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Salle d’embarquement, Atlantis, galaxie de Pégase.« Je m’attendais à un accueil plus chaleureux ! »
O’Neill descendit de la rampe d’embarquement, mi-furieux, mi-intrigué par l’agitation qui régnait dans la cité. Derrière lui, Teal’c, Samantha Carter, ainsi que l’équipe SG qui les accompagnait et deux civils traversèrent à leur tour la Porte des Etoiles.
« Général, nous sommes heureux de vous revoir. Nous ne vous attendions pas avant deux jours…
- Notre visite sur Terre s’est écourtée, sergent Bates. Puis-je savoir ce qui se passe à la fin ?! »
Le sergent Bates était en effet le seul membre à les accueillir, tandis qu’une vingtaine de personnes s’activaient en salle de contrôle, ignorant totalement leur arrivée.
« Toute les équipes de surveillance et techniques sont en alerte, mon général, expliqua Bates. Les quinze vaisseaux ruches qui stationnaient au-dessus de la cité ont mis fin au siège et ont quitté l’orbite de la planète depuis vingt-quatre heures environ… Nous cherchons à savoir où ces vaisseaux ont pu aller et s’ils représentent toujours un danger pour la cité. Nous avons également retrouvé le docteur Kavanaugh il y a quatre jours à bord d’un jumper capable de voyager en hyper espace, sur une planète alliée du nom de Prévania. Mais le docteur Kavanaugh n’a pas survécu à sa fuite, et l’une de nos équipes scientifiques revient tout juste d’une mission d’étude portant sur le jumper dont je viens de vous parler. Je crois que le docteur Weir est en train de prendre connaissance de leur rapport…
- Quoi ? C’est tout ?! remarqua ironiquement le militaire.
- Vous voulez dire que les wraiths ont abandonné la bataille ? insista Samantha, incrédule. Mais pourquoi ?!
- Pour ça, adressez-vous plutôt au docteur Weir, colonel. Elle se trouve en salle de contrôle avec le major Sheppard et le docteur Mc Kay…. Mon général, je remarque que ni le docteur Jackson, ni Chaya ne vous accompagne.
- En effet, ils sont restés sur le vaisseau asgard en orbite autour de la Terre et sur lequel se trouve toujours la Porte des Etoiles, afin de s’assurer du bon déroulement de l’arrivée de nos futurs hôtes. Pouvez-vous vous occuper de ces messieurs pendant que nous allons aux nouvelles ?! Votre résumé était parfait, mais j’aurais besoin de plus amples précisions. »
O’Neill lui désigna les civils qui accompagnaient son équipe, deux hommes en costumes et cravates, visiblement impressionnés de se retrouver ainsi au beau milieu d’Atlantis.
« Alors ?! Quelles sont les nouvelles ?! s’enquit O’Neill en entrant dans la salle de contrôle sans prendre la peine de répondre aux saluts qui lui étaient adressés.
- Deux vaisseaux ruches ont été repérés il y a moins d’une heure, sortant d’hyperespace, à environ 3 326 millions de kilomètres d’ici, mon général, répondit Sheppard sans toutefois relever la tête de l’écran d’ordinateur devant lequel il se trouvait.
- Et les treize autres ?! interrogea Samantha en prenant place à son tour devant un ordinateur.
- Six autres vaisseaux viennent de sortir d’hyperespace à 3 465,6 millions de kilomètres de notre position ! s’écria soudain Bradford. Et deux autres de plus à environ 2,3 millions de kilomètres des six derniers…
- Ce qui nous en fait dix, calcula Carter en quelques secondes. Et les cinq autres ?!
- Aucune donnée les concernant, répondit Sheppard en scrutant intensément l’écran radar. Peut-être qu’ils ont l’intention de se positionner un peu plus en retrait ?!
- Sam… Ce sont de bonnes ou de mauvaises nouvelles ?! s’inquiéta O’Neill.
- De bonnes nouvelles pour le moment, mon général ! lui sourit-elle, rassurante. Si je me réfères aux dernières théories du docteur Mc Kay concernant la puissance des hyperpropulseurs wraiths, ces vaisseaux ne pourront pas nous rejoindre avant au moins une vingtaine d’heures, pour les plus proches… Ce qui nous laisserait largement le temps de réactiver le bouclier dans le cas d’une nouvelle attaque.
- Mais nous devons attendre de connaître la position des cinq vaisseaux manquants avant de crier victoire, conseilla Sheppard avec sagesse et prudence.
- Oui, bien sûr, l’approuva Samantha. Cependant il n’y a aucune raison de douter de leur départ, même si nous ignorons la destination des vaisseaux ruches manquants… J’aurais voulu savoir s’ils étaient tous entrés en hyperespace en même temps, major.
- Oui, à quelques dizaines de minutes près.
