Avant-propos : j'aimerais remercier une fois de plus tous mes bêta-lecteurs, et plus particulièrement Skay-39, qui m'a aidé par la rédaction d'un passage que je n'arrivais pas du tout à mettre à l'écrit. Seul souci, la comparaison des deux styles ne me sera pas forcément avantageuse, mais bon, on a tous à apprendre, hein !
Bien sûr, les suggestions et le feedback éclairent la journée du petit Rufus !
Chapitre 11 : Guerre
Pour la première fois depuis de trop nombreuses années, le visage du vieux jaffa était éclairé d’un large sourire. Il savait que les morts s’étaient comptées par dizaines lors de l’attaque, que la décision qu’il avait prise, si elle se retournait contre lui, risquait de détruire tout ce pour quoi il s’était battu, que son plan n’était pas encore préparé.
Mais en contrepartie, son intervention dans l’Assemblée avait causé une stupeur sans précédent, dont il avait apprécié chaque instant. Ce fut lorsqu’il croisa le regard de Gerak que Bra’Tac sut qu’il avait pris la bonne décision, et qu’il se souviendrait jusqu’à son dernier souffle de cette journée, non pas pour l’évènement historique qu’il venait de causer, mais bien pour la figure abasourdie de son éternel adversaire. L’ancien chef rebelle savait qu’il fallait apprécier chacune de ses victoires, aussi petite soit-elle, et celle-ci ne faisait pas exception, surtout quand elle se faisait au détriment d’un individu aussi désagréable que Gerak.
Les différents représentants de la Nation Jaffa avaient gardé le silence pendant une longue minute, hésitant à interrompre leur pair qui allait forcément continuer sa déclaration, lui donnant un tout autre sens, puis, se rendant compte de la situation, restèrent cois.
Le reste de la session fut alors…mémorable, tous les plans d’intervention mis au même rebut que les discours préparés par chacune des factions de l’Assemblée, et Bra’Tac fut le seul à apprécier le chaos qu’il avait prévu de causer.
Le CIC du
Concordia était à moitié plein, la routine présente dans les paroles et les gestes des officiers-mariniers qui tenaient informés leurs supérieurs de la situation à proximité des appareils terriens.
Le second, de quart, lisait la carte des déploiements aériens quand sa réflexion fut interrompue par la voix surprise d’un opérateur, qui annonça :
-Evolution des contacts ! Les vaisseaux lourds jaffas changent de position !
Le second détourna immédiatement son attention vers son subalterne, qui continuait :
-Distance en augmentation. Vitesse relative estimée 180 kilomètres par seconde et en augmentation sur cap 0-1-9 par 1-1-8, form…
-Activation des boucliers ! l’interrompit l’officier tactique. Systèmes d’armes en chargement sur les contacts 1 à 12 et 15 à 17.
-Postes de combat, ordonna le commandant en second du
Concordia. Activez la grille défensive. Interdiction d’ouvrir le feu sans ordre direct, et activez le bouclier.
L’alarme commençait à peine à sonner à bord que le communicateur de celui-ci le prévint d’un appel de l’amiral. Il accepta aussitôt et vit le visage de l’officier.
-Laissez les boucliers à la puissance minimale. Gardez les appareils en alerte 0, mais ne les lancez pas sans mon ordre. Pas d’autre consigne pour l’instant ; contentez-vous de rester à bonne distance de la flotte Jaffa.
Le commandant en chef de l’escadre terrienne coupa son écran et se retourna vers l’individu derrière lui :
-D’accord, Rya’c. Je vous ai fait confiance. Maintenant, expliquez-moi ce qui se passe ici avant que ça ne se mette à exploser de partout.
Le jaffa, qui venait apparemment de courir sur la distance séparant ses quartiers de ceux de l’amiral, était encadré par deux Marines sur le qui-vive, craignant que la hâte de l’ambassadeur ne signifie un danger pour l’officier qu’ils devaient protéger.
-Je viens de recevoir un message urgent de Dakara, amiral, dit-il alors que, sur un geste de celui-ci, les deux gardes quittaient la pièce. Nous venons d’y être attaqués par une force inconnue, qui a causé de nombreuses pertes parmi nos défenseurs. Ce matin, l’Assemblée s’est réunie en session extraordinaire, et maître Bra’tac a fait voter une déclaration de guerre.
-Pardon ?! s’exclama l’officier.
-Nos vaisseaux ont maintenant pour ordre de détruire tout ce qui s’approchera à portée de leurs armes, et les privilèges diplomatiques ont été révoqués pour la durée du conflit.
-Qu’est-ce qui est passé par la tête de Bra’tac ?! Nous ne vous avons pas attaqués !
-Nous le savons parfaitement, amiral. Et j’ai eu des consignes spécifiques, votre coopération étant indispensable pour éviter le bain de sang…
Bra’tac avait réussi à devancer son adversaire, et à se servir de ses propres valeurs contre lui. Peut-être, se disait l’ambassadeur, qu’avec une poignée de décennies supplémentaires, le mentor de son père pourrait commencer à apprécier la politique.
