Chapitre 2 : Le feu du ciel
Base navale de Lann-Bihoué:
Le réveil sonna, il était 5h06 du matin. Le lieutenant Estienne n'était pas très matinal et ce n'était pas le temps nuageux de Lorient qui allait changer cette habitude. Seulement il avait tant rêvé d'être pilote de chasse qu'il était prêt à beaucoup de sacrifices. Il en avait déjà fait beaucoup. En quinze minutes il était douché, rasé et habillé. Dans les couloirs de la base il y avait peu d'activité. Mais un pilote de chasse a droit à beaucoup de privilèges. Notamment celui d'avoir un service particulier à n'importe quelle heure de la journée. Il pouvait se goinfrer sans avoir à lever le petit doigt. Une serveuse du mess apporta à sa table toute sorte de viennoiseries, du café, du lait, jus de fruits en tout genre. Un luxe d’officiers pour sûr. Et ce même si il n’était que lieutenant. Il goba deux croissants qu’il avait tartinés avec du beurre et du Nutella. Il avala une tasse de café, car trop de café n’était pas bon pour garder son sang-froid pensait-il. Il s’essuya vite fait la bouche avec une serviette puis se leva et sortit du mess comme le disent les aviateurs.
-Lieutenant vous êtes prêt?
-Hein? Euh oui mon capitaine!
Le jeune homme se mit au garde à vous devant son supérieur.
-Repos. Passé une bonne nuit ?
-Pas trop mais j'ai l'habitude.
-Allez ça ira mieux en vol.
Si le capitaine savait... et les deux pilotes se dirigèrent vers la salle météo.
Atlantique Nord:
Le capitaine Andersen bougonna un juron en accédant à l'escalier menant à la timonerie. Arrivé en haut il se dirigea vers l'homme de quart qui avait la responsabilité pour la nuit de l'un des plus gros porte-conteneurs du monde.
-Qu'il y a t'il Rammus?
-Mon capitaine on a une série d'anomalies sur le radar.
-Du trafic maritime?
-Non les échos sont en altitudes.
-Alors quoi? Surement une tempête.
-Non le temps est assez dégagé, il n'y a pas de tempête en prévision. On dirait un avion, mais c'est impossible.
- Laissez-moi voir.
Le Emma Maersk disposait des derniers systèmes de prévention vraiment très sophistiqués, il pouvait détecter à plusieurs dizaines de km un danger pour le navire. Sur le radar une sombre tache se dirigeait plein Est et rattrapait rapidement le bateau par l'arrière. Devant cette tache se dégageait une multitude d’échos plus petits.
-Peut-être … un détachement de l'US Air Force.
-Mais capitaine, à cette altitude et avec cette taille …
-Écoutez on les verra peut-être quand ils passeront.
Il ne croyait pas si bien dire, le navire marchand remplit de conteneurs Maersk à destination du port d'Hambourg fut vite à proximité de l'énorme flotte alien. Les marins sortis sur la passerelle contemplèrent silencieusement le curieux ovni. Le croiseur s'immobilisa juste devant la proue du navire à 1.000 mètres d'altitude et se retourna.
-Mon capitaine il …
-Virez de bord, vite à 30 degrés!
Le géant des mers par la force de ses moteurs diésel et de son gouvernail vira difficilement sur la gauche mais la manœuvre était inutile. La première salve atterrit sur le devant du navire et la force du choc projeta en l'air une demi-douzaine de conteneurs dont l'un s'écrasa sur la timonerie et un autre sur la cheminée du bateau. Le capitaine qui était rentré et s'était accroupi derrière la barre prit la radio pour lancer un ultime appel de détresse en vain. La deuxième salve frappa le navire juste au niveau de la ligne de flottaison sur tribord déchirant la double coque de celui-ci en deux dans un bruit de froissement de métal monstrueux. En l'espace d'1 min 30 le transporteur alourdi par sa charge s'enfonça dans l'Atlantique sans qu’aucun membre d’équipage ne puisse seulement réagir. Mais à quelques 1280 km à l'est dans un Atlantic II de la marine nationale française en patrouille...
-Officier radio à lieutenant de vaisseau.
-J'écoute.
-J'ai un S.O.S. sur la fréquence de détresse internationale.
-Ou ça ?
-Signal en provenance du carré D3 à plus de 1.000 km à l'ouest.
-Bien, avertissez la sécurité civile. A l'officier de navigation, on met le cap sur le lieu d'émission. Officier radio tentez de rentrer en contact avec le navire.
Le pilote changea de cap et se dirigea vers le lieu du naufrage. L'officier des télécommunications prévint le continent du problème.
http://www.youtube.com/watch?v=xgaXNiIK9G8
Dans la salle de réunion d'Atlantis ou se trouvait John Sheppard et Rodney Mckay au côté de Chuck Campbel.
-Monsieur la vidéo conférence est prête.
-Bien allez-y.
Apparut alors à gauche sur un écran scindé le groupe de crise de la zone 51, Woolsey, O’neill et des membres du CIS. Quant à droite apparut Carter à bord du Hammond.
-Sheppard, faites nous un topo.
-Mon Général le groupe du Hammond a détruit le vaisseau ruche et 3 des 4 croiseurs qui l'accompagnait. Mais le dernier nous a échappé et est rentré dans notre atmosphère.
-Ou va-t-il?
-D’après sa trajectoire de descente depuis son entrée dans l’atmosphère il se dirige vers la France Monsieur.
-Carter vous pouvez l'arrêter ?
demanda O’neill
-Non mon général, je crains que la bataille ait durement touché l'intégrité du vaisseau. Nous ne pouvons pas rentrer en atmosphère.
-Quoi? Vous voulez dire que le vaisseau wraith va nous échapper et se réfugier en Europe.
s’écria apeuré Wollsey
-Mr. Woolsey je doute que les français l’accueillent les bras ouvert.
rétorqua Carter
-Colonel, seulement les plus hautes instances du Gouvernement français connaissent le Projet Porte des Étoiles. Ce qui se prépare va être un véritable génocide dans la population avec des sélections de milliers de personne. L’armée française elle-même ne saura pas contre quoi elle doit se battre ... Général O'neill il faut les prévenir.