- Alors, dans ce cas, nous n’avons pas de souci à nous faire ! s’écria-t-elle avec enthousiasme. Pour entrer en hyper espace, il faut définir un point d’arrivée. Sans ce point, il est impossible d’ouvrir une fenêtre hyperspatiale. Si vous n’avez vu, à aucun moment, apparaître l’un de ces cinq vaisseaux sur le radar, c’est qu’ils ne sont pas encore sortis d’hyperespace et comme cela fait près de vingt-quatre heures qu’ils ont quitté notre orbite eux aussi, ils doivent se trouver aussi loin, sinon plus, de nous, major !
- La prudence est mère de survie, colonel Carter, et vous ne savez pas de quoi sont capables ces créatures. Même si je partage votre joie, je vous assure qu’il nous faut rester extrêmement prudents. Ils so…
- VOUS ETES COMPLETEMENT FOU !!! cria brusquement Elisabeth Weir. »
L’ensemble des membres présents en salle de contrôle tourna aussitôt la tête en direction du bureau du docteur Weir, surpris. La jeune femme en sortit quelques minutes plus tard visiblement contrariée, les joues rouges et le regard flamboyant.
« Mais enfin, Elisabeth, vous ne vous rendez pas compte du potentiel que ce jumper représente !!! s’écria soudain Mc Kay en apparaissant à son tour, sortant précisément du bureau dans lequel il discutait depuis près d’un quart d’heure avec la responsable d’Atlantis.
- Et vous, vous ne vous rendez pas compte du danger qu’une telle mission représente !!! Autant pour vous que pour Atlantis !!!
- Mais quel danger ?!!! Les wraiths sont partis !!!
- En êtes-vous bien sûr ?!
- C’est absolument certain, répondit Samantha sans lancer le temps à Mc Kay d’ouvrir la bouche. »
Elisabeth se tourna, surprise, vers la militaire.
« J’ignorais que vous étiez revenus, s’excusa le docteur Weir en adressant un sourire à O’Neill, Teal’c et Samantha. Mais il est vrai que je suis un peu débordée depuis hier…
- Nous avons vu ça, répondit O’Neill. Vous parliez du jumper sur lequel Kavanaugh est revenu, n’est-ce pas ?!
- Vous êtes déjà au courant ?! s’étonna Sheppard.
- Le sergent Bates nous a fait un très bref topo de la situation… Il suffit que nous nous absentions une malheureuse semaine pour que tout aille de travers, à ce que je vois…
- Ce jumper représenterait un avantage tactique considérable, général ! renchérit soudain Mc Kay, malgré le regard assassin d’Elisabeth. Nous parlons d’un appareil équipé d’hyperpropulseurs anciens !!! Imaginez seulement la puissance qu’ils sont susceptibles de fournir !!! D’après les premières observations de Zelenka, ils seraient au moins deux cents fois plus puissants que les hyperpropulseurs asgards !!!!
- Inutile d’insister Rodney, la réponse est non !!! »
O’Neill considéra Mc Kay et Elisabeth tour à tour, interrogateur.
« Rodney souhaiterait ramener ce jumper sur Atlantis, expliqua la jeune femme.
- Et vous refusez ?! s’étonna Samantha.
- En effet. Pour des raisons purement techniques, d’ailleurs, mais primordiales pour la sécurité de mes hommes et de la cité !!! Mais allez-y, expliquez-leur, Rodney !!! Vous êtes le mieux placé, je crois… »
Le scientifique releva immédiatement le ton acide d’Elisabeth, mais il préféra ne pas répondre à sa provocation. Il se racla la gorge, prêt à se lancer dans une longue explication scientifique.
« Ce jumper possède un gabarit très particulier, commença Mc Kay, sans parler des hyperpropulseurs qui, contrairement à ceux des vaisseaux entreprosés sur Atlantis, ne sont pas rétractables. Ces particularités rendent impossible le passage du jumper par la Porte des Etoiles. Autrement dit, pour ramener le jumper sur Atlantis, il faudrait utiliser son système d’hyperpropulsion.
- Je ne vois pas en quoi cela représente une menace pour Atlantis, remarqua justement Teal’c. Puisque le docteur Kavanagh a pu l’utiliser pour fuir, vous pouvez parfaitement l’utiliser également.
- C’est ce que nous avions prévu de faire, mais l’analyse du vaisseau a révélé que le générateur wraith avait été totalement vidé de son énergie par l’ouverture de la fenêtre hyperspatiale empruntée par Kavanagh. Ils ont sans doute sous-estimé la puissance dont avait besoin un tel système de navigation spatial… Quoi qu’il en soit, à l’heure où nous parlons, le jumper est inutilisable. En plus, le vaisseau a été conçu de telle sorte qu’il n’y a qu’une seule source d’énergie pour alimenter l’ensemble des fonctions.
- Il n’y a aucun générateur auxiliaire, dans le cas d’une panne… Ne serait-ce que pour assurer les fonctions de survie ?!! s’inquiéta Sheppard.
