Hop là! Mara redébarque avec une nouvelle fic
Mais tout d'abord, merci à vous tous pour vos commentaires. Ca me fait très plaisir, surtout que je fais ça vraiment parce j'aime le faire. Alors des commentaires positifs me comblent.
Pour cette fic : Dans la série des "idées qui ne veulent pas me lacher jusqu'à ce que je les mette sur papier", voilà la petite dernière
Pour une fois, je me suis moins focalisée sur un seul personnage.
Cependant... Une fois de plus...
ATTENTION!
Si vous n'avez pas vu la saison 3 et que vous ne voulez pas vous faire spoiler, n'allez pas plus loin. Surtout que là, ça concerne le 3.10, épisode qui perd toute sa saveur avec des spoilers...
Vous êtes prévenus
Cette fic possède une particularité, elle bénéficie d'une écriture assez "originale". Vous verrez ça en la lisant...
Mémoires croisés
« Vous êtes bien chez Elizabeth Weir, je ne suis pas là pour l'instant, laissez-moi un message... »
« Elizabeth... C'est Rodney... Oui, enfin... Vous l'aurez remarqué. Comment ça va vous? Je voulais juste... vous savez... prendre de vos nouvelles... Vu qu'on vous a pas vu depuis que l'on a quitté le SGC... Enfin, bref. Rappelez moi. À bientôt j'espère... »
J'ai décidé, en écrivant ces mémoires, de vous faire partager l'expérience unique que j'ai eu l'incroyable occasion de vivre.
Je suis le Docteur Elizabeth Weir, et j'ai eu la chance de diriger pendant près de trois ans l'expédition la plus inimaginable de l'histoire de l'humanité.
Nous avons, en effet, grâce à un appareil extra-terrestre appelé Porte des étoiles, voyagé jusqu'à une autre galaxie, jusqu'à la cité mythique d'Atlantis, fondée par les Anciens, peuple qui a également créé les Portes.
Pendant ce court laps de temps, nous avons eu l'occasion de voir des choses plus.....
Rodney soupira. C'était vraiment dommage qu'Elizabeth ne soit pas chez elle. Cela faisait déjà deux semaines qu'il n'avait eu aucune nouvelle d'elle. Il n'en était pas particulièrement inquiet, il était sûr qu'Elizabeth allait bien, mais il devait avouer qu'elle lui manquait. Elle était devenue un peu comme une grande soeur pour lui, quelqu'un sur qui il pouvait toujours compter, et une personne d'une grande fiabilité en cas de pépin.
En fait, ils lui manquaient tous. Sheppard, même si c'était l'une des personnes les plus agaçantes qu'il avait rencontré... Rodney éprouvait pour lui un respect beaucoup plus grand qu'il ne pouvait l'admettre. John était beaucoup plus malin qu'il ne le laissait paraître -et que Rodney ne voulait bien concéder-, et il était devenu au fil des années... Un peu comme... Un meilleur ami pour lui.
Carson... Il regrettait de s'être montré si odieux avec lui, et beaucoup trop souvent... Le médecin était une personne admirable, sensible, humaine, qui possédait bien des qualités que Rodney lui enviait.
Teyla, qui, Rodney devait bien l'admettre, était beaucoup plus intelligente, et comprenait beaucoup mieux ses explications technologiques qu'il ne voulait bien le faire entendre... Elle avait toujours fait preuve d'une patience exemplaire avec lui, et sa présence était rassurante et apaisante.
Et Ronon, aussi. Même s'ils n'avaient jamais eu l'occasion de partager une vraie conversation, Rodney regrettait tout de même la présence du grand guerrier. Après tout, ils avaient fait partie de la même équipe pendant plus d'un an, et, quoiqu'il arrive, c'était le genre d'expérience qui crée des liens...
Maintenant, même s'il pouvait choisir tout ce qu'il voulait comme projet, il ne ressentait plus aucune excitation... Un ennui intense, même...
Je dois l'avouer, la cité d'Atlantis est un véritable joyau. Non seulement un joyau technologique, c'est aussi le dernier vestige intact d'une civilisation grandiose.
Nous avons fait tant de découvertes en son sein. La cité a été un vraie source d'émerveillement pour les scientifiques de mon expédition, qui s'enthousiasmaient pour chaque nouvelle révélation.
Mais la cité nous a aussi enseigné l'humilité, à nous, humains. En effet, à l'aube de notre départ, nous n'avions même pas encore visité tous les recoins de la cité, et des sections entières dans lesquelles nous avions mis les pieds dépassaient notre compréhension...
