapprouva Anteus. Nous ignorons encore quel genre d’évolution cette humaine a subi. Il serait aussi dangereux pour elle que pour nous de nous risquer à la guérir de cette façon.
- Ton attitude m’étonne, Lya. Tu n’es pas aussi imprudente et irréfléchie habituellement.
- Je suis simplement inquiète pour cette jeune femme, rien de plus. »
Opher n’insista pas. La jeunesse de leur protégée avait semblé éveiller un certain instinct maternel chez sa semblable, aussi le vieux Nox ne s’étonnait qu’à moitié du comportement étrange de Lya.
« Espérons que les Furlings reçoivent rapidement notre message, pensa la Nox en trempant un linge dans le bol d’eau et de racines. Ce qui arrive est beaucoup plus grave qu’il n’y paraît, je le sens, et pas seulement pour cette enfant… »
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Salle de briefing, Atlantis, galaxie de Pégase :

« Et que pensez-vous de cette couleur ?
- C’est du rose, Carolyn, remarqua ironiquement Mc Kay en jetant un regard dégoûté au tissu que lui tendait le médecin.
- Je ne vois pas où est le problème.
- Nous n’organisons pas une fête gay, ou encore l’anniversaire de l’une de vos nièces sur le thème Barbie et compagnie. Nous devons trouver des banderoles de décoration pour une réunion intergalactique, et je doute que le rose soit la couleur la plus appropriée ! »
La jeune femme adressa un regard assassin au scientifique, vexée. Des dizaines d’échantillons de tissus aux couleurs et aux textures variées s’étalaient sur la table de manière anarchique. Certaines toiles étaient même roulées en boule ou chiffonnées.
« Très bien ! Dans ce cas je rends les armes ! Vous m’avez demandé mon avis, je vous l’ai donné mais visiblement ça ne vous aide pas. Alors si vous n’avez pas d’autre agréable remarque dans le même genre que celle que vous venez de me servir, je vous laisse vous débrouiller seuls…
- Non, Carolyn, attendez ! Ce n’était pas ce que … »
Mais déjà le médecin avait quitté la pièce, la mine boudeuse.
« Bien joué, Rodney, constata Sheppard en adressant un sourire moqueur à Mc Kay. Décidément, vous faites des progrès pour vous sociabiliser…
- Osez me dire que j’ai eu tort ?
- De lui dire votre pensée de cette manière ? Plutôt oui… Par contre, je dois avouer que l’idée de décorer la salle de réunion et d’embarquement avec des rubans de cette couleur m’est insupportable. »
Beckett, Sheppard et Mc Kay échangèrent un bref regard entendu, puis éclatèrent de rire.
« C’est fou ce que ça fait du bien, pouffa Carson. Cela fait des semaines que je n’avais pas autant ri d’aussi bon cœur !
- Il faut dire que nous n’en avons pas eu vraiment l’occasion, renchérit Mc Kay en s’essuyant les yeux.
- Puis-je me joindre à ce moment d’hilarité, ou bien allez-vous me chasser moi aussi comme vous l’avez fait avec ce pauvre docteur Lam ? »
Elisabeth Weir entra dans la salle, le visage illuminé d’un grand sourire.
« Non, allez-y, venez nous éclairer de vos conseils ! l’accueillit le major avec gaieté.
- La mission que je vous ai confiée est-elle si difficile que cela ?
- Plutôt oui, répondit Mc Kay avec bonne humeur. Tenez, pour vous donnez une idée, voici les couleurs qu’a choisi John pour le moment. »
Le scientifique lui tendit trois étoffes de couleur verte, bleu et grise.
« Ce n’est pas très… joyeux comme choix, remarqua la jeune femme en esquissant une grimace.
- Carson a opté pour un choix plus classique, rétorqua Sheppard. Blanc, rouge et bleu…
- Mais ces deux têtes de mule sont contre ! se récria Beckett en se renfrognant.
- Et pourquoi ça ?
- Parce que ce sont des couleurs de meeting politique ou je ne sais quelle fête officielle et pompeuse ! Pour une conférence sur Terre, cela serait parfait je vous l’accorde, Elisabeth ! Mais pas pour une occasion comme celle-ci ! Il faut quelque chose de coloré, d’accueillant, sans pour autant être agressif…
- Quelle grandiloquence ! A ce que je vois, vous maîtrisez bien votre sujet, Rodney… »
Sheppard et Beckett pouffèrent à nouveau, tandis que les joues du scientifique s’empourpraient violemment. Il marmonna des paroles inaudibles, et se replongea dans l’observation des échantillons de tissus qui s’étalaient devant lui.
« Et où en êtes-vous avec les nouveaux quartiers d’habitation ? s’enquit le docteur Weir pour changer de sujet.
- Bradford pense pouvoir sécuriser toutes les zones avant l’arrivée de nos invités, lui répondit le major Sheppard en baillant exagérément. J’ai moi-même veillé au choix des quartiers qui les accueilleront. La tour nord-est devrait largement faire l’affaire : nous l’avons inspectée avec Teyla. C’est propre et confortable, et elle n’a quasiment pas été touchée par les tirs des chasseurs wraiths. Les systèmes de survie sont opérationnels. Il ne reste donc plus qu’à organiser la sécurité des lieux, mais je l’ai déjà dit je crois…
- Je vous le confirme, acquiesça Mc Kay avec satisfaction. Vous radotez, major…
- Et pour ce qui est des vivres, Elisabeth ? interrogea Carson. Avez-vous trouvé une solution ? Je sais que vous tenez à ce que nos contacts avec l’extérieur, pour l’organisation de la Commission, restent limités, mais les Prévaniens ne pourront pas nous fournir tout ce dont nous avons besoin…
- Je sais, Carson. J’espère que la Terre pourra nous fournir le plus gros de nos besoins… Si les négociations se passent bien. »
Le major nota une petite pointe d’inquiétude dans la voix de la jeune femme, ce qui ne l’étonnait qu’à moitié. L’équipe du général O’Neill avait quitté Atlantis depuis cinq jours déjà, laissant à nouveau la cité sous les ordres du docteur Weir et de Sheppard. Samantha Carter et Teal’c avaient été du voyage en plus de Daniel et Chaya. Certains membres du SGC, mais d’Atlantis également, s’étaient joints au groupe, dans le but de rester sur Terre par la suite, afin d’expliquer plus en détail aux autorités terriennes les derniers évènements passés sur Atlantis. A la demande d’O’Neill, la famille d’accueil de Gabrielle, les Hanlow, s’était jointe à la mission. Le général estimait en effet qu’il était devenu plus dangereux pour eux de rester sur la cité que de retourner sur Terre, d’autant qu’Atlantis était loin d’être le lieu idéal pour l’éducation de deux jeunes enfants. Les docteurs Beckett et Lam avaient par ailleurs assuré aux grands-parents de Tommy que le réveil des zones dormantes du cerveau de leur petit-fils était sans danger immédiat pour lui, d’autant que ce réveil semblait s’être étrangement ralenti. C’était donc au milieu des pleurs de Tommy qu’Atlantis avait vu partir l’équipe d’O’Neill.
« Ne vous inquiétez pas, la rassura le major. Tout se passera bien là-bas. Le général O’Neill a parfaitement saisi les enjeux de ce rapprochement avec la Terre. Et en cas de problème, le docteur Jackson et Chaya interviendront… Enfin, du moins, Chaya interviendra. Et c’est sans compter sur les Asgards…
- En fait, je crois que la perspective d’avoir bientôt à gérer toute une communauté d’extraterrestres me rend un peu nerveuse, et comme le général O’Neill et son équipe ont plus d’expérience que moi dans ce domaine, j’apprécierais qu’ils reviennent vite pour nous aider à nous préparer le mieux possible.
- Votre nervosité est parfaitement compréhensible, admit Mc Kay. Moi-même, ces temps-ci, je… »
Une sirène stridente coupa court à ses plaintes, pour le plus grand soulagement de ses compagnons.
« OUVERTURE NON PROGRAMMEE DE LA PORTE DES ETOILES !!! LES EQUIPES DE SECURITE SONT DEMANDEES DE TOUTE URGENCE EN SALLE D’EMBARQUEMENT !!! »
« Vous ne pensez tout de même pas qu’il s’agit du général O’Neill ? demanda Sheppard en se levant précipitamment de son siège.
- D’après leur dernière transmission, ils en avaient encore pour six jours ! se contenta de l’informer le docteur Weir. Peut-être ont-ils été plus rapides que prévu ?
- Ou alors ça s’est mal passé, hasarda Mc Kay avec pessimisme.
- Ou il s’agit de l’un de nos invités qui s’est trompé sur la date d’arrivée, ajouta Sheppard.
- Ou ce peut aussi être la jeune Gabrielle, renchérit Beckett. »
Tous les quatre se retrouvèrent en salle de contrôle en quelques instants. Les techniciens s’activaient autour des panneaux de contrôle atlantes. Le bouclier avait déjà été activé, et une dizaine de soldats lourdement armés encerclaient la passerelle d’embarquement en contrebas de la salle de contrôle.
« Il ne s’agit pas de la Terre, madame, prévint Bradford en pianotant sur son ordinateur. D’après le DHD, il s’agirait de la planète Prévania.
- Peut-être ont-ils de nouveaux produits à nous proposer ?
- Major, s’il vous plaît…
- Nous captons une transmission radio, madame !
- Branchez la sur les hauts parleurs, ordonna Weir. »
Durant quelques secondes, seuls des grésillements se firent entendre. Puis soudain, une voix tonitruante obligea l’ensemble des personnes présentes en salle de contrôle à se boucher les oreilles, leur visage indiquant une vive contrariété.
« ATLANTIS ?!!! VOUS NOUS ENTENDEZ ?!!!
- Difficile de faire autrement, bougonna Mc Kay en grimaçant. INUTILE DE HURLER !!! ON VOUS ENTEND PARFAITEMENT !!! »
Il y eut un court silence, puis la voix se fit à nouveau entendre, mais sans cri cette fois.
« Atlantis, ici Lofa, le chef du village proche du grand anneau…
- Lofa, ici le docteur Weir.
- Docteur Weir !!! Il faut que vous veniez immédiatement nous aider !!! Nous sommes attaqués par les wraiths !!! »
Sheppard, Weir, Beckett et Mc Kay échangèrent des regards surpris et inquiets. La planète Prévania avait été choisie par les membres d’Atlantis comme planète de ravitaillement et d’échanges commerciaux pour son grand éloignement spatial avec la planète sur laquelle la cité se trouvait. Il était incompréhensible que les wraiths se soient aventurés aussi loin…
« Combien des vôtres ont-ils déjà capturé ?! s’informa Sheppard sans plus perdre de temps.
- Aucun… Mais quatre chasseurs ont survolé notre village il y a peu de temps… Il y avait aussi un cinquième vaisseau, différent, que les quatre chasseurs suivaient en lui tirant dessus… Il ressemblait beaucoup à celui que vous avez utilisé pour transporter les marchandises que nous vous avons fournies… »
La voix de Lofa chevrotait dans la radio. Il était complètement paniqué.
« Lofa, emmenez les vôtres hors du village, et restez cachés jusqu’au départ des chasseurs. Est-ce clair ? Et dès qu’ils seront partis, recontactez-nous ! Je vous enverrais aussitôt une équipe ! »
La perspective de ne recevoir aucune aide immédiate d’Atlantis ne sembla pas vraiment rassurer le Prévanien, qui manifesta aussitôt sa désapprobation et sa peur. Sheppard, Beckett et Mc Kay ne semblaient pas comprendre, eux non plus, les ordres du docteur Weir et sa passivité apparente.
« Je doute qu’il s’agisse d’un raid, Lofa. Si cela avait été le cas, les wraiths seraient venus plus nombreux, et ils auraient bloqué la Porte des Etoiles pour vous empêcher de fuir ou de demander de l’aide à un peuple extérieur… Ils auraient aussi déjà commencé à enlever les vôtres. En fait, je pense qu’ils ont survolé votre village à cause du vaisseau étrange dont vous nous avez parlé… Ils ne s’intéressent pas à vous pour le moment, alors allez vous cacher sans plus attendre !!! Il se peut tout à fait qu’ils partent sans vous faire de mal… »
La Porte des Etoiles se désactiva aussitôt, coupant court à la transmission radio. Weir se tourna en direction des trois hommes qui l’observaient silencieusement, dubitatifs.
« Nous n’avons aucune équipe de sortie, furent les seuls mots de Sheppard.
- Je sais, major. Préparez-vous à aller sur cette planète avec votre équipe. Je souhaiterais savoir de quoi il retourne exactement. »
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Prévania, galaxie de Pégase.