La proposition, acceptée en un temps record, mettait chaque jaffa armé en état de guerre, mais en prenant garde de ne pas désigner, directement ou non, d’ennemi à abattre.
Rya’c prit soin de n’oublier aucun élément du message qui lui avait été transmis, depuis la session extraordinaire jusqu’aux véritables conséquences politiques et militaires de la nouvelle guerre.
-Grâce à cette déclaration et à sa propre réputation, poursuivit-il, Bra’tac a pu ordonner une réorganisation des forces qui a dispersé dans les différents secteurs les vaisseaux liés à Gerak.
-Donc, vous me dites qu’en partant en guerre, vous avez privé Gerak de l’initiative et de sa force brute.
-Parfaitement. Tout ce qu’il vous reste à faire, c’est de ne pas céder à d’éventuelles provocations, le temps que nous puissions le priver définitivement de ses soutiens.
-… Vous jouez un jeu dangereux, Rya’c. Si votre pari échoue, si quelqu’un chez vous décide de tirer…
-Bra’tac l’a compris, amiral. Mais il n’avait pas le choix : Gerak allait se servir de l’attaque comme, comment dites-vous ?
-
casus belli ?
-Oui, c’est cela. Il allait prétendre que vous êtes les seuls à pouvoir être responsables de cette agression, et demander réclamation.
-Est-ce que la Terre a été prévenue ?
-Oui, le message a été transmis à tous nos ambassadeurs. Ce qui implique que toutes les puissances de la galaxie sont désormais au courant qu’il serait très imprudent de s’approcher de nos forces, du moins pour le moment.
-Votre déclaration de guerre est donc plus diplomatique que militaire ?
-Absolument, amiral. Et dans ce domaine, soyez assuré que maître Bra’Tac est infiniment plus compétent que Gerak. Après tout, il a bien survécu en tant que prima d’Apophis jusqu’à un âge respectable, avant d’être le ciment de la Rébellion.
-Très bien, conclut l’amiral, avec un léger sourire. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, j’ai un état-major à aller rassurer avant qu’une bordée de missiles ne parte sur un malentendu aussi bénin qu’une déclaration de guerre. Vous transmettrez mes félicitations à ce vieux sournois, d’accord ?
L’ambassadeur s’inclina, avant de se faire raccompagner à la porte par l’officier, rejoignant deux Marines qui virent avec soulagement qu’ils ne seraient pas directement concernés par la crise qui se matérialisait tout autour d’eux.
-Pourquoi avez-vous fui Dakara ?
-Je vous l’ai déjà dit, reprit Van’Tet sans simuler son exaspération. Nos chefs veulent la guerre à tout prix, et je ne tiens pas à me faire tuer pour régler des comptes qui n’ont rien à voir avec moi. Et puis avec l’attaque…
-Comment saviez-vous où étaient gardés Jal et Nemak ?
-Je fais, faisais, partie de la garde centrale de Dakara. Vos deux amis devaient être exécutés dans trois jours, et j’étais affecté à leur escorte jusqu’au Chappaï.
Il soupira.
-Ecoutez, tuez-moi ou libérez-moi, mais je vous ai tout dit ! Tout ce que je veux, c’est trouver un endroit où je puisse utiliser mes compétences avant d’aller m’installer le plus loin possible de ces vieux fous qui ne pensent qu’à s’entretuer par mon intermédiaire. Avec vous, j’aurais au moins de quoi prendre ma retraite quelque part loin de tout ça, avec assez de trétonine pour le restant de mes jours. En échange…
-On a compris, on a compris, tu te bats pour nous, on te paie, et dès que tu as assez, tu te tires sans te retourner.
-Voilà, en somme.
Son interrogateur se leva.
-Je vais revenir.
Lorsque la porte s’ouvrit, le jeune jaffa distingua quelques gardes qui tenaient d’un air menaçant leurs armes, des copies inélégantes d’armes terriennes, telles que Van’Tet en avait souvent vu entre les mains de mercenaires, voire même de jaffas. Entre les hommes de main se trouvait une humaine, d’environ quarante ans, qui le regarda d’un air attentif avant de reporter son attention sur l’homme qui quittait la cellule, prenant soin de ne pas parler avant la fermeture de celle-ci.
Ils sont prudents… Alors, si en plus il n’y avait pas eu tout ce carnage sur Dakara, ils m’auraient probablement abattu sur-le-champ, se dit-il en ayant un sentiment aigre-doux au souvenir de l’attaque qui l’avait traumatisé, mais qui lui sauvait apparemment la vie en fournissant un mobile à sa défection.
Quelques minutes plus tard, la porte s’ouvrit à nouveau.
-Il semble que tu sois un membre très récent de la garde de Dakara. Certains pourraient même penser que tu y as été mis pour mieux nous infiltrer.
