Comme prévu, le nouveau chapitre que j'ai réussi à sortir cette semaine. J'espère qu'il vous plaira. N'hésitez pas à me dire si vous ne le trouvez pas assez clair.
Chapitre dédié à Jacques De Douhet
Chapitre 13 : Concert des nations
Base aérienne 117 – Paris – Mercredi 19 avril 2013 – 4h46
L’ambassadeur chinois avait monopolisé la parole toute la nuit. Son explication scientifique, ou plutôt sa vulgarisation scientifique, avait été écouté par toute l’assemblée. Religieusement. L’histoire de la porte racontée par la Chine était la suivante. Possession du maître Goa’uld Yu-huang Shang Ti. Dérobée par les Huns, elle aurait été déplacée jusqu’en Europe de l’Ouest ou elle fut retrouvée par les nazis avant d’être capturée comme prise de guerre par les troupes françaises du maréchal Leclerc.
Daniel Jackson avait beaucoup à redire à propos de cette théorie. Mais ce n’était pas à lui de s’opposer à la Chine. Les Etats-Unis avaient déjà œuvrés militairement dans un bras de fer à haut risque avec la super puissance asiatique. La guerre évitée, la nation américaine guettait le moindre faux pas. La France l’avait offert sur un plateau. Il fallait maintenant en assumer les conséquences.
-Bien le vote peut commencer prévint Young-nam, le secrétaire général sud-coréen du CIS. Je rappelle que le scrutin ne comporte pas de veto. Il s’agit d’un scrutin majoritaire.
-Moi, Chen Zan, représentant de la République Populaire de Chine, je m’oppose à ce que la France détienne illégalement la porte des étoiles trouvée en Allemagne. Et je …
-Merci monsieur Zan, l’interrompit Young-nam, Sir Robert Wiggins c’est à vous.
Le représentant britannique avait tout du diplomate … anglais pensait De Beaune. C’est-à-dire apte à retourner sa veste si il le fallait. Son vote fut donc pris très au sérieux par le clan français. Le petit homme bedonnant d’un âge déjà assez avancé avec une élocution si particulière remis le vote de son pays au conseil.
-Au nom de sa majesté la reine d’Angleterre et du peuple britannique, je reconnais la légitimité française pour l’obtention de la porte.
-Très bien, merci. Monsieur Carl Strom ?
C’est presque à reculons que Carl Strom donna le vote de son pays. Il était fondamentalement opposé à cet exercice de force mondial qui ne pouvait que creuser la tombe du CIS, son employeur. Les liens qu’il avait tissé, les réseaux dont il était l’un des rouages, ses perspectives d’avenir, devenaient le temps d’une parole une succession d’efforts inutiles.
-Au nom des Etats-Unis d’Amérique, j’accorde mon vote en faveur de la France.
-C’est un scandale cria Zan ! Monsieur Strom les relations entre nos deux pays ne pourront que se déliter.
-S’il vous plait monsieur Zan le reprit Youg-nam. Monsieur Léonid Stepovich, allez-y.
D’une allure froide et inamicale, le représentant russe cachait au fond de lui une certaine amitié pour l’Occident. On l’utilisait souvent au Kremlin pour tempérer les relations parfois conflictuelles entre l’Ouest et l’Est.
-Et bien … la Fédération de Russie accorde son vote … à la … France.
La stupeur s’empara de la salle. La Russie suivait l’OTAN. Personne n’avait anticipé ce cas de figure, même si Dumarchais avait fondé quelques espoirs sur ce vote. Chen Zan, lui, ne trouva même pas de mot à dire tellement il fut estomaqué. La Chine se retrouvait isolée. Même La Russie l’avait lâchée. Ce fut enfin le vote de la France. De Beaune n’avait jamais connu une si grande victoire. C’était de loin sa plus belle bataille diplomatique. Et pourtant elle se terminait sur un échec pour la Terre.
-La France vote pour elle-même messieurs s’enorgueillit De Beaune avec un air condescendant.
-Bien alors le vote est définitif. La porte des étoiles trouvée en Lorraine est propriété de la France …
Choe Young-nam fut interrompu par Zan qui se leva fou de rage en prenant la parole comme un dernier baroud d’honneur.
-Vous avez fait une terrible erreur messieurs. Vous êtes responsables de la nouvelle guerre froide qui s’annonce. Comme prévu, la Chine se retire du CIS. Et elle disposera maintenant pleinement de la technologie entre ses mains. Le croiseur Sun Tzu n’est plus sous supervision internationale. Messieurs, au revoir.
