[Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

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brian norris
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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

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Dernier message de la page précédente :

Hey merci de ton com.


Alors d'abord, concernant le premier épisode, je suis entièrement d'accord avec toi. Le style est très laborieux. L'action, c'est du déjà vu dans de nombreuses fanfics qui ne dépassent pas trois jours. Le scénario en lui même, de cet épisode uniquement, est digne de l'épisode final de SGA, c'est à dire vraiment pas top. Mais bon j'en avais besoin pour lancer la fic. Pour les fautes, je n'ai aucune excuse, j'ai dis à plusieurs reprises que je le corrigerai, ce que je n'ai pas fait. Sinon d'un point de vue générale, cette fic, et donc ce premier chapitre, est ma première expérience littéraire. Du coup j'avance un peu dans l'inconnu. Étant un scientifique de nature, qui plus est assez distant de la lecture, je progresse lentement mais surement dans l'écriture.

Pour le deuxième, c'est différent, on "rentre" dans la fic. Les persos de la fic apparaissent, l'action se fait plus originale. De plus comme tu l'auras remarqué, j'ai apporté beaucoup de soins aux combats, notamment aériens. Je suis moi aussi un féru d'aviation militaire, mon livre de chevet étant Le Grand Cirque de Pierre Clostermann.

Si je devais analyser en profondeur cet épisode, je dirais que c'est l’épisode fondateur de tous mes autres écrits:
-D'abord dans le récit, la narration. Le découpage géographique, qui doit amené une montée de la tension et du suspens, est devenu caractéristique de mes écrits. Pas un seul de mes écrits jusqu'à maintenant, ne se passe dans un même lieu à un temps t-0. Il faut tout le temps jongler, entre les personnages et les actions. Le but étant d'amener du rythme et de de rendre visuel l'action.
-Niveau du style, il est synonyme d'une première recherche, une première approche, que je en cesse de revoir depuis.
-Niveau scénario, il amène une histoire, un peu plus originale avec péripéties. Cette histoire s'intègre dans un projet plus vaste. D'un point de vue du scénario de la fic en elle même, c'est l'acte fondateur, du moins c'est ce qui en ressort. en fait on comprendra vite qu'il est moins important qu'il n'en à l'air.
-Niveau techniques, je en suis pas irréprochable, mais les recherches ont été nombreuses ce qui est devenu quotidien de tous mes récits.

Bref on retrouve une organisation type. C'est de loin ce dont je suis le plus satisfait. C'est un peu un cadre que je reprends car il marche, et après j'améliore les points ou j'ai des problèmes. Le style qui s'améliore, l'orthographe aussi.
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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

Message non lu par sheppard26 »

Salut. Pourrais-tu nous dire ou tu en es dans la suite?
Je commence a etre en manque moi. ^_^
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brian norris
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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

Message non lu par brian norris »

Hey salut.


Ouais j'ai été un peu radin sur les news. Alors je vais vite fait détaillé ou j'en suis.

Niveau écriture, je n'ai pas avancer. Je dois dire que je profite bien de mes vacances, et que j'ai fait une pause dans l'écriture de l'ep6 depuis déjà deux semaines, je sais que c'est mal mais je n'aime pas écrire sans plaisir.


Sinon, le forum de la fic est terminé. Du moins sur le plan technique. Il est assez peu rempli (uniquement les chapitres déjà parus). Les bonus et autres fiches détaillées devraient arrivés avec la rentrée. A noter que l'épisode 6 sera publier en avant première sur ce nouveau forum.


Donc pas trop de nouvelles si ce n'est ce forum. Je donne le lien histoire que si certains puissent y faire un tour. C'est Phazer qui en ait à l'origine, et il l'a très bien fait.

edit: le forum n'est plus disponible
Dernière modification par brian norris le 07 oct. 2011, 01:05, modifié 1 fois.
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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

Message non lu par sheppard26 »

Pour la suite, tant que tu n'as pas abandonne, ca me va.
C'est bon! Je me suis inscrit sur ton fofo! (tres bien fait d'ailleurs.)
N'oublie pas de continuer a poster sur SGF quand meme.
Par contre, fais gaffe, le lien que tu as donne permet de supprimer les cookies lies a ton site et non pas d'acceder a la page d'accueil. ;)
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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

Message non lu par brian norris »

Abandonné non, mais beaucoup de réflexions. A mes débuts je publiais très vite sans faire attention. Maintenant je prends mon temps, quitte a faire de larges pauses de plusieurs semaines pour reprendre les textes dans le détail ...


ps: le forum est en expansion, notamment grâce à l'arrivée de lecteurs de la fic. Le forum proposera aussi des espaces de discussions avec des thèmes qui me sont cher et que vous pouvez retrouver dans la fic. C'est à dire:
-La culture "geek" et "sf"
-L'aviation militaire
-Les questions politiques, géopolitiques et militaires ...
Dernière modification par brian norris le 15 août 2011, 23:31, modifié 1 fois.
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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

Message non lu par brian norris »

Bientôt ...

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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

Message non lu par brian norris »

Nouveau logo en préparation pour Stargate: l'Odyssée de la Terre !
Dernière modification par brian norris le 27 août 2011, 16:40, modifié 1 fois.
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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

Message non lu par brian norris »

Petit récapitulatif de ce qu'est Stargate L'odyssée de la Terre.

Stargate: L'odyssée de la terre est une Fan-Fiction écrite par votre humble serviteur, moi Brian Norris. Elle mélange différents univers qui me sont chers, tels que la science fiction, la BD, les thrillers politiques et le jeu vidéo. Elle utilise comme décor principal, l'univers de Stargate et se place chronologiquement dans la continuité de Stargate Atlantis, une sorte de spin-off non officiel direct.

Synopsis


En 2013, la France, membre de la CIS, est confrontée pour la première fois de son histoire à la terrifiante menace Wraith par le biais d'une attaque surprise et destructrice sur sa façade maritime Ouest. Alors qu'auparavant seule une élite était au courant, cet évènement majeur vient changer la donne. La France confrontée à une menace que les Etats-Unis n'arrive plus à juguler entreprend de lancer son propre programme "Porte de étoiles".

Malheureusement la France n'est pas la seule à développer un tel programme et rapidement les problèmes politiques avec les autres membres de la CIS et ses partenaires internationaux vont devenir légion.

Au centre de cette période de trouble, l'action du personnel militaire et civil du programme "porte des étoiles" à la française. En particulier les lieutenants Antoine Estienne et Kanbeï Takeukhi. Le capitaine Karmen Le Guelen et le sergent Damien Delcourt.

Mais les enjeux, lorsqu'il s'agit d'une aventure aussi extraordinaire ne sont pas tous donnés dès le commencement. Ainsi dans la découverte d'autres civilisations et mondes, nos protagonistes rencontrerons leurs destins.


Les personnages, lieux et intrigues issus de différents univers déjà existant sont la propriété de leurs auteurs. Les personnages, lieux et intrigues crées dans cette fiction par Brian Norris, sont la propriété de celui-ci.


Sinon au rayon des news:
-j'avance à nouveau sur la suite de l'épisode à la suite d'un grand contretemps. Je dispose pour l'instant d'un texte déjà bien fourni qui sera bientôt fini je l’espère
-je suis en réflexion au sujet du titre de la fic en elle-même. Après avoir relu mon scénario et après avoir défini les éléments essentiels, j'en viens à penser qu'un autre titre serait peut-être plus propice. Je pense à changer le mot "Terre" du titre. Toutefois ce changement a peu de chances d'avoir lieu. En effet le mot Terre a une réelle signification dans le développement du scénario. Je vous tiendrai au courant
-dernière nouvelle, j'avais créé un forum avec l'aide d'autres membres autour de mon projet. Mais une série de problème me pousse à y mettre fin. J'espère pouvoir vous proposer une partie de son contenu dans le futur.
Dernière modification par brian norris le 07 oct. 2011, 01:18, modifié 1 fois.
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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

Message non lu par brian norris »

salut tout le monde, je viens pour dire que j'ai repris l'odyssée aujourd'hui après une semaine chargée ponctuée de plusieurs nuits blanches à étudier Chateaubriand et la Révolution. Mon oral est passé et à part une dissert d’anglais/sc po je n'ai pas grand chose à faire la semaine prochaine. J'espère pouvoir boucler l'épisode la semaine prochaine. Enfin !
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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

Message non lu par sheppard26 »

YYYEEEPPPPEEEEHHHH!!!!! :D :ninja:
Enfin une suite.
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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

Message non lu par brian norris »

DEMAIN 18H SUR CE TOPIC! EN EXCLUSIVITÉ!

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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

Message non lu par Everett »

Y a mieux comme image du PAK FA et du Typhoon. :P
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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

Message non lu par brian norris »

CITATION (Everett,Samedi 29 Octobre 2011 20h36) Y a mieux comme image du PAK FA et du Typhoon. :P
C'est pas un PAK FA ...


Et sinon merci de ta critique littéraire constructive ...
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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

Message non lu par Everett »

Si ce n'est pas un chasseur de 5e génération, c'est toi qu'il l'a dessiné ?

La critique viendra prochainement, pour ta fic' ;)
Dernière modification par Everett le 30 oct. 2011, 00:53, modifié 1 fois.
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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

Message non lu par brian norris »

CITATION (Everett,Dimanche 30 Octobre 2011 00h49) Si ce n'est pas un chasseur de 5e génération, c'est toi qu'il l'a dessiné ?
C'est une vision d'artiste d'un probable chasseur de 5ème génération. Maintenant je ne vais pas dire lequel avant demain car j'aimerais que le suspens reste intact.

Quant au Typhoon, oui je m'étais rendu compte qu'il y avait des photos plus jolies. Mais c'est celle là que je voulais.

edit:
CITATION La critique viendra prochainement, pour ta fic'
Ne te bille surtout pas c'est un test pour voir si tu sais répondre ahah lol
Trêve de plaisanteries, j'espère que tu apprécieras. Elle est très loin du niveau d'Effet Papillon ou de l'ombre du passé mais elle me tient énormément à cœur.
Dernière précision, ce n'est pas du stargate. Et oui le style est plus copié sur Tom Clancy que sur Stargate. De même que tous les persos stargate ont un rôle secondaire dans la fic. mais ça tu t'en rendras compte.
Dernière modification par brian norris le 30 oct. 2011, 16:43, modifié 1 fois.
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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

Message non lu par Everett »

CITATION (brian norris,Samedi 29 Octobre 2011 23h52)
Dernière précision, ce n'est pas du stargate. Et oui le style est plus copié sur Tom Clancy que sur Stargate.
Voilà, pourquoi je suis attiré par ta fic'. De toute façon, on en reparlera bientôt ! :P


PS : JE SAIS ce que cela va être pour le chasseur du haut ^^
Dernière modification par Everett le 30 oct. 2011, 09:33, modifié 1 fois.
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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

Message non lu par Kestrel »

Pour l'image du haut c'est facile a savoir quand mème
Dernière modification par Kestrel le 30 oct. 2011, 12:04, modifié 1 fois.
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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

Message non lu par brian norris »

La voici enfin. Vous l'attendiez depuis longtemps. je suis désolé de vous avoir fait attendre autant. J'espère que ce chapitre vous plaira. Il m'a demandé beaucoup de temps. Pour chaque heure d'écriture je passais 5 à 10 heures de recherches. Aussi bien techniques que scénaristiques. J'ai tenté de prendre en compte les différentes remarques que j'avais eu. J'ai gardé mes points forts (suspens, véracité technique, dialogues etc). et j'ai tenté d'améliorer le style du mieux que j'ai pu. Le chapitre est assez irrégulier car il a été écris sur une très longue période (7 mois). Vous allez me dire que c'est beaucoup et je suis d'accord. La vitesse d'écriture est mon plus grand point faible. Bref j'espère que vous aimerez! N'hésitez pas à commenter!

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Chapitre 6: Nouveau départ


PA Charles de Gaulle – sud de la Sicile – Vendredi 14 avril 2013

Les hommes couraient dans tous le sens. On aurait dit qu’ils avaient perdu l’habitude. Pourtant le pacha avait insisté pour garder les marins sur le qui-vive. Les exercices s’enchainaient à un rythme élevé. Marin-pompiers, armuriers, commandos, mais surtout rampants. Ces derniers étaient chargés de la mise en fonction du pont d’envol. Il n’y avait aucune place à l’improvisation. Tel un ballet des plus grands opéra les marins du pont d’envol effectuaient leurs taches respectives avec un minutage précis et sans failles. Leurs gilets de couleurs désignaient leur appartenance à des groupes précis : armuriers, équipe de décollage …
Et en ce matin ensoleillé du printemps méditerranéen, c’était l’équipe d’appontage qui était mobilisée. Les hauts parleurs de l’ilot avaient renseignés les équipes. 4 rafales étaient en approche. Appontage imminent. Les marins étaient joyeux. Après le dur calvaire de la bataille d’Ouessant, leurs pilotes revenaient enfin à bord. Le premier à se présenter était le capitaine Béllion. Sonic, comme il était appelé, était le pur pilote académique. Ses stats étaient incroyables. 80% de taux de réussites à l’appontage du premier coup. Et il n’allait pas les faire mentir. Dès son premier passage, il posa son rafale selon le parfait angle et la bonne vitesse, lui permettant au passage d’accroché les solides brins d’arrêt. A peine stoppé, l’avion était détaché et remorqué loin de la piste d’appontage. Cette mesure de sécurité était nécessaire pour dégager le pont d’envol dans l’axe de la piste. Elle permettait aux pilotes ne réussissant pas à accrocher les câbles d’arrêts d’acier de remettre les gaz pour repartir du porte-avions. Le second de Sonic, Jade, eu besoin de ce « touch and go ». La jeune pilote du s’y reprendre à trois fois pour enfin poser son chasseur omnirôle sur le porte-avions. Mais au final tous les chasseurs purent rejoindre leur berceau. Le Charles de Gaulle qui sortait d’un court débriefing en Italie était de nouveau opérationnel avec 4 rafales F3 catapultables à tout moment.

http://www.youtube.com/watch?v=xgaXNiIK9G8

JT du 20h de France 2 – Vendredi 14 avril 2013

« Revenons sur ce drame qui a touché la marine française. On en sait maintenant plus sur le déroulement des évènements. Le président a tenu une conférence de presse ce matin à Brest ou il a confirmé qu’il ne s’agissait pas d’une attaque terroriste. Les conclusions de l’enquête dévoilées par le président sont les suivantes. Jeudi de la semaine dernière à 6h45 heure de Paris, une météorite est rentrée dans l’atmosphère avant de se désintégrer au contact de l’Océan à plus de 1300 km des côtes. Après, tout s’est passé très vite. Une demi-heure plus tard, la flotte française qui se trouvait en manœuvre dans l’océan Atlantique a été frappée par un très violent tsunami. On fait état de vagues de plus de 15 mètres. Certains navires présents n’ont pas résistés à la force de la déferlante. Sur place à Brest, notre correspondante Maryse Burgot. Alors Maryse bonsoir, qu’en est-il ici à Brest après la révélation de l’enquête sur ce terrible drame ?
-Bonsoir David. Et bien ici à Brest c’est la tristesse qui règne, mais aussi la surprise. De mémoire de marin en Bretagne, jamais un tel phénomène n’avait eu lieu. Les familles sont désemparées. Le gouvernement a mis en place une cellule d’aide psychologique très importante. La plus grande depuis la tempête de l’an 2000. Toutefois les spécialistes s’accordent pour dire que le pire a été évité ce jeudi. En effet le tsunami a vite perdu de son intensité pour finalement disparaitre avant de toucher la côte. Les pertes auraient pu être beaucoup plus graves. Et ici les tsunamis du Japon et d’Indonésie sont restés dans la mémoire collective. Quant au discours du président, et bien les avis sont mitigés. Mais au final les familles devraient pouvoir faire leur deuil avec le rapatriement des corps dans les jours à venir.
-Bien merci Maryse, vous étiez en direct de Brest. Autre titre de l’actualité, c’est demain que les opérateurs de télécommunication français devront s’expliquer devant la commission européenne de Bruxelles. De graves soupçons pèsent sur une affaire de monopole qui fait suite à la panne générale des télécommunications apparue jeudi 6 avril … »


Aéroport Roissy - Charles de Gaulle – 15 avril 2013

Antoine se sentait mal. Ce n’était pas physique, il était juste embarrassé. Il sortait tout juste d’un très long débriefing de plus de cinq jours non-stop. Mais les choses n’étaient pas prêtes de se calmer. Alors qu’il avait réussi à se montrer indispensable, du moins il le pensait, au général Dumarchais, voilà que ce dernier était déjà victime du manque de rigueur du jeune officier. Le vol en provenance de Tokyo était arrivé depuis près d’une demi-heure. Il y avait maintenant des touristes nippons dans tout l’espace d’arrivée. Le pilote, le général et son aide de camp attendaient inlassablement l’arrivée du prodige japonais. Antoine Estienne s’était battu pour le faire intégrer dans l’armée française, non sans difficultés. Et maintenant Kanbeï se faisait attendre. Le général, lui, était silencieux, il refusait tout dialogue depuis ce matin.

