Stargate : J'étais un Tok'Ra

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Narm
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Stargate : J'étais un Tok'Ra

Message par Narm »

J’ai cette histoire en tête depuis maintenant presque quinze ans. Je fais découvrir Stargate SG-1 à ma fille et, je me décide enfin de me lancer dans la rédaction de cette fan fiction… Autant la partager si elle permet à quelqu’un de passer d’agréables minutes.
L’intrigue prend place en 2003, pendant la saison 7


Le Parc
Parc de Saint Radegonde, Tours, 17 juillet 2003, 16h30.
Je cours. Je cours à perdre haleine, comme si ma vie en dépendait. Mais ce n’est pas le cas ; je suis dans un parc et dans mes oreilles James Hetfield chante qu’il faut toujours croire en ce que nous sommes et que rien d’autre n’a d’importance. L’orchestre derrière lui donne un souffle épique à cette chanson.

C’est ça… courir, évacuer la frustration et la tension…me concentrer sur mon souffle, focaliser mes pensées sur des choses positives et non sur l’échec que je viens de vivre.
Même si je ne veux pas y repenser, la scène qui a eu lieu une heure avant repasse dans mon esprit.

*

Une heure plus tôt, dans une salle de l’université de Tours.
« … et c’est pour toutes ces raisons que financer ma thèse permettrait de faire progresser non seulement la connaissance archéologique et historique, mais également nos connaissances linguistiques, philosophiques voire mathématiques des premières civilisations humaines. »

Je suis en nage. Je viens de finir mon exposé d’une heure devant un jury composé de professeurs de l’université représentant l’ensembles des Unités de Formations et de Recherche (UFR) : le but est de décrocher une bourse doctorale pour financer ma thèse sur la première langue humaine.

Le président du Jury, un historien, prend la parole. Je le connais pour avoir suivi un de ses cours en licence ; l’homme est plutôt sympathique et ouvert.
« Nous vous remercions de votre exposé, j’ai plein de choses à dire, mais je préfère laisser mes collègues poser leurs questions d’abord… pour ne pas les influencer ». Il dit ça le sourire aux lèvres ; est-ce un bon signe ?

Le représentant du département de philosophie prend la parole :
« Si je comprends bien votre projet, c’est d’arriver à retrouver la langue mère qui existait avant la tour de Babel ? Avant que Dieu nous sépare tous et invente de nouvelles langues ».
Plusieurs membres du jury ne peuvent s’empêcher de sourire ; je ne m’attendais pas à ça.
Je réplique « il n’est pas question de Dieu, mais nous n’avons pas trouvé de traces des Proto-Langues les plus anciennes comme l’égyptien ou le chinois ; c’est comme si elles étaient toutes apparues dans un laps de temps assez court il y a environ 5 000 ans. Mais en se basant sur un modèle antérieur. Or lors de mon Master j’ai démontré qu’une langue évoluait sous l’influence de facteurs internes et externes… »

Le représentant du département des sciences & techniques me coupe :
- « Donc, si je vous comprends bien toutes les langues humaines sont issues d’une ancienne langue commune dont on aurait perdu la trace et la mémoire »
- « Oui, mais… »
- « Dont le peuple qui la parlait était assez puissant pour exercer une influence mondiale. Et c’est il y a 5 000 ans que ce peuple disparait permettant aux autres langues de se développer… »
- « En quelques sortes, mais… »
- « Et quel était donc ce peuple ? Les Atlantes ? ou pourquoi pas des extra-terrestres ? »

Maintenant, ils rient tous et je suis rouge. J’essaye une dernière parade :
« Nous sommes des scientifiques remettant en cause nos connaissances quotidiennement, il y a un problème avec l’évolution des langues, je pose des questions et cherche des réponses ; nous savons par exemple que les pyramides sont bien plus anciennes que … »

Le président du Jury m'interrompt :
« Jeune homme, je vois où vous voulez en venir et je me souviens qu’il y a une dizaine d’années un certain Docteur Jason avait émis une telle théorie. Nous vous avons écouté ; mais vous devez savoir que financer une thèse coûte énormément d’argent, vous êtes dix-sept à postuler et n’avons de la place que pour deux. Vous comprendrez que nous préférons financer des sujets porteurs tels que la distribution de lait en temps de guerre ou sur les traitements réservés aux lépreux du XIIe siècle… et non des chimères. Nous vous remercions, ça sera tout ».

