Échos d'un autre ciel (Fanfiction Stargate Atlantis)

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MllePayga
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Échos d'un autre ciel (Fanfiction Stargate Atlantis)

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Je me souviens encore de la première fois où j’ai franchi le seuil de la Porte des Étoiles, à travers mon écran. J’avais à peine cligné des yeux que j’étais déjà ailleurs — sur Abydos, dans les dédales du SGC, ou à bord de la cité majestueuse d’Atlantis. L’univers de Stargate m’a happée, fascinée, bouleversée. Il ne s’agissait pas simplement de science-fiction, mais d’exploration, d’humanité, de choix et de connexions au-delà du temps et de l’espace.
Parmi toutes les séries de cette franchise monumentale, Stargate Atlantis occupe une place à part dans mon cœur. Peut-être parce qu’elle mêlait le danger à l’émerveillement, la technologie au mysticisme, ou tout simplement parce qu’elle nous offrait des personnages profondément humains, dans un univers qui ne leur faisait aucun cadeau.
Lorsque la série s’est achevée, quelque chose en moi est resté suspendu. Comme une Porte restée entrouverte.
C’est de cette brèche qu’est née Échos d’un autre ciel.
Ce projet est avant tout une lettre d’amour à cet univers que je n’ai jamais vraiment quitté. Une envie de continuer l’histoire, de donner une voix à ceux et celles que l’on n’a pas eu le temps d’écouter. D’explorer encore, mais autrement. De créer un pont entre ce que nous avons vécu à travers la série, et ce que l’imaginaire permet encore de rêver.
À tous les fans de la première heure, aux explorateurs d’étoiles, aux nostalgiques de la salle d’embarquement… bienvenue. La cité vous attend.

Image


Sommaire

Prologue – Jusqu’au bout
Chapitre 1 – Avant l’oubli
Chapitre 2 – L’arrivée
Chapitre 3 – Reflet impossible
Chapitre 4 – Entre les murs
Chapitre 5 – Et il n’était pas là
Chapitre 6 – Ce qu’il me reste
Chapitre 7 – Un nom, une histoire
Chapitre 8 – Une place parmi eux
Chapitre 9 – Liens tissés
Chapitre 10 – Premiers pas, premiers éclats
Chapitre 11 – Entre collègues
Chapitre 12 - Narayenn
Chapitre 13 – Jugée trop vite
Chapitre 14 – Mesure de sécurité
Chapitre 15 – Tenir tête
Chapitre 16 – Présences croisées
Chapitre 17 – Mémoire empruntée
Chapitre 18 – Retour à l’origine
Chapitre 19 - Terokar
Chapitre 20 – Salle 4N
Chapitre 21 – Un ciel à rallumer
Chapitre 22 – L’écho d’un avenir
Chapitre 23 – A demi-mots
Chapitre 24 – Symboles oubliés
Chapitre 25 – Au-delà du vortex
Chapitre 26 – Dernier essai
Chapitre 27 - Effondrement
Chapitre 28 – L’éclat et le vide
Chapitre 29 – Le creux
Chapitre 30 – Sous un ciel partagé
Chapitre 31 – Arrachement
Chapitre 32 – A part
Chapitre 33 – Inexplicable
Chapitre 34 – Résultat imprévu
Chapitre 35 – Retour inattendu
Chapitre 36 – Comme un mirage
Chapitre 37 – A un souffle de toi
Chapitre 38 – Encore en vie
Chapitre 39 – Jugée stable
Chapitre 40 – Sans bruit
Chapitre 41 – Le silence entre les étoiles
Chapitre 42 - Révélation
Chapitre 43 – Deux cœurs à l’unisson
Chapitre 44 – Enfin chez moi
Chapitre 45 – L’espoir en ruine
Chapitre 46 – Quand le souffle cède
Chapitre 47 – En apnée
Chapitre 48 – Comme une page blanche
Chapitre 49 – L’écho d’un prénom
Chapitre 50 – Là où les souvenirs dorment
Chapitre 51 – Journée sans fin
Chapitre 52 - Meredith
Chapitre 53 – L’au revoir
Chapitre 54 – La fin d’un chant
Chapitre 55 – Celle qui reste
Chapitre 56 - Unique
Chapitre 57 – Une année-lumière
Epilogue – Héritage

Deux chapitres seront publiés chaque semaine, pour que l’histoire prenne le temps de se dévoiler à son rythme.
Un petit ✓ indiquera ceux déjà en ligne, pour mieux s’y retrouver.
Et pour accompagner cette aventure, j’ai créé un espace Wattpad où tout est publié :
Lire sur Wattpad
Et parce que certains mots résonnent encore mieux en images, j’ai lancé un TikTok pour partager l’ambiance d’"Échos d’un autre ciel" :
Les bandes-annonces Tiktok

Résumé

Et si tout ce que vous connaissiez disparaissait ?
Payga Lenaris était une brillante scientifique, la fierté de Térokar, sa planète natale.
Jusqu'au jour où tout s'est effondré.
Projetée dans un univers parallèle à travers un vortex instable, elle se réveille à Atlantis. Une cité qu'elle connaît... sans jamais y avoir mis les pieds.
Ici, rien n'est pareil. Personne ne la reconnaît.
Et pourtant, tout lui semble étrangement familier - surtout lui.
Tandis que les mystères s'accumulent et que les frontières entre les mondes s'effacent, Payga devra faire face à ce qu'elle a perdu... et à ce qu'elle pourrait retrouver.

Un voyage entre deux réalités. Une femme entre deux vies. Un amour impossible... ou pas tout à fait.

MllePayga
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Prologue — Jusqu’au bout

Rodney

Il restait une chance. Une seule.
Le vortex était instable, la Porte menaçait de s’effondrer sur elle-même, et la cité… la cité mourait.
— Trente secondes. Peut-être quarante si on a de la chance, gronda Zelenka derrière moi.
Je tapais comme un fou sur la console, chaque commande un pari.
La Terre. Il fallait que la Porte se connecte à la Terre. Qu’au moins quelqu’un s’en sorte.
Qu’elle s’en sorte.
Mon cœur battait trop vite. Pas à cause du stress. Pas seulement.
Je n’avais plus vu Payga depuis qu’elle était partie renforcer les générateurs avec Sheppard.
Et chaque seconde sans elle me donnait l’impression de respirer dans le vide.
Puis j’ai entendu son souffle.
Je me suis retourné.
Elle arrivait, le visage marqué par la poussière, l’épaule en sang, mais debout. Toujours debout.
Et à ses côtés, Sheppard. Essoufflé, mais vivant.
— On a ouvert la Porte ! lui ai-je crié. Il faut passer maintenant !
Elle m’a regardé. Son regard… c’était tout ce que j’avais besoin de voir.
Je suis descendu de la plateforme, je l’ai rejointe.
Elle m’a tendu la main.
Je l’ai prise. Fort.
Comme si je pouvais la retenir contre le vide.
On a couru ensemble, jusqu’à la rampe. Le vortex bleuté grondait devant nous.
Zelenka cria quelque chose, mais je n’ai rien entendu.
Et là…
Une lumière. Un bruit sourd. Une détonation à ma droite.
L’onde m’a projeté en arrière.
Ma main a lâché la sienne.
Je l’ai vue glisser. Emportée par la force du vortex.
Et Sheppard, juste derrière elle.
Et puis… elle s’est retournée.
Son regard a croisé le mien. Juste une seconde.
Mais cette seconde, je l’ai sentie dans tout mon corps.
Elle savait.
Moi aussi
Je suis tombé.
Un goût de fer dans la bouche. Un bourdonnement assourdissant dans mes oreilles.
La console était brisée. Zelenka ne criait plus.
Je ne sentais plus rien.
Et alors que le plafond s'effondrait au ralenti au-dessus de moi, je n’ai pas pensé à la Porte.
Ni à Atlantis. Ni à la fin.
J’ai pensé à elle.
À la façon dont elle disait mon prénom quand elle était fatiguée.
À sa main sur la mienne quand tout allait mal.
À la vie qu’on aurait dû avoir.
Je suis content qu’elle ait survécu.
Et si je devais le refaire… je referais tout. Exactement pareil.
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Chapitre 1 — Avant l’oubli