Il pensait à autre chose. L’armée était en train de changer en interne. Il y avait une place à prendre. En attendant, il restait aux commandes de l’enquête. D’abord censée répondre à la menace wraith, elle avait maintenant pour but de répondre à la question : d’où vient la porte ? Un sommet secret était prévu ce soir à Paris. Le CIS était le maître de cérémonie. L’enjeu n’était pas tant de savoir à qui appartenait la porte dans le passé, mais à qui elle appartiendrait dans le futur. Sur ce point, Alexandre était très pessimiste. La France n’avait pas les moyens d’un tel programme. Et pourtant elle ferait tout pour garder l’engin. Le traumatisme était trop grand. On était passé à deux doigts de la mutinerie générale. Le premier ministre avait rassuré les militaires en arguant que la porte ne serait pas vendue …

Ce choix politique de tout faire pour garder la porte était la raison de la venue de Kanbeï. Le général avait pu découvrir son talent lors de ce que l’on appelait maintenant la bataille de l’Est, en opposition avec la bataille d’Ouessant. La France allait avoir besoin d’atouts supplémentaires dans sa nouvelle lutte. Le jeune hacker ne serait pas de trop. En plus il n’était pas intéressé par l’argent. Mais son anti-américanisme primaire deviendrait surement une source de problèmes dans le futur. Bref Dumarchais n’avait en réalité confiance en personne. Il doutait sérieusement de Patrick De Beaune et de son second, Hortense Riveron. Il ne pouvait pas non plus se fier à l’armée. Aucun de ses hommes de confiance n’avait été accrédité. Il devait faire avec les moyens du bord. Et les seuls moyens dont il disposait étaient ce pilote de chasse et son acolyte asiatique qui se faisait attendre.

Alors qu’il commençait à perdre patience, Alexandre aperçu un jeune homme asiatique correspondant à la description de l’intéressé. Il fit signe à Antoine qui confirma tout heureux que c’était bien Kanbeï. Le trio s’avança près d’un portique de sécurité pour accueillir le japonais. Kanbeï et Antoine échangèrent un léger regard complice. Les deux hommes étaient manifestement contents de se revoir après l’épreuve qu’ils avaient vécue. Dumarchais pu enfin dire quelque chose.


-Monsieur Takeukhi, bienvenue en France. Au nom de l’état français, je tiens à vous remercier pour votre aide précieuse dans la résolution de cette crise.

-Général Dumarchais je suis enchanté de faire votre connaissance. Répliqua le japonais dans un français parfait.

-Bien nous sommes pressés par le temps. Nous avons réquisitionné un hélicoptère. Mon chauffeur s’occupera de vos affaires et les apportera à votre nouveau domicile.

-Heu attendez. J’ai quelque chose de précieux dans mes affaires que je ne veux pas laisser sans surveillance.

-Monsieur Takeukhi, vous pouvez faire confiance à mon aide de camp. Jérôme est quelqu’un en qui vous pouvez avoir confiance.


Alors que le général tentait d’être diplomate malgré l’urgence de la situation, Kanbeï ne l’écouta pas et s’empara de l’un de ses sacs pour y récupérer un objet. Le général qui le regardait avec attention comme les deux autres français fut terriblement surpris à la vue du sabre brillant que le japonais sortit de son fourreau à l’air libre. Antoine était estomaqué, ce qui le surprenait c’était de savoir comment Kanbeï avait fait pour tromper la douane. Quant à Dumarchais, il n’avait pas besoin de ça, il avait radicalement changé de ton et semblait gêné. Il s’approcha du hacker et posa sa main sur le manche de l’arme.


-Enfin bon dieu virez moi ça ! On est en vigipirate écarlate ici ! Allez en route.


Les militaires quittèrent l’aérogare pour monter dans un hélicoptère spécialement affrété, direction la base aérienne 117 de l’armée de l’air à Paris. La « Cité de l’Air » abritait l’état-major de l’armée de l’air, tous les services d’administration et aussi le commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes. Mais le bâtiment était progressivement vidé, les services devant être incorporés dans un nouveau bâtiment regroupant le ministère de la défense et tous les autres états-majors. Ce nouveau bâtiment prenant le surnom d’Octogone, en référence au Pentagone américain. Ceci permettait de disposer de l’ancien bâtiment tout entier. Il devenait à la fois le PC de Dumarchais et le lieu du sommet du CIS.

Le trajet en hélicoptère fut bref. Dumarchais avait convié Antoine et Kanbeï dans son bureau. Il avait une mission pour eux. Les deux jeunes hommes étaient assis sur des chaises alors que le général, debout, s’appuyait sur son bureau en prenant un dossier. Le briefing serait rapide, il avait peu de temps devant lui.


-Bien monsieur Takeukhi …

-Appelez-moi Kanbeï général.

-J’allais y venir. Nous avons réussi à vous faire venir ici, mais nous n’avons pu officiellement vous intégrer dans les services secrets. Du coup vous êtes intégré à la Légion Etrangère. Lieutenant Takeukhi, officier télécommunication. Mais ne vous en faites pas, c’est bidon. Vous êtes plus un électron libre qu’autre chose. Mais pour coller un peu au personnage, vous pouvez choisir un nouveau nom comme c’est la coutume à la légion.

-Et bien comme je vous l’aie dit, appelez-moi Kanbeï tout simplement. Chez nous les hackers, nous n’utilisons pas de noms de famille.

-Vous n’êtes plus chez les hackers monsieur. Alors êtes-vous d’accord pour Kanbeï Takeukhi ?

-D’accord va pour Kanbeï Takeukhi mon général. Souffla le japonais résigné.

-Très bien. Bon passons aux choses sérieuses. Je n’y vais pas par quatre chemins, je suis dans la merde. Pardon, nous sommes dans la merde. Car maintenant vous êtes tous les deux mouillés jusqu’au coup. Le gouvernement a décidé de garder la porte des étoiles pour lancer son propre programme militaire spatial. Le but est clair. Prévenir toute nouvelle attaque contre notre territoire ou nos intérêts par ces monstres. Cela veut dire que nous avons pour objectif de disposer à terme d’une présence militaire dans la galaxie de Pégase. Mais pour ça nous devons garder la porte.

-Garder la porte ? Elle n’est pas à nous ? Demanda Estienne.

-C’est là le problème. répliqua le général. La haute autorité internationale en charge de la porte des étoiles et de l’espace …

-Le CIS. Dit Kanbeï.

- … en effet. Et ce comité secret qui regroupe les nations les plus puissantes de la planète va mettre son nez dans nos affaires. Un sommet est prévu ici même à partir de ce soir. Officiellement il a pour but de tirer un bilan de cette semaine de réflexion post attaque. Mais si vous voulez mon avis, il est là pour décider de l’avenir de la porte et des générateurs extraterrestres trouvés à la ligne Maginot.

-Vous avez raison mon général. Entreprit Kanbeï. Les américains, chinois et russes ne vous laisseront pas disposer d’une porte. Pour eux vous n’êtes absolument rien sur l’échiquier politique.

-Et bien ils vont devoir s’y faire, notre position ne bougera pas d’un iota.

-Ne les sous-estimez pas général. Leur puissance est colossale. Et ils s’aident entre amis.

-Hmm je sais lieutenant, je sais. Mais notre marge de manœuvre est très réduite. Le programme étant secret, il est très difficile de faire pression. Seule la puissance militaire influe sur le résultat. Et ce n’est pas notre demi-victoire qui a failli nous couter la vie à tous qui va nous donner du poids. Seulement je n’ai pas encore abattu ma dernière carte. Le lieutenant Estienne à fait de très judicieuses remarques lors de son débriefing.

-Ah bon ? répondit l’intéressé.

-Eh oui. C’est même pour ça que je ne vous aie pas jeté en pâture à la justice militaire.

-Ah. Bah merci … chuchota Antoine.

-Lieutenant votre cursus historique est votre atout. Vous avez noté le fait qu’il était possible de s’approprier quelque chose découvert par soi-même. On pourrait dire que le premier arrivé est le premier servi. Comme il semblerait que toute cette histoire de porte soit liée au passé, j’espère que vous pourrez montrer que les premiers c’étaient nous et ce bien avant cette semaine. Nous devons trouver une quelconque raison juridique nous permettant de justifier le lancement d’un programme stargate. Messieurs vous partez tout de suite à l’issue de ce briefing pour le bunker du Hackenberg ou se trouve la porte. La DGSE s’occupe du site en lien avec l’armée. Ils ont déjà des spécialistes qui étudient l’artéfact. Mais je n’ai pas confiance en eux. Il y a des taupes américaines et chinoises partout. Toutefois je suis obligé de faire avec. Vous serez donc tenu de faire équipe avec un agent de la DGSE. Michel Lamoirin. Mais si vous pouvez lui fausser compagnie, n’hésitez pas. Bien des questions ?

-Qu’est-ce qu’on cherche là-bas ? demanda Estienne.

-Tout ce qui peut nous aider à garder la porte.

-Le moins qu’on puisse dire c’est que c’est vaste. Ajouta l’ex-pilote de chasse.

-Vous ferez avec. Maintenant partez, le sommet commence dans quelques heures.


Les deux lieutenants se levèrent. Ils n’étaient pas vraiment éclairé sur ce qu’ils allaient devoir entreprendre. Ils n’étaient pas non plus entrainés pour ça. Kanbeï, malgré sa connaissance des services de renseignement, n’avait jamais quitté son bureau climatisé de Tokyo. Quant à Estienne, ses aptitudes de pilote de chasse étaient bien loin de celles d’un agent secret. Mais les deux acceptaient la mission sans réserve. Estienne par patriotisme, Kanbeï par circonstance. La porte ne devait pas revenir aux USA ou à la Chine.

Il était temps, on entendait déjà les rotors de l’hélicoptère Fennec dehors. Après avoir adressé un salut militaire à leur supérieur, les deux lieutenants sortirent du bureau. Dumarchais vint interpeler une dernière fois le nippon.


-Eh ! Lieutenant Takheuki !

-Mon général ?

-Là ou vous allez, pas besoin de sabre. Laissez le ici c’est un ordre?

-Oui mon général.

-Rompez !


Kanbeï déposa le katana de son grand-père sur une chaise du bureau. C’est alors qu’il croisa un homme dans le couloir qui se dirigeait vers le bureau du général. L’homme d’une soixantaine d’années aux longs cheveux blancs portait un costume gris de politicien. Et pour cause, Patrick de Beaune avait tout d’un politicien. Il sentait le compromis, les alliances, les traitrises, les coups bas. Il ne s’intéressait qu’à sa propre personne. Or sa responsabilité était énorme. Il tomba nez à nez avec Dumarchais lorsque celui-ci allait refermer la porte de son bureau.


-Oh ! Tiens ?!? Bonjour général. Je m’excuse, je ne savais pas que vous étiez ici. On m’a dit que le sommet du CIS allait avoir lieu ici, alors je suis venu reconnaitre le terrain à la manière d’un joueur de foot. Si j’avais su, je serais venu vous dire bonjour plutôt.


Dumarchais était un peu embarrassé. Il était clair que la rencontre n’était pas fortuite. Voir de Beaune ici en toute liberté ne lui inspirait rien de bon. Mais bon il travaillait plus ou moins pour lui. C’était donc le bon moment d’en savoir plus.


-Bonjour monsieur de Beaune. C’est toujours un plaisir, mais ne vous inquiétez pas, je viens juste d’arriver. Vous n’avez rien manqué.

-Ah tant mieux. Eh dites-moi, ces militaires que je viens de croiser, ils travaillent pour vous ?

-Dans l’armée on ne travaille pas pour quelqu’un monsieur de Beaune. On travaille pour son pays.

-Mais bien entendu. Vous m’avez compris. Ah sinon tient pendant que je vous vois, parlons un peu de ce soir. Vous avez je suppose préparer votre dossier.

-Euh … j’y travaille. Mais j’avoue que j’aimerais en savoir plus sur mon rôle.

-Votre rôle ? Il est simple mon cher ami. Vous représenterez la France avec moi ce soir. Je dirige le volet politique, vous le volet technique.

-Cela ne va pas poser un problème de légitimité? Surtout devant un conseil international civil ?

-Le président n’avait pas vraiment le choix. Cela devrait être lui qui se charge de cette affaire. Mais après sa gestion calamiteuse de la crise, il a vu son pouvoir s’amoindrir dans les grandes largeurs. Considérez que le chef de l’Etat est le premier ministre. Mais c’est un néophyte. Il n’a jamais été mis au courant de l’existence de ce programme. Ainsi il m’a chargé de m’en occuper. J’aurais bien demandé à Hortense de faire votre job, mais j’avais des doutes. Elle est un peu jeune. Et puis le sommet s’annonce rude. Un bonhomme comme vous ne sera pas de trop pour notre défense. Ah ah ah. Rigola Patrick.

-Notre défense ?

-Ah ah ah ah. Voyons général. Je ne vous apprends rien. Tout ce qui est secret est forcément pugnace. Puis-je savoir ce que sera votre argumentaire dans les grandes lignes ?

-Et bien l’artéfact se trouvant en France, le droit du sol nous permet de le garder.

-Non ! Non ! Non !!! Ah excusez-moi général, mais il ne faut pas dire ça. Venez je vais vous dire une chose.


Le politicien s’était alors rapproché très prêt de l’officier. Alexandre pouvait sentir l’Eau de Cologne sortir du col de chemise très serré de l’attaché gouvernemental. Ce dernier passa son bras autour de l’épaule du général. Le contact, le touché physique était très important en politique. Un homme politique ne soignait jamais aussi bien sa côte de popularité que lorsqu’il serrait des poignées de mains. C’est alors que de Beaune s’adressa à Dumarchais à voix basse.

-Général, nous attendons les autres nations au tournant ce soir. Il n’y aura pas de cadeau. Une porte des étoiles vaut très chère. C’est un objet immatériel. Le simple droit au sol ne sera pas suffisant pour garder la porte. Il nous faut bien plus. Et je compte sur vous. J’ai totalement confiance en vous. Vous n’êtes pas comme tous ces militaires fous de la gâchette qui à la moindre perte viennent se plaindre. Avec vous je sais que nous pourrons aller très loin. Je place tous mes espoirs en vous Alexandre. Et sachez que le premier ministre suivra cette affaire avec attention.

-Qu’est-ce que cela veut dire ?

-Ca veut dire que si vous voulez voir plus haut, vous avez plutôt intérêt à réussir. Sinon je suis sûr qu’on vous trouvera un commandement bidon quelque part. Pigé ?

-C’était très clair. Vous ne serez pas déçus.

-Bien. S’exclama-t-il à voix haute. Ah ah ah ah ah. Très bien. Je me réjouis d’avance.



Port de Boosaaso, état du Pount, nord de la somalie – au même moment

Un petit cargo du nom de Zortürk était amarré aux quais du port. Du moins si on pouvait appeler ça un quai. La somalie était considéré comme l’état le plus instable au monde. Partout la misère était visible. Non loin du cargo, un corps gisait sur le béton. Il n’en restait pas grand-chose, si ce n’était assez pour attirer toute sorte de charognards et de mouches. Personne n’avait pris la peine de l’inhumé. Pourtant il y avait une forte présence humaine sur les quais que l’odeur fétide de la mort ne semblait pas déranger. Une trentaine de dockers étaient en plein déchargement d’une cargaison hautement sensible sur le cargo portant pavillon thaïlandais. D’autres dizaines d’hommes attendaient non loin du lieu, gardé par une vingtaine de miliciens en armes, qu’on daigne leur offrir ne serait-ce qu’une heure de travail. Mais l’homme en charge du déchargement, un homme blanc en chemisette noire, n’avait pas besoin de main d’œuvre supplémentaire. La dernière caisse venait d’être sortit des entrailles du navire. Les hommes la chargeaient dans un vieux camion soviétique dont on peinait à croire qu’il pouvait encore rouler.
Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes lorsqu’une rafale de tir automatique se fit entendre. Par réflexe, tous les somaliens se mirent à couvert. Mais Perhan, l’homme à la chemisette noire, resta debout, inflexible. Il avait deviné qui était derrière cette entrée en scène spectaculaire. Un pick-up Toyota surmonté d’une mitrailleuse lourde s’immobilisa devant le Range Rover du marchand d’armes. Un des neuf passagers du tank de fortune descendit, kalache à la main et béret rouge sur le crane, pour aller à la rencontre de l’européen.