*

Retour dans le parc.
C’est pour ça que je cours. Ils ont balayé deux ans de recherches montrant qu’une langue écrite ne peut pas s’uniformiser en un laps de temps cours sans autorité centrale. Je cours pour oublier qu’ils m’ont pris pour un hurluberlu croyant aux petits bonhommes verts.
Dans mes oreilles, James attaque la seconde chanson de l’album, Until it sleeps. Oui, je vais courir jusqu’à m’épuiser et aller me coucher ; demain sera un autre jour. Il sera temps de réfléchir à mon avenir : tenter l’agrégation et poursuivre les recherches dans quelques années ? Sinon, je suis réserviste dans l’armée de Terre, je pourrais tenter de venir Officier sous Contrat ?

Je suis en train de gravir une côte raide, encore deux mètres à parcourir, et je vais passer de l’autre côté. Je serre les dents et j’accélère.
Un voile noir me trouble la vision, et je me sens plus léger.

Le projet T
Palais de l’Élysée, 12 août 2003, 21h19

Le Président regarde par la fenêtre le soleil qui se couche sur la ville. Ça a été la journée la plus chaude depuis le début de la canicule, les nouvelles ne sont pas bonnes : de nombreuses personnes sont décédées et si la chaleur ne s’interrompt pas d’autres victimes seront à déplorer.

Il est fatigué et regrette parfois sa jeunesse ; il voudrait redevenir un petit garçon pataugeant dans le Ru qui traverse le jardin de ses grands-parents, à une époque où le monde semblait plus petit et plus simple.

Les journaux vont faire les grands titres le lendemain sur la canicule et le réchauffement climatique qui provoque des morts. Il a un petit rictus de dépit : s’ils savaient que la menace la plus sérieuse à l’instant pour la planète sont des extra-terrestres, peut être comprendraient-t-il sa hausse du budget de l’armée. Mais ça, il ne peut pas le dire, tout comme il ne peut pas mettre au courant ses opposants politiques. Ça serait la panique.

Alors qu’il rumine en envisageant d’enfin passer à table, son premier ministre accompagné de la ministre de la défense fait irruption dans son bureau.
« Mauvais signe » pense-t-il.
- « Monsieur le Président, nous devons nous rendre dans le bunker souterrain rapidement afin de discuter d’une affaire sensible » l’informe son chef de gouvernement.
- « Le pays est-il attaqué ?
- « Rien de tel Monsieur, lui répond sa cheffe des armées, mais il s’agit de quelque chose en rapport avec le projet PDE et plus précisément la sous partie T… nous devons être sûr d’être à l’abri d’oreilles indiscrètes et de fuites potentielles. »

Le président soupire ; depuis que son ambassadeur lui a parlé du Projet Porte des Étoiles mené par les Américains, il avait peur qu’un tel jour ne se produise : sur quelle planète et quelles nouveaux dangers les Ricains avaient encore ouvert leur satané machine ?
Mais le protocole lui interdit de proférer à haute voix ses pensées, il se contente d’énoncer : « Dans ce cas, allons-y. Serge, je sais que ce n’est pas dans vos attributions de garde du corps, mais pourriez-vous me faire descendre une bouteille avant que nous nous enfermions dans le centre de commandement ? »

*

« Bon, maintenant que nous sommes tous les trois autour de cette bouteille de Châteauneuf du Pape 1985, au frais dans ce bunker climatisé et coupé du monde, peux-tu me dire ce qu’il se passe Jean-Pierre ? Ce fichu Projet Portes des Étoiles !! Depuis que j’en ai appris l’existence il y a 6 mois, je ne peux plus m’empêcher d’y penser. »

« Tout à fait Jacques ; tu sais que suite à ces révélations, nous avons mis au point des procédures et alertes informatiques afin d’aider au mieux notre allié américain dans cette affaire. Or, il s’avère qu’une alarme est remontée il y a quelques heures concernant le projet T. Nous ne pensions pas que ça serait aussi rapide… mais tu connais le dicton, le malheur des uns fait le bonheur des autres. »

Première femme de l’histoire à occuper ce poste de Chef des armées, Michèle se tient un peu en retrait. Elle avait été longtemps une adversaire politique du Président, mais pour le bien du Parti, du Pays, ils avaient réussi à mettre de côté leurs dissensions. Alors pour le bien de la Planète, elle n’allait pas montrer ses doutes.