-Si vous en savez autant sur moi, vous devriez vous rappeler que je ne suis qu’un soldat, et je n’ai pas choisi là où j’ai été envoyé.
-Bien sûr. Il parait d’ailleurs que ta précédente affectation s’est terminée avec pas mal de grabuge. Tu es l’un des rares survivants d’une attaque, à ce qu’il parait… Tu n’as pas l’impression que ça fait beaucoup ? Pourquoi est-ce qu’on prendrait un type qui attire les catastrophes ?
-Parce que vous voulez quelqu’un qui leur survit.
-…bien dit. Ca faisait longtemps que je n’avais pas rencontré un jaffa avec la langue bien pendue.
-Est-ce que ça veut dire que je vais survivre ?
-Ca reste à voir, ça reste à voir, lui dit son interrogateur, avec un sourire qui, cette fois-ci, ne semblait pas empreint de violence. La patronne est d’accord pour te prendre, si tu nous dis ce que tu faisais exactement avant d’être ramené sur Dakara.
-Je…, hésita Van’Tet.
-Tiens, plus de piques, plus de réponses préparées et réfléchies ? Si tu es vraiment celui que tu prétends être, et que tu veux devenir l’un des nôtres, dis-nous la vérité. Et avant de répondre, dis-toi bien que nous avons les moyens de confirmer ton histoire, et que si tu nous a menti… disons que tu auras quelques parsecs à naviguer dans le vide pour retrouver ta patrie. Sans combinaison.
-C’était… un centre de recherche militaire, lâcha-t-il au bout d’un silence éprouvant. On y développait des nouvelles armes et des protections pour nos vaisseaux. Je ne sais rien de plus, je n’y étais qu’un simple garde.
La mission vaut plus que cette information, se dit-il pour se dédouaner.
Et de toute façon, l’Installation a été détruite, ça ne sert plus à rien de protéger son secret.
L’homme en face de lui se leva.
-Très bien, dit-il avant de lui en lui faisant signe de l’accompagner. Bienvenue à bord.
-C’est… c’est bon ?
-Nous savions déjà pour “l’Installation“, Van’Tet. Pour l’instant, tu sembles pouvoir nous être utile, alors tes compétences seront utilisées. Bien sûr, on te gardera à l’œil, et fais-moi confiance, rien ne nous échappe. C’est d’ailleurs notre fond de commerce.
-La situation vient à nouveau de se complexifier, commença la voix d’Atlantis. Les répercussions de l’opération sur Dakara continuent de se faire sentir. Dans les douze heures ayant suivi votre extraction, les flottes de la nation “jaffa“ se sont réorganisées et les communications internes ont connu une augmentation significative de volume et de protection.
-Qu’est-ce qu’il se passe, maintenant ? demanda Campbell.
-Au vu des messages que j’ai réussi à décrypter, une déclaration de guerre a été faite.
-Une guerre ?! l’interrompit le pilote. Contre la Terre ?
-Les transmissions sont contradictoires, et il m’est actuellement impossible de connaître cette information. La seule chose de sûre, à l’heure qu’il est, est que notre mission en a été le détonateur.
-Comment ça, on ne sait pas contre qui les jaffas sont en guerre ? dit Maltez. Je croyais qu’on avait réactivé le matériel là-bas pour vous permettre d’en savoir plus sur ce qui se passe.
-Oui, continua Campbell. Il vous suffirait de voir où se font les combats.
-Il n’y a pas eu d’affrontement pour le moment, lieutenant, et aucune autre force n’a réagi militairement de manière à montrer son implication dans ce conflit. De plus, le cryptage utilisé pour les messages diplomatiques jaffa est, de par sa structure, très difficile à déchiffrer en l’absence d’informations précises sur les correspondants.
-Quel genre ?
-Tout ce qu’il est possible d’apprendre sur la vie de l’individu en question, et, dans le cas d’un cryptage mnémo-émotionnel, les informations les plus personnelles sont aussi les plus pertinentes, ce qui accroit la difficulté de ma tâche.
-Et… sans ces renseignements ? demanda Maltez. On peut faire quelque chose ?
-Bien sûr, commandant, mais la situation où nous sommes est critique sur de nombreux points. Comme je vous l’ai dit, notre action a accéléré de nombreux processus déjà en place. Pour faire converger les différentes parties en présence vers une issue acceptable, il nous faut agir avec vitesse, force et précision. Ce qui nécessite des renseignements fiables.
-Et, vous êtes sûre de ne pas pouvoir casser le code des Jaffas ? Je croyais que vous aviez une avance technologique absolue par rapport à eux… et à nous, s’inquiéta Campbell.
-Le système de cryptage utilisé n’offre aucune approche mathématique ou logique, puisqu’il est basé sur des émotions et des expériences communes aux correspondants. Je peux, a posteriori, déterminer le sens d’un tel message en observant les actions de l’émetteur et du récepteur, mais même ainsi, le même contenu pourra être codé par un souvenir différent lors de l’échange suivant. Il est donc nécessaire de connaitre les deux individus, puis d’obtenir un maximum d’informations sur leurs rapports.