« Je ne comprends pas pourquoi vous avez refusé de venir ici en jumper ! se plaignit Mc Kay en descendant les marches de pierre qui le séparait du DHD de la Porte des Etoiles, près duquel se tenait Sheppard et Teyla.
- Nous aurions été trop facilement repérables, et je n’en voyais surtout pas l’utilité étant donné que Lofa nous a assuré que les quatre chasseurs wraiths avaient quitté cette planète.
- Et s’ils reviennent ? insista Mc Kay.
- Nous nous cacherons dans la forêt et nous attendrons qu’ils s’en aillent.
- Et s’ils reviennent plus nombreux, pour effectuer un vrai raid cette fois ?
- Et bien nous nous ferons capturer et nous mourrons dans d’affreuses souffrances. Ça vous rassure ?
- Beaucoup, merci major. J’ai un poids en moins sur la poitrine. »
Sheppard renvoya au scientifique son sourire narquois, et avisa un chemin de terre menant à un groupement d’habitations en pierre, à moins d’un kilomètre de la Porte des Etoiles. Au-delà du village et de la Porte s’étendaient des champs cultivés et la forêt.
D’après ce que lui avait expliqué le docteur Weir, les Prévaniens étaient un peuple d’agriculteurs dont la technologie était certes bien moins avancée de celle de la Terre, mais dont le potentiel était considérable. En effet, leur retard technologique n’était pas dû à un manque de connaissances scientifiques, mais à un sens très développé de la prudence et à un profond respect pour leur environnement. Deux qualités qui faisaient défaut à la plupart des peuples humains avancés, songea Sheppard.
« On va devoir marcher en plus, geignit à nouveau Mc Kay.
- Un tout petit kilomètre, Rodney. Ce n’est pas la mer à boire.
- J’ai les pieds très sensibles, figurez-vous.
- Allons-y, décida Sheppard sans prêter attention aux plaintes de son compagnon. Plus tôt nous serons là-bas et plus vite nous saurons à quoi nous en tenir. »
Gémissant une dernière fois pour la forme, Mc Kay se décida enfin à emboîter le pas au major Sheppard. Teyla les accompagnait également, mais était restée silencieuse jusqu’ici. Tous ses sens étaient en alerte, traquant la plus petite sensation qui aurait pu lui indiquer la présence des wraiths. Le territoire qui les séparait du village était totalement à découvert. Si un chasseur ennemi apparaissait, ils n’auraient aucun moyen de se dissimuler, et la jeune femme n’appréciait guère une telle situation de vulnérabilité.
« J’imagine qu’il s’agit de Lofa, avisa soudain le major Sheppard en voyant un homme sortir du village et aller à leur rencontre.
- Je le voyais un peu plus âgé, rétorqua Mc Kay en observant le nouveau venu avec suspicion. »
L’individu qui s’avançait vers eux ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans en effet. Il portait une tunique et des braies en peau tannée, ainsi qu’une épaisse ceinture à la boucle ouvragée et des bottes maculées de boue séchée.
« Je me nomme Tilo, fils de Lofa. Mon père m’envoie vous chercher…
- Où est-il ? Il n’a pas été blessé au moins ? s’inquiéta Teyla.
- Non, aucun des nôtres n’a souffert de la venue des wraiths. Il y a eu plus de peur que de mal. Mais juste après que mon père vous ait contacté, l’étrange vaisseau que les chasseurs wraiths poursuivaient s’est écrasé violemment dans la forêt. Il y a eu un bruit assourdissant et une boule de feu s’est élevée de la cime des arbres, en embrasant plusieurs. Les hommes du village sont partis éteindre l’incendie presque aussitôt. Et les wraiths ont quitté notre planète dans l’instant même par le grand anneau. »
Le major Sheppard fronça les sourcils. Tout cela lui paraissait bien étrange. Il n’était pas dans l’habitude des wraiths de ne pas s’attaquer à un peuple humain sans défense lorsque l’occasion se présentait : le plus souvent, soit ils les enlevaient pour s’en constituer une réserve alimentaire, soit ils prenaient du plaisir à les terroriser. Mais jamais encore ils ignoraient leur gibier de prédilection.
« L’appareil s’est crashé loin d’ici ? interrogea Mc Kay, soudain vivement intéressé.
- A environ six kilomètres d’ici, par là, répondit le jeune Prévanien en pointant son doigt vers le Nord. Vous voyez ? On voit encore de la fumée…
- Il faut aller voir ça tout de suite, major ! décida le scientifique, les yeux brillants d’excitation. Lofa nous a dit que ce vaisseau ressemblait beaucoup aux nôtres… Si ça se trouve, il s’agit d’Anciens qui n’ont pas effectué l’Ascension…
- Vous n’avez plus mal aux pieds ? le taquina Sheppard, ironique. C’est étrange comme vos douleurs viennent et disparaissent au gré de vos envies, Rodney…
- Major, ce n’est le moment de plaisanter, je…
- Pouvez-vous nous y conduire ? l’interrompit Sheppard en s’adressant à Tilo.
- Bien sûr. Suivez-moi. »
Le petit groupe se mit aussitôt en marche. Ils traversèrent le village, au sein duquel s’activaient les habitants sans leur prêter grande attention, puis ils pénétrèrent presque immédiatement dans la forêt qui bordait les dernières maisons. Le bois était sombre et peu hospitalier, du fait de l’épaisse ramure des arbres, des conifères pour l’immense majorité. L’air était humide, et une forte odeur de sève, d’aiguilles de pins séchées, de champignons et de moisissure embaumait le moindre recoin de la forêt.
« C’est sinistre, remarqua Mc Kay en regardant frénétiquement autour de lui.
- Je vous l’accorde, mais ce bois constitue une assez bonne cachette, répondit Teyla. Le couvert des arbres est suffisamment épais pour dissimuler la présence d’humains aux Darts.
- C’est pour cette raison que notre village a été construit aussi près des bois, précisa Tilo. Mais la forêt n’est qu’un refuge temporaire lorsque les wraiths font leur apparition. Il existe de nombreuses grottes qui courent sous les arbres. Nous y entreposons une partie de nos récoltes et toutes nos richesses, comme cela, lorsque nous sommes attaqués, nous ne perdons qu’une partie seulement de nos biens et les survivants peuvent rebâtir plus facilement un nouveau village.
- Comme le faisaient les miens avant notre départ d’Athos, apprécia Teyla.
- Oui, de nombreux autres peuples vivent de cette manière. Nous sommes retournés, moi et mon père, sur votre planète il y a peu, Teyla. L’ensemble de votre village donne l’impression d’avoir été traversé par une tempête. Et c’est sans compter les nombreuses huttes brûlées…
- Mais votre village n’avait pas été attaqué si violemment lorsque les wraiths étaient venus sur Athos, remarqua Mc Kay à l’adresse de l’Athosienne.
- Les wraiths ont dû vouloir se venger après que vous nous ayez sauvé, répondit la jeune femme en baissant la tête pour cacher la tristesse et la douleur peintes sur son visage. Ils… Cela arrive parfois…
- Je suis désolé, Teyla. »
Elle ne répondit pas, la gorge nouée douloureusement. Avant l’attaque des wraiths d’il y avait presque trois mois sur la planète d’Atlantis, son peuple avait à nouveau dû se réfugier sur la cité, et le siège de celle-ci ne leur permettait plus de retourner sur le continent. Halling désirait retourner sur Athos, mais la menace d’un nouveau raid planait toujours sur leur planète d’origine, et le docteur Weir avait catégoriquement refusé de leur faire courir un tel risque, d’autant qu’ayant vécu un certain temps sur la cité, les Athosiens auraient pu devenir dangereux pour la sécurité même des membres SG dans le cas d’une capture par l’ennemi.
« Nous y voilà ! annonça soudain Tilo, au terme d’une bonne demi-heure de marche. »
La forêt s’était en effet brusquement ouverte devant eux, pour laisser place à un spectacle de désolation. Des dizaines d’arbres gisaient, couchés, sur le sol totalement retourné et noirci par l’atterrissage brutal du vaisseau. De nombreux sapins avaient brûlés également, et leurs branches carbonisées s’élevaient vers le ciel comme autant de bras noirs et menaçants.
« Eh ben ça alors !!! s’écria Mc Kay, abasourdi. »
Sur une longueur de près de cent mètres, une profonde tranchée avait été ouverte dans la terre par le vaisseau poursuivi par les wraiths, au bout de laquelle un jumper s’enfonçait à moitié dans une impressionnante butte de terre formée, elle aussi, par le crash.
« C’est bien un jumper, approuva Sheppard en sortant du couvert des arbres. Mais il paraît plus massif que ceux entreposés sur Atlantis… et plus primitif aussi.
- Voilà mon père !!! »
Un petit groupe d’hommes, vêtus de la même façon que Tilo, venaient en effet d’apparaître de l’autre côté de la clairière. Ils portaient des haches, ainsi que des seaux remplis d’eau.
« Ah !!! Vous voilà !!! Vous avez mis le temps !!! »
Le plus corpulent des nouveaux venus s’approcha de Sheppard, Teyla et Mc Kay, et leur adressa un sourire poli. Il devait bien approcher les soixante ans, mais il semblait en excellente forme physique malgré son léger embonpoint.