-Je sais mais le Président m'a demandé de tenir secret l'accident le plus longtemps possible.
-Quoi ???
répondirent Sheppard, Carter et Woolsey.
-Mon général,
répliqua Carter, il faut prévenir les français pour qu'ils évacuent leur littoral, la population civile va être …
-Désolé, j’ai les mains liées Sam, j’aurais voulu pouvoir faire quelque chose. La Navy a un Groupe de combat qui croise au large des iles Canaries…
-Le Ronald Reagan !
compris Carter Mais mon Géné...
-…Son groupe aérien a déjà décollé Carter. Il part à la rencontre du croiseur. Cette décision me déplait autant qu’à vous. Mais …
-Quoi ?
répondit curieuse Samantha
-Je ne devrais pas vous le dire mais … le président a fait un AVC.
-Oh mon dieu !
répliquèrent tous les membres
-Ne vous inquiétez pas il est hors de danger. Cependant le vice-président m’a confié qu’il ne fallait pas prendre d’initiative au sujet de la porte des étoiles. Il a évoqué un contentieux avec nos alliés Sud-Coréens et Japonais.
-Ce qui veut dire ?
demanda Sheppard
-Qu’on doit garder la face le plus longtemps possible. On doit respecter le traité. Ce qui veut dire que …
-… juridiquement nous pourrons mettre les français au courant quand ils le seront déjà. Ainsi nous ne violeront pas les traités.
termina Carter
Ils eurent tous la même réaction de stupeur. Ils savaient tous ce qui attendait les français. Lors de l'attaque d'Anubis, le Saratoga n'avait rien pu faire contre l'avance technologique des goa'ulds. Cette fois les Etats-Unis n'étaient pas menacé directement, mais le littoral français n’avait qu’une faible chance contre un ennemi aussi déterminé et impitoyable que les Wraith.
-Mon général peut-être que le Hammond peut détruire l'ennemi de l'espace?
Questionna Sheppard.
-Impossible, nos canons électro-magnétiques n'ont pas assez de portée et de puissance. Et une attaque nucléaire serait pire que le mal.
Lui rétorqua Carter
-Et avec le Vulcain?
demanda O'neill
-La plateforme est HS mon général.
-Carter on n’a pas d'autre choix, Mckay montez a bord du Hammond et aidez l'équipage à rétablir la plateforme de tir.
-Heu maintenant mon général?
-Non quand l'Europe sera rayé de la carte. Bah oui maintenant imbécile. Woolsey trouvez une manière de faire avaler la pilule aux français.
- Ça ne va pas être facile monsieur.
Base aérienne de Lann-Bihoué:
Les deux pilotes marchaient côte à côte silencieusement. Le tarmac de l'aérodrome était illuminé, la piste aussi. Au bout de quelques dizaines de mètres de bitume Estienne et son leader arrivèrent au hangar 03 ou les rampants avaient passé la nuit a bichonné les montures des deux aviateurs. A peine entré dans le hangar blindé, le jeune pilote ne put s'empêcher de sourire nerveusement à la vue du magnifique Mirage 2000-5F en configuration de défense aérienne. La base de Lann-Bihoué était traditionnellement le repère des avions de patrouilles maritimes Atlantic II de l'aéronavale. Mais depuis le 11 septembre 2001 l'armée de l'air effectuait une veille permanente sur la surveillance du trafic civil dans le nord-ouest de la France. Le lieutenant effectua le dernier check-up en parcourant les différents points du chasseur. Entrées d'air, trains d'atterrissage, bord d'attaque, tuyère du réacteur, tout y passa. L'appareil était impeccable. Le pilote s'engouffra dans son cockpit, l'adrénaline montait, le plaisir et la tension aussi. Seulement un dernier mot d'encouragement des mécanos auquel Antoine adressa un sincère remerciement. La verrière se referma et le réacteur déjà allumé poussa légèrement l'avion en dehors du hangar. Tous les pilotes étant quelques peu superstitieux, beaucoup ont des rituels. Antoine détestait la superstition. Mais comme il n’était pas à un paradoxe près, il avait lui aussi son petit rite de décollage. A l'image d'un joueur de football embrassant la pelouse avant d'entrée sur le terrain, Estienne se laissa aller à son rituel de décollage en levant la main droite et en décrivant des cercles avec son index comme un pilote d'hélicoptère.
-Tour de contrôle à Cobra Fox 1 et 2, autorisation de décoller accepté. Bon vol.
-Cobra Fox leader à tour de contrôle merci. Décollage. Yiaah!
Les deux Mirage côte à côte sur la piste poussèrent leur réacteur au maximum et dans un vacarme assourdissant s'élevèrent majestueusement du sol.
Centre d'analyse des renseignements japonais, Tokyo, Japon:
Aichi Takeukhi s'apprêtait à finir sa journée devant son ordinateur comme à l'habitude. De toute façon que ça soit à son travail ou chez soi, il était rarement à l'écart de l'informatique. Les seuls moments loin de ces machines se résumaient à quelques heures par semaine ou il se déplaçait, dormait, voir s'entrainait aux arts martiaux. Un bon moyen de faire le vide dans une société angoissante. De règle générale il s'ennuyait ferme. Pourtant son poste était bien rémunéré et mettait à contribution son talent. Il lui arrivait même de réaliser de temps en temps de grandes actions au service de son pays. Pas toujours dans la légalité se remémora-t-il.