« Jacques, c’est une chance unique qui se présente à nous : nous montrerions notre sérieux à nos alliés – terrestres ou non – et nous pourrions en tirer des bénéfices, comme un transfert prioritaire de technologies. »

Le président les regarde tous les deux en se demandant à quel moment, ils avaient perdu la foi dans la chose publique pour ne penser qu’en terme de bénéfices, apparence dans les médias. Il fait signe à Michèle de continuer.

« Le candidat se nomme Julien F., 24 ans. Au niveau formation, après un Bac S Sciences de l’Ingénieur obtenu avec une mention Bien, il a préféré se tourner vers l’Histoire : visiblement son niveau en mathématiques l’a dissuadé de faire des études de technologies. Il a obtenu en juin dernier un Master 2 d’Histoire Culturelle avec Mention Très Bien grâce à un mémoire portant sur l’évolution des patois de la Région Centre entre les Ve et XVe siècles. Il vient d’être recalé pour une thèse de doctorat jugée fantaisiste et trop ambitieuse dont le sujet était la recherche de la langue Mère.
Militaire de réserve depuis 2 ans, il est sportif et compte deux participations aux championnats de France de semi-marathon.
Sur le plan personnel, s’il semble relativement bien intégré, toutefois il apparait qu’il maintient ses relations à des niveaux superficiels, pas de petite amie : c’est peut-être lié au fait qu’il est orphelin depuis l’âge de 17 ans. Pas de casier judiciaire, aucun point manquant sur son permis… bref le parfait samaritain !
Il était en train de faire un footing lorsqu’un conducteur âgé a fait un malaise, surement à cause de la canicule : il a perdu le contrôle de son véhicule et a percuté Julien au sommet d’une petite bosse. Il n’avait aucun moyen de le voir venir. Lésion cervicale aboutissant à une tétraplégie complète. Il vient de sortir de 3 semaines de coma ».

Un profond silence suivit cette déclaration. Il est interrompu par Jacques, regardant la bouteille de vin et qui murmure « Mens sana in corpore sano ».

Se reprenant, il fixe ses ministres, leur sert à chacun un verre et dit : « Le pauvre, si jeune et enfermé dans son propre corps. Laissons-lui le choix de retrouver son corps mais d’en perdre l’entière propriété ou de rester dans cet état. Michèle, contactez le SGC afin de leur indiquer que nous avons un sérieux candidat pour devenir membre de la Tok’Ra mais qu’un renfort de leur part est attendu : s’ils pouvaient nous envoyer quelqu’un qui a traversé la Porte des Étoile, affronté ces Goa’uld, voir rencontré ces Tok’ra, ça pourrait aider. »

Réveil à l’hôpital
Je me réveille, j’ai l’impression de m’étouffer et je prends une grande inspiration comme quand on remonte du fond d’une piscine et que l’on atteint enfin la surface. Je me pose tout de suite deux questions : où suis-je ? et quand suis-je ; j’ai l’impression d’avoir dormi des siècles ?

J’ai la tête qui tourne et ne reconnait pas ce plafond ; comment suis-je arrivé là ? Qu’est ce que je fais dans ce lit blanc ? Mon esprit est embrouillé. Je veux me lever et c’est l’horreur : je ne sens pas mon corps. Je peux bouger ma tête, je regarde mon bras droit et mes jambes : elles ne m’obéissent pas.

Je me mets à hurler comme si ma vie en dépendait et quand je reprends mon souffle, j’entends une des machines à laquelle je suis relié qui se met à biper. La porte de la chambre s’ouvre à la volée, une infirmière entre en courant et me disant de me calmer, que le médecin va arriver. Elle injecte un produit dans un des cathéters reliés à mon bras gauche.

Je m’endors.
Cette fois-ci, le réveil est plus doux. Un médecin est à mon chevet suivi d’internes qui se tiennent en retrait, intimidé par le savoir et le charisme qui émane de cette personne. C’est d’une voix douce qu’il me pose des questions afin de savoir l’étendu de mes séquelles. Je lui réponds du tac au tac : « ma tête n’a aucun problème, c’est mon corps qui est fichu ».