« Nous avons quasiment terminé d’éteindre l’incendie. Heureusement qu’il a pas mal plu ces derniers temps. Comme le bois était humide, le feu n’a pas eu le temps de s’étendre au reste de la forêt.
- Nous sommes désolés de ne pas être intervenus plus tôt, mais si nous l’avions fait, le résultat aurait sans doute été pire que le remède…
- Comme les miens n’ont pas eu à souffrir de la venue des wraiths et que les paroles du docteur Weir se sont révélées exactes, je ne vous en tiendrais pas rigueur… Alors, c’est à vous ?! »
Lofa désigna d’un mouvement du menton le jumper.
« Ce vaisseau ressemble beaucoup à ceux que nous utilisons, répondit Mc Kay en s’en approchant davantage. Mais aucun d’eux n’est sorti d’Atlantis… Vous y avez jeté un coup d’œil ?
- Nous ne savons même pas comment l’ouvrir, gloussa Lofa. On a bien tapé sur ses parois des fois qu’il y ait eu des survivants, ce qui serait surprenant vu la brutalité du choc, mais on n’a eu aucune réponse. »
Ils étaient maintenant tous réunis autour du vaisseau, et l’observaient silencieusement.
« Vous avez remarqué ses propulseurs, major ? s’enquit soudain Mc Kay.
- Oui. Ils sont nettement plus imposants que ceux de nos propres jumpers. D’ailleurs la forme elle-même du vaisseau est différente… plus aérodynamique mais plus primitive aussi… Vous pensez pouvoir l’ouvrir de l’extérieur ?
- C’est l’enfance de l’art, mon cher. »
Mc Kay s’approcha de la coque de l’appareil, et y démonta l’une des plaques, révélant une série compliquée de circuits atlantes. Le scientifique posa son sac par terre, l’ouvrit et en retira une foule de câbles ainsi qu’un appareil de mesure.
« Ce n’est pas dans l’habitude des wraiths de ne pas achever leur travail, souffla soudain Teyla à l’oreille de Sheppard. Il est plutôt étonnant que les chasseurs soient partis en laissant le vaisseau en aussi bon état, surtout s’il le poursuivait…
- Je suis assez d’accord. Mais Lofa nous a dit qu’il y avait eut une violente explosion. Peut-être que les wraiths ont crû qu’il s’agissait du vaisseau… Un peu comme la ruse que nous avions employée contre eux avec la bombe nucléaire des Geniis…
- Mais il n’y a aucune trace d’explosion autour de nous, major. »
Sheppard examina les alentours, et ne put s’empêcher de penser que là encore, Teyla avait vu juste. Hormis les dégâts causés par le crash du jumper mystérieux, il n’y avait trace nulle part d’une quelconque explosion.
« Lofa, pouvez-vous nous confirmer le fait que vous ayez bien vu une explosion, juste après le crash de ce vaisseau ?!
- Bien sûr !!! Une boule de feu d’au moins quinze mètres de hauteur !!! Difficile de ne pas la voir !!!
- Mais il n’y a aucune trace de…
- C’est parce que l’explosion n’a pas eu lieu au même endroit. Elle s’est produite un peu plus loin, à huit cents mètres un peu plus au nord. Un cratère de presque dix mètres !!! »
Teyla et Sheppard échangèrent un regard entendu. La distance du lieu de l’explosion était suffisamment proche pour avoir leurré les Darts.
« Et voilà le travail !!! s’écria soudain joyeusement Mc Kay. Hein, qu’est-ce que vous en dites ?! »
La porte arrière du jumper émit soudain un grincement peu engageant, puis commença lentement à s’ouvrir. Teyla et le major pointèrent immédiatement leur P-90 en direction de l’ouverture.
« On ne voit pas grand-chose…
- Restez ici tous les deux, et couvrez-moi. On ne sait jamais… »
Mc Kay, bien que sceptique face à la méfiance de ses deux compagnons, épaula malgré tout son P-90 et visa l’intérieur sombre du vaisseau. Le militaire franchit avec précaution l’ouverture, prêt à esquiver la moindre tentative d’agression. Il avançait prudemment, la lampe de son P-90 dissipant difficilement les ténèbres à mesure qu’il avançait. L’intérieur du vaisseau ne semblait pas avoir trop souffert du crash, malgré l’air vétuste du matériel qui s’y trouvait. Alors qu’il continuait sa progression lente et prudente en observant toujours ce qui l’entourait, ses jambes buttèrent soudain contre une sorte de cube de métal fixé sur le sol du vaisseau. Emporté par son élan, il s’étala lourdement sur le sol du jumper. Sa chute souleva un fin nuage de poussière qui le fit éternuer.
« Major ?!!! Tout va bien ?!!! s’inquiéta Teyla en entrant précipitamment dans le vaisseau, suivie de près par Mc Kay.
- Je vous avais dit de rester à l’extérieur pour me couvrir.
- Pour couvrir quoi ?! L’intérieur de ce jumper est aussi sombre qu’un four. Mais où est-ce que vous êtes pass…. Aaaaaah !!!! »
Trois secondes plus tard, ce fut au tour de Teyla et Mc Kay de se retrouver étaler sur le sol poussiéreux du vaisseau, toussant la poussière qu’ils avaient inhalée.
« Rodney, Teyla… Vous m’écrasez à moitié !!! se plaignit Sheppard.
- Désolé, major... »
Tous trois parvinrent tant bien que mal à se relever.
« Au moins maintenant, on sait qu’il n’y a rien d’hostile sur ce vaisseau, remarqua Mc Kay. Nan, parce que si ça avait été le cas, on serait mort depuis longtemps déjà…
- C’est sensé nous réconforter ?!
- Non, major. C’est une simple et logique constatation, juste histoire de meubler la conversation. Teyla ?! »
La jeune Athosienne s’était figée, et regardait avec attention en direction du cockpit de l’appareil.
« Il y a quelqu’un sur le siège du pilote, murmura-t-elle. »
Mc Kay et Sheppard pointèrent immédiatement le faisceau de leurs armes dans cette direction. Une cascade de cheveux gris et ternes dépassait en effet du siège du pilote. Enjambant le cube de métal qui l’avait fait chuté, le major s’approcha avec précaution de la place de pilotage. L’inconnu qui s’y trouvait ne bougeait pas.
« Je suis le major John Sheppard, officier de l’Armée de l’Air. Veuillez décliner votre identité… »
L’inconnu ne lui répondit pas, mais tourna très lentement son visage vers le militaire. Celui-ci sentit son cœur se soulever à sa vue. Les traits de son visage étaient tirés et creusés, comme si la peau ne recouvrait plus que le crâne du pilote de l’étrange jumper. Tout son corps était dans le même état : le major avait la sensation de se trouver face à un squelette couvert de peau. La seule chose qui indiquait chez le pilote qu’il vivait encore était ses yeux, des yeux marron à l’expression désespérée et froide.
« Oh mon dieu… Teyla, retournez vite à la Porte et prévenez le docteur Weir que nous avons besoin d’une équipe médicale de toute urgence… »
Teyla sortit presque immédiatement du jumper, et, accompagnée de Tilo, elle disparut dans la forêt en courant. Mc Kay en revanche n’avait pas bougé et regardait d’un air douloureux le visage ravagé du mystérieux pilote.
« Est-ce que vous pouvez parler ? demanda Sheppard.
- C… C… Cou…
- Je vous demande pardon ?! »
Sheppard lança un regard interrogateur en direction du scientifique, mais celui-ci se contenta de hausser les épaules, l’air impuissant.
« Est-ce que vous parlez notre langue ? insista Sheppard. »
L’homme leva à nouveau ses yeux vers lui. Il semblait à peine avoir suffisamment de force pour respirer, aussi le major décida de ne pas insister, par peur de l’épuiser.
« J’espère que Beckett aura suffisamment de jugeote pour venir jusqu’ici en jumper…
- Aux vues de l’état de ce pauvre type, je pense que Teyla aura la bonne idée de le lui préciser, Rodney…
- Je me demande bien ce qui a pu lui arriver… Et de qui il s’agit…
- MC KAY !!! cria soudain le pilote. »
Les deux hommes considérèrent le vieil homme avec ahurissement.
« Mais comment connaît-il votre nom ?!
- Vous avez certainement dû le dire devant lui…
- Non, non ! Je suis certain de ne vous avoir appelé que par votre prénom… Vous le connaissez ?! s’enquit le militaire en s’adressant à nouveau au pilote. »
Le vieillard hocha imperceptiblement la tête.
« C… Cou… »
Sheppard lança à nouveau un regard surpris en direction de Mc Kay.
« Il vous désigne son cou, major ! comprit soudain le scientifique en pointant la lampe de son P-90 en direction du vieillard. Regardez, il a quelque chose autour du cou !!! »
En effet, une minuscule chaînette en argent brillait faiblement à la lumière du faisceau de l’arme. Avec d’infimes précautions, le militaire entreprit de détacher du cou du pilote ce qu’il prenait pour un bijou. Ce ne fut qu’en l’ayant entre les mains qu’il s’aperçut qu’il s’agissait en réalité de plaques d’identification comme en portait l’ensemble du personnel militaire et des chercheurs sur Atlantis et au SGC.
« Mon dieu, Rodney… C’est un de nos hommes…
- C’est impossible, major. Nous n’avons aucun disparu.
- Si nous en avons un… Cet homme… C’est Kavanaugh… »
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Re: Commission au sein des étoiles