Il avait déjà prouvé son talent à 14 ans tout juste sonné il piratait déjà le site du Pentagone. A 17 ans il découvrait des preuves sur les mensonges de l'administration américaine en Irak. A sa majorité il fut engagé par le gouvernement japonais dans le contre-espionnage et la défense informatique. Rôle dans lequel il excellait. Il avait fait tomber à lui tout seul tout un pan entier de la mafia japonaise. Son expérience et ses nombreuses interventions illégales lui avait permis de découvrir par lui-même l'existence du programme Porte des étoiles en piratant le réseau de défense américain. Quand il avait vu que le gouvernement américain avait disposé une énigme mathématique dans un jeu vidéo afin de recruter la perle rare, il avait pris le malin plaisir à trouver la réponse de l'énigme puis à refuser la proposition américaine. Le Japon s'était très fortement américanisé, beaucoup trop pensait Aichi. La mémoire de son grand-père survivant d'Hiroshima le possédait. Il admirait son courage, sa force et sa longévité. De son grand-père, il avait pris les principaux traits physiques. Son mètre quatre-vingt le rendait plutôt grand pour un japonais. Il s'était juré de devenir le parfait samouraï. Il avait exercé le combat au sabre, le karaté et d'autres sports de combat. De son grand-père il retenait deux autres choses, son sabre qu'il avait reçu en héritage et son prénom qu'il avait décidé de prendre pour lui: Kanbeï.
-Tiens. Qu'est-ce que c'est que ça ?
-Quoi tu pirates encore le Homeworld Command?
-Comment tu sais? Attends. Logiciel espion et merde. Senseï je t'ai déjà dit de ne pas regarder mon écran.
-Et sinon?
-Ta copine sait que tu as des Hentai sur ton ordinateur?
-Ok c'est bon t'as gagné je lâche l’affaire… Mais dis-moi ce qu’il se passe mec ?
-C'est les américains. On dirait qu'ils viennent de lâcher l'Europe.
-Lâcher l'Europe? Arrête avec ta rengaine antioccidentale.
-Un vaisseau spatial extraterrestre leur a échappé et se dirige vers la France et entre lui et eux que de la flotte...
-Quoi les aliens sont sur Terre? Cool.
-T’es malade ? Ils vont rayer l'Europe de la carte, en commençant par la France !
-Mais les américains vont quand même l'attaquer?
-Ben à priori non. Attend si ! Ils ont transmis un message à un de leurs porte-avions.
-Donc ils vont se défendre?
-Sauf qu'ils … Non les porcs!
Le jeune hacker se leva de son siège et se mit à courir à l'intérieur de la salle vers le bureau de son supérieur. Il ouvra brutalement la porte sans frapper.
-Monsieur!
-Quoi? Qu'est-ce qui vous arrive Kanbeï, vous êtes devenu fou? On ne vous a jamais apprit a frappé à la porte avant d'entrée?
-Si je suis désolé monsieur mais c'est très important.
-Et alors vous ne connaissez pas le téléphone ?
Il n’a pas tort mais j’emmerde ce con. Pensa Kanbeï. A situation d’urgence, mesure d’urgence.
-Monsieur, c'est à propos du programme Porte des étoiles.
-Fermez la porte immédiatement garçon !
Kanbeï ferma la porte et s'assit devant son patron, tous deux était accrédité Cosmics, le plus haut niveau d’accréditation dans le Gouvernement de Tokyo. Puis il lui expliqua toute l'histoire.
-Mon dieu c'est monstrueux.
-Oui il faut agir.
-On ne peut pas intervenir
-Mais si, il faut prévenir les français.
-Ils le sont surement déjà, ils n'ont pas besoin de perdre de temps. Ils ont autre chose à faire que de nous écouter.
-Non ils ne sont pas au courant.
-Comment le savez-vous?
-Les Américains ont transmis un message d'interception prioritaire à leur porte-avions Reagan dans l'Atlantique, et grâce à un système copié sur les goa'ulds. Ce système est très récent monsieur et je doute qu’il puisse seulement avoir eu vent de ce projet, alors décoder un message…
-Et c'est tout?
-Oui c'est tout monsieur, ils n'ont rien envoyé d'autre.
-Écoutez Kanbeï, je dois en référer à ma hiérarchie.
-Non. Le c’est à cause nous si ils font ça. En vertu des accords d’il y a deux ans à Kobé. Il n'y a pas une minute à perdre, le vaisseau sera sur le territoire Français dans moins d'une heure!
-Je ne peux vous appuyer...vous devrez prendre vos responsabilités dans cette affaire...
Quartier général de la marine, Brest:
L'amiral Becquet de la flotte de l'Atlantique avait été réveillé en urgence. Le service de renseignement de la marine avait capté une série inquiétante d'appels de détresse dans tout le nord de l'océan Atlantique. Un village islandais était sous les flammes, un long courrier de British Airways ne répondait plus depuis quelques heures, un porte-conteneurs avait lancé un S.O.S. et l'avion parti à son secours ne répondait plus à la radio depuis une trentaine de minutes.
-Amiral voici le dernier relevé de position de notre Atlantic.
-D'accord et des nouvelles du vol BA 212?
-Non mon amiral, mais on a un problème avec l'armée de l'air.
-Quel problème capitaine?
-Leurs radars perçoivent une multitude d'échos en route vers Brest.
-Quoi? Mais c'est peut-être une attaque?
-Une attaque? Mais de qui mon amiral, il n'y a pas d'hostiles dans l'océan? Et puis vu la taille et le nombre des échos...
-Ah Bon? Faites voir. Mais c'est impossible!
-Amiral Becquet.
dit un officier en se mettant au garde à vous
-Commandant?
-Une dépêche de l'état-major. Les japonais auraient intercepté des messages hostiles et nous indiquent qu'une attaque imminente se prépare contre notre littoral.
L’Amiral Becquet avait connus le feu autrefois, mais ce qu’impliquait ce message le dépassait totalement. Il resta bouche bée, les yeux dans le vague.
D’une voie sombre il déclara :
-Mettez la flotte en alerte, que nos SNLE prennent la mer immédiatement !
-Oui Amiral.
