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Chapitre troisL’antre
La brûlure est intense et pénétrante.
La soif peut-être plus encore que la douleur, sort Sheppard de l’inconscience. Il s’agite doucement en émettant de petits gémissement.
La douce voix de Teyla le rassure et termine de le réveiller entièrement.
-« John ? Comment vous sentez-vous ?
-Pas très en forme. Que s’est-il passé ? Où sommes nous ?
-Nous sommes dans une grotte qui sert visiblement de quartier général à la meute de Lupin. Il vous a traîné jusqu’ici à grands coups de pattes et de crocs.
-Cela ne m’étonne pas vraiment. J’ai l’impression d’être passé sous un rouleau compresseur.
-Un quoi ?
-Disons que je ne suis pas au mieux de ma forme. »
Sheppard se tait puis regarde Teyla étrangement. La tête légèrement inclinée de côté, le sourcil interrogateur et la moue boudeuse, Sheppard la regarde exactement comme après leur premier baiser, dans la salle d’entraînement.
Celle-ci ne se méprend pas sur le regard de son colonel.
-« Qui a-t-il, John ?
-Excusez-moi Teyla. Il m’est revenu à l’esprit les dernières paroles que j’avais cru entendre avant de m’évanouir. Je vous avoue que j’avais peur. Peur de me réveiller auprès d’une mutante, mi femme, mi loup. »
Si un loup pouvait rougir, les poils de Teyla auraient pris une teinte rousse. A défaut, la louve Teyla tourna en rond, comme si elle cherchait ses mots. Après un court silence, elle repris la parole sèchement, avec toute l’autorité d’une chef.
-« John, il faut agir vite, le temps nous est compté. »
Sur ses mots, Teyla-la-louve s’écarte de Sheppard. Elle l’invite d’un mouvement de museau à regarder autour de lui. Celui-ci peut alors découvrir la caverne dans toute sa splendeur. Plusieurs recoins dont celui qui leur sert de prison s’articulent autour d’une sorte de salle centrale. L’une des alcôves est remplie de victuailles. Avec leur geôle, elle représente les seules zones éclairées de la grotte. Cette singularité surprend d’autant plus Sheppard qu’aucune ouverture n’est visible dans les parois rocheuses de leur prison. John n’ose pas interroger Teyla. Le silence qui règne en maître dans cette caverne l’intrigue. Où sont donc passés les loups de Lupin ? Malgré sa vision panoramique et son odorat surdéveloppé, il ne perçoit rien à proximité.
Rien sauf Teyla et McKay.
McKay est un peu à l’écart. Il longe les parois de la grotte tout en poussant des grognements. Sheppard grogne doucement.
-« J’espère qu’il ne va pas encore marquer son territoire partout ! »
Teyla se rapproche de lui et se frotte délicatement contre son flanc. Son odeur est enivrante. Sheppard essaye de repousser cette pensée.
Teyla a reprit son ton doux et chaleureux.
-« Calmez-vous John.
-Qu’est ce qu’il est encore en train de faire ? Et comment se fait-il que nous soyons seul. Qu’il n’y ait pas de gardes ? »
Teyla lui explique la situation en quelques mots.
-« Il n’y a pas d’autre issue, donc deux ou trois loups devant l’entrée sont suffisant. »
Quelques jappements en provenance d’une extrémité de la grotte confirment les dires de Teyla. Sheppard s’étonne de ne pas percevoir leur odeur.
-« Parce que tu ne sais pas utiliser correctement tes nouveaux sens. Tu es encore trop humain. »
Sheppard regarde Teyla qui continue d’expliquer la situation comme si de rien n’était.
La voix.
Cette voix qu’il avait déjà entendue devant la porte des étoiles. Gaslin !
Sheppard essaye de garder le contact mais celui-ci disparaît comme il était venu… sournoisement.
L’attention de John se pose à nouveau sur Teyla.
Difficile cependant de se concentrer quand on se sait habité par un être qui à tout moment peut resurgir et vous dominer. Cette idée hante John avec d’autant plus de force qu’il se demande qui parasite l’autre et qui est le plus en droit de réclamer son corps.
Il écoute donc Teyla sans laisser paraître son trouble.