Il partit aussitôt, annoncer la funeste nouvelle à sa capitale. Sans savoir véritablement ce qui lui serait reproché personnellement dans cette affaire. La Chine avait grandement payée ses agissements trop brusques à ce niveau. En parfaite victime innocente, la France avait gagnée. Mais le CIS, lui, avait perdu. Personne ne dit mot dans l’assemblée. Le Conseil International de Surveillance venait d’être dissolu après plusieurs années de bons et loyaux services …
Plutôt dans la soirée …
BPC Dixmude – Mardi 18 avril 2012 – 23h40
Les équipes techniques du bord n’en avaient aucune idée. Aucune personne du bateau ne savait à quoi pouvait servir l’artefact ramené d’Egypte. Il répondait à des signaux électromagnétiques mais c’était bien peu pour déterminer son rôle ou sa fonction. Pourtant le temps pressait. Antoine et Kanbeï avaient reçu l’autorisation de s’atteler avec Karmen à l’examen de la pièce rapportée de l’Egypte. Salif, l’archéologue égyptien, aurait été d’une grande aide sur ce coup. Mais il était mort et enterré. C’était une nouvelle fois un travail pour les « baroudeurs » d’Egypte, comme les avait surnommés Patrick De Beaune. Ils étaient accompagnés du lieutenant de vaisseau Karmen Le Guelen. Elle faisait une nouvelle fois le lien entre Paris et l’enquête. Un rôle qu’elle prenait très au sérieux. Sa courte expérience au sein des forces spéciales lui avait définitivement donné l’eau à la bouche. Et ce n’était rien comparé à ces découvertes anthropologiques et extraterrestres qui en cessaient de l’impressionner. Avec un peu de réussite, son implication dans cette mission lui permettrait peut-être d’avoir un avenir plus en lien avec l’aventure que son poste de chef de section chez les fusiliers marins.
Le poste de commandement du bord avait été réquisitionné pour l’occasion. La capitaine du navire avait proscrit l’entrée de la salle à tout le reste des membres d’équipage afin de donner les meilleures conditions de travail aux apprentis Indiana Jones. La pièce, pouvant servir pour accueillir des postes commandements interarmes garantissait un espace plus que satisfaisant pour l’étude de l’artefact. Antoine qui n’avait jamais monté à bord d’un bâtiment amphibie de la classe Mistral fut surpris par l’architecture du PC. Une vaste salle carrelée ou se disposait un ensemble de tables de bureau sur trépied. C’était un véritable Open Space, comme il en existait à terre, au beau milieu d’un navire de vingt mille tonnes. Antoine ne s’était pas attendu à ça. Il avait plus imagine un environnement cloisonné bardée de câbles et tuyaux en tout genre dignes d’un sous-marin.
-Allez lieutenant Takeukhi demanda le lieutenant de vaisseau Karmen Le Guelen ! Paris attend une réponse le plus vite possible.
-Je sais, on me l’a bien fait comprendre en Egypte lui rétorqua le japonais occupé à déchiffrer des données sur son ordinateur. Là, capitaine, regardez !
Karmen jeta un œil sur l’écran. Des caractères antiques blancs défilaient sur un fond bleu. Un texte dérivé du grec ancien et d’une traduction dans une langue inconnue. Kanbeï prévint qu’il s’agissait de données contenues dans l’artefact. Une trace informatique antique. La date de l’enregistrement fut déterminée par Kanbeï. Il s’était rendu compte que l’objet calculait le temps comme une horloge atomique depuis sa création. L’explosion avait mis fin au processus. Seulement il était toujours possible d’en déduire de précieuses informations sur l’époque d’origine de la source, du message qui avait bien dû être inscrit par quelqu’un, ou par une machine.
Un minuscule fragment avait été ponctionné et analysé de différentes manières. Composition chimique basique, rayon x, test de conductibilité etc. L’ensemble des données récoltées fut transmise à Paris qui les fit étudier dans le plus bref délai. On arriva à noter un moment T=0, celui de l’origine de la pièce, près de 27.000 ans. L’objet datait donc de près de trente millénaire. Grâce à un algorithme de calcul, Kanbeï détailla le rapport entre l’unité de mesure de l’artefact et la mesure conventionnelle terrienne, la seconde. L’unité de temps de l’artefact équivalait à 0.16666667 seconde. De là, en utilisant un autre algorithme, il en déduit la durée de fonctionnement de l’objet. Le résultat stupéfia le trio. L’artefact avait cessé de fonctionner à peu près 3600 ans plutôt. Soit l’époque présumée de l’explosion du volcan de Santorin. Les français avaient leur preuve ! Santorin, nommée Théra durant l’antiquité, fut bien une cité ancienne. C’était la plus grande découverte archéologique depuis les fouilles du docteur Jackson en Amérique Centrale une dizaine d’année auparavant.
Antoine et Kanbeï n’avaient beau ne pas connaître Karmen personnellement, les trois militaires s’enlacèrent brièvement avant de retrouver une certaine pudeur. Les datations correspondantes avec la porte des étoiles retrouvée dans l’est de la France, il n’y avait plus de doute possible sur l’origine de la porte. La Thèse chinoise n’avait alors, plus aucune véracité historique.
-Vous connaissez ce symbole ? demanda-t-il.
-Oui c’est du grec ancien. Il y a écrit. Attendez, ça c’est quarante … quarante-cinq … quarante-cinq mille hommes sur … sur ? Ah je n’arrive pas à retrouver le nombre ! Mais c’est une unité de surface.
