CITATION
J'ajoute pour ceux qui dirait que tout le foutoir actuel en Irak est la faute des américains que de toutes manière l'Irak était perdu bien avant l'arrivée des USA avec Sadam Hussein.Certes les américains ont empirés le truc mais bon.C'est malheureux à dire mais l'Irak a besoin d'une personne à la poigne de fer(et dans ce cas précis c'était un dictateur)pour rester "calme" et encore même là les pauvres irakiens se faisaient exécutés par les troupes de Sadam pour un rien comme quoi ce pays est perdu quoiqu'il arrive.
Pas du tout... L'Irak n'était pas perdu bien avant l'arrivée des USA. Du temps de Saddam Hussein, l'Irak n'était pas le Luxembourg, le pays subissait un embargo, mais il s'agissait d'un pays avec un état qui fonctionnait, une armée qui empêchait les incursions étrangères et une police qui traquait tuait et torturait les opposants politiques mais faisait aussi son boulot c'est à dire éviter le désordre public.
L'Irak était une dictature, sur le déclin, mais l'Irak depuis 1991 n'attaquait pas ses voisins, et les stocks d'armes chimiques, après avoir été utilisés sur les Kurdes avaient atteint la date de péremption et le pays n'avait de toute manière plus assez d'argent à cause de l'embargo pour les maintenir en condition.
C'était un pays pauvre sous un régime autoritaire et dictatorial, mais ce n'était pas le merdier que c'est aujourd'hui.
Merdier qui a été créé par les Américains avec la guerre de 2003, et amplifié par plusieurs choses : Alors que le Chef d'Etat Major de l'Army de l'époque (Le Général Shinseki) avait recommandé l'envoi d'au moins 500 000 hommes en Irak, et exprimé la nécessité de ce nombre de soldats pour mener à bien la pacification, le Secretaire Américain de la Défense de l'époque, Donald Rumsfeld a balayé l'idée et l'invasion a été menée avec environ 250 000 hommes seulement, ce qui, associé avec un commandement américain ayant une expérience très limitée du maintien de la paix et des opérations de contre-insurrection, a mené à un chaos civil considérable qui a duré et a permis à différents acteurs de se positionner.
Une autre grosse erreur des américains a été lorsqu'ils ont remporté la guerre de détruire l'Etat Irakien. Les fonctionnaires ont tous été virés, les responsables qui n'avaient pas fui ou ne tentaient pas de resister ont été dégagés. ça peut sembler bizarre, mais lors d'une invasion, il est essentiel de garder l'administration locale, même lorsqu'elle était du côté opposé, parce qu'elle permet de maintenir l'ordre et d'assurer une certaine stabilité, et qu'il est ensuite plus simple de faire le vide parmi les responsables que de tout détruire et reconstruire à zéro.
Lorsque la France a été libérée, De Gaulle s'est appuyé sur l'administration française de... Vichy ! Car même si la France n'était pas partie pour tourner au bazar, il fallait des gens pour continuer à faire fonctionner l'Etat. Et malgré le fait qu'il s'agissait des ennemis d'hier, les Vichystes ont été mis à contribution, parce que c'était eux qui étaient là.
Les américains n'ont pas compris ça en Irak, on voit où ça les a menés.
Le problème est que suite à la guerre, tout le monde a saisi l'opportunité que représentait ce chaos. Et, en l'absence de troupes pour sécuriser les frontières, des combattants et du matériel Syriens et Iraniens sont passés à travers les frontières et ont permis de continuer l'insurrection contre les américains. Avec les anciens soldats de Saddam, les anciens du parti Baath et les islamistes de tout bord trop ravis de se payer des américains, ça a donné le chaos qui a suivi et qu'on connait encore aujourd'hui (bien que le boulot du Général Petraeus ait pas mal aidé à améliorer la situation). C'est à dire :
Un Irak où plusieurs milices se battent pour le contrôle territorial, où des combattants Syriens et Iraniens aident terroristes et miliciens à combattre les américains avec des méthodes de Guerilla, où la violence de la guerre et les actions pas très fines des américains, ainsi que le chaos résultant ont largement aliéné la neutralité relative de la population à leur égard à leur arrivée. Et surtout un pays où l'état et ses branches sont minés par l'infiltration des anti-américains et des intégristes, et dont l'armée nationale est assez mal entrainée et d'une efficacité toute relative.
Bref, un merdier. Avant 2003, l'Irak n'était pas dans un état qui nous plaisait vraiment, mais ce n'était pas le foutoir qu'il a été après et qu'il est encore en partie actuellement.
Et en 2003, il existait d'autres possibilités que la guerre pour faire évoluer la situation en Irak. Les américains pouvaient même se faire du pétrole, Saddam ne demandait qu'à en vendre !