Il y a bien des mystères que nous n'avons pas réussi à résoudre dans cette cité, et, je le pense, des mystères qui ne seront pas résolus avant longtemps, en attendant que l'humanité...
« Vous êtes bien chez Elizabeth Weir, je ne suis pas là pour l'instant, laissez-moi un message... »
« Elizabeth. C'est John. Ça fait... assez longtemps que je ne vous ai pas vue... Je me demandais si vous pouviez... passer à la base un jour, ou... si on pouvait se voir... prendre un café... discuter... Enfin... Bref, rappelez-moi. »
Avant tout, je pense que je devrais tout d'abord présenter certains membres de mon expédition, qui ne pourront pas ne pas être cités dans ces mémoires.
Tout d'abord, le Lieutenant colonel John Sheppard. Il est vrai qu'en y repensant, sa participation à mon expédition est une question de hasard et de timing. Il s'est révélé posséder le gène ATA, qui permet d'activer les technologies Anciennes. Je l'ai fait rejoindre mon expédition, et, une fois de plus au terme d'un concours de circonstances, assez dramatiques, je le concède, il s'est retrouvé Commandant du contingent militaire de l'expédition.
Je dois avouer que je n'aurais jamais pensé réussir à trouver un tel terrain d'entente avec un militaire. Mais John Sheppard s'est révélé être une personne extrêmement brillante, qui a su prendre les bons choix, même si... je ne vais pas le cacher, nous avons eu quelques désaccords.
Cependant ce n'est rien comparé à toutes les autres fois où nous avons pris nos décisions ensemble, dans un esprit de coopération et de confiance.
Je confierais ma vie sans hésiter à cet homme, qui a prouvé qu'il serait prêt à risquer sa vie pour des personnes qui ont gagné son respect. Il est prêt à faire n'importe quoi pour elles, prêt à prendre des décisions inconsidérées avec du recul, mais qui lui semblaient sur le coup justes. Pour ma part, je lui dois ma vie pour un acte stupide qu'il a commis pour me sauver.
Et, sans lui, cette expédition n'aurait jamais...
« Vous êtes bien chez Elizabeth Weir, je ne suis pas là pour l'instant, laissez-moi un message... »
« Elizabeth... C'est encore John. Je vous rappelle parce que... vous n'avez pas répondu à mon message... Vous êtes sûre que ça va? Elizabeth... s'il vous plaît, ça fait bientôt un mois... Rappelez-moi... »
Rodney McKay a été le chef scientifique de mon expédition. Je dois vous avouer que... rien que le fait de repenser à lui me fait sourire.
C'est quelqu'un d'extrêmement brillant, qui possède une connaissance assez avancée de la technologie de la Porte et des Anciens... selon nos humbles critères humains, bien sûr. Il a fait preuve de nombreuses fois d'une incroyable ingéniosité, nous permettant de nous sortir de situations très difficiles. À lui aussi, l'expédition doit sa vie.
La seule chose que nous pourrions reprocher au docteur McKay est sa trop grande arrogance, et sa confiance parfois excessive en lui-même. Parfois, je me suis trouvée obligée de le protéger de ses propres excès. Cela dit, Rodney McKay, même s'il ne le montre que rarement, est quelqu'un qui tient énormément aux gens, notamment à ceux de son équipe. Au fond, c'est une personne vraiment...
« Vous êtes bien chez Elizabeth Weir, je ne suis pas là pour l'instant, laissez-moi un message... »
« Elizabeth, c'est encore John. Écoutez... j'ai essayé d'appeler sur votre portable, mais il n'est jamais allumé. J'en déduis donc que vous êtes peut-être chez vous... vous m'évitez? Elizabeth, si vous êtes là, s'il vous plaît, décrochez... je commence à m'inquiéter sérieusement là.... décrochez... Elizabeth? ... »
Le docteur Carson Beckett, d'origine écossaise, a été le médecin en chef de mon expédition. Il a fait un travail exemplaire parmi nous, c'est un chirurgien brillant, qui a sauvé énormément de vies.
Mais je dois avouer qu'il est avant tout une personne extrêmement attentionnée, aussi bien auprès de ses patients qu'auprès de ses amis. Au fil du temps, il est devenu un peu plus qu'un médecin pour moi. Son grand sens de l'éthique m'a également rappelé bien des fois que j'allais peut-être un peu trop loin dans mes décisions.
Il a notamment été à l'origine d'un projet assez délicat lors de notre combat contre les Wraiths. Ce projet a remis en cause pas mal de ses principes, et j'ai dû parfois prendre sur moi pour lui éviter une trop grande culpabilité.