-Antoine, tu notes, demanda Kanbeï ?
De son côté il n’en perdait pas une miette. Tentant de deviner de la manière la plus logique possible de quoi parlait le texte antique alors que Le Guelen et Kanbeï s’affolaient derrière l’ordinateur de ce dernier. La jeune femme utilisant de son côté un autre ordinateur portable contenant une base de donnée linguistique ancienne acquise via les
Information Transfer Agreements of Stargate Program, des accords internationaux en vigueur au CIS.
-Affirmatif. Donc on a une source traitant d’un nombre de personne présentent sur un territoire d’une superficie inconnu. Ça peut être un recensement. Capitaine pouvez-vous continuer s’il vous plait?
-Oui. Là plus loin il y a une autre unité de mesure. Je crois que c’est une unité de mesure de poids. Elle quantifie … de la nourriture ?!? Qu’est-ce que ça veut dire ?
-De la nourriture, vous êtes sûre capitaine ? demanda Antoine septique.
-Oui lieutenant Estienne, parfaitement sûre. Cet enchaînement de symboles dénote clairement une proximité avec le mot grec νέω. Un ancêtre du latin nutrio.
Les capacités linguistiques et analytiques du lieutenant de vaisseau Le Guelen impressionnèrent franchement les deux hommes. Ils n’y trouvèrent rien à redire et décidèrent intérieurement de faire entièrement confiance à Karmen.
-A quoi avons-nous à faire ? reprit-elle, debout les deux coudes posées sur la table.
-Un manifeste. Répondit Kanbeï
-Un manifeste ? Mais de quoi
-D’échanges d’esclaves lança Antoine dans le vide.
L’antiquité était reconnue pour son système économique basé sur l’esclavagisme. Les puissances antiques de la méditerranée faisaient la guerre pour s’assurer la suprématie et faire vivre leurs empires. En capturant des prisonniers reconvertis en esclaves échangés contre des denrées de toutes sortes. Il était plus que logique que le texte antique se réfère à une transaction. Une transaction qui aurait échangé des esclaves contre de la nourriture. Ce qui était moins logique était de le retrouver sur un appareil ancien.
-D’un bateau ou d’une transaction. Probablement les deux, résuma le pilote/historien
-Et les anciens l’auraient mentionné sur un rapport ? Suggéra Karmen
-On ne sait pas de qui parle-t-on dans cette source. Il s’agit peut-être d’un rapport concernant cette race extraterrestre qui nous a dominés. Car le nombre d’esclaves est très important. Je doute qu’un marché à esclaves de l’époque ait pu subvenir à un tel besoin.
-Les Goa’ulds ! reprit Karmen.
Il était évident pour la jeune femme qu’il devait y avoir un lien avec l’ancienne domination Goa’uld. Cette civilisation, elle l’avait bachoté pendant de longues heures grâce à l’accréditation du général Dumarchais qui lui donnait accès aux fameux giga-octets de données transmis par le Pentagone. Ce qu’elle ne comprenait pas c’était comment les anciens, race de toutes les qualités, du moins comme ils étaient considérés dans les rapports de SG-1, avaient pu coexister avec les Goa’ulds, race de tous les vices et ancien ennemi déchu de la Terre. Elle y penserait plus tard. En attendant elle transmit ses précieuses informations au QG de Paris.
Loin de ces questions existentielles sur l’origine des civilisations humaines, un petit groupe, composé de farouches individus masculins, remplissaient de leurs fortes voix décontenancées l’une des salles de restauration dédiée aux « invités » du bord.
-Belotte …
Le sergent Delcourt déposa ses cartes sur la table sous le regard médusé de l’équipe adverse qui voyait déjà les points s’envolés.
-Et re-belotte !
-Mais putain de bordel à cul ! jura le lieutenant Guichard
-Pas mal pas mal …
Le commandant Varrault qui faisait équipe avec son compère Thierry Guichard reconnaissait la suprématie de son adversaire. Damien pour sa part faisait équipe avec un autre marsouin, le caporal-chef Mathieu Michelet surnommé Mitch par ses camarades. C’était donc une victoire des « sans-grades » contre les « huiles ».
Le contact entre Damien, du génie, et les commandos du COS s’était fait sans problème. Il les avait déjà rencontrés à la Ligne Maginot. Le sergent se payant même le luxe d’être sauvé une deuxième fois par le plus prestigieux et le moins conventionnel des corps de l’armée. Ce soir les sourires étaient bien au rendez-vous.
Avant de reprendre le jeu, un matelot prévint le commandant Varrault qu’un appel téléphonique de la métropole lui était destiné. L’officier fut surpris qu’on puisse réussir à le joindre pendant une mission aussi secrète. Il demanda donc à connaitre son interlocuteur. Le matelot ne put que lui répéter le nom qu’on lui avait donné au téléphone.
-Il dit être le général Ribot.