-Qu’est-ce qu’on peut faire pour ça ? l’interrogea Campbell.
-La solution la plus rapide serait l’enlèvement de l’une des deux personnes, suivi de son interrogatoire, mais, selon mon estimation, les conséquences d’une telle intervention seraient défavorables à l’issue recherchée, même en prenant en compte les avantages qui en découlent. Je suggère donc une étude indirecte des correspondants, sachant que j’ai déjà pu prioriser le canal le plus important.
Elle interrompit Campbell alors qu’il s’apprêtait à prendre la parole :
-Ce qui veut dire, en clair, lieutenant, que nous aurons à établir un profil psychologique de ces deux personnes, par l’intermédiaire de leurs connaissances et de leurs activités.
-On a combien de temps pour ce job ? demanda Maltez.
-Le plus tôt sera le mieux, commandant. Chaque minute passée sans pouvoir accéder aux communications diplomatiques jaffa nous éloigne de notre objectif.
-Et pour Shanti ? Elle peut avoir besoin d’aide, reprit l’officier.
-Mes installations médicales sont entièrement adaptées à ses blessures.
-Ne commencez pas, Atlantis, répondit Maltez, énervé. Vous savez très bien de quoi je parle. Elle est en état de choc, et elle aura plus besoin d’une aide psychologique qu’autre chose quand elle se réveillera. Vous l’avez dit vous-même, vos compétences sont limitées, là-dessus, alors je ne vais pas vous laisser seule avec Shanti quand elle se réveillera.
-…Très bien, commandant. Dans l’éventualité d’un réveil du lieutenant Bhosle, je ramènerais immédiatement l’un d’entre vous à bord afin d’aider votre coéquipière. Cela vous convient-il ?
-…D’accord.
L’ordinateur travaillait silencieusement, et, sans plus de bruit, Carl lisait avec attention un magazine spécialisé. L’article présentait une innovation qui allait, selon les auteurs, révolutionner le marché automobile, qui avait déjà subi des bouleversements avec l’introduction en quelques années à peine des véhicules électriques rentables. L’ex-pilote, sachant ce qu’il cherchait, lisait entre les lignes pour identifier les technologies rapportées du Programme, que ses partenaires industriels introduisaient petit à petit sur Terre. Le magazine lui-même avait attiré son attention, sa couverture mettant en valeur les nouveaux tableaux de bord virtualisés qu’il avait utilisés lors de sa formation et de son trop bref séjour à bord du
Concordia.
Sa décision avait été prise, et il comptait se replonger dans le Programme, malgré son expulsion. Trop de personnes savaient pour qu’il n’y ait pas de moyens d’accéder aux informations qu’il recherchait. L’ancien lieutenant faisait confiance à son ami à bord de l’imposant vaisseau pour se renseigner sur les circonstances de l’incident qui lui avait coûté sa carrière, mais il devait trouver un moyen de reprendre contact avec lui.
Le bip de son moniteur, annonçant la fin des calculs, le ramena à son travail, qu’il s’efforçait de faire avec efficacité pour ne pas attirer l’attention sur son embryon de recherche. La simulation indiquait la résistance structurelle de la cellule d’un appareil à réaction, en fonction de différents paramètres atmosphériques, terriens ou non.
Le bureau d’études où il était désormais employé travaillait à la conception du nouvel appareil de chasse prévu pour la défense planétaire, et dont la majorité des capacités seraient, à l’instar de celles de son prédécesseur, inconnues d’un public persuadé d’y voir le nouveau jouet ruineux de l’Alliance Atlantique.
Jetant un coup d’œil derrière lui, il s’attarda sur une représentation informatique d’un autre appareil, différent en forme, mais identique dans la conception et la construction, qui porterait, du moins sur Terre, les cocardes des différentes puissances asiatiques et russes.
Facile de faire la course aux armements quand on est tout seul sur la piste et avec plein de dopants… se dit-il en grimaçant.
Il comprenait la nécessité de ce semi-secret, mais pourtant était dérangé par la facilité avec laquelle tout contrôle pouvait être perdu.
Les industries, les communications… Noyautées… Personne dans le public n’a la moindre idée de ce qui se passe depuis dix ans… Et je ne suis même pas sûr de vouloir changer ça. Tant que ça marche… Mais ça ne change rien à ton foutu problème, Carl. Si je ne peux pas reprendre contact avec quelqu’un, je ne saurais jamais ce qui s’est passé !