-« La meute et Lupin sont partis en chasse sur le domaine des autres. Ils sont persuadés que d’autres hommes vont venir et qu’ils vont pouvoir leur prendre également leurs esprits. »
McKay s’est approché et termine les explications.
-« Pour tout vous dire, c’est également ce que l’ont craint. Si Atlantis envoie des hommes sur cette planète, leur sort ne vaudra guère mieux que le notre. »
Sheppard écoute attentivement les paroles de McKay. Il s’assoit et l’espace de quelques secondes, oublie de contrôler son instinct animal. Il se gratte le torse avec sa patte arrière puis lèche abondamment ses plaies.
Cette scène surréaliste fige sur place McKay et Teyla. McKay en perd la parole, ce qui forcement surprend John. Celui-ci regarde Rodney avec étonnement.
-« Que se passe-t-il ? Pourquoi vous taisez-vous brusquement ? »
Ni McKay, ni Teyla n’osent lui faire remarquer son étrange attitude. McKay poursuit donc comme si de rien était.
-« Rien, rien…
Du fond de la grotte nous n’avons plus aucun repère de temps. J’estime néanmoins qu’il ne doit pas nous rester plus de vingt-quatre heures pour réagir. Plus le temps passe, plus l’animal qui est en nous prend le dessus. »
Teyla et McKay échangent un regard entendu. John pensant aux propos de Teyla avant sa syncope, et à la résurgence de Gaslin, hoche également la tête.
McKay poursuit.
-« Bientôt nous ne serons plus capable de lutter contre lui. Déjà nos instincts nous dictent d’étranges réactions. »
Sheppard réalise soudain son attitude fort peu humaine. Il redresse la tête et regarde ses deux amis. Pour la première fois depuis le début de cette aventure, ou plutôt de cette mésaventure, il les regarde réellement, tels qu’ils sont.
Deux loups.
John prend alors conscience qu’ils ne sont plus vraiment humains.
Etrangement, il s’était habitué à ce corps, à ses hurlements et à ses sensations animales. Sans s’en rendre compte, il avait cessé de lutter. Lutter pour rester le plus humain possible. Contrairement aux propos de Gaslin, Sheppard pense que l’animal n’est pas si loin. L’ombre de ce qu’ils étaient disparaît petit à petit, en douceur, sans crier Gare !
C’est avec lassitude qu’il prend la parole, là où McKay avait posé un instant de silence.
-« C’est vrai qu’il semble plus simple de se laisser envahir par le côté bestial qui est indéniablement en nous. Lutter est difficile et douloureux.
Le poème d’Elisabeth parlait justement de l’animal qui sommeille en nous. Il nous mettait en garde de ne pas le laisser prendre le dessus et d’être près lorsque l’opportunité de se sauver se présentera. Le poème parlait d’ascension, mais j’ose espérer qu’il y aura une échappatoire plus accessible.
McKay, avez-vous des suggestions ?
Et que faisiez vous devant les parois quand je me suis réveillé?
-Venez voir par vous-même colonel…heu John, excusez-moi.
Les murs sont recouverts d’écriture. Ce sont des symboles anciens. Certains sont nets d’autres sont plus approximatifs, comme une écriture d’enfant.
-Qu’en concluez-vous ?
-Les premiers symboles sont les plus anciens. Je pense que les hommes qui se sont fait emprisonner dans la peau des loups y ont raconté leur histoire. Avec l’aide de Teyla, nous avons réussit à déchiffrer quelques phrases. Avant de vous donner nos conclusions, je préfère vous prévenir que les Anciens dont parle l’histoire sont loin des Anciens tels que nous les imaginons. En fait, ils sont plus proches des humains par leurs défauts et leurs fourberies que des Anciens ascensionnés que la galaxie de Pégase idolâtre. »
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La nuit a enveloppé Atlantis.
Le docteur Elisabeth Weir est toujours attelée à son bureau. Elle tourne frénétiquement les pages d’un vieux livre à la couverture de cuir abîmée. Son attention se porte à la fois sur les lignes de calligraphie et sur son ordinateur portable. Le ronronnement de la ventilation interne du PC résonne dans tout son bureau.