Le sang se glaça chez les deux officiers d’infanterie de marine. Leurs visages se figèrent et Varrault laissa échapper un léger rougissement alors que ses mâchoires paraissaient se tendre brutalement. En face de lui, Damien et Mathieu remarquèrent facilement le changement d’attitude des deux hommes. Laissant un malaise se propager.
Loïc Varrault n’esquiva pas ses responsabilités. Il prit l’appel sur un poste de téléphone mural. Le dos tourné à ses compagnons. De son côté Guichard fixait des yeux un point abstrait sur la table en maintenant fermement sa main droite sur sa bouche, son coude droit posé sur la table et sa main gauche sur ses hanches. Il écoutait nerveusement les mots de son supérieur, de son ami. Il bouillonnait intérieurement de colère alors que Varrault envoyait balader son interlocuteur de vive voix.
Delcourt et Michelet n’en croyaient pas leur tête. Ils n’avaient jamais vu quelqu’un répondre de la sorte à un général, du moins si c’était bien un général au bout du fil. Damien comprit que la relation qu’entretenaient Varrault avec ce dénommé « général Ribot » était particulière. C’était à coup sûr un problème personnel dont il s’abstiendrait bien de demander des informations complémentaires. Le sujet semblait plus que sensible. Et Guichard était forcément au courant, voir était peut-être concerné.
Varrault termina la houleuse conversation en raccrochant brutalement le combiné. Il se massa les paupières avec ses doigts pour reprendre son calme et laisser sa fureur se dissiper. Il revint ensuite à la table et ordonna au groupe d’aller se coucher. S’en était assez pour aujourd’hui …
Base aérienne 117 – Paris – Mercredi 19 avril 2013 – 0h12
Woolsey apparut comme par miracle dans une incroyable lumière blanche. Il atterrit comme par magie à côté de deux agents du Secret Service. Nullement impressionné par les deux colosses aux oreillettes, Richard s’avança vers la petite table devant lui, dans un décor d’usine désaffectée qu’était l’immeuble de la base aérienne 117 en travaux.
Richard salua son interlocuteur déjà assis qui s’empressa de lui accorder la permission de s’assoir, ce que fit Woolsey sans attendre. Il était d’humeur joyeuse. Il fallait avouer que des coups comme ça, il n’en avait pas fait beaucoup dans sa carrière. Ce n’était pas pour autant un échange gratuit et son pays devait en payer le prix juste.
En face de lui Patrick De Beaune était encore plus réjouis. Il n’avait pas l’habitude de ce genre de marché. Il était définitivement passé à une classe supérieure. Et puis après tout il l’avait mérité. Après toutes ces années à servir de second couteau, il avait prouvé sa valeur. Son faux côté anti-américanisme et ses bonnes relations avec Matignon en faisait le civil non élu le plus important de la République. Si le programme Stargate avait été connu du monde entier, il n’aurait fait aucun doute pour Patrick que sa place était dans la revue annuelle du New York Times sur les grands hommes de la planète. Il était pourtant loin de ce standing.
-Bien je viens vous apporter moi-même la réponse du président.
-Très bien monsieur Woolsey. Je vous écoute.
-Nous vous achetons les deux EPPZ pour la somme convenue. Nous accordons notre vote pour le prochain sommet de l’ONU sur le sujet de la taxe Tobin. Nous allons aussi vous octroyer un poste supplémentaire décisionnel au sein de l’OTAN. Sans compter évidemment que nous vous laissons la porte des étoiles. Et aussi l’aéronef wraith trouvé sur place puisque nous n’avons pas trouvé de terrains d’entente.
Les wraiths avaient menés une attaque complexe sur la Terre. Une flotte de croiseurs et une ruche servant à la fois de diversion et de soutien à une mission capitale. La reine wraith avait mis la main sur une transmission du subespace relatant l’explosion de Théra sur Terre il y a 3600 ans. Un message d’alerte automatique plus précisément, émit par la porte des étoiles endommagée. Il fut capté dans Pégase et garder jalousement par la reine wraith qui lança son grand périple vers la Voie Lactée. Le voyage de sa flotte, légèrement modifiée pour faire moins de pause en hyperpropulsion, dura plusieurs années. Une fois arrivé ne orbite terrestre, une navette furtive déposa un commando wraith chargé de remettre la porte en état et d’utiliser des EPPZ capturés dans un ancien site ancien à l’abandon pour établir un pont entre Pégase et la Terre. Une tête de pont en vue d’une invasion pure et simple.
Invasion stoppée fort heureusement par l’intervention du sergent Delcourt, de son groupe du génie et surtout de Marianne Le Blanc qui avait contourné les systèmes de sécurité endommagée de la porte pour réaliser l’impossible, un double vortex surchargeant. Il restait donc de cette nuit de folie un EPPZ « plein » et un EPPZ « vide ». De même que les armes wraiths, leur corps et la navette. Les Etats-Unis auraient bien voulu accompagner leur achat de ce plus non négligeable. Mais pour faire monter les enchères, De Beaune avait fait pression pour que le complexe industriel français soit intégré en tant que conseiller durant la période chevauchant l’incident auprès des instances gouvernementales.
