CHAP 2 : Terre Hostile (Part 1/2)
Après une longue nuit
La ruelle était sombre, terriblement obscure, elle ne voyait que son visage, celui de Mike arme à la main, pointant cet instrument de mort sur elle. Lorsque ce dernier la vit, il baissa étrangement sa garde. Cependant, les traits du visage de Mike se déformèrent et prirent peu à peu ceux de Jack. Sam avait un drôle de sentiment, bien sûr intérieurement, elle ne souhaitait pas se défendre, mais une autre partie d’elle vit là une ruse de Mike, alors elle dégaina son 9mm et tira. La balle avait transpercé la jambe de Jack de part en part et il avait plié un genou à terre, mais il se releva et appuya sur la détente de son arme. La décharge d’énergie fit exploser la poubelle à côté de Sam, puis l’onde de choc se propagea au mur de l’immeuble qui s’effondra sur celui d’en face, tous s’écroula sur elle pour devenir néant…
Le mauvais rêve, Sam se réveilla chez elle, dans son appartement du centre de Washington. Un petit studio qu’elle habitait le temps des quelques jours où elle était en poste sur Terre, souvent après les longs séjours à bord de son vaisseau. Elle avait gardé sa maison à Colorado Springs, mais n’y allait que durant ses congés, qui était de plus en plus rares ces derniers temps. D’ailleurs sa maison, elle ne s’en était pas souciée jusqu’à cet instant, qu’était-elle devenue ? Elle avait vu des reportages à la télévision montrant la petite ville du Colorado aux prises avec plusieurs mouvements de révolte, le canton était à feu et à sang disait-on. Il faudrait qu’elle appelle ses collègues du SGC pour prendre de leurs nouvelles et leur dire de vérifier si sa maison n’avait pas été vandalisée.
Sam se leva difficilement de son lit, la nuit avait été courte, mais les médecins de l’hôpital militaire avaient dit que tout allait bien. L’onde de choc de l’arme sonique lui avait donné un sacré coup derrière la tête, elle ne se rappelait plus de rien entre le moment où Mike avait failli la tuer et son retour de l’hôpital. Un mal de crâne assez intense l’accabla dès le réveil, cela lui rappela une douleur très ancienne, qu’elle eut beaucoup de mal à identifier. Peut-être était-ce les premières fois où elle avait reçu des tirs d’armes Zat ? Une horreur. Une douleur se diffusant instantanément dans tout le corps, si intense qu’on avait l’impression que tous les organes aller imploser. Difficile les premiers temps de tenir cette douleur sans perdre connaissance pendant plusieurs minutes ou plusieurs heures. Avec le temps, et aussi étrange que cela puisse paraître, son corps s’était habitué à cette douleur caractéristique, elle avait également appris à éviter les tirs d'armes paralysantes, mais cette fois la décharge sonique était une sorte de nouveauté.
Sam se dirigea dans sa salle de bain et prit deux comprimés d’une boîte de médicament qu’on lui avait donné à l’hôpital pour les douleurs post-traumatiques, puis revint dans son salon. Un coup d’œil sur son téléphone portable lui indiqua qu’elle avait une centaine de messages en attente, dont plusieurs très urgents du Homeworld. Un message du Major Marks lui faisait part des rapports d’analyses de son vaisseau, un autre rapport de Mckay à propos de leurs dernières missions… elle n’eut pas le temps ni le courage de tous les lire. Elle posa son téléphone puis alluma sa télévision. Les chaînes d’informations parlaient bien entendu du retour sur le devant de la scène de Kinsey et de l’arrestation mortelle d’hier soir dans les rues de Washington. Sam commença à se préparer et quelques minutes plus tard son portable sonna :
- Carter, j’écoute.
- Sam, c’est Malcolm, on est venu vous chercher avec Daniel. Vous êtes prête ?
- Déjà, s’étonna-t-elle.
- Oui il est pratiquement neuf heures, indiqua la voix de Malcolm…je sais que la nuit a été courte, mais on a vraiment beaucoup de pain sur la planche aujourd’hui.
- Bon très bien, je vous ouvre.
- Heuu, il vaudrait mieux que vous descendiez vous-même quand vous serez prête.
- Pourquoi, que se passe-t-il ?
- Regardez par la fenêtre, fit Malcolm.
Sam regarda rapidement derrière les rideaux de la baie vitrée de son salon et vit une nuée de journalistes postée à l’entrée de son immeuble, caméras et micros en mains. Son regard finit par se poser sur l’immeuble voisin, en face d’elle, où un caméraman la filmait également, retransmettant en direct son image à la télévision.
- Rah c’est pas vrai…ragea Sam en refermant brusquement son rideau et en allant éteindre sa télévision. Ils n’arrêtent donc jamais ?
- Vous êtes connue maintenant, il faudra vous y faire ! Répondit Malcolm.
Quelques minutes plus tard, Sam sortit de son immeuble, non sans mal, en étant assaillie de toute part de flashs et de questions de journalistes. Elle parvint néanmoins à se réfugier dans la voiture de Malcolm qui démarra aussitôt.
- C’est horrible ! Je ne sais pas si je vais supporter cela longtemps, protesta-t-elle.
- Pour demain soir, le Homeworld a prévu de vous héberger dans un hôtel particulier, surveillé par l’état-major où la discrétion est de mise. Vous n’êtes pas la seule dans ce cas, expliqua Malcolm.
- Tu as eu les mêmes problèmes ? Demanda-t-elle à Daniel.
- Et bien en fait, je ne suis pas beaucoup sorti de la zone du Pentagone depuis le début de la crise, j’ai ma chambre qui m’attend là-bas. Sinon, mon appartement actuel se situe dans les tours sud d’Atlantis…un endroit plutôt difficile d’accès pour les journalistes, ironisa-t-il.
- Je crois que je vais reprendre un appartement sur Atlantis, songea Sam à haute voix.
- Ça va ? interrogea Malcolm.
- J’ai connu mieux, et vous ? Demanda-t-elle à propos des blessures de la veille de l’agent du NID.
- Quelques points de suture, on peut dire qu’il ne m’a pas raté, mais ça devrait aller.
- Ok, fit Sam, quel est le programme ?
- On file à mon bureau pour le débriefing de l’opération d’hier soir.
Le portable de Malcolm sonna et ce dernier décrocha. Malcolm resta blême pendant de longues secondes avant de répondre « On arrive, on est sur la route ».
- C’était l’agent Herm, reprit-il. Le corps sans vie de Charlotte Mayfield a été retrouvé cette nuit.
