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Tiens, un petit up ne fera pas de mal.------------------
Chapitre 6 - Partie 3
Les trois vaisseaux asgards s’étaient mis en position d’attente derrière une des lunes de la planète, à l’abri des senseurs goa’ulds. Par mesure de précaution, Thor avait quand même fait activer les boucliers de camouflage.
On ne savait jamais.
Il avait envoyé une sonde furtive dans la basse atmosphère. Elle avait peu de chances de se faire détecter, mais le risque existait. Il attendait avec appréhension son retour.
S’il pouvait choisir, il préférait régler cette affaire discrètement.
Si sa présence était révélée, il craignait beaucoup plus la réaction des Terriens que celle des Goa’ulds. Ces derniers avaient un caractère fondamentalement guerrier. Ils prendraient cette ingérence comme une provocation et se débarrasseraient du problème par les armes – comme d’habitude.
Mais les Terriens… Ils étaient trop curieux. Ils voudraient connaître le pourquoi de cette affaire.
Ils lui poseraient forcément des questions embarrassantes.
Il ne regrettait pas ce qu’il avait fait ici par le passé. Il s’agissait de la survie de son propre peuple.
Mais il comprendrait parfaitement la réaction des Terriens s’ils venaient à l’apprendre.
Et il savait également que ce qui avait eu lieu sur cette planète n’était pas qu’une expérience asgard isolée…
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Le colonel Phil Norton finissait son briefing préparatoire, face aux deux équipes SG rassemblées devant lui.
– N’oubliez pas ! disait-il. Il s’agit de reconnaître le terrain, pour préparer l’exfiltration de SG-1. Notre but est d’éviter une confrontation directe avec les forces jaffas.
– Que faisons-nous s’ils nous attendent à la sortie de la porte, mon colonel ? demanda un des hommes.
Norton se tourna vers la pirate rousse. Après une discussion animée avec Kei, elle avait finalement consenti à revêtir une tenue de combat du SG-C, mais aucune des remarques plus ou moins directes des officiers de la base sur les coiffures réglementaires de l’armée n’avait eu d’effet. Les cheveux de la jeune femme lui tombaient presque jusqu’aux genoux, et le contraste avec l’uniforme vert SG donnait un résultat plutôt déconcertant.
– Madame…
– L’Arcadia enverra de quoi faire diversion, répondit-elle. Il faudra profiter de la confusion pour franchir la porte et s’en éloigner.
– Vous voulez dire que nous ne laisserons personne pour garder la porte ? fit le même soldat qui avait posé la première question. Dans ce cas, comment allons-nous faire pour revenir ?
Norton essaya de ne rien faire paraître de sa nervosité. À ce stade de l’opération, la réussite dépendait uniquement de la capacité des pirates à tenir leurs engagements. Ce n’était pas tant le risque de rester bloqués une fois sur place que la réaction de leurs nouveaux alliés qui l’inquiétait.
À vrai dire, le général Hammond avait passé un certain temps à exposer à Emeraldas les dangers qu’une réponse armée disproportionnée ferait courir à la Terre.
– L’Arcadia nous récupérera, lâcha Emeraldas d’un ton qui laissait clairement entendre qu’elle aurait aimé que le vaisseau bombarde au passage la planète entière.
Il avait fallu l’intervention de Kei, puis celle du nabot qui passait apparemment pour un authentique génie de la mécanique aux yeux de l’équipage de l’Arcadia, pour qu’Emeraldas se range enfin à l’avis du général.
Avec une mauvaise grâce évidente.
Norton soupira. Ce n’était pas cela qui rassurerait ses hommes.
– Trois de nos équipes, ainsi qu’un état-major, vont embarquer à bord de l’Arcadia, qui nous rejoindra dès que sa navigation en hyperespace sera réparée, déclara-t-il. Les Goa’ulds ne s’attendent pas à l’arrivée d’un vaisseau terrien. Il faudra profiter de cet avantage.
Emeraldas s’était tournée brusquement vers lui. Norton tiqua. Apparemment, personne ne l’avait mise au courant de ce petit détail… Bah, il fallait bien que quelqu’un se lance.
Au moins avait-elle eu la présence d’esprit de ne pas protester ouvertement devant son équipe.
« Elle sait commander des hommes, c’est sûr… » pensa le colonel. Il faudrait juste qu’elle n’oublie pas à qui ils appartiennent...
Les soldats se dispersèrent pour rassembler leur matériel devant la porte des étoiles. Le colonel Norton s’apprêtait à retourner chercher les dernières informations auprès du général Hammond, mais Emeraldas se planta devant lui et le foudroya du regard.
Aucune esquive possible. Il n’y couperait pas.
– Il n’a jamais été question de faire embarquer qui que ce soit à bord de l’Arcadia ! s’exclama-t-elle.