- Mes attributions au sein de l'empire Altéran de Pégase, comme vous nommez cette galaxie, allaient bien au delà de l'administration de la cité elle-même. Cela constituait en fait la part la moins contraignante de mes fonctions, car, comme vous avez pu le constater au cours des années durant lesquelles je suis demeurée endormie, l'endroit se gère pour ainsi dire de lui-même. Les Atlantes attendaient avant tout de moi que je prenne soin des populations abritées en mon sein, ainsi que des guerriers partis à bord de nos vaisseaux pour contenir la marée des Wraith. Les autres Cités et moi-même coordonnions les efforts de nos bâtiments de guerre, en appliquant bien entendu les ordres du Haut Conseil que j'abritais. Les Altérans se fiaient à nos analyses, se reposaient sur nos estimations. C'était une lourde responsabilité, lorsque nous étions devenues toutes les dix les derniers bastions de tout le peuple Altéran.
- J'imagine, murmura Anna, alors que rien n'était moins vrai. En écoutant le récit de l'intelligence artificielle, elle voyait presque les titanesques croiseurs Anciens cheminant à travers l'hyperespace, tous chargés de soldats dotés de capacités psychiques inimaginables et d'une puissance de calcul surpassant tout ce que les plus puissants ordinateurs terriens étaient susceptible de produire. Des centaines de vaisseaux, alors qu'un seul aurait suffit à soumettre la Voie Lactée toute entière...
- L'une de ces batailles eut lieu peu de temps avant le siège d'Atlantis. Nous disposions alors encore de nombreux bâtiments de combat, et de suffisamment de combattants pour en garnir les ponts. Mes senseurs indiquaient une activité Wraith anormale dans un secteur riche en minerais précieux, dont je ne peux vous révéler les coordonnées, avertit Atlantis comme Anna ouvrait la bouche. Ce terreau aurait permit la formation accélérée de nombreuses nouvelles Ruches. Ces informations concordaient avec les données rapportées par nos espions infiltrés, selon lesquelles une proportion inhabituelle de reines Wraith avait récemment été enfantée. Sur mon conseil, Atlantes et Aïenlantes ont donc lancé une offensive conjointe sur les camps des Fouisseurs. Pour une fois, les rapports de force nous semblaient favorables - un vaisseau Ancien pour quarante de ses équivalents Wraith.
Anna déglutit discrètement.
- Mais nous avions été bernés. Il s'agissait d'une embuscade. Les Wraith avaient commencé l'exploitation depuis bien plus longtemps que je ne le pensais ; leur récent pic d'activité n'était que poudre aux yeux, comme vous dites. Les Ruches présentes en orbite n'étaient que l'avant-garde de toutes celles qui attendaient sous la surface. Leurs brouilleurs des Wraith étaient d'une efficacité remarquable ; malgré tous mes efforts pour envisager le pire, je ne cessais de les sous-estimer.
- Que s'est-il passé ? interrogea Anna, saisie par les inflexions de regret dans la voix artificielle.
Elle peinait à se rappeler que son interlocutrice était rien moins qu'humaine. Mais Atlantis était aussi le fruit de la science des Anciens ; elle n'était pas entièrement maîtresse de sa nature. Concernant ses limites, les terriens en étaient réduits aux conjectures.
- Nous avons perdu. L'ennemi était trop nombreux, la zone efficacement piégée. Dès que mes senseurs ont cessé d'être aveuglés, j'ai prédit l'issu de la bataille. Au moins mon estimation du nombre de victimes s'avérât-elle remarquablement proche de la vérité. Une fois les Fléaux infiltrés à l'intérieur des croiseurs, ce fut un véritable massacre.
- Les Fléaux ? répéta Anna, mal à l'aise.
- Une caste de guerriers d'élite conçue spécialement pour la guerre contre mes créateurs, et aujourd'hui oubliée. Vous avez d'ailleurs tout lieu de vous en féliciter…
Les discussions avec Atlantis prenaient petit à petit une nouvelle tournure, alors que le rôle qu’Anna jouait dans cette relation s’était vu brutalement redéfinir, sans qu’elle n’ait pu réagir, ni même comprendre ce que l’I.A. demandait désormais d’elle.
Elle était privée de repères, et faisait donc ce qui lui semblait logique dans cette situation : observer et écouter. Une partie d’elle-même lui disait d’aller prévenir ses supérieurs, mais cette impulsion se voyait bloquée par la curiosité toujours croissante, la voix féminine partageant de temps à autre ses expériences passées. Mais à cette curiosité venait s’ajouter une peur inexprimable, qu’elle ressentait depuis quelques jours, faisant presque chaque nuit des rêves dont elle n’avait que des souvenirs partiels, qu’elle savait rattachés à ces discussions, aux évènements qui avaient apparemment marqué la personnalité de l’I.A. durant la guerre qui s’était conclue par le départ des Anciens de Pégase.
La jeune femme se rendait compte que, d’une manière ou d’une autre, Atlantis pesait parfaitement son intonation, les intervalles entre ces échanges et leur contenu, mais elle jouait le jeu, ne sachant pas à quelle fin son interlocutrice lui expliquait ses réactions à l’époque où elle fut engagée dans la guerre contre les Wraith.