Cependant, sa grande sensibilité est aussi ce qui fait de Carson Beckett un...
« Vous êtes bien chez Elizabeth Weir. Je ne suis pas là pour l'instant, laissez-moi un message... »
« Elizabeth. C'est Carson. J'ai déjà appelé plusieurs fois sur votre portable, mais vous n'avez jamais répondu, il était toujours éteint...... J'ai mis du temps avant de vous appeler chez vous, j'en suis désolé... Ça a été un peu l'anarchie au SGC ces derniers temps, avec des missions qui tournent de plus en plus souvent mal. Mais, promis, je vais me rattraper. Je serai en ville la semaine prochaine, si vous voulez, on pourrait discuter... de tout... et de rien. Rappelez-moi. »
Mais dans la galaxie de Pégase, nous avons également eu l'occasion de rencontrer des autochtones.
Teyla Emmagan est l'un d'eux. Elle est le leader de son peuple, mais a accepté de s'en éloigner quelques temps pour rejoindre l'équipe du Colonel Sheppard. C'est une guerrière, doublée d'une grande diplomate. Grâce à elle nous avons pu nouer des contacts avec de nombreux peuples de la galaxie de Pégase.
Je dois dire que je l'ai toujours admirée. Elle a su laisser derrière elle son peuple pour faire ce qu'elle jugeait être le mieux pour lui.
J'ai été loin d'être aussi proche d'elle que je l'aurais voulu, mais mes échanges avec elle m'ont montré que c'est quelqu'un d'extrêmement posé, patient, et d'...
« Vous êtes bien chez Elizabeth Weir. Je ne suis pas là pour l'instant, laissez-moi un message... »
« Elizabeth. Vous ne pouvez plus prétendre de pas être chez vous, je sais que vous êtes là. Elizabeth, décrochez ce téléphone... s'il vous plaît... pourquoi est-ce que vous m'évitez? Je commencerais presque à me vexer... hum... Elizabeth... »
John commençait à être sérieusement frustré. Il ne comprenait pas pourquoi Elizabeth refusait de décrocher son téléphone. Car il était maintenant persuadé que, toutes les fois où il avait appelé, elle était chez elle.
Elle avait très mal pris la fin de l'expédition. Il l'avait vu dans ses yeux, ses yeux, embués de larmes, au moment où le général O'Neill leur avait annoncé qu'ils avaient quarante huit heures pour quitter la cité. Il commençait de plus en plus à s'en vouloir de ne pas avoir su la réconforter, mais elle avait aussi élevé des murs blindés autour d'elle. Elle faisait tant d'efforts pour paraître forte qu'au final, les gens finissaient par y croire vraiment...
Il ferma les yeux, et soupira. Atlantis lui manquait aussi énormément. Il savait qu'il faisait quelque chose avec son équipe SG, mais les missions n'avaient pas la même saveur que dans Pégase. Sur Atlantis, tout était si... Tout avait un sens. Même les petits éléments de la vie quotidienne qui ne voulaient pas dire grand chose pour quelqu'un d'extérieur... Des virées dans le bureau de Weir, aux passages dans le laboratoire de Rodney pour l'embêter, en passant par les séances d'entraînement avec Teyla et Ronon...
Teyla et Ronon lui manquaient énormément. Teyla était devenue une grande amie au fur et à mesure du temps, et sa présence dans son équipe lui paraissait tellement naturelle qu'il s'attendait encore à la voir à ses côtés lors de ses missions dans la Voie Lactée.
Ronon... Il sourit. Ronon était l'une des personnes auxquelles il vouait une confiance totale. C'était quelqu'un de fort, de convaincu... Mais il était aussi l'un de ses amis les plus chers, et un guerrier qui aurait son respect éternel.
Ronon Dex n'a intégré l'équipe du Colonel Sheppard qu'un an après l'arrivée de l'expédition dans Pégase. Une fois de plus, son arrivée a été le fruit du hasard.
L'équipe du Colonel Sheppard l'a en effet rencontré lors d'une mission de recherche du Lieutenant Ford, qui s'était retrouvé dépendant de l'enzyme Wraith.
Ronon est un guerrier, un homme impulsif, mais qui a su se montrer d'une grande efficacité dans l'équipe. Son passé est quelque peu sombre, puisqu'il est l'un des derniers survivants de son peuple, exterminé par les Wraiths. Il a un passé de « runner », un homme que les Wraiths traquent pour le plaisir.
Cela a fait ressortir un côté quelque peu violent, sombre, et animal en lui, cependant, je n'ai jamais douté que Ronon est bien plus que cela, en effet...