Base de sous-marins de l'île longue, Brest:
A peine l'alerte avait-elle été donnée que la base des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins française était noire de matelots qui embarquaient à bord du Téméraire. Un peu plus loin, des militaires vêtus de noir de casques de combat et de gilets tactiques retiraient leurs armes du râtelier de l’armurerie. On ne discutait pas avec la sécurité nucléaire, surtout après les évènements de Fukushima. Le lieutenant de vaisseau Le Guelen le savait. Ce petit bout de femme chef d'une équipe de fusiliers marins était chargée de la protection du complexe et de l'escorte des sous-marins dans la rade. Le groupe d'une quinzaine de soldats qu'elle commandait avait pris place dans une embarcation type zodiac spécialisé dans l'intervention rapide. Le bateau bondissait littéralement sur l'eau. Les vagues et la vitesse rendait le trajet très éprouvant. Mais toute son équipe était entrainée pour ça, elle le savait. L'embarcation longeait la digue protégeant l'entrée de la base et chaque membre entendait le klaxon des sirènes qui résonnaient en eux comme une déchirure. Au bout de 200 mètres, le canot entra dans la rade. En un instant, le capitaine se retrouva devant la longue forme noir et épurée que représentait le Téméraire tiré par deux remorqueurs de la marine. En cas d'attaque, son but était de se faire discret et de déverser son terrible chargement de missiles balistiques contenant des ogives chargées de têtes nucléaires à vecteurs multiples en trajectoire surbaissée en représailles. Mais le vrai but du jeu était de ne pas en arriver à cette extrémité. Alors qu'elle scrutait, arme à l'épaule, tout danger pouvant s'abattre sur le sous-marin, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser à son oncle. Celui-ci était commandant de sous-marin nucléaire lanceur d'engins. Elle ne pouvait savoir si il était aux commandes du Téméraire, le plus grand des secrets entourait ces missions et les sous-marins ne portaient pas de nom sur leur coque. De toute façon elle faisait partie d'une longue lignée de militaire. Elle pouvait trouver des membres de sa famille dans n'importe quel corps d'armée. Elle souhaita alors silencieux le vieil adage des sous-mariniers : « bonne chasse et bon vent ». Le sous-marin prenait le large, mais il devait encore suivre plusieurs kilomètres avant de rentrer en plongée ou il serait en sécurité.
-Regardez capitaine !
-Qui y-a t’il "Quartier-maître"?
-Là bas regardez madame ! C'est toute la flotte qui prend le large.
-Tu as raison, il se passe quelque chose de grave.
-Vous croyez qu'on va devoir se battre?
Demanda-t-il alors.
-On ne spécule pas. Restez tous concentré !
Large des côtes françaises:
-Ici AWACS Thunderhead, Cobra Fox est-ce que vous nous recevez ?
-Ici Cobra Fox leader indicatif "Diabolo", je vous reçois 5/5.
-Diabolo mettez le cap au 320. Multiples échos probablement hostiles, restez sur vos gardes.
-Pardon vous pouvez répéter?
-Appareils hostiles en approche, toute l'armée de l'air est en alerte, interceptez le vol inconnu et rendez compte.
-Bien on est parti terminé. Vous avez entendu ça Cobra Fox 2?
-Euh ouais ce n’est pas trop rassurant. On doit s'attendre à quoi?
-On verra bien.
Les mirages en formation se dirigeaient droit vers le croiseur. En moins de 5 minutes ils arrivèrent à portée de radar de l'objectif. Ce dernier était tellement imposant qu'ils pouvaient même le visualiser à vue. Mais ce qu'ils ne voyaient pas c'était une navette furtive qui avait quitté le croiseur et qui s'engouffrait sur leur droite dans les nuages en direction de l'est.
-Merde c'était quoi ça? Diabolo à Cobra Fox 2 c'est quoi ton indicatif déjà?
-Rage.
-Bof t'aurais pu trouver mieux. Enlèves la sécurité de ton armement et approches toi, on va procéder à …
Le leader n'eut pas le temps de finir sa phrase que son mirage 2000 fut pulvérisé par un tir direct de l'un des nombreux darts en approche rapide. Estienne complètement paralysé regarda autour de lui, les tirs se multipliaient et la nausée le prit au cœur. Ni une ni deux il largua ses bidons de carburant auxiliaire pour être plus maniable et lança son mirage 2000 dans un piquée à 75 degré.
Merde, merde c'est quoi ce bordel!
-Diabolo! Diabolo répondez qu'est ce qui se passe?
questionna l’AWACS
-Putain, rage j'engage!
-Quoi! Non vous n'avez pas l'autorisation, diabolo répondez!
-Diabolo s'est fait shootter je suis pris en chasse.
Le 2000 était suivi par 4 darts qui tentaient de l'abattre. Antoine avait voulu être pilote après avoir lu les récits des combats aériens de l'as français Pierre Closterman. Mais on ne peut comprendre l’âpreté du combat que lorsqu’on l’on a connu l’expérience du feu et non par la lecture d’ouvrages sur l’aviation. Tant bien que mal il tenta d'appliquer les tactiques enseignées à l'école de l'air. Il utilisa pour ça la haute maniabilité de son chasseur et la poussée de son réacteur M53-P2. Mais les 6,5 tonnes de poussée du réacteur étaient bien maigres comparées à celle du wraith.
Merde alors, pourquoi la SNECMA ne fait pas de meilleurs moteurs?!? Il descendit jusqu'à 30 mètres d'altitudes et alluma sa postcombustion tout en zigzaguant. Mach 0.8, 0.9, 1.1, 1.2, il était maintenant au maximum de ses possibilités et les darts le suivaient sans donner le moins du monde des signes de fatigues. Dans un geste de dépit il se lança dans une ascension à 90 degré. Les Wraith croyant suivre une cible en fuite furent surpris et le manquèrent. L'avion à partir de 7.500 mètres commença à souffrir et alors qu'il redressa le nez de son avion de chasse, Rage se retrouva derrière deux dart qui avaient d'abord pris de la distance pour faire demi-tour et l'attaquer en passe frontale comme son leader.