-Qu’est-ce que vous faites ici ? Ici c’est chez moi. C’est mon territoire. Je suis le dieu ici. Vous allez devoir payer très cher pour votre marchandise.

-Excusez-moi Abdellah …

-Seigneur Abdellah ! Répondit le chef des miliciens.

-… seigneur Abdellah. Mon client vous a déjà payé très cher. Suffisamment cher.

-Non. Il a payé l’autre cargaison. Pas celle-ci. Vous devez payer ! Tout de suite ou je vous ferais exécuter.

-Seigneur Abdellah, cette cargaison était comprise dans le versement de lundi.

-Non vous devez payer !!! cria le milicien.

-Ecoutez, tenez, prenez ce téléphone satellite, mon client vous rassureras.


Perhan tendit un téléphone satellite au guerrier somalien qui le jeta à terre en criant une bardée d’insultes dans un dialecte local. Il était comme enragé. Mais Perhan n’avait pas peur. Il en avait vu d’autres. Et puis son client était si puissant qu’il pouvait écraser cette milice comme un insecte. C’était donc pourquoi le serbe attrapa la lanière du fusil d’assaut du milicien, le tirant vers lui. Tous les miliciens dégainèrent leurs armes et pointèrent le fautif. Mais en deux trois mouvements, le chef sanguinaire africain avait été retourné et était pris au piège dans les bras du marchand d’armes serbe. Ce dernier étranglait maintenant sa proie avec la lanière de la Kalachnikov. Le somalien se débattait sans rien pouvoir faire. Perhan s’entretenait alors à voix haute et en arabe auprès des soldats devant lui.


-Ecoutez-moi tous, mon client est très puissant. Il peut vous détruire ou vous couvrir d’or. C’est à vous de choisir. Cet homme a choisi et il a perdu. Quelqu’un d’autre veut essayer ?


Les miliciens ne savaient pas quoi faire. Leur chef emblématique était sur le point de succomber des mains du serbe. Ils n’avaient plus personne à qui obéir. Et ils avaient vu le campement ou étaient destinés les colis impayés. Il se tramait quelque chose d’important. Et ils ne feraient guère le poids. Alors que les mains de leur chef, agrippant la lanière autour de son coup, se relâchaient, les miliciens baissèrent leurs armes et démarrèrent leur pick-up pour sortir de la zone. Le calme relatif était revenu. Perhan lâcha le corps sans vie d’Abdellah et monta dans son 4×4, suivi par les camions transportant la secrète marchandise. Une bien méchante histoire se tramait.


Hackenberg, ligne Maginot – en début de soirée


Le petit hélicoptère venait dans le sens du soleil qui se couchait à l’ouest. Son rotor déplaçait un souffle d’air en direction du sol qui soulevait une légère couche de poussières. La voilure tournante se posa dans une petite clairière à 50 mètres de l’entrée du bunker. Ce dernier était gardé par plusieurs dizaines de soldats en armes du 6ème régiment du génie. L’état-major avait décidé de lui attribué la défense du site après l’avoir découvert. C’était très pratique, car le régiment étant en manœuvre depuis plusieurs semaines, il avait un alibi pour justifier sa présence. Antoine et Kanbeï sortirent de l’hélicoptère une fois les moteurs à l’arrêt. Ils avaient reçu un laisser passer avant d’embarquer à Paris, leur permettant de se déplacer en toute liberté.

Ils étaient tout de même un peu perdus. Toutefois Antoine ne tarda pas à reconnaitre les lieux qu’il avait pu étudier lors du rapport des commandos du COS. Cette semaine avait été très fructueuse pour l’aviateur. Car étant maintenant accrédité et qui plus est présent dans les pattes de Dumarchais, il avait eu accès aux rapports du SGC, du Homeworld Command et de l’expédition d’Atlantis. Du moins tous les rapports laissés à disposition des français. Ainsi Antoine n’avait eu accès qu’a un petit fragment de l’histoire de la porte. Et à cause du peu de temps devant lui, il avait dirigé ses recherches sur des thèmes bien précis, vaisseaux terriens, conflit avec les wraiths. Au final il s’était dispersé et en savait bien peu. Il allait tout de même devoir justifier la confiance placée en lui.

L’arrivée de l’hélicoptère n’était pas passé inaperçu, tous les soldats du génie regardaient les deux lieutenants s’avancer près du bunker. Antoine s’arrêta près d’un VAB pour demander à un mitrailleur de tourelle s’ils pouvaient rentrés dans l’édifice. Ce dernier ne sachant pas quoi répondre devant les deux officiers subalternes leur indiqua un chemin à suivre avec le bras. Là-bas ils auraient une meilleure réponse. Les deux hommes reprirent alors leur chemin vers l’entrée du bunker. Les regards ne s’étaient pas détournés pour autant, tous les sapeurs scrutèrent le binôme passer la porte. Il faut dire qu’ils avaient déjà tout vu sauf ça. Un lieutenant de l’armée de l’air accompagné d’un asiatique portant une tenue militaire revêtant un insigne de la légion. Mais ce qui était le plus troublant, ce n’était pas les deux jeunes hommes, mais assurément ce qui se trouvait dans le bunker.

Dès les premiers mètres à l’intérieur, un froid de caverne se fit sentir. Antoine, qui avait retroussé ses manches, avait la chair de poule. Il ne s’attarda pas pour les remettre en place. De son côté Kanbeï se sentait de plus en plus mal à l’aise. Il avait devant lui un vrai bivouac improvisé dans la galerie d’entrée principale ou une cinquantaine de soldats se préparaient à diner et à passer une 9ème nuit dans cette ancienne forteresse. Il entendait certains parler entre eux. Ils se demandaient ce que faisait un légionnaire, ici dans ce qui était devenu l’endroit le plus secret de France. Mais le calvaire touchait à sa fin. Quelqu’un appela les deux officiers par leur nom de familles. On eut l’impression qu’il criait à cause de la résonnance des parois. Les deux appelés tournèrent immédiatement la direction dans le sens de la voix qui scandait leur nom. A droite du camp de fortune du génie, un passage était laissé libre pour accéder au reste du bâtiment. Un homme en civil, dont il ne pouvait pas bien voir l’allure, se trouvait à une trentaine de mètres et était l’origine de l’appel. A ses côtés, un militaire, officier supérieur de par son képi, leur faisait de grands signes avec les bras. Calmement, Antoine et Kanbeï allèrent à la rencontre de leur hôte. Antoine commença par un salut militaire ce qu’oublia de faire Kanbeï.


-Alors légionnaire ! On ne vous apprend pas la politesse chez vous ? s’exclama le colonel, chef du régiment du génie.

-Euh pardon mon colonel ! A vos ordres mon colonel. rectifia anxieusement le japonais.


Devant la courte panique du japonais, le colonel se mit à rire très fort. Il aimait bien paraitre sévère en première impression pour pouvoir assoir son autorité avant de redevenir normal. A côté de lui se trouvait l’homme en civil. Il portait une chemise blanche et une légère veste noire. Il se présenta devant les deux nouveaux. C’était lui leur « babysitteur », Michel Lamoirin, agent de la DGSE spécialement affecté à l’enquête sur la porte. Il avait été choisi pour ses capacités de management. Il dirigeait à merveille les équipes de chercheurs postées sur le site depuis le début de la semaine. Il jouait sur les membres du personnel. Il délivrait certaines informations à des personnes et non à d’autres. Et au bout d’un long travail de mise en confiance, il avait réussi à tirer le meilleur de ses équipes, sans dévoiler aucun secret au plus grand nombre. Permettant de la sorte de contenir tant bien que mal les fuites.

Tout de suite il tenta de s’accorder la confiance des deux militaires. La poignée de main fut franche et amicale. Assortie d’un large sourire et de quelques paroles bien trouvées. Il semblait faire mouche sur Antoine qui marchait beaucoup au contact humain. C’était moins le cas pour Kanbeï qui savait de quoi étaient capables les hommes des services secrets. Sans compter qu’il gardait à l’esprit que le complexe était déjà surement infiltré par des agents étrangers. L’homme aux lunettes d’une cinquantaine d’années avec une légère calvitie invita les lieutenants à le suivre. Une fois arrivé à la lourde porte blindée protégeant le complexe en cas de très forte explosion, le groupe se vit délaissé du colonel. Il n’était d’aucune utilité pour la suite de la mission. Le trio arriva dans un pc improvisé. Dans la petite salle surchauffée, plusieurs opérateurs suivaient sur des ordinateurs l’avancement de l’enquête. Certains étaient chargés de la vidéosurveillance, d’autres effectuaient des recherches à partir de la base de donnée du CIS, d’autres contrôlaient les mesures effectuées sur la porte. Lamoirin accompagna ses deux invités dans son bureau. C’était une petite pièce arrangé en bureau.


-Alors c’est vous les enquêteurs de l’armée, lança l’agent en scrutant un dossier classé secret défense. Et donc vous êtes accrédité par la général Dumarchais

-Voilà. répliqua le pilote français.

- Un pilote de chasse et un légionnaire inconnu au bataillon jusqu’à cette après-midi comme enquêteurs c’est assez particulier. Rajouta Lamoirin.

-Et un artéfact extraterrestre permettant d’établir des voyages avec d’autres planètes de la galaxie, c’est assez particulier ? Répondit sèchement le nippon.

-Bon je vais être franc avec vous. La méfiance est de mise. Je n’ai guère confiance en personne ici. Je ne me méfie pas plus de vous que des hommes sur place ici. Donc je vous laisserais un accès libre aux recherches et investigations. Mais je me tiens en dehors de vos affaires. Ainsi chacun s’occupera de ses affaires sans arrière-pensée. C’est compris ?

-Très clair. répondit Antoine.

-Et maintenant si on parlait du fond plutôt que de parler de la forme. Renchérit Kanbeï

-Hmm. Et bien nous avançons. D’abord techniquement, nous avons eu peur d’avoir un incident nucléaire …

-A cause des radiations. suggéra Kanbeï

-… oui on a cru à un Fukushima bis. Mais au final l’artéfact n’émettait plus de radiations quand nous l’avons trouvé. Les doses diffusées étant assez faible, on ne craint pas une contamination trop forte pour des expositions de courtes durées. On a quand même pris la précaution de sortir tout le matériel alien et la porte de la salle. Ensuite on a chargé un groupe d’expert de la DGA de se prononcer sur l’état de l’engin. Et d’après une scientifique la porte serait en état de marche.

-On vous a dit le nom de cette scientifique ? demanda Antoine qui avait une idée derrière la tête.

- Mademoiselle Leblanc, si vous voulez savoir son nom. Selon elle, la machine est opérationnelle. Sinon nous avons aussi avancé sur la provenance de la porte. Et autant vous dire que c’est du lourd, ça ne va pas plaire à votre chef. D’après les registres, la porte était connue sous le nom de Ziel3625. Oui vous avez bien entendu, c’est de l’allemand. Cette porte est une prise de guerre. Elle a été récupérée à la libération par les forces du maréchal Leclerc.


Les deux jeunes militaires étaient silencieux. Pour une surprise c’était une surprise. La porte était donc allemande. Et même pire, elle était peut-être nazie. Si la surprise était réussie, ce n’était pas du tout une bonne nouvelle. Il faudrait probablement se replonger dans un passé très proche et douloureux pour en savoir plus. Pour ça, un avion avait été affrété pour le lendemain. Il devait emmener Lamoirin et une petite équipe en Allemagne. A Coblence plus précisément, au centre des archives fédérales allemandes. C’était le meilleur endroit pour dénicher des secrets du passé terrifiant de l’Allemagne. Là-bas, Lamoirin occuperait les autorités allemandes et il l’espérait, les espions étrangers. Donnant un court temps d’action aux deux jeunes envoyés pour réaliser leur enquête de leur côté.

Mais Kanbeï fit enfin remarquer qu’ils pouvaient certes communiquer en Anglais avec n’importe quel allemand, mais qu’ils éprouveraient un mal fou lors de l’étude des archives rédigées en langue germanique. Lamoirin était embêté. Il n’avait pas pensé à la barrière de la langue. Et adjoindre un interprète aux deux militaires étaient impossible. Les accréditations avaient déjà toutes été données. Ils devraient se contenter des personnels ayant déjà signé des actes de non divulgation de niveaux très élevés. Lamoirin sortit alors un listing d’un coffre-fort placé derrière son bureau. Dessus était répertorié tout le personnel présent sur le site. L’agent de la DGSE trouva trois profils intéressants. Il décida de laisser choisir les deux jeunes soldats car après tout c’était eux qui allaient avoir à faire avec l’interprète de fortune. Les trois profils avaient tous le même critère principal, ils parlaient et savaient lire l’allemand. L’un était scientifique de la DGA. Un autre était informaticien à la DGSE. Et le dernier était un soldat du génie. Le trio dans le bureau n’arrivait pas à se mettre d’accord. Ce qui exaspérait Lamoirin qui avait d’autres choses plus importantes à faire. Il stoppa alors la discussion pour demander à Antoine de trancher. Ce dernier était alors la cible du regard des deux autres. Si cela ne tenait qu’à lui, il aurait choisi les trois car il les trouvait complémentaire. Mais on fond de lui, une petite voix le poussait à prendre le dernier. C’était un sentiment étrange. Il sentait quelque chose se dégager de ce choix. Comme si cette décision allait impacter son avenir. Il était tellement interloqué par ce choix somme toute banal que son esprit fut parti l’espace de quelques secondes. Il ne se rendit même pas vraiment compte qu’il avait désigné le troisième choix sans réfléchir. Michel lui demanda s’il était sûr de son choix et sans hésiter Antoine répondit oui. Avec le sentiment d’avoir pris plus qu’une bonne discussion. Alors que Michel Lamoirin s’apprêtait à conclure l’affaire, le téléphone se mit à sonner. C’était important, il devait décrocher. Il invita les militaires à sortir et leur donna rendez-vous le lendemain matin à 8h30. Un trajet d’une heure en camion suivie d’une autre heure en avion cette fois-ci les amèneraient à Coblence. Sans déranger, les deux jeunes hommes partirent sans faire de bruit. Ils devraient être prêts pour le départ du lendemain. Sans savoir qui les accompagnerait.


Base aérienne 117 – 20h30 – 15 avril 2013


Cette soirée serait tranquille. Il fallait qu’elle le soit se répéta Dumarchais. En tant que chef de l’enquête française il devait faire bonne figure. La France jouait son avenir dans ce nouveau concert des nations. Et dieu sait que la France était isolée. Ses alliés européens n’en étaient pas vraiment. Et puis ils avaient autant de poids qu’elle dans l’affaire, c’est-à-dire très peu. La Russie était neutre de nature. La Chine allait surement faire valoir sa puissance économique et son désir d’affirmation de son statut de grande puissance. A vrai dire les français ne se faisaient pas d’allusions sur ce point. La seule vraie inconnue serait les Etats-Unis. Le pays avait la main mise sur le CIS et le Homeworld Command. Et bien malin était celui qui pouvait lire dans le jeu des atlantistes. L’après-midi ils vous tapaient dans le dos en vous rappelant que vous êtes leur plus grand allié. Et le soir ils signaient un traité qui vous condamne. Une relation bien particulière. Beaucoup plus complexe que celle de l’Oncle Sam vis-à-vis de la Grande-Bretagne ou du Canada. D’ailleurs Dumarchais croyait savoir que même De Beaune, l’homme qui trahissait plus vite que son ombre, ne savait pas à quoi s’en tenir lors de ce sommet. Si ce n’était que la partie serait compliquée.