« Vous êtes bien chez Elizabeth Weir. Je ne suis pas là pour l'instant, laissez-moi un message... »
« Elizabeth? Vous ne m'avez pas rappelé, c'est encore Rodney. Comme... vous l'aurez remarqué, encore une fois. Je... vous ne m'avez pas rappelé, vous allez bien? Ça fait pas mal de temps quand même... je commence à... m'in... m'inquiéter pour vous. Elizabeth, si vous recevez ce message... Rappelez moi! »
Rodney raccrocha et soupira de dépit. Il espérait qu'il n'avait pas sonné trop brusque dans son message. Mais Elizabeth commençait sérieusement à l'inquiéter. Elle avait toujours été l'image de la force même pour lui, l'image du commandement.
La voir se terrer et ne plus donner de signe de vie était inhabituel, et ne lui ressemblait pas. Certes, la fin de l'expédition avait été un coup dur pour tout le monde, mais il ne s'attendait pas à ce qu'elle le prenne si mal.
Rodney s'en voulait. Il était aveugle, il aurait du voir qu'Elizabeth n'était pas le leader infaillible qu'elle incarnait pourtant si bien. Ou alors... Non, c'était ça, il était vraiment aveugle.
Cette expédition m'a permis également d'en apprendre plus sur moi-même. J'ai été confrontée à des situations que je n'aurais jamais imaginer affronter avant de mettre le pied sur Atlantis.
Bien souvent, j'ai du faire face à mes propres idéaux, à mes propres principes.
Je mentirais en disant que je n'ai pas regretté certains de mes choix. Je mentirais aussi si je disais que toutes les décisions ont été faciles à prendre.
Mais j'ai eu l'incroyable chance d'avoir à mes côtés une équipe très compétente, à qui j'ai pu faire entièrement confiance pour prendre des décisions dans des domaines que je ne maîtrisais pas.
Je suis persuadée que cette entente a été l'une des raisons pour lesquelles nous ne nous sommes pas fait exterminés pendant les trois années que nous...
John entra dans le bureau de Carson, qui était occupé à remplir un dossier médical.
« Carson?
- Oh! John! Entrez, entrez...
- Carson... Vous... est ce que... vous avez eu des nouvelles d'Elizabeth ces derniers temps?
- Non... et je dois avouer que je m'inquiète un peu... Pourquoi, vous non plus?
- Elle ne répond pas à mes messages, ni à ceux de Rodney d'ailleurs. On commence à sérieusement s'inquiéter pour elle, peut être que... peut être qu'elle n'a pas si bien pris que ça la fin de l'expédition...
- Elle ne répond pas à mes messages non plus, et son portable est éteint à chaque fois que je l'appelle... Il détourna le regard, puis continua. On devrait peut être passer chez elle...
- Justement, répondit John avec un signe de la main. Rodney passe à Colorado Springs la semaine prochaine. On comptait justement faire un dîner ensemble... Tous les quatre... Un peu en l'honneur... du bon vieux temps... vous voyez...
- Ca marche pour moi, répliqua Beckett avec un sourire.
- Hum... en fait, Carson... On aimerait bien que ce soit vous qui alliez sonner chez elle pour lui proposer...
- Pourquoi moi? Demanda le docteur d'un air surpris. Vous pourriez y aller, vous... vous êtes des amis assez proches quand même.
- Oui, mais Carson, vous... Il s'arrêta un instant. Vous êtes son médecin. Et elle se confiera sans doute plus facilement à vous. Elle... elle vous fait confiance, ajouta-t-il, grimaçant imperceptiblement. »
Carson étudia le colonel pendant quelques secondes, avant de répondre, soupirant :
« D'accord. Je passerai chez elle. Je présume que... je dois aussi appeler Rodney pour fixer la date définitive?
- Vous avez tout bon ! »
Le docteur Beckett secoua la tête en adressant un regard de semi reproche au colonel, assorti d'un sourire.
John lui rendit son sourire, avant de sortir rapidement du bureau de Carson, sous l'oeil amusé, mais légèrement résigné du docteur qui contempla sa précipitation.
Les trois années de l'expédition Atlantis ont été sans aucun doute les années les plus enrichissantes de ma vie. En plus des incroyables découvertes scientifiques, et de toutes les choses que l'on a apprises sur le fabuleux peuple que formaient les Anciens, ces trois années ont aussi été une formidable expérience humaine.
Nous formions une vraie famille avec les membres de l'expédition, et, même si je ne mentirais pas en disant que j'étais plus proches de quelques personnes en particulier que d'autres, le sentiment d'une gigantesque famille n'en est pas moins fort.