****
Entre vieux ennemis
Jack attendait là dans ce grand hall de réception cosy, depuis bientôt une vingtaine de minutes. Derrière la grande porte d’entrée, il pouvait facilement deviner l’agitation d’une centaine de journalistes qui attendait avec appréhension sa sortie et une probable déclaration…chose qu’a priori il ne ferait jamais. Intérieurement, Jack se demandait encore comment il avait pu se retrouver si vite dans la maison d’un ancien traître de la nation, d’un conspirateur et plus récemment d’un Goa’uld. Mais le président Walker avait été clair : « Jack, je ne connais personne d’autre ici plus à même que vous pour gérer la situation avec Kinsey ». Il est vrai que les deux hommes avaient un passé commun assez chargé, on l’avait même accusé un jour de meurtre envers l’ex-sénateur et vice-président. Mais passé les anciens imbroglios et les complots, jack allait se retrouver d’ici quelques minutes à parler avec un homme qu’il trouvait déjà antipathique quand il était humain et qui devrait l’être tout autant si ce n’est plus avec un goa’uld dans le crâne. Dans tous les cas, il devait mettre au clair cette affaire. Si cela ne tenait qu’à lui, il aurait fait intervenir ses équipes de militaire pour l’arrêter immédiatement avant qu’il ne sème la zizanie dans une situation qui n’en avait vraiment pas besoin. Mais l’ex-vice-président avait joué cartes sur table en se révélant aux grands jours devant les médias. Walker lui avait prestement demandé de ne surtout pas envenimer la situation et d’éviter « les bavures », du même type qu’au Washington Monument, la veille.
- Jack O’Neill…le général Jack O’Neill, fit une voix qu’il aurait bien aimé ne plus jamais entendre. Toutes mes excuses pour cette attente, j’étais au téléphone avec une chaîne de télévision qui souhaite m’interviewer pour le journal de tout à l’heure…il ne perde pas de temps au moins !
Robert Kinsey venait d’ouvrir la porte de son bureau et invita Jack à y entrer avec un sourire faussement bienveillant, tout à fait maîtrisé dans le langage politique. Jack se leva de sa chaise puis se dirigea vers le bureau. Son hôte l’invita à s’assoir sur un fauteuil devant son bureau :
- Il me semble que mes félicitations sont de mises, dit Kinsey, tout en faisant le tour et prenant place devant Jack.
- Quels genres de félicitations ? demanda Jack
- Votre promotion ! Général du Homeworld Command, et la dernière personne en qui les Nations Unies accordent encore un certain crédit au sein du Programme… une très grande responsabilité et une position enviable, je n’en doute pas ! Surtout au vu de votre parcours, pour le moins chaotique, fit Kinsey en esquissant un léger sourire ironique. Qui aurait pu dire il y a dix ans que vous vous retrouveriez là, aux plus hautes responsabilités !
- Vous avez un train de retard Kinsey, j’occupe mes fonctions depuis presque huit ans maintenant. Ahh mais oui j’oublié…vous étiez absent pendant tout ce temps, on ne sait où d’ailleurs ?
- Hum soupira Kinsey, décidément vous n’avez pas changé depuis tous ce temps.
- Vous non plus…à part peut-être le serpent que vous avez dans le crâne en ce moment même !
- Vous pensez réellement que je serais là aujourd’hui devant vous, que je me serais amusé à convoquer tous les médias et la presse, et me mettre au grand jour si j’étais un Goa’uld ?
- À vous de me le dire ?
- Et bien je vous le dis droit dans les yeux Jack, je n’ai plus cette saloperie en moi, vous m’entendez !
- Désolé, fit Jack en s’approchant du bureau et en parlant plus bas. Je vais avoir du mal à vous croire sur parole.
Jack ouvrit sa pochette et sortit un dossier classé confidentiel qu’il commença à feuilleter puis à lire à voix haute :
- Je vous rappelle respectueusement que vous avez été démis de vos fonctions à la vice-présidence du gouvernement Hayes pour avoir conspiré avec un groupement terroriste, que vous avez tenté à plusieurs reprises de faire pression sur le pouvoir afin d'écarter certains hauts gradés du Programme. Il est également noté un certain nombre d’actions illégales dans le cadre de votre direction du NID, et enfin, vous avez été reconnu comme étant l’hôte d’un symbiote Goa’uld de la Confrérie quelque temps avant votre disparition et la destruction du vaisseau dans lequel vous vous trouviez. Croyez bien, monsieur Kinsey que j’attends avec impatience vos explications.
Kinsey se mit à rire après le petit monologue de Jack, puis se leva pour se diriger vers un buffet dont il sortit une bouteille de Scotch :
- Un verre ? demanda Kinsey.
- Ça ne répond pas à ma question, rétorqua Jack.
- Je…enfin la chose qui avait pris le contrôle de mon corps s’est téléportée avant l’explosion du vaisseau, expliqua Kinsey après avoir bu une gorgée de son verre. Les membres de la Confrérie avaient trahi la confiance du Goa’uld, après qu’ils aient tenté de le tuer, lui et moi, lorsque nous étions à bord du Prométhée. Il a tué l’un d’eux et leur a volé un de leur système de téléportation, juste avant l’explosion.
- Si je comprends bien, vous avez été trahis par ceux qui vous ont mis dans cette situation ?
- Ce sont des Goa’ulds, Jack ! J’étais le simple spectateur de ce qu’il m’arrivait. Vous mieux que quiconque ne peut mieux le comprendre !
- Très bien, admettons, fit Jack, et concernant vos huit années d’absence et l’extraction de votre symbiote ?
- Il m’est arrivé tellement de choses pendant toutes ces années, comment voulez-vous que je vous résume tout !
- Et bien, essayez toujours, rétorqua Jack. Les informations que vous détenez sur la Confrérie m’intéressent particulièrement.
- La fusion entre le symbiote et mon esprit a été compliquée dès le début, raconta Kinsey. Je sentais que ce dernier n’avait pas tout le contrôle qu’il désirait. Peu de temps après m’être échappé du vaisseau en orbite, ils ont repris contact avec le Goa’uld. Mais il n’avait plus confiance en eux, et il était sur une terre hostile, j’en ai profité pour reprendre le dessus. À un moment où il perdait pied, j’ai utilisé un puissant anesthésiant pour l’endormir.
Kinsey sortit d’un tiroir, une petite fiole qu’il glissa jusqu’à Jack :
- Je me suis rappelé que les services pirates du NID avaient réussi à inventer cette solution, reprit-il. Je m’en suis procuré une dose et je me la suis directement administrée à la base du cou. La douleur a été insupportable, pendant plusieurs heures, le symbiote a tenté de reprendre le contrôle de mon esprit, mais ses forces l’ont lâché et il est tombé dans une sorte de coma. Je savais qu’à partir de ce moment, mon temps était compté, les Goa’uld ne meurent jamais sans emporter leurs hôtes avec eux. J’ai contacté l’une de mes connaissances en médecine, l’un des meilleurs chirurgiens de la côte Est. Il m’a opéré et m’a retiré cette saloperie.
- J’ai du mal à vous croire Kinsey. Les extractions de ce type sont rarement efficaces et…
- Écoutez Jack, soyons sincères tous les deux. Vous savez pertinemment ce que vous êtes venu faire ici. Le président vous a demandé de me rencontrer pour savoir si effectivement je détenais des informations compromettantes sur son gouvernement. Et vous êtes venu vous assurer que j’étais bien un Goa’uld pour pouvoir m’arrêter.
- Quelle perspicacité !
- Figurez-vous que c’est pour éviter ce genre d’incident que j’ai convoqué la presse et qu’elle campe dans mon jardin depuis hier soir. Kinsey sourit puis se leva de son fauteuil pour s’accouder sur son bureau face à Jack.