– Et bien, comme il s’agit d’une mission de sauvetage, il semblait évident d’envoyer d’autres renforts, se défendit Norton.
– L’Arcadia ne prend pas de passagers. Faites passer vos renforts par votre porte.
– Cette décision n’est pas de mon ressort, répondit Norton. Vous n’avez qu’à faire part de vos objections au général Hammond.
– Nous avions trouvé un accord, trancha-t-elle. Je refuse de recommencer des négociations interminables avec votre général. Dites-lui que je m’en tiendrai à ce qui a été décidé, et que personne n’a jamais été autorisé à monter à bord !
Un homme débraillé – peut-être un mécanicien de l’Arcadia, pour ce que Norton pouvait en juger – s’approcha d’Emeraldas et lui glissa quelques mots. Elle décrocha un regard furieux au colonel et s’éloigna rapidement sans lui laisser le temps de protester.
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– Alors ? fit O’Neill. Qu’a-t-il dit ?
Il essaya de ne pas trop faire ressortir le sarcasme. Après tout, il ignorait quelle pourrait être la réaction du Goa’uld s’il continuait à le provoquer de la sorte.
Mais il était curieux de savoir si Harlock et son symbiote avaient convaincu le tout-puissant Baal de leur bonne foi.
– Rien d’intéressant, répondit Harlock laconiquement.
– Vraiment ?
Le jeune homme ne desserra pas les dents tandis qu’il les raccompagnait à l’extérieur du bâtiment dans lequel Baal s’était installé.
Un Jaffa était venu trouver Harlock pendant qu’il faisait visiter le site des fouilles à ses prisonniers perplexes, détaillant par le menu les artefacts qu’il avait découverts et ses suppositions quant à leur utilité. Le jeune homme n’avait rien laissé paraître de plus qu’un léger pincement de lèvres, mais il n’en avait pas moins interrompu ses explications pour se rendre aussitôt chez Baal.
Il les avait plantés au beau milieu d’une antichambre, sans aucun Jaffa pour les retenir.
Ils auraient pu sortir tranquillement sans que personne ne s’en rende compte… Que croyait-il ? Qu'ils allaient attendre que Baal s’intéresse à eux ? Qu’avait-il dans la tête ?
Question idiote. Il avait un serpent de trente centimètres collé à la colonne vertébrale, une saloperie de bestiole gris vert avec une collerette qui crachait et sifflait contre l’univers entier.
Son entretien avec Baal avait duré une quinzaine de minutes, mais O’Neill avait convaincu Carter et Teal’c de rester en place.
Si c’était avec le Goa’uld qu’ils discutaient, il avait visiblement tendance à vouloir traiter avec eux, et il fallait l’encourager dans cette voie. Peut-être même lui parler des Tok’ras…
Si c’était avec Harlock… Et bien, il ne valait mieux pas lui causer davantage d’ennuis qu’il n’en avait déjà avec Baal…
Une escouade complète de Jaffas commandés par le primat Mel’tek les rejoignit à l’extérieur. Harlock leur lança un regard mauvais.
– Nous avons droit à une escorte d’élite ? demanda O’Neill.
– Je suis… commença Mel’tek.
– Je n’ai pas besoin de vos explications, coupa Harlock sèchement. Vous êtes ici parce que votre maître vous a demandé de lui rapporter mes faits et gestes. Vous pourrez lui dire que je n’ai pas l’intention de voler son ha’tak personnel pour m’enfuir avec les prisonniers. Et aussi qu’il a tort de camper sur ses positions.
Apparemment, la discussion s’était plutôt mal passée. Baal devait pourtant l’écouter, non ?
O'Neill préféra ne pas formuler sa remarque tout haut. Le jeune homme avait l’air davantage goa’uld que lorsqu’il l’avait retrouvé. Ce serait un manque de tact que de souligner ses erreurs.
– Mel’tek est tout à fait disposé à entendre vos théories, intervint-il malgré tout. Je crois qu’il se pose… certaines questions…
– N’écoutez pas ce que dit ce Tauri, seigneur Syssend’har, protesta Mel’tek. Ma loyauté est sans faille…
– Calmez-vous, dit O’Neill. Le seigneur Syssend’har a lui aussi des envies de… comment dire… s’émanciper du giron de son maître.
L’intéressé fixa O’Neill d’un air exaspéré.
– Finalement, fit-il, je me demande si c’était une bonne idée de vous sortir de votre cellule. Vous semblez prendre plaisir à perturber les croyances des gens partout où vous passez.
– C’est possible, répondit le colonel. Mais j’ai l’impression que c’est aussi votre cas.
– Je vois.
Harlock posa sur Mel’tek un regard calculateur.