Elle sait tout, et elle peut probablement tout. Qu’est-ce qu’elle peut… vouloir ? Peut-elle vouloir, déjà ? Oui, elle est autonome, et consciente. Mais je ne dois pas oublier qu’elle n’a pas été créée par des humains, je ne peux pas lui appliquer ma manière de penser… Pourquoi ça ne peut pas être simple, ce boulot ? Je me suis engagée pour étudier les Anciens, pas jouer à une partie d’échecs avec une I.A. multimillénaire ! se dit-elle en quittant son bureau, son ordinateur sous le bras.
Comme chaque semaine désormais, elle devait rendre compte personnellement à Jackson, et elle se demandait s’il se doutait de l’évolution de sa relation avec Atlantis, et de ce que pourrait faire cette dernière si elle trahissait sa confiance.
Et de toutes les éventualités envisagées, aucune n’était bonne pour elle…
Franchissant un croisement, la scientifique dut faire usage de tous ses réflexes pour s’arrêter à temps lorsque son supérieur surgit devant elle, marchant sans regarder devant lui.
-Oh ! Désolé ! s’excusa-t-elle en sursautant.
-Pas de mal, répondit-il.
Son regard se posa sur le document qui avait attiré son attention quelques instants plus tôt.“ La réunion doit-elle être reportée ?“, demanda-t-elle en indiquant le feuillet
-Comment ça ? Oh, ça ? dit-il en s’attardant un instant dessus. Non, ne vous inquiétez pas, ce n’est rien d’urgent. Venez.
Anna le suivit jusqu’à son bureau.
Il s’arrêta devant la porte et fit signe à la jeune femme d’entrer.
-Excusez-moi, je dois juste un passer un coup de fil. Allô, docteur Weir ? Ici Jackson. Oui, je vais m’absenter une semaine à partir de samedi prochain. S’il y a une urgence qui dépasse l’habituel, donc quelque chose de moins bénin qu’une offensive majeure Wraith ou une attaque de Réplicateurs, je serai joignable par le canal habituel. Mais, s’il vous plait, j’aimerais pour une fois passer une semaine de congés tranquille… D’accord, je vous ramènerai des souvenirs, si je trouve quelque chose de valable. D’accord. Merci. A plus tard. Jackson, terminé.
L’archéologue rentra à son tour dans le bureau, et s’assit devant Anna.
-Désolé, mais Elizabeth préfère être au courant aussitôt que possible pour ce genre de choses. Donc, où en étions-nous ? Ah, le rapport hebdomadaire sur les informations que nous a offertes notre nouvelle hôtesse.
Anna attendit quelques instants, se demandant si Atlantis relèverait le sarcasme, puis commença à présenter les informations correspondant à sa nouvelle affectation.
Lorsqu’elle eut terminé, Jackson transféra les données vers son ordinateur, avant de demander à sa subordonnée :
-Comment se passe la cohabitation, pour l’instant ?
-Pour l’instant, bien. Atlantis respecte sa part du marché, et je n’ai pas vraiment de critique à faire. A ce que j’ai vu dans les rapports sur les I.A. que vous avez pu croiser, docteur, c’aurait pu être largement pire.
-Avez-vous pu en apprendre plus sur elle ou sur ses motivations ?
-…elle m’a donné quelques renseignements, au fil de nos entretiens. Ca reste fragmentaire, mais j’ai mis ce que j’avais.
Ce soir-là, elle se rentra dans son appartement sans dîner, l’estomac noué par l’appréhension. Elle avait commencé à mentir, et n’était pas sûre de connaître les raisons qui l’avaient poussé à cacher une partie de ses discussions avec Atlantis. Jackson, qu’elle considérait pourtant comme un modèle, n’avait pas été tenu au courant de ses discussions plus… personnelles avec l’entité Ancienne. La curiosité se mêlait à l’intérêt qu’elle portait à l’I.A., l’incitant à poursuivre dans cette voie, qu’elle savait, en revanche, très dangereuse.
Et, une fois de plus, Atlantis se mit à discuter avec elle, abordant des décisions que l’I.A. semblait regretter.
Les rêves se faisaient moins violents ; l’évolution, très lente, se manifestait moins par la nature des pensées que par leur rythme. La jeune femme, toujours inconsciente, avait désormais l’impression de pouvoir commencer à s’adapter au débit des souvenirs qui venaient la hanter.
Elle luttait, souffrait ou simplement regardait les autres autour d’elle mourir, mais sa tension diminuait. Le massacre sur Dakara avait à présent un témoin, qui semblait la connaître et qui savait ce qui s’était réellement passé. La destruction du
Bellérophon n’était plus seulement sienne à porter, tout comme les centaines de corps irradiés qui s’étaient étendus devant elle.