- Vous n’êtes pas là pour une visite de courtoisie, j’en conviens. Vous me croyiez peut-être assez bête pour ne pas avoir remarqué cette camionnette de journaliste qui depuis hier soir n’a pas bougé d’un mètre, là-bas, tandis que toutes les autres sont en effervescence ! C’est surement l’une de vos équipes d’intervention. Oh et il y a aussi ces hommes qui se sont postés sur les toits des maisons voisines, des tireurs d’élite qui surveille le moindre mouvement suspect dans mon bureau et mon salon. Ils sont bien cachés, mais pas suffisamment pour les yeux de mes caméras thermiques. Et je suis quasiment sûr que ce joli uniforme que vous portez fièrement est truffé de micros et peut être même d’une mini caméra derrière laquelle vos hommes commencent à se demander comment ils vont pouvoir vous sortir de là si la situation venait à dégénérer…n’est-ce pas fit-il en s’approchant de l’oreille de Jack. Cette maison est équipée de brouilleur de téléportation, ils ne pourront pas vous évacuer. Finis par dire sèchement Kinsey.
Il se rassit derrière son bureau, tandis que Jack pouvait entendre à son oreillette ses équipes de consultants et d’ingénieurs complètement affolées. En effet, le croiseur Hammond était posté en orbite au-dessus de la maison de Kinsey et attendait l’ordre de téléporter le général O’Neill si la situation l’exigeait. C’était bien entendu sans compter le malicieux système de brouillage que l’ex-vice-président avait posé autour de sa maison. Jack se doutait que ce ne serait pas si simple, mais il n’y avait pas d’autre moyen de savoir ce que Kinsey trafiqué que d’aller lui demander en personne.
- Mais je tiens à les rassurer, reprit Kinsey, toutes leurs craintes sont infondées. Je n’ai rien à cacher, tout ceci n’est qu’un système de défense pour me protéger de vous et de votre institution. Je ne suis plus un Goa’uld, et puisque ma parole ne suffit pas, je suis prêt à passer toutes les batteries de tests et d’examens pour prouver que j’ai raison.
- Et qu’avez-vous fait pendant tout ce temps, après avoir, soi-disant, retiré votre symbiote ?
- Il est difficile pour un homme mort ou déclaré disparu de refaire surface plusieurs mois après sa disparition. J’ai assuré mes arrières, voilà tout ! Je savais pertinemment que la Confrérie et vos services veilleraient le moindre de mes mouvements. Ils ont envoyé des agents pour me retrouver, j’ai dû me cacher, faire confiance à seulement quelques rares personnes…Et vous croyez que c’est facile, de revenir comme ça ? Vous avez expliqué à ma famille, à ma femme et à mes enfants que j’étais surement mort !
Jack ne répondit pas et regarda intensivement Kinsey. Le sénateur déchu avait pourtant l’air sincère, il était en tout cas très ému. Kinsey ouvrit un tiroir de son bureau et en sortit un dossier à la couverture bleue qu’il donna à Jack :
- Voici quelque chose qui devrait intéresser notre Président, expliqua-t-il en se tournant face à une fenêtre de son bureau. Il s’agit d’un document de preuves accablant monsieur Walker et son gouvernement actuel de tricherie dans les bureaux de votes aux dernières élections. Je souhaite qu’il révèle cela publiquement.
Jack ouvrit le dossier et commença à le lire rapidement en observant de nombreux chiffres de pourcentage et de résultats.
- Vous le ferez étudier par vos comptables et vos techniciens, il est absolument véridique et prouve que la dernière élection a été truquée.
- Comment avez-vous eu cela ? demanda Jack, perplexe.
- Cela fait également partie des choses sur lesquelles j’ai travaillé pendant ces huit années. Vous comprendrez aisément que je garde mes sources secrètes pour l’instant. Ce document est bien entendu une copie, je pourrais vous fournir les véritables papiers dès que l’on m’aura totalement reconnu comme étant un véritable Humain, et pas un Goa’uld ou un quelconque espion alien. Je veux que l'on me reconnaisse en tant que citoyen de cette nation et pas comme un traître.
- Très bien, mes services viendront vous chercher dans l’après-midi vers…
- Non Jack, dit Kinsey en souriant. « Je » me rends par moi-même, là où vous me direz de passer les examens, le tout en présence des journalistes. Je refuse de me faire avoir dans votre jeu. Que nous soyons clairs, je n’ai aucune confiance en vous et en vos services, pas plus qu’en la Confrérie. Toutes mes démarches à l’extérieur de cette maison se feront en présence de la presse et pas sous l’égide de vos services.
Jack commença à être particulièrement irrité par l’attitude de Kinsey, il se leva de sa chaise :
- Il faudra bien que vous vous retrouviez seul devant l’un de nos médecins et que vous passiez des scanners !
- Pas sans la présence des journalistes, et les résultats que vous obtiendrez devront être validé par plusieurs médecins, j’ai d’ailleurs une liste ici à vous fournir, certains sont des chercheurs reconnus. Kinsey lui fit passer une liste de noms que Jack prit fermement.
- Kinsey, je ne sais pas ce que vous êtes en train de préparer, mais croyez-moi je mettrais la main dessus.
- Je ne prépare rien Jack, je cherche juste à faire émerger toute la vérité, rien de plus ! Le Programme Porte des Étoiles était une erreur, depuis le début, je vous avais prévenu qu’il fallait fermer cette boîte de Pandore ! Regardez où nous en sommes maintenant : au bord du gouffre ! Combien de personnes ont souffert des activités illicites autour de la porte ? Croyez-moi, ça n’a pas été facile de me retirer le démon qui avait pris possession de mon corps. J’ai souffert, j’ai été torturé, mais je m’en suis sorti, et je reviens ici, après des années d’absence pour retrouver ma maison vide, ma femme qui m’a quitté me croyant mort ! Je suis considéré comme un traître par mon propre pays et ma planète est au bord du gouffre par votre faute, fit Kinsey en désignant Jack.
- Vous avez vous-même collaboré avec la Confrérie à l’époque. Vous avez trahi votre pays !
- À l’époque ce groupe n’était pas infesté d’aliens que votre Programme n’a fait que répandre sur cette planète. Maintenant nous en payons les lourdes conséquences !
La conversation entre les deux hommes, maintenant debout l’un en face de l’autre commençait à changer de ton. Jack pouvait entendre dans son oreillette, ses conseillers qui tentaient de le calmer, pour ne pas que la situation ne dérape :
- Kinsey, je n’ai aucune confiance en vous. Je ne vous accorde pas plus de crédit que ce soit avec ou sans Goa’uld dans le crâne.
- Très bien général, nous n’avons donc plus rien à nous dire.
- Je le crois oui !
- Faites dont la commission au président Walker de mes découvertes, fit Kinsey qui s’était rassis sur son fauteuil. Si vous ne répondez pas favorablement à ma demande de réhabilitation, je ferais éclater la vérité sur les manigances de l’État dans trois jours à compter d’aujourd’hui. Vous savez où est la sortie, dit Kinsey en désignant la porte de son bureau.
Jack, hors de lui, tourna les talons et quitta la pièce sans même saluer son hôte.