Message non lu par Skay-39 »

...Hé ben. :blink:

Je suis... Waoh.

Tu n'écrirais pas des livres, toi, des fois ? Je veux dire, tu dois avoir 20 ans au moins, non ? Ou alors, je suis vraiment jaloux (je veux dire, encore plus que maintenant).
J'avais l'impression de lire un livre... et un bon. Dommage, c'est spoiler, donc je n'ai pas tout compris. Enfin, mince... Dès la fin de la saison 2 d'Atlantis, je termine tout ça !

Bravo, bravo, bravo !

EDIT : Ah, je viens de voir qu'il y a une première partie. Peut-être pour ça que j'ai pas tout compris... On va voir ça.
Dernière modification par Skay-39 le 28 janv. 2006, 21:55, modifié 1 fois.
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Re: Commission au sein des étoiles

Message non lu par lyly0404 »

Oui, j'ai un peu plus de 20 ans, mais non je n'écris pas de livre ! :P En tout cas, c'est un très beau compliment, merci !

Pour ce qui est de la compréhension, c'est vrai qu'il y a du spoiler, mais c'est vrai que le fait que tu n'ais pas lu ma première fic La Troisième Evolution est handicapant pour lire celle-ci qui est sa suite directe ! ;)
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Re: Commission au sein des étoiles

Message non lu par Skay-39 »

CITATION (lyly0404,Samedi 28 Janvier 2006 à 22:37) Pour ce qui est de la compréhension, c'est vrai qu'il y a du spoiler, mais c'est vrai que le fait que tu n'ais pas lu ma première fic La Troisième Evolution est handicapant pour lire celle-ci qui est sa suite directe ! ;)
Je suis en train de la lire en ce moment...

Aussi, pourquoi tu as posté dans le vide, comme ça ? <_<

Moi, je vois une histoire qui commence direct, je vais vers le milieu, je lis deux lignes, je vois un rayon de lumière divine tomber du ciel et un coeur d'Anges entonner un "La", et je me dis "il faut que je lise cette fic ! " (Bon, j'exagère peut-être un peu, mais à peine.)

Enfin, je termine l'histoire de Gabrielle, et je reviens m'extasier bruyament. A tout à l'heure...
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Re: Commission au sein des étoiles

Message non lu par Thor94 »

la suite vite
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Re: Commission au sein des étoiles

Message non lu par Ienpk »

C'est très bien, fidèle à l'univers Stargate (malgré les quelques écarts nécessaires à ton fanfic, bien sur). Rien à y redire, c'est excellent, continue!
Do you have any memories of Mars?
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Re: Commission au sein des étoiles

Message non lu par Skay-39 »

Je viens de lire la fic en entier. C'est sublime... Vraiment, tu as un réel talent. Il y a toujours les points d'exclamations par groupe de cinq qui me gènent, mais sinon j'adore. Pas très original, mais : vivement la suite !
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Re: Commission au sein des étoiles

Message non lu par lyly0404 »

Merci ! J'essaierais de vous l'écrire dès que la fac me laissera respirer ! ;)
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Re: Commission au sein des étoiles

Message non lu par lyly0404 »

Un bout de suite, mais encore la fin... ;)

Infirmerie, Atlantis, galaxie de Pégase :