Payga

La cité d’Atlantis brûlait. Une cité que j’aimais, que j’avais juré de défendre. Aujourd’hui, elle n’était plus que ruines et cendres. Les Réplicateurs l’avaient envahie, corrompue, arrachée à ce qu’elle était.
Je courais à travers les couloirs en ruine, le souffle court, le cœur battant trop vite pour mon propre bien. Des tirs résonnaient derrière nous — rouges, froids, mécaniques. Sheppard couvrait mes arrières, tirant avec une précision presque désespérée.
"Allez, Payga ! Encore un couloir !" hurla-t-il par-dessus le chaos.
Je ne répondis pas. Pas besoin. Je savais où j’allais.
La salle d’embarquement.
Rodney et Radek tentaient de forcer un vortex vers la Terre. Une dernière échappatoire, instable, imprévisible. Mais mieux que de mourir ici.
Une explosion secoua le sol sous mes pieds, me projetant presque contre une paroi. Mon épaule heurta le mur, mais je me redressai, titubante. La douleur pouvait attendre.
On arriva dans la salle.
Le spectacle me coupa le souffle.
Des flammes. Des étincelles. Des consoles éventrées. Et au centre, la Porte.
Elle était ouverte.
Le vortex bleuté hurlait d’un son distordu, déformé par les interférences. Il pulsa, menaçant, comme une bête blessée.
Rodney se tourna vers moi, les cheveux en bataille, une coupure sanglante à la tempe.
"Ça y est !" cria-t-il en courant vers moi. "Le vortex est prêt ! Il est instable mais… il doit suffire ! On y va, tout de suite !"
Il me prit la main. Un contact si familier, si réconfortant, même au bord du gouffre.
Et, fidèle à lui-même, il ajouta, haletant :
"Tu sais, techniquement, ce vortex ne devrait même pas tenir vingt secondes, mais… génie, tu te souviens ?"
Je souris. Même là, au bord du néant, il restait lui. Mon Rodney.
Radek criait quelque chose derrière lui, mais je ne l’entendis pas.
Sheppard passa devant, couvrant l’accès au vortex. "Je vous couvre ! Allez !"
Rodney m’attira vers la rampe. Juste trois pas.
Deux.
Et puis le bruit.
Un sifflement, puis un fracas assourdissant.
Une explosion.
Un souffle brûlant.
Tout bascula en une seconde.
Le bras de Rodney lâcha le mien. Son corps fut projeté en arrière, emporté par la vague de feu et de débris. J’hurlai son nom, ma gorge se déchira, mais aucun son ne semblait sortir.
Je le vis. Juste un instant.
Son regard. Perdu. Fixé sur moi.
Et puis, plus rien.
Sheppard me poussa brutalement, juste au moment où l’onde de choc nous frappa à notre tour.
Je fus aspirée dans le vortex.
La douleur fut immédiate. Comme si chaque cellule de mon corps était broyée, étirée, pulvérisée par une force invisible. J’eus une fraction de seconde pour me souvenir de lui — son regard, sa voix, son sourire — et puis, le néant.
Je sombrai.
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Chapitre 2 — L’arrivée

Rodney

La journée avait commencé de façon étrangement normale, ce qui, en soi, aurait dû me mettre la puce à l’oreille.
"Non, Radek, si tu inverses les lignes 3 et 4, tu risques de griller le relais secondaire, et je te rappelle qu’on n’a pas trois tonnes de cristaux de remplacement en stock," marmonnai-je en tapant furieusement sur ma tablette.
Zelenka leva les yeux au ciel, mais s’abstint de répondre — preuve qu’il savait que j’avais raison. Une victoire discrète, mais satisfaisante.
Nous étions dans la salle de contrôle, plongés jusqu’au cou dans les diagnostics de routine des systèmes de la cité. Une matinée standard, en somme. Du moins jusqu’à ce que la Porte des Étoiles décide de faire des siennes.
Elle s’activa soudainement dans un grondement sourd, ses chevrons s’illuminant un à un dans un rythme presque agressif.
Je redressai la tête, fronçant les sourcils.
"On attendait un appel ?" demandai-je, les doigts déjà prêts à pianoter sur la console.
"Non," répondit Zelenka, lui aussi soudain tendu. "Rien n'était prévu aujourd’hui. Aucune connexion sortante ni entrante."
Des alarmes se déclenchèrent presque aussitôt. L’éclairage passa en mode rouge, et la voix d’alerte automatique se mit à résonner dans la pièce.
Je n’eus pas le temps de grogner que Woolsey fit irruption dans la salle de contrôle, l’air déjà crispé.
"Que se passe-t-il ?" lança-t-il.
"Quelqu’un vient de composer notre adresse," répondis-je sans quitter l’écran des yeux. "Mais… ce n’est pas tout. Le bouclier ne s’est pas activé."
Woolsey s’approcha brusquement. "Comment ça, il ne s’est pas activé ? C’est un protocole automatique."
"Oui, je sais, merci," répliquai-je sèchement. "Et pourtant, le bouclier est resté inactif comme si… comme si la cité reconnaissait la connexion comme interne."
Woolsey serra les mâchoires. "Préparez les équipes de sécurité. On ne prend aucun risque. Si quelqu’un passe sans notre autorisation, il est potentiellement hostile."
L’agitation gagna la salle de contrôle. Les soldats prirent position autour de la salle d’embarquement en contrebas. L’équipe médicale fut appelée, prête à intervenir.
Et alors, dans un flash de lumière bleutée et un grondement presque organique, deux corps jaillirent violemment du vortex.
Ils s’effondrèrent sur la rampe métallique dans un bruit sourd.
Je me penchai par-dessus la rambarde.
Une femme.
Et un homme.
Inconscients.
Les médecins se précipitèrent, tandis que les militaires braquaient déjà leurs armes.
Je fronçai les sourcils en m'approchant des écrans de surveillance.
L’homme… avait un air familier. Trop familier.
Et puis je compris.
"Attendez une seconde… c’est le colonel Sheppard ?"
Je me tournai vers Woolsey, qui fixait la scène, blême.
"Mais il est censé être… ici."
Je balayai la salle du regard. Sheppard était censé s’entraîner dans la salle d’armes à cette heure.
Deux Sheppard.
Et une femme totalement inconnue.
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Payga