Après tout ce que nous avons vécu, tout ce que...
Elizabeth soupira. Une fois de plus elle n'arrivait pas à continuer. Depuis qu'elle avait commencer à écrire ses mémoires, il lui arrivait beaucoup trop souvent de s'arrêter en plein milieu d'un paragraphe. Elle eut un rire amer. « Tenter d'écrire ses mémoires » aurait été plus approprié.
Le problème n'était pas qu'elle n'avait pas d'inspiration. C'était qu'elle n'avait pas le courage d'aller plus loin. Les souvenirs réveillés étaient encore trop vifs, le souvenir de la cité, des membres de l'expédition, de l'incroyable travail qu'elle faisait là bas... Tout était encore trop persistant.
Elle s'en voulait de ne pas répondre aux coups de téléphone de John, Carson et Rodney. Elle savait qu'elle les inquiétait, qu'ils se faisaient beaucoup de souci. John avait même fini par deviner qu'elle le faisait délibérément.
Malgré cela, elle n'avait pas le courage de les revoir. Elle n'avait pas envie de bouger, pas envie de sortir de chez elle. Elle ne voulait rien faire. Reprendre un travail sur Terre ne lui disait rien, surtout après ce que toute l'expédition Atlantis lui avait apporté. Aucun travail, aucun poste ne vaudrait jamais l'expérience qu'elle avait vécu là-bas. Personne, aucun collègue de travail ne vaudrait ceux de l'expédition. Rodney, John, Carson et les autres lui manquaient tellement... Mais elle ne se sentait pas le courage de les voir, de leur faire face. Elle se sentait capable d'exploser en larmes devant eux, ce qu'elle ne voulait pas.
Toc, toc, toc.
Elizabeth se leva, puis s'avança vers la porte. Elle agrippa la poignée, regarda à travers le judas.
Carson
Pendant une demi seconde elle hésita à ouvrir la porte. Puis, elle pourra un long soupir et finit par actionner la poignée.
La conversation fut rapide, mais elle avait l'air longue pour Elizabeth. Elle n'avait pas envie de s'expliquer, et... Hélas, Carson arrivait bien trop facilement à lire en elle.
Elle se contentait de balbutier des réponses maladroitement, tout en rangeant son appartement, depuis quand était-il aussi désordonné?
Elle finit assise dans son canapé, avec Carson sur la table basse face à elle. Puis les choses accélérèrent brusquement, comme si quelqu'un avait appuyé sur la touche avance rapide d'un lecteur DVD. Avant même qu'elle ait pu dire un mot, elle était partante pour ce dîner avec Rodney, John et Carson. Ce dernier ne lui laissait même pas le temps de protester, et il avait déjà quitté son appartement avant qu'elle ait pu lui dire pourquoi elle ne se sentait pas prête pour ça...
Elle contempla son appartement. L'arrivée de Carson lui avait subitement fait remarquer que son appartement était un vrai champ de bataille, et qu'elle était habillée comme... Comme... Elle se regarda puis éclata de rire. Non, elle n'avait plus envie de sortir, non, elle voulait plus faire grand chose, mais elle n'avait pas remarqué les conséquences de son attitude quelque peu... Dépressive.
Le rire se transforma en fou rire. Elle ne savait pas pourquoi elle riait, ça devait être nerveux. Après toutes ces journées à ne rien faire, à tenter de refouler, à sombrer dans cette drôle de dépression, cette émotion brute et intense lui faisait un bien fou.
Elle commença à se calmer doucement, et s'affala sur son canapé en se tenant le ventre. Elle respira profondément, avant qu'une sensation étrange l'envahit. Avant qu'elle ait pu réagir, elle éclatait en sanglots. Elle pleura, aveuglément, sans que son esprit ne puisse se concentrer sur quoique ce soit.
Cela dura quelques minutes, et ses sanglots finirent par se calmer. Elle essuya ses yeux avec sa manche, et s'extirpa doucement de son canapé.
Craquer lui avait fait du bien. La sensation de vide était moins présente. Mais cela ne changeait rien au fait qu'elle ne se sentait pas prête à les voir. Cependant il fallait qu'elle prenne sur elle. Ils s'inquiétaient, elle leur devait bien ça. Une part d'elle désespérait de les revoir. Elle écouta cette part d'elle, et se mit à penser au lendemain, l'appréhension l'emportant sur l'impatience.
Et vous connaissez la suite...
Take my love, Take my land. Take me where I cannot stand
I don't care, I'm still free. You can't take the sky from me...