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Aïe, je me fais prévisible.CITATION (EPPZ) Lardon

Voila! Voila! Ca vient!CITATION (the_phoenix) Au risque de me répéter : LA SUITE ! LA SUITE !

Acte 4.
McCain marchait d’un pas assuré. En effet, il se savait assuré de se diriger droit vers quelque mort lente et douloureuse. Dire que, quelques minutes auparavant, il allait simplement se servir une tasse de café ! La cafetière était entreposée dans la salle des cerceaux de transport, en compagnie de huit machines à laver et de trois aspirateurs. A peine McCain avait-il passé l’angle précédant la pièce recherchée qu’une violente explosion secouait le couloir, l’épicentre se trouvant justement dans la pièce précitée. L’instinct de peur, en lui, avait tellement été pris par surprise qu’il en avait laissé la curiosité faire courir McCain jusqu’au lieu du phénomène, avant de se reprendre et de signaler l’imprudence de la chose. C’est à ce moment que le courant était tombé en panne, confirmant à McCain l’horrible soupçon d’une composante radioactive à l’explosion sur le lieu de laquelle il se tenait comme un imbécile. Mais il n’avait pas eu le temps de se plaindre qu’un troisième événement imprévu venait bousculer son environnement. Les cerceaux de transport s’étaient soudainement activés, transportant McCain dans une salle qu’il ne connaissait pas. « Bon, avait il alors murmuré. Je ne pense pas qu’on ait voulu m’emmener ici, surtout pour m’y laisser seul. Des gens ont du se téléporter à bord du Labyrinthe, et comme les cerceaux procèdent à un échange, je me retrouve là d’où ils sont partis. On peut raisonnablement supposer que ces personnes travaillent pour Fiord, et que les couloirs du vaisseau sont maintenant le théâtre d’une guerre miniature. Il me serait donc malavisé de chercher à retourner maintenant sur le Labyrinthe. Au mieux, je suis désormais seul et sans arme dans une base Génie abandonnée. Au pire, même constat à ceci prés que tous les hommes de Fiord n’ont pas quitté les lieux. Je vais mourir ». C’est ainsi qu’il s’était retrouvé à arpenter les couloirs humides, rouillés et ronronnants. Il s’était cependant trouvé une arme : la cuillère à café, propre, qu’il comptait utiliser plus tôt.
Pendant ce temps, sur le Labyrinthe, l’un des hommes de Fiord venait d’assommer Ronon d’un seul coup de poing, ce qui témoignait de l’efficacité de l’hormone qui donne une force surhumaine. Teyla s’était rapidement retrouvée seule devant l’agresseur.
-Tu ferais mieux de capituler, femme, disait l’intrus. Il serait dommage d’abîmer un si joli visage.
-Mon vieux précepteur disait toujours que la force d’une chaîne ne dépasse pas celle du plus faible de ses maillons. Il n’est pas d’adversaire trop grand pour celui qui sait voir les points faibles.
-Je n’ai pas de point faible.
Le pied de Teyla fusa comme l’éclair. Son adversaire tomba à terre, recroquevillé et gémissant.
-Tu es un homme, dit Teyla.
McCain entendit soudain une voix venant d’une pièce adjacente.
-Tu parles d’un spectacle, disait la voix. C’est statique et je n’ai même pas de bol de pop-corn. Ni la liberté de le manger, ce qui est autrement plus contrariant.
-Chaparde ? s’étonna McCain en entrant dans la salle du télescope. Je ne pensais pas vous trouver si rapidement.
-Et moi donc ! Fiord serait donc si mauvais qu’il aurait déjà perdu la bataille ?
-C'est-à-dire que… Je suis ici en mission solitaire pendant que les autres s’occupent d’arrêter Fiord.
-Vous ? On vous a envoyé seul ici ?
-Eh bien oui, moi, seul, pour vous libérer. Qu’est ce que ça a de si extraordinaire ?
-Et, si je ne m’abuse, vous tenez là une cuillère à café.
-On peut infliger de lourdes blessures à l’adversaire avec une cuillère à café, vous savez.
-Si vous étiez Teyla, je serais disposé à accepter l’argument, mais… Peu importe ! Détachez moi plutôt de ce fichu fauteuil.