- Absolument pas. Zelenka a procédé à quelques petits calculs d’après le générateur wraith retrouvé, pour estimer la puissance nécessaire pour ramener ce jumper jusqu’ici, et il est apparu qu’un simple générateur à naqqadah serait à peine suffisant pour mettre en route les moteurs conventionnels… Autrement dit, pour faire voler ce jumper, nous aurions besoin de la puissance d’un EPPZ.
- C’est une blague ?!!! s’écria le major, choqué et visiblement aussi réfractaire à cette idée qu’Elisabeth. Vous voulez que nous emmenions loin d’Atlantis l’un des E2PZ, alors que les wraiths viennent à peine de partir et que nous ignorons toujours où est passée une partie de leur flotte ?!!
- Oh, mais ce n’est pas le plus intéressant, major, sourit ironiquement le docteur Weir. Rodney aurait en réalité besoin de deux de nos E2PZ…
- Oui… A cause de leur faible charge… Chacun des E2PZ n’est chargé qu’à 10% de ses capacités. Un seul serait insuffisant… Vous comprenez… »
Un bref silence accueillit ses paroles. Visiblement, le major Sheppard et le docteur Weir étaient totalement opposés à la proposition du scientifique. Teal’c, bien qu’impassible, avait haussé les sourcils de façons équivoques au passage de l’utilisation nécessaire des E2PZ. O’Neill et Samantha échangèrent des regards perplexes. La proposition était en effet délicate, et les deux militaires comprenaient tout à fait les réticences d’Elisabeth : se séparer de deux E2PZ revenait à rendre presque inutilisable l’unique défense d’Atlantis. D’un autre côté, la perspective d’acquérir une technologie ancienne aussi précieuse que l’hyperpropulsion était loin de déplaire à O’Neill et Carter.
« Pour le moment, la menace wraith semble écarter pour un délai d’au moins vingt heures, fit remarquer judicieusement Samantha.
- Nous ignorons toujours où se trouvent les cinq vaisseaux ruches manquants, rappela à nouveau Sheppard.
- Mais je vous ai expliqué que de toutes façons, même si nous ne les voyons pas, il est très probable qu’ils se trouvent à des milliards de kilomètres d’ici !!! répliqua le colonel énergiquement.
- Peut-être qu’ils ont programmé leurs vaisseaux pour que ceux-ci décrivent une trajectoire en boucle autour de notre planète afin de nous attaquer par surprise, hasarda Teal’c.
- C’est impossible ! répondit aussitôt Mc Kay. Il faut impérativement calculer un point de sortie lorsque l’on vole en hyperespace. Programmer une trajectoire en boucle en hyperpropulsion serait beaucoup trop complexe et dangereux, même pour les wraiths… Ce serait à la limite de la manipulation spatio-temporelle…
- Combien de temps vous faudrait-il pour brancher les E2PZ sur ce jumper et le ramener ici ?!
- Pas plus de quinze heures, mon général, répondit Mc Kay sans hésiter.
- Vous en aurez douze, décida O’Neill.
- Vous plaisantez, général ?!!! s’écria Elisabeth. Vous ne pouvez pas autoriser une telle mission !!! C’est beaucoup trop tôt !!! Nous ignorons pourquoi les wraiths ont ainsi subitement abandonné le siège d’Atlantis. Cette soudaine fuite me paraît suspecte et…
- Pas tant que ça. Vous oubliez ce que Kavanaugh nous a dit avant de mourir : il avait remarqué que la majorité des cocons dans lesquels les wraiths enferment leurs victimes humaines était vide. Il se peut tout à fait que le manque de nourriture les ait forcé à cesser le combat…
- Tout comme il peut s’agir d’un piège, Rodney, le coupa Sheppard. Je rejoins Elisabeth sur ce point : nous devons nous montrer prudents…
- Mais l’opportunité de retomber sur une telle technologie ancienne ne se répètera pas deux fois ! objecta Samantha, dont la curiosité scientifique avait été piquée à vif. Et si nous attendons trop longtemps, cela sera autant de temps en moins que nous aurons pour étudier et tirer profit d’un tel potentiel technologique !!!
- Vous attendrez encore six heures, major, ordonna finalement O’Neill. Si d’ici là rien de spécial ne s’est produit ici, vous accompagnerez Mc Kay sur la planète où s’est crashé le jumper et vous le ramènerez ici. En attendant, Elisabeth, j’aimerais que vous jetiez un coup d’œil en salle d’embarquement. Nous vous avons ramené deux ou trois petits amuse-gueules pour la fête qui doit avoir lieu dans moins de trois jours sur votre cité, comme vous nous l’aviez demandé. Vous vous souvenez que nous avons toujours une commission à préparer, j’espère ? »
Et sans laisser davantage le temps à la jeune femme de réagir à ses ordres précédents concernant la mission de récupération du jumper, il l’entraîna en salle d’embarquement où déjà trois chars chargés de denrées et autres marchandises avaient traversé la Porte des Etoiles.