****
Expertises médicales
À peine étaient-ils arrivés dans les bureaux du NID, que Sam Daniel et Malcolm durent descendre à la morgue. Le corps de Mayfield reposait sur le ventre et le rapport d’autopsie du médecin légiste durait déjà depuis quelques minutes maintenant :
- La balle est entrée par le dos et a perforé le poumon droit en faisant des dégâts considérables dans la partie périphérique de la cage thoracique. Malgré cela, le coup ne lui a pas été fatal, expliqua le médecin légiste du NID.
- Qu’est-ce qui l’a tué, demanda Malcolm.
- Dans « coup fatal », je veux dire pour un humain normal, la mort serait intervenue quelques minutes après avoir reçu le coup de feu. Ici, cela a été beaucoup plus long. Après avoir passé au scanner la cage thoracique, j’ai pu remarquer deux choses.
Le médecin sortit deux clichés, l’un radiographique, l’autre une photographie d’une partie du corps :
- Ici, on voit clairement que la balle n’est pas ressortie du corps, mais les tissus se sont reconstruit tout autour de l’impact, et sur ce second cliché, on voit nettement que la peau a comme "repoussé" ou cicatrisé d’une manière très rapide.
- Elle a utilisé un appareil de soin Goa’uld dit Sam.
- Malheureusement pour elle, cela n’aura pas suffi, sans retirer les éclats et la balle elle-même, la blessure a continué de s’aggraver, plus lentement certes. J’imagine que l’appareil n’a plus été efficace au bout d’un certain moment.
- Surtout qu’il est très compliqué de soigner son propre corps avec ce type de dispositif. Et le Goa’uld ? Demanda Sam voyant une longue incision dans la nuque.
- Il n’y a avait plus de symbiote dans ce corps répondit le médecin.
L’annonce du docteur jeta un froid dans une salle qui n’en n'avait déjà pas besoin :
- Je vous rassure, fit Lara Herm, rentrant dans la salle à son tour. Toutes les personnes présentes sur les lieux du crime, policiers et témoins ont été inspectés par nos équipes pour savoir si le symbiote ne s’était pas réfugié dans un autre corps, assura-t-elle à ses coéquipiers.
- En réalité, reprit le médecin, cela fait plusieurs mois que cette femme n’avait plus de symbiote en elle.
- C’est impossible s’exclama Malcolm.
- Regardez, fit le médecin en montrant des clichés. J’ai ouvert, ici en suivant une cicatrice déjà existante. Il y a eu, selon moi, ablation du symbiote. L’opération d’extraction a laissé, comme vous pouvez le voir, certaines mandibules très caractéristiques qui sont restées accrochées sur la colonne vertébrale de la victime. Leur taux de désintégration indique que le symbiote a été retiré il y a au moins deux mois... Le Goa’uld n’a surement pas survécu à cette opération. Sans ses mandibules il ne pouvait pas reprendre d’hôte.
- Je suis perplexe, avoua Sam. Les extractions chirurgicales de symbiote sont rarement réussies. Seuls les Tok’ra ou les Goa’ulds eux-mêmes peuvent opérer avec un certain succès.
- Ou un très bon chirurgien, répliqua le médecin.
- Ou alors, fit Daniel…les autres membres de la Triade ont eux-mêmes retiré le Goa’uld du corps de Mayfield.
- Mais pourquoi avoir fait cela, sachant que ça tuerait le Goa’uld ? questionna Sam.
- Moi ce qui m’intrigue encore plus, c’est que nous suivons Mayfield depuis des mois en étant persuadé d’attraper Athena en même temps. Si Mayfield était redevenue humaine, pourquoi fuyait-elle ?
- Est-ce qu’on est sûr que le Goa’uld est mort après l’opération ? demanda Daniel.
- Je ne suis pas formel à 100%, avança le médecin. Mais je ne vois pas comment il aurait pu survivre sans les mandibules qui lui permettent de prendre le contrôle d’un hôte. Je peux envoyer mon rapport aux services du SGC, ils ont plus l’habitude de ce genre de cas, proposa le médecin légiste à Malcolm.
- Envoyez-les plutôt au service médecine d’Atlantis, celui du SGC est fermé jusqu’à nouvel ordre, expliqua Sam. Il nous faudrait l’avis d’un membre de la Tok’ra pour ce genre de détail.
- Le souci c’est que nous n'avons plus accès à la porte, rappela Daniel.
- On peut tenter par messages hyperespace depuis mon vaisseau, proposa Sam.
- Voici le rapport de l’équipe d’intervention du NID qui est allé sur place, expliqua Lara en le donnant à Malcolm. Le corps a été découvert dans la nuit, près d’une route dans l’Arizona. L’enquête préliminaire sur place n’a rien donné.
- L’Arizona, on savait qu’elle s’y cachait depuis quelque temps, reprit Malcolm. Nos équipes avaient indiqué sa présence là-bas pour la dernière fois.
- Je pense qu’il y a quelque chose à chercher sur place, suggéra Lara.
- Hum, je sais, mais au vu des derniers évènements, je préfère rester dans le coin dans l’immédiat, rétorqua Malcolm.
- Faisons deux groupes alors, mixtes, entre le Homeworld et le NID, proposa Sam.
- Je vais plutôt envoyer Moris et Horlington sur ce coup, expliqua Malcolm. S’ils découvrent des choses intéressantes, on ira les rejoindre, mais dans l’immédiat, je voudrais savoir ce qu’ont donné les interrogatoires des hommes de Mike ?
- On a vérifié leurs identités, informa Lara. Tous sont d’origine terrienne, pour la plupart avec des casiers judiciaires plus ou moins remplis. Ils n’ont jamais eu de contact avec quelqu’un d’autre de l’Alliance ou même de la Triade. En fait, ils ne savaient même pas qu’ils travaillaient pour un extra-terrestre. On ne pourra rien en tirer de plus, je pense.
Le docteur Lee entra dans la salle, une boîte métallique sous le bras, il donna un document à Sam :
- Le rapport d’analyse sur le téléphone portable de Mike, dit-il en tendant le document.
- Attendez, on n'était pas au courant de cette pièce, remarqua Lara.
- Lors de la poursuite, expliqua Sam, je l’ai vu le jeter dans la rue. Mais je ne m’en suis souvenu que plus tard à l’hôpital, j’ai demandé à Daniel et Bill d’aller le récupérer.
Malcolm et Lara regardèrent leurs collègues d’un air suspicieux avant que le responsable du NID ne s’exprime :
- Écoutez, si vous voulez collaborer avec nous, il va falloir accepter de partager toutes les infos !
Daniel et Sam hochèrent la tête avant de se tourner vers le docteur Lee :
- En tout cas, on peut dire qu’il n’est pas en très bon état, reprit Bill.
- Vous avez pu extraire des données, interrogea Malcolm.
- Rien, la mémoire a été effacée et la puce endommagée lorsque l’appareil a été jeté.
Bill ouvrit la boîte métallique soigneusement avec des gants et déposa sur la table les différents effets personnels de Mike, tous conservés dans un petit sachet transparent, constituant les différentes pièces à conviction. Tandis que les autres discutés entre eux, Daniel s’approcha pour scruter de plus près les objets :
- Bon et l’appareil de téléportation, ne me dites pas qu’il est endommagé aussi, râla Malcolm.