Ce premier soir ne lançait pas les hostilités. Un banquet était dressé pour célébrer la victoire terrienne. Ce qui en somme n’était pas plus mal. Les participants avaient le temps de faire vite fait connaissance avec leur adversaire de demain. Comme un repas de gladiateurs la veille d’un combat. Tout le monde était là. Tout le petit monde du programme porte des étoiles. Excepté le chef du Homeworld Command qui n’appréciait pas vraiment ce genre de festivités. Il avait envoyé son compère de toujours, le docteur Daniel Jackson, ainsi que le général Landry pour représenter les forces armées. De son côté le CIS avait dépêché son petit monde. L’inévitable et très précieux Richard Woolsey, chef de l’expédition d’Atlantis qui depuis son retour sur Terre n’en était plus vraiment une. Tous les représentants étatiques du CIS étaient là. Patrick De Beaune pour la France, Carl Strom pour les USA, Léonid Stepovich pour la fédération de Russie, Chen Zan pour la république populaire de Chine. Là étaient les principaux acteurs de ce sommet.

Dumarchais après avoir salué bon nombre de diplomates et de militaires se retrouva au bout d’une table en compagnie d’Hortense Riveron. Cette dernière était là en tant qu’attaché ministérielle. Enfin officiellement. Elle servait surtout d’assistante auprès de De Beaune. La discussion entre elle et Dumarchais était cordiale. Ils avaient eu plusieurs occasions de travailler ensemble cette semaine. Dire qu’ils s’appréciaient c’était peut-être vite dit, mais il y avait un certain respect mutuel. La jeune bureaucrate fit une confidence au général anxieux. Suite à l’attaque sur la Terre, le CIS avait été remodelé en profondeur. Certains « parasites » avaient été priés de dégager. D’autres avaient été promu. On avait même changé de directeur exécutif. Un changement effectué en coulisse que personne n’osait vraiment évoquer. Car, révéla Hortense, ce changement faisait grincer des dents. Mais c’était loin d’être une mauvaise chose pour la France. En effet, le nouveau directeur était un sud-coréen, Choe Young-nam. Les américains étaient pour beaucoup dans la nomination de cet homme. On ne savait pas encore exactement quel pouvoir il détenait réellement. Ni le but réel de sa nomination. La conséquence directe, était un durcissement du CIS vis-à-vis de la Chine et une politique américanisé. Il ne faudrait pas l’oublier au moment opportun.


Base aérienne de Büchel – Allemagne – 11h30 – 16 avril 2013


La journée était radieuse en ces premières semaines de printemps. Les français avaient embarqués avec un peu de retard. Cela avait permis à Antoine et Kanbeï de faire connaissance avec leur interprète. Telle ne fut pas la surprise quand ils découvrirent que le soldat du génie choisi au hasard par Estienne était le sergent Damien Delcourt. Ce même homme qu’ils avaient dirigé lors de la bataille de l’Est. Comme quoi le hasard faisait bien les choses. Delcourt avait reçu l’ordre d’accompagner les lieutenants Estienne et Takeukhi. Il n’en savait pas plus. Et cela ne le réjouissait pas vraiment. On lui avait notifié qu’il serait interprète, une tache qu’il avait plutôt bien accomplie lors de son déploiement en Afghanistan un an plus tôt. Il restait marqué par ce qu’il avait vu cette nuit du jeudi 6 avril 2011. Mais le contact passait plutôt bien avec ses supérieurs. Il faut dire que les deux jeunes officiers subalternes n’avaient rien d’effrayant ou de repoussant. Le sergent pouvait avoir confiance en ses deux chefs. Et l’inverse était aussi vrai. Damien avait pour lui cette fidélité et ce respect que les militaires entretiennent jalousement.

Le tarmac de la base devenait enfin vivable sans les nuisances sonores avec l’arrêt des turbopropulseurs du Transall. Tout son petit monde avait été débarqué dans une certaine pagaille que ne semblait pas connaitre le personnel de la Luftwaffe. Les civils de la DGSE et les militaires de l’armée de l’air s’étaient dispersés à droite et à gauche. Il n’y avait pas de vraie cohésion de groupe. Ni d’ailleurs d’esprit d’équipe. Kanbeï avait suivi Lamoirin. Il ne voulait manquer aucune miette. Il prenait son rôle très au sérieux. Pourtant quelque chose n’allait pas. A force, les gens finiraient par cataloguer le japonais comme un éternel être renfermé, un solitaire peu bavard. Cette fois ci c’était pire. Il avait la nausée et une certaine colère au fond de lui. Il connaissait très bien les installations de cette base et ce qu’elles renfermaient. Il était pressé de finir sa mission et de partir loin d’ici. Car à Büchel était entreposé un stock d’armes nucléaires américaines. Ce qui lui rappelait rageusement sa ville natale d’Hiroshima.

Pour d’autres raison, Michel Lamoirin aussi voulait en finir vite. L’enquête n’avançait pas pendant qu’ils étaient sur cette base. Mais les choses se passaient comme il l’avait prévu. Son homologue des services secrets allemands lui annonçait une nouvelle qu’il connaissait déjà. Un repas était prévu entre l’équipe française et les autorités allemandes. Une liste des invités avait été dressée. Mais le nom du nippon tout comme ceux de ses deux compères ne figurait plus sur la liste à la suite d’une rapide manœuvre informatique. Alors que la délégation se mit en marche, Kanbeï vint taper délicatement sur l’épaule de l’officier supérieur allemand.


-Excusez-moi officier, lieutenant Takeukhi légion étrangère !

-Lieutenant ? Lui répondit Adam Meltzer du Service Fédéral de Renseignement (BND).

-Il y a un problème. Je ne suis pas sur la liste monsieur. Ni moi ni le lieutenant Estienne et le sergent Delcourt.

-Ah bon ?

-Oui regardez j’ai reçu la liste sur mon smartphone et je n’en fait pas partie.

-Ah tiens. Oui vous dites vrai. C’est étrange. Et bien je vais tenter d’arranger ça.

-Hein oh non ne vous dérangez pas pour nous ! Nous ne sommes que des officiers de liaison. Peut-être pourrions-nous directement nous rendre au centre des archives fédérales ? Nous avaleront quelque chose en chemin.

-Non ! Je ne peux pas vous laisser y aller seuls !

-Ah ! Euh nous pouvons très bien y aller avec un de vos agents.

-Hmm … bon je vais voir. Restez ici, si je trouve un agent de libre et une escorte je vous les envoie. Mais si je ne trouve personne vous devrez attendre la fin du déjeuner.

-Très bien monsieur. Aucun problème.


Meltzer partit aussitôt la discussion terminée. Mais il prit tout de même la peine de contacter son service pour trouver un agent. On lui répondit que quelqu’un pourrait se libérer et qu’une équipe était sur place. Le japonais et ses amis n’attendraient pas longtemps. Si tant est qu’ils soient eux même présent. Kanbeï avait mis la main sur Damien. Le sergent était sur le point de rejoindre le repas organisé en l’honneur de la présence française. Kanbeï lui expliqua rapidement qu’ils avaient autre chose à faire. Le pauvre sapeur du génie était de plus en plus perdu. Mais sans discuter il se mit au pas. La discipline il connaissait. Il avait d’ailleurs eu du mal à s’y faire. Depuis son retour d’Afghanistan et sa mutation à Angers, il tentait de démarrer une nouvelle carrière. Loin de tous ses soucis initiaux. Mais au fond de lui il avait toujours le sentiment qu’il était prêt à déraper. Il ne pensait jamais à mal, mais il ne suffit pas de vouloir le bien pour faire le bien. Et pour éviter ça, il avait besoin de temps et de quelqu’un qui le comprenne.

Sans que Damien le sache, Antoine était la personne idéale. Il n’était pas comme tous les militaires. Il gardait au fond de lui une certaine réticence au caractère autoritaire de l’armée. Pour lui, un soldat qui pense et qui se pense en tant que tel est un meilleur soldat qu’un autre qui se contente d’obéir par manque de courage ou par faiblesse intellectuelle. Il est toujours plus simple d’abandonner toute réflexion et toute responsabilité pour se fondre dans un uniforme. Antoine était différent, il idéalisait la fonction de pilote de chasse. Il était de ceux qui pensent que les pilotes, au même titre que les sous-mariniers sont des corps à part. Ils sont transnationaux. Comme le disait Bruce Cole, un pilote de chasse allié dans le Grand Cirque de Clostermann, la bible d’Antoine et plus généralement de tous les pilotes de chasse français, « l’homme qui a eu l’idée de mettre une cocarde sur un avion est un salaud. » C’est cette vision des choses et ce sentiment d’appartenance à une caste bien particulière qui lui avait permis de s’engager 4 ans plutôt dans les VVS, l’armée de l’air russe. Enfin engagé c’est un bien grand mot. A l’origine il effectuait un mémoire en préparation d’une thèse sur l’encadrement des commissaires politiques soviétiques du groupe de chasse français Normandie-Niemen à l’Université d’Etat des Sciences Humaines de Russie à Moscou. Ce travail long et ardu était tout sauf facile. D’abord si Antoine maitrisait relativement bien le latin, le grec et l’alphabet cyrillique lui étaient tout à fait étrangers. Il du donc se mettre sérieusement au russe. A partir de là il put commencer à s’intégrer un peu à la société russe. Travailler sur l’aviation militaire était quelque chose de très gratifiant pour Antoine. Être pilote de chasse étant devenu un rêve bien utopique après son échec d’admission à l’école de l’air à la sortie de son baccalauréat scientifique.

Mais cette nuit du 6 novembre 2009 avait tout changé. Il ne se rappelait pas de tout. Il faut dire qu’après une sévère cuite la vodka il était difficilement possible de se souvenir de sa soirée. Quelques images lui restaient toutefois en tête. Il se rappelait ce magnifique écrin blanc recouvrant la capitale russe. Mais aussi ce froid glacial qui vous transperce de part en part. Il se voyait marcher, tituber, la nuit, accompagné de quelques amis récemment rencontrés sur les bords de la fac moscovite. Puis rentrer dans une boite de nuit ou la musique atroce masquait les discussions d’hommes de la pègre assis dans un coin de ce temple de la débauche et du mauvais gout. A l’image de cette nouvelle Russie de Poutine, post soviétique mais pas vraiment libérée. Les hématomes qu’il avait sur le bras gauche, qui le faisait encore souffrir deux jours après avoir fini d’évacuer tout l’alcool présent dans son sang, étaient un indice qui lui faisait penser qu’il s’était battu ce soir-là. Mais il ne pouvait en être sûr, il n’avait jamais su comment il était sorti de la boite de nuit. Ni comment il s’était retrouvé chez la charmante Anzhelina, une jeune fille pas farouche, avant que cette dernière ne lui notifia par un langage des signes assez simpliste qu’il devait partir. Il valait mieux pour lui, la jolie russe ayant 17 ans, il aurait pu se retrouver dans une très mauvaise situation au retour des parents de la dite jeune femme. Le tout s’en avoir conscience. De là le reste de la soirée, ou plutôt de la nuit, était bien sombre. Il ne lui restait que deux ou trois images. Celle d’abord de ses pas sur la glace toute fragile à cette époque de la Moskova. Puis de la rupture du sol sous ses pieds et de sa descente en enfer. Un enfer froid, très froid, trop froid. Dans l’eau sombre comme la mort, il ne pouvait se souvenir que de sonorités très lointaines. Celle du cri d’une femme qui criait à l’aide. Celle de deux hommes s’approchant. D’une sirène rugissant au loin. Et puis il y avait cette voix intérieure. Cette voix de la survie. Si précieuse dans ce moment décisif. Celle qui le fut tenir le temps que les deux gardes du Kremlin voisin viennent le repêcher. Qu’ils lui prodiguent les premiers gestes de secours. Et qu’ils le remettent aux ambulanciers arrivés très tôt sur place.

Étonnement la suite, il s’en souvenait très bien. L’eau glacée lui ayant servi d’électrochoc. Son admission dans un hôpital et sa rencontre avec un autre miraculé de la nuit fut la première pierre d’un rêve dont qu’il ne pensait plus qu’il était possible. A côté de son lit d’hôpital, un russe frisant la quarantaine avec une jambe dans le plâtre à cause d’une satanée glissade dans les rues de Moscou. Les deux hommes firent connaissance. Antoine se présenta. Vladimir Pavel Ouchinsky qui était habitué aux personnes fortement alcoolisées fit de même. Puis Antoine révéla qu’il était historien (pas encore en fait) et qu’il travaillait sur le Normandie-Niemen. Ce qui sembla vraiment intéresser le russe. Ce dernier, après avoir loué le travail du jeune français y alla de sa confidence. Son grand-père, Ivanovitch Andreev Ouchinsky, était un jeune soldat réquisitionné qui servit dans la logistique du groupe de chasse français à partir de 1943. Antoine, soul comme un âne, rigola et leva sa main droite en prononçant une réplique populaire américaine qui était vraiment ridicule dans cette situation. Le russe, très amusé par l’hurluberlu français, gardait un visage impassible mais tapa néanmoins dans la main du français en répliquant « Tovaritch ! ». Cette histoire aurait pu paraitre anecdotique si Ouchinsky n’avait pas été colonel dans l’armée de l’air russe.

L’histoire de cette nuit faisait encore sourire le pilote francophone. Il avait tenté le concours de l’air à la sortie du lycée sans succès. Il avait forcé la chance sans arriver à la contraindre. Et finalement c’était elle qui s’était imposé par un coup du sort trois ans plus tard. Il avait beaucoup appris au contact de l’officier russe. Il avait perfectionné son niveau de russe. Il avait rencontré des hommes de grandes valeurs. Mais il s’était surtout vu recevoir une chance ultime. Celle de voler en tandem avec le colonel. Au cours de ce vol, Vladimir lui laissa les commandes pour pouvoir tester le français. Antoine n’en demandait pas plus et fit bonne impression. Tellement que l’officier le prit sous son aile comme l’avait fait pour lui son mentor, le commandant Igor Alexenko. Mais le contact entre les deux finit par se distendre. Ouchinsky devenant de plus en plus colérique et problématique à vivre. En particulier à cause de son problème d’alcool et de sa hiérarchie qu’il supportait de moins en moins. Antoine finit par quitter la Russie mais avec les enseignements d’un vrai grand pilote de chasse. Tellement qu’il n’eut pas de mal à réussir le concours d’entrée de l’école de l’air à Salon de Provence le mois suivant de son retour en France. De là et avec l’aide de Kanbeï qui le favorisa grandement dans cette compétition acharnée qu’était celle d’un apprenti pilote de chasse, il put enfin réaliser son rêve. Toujours sans se considérer comme un vrai militaire pur souche. Il avait depuis deux mentors, Pierre Clostermann ET Vladimir Pavel Ouchinsky.

Antoine, Damien et Kanbeï avait pour eux ce parcours atypique qui forge une personnalité bien particulière. Alors que les deux derniers avaient été rejoints par l’agent allemand envoyé à leur rencontre, Antoine lui, était debout les yeux grands ouverts en admiration devant un Eurofighter Typhoon de la Luftwaffe. Il reluquait les lignes parfaites du chasseur européen. Il se laissa aller à s’approcher tellement près de l’avion de chasse qu’il put toucher les entrées d’air ventrales. Il était en pleine réflexion. Pensant aux avantages et aux inconvénients de l’avion. Il s’imaginait aux commandes. Mais il fut vite ramener à la réalité. Quelqu’un qu’il n’avait pas vu venir le somma de mettre les mains sur la tête avec un accent allemand facilement reconnaissable. Merde pensa le français, sûr d’avoir commis une bêtise. Il se retourna, les mains derrière le crâne avec le visage d’un enfant ayant commis une bêtise. L’homme en face de lui rigola aussitôt avec un rire aigu. La petite tête blonde en combinaison de vol ne dépassait pas 1 mètre 75. Parsemée d’un grand sourire et d’yeux aussi bleus que le ciel. Antoine comprit très vite qu’il n’avait pas à faire à un mauvais bougre.


-Dites donc c’est mon avion là. N’allez pas me l’abimer !

-Pardonnez-moi ! Lieutenant Antoine Estienne, armée de l’air française.

-Capitaine Walter Brandt, Luftwaffe. Enchanté !

-Alors vous pilotez sur Typhoon ? demanda Antoine beaucoup plus à l’aise.

-Ja ! Je pilote au sein du Jagdbombergeschwader 33.

-Escadrille de chasseurs bombardiers ? Avec des Typhoon ?