Une intrusion du secteur privé non sans conséquence. Les grands groupes français et européens se ruant dans une guerre de lobbying acharnée. Dassault s’assura que la France garderait la navette. Espérant bien pouvoir y avoir accès et en glané des technologies révolutionnaires. EDF lui échoua à convaincre le gouvernement de garder les EPPZ. Le secteur de l’énergie lui coupant l’herbe sous le pied. Certes l’idée d’une source d’électricité inépuisable et à un coût presque nul était fort alléchante, mais pouvait difficilement passer inaperçue. Et puis elle brisait trop de puissant groupes énergétiques qu’étaient Total, GDF-SUEZ et Areva. La France ne garderait donc que les artefacts wraiths et la porte des étoiles si le vote se passait comme espéré.
-Porte qui nous appartient déjà, s’amusa Patrick
-Ne jouons pas sur les mots monsieur De Beaune. Vous savez que notre soutien est nécessaire pour votre programme spatial militaire. Dit Woolsey sur un ton moralisateur avant de reprendre plus calmement. Nous allons, toujours en vue des mêmes accords, vous transmettre d’autres données classifiées sur le programme.
-Très bien. Je suis rassuré. Pour nos deux pays !
-Alors je pense qu’on peut sabrer le champagne.
Un assistant du diplomate français se présenta avec un grand millésime aux frais de la République. Il fallait bien ça. L’ambiance serait bien différente dans la réunion internationale du CIS. Les deux hommes venaient de signer leur pacte au beau milieu d’une interruption de quelques minutes. Faisant suite à la révélation des français sur l’origine de la porte des étoiles, chaque participant avait demandé à pouvoir bénéficier de plus de temps pour réfléchir. Le jeu s’était rééquilibré et personne ne savait encore réellement sur quelles perspectives le sommet déboucherait.
Au moment de la pause, quelques minutes avant l’accord, l’ambiance était pesante. Les diplomates et militaires marchaient tranquillement le long d’un couloir vers une salle aménagée avec buffet à volonté et petits fours. Le général Alexandre Dumarchais et Patrick De Beaune marchaient côte à côte. L’esprit léger pour le premier, terriblement soulagé de savoir ses hommes en lieu sûr et sa mission réussie. Le second était plus anxieux. Il attendait une entrevue importante avec Richard Woolsey. Le dernier pion de la dernière carte comme se le disait intérieurement Patrick De Beaune.
Le calme apparent fut troublé par le diplomate chinois qui une nouvelle fois se rangea derrière la provocation. S’avançant à hauteurs des deux français, il les mit en garde. Si la Chine ne voyait pas ses intérêts respectées, elle se retirerait du CIS. Mettant fin à ce dernier par la même occasion. Sa menace énoncée, Chen Zan reparti vers son équipe pour décider d’une stratégie et pour délimiter un champ d’action politique.
Dumarchais avait été surpris par les propos du chinois. Etait-ce du bluff ? Et quand bien même si c’était vrai, quelle était la portée de cet acte ? Il avait besoin de réponses et De Beaune était la personne la mieux placée pour le renseigner. S’approchant d’un buffet, Patrick gobât un petit four tout en regardant sa montre. Parlant la bouche pleine, il s’excusa auprès d’Alexandre avant que ce dernier ne le suive en direction de la sortie.
-Attendez monsieur De Beaune ! Et ce qu’a dit Zan, c’est possible ?
-Que la Chine se retire ?
-Oui que la Chine se retire ! reprit le général agacé. Quel est le risque pour qu’ils le fassent et qu’est-ce que ça implique ?
-Et bien vous l’avez entendu. S’ils partent le CIS est fini.
-Quoi ? Mais pourquoi le Conseil devrait forcément disparaître sans la Chine ?
Comprenant l’ignorance du militaire sur ce sujet, De Beaune se sentit obligé de lui fournir des explications. Il posa sa main sur son épaule comme pour lui faire la leçon.
-Général. Le programme Stargate, au travers du SGC américain, de la flotte terrienne et de la cité d’Atlantis, sans compter tous les départements scientifiques travaillant de par le monde sur le projet, coûte extrêmement cher. Je le sais j’étais à la commission des finances. Il faut des fonds colossaux pour ce projet. Vous ne trouvez pas ça bizarre que rien ne soit sorti dans la presse ? Que personne n’ait remarqué des mouvements d’argent dépassant l’entendement ?
-Et bien j’imagine qu’il existe un bon contrôle.
-Oh que oui, et il y a une sécurité. Une sécurité politique. Seuls les membres du conseil de sécurité de l’ONU ont le droit de participer au financement et donc au processus décisionnel du Conseil. Cela réduit les transactions « suspectes » et permet de garder un contrôle politique plus fort. Et la Chine est un acteur majeur. Son économie est florissante comparée aux économies occidentales. Elle recouvre à elle seule 40% des dépenses du programme.