- Non il fonctionne très bien, répondit Bill. Le problème c’est qu’il s’agit d’un dispositif d’envoi d’objet téléporté, l’antenne de réception emmenant sur le lieu d’arrivée a surement été désactivée suite à la mort de Mike. Nous n’avons rien pu transférer lorsque je l’ai reçu au labo.
- Rah c’est pas vrai, ragea Malcolm. Ça veut dire qu’on est grillé sur nos filatures, les autres Luciens et Jideon doivent être au courant.
- Il doit forcement resté des signatures énergétiques des lieux de destination dans la mémoire du téléporteur, observa Sam.
- Oui on a quelques données, mais cela reste très vague regardez, dit Bill montrant à Sam et Malcolm une page du rapport, tandis que Daniel observait toujours avec attention un objet des effets personnels de Mike.
- Vous avez remarqué quelque chose ? Demanda Lara
- Non rien de spécial, je jette simplement un petit coup d’œil, répondit-il.
- Vous savez, nos équipes ont déjà épluché tout ça cette nuit, expliqua Lara à Daniel. Mais vous avez raison, un regard nouveau peut nous être utile, rajouta-t-elle.
Sur les objets étalés sur la table il y a avait l’arme de Mike, son portable en pièce détachée, l’antenne de téléportation, plusieurs clefs, un paquet de chewing-gum, quelques pièces de monnaie, une carte de Washington pliée, usée et tachée de sang et son porte-feuille. Daniel s’attarda sur cette dernière pièce, tous les objets du porte-feuille avaient été vidés en vrac dans une des pochettes transparentes, parmi lesquels on pouvait trouver des cartes de crédit, un permis ou encore quelques billets de banque, il remarqua cependant un stylo bille avec les initiales FW.
- Ça veut dire quoi « FW », fit remarquer Daniel à ses collègues ? C’est une marque de stylo ?
- Faites voir, dit Bill, se retournant vers Daniel…Humm il ne s’agit pas d’initiale, mais plutôt d’un logo je dirais. Attendez, je vais vérifier sur mon ordinateur.
- Une marque qui dépose son logo sur un stylo, c’est assez courant, remarqua Malcolm.
- Bon, j’ai plusieurs résultats, dit Bill. Humm… attendez une seconde, le logo ressemble parfaitement, tenez regardez, fit-il tournant son écran vers les autres. Flipworth Industrie, pour « FW ».
- De quoi s’agit-il, demanda Sam.
- Apparemment, une société sous-traitante de matériels et accessoires informatiques comme les cartes à puces, microprocesseurs, et cetera lit Bill sur le site internet.
- Ce nom me rappelle quelque chose, songea Lara à haute voix, qui ouvrit son porte-document pour chercher un rapport.
Daniel reprit la pochette transparente regroupant les morceaux du portable de Mike, en cherchant dans les différentes pièces, il vit distinctement le logo FW apparaître également sur la batterie du portable détruit.
- Regardez, ici aussi le logo apparaît.
- Effectivement je n’avais pas fait attention, expliqua Bill. Eh bien, il s’agit d’un modèle de portable assez courant sur le marché, il semble utiliser plusieurs pièces de l’entreprise Flipworth…en même temps, vous me direz, c’est un fabriquant qui produit des pièces pour d’innombrables marques alors c’est plutôt…
- C’est bon je l’ai s’exclama Lara…je savais bien que j’avais déjà entendu ce nom ! Flipworth Industrie développe également des serveurs de données informatiques, elle fait partie du millier d’entreprises de notre liste que nous soupçonnons d’avoir envoyé, le second virus Extinction. Ses serveurs sont parmi les premiers à avoir répandu le virus sur internet.
- On tient quelque chose, fit Daniel
- Je crois qu’on devrait rendre une petite visite à cette entreprise, proposa Sam.
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Politiquement incorrect
Jack regardait le paysage extérieur à travers la vitre. S’il y a avait bien un endroit à Washington de plus surveillé et sécurisé que le Homeworld Command au Pentagone, c’était bien ici, à la Maison-Blanche. L’attirail défensif aurait pu faire pâlir la plus tenace des armées Jaffa sous l’ère Goa’uld, surtout avec les dernières navettes 305, stationnant à quelques mètres au-dessus de la résidence présidentielle. Les 305, alias les « Looper » ou encore le pompeux nom de code « RS-305 », étaient de nouvelles navettes multi-usages. Dernières sorties d’usine du Programme Porte des étoiles, elles étaient devenues en quelques mois le fleuron de l’industrie spatiale terrienne. Sorte de version terrestre modifiée des Jumper Lantien, les Looper étaient devenues, avec la crise économique, le meilleur moyen de fabriquer de petits vaisseaux efficaces, rapides et puissants pour tous les états participant au Programme. Bien moins onéreux qu’un grand croiseur de combat, les Loopers voltigeaient, depuis le début de la crise, au-dessus des principaux « sites » sensibles sur Terre.
Il faut dire que le projet des Loopers avait été l’un des fers de lance développés sous l’égide du CIS, en partenariat avec le pôle recherche et développement du docteur Zelenka sur Atlantis. Un projet dantesque, puisqu’il s’agissait de reproduire une version terrienne des Jumpers devenant de plus en plus rares et difficiles à réparer avec le temps. La bataille d’Omega en 2009 contre les Wraiths avait véritablement révélé l’importance stratégique des Loopers en combat spatial, qui n’étaient encore à l’époque sur des Jumpers modifiés par l’équipe du docteur Zelenka. Deux victoires spatiales contre l’Alliance Lucienne plus tard, et le CIS validait définitivement le programme « X-305 », visant à construire une véritable flottille de navettes Looper. Cela marqua également le terme de la production des croiseurs BC-304, dont le dernier né, le Ptolémée avait pu être financé difficilement, après de longues années, par une collaboration des pays européens et un commandement du vaisseau partagé entre l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni.
Un partage plus ample entre les nations du programme spatial de la Terre, c’était vers cela que le CIS travaillait, avant le début de la crise d’Extinction. Un programme spatial commun aux nations terriennes, et pas uniquement ancré sur le sol américain. Les Loopers étaient devenus grâce aux équipes de différentes nationalités sur Atlantis, le premier vaisseau construit par et pour les Nations-Unies.
Il restait de ce programme, une vive confrontation entre le gouvernement américain, qui s’obstinait à garder une certaine mainmise sur le programme spatial et le Comité International de Surveillance, qui ne cachait rien d’autre derrière lui que d’importants intérêts financiers des nations de l’ONU.
Jack reconnaissait volontiers l’efficacité des Loopers, mais ils ne pourraient jamais remplacer un véritable croiseur de combat. Seulement cinq croiseurs dans la flotte représentaient un nombre bien trop faible, un difficile casse-tête pour à la fois défendre la Terre et les bases hors monde ainsi que lancer des missions d’exploration ou de combat en espace lointain. Walker et ses états-majors avaient suivi son avis, il y a quelques mois, mais le CIS avait finement joué sa carte dans l’arrêt du programme BC-304. En effet, sans autre nouveau financeur, il aurait fallu céder le prochain croiseur à la Chine, qui ne cachait pas depuis plusieurs années son intérêt particulier dans l’obtention d’un second vaisseau, « dès que le calendrier de construction le permettrait ». Ils en avaient les moyens, mais cela revenait à remettre en cause la suprématie des USA sur la Flotte terrienne. Avec les croiseurs Odyssée et Hammond, les États-Unis avaient souvent l’avantage du nombre lors de la décision des interventions à venir de la Flotte.