Les docteurs Beckett et Lam s’affairaient autour de Kavanaugh, les visages grave et préoccupés. Le docteur Weir, Mc Kay et Sheppard se tenaient un peu à l’écart.
« Mon dieu, dans quel état se trouve-t-il…, murmura Elisabeth, visiblement choquée.
- C’est vrai qu’il était insupportable, mais il ne méritait pas de finir de cette façon, approuva Mc Kay le plus sérieusement du monde.
- Arrêtez d’en parler comme s’il était mort, Rodney ! lui reprocha le militaire en faisant la moue. Il survivra peut-être…
- Major, vous plaisantez j’espère ?! Regardez-le : on dirait qu’il a été momifié vivant !!! Il n’a aucune chance de s’en tirer, et même si c’était le cas, je ne suis pas vraiment certain qu’il considérerait ça comme une chance… »
Sheppard ne répondit rien. Il était clair que le scientifique avait encore en tête le suicide de l’un de ses jeunes collègues, qui n’avait pas pu supporter ce qu’il était devenu après s’être fait attaquer par un wraith au cours de l’une de leurs missions d’exploration.
« Alors, Carson ? interrogea Elisabeth dès que le médecin les eut rejoint.
- Il est mourant, Elisabeth, je suis désolé. Nous l’avons examiné avec attention, et le docteur Lam et moi-même avons pu remarquer que son état de faiblesse a été causé par plusieurs… aspirations de son énergie vitale.
- Plusieurs ?! répéta Sheppard, refusant de comprendre l’horreur des paroles du médecin.
- Il a été vidé de son énergie vitale en plusieurs fois, major, et sans aucun doute à intervalles irréguliers. Il présente également de nombreuses blessures à divers endroits du corps. Sans doute des actes de torture… Mais comme elles ont pour la plupart déjà cicatrisé depuis un certain temps, je ne risquerais pas grand-chose à affirmer que ces tortures ont eu lieu il y a plusieurs mois déjà, sans doute peu après que les wraiths l’aient capturé. Son état mental n’est pas très bon non plus, ce qui n’a rien d’étonnant vu ce qu’il a vécu.
- Mais pouvez-vous le soigner ? insista le docteur Weir.
- Tout ce que nous pouvons faire, c’est soulager ses souffrances jusqu’à ce qu’il… enfin, jusqu’à ce qu’il meurt, répondit Beckett en baissant les yeux, gêné et abattu. Et ce n’est qu’une question de jours, peut-être d’heures avant que cela ne se produise. »
Elisabeth ferma les yeux, en proie à un désarroi et un sentiment d’inutilité et de culpabilité grandissant. Lorsqu’elle avait su que Kavanaugh avait été fait prisonnier par les wraiths, elle avait refusé toute proposition pour aller le délivrer. Et à présent elle se trouvait face à lui, mourant, par sa faute. Ce qu’il avait vécu depuis sa capture par les Wraiths était inimaginable, et absolument terrifiant. Le simple fait qu’il n’ait pas perdu la vie ni l’esprit était un miracle en soi, mais comme l’avait dit si justement Mc Kay, cela était loin d’être une chance pour Kavanaugh.
« J’aurais dû envoyer une équipe pour essayer de le sortir de là…
- Comme ça vous vous seriez retrouvée avec cinq hommes de plus dans le même état que lui !!! s’indigna immédiatement Sheppard, comprenant trop bien où elle voulait en venir. Vous saviez très bien qu’on n’aurait rien pu faire pour lui !!! Il y avait toutes les chances pour que les wraiths l’aient emmené sur l’un de leurs vaisseaux ruches !!! Jamais nous n’aurions pu le récupérer !!! Et quand bien même on aurait réussi à les infiltrer, on aurait eu toutes les chances de se faire prendre, ou d’arriver trop tard !!!
- Allez lui dire ça, rétorqua Elisabeth avec véhémence. Il est mourant, major…Qui sait ce qu’il a pu endurer en ayant l’espoir de voir l’un de nous le sauver, et de son désespoir en comprenant qu’il ne serait pas secouru…
- Et s’apitoyer sur vous-même ne l’aidera pas à vivre plus longtemps ! Le reste de la base est encore en vie, en grande partie grâce à vous ! Et je pense qu’avant longtemps, nous aurons encore besoin de vous… »
La jeune femme renifla les larmes qui ne demandaient qu’à couler, mais redressa la tête, comme par défi face au sort qui continuait à les accabler. Le major Sheppard avait raison : se laisser aller n’arrangerait pas les choses, et il fallait se montrer fort face à leur ennemi. Et cela commençait d’abord par assumer ses décisions, aussi douloureuses et lourdes de conséquences fussent-elles.
« Il souhaiterait vous parler, annonça soudain le docteur Lam en les rejoignant.
- Est-ce bien prudent ? s’inquiéta Elisabeth.
- Je lui ai administré des anti-douleurs et un fort stimulant cardio-vasculaire et musculaire. Vous parler ne changerait que peu de choses à son sursis. Il se sait condamné, mais il ne tient pas à mourir inutilement… Même mort, il a gardé toute son arrogance et son estime de lui-même. »
Carolyn Lam avait dit cela sans méchanceté, mais tous se rendirent compte à quel point la mort du scientifique les affecterait sans doute beaucoup moins que celle de tous les autres membres d’Atlantis tombés jusqu’à présent. L’intolérance et la morgue de Kavanaugh avaient fini par avoir raison de son importance au sein des membres de la cité atlante.
Weir, Sheppard et Mc Kay s’approchèrent donc du lit du mourant, accompagné de Beckett et du docteur Lam. Lavé et habillé d’une blouse d’infirmerie, Kavanagh avait pourtant l’air encore un peu plus misérable et faible. Le docteur Lam vérifia une dernière fois ses perfusions.
« Pas plus de dix minutes, les prévint-elle.
- Très bien, docteur. »
Elle vérifia une dernière fois l’appareil de données médicales, puis les laissa seuls.
« Vous pouvez parler ?
- Je suis peut-être impotent, mais pas encore sénile, major Sheppard, répondit le mourant en lui lançant un regard plein de dédain.
- Ce n’est pas l’air que vous nous donniez il y a quelques heures, remarqua Mc Kay pour qui l’arrogance et le cynisme de Kavanagh, même à l’article de la mort, étaient toujours aussi insupportables.
- Ma fuite du vaisseau ruche wraith m’a quelque peu fatigué, docteur Mc Kay. Dans mon état, je crois que c’est compréhensible.
- Nous ne vous jugeons pas, le rassura Beckett en lançant un regard noir à Rodney.
- Alors vous vous trouviez bien sur l’un de leurs vaisseaux ruches… Comment vous en êtes-vous enfui ? poursuivit Sheppard, dont le devoir militaire et la curiosité avaient soudain pris le pas sur la pitié qu’il éprouvait pour Kavanagh.
- En me faisant passer pour mort, ce qui d’ailleurs n’était pas très loin d’être le cas…, répondit le malade d’une voix chevrotante et sèche, presque cassante. Lorsque l’un des wraiths est venu se nourrir une fois de plus, je n’ai pas eu d’autre choix. Lorsqu’il a eu fini de me ponctionner, j’ai simulé ma mort. Mon rythme cardiaque et respiratoire était très faible, et je ne représentais de toutes façons plus aucun intérêt, ni stratégique, ni nutritif.
- Et ça a marché ?! s’étonna Mc Kay.
- Depuis qu’ils avaient obtenu ce qu’ils voulaient de moi, et étant donné que je ne représentais plus rien pour eux, oui en effet cela n’a pas été très difficile de le leur faire croire. Cela les arrangeait je crois d’ailleurs… Je courais peu de risque en me faisant passer pour mort. Ils ne se débarrassent pas immédiatement du corps de leurs victimes. J’ai eu tout le loisir de l’observer. J’ai également pu voir que la presque totalité des… cocons leur servant à entreposer les humains dont ils se nourrissent étaient vides.
- Quelles informations leur aviez-vous livré ? s’inquiéta Sheppard sans relever l’implication des dernières paroles de Kavanagh.
- Simplement le fait que la cité n’avait pas été détruite… Et que vous ne disposiez toujours pas d’arme suffisamment puissante pour leur résister. Mais je vois que vous avez finalement réussi à trouver un moyen d’activer le puissant bouclier d’Atlantis… »
Kavanaugh fut soudain pris d’une violente quinte de toux, que Beckett s’empressa de calmer à l’aide d’un verre d’eau. Ce simple effort physique sembla amoindrir de moitié les maigres forces qui restaient au scientifique. Le médecin voulut arrêter immédiatement leur entretien, mais Kavanaugh s’y opposa formellement : sa fin était proche, et il fallait qu’il parle.
« Une fois que les wraiths me crurent mort, ou tout du moins dans un état proche de la mort, je parvins à atteindre l’un de leurs hangars spatiaux, situés sur les flancs des vaisseaux ruches, au prix de nombreuses heures d’errance, prêt à me cacher au moindre bruit. J’avais compris que je me trouvais sur l’un des vaisseaux qui assiégeaient Atlantis, aussi j’avais dès le départ décidé de fuir à bord de l’un de leurs chasseurs. Mes chances étaient minces d’y parvenir, mais tout ce que je risquais était une mort plus rapide que celle à laquelle les wraiths m’avaient condamné en me ponctionnant.
- Qu’avez-vous pu apprendre sur la force armée des wraiths ?
- J’ignore exactement combien de hangars possèdent chaque vaisseau, mais un seul de ces hangars abrite environ une centaine de Darts. J’avais d’abord prévu d’utiliser un de leurs chasseurs, lorsque j’ai découvert le jumper sur lequel vous m’avez trouvé. D’après le peu que j’ai pu voir de cet appareil, les wraiths ont tenté d’hybrider leur technologie avec ce vaisseau ancien, afin sans doute de l’utiliser comme leurre contre vous… Mais aux vues de l’état d’abandon dans lequel ce jumper se trouvait quand j’y suis monté, les wraiths ont dû abandonner leurs recherches dessus.
- Mais je ne comprends pas… Si vous étiez sur l’un des vaisseaux ruches qui assiègent Atlantis depuis deux mois, comment avez-vous pu vous retrouver aussi loin, et vous crasher sur Prévania ?! insista Mc Kay, dont la pitié qu’il éprouvait pour son collègue semblait avoir fait place à une vive curiosité mêlée d’antipathie, que Beckett trouvait parfaitement déplacées.
- A cause de l’hyper propulsion.
- Les jumpers ne possèdent pas d’hyper propulsion.
- Celui-là, si, major. Ce jumper est différent de ceux entreposés sur Atlantis. Vous avez pu remarquer déjà qu’il ne réagit pas au gène ancien : aucune des fonctions de survie ne s’est activée lorsque vous êtes monté à son bord. Il a été créé sans doute avant que les wraiths ne deviennent une menace pour les Atlantes. Il s’agit sans doute d’un prototype tombé entre les mains de nos ennemis… C’est ce qui m’a sauvé : j’ai pu en prendre les commandes. Lorsque j’ai voulu faire décoller le vaisseau, j’ai par mégarde activer l’hyper propulsion. J’ignore comment, car je ne sais déjà pas de quelle manière j’ai réussi à prendre le contrôle des commandes du jumper. L’ouverture de la fenêtre hyper spatiale a donné l’alerte aux wraiths, et un escadron de chasseurs m’a poursuivi. La suite vous la connaissez.
- Vous avez eu beaucoup de chance de ne pas être tué dans le crash, remarqua gentiment Beckett.
- De la chance ? Etes-vous certain que cela en soit une ?! »
Le médecin rougit violemment. Même à l’article de la mort, Kavanaugh continuait à exprimer une vive rancœur envers les principaux membres du SGA. Sa situation critique n’y changeait visiblement rien. Beckett le soupçonnait même de les rendre responsable de ce qui lui était arrivé, idée qui ne l’avait d’ailleurs pas quitté lui-même.
« Nous allons vous laisser vous reposer, décida Sheppard en se dirigeant vers la sortie de l’infirmerie.
- Me laisser mourir serait plus juste. »
Ni Sheppard ni Mc Kay ne répondirent.
« Docteur Weir, j’aurais une demande à formuler.
- Laquelle ?
- Lorsque je serai mort, je souhaiterais que mon corps soit placé en chambre de stase.
- Je vous demande pardon ?!!
- Peut-être qu’une fois que vos scientifiques auront atteint un niveau de connaissance suffisamment élevé, l’étude de mon corps pourra se révéler utile pour trouver un moyen de lutter contre les wraiths. Ainsi même mort, je pourrais encore être précieux pour l’avancée de la lutte contre les wraiths. »
Le petit groupe sortit après un hochement de tête silencieux à l’adresse de Kavanagh, un sentiment de dégoût, d’écoeurement, d’antipathie et de pitié les submergeant de manière insupportable.
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Salle de briefing, Atlantis, galaxie de Pégase.