Des voix.
D’abord lointaines. Étranges. Comme filtrées à travers un mur d’eau.
"Colonel Sheppard, vous êtes sûr que rien n’a été activé ? Aucun dispositif Ancien, aucune commande manuelle ?"
Je connaissais cette voix. Pas personnellement, mais elle appartenait à un homme d’autorité. Calme, rationnel.
Woolsey.
Une autre voix, plus rauque, répondit avec une lassitude nerveuse :
"On fuyait pour rester en vie. Il y avait des explosions partout, la cité était envahie. On a juste… tenté notre chance."
Une onde de froid me parcourut.
Mon corps était lourd. Engourdi. Comme cloué au lit par une force invisible. Je ne sentais plus mes jambes, à peine mes bras. Mes paupières brûlaient.
Mais je sentais une présence. Quelqu’un près de moi.
Une main vérifia doucement mon poignet, puis mon front. Professionnelle. Rassurante. Inconnue.
"Elle montre des signes de réveil," dit une voix féminine. Douce, posée.
Je tentai d’ouvrir les yeux.
La lumière me heurta comme une lame. Trop blanche. Trop vive. Trop… propre.
J’essayai de parler, mais seul un gémissement rauque m’échappa.
"Doucement," dit la même voix, penchée au-dessus de moi. "Vous êtes en sécurité. Ne bougez pas trop vite."
Je la regardai.
Je ne la connaissais pas.
Blonde, jeune, regard concentré. Ce n’était pas le docteur Beckett. Ce n’était pas l’infirmerie que je connaissais.
Un détail me frappa : tout avait l’air plus neuf. Plus organisé. Trop calme.
Ma gorge se serra. Mon esprit tourbillonna, une panique sourde s’insinuant lentement en moi.
"Rodney…" murmurai-je, sans réfléchir.
La femme releva légèrement les sourcils, surprise. Elle se tourna vers Woolsey sans rien dire.
Je fournis un effort pour tourner la tête, lentement. Et je le vis.
Sheppard.
Il était là. En vie. Debout, bras croisés, le visage fermé, fatigué.
Mais il avait quelque chose de… différent. Subtil.
Presque imperceptible.
Il n’avait pas cette raideur dans les épaules, cette tension constante qu’il portait depuis des mois. Son regard était plus ouvert. Moins... hanté.
Ce n’était pas mon Sheppard.
Et soudain, je le compris.
Quelque chose ne collait pas.
Ce n’était pas seulement l’infirmerie.
Ce n’était pas mon Atlantis.
Dernière modification par MllePayga le 13 avr. 2025, 00:28, modifié 1 fois.
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Message non lu par Irmin »

Sympa ta fan-fic !
J'ai mis du temps à comprendre que chaque chapitre était écrit du point de vu d'un autre personnage (pourtant c'est écrit :sweat: )

Ce qui est cool c'est que tu a terminé ton histoire, donc on est sûr d'avoir la fin !

Hâte d'avoir la suite ! je veux pas aller plus vite que ta publication ^^
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Re: Échos d'un autre ciel (Fanfiction Stargate Atlantis)

Message non lu par MllePayga »

CITATION (Irmin - 12 avr. 2025, 20:58)
Sympa ta fan-fic !
J'ai mis du temps à comprendre que chaque chapitre était écrit du point de vu d'un autre personnage (pourtant c'est écrit :sweat: )

Ce qui est cool c'est que tu a terminé ton histoire, donc on est sûr d'avoir la fin !

Hâte d'avoir la suite ! je veux pas aller plus vite que ta publication ^^
Bonjour / Bonsoir

Merci pour ton retour cela fait plaisir ! Oui effectivement chaque chapitre ( à l'exception de deux sans compter le prologue et l'épilogue ) seront composés de deux parties ayant chacune le point de vue de chacun des deux persos principaux !

Effectivement mon histoire est terminée. C'est la première fois que je crée une fanfiction, n'hésite pas à me donner ton avis. J'essaie de ne pas tout publier d'un coup, mais étant en congés cette semaine, il y aura un chapitre par jour ensuite je pense à deux par semaine ( sauf si j'ai le temps pour plus ^^ )

J'espère que l'histoire te plaira. Bonne lecture
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Chapitre 3 — Reflet impossible

Payga

Le silence était étrange. Trop net.
Il n’y avait plus de cris. Plus d’explosions. Plus de tirs. Juste un vrombissement discret, presque apaisant, venant d'appareils que je ne reconnaissais pas. Une lumière blanche baignait la pièce.
Je clignai des yeux. Deux fois. Lentement.
Mon corps était encore lourd, engourdi, comme retenu au lit par une force invisible. Mon esprit flottait entre lucidité et brume. Mais je savais déjà que je n’étais plus chez moi.
Un souffle de désinfectant me remplit les narines. Trop propre. Trop ordonné.
Pas celui de mon infirmerie. Pas celui de mon Atlantis.
Une silhouette se pencha au-dessus de moi.
Une femme. Je ne l’avais jamais vue.
"Bonjour," dit-elle avec douceur. "Vous êtes bien réveillée cette fois."
Sa voix était calme, rassurante. Mais chaque mot me confirmait que quelque chose clochait. Mon regard se fixa sur son visage. Elle était jeune, blonde, concentrée.
"Qui êtes-vous ?" murmurai-je, la gorge sèche.
"Docteur Jennifer Keller. Responsable médicale d’Atlantis."
Je restai silencieuse. Ce nom ne me disait rien.
Je tournai la tête, lentement, malgré la lourdeur. Et là, de l’autre côté de la pièce, je vis Sheppard. Éveillé. Assis sur un lit. En train de parler avec Woolsey.
"...vortex instable, activé depuis la salle d’embarquement… la cité tombait…"
Il avait l’air épuisé, mais son ton était encore solide. Pourtant, quelque chose dans sa voix sonnait faux. Ou trop calme.
Et puis soudain, il s’arrêta.
Son dos se raidit. Ses yeux s’ouvrirent en grand. Un spasme le traversa. Il tenta de parler, mais aucun son ne sortit.
"Colonel ?" appela Keller en s’approchant précipitamment.
Un deuxième spasme le plia en deux. Une alarme retentit. Les infirmiers surgirent. Sheppard convulsait violemment.
"Préparez un sédatif ! Tout de suite !" ordonna Keller. "Il fait une crise neurologique !"
Je ne pouvais rien faire. Juste regarder. Impuissante.
Quelques instants plus tard, il était stabilisé. Plongé dans un coma médical.
Woolsey se retourna alors vers moi.
Ses traits étaient calmes, mais son regard dur, vigilant. Il s’approcha, attrapa une chaise, et s’assit près de mon lit.
"Maintenant que le colonel Sheppard ne peut plus répondre à mes questions," dit-il froidement, "je vais devoir me tourner vers vous."
Je ne répondis pas. J'avais besoin de temps. De repères. De calme. Mais ce monde ne m’en laisserait pas.
"Vous êtes arrivée à travers un vortex qui n’aurait jamais dû fonctionner," poursuivit-il. "Personne ici ne vous connaît. Et vous n’apparaissez dans aucune base de données que nous avons. Alors je vais poser la question simplement : qui êtes-vous ?"
Je fixai le plafond. Inspirai doucement.
Je ne pouvais pas tout dire. Pas encore. Pas sur Rodney. Pas sur Teyla. Pas sur Sheppard.
Pas alors que leurs regards ici seraient différents. Méfiants. Étrangers.
"Je m'appelle Payga," dis-je lentement. "Et je viens d’une autre Atlantis. D’un autre univers."
Un silence tendu s’installa.
Woolsey ne dit rien. Mais je sentais que chaque mot que je venais de prononcer se déposait en lui comme une charge explosive, prête à être désamorcée ou à tout faire exploser.
"Dans mon monde," repris-je prudemment, "les choses sont différentes. Très différentes. Nous avons été attaqués. La cité tombait. Une équipe scientifique a tenté d’ouvrir un vortex… et nous avons été projetés ici."
Il me dévisagea, imperturbable. Mais je vis son regard s’attarder un instant sur le lit de Sheppard.
Je pris une inspiration tremblante.
"Je ne sais pas pourquoi nous sommes arrivés là. Je ne sais pas si c’était le plan. Mais… je sais que ce n’est pas chez moi."
Je me tus.
Et pour la première fois, je le ressentis profondément, dans mes os, dans ma poitrine, dans ce vide immense que même les Réplicateurs n’avaient jamais su créer :
J’étais seule.
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Rodney