Finalement, le CIS avait donné le choix au gouvernement Walker : continuer le programme BC-304 et céder le prochain croiseur à la Chine, ou bien lancer le programme RS-305, et autoriser une construction globalisée des navettes Loopers.
C’était sur cette confrontation profonde qu’une certaine amertume s’était entretenue entre la Maison-Blanche et le CIS. Maintenant, depuis la révélation du Programme, les Loopers étaient devenues la représentation de ce que pouvait offrir l’exploitation de la porte des étoiles : des vaisseaux de défense pour certains, ou d’oppression pour d’autres.
En effet, bien que la zone autour de la Maison-Blanche ne risquait pas d’être attaquée de front par une quelconque armée ou des terroristes isolés, les nombreuses manifestations mettaient au jour le jour, les services de sécurité sur leur garde. Les navettes Loopers étaient là pour endiguer ce type d’évènement. Outre un attirail offensif et défensif extrêmement impressionnant, mais inutile hors d’un champ de bataille, les petites navettes étaient également pourvues d’un canon paralysant amovible sous l’appareil permettant de tirer des décharges, semblable au zat pour éloigner les foules et casser les manifestations.
Le président Walker se refusant encore de déclarer le couvre-feu au sein de son pays, devait donc compter sur la crainte que pouvait occasionner la vision des Loopers dans le ciel lorsqu’une manifestation dégénérait.
Ce matin néanmoins, les alentours de la Maison-Blanche étaient pourtant calmes contrairement à hier soir. Jack pouvait voir trois Loopers opérant une ronde au-dessus du Washington Monument et revenait à intervalle régulier au-dessus de la résidence présidentielle.
Si la situation à l’extérieur était plutôt calme, l’atmosphère au sein du bureau ovale était pour le moins tendue. En effet, le président Walker, ainsi que quelques-uns de ses conseillers lisaient attentivement depuis quelques minutes maintenant le document que Kinsey avait remis au Homeworld Command deux heures plus tôt. Jack, le major Davis et une partie des chefs d’État-major avaient fait le déplacement depuis le Pentagone pour rapporter les documents et les exigences de l’ancien sénateur. Le président leva finalement les yeux vers Jack, puis quelques secondes plus tard, confia le reste des feuilles à ses conseillers qui se mirent à éplucher, à leur tour, les différentes pages :
- Avez-vous montré ce document à quelqu’un d’autre que les personnes présentes dans cette pièce, demanda Walker à Jack.
- Non monsieur, répondit Jack. Nous n’avons pas encore eu le temps de faire un débriefing avec mon équipe.
- Bien, c’est une bonne chose, fit le président. Major Davis, je veux que tous les éléments concernant ce document soient placés sous mandat avec une sécurité de lecture en ultra top secret. Je veux que l’on caviarde tous les éléments évoquant ce document.
- J’imagine que ce tissu de mensonges n’en vaut surement pas la peine, monsieur, lança Jack. Donnez-moi une vingtaine de minutes et Kinsey sera aux arrêts. On pourra l’interroger avec nos méthodes sur le Goa’uld qu’il a dans le crâne.
- C’est beaucoup plus délicat que ça, fit le général Vidrine qui était assis n’ont loin des deux hommes du Homeworld Command.
- Comment ça ? Demanda Jack
- Ne rendez pas les choses plus compliquées Jack, répliqua le président.
- J’ai peur de comprendre ? Répondit Jack.
Walker regarda successivement ses conseillers puis les chefs d’États majors présents dans le bureau, tous étaient pétrifiés :
- Les documents de preuves de Monsieur Kinsey risquent de nous mettre dans une position embarrassante.
- Attendez, on parle quand même de fraudes lors des dernières élections, en Floride et dans l'Ohio s’insurgea Jack après quelques secondes.
- Je sais parfaitement ce que dit ce foutu document, s’écria Walker en tapant du poing le bord de son bureau. Mais bon sang comment a-t-il pu obtenir des preuves aussi précises, demanda-t-il plus bas à ses conseillers, qui avaient une mine déconfite.
- Jack il faut que vous compreniez que la situation était très complexe il y a un peu moins d’un mois, se mit à expliquer le général Vidrine. Juste après les élections, nous avons eu des présomptions de bugs sur le traitement informatique des bulletins de vote électroniques effectué en Floride et dans l’Ohio.
- Au début nous avons cru à un léger problème de traitement des données comme nous avions pu avoir par le passé lors de précédente élection régionale, poursuivit l’une des conseillères du président. Mais il s’est avéré que le problème était bien plus important et concerné un grand nombre de votants. Les deux états concernés pouvant faire basculer l’élection d’un côté comme d’un autre, les instances de vérification indépendantes ont décidé de procéder à une analyse en détail des résultats.
- Quels ont été ces résultats ? Demanda Jack
- Ce document que Kinsey vous a confié, avoua le président…Jack, je sais ce que vous allez dire et ce que vous pensez, mais j’ai reçu ce rapport la veille où le virus Extinction a refait surface.
- Je n’en reviens pas…fit Jack dépité. Ce document invalide les élections !
- C’est justement pour cela qu’il a été décidé de ne pas le rendre public, continua Vidrine. Nous ne pouvions pas nous permettre d'invalider la dernière élection nationale dans ce climat de conflit et de doute. Une alternance à la présidence en ce moment aurait été catastrophique !
- Ça n’a jamais empêché ni vous ni vos prédécesseurs de faire leur devoir, répliqua Jack.
- Vous savez tout comme moi les erreurs qu’a commises Hayes lors de l’attaque des Goa’uld en 2004, juste après sa prise de fonction, rappela Walker. De la fermeture du SGC au mauvais moment, en passant par le renvoi du général Hammond et la gestion chaotique des pourparlers avec cet Anubis.
- Je ne suis pas le premier à défendre Hayes, rétorqua Jack. Mais ses décisions ont largement été influencées par cet escroc de Kinsey qui le manipulait et qui faisait pression politiquement sur lui !
- C’est justement là que nous n’avons pas voulu commettre de nouvelles erreurs, reprit Walker. Hayes a clairement été influencé par Kinsey, c’est une faute de jugement. Et moi-même je n’ai pas été exempté de ce type d’erreur lorsque j’ai assumé mes fonctions au tout début de l’année 2009, en pleine crise de l’attaque des Wraiths sur Terre. Tout ceci est arrivé bien trop vite après le début de mon mandat. J’ai commis des erreurs de jugement dans mes décisions qui ont mis en péril la sureté du pays et de la planète.