Vous vous plantez les cocos, je ne ferais pas la même erreur. Avec beaucoup de nervosité, le pilote enchaina la procédure de tir et une fois que son radar Doppler RDY acquit les cibles, il leurs expédia 4 missiles moyenne portée MICA, deux chacun. Les missiles à capacité de tir et oubli se détachèrent du chasseur et allumèrent leur moteur fusée à carburant solide. Déjà les Wraiths avaient commencé à ouvrir le feu et Rage dû parti en vrille contrôlé sur sa gauche. Le premier dart arriva à détruire les deux missiles qui lui étaient destinés, le deuxième eu moins de chance, il en esquiva un mais fut percuté par le deuxième qui le détruisit en mille morceaux.
-Un kill! J'ai un kill! Thunderhead j'ai abattu un bandit.
-Rage, break! Break! Sur vos 6 heures.
Pris par l'excitation, le français n'avait pas vu l'autre dart se coller dans son dos. Les éclairs lumineux jaillissaient des deux côtés de son cockpit. Mais avant qu'il n'ait pu discerner quoi que ce soit, le dernier MICA avait enclenché son mode infrarouge et s'était verrouiller sur le dart survivant. En une fraction de seconde, le dart fut désintégré et des éclats percutèrent la dérive du mirage.
-Merde ça chauffe. J'en ai eu un autre, ou sont les copains?
-Ils sont occupés, les bandits attaquent la flotte. Pouvez-vous confirmer leur nature?
-Négatif! Appareil inconnu, ce n’est pas des furtifs mais ça ressemble à rien de connu.
-Bien restez en vie.
-J'aimerais bien....
Large du Finistère:
Les darts s'étaient abattu sur la flotte française comme la pluie un jour d'orage. Rien ne leur résistait, une corvette avait coulé et le Bâtiment de Commandement et de Projection Dixmude était en proie aux flammes pour son premier engagement au combat. Partout des marins pompiers et des matelots s'affairaient à essayer d'éteindre les incendies. Un hélicoptère NH90 de la marine, qui tentait de décoller du pont reçu un tir sur sa gauche qui brisa les pales de son rotor. Sans lui, l'hélicoptère tomba à la mer comme une vulgaire pierre sous les yeux de Karmen qui était totalement impuissante. Le groupe de fusiliers marins avait presque dépensé toutes ses munitions, une autre embarcation similaire avait été pulvérisée par un tir à quelques dizaines de mètres d'eux. Mais le sous-marin avait esquivé les tirs, il plongeait maintenant en sécurité au large des côtes françaises. Soudain une énorme déflagration se fit entendre et le souffle balaya le canot qui faillit se renverser.
-Capitaine regardez!
-Oh mon dieu c'est la frégate De Grasse! Elle a explosé!
Le capitaine Karmen horrifié par cette vision remit un magasin dans son G 36C et tira des rafales en direction d’un dart.
Un dart touché par un SAM s'était écrasé sur l'arrière du bâtiment et avait rompu une canalisation de carburant entrainant dans l'incendie qui s'en suivi, l'explosion de la frégate. Mais les soldats n'avaient pas de temps à perdre, un dart se dirigeait droit sur eux.
-Karmen regarde! Celui-là il est pour nous.
Le soldat montra du doigt le chasseur se rapprochant du canot sur la droite. La jeune femme à l'avant du bateau voulait garder son sang-froid. Elle était sortie diplômée de l'école navale. Elle avait la responsabilité de la vie de ses hommes.
-Bruno fait pivoter la 12.7, les autres à vos armes et attendez mon signal pour tirer.
Le mitrailleur de bord fit pivoter la mitrailleuse de calibre 12.7mm en direction de l'objectif et tous les hommes étaient maintenant en place le doigt nerveusement collé à la gâchette de leurs armes.
-A mon signal!
Le dart n'était qu'à 500 mètres et ouvraient le feu en direction des marins. Les tirs en rafales non précis s'abattaient dans l'eau et s'approchaient lentement du bateau.
-Karmen!
-Attendez encore…Pas maintenant…approche saloperie...
L'agresseur n'était plus qu'à 200 mètres et les tirs étaient de plus en plus menaçants. Chaque tir formait des colonnes d’eau de plus de 3 mètres de hauteur.
-Maintenant! Feu a volonté!
-Aaaaaah!
L'équipage ouvrit le feu frénétiquement et le tir de barrage précis transperça le cockpit de l'ovni et tua le monstre aux cheveux longs qui s'affaissa sur les commandes. Le dart percuta la surface de l'eau à 15 mètres de l'embarcation qui fut touchée par l'onde de choc. Karmen et son poids plume ni résistèrent pas et elle fut projetée à l'eau sur la gauche du bateau. Dans le ciel les trainées des missiles se comptaient par dizaines. Les rafales et les Mirage 2000 de l'armée de l'air venus défendre la flotte donnaient le maximum. Le combat faisait rage partout.
Plus à l'ouest:
-La vache!