-Ja. C’est sûr que pour ça votre rafale est surement meilleur. Mais bon il faut bien rentabiliser l’avion. Vous connaissez bien la Luftwaffe lieutenant ?

-Un peu grâce au Grand Cirque …

-Clostermann !

-Ah vous connaissez ?

-Ja. Votre plus grand as. Combien ? 30 victoires ?

-33 …

-Ah je n’étais pas loin. Je savais que c’était beaucoup moins que les as allemands.

-Oui mais du bon côté lui.

-Certes … Et donc vous faites partie de tout ce remue-ménage sur ma base ? Vous êtes quoi, le pilote du Transall ?

-Heu non c’est compliqué. Je bosse dans les renseignements. Mais avant j’étais pilote sur mirage 2000.

-Et bien vos carrières sont très courtes chez vous, plaisanta l’allemand. Toutefois j’espère que vous piloterez à nouveau un jour. En attendant je dois vous laisser, j’ai une patrouille à mener.

-Oui bien sûr. Bon vol capitaine !

-Merci lieutenant et peut-être à une prochaine fois.


Antoine s’écarta pour laisser le pilote allemand, avec ses mécaniciens arrivés entre temps, préparé sa mission. Le contact était plutôt bien passé. Il lui sembla fort sympathique. Mais la remarque du capitaine fit mouche. Il se demanda un court instant s’il ne fallait pas abandonner ce nouveau rôle de pseudo agent secret pour retourner aux commandes d’un avion de chasse …

Il n’eut pas le temps de se morfondre que Kanbeï arriva à ses côtés. Les deux échangèrent quelques mots. ¨Pendant ce temps-là, un homme blanc et chauve habillé d’une veste noire passe partout s’était rapproché.


-Gunter Von Stauffer, BND. Lieutenant Takeukhi ?

-Oui enchanté. répondit l’intéressé. Et voici le lieutenant Estienne et le sergent Delcourt. C’est vous notre escorte pour Coblence ?

-En partie oui. Nous aurons un détachement du GSG9 avec nous.

-Des commandos ? répliqua Antoine surpris.

-Oui on n’a émis une alerte anti-terroriste ce matin. Mais ne vous inquiétez pas ça arrive tout le temps. C’est la procédure.


Les français et le japonais échangèrent une série de regards circonspects. Tout de suite après, un convoi de véhicules s’immobilisa devant eux. Une grande berline break BMW série 5 banalisée précédée par deux motards de la bundespolizei. Suivie par une autre BMW série 5, berline simple cette fois ci, arborant les nouvelles couleurs bleues de la police fédérale allemande (BPOL) ainsi qu’une large rampe de gyrophares sur le toit. Et enfin un Volkswagen Multivan banalisé, rempli de policiers d’élite du GSG9.
Face à ce dispositif pour le moins musclé, les français n’étaient pas vraiment rassurés. Gunter, leur agent de liaison, les invita à prendre place à l’arrière du break banalisé. Lui, prenant la place de passager avant droit. Les convives s’exécutèrent et le convoi se mit en route. Le silence était total dans la voiture jusqu’à la sortie de la base. Von Stauffer en profita pour briser la glace. Il se présenta un peu plus en détail. Et il laissa les étrangers posés leurs éventuelles questions. Antoine en profita pour demander le temps de trajet jusqu’à Coblence. L’agent fédéral leur répondit qu’il fallait compter 45 minutes en temps normal mais que là en 30 minutes ils seraient à bon port avec l’apport des forces de police. Le temps était plus que jamais compté …


Somalie – Au même moment


Des coups de feu se faisaient entendre au loin. On les entendait à peine à cause du vacarme des réacteurs à l’allumage. Surement des miliciens se battant entre factions. Mais l’enjeu voulait qu’on soit prudent. Perhan demanda confirmation à la radio. Il fut rassuré d’entendre que des miliciens faisaient un pillage brutal dans un village à plusieurs kilomètres. Ils leurs faudrait un peu de temps avant d’avoir assouvi leur pulsion barbare. C’était justement le temps dont le serbe avait besoin.

Les avions étaient prêts. On avait passé la nuit à les vérifier et à leur adjoindre la précieuse cargaison. Avec de la chance ils n’auraient pas l’utiliser et reviendraient ni vu ni connu au campement. Mais les renseignements étaient peu optimiste. Et le jeu en valait la chandelle. Les mécaniciens, tous des mercenaires, dont la majorité de l’ancien bloc de l’est, voyaient leurs efforts récompensés. Les machines tournaient impeccablement. Et les pilotes pouvaient maintenant prendre place pour leur délicate mission. Le vol serait long et périlleux. Tellement périlleux, qu’on avait plus ou moins menti aux principaux intéressés. Leur promettant des secours en cas de besoin. N’importe qui se serait méfié. Mais on se méfie volontiers moins contre 2 millions de dollars américains sur un compte offshore. Les pilotes, Youssef et Rodrigo, avaient bien insisté sur ce point. Mais l’argent n’était pas un problème pour Perhan. Le problème était de voir ses avions décollés. Plus ils étaient loin, moins il était responsable pensait le marchand d’armes qui avait en partie raison.
Les aiguilles de la montre de l’européen trottaient inexorablement et les avions n’étaient toujours pas en vol. Or le cargo devait déjà être parti à cette heure-ci. Il fallait que les avions soient au rendez-vous ! Le trafiquant suait à grandes gouttes. La chaleur était intenable. L’air sec teinté de vapeurs d’hydrocarbures asphyxiait le petit monde au sol. Un air nocif à coup sûr. Mais Perhan s’en fichait, ses avions décollaient enfin. Leurs larges silhouettes noires disparûtes très vite de la vue du serbe. Tout heureux de voir son gagne-pain s’envoler.


A suivre dans le Chapitre 7 :Terreur sur le Deutsche Eck
Dernière modification par brian norris le 24 janv. 2012, 19:09, modifié 1 fois.
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Chapitre 7 : Terreur sur le Deutsche Eck


Base aérienne 117 – 13h00 – 16 avril 2013


Le rapport n’en finissait plus. Depuis 9h du matin les participants du sommet étaient occupés à écouter le compte rendu du rapport. Le rapport en lui-même contenait un peu plus de 1000 pages. Ecrire un si grand rapport en si peu de temps était une prouesse jamais vu depuis les attentats du 11 septembre 2001. Le rapport avait été rédigé en plusieurs parties. La première par le Homeworld Command, qui prenait bien soin de ne tirer aucune conclusion et de ne jamais remettre en cause l’institution pour une quelconque anomalie que ce soit. Il faut croire que l’attaque des côtes bretonnes n’étaient pas perçu comme un motif suffisant pour évoquer un dysfonctionnement du commandement militaire de la Terre. Mais malheureusement pour lui, la deuxième partie rédigée par le CIS, prenait bien soin de répondre à son homologue militaire en se dédouanant de toutes responsabilités. Arguant même le fait que sans l’action du personnel de la cité d’Atlantis, l’attaque n’aurait pas pu être découverte à temps par le Homeworld Command et le résultat aurait pu être catastrophique. Le général Landry, dans un rôle de diplomate ingrat, aurait bien voulu défendre son supérieur, Jack O’neill, quand celui-ci fut directement mentionné dans le compte rendu lu par Carl Strom. La partie du CIS reprochait au général O’neill d’avoir échoué à atteindre les objectifs principaux du Homeworld Command. C’était le maintien opérationnel d’une force de défense compétente 365/365 jours par an pour protéger la Terre. Mais en fait ce passage avait été modifié. Originellement ce n’était pas O’neill qui était visé. C’était Carter a qui on reprochait d’avoir effectuées de mauvais choix tactiques. Il y avait là une tentative russo-chinoise visant à pousser les États-Unis à plus de concessions au sujet des vaisseaux spatiaux. Mais Jack avait pu avoir accès au dossier avant qu’il ne soit terminé. Il avait alors demandé à son ami Richard Woolsey qu’il fasse pression pour que O’neill soit nommé et non Carter. Ce beau geste envers celle qui fut sa coéquipière pendant de longues années affaiblissait quelque peu le commandement à travers la personne de son chef. Mais Jack s’en fichait royalement.

On terminait tout juste le résumé de la 3 ème partie, rédigée par l’OTAN. Celle-ci était marginale et ne comportait que des aspects techniques sur les moyens mis en œuvre par l’organisation du traité de l’Atlantique nord ce jour-là. Il était presque 13 heures et l’attention de la salle déclinait petit à petit. Il ne restait qu’une partie du rapport. Celle du ministère de la défense français. De Beaune et Dumarchais se préparaient à défendre cette partie francophone. Mais à leur grande surprise ils n’en eurent pas l’occasion. En effet, Chen Zan, le représentant de la Chine qui n’accordait aucun intérêt la cause française, bien au contraire, demanda à avoir la parole. Le silence se fit alors complet dans la salle. Seul le bruit de la ventilation perçait encore cette atmosphère pesante qui reposait sur la déclaration du chinois. Si l’assemblée était si attentive, c’était parce qu’elle s’attendait depuis le début a une revendication quelconque de la Chine. Or le représentant de l’empire du milieu n’avait toujours pas pris la parole en cette journée décisive.


-Maintenant que l’aspect technique en lien avec l’attaque spatial a été donné. Nous aimerions que la réunion se passe de la partie 4 qui à notre sens ne relève pas de notre compétence. C’est une question uniquement française qui ne relève aucun intérêt dans notre cas.


Ce fut un coup de tonnerre retentissant. Même Patrick De Beaune ne s’y attendait pas. Les chinois empêchaient carrément les français de s’exprimer. C’était à la fois un manque de respect absolu et une marque de domination presque sans limite. Patrick voulu tenter de passer en force.


-Monsieur Young-nam, je vous demande de ne pas accorder raison à monsieur Zan. La France a signé des accords toujours en vigueur qui l’implique plus que jamais dans cette affaire. De plus dois-je rappeler que l’écrasante majorité des pertes humaines sont françaises ? Alors oui il me semble nécessaire d’aborder cette 4ème partie établie par nos services de renseignements et de recherches stratégiques qui est riche d’enseignement pour tous. Et donc non ce n’est pas qu’une partie a rayonnement national, elle est cruciale pour la sécurité de l’ensemble des pays membres. Et je tiens à ajouter que …


Le français n’eut pas le temps de finir sa phrase que le chinois revint à l’attaque avec cette fois ci une annonce fracassante.


-Monsieur De Beaune nous comprenons votre amertume et votre tristesse. Le peuple de la Grande République Populaire de Chine est solidaire de votre douleur. Toutefois je tiens à dire que le peuple de Chine est bien plus impliqué que vous dans cette affaire. En effet nous vous apporterons cette après-midi, les preuves scientifiques que la porte des étoiles découverte en Europe est d’origine chinoise.


Un grand frisson se propagea dans la salle. Qu’est-ce qu’avaient bien pu trouver les chinois. Tout le monde voulait le savoir mais préférait attendre la reprise de la réunion cette après-midi. D’abord pour digérer cette annonce pour le moins inattendue mais aussi pour tenter de la contrer en mettant tous les services de renseignement sur le coup. De Beaune s’attendait à un échange difficile, mais même lui n’avait pas vu venir ce coup. Et bien entendu il refuserait catégoriquement de prendre ses responsabilités en cas d’échec. Il avait son fusible. Alexandre se savait acculer. Plus que jamais sa dernière carte se trouvait en Allemagne.

En effet au moment où les diplomates sortaient de la salle de réunion pour aller déjeuner, le trio français sous bonne garde pénétrait dans le hall du centre des archives fédérales de Coblence. Le difficile travail d’investigation pouvait commencer. Le service qui les intéressait était un peu à l’écart du reste des archives. Plus précisément dans une aile du bâtiment au rez de chaussé. Comme si on souhait cacher d’une certaine façon un passé bien peu glorieux. Après tout l’Allemagne était encore marquée par cette histoire du temps présent. Celle ou d’anciens gardiens d’Auschwitz étaient en attente de jugement, ou les professeurs de facultés allemandes n’avaient pas le droit de faire étudier « Mein Kampf » à leurs élèves. Plus que de la honte, on avait encore peur de ce passé qui bouleversa les consciences. Et Antoine en marchant côte à côte de Kanbeï et de Damien comprenait cette réaction. Le sujet était assez sensible pour que l’on prenne des précautions.
Le groupe arriva devant une porte fermée à clé qu’ouvrit l’agent Von Stauffer. Ce dernier ne pouvait pas refuser l’entrée aux français, la RFA ayant signé un protocole à ce sujet avec la France. La salle était assez grande, il y avait trois tables rectangulaires au milieu pouvant accueillir une bonne dizaine de chercheurs chacune. Autour d’elles il y avait de larges rangées d’étagères regroupant plusieurs dizaines de milliers d’ouvrages en tout genre. Dossiers, articles, notes, mémoires etc. Une mine d’information incomplète qui, l’espérait Antoine, saurait comblée son bonheur. Gunter lui expliqua brièvement la méthode de classement et les différents domaines de la bibliothèque. Antoine avait demandé à Damien de bien écouter car il aurait besoin de lui pour traduire les documents plus tard. L’objectif étant de travailler sans avoir l’officier allemand sur ses talons. Et il fallut un bon quart d’heure pour obtenir cette autonomie auprès de l’officier allemand au terme d’une longue supplication du français. Antoine avait bien réussi son coup. Kanbeï, en éternel pessimiste, fut bien étonné de la réussite de son ami. Le champ d’action étant maintenant libre, les trois hommes se mirent au travail avec l’officier allemand assis non loin d’eux à les surveiller seul du coin de l’œil. L’équipe de policiers d’élite du GSG9 repartant pour une autre affectation. L’alerte anti-terroriste ayant été suspendue.


Mer Tyrrhénienne – 14H00 – 16 avril 2013


C’était dans l’étroit fuselage d’un bimoteur E2C Hawkeye de l’aéronavale française que se trouvait les trois opérateurs de contrôle radar de l’appareil. Ils n’étaient ni plus ni moins que les yeux du Charles-de-Gaule et de toutes les forces militaires de l’OTAN dans leur secteur. Ils étaient placés perpendiculairement au sens du vol. Le premier, le RO, se chargeait du matériel électronique. Le second, le CICO commandait la mission. Et le troisième, l’ACO était en charge du contrôle de la chasse. A eux trois, et sans oublier le pilote et le navigateur, ils formaient le plus expérimenter des équipages de Hawkeye de la marine nationale française. Leur monture, FR2 « Arabesque », était capricieuse. Mais elle avait accompli des prouesses une semaine plus tôt au large de la Bretagne. Et depuis le départ du porte-avions Charles-de-Gaule de la base de l’OTAN de la Gaeta, elle était de nouveau apte au service.


-CICO à RO. On change la fréquence. On passe en actif en bande L. Surveillance aérienne longue portée.

-Reçu CICO. On est maintenant sur bande L.

-Très bien Alors voyons voir ce qu’on a. Quelque chose de menaçant pour Cétacé? répliqua l’officier en charge de l’appareil.

-Négatif CICO, le champ est clair. J’ai 133 échos dans un périmètre large. Aucune anomalie. Appareils répertoriés sur le plan international. RAS

-Compris. Allez on va voir ailleurs. Une zone préférée Officier Radar ?

-Euh non mon capitaine.

-Rrr vous n’avez pas d’imagination. Et vous officier de contrôle de chasse?

-Heu moi j’ai toujours voulu aller en Grèce. Athènes ça doit être très joli. Répondit l’ACO.

-Ah très bon choix ACO. Bon alors voyons voir nos amis grecs.


Et au bout de quelques minutes …


-CICO à RO. Martin vous avez ce type sur le 326 à a peu près 450 miles ?

-Oui je l’ai aussi. Il n’est pas répertorié. Ou plutôt si mais il ne devrait pas être là.

-Cap ?

-Au nord avec une vitesse d’un peu plus de 750 km/h. Je regarde d’où vient ce coco. Compagnie Aérienne Malgache …

-Ils ont des avions là-bas ? Plaisanta le CICO en se tournant vers le poste arrière, celui de l’ACO

- … du nom de Malagasy Airlines, reprit le RO. Ilyushin 76 TF. Liaison Madagascar- Khartoum-Tirana. Mais l’appareil semble avoir eu des problèmes. Il a près de 8 heures de retard sur son horaire prévu.