Jack tenta de rebondir sur les dernières paroles du président, mais il ne put rien dire :
- Laissez-moi finir Jack…Vous ne pouvez pas imaginer une seule seconde ce que j’ai pu ressentir au moment où l’on m’a révélé tous les enjeux de ce Programme. J’étais loin de m’imaginer que tout cela pouvait exister. Et quand vous vous êtes entraîné toute une vie pour atteindre les plus hautes responsabilités du pays et que vous vous retrouvez à gérer des conflits armés intergalactiques que votre propre état mène depuis des années, en secret, c’est trop.
- Nos expériences en 2004 et en 2009 nous ont montré les risques d’un changement de présidence à l’aube des grandes menaces, expliqua Vidrine. Nous avons trop œuvré depuis bientôt cinq ans dans la guerre contre l’Alliance Lucienne pour risquer de mettre en péril nos opérations. Organiser de nouvelles élections avec tout ce qui se passe en ce moment serait tout à fait irresponsable.
- Et tout cela passe par la case de bidouillages politiquement incorrects ?
- Surveillez votre langage Jack, conseilla Vidrine qui commença également à monter d’un cran.
- Attendez, répondit Walker à l’adresse du général Vidrine. Jack, que ce soit clair, je n’ai jamais autorisé ni demandé la mise en place de ces fraudes. Ce sont effectivement des « bidouillages », comme vous dites, mais je vous jure que je n’y suis pour rien !
- Un certain nombre de bulletins de vote électroniques dans les états de Floride et de l’Ohio ont gonflé les listes du président Walker, avoua la conseillère. Ces deux états clefs ont permis un écart suffisant entre les deux candidats. Au vu des données du rapport, il est probable que le virus informatique Extinction qui était encore latent dans les jours qui ont précédé l’élection ait mis en place ces fraudes dans le but de nous déstabiliser.
- Jack, vous savez que la dernière campagne a été compliquée, reprit Walker. Vous savez aussi les moyens que nous avons mis en œuvre dans nos opérations en cours…et croyez bien que personnellement je ne suis pas fier que nous soyons obligés de cacher tout cela, mais posez-vous la question. Demandez-vous dans quelle situation serez le pays, si nous devions actuellement réorganiser des élections. Quelle serait la confiance de nos concitoyens dans nos institutions si nous leur expliquions que ce virus a pu changer certaines choses, certains de leurs choix. Demandez-vous comment nos opposants politiques auraient pu gérer la situation actuelle alors qu’ils auraient dû découvrir le Programme Porte des Étoiles pratiquement en même temps que le reste de la planète !
- Ce que vous avez tenté d’éviter et en train de nous revenir droit dessus avec ce que Kinsey a découvert, rétorqua Jack.
- Oui, c’est vrai, concéda Walker. Nous n’avions pas prévu ce retour de balle, encore moins si tôt et dans une telle situation. Et c’est pour cela que nous allons devoir répondre favorablement aux exigences de Kinsey.
- Rah…je crois rêver, pesta Jack. C’est parfaitement ce qu’il souhaite, nous sommes en train de rentrer dans son jeu.
- Général O’Neill, interrompit Vidrine. Si j’ai bien compris, ce que souhaite monsieur Kinsey, c’est de passer tous les examens possibles pour écarter le fait qu’il soit un Goa’uld. Ne serait-ce pas la première chose que vous feriez si vous l’arrêtiez ?
- Bien sûr, mais pas devant une pléiade de journalistes et en prenant un maximum de précaution possible. Il a dû préparer son coup, et trouver…je ne sais quelle parade à nos tests.
- Est-ce que cela revient à remettre en question les tests organisés par le Homeworld Command ? S’inquiéta Vidrine.
Jack se tourna vers le major Davis :
- Et bien j’imagine que non. Les tests sanguins et radiographiques sont fiables à 100%. Enfin du moins jusque là. Nous pourrions faire venir la Tok’ra pour nous assurer de l’efficacité du test en direct.
- Non c’est une mauvaise idée, répondit Jack. On a déjà du mal à gérer la révélation du Programme sur notre propre planète, je ne souhaite pas impliquer nos alliés extra-terrestres tant que l’on n’a pas retrouvé le contrôle total de la Porte.
- Très bien, y a-t-il d’autres moyens de s’assurer que Kinsey est bien un véritable humain et pas pilotés par je ne sais quelle entité alien ? interrogea Walker.
- Nous pourrions également faire passer les tests de détection de lobotomie utilisés par l’Alliance Lucienne pour nous infiltrer ou encore le polygraphe Za’tarc…
À l’écoute des derniers mots du major Davis, un mal de tête tenace commença à s’emparer de Jack. C’était trop ! Il se souvint du lavage de cerveau qu’avait pratiqué Apophis sur son ami Teal’c…ou encore ces espions Za’tarcs qui avaient reprogrammé le cerveau de plusieurs membres de SGC il y a des années. La liste des problèmes continuait de s’agrandir et maintenant il fallait compter avec des lobotomies et autres Za’tarcs :
- C’est une mauvaise idée, répéta-t-il.
- Jack, si ce sont des moyens qui nous permettent de révéler le double jeu de Kinsey, nous devons les mettre en pratique, remarqua Walker.
- Si je puis me permettre monsieur, rétorqua Davis. Et si les tests sont tous négatifs ?
- Cela voudra dire qu’il est humain comme nous tous ou que nous avons un gros problème dans la fiabilité de nos tests, observa Vidrine.
- Dans les deux cas, ce n’est pas franchement réjouissant, concéda Walker.
- Il nous faudra donc envisager des solutions annexes, proposa Vidrine.
- Truquer nos tests, s’indigna Jack …remarquez, c’est dans l’air du temps. C’est parfaitement là où veut nous emmener Kinsey.
- Jack, reprit Walker. Nous allons devoir suivre les exigences de Kinsey, nous n’avons pas d’autres choix. Vos services organiseront dans la journée la mise en place de ces tests. Entre temps, je souhaite que l’on réfléchisse aux solutions que nous avons en notre possession au cas où tous les résultats seraient négatifs.
Face à la non-réaction de Jack et du Major Davis, le président Walker congédia les deux hommes, qui se levèrent et quittèrent le bureau ovale. Un peu plus loin dans le couloir le major tenta de briser le silence de Jack :
- Général, que fait-on ?
- On est dans un beau merdier Davis…convoquez nos experts en espionnage et en lavage de cerveau. Faites-les venir du SGC s’il le faut. On va mettre en place ces foutus tests.
- Et la conférence de presse ?
- J’allais l’oublier celle-là. Daniel a dû préparer… mais Jack s’interrompit, se rappelant que Daniel faisait maintenant partie de l’équipe d’enquête du NID. Laisser tomber, reprit-il, je m’en charge.
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FW Industries
Daniel travaillait sur son ordinateur depuis plusieurs minutes maintenant, tandis que dans le camion du NID, Lara Herm ne tenait plus en place et faisait des allers-retours incessants dans cet espace restreint :
- J’aurais dû y aller, s’exclama-t-elle.
- Ça n’aurait pas changé grand-chose, remarqua Daniel, qui continuait à travailler sur son ordinateur.
- On s’est déjà fait piéger à cause de la récente notoriété du colonel Carter, elle devrait rester en retrait maintenant.