Subitement, dans un accès de colère, Elisabeth éjecte d’un revers de la main, tout ce qui traîne sur son bureau. Le précieux ouvrage tombe aux pieds de sa chaise. Elisabeth pousse un énorme soupir. Elle le ramasse et regarde la dédicace sur le second de couverture.
« Dans Atlantis sommeillent des siècles de connaissances et ce sont des siècles de patience qu’il vous faudra pour les découvrir. Je ne puis être avec vous dans la cité perdu, mais avec cet ouvrage c’est un peu de moi qui vous accompagne. Faites en bon usage et soyez digne de ceux qui vous ont précédé en ce lieu. »[/font]
-« Faites en bon usage ! Merci Daniel pour ce bon conseil. Mais vos notes sont insuffisantes pour comprendre ce satané poème. »
Elisabeth rouvre le livre à la bonne page et se replonge dans ses recherches.
Soudain tout lui semble limpide.
-« C’était sous mes yeux et je n’ai rien vu ! »
Prenant sa radio, Elisabeth lance un appel puis ferme aussitôt l’écouteur, sans attendre la moindre réponse.
-« Rejoignez moi tout de suite à l’infirmerie ! »
***
L’appel du docteur Weir fait sursauté Carson.
-« hein ? Quoi ? A l’infirmerie…mais je suis à l’infirmerie ! »
Le docteur Carson Beckett est tout dépenaillé. Sa blouse blanche est ouverte sur une chemise également à moitié éventrée. Paul est avec Jacques et tous deux discutent sur la pilosité hirsute du docteur. Ses cheveux ne sont pas en reste.
Rapidement, Carson passe les doigts sur sa tête pour faire un peu le ménage puis reboutonne correctement sa chemise et sa blouse. Quelque chose manque à sa tenue de parfait médecin. Aussitôt son regard tombe sur son stéthoscope.
Non, ce n’est pas cela. On n’est pas au cinéma ! Ha voila l’objet de toute sa convoitise.
Son stylo.
Un magnifique MONTBLANC offert par sa mère lors de son interna.
Beckett quitte son bureau et jette un rapide coup d’œil aux moniteurs qui entourent les lits de Teyla, Sheppard et McKay.
-« C’est donc pour cette nuit ? »
Sa voix tremble légèrement. L’appel d’Elisabeth l’a surprit dans son sommeil, mais au fond, il savait bien qu’il finirait par arriver.
Son réveil mural indique 3 heures 47.
Beckett savait qu’il lui faudrait donner l’heure de la mort. C’est ainsi que s’établit le certificat de décès.
Mais pourquoi diable au milieu de la nuit ? Sans doute pour plus de tranquillité. Quelle serait la réaction de leurs coéquipiers, de Ronon ? Ha s’il savait !
Alors même que Carson formule cette hypothèse, Ronon pénètre au pas de course dans l’infirmerie.
-« Pour la discrétion, c’est raté ! »
Ronon est particulièrement intimidant. Son regard noir traduit des pensées similaires à celle de Beckett.
Pour tout salut, un grognement.
Il se pose dos contre la cloison qui sépare le bureau du médecin et la chambre de ses amis.
Pour tout commentaire, un autre grognement.
Beckett le contemple silencieusement, comme on examine un animal étrange.
Derrière sa carapace de dur se cache un tendre soldat.
Un homme que les Wraiths ont vidé. Non, de sa force vitale, mais de sa capacité à aimer et surtout à se laisser aimer.
Beckett regarde Ronon avec compassion. Il sait qu’entre Ronon et Teyla un profond respect s’est instauré. Une relation d’amitié et une intelligente interaction dans le travail. En mission, ils sont complémentaires. Teyla avait réchauffé le cœur de Ronon.
Carson pense alors à McKay. Là, évidement, on ne peut pas parler d’amitié, ni de franche camaraderie. Cependant, Rodney éprouvait une sorte d’admiration pour Ronon. Même sous la torture, il ne l’aurait pas avoué, mais tout comme Rodney avait prit des risques pour sauver Sheppard, il en aurait pris pour tout autres membres de son équipe, même Ronon.
Et Ronon, en aurait fait tout autant.
Ronon a le regard vague, mais Carson sait à quoi, ou plutôt à qui il pense. A Sheppard.