-Et la compagnie ? Vous avez quoi dessus ? demanda le CICO

-J’ai là un rapport de la FAI. La compagnie est black listée depuis … bah en fait depuis sa création la semaine dernière !

-La semaine dernière ? Demandèrent perplexes les deux autres opérateurs.

-Oui et pour un paquet d’infractions à la loi internationale. Elles sont trop nombreuses pour en trouver une principale. Si vous voulez mon avis mon capitaine, je ne vois pas comment cet avion peut voler.

-Pas étonnant qu’ils aient eu du mal. Leur arrêt technique à Khartoum a dû être plus long que prévu. Ajouta le CICO. Bon vous Jérôme, prévenez Cétacé. Même si je doute qu’ils enverront des rafales de l’autre côté de l’Italie. Ça fait cher le Kéro pour aller voir un seul gugusse qui ne représente pas une menace directe.

-Oui chef. Et s’adressant par liaison 16 au CIC du Charles-de-Gaule. Sky Kid à Cétacé. Appareil non réglementaire dans le périmètre 8R9. Demande interception par rafales. Ilyushin 76 TF, immatriculé Five Roméo – November Lima Whiskey Uniform. Avion illégal. Possible trafiquant.

-Reçu Arabesque ici Cétacé. Désolé mais intervention refusée. Intérêt insuffisant. Refilez le bébé aux grecs et aux italiens.

-Bien reçu Cétacé. Arabesque terminé.


Et au même moment, à 700 km à l’est en mer Ionienne, l’avion à la peinture récente se dépêchait de quitter une mer pour en retrouver une autre, la mer Adriatique. L’ilyushin avait volontairement retardé son arrivée à Tirana dans le but de disposer d’un temps supplémentaire pour sa mission. Il s’attendait à se faire intercepter d’un moment à l’autre. Et ce pour une bonne raison. L’Il-76 était en fait un Il-78 Midas. Une version ravitailleur du célèbre avion de transport soviétique. Et cela n’était pas anecdotique. Sous son imposante voilure se trouvait caché aux yeux des radars, deux appareils qui ne craignaient pas vraiment ces engins de détections. Ils économisaient du carburant en se collant dans le sillage du lourd quadrimoteur. Ils ravitailleraient tranquillement quand il le faudrait. Pour ensuite prendre leur envol et justifier le cachet d’argent mirobolant donné à leur pilote..


Base aérienne 117 – 14h15 – 16 avril 2013


Les yeux étaient rivés sur monsieur Zan. Tout le monde était concentré, toutes les délégations enregistraient la réunion par des dispositifs d’écoute afin de ne louper aucune miette des échanges. Il était évident que la Chine de par son ascension dans le « concert des nations » allait revendiquer la porte lors de cette réunion. Mais personne ne s’était attendu à ce qu’elle déploie un arsenal de preuves en tout genre pour justifier une appartenance historique à la porte. La délégation qui fut le plus prise au dépourvu fut la délégation française. Et ce pour plusieurs raisons. Notamment le fait qu’elle soit d’une manière générale peu expérimentée. Seul De Beaune connaissait bien le CIS. Mais il n’y avait jamais vraiment percé. Son avenir avait été réglé quatre ans plutôt lors d’un calcul politique national. Il fallait quelqu’un pour ce poste. De Beaune était persuadé que cela lui ouvrirait des portes auprès du nouveau président élu en 2012. Mais il s’était trompé, il avait choisi la mauvaise voie, une voie de garage. Le CIS étant ultra secret et la participation de la France marginale, il ne put jamais se tailler un quelconque poids politique. Chose qu’il n’avait d’ailleurs jamais réussi à faire depuis sa sortie de l’ENA en 1972. Si bien qu’il était surnommé dans les milieux politiques Iznogoud, en relation avec la BD qui faisait fureur à l’époque. En effet quand on parlait de lui, une phrase revenait souvent : « Patrick De Beaune ? He’s no good ! ». Il faut dire que la malchance s’abattait sur lui. Très tôt il avait été motivé par la quête du pouvoir. Et pour lui, tout allait bien jusqu’à son baccalauréat qu’il avait eu avec les félicitations du jury. D’un naturel charmeur et vantard, il avait tendance à mettre la charrue avant les bœufs. De lui, son père, notaire à Paris, disait qu’il anticipait … beaucoup trop. Ce qui rendait son jugement vraiment trop subjectif. Ainsi à la sortie du bac, il était rentré à l’ENA, la plus prestigieuse école de la République, celle qui forme les élites du pouvoir. Mais lorsqu’il dut choisir son diplôme d'études supérieures spécialisées, il commit l’erreur de miser sur l’ancêtre du mastère spécialisé en gestion des risques sur les territoires avec le module de gestion de crise. Un secteur qui ne lui ouvra aucune porte. Alors qu’à l’époque, il avait imaginé un conflit européen dans le cadre de la guerre froide, l’amenant à exercer des aptitudes en situation de crise. Nul ne fut pas son plaisir lorsqu’on lui apprit quarante plus tard que la côte ouest de la France était ravagée par des extraterrestres. Sa prédiction se réalisait. Il allait enfin pourvoir mettre à profit son travail de longue haleine. Il ne devait pas rater cette occasion. Il était déjà vieux, il n’y en aurait pas d’autres.

Mais il était bien passif devant la méticuleuse démonstration du diplomate chinois. Photos, résultats d’analyse mais surtout justification historique. Selon les chinois, la porte aurait été la propriété de l’empereur Goa’uld Yu qui l’aurait abandonné suite à son départ de la Terre il y a plusieurs centaines d’années seulement. Vers le IVème siècle après JC, la tribu des Xiongnu, un peuple occupant l’actuelle Mongolie, se serait emparé de la porte des étoiles lors de combats violents qui auraient endommagés la porte. Les Xiongnu auraient été frappés par un mal diabolique. Ils pensaient être victime d’une malédiction qui n’était d’autre que la conséquence de grands rejets radioactifs de la porte due à son état. Si bien que le chef de la tribu demanda qu’on la repousse le plus loin possible du territoire des Xiongnu. Après, commente le diplomate chinois, les archéologues ont momentanément perdu la trace de la porte pour la retrouver sur les bords de la mer d’Aral au Kazakhstan un siècle plus tard. Elle était alors aux mains des Huns dirigé par le redouté Attila. Argument qui selon le diplomate chinois accrédite la thèse que les Huns descendent des Xiongnu. Ensuite, Attila vers le milieu du Vème siècle aurait dévasté l’Europe de l’Ouest et plus particulièrement l’Empire Romain. D’après Zan, Attila pensait que la porte n’était non pas maléfique mais bénéfique. Il l’amena jusque sur les bords du Rhin actuel. Ou elle resta inconnue jusqu’au IIIème Reich.

Le récital du chinois prenait fin et il était déjà 17h. Les participants n’avaient pas vu le temps passé. Ils étaient trop occupés à essayer de savoir si ce que disait Zan était vrai. Et force est de constater que les français doutaient sérieusement. La DGSE avait bien trouvé l’origine nazie de la porte, mais rien au-delà. De Beaune n’eut pas besoin de s’adresser à Dumarchais pour se faire comprendre. La moue du politicien français ne nécessitait pas d’explication. Carl Strom demanda l’ajournement de la séance et tout le monde se dispersa très vite. Les représentants s’engouffrèrent dans les différents couloirs, le téléphone portable collé aux oreilles. Patrick en profita pour aller toucher deux mots à Young-nam. Chose complètement inutile qui laissait transparaitre une position de faiblesse. Alexandre, lui, ne s’était pas levé. Il restait prostré sur sa chaise. Les yeux dans le vide. Hortense voulu venir lui parler mais ne sachant que dire et comprenant que l’homme avait besoin d’intimité, elle s’éclipsa elle aussi.

Il n’y avait plus aucun bruit. Seule la respiration du militaire se faisait entendre. Il était pensif. Il était surtout désabusé. Il ne pouvait rien faire, il n’avait pas de consignes à donner, d’ailleurs il n’avait pas vraiment d’hommes à commander. Le duo Kanbeï-Antoine étant plus un coup de poker du général qu’une vraie équipe. Mais un coup de poker pourquoi ? La France n’avait pas le pouvoir de garder la porte. La seule chose qu’elle pouvait faire s’était marchander au plus cher possible l’artéfact. Mais les consignes politiques excluaient cette option. Dumarchais était condamné à suivre le fil de l’histoire en n’étant qu’un vague spectateur. Il ne savait pas comment cela se terminerait mais il était sûr d’une chose : il y aurait des enseignements à prendre de cette expérience. C’est alors qu’une présence humaine le fit légèrement sursautée. Il se retourna vers la porte de la salle où se tenait debout contre le mur le docteur Daniel Jackson. L’archéologue, remettant ses lunettes de la main droite tout en regardant ses pieds comme il avait l’habitude de le faire, s’excusa rapidement auprès du général. Ce dernier lui pardonna immédiatement. Le docteur demanda s’il pouvait s’assoir. Le général ne se fit pas prier pour lui dire oui.


- Général Dumarchais. Je suis ici car je voulais vous parler.

- Allez-y docteur Jackson !

- Bien voilà. Je voulais vous dire de vous méfier de ce que vous avez entendu lors de cette réunion.

- Que voulez-vous dire par là ?

- Et bien ce qui a été dit est absolument faux.

- Vous en êtes sûr ?

- Ecoutez si vous pouvez me faire confiance sur une chose c’est bien celle-ci. Le dossier est bidon. Les huns ne descendent pas des xiongnu, il suffit d’avoir lu Otto John Maenchen-Helfen pour le savoir. Et puis concernant la porte, Yu n’a pas pu la détenir. Il n’en avait pas sur Terre. C’était Râ qui la contrôlait et elle était en Egypte. De plus la porte que vous avez trouvée est de type pégasienne. Elle est plus récente que toutes les portes de la Voie Lactée. Et d’après nos dernières recherches, les seigneurs Goa’ulds n’en auraient jamais disposé. Cette porte est unique et je suis prêt à parier que son dernier utilisateur était les anciens eux-mêmes.

- Hmm. Très bien mais alors pourquoi n’avoir rien dit ?

- Euh … j’ai reçu des consignes de la Maison Blanche. Mais si vous voulez mon avis, vous ne devez pas désespérer. Je crois savoir qu’un accord est très proche de se conclure entre votre pays et le miens. Mais nous ne pourrons rien faire si vous ne trouvez pas une riposte. Mon gouvernement ne pourra pas affronter Pékin directement. C’est à vous de le faire.

- Nous le ferons !

- Très bien général. Maintenant je suis désolé mais je dois vous laisser, mon absence va se faire remarquer. A bientôt.



Centre des archives fédérales de Coblence – RFA – 17h30 – 16 avril 2013


Kanbeï n’avait aucun moyen de savoir si Antoine et Damien avançaient dans leur étude des archives nazies. Le japonais s’ennuyait ferme depuis déjà plus de deux heures et il n’avait guère que la compagnie de Gunter dont il préférait se passer d’ailleurs. Le coup de fil de Dumarchais qu’il venait juste de recevoir l’avait un peu sorti de sa léthargie. Le général avait voulu connaitre l’avancée des recherches et au passage motivé ses troupes. Antoine disait être très proche d’un truc intéressant. Kanbeï n’avait pas eu d’autres réponses pour le général. La conversation s’était terminée ainsi. La situation était urgente et exaspérait Kanbeï. Sans compter que le reste de la délégation n’était toujours pas parti de l’aéroport. Un problème diplomatique ayant eu lieu quelques heures plutôt. Si bien que Kanbeï eu peur que les allemands demandent le départ des français du centre des archives. Pour prévenir tout ce genre de problème, il avait piraté le téléphone de l’agent allemand à distance. Il ne pouvait plus recevoir d’appels venant de l’extérieur. Pour le contacter, il fallait désormais contourner un logiciel pirate simple mais efficace. Assez pour laisser le groupe en paix toute l’après-midi. Sûr d’avoir fait tout son possible, le jeune informaticien décida de s’accorder une vraie pause. Il avertit ses deux compagnons et l’agent allemand qu’il se rendait aux toilettes. Il sortit par la même porte d’où il était entré. Il continua le long d’un couloir, entouré de différents locaux techniques, qui menait sur les dites toilettes. Une fois ses besoins satisfaits il profita des lavabos pour se rafraichir le visage. Il avait beau avoir une confiance à toute épreuve dans son corps et ses capacités, il commençait vraiment à souffrir du décalage horaire. Sans oublier que la nuit avait été difficile.

Sur le chemin du retour, il marchait en trainant les bras d’une manière nonchalante. Devant lui à une trentaine de mètres se trouvait Gunter au téléphone qui lui fit signe qu’il était justement occupé. Le nippon se demanda alors qui avait pu réussir à contacter l’agent allemand. C’est alors qu’une balle fracassa la vitre d’une porte ou se trouvait devant Gunter qui fut touché en pleine tête. Le bruit sourd facilement reconnaissable venait d’un silencieux. Kanbeï sursauta et força le pas pour venir à l’aide du germain. Mais il n’eut pas le temps de faire cinq mètres que deux hommes vêtus d’une combinaison noire, cagoulés et armés de pistolets équipés de silencieux franchirent la porte d’où avait été tirée la balle meurtrière. D’un instinct de survie, voyant les deux meurtriers devant lui, Kanbeï fonça avec l’épaule vers une porte sur sa droite qui rompit sous le choc. L’un des deux hommes n’eut pas le temps de tirer et ne voulut pas gaspiller de munitions ni laisser de traces. Sans faire de bruit, il se dirigea vers la pièce ou l’asiatique était entré pendant que son compère trainait le corps sans vie de Von Stauffer dans une petite pièce pour dissimuler le corps. Le tueur à gage s’engagea tout doucement l’arme au poing dans le refuge du légionnaire. Ce dernier avait eu la présence d’esprit de casser l’interrupteur de la lumière par un coup de coude bien placé. Si bien que seule la lumière du couloir éclairait une faible partie de la salle. L’assassin longea une série d’étagère, le bras bien droit devant lui. C’était une terrible erreur. Il ne put esquiver Kanbeï sur sa gauche. Celui-ci attrapa de sa main gauche le poignet du tueur. Avec son pied gauche, il fracassa le genou gauche du meurtrier qui se brisa, entrainant un cri de douleur affreux du vil assassin. L’homme blessé n’était pas au bout de sa peine. A moitié affalé vers l’avant, il reçut un coup de crosse derrière la nuque de l’arme qui lui avait été subtilisé auparavant. Lui brisant le rachis cervical. A peine trois secondes plus tard, l’autre tueur arriva dans la salle, ayant entendu son compagnon hurlé de douleur. Il n’eut pas le temps de pointer son arme que Kanbeï lui logea une balle en plein dans le larynx. L’homme se vida de son sang en quelques secondes. Kanbeï était indemne. Il ne prit pas le temps de penser à ce qu’il venait de faire. Il quitta précipitamment la salle, l’arme à la main. En prenant bien soin de surveiller ses arrières. Il venait de tuer pour la première fois. Et il crut l’espace d’un instant avoir le gout du sang dans la bouche. Il entra ensuite dans la pièce ou se trouvait ses deux coéquipiers avec une certaine appréhension. Mais à sa grande satisfaction, les deux français étaient toujours là et ne semblaient pas avoir conscience de ce qui venait de ce passé. Antoine avait les yeux rivés sur un dossier qu’il ne voulait pas lâcher des mains. Damien lui regardait l’arrivée du japonais. Il ne pouvait pas encore apercevoir l’arme à feu d’où il était. Antoine, toujours la tête baissée, s’exclama auprès de Kanbeï dont il avait deviné la présence :


-Tiens Kanbeï viens voir ça. J’ai trouvé un truc énorme. Je ne suis pas sûr de moi, mais si c’est vrai, j’ai mis le doigt sur un truc stupéfiant. Bon je sais déjà ce que tu vas me dire. Que ça n’a pas de rapport direct avec notre mission, mais pour ta gouverne j’ai aussi trouvé deux trois renseignements utiles.

-Mon lieutenant vous avez un flingue ?


Demanda anxieusement Delcourt qui apercevait maintenant l’arme. Antoine releva aussitôt la tête, d’abord en direction du sergent avant de suivre le regard de ce dernier et de découvrir son ami, la mine déconfite et armé d’un pistolet.


-Merde putain Kanbeï qu’est-ce que tu fous ?

-C’est rien. Tu as ce qu’il te faut ? Il faut absolument partir !