"Bon. Reprenons."
Je passai une main dans mes cheveux, déjà en bataille, et rouvris une nouvelle fois la dernière séquence de la Porte.
Zelenka soupira à ma gauche, un de ces longs souffles de frustration passive-agressive qui voulait dire : Tu m’as déjà fait faire ça trois fois. Il s’abstint tout de même de commentaires.
Signe qu’il était aussi perplexe que moi.
"Les données sont claires : la Porte a été activée comme si la requête venait de l’intérieur," dis-je, les yeux fixés sur les relevés. "Mais aucun ordre de notre part n’a été donné. Aucun signal sortant."
"Ce qui voudrait dire…" murmura Zelenka.
"… que la Porte a reconnu la connexion comme locale. Comme si elle venait de notre propre cité." Je fis une pause. "Mais ce n’est pas possible. Une Porte ne peut pas se connecter à elle-même."
"Pas dans ce plan de réalité," ajouta Zelenka, fronçant les sourcils.
Je tournai brusquement la tête vers lui, un déclic soudain s'allumant dans mon esprit.
"Attends une seconde… Ça s’est déjà produit !"
Zelenka plissa les yeux. "Quoi ?"
"Une surcharge de la Porte. Sur Terre. SGC, première année de mise en service. L’équipe de Carter a été redirigée vers la deuxième Porte, celle enterrée en Antarctique, parce que le vortex, instable, s’est connecté vers la porte la plus proche encore fonctionnelle."
Je levai un doigt, l'air théâtral.
"Et laisse-moi te dire… trois jours coincés sous la glace avec Samantha Carter, ce n’est pas rien. Si j’avais été à la place d’O’Neill, je me serais porté volontaire pour la réchauffer, scientifiquement parlant bien sûr…"
Zelenka leva les yeux au ciel. "Tu es incorrigible."
"Et toi, tu n’as aucun sens du romantisme glacial," répliquai-je, déjà replongé dans les relevés.
"Tu crois que… ?"
"Leur Porte, à l’instant de l’explosion, a perdu sa cible. Mais au lieu de s’effondrer, elle a cherché une issue de secours. Un point de réception valide. Et qui était le plus proche vortex actif, structurellement stable, dans la trame du multivers ? Nous."
Il resta un moment silencieux, les yeux rivés à l’écran. Puis il murmura :
"Une connexion miroir…"
"Le bouclier ne s’est pas activé parce que, pour notre Porte, la requête venait de nous-mêmes. D’ici. C’était comme se téléphoner à soi-même depuis une autre ligne."
Je laissai les schémas défiler. Les probabilités. Les lignes de flux. Une en particulier clignotait, instable, mais répétable. Statistiquement improbable… mais possible.
"On a eu un tir unique. Une chance sur des milliards. Et ils sont arrivés ici."
Je croisai les bras, pensif.
"Et si c’est arrivé une fois… ça peut peut-être arriver de nouveau."
Zelenka me regarda longuement, puis dit doucement :
"Il faut en parler à Woolsey."
Je soupirai, fatigué.
"Oui. Je sais."
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Chapitre 4 — Entre les murs

Payga

Je n’étais pas en cellule. Mais je n’étais pas libre non plus.
La pièce était sobre, trop propre pour être un vrai logement de la cité. Pas de fenêtre, juste un éclairage doux et des murs gris uniformes. Une table. Un lit. Une salle d’eau minimaliste. Et un soldat.
Il s’appelait Curtis. Il portait l’uniforme terrien, restait silencieux, mais ses yeux ne quittaient jamais la porte. Ni moi.
Je comprenais. Après tout, j’étais l’inconnue tombée du ciel — littéralement.
Je m’étais levée, avais lentement fait le tour de la pièce une dizaine de fois. Mon corps allait mieux. Mon esprit… pas vraiment. L’idée de Rodney me revenait sans cesse.
Son regard. Sa main serrant la mienne. Son sourire, même au bord du désastre.
"Tu te souviens, génie ?"
J’aurais voulu pouvoir arrêter ce souvenir, le figer là. Avant l’explosion. Avant l’arrachement.
Mais il revenait toujours avec la même fin.
Et moi, toujours seule.
Curtis m’indiqua que je pouvais utiliser la tablette sur la table pour faire une demande d’entretien. J’hésitai.
Puis je tapai une seule ligne.
Je voudrais parler à Teyla Emmagan.
Il n'y eut pas de réponse immédiate. Je m’assis sur le lit, les bras croisés sur mes genoux. J’essayais de me rappeler les mots que j’utiliserais, si elle acceptait.
Je ne savais pas si cette Teyla serait comme la mienne. Si elle aurait ce regard doux mais ferme, ce calme qui pouvait désarmer n’importe quel soldat. Si elle porterait encore son médaillon Athosien.
Une heure plus tard, la porte s’ouvrit.
Curtis se redressa.
Et elle entra.
Elle.
Teyla.
Elle portait une veste simple, les cheveux attachés avec soin. Son regard m’effleura — un regard qui cherchait, analysait, ressentait.
Elle n’était pas seule. Derrière elle se tenait un homme que je ne connaissais pas.
Grand. Silencieux. Impressionnant.
Ses yeux me jaugèrent avec une neutralité glacée. Ses dreadlocks encadraient un visage sculpté par la guerre.
"Ronon Dex," dit-il simplement.
Teyla, elle, s’approcha un peu plus.
"On m’a dit que tu voulais me parler," dit-elle doucement.
Je hochai la tête. La gorge serrée.
"Tu ne me connais pas. Mais dans un autre monde… tu étais ma meilleure amie."
Teyla resta silencieuse un instant. Puis elle s’assit, sans peur, juste en face de moi.
Et je sus, dans son regard, qu’elle ne me jugeait pas. Qu’elle ne me croyait peut-être pas encore… mais qu’elle m’écoutait.
Teyla resta silencieuse, puis tourna légèrement la tête vers Ronon.
Il resta debout, les bras croisés, adossé au mur près de la porte, sans rien dire. Il m’étudiait avec une intensité presque animale.
"Tu dis que tu viens… d’un autre monde ?" demanda Teyla, calmement.
Je hochai la tête. "D’un autre univers. Très semblable à celui-ci… mais pas identique."
"Et dans ce monde, nous étions… amies ?" poursuivit-elle, posément.
"Oui," répondis-je après un silence. "Tu étais ma meilleure amie. Tu m’as beaucoup appris. Sur les Anciens. Sur l’équilibre. Sur moi-même."
Elle cligna doucement des yeux, comme si elle absorbait chaque mot avec précaution.
Ronon grogna légèrement, sans agressivité. "T’as une drôle de façon de dire bonjour."
Je tournai les yeux vers lui. "Je ne te connais pas. Pas… là-bas. Tu n’étais pas avec nous sur Atlantis."
Un très léger froncement parcourut son front. Il se redressa à peine.
"Et pourtant, tu connais nos noms," dit-il.
"Certains noms. Certaines voix. Certains visages… même si ici, tout sonne un peu faux. Comme un rêve presque familier."
Teyla pencha légèrement la tête, intriguée. "Tu sembles en savoir beaucoup… mais tu choisis tes mots. Tu caches quelque chose."
Je baissai les yeux, mes doigts se crispant sur mes genoux.
"Je ne peux pas tout dire. Pas encore. Parce que si je dis la vérité entière… je ne sais pas ce que vous en ferez."
Teyla échangea un bref regard avec Ronon. Il ne dit rien, mais je vis ses mâchoires se serrer.
"Tu n’as pas à tout dire maintenant," murmura-t-elle. "Mais si tu veux qu’on t’écoute, il faudra bien que tu choisisses à un moment ce que tu veux que l’on voie de toi."
Je la regardai. Elle n’était pas ma Teyla. Mais elle aurait pu l’être.
"Tu as fait le premier pas," dis-je. "Et… merci. J’en avais besoin."
Teyla esquissa un sourire discret. "Peut-être que, dans ce monde aussi, nous pourrons être amies."
Ronon haussa un sourcil, mais ne commenta pas.
Je ris doucement, sans joie. "J’aimerais y croire."