Leur amitié n’est pas fictive ou superficielle comme souvent entre collègue de travail. Ils ont beaucoup d’estime l’un pour l’autre. Un réel sentiment fraternel les unis.
Ils partagent leur haine pour les wraiths qui ont fait courir Ronon et ont obligé Sheppard à tuer le général Sumner.
Ils partagent un esprit de sacrifice propre aux soldats, aux bons soldats.
Si Teyla a su réchauffer le cœur de Ronon, John a su le remplir avec ce qui manquait le plus au guerrier : un foyer, un vrai.
Carson sait que pour Ronon, il faudra une nouvelle fois faire le deuil d’une famille. Peut être est-ce pour cela que le docteur Weir a tenu à sa présence.
Weir entre justement dans l’infirmerie. Son regard est cerné par la fatigue et la tristesse. Beckett prend le premier la parole.
-« Je me doutais bien que nous en arriverions là docteur Weir. Voulez-vous que je m’en occupe de suite ou préférez-vous rester seule avec eux un moment ? »
Elisabeth le regarde sans comprendre.
-« De quoi parlez-vous Carson ?
-Et bien je pensais que vous vouliez que je débranche les appareils.
-Quoi !!! Mais pourquoi diable demanderais-je quelque chose d’aussi stupide ?
-Ben, c'est-à-dire que… En fait, je… Nous… »
Ronon choisi ce moment pour intervenir. Sa voix caverneuse résonne étrangement dans le bloc aseptisé d’Atlantis.
-« Parce qu’ils sont morts et que vous-même avez dit qu’ils fallait s’y résoudre.
-Et bien j’avais tord ! Non, seulement ils ne sont pas morts du tout, mais en plus je crois savoir ce qui leur est arrivé.»
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McKay continu ses explication sans se départir de son sérieux. Pourtant autour de lui, tout porte à la déconcentration. Sheppard lape goulûment l’eau qui ruisselle le long d’une des parois, tandis que Teyla se fait une toilette…à la manière des loups.
-« Hum ! Je disais donc, que les Anciens dont on parle ici, n’ont rien à voir avec nos Anciens, au sens large du terme. Cela ne concerne qu’un groupuscule qui s’était donné pour mission de trouver un moyen plus rapide d’accéder à l’ascension. »
Sheppard intervient aussitôt.
-« C’est contraire au principe même de l’élévation de leur être. Il n’y a aucune pureté à vouloir aller plus vite, à être plus fort.
-Vous ne croyez pas si bien dire. Etre plus fort était justement le but ultime. Quand à la pureté…voyez-vous de la blancheur d’esprit dans le sacrifice de leurs semblables ? »
Sheppard ne sait que répondre. A maintes reprise, il a été confronté à des êtres Ascensionnés, et ce que décrit Rodney est à des années lumières de ce qu’étaient ces êtres.
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-« Une secte, c’est de cela qu’il s’agit ! »
La voix d’Elisabeth est haut perchée. Son ton traduit à la fois son excitation face à sa découverte et l’urgence qui en découle.
-« Le piège dans lequel ils sont tombés n’était pas destiné à tuer, mais à scinder le corps et l’esprit de l’individu. Ecoutez :
D’un côté le corps survit par nos soins
De l’autre l’âme prend soin du corps
Enveloppe prêtée contre de l’or
Ce savoir qu’il fera sien. »
Ronon et Carson échangent un regard d’incompréhension. Ronon se contente d’un hochement d’épaules. Message succinct mais clair.
Beckett, quand à lui, réclame plus de renseignements. Aucun médecin ne saurait se contenter d’une approximation dans la compréhension d’un problème. Surtout si de ce problème résulte le coma de trois patients.
-« Je ne comprend pas grand-chose à ce charabia docteur Weir.
-Moi non plus, je ne comprenais pas. Jusqu’à ce que je traduise correctement le mot « enveloppe ». On parle là d’enveloppe charnelle. Le corps de la première phrase n’est donc pas celui de la seconde. Il y a donc plusieurs corps pour une seule âme. Vous me suivez ? »
Sans attendre de réponse, Elisabeth poursuit.