Son joli coup avait attiré une meute de poursuivants sur lui or le petit mirage 2000 ne faisait pas le poids face aux darts. Pourtant il était toujours en vol. Estienne n'était pas un pilote "académique». A vrai dire il pilotait à l'instinct. Il se disait qu'il n'avait pas besoin de connaître toutes les notions mathématiques existantes pour piloter un avion. Il s'agissait d'autre chose. Son séjour en Russie le lui avait appris. C'était cette rencontre avec des militaires russes qui l'avait décidé à arrêter ses études d'histoire pour tenter son rêve. Seulement le concours de l'armée de l'air avait été impitoyable. Il n'avait réussi les tests physiques et théoriques d'entrée à Salon de Provence que de très peu. Sa présence dans les ailes françaises, il la devait en partie à son ami japonais. Ce dernier avait trafiqué tous les comptes rendus de l'armée. Pendant 3 ans, Kanbeï avait soigneusement piraté toutes les données sur Antoine. Un petit coup de pouce qui fut le bienvenue. Malgré cela son pilotage était si imprévisible que les wraiths voyaient leurs passes déroutées les unes après les autres. Le mirage était parti dans un virage serré sur la gauche. Cette tactique vietnamienne était parfaite pensa Antoine. Mais il oublia qu'elle se pratiquait en groupe. Normalement 4 avions devaient décrire un cercle en se suivant tous dans le même sens. Le premier ennemi qui rentrerait dans le cercle devrait se placer devant un des 4 avions. Là le chasseur ne faisait que tourner en décrivant des virages toujours plus serrés pour échapper à ses agresseurs. C'était l'impasse, il n'avait aucune chance de descendre un adversaire. Mais le miracle se produisit. A force de virer serré et donc de ralentir, le mirage tomba en vrille. Alors que son mirage partait le cul en arrière, un wraith l'esquiva en passant à 50 mètres au-dessus de lui. Dans un réflexe soudain et avant que l'avion ne parte dans tous les sens, il ouvra le feu avec ses deux canons DEFA de 30 mm. Les obus impactèrent le dart qui fut mortellement touché.
Et de 3 Toinou! Le combat fut suivi à 10 km par deux paires d'yeux anxieux qui n'attendaient qu'une chose: rentrer dans la bataille.
-Sonic t'as vu?
-Ouais Jade. Il est dans la merde.
-Mais c'est exceptionnel ce qu'il vient de faire!
-Non c'est juste de la chance.
-Juste de la chance? Arrêtes, déconnes pas ce type est un Dieu.
-Non et je te parie qu'il sera à l'eau avant la fin de la journée.
Le lieutenant de vaisseau Thomas « Sonic » Béllion n'aimais pas ce genre d'acrobaties. Il était le parfait opposé d'Estienne. Il était sorti major de sa promotion et avait montré de solides aptitudes lors de sa formation à Top Gun. La marine nationale envoyant chaque année ses pilotes s’entrainer en territoire américain. Il aurait pu prétendre à être candidat pour être pilote de F302. Les Américains acceptaient les pilotes étrangers. Mais son principal problème était qu'il venait de l'aéronavale. Les escadres de F302 étant sous le contrôle de l'Air Force, il devenait très dur d'y rentrer quand on avait les pieds dans l'eau. La rivalité entre l’Air Force et la Navy n’était plus à démontrer. Pour Jade c'était pire. Elle était à elle seule l'exception qui confirme la règle. C'était une femme de confession musulmane pilote de chasse sur porte-avion. Cela lui avait joué des tours. L'amirauté avait hésité à la laisser voler lors de la guerre en Libye. Sans le soutien déterminé de son leader elle n'aurait jamais pu montrer son talent. Les deux marins ne seraient pas de trop dans le combat qui se jouait sous leurs yeux.
-Putain merde. Allez arrêtes de tourner saleté.
Le 2000 continuait sa chute, cela devenait insupportable pour le pilote. Les G encaissés lui faisait petit à petit perdre connaissance. Il avait une totale confiance dans sa machine, elle était faite pour se redresser toute seule grâce à une aérodynamique spéciale. Mais il ne pouvait en dire autant de son corps. Pour remédier au problème, il augmenta l'arrivée d'oxygène pour rester éveillé et après quelques secondes ressemblant à des heures pour lui, son chasseur se stabilisa et il put remettre les gaz pour reprendre de l'altitude. Les darts avaient suivi son mouvement et se replaçaient une énième fois derrière l'aviateur. Lui n'en pouvait plus, la faim, la fatigue et les courbatures avaient raison de lui. Il lui fallait se reposer pour se reprendre. Mais les Wraiths ne lui en donnèrent pas le temps.
-Thunderhead ici rage j'abandonne, je m'éjecte …
-Rage attendez …
Antoine ne faisait plus attention à sa radio, un Wraith se trouvait juste dans ses 6 heures et son prochain tir serait décisif. Mais avant qu'il ne puisse tirer sur son levier d'éjection, une alerte radar retentit dans le cockpit. Il tourna la tête et vit soudain une forme indistincte percuté de plein fouet son poursuivant.
-Ohé l'aviateur? Break! Break!
C'était le mot magique, le seul qu'il reconnaissait dans une bataille. Il reprit son manche en main et vira sur sa droite en piquant légèrement. Il cherchait avec ses yeux le moindre danger au-dehors et se rappelait la maxime de la seconde guerre mondiale « Celui que vous ne voyez pas, c'est celui qui vous abat ! »
-Hey ça va le casse-cou?
-Que?
-Pas mal ton numéro tout à l'heure mais t'as bien failli finir à la flotte.
Antoine en sueur se demandait d'où venait cette voix. Il ne se posa pas la question longtemps car des deux côtés de son mirage, volaient maintenant en formation deux rafales de la marine. Ils appartenaient à la 12F, la flottille déployée sur le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle. Celui-ci se trouvait dans le Golfe de Gascogne à 200km au sud de la position de l'intervention d’Antoine. Dès que l'alerte avait été perçue, une patrouille de rafales avait décollée en direction des combats.
-Alors c'est vous qui m'avez sauvez la peau?
-Ouep monsieur. Sonic pour vous servir et mon second c'est Jade.
-Avec un « e ».
répliqua l'aviatrice.
-Ah! Vous venez de Landivisiau?
-Non du Charles.
-Le Charles-de-Gaulle est ici?
-Pas loin en tout cas. Mais vous ne m’avez toujours pas donné votre petit nom l'ami.
-Rage pour vous servir.
-Ok vous allez réussir à nous suivre avec votre tacot?
-Je vais plus vite que vous de 0.4 mach vous savez?
-Je ne parlais pas de vitesse mais d’agilité.
Sonic était sans pitié, il décrocha sur la gauche suivit de Jade qui savait à quoi s'en tenir.
Aussitôt Rage leur emboita le pas, rasséréné par la présence de deux rafales à ses côtés.