Sheppard, Teyla et Mc Kay étaient assis, seuls, autour de la table de réunion. Tous trois étaient silencieux et immobiles, le regard perdu. Kavanaugh, après trois jours passés à l’infirmerie sur son lit de souffrances, s’était éteint il y avait moins d’une heure seulement. Toute la base était en deuil, et malgré le peu de sympathie qu’éprouvait l’ensemble des membres d’Atlantis pour le scientifique, tous avaient tenu à porter pour la circonstance un brassard noir. La plupart des visages étaient graves et affligés. A la vérité, Sheppard était certain que la compassion qu’avait l’air d’éprouver ses compagnons était davantage liée aux circonstances de la mort du scientifique qu’au personnage lui-même. C’était du moins ce que lui, John Sheppard, éprouvait en cet instant de recueillement.
« Voilà, le corps du docteur Kavanaugh vient d’être placé en stase, annonça soudain le docteur Beckett en entrant dans la salle. Elisabeth règle les derniers détails avec le reste de l’équipe scientifique. »
Le médecin se laissa tomber lourdement sur le siège le plus proche, et se frotta le visage de ses deux mains. Il semblait épuisé.
« Depuis combien de temps n’avez-vous pas pris de vrai repos, Carson ? l’interrogea Mc Kay en l’observant attentivement. Vous avez l’air d’un mort vivant avec vos yeux cernés et votre teint cireux…
- Merci pour ces beaux compliments, Rodney !
- Il a raison, docteur Beckett, renchérit Teyla. Je ne vous ai pas vu quitter Kavanaugh une seule fois depuis son arrivée ici…
- C’est le devoir d’un médecin de suivre son patient jusqu’à la fin.
- Je vous en prie, Carson, épargnez-nous ce genre de clichés sur l’éthique médicale !!! Si vous continuez comme ça, vous ne tiendrez pas le coup. »
Le docteur Beckett esquissa un sourire rassurant à l’adresse de Mc Kay.
« J’avais espéré ne plus être confronté à une victime de wraith avant longtemps, surtout depuis que le bouclier de la cité a été activé. Cette mort m’a pris au dépourvu… D’autant qu’elle fut particulièrement lente et douloureuse. »
Le médecin se tut, et aucun de ceux présents dans la salle de briefing n’ajouta un mot. Ils avaient tous espéré que l’activation du bouclier et la naissance d’une nouvelle race d’Homme allaient enfin mettre un terme à la terrible guerre qui les opposait depuis des mois aux wraiths. Ils avaient tous pensé pouvoir goûter enfin à un peu de paix et de tranquillité. Mais aucune de ces deux espérances ne s’était concrétisée au final.
« Qu’allez-vous faire de ce jumper ? demanda soudain Carson. J’imagine que cette histoire d’hyper propulsion vous intéresse…
- J’ai demandé la permission à Elisabeth de retourner dès que possible sur Prévania pour étudier plus à loisir l’appareil, répondit Mc Kay, soulagé de cette diversion. Ce jumper pourrait représenter un important avantage tactique !
- Je ne vois pas en quoi, bougonna Sheppard en fronçant les sourcils. Le Dédalus est déjà équipé de ce genre de technologie, ce me semble.
- Oui, mais l’hyper propulsion du Dédalus nous vient des Asgards. Là je vous parle d’une technologie d’hyper propulsion Ancienne ! Elle doit certainement être beaucoup plus puissante !
- Et qui va s’occuper de nos trois mystérieuses énergies cachées dans les caves sous-marines de la cité ? ironisa le major que la nostalgie causée par la mort de Kavanaugh commençait à quitter.
- Je ne suis pas le seul scientifique compétent d’Atlantis. Et puis, je suis sûre que le colonel Carter sera ravie de s’en occuper toute seule à son retour de la Terre.
- Quelle générosité ! Vous, au moins, vous ne perdez pas le… »
Le sergent Bates et le technicien Bradford firent soudain irruption dans la salle de briefing, le regard comme fou, et une expression de profonde incrédulité peinte sur le visage.
« Major, vous… vous devriez tout de suite venir en salle de contrôle ! C’est incroyable…
- Il s’est passé quelque chose de grave ?! s’alarma le militaire en se levant précipitamment, imité par le reste de son équipe.
- Venez, vous jugerez par vous-même ! Mais c’est complètement dingue !!! »
Intrigués et quelque peu perplexes, Sheppard, Mc Kay, Teyla et Beckett suivirent en courant le technicien et le sergent Bates en salle de contrôle. Une anormale agitation avait gagné l’ensemble du personnel présent.
« Regardez ça ! »
Une vision en trois dimensions de la cité était affichée sur l’écran principal de l’ordinateur atlante, indiquant la position de chacun des vaisseaux wraiths stationnés au dessus d’Atlantis.
« Nous avons d’abord cru qu’il s’agissait d’une nouvelle manœuvre pour attaquer la cité, et puis nous avons remarqué que certains vaisseaux avaient ouvert une fenêtre d’hyper espace…
- Et en d’autres termes ?! insista Sheppard le front plissé. »
Mc Kay fixait avec des yeux exorbités l’écran principal, comme hypnotisé.
« En d’autres termes, major… Ils s’en vont… Les wraiths sont en train de lever le siège de la cité !!! »
A l’instant même où il prononçait ces mots, trois des vaisseaux ruches visibles sur l’écran radar disparurent subitement, suivi de près par deux autres vaisseaux.
« C’est impossible, murmura le major, stupéfait. C’est sans doute une ruse pour nous inciter à désactiver le bouclier… Y’a-t-il un moyen de vérifier qu’ils sont véritablement en train de foutre le camp ?
- Oui, peut-être bien, répondit Mc Kay en s’installant à l’un des postes de contrôle. »
Il pianota pendant plusieurs minutes sur l’ordinateur portable face à lui, tandis que trois nouveaux vaisseaux disparaissaient à leur tour de l’écran radar.
« Bradford, orientez les capteurs anciens vers l’espace.
- Très bien. »
Tandis que le technicien s’activait à exécuter ses ordres, Mc Kay continuait à pianoter à toute vitesse sur l’ordinateur portable. Puis soudain, une nouvelle image radar apparut sur l’écran principal… vide de toute présence ennemie.
« C’est une image radar de l’ensemble de l’espace autour de la planète où nous nous trouvons sur un rayon de presque 400 000 kilomètres. Un peu plus que la distance Terre-Lune, si vous voulez. Comme l’attraction de notre planète à cette distance est encore très forte, les vaisseaux ne peuvent y sortirent d’hyperespace sans prendre un fort risque de se crasher contre la planète. Ils ne peuvent circuler ici qu’en vitesse conventionnelle. »
Une nouvelle image radar vide apparut.
« Voilà ce que devront effectuer pendant plusieurs jours nos techniciens, annonça finalement Mc Kay.
- On ne vous suis plus vraiment, Rodney, remarqua Carson en se grattant la tête, sceptique.
- C’est très simple pourtant : ceci est une nouvelle image radar d’une portée d’environ 55 millions de kilomètres de rayon. Comme vous pouvez le voir, aucun vaisseau n’y est visible. Pourtant, les vaisseaux ruches wraiths se trouvent encore dans cette zone. Même avec des hyperpropulseurs de classe basse, un vaisseau ne peut dépasser une vitesse supérieure à 38 500 km/s d’après les nouvelles théories de la mécanique quantique. Donc, comme ces vaisseaux ruches viennent de disparaître d’au-dessus de nos têtes depuis trois minutes à peine, cela signifie qu’ils ont parcouru à peine 7 millions de kilomètres, donc ils se trouvent toujours quelque part dans la zone balayée par les radars Anciens. Ils n’apparaissent pas à l’écran parce qu’ils sont en hyperespace, mais dès qu’ils en sortiront, nous les repèrerons immédiatement ! Les satellites Anciens sont capables de repérer un vaisseau wraith sur un rayon maximum de 17 milliards de kilomètres !!!
- Je ne comprends toujours pas où vous voulez en venir, renchérit Teyla.
- Vous le faites exprès ?! s’impatienta Mc Kay. Quand les vaisseaux ruches seront sortis d’hyperespace, et que nous connaîtrons leur distance approximative, nous pourrons en déduire s’il s’agit d’un coup de bluff ou pas. Si par exemple ils sortaient d’hyperespace à seulement 15 millions de kilomètres de nous, alors il s’agirait bien d’un coup de poker puisqu’ils mettraient moins de 6 minutes à nous rejoindre. On peut même fixer un seuil de sécurité… Disons…
- 280 millions de kilomètres, le coupa Sheppard. Cela devrait nous laisser deux bonnes heures je crois, dans le cas d’un éventuel retour…
- Euh… Oui, c’est exact.
- Bradford, veillez à ce qu’un contrôle ait lieu toutes les demi-heures ! Et prévenez moi dès que vous les aurez repérés. En attendant, je cours prévenir Elisabeth. Je crois que cette nouvelle lui plaira beaucoup ! »
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Salle d’embarquement, Atlantis, galaxie de Pégase.