-C’est perfide s’étonna le général. Mais il n’y a-t-il pas moyen de ramener d’autres acteurs dans la partie ?
-Mais c’est déjà le cas général se mit à rigoler Patrick. Les Etats-Unis voulaient à tout prix garder un équilibre. Mais il était impossible de revenir sur la règle des cinq membres.
-Alors comment …
-Les armes, général ! Les mêmes armes que vous utilisez, vous les militaires! Ne trouvez-vous pas étrange que les grecs aient pu acheter des hélicoptères américains pour 50 millions de dollars ? Il existe des commissions sur tous les contrats d’armement et sur d’autres investissements à caractère civils eux. Elles servent à remplir une caisse spéciale chez les états membres du conseil de sécurité qui reversent l’argent au CIS. De cette manière les Etats-Unis ont réussi à maintenir jusqu’ici le seuil des 48% au CIS. Laissant loin derrière la Russie à 10% et les européens, nous et la Grande-Bretagne à chacun 1%. Ce qui donne tout juste de quoi apporter une majorité relative à l’OTAN.
-Monsieur De Beaune on parle là d’un complot international ! s’exclama à voix basse Dumarchais
-Le programme est un complot à lui tout seul ! Les Etats-unis ont régner sur l’avenir de la planète pendant cinquante ans avant que les russes ne s’en mêlent. Et maintenant les chinois rêvent de prendre définitivement l’ascendant. Enfin bref, de toute façon c’est terminé ce petit jeu. Les états occidentaux sont accablés par la crise économique. Les dotations financières ne peuvent que diminuer de notre côté. Le départ de la Chine est un mal pour un bien. Le programme va être sévèrement ralenti et va redevenir étatique. Mais au moins nous aurons un relatif contrôle sur lui. Et dans tout ça, la France aura un atout incroyable, une porte ! Seuls les États-Unis avec la porte d’Atlantis et la Russie avec la porte qu’ils louent aux américains en ont une. Bien maintenant je dois vous laissez j’ai une entrevue capitale avec Richard Woolsey.
De Beaune disparut dans les couloirs du bâtiment, laissant le général français perplexe. Dumarchais réfléchissait à ce qu’il venait d’entendre. La fin maintenant plus que probable du CIS allait être lourde de conséquence. Mais la France avait un nouveau statut à glaner. Il pensa aux perspectives, à tous les nouveaux problèmes à gérer, à cette ambitieuse politique. Il repensa à la Grèce. Elle n’avait eu aucune chance d’avoir un rôle politique depuis le début. Il se demanda ce qui l’avait poussée à rejoindre la liste des donateurs anonymes. Puis il comprit. Les grecs avaient des liens avec les anciens. La philosophie, la langue. C’était par fierté et pour son histoire, pour son identité que la Grèce avait donnée. Il en vint à se poser la question de la France. Etait-ce un motif aussi noble qui motivait son pays ? Cette pensée l’hypnotisait quand il sursauta en entendant son nom. C’était Hortense Riveron qui avait cru bon de venir rejoindre l’endroit où « tout se passait » dorénavant.
-Pardon général, s’excusa l’énarque.
-Non ne vous inquiétez pas ce n’est rien.
-Comment se passe les débats ?
-Euh … il hésita à finir sa phrase avant de s’auto censurer … ça avance.
-Bien. Elle sourit poliment, sachant fort bien que le militaire ne lui disait pas tout. Je vais aller me confronter à ce monde plein de testostérone.
-Vous êtes accréditée ? demanda Dumarchais
-Général, c’est moi qui ai réalisé vote accréditation. Qu’elle accompagna d’un nouveau sourire, plus malicieux.
La diplomate française se glissa dans la petite foule au milieu de cette caste de politiciens. Elle remarqua vite qu’il n’y avait que des hommes. Encore un lieu machiste ou elle devrait donner des coups de talons pour s’imposer. Le cadet de ses soucis. Elle utilisa son charme en lançant quelques sourires et regards bien précis. Elle attira vite l’attention et devint une sorte d’échappatoire pour ces hommes stressés qui auraient volontiers voulu se changer les idées en discutant avec une si belle femme. Mais un d’entre eux avait autre chose derrière la tête.
-Mademoiselle Riveron !
Hortense fut presque surprise d’entre son nom précédé de sa situation maritale. En règle générale les hommes l’abordaient en suggérant qu’elle était mariée. Ce qu’elle réfutait poliment, contentant de la sorte l’égo des prétendants. L’homme qui l’avait appelée à le rejoindre la connaissait. Il savait aussi qu’il n’avait aucune chance avec l’énarque d’une quarantaine d’année qui aurait pu être sa fille. Cette dernière accepta de lui tenir compagnie un peu à l’écart du reste des diplomates. Refuser aurait été un affront diplomatique.
-Sir Robert Wiggins. Je ne m’attendais pas à vous voir ici.