Zone 51, dans les couloirs de l'installation:
Woolsey était anxieux. Il devrait bientôt rendre des comptes à la CIS. La Maison Blanche le mettait dans une situation très inconfortable. Le gouvernement français participait au programme Porte des étoiles et était représenté au CIS. Juridiquement il devait être tenu informé de la moindre information le concernant. Et il trouvait que l'attaque du pays était plutôt un bon motif. Seulement le Pentagone avait déjà du mal à garder secret l'existence du programme au sein même de l'armée américaine, et ne voyait pas comment l'armée française pourrait intervenir sans divulguer le secret. Ce qui le fragilisait vis-à-vis de ses alliés asiatiques. Ces derniers étaient très remontés contre Washington depuis que l’administration d’Henri Hayes avait vendu un croiseur BC-034 à la Chine. Cela bouleversait toute la géopolitique en Asie et dans le monde. Les armées conventionnelles du japon et de la Corée du Sud ne faisant pas le poids face au croiseur hybride. Après une grande vague de boycott de ces deux pays, ils achetèrent notamment des rafales à la France pour se venger des américains, un accord fut conclu pour rassuré les partenaires asiatiques. Le problème était que l’accord était de toute façon caduc. Les français étaient obligés de se défendre, le secret était de toute façon éventé. Richard était au pied du mur et il aurait bien voulu l'aide du Dr Weir. Alors qu'il marchait entouré d'une meute de diplomates aussi inutiles les uns que les autres, il fut pris à parti par un homme derrière lui.
-Mr Woolsey! Mr Woolsey! Patrick de Beaune, représentant de la République Française au conseil.
-Mr de Beaune. Quel plaisir de vous …
-Vous comptiez nous le dire quand ?
-Je vous demande pardon? De quoi parlez-vous? J'avoue que je ne comprends pas.
-Arrêtez de mentir vous savez très bien de quoi je parle. La France est à l'heure actuelle sous le coup d'une attaque extraterrestre.
-Écoutez je comprends vos inquiétudes, je vous assure que nous allons faire tout notre possible pour régler cette histoire. Je vais en rendre compte directement au président qui va alerter les forces armées.
-Ne faites pas l'idiot, nous savons déjà tout. Vos forces armées sont déployées depuis plus d'une heure. Et votre président est mystérieusement injoignable. Votre gouvernement a été trop loin Mr Woolsey. Il y aura des conséquences!
-Je vous pris au nom des États-Unis d'Amérique d'accepter mes plus sincères excuses, nous faisons tout notre possible pour ...
-Je sais. Ce n'est pas ça le problème. Le problème c'est que vous n'avez pas pris la peine de nous prévenir du danger imminent menaçant notre peuple. En cela, vous commettez une erreur impardonnable apparentée à un acte de guerre.
-Un acte de guerre ?
-Oui une guerre! Car figurez-vous que quand nous avons vu une meute d'ovnis nous attaquer par l'ouest on s'est franchement demandé si c'était vous! Si certains renseignement ne nous avait pas étés envoyés par un de nos pilotes et par un courageux hacker japonais, nous serions en guerre à l'heure qu'il est.
-Les renseignements japonais?
-Oui je sais c'est bizarre, ne m'en demandez pas plus je ne peux vous répondre. Mais attendez-vous à de graves répercussions.
-Je le devine.
-Occupez-vous de tuer ces satanés monstres !
Centre de contrôle de bataille du Charles-de-Gaulle:
La situation était plus que mauvaise. Le commandant Pierre Parizot pensait qu'il venait de jouer, et dans le même coup de perdre, sa carrière, voir sa vie et celle de son équipage. Il était le « pacha » du porte-avions. Quand l'alerte fut donnée il prit la décision malgré les risques, de déployer son groupe aéronaval en direction de la bataille. Mais le risque était devenu réalité. La flotte militaire de Brest était déjà bien amochée par les coups de butoirs des darts. Mais le plus gros était encore à venir. Le croiseur Wraith avait tenté depuis plus d'une heure d'identifier la principale menace à son encontre. Le potentiel stratégique du GAN français semblait maintenant aux yeux du commandant Wraith similaire à celui des croiseurs de classe Dedale. De ce fait le vaisseau spatial faisait maintenant route vers sa cible prioritaire : le porte-aéronef.
-Distance?
demanda Parizot
-100 nautiques commandant!
-Vitesse?
-850km/h sir!
-Merde. Faites passer le mot au Cassard, qu’il se mette en trajectoire d’interception et qu'il tente de l'abattre.
-Mon commandant on discerne aussi une dizaine d'échos plus rapides. Probablement des chasseurs légers.
-Bon dieu mais donnez-moi une bonne nouvelle.
-Les américains envoient des F18 en provenance d'Espagne, ils seront là dans 1H.
-Trop tard. L'armée de l'air?
-Débordée mon commandant.
-Arabesque à Cétacé. Répondez? dit la voix dans un haut-parleur.
-Mon commandant c'est notre HAWKEYE.
-Passez-moi la radio. Arabesque ici Cétacé on est dans la merde, éclairez nous!
-Commandant on a 8 rafales en l'air. 4 au-dessus de la région de Brest. Deux autres à 10km au nord-ouest du bateau et deux autres à 80 km au nord-est de votre position.
-Faites les rappliquez et vite!
-A vos ordres. Arabesque à tous les marsouins en l'air rappliquez sur Cétacé. Je répète rappliquez sur Cétacé. Le bercail est en danger
Plus au nord, les 3 avions avaient reçus le message.
-Merde alors! Ils s'en prennent au Charles! Sonic à Jade. Bouges toi on détale d'ici.
-Eh attendez! Et moi?
-Toi tu te démerdes, le porte-avions est en danger on n’a plus de temps à perdre.