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Rodney

"Bon, j’espère que vous êtes bien assis, parce que ce que je vais vous dire va probablement bousiller votre café du matin."
Woolsey leva les yeux de son terminal, visiblement déjà épuisé par l’idée même de cette conversation. "Rodney."
"Oui, oui, j’y viens," grognai-je. Je lançai la simulation sur l’écran du bureau. "Le vortex qui a amené nos deux invités… ne venait pas de l’extérieur du réseau stellaire connu. Enfin, si, mais pas de la façon dont vous l’imaginez."
Zelenka se pencha un peu en avant, concentré. Sheppard, adossé au mur, observait le tout avec son air je suis calme mais je m’inquiète en silence habituel.
"La signature énergétique enregistrée par notre Porte était presque identique à la nôtre. Ce qui est impossible. Sauf si…" Je fis une pause dramatique.
"Univers parallèle," souffla Zelenka.
Je pointai un doigt vers lui, satisfait. "Merci, Radek."
Je tapai quelques commandes, zoomant sur la phase de stabilisation du vortex. "Ce qui s’est passé, c’est qu’au moment d’une explosion dans leur univers, leur Porte a perdu le lien avec sa destination — probablement la Terre. Pour éviter l’effondrement du vortex, elle a cherché automatiquement la connexion la plus proche disponible. Et cette connexion… c’était nous."
"La même Porte. Mais dans un autre plan de réalité," ajouta Zelenka.
"Voilà. Une Porte ne peut pas se connecter à elle-même dans le même univers. Mais à sa version parallèle légèrement désynchronisée ? Là, ça passe."
Woolsey fronça les sourcils. "Et c’est pour ça que le bouclier ne s’est pas activé ?"
"Exactement. Le système de la cité a reconnu la connexion comme locale. Une faille dans l'identification automatique. Et voilà deux personnes qui nous arrivent littéralement d’un autre monde."
Un silence passa dans la pièce. Puis Sheppard se redressa.
"L’autre moi. Celui arrivé avec elle. Il a convulsé peu après. Keller pense que c’est une surcharge neurologique — genre conflit de structure cérébrale ou… je ne sais quoi, double existence dans la même dimension."
"Et son état ?" demanda Woolsey.
"Stable. Coma induit. Pour éviter qu’il n’implose ou ne tue tout le monde en phase quantique, je suppose," répondit Sheppard, un peu sombre.
Woolsey hocha la tête. Puis, presque comme s’il ne voulait pas en parler, il ajouta :
"La femme s’est réveillée. Ce matin. Elle est consciente, lucide. On l’a transférée dans des quartiers sécurisés. Sous surveillance. Elle a demandé à voir Teyla."
Je haussai un sourcil. "Teyla ? Pourquoi elle ?"
"Je l’ignore. Elle semble… chercher un lien. Un repère. Peut-être une référence dans un monde qu’elle reconnaît sans vraiment le connaître."
Je me frottai le front. "Difficile de savoir ce qu’elle sait ou ne sait pas."
"Exactement," répondit Woolsey. "Et tant qu’on ne le saura pas, elle restera surveillée. Mais pas traitée comme une ennemie."
Je croisai les bras.
"Je peux essayer de lui parler. Pas pour l’interroger. Juste… pour voir ce qu’elle sait en termes scientifiques. Ce qu’ils faisaient là-bas."
Woolsey me fixa un instant. Puis il acquiesça.
"Très bien. Mais allez-y doucement."
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Chapitre 5 — Et il n’était pas là

Payga

Ce n’était ni une prison, ni un véritable refuge.
Un entre-deux silencieux, aux murs propres et aux intentions floues.
Un lieu où chaque respiration me rappelait que j’étais tolérée… mais pas encore acceptée.
Une frappe discrète à la porte me fit sursauter.
"Entrez," dis-je en me redressant.
La porte s’ouvrit.
Et il entra.
Rodney.
Pas le mien, pourtant… tout en lui sonnait juste. Sa manière de froncer les sourcils, la tension dans ses épaules, la tablette coincée contre son flanc comme s’il l’utilisait pour se défendre du monde entier.
"Bonjour," dit-il, visiblement hésitant. "Je suis venu vous parler. À propos de… votre arrivée."
Je hochai simplement la tête, le cœur déjà trop serré.
Il s’approcha prudemment, resta debout au centre de la pièce. "J’ai recoupé les données du vortex. Quand il s’est activé, il y a eu un…"
"...une explosion qui a rendu la connexion instable," complétai-je doucement.
Il cligna des yeux, surpris, puis reprit.
"Ce qui a poussé la Porte à chercher une autre adresse viable. Mais le réseau—"
"...ne contenait aucune planète accessible en raison de la désynchronisation du vortex."
Il s’interrompit une seconde, me regarda. Un peu plus attentif.
"Alors, elle s’est connectée…"
"...à elle-même. Ou plutôt, à une version d’elle-même dans une réalité parallèle légèrement déphasée."
Il plissa les yeux, croisa les bras. "Et vous avez étudié ce genre de choses avant, ou… vous êtes juste en train de lire mes pensées ?"
Je laissai un fin sourire m’échapper. "Disons que je connais votre façon de raisonner."
"Ah."
Il resta silencieux quelques secondes. Son regard se posa sur moi avec plus d’attention.
"Vous m’avez déjà… rencontré, n’est-ce pas ?" demanda-t-il doucement.
Je ne répondis pas tout de suite.
Je le regardai. La posture. La voix. Même l’arrogance fragile, cachée derrière le sarcasme. Tout en lui me parlait.
Mais ce n’était pas lui.
Ce n’était pas mon Rodney.
"Je croyais être prête à vous revoir," soufflai-je presque sans m’en rendre compte.
"Revoir… ?"
Je secouai la tête. "Oubliez ça."
Il voulut répondre, mais s’abstint. Un silence épais retomba. Pas hostile. Mais chargé.
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Rodney