Il n’y avait pas d’échange direct, juste une sensation d’empathie, qui suffisait à Shanti pour recommencer à penser. Les souvenirs ne s’imposaient plus comme des faits bruts, impossibles à éviter ou à refuser, mais devenaient des émotions, qu’elle se mettait progressivement à interpréter dans un état de semi-conscience.
Son esprit se fixait désormais sur une image, sur un son, plutôt que de subir le torrent qui l’avait torturée auparavant. Elle les visualisait non sans mal, l’objet de son attention étant à chaque fois confus, troublé. Les détails sur lesquels elle tentait de se fixer s’évanouissaient aussitôt qu’ils étaient apparus, pour revenir l’instant d’après, sous une forme légèrement différente. Lentement, les faits qu’elle tenait pour acquis évoluaient, sa responsabilité n’étant plus indubitable. A ses pensées venaient s’en rajouter d’autres, plus rassurantes.
Vous ne pouviez pas parfaitement maîtriser tout ce matériel, même avec vos… capacités.
A chaque instant, vous avez fait le maximum pour éviter les morts inutiles.
Je ne peux pas espérer vous comprendre, mais de ce que j’ai vu, vous pourriez être largement différente, et… Je ne suis pas douée là-dedans, hein ? Tout ce que je veux dire, c’est que, pour moi, on se définit par ses choix et par les leçons qu’on en tire. Ca parait un peu simpliste, mais j’essaie de fonctionner comme ça. Alors, pour moi, vous avez fait ce que vous avez pu, et que vous vous souveniez encore de ces évènements, qu’ils aient encore de l’importance par rapport à tout le reste, ça devrait plutôt vous encourager à avancer. A ce que j’ai vu, il n’y a pas grand-monde, ici ou dans la Voie Lactée, pour qui la mort d’autant de personnes a de l’importance. En tout cas, pas grand-monde parmi ceux qui comptent vraiment… Je ne sais pas ce que vous voulez, mais…
-… mais je préfère que ce soit quelqu’un pour qui la vie a de la valeur qui prenne les décisions plutôt qu’un monstre. Parce qu’on en a eu notre part, termina Anna, le regard perdu dans l’océan où croisaient au loin une poignée de navires militaires et scientifiques.
Van’Tet suivait docilement son nouveau chef, observant du coin de l’œil son environnement, à la recherche de toute information utile.
-Voilà les baraquements, lui dit Jomah, le responsable des mercenaires. Tu prends une couchette libre et tu t’y installes. On viendra t’appeler pour voir un peu comment tu te débrouilles avec une arme et te filer de nouveaux vêtements. A partir de maintenant, le boulot est simple : tu obéis, tu observes, tu apprends. On n’a rien contre les initiatives, mais les conneries, je les tolère pas. Compris ?
-Oui.
Le jaffa trouva rapidement une place sans affaires à proximité, et s’assit dessus.
Bon, et bien ça y est. Je suis dans la place. Maintenant, il faut en apprendre plus sur ce groupe…
Son attention se porta alors sur les quelques objets personnels que ses nouveaux voisins de chambrée, pour l’instant absents, avaient placé à proximité de leur minuscule espace vital. Il y voyait des hologrammes familiaux, quelques objets sans valeur apparente, mais rien qui pouvait s’apparenter à une arme. Il lui fallut quelques instants pour trouver le râtelier, à proximité de la sortie, et l’espion s’en rapprocha. Par curiosité, il essaya d’ouvrir l’un des casiers, mais sans succès.
-Identification biologique. Tu ne pourras pas l’ouvrir sans être enregistré.
Van’Tet se retourna brusquement, trouvant une femme derrière lui, dans le couloir.
-Ah… merci pour l’information… ?
-Désolée. Je m’appelle Suessi, répondit-elle. Je suis l’assistante du patron. C’est moi qui vais voir ce que tu sais faire. Viens.
Elle se retourna et commença à s’éloigner, aussitôt suivie par Van’Tet.
-Tu es jaffa. Ancien membre de la garde de Dakara, c’est ça ?
-Oui, je suis parti car…
-Je m’en fous. L’important, c’est que tu sois là, et que tu te rendes utile. Quelles armes sais-tu utiliser ?
-La lance, le zat’nik’tel, la grenade à choc, et je sais comment utiliser le déphaseur, termina-t-il en décrivant la seule arme que les jaffas avaient contre les Reetou et les éventuels Ashrak parcourant encore la Voie Lactée.
-C’est tout ? Pas d’arme à feu ?
-Non. Il y a quelques armes terriennes et langariennes dans l’arsenal, mais presque personne ne s’en sert.
-Encore heureux pour tous les mercenaires et pirates de la galaxie, lui dit-elle en se dirigeant vers une porte gardée par deux soldats en armes. Le jour où vous commencerez à vous servir de vraies armes, il faudra commencer à faire attention… Enfin, pas d’expérience, donc. Tu vas devoir apprendre, et vite, si tu veux continuer à faire partie de l’équipe.