« Je m’attendais à un accueil plus chaleureux ! »
O’Neill descendit de la rampe d’embarquement, mi-furieux, mi-intrigué par l’agitation qui régnait dans la cité. Derrière lui, Teal’c, Samantha Carter, ainsi que l’équipe SG qui les accompagnait et deux civils traversèrent à leur tour la Porte des Etoiles.
« Général, nous sommes heureux de vous revoir. Nous ne vous attendions pas avant deux jours…
- Notre visite sur Terre s’est écourtée, sergent Bates. Puis-je savoir ce qui se passe à la fin ?! »
Le sergent Bates était en effet le seul membre à les accueillir, tandis qu’une vingtaine de personnes s’activaient en salle de contrôle, ignorant totalement leur arrivée.
« Toute les équipes de surveillance et techniques sont en alerte, mon général, expliqua Bates. Les quinze vaisseaux ruches qui stationnaient au-dessus de la cité ont mis fin au siège et ont quitté l’orbite de la planète depuis vingt-quatre heures environ… Nous cherchons à savoir où ces vaisseaux ont pu aller et s’ils représentent toujours un danger pour la cité. Nous avons également retrouvé le docteur Kavanaugh il y a quatre jours à bord d’un jumper capable de voyager en hyper espace, sur une planète alliée du nom de Prévania. Mais le docteur Kavanaugh n’a pas survécu à sa fuite, et l’une de nos équipes scientifiques revient tout juste d’une mission d’étude portant sur le jumper dont je viens de vous parler. Je crois que le docteur Weir est en train de prendre connaissance de leur rapport…
- Quoi ? C’est tout ?! remarqua ironiquement le militaire.
- Vous voulez dire que les wraiths ont abandonné la bataille ? insista Samantha, incrédule. Mais pourquoi ?!
- Pour ça, adressez-vous plutôt au docteur Weir, colonel. Elle se trouve en salle de contrôle avec le major Sheppard et le docteur Mc Kay…. Mon général, je remarque que ni le docteur Jackson, ni Chaya ne vous accompagne.
- En effet, ils sont restés sur le vaisseau asgard en orbite autour de la Terre et sur lequel se trouve toujours la Porte des Etoiles, afin de s’assurer du bon déroulement de l’arrivée de nos futurs hôtes. Pouvez-vous vous occuper de ces messieurs pendant que nous allons aux nouvelles ?! Votre résumé était parfait, mais j’aurais besoin de plus amples précisions. »
O’Neill lui désigna les civils qui accompagnaient son équipe, deux hommes en costumes et cravates, visiblement impressionnés de se retrouver ainsi au beau milieu d’Atlantis.
« Alors ?! Quelles sont les nouvelles ?! s’enquit O’Neill en entrant dans la salle de contrôle sans prendre la peine de répondre aux saluts qui lui étaient adressés.
- Deux vaisseaux ruches ont été repérés il y a moins d’une heure, sortant d’hyperespace, à environ 3 326 millions de kilomètres d’ici, mon général, répondit Sheppard sans toutefois relever la tête de l’écran d’ordinateur devant lequel il se trouvait.
- Et les treize autres ?! interrogea Samantha en prenant place à son tour devant un ordinateur.
- Six autres vaisseaux viennent de sortir d’hyperespace à 3 465,6 millions de kilomètres de notre position ! s’écria soudain Bradford. Et deux autres de plus à environ 2,3 millions de kilomètres des six derniers…
- Ce qui nous en fait dix, calcula Carter en quelques secondes. Et les cinq autres ?!
- Aucune donnée les concernant, répondit Sheppard en scrutant intensément l’écran radar. Peut-être qu’ils ont l’intention de se positionner un peu plus en retrait ?!
- Sam… Ce sont de bonnes ou de mauvaises nouvelles ?! s’inquiéta O’Neill.
- De bonnes nouvelles pour le moment, mon général ! lui sourit-elle, rassurante. Si je me réfères aux dernières théories du docteur Mc Kay concernant la puissance des hyperpropulseurs wraiths, ces vaisseaux ne pourront pas nous rejoindre avant au moins une vingtaine d’heures, pour les plus proches… Ce qui nous laisserait largement le temps de réactiver le bouclier dans le cas d’une nouvelle attaque.
- Mais nous devons attendre de connaître la position des cinq vaisseaux manquants avant de crier victoire, conseilla Sheppard avec sagesse et prudence.
- Oui, bien sûr, l’approuva Samantha. Cependant il n’y a aucune raison de douter de leur départ, même si nous ignorons la destination des vaisseaux ruches manquants… J’aurais voulu savoir s’ils étaient tous entrés en hyperespace en même temps, major.
- Oui, à quelques dizaines de minutes près.
- Alors, dans ce cas, nous n’avons pas de souci à nous faire ! s’écria-t-elle avec enthousiasme. Pour entrer en hyper espace, il faut définir un point d’arrivée. Sans ce point, il est impossible d’ouvrir une fenêtre hyperspatiale. Si vous n’avez vu, à aucun moment, apparaître l’un de ces cinq vaisseaux sur le radar, c’est qu’ils ne sont pas encore sortis d’hyperespace et comme cela fait près de vingt-quatre heures qu’ils ont quitté notre orbite eux aussi, ils doivent se trouver aussi loin, sinon plus, de nous, major !
- La prudence est mère de survie, colonel Carter, et vous ne savez pas de quoi sont capables ces créatures. Même si je partage votre joie, je vous assure qu’il nous faut rester extrêmement prudents. Ils so…
- VOUS ETES COMPLETEMENT FOU !!! cria brusquement Elisabeth Weir. »
L’ensemble des membres présents en salle de contrôle tourna aussitôt la tête en direction du bureau du docteur Weir, surpris. La jeune femme en sortit quelques minutes plus tard visiblement contrariée, les joues rouges et le regard flamboyant.
« Mais enfin, Elisabeth, vous ne vous rendez pas compte du potentiel que ce jumper représente !!! s’écria soudain Mc Kay en apparaissant à son tour, sortant précisément du bureau dans lequel il discutait depuis près d’un quart d’heure avec la responsable d’Atlantis.
- Et vous, vous ne vous rendez pas compte du danger qu’une telle mission représente !!! Autant pour vous que pour Atlantis !!!
- Mais quel danger ?!!! Les wraiths sont partis !!!
- En êtes-vous bien sûr ?!
- C’est absolument certain, répondit Samantha sans lancer le temps à Mc Kay d’ouvrir la bouche. »
Elisabeth se tourna, surprise, vers la militaire.
« J’ignorais que vous étiez revenus, s’excusa le docteur Weir en adressant un sourire à O’Neill, Teal’c et Samantha. Mais il est vrai que je suis un peu débordée depuis hier…
- Nous avons vu ça, répondit O’Neill. Vous parliez du jumper sur lequel Kavanaugh est revenu, n’est-ce pas ?!
- Vous êtes déjà au courant ?! s’étonna Sheppard.
- Le sergent Bates nous a fait un très bref topo de la situation… Il suffit que nous nous absentions une malheureuse semaine pour que tout aille de travers, à ce que je vois…
- Ce jumper représenterait un avantage tactique considérable, général ! renchérit soudain Mc Kay, malgré le regard assassin d’Elisabeth. Nous parlons d’un appareil équipé d’hyperpropulseurs anciens !!! Imaginez seulement la puissance qu’ils sont susceptibles de fournir !!! D’après les premières observations de Zelenka, ils seraient au moins deux cents fois plus puissants que les hyperpropulseurs asgards !!!!