Le silence n’était pas inconfortable. Pas vraiment. Il était… suspendu. Difficile à rompre sans le faire tomber.
Je ne savais pas quoi dire. Cette femme — cette version d’une étrangère familière — avait terminé mes phrases comme si elle avait grandi dans ma tête. C’était troublant. Inquiétant. Et peut-être un peu fascinant.
Puis, on frappa.
La porte s’ouvrit, et Jennifer entra avec son calme habituel, une tablette à la main.
"Je vous dérange ?" demanda-t-elle doucement.
"Non, non. Je… j’allais partir," bredouillai-je, un peu trop vite. Je reculai d’un pas.
Jennifer me lança un regard rapide, puis ses yeux se posèrent sur la patiente. Sur… elle. Cette femme sans nom, venue d’ailleurs.
"J’ai des résultats à lui remettre," ajouta-t-elle.
J’hochai la tête. "Bien sûr."
Je fis un pas de côté, mais restai dans la pièce, immobile. Quelque chose dans sa posture m’alerta. Ce n’étaient pas que des relevés qu’elle allait livrer.
Jennifer s’approcha lentement, ses gestes précis, contrôlés.
"Je voulais vous parler en personne," dit-elle doucement, en s’adressant à l’étrangère. "À propos de l’homme arrivé avec vous."
Elle marqua une pause. Juste assez longue pour que le silence devienne lourd.
"Il n’a pas survécu."
Elle n’ajouta rien de plus.
Je vis les épaules de la femme se tendre légèrement. Son regard se perdit un instant, sans larmes, sans bruit. Une tension muette. Presque imperceptible.
Mais je sentis que c’était un coup de plus. Un coup attendu. Et encaissé.
"Je savais," souffla-t-elle finalement. "Deux versions d’une même personne… ne peuvent pas coexister très longtemps dans le même univers."
Je haussai un sourcil. "Vous avez lu les rapports SG-1 ?"
"Oui," dit-elle sans me regarder. "Depuis longtemps."
Un silence encore. Jennifer hésita, puis effleura brièvement mon bras avant de se tourner à nouveau vers sa patiente. Un geste naturel. Instinctif.
Un lien.
Pas juste professionnel.
Elle me toucha comme on touche quelqu’un qu’on connaît vraiment.
Je ne dis rien, mais dans le regard de la femme, je vis le moment où elle le comprit aussi. Ce n’était pas de la jalousie. Ni de la colère. Plutôt une forme de vertige.
Comme si ce monde décidait de tordre le couteau un peu plus.
Jennifer sembla hésiter un instant, puis reprit avec douceur :
"J’ai aussi vos résultats."
Elle tendit la tablette à la patiente, mais ses yeux restèrent sur elle.
"Vous êtes enceinte."
Le mot flotta dans l’air. Il s’accrocha partout.
Je la vis, figée.
Elle ne dit rien.
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Chapitre 6 — Ce qu’il me reste

Payga

Je restai assise.
Le mot tournait encore dans ma tête, comme s’il n’avait pas encore trouvé où se poser.
Enceinte.
Jennifer l’avait dit avec douceur. Professionnelle. Calme. Comme une vérité biologique anodine.
Mais ce mot… il était immense.
Pas maintenant. Pas ici. Pas seule.
Ils étaient partis, tous les deux. Rodney et Jennifer. La porte s’était refermée dans un chuintement discret, presque respectueux. Et depuis, la pièce était restée figée.
Je n’avais pas bougé. Même pas respiré correctement.
J’avais toujours cru que le moment où je le découvrirais serait différent. Dans notre lit, après un test que j’aurais fait en cachette, le matin. J’aurais attendu qu’il se réveille, je l’aurais regardé dormir, cet air toujours grognon au réveil. Et puis je lui aurais soufflé la nouvelle à l’oreille, doucement, comme un secret précieux.
Il m’aurait regardée avec ces yeux écarquillés, paniqués, et puis il aurait bafouillé. J’aurais ri. Et il aurait fini par sourire. Ce sourire un peu gauche qu’il ne réservait qu’à moi.
Mais ce moment n’existerait jamais.
Parce que Rodney était mort. Le mien, du moins.
Et maintenant, j’étais ici. Coincée dans un monde qui lui ressemble, mais qui n’est pas le mien. Face à un homme qui lui ressemble… mais qui ne sait rien.
Mes bras entourèrent lentement mon ventre, presque malgré moi.
Ce n’était qu’un début de vie. À peine un battement. Un souvenir génétique du passé. Et pourtant… c’était tout ce qu’il me restait de lui.
Je sentis mes épaules trembler. Puis ma respiration se briser.
Et sans prévenir, je craquai.
Pas un cri. Pas un effondrement dramatique.
Juste… le silence qui se fendit. Mes mains crispées. Mon corps qui se plia en deux sur le lit. Les larmes qui montèrent, douloureuses, silencieuses. Comme si je m’étais cassée de l’intérieur, fissure après fissure, et que maintenant… je n’arrivais plus à tout recoller.
J’aurais voulu qu’il soit là.
J’aurais voulu lui dire.
J’aurais voulu qu’il pose sa main sur mon ventre et dise quelque chose de maladroit, de tendre, de complètement lui.
Mais il ne dirait rien.
Il ne serait plus jamais là.
Et moi, je devais continuer.

⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯✧⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯

Rodney

La salle de réunion était vide. Juste les lumières froides, la grande baie vitrée et moi, installé là depuis au moins cinq minutes, à fixer la table comme si elle allait me donner des réponses.
Je n’étais pas doué pour attendre. Encore moins quand mon cerveau tournait à cent à l’heure.
Je revoyais son regard. La façon dont elle s’était figée quand Jennifer avait prononcé ce mot.
Enceinte.
Elle n’avait pas pleuré. Pas protesté. Elle s’était juste… figée. Comme si le monde s’était arrêté pour elle. Juste une seconde. Et j’avais senti quelque chose passer.
Un vide.
Un manque.
Une mémoire que je n’avais pas, mais qu’elle, si.
Je fronçai les sourcils, tapotant nerveusement ma tablette sans vraiment y prêter attention.
Elle savait des choses. Trop de choses. Elle me connaissait, ou une version de moi. Et cette certitude me dérangeait. Pas parce qu’elle mentait. Mais parce que… elle ne mentait pas.
Et ça, c’était pire.
Un bruit de pas m’arracha à mes pensées. Je me redressai.
Woolsey entra, toujours tiré à quatre épingles, l’air aussi crispé que d’habitude. Il ne dit rien, se contenta de déposer un dossier devant lui.
Sheppard arriva ensuite, suivi de près par Teyla, droite et attentive. Et enfin Ronon, qui entra sans un mot, alla directement s’appuyer contre le mur.
Woolsey prit une longue inspiration.
"Je vous ai tous fait venir pour une question simple, mais cruciale." Il marqua une pause. "Que fait-on d’elle ?"
Le silence tomba, presque pesant.
Et pour la première fois, je n’avais pas de réponse à proposer.
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Chapitre 7 — Un nom, une histoire

Rodney

La salle de réunion était désormais complète. Jennifer venait d’entrer, légèrement essoufflée, une tablette en main, qu’elle serrait contre elle comme si elle portait une bombe à retardement.
"Excusez mon retard," dit-elle, en prenant place à côté de moi.
Woolsey hocha simplement la tête. "Parfait. Nous pouvons reprendre."
Il reposa les mains à plat sur la table. "La question est la suivante : que fait-on de notre invitée ?"
Sheppard fut le premier à prendre la parole.
"Je sais qu’elle a sauvé les miches de mon double dans une réalité différente, et je respecte ça. Mais ici, on ne sait rien d’elle. Rien de concret. Elle pourrait être un danger. Ou une distraction."
"Tu dis ça de presque tout le monde," lança Teyla, doucement.
"Et je n’ai pas toujours eu tort," répliqua-t-il. "On parle d’une femme qui connaît des détails précis sur nous, la cité, notre fonctionnement. Ce n’est pas rien."
"Elle a vécu sur une version d’Atlantis," rappela Teyla. "Ce qu’elle sait, elle ne l’a pas volé. Elle l’a appris."
Ronon grogna depuis son coin. "Je n’aime pas ce que je ressens autour d’elle. C’est flou. Pas franc. Elle cache quelque chose."
"Ou elle se protège," rétorquai-je. "Tu ferais quoi, toi, si tu étais propulsé dans un univers où tout se ressemble, mais rien n’est à toi ?"
Il me jeta un regard sombre, mais ne répondit pas.
"Et puis, il y a son niveau de compréhension," repris-je. "Elle a terminé mes phrases. Mes hypothèses. Ce n’est pas juste quelqu’un qui a lu des rapports classés. Elle pense comme moi. Et croyez-moi, ce n’est pas courant."
Jennifer intervint à ce moment-là.
"J’ai fait des analyses de son sang. Plusieurs fois. Il n’est pas humain. Enfin… pas entièrement."
Un silence accueillit cette révélation.
"Pas terrien, en tout cas. Sa structure génétique est très proche, mais il y a des séquences qu’on ne retrouve dans aucun échantillon de notre base de données, pas même Athosienne ou Tok’ra. Elle n’est pas née sur Terre. Et pourtant, son corps est parfaitement adapté à nos environnements."
"Alors qu’est-ce qu’elle est ?" demanda Ronon, froidement.
"Quelqu’un de nouveau," dit calmement Teyla. "Et peut-être une clef. Elle connaît des mondes que nous ne connaissons pas. Des variations que nous n’avons jamais explorées. Des technologies. Des cultures… perdues, peut-être."
Je hochai lentement la tête. "Elle peut être une ressource précieuse. Scientifiquement. Stratégiquement. Peut-être même personnellement…"
Jennifer me jeta un coup d’œil curieux, mais ne dit rien.
Woolsey, lui, restait silencieux, absorbant chaque mot, chaque réaction.
Puis, doucement, il inspira.
"Très bien. J’entends vos arguments. Je vous propose ceci : une mise en observation active. Elle reste dans la cité, sous surveillance, mais avec un accès restreint aux laboratoires et aux archives — encadrée par vous, docteur McKay."
Je relevai les yeux vers lui.
"Considérons cela comme un test."

⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯✧⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯

Payga

On frappa à ma porte. Trois coups précis. Réguliers.
Je me levai lentement. Je savais déjà qui c’était avant même que la porte ne s’ouvre.
Curtis.
Toujours aussi silencieux. Toujours aussi droit dans son uniforme. Il m’adressa un bref hochement de tête.
"Le commandant Woolsey vous attend en salle de réunion."
Je hochai simplement la tête et le suivis sans un mot. Pas besoin de poser de questions. Je savais pourquoi on m’avait convoquée. Mon sang avait parlé avant moi. Mon silence aussi.
Le couloir me parut étrangement familier, malgré les différences. Même architecture, même lumière diffuse. Mais tout était… inversé. Plus neuf. Moins usé. Comme une réplique parfaite sans les cicatrices.
En entrant dans la salle, je retrouvai les visages que j’avais croisés depuis mon arrivée.
Woolsey, bien droit à son siège, les mains croisées.
Sheppard, bras croisés, l’air prudent.
Ronon, toujours adossé au mur, regard dur.
Teyla, calme, presque bienveillante.
Rodney, assis près d’elle… et qui détourna rapidement les yeux quand nos regards se croisèrent.
Et Jennifer.
Tous là. Tous différents. Tous eux, sans l’être.
Je restai debout, droite, face à eux.
Woolsey fut le premier à parler.
"Merci d’avoir accepté de venir. Nous avons beaucoup discuté de vous. De ce que vous êtes. De ce que vous n’êtes pas."
Il marqua une pause.
"Et désormais, nous savons que vous n’êtes pas terrienne. Alors je vais poser la question simplement : qui êtes-vous, vraiment ?"
Je pris une grande inspiration.
C’était le moment.
"Je m’appelle Payga Lenaris. Je suis née sur une planète nommée Térokar, située dans la bordure extérieure d’une galaxie que vous appelez Pégase."
Un silence s’installa aussitôt. Je le laissai planer. Je voulais qu’ils écoutent.
"Ma planète possédait une civilisation avancée. Technologiquement, nous étions proches de la Terre… mais nous n’avions jamais eu de contact avec elle avant cette rencontre."
Je croisai les bras, lentement, tentant de contenir ce que je sentais déjà remonter dans ma gorge.
"J’étais scientifique. J’étudiais les flux énergétiques profonds de notre planète. Avec mon équipe, nous tentions d’exploiter le noyau planétaire comme source d’énergie durable… mais le projet a mal tourné. Très mal."
Je ne quittai pas Woolsey des yeux.
"C’est à ce moment-là que votre équipe est arrivée. Une équipe dirigée par le colonel Sheppard. Il y avait aussi Ford, McKay et Teyla."
Je vis Teyla tiquer légèrement à l’évocation d’un nom disparu.
"Ils sont venus pour nous aider. Et lorsque la situation est devenue critique, ils m’ont emmenée sur Atlantis pour poursuivre les recherches à leurs côtés… tenter de sauver Térokar."
Je fis une pause.
"Mais nous avons échoué."
Cette fois, mes yeux se perdirent un instant sur le verre de la baie vitrée. L’ombre d’Atlantis m’y faisait face. Immobile. Intacte.
"Ma planète a été détruite. Je suis la dernière de mon peuple."
Je ne baissai pas la tête.
"Et depuis ce jour, j’ai vécu à Atlantis. Dans mon Atlantis. J’y ai trouvé un foyer, un sens. J’y ai appris la science ancienne, la stratégie, le terrain. Je suis devenue… l’une des vôtres. Jusqu’à ce que tout s’effondre. Jusqu’à ce que ce vortex me projette ici."
Je marquai un dernier silence, volontaire.
"Je ne suis pas votre ennemie. Mais je ne suis pas votre semblable non plus. Je suis ce qu’il reste d’un monde que vous ne connaîtrez jamais."
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Chapitre 8 — Une place parmi eux