- Remarquez que ce soit elle ou nous, cela revient au même, notre visage a du passer en boucle sur les chaînes télé hier soir avec l’incident du Washington Monument. Et puis, Sam et l’agent Barrett ne risquent pas de se faire reconnaître, fit Daniel en désignant du doigt un Mimétiseur extra-terrestre posé sur une table en face de lui.
- Je n’ai aucune confiance en ces trucs aliens, s’il y a un dysfonctionnement, on se retrouvera dans de beaux draps !
- Allons, calmez-vous, tout va bien se passer, ce n’est pas la première fois que nous les utilisons, et puis il faut dire que les copies holographiques sont terriblement efficaces, croyez-moi c’est à s’y méprendre !
Lara maugréa puis continua à faire les cent pas dans le camion. Daniel voyait bien qu'elle était mal à l'aise. Les évènements de la veille l’avaient bousculé. Elle avait dû tirer sur un homme pour sauver Sam puis ensuite, avait passé une bonne partie de la soirée à contenir les journalistes autour des lieux. Elle ne semblait pas prête à gérer ce type de situation :
- Vous avez du mal avec le fait d’être considérée comme un personnage public maintenant ?
- Ça ne me réjouit pas du tout ! Je suis un agent de terrain, après cette affaire et maintenant que mon visage est connu, on va surement me cantonner à des responsabilités de bureau, ou pire à des services de Com envers la presse. Au sein du NID, je peux vous assurer que ce sera un véritable enfer !
- C’est une question d’habitude, je suis sûr que vous vous y ferez, plaisanta Daniel.
- Et vous ? demanda-t-elle. Votre nouvelle notoriété de vous n’effraie pas vraiment ?
- J’avoue que pour l’instant je n’y ai pas franchement songé, avoua Daniel. Tous les jours je dois avoir des centaines de courrier de journalistes ou de personnalités scientifiques me demandant tout un tas de choses, mais je ne prends même pas la peine d’y répondre. À vrai dire, je n’ai pas vraiment le temps. Et puis, je ne souhaite pas retrouver ma tête sur le paquet de céréales le matin, ironisa-t-il. Récemment j’ai même plusieurs éditeurs qui m’ont contacté pour me demander la réédition de plusieurs de mes thèses sur les pyramides que j’avais publiées bien avant la création du Programme. Avec à la clé un joli chèque ! Il parait même que les derniers exemplaires du « Royaume Ancien et la 4ème Dynastie » qui avait fait un véritable flop il y a une vingtaine d’années s’arrachent maintenant comme des petits pains aux enchères à des prix exorbitants !
- Ce doit être une sorte de consécration pour vous ?
- D’une certaine manière, c’est la reconnaissance publique d’un travail qui a été accueilli avec mépris à son époque. Certains y voient maintenant un sens prophétique. Ce travail représentait toute ma vie avant, j’avoue que maintenant ce n’est que la partie émergée de l’iceberg.
Au même moment, Bill Lee entra dans le camion :
- Bon, et bien, rien à signaler de particulier à l’extérieur des bâtiments, expliqua le docteur en pianotant sur une tablette numérique. Aucun système de contre-mesure de téléportation, il semble que ce soit une entreprise tout à fait normale…le Hammond confirme mes relevés.
- On est peut-être sur une mauvaise piste, commenta Lara. Je veux dire, après tous, on est ici à cause d’un logo sur un stylo et un téléphone portable.
- J’ai tout de même détecté de très faibles relevés énergétiques assez étranges émanant des marchandises stockées dans l’entrepôt, là-bas.
Bill sortit d’une mallette ce qui ressemblait à un minuscule circuit imprimé. J’en ai pris quelques-uns pour faire des tests plus poussés au laboratoire.
- De quoi s’agit-il ? demanda Daniel.
- Et bien, surement de microprocesseurs et de matériels vendus par l’entreprise. Pris individuellement je ne détecte absolument aucune émission énergétique notable. Mais étrangement lorsque je me suis approché d’une palette contenant plusieurs centaines de ces objets mes relevés ont noté une source énergétique bizarre. Enfin, conclut-il, une analyse plus poussée montrera si mes relevés sont de simples interférences ou quelque chose d’autre.
- Je peux voir de plus prêts ? Questionna Lara.
- Hey bien…il vaudrait mieux ne pas les sortir de leur emballage, ces trucs sont tellement fragiles qu’on risquerait de compromettre leur intégrité et donc mes analyses.
- Ok, acquiesça Lara. Je comprends, n’hésitez pas à utiliser les laboratoires au NID pour vos analyses. Étant donné que ceux du SGC sont actuellement fermés.
Bill regarda Daniel, attendant une confirmation d'un responsable du Homeworld. Ce dernier hocha la tête afin de valider la proposition de Lara.
- Envoyez-nous votre rapport dès que vous aurez terminé, lança Daniel.
Lara s’approcha de Daniel, toujours absorbé par son travail sur son ordinateur :
- Sur quoi travaillez-vous ?
- Et bien, j’ai relu et envoyé mes commentaires sur le texte de la conférence de presse de Jack…enfin du général O’Neill, reprit Daniel. Et là, je fais quelques recherches iconographiques sur le logo de Flipworth. Vous voyez, sa forme me rappelle quelque chose, après c’est peut-être l’habitude, mais je reconnais là plusieurs formes similaires à des symboles anciens sémites. Du coup j’ai lancé une recherche comparative dans ma base de données.
- Vous pensez que le logo de l’entreprise peut vouloir dire quelque chose ?
- Tous les logos en général ont une signification. Étrangement sur leur site internet, j’ai été étonné de voir que nous avions très peu d’informations sur sa formation ou même son histoire, on n’a presque rien !
- L’entreprise est assez récente, commenta Lara. Leur site internet propose majoritairement la valorisation de leurs produits manufacturés.
- C’est peut-être inutile effectivement. Pour tout vous dire, je fais cela pour éviter de tourner en rond dans le camion en attendant le retour de Sam et de l’agent Barrett, plaisanta Daniel.
- Je vois, lança Lara haussant les sourcils.
Sur ces entrefaites, Malcolm et Sam entrèrent dans le camion du NID :
- Je viens de recevoir un appel du bureau, déclara Malcolm. Nos équipes viennent de lancer une expertise sur le financement de l’entreprise Flipworth, Sam a proposé de passer une commande auprès de la société pour suivre le transfert de fonds de notre côté.
- Il nous faudra l’autorisation du Homeworld, précisa Sam. Mais cela ne devrait pas poser de problème. C’est le moyen le plus rapide de savoir qui finance directement cette entreprise. Si Flipworth n’a rien à se reprocher, on pourra écarter cette piste de recherche et passer à autre chose.
- Votre visite n’a donc rien donné ? Conclu Lara.
- Non, il s’agit d’une manufacture de produits électronique, tout à fait basique, commenta Malcolm.
- Bill a découvert des relevés énergétiques intriguant en inspectant l’un des dépôts, informa Daniel. C’est peut-être une interférence, mais je lui ai demandé de faire des analyses plus poussées.
- Vous pensez réellement que cette entreprise a un rapport avec notre enquête ? demanda Malcolm.
- À nous de le découvrir ! lança Daniel.
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Fin de la première partie du second chapitre, la suite en fin de semaine ! Bonne lecture à tous !