Il m’annonce le diagnostic : aucune possibilité de guérison, même si parfois des miracles ont eu lieu. Quand il me dit que je dois garder espoir, je fonds en larmes : je me retrouve prisonnier de mon corps, je ne pourrais même pas me foutre en l’air tout seul.
Il fait signe à une infirmière, elle me réinjecte un produit qui me calme et me fait rendormir.

La suite est une succession de visites amicales : mon maître de Master, mes amis, ma sœur également. La plupart essaient de me réconforter avec des phrases simples, qui se veulent bienveillantes, mais qui se révèlent au mieux creuses au pire qui m’énervent au plus haut point. Je ne le laisse rien transparaitre ; après tout je me dis que ça part de bonnes attentions. Mais je suis de moins en moins avenant et patient au grès des visites.

Seule ma sœur ne me dit rien et, elle au moins, me comprend : la phrase « vaut mieux être dans cet état que mort » nous renvoie au décès de nos parents quand les gens bien attentionnés nous disaient l’inverse.
Le temps passe, fait de succession de temps d’éveil, de sommeil, des examens, des visites du personnel médical. Les visiteurs extérieurs se font plus rares ; je perds le fil du temps.

Un matin, je me réveille et quelqu’un que je n’arrive pas à identifier de prime à bord se tient près de mon lit : il a entre ses mains mon master d’histoire qui lui cache le visage. Je l’observe qui lit rapidement. Je finis par lui signifier que je suis réveillé et que l’on peut discuter ; je pense ainsi m’en débarrasser et retourner à mes idées noires.

Je suis surpris lorsque je découvre son visage ; il est plus âgé que sur la 4e de couverture de son dernier livre, et ses cheveux bien plus courts, lui conférèrent un air plus sérieux. Mais c’est bien lui, le docteur Jackson, celui grâce à qui est née ma vocation pour la recherche historique. Je lâche un petit fou rire.
Il se retourne comme si quelqu’un avait fait une blague derrière lui et me refixe de ses yeux bleus.

« - J’ai fait quelque chose de drôle ?
- Absolument pas. Je me dis que les médicaments que l’on me donne doivent être sacrément puissants et me font délirer. Je veux dire, pourquoi le docteur Daniel Jackson, dont plus personne n’a entendu parler depuis des années, serait venu me voir ?
- Et bien, je dois vous dire que votre travail est fascinant de maturité et que votre théorie sur la vitesse d’évolution des langues régionales dans un cadre d’anarchie féodale post-romanité se tient. »
Je suis surpris ; je le savais doué pour les langues mais il parle un très bon français avec seulement un petit accent. Plus surpris encore qu’il puisse connaître mes travaux de petit étudiant en master.

« - Que faites-vous là ?
- Et bien aussi surprenant que ça puisse vous paraitre, j’ai une proposition à vous faire mais heu…avant de pouvoir vous en dire plus, j’ai besoin d’enregistrer votre accord oral – puisque vous ne pouvez pas écrire – que vous ne divulguerez rien de ce que je m’apprête à vous dire. »

Je le regarde perplexe : « vous me demandez donc de vous donner un accord de ne rien dire sur un sujet dont je n’ai aucune idée… vous savez, ce n’est pas comme si je pouvais aller courir le dire à la première rédaction venue. Ni même prendre le téléphone pour en discuter avec un ami. Vous travaillez sur une nouvelle thèse et vous avez peur que je ne vous en pique l’idée ? »

Il sourit légèrement, presque de façon mélancolique ; je pense que dans mon dossier médical ça doit être indiqué que j’en veux à la Terre entière.
« - Faites-moi confiance, ça vaut le coup. Et pour votre information, vous avez raison : il existe bien une langue mère qui a été brièvement parlé sur toute la planète peu après la fin de la glaciation de Würm… mais tant que je n’aurais pas votre accord, je ne suis pas autorisé à vous en dire plus ».

Je lui fais signe du menton qu’il peut déclencher son enregistreur : « vous avez mon accord, je promets de ne rien dire à personne de ce que vous allez me révéler. »
- Dans ce cas, laissez-moi juste activer une bulle de confidentialité ».
Il appuie sur un petit appareil que je n’avais jamais vu et un petit bruit bizarre se fait fugacement entendre, comme une distorsion sonore.
« Parfait, laissez moi vous racontez une petite histoire ».
Narm
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Message par Narm »

Ajout d'un nouveau chapitre :)
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