-Quoi ! Là maintenant ? Mais qu’est-ce qui se passe ?

-Des tueurs à gages, ils ont tués Von Stauffer !

-Quoi ? Et ils sont où ces mecs ?

-T’inquiètes pas ils sont morts. Mais il faut partir d’ici, ils ne sont peut-être pas seuls.

-Mais … mais. bégaya Antoine.

-Tout de suite ! répliqua le japonais.

-Ok mais d’abord je prends ça. Je ne devrais pas mais tant pis.


Antoine déchira la page qu’il était en train de consulter d’un dossier. Et sans rien ajouter, il suivit Kanbeï accompagné de Damien. Les trois hommes se mirent à courir dans le bâtiment vide vers la sortie. Une fois dehors ils se précipitèrent vers la voiture qui les avait emmené ou se trouvait leur chauffeur. Elle était garée dans un coin du parking. Le chauffeur, voyant les trois hommes courir devant lui sans Von Stauffer, sortit de sa voiture. Directement après il fut transpercé d’une balle en pleine poitrine. Damien par reflexe attrapa de ses mains ses deux supérieurs et les plaqua volontairement au sol.


-Sniper ! A couvert !

-Comment vous savez ça sergent ? Cria Kanbeï

-L’Afghanistan ça vous marque !


La réponse était claire. Les trois hommes s’étaient couchés derrière un muret blanc qui les protégeait du tireur embusqué. Damien expliqua brièvement qu’il savait d’où venait le tir. Le tireur était embusqué sur le toit d’un bâtiment en face d’eux. Kanbeï tenta de prévenir les secours, mais un brouilleur empêchait tout appel. Damien montra alors une voiture à l’autre bout du muret sur leur gauche qu’il pensait pouvoir faire démarrer et partir sans être vu. Après avoir reçu l’accord de ses deux officiers, il se mit en marche en rampant. Suivit de l’aviateur et du légionnaire. Arrivé à la voiture le trio s’assied contre l’arrière de la carrosserie. Le plus dur restait à faire. Alors que de son côté le sniper cherchait désespérément ses proies. Damien fit le tour de la voiture et brisa la vitre côté conducteur avec son coude droit. Puis il ouvrit la portière et s’engouffra dans la grosse berline, une Audi. Il actionna l’ouverture automatique des portes. Pendant ce temps-là, l’alarme de la voiture avait alertée le sniper. Antoine et Kanbeï, chacun du côté droit de la voiture rentrèrent à leur tour, en se couchant sur leur siège. Kanbeï était sur le siège passager avant droit et Antoine sur la banquette arrière. Une balle traversa le par brise, puis une autre. D’autres vinrent se loger dans la carrosserie et les portières. Les deux lieutenants étaient toujours dans une position du fœtus bien désagréable, tentant de se protéger tant bien que mal des impacts de balle pendant que Damien trafiquait le circuit électrique sous le volant. La voiture démarra enfin et Damien sans lever la tête ni regarder derrière lui appuya à fond sur l’accélérateur en marche arrière. La berline emboutit deux autres voitures derrières elle sur le parking. La porte avant droite que Kanbeï n’avait pas pu fermer fut arrachée quand la berline rasa un muret le long du bâtiment. Toujours sans regarder, Delcourt arriva à faire sortir la voiture du parking, le tout en marche arrière. Arrivé sur la route jouxtant les archives, les trois hommes se redressèrent quelques peu. Et Damien enclencha la marche avant et accéléra brutalement. La voiture puissante partit immédiatement, laissant le bâtiment des archives et le sniper loin derrière elle.


-Ou on va ? demanda Damien

-A l’aéroport ! lui répondit Antoine

-C’est par où ? Redemanda Damien

-Prenez la route B9 puis la sortie de l’A48. Répondit ensuite Kanbeï


L’Audi prit la sortie de l’A48 pour rejoindre au plus vite la base militaire de Büchel. Kanbeï, dont la portière avait été arrachée, se tenait à la poignée du toit sur sa droite. Il donna son pistolet à Antoine pour pouvoir mettre sa ceinture et utiliser son smartphone. Mais celui-ci c’était abimer lors de l’échange de tir. Ce qui poussa le japonais à une rapide diatribe envers les produits fabriqués en Chine, pays qu’il détestait copieusement. Mais il n’était pas sans ressource. Il sortit de sa poche une petite boite métallique. C’était une boite quelconque recouverte de stickers autocollant de manga japonais. C’était à l’évidence une boite que le nippon possédait depuis son adolescence. Il sortit de la boite ce qui ressemblait de l’extérieur à une Nintendo DS Lite. C’était en réalité un micro-ordinateur portable indigène. Le jeune hacker l’avait conçu. Il renfermait des composants spécialement choisi pour en faire un ordinateur universel de très grande qualité. Et son système d’exploitation était lui aussi totalement indigène. Kanbeï le nommait Super Operating System, car il était fier et très orgueilleux. Le fait était que son micro-ordinateur était surement le plus puissant et le plus efficace des machines de sa catégorie. Pendant que Damien conduisait le plus vite possible au milieu d’une circulation très dense à cette heure de sortie de bureau, Kanbeï prévint Lamoirin toujours bloqué à l’aéroport qu’une tentative d’assassinat avait eu lieu et qu’il fallait se préparer à partir le plus vite possible de la région. Mais il n’eut pas le temps de finir sa conversation convenablement que le bruit d’un tir automatique se fit entendre. Damien regarda dans son rétroviseur et cria :


-Merde on est suivi ! Je vois deux voitures et des motos. Ils se rapprochent.

-Foncez ! Foncez ! crièrent les deux lieutenants.


La berline, sur la voie de gauche s’apprêtait à doubler un camion à pleine vitesse quand une voiture devant déboita sur la gauche pour les devancés. Damien gêné par cette voiture voyait revenir dans son rétro les poursuivants. Tant pis ! Cria-t-il. Il tourna brusquement à droite pour doubler le camion par ce même côté. Derrière deux BMW avaient faire leur retard. Elles enquillèrent la voie des fuyards. La première poursuivante à moins de cinquante mètres de l’Audi se rapprocha assez prêt pour que l’un des passagers tire une rafale bien placée avec un Uzi. Les deux français et le japonais eurent le réflexe de se coucher. Les deux parebrises, avant et arrière, étaient criblés de balle. Delcourt profita de la fin du doublement pour se rabatte brusquement à gauche devant le camion et ainsi mettre fin temporairement au tir. L’Audi roulait déjà à près de 160 km/h. Mais elle devait encore zigzaguer dans la file de voiture devant elle. Le sapeur du génie avec beaucoup de maitrise évitait consciencieusement les véhicules sur sa trajectoire. Les deux BMW étaient de retour. Elles étaient des deux côtés de l’autoroute. Celle de droite rattrapait plus vite le trio. Mais Damien avait de plus en plus de mal à diriger la voiture. Le parebrise avant était criblé de balles mais tenait toujours. Ce qui rendait la vue très difficile au chauffeur. Il tenta avec son point droit de le faire céder. Mais il était trop occupé par la conduite pour réussir. Cela provoquait de dangereuses incartades de la voiture. Kanbeï le voyant se débattre décida de l’aider.


-Attendez sergent je m’en occupe.


Après avoir détaché sa ceinture de sécurité. Il se cramponna avec les deux mains à la poignée à sa droite pour se soulever et de là dans un enchainement de karatéka il plia et déplia ses jambes brusquement pour venir taper avec ses chaussures sur le parebrise qui finit par se détacher.


-Merci lieutenant. Ça sera plus facile !


Mais les deux hommes furent poussés vers l’avant par le choc que commis la BMW de droite en cognant le pare choc arrière de l’Audi. Dans la voiture bélier, le conducteur et le tireur criait dans un dialecte turque. Ils étaient poussés par l’adrénaline, sûr d’être prêt de venir à bout de l’Audi. Sauf qu’ils eurent l’horreur de voir une petite tête se relevé de la banquette arrière et de voir à ses côté un pistolet pointé sur eux. Antoine avec toute la dextérité et l’acuité visuelle d’un pilote de chasse n’eut besoin que d’une balle pour toucher le conducteur à la carotide. L’homme saignant abondamment garda la main droite sur le volant et la main gauche appuyé sur sa blessure à la gorge. Diminué par sa blessure et emmené par la forte vitesse de l’automobile, il ne put pas garder le contrôle de son bolide dans une courbe de l’autoroute. L’engin plongea dans un fossé en marge de la bande d’arrêt d’urgence et partit dans une série de tonneaux impressionnants.


-Une de moins ! lança Estienne.

-Bien joué Antoine ! répondit son acolyte japonais.

-Ouais mais j’ai presque plus de munitions !


C’était un problème car la deuxième voiture revenait à la charge. La portion d’autoroute commençait à se vider ce qui offrait peu de « cachettes » au trio. Devant l’Audi, le chauffeur d’un camion effrayé par ce qu’il voyait dans son rétroviseur décida de laisser passer les deux chauffards en serrant sur sa droite. Ce que firent toute une série de camions et de voitures sur presque un kilomètre.


-Merde !


Cria Delcourt qui n’aimait pas du tout cela. Et pour cause, le véhicule hostile allait en profiter pour faire du rentre dedans. Elle était dans le sillage de l’Audi et tentait de passer en force pour arriver à hauteur des fuyards. Damien résista autant qu’il put mais la BMW réussit finalement à s’insérer sur la gauche. Estienne tira plusieurs fois sur la voiture lorsqu’elle passa sur la gauche du trio. Mais les balles ricochèrent sur les vitres.


-Merde celle-là est blindée ! cria l’aviateur


Sa tactique était de jouer des coudes. Elle vint serrer sur sa droite ce qui faisait dévier de sa trajectoire l’Audi. Cette dernière rasait de près la file de camions et de voitures sur la droite. Mais Damien avait de la ressource. Il tenait le choc tant bien que mal. Il allait lui aussi de son coup de volant pour tenir la dragée haute à l’automobile à l’emblème d’hélice bleu et blanc. A l’arrière, Antoine, qui analysait anxieusement la situation, se rappela soudain du trajet aller. Il y avait des travaux non loin. C’était le genre de petits détails qui ne lui échappaient pas. Et en effet à trois cents mètres devant la folle chevauchée, la rambarde du terreplein central était en travaux. On avait enlevé une partie de la rambarde et on avait placé des cônes de sécurité sur toute la longueur de la portion supprimée.


-Sergent ! Là, Devant ! Il n’y a plus de rambarde !


Et tout de suite le conducteur comprit ce que lui suggérait son supérieur. Avec force et détermination il lança sa monture dans un terrible rentre dedans avec son poursuivant. Le conducteur adverse tenta de résister. Mais le sapeur du génie était habitué à la très dure direction assistée des TRM 10000 du génie français. Si bien qu’il l’emporta et réussi à dominer son adversaire. La BMW fut expédiée pile à l’endroit de l’absence de protections centrales et vint s’encastrer à 150km/h dans un camion en contresens sur la voie inverse de l’Audi.


-Wow ! That’s a kill ! Bien joué Delcourt ! Le félicita Antoine.


Damien était satisfait de son duel gagné, mais tout aussi inquiet de ce qu’il apercevait de nouveau dans rétroviseur. Deux motos fonçaient droit sur la voiture criblée de balles. Plus rapides, elles étaient vite revenues à hauteur de la berline. Sur chacune d’entre elles il y avait un tireur qui arrosait copieusement de projectiles la carrosserie de la voiture. Les trois hommes étaient une nouvelle fois accroupis sur leur siège. En serrant les dents et en plissant les yeux à cause des éclats de balles et du souffle engendré par la vitesse du véhicule et l’absence de parebrise avant. L’une des motos vint se caler juste sur l’arrière gauche de la voiture. Damien fit alors une embardée sur la gauche, manquant de peu de se prendre la rambarde de sécurité. Ce que ne put éviter la moto qui fit valser ses occupants en l’air. Damien a qui le rétro avait été explosé par des impacts d’Uzi voulu savoir les dangers qui subsistaient.


-Il en reste combien ? demanda-t-il.


Antoine se retourna et effectua un rapide coup d’œil pour répondre aux attentes du sergent.


-Deux. Un Porsche Cayenne un peu plus loin derrière et une moto qui double sur la droite !


Cette dernière arriva à la hauteur du lieutenant Takeukhi. Le tireur de la moto tendit son arme en direction de sa cible. Kanbeï sentant le danger proche s’accrocha de nouveau à la poignée de droite. Se suspendant dans les airs, il se retourna du côté de la route pour asséner un coup de pied bien placé dans le poignet du tireur. Lui faisant perdre son arme. Damien pour en finir, serra sur sa droite afin d’amener la moto à percuter les véhicules sur la file de droite. Kanbeï eu juste le temps de rentrer ses jambes pour ne pas se les faire happer et à se remettre droit sur son siège.


-Vous pouvez oublier la moto. Dit Kanbeï

-Oh Oh ! répliqua Antoine. Putain merde les gars. Y a un mec qui a un lance-roquette sur le toit du 4× 4.


Ce dernier, un Porsche Cayenne, avait un toit ouvrant d’où se trouvait un terroriste armé d’un AT4 CS. Un lance-roquette à usage unique. De sa position il pouvait aisément atteindre l’Audi des franco-japonais. Sauf que Damien eu un coup de génie, voire de folie.


-Accroché vous ! dit-il


Kanbeï et Antoine se mirent en sécurité tant bien que mal. Et Delcourt appuya à fond sur le frein. Faisant piler la voiture. Le conducteur du Cayenne fit de même par réflexe. Le SUV réussi à se stopper à seulement deux mètres de l’Audi. Mais la violence du choc projeta vers l’avant le tireur du missile. La bordure du toit avant lui fracassa les côtes. Le tuant sur le coup. Lâchant de fait le lance-roquette qui par la force cinétique s’abattit et brisa dans le parebrise arrière de l’Audi. Damien tourna la tête et appuya illico sur l’accélérateur.


-Mon lieutenant le lance-roquette ! Donnez-le-moi !


Antoine sans réfléchir s’exécuta et donna l’AT4 au sergent. Ce dernier se tourna vers Kanbeï en lui demandant de garder la main sur le volant. Puis il se retourna vers l’arrière tout en gardant les pieds sur les pédales. Il pointa alors le lance-roquette dans la direction du 4×4 entre les deux sièges avant.


-Je vais faire un truc que je devrais ne pas faire !

-Quoi ? demanda Kanbeï

-Tirer depuis un espace clos !

-Hein !?! S’exclamèrent les deux lieutenants.

-Restez à couvert et bouchez-vous les oreilles.


Juste après il visa avec précision le Cayenne qui venait tout juste de redémarrer. La roquette parcourra les cent-cinquante mètres en une fraction de seconde et désintégra le Porsche. Le souffle du tir fut contenu par le système d’éjection spéciale de la version CS de l’AT4. Les trois membres de l’expédition se remirent droit sur leur siège et Delcourt reprit les commandes de la voiture.


-Ça aussi vous l’avez appris en Afghanistan sergent ? demanda Kanbeï

-On va dire que ça fait partie du job.


Antoine et Kanbeï rigolèrent autant par soulagement que pour la blague du sergent. La voiture arrivait enfin à hauteur de la sortie de l’aéroport. A partir de maintenant, plus rien en pouvait leur arriver. La voiture allait moins vite et il devenait plus facile de discuter sans le bruit des coups de feu et de la circulation. L’Audi arriva à hauteur de la barrière de l’entrée de la base qui s’ouvrit tout de suite. Il semblait que les autorités venaient d’être mises au courant. Le lieutenant Takeukhi fit signe à Damien de se rendre directement sur le tarmac là où les attendait Lamoirin.


-Poufff. Je serai pas mécontent de prendre une douche après ça moi. Pas vous messieurs ?

-Au oui j’en meurs d’envie. Mais je ne pense pas qu’on va avoir du repos tout de suite. Répliqua Estienne.

-En tout cas ça prouve bien deux choses. Qu’on a mis le doigt sur un point sensible et que les enjeux sont bien à la hauteur de ce que je pensais.

-Oui tu as raison Kanbeï. Reprit Antoine. Mais enfin quand même. C’est un véritable attentat. Qui peut vouloir faire ça ?

-D’après toi ?

-Tu ne pense quand même pas aux américains dis ?

-Non bien sûr que non. Ces impérialistes n’ont aucun intérêt de le faire. Je pensais à la Chine.