- Inutile d’insister Rodney, la réponse est non !!! »
O’Neill considéra Mc Kay et Elisabeth tour à tour, interrogateur.
« Rodney souhaiterait ramener ce jumper sur Atlantis, expliqua la jeune femme.
- Et vous refusez ?! s’étonna Samantha.
- En effet. Pour des raisons purement techniques, d’ailleurs, mais primordiales pour la sécurité de mes hommes et de la cité !!! Mais allez-y, expliquez-leur, Rodney !!! Vous êtes le mieux placé, je crois… »
Le scientifique releva immédiatement le ton acide d’Elisabeth, mais il préféra ne pas répondre à sa provocation. Il se racla la gorge, prêt à se lancer dans une longue explication scientifique.
« Ce jumper possède un gabarit très particulier, commença Mc Kay, sans parler des hyperpropulseurs qui, contrairement à ceux des vaisseaux entreprosés sur Atlantis, ne sont pas rétractables. Ces particularités rendent impossible le passage du jumper par la Porte des Etoiles. Autrement dit, pour ramener le jumper sur Atlantis, il faudrait utiliser son système d’hyperpropulsion.
- Je ne vois pas en quoi cela représente une menace pour Atlantis, remarqua justement Teal’c. Puisque le docteur Kavanagh a pu l’utiliser pour fuir, vous pouvez parfaitement l’utiliser également.
- C’est ce que nous avions prévu de faire, mais l’analyse du vaisseau a révélé que le générateur wraith avait été totalement vidé de son énergie par l’ouverture de la fenêtre hyperspatiale empruntée par Kavanagh. Ils ont sans doute sous-estimé la puissance dont avait besoin un tel système de navigation spatial… Quoi qu’il en soit, à l’heure où nous parlons, le jumper est inutilisable. En plus, le vaisseau a été conçu de telle sorte qu’il n’y a qu’une seule source d’énergie pour alimenter l’ensemble des fonctions.
- Il n’y a aucun générateur auxiliaire, dans le cas d’une panne… Ne serait-ce que pour assurer les fonctions de survie ?!! s’inquiéta Sheppard.
- Absolument pas. Zelenka a procédé à quelques petits calculs d’après le générateur wraith retrouvé, pour estimer la puissance nécessaire pour ramener ce jumper jusqu’ici, et il est apparu qu’un simple générateur à naqqadah serait à peine suffisant pour mettre en route les moteurs conventionnels… Autrement dit, pour faire voler ce jumper, nous aurions besoin de la puissance d’un EPPZ.
- C’est une blague ?!!! s’écria le major, choqué et visiblement aussi réfractaire à cette idée qu’Elisabeth. Vous voulez que nous emmenions loin d’Atlantis l’un des E2PZ, alors que les wraiths viennent à peine de partir et que nous ignorons toujours où est passée une partie de leur flotte ?!!
- Oh, mais ce n’est pas le plus intéressant, major, sourit ironiquement le docteur Weir. Rodney aurait en réalité besoin de deux de nos E2PZ…
- Oui… A cause de leur faible charge… Chacun des E2PZ n’est chargé qu’à 10% de ses capacités. Un seul serait insuffisant… Vous comprenez… »
Un bref silence accueillit ses paroles. Visiblement, le major Sheppard et le docteur Weir étaient totalement opposés à la proposition du scientifique. Teal’c, bien qu’impassible, avait haussé les sourcils de façons équivoques au passage de l’utilisation nécessaire des E2PZ. O’Neill et Samantha échangèrent des regards perplexes. La proposition était en effet délicate, et les deux militaires comprenaient tout à fait les réticences d’Elisabeth : se séparer de deux E2PZ revenait à rendre presque inutilisable l’unique défense d’Atlantis. D’un autre côté, la perspective d’acquérir une technologie ancienne aussi précieuse que l’hyperpropulsion était loin de déplaire à O’Neill et Carter.
« Pour le moment, la menace wraith semble écarter pour un délai d’au moins vingt heures, fit remarquer judicieusement Samantha.
- Nous ignorons toujours où se trouvent les cinq vaisseaux ruches manquants, rappela à nouveau Sheppard.
- Mais je vous ai expliqué que de toutes façons, même si nous ne les voyons pas, il est très probable qu’ils se trouvent à des milliards de kilomètres d’ici !!! répliqua le colonel énergiquement.
- Peut-être qu’ils ont programmé leurs vaisseaux pour que ceux-ci décrivent une trajectoire en boucle autour de notre planète afin de nous attaquer par surprise, hasarda Teal’c.
- C’est impossible ! répondit aussitôt Mc Kay. Il faut impérativement calculer un point de sortie lorsque l’on vole en hyperespace. Programmer une trajectoire en boucle en hyperpropulsion serait beaucoup trop complexe et dangereux, même pour les wraiths… Ce serait à la limite de la manipulation spatio-temporelle…
- Combien de temps vous faudrait-il pour brancher les E2PZ sur ce jumper et le ramener ici ?!
- Pas plus de quinze heures, mon général, répondit Mc Kay sans hésiter.
- Vous en aurez douze, décida O’Neill.
- Vous plaisantez, général ?!!! s’écria Elisabeth. Vous ne pouvez pas autoriser une telle mission !!! C’est beaucoup trop tôt !!! Nous ignorons pourquoi les wraiths ont ainsi subitement abandonné le siège d’Atlantis. Cette soudaine fuite me paraît suspecte et…
- Pas tant que ça. Vous oubliez ce que Kavanaugh nous a dit avant de mourir : il avait remarqué que la majorité des cocons dans lesquels les wraiths enferment leurs victimes humaines était vide. Il se peut tout à fait que le manque de nourriture les ait forcé à cesser le combat…
- Tout comme il peut s’agir d’un piège, Rodney, le coupa Sheppard. Je rejoins Elisabeth sur ce point : nous devons nous montrer prudents…
- Mais l’opportunité de retomber sur une telle technologie ancienne ne se répètera pas deux fois ! objecta Samantha, dont la curiosité scientifique avait été piquée à vif. Et si nous attendons trop longtemps, cela sera autant de temps en moins que nous aurons pour étudier et tirer profit d’un tel potentiel technologique !!!
- Vous attendrez encore six heures, major, ordonna finalement O’Neill. Si d’ici là rien de spécial ne s’est produit ici, vous accompagnerez Mc Kay sur la planète où s’est crashé le jumper et vous le ramènerez ici. En attendant, Elisabeth, j’aimerais que vous jetiez un coup d’œil en salle d’embarquement. Nous vous avons ramené deux ou trois petits amuse-gueules pour la fête qui doit avoir lieu dans moins de trois jours sur votre cité, comme vous nous l’aviez demandé. Vous vous souvenez que nous avons toujours une commission à préparer, j’espère ? »
Et sans laisser davantage le temps à la jeune femme de réagir à ses ordres précédents concernant la mission de récupération du jumper, il l’entraîna en salle d’embarquement où déjà trois chars chargés de denrées et autres marchandises avaient traversé la Porte des Etoiles.
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