Elle mentait honteusement mais l’anglais ne lui en teint pas rigueur. Ils avaient tous les deux eu l’occasion de travailler ensemble lors des traités de Lancaster House. Des accords de coopération dans le domaine militaire. Une vaine tentative d’alternative à la toute-puissance américaine qui ne survécut pas à la pression de l’Oncle Sam sur son allié libéral. De la sorte, Wiggins portait un peu le fardeau de la culpabilité, celui de son pays. Mais il la balaya d’un revers à deux mains.
-Et bien si. Ce sommet, comme l’était celui de 2010, me rappelle comment il est important d’entretenir la flamme qui unit nos deux pays depuis un peu plus d’un siècle.
Et moi je suis la reine d’Angleterre pensa Hortense. Elle n’avait pas de problème avec le mensonge. Mais la langue de bois était toujours plus difficile à digérer. Surtout quand ce n’on la subissait. L’homme continua la discussion.
-Ah Hortense, je ne vois bien que vous ne me croyez pas. Vous vous dites que vous n’avez pas de temps à perdre avec un affreux anglais dans mon genre. J’avoue que mon gouvernement a peut-être fait des erreurs dernièrement. Mais vous devez savoir que je suis des plus sincères ce soir. Vu les évènements nous devons savoir mettre nos intérêts en communs.
Hortense n’avait pas encore pu chiper la parole au vieil anglais, rompu au théâtre de Shakespeare. Elle comprit bien vite que le Royaume-Uni défendait la position de la France. En somme c’était déjà une victoire. Mais elle restait très prévisible. Il était plus ardu de savoir si c’était un choix de gré ou de force. Elle s’efforçât à son tour de faire avancer la discussion … mais de manière plus directe.
-Bon, monsieur Wiggins, cette interruption ne va pas durer éternellement. Et si on en venait au fait ?
-Les faits ? D’après vous mademoiselle Riveron ? Wiggins haussait légèrement le ton. La Grande-Bretagne est complètement sans défense. Nos coupes dans nos budgets militaires ont estropiés nos forces militaires. Pour la première fois depuis plus de deux cent ans la Royal Navy possède un tonnage plus faible que votre marine. Nous n’avons pas de porte-avions, pas assez de destroyers modernes. C’est un miracle que l’ennemi vous ait attaqué en priorité.
Conscient de sa parole maladroite, il se mordit les lèvres avant de reprendre pour clarifier ses propos.
-Je suis désolé. Je ne voulais pas dire ça.
-Ca va c’est bon j’ai compris. Hortense se lassait peu à peu du vieil homme qui reprit sur un ton plus apaisé.
-Nous étions nous aussi sur leur trajectoire. Nous avons eu des pertes militaires et civiles au Pays de Galle. Nous n’avions même pas la possibilité d’aller secourir ces malheureux perdus au beau milieu de l’Océan. Nous avons privatisé ce service. Si le Prince William l’avait su, il n’aurait pas suivi le cursus de pilote d’hélicoptère de sauvetage, ironisa Wiggins
-Nous ne sommes pas responsable de votre politique intérieur monsieur Wiggins reprit Hortense qui enfonçait le couteau dans la plaie. Je suppose que si votre armée a été prise au dépourvue, c’est parce que vous aussi le Pentagone n’a pas daigné utile de vous prévenir.
Acculé, l’anglais n’eut d’autre choix que de s’avouer vaincu sur coup-là. Son soutien n’étant pas suffisant pour contenter la française. Ne lui en déplaise, Wiggins savait comment retomber sur ses pieds. Avec un flegme que beaucoup lui enviait il renvoya Hortense Riveron à ses responsabilités.
-Je vois que vous ne me ménagez pas beaucoup Hortense, l’appelant maintenant par son prénom. Je le comprends. Vous faites bien. Mais ne vous fiez pas trop aux apparences. Tenez !
Il sortit de son attaché-case une enveloppe kraft contenant une série de clichés photographiques digne d’un film d’espionnage. Et pour cause …
-Un cadeau du MI6 pour vous. Je pense que vous reconnaîtrez sans peine le lieutenant Estienne sur cette photo prise en Russie il y a 4 ans.
-Qu’est-ce que …
Ne laissant pas à la française le temps d’en placer une.
-Je vous laisse le soin de découvrir qui sont les autres personnes qui l’entourent. Un conseil Hortense, méfiez-vous de tout le monde. A ce niveau-là ça ne pardonne pas.
Il s’éclipsa sans dire au revoir, laissant Hortense en plan. La diplomate française, passablement agacée de s’être fait dominée dans l’échange, décida de ne pas rester dans la salle et partit découvrir qui était donc les autres personnes sur la photo. Cet incident ne lui inspirait rien de bon.