-Hmm. Ok ils ont un sérieux alibi sur le coup. Mais je les vois mal aller si loin.

-Le jeu n’en a jamais valu autant la chandelle. Tiens là-bas sergent. Le Transall. Et puis ils ont …


La voiture s’avançait sur le tarmac lentement. Elle se dirigeait vers l’avion de transport au loin d’où l’on pouvait voir Michel Lamoirin faire de grands signes, excédé. Antoine était au milieu, accoudé sur les deux sièges avant. Kanbeï lui parlait en le regardant et Damien suivait la discussion de la même manière. Comme à son habitude, Antoine regardait dans le vide en écoutant son camarade. Les yeux dans le vide, il aperçût quelque chose au loin. En un éclair il comprit ce qu’il avait vu mais il n’eut pas le temps de crier que la bombe frappa de plein fouet le C-160 qui fut pulvérisé en mille morceaux dans une énorme gerbe de flammes. Surpris, Damien tourna à droite. Et sans que le trio ne puisse rien faire, une série d’explosions envahit la base. La piste fut touchée en trois endroits. Les radars de la base et la tour de contrôle explosèrent.


-Merde c’est quoi ça ? cria Kanbeï

- Bombes ! C’est une attaque aérienne ! répondit Antoine.

-C’est pas vrai ! J’ai l’impression d’être dans ce putain de mauvais film de Pearl Harbour !

-Kanbeï, désolé je sais que tu détestes ce film, mais comme dirait Ben Affleck trouves moi un avion !


L’Audi se mit à zigzaguer entre les cratères d’explosions ici et là. Les chasseurs de l’armée de l’air allemande avait été visés dès le début. Il n’en restait plus un seul prêt à décoller. Les bombes JDAM guidées par GPS avaient remplies leurs rôles avec brio. Sans que personne ne les soupçonne, les deux chasseurs-bombardiers furtifs J-XX naviguaient à haute altitude, caché dans une masse nuageuse. Au-dessus de leur tête, dans l’espace, un satellite espion ne manquait aucune miette de l’attaque. Un message crypté arriva dans le cockpit de l’avion de tête.


« Cible intact. Elle se déplace dans une berline grise sur le tarmac. Coordonnées en attente … La voiture s’est immobilisée. Restez en attente. »


L’Audi s’arrêta devant un avion resté intact sur la piste. Antoine fit signe que l’avion ferait l’affaire. C’était un DHC-6 Twin Otter, un petit bi-turbopropulseur portant les marques de l’US Air Force. Le trio monta précipitamment dans l’avion. Antoine se plaçant évidemment aux commandes.


« Nouvelle coordonnée. La cible est dans un aéronef. Type DHC-6. US Air Force. Attaquez ! »


Youssef, le pilote de l’avion de tête, renvoya une réponse par le même procédé.


« Attaque impossible. Munitions épuisées ! »


En un dixième de seconde, le satellite émit le message à un opérateur de l’autre côté de la planète. Dans la salle de contrôle du satellite, l’officier en charge était fou furieux et la réponse fut très brève.


« Attaquez ou nous nous en prendrons à vos familles ! »


Youssef et Rodrigo furent horrifiés par ce message. Et comme ils ne doutaient pas de la détermination de leur employeur, ils s’exécutèrent très vite. La paire d’avions furtifs décida de briser le silence radio.


-Rodrigo, suis moi on va le descendre quand il sera en vol. Il faut nous rapprocher.

-Compris je te suis Youssef.


Les deux Chengdu sortirent de la couche nuageuse et prirent la direction de la piste dévastée de l’aéroport. Mais à quelques dizaines de kilomètres de là.


-Büchel ! Büchel ! Répondez ici Eagle ! Répondez ! Scheiße! Bleu 2 ici bleu leader. Plus de liens avec la base. Mais les américains signalent une série de fortes explosions. Enclenche ton radar Captor.

-Ja c’est fait bleu leader.


Le puissant radar actif du Typhoon du capitaine Walter Brand réussit à acquérir une cible. A 83 kilomètres de là, l’un des J-XX avait ouvert sa soute à munitions pour se préparer à tirer. Ce qui violait sa furtivité. Les deux pilotes à 83 kilomètres de distances étaient fixés. Brand savait qu’un intrus était dans le périmètre et qu’il était de toute évidence hostile. Youssef, lui, avait détecté par le système d’autoprotection du J-XX qu’un radar l’avait démasqué et donc qu’il allait être pris en chasse.


-Bleu 2 ici bleu leader. IFF négatif. Il ne faut pas le lui laisser le temps de se préparer. Tir d’AIM-120 !

-Reçu bleu leader, protocole activé.


Dans le cockpit du J-XX, une sonnerie se mit à retentir. L’avion était maintenant clairement ciblé pour un tir de missile. Les deux avions chinois, s’ils voulaient accomplir leur mission, n’avaient d’autres choix que de se débarrasser d’abord des chasseurs allemands.


-Bleu leader, Fox 3 Fox 3 !

-Bleu 2, Fox 3 Fox 3 !


Les deux Eurofighter lancèrent chacun deux missiles moyenne portée AMRAAM. C’est donc quatre missiles qui se dirigeaient sur un unique avion à plus de mach 4. Mais Youssef refermât sa soute à armement et se dirigea vers le sol pour confondre le peu d’échos qu’il lui restait avec des surfaces au sol. Cette manœuvre leurra complètement les quatre missiles.


-Bleu leader ici bleu 2, missiles esquivés ! Missiles esquivés ! C’est un furtif. Je répète c’est un furtif.

- Scheiße! Artung ! On est repéré par un radar ennemi.


A cinquante kilomètres dans leurs 10 heures et à 2000 pieds de plus qu’eux se trouvait Rodrigo qui était venu porter assistance à son leader. Il activa très vite son radar pour acquérir sa cible. En parfaite position, il tira deux missiles de type tir et oublie Vympel R-77. Une alarme se mit à retentir dans les deux cockpits allemands. Brand et son coéquipier se lancèrent dans des manœuvres d’esquives tout en lançant des contremesures thermiques et électroniques. Brand réussit à esquiver le R-77, appelé aussi AA-12 Adder, qui lui était destiné. Mais son coéquipier fut abattu sous ses yeux.


- Nicht ! Bleu 2 éjection, éjection ! Ils vont le payer les salauds !


De rage l’allemand redressa son Typhoon et remis les gaz à fond. L’avion tireur avait refermé ses soutes d’armement ce qui le rendait de nouveau furtif. Brand était aveugle. Il balançait son avion de droite à gauche et tentait désespérément d’apercevoir l’ennemi. Mais à cette distance c'était impossible. Une phrase que tous les passionnés d’aviation connaissent trottait dans sa tête : « L’avion que vous ne voyez pas est celui qui vous descend ! » Il combla vite la distance entre lui et le lieu de départ des missiles. Le germanique vira à gauche, puis à droite, il passa sur le dos. Rien. Les deux J-XX étaient invisibles. Et l’avion allemand se trouvait maintenant à une poignée de kilomètres de la base de Büchel. Dans une féroce bataille aérienne en conditions dégradées. Car Walter eu la présence d’esprit d’éteindre son radar CAPTOR. Ne laissant que son électronique passive de défense allumée. Rodrigo qui était à sa poursuite n’avait pas non plus de radar. Les deux avions revenaient au combat aérien des premières heures. Enfin pas vraiment. Brand mit à profit une autre carte option de son chasseur de supériorité aérienne. Son optronique frontal. Une caméra gyroscopique haute définition, thermique et longue portée, lui permettait de voir bien mieux et sans être repéré de surcroit. Se terrant dans les nuages le pilote de la Luftwaffe disposait d’une position agréable pour reprendre l’avantage sur le champ de bataille.


-Alors voyons voir ou tu te caches salopard. Ah trouvé !


Le furtif chinois se trouvait 1000 pieds plus haut à moins de 5 kilomètres dans les 11 heures de l’européen. Toujours sans activer son radar ce dernier verrouilla sa cible avec sa caméra. Un flux de données fut envoyé dans son système d’armes et le blondinet sélectionna dans son armement un missile courte portée IRIS-T. Une zone de recherche était maintenant entrée dans le calculateur inertiel du missile. L’avion chinois ne savait toujours pas ce qui se tramait dans son dos.


-Celui-là il va faire mal ! Fox 2 !


Le projectile se détacha de l’aile du Typhoon emporté par la poussée phénoménale de sa fusée à propergol solide. En l’espace de seulement trois secondes le missile eut parcouru la moitié de la distance vers la cible et alluma son autodirecteur infrarouge. Un message d’alerte arriva dans l’habitacle de Rodrigo. Mais c’était déjà trop tard. Il ne put esquiver un seul mouvement que la tuyère du réacteur droit fut touché par le missile. La partie étant perdue Rodrigo décida de s’éjecter pour sauver sa peau. Mais au moment où il actionna la poignée d’éjection une charge d’explosif pulvérisa l’appareil. Son employeur ne voulait pas de survivants. Perhan s’était personnellement occupé de placer le système d’autodestruction.

Walter avait pris le dessus sur son adversaire. Il avait démontré tout son sérieux et son talent. Youssef en avait pour son argent. Il voulait en finir pour rentrer en vie le plus vite possible et sauver sa famille. Il s’était gardé en dehors du combat. Il survolait les infrastructures dévastées de la base avec comme unique but la destruction du Twin Otter. Ce dernier décollait tout juste. La piste était inutilisable pour un chasseur, mais le petit avion ayant des capacités de décollage court ADAC il ne fut pas difficile pour Antoine de l’extraire du sol. Il argua même auprès de ses compagnons qu’il aurait fait de même avec son mirage. La différence entre le Twin Otter et le Mirage 2000-5F était que le chasseur de Dassault faisait une cible bien plus difficile que le petit De Havilland canadien. Youssef lancé à pleine vitesse remarqua l’avion à hélice au ras du sol dans son axe. Il voulut tirer un Sidewinder mais n’en n’eut pas le temps, il avait déjà dépassé sa cible. Il continua tout droit pour faire un looping et revenir dans la direction des fuyards en étant sur le dos. Effectua un demi tonneau et s’activa à verrouiller l’avion américain.


-Antoine ! Antoine ! cria Kanbeï

-Je sais ! Je sais ! Allez mon petit grimpe ! il tutoyait sa machine


Antoine cabra son avion à la verticale et poussa la manette des gaz à fond. Le chasseur furtif qui tentait de réduire sa vitesse ne put une fois de plus pas verrouiller sa cible et dut éviter la collision avec le De Havilland. Youssef pesta dans sa barbe


-القرف


Il décida cette fois de prendre plus de distance sur l’avion de l’Air Force. En combat aérien rapproché sa faible maniabilité et sa vitesse ne lui donnait pas assez de temps pour verrouiller sa cible. A bonne distance il pourrait expédier un Sidewinder sans aucun problème. Et contre un missile hyper-manœuvrable sa cible ne pourrait rien. Antoine ne pouvait pas faire grand-chose. Son avion n’était pas assez, rapide. Il était piégé lui et ses deux compagnons. Le J-XX termina sa manœuvre. Il était à bonne distance pour verrouiller sa cible. Une poignée de seconde suffirait. Youssef sortit les aérofreins pour garder une vitesse minimale. Il était dans une position parfaite quand soudain une alarme retentit dans son cockpit.


-Quoi ? Par Allah !


Le chasseur fut frappé par un IRIS-T lancé par Walter brand arrivé à la rescousse du léger bi moteur. Le chasseur-bombardier incontrôlable qui avait auparavant réduit sa vitesse plongea dans une vrille inarrêtable et s’écrasa dans un pré en marge de la base. Une énorme boule de feu s’éleva dans le ciel.

Le trio dans le bi moteur n’avait pas pu suivre la scène et s’angoissait de connaitre le fin mot de l’histoire. Antoine était au manche à gauche, Kanbeï au poste de copilote et Damien juste derrière eux. Le pilote de chasse français fut tout de suite rassuré lorsqu’il vit à sa gauche le Typhoon de la Luftwaffe. Le pilote allemand effectuait une manœuvre visant à rentrer en communication avec le Twin Otter. Antoine demanda alors à Kanbeï de brancher la radio et de trouver la fréquence du chasseur. Ce que fit l’asiatique en quelques secondes. Une voix perça les ondes.


-Twin Otter ici la chasse allemande, bleu leader. Identifiez-vous !

-Lieutenant Antoine Estienne, Armée de l’Air française. Nous nous sommes échappés de l’attaque avec une partie de la délégation.

-Ça alors c’est vous qui pilotez comme ça lieutenant ? Je suis impressionné. Je ne croyais pas les français aussi bons. Il faut du culot pour affronter un chasseur avec ce tacot.

-Excusez-moi bleu leader mais j’ai l’impression de vous connaitre.

-Ja ! Capitaine Walter Brand. Indicatif Eagle. On s’est vu tout à l’heure sur le tarmac.

-Ça alors ! En tout cas merci capitaine. Sans vous nous étions morts.

-De rien, j’espère qu’on pourra trouver les coupables et leur faire payer.

-Vous avez vu les avions comme moi.

-Ja.

-Des J-XX …

-Ja … il faudra tirer ça au clair. Mais il n’y avait pas de cocardes sur les appareils j’en suis sûr certain.

-Hmm …

-Et vous allez ou maintenant, vous rentrer en France ?

-Euh … non on va aller rendre leur coucou aux américains à Ramstein.

-Je vous accompagne ?

-Non merci pas la peine. Vous avez déjà fait assez pour nous.

-Très bien. Alors bon vol et j’espère qu’on aura le plaisir de se revoir.

-Je l’espère aussi. Autour d’une bonne bière !

-Ja ahah. Eagle terminé.


Le chasseur changea de cap et se dirigea vers le lieu du combat pour prendre de nouvelles instructions. Pendant ce temps-là le Twin Otter continuait sa route cap sur le sud. Et la discussion reprit entre les trois coéquipiers.


-Antoine pourquoi on en rentre pas en France ? Quelqu’un se chargera de leur rendre l’avion.

-Kanbeï tu m’as fait prendre conscience d’un truc. Le jeu en vaut la chandelle. On ne rentre pas en France. D’ailleurs on ne va pas non plus à Ramstein.

-Hein ? Poussèrent ses deux compagnons.

-Cap sur Égypte ! Je n’ai pas trouvé grand-chose aux archives, si ce n’est que la porte vient Égypte. Un commando SS de l’Afrika Corps l’a volé en 1941. Ils ont effectués des recherches dessus en pensant qu’elle leur ouvrirait les portes de l’arme nucléaire.

-Mince alors si tu dis vrai cette découverte est capitale. On n’a pas de temps à perde. Je préviens Dumarchais.

-Ça change quoi ? demanda Damien. On était en Allemagne, on va en Égypte et on n’a pas de preuves pour l‘instant si j’ai bien compris. Et puis votre général va être surement très occupé par cette attaque.

-Si c’est capital. Il a besoin du maximum d’info pour le sommet du CIS. Et puis il pourra peut-être nous envoyer des renforts. Ce qui ne sera pas de trop. Nous sommes trois, sans armes. Et Égypte est un pays de non droit depuis la chute de Moubarak. Antoine ça ne va pas être facile !

-Ça je l’avais compris. J’espère juste qu’on va réussir. renchérit le jeune pilote de chasse.


A suivre dans le Chapitre 8 : Bluff
Dernière modification par brian norris le 31 janv. 2012, 03:08, modifié 1 fois.
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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

Message non lu par Phazer-x »

Enfin ! Épisode vraiment très long, je pense qu'il est pas mal sachant que j'ai lu le début, mais il va falloir que je prenne un petit moment pour le terminer. Merci pour cet épisode !
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Re: [Fanfic] Stargate: l'odyssée de la Terre

Message non lu par massalia »

Oulah! Alors là pour de l'action, du suspens...et de l'histoire (l'histoire de la porte) on en a eu pour notre attente.
Franchement exellent! Le style est toujours agréable (quelques fautes d'accords).
J'aurais jamais imaginé un tel grabuge, je m'attendais à une joute bureaucratique.
C'est un polar que tu nous fais là. :lol:
--------------It's not a Stargate! It's a door to the heaven.---------------


Before the network it was the fleets ! Before diplomacy there were soldiers !
Our influence stopped the rachni, but before that we held the lines !
Our influence stopped the krogan, but before that we held the lines !
In the battle today we will hold the lines.
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