Sur ces funestes paroles, les Rafales décrochèrent en direction du navire. Le temps était compté. Antoine lui ne savait que faire. Il voulait demander une affectation à l'AWACS de l'armée de l'air, mais celui-ci était trop occupé pour lui répondre. Il analysa la situation, ses réserves de kérosènes étaient critiques et il n'avait plus ses réservoirs auxiliaires qu’il avait largués pendant l’engagement. S’il voulait atterrir sur le plancher des vaches il lui fallait rentrer immédiatement. Il hésita. Résigné, il vira de bord et pris la direction de retour laissant les rafales s'éloigner vers les combats.
Ce qu'il ne voyait pas, c'était le croiseur porte-aéronef George Hammond en orbite géostationnaire au-dessus de lui. Le croiseur était en pleine effervescence. La priorité avait été donnée à la réparation des systèmes de survie et d'armement. Dans la salle de contrôle du vaisseau, Mitchell regardait sur sa montre le temps défiler.
-Allez Mckay! Bougez-vous!
-Je voudrais bien vous y voir vous.
-C'est pas moi le scientifique qui se fait appelé génie.
-Non je n’ai pas dit génie. Juste brillant.
-Voilà c'est bien. Maintenant que tout le monde a compris que vous étiez l'homme de la situation, réparez ce foutu canon!
-Cameron ici Carter.
Grésilla la radio.
-Je vous écoute Sam.
-Ou en sont les réparations ?
-C'est pas folichon. Mckay n’avance pas très rapidement.
-Écoutez ce n’est pas ma faute si vous avez fait sauter tout le réseau d'énergie du vaisseau. C'est comme si je devais changer les plombs après un orage.
-Eh bien faites-le!
-C'est plus facile de le faire dans une maison de campagne que dans un vaisseau moitié humain moitié Asgard!
Sur la mer l'affrontement avait commencé. Les darts précédaient une fois de plus le croiseur. Ils approchèrent confiant en ligne droite vers le GAN. Ce dernier ne se rendrait pas aussi facilement. La frégate anti-aérienne Cassard avait ouvert le feu en tirant une salve de missiles Tartar. Elle avait réussi à descendre 6 darts. Mais l'un d'entre eux c'était écrasé sur le dôme radar.
-Mon commandant. Le Cassard n'as plus de radar, ils sont aveugles. Défense SAM hors d'usage.
-Passez le relais sur notre radar, utilisez la liaison 16 pour échanger les données !
Dans le ciel, les rafales tournoyaient et prenaient en chasse tant bien que mal les darts. Sonic en avait abattu un, Jade aussi. Un Rafale avait percuté le sommet des vagues et un autre avait été désintégré en vol. Ils n'étaient plus que deux, les 4 rafales sur Brest n'avaient pas assez de carburant et rentraient se ravitailler à Landivisiau. Mais le plus préoccupant était la masse Bleuâtre s'approchant à 1000 mètres du porte-avions. Alors que tous les marins se voyaient déjà périr et que certains se jetaient à la mer, un éclair jailli du ciel et foudroya le poste de commande du croiseur wraith. Mckay comme à son habitude avait réussi à sauver la situation. Il s'imposait une nouvelle fois comme l'homme providentiel. Carter avait choisi de cibler le poste de commande pour éviter toute explosion du vaisseau qui aurait pu atteindre la flotte française. De même elle avait demandé à ce que l’on limite la puissance du tir. Son choix était judicieux, le croiseur décapité de sa tête s'enfonça dans l'océan Atlantique à seulement 700 mètres du porte-avions. Ce dernier fut secoué par des millions de litres d’eau. Mais les cris de joies se faisaient entendre de part et d'autres. Les pilotes des rafales pouvaient eux aussi se détendre enfin.
-Waouw. Çà c'est de la mise à mort!
-Dommage qu'on n’y soit pour rien.
-Tom t'es toujours défaitiste! Réjouis-toi pour une fois.
-Hmmm …
-Arabesque aux marsouins. On a un problème!
-Quoi? S’exclamèrent les deux pilotes
-On a 24 échos en approche rapide par le sud, préparez-vous pour interceptions.
-Quoi? Mais vous êtes tarés? On est deux! Sonic il faut …
-Arrêtes de geindre et suis-moi.
Les deux rafales version Marine se mirent en position entre le porte-avions et les appareils inconnus.
-Sonic à vol inconnu, demande une identification IFF.
-Identification acceptée. Swordman, US Navy. C'est la cavalerie boys.
Les 24 F/A-18F super hornet venaient de l’USS Ronald Reagan. Ils avaient été ravitaillés par des A-6 Intruder en version ravitailleur. L'amiral Walker avait insisté pour que ses « boys » arrivent avant l'Air Force. Il prenait très mal le fait que la Navy soit exclue du programme porte des étoiles. Il estimait que le commandement d'un vaisseau spatial tenait plus de la charge d’un commandant de la marine que d'un colonel de l’armée de l'air. Il aurait aimé que ses avions détruisent le croiseur, ou au moins se battent héroïquement et défendent l'honneur de la marine. Malheureusement pour lui, ils arrivaient trop tard. Le travail avait déjà été fait.
-Sonic, Jade, ici Swordman. On prend le contrôle des opérations. Vous pouvez rentrer chez vous les « frenchies ».
-Quoi? Refusé! Swordman ici Sonic, vous entrez dans l'espace aérien français, faites demi-tour ou nous serons obligé de vous détourner vers une base française.
-Ne Fais pas l'idiot p'tit. Tu n’as pas envie d'avoir à faire à mes gars.
-Je ne vous …
-Sonic ici Arabesque, laissez tomber c'est plus pour vous. Vous avez ordre de faire route vers Landivisiau, et grâce aux Super-Étendards vous ravitaillerez en chemin.
-Mais! …
-C'est un ordre.
Les deux rescapés durent malgré eux abandonner le reste de ce qui restait de la flotte et mettre le cap sur le continent. Les ennuis commençaient tout juste …
A suivre dans le
Chapitre 3: Réveil difficile
"Sais-tu que Flaubert voulait écrire un roman sur le néant? S'il t'avait connue, on aurait eu un grand livre. Quel dommage."
-Jep Gambardella, La Grande Bellezza