Payga

Le silence qui suivit mon récit fut plus long que je ne l’aurais cru.
Ils m’observaient. Tous. Pas comme une menace… mais pas encore comme une alliée non plus. Juste une équation non résolue.
Woolsey s’appuya légèrement sur le dossier de son siège.
"Et maintenant que vous êtes ici, dans notre réalité… pourquoi devrions-nous vous garder à bord ? Que pouvez-vous apporter à cette cité ?"
Je ne fus pas surprise. La question était logique. Froide. Administrative. Il ne demandait pas qui j’étais, mais à quoi je servais.
Je redressai le menton, calmement.
"J’ai vécu plus de cinq ans sur Atlantis," répondis-je. "J’ai travaillé aux côtés du docteur McKay sur les systèmes énergétiques anciens, sur les modules de stabilisation, les technologies de bouclier et les sous-structures de données de la cité."
Rodney leva un sourcil, légèrement impressionné. Je vis sa mâchoire tiquer, comme s’il luttait pour ne pas commenter.
"J’ai activé des dispositifs que même les Anciens n’utilisaient plus," poursuivis-je. "J’ai réussi à cartographier l’intégralité d’un réseau secondaire de transport inter-niveaux grâce à une analyse du spectre résonant…"
Je m’interrompis un instant. Non pas pour leur laisser le temps de comprendre. Mais pour les laisser digérer.
"Je connais Atlantis. Pas celle-ci, exactement. Mais assez pour comprendre cette version. Et pour l’aider à mieux fonctionner."
Sheppard, toujours méfiant, intervint :
"Et pourquoi vous ne partageriez pas simplement vos connaissances, puis retourner sur une planète protégée ?"
Je soutins son regard. "Parce que je n’ai plus de planète. Et parce que je ne suis pas un disque dur qu’on branche et qu’on jette."
Ronon hocha imperceptiblement la tête, sans qu’on sache s’il approuvait la réplique… ou le ton.
Teyla pencha doucement la tête, la voix calme. "Avez-vous exploré des planètes inconnues de notre base de données ?"
"Oui," dis-je. "Des planètes, des peuples, des variantes de cultures que vous croyez disparues. Certaines civilisations n’ont jamais été rencontrées ici… mais dans mon monde, elles faisaient partie de nos alliés, ou de nos ennemis."
Un court silence accueillit mes paroles. Puis je terminai :
"Je ne suis pas venue ici pour survivre. J’ai survécu. Maintenant, je veux servir. Et si vous me le permettez, je peux faire plus que simplement me rendre utile."

⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯✧⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯

Rodney

Je l’écoutais parler, debout au centre de la pièce, avec cette assurance tranquille que j’avais rarement vue chez qui que ce soit. Elle ne suppliait pas. Elle ne jouait pas sur l’émotion. Elle posait les faits. Et chaque mot qu’elle prononçait ajoutait une pièce au puzzle de cette étrangère si familière.
Quand elle se tut, je me redressai légèrement.
"Je pense qu’elle a raison," déclarai-je, sans détour.
Tous les regards se tournèrent vers moi, y compris le sien.
"On est là, à débattre de sa place… alors qu’elle connaît déjà les systèmes de la cité aussi bien que moi. Et ce n’est pas une métaphore — elle a parlé du réseau résonant. Vous savez combien de temps j’ai mis à le comprendre ? Elle l’a fait. Seule."
Je croisai les bras, mon ton plus posé que d’habitude.
"Et si ses souvenirs sont précis, elle a exploré des mondes dont nous n’avons même pas connaissance ici. Elle a des données que nous ne pourrions jamais obtenir autrement. Elle n’est pas juste utile. Elle est plus que ça. Elle est une… une mémoire vivante d’une autre Atlantis."
Sheppard grimaça légèrement, puis se redressa dans son siège.
"Tout ça, c’est bien beau," dit-il. "Mais vous oubliez un détail. Elle est enceinte."
Le mot tomba comme un couperet. Jennifer se raidit discrètement. Teyla resta droite, attentive. Je ne savais pas quoi dire.
Sheppard poursuivit, plus calme, mais ferme.
"Et je ne parle pas de morale. Je parle de sécurité, de responsabilités. Ce qu’on doit savoir, c’est : qui est le père ?"
Je tournai doucement la tête vers elle, surpris, mais surtout… curieux.
Elle resta droite, les yeux ancrés sur Sheppard. Puis, très lentement, elle jeta un bref regard vers moi. Une seconde à peine. Comme un courant d’air chargé d’orage.
Et puis elle répondit.
"Ce que je peux dire, c’est que le père est mort."
Elle marqua une pause. Sa voix restait calme, mais il y avait quelque chose dessous. Un souffle à peine perceptible de tristesse contenue.
"Connaître son nom, ou non, ne changera rien. Il n’est pas ici. Il ne reviendra pas. Ce que je porte est… tout ce qu’il me reste de lui."
Un silence s’installa, plus lourd encore que le précédent.
Et moi, je sentais à l’intérieur de moi une pièce qu’on venait de déplacer… sans prévenir.
Woolsey prit un instant avant de répondre. Il observait Payga comme on observe une énigme qu’on ne sait pas encore résoudre. Il ne cherchait pas à la juger, simplement à comprendre ce qu’elle représentait.
Puis, il hocha lentement la tête.
"Très bien. Voici ma décision."
Tous les regards se tournèrent vers lui.
"Vous serez autorisée à rester sur Atlantis. En observation active, comme proposé."
Il croisa les doigts sur la table.
"Vous aurez un accès restreint aux systèmes de la cité et serez affectée temporairement à l’équipe scientifique du docteur McKay."
Je sursautai légèrement, pris de court. "Quoi ? Moi ?"
"Vous êtes le plus qualifié pour encadrer quelqu’un comme elle," répondit-il sans détour.
Il se tourna vers Payga, plus solennel.
"Considérez ceci comme une période d’essai. Vous êtes ici en tant qu’invitée, mais aussi sous notre responsabilité. Vous devrez respecter nos règles, notre commandement, et rendre compte de vos travaux."
Elle inclina doucement la tête. "C’est compris."
"Très bien. Curtis vous accompagnera jusqu’à vos nouveaux quartiers."
La réunion fut levée sans cérémonie.
Mais je restai figé un instant, à la regarder s’éloigner.
Quelque chose avait changé.
Et pour une fois… je ne savais pas encore si c’était une bonne ou une mauvaise chose.
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