Pendant ce temps-là, Dumarchais passait son temps comme il le pouvait. Il n’était pas très bon en langue, ce qui ne lui facilitait pas le dialogue. Du coup il avait passé les cinq dernières minutes à contempler ses chaussures. Espérant que la réunion reprenne le plus vite. Il avait très peu dormi depuis une semaine et n’attendait que de retrouver son lit pour enfin oublier un peu tout ce cirque monumental. Relevant la tête, il aperçut Hortense qui se dirigeait vers la sortie. C’était sûrement la seule personne à qui il pouvait parler pour rompre son ennui.
Se mettant sur son passage, il voulut entamer le dialogue. Mais à son grand regret la femme aux cheveux châtains n’était pas d’humeur. Digne d’un grand joueur de rugby, elle repoussa de son bras droit le général sans même lui dire un mot et continua sa route. Alexandre, surpris et gêné ne s’attarda pas auprès d’elle. Il se demandait bien ce qu’il y avait pu bien se passer pour que la rayonnante énarque devienne en si peu de temps un zombi.
Discrètement quelqu’un vint lui tapoter sur l’épaule gauche. Quelqu’un aurait-il eu pitié de lui et serait venu lui tenir compagnie ? Il n’en était franchement pas loin. Le représentant russe Léonid Stepovich se tenait droit comme un i avec deux verres de champagne à la main. Il en tendit un à Alexandre qui voulut refuser. Mais Stepovich ne se laissa pas faire et le français finit par céder.
-Monsieur Stepovich. Que vaut cette attention ?
-Oh et bien cela couronne notre survie, une fois de plus. Je tenais à vous féliciter au nom de la Russie pour votre très bonne maîtrise de la situation.
-Laquelle ? demanda Alexandre qui pensait à l’Egypte
-Et bien la défense de votre territoire contre ces extraterrestres ! Il a fallu beaucoup de cran pour permettre à votre scientifique de réaliser son plan controversé.
-Ce ne fut pas une décision facile en effet. Reconnu Alexandre.
-Et bien je suis heureux de savoir que les français ont des hommes de votre trempe, général. Entre nous, vous avez toutes les faveurs du Kremlin. Je veux dire vous, les français.
-Je le conçois.
-Ce qu’a fait mademoiselle Le Blanc ne nous pas laissé indifférent. Nous avons-nous aussi quelques génies, un brin casse-cou.
Mais ou voulait en venir le diplomate ? Dumarchais commençait à en avoir marre de ces discours subtils et évasifs d’homme politique.
-Je pense général - le diplomate marqua une pause - que nous devrions réfléchir aux possibilités qui s’offre à nous en matière de défense et de recherche scientifique.
-Vous voulez devenir notre allié ? S’interrogea à voix haute Dumarchais
-Hmm – le russe se racla la gorge – les mots sont trompeurs général. Disons que notre pays est dans une situation difficile. Notre secteur industriel à quelques exceptions prêt est en retard sur l’Occident. Nous avons besoin de projets phares, de partenariats. Mais c’est malheureusement impossible avec les Etats-Unis. Depuis l’histoire du Korolev, nos relations sont brouillées.
-Monsieur, si vous voulez avancer avec les américains, vous ne devriez pas leur tenir rigueur pour la perte de votre vaisseau. J’ai vu le rapport du combat, aucune responsabilité n’est …
-Vous vous trompez général, l’interrompit le russe. A vrai dire ce sont les américains qui ne veulent plus de liens avec la Russie autre que le traditionnel prêt de la porte. La raison vient d’un fait que vous ne connaissez pas et qui fait honte à mon pays.
-Pardon ! Mais de quoi parlez-vous ?
-Je vais être franc avec vous. Il y a eu de la corruption lors de l’attribution du commandement du croiseur Korolev. La marine russe par le biais de son aéronavale avait été sélectionnée pour former l’équipage du vaisseau. Le capitaine prévu originellement et entraîné à cet effet n’était autre que le commandant Alexenko, le capitaine du porte-avion Amiral Kouznetsov et ancien pilote de chasse de l’aéronaval. Mais grâce à ses relations dans le programme, le colonel Chekov a détrôné au dernier moment la place de capitaine du Kouznetsov. Quand ils furent au courant de l’affaire, les américains opposèrent un refus à toute demande russe en disant refuser de payer des équipements pour un état corrompu. Ce fut une cruelle désillusion que de voir la Chine recevoir un croiseur à notre place.
-Attendez mais c’est un prétexte, c’est évident.
-Certes c’est fort possible. Mais nous ne sommes plus en bon terme, le Kremlin s’est agacé de l’affaire et a décidé de durcir sa position vis-à-vis de l’Occident. Alors qu’avec la France, les relations sont bonnes. Notre marine est équipée de bateau amphibie de fabrication française. Nous menons beaucoup de manœuvres militaires en commun. Notre agence spatiale collabore avec la vôtre. Vous voyez général, nous avons tout à gagner …
La suite dans: Chapitre 14: Retour au Bagne
"Sais-tu que Flaubert voulait écrire un roman sur le néant? S'il t'avait connue, on aurait eu un grand livre. Quel dommage."
-Jep Gambardella, La Grande Bellezza