-« Sur Atlantis, on prend soin du corps…celui qui avait été oublié. Et sur la planète, l’esprit de l’individu prend soin d’un corps qu’on lui a prêté contre un savoir. En revanche, j’ignore de quel savoir il s’agit.
-Franchement, plus vous m’expliquez, moins je comprends. Comment l’esprit peut-il être séparé du corps ?
-C’est là que rentre en jeu le fameux bouclier. Zelenka m’a expliquée en long, en large et en travers qu’il ne laisserait jamais passer le corps d’un humain.
Le corps Carson ! Vous comprenez maintenant ! Le corps est rejeté sur Atlantis, mais l’âme poursuit son chemin à travers la porte.
-Comment une chose pareille est-elle possible ?
-Je l’ignore, mais on ignore tellement de chose sur les avancées technologiques des Anciens. »
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Sheppard reste septique.
-« Est-il seulement possible qu’une secte ait pu fomenter une telle chose dans le dos du conseil ? »
McKay est très sur de lui.
-« Oui, absolument ! Avez-vous oublié Janus et son jumper-à-remonter-le-temps ? Je suis certain de ce que j’avance John. Des Anciens ont formé une secte ayant pour but d’obtenir par l’ascension un pouvoir énorme qu’ils comptaient bien mettre à profit. Je suppose que les corps sacrifiés dont parlait Lupin étaient de simples adeptes. La sottise et la naïveté devaient aussi exister chez les Anciens.
On les admire pour leur savoir, leur intelligence, leur sagesse, mais… »
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-« …Mais aussi évolués que soient les Anciens, ils n’étaient pas des Dieux.
L’humain est faillible, l’Ancien l’était aussi. »
Elisabeth termine sa phrase sur un ton morne exprimant parfaitement ses sentiments. L’impression d’avoir perdu ce en quoi elle croyait.
Ronon laisse passer quelques secondes de silence avant d’exprimer tout haut ce que tout le monde pense tout bas.
-« Bon, et maintenant ?
-Maintenant, on va désactiver ce maudit bouclier et aller à la pêche à l’âme.
-Comment reconnaîtrons-nous Sheppard, Teyla et McKay ? »
Cette question paraît si inutile que Carson devance Elisabeth dans sa réponse.
-« Quand ils nous verrons sur la planète, ils viendrons forcement se manifester auprès de nous. Logiquement, ils ont du rester près de la porte à nous attendre.
-N’en soyez pas si sur ! »
La voix d’Elisabeth a repris son ton habituel.
-« Cela n’est pas si simple, Carson. D’abord parce que d’après le poème, le corps n’est peut être pas humain. Ensuite, parce que je pense que l’hôte risque de se transformer en prison en vie. »
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McKay est toujours aussi volubile dans ses paroles. Le flot est continu et Sheppard et Teyla en boivent chaque goutte.
-« Exactement comme la fois où je me suis retrouvé avec le lieutenant Cadman dans mon corps. Il fallait que l’un des deux lâche prise et donne le corps à l’autre, sinon… c’était la mort pour les deux. »
Teyla coupe la parole à Rodney.
-« Donc, si nous continuons à lutter contre le ‘loup qui sommeille en nous’, pour reprendre l’expression du poème, nous allons tous mourir.
-Oui, c’est certain. »
Sheppard intervient alors.
-« Et que devons-nous faire à votre avis, Rodney ? »
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-« Que devrais-je faire pour les retrouver à votre avis, docteur Weir ?
-Que devrons-nous faire, Ronon ! Pour cette mission, il est hors de question que je vous laisse partir seul. Je vais vous accompagner sur cette maudite planète, retrouver John, Teyla et Rodney, et leur redonner leur corps.
-Comment ? »
La question ne vient pas de Ronon cette fois-ci mais de Beckett.
-« Comment allez-vous faire revenir leur esprit dans leur corps ? Si je les débranche de la machine, ils vont mourir.
-Je le sais Carson. Mais j’ai mon idée sur la question. Pour l’instant, notre priorité est de les retrouver. Rapidement, avant qu’il ne soit trop tard. Avant qu’ils ne soient pris au piège dans ces corps qui ne sont pas les leurs.
Mais surtout, il faut les retrouver très rapidement… avant les Autres. »