-Pourquoi vous a-t-on placé devant ce télescope ? demanda McCain tout en démêlant le cordage.
-Il est pointé sur le Labyrinthe. Dés que Fiord a vu le vaisseau, il a mis son plan à exécution. Je déteste être l’appât d’un piège ! Fiord m’a laissé là pour apprécier le spectacle, celui du Labyrinthe dérivant en orbite, toutes lumières éteintes.
-C’est effectivement le Labyrinthe, dit McCain qui avait fini de libérer Chaparde et se tenait maintenant l’œil droit collé contre l’oculaire du télescope. On reconnaît bien la structure rectiligne de l’avant du vaisseau, et à l’arrière, de part et d’autre, les masses jumelles des réacteurs et hangars. Eh ! Je n’avais encore jamais réalisé à quel point ce vaisseau ressemblait à une énorme…
-… trique que vous avez demandée, monsieur, dit l’un des envahisseurs en tendant à Fiord l’objet qu’il l’avait envoyé quérir un instant auparavant.
-Merci, dit Fiord en prenant l’instrument. On ne torture pas bien à mains nues, je trouve. Et vous ne voudriez pas être cuisiné par un amateur, n’est ce pas, colonel Canderel ?
Durant son enfance, Fiord avait été ligoté à une chaise par ses petits camarades, à plusieurs reprises. Ceci explique peut être pourquoi le colonel Canderel se retrouvait à son tour saucissonné à un fauteuil.
-Vous n’obtiendrez rien de moi, dit ce dernier. Ni information, ni ordre de coopération.
-Si vous vous avériez résistant à la torture, dit Fiord avec une délectation certaine, je me verrais alors contraint de vous exécuter, et de recommencer avec le nouveau plus haut gradé du vaisseau. C’est une chose admirable, une chaîne de commandement.
-Monsiiieur, intervint une voix fluette. Nous nous sommes maiiintenant emparé de tout le vaisseau, et poursuiiivons les derniiiéres personnes nous ayyyant échappé.
-Décidément, soupira Fiord, Teyla ne t’a pas raté, mon vieux.
-Siii je retrouve cette chiiipiiie, dit l’homme en serrant les dents.
-Teyla et Ronon sont notre priorité, dit Fiord. Prenez les morts ou vifs, ou morts si vous préférez.
-Biiien, monsiiieur, dit l’homme en saluant avant de s’en aller.
-Vous vous êtes entouré des meilleurs, à ce que je vois, dit Canderel sur un ton insolant.
-Tiiim… Je veux dire Tim… est un excellent soldat, répliqua Fiord. Il a mis hors de combat des dizaines de vos hommes.
-Bah, mes soldats n’ont pas besoin de se droguer pour combattre, eux.
-Vous ne devriez pas faire ce genre de commentaires avant une séance de torture, dit Fiord d’une voix toujours menaçante mais plus du tout amusée.
Les bases Génies sont construites en sous-sol afin de leurrer les Vamps sur la population réelle de la planète. Comme les Génies n’ont pas encore inventés l’inox et l’anti-rouille, et qu’ils préfèrent tous astiquer leurs beaux uniformes pseudosoviétiques plutôt que de faire la plomberie ou le ménage, les lieux deviennent invariablement l’abri d’un écosystème dont la chaîne alimentaire repose sur les champignons et est dominée par les rats. McCain se disait que s’il ne mourrait pas d’un cancer induit par les radiations de la bombe de Fiord, il se trouverait sans doute une sympathique souche bactérienne rendue invincible par ce microcosme sous terrain.
-Je pense que l’armurerie est par là, dit Chaparde qui avait une légère expérience des habitudes architecturales des Génies.
-Ils en ont tellement, des bunkers comme celui, que je me demande si Lardon les connait vraiment tous.
-Sans doute non. Voila l’armurerie, dit Chaparde en entrant dans une salle remplie de placards. Il reste des fusils Génies, des armes Vamps, et même un nombre étonnant de nos armes à nous. Lardon n’a pas eu l’amabilité de nous retourner tous les flingues que son peuple nous a dérobé par le passé. Avec tout ça et votre cuillère, les forces se rééquilibrent.
Un bruit résonna à travers la base. Le bruit caractéristique de cerceaux de transports.