-D’accord…
Les deux mercenaires s’écartèrent devant elle après avoir ouvert la porte qu’ils gardaient, révélant un hangar de grande taille, que Van’Tet reconnut aussitôt comme l’une des deux baies de chasseurs. Il se raidit aussitôt lorsque le bruit de plusieurs rafales vint à ses oreilles, avant de remarquer la présence de plusieurs tireurs, qui semblaient s’entraîner sur des cibles situées sur le mur en face de lui.
-Voici l’endroit où tu vas passer tout ton temps pendant les prochains jours, si tu veux être à notre standard. Et, crois-moi, tu n’as pas envie d’échouer, ajouta-t-elle avec un sourire ironique.
Elle se dirigea d’un pas décidé vers un autre râtelier, qu’elle ouvrit d’un geste, prenant l’une des armes à l’intérieur pour l’envoyer à Van’Tet, qui l’attrapa au vol. Il la détailla du regard, reconnaissant un fusil d’origine terrienne, tandis que Suessi refermait le casier, une arme dans l’autre main. Ramassant quelques chargeurs qu’elle avait posé au sol, sa nouvelle instructrice lui fit signe, au milieu du vacarme des rafales, de la suivre.
Il l’accompagna jusque dans une alcôve protégée par un petit champ de force, qui, une fois passé, bloqua tous les sons de l’extérieur.
-Bon, aujourd’hui, je vais t’apprendre la base, puis je vais te mettre avec un de tes nouveaux potes, qui va t’apprendre tout ce qu’il sait.
Elle désigna l’arme.
-Ceci est une arme à feu terrienne. Elle est simple, facile à entretenir, mortelle et bien plus précise que vos lances. Pour faire simple, c’est la base de tout groupe de mercenaire qui se respecte, maintenant, et nous plus que les autres, puisqu’on a été les premiers à en trouver les plans et à les vendre à la concurrence. Et, désolé pour toi, lui dit-elle avec un regard contredisant ses propos, mais la série de déculottées que vous ont filé les Terriens à l’époque des Goa’uld a largement contribué à faire passer ceux qui se baladent encore avec une lance pour des ploucs… Ce qui, soit dit en passant, est justifié.
Van’Tet ne répondit pas, sachant qu’elle avait partiellement raison, et que la lance, malgré sa puissance supérieure, demandait des années d’entraînement pour être utilisée avec une efficacité acceptable, alors qu’on s’attendait à ce qu’il maîtrise cette arme en quelques jours à peine.
-Bon, évidemment, elle n’est pas parfaite. Il faut la recharger assez souvent, les munitions pèsent lourd et en plus coûtent cher à produire. Alors, jusqu’à ce que je te dise le contraire, tu ne touche pas à ce bouton, continua-t-elle en indiquant un petit sélecteur sur le côté de l’arme. Oh, et contrairement à ta lance, tu va aussi devoir apprendre à l’entretenir si tu veux qu’elle fonctionne. Mais on va voir ça après…
Elle engagea l’un des chargeurs courbés par-dessous l’arme brune et noire, puis fit un mouvement brusque.
-Alors, pour viser, commença-t-elle, c’est ici…
Les deux membres opérationnels de SG-22 se regardèrent un instant, surpris par la nouvelle.
-Comment ça, l’opération est annulée ? demanda Campbell.
-Je viens d’avoir de nouvelles informations, lieutenant, répondit l’I.A. L’un des individus qui nous concernait semble travailler de concert avec votre flotte.
-Vous voulez dire, l’un des hauts-gradés jaffas ? s’étonna Maltez.
-C’est cela même. Depuis les transmissions en provenance de Dakara, les communications depuis vos navires situés dans le nuage de Magellan ont subi une augmentation significative, qui ne peut qu’être liée à l’évolution de la situation stratégique.
-Et, ça veut dire qu’on change de plan ? reprit le pilote. Désolé si je suis un peu lent, mais bon, c’est peut-être dû à quelqu’un ici qui se complait dans le technoblabla.
-Pour être claire, lieutenant Campbell, il est désormais inutile de chercher à briser le système de cryptage diplomatique jaffa, puisque celui que vos forces militaires stratégiques utilisent a une base mathématique, que je suis à même de franchir.
-Oh. Et, ça prendra combien de temps ?
-Huit virgule six microsecondes.
-Heu ? lâcha Campbell.
-Oui, je suis forcée de reconnaître que vos concepteurs sont extrêmement doués au vu du niveau technologique qui est le vôtre. Je n’ai plus eu de défi aussi complexe depuis les virus de combat Wraith. En-dehors de la situation actuelle dans son ensemble, bien sûr.
-Me…merci ? dit Maltez, qui ne savait quoi penser, son esprit fusant pour essayer d’envisager les implications que pouvaient avoir l’accès d’Atlantis aux communications stratégiques. Et… et maintenant ?
-Je vais désormais analyser les nouvelles informations pour déterminer la marche à suivre…